Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-11-03
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 03 novembre 1928 03 novembre 1928
Description : 1928/11/03 (A29,N163). 1928/11/03 (A29,N163).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451332v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-NEUVIEME ANNEB No 166
LE NUMBRO : 30 CENTIMES
SAMEDI SOIR, B* NOVEMBRE 196».
JOVMILJMTIDIEII
Rédaction & Administration :
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PARIS a"
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1- 0
Les Annales Coloniales
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Un 8D 6 Mob < Mwh
France et
Colonies 120 » 66 » Ut
Etranger .180 » 100 » M »
On s'abonne sans frais dMM
tous les bureaux de poste.
Comment reconstruire la Guadeloupe sinistrée
tF .- .4
La grande presse parisienne et départe-
mentale nous a réseevé un si universel ac-
cueil, à mon collègue M. le député Graeve
et à moi-même, lorsque nous sommes ren-
très la semaine dernière de la Guadeloupe
cyclonée, qu'il n'est plus aujourd'hui un
Français métropolitain pour ignorer la bru-
talité ni l'étendue du cataclysme qui s'est
abattu sur l'une de nos colonies les plus
prospères.
Il s'agit maintenant de porter remède aux
maux causés par la nature, non pas sim-
plement le remède temporaire d'une fête de
charité ou d'un comité de secours, niais
aussi le remède profond et durable qui con-
siste à rééquiper et à reconstruire un dé-
partement d'outre-mer, sinistré dans les
mêmes proportions que le furent nos dé-
partements du front pendant la guerre.
L'ensemble des ruines faites et des répa-
rations à effectuer s'élève à plus de cinq
cents millions de francs. Ces ruines sont à
la fois publiques et privées. Elles atteignent
lout ensemble les édifices de la colonie (hô-
pitaux, mairies, écoles, P. T. T., gendarme-
ries, etc.) et les habitations particulières.
Elles concernent les transports maritimes
(appontements, wharfs, ports, dragues,
thalands, barges, ponts métalliques, etc.) et
:es télégraphes, téléphones, postes de
T. S. F. Elles s'appliquent aux usines à
sucre, distilleries, magasins, aussi bien
qu'aux cultures elles-mêmes (cafés, cacaos,
bananes, vanilles, cannes-à-sltcle, coton,
ubres fruitiers, etc.). C'est toute la vie so-
ciale et économique de la Guadeloupe qui
a été sinistrée d'un seul coup et jusque dans
'.es entrailles. C'est donc elle tout entière
qu'il faut soigner et guérir par une théra-
peutique d'ensemble si l'on entend sincè-
renient appliquer à notre département an-
tillais la solidarité nationale. Point de so-
lutions partielles ou précaires, mais un plan
qui soit complet et un progranune qui dure.
Ce plan et ce programme ont été élalx>
rés, sur les propositions de M. Graeve et les
miennes, par le Conseil Général de la Gua-
deloupe, en plein accord avec M. le Gou-
verneur Tellier et ses services ainsi qu'avec
le délégué extraordinaire de la France, M.
l'ambassadeur Claudel. Dans ses séances des
ii-12 octobre derniers, l'Assemblée locale,
réunie en session extraordinaire, a voté une
série de résolutions qui ont été transmises
au Gouvernement et dont les principales ont
été publiées le 31 octobre par les Annales
Cvèimalts. Ces résolutions concordent sur
la plupart des points avec le rapport très
documenté remis aux pouvoirs publics par
les Chambres d'agriculture et de commerce
de Pointe-à-llitre.
En voici les grandes lignes :
10 Pour refaire les moyens de comrnuni-
cation de la colouie, il est indispensable
d'envoyer d'extrême urgence, à la Guade-
loupe plusieurs compagnies d'ouvriers du
génie, spécialistes qualifiés, qui auront pour
raisàion d'encadrer la main-d'œuvre locale
et de collaborer avec elle. Déjà, sur notre
appel, le Gouvernement a fait partir un pre-
mier détachement, mais encore bien insuf-
fisant. Il faut voir large et aller vite, si
l'on veut que les routes, ponts et ports
soient vite remis en état.
20 Pour reconstruire les édifices publics
et les habitations privées, il faut une Socié-
té des Travaux Publics qualifiée, sous le
double contrôle de la Colonie et du Gou-
vernement métropolitain. L'expérience a dé-
montré que le ciment armé résistait mieux
que tout le reste aux cyclones et séismes va-
riés de la nature tropicale. Ici les presta-
tions allemandes prévues au plan Dawes
peuvent accélérer une reconstruction qui
s'impose d'autant plus vite que les hôpitaux,
lycées, écoles, hôtels de ville sont partout
dans l'état le plus pitoyable quand ils ne
tont pas anéantis.
30 Pour faire repartir l'industrie princi-
pale de la Guadeloupe, c'est-à-dire les
usines à sucre et à rhum, il faut électrifier
en grand la colonie. Seule, cette électrifi.
tation généralisée empêchera la combustion
inconsidérée du bois dans les chaufferies
des usines. A l'heure actuelle, on fait
flamber les forêts de - la Guadeloupe pour
fabriquer du sucre. On déboise ainsi une
colonie qui, plus que tout autre, a besoin de
son régime forestier pour son agriculture.
On dépense ainsi chaque année près de cent
mille tonnes de bois qui devraient être rem-
placées par la force hydro-électrique de
l'île, abondante en rivières et chutes d'eau.
Le Conseil Général a pris là-dessus une dé-
libération motivée réclamant l'application
immédiate à la Guadeloupe du régime mé-
tropolitain légal de l'électricité.
4" Pour permettre aux agriculteurs et aux
usiniers de remettre debout leurs champs et
leurs fabriques, il faut leur consentir, in-
dividuellement ou coopérativement, des
avances immobilières, à long terme et à
faible intérêt, avec un moratoire variable
au début du prêt. Non pas simplement des
prêts sur récolte à court terme, comme ceux
que consent légalement la Banque de la
Guadeloupe. Mais des avances étendues,
sur de longues années, suivant le caractère
de la destruction et de la culture. Là encore,
le Conseil Général de la Guadeloupe a pris
toutes délibérations utiles. Il reste au Gou-
vernement à créer, sans tarder, les orga-
nismes nécessaires.
Déjà le Gouvernement a entendu notre
appel. Le Conseil des Ministres a fait ins-
crire cent millions de francs au crédit de la
Guadeloupe par voie de subvention extra-
ordinaire au budget du ministère des Co-
lonies. Le Conseil Général de la Guade-
loupe l'on a remercié solennellement au
mm de toutes les municipalité et populations
de l'archipel guadeloupéen. Mais ces cent
millions, s'ils peuvent suffire pour les be-
soins publics des collectivités (département
et municipalités), ne peuvent répondre aux
immenses besoins agricoles, industriels et
commerciaux des particuliers aujourd'hui
ruinés. A ceux-là, il faut environ quatre
cents millions d'avances et de crédits à long
terme que seule, la métropole peut mettre
à la disposition de la Guadeloupe sous for-
me d'un organisme de prêts, soit la Banque
de la Guadeloupe, soit tout autre établisse-
ment du même genre.
Voilà ce dont les parlementaires de la
Guadeloupe ont déjà entretenu cette se-
maine M. Albert Sarraut et M. Léon Per-
rier, au ministère de l'Intérieur et au minis-
tère des Colonies. Ils ont demandé, en outre,
qu'à titre de mesure transitoire immédiate,
les fabricants de sucre et de rhum de la
colonie soient autorisés à faire entrer en
franchise cette année dans la métropole une
quantité supplémentaire exceptionnelle de
rhum qui représenterait une partie des pei-
tes subies par la canne-à-sucre et qui assu-
rerait des salaires à tous les travailleurs
et des recettes supplémentaires importantes
au budget de la colonie.
Les deux ministres nous ont réservé 'c
meilleur accueil. Il reste maintenant à pas-
ser rapidement aux actes. Déjà six se-
maines se sont écoulées depuis- quc le dé-
sastre a eu lieu. Deux cent mille Guadelou-
péens attendent, qui sont aussi deux cent
.1ille - bons Français aux frontières des deux
Amériques. Nous comptons sur le Gouver-
nement et le Parlement français pour abou-
tir pratiquement et sans délai dans le sens
indiqué par tous les corps élus de la Colo-
nie en plein accord avec le gouverneur
Tel lier et l'amhassadeur Claudel, dont le
dévouement et la clairvoyance furent au-
dessus de tout éloge.
Henry llérenger,
Sénateur de la Guadeloupe,
Ambassadeur de France
rapporteur dss Commissions
des AI/aircs Etrangères et des Colonies.
