Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-10-27
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 27 octobre 1928 27 octobre 1928
Description : 1928/10/27 (A29,N159). 1928/10/27 (A29,N159).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451328z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
.VING'f.NEUVIEME ANNEE. N° 158
1. LE NUlIBRO : 10 GBCTAlftS
SAMEDI SOIR, 27 OCTOBRE 1928.
JOUMILJtyVOTIDIEM
4 *
Rédaction & Administration ;
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PARIS a" ,
ttliwi. t LOUVfVK 19-97 :
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Les Annales Coloniales
Les annonces et réclames sonl reçue. au
bureau du tournai.
DIRECTEURS « Marcel RUMH H L. TH BAULT Tous les arUd8 puieliés dans notre journat ne peuvent
DIIIIICTItU.8': .'08. RU.. et 1:' - fUre rept-oduiti, qu'en citant les ANNALES COLONIALES.
ABONNEiENTS
avec le supplément Muslré:
Un ta 8 Mois 8 Koie
France et
Colonies 120 » 65 » Si •
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.., 1
Réserves indigènes et colonisation an Togo
=1- -:et. - ., -
&.. 'W 'L"
En signalant le danger que pouvait présenter
pour la colonisation européenne, le régime, j'ai
écrit, ici même, que l' heure me semblait venue
de préparer une législation plus souple qui pût
concilier les intérêts, également respectables,
des indigènes et de la coitectivité, soucieux
d'une mise en valeur rationnelle du pays.
On pourrait s'inspirer peut-être de ce qui a
été fait dans ce territoire sous mandat du Togo
où la question s'est posée dans des conditions
particulièrement intéressantes.
Les Allemands, en effet. avaient établi au
Togoland, par l'Ordonnance impériale du 21
novembre 1902 et les Arrêtés du Gouverne-
ment des 19 juillet 1904 et 2 février 1910 un
régime foncier tout entier dominé par la préoc-
cupation de faciliter la colonisation sans aucun
souci des droits et intérêts des iDdiaènes.
Cette législation déclarait propriété du fisc
les terres sur lesquelles il n avait été exercé
aucun droit pendant les dix années qui avaient
précédé l'arrêté du 2 février 1910.
Les terres détenues par les collectivités fami-
liales constituaient la catégorie des terres dites
« non inscrites » par opposition aux terres « non
occupées et vacantes » classées comme « pro»
oriété du fisc ».
- - - - - ---
L'administration allemande, nous dit M. Sa-
muel Ferjus dans son excellente étude sur « la
mise en valeur du Toao sous mandat français»
se réservait le droit d'accorder des parcelles de
terres fiscales, une adjudication et aux condi-
tions qui lui plaisaient.
, On devine let abus auxquels pouvait donner
lieu un tel régime.
En 1926. M. le Commissaire Bonnecarrère
était saisi d'une demande en revendication de
propriétés revenues au séquestre, demande for-
mulée par l. délégués de la population indi-
gène sur d'immenses terrains de culture
8.000 hectares, m' a-t-on dit appartenant
au groupement d Agou, et aliénés, quelques
années avant la auerre, par l'administration
allemande au profit de trois sociétés privées.
Dans le dossier présenté à l'appui de cette
revendication, se trouvait un document fort sug-
aeatif qui fut publié, à l'époque, par M. Geor-
ges Boussenot à qui j'emprunte cet extrait :
« Le 27 août 1908, quelques colons accom-
pagnés de M. le D* Grun., commandant le
cercle de Misahohe, venaient nous voir, et,
accès convocation de toute la population, dé-
claraient qu'ils avaient l'intention d'acheter des
',r 8elpgur les mettre en culture. A quoi les
anciens du territoire - 41 Aaeu répondirent :
« Personne ne vend de terrain chez nous. » |
Ils ajoutèrent qu'ils allaient leur donner comme
présent des terrains libres, s'ils voulaient abso-
lument en acquérir. Les anciens ayant ainsi
répondu, le chef du poupe. nommé Wegner,
reprit : « En Allemagne, on n'accepte jamais
de terrain pour rien. Il faut donc qu'en tout cas
vous receviez quelque chose en échange. »
, Les anciens se refusant à rien recevoir, M.
Wegner ordonna à ses soldats de charger leurs
fusils, ce qu'ils ment immédiatement. M. We-
, gner ajouta alors : « Si vous ne voulez pas
recevoir d'argent en échange des terrains, on
commandera aux soldats de tirer sur vous. »
C'est contre de tels procédés, qui ne tenaient
en effet, aucun compte des droits et intérêts
des indigènes, que 1 Administration ftançaise,
en s'installent au Togo, entreprit de réagir.
,. Comment s'y prit-elle ?
La législation française, instituée par les dé-
crets du 11 août 1920, 13 mars 1926, et les
airetét du 6 avri l 1922 et I" avril 1927, vise
la détermination du domaine public et privé, le
mode d'aliénation, des terres domaniales, la
consolidation des droits d'usage des adminis-
trés, la constatation des droits privatifs et immo-
kilim.
, Or. la question des « réserves » ou de la
w propriété collective » indigène est ainsi trai-
tée dans cette législation.
Cet réserves sont considérées comme faisant
partie du domaine privé. Elles sont, en prin-
cipe, aliénables tous réserve de justes compen-
sations et indemnités pour les usagers qui sont
considérés comme ne possédant sur les. fonds
qu'un droit d'uaqe et non de propriété.
Ces principes posés, on admet qu'il importe
qu'il soit laissé aux indigènes qui féconderaient
une parcelle déterminée de ces « réserves » ou
« terres collectives -- n, la possibilité d'obtenir
-. - - - _£ -.. -
un titre définitif individuel. Un admet encore
« que les villases puiuent, pour leur libre dé-
veloppement, s assurer la possession exclusive
et définitive des terres qui leur sont réellement
aécaNlrn, que en groupements puiaent, en
,' d'autres termes, rendre leun réserves inaispen-
tablée légalement inaliénables pour d autres
(européens et indi), sauf pour les installa*
tions d'utilité publique.,. »
M. Samuel Ferius. après cette phrase, que
'- nous avons reproduite textuellement, s empresse
d'ajouter : >
« Nous soulignons à dessein les mots « réel-
lement nécessaires et indispensables » afin de
bien faire ressortir que cette inaliénawlité ne
saurait jouer que pour dei superficies répondant
aux vrais besoins des coliedivités. Il serait, en
effet, antiéconomique des collectivités indigènes, des -faces exagé-
rées, d'instituer une sorte de main-morte, en
leur faveur, mail au détriment évident de le
mise en veitar du PQI. »
.- C'est mpi qui ai souligné la dernière phrase.
Mai. je pense bien que, dans 1 esprit de M.
Samuel Ferjus, elle a une portée générale, et
qu'il M me démentira pas si je di, que ce
est vrai au Togo doit l être aussi dans le Sud-
',' Tunisien..
J. L! le t t -'--
Je sais bien que le me jwidiqiR «
Mm conec:me. da Sud-Tunisien (ud et «
bia, ouabria, alfa, nehaba) est très différer*
< réemrm -l'a- 1
des colonies de l'A.O.F. ou du Togo, et je
n'oublie pas les abus auxquels donna lieu, en
Algérie, aux environs de 1860, la politique
dite du m cantonnement ».
Mais je persiste à penser qu'il faut trouver
une solution de conciliation qui donne satisfac-
tion à la colonisation de mise en valeur sans
léser, injustement, les intérêts des indigènes.
Et pour cela, l'exemple de ce qui a été fait
au Togo par l'administration du mandat pour
corriger les abus de l'administration antérieure
des Allemands, me parait devoir être retenu.
BlleniM Jnfeiiellf,
Députi de la Haute-Savoie, Rap-
porteur du budget de l'Algérie et
des protectorats.
A la Société des Nations
̃ ̃
Commission des mandats
La Commission permanente des mandats
a commencé hier matin sa 14* session, sous
la présidence du marquis de Theodoli. Le
représentant français à cette Commission
est M. Martial Merlin, Gouverneur général
honoraire des colonies.
L'ordre du jour de la Commission com-
porte notammentt ainsi que nous l'avonsdiqNI, l'examen des rapports annuels des
territoires placés sous le mandai de la Gran-
de-Bretagne, de la Nouvelle-Zélande et de
l'Union sud-africaine.
En ouvrant la séance publique, le marquis
Theodoli a fait un bref exfosé des travaux
de l'assemblée et du conseil de la Société
des Nations touchant les territoires sous
mandat. Il a montré que l'assemblée avait
manifesté un intérêt particulier pour deux
questions : celles de l'égalité économique
des Etats membres de la Société des nations
dans leurs rapports avec les territoires sous
mandat et le problème toujours plus urgent
du trafic des spiritueux.
