Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-10-31
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 31 octobre 1928 31 octobre 1928
Description : 1928/10/31 (A29,N161). 1928/10/31 (A29,N161).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64513301
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-NEUVIEME ANNEE. - No 161
LB NUMERO : 10 GWIMB8
MERCREDI SOIR, 31 OCTOBRE 1928.
JHMILJIOTIDIER
Réfaction & Administration :
u.tmmwm-imtr
PARIS fl")
lUH. 1 LOUVRB 10-SV
, nocaumau W."
Les Annales Coloniales
Les anncmcll et réclames sont reçues au
bureau du Journal.
DIRECTEURS : Mareel RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Tous les articles publiés dans notre tournai ne peuvent
être reproduits qu'en citant les ANNALES COLONIALES.
IIONNEIERTS
êveç le supplément tllusfré .*
Un se 0 mois 8 Nlli
PranM et
Colonie. 120 0 Kl U.
Étranger.. 1801 100 » 60 »
On s'abonne sans trais dafli
tous les bureaux de poste.
La controverse sur le Transsaharien
w ,,"?
M. Roux-Freissmeng, d. ta précédent»
article», a oppoté le» argument» tiré» de son
inconfalGble compétence à ceux des adver-
taira du Tramsanarien.
Il a tour a tour combattu les « difficaltâ
techniques M. « l'insécurité », « l'inutilité pré-
tendue du chemin de fer au point de vue mili-
taire », puis étudié la valeur économique de
la future ligne et examiné les opinions d'après
lesquelles les frais de transport seraient prohi-
bitifs, et « l'A.O.F. elle-même ne voudrait
pas le Transsaharien ».
Voici aujourl' hui de nouvelles considéra-
tions financières et la conclusion de notre Imi-
nent collaborateur :
G. - LE TRANSSAHARIEN
NE PAIERA PAS
Son coût sera de 2 milliards au moins. Les
'déficits d'exploitation seront considérables, cer-
tains les évaluent à 200 millions par an.
Réùonse : Le Conseil supérieur de la Dé-
fense nationale a serré de près près le pro-
blème, en s'appuyant sur les études de M.
Berthelot et de M. Fontaneilles. Il avait chif-
fré, en 1923, à 1.600 millions le coût de la
construction ; à cause des charges, admettons
2 milliards. L'intérêt à 6 de cette somme
représente 120 millions.
Mais le plan Dawes * un rôle important à
jouer en l'aftaire. Les prestations en nature doi-
vent réduire de moitié au moins les débours à
exposer.
Quant aux frais d'exploitation, ils seront
moindres que ceux des chemins de fer de l'A.
O.R., car la plupart des marchandises iront
d'un bout à l'autre, ce qui permettra la circu-
lation sans arrêt de trains lourds et à grande
vitesse.
Des calculs faits par M. Gilles Cardin,
ingénieur en chef des Ponts-et-Chaussées, pre-
naient pour base un trafic minimum de 300.000
tonnes (les évaluations du colonel Abadie sont
bien supérieures) avec la tarification de 15 cen-
times la tonne kilométrique.
Il obtenait ainsi, par kilomètre :
300.000 tonnes marchandises à
15 cent., 3.360 kilom 45.000 n
Trafic local et voyageurs (10.000
Européens, 160.000 indigènes) 25.000 »
Total 70.000 »
Coefficient d'exploitation 70%-. 49.000 »
Restent 21.000 »
Et pour 3.360 kilomètres un produit de 70
millions 560.000 franu.
Mais. étant donné la dépréciation du franc,
il faut majorer ces chiffres très fortement, et le
déficit devient insignifiant, s'il en teste un.
Il conviendra, d'ailleurs, comme pour * le
Maroc, pendant un certain nombre d années,
de porter ce déficit au compte de premier éta-
blissement. Et puis, il est un moyen de dimi-
nuer les garanties d'intérêt qui peuvent jouer.
Pourquoi ne pas accorder à l' organisme qui sera
chargé de la construction et de l'exploitation,
et qui sera soumis nécessairement à un contrôle
sévère, certains privilèges dont le bénéfice serait
affecté tout entier au paiement des insuffisances
d'exploitation d'abord, et ensuite à l'amortisse-
ment du capital engagé.
Enfin, l'on va, par cette voie ferrée, attribuer
une valeur considérable à des territoires qui.
jusqu'à ce jour, pour la majeure partie, n'en
avaient aucune. Ne serait-il pas très juste qu' une
portion de cet enrichissement et aussi des pro-
fits provenant de la même plus-value servtt,
dans une mesure réduite, à payer les frais de
construction et à assurer le fonctionnement du
chemin de fer, de l'outil qui aura créé ces ri-
chesses et ces revenus ?
H. LES LIAISONS TRANSSAHA-
RIENNES DOIVENT S'EFFECTUER
NON PAR LE CHEMIN DE FER MAIS
PAR L'AVIATION ET L'AUTOMOBI-
USME.
Par une combinaison méthodiquement ordon-
née de l'automobilisme, de l'aviation et de la
navigation maritime, on doit arriver au même
résultat avec dix fois moins de capital et de
temps.
Le projet belge de liaison aérienne entre la
Belgique et le Congo n'immobilisera que 45
initiions.
Réponse : Les avions ne sauraient suffire au
transport que d'un nombre infime de voyageurs
et à des prix excessifs. Leur rôle est naturelle-
ment très-limité ; ils ne sauraient assurer, en
dehors de quelques exceptions, que le service
postal.
- Les autos ne traverseront normalement le
Sahara que l'hiver ; ils ne véhiculeront jamais
qu'un nombre très restreint de voyageurs (il ne
s'agit pas de tourisme en ce moment), et à quels
tarifs ?
Quant aux marchandises, comment songer à
transporter des centaines de milliers de tonnes
par des auto-camions, sur plus de 3.000 kilo-
mMres) Quel matériel faudrait-il ? A quel
taux reviendrait la tonne ?
De toute évidence, seul le chemin de fer
est capable de fournir un moyen de transport :
pour les voyageurs, commode, confOltable. ra-
pide, d'un prix relativement modique et acces-
sible à tous, et pour les marchandises, pratique-
ment utilisable.
CONCLUSION
Les adversaires du Transsaharien concluent:
« Achevons la mise en valeur des pays où
nous avons déjà peiné et obtenu des résultats
remarquables. Laissons de côté cette entreprise
arandiose, mais à résultats aléatoires, qui ris-
querait de créer chez nous la désaffection future
mur toutes les entreprises coloniales, et dont
M. Sarraut a évité de parler dans son livre sur
les colonies. » ,
A quoi nous répondons :
M. q Samut a écrit : « Le joor proch ain, il
faut l'espérer, - elb MM réalité le Transsaha-
rieo, la Fonce de la Marne et de Verdun aura
gagné pom l'Humanité une nouvelle victoire,
moins sanglante, main aussi belle qui l'immor-
talisera à jamais. »
Et il a vu très clair.
Certes, pour la France, l'oeuvre sera émi-
nemment Profitable, nous l'avons démontré.
Elle soudera en un seul faisceau toutes nos co-
lonies africaines. réalisera l'Unité de l'Afrique
française et de la métropole. Elle permettra,
de plus, l'exploitation de tous ces territoires
immenses et à ce jour incultes, d'où sortiront
d'incalculables richesses. Ce peut être pour
notre pays l'origine d'une ère de prospérité
inoule.
Mais c'est à rHmnamM aussi tout èntière
que nous aurons payé une dette.
Avons-nous le droit de laisser improductives
les colonies qui nous sont confiées, et ne com.
mence-t-on pas à demander compte aux nations
de l'inertie dont elles font preuve en pareille
occurrence ?
Mais à un point de vue plus élevé encore,
au point de vue social, nous est-il permis de
laisser croupir indéfiniment dans leur sauvagerie,
pour elles meurtrière, ces populations primitives
dont nous avons pris charge ?
Or, si, comme l'ont dit tour à tour M. de
Freycinet et le père de Foucault, « le chemin
de fer est un moyen puissant de civilisation »
et « s'il l'apporte avec lui », dans les étendues
infinies de l'Afrique centrale, le chemin de fer
est le principal, même le seul véhicule txxsible
de cette civilisation.
Nous avons donc le devoir impérieux, envers
nous-mêmes et envers le monde entier qui nous
regarde, d'en user au plus tôt.
Accompl issons ce devoir sans tarder, en
luttant courageusement contre toutes les résis-
tances injustifiées que nous rencontrerons sur
notre route, et bien loin de jeter la défaveur sur
les entreprises coloniales, nous gagnerons la
gratitude profonde de toutes les générations à
venir et par-dessus tout, des peuples que nous
aurons enfin tirés de la barbarie.
