Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-10-25
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 25 octobre 1928 25 octobre 1928
Description : 1928/10/25 (A29,N158). 1928/10/25 (A29,N158).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451327j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-NEUVIEME ANNEE. N° 158
LE NUMBRO : M OMTIBIW
JEU M SOIR, 25 OCTOHRE 1 m
JOMMLJjMTtMM
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MtlMfllMI-IUMr
PARIS O")
TtLtPM. 1 LOUYRII It-OT
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1 0
Les Annales Coloniales
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La controverse sur le Transsaharien
- ..a. 111
Notre éminent collaborateur, M. Roux-Freâ.
.-" inf:nl, a passé en revue, dans un précédent
article, quelques-unes des critiqua adressées au
projet de transsaharien, et répondu aux objec-
tions tirées des « difficultés techniques », de
« l'insécurité » et de « Vinutilité prétendue du
transsaharien au point de vue de la défense na-
tionale ».
Voici la suite de son argumentation.
D. LE TRANSSAHARIEN
N OrrRÏRAïT AUCUNE UTILITE
AU POINT DE VUE ECONOIIIQUE
a). - Le Sahara est stérile ;
rien à en tirer.
Ce n'est d'abord pas tout à fait exact. Les
oasis dans le Sud-Oranais (large production
de dattes) forment une ligne continue jusqu'à
plus de 700 kilomètres au sud de Colomb-Bé-
char. D'autre part, la brousse soudanaise peut
être exploitée (pâturages) à 500 kilomètres au
nord du Niger. Resteraient donc 800 kilomètres
seulement complètement improductifs.
Même à 400 kilomètres au nord de Tom-
bouctou. les mines de Taoudeni fournissent le
sel à tout le Soudan.
Un million d'habitants peuplent le désert.
dont partie au moins seraient tributaires du che-
min de fer. Enfin, sait-on quelles peuvent être
les ressource* minières dans ces immenses éten-
dues inexplorées ?
Mais en négligeant tout cela, le Sahara peut
être assimilé à l'Océan. Les paquebots vont
d une rive à l'autre de l'Atlantique sans esca-
les, et l'on n'a. des Ion, à se préoccuper que
du fret qu'ils ont à recueillir à chaque extré-
mité.
b). - L'A. O F. n'est pas exploitée ;
sa production est insuffisante pour moti-
ver la construction du transsaharien qui ne pour-
rait transporter que peu de voyageurs ou de
marchandises riches. si ce n'est de IUle.
On ajoute : ce* régions quasi sahariennes ne
sont pas susceptibles d'une culture rémunéra-
trice. En tout cas, les travaux à effectuer ae-
raient hors de proportion avec le résultat à ob-
tenir.
Réponse : Il est vrai que les régions souda-
naises et la boucle du Niger sont à peu près
complètement inexploitées ; mais cela tient pré-
cisément à la difficulté des communications qui
rend les produits inutilisables. >
Ce qu'il faut considher. c' est non pas la
production actuelle, mais les possibilités futures
et qui seront immédiates dès qu'une voie fenée
or, ces possibilités, on semble comme à
plaisir les dénier ou les réduire, affectant de ne
tenir aucun compte des renseignements fournis
par les personnalités les plus dignes de foi.
Tous les précédents sont là, cependant, pour
nous éclairer : les chemins de fer transcontinen-
taux des Etats-Unis et du Canada, le Tranlli-
bérien, le Transcaspien d'une analogie frap-
pante avec le Transsaharien projeté.
Au Simésal. le Thift-Kayes a donné à la
culture de l'arachide une intensité imprévue
(cette celonie. en 1927, a exporté 450.000
tonnes d'arachides).
O, la boucle du Niger, fécondée par le
leuve et ses affluents importants, est un terri-
toire de 600.000 kilomètres carrés, soit 60 mil-
liOllS d'hectares cultivables. Le régime du
Niger peut être assimilé à celui du Nil. Pour-
quoi ne pourrait-on pas obtenir au Soudan les
merveilles que les Anglais ont réalisées en
Egypte ) Ces travaux, prétend-on, seront très
coûteux ; qu'importe si le rendement est cer-
tain ?
- Enfin, même les terres non iniguables reçoi-
vent des pluies périodiques et sont loin d'être
fertiles. La brousse soudanaise est peuplée
d'une végétation dont la densité croit au fur et
à mesure que l'on s'éloigne du Sahara. Elle
constitue dans son ensemble d immenses et
excellents pâturages.
Les ressources pour alimenter le chemin de
fer sont donc très grandes :
1 ° Voyagears : Le nombre en sera considé-
rable. M. Fontaneilles l'évalue à 75.000.
Les indigènes ne dédaignent pas la voie fer-
rée. L'Algérie sera le noyau d'un essaimage
qui se répandra sur toute r Afrique centrale. Le
Maroc également. Les Arabes n' ont-ils pas
toujours eu une tendance à déborder à travers
le Sahara sur le Continent noir ? Les Maures
affluent déjà au Soudan.
Les colonies étrangères donneront un appoint
important. Ainsi que l' a démontré M. le séna-
teur Mahieu, les voyageurs bénéficieront ainsi
d'une économie non seulement de temps, mais
d'argent, sans compter qu'ensuite ils gagneront
l'Europe par des bateaux français, au plus
grand profit de notre marine marchande.