M. Orts) membre belge de la commission,
a rappelé qu'il vient de faire, en Amérique
centrale, un voyage de quatre mois dans
une pensée d'instruction - personnelle. Au
cours de cette expédition, M. Orts a attaché
un intérêt spécial aux questions discutées
par la commission des mandats, comme la
politique indigène des puissances mandatai-
res, le régime foncier, le système des con-
cossions, problèmes dont tous les gouverne-
ments ayant des colonies se préoccupent. Il
a étudie également les questions de la santi
publique et de l'éducation. Il lui a paru en
effet intéressant pour un menfbre de la com-
mission des mandats d1 observer les métho-
des coloniales qui, partout, évoluent.
Lord Ludgard, membre; britannique, M.
Martial Merlin, membre français, et M. Sa-
kenobe, membre japonais, ont exprimé la
conviction que les puissances mandataires
réserveraient le meilleur accueil aux mem-
- - -
bres de la commission permanente des man-
dats désireux dans l'avenir de se documen-
ter sur place. *
La commission des mandats s'est ensuite
réunie en séance privée pour arrêter son
ordre du jour qui comporte aussi l'examen
de nombreuses pétitions, notamment sur
l'établissement des israélites en Palestine.
«
Dans les territoires de Sud-Algérien
Au cours de son récent voyage dans les Ter-
ritoires du Sud dont il a été autrefois le chef
direct, M. le Gouverneur Général de l'Algérie
Pierre Bordes a porté une attention spéciale à
la question des maladies sociales qui sévissent
sur les populations indigènes de ces régions
déshéritées, et notamment sur les affections ocu-
laires, parmi lesquelles le trachdme est la plus
fréquente,
En outre des soins journaliers qui sont dmné4
aux ntqlades fréquentant les infumeries indi-
gènes, dont le fonctionnement et le développe-
ment sont très importants dans les Territoires
du Sud. la lutte contre les affections oculaires
a été organisée systématiquement dans toutes
les écoles avec le concours actif et dévoué des
instituteurs. i
Dans toutes les annexes, les médecins mili-
taires exercent pendant toute l'année scolaire
une surveillance médicale suivie ; les résultats
observés sur la santé des écoliers sont à tous
points de vue excellents..
Mais les enfants qui fréquentent les écoles ne
constituent qu'une partie de la population infan-
tile.
Pour combler dans toute la mesure possible
cette lacune, M. Pierre Bordes a entrepris la
création progressive dans les principaux centres
de « Biout El Atnia » (salles pour les yeux),
formations très simples, sortes de petits dispen-
saires où des infirmiers auxiliaires, recrutés
localement et ayant reçu une instruction spé-
ci ale dans une infirmerie indigène, donnent des
soins joumalien aux malades atteints d'ophtal-
mie, suivant les indications du médecin qui vi-
site ces « Biout El Amin » périodiquemeut.
Le premier essai de ces petits dispensaires
a été fait dans les villes du M'Zab (Guetrata,
Boman, Mélika, BouNoura, Beni-Ispen et
Et-Attouf). Pendant l'armée 1927, 15.000
consultations et traitements oculaires ont été
donnés dans ces Biout El Alhin du M'Zab, et
déjà une amélioration appréciable dans l'état
des yeux des enfants de ces localités est signa-
lée ; de nombreuses complications sont évitées.
La création de nouveaux « Biout El Aïnin n
a été poursuivie cette année dans les points im.
portants du Territoire de Touggourt.
La question de l'amélioration du traitement
chirurgical des complications de ces maladies
a également retenu l'attention des senitee
d'assistance médicale.
L.. bons effeb ainsi obtenus dans la prophy-
laxie des affections oculaires sont déjà remar-
quables. La persévérance dans les efforts ne
peut que donner les plut hauts résultats tant
au point de vue de ta santé des populations si
intéressantes dn Sud-Algérien qu au point de
TW de I IMMIW TnRfMW»
TABACS COLONIAUX
̃a *
La Caisse autonome d'amortis-
sèment fait très bien sa réclame ;
depuis qu'elle est chargée de l'ex-
ploitation industrielle des tabacs, elle a
SII convaincre un nombre des farouches con-
tempteurs de l'Etat industriel et commer-
çant que le monopole avait du bon. Voilà
certes une des conséquences imprévues de
la loi constitutionnelle que nous avons votée
à Versailles.
Quelles ont été les opérations d'achat
effectuées en 19271 En voici le tableau, les
tabacs des colonies étant en tête : ,
kilos francs
Coloniaux 9.441.971 52.209.281,32
Exotiques.. 28.202.056 174.025.056,03
Indigènes.. 26.252,573 150.932.652,84
Produits fab. 10.002.133 102.268.760,02
73.898.793 479*435'45°»71
Le chiffre des tabacs exotiques est, de
beaucoup le plus important. La Caisse au-
tonome s'est proposé de le restreindre. tin
des moyens les plus pratiques est d'augmen-
ter la production et l'importation des ta-
bacs de nos colonies.
Du 1er octobre 1926 à la fin de 1927,
VAlgérie a vendu au service de l'exploita-
tion des tabacs 11.144.990 kilogs, c'est-à-
dire pour plus de 58 millions de francs.
Madagascar n'a envoyé que pour 1 million
de ktlogs ; une mission a été expédiée afin
d'examiner les moyens de relever ce nom-
bre ; il est impossible qu'on ne le relève
pas.
Les efforts faits en Indochine et au
Cameroun doivent aussi être couronnés de
succès ; à noter que la Compagnie des
Tabacs du Cameroun, entre les mains de la-
quelle est la production, la dirige presque
complètement sur le marché d'Amsterdam.
Il est indispensable que nous parvenions
à diminuer les sommes considérables que
nous versons aux Etats-Unis, aux Indes
néerlandaises, surtout, et aussi au Brésil et
à la Havane. Nous ne sommes pas de ceux
qui naïvement s'imaginent que la vertu de la
formule : c la France se suffit à elle-mé-
me 9 est souveraine, et que nous pourrons
un jour nous passer de l étranger. Ce trest
pas seulement parce que notre production
française est insuffisante que nous achetons
des tabacs ixotiques mais parce que cer-
taines qualités sont nécessaires pour obtenir
des mélanges dont les caractéristiques sont
constantes. SWi-on quet même dans le sta-
ferlati ordinaire, les tabacs indigènes et des
colonies n'entrent que pour 61 %; que, dans
le scaferlati ordinaire pour cigarettes, ils
n'entrent que pour 47 %, et pour 55 dans
la composition du scaferlati supérieur f Sait-
on que c'est, le Kcntucky auquel le capo-
ral ordinaire emprunte ses qualités de goût
et d'arôme, qtion ne saurait remplacer le
Kentucky par aucun autre tabac t que, sans
les tabacs de Virginie, les tabacs à priser
n'auraient ni l'arôme ni le montant qui flat-
tent les natines du consommateur t
Ne me demandes pas où j'ai puisé tout
fraîchement cette science t Tout simplement
dans le rapport de la Caisse Autonome;
vous pouvez y puiser à votre tour ; mais
vous conclurez, comme moi, d'une part, qu'il
est faux de s'imaginer qu'on pourra un jour
arriver à ne fumer, à ne priser, en France
que des tabacs français et coloniaux, et que
Vinternationalisme est aussi ridicule là
qtiailleurs ; d'autre part, qu'il est de no-
tre devoir à tous de travailler à rendre plus
active la production coloniale des tabacs,
que cela est possible, que cela est nécessaire,
qu'une partie au moins des 28 millions que
nous payons comme tribut aux nations étran-
gères serait beaucoup mieux employée si
elle tombait dans les poches de nos indi-
gènes et de nos colons.
Nous espérons que le prochain rapport
de la Caisse Autonome nous apportera, à
ce sujet, des nouvelles satisfaisantes, et que
par là sera quelque peu affaiblie la cam-
pagne de ceux qui auraient bien voulu que
les bénéfices des tabacs prissent une direc-
tion plus particulière.
Merle ttmumiesm,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de le Commission
sénatoriale des Colonies.
L'Aviation Coloniale
Att No de oro
Reine et Serre libérés
Lee aviateurs Reine et Serre qui ainsi
que nou^ravons annoncé, se trouvaient à
Villa-Cisnéros, ont dû aborder à Las Pal-
mas (Grande Canarie) où. Us ont été con-
duits à bord de la Cigogne. Ils doivent
profiter du premier paquebot pour rentrer
en France.
Paris-Madagascar
Les lieutenants Marie et Boulmer, et
l'adjudant mécanicien Demeaux, qui
avaient accompli jeudi dernier la première
étape du voyage d'études Francc-Mwliy
gascar, en couvrant le trajet Paris-Perpi..
gnon, sont partis hier matin de cette der-
nière ville pour Oran où ils sont arrives
à 15 h. 45.