.o..-,. etaatnenfj*
Député d'Oran
Vice-Président de la Commission de
l'Algérie, des Colonies et des Pro-
tectorats.
A propos de la sappression
des spabis séocjalais
»♦ «
Tout en rendant aux anciens spahis séné-
galais l'hommage qui leur est dû par leur glo-
rieux passé et de par leur rôle si important
dans la conquête du Sénégal et du Soudan, et
dans les débuts de l'occupation de la Mauri-
tanie, je dois reconnaître que leur suppression
ne nuira en rien au rétablissement de la paix
française en Mauritanie.
J'ai déjà dit de quels impedimenta doit être
accompagné tout peloton à cheval quand il se
promène en zone saharienne, obligé qu'il se
trouve d'emporter et son fourrage et son orge.
Il ne peut donc opérer efficacement contre
des méharistes qui, seuls, peuvent être mis à
la raison par des méharistes, et l' organisation
des pelotons méharistes de l'A. O. F. les a
mis à même de répondre à tous les besoins.
Donc, contrairement à ce que prétend le
capitaine Xavier de F. dans notre confrère
l'A .O.F.,' le Gouvernement Général de l'A.
O. F. n' a pas - eu tort de supprimer l'escadron
de spahis sénégalais, tout au moins en ce qui
concerne la police de nos confins sahariens.
Je me souviens fort bien qu'à Boutilimit,
en 1905, le peloton du brave lieutenant Re-
boul, tué plus tard glorieusement à la tête de
ses spahis, ne pouvait faire que de courtes
randonnées et n'avait que l' avantage de me
procurer la compagnie d'un excellent cama-
rade et de braves vieux Sénégalais d'un dé-
vouement à toute épreuve, mais que je ne
pouvais employer pour les contre-rezzou.
Blifféne Oevaujr.
LE GABON DNMMtMMM
181
Au cours de sa dernière séance, la Section
de l'Afrique Equatoriale de l'Union Colo-
niale française a entendu un exposé que lui
a fait M. le Gouverneur Bernard, lieutenant-
gouverneur du Gabon, sur la situation poli-
tique et économique de la Colonie qu'il ad-
ministre : M. Bernard a particulièrement
insisté sur les cohditions dans lesquelles
s'effectue la mise en valeur du Gabon, sur
le problème de la main-d'œuvre et sur les
mesures à prendre en vue d'améliorer l'hy-
giène de la population.
La Section a également examiné différen-
tes autres questions, notamment celles qui
concernent le wharf de Port-Gentil, la léga-
lisation des factures présentées en douane,
le rapatriement des employés européens li-
cencies dans la Colonie, etc.
En Afrique centrale
-– 1'1
M. Bobichon, Gouverneur honoraire des
Colonies, accompagné de son fils, accom-
plit en ce moment un grand voyage d'études
en Afrique centrale. Après avoir visité une.
partie de notre A. E. F. et du Congo belge,
l'ancien Gouverneur rentrera par le Nil.
<– 0000-
La réunion des Fédérations
radicales-socialistes
1t1
L'attitude de la Tunisie en vue
du Congrès d'Angers
La Fédération radicale et radicale-socia-
liste de Tunisie, fidèle au principe de l'in-
tangibilité absolue des lois laïques, émet le
vœu que les articles 70 et 71 de la loi de
Finances soient disjoints et que la question
posée par lesdits articles concernant le sta-
tut des congrégations en France et aux co-
lonies fasse ultérieurement l'objet d'un
grand débat au Parlement, ce qui permettra
à chacun de prendre pleinement ses respon-
sabilités.
BOIS COLONIAUX
»•«
l'ai fait une fetite enquête per-
sonnelle sur V emploi au palétu-
- vier dans la tonnellerie. En voici
brièvement les résultais :
Nous ne demanderions pas mieux, m'ont
déclaré mes amis les fabricants de futailles,
que d'employer les bois de nos colonies, et
plus spécialement le palétuvier : d'abord
pour toutes les raisons d'intérêt général que
vous nous donné»; puis, pour des raisons
d'intérlt particulier. Les expéditeurs étran-
gers de bois de tonnellerie nous tiennent
la dragée haute, et nous font payer fort cher
la matière première dont nous avons besoin ;
Amérique, Russie, Tchécoslovaquie ont des
prétentions souvent exagérées ; et il nous
faut passer par là ou par la porte. Nous
aurions le plus grand intérêt à recevoir des
bois coloniaux français à meilleur prix, et
nous éviterions des droits de douanes qui
grèvent lourdement la marchandise.
Mais, avant tout, doubliez pas que la
condition essentielle pour les bois dont nous
nous servons est d'être secs. Ceux que nous
recevons du Cameroun ont à la fois deux
défauts : ils sont très durs et trop frais;
très durs, et nos ouvriers ne peuvent les
travailler à la main, il leur faut un outillage
mécanique qui coûte fort cher et nous ré-
serve plus d'une désillusion ; trop frais,
car les maisons expéditrices ne peuvent pas
les garder assez longtemps avant de les livrer
au commerce; nous supposons que c'est
parce qu'ils n'ont pas les capitaux indispen-
sables : en tout cas, les faits sont faciles à
constater.
Tenez, voici une futaille en bois de palé.
tuvier ; sans doute, à la longue, le bois de-
vient sec ; mais regardez : la cotllormitéde
la futaille a changé; elle n'a plus gardé la
ligne du début, la courbe, et pratiquement
elle devient inutilisable. Vous sentez bien
que, dans ces conditions, nous aimons mieux
faire des sacrifices, payer nos matières pre-
mières plus cher, mais les faire importer
des pays étrangers avec lesquels nous n'avons
d'autre surprise que celle de la hausse des
Prix d'achat.
Pour conclure, les bois coloniaux, tels que
le palétuvier, qui sont a de fils très fins s,
pourraient être répandus à profusion, moins
dans les ateliers où l'on fabrique la futaille
à la main, que dans les usines de tonnelle-
rie mécanique, mais à la condition qu'on
ne nous les expédie qu'une fois très secs, de
façon que nous n'ayons plus à redouter de
mécomptes.
Voilà ce que m'ont dit tous les fabricants
de futailles que j'ai consultés. J'ignore, mot
aussi, quelle est la vraie raison qui empêche
les expéditeurs de bois colottiaux de ne les
livrer au commerce qu'après la période d'at-
tente nécessaire ; il serait, en tout cas, un
peu naïf de répondre : Mais les tonneliers
de la métropole n'ont qu'à acheter leurs
palétuviers et à les garder en réserve jus-
qu'à la date qui leur paraîtra convenable.
Ils répliqueront qu'ils n'ont pas la plupart
du temps les avances qu'on leur supposé, et
que, par conséquent, ils sont tout lIalurcllf-
ment conduits à pré férer, même à prix su-
périeur, des bois moins durs, dont leurs ou-
vriers ont la grande habitude, et qui peuvent
être utilisés le jour même on on les reçoit.
Mari* aou.'an,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
ténatoriale des Colonies.
M. Eugène Lautier inculpé
a
Après les élections législatives
de la Guyane
Une plainte avec constitution de partie civile
ayant été déposée pour complicité de fraudes
électorales contre M. Eugène Lautier, député
de la Guyane, M. Glara, juge d'instruction,
vient, conformément à la loi, de notifier cette
inculpation à M. Lautier.
On sait que M. Gobert, maire de Cayenne,
est déjà inculpé pour le même délit, commis
aux élections législatives le 22 avril dernier en
Guyane.
L'ASSASSINAT DE JEAN GALMOT
M. Villette, doyen des juges d'instruction,
vient de charger, sur commission rogatoire
du juge d'instruction de Cayenne, M. Kohn-
Abiest, d'examiner les viscères de Jean Gai-
mot, arrivées récemment en France.
M. Kohn-Abrest procédera à cette seconde
expertise d'ici quelques jours.
t
Les élections cantonales
GUYANE
Les résultats complémentaires des élec-
tions cantonales de La Guyane sont les sui-
vants :
Cayenne - --
Inscrits : 4.150.
Votants : 948.
Georges Ànquetil 890 voix
Prévot 878
Saccharie 875
Félicité I-
Tell.,.,-. 852
Théodore 851
Quintrie 756
Konrou
Ramabit 92
Bagé 17 -
Lucile 3
Approuagua
Chabanos AI 186-
Manquent les résultats de quelques sec-
tions.
M. Pierre Btrifes à Ceastntiie
040
M. Pierre Border Gouverneur général de
l'Algérie, est arrivé lundi matin à Constan-
tine. Après avoir déposé une gerbe sur le
monument aux morts, le Gouverneur général
a été reçu à la mairie par le Conseil muni-
cipal.