Pom les sinistrés de la Guadeloupe
>♦<
M. Léon Perrier a reçu hier soir MM.
Henry Bérenger, sénateur ; tiratien Candace
et Eugène Graën, députés de la Guade-
loupe, qui lui ont présenté une délégation
du Syndicat des fabricants de sucre et de
rhum de cette colonie, au sujet des mesures
immédiates à prendre pour la remise en
marche des usines et des distilleries à la
suite du cyclone du 12 septembre dernier.
Il s'agit en l'espèce, d'une attribution ex-
ceptionnelle de fabrication de rhum à entrer
en franchise pour l'année 1929, de manière
à hâter la renaissance économique immé-
diate de la (:olonie et faciliter l'équilibre de
son budget qui est assuré pour la plus
grande partie par les droits de sortie sur les
sucres et les rhums.
M. Léon Perrier a accepté le principe de
cette proposition qui devra faire l'objet d'un
article de la loi de finances, mais sous ré-
serve de l'acceptation définitive du ministre
des Finances, M. Raymond Poincaré, qui
recevra mercredi prochain les parlementai-
res de la Guadeloupe et la délégation des
fabricants de sucre et de rhum,
BROUSSES
4k BROUTILLES
Paya de cocagne
Sous la jalouse surveillance de quatre
hommes et d'un caporal, le Rio de Oro, l'un
des plus riches pays du monde, reste quasi-
ment en friche. L'on sait bien, parbleu,
que c'est un pays de monoculture, mais
celle-ci est si facile qu'on la peut pratiquer,
autant dire, avec un poil dans la main : sur
300.000 kilomètres carrés, il n'y a qu'à se
baisser pour récolter le sable qu'ils produi-
sent avec une inépuisable abondance.
Heureux Maures du Rio de Oro ! Il ne
s'est pas encore trouvé un lanceur d'affaires
pour exporter cette matière première. Pour-
tant, que de débouchés 1 Aménager les gym-
nases du monde entier, rendre douces aux
pieds toutes les plages à galets qui rebu-
tent les jolies baigneuses, augmenter géné-
reusement la ration de particules minérales
mêlée aux plats d'épinards, dans les restau-
rants populaires., que ne pouvait-on faire
avec le sable du Rio de Oro ! Mais les bus-
sinessmen n'ont pas d'imagination.
Heureux Maures, répétons-le. Exempts des
folles agitations que suscitent les entrepri-
ses européennes, ils n'ont qu'à se préoccuper
de sport. Ils chassent l'avion, et les gouver-
nements tiennent toujours prêts, pour les
plus adroits d'entre eux, d'importants prix
en espèces.
Mais, dit-on, il y a mieux
Le Gouverneur de la Colonie ne pré-
lève aucun impôt sur ces vaillantes popula-
tions d'autant plus résolument rurales qu'il
n'y a pas sur tout leur territoire la plus pe-
tite ville tentaculaire. C'est même lui qui
crache gentiment au bassinet, lorsque, tous
les trois mois environ, les chefs lui font
visite.' On prend le thé, on devise en fu-
mant, et chaque cheik en s'en allant emporte
un petit chèque ou tout au moins quelques
pièces de cotonnade et quelques caisses de
sucre.
Ainsi s'entretient l'amitié, en cet El Do-
rado. Au delà de ses frontières, soigneuse-
ment jalonnées, tous les cinquante mètres,
par des bornes qui seraient en belle pierre
blanche du pays, si elle n'étaient purement
firtives, les agents fiscaux de MM. Steeg,
Bordes et Carde et les méharistes du Sahara
français contemplent avec une admiration
mêlée de stupeur le, modèle des Etats colo-
niaux modernes.
«mriM
Les prestations aux Colonies
•+•
Est-ce que nous entendrons long-
temps encore les mânes récrimina-
tions inutiles, les mêmes plaintes
injustifiéesf Voici qu'à propos des - Wticles
35 et 36 de la loi sw les habitations à bon
marche qui fixent les conditions d'applica-
tion des prestations en nature à fournir par
VAllemagne au programme de (om/ructiofl,
nous entendons à nouveau les doléances de
certains défenseurs maladroits de l'indus-
trie française ; le problème général est rc-
pris, et accompagné de critiques auxquelles
nous espérions en vain qu'on n'aurait plus
recours.
Mais non, il ne s'agit nullement de
« substituer » les prestations allemandes à
la production française ; il s'agit d'utiliser
un crédit annuel qui nous permet de rece-
voir tous les ans plusieurs milliards de
francs apportés par l'industrie allemande.
- - Mais les industriels français subissent
par là une concurrence injuste et dange-
reuse 1 On a souvent répondu à cet argu-
ment; là où la réponse est le plus facile,
c'est encore aux Colonies.
Car enfin nous ne pouvions pas éternel-
lement recommencer les articles et les dis-
cours sur la nécessité d'équiper nos pro-
vinces lointaines, et attendre que les indus-
triels français fussent devenus capables d'as-
surer par leurs propres forces cet équipe-
ment? Qu'ils fassent entendre des protes-
tattons, quand ils se croient menacés dans
l'exécution de travaux quils doivent norma-
lement construire, passe encore. Mais la
seule ênumération des ef forts à accomplir
aux colonies devrait suf fire à leur inspirer
plus de modestie. Et puis, il faut compter
surtout avec les capacités financières des
IIsagas, et ces usagers, cc sont nos colonies
où l'on ne roule pas sur l'or. L'emploi des
prestations offre des facilités de rembour-
sement uniques, et jamais l'A.O.F., l'In-
dochine, Madagascar n'auraient pit, sans les
prestations, songer à réaliser un ensemble
aussi important de travaux, s'il avait fallu
les financer dans les conditions normales.
Enfin, pourquoi exagérer la proportion
véritable des prt'sla/iOtls? Elle est, en dé-
finitive, assez faible. On a beaucoup parlé
des prestations dans nos ports coloniaux.
Si l'on s'en tient au matériel de dragages,
remorqueurs, chalands, grues, outillages di..
vers, on arrive à un maximum de 30 sur
la dépense totale. Je sais bien qu'on a été
conduit, par la suite, à envisager la colla-
boration de sociétés allemandes avec des
sociétés françaises, en vue de la réalisation
des travaux ; je n'ignore pas qu'à ce mo-
ment on a beaucoup discuté sur les incon-
vénients et les avantages. Mais, pour nous
en tenir aux travaux en cours, les prestations
sont loin d'avoir atteint, comme on l'a pré-
tendu, a une proportion équivalente aux
deux tiers du montant total. Le chiffre est
tris inférieur pour les projets dressés les
premiers; on a prévu qu'il serait plus im-
portant, pour ce qui concerne les ports de
Nouméa et de Djibouti ; pour les marchés
relatifs aux ports de Madagascar, Toma-
tave, Majunga, M au ah ara, mais la part de
prestations sera toujours cl de beaucou p
inférieure aux marchés lancés dans le pl-
blic et repris par certains contempteurs du
plan Doives.
Comme dit l'autre, ce n'est, pas peut-être
ce que nous avons fait de mieux, mais c'est
incontestablement ce que nous avons fait de
plus juste et de plus raisonnable pour COll-
cilier les intérêts privés à l'intérêt général,
lequel, n'est-ce pas ?, doit rester au-dessus
des autres.
ÊKmwrf mtoumtmn,
Sénateur de l'Hérault, ancien ininistrr
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
-- --- ----
L'Aviation Coloniale
1"
La libération de Reine et de Serre
Le puqucbol lloyyar, ayant a bord les
aviateurs Heine el Serre, est arrivé a Ca-
sablanca hier ii 22 heures.
Une foule considérable les attendait sur
le quai de la gare muritime. Klle a acclamé
les aviateurs qui se tenaient à la coupée
durant les longues inanteuvres de l'accos-
tage.
AussilAl le navire amarré, le général
Kournier, représentant le Résident Géné-
rai, M. Charrier, contrôleur en chef de la
Chaouia, et le général Juin, commandant
la subdivision de Casablanca, sont montés
à bord saluer les aviateurs et les féliciter
de leur heureuse délivrance.
De nombreux -amis sont montés ensuite
à bord du paquebot el ont entouré Heine et
Serre, manifestement émus de voir la
spontanéité de cette réception.
Aussitôt débarqués, Heine el Série se
sont rendus au salon de l'Aéro-Club du
Maroc.
En quelques mois, le président de l'Aéro-
Club et -le général Fournier, parlant au
nom du Résident Général, ont salué les
aviateurs. Ils ont dit la joie éprouvée par
la population française du Maroc pour les
avoir retrouvés.
Heine répondit en disant son émoi ion de
celle réception, et sa joie de se retrouver
1\ Casablanca au milieu de ses amis qui
ont tout fuit pour sa délivrance.