Ils sont repartis ce matin à 8 h. 17 pour
leur troisième étape.
I.a
, LE TAUX DE LA KASTM
O"
Le gouverneur général de l'tndoehtne vient
de Mire connaître au Ministre des Colonies qu &
la tfete du 19 octobre 1918, le taux officiel de la
pi., de Il fr; 80k ,
Rampe et Colonies
Paiait-Roya! dm« une r«w
Le théâtre du Palais-Royal donne une revue
de Rip, I et fidèle à notre nabitude, nous nous
léjouistaos de f pouvoir parler de u L'Age
d Or », puisqu'à deux fois les colonies sont à
l'honneur. La première, c'est dans le tour de
chant de Mlle Franconay, une artiste qui fait
preuve de belles qualités dps le genre qu'illus-
tra Gaby Monbreuae. M. Eugène Lautier,
député de la Guyane, bénéficie dans une de ses
chansons de la grande vedette, pu tout à fait
sur le même pied cependant que M. Maurice
Chevalier.
Plus tard, MM. Heari Dorville et Paul
Faivre, dans une scène réaliste « sur les toits »,
discutent le coup en ouvriers zingueurs, et tout
en étant anticoloniaux, se réjouissent du succès
français remporté aux jeux olympiques en Hol-
lande par 1 Algérien El Owsfi.
Comme le lem". passe, disait Rip l'an der-
nier. Sa revue n'est pas jouée depuis huit jours,
et déjà El Ouafi renouvelle son exploit mara-
thonique aux Etats-Unis.
La Tunisie à la Gloire
l'
Le Prix Nobel est décerné
au professeur Charles Nicolle
Au mois de mai dernier, toute la Tun
sie, dans un unanime enthousiaste rendait
hommage au professeur Charles Nicolle,
l'éminent directeur de l'Institut Pasteur de
iTuuis.
Aujourd'hui l'univers tout entier joint
son immense voix à celle de la Régence et
décerne le prix Nobel au savant tunisien.
Le docteur Charles Nicolle, né en 1865
à Rouen, élève de Ducloux, Metchnikof et
Roux, fut d'abord professeur à l'Ecole de
médecine -- de Rouen où il - créa un centre
d études microbiologiques. Il fut appelé à
Tunis en 1903 pour y organiser l'institut
Pasteur. Il sut dès l'abord s'assurer des
collaborateurs dans le corps médical de
Tunis et étudia avec eux toutes les grandes
questions de pathologie infectieuse que pose
l'Afrique du nord : fièvre ondulante, kala-
azar, bilharzine, trachome et surtout typhus.
En ce qui concerne ce dernier, ce fut lui
qui élucida son mode de transmission et qui
montra les mesures de préservation que l'on
doit prendre à son égard.
Son œuvre sur la vacanothérapie est con-
sidérable. En 1913 il découvrait le vaccin
contre le choléra. Puis, la guerre arrivée,
le vaccin contre la coqueluche, la gonococcie.
Il étudiait encore, sur le singe, l'infection
des oreillons.
Elu membre correspondant de l'Académie
de médecine, en 1914, c'est en 1916 qu'il
innovait un vaccin contre le typhus exan-
thématique. En 1922, il expérimentait sur
lui-même le sérum anticholérique, après
avoir découvert avec Lebailli, le microbe de
la grippe, défini la vaccination préventive de
la fièvre de Malte et procédé à des expé-
riences concluantes au sujet de l'inocula-
tion de la rougeole aux enfants. x
La presse suédoise, fait le plus grand
éloge du maître français et le dépeint
comme un homme modeste dont toute la
vie a été consacrée au travail. L'un d'eux
nomme le professeur Nicolle le roi non cou-
ronné du vaste domaine africain où, durant
ces dernières années, les colonisateurs fran-
çais ont accompli une œuvre immense.
On reconnaît unanimement que les décou-
vertes du professeur Nicolle doivent être
rangées parmi les plus belles conquêtes de
la science de ces derniers temps.
L'escadre de la Méditerranée
La première escadre, sous les ordres du vice-
amiral Docteur, est anivée à Bizerte. Elle sé-
journera quelques jours dans les eaux tuni-
Siennes.
L'amiral Docteur, commandant en chef, se
rendra à Malte, où il arrivera le 3 novembre,
à bord du cuirassé Bretagne, pour faire visite à
l'amiral Field, le nouveau commandant en chef
de l'escadre anglaise de la Méditerranée.
On a organisé tout un programme de fêtes
à l'occasion de cette visite.
1%
Cinéma Colonial
Le jardin d'Allah
C'est en Algérie qu'a été tourné ce film
qui a un petit air « américain riche » à
cause, sans doute, des lumières qui l'inon-
dent. Il y est question d'amour et de reli-
gion.
Il y manque cepetldant une chose. toute
l'immense poésie de l'âme arabe. Ce n'est
pas riea.
Impressions d'Algérie
La Société des films en couleurs naturel-
les Keller-Dorian a présenté au cinéma du
Colisée, mercredi dernier, son film Impres-
sions d'Algé,.ie qui a obtenu le plus vif suc-
cès auprès du public spécialisé qui avait
été convié à cette représentation.
Les magnifiques paysages de notre belle
colonie, des danses des ouI aïd-mails dont les
robes chatoyaient de mille couleurs tandis
qu'étincelaient les ors de leurs bijoux, ont
provoqué l'enthousiasme des spectateurs.
Cette journée a marqué une étape décisive
dans les continuels progrès du film en cou-
leurs naturelles.
»-̃ mm
PHILATÉLIE
Espagne
La première série de timbres-poste de
"ûposition de Barcelone de 1929 a été tirée
à la Monnaie, en présence du ministre du Tra-
vail. Cinq millions et demi de ces timbres, qui
seront valables pour l'affranchissement des let-
tres pendant les trois jours coïncidant avec
l'inauguration de l'Exposition, et dont la va.
leur artistique attirera l'attention des philaté-
listes, et mis en vente prochaine-
Dépêches de l'Indochine
̃»i
Autour du monde
Les journaux annoncent que les Messa-
geries Maritimes créent un service autour
du monde et vont opérer avec des compa-
gnies américaines ; ils croient que ce fait
rendra encore plus rigoureuse la concur-
rence conte laquelle luttent les compagnies
japonaises.
Les négociations avec la Chine n'ont pu
aboutir dans tes conversations d'hier. On
espère, cependant, qu'un accord provisoire
pourra être obtenu aujourd'hui.
Le ministère des Finances a renouvelé
ses déclarations awsuiet des difficultés que
présenteraie. la levée immédiate de l'em-
bargo sur l'or.
(lndopacili. )
1 1 ̃̃ –l
Un discours de M. Pasquier
La distribution des récompenses de l'Ecole
de Législation professionnelle et de pratique
coloniale a eu lieu jeudi dernier à la Sorbonne,
ainsi que nous l'avions annoncé.
M. Pasquier, Gouverneur Général de l'In-
dochine, qui présidait cette cérémonie, a pro-
noncé un fort beau discours dont voici les prin-
cipaux passages :
Après avoir déclaré qu'il n était pas l' homme
des discours, mais un homme daction, M. le
Gouverneur Général Pasquier rappela que,
dans ces terres lointaines qui sont encore. la
France, il a été accompli une œuvre superbe
qu'il n'est permis à personne d'ignorer.
Sur les 65 milliards du Commerce général
de la France, 26 milliards reviennent aux colo-
nies. En cinq ans, le tonnage d'exportation
vers nos colonies a été décuplé, et le commerce
de l'Indochine s'est accru de 35 en une
seule année.
Il faut rendre hommage au commun effort de
nos colonies dans le redressement économique
de la métropole. L'Indochine accuse dans son
bilan économique et les capitaux investis une
somme de plus de 6 milliards de francs, et de.
puis 1914, 1 milliard a été consacré aux grands
travaux. Pays de 20 millions d'habitants, notre
grande colonie d'Extrême-Orient a un mouve-
ment commercial de 8 milliards de francs, et
demain elle constituera le grand centre indus-
triel asiatique, ce sera le balcon de l'Asie sur
le Pacifique, le grand pays de transit, l'escale
des voies aériennes du Japon.
Facteur économique mondial, l'Indochine
possède une organisation scientifique remarqua-
Lie de sa production, et on peut concevoir une
large et claire vision de son avenir grâce à sa
puissance économique et morale servie par une
ir.ain-d'oeuvre habile et disciplinée.
Après la lecture du palmarès et la distribu-
tion des récompenses aux lauréats dont plu-
sieurs sont déjà pourvus d'emploi en Afrique
Occidentale, un film inédit sur Saigon et l' usi-
nage du riz fut présenté à l' auditoire. La pré-
paration de l'alcool de riz, les merveilles du
Jardin zoologique de Saigon attirèrent tout par-
ticulièrement notre attention. Une partie musi-
cale termina cette agréable réunion.
b. m.