Au cours de la journée, M. Bordes a visité
diverses installations et a inauguré notam-
ment la route des chutes, qu'un ascenseur
d'une hauteur de 160 mètres, le plus grand
ouvrage de ce genre, reliera à la route de
l'abîme.
Poar le dcvcloppcseat
de la lortMelwiisiesae
'1.
Le Congrès d'oléiculture s'est ouvert
à Tunis
M. Lucien Saint Résident général de
France à Tunis, a olficiellement inauguré le
9° Congrès oléicole de Tunis,dcnt l'ouverture
avait dû être retardée en raison de la grève
des Inscrits maritimes qui retint le Résident
général et bon nombre de congressistes à
Marseille.
Des représentants de tous les pays du bas-
sin méditerranéen, producteurs d'huile, y
assistaient.
L'industrialisation des huileries modernes
a particulièrement frappé les congressis-
tes. Un matériel perfectionné, comme on le
sait, ayant largement fait place depuis plu-
sieurs années aux antiques moyens de trans-
formation dont usait l'industrie patriarcale
indigène.
M. le Résident Général retraça brillam-
ment l'historique du développement des cul-
tures oléicoles dans la Régence.
« En 1881, dit-il, Paul Bourde, directeur
de l'Agriculture de la Régence, entreprit de
reconstituer les immenses vergers d'oliviers
dont sec études patientes lui. avaient révélé
la présence passée dans les steppes incultes
du sud tunisien. Le Gouvernement le suivit
dans la voie qu'il s'était tracée et njainte-
nant la régénération réalisée en moins de
30 ans a fait l'admiration des visiteurs. Le
magnifique effort accompli a doté la Ré-
gence d un verger de 16 millions d'oliviers
et les plantations s'accroissent à la cadence
de 400.000 arbres par nn. »
Le' succès du Congrès qui débute à Tunis
se poursuivra, comme les Annales Coloniales
l'ont annoncé, dans les villes de Sousse et
de Sfax.
Les heureux résultats qui se constatent
d'ores et déjà, dans la capitale de la Tuni-
sie ne feront que se confirmer dans ces deux
importants centres où l'olivette triomphe.
M. H. D.
Maroc et Tunisie
S. E. Si Kaddour ben Ghabrit en Tunisie
S. E. Si Kaddour ben Ghabrit, ministre
plénipotentiaire, chef du Protocole de S. M.
le Sultan du Maroc, président des Habous
des Lieux Saints, est venu à Tunis. il a été
reçu, ainsi que les membres de la Société des
Lieux Saints, par S. A. le Bey en son beau
palais de Tunis.
Les visiteurs ont reçu le meilleur accueil
du Bey. Son Altesse s'est entretenue avec
eux sur la Société dont le Bey est membre
et qui prend chaque jour plus d'importance.
La délégation était accompagnée par M.
BonlOn, ministre plénipotentiaire, délégué à
la Résidence générale; M. Leproux, du ca-
binet civil, et M. le capitaine Rivaux, de la
Maison militaire du Résident général.
En l'honneur de S. E. Si Kaddour ben
(habrit un déjeuner a été offert à la Rési-
dence générale par M. Bonzon, délégué de
la Résidence générale auquel ont été con-
viées de nombreuses personnalités musul-
manes du Protectorat.
-oodb.
Au conseil privé de la Réunion
M. Mas, Alphonse, conseiller privé sup-
pléant et M. Le Vigoureux, Victor, avoué à
Saint-Pierre sont nommés, le premier membre
titulaire du Conseil Privé de 1 lie de la Réu-
nion et le second membre suppléant au même
Conseil pour une période de trois années.
CHOSES D'ETHIOPIE
sec
Les fausses nouvelles
L'information suivant laquelle une conférence
serait envisagée à Paris en vue de discuter la
question du barrage du lac Tsana est erronée.
On a proposé de convoquer une couférencc
qui serait chargée (l'éludier la question du tra-
tic des armes en Abi/ssinie, mais on ne connaît
fHis actuellement l'attitude du gouvernement
abyssin à ce sufet.
(Par dépêche de Londres).
k L'ACADEMIE DES SCIENCES
«'
Palmarès
Parmi les fonds de recherches scientiifques
distribués par l'Académie des Sciences, nous
notons une somme de 5.000 francs à la Faune
des Colonies françaises et 8.000 francs à M.
Risbec, professeur au Collège La Pérouse, à
Nouméa.
Un voyage d'études
en Extrême-Orient
M. Polain, chargé d'affaires de Belgique
au Siam, entreprendra, au début du mois de
décembre, un nouveau voyage d'études en
Indochine française et visitera la Cochinchine
(Saigon), l' Annam (Hué- Tourane), le Tonkin
(Hanoi) et le Cambodge (Phnom-Penh).
TAUX DE LA PIASTRE
"O
Le Gouverneur Général de l'Indochine vient
de faire conrtffllre an Ministre des Colonies
qu'à la date du t8 octobre 1908, le taux offi.
ciel de la piastre était de 12 fr. 55.
NOTES PRISES EN TUNISIE
"., -..--'
Premier contact
La Tunisie. Forêt pâle d'oliviers. Blan-
cheur des sables. Toutes les villes sont
« perles du désert ». Oasis ombreuses. Ara-
bes. Minarets. Jardins de dattiers suspen-
dant leurs fruits en stalactites d'or. Enchan-
tement des îles Djerba, Kerkennah, Tabarka.
Pêches miraculeuses. Ciels pastellisés.
C'est vers tout cela que tend mon désir pa-
tient de voyageuse, par ce beau matin de
septembre, quand. je saute du taxi qui
m'amène au quai de la Joliette.
Sous un soleil de feu, la « Marsa II » ba-
lance sa robuste coque, ses deux cheminées,
ses mâts. Construite en Allemagne pour le
compte de la Russie, elle mouillait à Vla-
divostok. C'est à New-York que la Compa-
gnie de Navigation Mixte s'en fut la cher-
cher. Depuis, combien de fois a-t-elle croisé
l'ombre rose de la Sardaigne pour atteindre
à la terre tunisienne saturée de chaleur et
de lumière?
350 à l'ombre. Une mer d'huile. Le mis-
tral a fait litière quelque part en Provence.
Beau temps pour un bateau fait pour navi-
guer dans l'océan glacial.
Sur le quai, c'est la foule grouillante, bi-
garrée, vivante de l'habituelle animation
marine.
Cris des porteurs. Hurlement de la sirène.
Paroles d'adieu. Bousculade.
Sans arrêt, la Marsa-II fait son plein de
voyageurs et de bagages. Colons, officiers,
fonctionnaires français, commerçants ita-
liens ou corses, maltais, arabes, ont envahi
ses ponts. Elle n'aura pas trop de ses quel-
que cents mètres de longueur et de ses qua-
tre classes pour héberger son monde. En-
core, beaucoup, coucheront-ils, cette nuit, à
la belle étoile.
Débarrassée de ma légère valise, j'ai tou-
tes les peines à me frayer un passage parmi
les femmes et les enfants qui ont déjà dressé
leur campement à tribord et à bâbord, à
l'abri des haies d'autos. Bastingage formé
la moderne fortune tunisienne.
Du haut du spardek, je regarde. Le treuil
enlève les derniers bagages comme des
Heurs. Malles, caisses, ballots, achèvent de
combler la cale. Le médecin du bord parait
s'intéresser passionnément à l'opération. Jo
me demande bien pourquoi? Ma curiosité
sera satisfaite tout à l'heure.
La cale refermée, une famille de Napoli-
tains y plante sa tente. De ix couffins bour.
rés de pain et de pastèques, une cruche,
sont déposés là. Tapis, loques multicolores,
couvertures bariolées de jaune et de rouge,
sont étendus. Avec une prestesse de rats,
toute la nichée disparait dessous. Huit têtes
émergent. Broussailles noires. C'est tout ce
qu'il reste de cette famille nombreuse, sale,
colorée et magnifique. Sur un tapis d'une
richesse éclatante, un arabe dans sa gan-
dourah immaculée, réagit à sa façon contre
les incertitudes de la mer. Il dort.
Et je me crois déjà dans la Régence.
Certes, mon premier contact avec la Tu-
nisie multiple, travailleuse et vivante,
n'aura pas lieu à Tunis. C'est ici qu'il se
produit. Cet îlot flottant, dont la vie est ai-
mantée invariablement par Tunis et Mar-
seille, d'un bout de l'année à l'autre, est im-
prégné de toutes les facultés extériorisées,
bonnes ou mauvaises, des artisans du protec-
torat. Leur empreinte s'y est affirmée. Leur
parfum v rôde. Leur âme même y a laissé
quelque chose. Et, cela, depuis des années.