Heine et Serre, qui seront reçus offirict). -
ment demain par l'Aéro-Club, regagneront
la France par avion.
En arrivant dans les eaux françaises,
sur le chemin de Casablanca, les aviateurs
Heine et Serre avaient télégraphié à M.
Aristide Briand pour exprimer leur grati-
tude profonde pour les elforts persévérants
accomplis par le gouvernement français
afin de les délivrer des mains des Maures.
Ils ont tout iwirticulièremenl remercié
M. Aristide Briand pour la part qu'il a
prise à leur libération.
1
L'inauguralion du -1
Casablanca-Marrakech:
» ♦ •
Ce matin à 11 heures se sont embarqués
à )\arseille à bord de l'AtI/a, de la Compa-
gnie baquet, un certain nombre de person-
nalités invitées par la Compagnie des che-
mins de fer marocains à l'inauguration du
chemin de fer Casablanca-Marrakech. Cette
ligne à voie large réunit directement Tanger
à la capitale du Sud; en outre, lorsque le
tronçon Oudjda-Tala sera achevé, il sera
permis de voyager confortablement de Mar-
rakech à Gabès grâce à la continuité des ré
seaux marocains, algériens et tunisiens.
Parmi les invités nous relevons les noms
de MM. Aimé llerthod, ancien ministre,
député du Jura, Louis Rollin, député de
Paris, Palmade, l'ézet, député du Morbi-
han, Achille Fould, de Chanimard, député
de la Corrèze, Sclaffer, député de la Cha-
rente-Inférieure, Brière et Molle, députés
rl'Oran, Barety, député des Alpes-Mariti-
mes ; Monsservin, (iallet, sénateurs ; F.
Loisy, Gatine, président du Ctub Atpin
Chaix, président du Tuuring Club, de
Rohan, président de l'Automobile Cluu, le
marquis de Segonzac, les préfets du Rhône
et des Bouches du Rhônp.
Voici d'ailleurs le programme du voyage
au Maroc :
2 novembre. - Départ de Paris.
3 novembre. - Embarquement à Mar-
seille'
5 novembre. Escale a Tanger.
0 novembre. - Arrivée à Casahlanca.
7 novembre. - Inauguration de la ligne
Casablanca à Marrakech. Banquet à 20 heu-
res offert par la Compagnie.
8 novembre. Excursion dans l'Atlas.
<) novembre. - Visite de la Ville. Midi 30*
déjeuner offert par M. Steeg à la Résidence
Générale de Marrakech, 2i h. 30, soirée à
la Résidence Générale
10 novembre. Excursion dans l'Atlas ou
repos à Marrakech.
il novembre. Retour en train spécial
de Marrakech à Rabat.
12 novembre. Séjour à Rabat, récep-
tion à la Résidence.
13 novembre. De Rabat à Meknès et
Fez.
14 novembre. - Séjour a Fez.
1; novembre. - Fez à Oudjda en autocar.
16 novembre. - Arrivée et séjour à Alger.
17 novembre. d- Embarquement à Alger
pour Marseille.
18 novembre. - - Arrivée il Marseille.
19 novembre. Paris.
-------------- - ..---- ---- - -----
Prenons garde
n faut tuer la sauterelle dans l'œuf
Les pontes de ces néfastes insectes, ont été
particulièrement abondantes, cette année :
on nous communique le chiffre de 700 pon-
tes au mètre carré, dans les départements
d'Alger et d'Oran.
Les Annales Coloniales ont déjà dit les
ravages que ces insectes faisaient dans les
récoltes et l'urgence de détruire dans Vœuf
cette cause de désastre si redoutée des co-
lons.
Il faut, parait-il, des appareils spéciaux
pour détruire ces œufs de sautcrclles, On
réclame de partout leur prompt anéantisse-
ment. Il est de toute urgence d'y penser. On
commençait à se désintéresser des mesures
de protection parce que les ravages avaient
cessé.
Qu'on y prenne garde. 71 vaut mieux pré-
venir.
------- ----- -----. -- ----------..---
L'épilogue de l'attentat
d'Oued Zem
-- 8
Les obsèques de M. René Rozier, contrô-
leur civil, victime de l'attentat alors qu'il
poursuivait des bandits, ont eu lieu hier
matin. Le convoi partit de l'église d'Ainay,
où le corps avait été déposé et se rendit au
cimetière de la Guillotière. La foule était
nombreuse. On remarquait dans le cortège :
MM. Valette, préfet du Rhône; Emmanuel
Lévy, adjoint, représentant. M. Herriot; Co-
renweider, secrétaire .général pour la police;
Hoffhcr, chef de cabinet de M. Steeg, et une
délégation d'officiers représentant le général
gouverneur. Un piquet de tirailleurs ren-
dait les honneurs. Il n'y eut aucun discours.
---- - ------------
Au souvenir africain
--..-----
Du dimanche 11 au dimanche 18 novembre,
dans la salle de la Société d'Horticulture, 84, rue
de Greivlle, sous la présidence du maréchal
Foeh et ,Ic Mme la duchesse d'Uzès, aura lieu
la semaine exposition du « Souvenir Africain »
organisée par le U. P. Brottier. ,
Nos ICl'I('Ul's savent ce qu'est l'Œuvre du Sou-
venir Africain, qui veut garder, dans la cathé-
drale do Dakar, les noms et mémoire de tous
les Français morts en Afrique.
l es personnes amies qui voudraient envoyer
des objds pour la Vente rendront le plus grand
service a cette lEuvre, Les paquets duivcnt 01re
adressés à la permanence de l'Œuvre, du Sou-
venir Africain, 82, rue de Grenelle, Paris (7e).
- -- n --. .-.-- .-. ---. --- ------- -- ------.,
Au Conseil des Ministres
---+---
Les membres du Gouvernement, réunis
hier eu conseil des ministres, l'Elysée,
sous la présidence de M. Gaston l)ou-
mergllc, ainsi que nous l'avons relaie, se
sont mis d'accord sur les articles 70, 71
et 71 bis. La Chambre sera saisie, dès sa
rentrée d'un nouveau texte.
----.- -- _.h -----
DANS LA IÍGION D'HONNEUR
-
MINISTERE DE L'INTERIEUR
Tsl promu Commandeur :
M. Victor fioedorp, puhlirisoo,
î.cs Annales Coloniales se réjouissent de cette
récompense si méritée et complimentent très
sincèrement le Jtympathique secrétaire de la ré-
daction du Temps.
Oui.. mais voilà.
Nous ne demandons pas mieux que d'em-
ployer le bois du palétuvier de nos colonies
à la construction des barriques, ont dit les ton-
neliers à M. Mario Roustan, mais voilà : il
nous faudrait un outillage mécanique qui coûte
fort cher, car ces bois du Gabon ou du Ca-
meroun sont durs, et alors. Ces messieurs
préfèrent continuer à acheter bien plus cher
encore leurs bois de palétuviers aux Améri-
cains; aux Russes, aux Tchécoslovaques qui
ont des prétentions souvent exagérées.
Et c'est la même chose pour la plupart de
nos produits coloniaux pour la mise en marche
des affaires coloniales.
Dans les trop nombreuses parlotes colonia-
les, tout le monde applaudit aux exposés des
ressources de nos colonies, de leur mise en
valeur, et quand il s'agit de « pratiquer »,
on ne trouve plus personne.
Hono/.
__n_- ------- -.- --------
AU GABON
es
Nous sommes heureux d'apprendre le ma-
riage de M. Fernand Deitte, Gouverneur des
Colonies, Gouverneur du Tchad et Gouver-
neur intérimaire du Gabon, avec Mme Berthe
Plancard Monteiro.
Le mariage a été célébré à Libreville le
30 septembre.
M. Fernand Deitte, un des fonctionnai-
res les plus distingués de notre administra-
tion coloniale, avait vu récemment son dossier
remarqué et retenu par M. Léon Perrier, qui
l'a fait figurer dans la dernière promotion des
Gouverneurs.
Nous adressons à M. le Gouverneur Deitte
nos meilleurs vœux et à Madame nos respec-
tueux hommages.
---------- - -------- -- - -----------
Pourvu que les singes
ne disparaissent pas
Nous savons tous que les chimpanzés ne
peuvent vivre longtemps sous notre climat :
la" pleurésie, la pneumonie ou la tuberculose
les enlèvent rapidement. C'est pour cela qu'on
les élève soit à Dakar, soit à Kindia (Guinée
française) pour les expériences de laboratoire.
Souhaitons donc que, grâce aux mesures de
protection prescrites par le Gouverneur Gé-
néral de l'A. O. F ., qui a interdit de les chas-
ser ou de les capturer, les chimpanzés ne dis-
paraissent pas.