Désinfection des navires Indochinois
Le Service de la Quarantaine ordonne à
tous les vapeurs entrant aux Philippines et
provenant d'Indochine avec des chargements
de riz ou d'autres produits alimentaires de
toucher d'abord Manille où 11 sera procédé
à une fumigation ou Cébu, avant de procé-
der aux opérations de déchargement.
-0000-
Les riz exportés d'Indochine
Les exportations de riz d'Indochine se sont
élevées en 1967 à 1'6,W.549 quintaux, dont 14
millions 633.003 par les ports de Cochinchine,
G.583.904 quintaux sont sortis à destination de
Hongkong et 2.365.4*76 quintaux pour la France
et - les colonies françaises.
A TACidéBlie
les inscriptions el Belles lelires
L'archéologie en Syrie
Les missions archéologiques de Syrie donnent
les plus beaux résultats.
Le R. P. Poidebard vient de terminer les
fouilles de Tell-Brack, dont le Castellum a été
dégagé avec ses quatre tours pentagonales et
ses quatre tours latérales rondes. En outre, avec
le concours de l' observation aérienne, on a re-
trouvé, entre le Khabour et le Sindjar, le long
de la frontière de Dioclétien et de Septime
Sévère, plusieurs camps nouveaux, et dans la
plaine du Sindjar plusieurs enceintes de villes.
D'autre part, M. l'abbé de Genouillac, qui
va reprendre pour le Louvre les fouilles déjà
si fécondes de Tello, a commenté les hymnes
sumériens en l'honneur des rois d'Isin, dont les
textes sont arrivés dans ce musée. Ces textes
nous permettent de pénétrer dans les idées et
les sentiments d'anciennes civilisations aux-
quelles l'Orient et POccident doivent beau-
coup.
DANS LA LEGION D'HONNEUJ
MINISTERE DE L'INTERIEUR
Sont promus Chevalier :
M. Hfidi Saïd Mokhtnr, avocat i\ Constnnline.
M. Adda Hanin Rou Djelal Hadjadda,. pro-
priétaire agriculteur^ conseiller municipal de
Mascara, ancien conseiller général.
MINISTERE DE LA MARINE
Est promu au grade do Commandeur (à titro
posthume) :
Le capitaine de r-orvette Guilbaud (René) dis-
paru à bord do l'hydravion Lalham dans les
régions polaires le 18 juin 1938.
Retour de la Guadeloupe
1.1
A son arrivée au Havre, M. le sénateur
Henry Bérenger a bien voulu faire part, à
notre correspondant particuliert de ses im-
pressons sur ta catastrophe du 13 septclllore
dernier, qui ravagea la Guadeloupe ;
Ce fut, dit M. Henry Bérenger, un véri-
table cataclysme, une épreuve telle que la
Guadeloupe n'en a jamais connue.
Le montant des dommages causés par le
cyclone, peut être évalué à un demi-milliard. 1
Il faudra au moins 40 millions pour la re-
construction des édifices publics, ioo mil-
lions pour les maisons particulières, les
pertes causées aux récoltes diverses sont de
50 millions, celles de l'industrie su-
crière sont de 50 millions pour les cultures
et de 150 millions pour les usines et dis-
tilleries. La réfection des routes, des télé-
puuues, usa qualb ci uns wuris coûtera au
moins 50 millions.
Vous voyez à qutl chiffre astronomique
l'on parvient.
Les chiffres du rapport de la Chambre de
Commerce et d'Agriculture de Pointe-à-
Pitre coïncident avec ceux que je viens de
citer.
Et, en ce qui concerne l'aide qui doit être
apportée par la Métropole à l'infortunée
colonie, je me rallierai à ce qu'a dit M.
Claudel, dont la venue sur le plus beau croi-
seur de notre flotte a été si sensible au cœur
des Guadeloupéens : à savoir que le Dépar-
tement, partie intégrante de la France, doit
être l'objet de toute la sollicitude du pays.
M. Claudel a d'ailleurs été parfait, ne
ménageant pas sa peine, en route dès l'aube
pour se rendre compte des besoins de la
malheureuse colonie.
Il a été, là-bas, un grand représentant de
la France et je tiens à lui rendre un so-
lennel hommage.
D'ailleurs, les Guadeloupéens ont appré-
cié le tact avec lequel le Gouvernement
français avait choisi comme interprète
l'homme qui représente la France aux Etats-
Unis. Car il ne faut pas oublier que la Gua-
deloupe est une parcelle de la France située
aux portes des deux Amériques.
Les Guadeloupéens ont été très touchés
par l'annonce d'un secours immédiat de
100 millions. Mais il y a mieux à faire,
poursuit M. Henry Bérenger, approuvé par
M. Grève, Député de la Pointe-à-Pitre, nous
estimons que le pays que nous représentons
au Parlement doit être considéré comme un
département dévasté et que la législation
générale des dommages de guerre doit lui
être appliquée, sous réserve naturellement,
de modalités spéciales dues à la situation
géographique de la Guadeloupe.
Ces dommages, à mon avis, pourront être
payés, partie en espèces, partie en obliga-
tions décennales et avances à long terme. Le
tout appliqué sous réserve d'un contrôle
rigoureujt et d'un remploi justifié.
En appliquant la législation élaborée pour
les dommages de guerre, on profiterait d'un
gain de temps appréciable.
Les sinistrés seraient avantagés par l'oo
troi d'obligations quinquennales et décen-
nales.
Il ne faut pas perdre de vue, en effet, que
la Guadeloupe est un pays de culture à long
terme café et cacao.
Les petites et moyennes propriétés sont
en grand nombre dans cette ile éminemment
démocratique.
Les petits propriétaires, qui constituent la
moitié de la population, ont eu leurs habi-
tations et leurs cultures détruites. Ils se-
raient puissamment aides par des avances de
l'Etat, puis par des prêts consentis par les
crédits agricoles, à long terme et à faibles
intérêts ; le moratoire permettant d'atendre
les récoltes futures.
Il faut avoir rI vu Il pour se rendre compte
des dégâts, l' « Ile Vert n est devenue
rousse, comme brûlée, la canne à sucre a
subi une perte de plus de 50 pour cent.
L'herbe a un peu repoussé, mais cette ver-
dure est superficielle et il faudra la dé-
truire, de même que les surgeons qui ont
poussé un peu partout.
Tout est donc à refaire, et dans le
malheur qui frappe cette colonie il faut pro-
fiter de l'occasion qui est donnée de tout
reconstruire d'une façon moderne, et de la
rééquiper.
Il faut, nous dit notre distingué collabo»
rateur et ami, escompter une prévision de
dépenses d'environ 500 millions.
Les Guadeloupéens nous ont donné man..
dat, à M. Grève et à moi, de faire voter par
le Parlement, des motions efficaces.
Cela nous lo ferons en accord également
avec M. Tellier, le Gouverneur de l'ile,
homme calme, d'un sang-froid remarquable
dont les magnifiques qualités de chef se sont
précisées au cours du désastre.
Je dois rendre hommage à ce gouverneur
qui, en fonctions à la Guadeloupe depuis
seulement dix-huit mois, a su conquérir l'es-
time et l'amitié de tous, maintenant le cal-
me après le cataclysme, assurant l'ordre à
Pointe-à-Pitre, ville de 2S.000 habitants, avec
seulement l'aide de quatre gendarmes.
Je dois citer également la belle conduit
de M. Lefebvie, Secrétaire général, digne
assesseur de M. Tellier.
Les vivres avaient été tout d'abord distri.
bues gratuitement. Maintenant, ils servent
à rétribuer le travail ou sont vendus nor-
malement. La vie reprend ; il reste à relever
les ruines et à repartir sur des bases nou-
velles.
Plus de trois mille vitlimes, si Von ajoute
aux douze cents morts de la première heure
ceux qui périrent des suites du cataclysme.
des dévastations inimaginables, une popu-
lation qui, sans se laisser abattre, s'est re-
mise courageusement ait travail qui, en l'ab-
sence de toute forme année les troupes
de la Guadeloupe étaient parties faire de la
police politique à la Guyane, est demeu-
rée admirablement calme, qui a réalisé tic-
vant le désastre l'union stlcrée de foutes les
opinions politiques : voilà les arguments de
raison et de cœur que fera valoir M. Henry
Bérenger. Sans doute y joindra-t-il ces pa-
roles de M. Paul Claudel, lors de son pas-
sage à Pointe-à-Pitre :
J'ai roprésenlô la l*rnn denls d'Ktal, auprès des Hois, auprès des Em-
peroura..le la représente Aujourd'hui auprès
du mnlheur. QuP. l'année du cyclone soit pour
la Guadeloupe l'an 1 de sa reconstruction.