La sirène hurle yne dernière fois.
Les ordres coupent l'air :
- Laruez.
- Tout le monde à terre.
Les hommes des docks obéissent preste-
ment.
Le commandant est sur sa passcrdle.
On part.
Je ne tournerai pas la tête vers les quai».
A quoi bon ? Je sais les départs sans « au
revoir ».
Tout le monde se connaît sur ce pont. Les
conversations s'engagent naturellement, en-
tre gens qui se retrouvent.
Isolée, j'entends. , (C'est indiscret, mais
n'est-ce pas défaut cle mon métier?)
Des mots volent de la bouche des passa-
gers à mon oreille, de passante : Sfax, Ga.
bes, Tozeur, Médcninc, Djerba, Tata-
houine.
Des chiffres s'entrecroisent avec des nu-
méros de régiments. Evaluation des récol-
tes. Mouvement des troupes.
Quand la glace aura été rompue, je sau-
rai que cette dame, 'ncommodee par la plus
imperceptible des houles, rejoint Zarzis où
ses fils colonisent. Je saurai que cette déli-
cieuse famille, aux bambins adorablement
blonds, regagne son domaine agricole au
delà de Kairouan. J'apprendrai, à deml-
couehée sur ma chaise longue, les espoirs
fondés, les craintes justifiées des « planteurs
d'oliviers » et l'importante de ce congrès
d'oléiculture. Grand événement.
Rien n'a été négligé pour en faire un
actif moyen de propagande, de publicité
commerciale. Oléiculteurs,oléif acteurs, ache-
teurs, cette trilogie indispensable à soi-
même aura-t-ellc raison de la concurrence
italienne venue tout à coup sur le marché ?
Pierre dans la marc aux grenouilles? Non
pas. Concours de rossignols au faite des
arbres. En tous les cas, les producteurs
sfaxiens particulièrement, entendent sopra-
ner. Leur confiance me gagne, non sans
raison.
L'heure du thé interrompt ces conversa-
tions. A présent, du spardcck au gaillard
d'arrière, c'est le royaume des enfants. Ces
conquérants insatiables envahissent tour à
tour le domaine des grandes personnes : le
bar. Tout l'après-midi, leur nombre multi.
plié par le mouvement s'est accru.
Ceux des premières ont couru au travers
des quatrièmes. Ceux des secondes ont joué
« au voleur » avec ceux des premières. A dé-
faut des mugissements de la mer - qui est
véritablement bien discrète - leurs cris en-
soleillés ont élevé le ton des conversations.
Il faut bien s'entendre.
Dans le bar étroit leur bonne santé et leur
charmante turbulence me mettent à l'aise.
Je me crois en proie à l'impossible exis-
tence que me font subir mes neveux et niè-
ces quand je m'arrête en Ile de France. Je
ne suis plus « l'isolél ».
Le commandant a dû, certes, piocher pré-
cocement « l'art d'être grand'pl-re ». Quant
au médecin de bord, c'est la mère de tous
ces oiseaux fidèles de passage, oiseaux, oi-
selles et oisillons. La mer est trop calmë,
il n'a pas de malades sérieux. 11 soigne
chacun tout de même. Il connaît « ses tê-
tes, ses estomacs, ses cœurs ». Comme aussi
bien les bagages auxquels on tient (voilà
pourquoi il était au bas du treuil). Il con-
naît aussi « ses joueurs Il de pocker ou de
bridge. Un quatrième manque-t-il ? Il le
trouve. Et cela fait quatre heureux.
Plus tard, dans le Sud, des officiers, des
colons, me diront :
- J'attends ma femme et mes enfants. Je
suis tranquille, ils passeront sur la Marsa-Il.
Et à Tatahouine, une jeune maman me
confiera :
Je suis venue par la Marsa-Il. Les
enfants ont joué tout le temps. Je n'ai pas
eu à m inquiéter de quoi que ce soit. Je
ne prendrai plus jamais que ce bateau.
La Marsa-//1 un bateau? Non, c'est une
famille flottante.
A la table du commandant, le soir, une
élégante gaîté règne. Elle gagne la salle à
manger tout entière. Le menu est fait d'ail-
leurs pour bien disposer les plus pusillani-
mes. Et les vins font le reste. L'atmosphère
est infiniment cordiale. J'ai presque le re-
gret d'atteindre trop vite le but de mon
voyage commençant.
La nuit. Les étoiles accompagnent le ba-
teau. Marsouins du ciel. Je suis la seule
passagère dont la cabine possède un piano.
Je couche, en effet, dans le salon, sur un
matelas de paille à même le plancher. Quel
bon repos je va is prendre - sans rêve -
bercée par la houle, qui décidément s'ac-
centue. Cela change tellement de la trépi-
dation des autobus et des appcl de trompe
des taxis parisiens.
Ronronnement des machines.
Demain soir - Tunis.
iWIrane-Afarcelfe Defflns.
.08-0-
La reconstruction
de la Guadeloupe
>♦<
M. Albert Sarraut, ministre de l'Intérieur,
à la veille de cesser l'intérim de ministre
des Colonies, a reçu MM. Henry Bérenger,
sénateur ; Graéve et Gratien Candacs, dépu-
tés de la Guadeloupe. Le programme de re-
construction de la Colonie éprouvée par le
cyclone, tel qu'il a été voté par le ConseiL
général de la Guadeloupe, en accord avec
rAdministration locale, a été examiné.
Le Conseil des ministres d'hier matin s'est
saisi de cette importante question, en pré-
sence cette fois de M. Léon Perrier qui a
repris, le bras en écharpe, la direction de ses
services de la rue Oudinot.
AU CONSEIL GENERAL
DE LA GUADELOUPE
f-cs Annales Coloniales ont publié en leur
temps toutes les informations relatii'es au
cyclone effroyable qui a dévasté la Guade-
loupe le u septembre dernier. Le derrAer,
courrier nous Il apporté les délibérations l'ri-
ses à Vunanimité des ^3 membres présents
par le conseil général de la Guadeloupe
lions SII séance du 1.2 octobre en plein accord
avec VAdministration locale.
l'oici les principales de ces délibérations :
I
Le Conseil général de la Guadeloupe
adresse à M. le sénateur Bérenger l'hom-
mage de ,a gratitude et lui exprime la re-
connaissance du pay
Pour son action vigoureuse et efficace en
taveur de l'exercice libre et sincère, du suf-
frage universel.
Pour les brillants services rendus à la
France et à la Guadeloupe par quoi il a
rempli et honoré son mandat sénatorial,
Pour la sollicitude.éclairér qu'il témoigne
sur place à la colonie meurtrie,
Et l'assure de la confiance, indéfectible de
l'Assemblée en son dévouement agissant,
pour la restauration économique de la Gua-
deloupe et l'accession de la démocratie à
tous les degrés matériels et sociaux, ce en
plei,ne collaboration avec M. le député
Graéve et les corps élus.
II
Le Conseil général de la Guadeloupe,
avant de se séparer, est heureux d'adiesser
à M. le député Graéve les félicitations que
méritent son dévouement et son activité, et
lui marque toute sa confiance pour la grande
ouvre à accomplir en France avec M. le sé-
nateur Bérenger.
III
Le Conseil général de la Guadeloupe, au
lendemain de la catastrophe qui a frappé la
Colonie tout entière, adresse au Gouverne-
ment de la République l'expression de sa
reconnaissance pour les hauts témoignages
de solidarité morale et matérielle que la
France a donnés à la Guadeloupe en délé-
guant vers elle M. l'ambassadeur Paul
Claudel et en décrétant d'arfecter d'extrême
urgence aux premiers besoins de la Colonie
une subvention budgétaire de cent millions
de francs.
IV
Le Conseil général de ia Guadeloupe ex-
prime à M. le Gouverneur Tcllier ses sen-
timents de profonde gratitude pour l'auto-
rité, l'équité, la décision, le dévouement in-
lassable dont il a fait preuve en organisant
les secours, en maintenant l'ordre, en récon-
fortant les cœurs et les volontés dans une
Colonie totalement dévastée, privée par sur-
croit de la plupart de ses hauts fonctionnai-
res en congé et dépourvue momentanément
de ses principales forces de police, et il lui
renouvelle l'expression de sa confiance dans
une collaboration énergique avec les élus du
pays et les corps constitués pour un redres-
sement immédiat et total de la Guadeloupe
après le .cyclone du 12 septembre dernier.