- --– -------
Où en est l'lie de la Réunion
M. Repiquet, Gouverneur de La Réunion,
qui vient, comme on sait, de rentrer en France
après un séjour de quatre ans dans la colonie,
a fait, sur la situation de La Réunion, les dé-
clarations suivantes :
La colonie a fait porter son effort sur le
développement des oeuvres sociales et l'amé-
lioration de son outillage industriel.
Le crédit mutuel et agricole a été institué
et une caisse régionale créée depuis 1925
L'aménagement du réseau routier a été acti-
vement poussé ; quinze ponts en pierre, fer
ou ciment armé ont été construits ; l'achève-
ment de la route de Cilaos se poursuit.
A la fin de l'année prochaine, cette voie
hardie reliera cette importante station ther-
male au littoral et en facilitera l' accès aux
malades et aux touristes.
La route de Grand Fond aboutira bientôt
aux chutes de la rivière des Marsouins, où on
édifie une usine centrale pour l'électrification
de l'île et des usines chimiques.
Le port de la Pointe des Galets est dé-
gagé et entretenu ; la réfection de la jetée a
été entreprise. Le lycée Leconte-de-Lisle, le
Muséum d'Histoire Naturelle ont été agran-
dis, un laboratoire d'analyses construit ; des
« cars » automobiles assurent le service des
voyageurs et de la poste dans les localités que
le chemin de fer ne dessert pas.
La santé publique a tous les soins des Pou-
voirs locaux ; la lutte est engagée contre le
paludisme et la tuberculose.
Les Pouvoirs publics se sont vivement inté-
ressés à l' agriculture ; pour le recrutement de
la main-d'œuvre, on s'est attaché à la mise
au point des règlements sur l' immigration mal-
gache ; l'administration a obtenu la réorgani-
sation de la Chambre d'agriculture et créé
un bureau officiel d'exportation chargé d'ap-
poser après vérification un timbre d'origine et
de garantie sur les produits, pour certifier leur
pureté et maintenir leur bonne renommée sur
le marché extérieur.
La sollicitude de l' administation s'est éten-
due à l'instruction publique par la création
d'une école de droit, d'une école manuelle
d'apprentissage, de centres de préparation mi-
litaire, de sociétés sportives et surtout de nou-
velles écoles primaires ; la colonie en compte
près de 200 pour une population de 186.000
habitants.
Le lycée de Saint-Denis a 440 élèves, chif.
fre jamais atteint jusqu'à ce jour.
En 1926-1927, La Réunion a contribué au
relèvement du franc en versant Í la Caisse na-
tionale d'amortissement 1.760.000 francs; en
1927, elle est venue en aide aux sinistrés de
Tamatave et leur a envoyé 330.000 francs,
et quand elle a été atteinte elle-même, les 10
et 11 mars 192(5, par l'ouragan qui a détTuit
plus de 5.000 cases servant à l'habitation,
elle a fait face sur ses ressources à la répara-
tion des dégâts (1.741.569 francs).
Il faut enfin signaler à l'avantage de la pe-
tite France de la mer des Indes qu'elle n'a pas
de dette publique.
Le dévetoppenent économique
du Cambodge
•+«
LE PORT FLUVIAL DE PNOM-PENH
Le premier point du cycle colonisateur est
la mise en valeur des individus que la
France s'est donné mission de pnger, Il
est d'ordre purement moral, humain et so-
cial. l.a mise en valeur du sol, du sous-sot,
vient ensuite, l'oint économique.
Le Cambodge en est arrivé à ce second
stade.
ne plu, eu plus, les planteurs européens
portent leurs efforts en terres rouges ou sur
d' autres terrains. Le Cambodgien, lui-même,
ne se contente plus du lopin de terre qui
suffisait amplement à ses besoin, dans le
passe. Ses besoins se sont accrus au contact
des Occidentaux colonisateurs. Des ressour-
ces correspondantes lui deviennent, de jour
en jour, plus indispensables. Il étend bes
cultures, multiplie sa production.
Un grand nombre d'Annamites, par ail.
lcur, quittent la Cochinchine pour venir
solliciter des concessions de terres à rizière.
L'activité agricole cambodgienne est donc
en pleine voie de dévdoppement.
C'est ce qui pose, avec acuité, la question
de l'agrandissement du port de Pnom-
l'cnh.
L'outillage du port n'est plus en réalité,
approprié a l'activité croissante de la Co-
lonie.
La Chambre Mixte s'en est justement
émue. Elle a fait parvenir le voeu à M. Ro-
bin :
« t,)ue le port de Pnom-Penh soit doté de
quatre hangars pour abriter les marchandi-
ses en transit et qu'en outre, il soit doté de
tous les engins nécessaires (et suffisamment
puissants) pour assurer les manutentions ra-
pides des marchandises tant à l'entrée qu'à
la sortie. »
Rien ne peut être plus néfa«te à l'accrois-
sement économique du Camlxxlge qu'un port
faiblement nui ni d'un matériel inférieur à
son trafic, puisqu'il entretient le déséquili-
bre entre la valeur des produits du pays et
celui des produits importés.
M. le Résident général Robin n'en dou-
tera pas.
Mirane-MTarceties OejflMjt,
--- --------,- -- --- ---------- - -------
Dépêches de l'Indochine
--.-
Inauguration du grand pont du Bassac
1.(' Jtrsidont supérieur au Cambodge et
le mi ont inauguré le t/rand- pont sur le
Hutsuc, hras du Mékong, construit par une
soeiéle française.
(Par dépêche.)
------ --Oh 4(» ----
Les missions françaises dans le monde
nionti-etit li dinii-
Les chiffres ci-dessous montrent la dimi-
nution progressive de l'élément français
dans le personnel des missions.
AUX INDES
Mission du Madurâ '- %r
(diocèse de Trichinopoly)
En H)oR, sur 224 missionnaires, il y avait
i;6 Français ayant en moyenne 38 ans.
En J(FS, sur 340 missionnaires, il y a 113
Français ayant en moyenne 43 ans.
Au Scolaslicat ou séminaire jésuite de la
mission du Maduré de Shembaganeer où les
jeunes gens en ai rivant aux Indes passent
sept ans pour se préparer à leur carrière de
missionnaire, en J()t), il y avait sur 40 jeu-
nes gens 27 Français. En 192S, il y a sur
46 jeunes gens : Ó FIançais.
1) après ces chiffres, il est prévoir que
dan:-; 25 ans, les postes importants d'évèque
de Trichinopoly, de Supérieur Général de la
Mission du Maduré, de Recteur du Collège
Université de LHJra", de Supérieur de dif-
férentes parties de la mission, qui sont en-
core confiés a des Français, le. seront à des
étrangers; le collège de Saint-Joseph de
Trichinopoly fréquenté par .,Oc.) étudiants
aura de plus cessé d'être aux mains des jé-
suites français.
A MADAGASCAR
Vicariat apostolique de. Tananarive
En nio;,, sur 41 missionnaires, il y avait
41 Français ayant en moyenne 44 ans.
En n)2S, sur 50 missionnaires, il y a .3,3
F^ rançais ayant en 55 ans.
Donc, pas un seul étranger en IC)03 ct 21
l'n IC).
1-e Vicariat apostolique de Tananarive tel
qu'il existait en iyoi, a été successivement
demembre au point de ne plus représenter
en ic^jS qu un tiers de sa superficie primi-
tive. X011 seulement les Pères de la Salette
dès 1 c» 1 et les Prémontrés en iqk) ont dû
venir aider les missionnaires de la Compa-
gnie cle Jésus, mais en 1927, les Pères Tri-
nitaires Italiens et en 1028 les Pères de la
Saletie Américains ont reçu line partie de
ce icariat et en 1028 également les Frères
( tin ait ims du Sac re-Cirur ont dû venir com-
pléter le
de Tananarive.
T.e nombre des catholiques dans le Vica-
riat apostolique de Tananarive tel qu'il
existe actuellement ayant passé de 40.200 en
i oo.; a 140 251 en 102S, charpie missionnaire
de la Compagnie de Jésus s'y trouve pré-
sentement chargé de- 35 églises et 6.000
fidèles.
<>» - • ̃ -
L'ANTENNE COLONIALE
------.--- -.
T. S. T. et Aviation
Le Rer-eau do Emetteurs Français qui
compte S >0 membres vient île créer un ré-
seau de surveillance ayant pour but l'écoute
et la transmission au cours d'un raid d'avion
de tous renseignements utiles et messages,
L inaugaurat ion de ce. Rlt'au de survil-
lanco a eu lieu avec le départ de l'avion
effectuant le raid Madagascar.
LE NUMBRO : 30 CENTIMES
SAMEDI SOIR, B* NOVEMBRE 196».