M. Henry Bérenger envisage l'avenir arec
confiance. Et à côté des colonies étrangères
voisines, la France ne fera pas piètre figure.
1. LE NUlIBRO : 10 GBCTAlftS
SAMEDI SOIR, 27 OCTOBRE 1928.
JOUMILJtyVOTIDIEM
4 *
Rédaction & Administration ;
.-<'
PARIS a" ,
ttliwi. t LOUVfVK 19-97 :
- ItICHKLJKU «7-M
Les Annales Coloniales
Les annonces et réclames sonl reçue. au
bureau du tournai.
DIRECTEURS « Marcel RUMH H L. TH BAULT Tous les arUd8 puieliés dans notre journat ne peuvent
DIIIIICTItU.8': .'08. RU.. et 1:' - fUre rept-oduiti, qu'en citant les ANNALES COLONIALES.
ABONNEiENTS
avec le supplément Muslré:
Un ta 8 Mois 8 Koie
France et
Colonies 120 » 65 » Si •
Étranger.. 180» 100 9 509
On s'abonne sans frais dau.
tous les bureaux de poste.
.., 1
Réserves indigènes et colonisation an Togo
=1- -:et. - ., -
&.. 'W 'L"
En signalant le danger que pouvait présenter
pour la colonisation européenne, le régime, j'ai
écrit, ici même, que l' heure me semblait venue
de préparer une législation plus souple qui pût
concilier les intérêts, également respectables,
des indigènes et de la coitectivité, soucieux
d'une mise en valeur rationnelle du pays.
On pourrait s'inspirer peut-être de ce qui a
été fait dans ce territoire sous mandat du Togo
où la question s'est posée dans des conditions
particulièrement intéressantes.
Les Allemands, en effet. avaient établi au
Togoland, par l'Ordonnance impériale du 21
novembre 1902 et les Arrêtés du Gouverne-
ment des 19 juillet 1904 et 2 février 1910 un
régime foncier tout entier dominé par la préoc-
cupation de faciliter la colonisation sans aucun
souci des droits et intérêts des iDdiaènes.
Cette législation déclarait propriété du fisc
les terres sur lesquelles il n avait été exercé
aucun droit pendant les dix années qui avaient
précédé l'arrêté du 2 février 1910.
Les terres détenues par les collectivités fami-
liales constituaient la catégorie des terres dites
« non inscrites » par opposition aux terres « non
occupées et vacantes » classées comme « pro»
oriété du fisc ».
- - - - - ---
L'administration allemande, nous dit M. Sa-
muel Ferjus dans son excellente étude sur « la
mise en valeur du Toao sous mandat français»
se réservait le droit d'accorder des parcelles de
terres fiscales, une adjudication et aux condi-
tions qui lui plaisaient.
, On devine let abus auxquels pouvait donner
lieu un tel régime.
En 1926. M. le Commissaire Bonnecarrère
était saisi d'une demande en revendication de
propriétés revenues au séquestre, demande for-
mulée par l. délégués de la population indi-
gène sur d'immenses terrains de culture
8.000 hectares, m' a-t-on dit appartenant
au groupement d Agou, et aliénés, quelques
années avant la auerre, par l'administration
allemande au profit de trois sociétés privées.
Dans le dossier présenté à l'appui de cette
revendication, se trouvait un document fort sug-
aeatif qui fut publié, à l'époque, par M. Geor-
ges Boussenot à qui j'emprunte cet extrait :
« Le 27 août 1908, quelques colons accom-
pagnés de M. le D* Grun., commandant le
cercle de Misahohe, venaient nous voir, et,
accès convocation de toute la population, dé-
claraient qu'ils avaient l'intention d'acheter des
',r 8elpgur les mettre en culture. A quoi les
anciens du territoire - 41 Aaeu répondirent :
« Personne ne vend de terrain chez nous. » |
Ils ajoutèrent qu'ils allaient leur donner comme
présent des terrains libres, s'ils voulaient abso-
lument en acquérir. Les anciens ayant ainsi
répondu, le chef du poupe. nommé Wegner,
reprit : « En Allemagne, on n'accepte jamais
de terrain pour rien. Il faut donc qu'en tout cas
vous receviez quelque chose en échange. »
, Les anciens se refusant à rien recevoir, M.
Wegner ordonna à ses soldats de charger leurs
fusils, ce qu'ils ment immédiatement. M. We-
, gner ajouta alors : « Si vous ne voulez pas
recevoir d'argent en échange des terrains, on
commandera aux soldats de tirer sur vous. »
C'est contre de tels procédés, qui ne tenaient
en effet, aucun compte des droits et intérêts
des indigènes, que 1 Administration ftançaise,
en s'installent au Togo, entreprit de réagir.
,. Comment s'y prit-elle ?
La législation française, instituée par les dé-
crets du 11 août 1920, 13 mars 1926, et les
airetét du 6 avri l 1922 et I" avril 1927, vise
la détermination du domaine public et privé, le
mode d'aliénation, des terres domaniales, la
consolidation des droits d'usage des adminis-
trés, la constatation des droits privatifs et immo-
kilim.
, Or. la question des « réserves » ou de la
w propriété collective » indigène est ainsi trai-
tée dans cette législation.
Cet réserves sont considérées comme faisant
partie du domaine privé. Elles sont, en prin-
cipe, aliénables tous réserve de justes compen-
sations et indemnités pour les usagers qui sont
considérés comme ne possédant sur les. fonds
qu'un droit d'uaqe et non de propriété.
Ces principes posés, on admet qu'il importe
qu'il soit laissé aux indigènes qui féconderaient
une parcelle déterminée de ces « réserves » ou
« terres collectives -- n, la possibilité d'obtenir
-. - - - _£ -.. -
un titre définitif individuel. Un admet encore
« que les villases puiuent, pour leur libre dé-
veloppement, s assurer la possession exclusive
et définitive des terres qui leur sont réellement
aécaNlrn, que en groupements puiaent, en
,' d'autres termes, rendre leun réserves inaispen-
tablée légalement inaliénables pour d autres
(européens et indi), sauf pour les installa*
tions d'utilité publique.,. »
M. Samuel Ferius. après cette phrase, que
'- nous avons reproduite textuellement, s empresse
d'ajouter : >
« Nous soulignons à dessein les mots « réel-
lement nécessaires et indispensables » afin de
bien faire ressortir que cette inaliénawlité ne
saurait jouer que pour dei superficies répondant
aux vrais besoins des coliedivités. Il serait, en
effet, antiéconomique
rées, d'instituer une sorte de main-morte, en
leur faveur, mail au détriment évident de le
mise en veitar du PQI. »
.- C'est mpi qui ai souligné la dernière phrase.
Mai. je pense bien que, dans 1 esprit de M.
Samuel Ferjus, elle a une portée générale, et
qu'il M me démentira pas si je di, que ce
est vrai au Togo doit l être aussi dans le Sud-
',' Tunisien..
J. L! le t t -'--
Je sais bien que le me jwidiqiR «
Mm conec:me. da Sud-Tunisien (ud et «
bia, ouabria, alfa, nehaba) est très différer*
< réemrm -l'a- 1
des colonies de l'A.O.F. ou du Togo, et je
n'oublie pas les abus auxquels donna lieu, en
Algérie, aux environs de 1860, la politique
dite du m cantonnement ».
Mais je persiste à penser qu'il faut trouver
une solution de conciliation qui donne satisfac-
tion à la colonisation de mise en valeur sans
léser, injustement, les intérêts des indigènes.
Et pour cela, l'exemple de ce qui a été fait
au Togo par l'administration du mandat pour
corriger les abus de l'administration antérieure
des Allemands, me parait devoir être retenu.
BlleniM Jnfeiiellf,
Députi de la Haute-Savoie, Rap-
porteur du budget de l'Algérie et
des protectorats.
A la Société des Nations
̃ ̃
Commission des mandats
La Commission permanente des mandats
a commencé hier matin sa 14* session, sous
la présidence du marquis de Theodoli. Le
représentant français à cette Commission
est M. Martial Merlin, Gouverneur général
honoraire des colonies.
L'ordre du jour de la Commission com-
porte notammentt ainsi que nous l'avons
territoires placés sous le mandai de la Gran-
de-Bretagne, de la Nouvelle-Zélande et de
l'Union sud-africaine.
En ouvrant la séance publique, le marquis
Theodoli a fait un bref exfosé des travaux
de l'assemblée et du conseil de la Société
des Nations touchant les territoires sous
mandat. Il a montré que l'assemblée avait
manifesté un intérêt particulier pour deux
questions : celles de l'égalité économique
des Etats membres de la Société des nations
dans leurs rapports avec les territoires sous
mandat et le problème toujours plus urgent
du trafic des spiritueux.