V
Le Conseil général de la Guadeloupe, et
Dépendances, réuni en session extraordi-
naire le 12 octobre 1928 pour prendre toutes
dispositions concernant le relèvement de la
Colonie détruite par le cyclone du 12 sep-
tembre 1028, donne pouvoir à M. le sénateur
Bérenger et à M. le député Graëvc de solli-
citer et obtenir à titre exceptionnel du Mi-
LB NUMERO : 10 GWIMB8
MERCREDI SOIR, 31 OCTOBRE 1928.
JHMILJIOTIDIER
Réfaction & Administration :
u.tmmwm-imtr
PARIS fl")
lUH. 1 LOUVRB 10-SV
, nocaumau W."
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Tous les articles publiés dans notre tournai ne peuvent
être reproduits qu'en citant les ANNALES COLONIALES.
IIONNEIERTS
êveç le supplément tllusfré .*
Un se 0 mois 8 Nlli
PranM et
Colonie. 120 0 Kl U.
Étranger.. 1801 100 » 60 »
On s'abonne sans trais dafli
tous les bureaux de poste.
La controverse sur le Transsaharien
w ,,"?
M. Roux-Freissmeng, d. ta précédent»
article», a oppoté le» argument» tiré» de son
inconfalGble compétence à ceux des adver-
taira du Tramsanarien.
Il a tour a tour combattu les « difficaltâ
techniques M. « l'insécurité », « l'inutilité pré-
tendue du chemin de fer au point de vue mili-
taire », puis étudié la valeur économique de
la future ligne et examiné les opinions d'après
lesquelles les frais de transport seraient prohi-
bitifs, et « l'A.O.F. elle-même ne voudrait
pas le Transsaharien ».
Voici aujourl' hui de nouvelles considéra-
tions financières et la conclusion de notre Imi-
nent collaborateur :
G. - LE TRANSSAHARIEN
NE PAIERA PAS
Son coût sera de 2 milliards au moins. Les
'déficits d'exploitation seront considérables, cer-
tains les évaluent à 200 millions par an.
Réùonse : Le Conseil supérieur de la Dé-
fense nationale a serré de près près le pro-
blème, en s'appuyant sur les études de M.
Berthelot et de M. Fontaneilles. Il avait chif-
fré, en 1923, à 1.600 millions le coût de la
construction ; à cause des charges, admettons
2 milliards. L'intérêt à 6 de cette somme
représente 120 millions.
Mais le plan Dawes * un rôle important à
jouer en l'aftaire. Les prestations en nature doi-
vent réduire de moitié au moins les débours à
exposer.
Quant aux frais d'exploitation, ils seront
moindres que ceux des chemins de fer de l'A.
O.R., car la plupart des marchandises iront
d'un bout à l'autre, ce qui permettra la circu-
lation sans arrêt de trains lourds et à grande
vitesse.
Des calculs faits par M. Gilles Cardin,
ingénieur en chef des Ponts-et-Chaussées, pre-
naient pour base un trafic minimum de 300.000
tonnes (les évaluations du colonel Abadie sont
bien supérieures) avec la tarification de 15 cen-
times la tonne kilométrique.
Il obtenait ainsi, par kilomètre :
300.000 tonnes marchandises à
15 cent., 3.360 kilom 45.000 n
Trafic local et voyageurs (10.000
Européens, 160.000 indigènes) 25.000 »
Total 70.000 »
Coefficient d'exploitation 70%-. 49.000 »
Restent 21.000 »
Et pour 3.360 kilomètres un produit de 70
millions 560.000 franu.
Mais. étant donné la dépréciation du franc,
il faut majorer ces chiffres très fortement, et le
déficit devient insignifiant, s'il en teste un.
Il conviendra, d'ailleurs, comme pour * le
Maroc, pendant un certain nombre d années,
de porter ce déficit au compte de premier éta-
blissement. Et puis, il est un moyen de dimi-
nuer les garanties d'intérêt qui peuvent jouer.
Pourquoi ne pas accorder à l' organisme qui sera
chargé de la construction et de l'exploitation,
et qui sera soumis nécessairement à un contrôle
sévère, certains privilèges dont le bénéfice serait
affecté tout entier au paiement des insuffisances
d'exploitation d'abord, et ensuite à l'amortisse-
ment du capital engagé.
Enfin, l'on va, par cette voie ferrée, attribuer
une valeur considérable à des territoires qui.
jusqu'à ce jour, pour la majeure partie, n'en
avaient aucune. Ne serait-il pas très juste qu' une
portion de cet enrichissement et aussi des pro-
fits provenant de la même plus-value servtt,
dans une mesure réduite, à payer les frais de
construction et à assurer le fonctionnement du
chemin de fer, de l'outil qui aura créé ces ri-
chesses et ces revenus ?
H. LES LIAISONS TRANSSAHA-
RIENNES DOIVENT S'EFFECTUER
NON PAR LE CHEMIN DE FER MAIS
PAR L'AVIATION ET L'AUTOMOBI-
USME.
Par une combinaison méthodiquement ordon-
née de l'automobilisme, de l'aviation et de la
navigation maritime, on doit arriver au même
résultat avec dix fois moins de capital et de
temps.
Le projet belge de liaison aérienne entre la
Belgique et le Congo n'immobilisera que 45
initiions.
Réponse : Les avions ne sauraient suffire au
transport que d'un nombre infime de voyageurs
et à des prix excessifs. Leur rôle est naturelle-
ment très-limité ; ils ne sauraient assurer, en
dehors de quelques exceptions, que le service
postal.
- Les autos ne traverseront normalement le
Sahara que l'hiver ; ils ne véhiculeront jamais
qu'un nombre très restreint de voyageurs (il ne
s'agit pas de tourisme en ce moment), et à quels
tarifs ?
Quant aux marchandises, comment songer à
transporter des centaines de milliers de tonnes
par des auto-camions, sur plus de 3.000 kilo-
mMres) Quel matériel faudrait-il ? A quel
taux reviendrait la tonne ?
De toute évidence, seul le chemin de fer
est capable de fournir un moyen de transport :
pour les voyageurs, commode, confOltable. ra-
pide, d'un prix relativement modique et acces-
sible à tous, et pour les marchandises, pratique-
ment utilisable.
CONCLUSION
Les adversaires du Transsaharien concluent:
« Achevons la mise en valeur des pays où
nous avons déjà peiné et obtenu des résultats
remarquables. Laissons de côté cette entreprise
arandiose, mais à résultats aléatoires, qui ris-
querait de créer chez nous la désaffection future
mur toutes les entreprises coloniales, et dont
M. Sarraut a évité de parler dans son livre sur
les colonies. » ,
A quoi nous répondons :
M. q Samut a écrit : « Le joor proch ain, il
faut l'espérer, - elb MM réalité le Transsaha-
rieo, la Fonce de la Marne et de Verdun aura
gagné pom l'Humanité une nouvelle victoire,
moins sanglante, main aussi belle qui l'immor-
talisera à jamais. »
Et il a vu très clair.
Certes, pour la France, l'oeuvre sera émi-
nemment Profitable, nous l'avons démontré.
Elle soudera en un seul faisceau toutes nos co-
lonies africaines. réalisera l'Unité de l'Afrique
française et de la métropole. Elle permettra,
de plus, l'exploitation de tous ces territoires
immenses et à ce jour incultes, d'où sortiront
d'incalculables richesses. Ce peut être pour
notre pays l'origine d'une ère de prospérité
inoule.
Mais c'est à rHmnamM aussi tout èntière
que nous aurons payé une dette.
Avons-nous le droit de laisser improductives
les colonies qui nous sont confiées, et ne com.
mence-t-on pas à demander compte aux nations
de l'inertie dont elles font preuve en pareille
occurrence ?
Mais à un point de vue plus élevé encore,
au point de vue social, nous est-il permis de
laisser croupir indéfiniment dans leur sauvagerie,
pour elles meurtrière, ces populations primitives
dont nous avons pris charge ?
Or, si, comme l'ont dit tour à tour M. de
Freycinet et le père de Foucault, « le chemin
de fer est un moyen puissant de civilisation »
et « s'il l'apporte avec lui », dans les étendues
infinies de l'Afrique centrale, le chemin de fer
est le principal, même le seul véhicule txxsible
de cette civilisation.
Nous avons donc le devoir impérieux, envers
nous-mêmes et envers le monde entier qui nous
regarde, d'en user au plus tôt.
Accompl issons ce devoir sans tarder, en
luttant courageusement contre toutes les résis-
tances injustifiées que nous rencontrerons sur
notre route, et bien loin de jeter la défaveur sur
les entreprises coloniales, nous gagnerons la
gratitude profonde de toutes les générations à
venir et par-dessus tout, des peuples que nous
aurons enfin tirés de la barbarie.
.o..-,. etaatnenfj*
Député d'Oran
Vice-Président de la Commission de
l'Algérie, des Colonies et des Pro-
tectorats.