JOVMILJMTIDIEII
Rédaction & Administration :
e N» a
PARIS a"
iii trii t Louvm '.87
- MCHUJBU «7-M
1- 0
Les Annales Coloniales
Les annonces et réclames sont reçues au
bureau du journal.
DIRECTEURS : Marcel RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Tous les articles publiés dans notre journal ne peuvent
être reproduits qu'en citant tes ANNALES CCIJ.ONIAI.f.S,
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avec le supplément illuilrd:
Un 8D 6 Mob < Mwh
France et
Colonies 120 » 66 » Ut
Etranger .180 » 100 » M »
On s'abonne sans frais dMM
tous les bureaux de poste.
Comment reconstruire la Guadeloupe sinistrée
tF .- .4
La grande presse parisienne et départe-
mentale nous a réseevé un si universel ac-
cueil, à mon collègue M. le député Graeve
et à moi-même, lorsque nous sommes ren-
très la semaine dernière de la Guadeloupe
cyclonée, qu'il n'est plus aujourd'hui un
Français métropolitain pour ignorer la bru-
talité ni l'étendue du cataclysme qui s'est
abattu sur l'une de nos colonies les plus
prospères.
Il s'agit maintenant de porter remède aux
maux causés par la nature, non pas sim-
plement le remède temporaire d'une fête de
charité ou d'un comité de secours, niais
aussi le remède profond et durable qui con-
siste à rééquiper et à reconstruire un dé-
partement d'outre-mer, sinistré dans les
mêmes proportions que le furent nos dé-
partements du front pendant la guerre.
L'ensemble des ruines faites et des répa-
rations à effectuer s'élève à plus de cinq
cents millions de francs. Ces ruines sont à
la fois publiques et privées. Elles atteignent
lout ensemble les édifices de la colonie (hô-
pitaux, mairies, écoles, P. T. T., gendarme-
ries, etc.) et les habitations particulières.
Elles concernent les transports maritimes
(appontements, wharfs, ports, dragues,
thalands, barges, ponts métalliques, etc.) et
:es télégraphes, téléphones, postes de
T. S. F. Elles s'appliquent aux usines à
sucre, distilleries, magasins, aussi bien
qu'aux cultures elles-mêmes (cafés, cacaos,
bananes, vanilles, cannes-à-sltcle, coton,
ubres fruitiers, etc.). C'est toute la vie so-
ciale et économique de la Guadeloupe qui
a été sinistrée d'un seul coup et jusque dans
'.es entrailles. C'est donc elle tout entière
qu'il faut soigner et guérir par une théra-
peutique d'ensemble si l'on entend sincè-
renient appliquer à notre département an-
tillais la solidarité nationale. Point de so-
lutions partielles ou précaires, mais un plan
qui soit complet et un progranune qui dure.
Ce plan et ce programme ont été élalx>
rés, sur les propositions de M. Graeve et les
miennes, par le Conseil Général de la Gua-
deloupe, en plein accord avec M. le Gou-
verneur Tellier et ses services ainsi qu'avec
le délégué extraordinaire de la France, M.
l'ambassadeur Claudel. Dans ses séances des
ii-12 octobre derniers, l'Assemblée locale,
réunie en session extraordinaire, a voté une
série de résolutions qui ont été transmises
au Gouvernement et dont les principales ont
été publiées le 31 octobre par les Annales
Cvèimalts. Ces résolutions concordent sur
la plupart des points avec le rapport très
documenté remis aux pouvoirs publics par
les Chambres d'agriculture et de commerce
de Pointe-à-llitre.
En voici les grandes lignes :
10 Pour refaire les moyens de comrnuni-
cation de la colouie, il est indispensable
d'envoyer d'extrême urgence, à la Guade-
loupe plusieurs compagnies d'ouvriers du
génie, spécialistes qualifiés, qui auront pour
raisàion d'encadrer la main-d'œuvre locale
et de collaborer avec elle. Déjà, sur notre
appel, le Gouvernement a fait partir un pre-
mier détachement, mais encore bien insuf-
fisant. Il faut voir large et aller vite, si
l'on veut que les routes, ponts et ports
soient vite remis en état.
20 Pour reconstruire les édifices publics
et les habitations privées, il faut une Socié-
té des Travaux Publics qualifiée, sous le
double contrôle de la Colonie et du Gou-
vernement métropolitain. L'expérience a dé-
montré que le ciment armé résistait mieux
que tout le reste aux cyclones et séismes va-
riés de la nature tropicale. Ici les presta-
tions allemandes prévues au plan Dawes
peuvent accélérer une reconstruction qui
s'impose d'autant plus vite que les hôpitaux,
lycées, écoles, hôtels de ville sont partout
dans l'état le plus pitoyable quand ils ne
tont pas anéantis.
30 Pour faire repartir l'industrie princi-
pale de la Guadeloupe, c'est-à-dire les
usines à sucre et à rhum, il faut électrifier
en grand la colonie. Seule, cette électrifi.
tation généralisée empêchera la combustion
inconsidérée du bois dans les chaufferies
des usines. A l'heure actuelle, on fait
flamber les forêts de - la Guadeloupe pour
fabriquer du sucre. On déboise ainsi une
colonie qui, plus que tout autre, a besoin de
son régime forestier pour son agriculture.
On dépense ainsi chaque année près de cent
mille tonnes de bois qui devraient être rem-
placées par la force hydro-électrique de
l'île, abondante en rivières et chutes d'eau.
Le Conseil Général a pris là-dessus une dé-
libération motivée réclamant l'application
immédiate à la Guadeloupe du régime mé-
tropolitain légal de l'électricité.
4" Pour permettre aux agriculteurs et aux
usiniers de remettre debout leurs champs et
leurs fabriques, il faut leur consentir, in-
dividuellement ou coopérativement, des
avances immobilières, à long terme et à
faible intérêt, avec un moratoire variable
au début du prêt. Non pas simplement des
prêts sur récolte à court terme, comme ceux
que consent légalement la Banque de la
Guadeloupe. Mais des avances étendues,
sur de longues années, suivant le caractère
de la destruction et de la culture. Là encore,
le Conseil Général de la Guadeloupe a pris
toutes délibérations utiles. Il reste au Gou-
vernement à créer, sans tarder, les orga-
nismes nécessaires.
Déjà le Gouvernement a entendu notre
appel. Le Conseil des Ministres a fait ins-
crire cent millions de francs au crédit de la
Guadeloupe par voie de subvention extra-
ordinaire au budget du ministère des Co-
lonies. Le Conseil Général de la Guade-
loupe l'on a remercié solennellement au
mm de toutes les municipalité et populations
de l'archipel guadeloupéen. Mais ces cent
millions, s'ils peuvent suffire pour les be-
soins publics des collectivités (département
et municipalités), ne peuvent répondre aux
immenses besoins agricoles, industriels et
commerciaux des particuliers aujourd'hui
ruinés. A ceux-là, il faut environ quatre
cents millions d'avances et de crédits à long
terme que seule, la métropole peut mettre
à la disposition de la Guadeloupe sous for-
me d'un organisme de prêts, soit la Banque
de la Guadeloupe, soit tout autre établisse-
ment du même genre.
Voilà ce dont les parlementaires de la
Guadeloupe ont déjà entretenu cette se-
maine M. Albert Sarraut et M. Léon Per-
rier, au ministère de l'Intérieur et au minis-
tère des Colonies. Ils ont demandé, en outre,
qu'à titre de mesure transitoire immédiate,
les fabricants de sucre et de rhum de la
colonie soient autorisés à faire entrer en
franchise cette année dans la métropole une
quantité supplémentaire exceptionnelle de
rhum qui représenterait une partie des pei-
tes subies par la canne-à-sucre et qui assu-
rerait des salaires à tous les travailleurs
et des recettes supplémentaires importantes
au budget de la colonie.
Les deux ministres nous ont réservé 'c
meilleur accueil. Il reste maintenant à pas-
ser rapidement aux actes. Déjà six se-
maines se sont écoulées depuis- quc le dé-
sastre a eu lieu. Deux cent mille Guadelou-
péens attendent, qui sont aussi deux cent
.1ille - bons Français aux frontières des deux
Amériques. Nous comptons sur le Gouver-
nement et le Parlement français pour abou-
tir pratiquement et sans délai dans le sens
indiqué par tous les corps élus de la Colo-
nie en plein accord avec le gouverneur
Tel lier et l'amhassadeur Claudel, dont le
dévouement et la clairvoyance furent au-
dessus de tout éloge.
Henry llérenger,
Sénateur de la Guadeloupe,
Ambassadeur de France
rapporteur dss Commissions
des AI/aircs Etrangères et des Colonies.