M. Orts) membre belge de la commission,
a rappelé qu'il vient de faire, en Amérique
centrale, un voyage de quatre mois dans
une pensée d'instruction - personnelle. Au
cours de cette expédition, M. Orts a attaché
un intérêt spécial aux questions discutées
par la commission des mandats, comme la
politique indigène des puissances mandatai-
res, le régime foncier, le système des con-
cossions, problèmes dont tous les gouverne-
ments ayant des colonies se préoccupent. Il
a étudie également les questions de la santi
publique et de l'éducation. Il lui a paru en
effet intéressant pour un menfbre de la com-
mission des mandats d1 observer les métho-
des coloniales qui, partout, évoluent.
Lord Ludgard, membre; britannique, M.
Martial Merlin, membre français, et M. Sa-
kenobe, membre japonais, ont exprimé la
conviction que les puissances mandataires
réserveraient le meilleur accueil aux mem-
- - -
bres de la commission permanente des man-
dats désireux dans l'avenir de se documen-
ter sur place. *
La commission des mandats s'est ensuite
réunie en séance privée pour arrêter son
ordre du jour qui comporte aussi l'examen
de nombreuses pétitions, notamment sur
l'établissement des israélites en Palestine.
«
Dans les territoires de Sud-Algérien
Au cours de son récent voyage dans les Ter-
ritoires du Sud dont il a été autrefois le chef
direct, M. le Gouverneur Général de l'Algérie
Pierre Bordes a porté une attention spéciale à
la question des maladies sociales qui sévissent
sur les populations indigènes de ces régions
déshéritées, et notamment sur les affections ocu-
laires, parmi lesquelles le trachdme est la plus
fréquente,
En outre des soins journaliers qui sont dmné4
aux ntqlades fréquentant les infumeries indi-
gènes, dont le fonctionnement et le développe-
ment sont très importants dans les Territoires
du Sud. la lutte contre les affections oculaires
a été organisée systématiquement dans toutes
les écoles avec le concours actif et dévoué des
instituteurs. i
Dans toutes les annexes, les médecins mili-
taires exercent pendant toute l'année scolaire
une surveillance médicale suivie ; les résultats
observés sur la santé des écoliers sont à tous
points de vue excellents..
Mais les enfants qui fréquentent les écoles ne
constituent qu'une partie de la population infan-
tile.
Pour combler dans toute la mesure possible
cette lacune, M. Pierre Bordes a entrepris la
création progressive dans les principaux centres
de « Biout El Atnia » (salles pour les yeux),
formations très simples, sortes de petits dispen-
saires où des infirmiers auxiliaires, recrutés
localement et ayant reçu une instruction spé-
ci ale dans une infirmerie indigène, donnent des
soins joumalien aux malades atteints d'ophtal-
mie, suivant les indications du médecin qui vi-
site ces « Biout El Amin » périodiquemeut.
Le premier essai de ces petits dispensaires
a été fait dans les villes du M'Zab (Guetrata,
Boman, Mélika, BouNoura, Beni-Ispen et
Et-Attouf). Pendant l'armée 1927, 15.000
consultations et traitements oculaires ont été
donnés dans ces Biout El Alhin du M'Zab, et
déjà une amélioration appréciable dans l'état
des yeux des enfants de ces localités est signa-
lée ; de nombreuses complications sont évitées.
La création de nouveaux « Biout El Aïnin n
a été poursuivie cette année dans les points im.
portants du Territoire de Touggourt.
La question de l'amélioration du traitement
chirurgical des complications de ces maladies
a également retenu l'attention des senitee
d'assistance médicale.
L.. bons effeb ainsi obtenus dans la prophy-
laxie des affections oculaires sont déjà remar-
quables. La persévérance dans les efforts ne
peut que donner les plut hauts résultats tant
au point de vue de ta santé des populations si
intéressantes dn Sud-Algérien qu au point de
TW de I IMMIW TnRfMW»
TABACS COLONIAUX
̃a *
La Caisse autonome d'amortis-
sèment fait très bien sa réclame ;
depuis qu'elle est chargée de l'ex-
ploitation industrielle des tabacs, elle a
SII convaincre un nombre des farouches con-
tempteurs de l'Etat industriel et commer-
çant que le monopole avait du bon. Voilà
certes une des conséquences imprévues de
la loi constitutionnelle que nous avons votée
à Versailles.
Quelles ont été les opérations d'achat
effectuées en 19271 En voici le tableau, les
tabacs des colonies étant en tête : ,
kilos francs
Coloniaux 9.441.971 52.209.281,32
Exotiques.. 28.202.056 174.025.056,03
Indigènes.. 26.252,573 150.932.652,84
Produits fab. 10.002.133 102.268.760,02
73.898.793 479*435'45°»71
Le chiffre des tabacs exotiques est, de
beaucoup le plus important. La Caisse au-
tonome s'est proposé de le restreindre. tin
des moyens les plus pratiques est d'augmen-
ter la production et l'importation des ta-
bacs de nos colonies.
Du 1er octobre 1926 à la fin de 1927,
VAlgérie a vendu au service de l'exploita-
tion des tabacs 11.144.990 kilogs, c'est-à-
dire pour plus de 58 millions de francs.
Madagascar n'a envoyé que pour 1 million
de ktlogs ; une mission a été expédiée afin
d'examiner les moyens de relever ce nom-
bre ; il est impossible qu'on ne le relève
pas.
Les efforts faits en Indochine et au
Cameroun doivent aussi être couronnés de
succès ; à noter que la Compagnie des
Tabacs du Cameroun, entre les mains de la-
quelle est la production, la dirige presque
complètement sur le marché d'Amsterdam.
Il est indispensable que nous parvenions
à diminuer les sommes considérables que
nous versons aux Etats-Unis, aux Indes
néerlandaises, surtout, et aussi au Brésil et
à la Havane. Nous ne sommes pas de ceux
qui naïvement s'imaginent que la vertu de la
formule : c la France se suffit à elle-mé-
me 9 est souveraine, et que nous pourrons
un jour nous passer de l étranger. Ce trest
pas seulement parce que notre production
française est insuffisante que nous achetons
des tabacs ixotiques mais parce que cer-
taines qualités sont nécessaires pour obtenir
des mélanges dont les caractéristiques sont
constantes. SWi-on quet même dans le sta-
ferlati ordinaire, les tabacs indigènes et des
colonies n'entrent que pour 61 %; que, dans
le scaferlati ordinaire pour cigarettes, ils
n'entrent que pour 47 %, et pour 55 dans
la composition du scaferlati supérieur f Sait-
on que c'est, le Kcntucky auquel le capo-
ral ordinaire emprunte ses qualités de goût
et d'arôme, qtion ne saurait remplacer le
Kentucky par aucun autre tabac t que, sans
les tabacs de Virginie, les tabacs à priser
n'auraient ni l'arôme ni le montant qui flat-
tent les natines du consommateur t
Ne me demandes pas où j'ai puisé tout
fraîchement cette science t Tout simplement
dans le rapport de la Caisse Autonome;
vous pouvez y puiser à votre tour ; mais
vous conclurez, comme moi, d'une part, qu'il
est faux de s'imaginer qu'on pourra un jour
arriver à ne fumer, à ne priser, en France
que des tabacs français et coloniaux, et que
Vinternationalisme est aussi ridicule là
qtiailleurs ; d'autre part, qu'il est de no-
tre devoir à tous de travailler à rendre plus
active la production coloniale des tabacs,
que cela est possible, que cela est nécessaire,
qu'une partie au moins des 28 millions que
nous payons comme tribut aux nations étran-
gères serait beaucoup mieux employée si
elle tombait dans les poches de nos indi-
gènes et de nos colons.
Nous espérons que le prochain rapport
de la Caisse Autonome nous apportera, à
ce sujet, des nouvelles satisfaisantes, et que
par là sera quelque peu affaiblie la cam-
pagne de ceux qui auraient bien voulu que
les bénéfices des tabacs prissent une direc-
tion plus particulière.
Merle ttmumiesm,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de le Commission
sénatoriale des Colonies.
L'Aviation Coloniale
Att No de oro
Reine et Serre libérés
Lee aviateurs Reine et Serre qui ainsi
que nou^ravons annoncé, se trouvaient à
Villa-Cisnéros, ont dû aborder à Las Pal-
mas (Grande Canarie) où. Us ont été con-
duits à bord de la Cigogne. Ils doivent
profiter du premier paquebot pour rentrer
en France.
Paris-Madagascar
Les lieutenants Marie et Boulmer, et
l'adjudant mécanicien Demeaux, qui
avaient accompli jeudi dernier la première
étape du voyage d'études Francc-Mwliy
gascar, en couvrant le trajet Paris-Perpi..
gnon, sont partis hier matin de cette der-
nière ville pour Oran où ils sont arrives
à 15 h. 45.
Ils sont repartis ce matin à 8 h. 17 pour
leur troisième étape.