A propos de la sappression
des spabis séocjalais
»♦ «
Tout en rendant aux anciens spahis séné-
galais l'hommage qui leur est dû par leur glo-
rieux passé et de par leur rôle si important
dans la conquête du Sénégal et du Soudan, et
dans les débuts de l'occupation de la Mauri-
tanie, je dois reconnaître que leur suppression
ne nuira en rien au rétablissement de la paix
française en Mauritanie.
J'ai déjà dit de quels impedimenta doit être
accompagné tout peloton à cheval quand il se
promène en zone saharienne, obligé qu'il se
trouve d'emporter et son fourrage et son orge.
Il ne peut donc opérer efficacement contre
des méharistes qui, seuls, peuvent être mis à
la raison par des méharistes, et l' organisation
des pelotons méharistes de l'A. O. F. les a
mis à même de répondre à tous les besoins.
Donc, contrairement à ce que prétend le
capitaine Xavier de F. dans notre confrère
l'A .O.F.,' le Gouvernement Général de l'A.
O. F. n' a pas - eu tort de supprimer l'escadron
de spahis sénégalais, tout au moins en ce qui
concerne la police de nos confins sahariens.
Je me souviens fort bien qu'à Boutilimit,
en 1905, le peloton du brave lieutenant Re-
boul, tué plus tard glorieusement à la tête de
ses spahis, ne pouvait faire que de courtes
randonnées et n'avait que l' avantage de me
procurer la compagnie d'un excellent cama-
rade et de braves vieux Sénégalais d'un dé-
vouement à toute épreuve, mais que je ne
pouvais employer pour les contre-rezzou.
Blifféne Oevaujr.
LE GABON DNMMtMMM
181
Au cours de sa dernière séance, la Section
de l'Afrique Equatoriale de l'Union Colo-
niale française a entendu un exposé que lui
a fait M. le Gouverneur Bernard, lieutenant-
gouverneur du Gabon, sur la situation poli-
tique et économique de la Colonie qu'il ad-
ministre : M. Bernard a particulièrement
insisté sur les cohditions dans lesquelles
s'effectue la mise en valeur du Gabon, sur
le problème de la main-d'œuvre et sur les
mesures à prendre en vue d'améliorer l'hy-
giène de la population.
La Section a également examiné différen-
tes autres questions, notamment celles qui
concernent le wharf de Port-Gentil, la léga-
lisation des factures présentées en douane,
le rapatriement des employés européens li-
cencies dans la Colonie, etc.
En Afrique centrale
-– 1'1
M. Bobichon, Gouverneur honoraire des
Colonies, accompagné de son fils, accom-
plit en ce moment un grand voyage d'études
en Afrique centrale. Après avoir visité une.
partie de notre A. E. F. et du Congo belge,
l'ancien Gouverneur rentrera par le Nil.
<– 0000-
La réunion des Fédérations
radicales-socialistes
1t1
L'attitude de la Tunisie en vue
du Congrès d'Angers
La Fédération radicale et radicale-socia-
liste de Tunisie, fidèle au principe de l'in-
tangibilité absolue des lois laïques, émet le
vœu que les articles 70 et 71 de la loi de
Finances soient disjoints et que la question
posée par lesdits articles concernant le sta-
tut des congrégations en France et aux co-
lonies fasse ultérieurement l'objet d'un
grand débat au Parlement, ce qui permettra
à chacun de prendre pleinement ses respon-
sabilités.
BOIS COLONIAUX
»•«
l'ai fait une fetite enquête per-
sonnelle sur V emploi au palétu-
- vier dans la tonnellerie. En voici
brièvement les résultais :
Nous ne demanderions pas mieux, m'ont
déclaré mes amis les fabricants de futailles,
que d'employer les bois de nos colonies, et
plus spécialement le palétuvier : d'abord
pour toutes les raisons d'intérêt général que
vous nous donné»; puis, pour des raisons
d'intérlt particulier. Les expéditeurs étran-
gers de bois de tonnellerie nous tiennent
la dragée haute, et nous font payer fort cher
la matière première dont nous avons besoin ;
Amérique, Russie, Tchécoslovaquie ont des
prétentions souvent exagérées ; et il nous
faut passer par là ou par la porte. Nous
aurions le plus grand intérêt à recevoir des
bois coloniaux français à meilleur prix, et
nous éviterions des droits de douanes qui
grèvent lourdement la marchandise.
Mais, avant tout, doubliez pas que la
condition essentielle pour les bois dont nous
nous servons est d'être secs. Ceux que nous
recevons du Cameroun ont à la fois deux
défauts : ils sont très durs et trop frais;
très durs, et nos ouvriers ne peuvent les
travailler à la main, il leur faut un outillage
mécanique qui coûte fort cher et nous ré-
serve plus d'une désillusion ; trop frais,
car les maisons expéditrices ne peuvent pas
les garder assez longtemps avant de les livrer
au commerce; nous supposons que c'est
parce qu'ils n'ont pas les capitaux indispen-
sables : en tout cas, les faits sont faciles à
constater.
Tenez, voici une futaille en bois de palé.
tuvier ; sans doute, à la longue, le bois de-
vient sec ; mais regardez : la cotllormitéde
la futaille a changé; elle n'a plus gardé la
ligne du début, la courbe, et pratiquement
elle devient inutilisable. Vous sentez bien
que, dans ces conditions, nous aimons mieux
faire des sacrifices, payer nos matières pre-
mières plus cher, mais les faire importer
des pays étrangers avec lesquels nous n'avons
d'autre surprise que celle de la hausse des
Prix d'achat.
Pour conclure, les bois coloniaux, tels que
le palétuvier, qui sont a de fils très fins s,
pourraient être répandus à profusion, moins
dans les ateliers où l'on fabrique la futaille
à la main, que dans les usines de tonnelle-
rie mécanique, mais à la condition qu'on
ne nous les expédie qu'une fois très secs, de
façon que nous n'ayons plus à redouter de
mécomptes.
Voilà ce que m'ont dit tous les fabricants
de futailles que j'ai consultés. J'ignore, mot
aussi, quelle est la vraie raison qui empêche
les expéditeurs de bois colottiaux de ne les
livrer au commerce qu'après la période d'at-
tente nécessaire ; il serait, en tout cas, un
peu naïf de répondre : Mais les tonneliers
de la métropole n'ont qu'à acheter leurs
palétuviers et à les garder en réserve jus-
qu'à la date qui leur paraîtra convenable.
Ils répliqueront qu'ils n'ont pas la plupart
du temps les avances qu'on leur supposé, et
que, par conséquent, ils sont tout lIalurcllf-
ment conduits à pré férer, même à prix su-
périeur, des bois moins durs, dont leurs ou-
vriers ont la grande habitude, et qui peuvent
être utilisés le jour même on on les reçoit.
Mari* aou.'an,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
ténatoriale des Colonies.
M. Eugène Lautier inculpé
a
Après les élections législatives
de la Guyane
Une plainte avec constitution de partie civile
ayant été déposée pour complicité de fraudes
électorales contre M. Eugène Lautier, député
de la Guyane, M. Glara, juge d'instruction,
vient, conformément à la loi, de notifier cette
inculpation à M. Lautier.
On sait que M. Gobert, maire de Cayenne,
est déjà inculpé pour le même délit, commis
aux élections législatives le 22 avril dernier en
Guyane.
L'ASSASSINAT DE JEAN GALMOT
M. Villette, doyen des juges d'instruction,
vient de charger, sur commission rogatoire
du juge d'instruction de Cayenne, M. Kohn-
Abiest, d'examiner les viscères de Jean Gai-
mot, arrivées récemment en France.
M. Kohn-Abrest procédera à cette seconde
expertise d'ici quelques jours.
t
Les élections cantonales
GUYANE
Les résultats complémentaires des élec-
tions cantonales de La Guyane sont les sui-
vants :
Cayenne - --
Inscrits : 4.150.
Votants : 948.
Georges Ànquetil 890 voix
Prévot 878
Saccharie 875
Félicité I-
Tell.,.,-. 852
Théodore 851
Quintrie 756
Konrou
Ramabit 92
Bagé 17 -
Lucile 3
Approuagua
Chabanos AI 186-
Manquent les résultats de quelques sec-
tions.
M. Pierre Btrifes à Ceastntiie
040
M. Pierre Border Gouverneur général de
l'Algérie, est arrivé lundi matin à Constan-
tine. Après avoir déposé une gerbe sur le
monument aux morts, le Gouverneur général
a été reçu à la mairie par le Conseil muni-
cipal.