Pom les sinistrés de la Guadeloupe
>♦<
M. Léon Perrier a reçu hier soir MM.
Henry Bérenger, sénateur ; tiratien Candace
et Eugène Graën, députés de la Guade-
loupe, qui lui ont présenté une délégation
du Syndicat des fabricants de sucre et de
rhum de cette colonie, au sujet des mesures
immédiates à prendre pour la remise en
marche des usines et des distilleries à la
suite du cyclone du 12 septembre dernier.
Il s'agit en l'espèce, d'une attribution ex-
ceptionnelle de fabrication de rhum à entrer
en franchise pour l'année 1929, de manière
à hâter la renaissance économique immé-
diate de la (:olonie et faciliter l'équilibre de
son budget qui est assuré pour la plus
grande partie par les droits de sortie sur les
sucres et les rhums.
M. Léon Perrier a accepté le principe de
cette proposition qui devra faire l'objet d'un
article de la loi de finances, mais sous ré-
serve de l'acceptation définitive du ministre
des Finances, M. Raymond Poincaré, qui
recevra mercredi prochain les parlementai-
res de la Guadeloupe et la délégation des
fabricants de sucre et de rhum,
BROUSSES
4k BROUTILLES
Paya de cocagne
Sous la jalouse surveillance de quatre
hommes et d'un caporal, le Rio de Oro, l'un
des plus riches pays du monde, reste quasi-
ment en friche. L'on sait bien, parbleu,
que c'est un pays de monoculture, mais
celle-ci est si facile qu'on la peut pratiquer,
autant dire, avec un poil dans la main : sur
300.000 kilomètres carrés, il n'y a qu'à se
baisser pour récolter le sable qu'ils produi-
sent avec une inépuisable abondance.
Heureux Maures du Rio de Oro ! Il ne
s'est pas encore trouvé un lanceur d'affaires
pour exporter cette matière première. Pour-
tant, que de débouchés 1 Aménager les gym-
nases du monde entier, rendre douces aux
pieds toutes les plages à galets qui rebu-
tent les jolies baigneuses, augmenter géné-
reusement la ration de particules minérales
mêlée aux plats d'épinards, dans les restau-
rants populaires., que ne pouvait-on faire
avec le sable du Rio de Oro ! Mais les bus-
sinessmen n'ont pas d'imagination.
Heureux Maures, répétons-le. Exempts des
folles agitations que suscitent les entrepri-
ses européennes, ils n'ont qu'à se préoccuper
de sport. Ils chassent l'avion, et les gouver-
nements tiennent toujours prêts, pour les
plus adroits d'entre eux, d'importants prix
en espèces.
Mais, dit-on, il y a mieux
Le Gouverneur de la Colonie ne pré-
lève aucun impôt sur ces vaillantes popula-
tions d'autant plus résolument rurales qu'il
n'y a pas sur tout leur territoire la plus pe-
tite ville tentaculaire. C'est même lui qui
crache gentiment au bassinet, lorsque, tous
les trois mois environ, les chefs lui font
visite.' On prend le thé, on devise en fu-
mant, et chaque cheik en s'en allant emporte
un petit chèque ou tout au moins quelques
pièces de cotonnade et quelques caisses de
sucre.
Ainsi s'entretient l'amitié, en cet El Do-
rado. Au delà de ses frontières, soigneuse-
ment jalonnées, tous les cinquante mètres,
par des bornes qui seraient en belle pierre
blanche du pays, si elle n'étaient purement
firtives, les agents fiscaux de MM. Steeg,
Bordes et Carde et les méharistes du Sahara
français contemplent avec une admiration
mêlée de stupeur le, modèle des Etats colo-
niaux modernes.
«mriM
Les prestations aux Colonies
•+•
Est-ce que nous entendrons long-
temps encore les mânes récrimina-
tions inutiles, les mêmes plaintes
injustifiéesf Voici qu'à propos des - Wticles
35 et 36 de la loi sw les habitations à bon
marche qui fixent les conditions d'applica-
tion des prestations en nature à fournir par
VAllemagne au programme de (om/ructiofl,
nous entendons à nouveau les doléances de
certains défenseurs maladroits de l'indus-
trie française ; le problème général est rc-
pris, et accompagné de critiques auxquelles
nous espérions en vain qu'on n'aurait plus
recours.
Mais non, il ne s'agit nullement de
« substituer » les prestations allemandes à
la production française ; il s'agit d'utiliser
un crédit annuel qui nous permet de rece-
voir tous les ans plusieurs milliards de
francs apportés par l'industrie allemande.
- - Mais les industriels français subissent
par là une concurrence injuste et dange-
reuse 1 On a souvent répondu à cet argu-
ment; là où la réponse est le plus facile,
c'est encore aux Colonies.
Car enfin nous ne pouvions pas éternel-
lement recommencer les articles et les dis-
cours sur la nécessité d'équiper nos pro-
vinces lointaines, et attendre que les indus-
triels français fussent devenus capables d'as-
surer par leurs propres forces cet équipe-
ment? Qu'ils fassent entendre des protes-
tattons, quand ils se croient menacés dans
l'exécution de travaux quils doivent norma-
lement construire, passe encore. Mais la
seule ênumération des ef forts à accomplir
aux colonies devrait suf fire à leur inspirer
plus de modestie. Et puis, il faut compter
surtout avec les capacités financières des
IIsagas, et ces usagers, cc sont nos colonies
où l'on ne roule pas sur l'or. L'emploi des
prestations offre des facilités de rembour-
sement uniques, et jamais l'A.O.F., l'In-
dochine, Madagascar n'auraient pit, sans les
prestations, songer à réaliser un ensemble
aussi important de travaux, s'il avait fallu
les financer dans les conditions normales.
Enfin, pourquoi exagérer la proportion
véritable des prt'sla/iOtls? Elle est, en dé-
finitive, assez faible. On a beaucoup parlé
des prestations dans nos ports coloniaux.
Si l'on s'en tient au matériel de dragages,
remorqueurs, chalands, grues, outillages di..
vers, on arrive à un maximum de 30 sur
la dépense totale. Je sais bien qu'on a été
conduit, par la suite, à envisager la colla-
boration de sociétés allemandes avec des
sociétés françaises, en vue de la réalisation
des travaux ; je n'ignore pas qu'à ce mo-
ment on a beaucoup discuté sur les incon-
vénients et les avantages. Mais, pour nous
en tenir aux travaux en cours, les prestations
sont loin d'avoir atteint, comme on l'a pré-
tendu, a une proportion équivalente aux
deux tiers du montant total. Le chiffre est
tris inférieur pour les projets dressés les
premiers; on a prévu qu'il serait plus im-
portant, pour ce qui concerne les ports de
Nouméa et de Djibouti ; pour les marchés
relatifs aux ports de Madagascar, Toma-
tave, Majunga, M au ah ara, mais la part de
prestations sera toujours cl de beaucou p
inférieure aux marchés lancés dans le pl-
blic et repris par certains contempteurs du
plan Doives.
Comme dit l'autre, ce n'est, pas peut-être
ce que nous avons fait de mieux, mais c'est
incontestablement ce que nous avons fait de
plus juste et de plus raisonnable pour COll-
cilier les intérêts privés à l'intérêt général,
lequel, n'est-ce pas ?, doit rester au-dessus
des autres.
ÊKmwrf mtoumtmn,
Sénateur de l'Hérault, ancien ininistrr
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
-- --- ----
L'Aviation Coloniale
1"
La libération de Reine et de Serre
Le puqucbol lloyyar, ayant a bord les
aviateurs Heine el Serre, est arrivé a Ca-
sablanca hier ii 22 heures.
Une foule considérable les attendait sur
le quai de la gare muritime. Klle a acclamé
les aviateurs qui se tenaient à la coupée
durant les longues inanteuvres de l'accos-
tage.
AussilAl le navire amarré, le général
Kournier, représentant le Résident Géné-
rai, M. Charrier, contrôleur en chef de la
Chaouia, et le général Juin, commandant
la subdivision de Casablanca, sont montés
à bord saluer les aviateurs et les féliciter
de leur heureuse délivrance.
De nombreux -amis sont montés ensuite
à bord du paquebot el ont entouré Heine et
Serre, manifestement émus de voir la
spontanéité de cette réception.
Aussitôt débarqués, Heine el Série se
sont rendus au salon de l'Aéro-Club du
Maroc.
En quelques mois, le président de l'Aéro-
Club et -le général Fournier, parlant au
nom du Résident Général, ont salué les
aviateurs. Ils ont dit la joie éprouvée par
la population française du Maroc pour les
avoir retrouvés.