I.a
, LE TAUX DE LA KASTM
O"
Le gouverneur général de l'tndoehtne vient
de Mire connaître au Ministre des Colonies qu &
la tfete du 19 octobre 1918, le taux officiel de la
pi., de Il fr; 80k ,
Rampe et Colonies
Paiait-Roya! dm« une r«w
Le théâtre du Palais-Royal donne une revue
de Rip, I et fidèle à notre nabitude, nous nous
léjouistaos de f pouvoir parler de u L'Age
d Or », puisqu'à deux fois les colonies sont à
l'honneur. La première, c'est dans le tour de
chant de Mlle Franconay, une artiste qui fait
preuve de belles qualités dps le genre qu'illus-
tra Gaby Monbreuae. M. Eugène Lautier,
député de la Guyane, bénéficie dans une de ses
chansons de la grande vedette, pu tout à fait
sur le même pied cependant que M. Maurice
Chevalier.
Plus tard, MM. Heari Dorville et Paul
Faivre, dans une scène réaliste « sur les toits »,
discutent le coup en ouvriers zingueurs, et tout
en étant anticoloniaux, se réjouissent du succès
français remporté aux jeux olympiques en Hol-
lande par 1 Algérien El Owsfi.
Comme le lem". passe, disait Rip l'an der-
nier. Sa revue n'est pas jouée depuis huit jours,
et déjà El Ouafi renouvelle son exploit mara-
thonique aux Etats-Unis.
La Tunisie à la Gloire
l'
Le Prix Nobel est décerné
au professeur Charles Nicolle
Au mois de mai dernier, toute la Tun
sie, dans un unanime enthousiaste rendait
hommage au professeur Charles Nicolle,
l'éminent directeur de l'Institut Pasteur de
iTuuis.
Aujourd'hui l'univers tout entier joint
son immense voix à celle de la Régence et
décerne le prix Nobel au savant tunisien.
Le docteur Charles Nicolle, né en 1865
à Rouen, élève de Ducloux, Metchnikof et
Roux, fut d'abord professeur à l'Ecole de
médecine -- de Rouen où il - créa un centre
d études microbiologiques. Il fut appelé à
Tunis en 1903 pour y organiser l'institut
Pasteur. Il sut dès l'abord s'assurer des
collaborateurs dans le corps médical de
Tunis et étudia avec eux toutes les grandes
questions de pathologie infectieuse que pose
l'Afrique du nord : fièvre ondulante, kala-
azar, bilharzine, trachome et surtout typhus.
En ce qui concerne ce dernier, ce fut lui
qui élucida son mode de transmission et qui
montra les mesures de préservation que l'on
doit prendre à son égard.
Son œuvre sur la vacanothérapie est con-
sidérable. En 1913 il découvrait le vaccin
contre le choléra. Puis, la guerre arrivée,
le vaccin contre la coqueluche, la gonococcie.
Il étudiait encore, sur le singe, l'infection
des oreillons.
Elu membre correspondant de l'Académie
de médecine, en 1914, c'est en 1916 qu'il
innovait un vaccin contre le typhus exan-
thématique. En 1922, il expérimentait sur
lui-même le sérum anticholérique, après
avoir découvert avec Lebailli, le microbe de
la grippe, défini la vaccination préventive de
la fièvre de Malte et procédé à des expé-
riences concluantes au sujet de l'inocula-
tion de la rougeole aux enfants. x
La presse suédoise, fait le plus grand
éloge du maître français et le dépeint
comme un homme modeste dont toute la
vie a été consacrée au travail. L'un d'eux
nomme le professeur Nicolle le roi non cou-
ronné du vaste domaine africain où, durant
ces dernières années, les colonisateurs fran-
çais ont accompli une œuvre immense.
On reconnaît unanimement que les décou-
vertes du professeur Nicolle doivent être
rangées parmi les plus belles conquêtes de
la science de ces derniers temps.
L'escadre de la Méditerranée
La première escadre, sous les ordres du vice-
amiral Docteur, est anivée à Bizerte. Elle sé-
journera quelques jours dans les eaux tuni-
Siennes.
L'amiral Docteur, commandant en chef, se
rendra à Malte, où il arrivera le 3 novembre,
à bord du cuirassé Bretagne, pour faire visite à
l'amiral Field, le nouveau commandant en chef
de l'escadre anglaise de la Méditerranée.
On a organisé tout un programme de fêtes
à l'occasion de cette visite.
1%
Cinéma Colonial
Le jardin d'Allah
C'est en Algérie qu'a été tourné ce film
qui a un petit air « américain riche » à
cause, sans doute, des lumières qui l'inon-
dent. Il y est question d'amour et de reli-
gion.
Il y manque cepetldant une chose. toute
l'immense poésie de l'âme arabe. Ce n'est
pas riea.
Impressions d'Algérie
La Société des films en couleurs naturel-
les Keller-Dorian a présenté au cinéma du
Colisée, mercredi dernier, son film Impres-
sions d'Algé,.ie qui a obtenu le plus vif suc-
cès auprès du public spécialisé qui avait
été convié à cette représentation.
Les magnifiques paysages de notre belle
colonie, des danses des ouI aïd-mails dont les
robes chatoyaient de mille couleurs tandis
qu'étincelaient les ors de leurs bijoux, ont
provoqué l'enthousiasme des spectateurs.
Cette journée a marqué une étape décisive
dans les continuels progrès du film en cou-
leurs naturelles.
»-̃ mm
PHILATÉLIE
Espagne
La première série de timbres-poste de
"ûposition de Barcelone de 1929 a été tirée
à la Monnaie, en présence du ministre du Tra-
vail. Cinq millions et demi de ces timbres, qui
seront valables pour l'affranchissement des let-
tres pendant les trois jours coïncidant avec
l'inauguration de l'Exposition, et dont la va.
leur artistique attirera l'attention des philaté-
listes, et mis en vente prochaine-
Dépêches de l'Indochine
̃»i
Autour du monde
Les journaux annoncent que les Messa-
geries Maritimes créent un service autour
du monde et vont opérer avec des compa-
gnies américaines ; ils croient que ce fait
rendra encore plus rigoureuse la concur-
rence conte laquelle luttent les compagnies
japonaises.
Les négociations avec la Chine n'ont pu
aboutir dans tes conversations d'hier. On
espère, cependant, qu'un accord provisoire
pourra être obtenu aujourd'hui.
Le ministère des Finances a renouvelé
ses déclarations awsuiet des difficultés que
présenteraie. la levée immédiate de l'em-
bargo sur l'or.
(lndopacili. )
1 1 ̃̃ –l
Un discours de M. Pasquier
La distribution des récompenses de l'Ecole
de Législation professionnelle et de pratique
coloniale a eu lieu jeudi dernier à la Sorbonne,
ainsi que nous l'avions annoncé.
M. Pasquier, Gouverneur Général de l'In-
dochine, qui présidait cette cérémonie, a pro-
noncé un fort beau discours dont voici les prin-
cipaux passages :
Après avoir déclaré qu'il n était pas l' homme
des discours, mais un homme daction, M. le
Gouverneur Général Pasquier rappela que,
dans ces terres lointaines qui sont encore. la
France, il a été accompli une œuvre superbe
qu'il n'est permis à personne d'ignorer.
Sur les 65 milliards du Commerce général
de la France, 26 milliards reviennent aux colo-
nies. En cinq ans, le tonnage d'exportation
vers nos colonies a été décuplé, et le commerce
de l'Indochine s'est accru de 35 en une
seule année.
Il faut rendre hommage au commun effort de
nos colonies dans le redressement économique
de la métropole. L'Indochine accuse dans son
bilan économique et les capitaux investis une
somme de plus de 6 milliards de francs, et de.
puis 1914, 1 milliard a été consacré aux grands
travaux. Pays de 20 millions d'habitants, notre
grande colonie d'Extrême-Orient a un mouve-
ment commercial de 8 milliards de francs, et
demain elle constituera le grand centre indus-
triel asiatique, ce sera le balcon de l'Asie sur
le Pacifique, le grand pays de transit, l'escale
des voies aériennes du Japon.
Facteur économique mondial, l'Indochine
possède une organisation scientifique remarqua-
Lie de sa production, et on peut concevoir une
large et claire vision de son avenir grâce à sa
puissance économique et morale servie par une
ir.ain-d'oeuvre habile et disciplinée.
Après la lecture du palmarès et la distribu-
tion des récompenses aux lauréats dont plu-
sieurs sont déjà pourvus d'emploi en Afrique
Occidentale, un film inédit sur Saigon et l' usi-
nage du riz fut présenté à l' auditoire. La pré-
paration de l'alcool de riz, les merveilles du
Jardin zoologique de Saigon attirèrent tout par-
ticulièrement notre attention. Une partie musi-
cale termina cette agréable réunion.
b. m.