Au cours de la journée, M. Bordes a visité
diverses installations et a inauguré notam-
ment la route des chutes, qu'un ascenseur
d'une hauteur de 160 mètres, le plus grand
ouvrage de ce genre, reliera à la route de
l'abîme.
Poar le dcvcloppcseat
de la lortMelwiisiesae
'1.
Le Congrès d'oléiculture s'est ouvert
à Tunis
M. Lucien Saint Résident général de
France à Tunis, a olficiellement inauguré le
9° Congrès oléicole de Tunis,dcnt l'ouverture
avait dû être retardée en raison de la grève
des Inscrits maritimes qui retint le Résident
général et bon nombre de congressistes à
Marseille.
Des représentants de tous les pays du bas-
sin méditerranéen, producteurs d'huile, y
assistaient.
L'industrialisation des huileries modernes
a particulièrement frappé les congressis-
tes. Un matériel perfectionné, comme on le
sait, ayant largement fait place depuis plu-
sieurs années aux antiques moyens de trans-
formation dont usait l'industrie patriarcale
indigène.
M. le Résident Général retraça brillam-
ment l'historique du développement des cul-
tures oléicoles dans la Régence.
« En 1881, dit-il, Paul Bourde, directeur
de l'Agriculture de la Régence, entreprit de
reconstituer les immenses vergers d'oliviers
dont sec études patientes lui. avaient révélé
la présence passée dans les steppes incultes
du sud tunisien. Le Gouvernement le suivit
dans la voie qu'il s'était tracée et njainte-
nant la régénération réalisée en moins de
30 ans a fait l'admiration des visiteurs. Le
magnifique effort accompli a doté la Ré-
gence d un verger de 16 millions d'oliviers
et les plantations s'accroissent à la cadence
de 400.000 arbres par nn. »
Le' succès du Congrès qui débute à Tunis
se poursuivra, comme les Annales Coloniales
l'ont annoncé, dans les villes de Sousse et
de Sfax.
Les heureux résultats qui se constatent
d'ores et déjà, dans la capitale de la Tuni-
sie ne feront que se confirmer dans ces deux
importants centres où l'olivette triomphe.
M. H. D.
Maroc et Tunisie
S. E. Si Kaddour ben Ghabrit en Tunisie
S. E. Si Kaddour ben Ghabrit, ministre
plénipotentiaire, chef du Protocole de S. M.
le Sultan du Maroc, président des Habous
des Lieux Saints, est venu à Tunis. il a été
reçu, ainsi que les membres de la Société des
Lieux Saints, par S. A. le Bey en son beau
palais de Tunis.
Les visiteurs ont reçu le meilleur accueil
du Bey. Son Altesse s'est entretenue avec
eux sur la Société dont le Bey est membre
et qui prend chaque jour plus d'importance.
La délégation était accompagnée par M.
BonlOn, ministre plénipotentiaire, délégué à
la Résidence générale; M. Leproux, du ca-
binet civil, et M. le capitaine Rivaux, de la
Maison militaire du Résident général.
En l'honneur de S. E. Si Kaddour ben
(habrit un déjeuner a été offert à la Rési-
dence générale par M. Bonzon, délégué de
la Résidence générale auquel ont été con-
viées de nombreuses personnalités musul-
manes du Protectorat.
-oodb.
Au conseil privé de la Réunion
M. Mas, Alphonse, conseiller privé sup-
pléant et M. Le Vigoureux, Victor, avoué à
Saint-Pierre sont nommés, le premier membre
titulaire du Conseil Privé de 1 lie de la Réu-
nion et le second membre suppléant au même
Conseil pour une période de trois années.
CHOSES D'ETHIOPIE
sec
Les fausses nouvelles
L'information suivant laquelle une conférence
serait envisagée à Paris en vue de discuter la
question du barrage du lac Tsana est erronée.
On a proposé de convoquer une couférencc
qui serait chargée (l'éludier la question du tra-
tic des armes en Abi/ssinie, mais on ne connaît
fHis actuellement l'attitude du gouvernement
abyssin à ce sufet.
(Par dépêche de Londres).
k L'ACADEMIE DES SCIENCES
«'
Palmarès
Parmi les fonds de recherches scientiifques
distribués par l'Académie des Sciences, nous
notons une somme de 5.000 francs à la Faune
des Colonies françaises et 8.000 francs à M.
Risbec, professeur au Collège La Pérouse, à
Nouméa.
Un voyage d'études
en Extrême-Orient
M. Polain, chargé d'affaires de Belgique
au Siam, entreprendra, au début du mois de
décembre, un nouveau voyage d'études en
Indochine française et visitera la Cochinchine
(Saigon), l' Annam (Hué- Tourane), le Tonkin
(Hanoi) et le Cambodge (Phnom-Penh).
TAUX DE LA PIASTRE
"O
Le Gouverneur Général de l'Indochine vient
de faire conrtffllre an Ministre des Colonies
qu'à la date du t8 octobre 1908, le taux offi.
ciel de la piastre était de 12 fr. 55.
NOTES PRISES EN TUNISIE
"., -..--'
Premier contact
La Tunisie. Forêt pâle d'oliviers. Blan-
cheur des sables. Toutes les villes sont
« perles du désert ». Oasis ombreuses. Ara-
bes. Minarets. Jardins de dattiers suspen-
dant leurs fruits en stalactites d'or. Enchan-
tement des îles Djerba, Kerkennah, Tabarka.
Pêches miraculeuses. Ciels pastellisés.
C'est vers tout cela que tend mon désir pa-
tient de voyageuse, par ce beau matin de
septembre, quand. je saute du taxi qui
m'amène au quai de la Joliette.
Sous un soleil de feu, la « Marsa II » ba-
lance sa robuste coque, ses deux cheminées,
ses mâts. Construite en Allemagne pour le
compte de la Russie, elle mouillait à Vla-
divostok. C'est à New-York que la Compa-
gnie de Navigation Mixte s'en fut la cher-
cher. Depuis, combien de fois a-t-elle croisé
l'ombre rose de la Sardaigne pour atteindre
à la terre tunisienne saturée de chaleur et
de lumière?
350 à l'ombre. Une mer d'huile. Le mis-
tral a fait litière quelque part en Provence.
Beau temps pour un bateau fait pour navi-
guer dans l'océan glacial.
Sur le quai, c'est la foule grouillante, bi-
garrée, vivante de l'habituelle animation
marine.
Cris des porteurs. Hurlement de la sirène.
Paroles d'adieu. Bousculade.
Sans arrêt, la Marsa-II fait son plein de
voyageurs et de bagages. Colons, officiers,
fonctionnaires français, commerçants ita-
liens ou corses, maltais, arabes, ont envahi
ses ponts. Elle n'aura pas trop de ses quel-
que cents mètres de longueur et de ses qua-
tre classes pour héberger son monde. En-
core, beaucoup, coucheront-ils, cette nuit, à
la belle étoile.
Débarrassée de ma légère valise, j'ai tou-
tes les peines à me frayer un passage parmi
les femmes et les enfants qui ont déjà dressé
leur campement à tribord et à bâbord, à
l'abri des haies d'autos. Bastingage formé
la moderne fortune tunisienne.
Du haut du spardek, je regarde. Le treuil
enlève les derniers bagages comme des
Heurs. Malles, caisses, ballots, achèvent de
combler la cale. Le médecin du bord parait
s'intéresser passionnément à l'opération. Jo
me demande bien pourquoi? Ma curiosité
sera satisfaite tout à l'heure.
La cale refermée, une famille de Napoli-
tains y plante sa tente. De ix couffins bour.
rés de pain et de pastèques, une cruche,
sont déposés là. Tapis, loques multicolores,
couvertures bariolées de jaune et de rouge,
sont étendus. Avec une prestesse de rats,
toute la nichée disparait dessous. Huit têtes
émergent. Broussailles noires. C'est tout ce
qu'il reste de cette famille nombreuse, sale,
colorée et magnifique. Sur un tapis d'une
richesse éclatante, un arabe dans sa gan-
dourah immaculée, réagit à sa façon contre
les incertitudes de la mer. Il dort.
Et je me crois déjà dans la Régence.
Certes, mon premier contact avec la Tu-
nisie multiple, travailleuse et vivante,
n'aura pas lieu à Tunis. C'est ici qu'il se
produit. Cet îlot flottant, dont la vie est ai-
mantée invariablement par Tunis et Mar-
seille, d'un bout de l'année à l'autre, est im-
prégné de toutes les facultés extériorisées,
bonnes ou mauvaises, des artisans du protec-
torat. Leur empreinte s'y est affirmée. Leur
parfum v rôde. Leur âme même y a laissé
quelque chose. Et, cela, depuis des années.
La sirène hurle yne dernière fois.
Les ordres coupent l'air :
- Laruez.