Heine répondit en disant son émoi ion de
celle réception, et sa joie de se retrouver
1\ Casablanca au milieu de ses amis qui
ont tout fuit pour sa délivrance.
Heine et Serre, qui seront reçus offirict). -
ment demain par l'Aéro-Club, regagneront
la France par avion.
En arrivant dans les eaux françaises,
sur le chemin de Casablanca, les aviateurs
Heine et Serre avaient télégraphié à M.
Aristide Briand pour exprimer leur grati-
tude profonde pour les elforts persévérants
accomplis par le gouvernement français
afin de les délivrer des mains des Maures.
Ils ont tout iwirticulièremenl remercié
M. Aristide Briand pour la part qu'il a
prise à leur libération.
1
L'inauguralion du -1
Casablanca-Marrakech:
» ♦ •
Ce matin à 11 heures se sont embarqués
à )\arseille à bord de l'AtI/a, de la Compa-
gnie baquet, un certain nombre de person-
nalités invitées par la Compagnie des che-
mins de fer marocains à l'inauguration du
chemin de fer Casablanca-Marrakech. Cette
ligne à voie large réunit directement Tanger
à la capitale du Sud; en outre, lorsque le
tronçon Oudjda-Tala sera achevé, il sera
permis de voyager confortablement de Mar-
rakech à Gabès grâce à la continuité des ré
seaux marocains, algériens et tunisiens.
Parmi les invités nous relevons les noms
de MM. Aimé llerthod, ancien ministre,
député du Jura, Louis Rollin, député de
Paris, Palmade, l'ézet, député du Morbi-
han, Achille Fould, de Chanimard, député
de la Corrèze, Sclaffer, député de la Cha-
rente-Inférieure, Brière et Molle, députés
rl'Oran, Barety, député des Alpes-Mariti-
mes ; Monsservin, (iallet, sénateurs ; F.
Loisy, Gatine, président du Ctub Atpin
Chaix, président du Tuuring Club, de
Rohan, président de l'Automobile Cluu, le
marquis de Segonzac, les préfets du Rhône
et des Bouches du Rhônp.
Voici d'ailleurs le programme du voyage
au Maroc :
2 novembre. - Départ de Paris.
3 novembre. - Embarquement à Mar-
seille'
5 novembre. Escale a Tanger.
0 novembre. - Arrivée à Casahlanca.
7 novembre. - Inauguration de la ligne
Casablanca à Marrakech. Banquet à 20 heu-
res offert par la Compagnie.
8 novembre. Excursion dans l'Atlas.
<) novembre. - Visite de la Ville. Midi 30*
déjeuner offert par M. Steeg à la Résidence
Générale de Marrakech, 2i h. 30, soirée à
la Résidence Générale
10 novembre. Excursion dans l'Atlas ou
repos à Marrakech.
il novembre. Retour en train spécial
de Marrakech à Rabat.
12 novembre. Séjour à Rabat, récep-
tion à la Résidence.
13 novembre. De Rabat à Meknès et
Fez.
14 novembre. - Séjour a Fez.
1; novembre. - Fez à Oudjda en autocar.
16 novembre. - Arrivée et séjour à Alger.
17 novembre. d- Embarquement à Alger
pour Marseille.
18 novembre. - - Arrivée il Marseille.
19 novembre. Paris.
-------------- - ..---- ---- - -----
Prenons garde
n faut tuer la sauterelle dans l'œuf
Les pontes de ces néfastes insectes, ont été
particulièrement abondantes, cette année :
on nous communique le chiffre de 700 pon-
tes au mètre carré, dans les départements
d'Alger et d'Oran.
Les Annales Coloniales ont déjà dit les
ravages que ces insectes faisaient dans les
récoltes et l'urgence de détruire dans Vœuf
cette cause de désastre si redoutée des co-
lons.
Il faut, parait-il, des appareils spéciaux
pour détruire ces œufs de sautcrclles, On
réclame de partout leur prompt anéantisse-
ment. Il est de toute urgence d'y penser. On
commençait à se désintéresser des mesures
de protection parce que les ravages avaient
cessé.
Qu'on y prenne garde. 71 vaut mieux pré-
venir.
------- ----- -----. -- ----------..---
L'épilogue de l'attentat
d'Oued Zem
-- 8
Les obsèques de M. René Rozier, contrô-
leur civil, victime de l'attentat alors qu'il
poursuivait des bandits, ont eu lieu hier
matin. Le convoi partit de l'église d'Ainay,
où le corps avait été déposé et se rendit au
cimetière de la Guillotière. La foule était
nombreuse. On remarquait dans le cortège :
MM. Valette, préfet du Rhône; Emmanuel
Lévy, adjoint, représentant. M. Herriot; Co-
renweider, secrétaire .général pour la police;
Hoffhcr, chef de cabinet de M. Steeg, et une
délégation d'officiers représentant le général
gouverneur. Un piquet de tirailleurs ren-
dait les honneurs. Il n'y eut aucun discours.
---- - ------------
Au souvenir africain
--..-----
Du dimanche 11 au dimanche 18 novembre,
dans la salle de la Société d'Horticulture, 84, rue
de Greivlle, sous la présidence du maréchal
Foeh et ,Ic Mme la duchesse d'Uzès, aura lieu
la semaine exposition du « Souvenir Africain »
organisée par le U. P. Brottier. ,
Nos ICl'I('Ul's savent ce qu'est l'Œuvre du Sou-
venir Africain, qui veut garder, dans la cathé-
drale do Dakar, les noms et mémoire de tous
les Français morts en Afrique.
l es personnes amies qui voudraient envoyer
des objds pour la Vente rendront le plus grand
service a cette lEuvre, Les paquets duivcnt 01re
adressés à la permanence de l'Œuvre, du Sou-
venir Africain, 82, rue de Grenelle, Paris (7e).
- -- n --. .-.-- .-. ---. --- ------- -- ------.,
Au Conseil des Ministres
---+---
Les membres du Gouvernement, réunis
hier eu conseil des ministres, l'Elysée,
sous la présidence de M. Gaston l)ou-
mergllc, ainsi que nous l'avons relaie, se
sont mis d'accord sur les articles 70, 71
et 71 bis. La Chambre sera saisie, dès sa
rentrée d'un nouveau texte.
----.- -- _.h -----
DANS LA IÍGION D'HONNEUR
-
MINISTERE DE L'INTERIEUR
Tsl promu Commandeur :
M. Victor fioedorp, puhlirisoo,
î.cs Annales Coloniales se réjouissent de cette
récompense si méritée et complimentent très
sincèrement le Jtympathique secrétaire de la ré-
daction du Temps.
Oui.. mais voilà.
Nous ne demandons pas mieux que d'em-
ployer le bois du palétuvier de nos colonies
à la construction des barriques, ont dit les ton-
neliers à M. Mario Roustan, mais voilà : il
nous faudrait un outillage mécanique qui coûte
fort cher, car ces bois du Gabon ou du Ca-
meroun sont durs, et alors. Ces messieurs
préfèrent continuer à acheter bien plus cher
encore leurs bois de palétuviers aux Améri-
cains; aux Russes, aux Tchécoslovaques qui
ont des prétentions souvent exagérées.
Et c'est la même chose pour la plupart de
nos produits coloniaux pour la mise en marche
des affaires coloniales.
Dans les trop nombreuses parlotes colonia-
les, tout le monde applaudit aux exposés des
ressources de nos colonies, de leur mise en
valeur, et quand il s'agit de « pratiquer »,
on ne trouve plus personne.
Hono/.
__n_- ------- -.- --------
AU GABON
es
Nous sommes heureux d'apprendre le ma-
riage de M. Fernand Deitte, Gouverneur des
Colonies, Gouverneur du Tchad et Gouver-
neur intérimaire du Gabon, avec Mme Berthe
Plancard Monteiro.
Le mariage a été célébré à Libreville le
30 septembre.
M. Fernand Deitte, un des fonctionnai-
res les plus distingués de notre administra-
tion coloniale, avait vu récemment son dossier
remarqué et retenu par M. Léon Perrier, qui
l'a fait figurer dans la dernière promotion des
Gouverneurs.
Nous adressons à M. le Gouverneur Deitte
nos meilleurs vœux et à Madame nos respec-
tueux hommages.
---------- - -------- -- - -----------
Pourvu que les singes
ne disparaissent pas
Nous savons tous que les chimpanzés ne
peuvent vivre longtemps sous notre climat :
la" pleurésie, la pneumonie ou la tuberculose
les enlèvent rapidement. C'est pour cela qu'on
les élève soit à Dakar, soit à Kindia (Guinée
française) pour les expériences de laboratoire.
Souhaitons donc que, grâce aux mesures de
protection prescrites par le Gouverneur Gé-
néral de l'A. O. F ., qui a interdit de les chas-
ser ou de les capturer, les chimpanzés ne dis-
paraissent pas.