Désinfection des navires Indochinois
Le Service de la Quarantaine ordonne à
tous les vapeurs entrant aux Philippines et
provenant d'Indochine avec des chargements
de riz ou d'autres produits alimentaires de
toucher d'abord Manille où 11 sera procédé
à une fumigation ou Cébu, avant de procé-
der aux opérations de déchargement.
-0000-
Les riz exportés d'Indochine
Les exportations de riz d'Indochine se sont
élevées en 1967 à 1'6,W.549 quintaux, dont 14
millions 633.003 par les ports de Cochinchine,
G.583.904 quintaux sont sortis à destination de
Hongkong et 2.365.4*76 quintaux pour la France
et - les colonies françaises.
A TACidéBlie
les inscriptions el Belles lelires
L'archéologie en Syrie
Les missions archéologiques de Syrie donnent
les plus beaux résultats.
Le R. P. Poidebard vient de terminer les
fouilles de Tell-Brack, dont le Castellum a été
dégagé avec ses quatre tours pentagonales et
ses quatre tours latérales rondes. En outre, avec
le concours de l' observation aérienne, on a re-
trouvé, entre le Khabour et le Sindjar, le long
de la frontière de Dioclétien et de Septime
Sévère, plusieurs camps nouveaux, et dans la
plaine du Sindjar plusieurs enceintes de villes.
D'autre part, M. l'abbé de Genouillac, qui
va reprendre pour le Louvre les fouilles déjà
si fécondes de Tello, a commenté les hymnes
sumériens en l'honneur des rois d'Isin, dont les
textes sont arrivés dans ce musée. Ces textes
nous permettent de pénétrer dans les idées et
les sentiments d'anciennes civilisations aux-
quelles l'Orient et POccident doivent beau-
coup.
DANS LA LEGION D'HONNEUJ
MINISTERE DE L'INTERIEUR
Sont promus Chevalier :
M. Hfidi Saïd Mokhtnr, avocat i\ Constnnline.
M. Adda Hanin Rou Djelal Hadjadda,. pro-
priétaire agriculteur^ conseiller municipal de
Mascara, ancien conseiller général.
MINISTERE DE LA MARINE
Est promu au grade do Commandeur (à titro
posthume) :
Le capitaine de r-orvette Guilbaud (René) dis-
paru à bord do l'hydravion Lalham dans les
régions polaires le 18 juin 1938.
Retour de la Guadeloupe
1.1
A son arrivée au Havre, M. le sénateur
Henry Bérenger a bien voulu faire part, à
notre correspondant particuliert de ses im-
pressons sur ta catastrophe du 13 septclllore
dernier, qui ravagea la Guadeloupe ;
Ce fut, dit M. Henry Bérenger, un véri-
table cataclysme, une épreuve telle que la
Guadeloupe n'en a jamais connue.
Le montant des dommages causés par le
cyclone, peut être évalué à un demi-milliard. 1
Il faudra au moins 40 millions pour la re-
construction des édifices publics, ioo mil-
lions pour les maisons particulières, les
pertes causées aux récoltes diverses sont de
50 millions, celles de l'industrie su-
crière sont de 50 millions pour les cultures
et de 150 millions pour les usines et dis-
tilleries. La réfection des routes, des télé-
puuues, usa qualb ci uns wuris coûtera au
moins 50 millions.
Vous voyez à qutl chiffre astronomique
l'on parvient.
Les chiffres du rapport de la Chambre de
Commerce et d'Agriculture de Pointe-à-
Pitre coïncident avec ceux que je viens de
citer.
Et, en ce qui concerne l'aide qui doit être
apportée par la Métropole à l'infortunée
colonie, je me rallierai à ce qu'a dit M.
Claudel, dont la venue sur le plus beau croi-
seur de notre flotte a été si sensible au cœur
des Guadeloupéens : à savoir que le Dépar-
tement, partie intégrante de la France, doit
être l'objet de toute la sollicitude du pays.
M. Claudel a d'ailleurs été parfait, ne
ménageant pas sa peine, en route dès l'aube
pour se rendre compte des besoins de la
malheureuse colonie.
Il a été, là-bas, un grand représentant de
la France et je tiens à lui rendre un so-
lennel hommage.
D'ailleurs, les Guadeloupéens ont appré-
cié le tact avec lequel le Gouvernement
français avait choisi comme interprète
l'homme qui représente la France aux Etats-
Unis. Car il ne faut pas oublier que la Gua-
deloupe est une parcelle de la France située
aux portes des deux Amériques.
Les Guadeloupéens ont été très touchés
par l'annonce d'un secours immédiat de
100 millions. Mais il y a mieux à faire,
poursuit M. Henry Bérenger, approuvé par
M. Grève, Député de la Pointe-à-Pitre, nous
estimons que le pays que nous représentons
au Parlement doit être considéré comme un
département dévasté et que la législation
générale des dommages de guerre doit lui
être appliquée, sous réserve naturellement,
de modalités spéciales dues à la situation
géographique de la Guadeloupe.
Ces dommages, à mon avis, pourront être
payés, partie en espèces, partie en obliga-
tions décennales et avances à long terme. Le
tout appliqué sous réserve d'un contrôle
rigoureujt et d'un remploi justifié.
En appliquant la législation élaborée pour
les dommages de guerre, on profiterait d'un
gain de temps appréciable.
Les sinistrés seraient avantagés par l'oo
troi d'obligations quinquennales et décen-
nales.
Il ne faut pas perdre de vue, en effet, que
la Guadeloupe est un pays de culture à long
terme café et cacao.
Les petites et moyennes propriétés sont
en grand nombre dans cette ile éminemment
démocratique.
Les petits propriétaires, qui constituent la
moitié de la population, ont eu leurs habi-
tations et leurs cultures détruites. Ils se-
raient puissamment aides par des avances de
l'Etat, puis par des prêts consentis par les
crédits agricoles, à long terme et à faibles
intérêts ; le moratoire permettant d'atendre
les récoltes futures.
Il faut avoir rI vu Il pour se rendre compte
des dégâts, l' « Ile Vert n est devenue
rousse, comme brûlée, la canne à sucre a
subi une perte de plus de 50 pour cent.
L'herbe a un peu repoussé, mais cette ver-
dure est superficielle et il faudra la dé-
truire, de même que les surgeons qui ont
poussé un peu partout.
Tout est donc à refaire, et dans le
malheur qui frappe cette colonie il faut pro-
fiter de l'occasion qui est donnée de tout
reconstruire d'une façon moderne, et de la
rééquiper.
Il faut, nous dit notre distingué collabo»
rateur et ami, escompter une prévision de
dépenses d'environ 500 millions.
Les Guadeloupéens nous ont donné man..
dat, à M. Grève et à moi, de faire voter par
le Parlement, des motions efficaces.
Cela nous lo ferons en accord également
avec M. Tellier, le Gouverneur de l'ile,
homme calme, d'un sang-froid remarquable
dont les magnifiques qualités de chef se sont
précisées au cours du désastre.
Je dois rendre hommage à ce gouverneur
qui, en fonctions à la Guadeloupe depuis
seulement dix-huit mois, a su conquérir l'es-
time et l'amitié de tous, maintenant le cal-
me après le cataclysme, assurant l'ordre à
Pointe-à-Pitre, ville de 2S.000 habitants, avec
seulement l'aide de quatre gendarmes.
Je dois citer également la belle conduit
de M. Lefebvie, Secrétaire général, digne
assesseur de M. Tellier.
Les vivres avaient été tout d'abord distri.
bues gratuitement. Maintenant, ils servent
à rétribuer le travail ou sont vendus nor-
malement. La vie reprend ; il reste à relever
les ruines et à repartir sur des bases nou-
velles.
Plus de trois mille vitlimes, si Von ajoute
aux douze cents morts de la première heure
ceux qui périrent des suites du cataclysme.
des dévastations inimaginables, une popu-
lation qui, sans se laisser abattre, s'est re-
mise courageusement ait travail qui, en l'ab-
sence de toute forme année les troupes
de la Guadeloupe étaient parties faire de la
police politique à la Guyane, est demeu-
rée admirablement calme, qui a réalisé tic-
vant le désastre l'union stlcrée de foutes les
opinions politiques : voilà les arguments de
raison et de cœur que fera valoir M. Henry
Bérenger. Sans doute y joindra-t-il ces pa-
roles de M. Paul Claudel, lors de son pas-
sage à Pointe-à-Pitre :
J'ai roprésenlô la l*rnn
peroura..le la représente Aujourd'hui auprès
du mnlheur. QuP. l'année du cyclone soit pour
la Guadeloupe l'an 1 de sa reconstruction.
M. Henry Bérenger envisage l'avenir arec
confiance. Et à côté des colonies étrangères
voisines, la France ne fera pas piètre figure.
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