- Tout le monde à terre.
Les hommes des docks obéissent preste-
ment.
Le commandant est sur sa passcrdle.
On part.
Je ne tournerai pas la tête vers les quai».
A quoi bon ? Je sais les départs sans « au
revoir ».
Tout le monde se connaît sur ce pont. Les
conversations s'engagent naturellement, en-
tre gens qui se retrouvent.
Isolée, j'entends. , (C'est indiscret, mais
n'est-ce pas défaut cle mon métier?)
Des mots volent de la bouche des passa-
gers à mon oreille, de passante : Sfax, Ga.
bes, Tozeur, Médcninc, Djerba, Tata-
houine.
Des chiffres s'entrecroisent avec des nu-
méros de régiments. Evaluation des récol-
tes. Mouvement des troupes.
Quand la glace aura été rompue, je sau-
rai que cette dame, 'ncommodee par la plus
imperceptible des houles, rejoint Zarzis où
ses fils colonisent. Je saurai que cette déli-
cieuse famille, aux bambins adorablement
blonds, regagne son domaine agricole au
delà de Kairouan. J'apprendrai, à deml-
couehée sur ma chaise longue, les espoirs
fondés, les craintes justifiées des « planteurs
d'oliviers » et l'importante de ce congrès
d'oléiculture. Grand événement.
Rien n'a été négligé pour en faire un
actif moyen de propagande, de publicité
commerciale. Oléiculteurs,oléif acteurs, ache-
teurs, cette trilogie indispensable à soi-
même aura-t-ellc raison de la concurrence
italienne venue tout à coup sur le marché ?
Pierre dans la marc aux grenouilles? Non
pas. Concours de rossignols au faite des
arbres. En tous les cas, les producteurs
sfaxiens particulièrement, entendent sopra-
ner. Leur confiance me gagne, non sans
raison.
L'heure du thé interrompt ces conversa-
tions. A présent, du spardcck au gaillard
d'arrière, c'est le royaume des enfants. Ces
conquérants insatiables envahissent tour à
tour le domaine des grandes personnes : le
bar. Tout l'après-midi, leur nombre multi.
plié par le mouvement s'est accru.
Ceux des premières ont couru au travers
des quatrièmes. Ceux des secondes ont joué
« au voleur » avec ceux des premières. A dé-
faut des mugissements de la mer - qui est
véritablement bien discrète - leurs cris en-
soleillés ont élevé le ton des conversations.
Il faut bien s'entendre.
Dans le bar étroit leur bonne santé et leur
charmante turbulence me mettent à l'aise.
Je me crois en proie à l'impossible exis-
tence que me font subir mes neveux et niè-
ces quand je m'arrête en Ile de France. Je
ne suis plus « l'isolél ».
Le commandant a dû, certes, piocher pré-
cocement « l'art d'être grand'pl-re ». Quant
au médecin de bord, c'est la mère de tous
ces oiseaux fidèles de passage, oiseaux, oi-
selles et oisillons. La mer est trop calmë,
il n'a pas de malades sérieux. 11 soigne
chacun tout de même. Il connaît « ses tê-
tes, ses estomacs, ses cœurs ». Comme aussi
bien les bagages auxquels on tient (voilà
pourquoi il était au bas du treuil). Il con-
naît aussi « ses joueurs Il de pocker ou de
bridge. Un quatrième manque-t-il ? Il le
trouve. Et cela fait quatre heureux.
Plus tard, dans le Sud, des officiers, des
colons, me diront :
- J'attends ma femme et mes enfants. Je
suis tranquille, ils passeront sur la Marsa-Il.
Et à Tatahouine, une jeune maman me
confiera :
Je suis venue par la Marsa-Il. Les
enfants ont joué tout le temps. Je n'ai pas
eu à m inquiéter de quoi que ce soit. Je
ne prendrai plus jamais que ce bateau.
La Marsa-//1 un bateau? Non, c'est une
famille flottante.
A la table du commandant, le soir, une
élégante gaîté règne. Elle gagne la salle à
manger tout entière. Le menu est fait d'ail-
leurs pour bien disposer les plus pusillani-
mes. Et les vins font le reste. L'atmosphère
est infiniment cordiale. J'ai presque le re-
gret d'atteindre trop vite le but de mon
voyage commençant.
La nuit. Les étoiles accompagnent le ba-
teau. Marsouins du ciel. Je suis la seule
passagère dont la cabine possède un piano.
Je couche, en effet, dans le salon, sur un
matelas de paille à même le plancher. Quel
bon repos je va is prendre - sans rêve -
bercée par la houle, qui décidément s'ac-
centue. Cela change tellement de la trépi-
dation des autobus et des appcl de trompe
des taxis parisiens.
Ronronnement des machines.
Demain soir - Tunis.
iWIrane-Afarcelfe Defflns.
.08-0-
La reconstruction
de la Guadeloupe
>♦<
M. Albert Sarraut, ministre de l'Intérieur,
à la veille de cesser l'intérim de ministre
des Colonies, a reçu MM. Henry Bérenger,
sénateur ; Graéve et Gratien Candacs, dépu-
tés de la Guadeloupe. Le programme de re-
construction de la Colonie éprouvée par le
cyclone, tel qu'il a été voté par le ConseiL
général de la Guadeloupe, en accord avec
rAdministration locale, a été examiné.
Le Conseil des ministres d'hier matin s'est
saisi de cette importante question, en pré-
sence cette fois de M. Léon Perrier qui a
repris, le bras en écharpe, la direction de ses
services de la rue Oudinot.
AU CONSEIL GENERAL
DE LA GUADELOUPE
f-cs Annales Coloniales ont publié en leur
temps toutes les informations relatii'es au
cyclone effroyable qui a dévasté la Guade-
loupe le u septembre dernier. Le derrAer,
courrier nous Il apporté les délibérations l'ri-
ses à Vunanimité des ^3 membres présents
par le conseil général de la Guadeloupe
lions SII séance du 1.2 octobre en plein accord
avec VAdministration locale.
l'oici les principales de ces délibérations :
I
Le Conseil général de la Guadeloupe
adresse à M. le sénateur Bérenger l'hom-
mage de ,a gratitude et lui exprime la re-
connaissance du pay
Pour son action vigoureuse et efficace en
taveur de l'exercice libre et sincère, du suf-
frage universel.
Pour les brillants services rendus à la
France et à la Guadeloupe par quoi il a
rempli et honoré son mandat sénatorial,
Pour la sollicitude.éclairér qu'il témoigne
sur place à la colonie meurtrie,
Et l'assure de la confiance, indéfectible de
l'Assemblée en son dévouement agissant,
pour la restauration économique de la Gua-
deloupe et l'accession de la démocratie à
tous les degrés matériels et sociaux, ce en
plei,ne collaboration avec M. le député
Graéve et les corps élus.
II
Le Conseil général de la Guadeloupe,
avant de se séparer, est heureux d'adiesser
à M. le député Graéve les félicitations que
méritent son dévouement et son activité, et
lui marque toute sa confiance pour la grande
ouvre à accomplir en France avec M. le sé-
nateur Bérenger.
III
Le Conseil général de la Guadeloupe, au
lendemain de la catastrophe qui a frappé la
Colonie tout entière, adresse au Gouverne-
ment de la République l'expression de sa
reconnaissance pour les hauts témoignages
de solidarité morale et matérielle que la
France a donnés à la Guadeloupe en délé-
guant vers elle M. l'ambassadeur Paul
Claudel et en décrétant d'arfecter d'extrême
urgence aux premiers besoins de la Colonie
une subvention budgétaire de cent millions
de francs.
IV
Le Conseil général de ia Guadeloupe ex-
prime à M. le Gouverneur Tcllier ses sen-
timents de profonde gratitude pour l'auto-
rité, l'équité, la décision, le dévouement in-
lassable dont il a fait preuve en organisant
les secours, en maintenant l'ordre, en récon-
fortant les cœurs et les volontés dans une
Colonie totalement dévastée, privée par sur-
croit de la plupart de ses hauts fonctionnai-
res en congé et dépourvue momentanément
de ses principales forces de police, et il lui
renouvelle l'expression de sa confiance dans
une collaboration énergique avec les élus du
pays et les corps constitués pour un redres-
sement immédiat et total de la Guadeloupe
après le .cyclone du 12 septembre dernier.
V
Le Conseil général de la Guadeloupe, et
Dépendances, réuni en session extraordi-
naire le 12 octobre 1928 pour prendre toutes
dispositions concernant le relèvement de la
Colonie détruite par le cyclone du 12 sep-
tembre 1028, donne pouvoir à M. le sénateur
Bérenger et à M. le député Graëvc de solli-
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