- --– -------
Où en est l'lie de la Réunion
M. Repiquet, Gouverneur de La Réunion,
qui vient, comme on sait, de rentrer en France
après un séjour de quatre ans dans la colonie,
a fait, sur la situation de La Réunion, les dé-
clarations suivantes :
La colonie a fait porter son effort sur le
développement des oeuvres sociales et l'amé-
lioration de son outillage industriel.
Le crédit mutuel et agricole a été institué
et une caisse régionale créée depuis 1925
L'aménagement du réseau routier a été acti-
vement poussé ; quinze ponts en pierre, fer
ou ciment armé ont été construits ; l'achève-
ment de la route de Cilaos se poursuit.
A la fin de l'année prochaine, cette voie
hardie reliera cette importante station ther-
male au littoral et en facilitera l' accès aux
malades et aux touristes.
La route de Grand Fond aboutira bientôt
aux chutes de la rivière des Marsouins, où on
édifie une usine centrale pour l'électrification
de l'île et des usines chimiques.
Le port de la Pointe des Galets est dé-
gagé et entretenu ; la réfection de la jetée a
été entreprise. Le lycée Leconte-de-Lisle, le
Muséum d'Histoire Naturelle ont été agran-
dis, un laboratoire d'analyses construit ; des
« cars » automobiles assurent le service des
voyageurs et de la poste dans les localités que
le chemin de fer ne dessert pas.
La santé publique a tous les soins des Pou-
voirs locaux ; la lutte est engagée contre le
paludisme et la tuberculose.
Les Pouvoirs publics se sont vivement inté-
ressés à l' agriculture ; pour le recrutement de
la main-d'œuvre, on s'est attaché à la mise
au point des règlements sur l' immigration mal-
gache ; l'administration a obtenu la réorgani-
sation de la Chambre d'agriculture et créé
un bureau officiel d'exportation chargé d'ap-
poser après vérification un timbre d'origine et
de garantie sur les produits, pour certifier leur
pureté et maintenir leur bonne renommée sur
le marché extérieur.
La sollicitude de l' administation s'est éten-
due à l'instruction publique par la création
d'une école de droit, d'une école manuelle
d'apprentissage, de centres de préparation mi-
litaire, de sociétés sportives et surtout de nou-
velles écoles primaires ; la colonie en compte
près de 200 pour une population de 186.000
habitants.
Le lycée de Saint-Denis a 440 élèves, chif.
fre jamais atteint jusqu'à ce jour.
En 1926-1927, La Réunion a contribué au
relèvement du franc en versant Í la Caisse na-
tionale d'amortissement 1.760.000 francs; en
1927, elle est venue en aide aux sinistrés de
Tamatave et leur a envoyé 330.000 francs,
et quand elle a été atteinte elle-même, les 10
et 11 mars 192(5, par l'ouragan qui a détTuit
plus de 5.000 cases servant à l'habitation,
elle a fait face sur ses ressources à la répara-
tion des dégâts (1.741.569 francs).
Il faut enfin signaler à l'avantage de la pe-
tite France de la mer des Indes qu'elle n'a pas
de dette publique.
Le dévetoppenent économique
du Cambodge
•+«
LE PORT FLUVIAL DE PNOM-PENH
Le premier point du cycle colonisateur est
la mise en valeur des individus que la
France s'est donné mission de pnger, Il
est d'ordre purement moral, humain et so-
cial. l.a mise en valeur du sol, du sous-sot,
vient ensuite, l'oint économique.
Le Cambodge en est arrivé à ce second
stade.
ne plu, eu plus, les planteurs européens
portent leurs efforts en terres rouges ou sur
d' autres terrains. Le Cambodgien, lui-même,
ne se contente plus du lopin de terre qui
suffisait amplement à ses besoin, dans le
passe. Ses besoins se sont accrus au contact
des Occidentaux colonisateurs. Des ressour-
ces correspondantes lui deviennent, de jour
en jour, plus indispensables. Il étend bes
cultures, multiplie sa production.
Un grand nombre d'Annamites, par ail.
lcur, quittent la Cochinchine pour venir
solliciter des concessions de terres à rizière.
L'activité agricole cambodgienne est donc
en pleine voie de dévdoppement.
C'est ce qui pose, avec acuité, la question
de l'agrandissement du port de Pnom-
l'cnh.
L'outillage du port n'est plus en réalité,
approprié a l'activité croissante de la Co-
lonie.
La Chambre Mixte s'en est justement
émue. Elle a fait parvenir le voeu à M. Ro-
bin :
« t,)ue le port de Pnom-Penh soit doté de
quatre hangars pour abriter les marchandi-
ses en transit et qu'en outre, il soit doté de
tous les engins nécessaires (et suffisamment
puissants) pour assurer les manutentions ra-
pides des marchandises tant à l'entrée qu'à
la sortie. »
Rien ne peut être plus néfa«te à l'accrois-
sement économique du Camlxxlge qu'un port
faiblement nui ni d'un matériel inférieur à
son trafic, puisqu'il entretient le déséquili-
bre entre la valeur des produits du pays et
celui des produits importés.
M. le Résident général Robin n'en dou-
tera pas.
Mirane-MTarceties OejflMjt,
--- --------,- -- --- ---------- - -------
Dépêches de l'Indochine
--.-
Inauguration du grand pont du Bassac
1.(' Jtrsidont supérieur au Cambodge et
le mi ont inauguré le t/rand- pont sur le
Hutsuc, hras du Mékong, construit par une
soeiéle française.
(Par dépêche.)
------ --Oh 4(» ----
Les missions françaises dans le monde
nionti-etit li dinii-
Les chiffres ci-dessous montrent la dimi-
nution progressive de l'élément français
dans le personnel des missions.
AUX INDES
Mission du Madurâ '- %r
(diocèse de Trichinopoly)
En H)oR, sur 224 missionnaires, il y avait
i;6 Français ayant en moyenne 38 ans.
En J(FS, sur 340 missionnaires, il y a 113
Français ayant en moyenne 43 ans.
Au Scolaslicat ou séminaire jésuite de la
mission du Maduré de Shembaganeer où les
jeunes gens en ai rivant aux Indes passent
sept ans pour se préparer à leur carrière de
missionnaire, en J()t), il y avait sur 40 jeu-
nes gens 27 Français. En 192S, il y a sur
46 jeunes gens : Ó FIançais.
1) après ces chiffres, il est prévoir que
dan:-; 25 ans, les postes importants d'évèque
de Trichinopoly, de Supérieur Général de la
Mission du Maduré, de Recteur du Collège
Université de LHJra", de Supérieur de dif-
férentes parties de la mission, qui sont en-
core confiés a des Français, le. seront à des
étrangers; le collège de Saint-Joseph de
Trichinopoly fréquenté par .,Oc.) étudiants
aura de plus cessé d'être aux mains des jé-
suites français.
A MADAGASCAR
Vicariat apostolique de. Tananarive
En nio;,, sur 41 missionnaires, il y avait
41 Français ayant en moyenne 44 ans.
En n)2S, sur 50 missionnaires, il y a .3,3
F^ rançais ayant en 55 ans.
Donc, pas un seul étranger en IC)03 ct 21
l'n IC).
1-e Vicariat apostolique de Tananarive tel
qu'il existait en iyoi, a été successivement
demembre au point de ne plus représenter
en ic^jS qu un tiers de sa superficie primi-
tive. X011 seulement les Pères de la Salette
dès 1 c» 1 et les Prémontrés en iqk) ont dû
venir aider les missionnaires de la Compa-
gnie cle Jésus, mais en 1927, les Pères Tri-
nitaires Italiens et en 1028 les Pères de la
Saletie Américains ont reçu line partie de
ce icariat et en 1028 également les Frères
( tin ait ims du Sac re-Cirur ont dû venir com-
pléter le
de Tananarive.
T.e nombre des catholiques dans le Vica-
riat apostolique de Tananarive tel qu'il
existe actuellement ayant passé de 40.200 en
i oo.; a 140 251 en 102S, charpie missionnaire
de la Compagnie de Jésus s'y trouve pré-
sentement chargé de- 35 églises et 6.000
fidèles.
<>» - • ̃ -
L'ANTENNE COLONIALE
------.--- -.
T. S. T. et Aviation
Le Rer-eau do Emetteurs Français qui
compte S >0 membres vient île créer un ré-
seau de surveillance ayant pour but l'écoute
et la transmission au cours d'un raid d'avion
de tous renseignements utiles et messages,
L inaugaurat ion de ce. Rlt'au de survil-
lanco a eu lieu avec le départ de l'avion
effectuant le raid Madagascar.
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