En ce qui concerne nos fonctionnaires, l'Etat
tiouvera dans la' rapidité du parcours l'avantage
sérieux de ne pas payer pendant de longs jours
des agents qui, en voyage, ne fournissent aucun
travail et encaissent des indemnités supplémen-
taires.
2° Marchandises.
Productions naturelles ou dues à la culture,
susceptibles de recevoir une notable extension :
Cheptel : Plusieurs millions de bovidés,
d'ovins et de capridés exportés presque totale-
ment dans les colonies anglaises. Cuirs, mil et
arachides (production indéfinie), riz, maïs, blé
dur (région de Tombouctou) ; tabac, indigo,
tomme, karité (arbre à beurre) ; kf*P°k> textiles
(chanvre, sisal), ricin, coton : irrigué (600.000
hectares pourront y être employés après l'achè-
vement des travaux sur le Haut-Niger), non
irrigué (les indigènes de temps immémorial pra-
tiquent cette culture qu'il suffit d'intensifier en
améliorant les procédés et en sélectionnant les
graines)
Produits miniers : A rechercher. Aucune
prospection sérieuse n'a encore été faite.
Le problème inquiétant, sans doute, est celui
de la main-JI œuvre. Mais, en premier lieu,
200.000 Mossis s'en vont chaque année travail.
ler dans les colonies anglaises. En y mettanl
le prix, on les retiendra aisément. Ensuite, ces
populations noires ont été décimées par les
luttes meurtrières, la chasse à l'homme pour
alimenter les marchés d'esclaves. Elles le sont
encore par la sous-alimentation qui les anémie,
les épidémies fréquentes, hélas 1 la mortalité
infantile effrayante.
Nous avons le devoir, outre la paix que nous
leur avons apportée, de prendre toutes les me-
sures efficaces pour venir à leur secours, leur
inculquer les principes de notre civilisation, se-
couer leur apathie naturelle, leur donner enfin
tous les soins médicaux nécessaires.
Alors s'effectuera chez elle une repopulation
rapide, en rapport avec leur prolificité qui est
arande.
E. - LES FRAIS DE TRANSPORT
SERAIENT EXCESSIFS SUR LE
TRANSSAHARIEN qui ne soutiendrait pas
la concurrence avec les transports par les voies
ferrées coloniales aboutissant aux ports de
l'Océan. Le Transsaharien ferait double em-
ploi avec ces voies ferrées.
Réponse : D'abord, beaucoup de produits
supporteront des frais de transport même élevés.
Exemples :
Du Sud au Nord :
La oirmJe friée ou en conserves ; les
cuirs, le coton, 1 huile, la laine, l'alcool indus-
triel (à tirer du mil), lés fibres du dâ et du sisal,
le kapok , le fabac, la gomme, l'indigo, sans
compter les matières précieuses (ivoire et or).
Du Nord au Sud :
Les vins, les fruits, les dattes, le sucre, le sel
(extrait actuellement des mines de Taoudeni
qui se vend très cher dans toute "A.O.F.).
Les produits manufacturés de tous genres.
L'on a le plus l'and intérêt à orienter le plus
possible vers l'Afrique du Nord, c' est-à-dire
vers la France, les productions de l'A. O. F.
exportées trop souvent à l'étranger par les ports
de l'Océan. L'importation française en formera
de cette façon, la contrepartie naturelle, au
lieu de l'importation étrangère.
Il est certain que toutes les fois qu'il y aura
bénéfice à diriger les produits sur les ports de
l'Atlantique, ils y seront conduits directement,
à moins que (ce qui sera fréquent) l'on préfère
emploYeT, au lieu d'une voie tourmentée, aux
tarifs élevés, d'un rendement insuffisant. me-
nant à des rives maritimes d'un accès difficile,
à cause des barres, une voie plus longue, mais
plus rapide et plus commode.
Mais ce dont il faut bien se pénétrer, o'ea
que la zone à desservir par le Transsaharien
est la boucle du grand fleuve et aussi la « Co-
lonie du Niger » (de Niamey au lac Tchad) et
prolongements.
Or. Bourem (sommet de la boucle) est à
quelques kilomètres PIà. à égale distance de
Dakar et d'Oran (2.600 kilomètres), et pour se
rendre en France de Bourem par Dakar : 21
jours (avec la correspondance absolue des cour-
riers hebdomadaires ou bi-mensuel.) sont néces-
saires, pendant la crue du Niger (soit pendant
deux mois) ; 50 jours au minimum en temps
normal. 3 jours suffiront par le Transsaharien
de Bourem à Oran. 5 jours de Bourem en
France avec services quotidieN.
En réalité, le Transsaharien sera à Oua.
gadougou. capitale de la Haute-Volta le
terminus de tous les chemins de fer convergents
venant des diverses colonies. Il ne concurren-
cera pas ces chemins de fer. ils le compléte-
ront, drainant vers lui toutes les mucbandis
lui ne seront pas forcément acheminées vers
l'Océan.
F. L'A. O. F. ELLE MEME
NE VEUT PAS LE TRANSSAHARIEN
C' est là une opinion très risquée. Si que l-
lues individualités sans mandat expriment 1 avis
lue la plupart des immenses territoires compo-
tant l' A.O.F. doivent demeurer sans relations
fréquentes et faciles avec la mère patrie, dans
in isolement presque absolu, elles font ainsi
preuve d'un esprit dAestable, mais le nombre
sn est restreint sûrement, et les personnalités
les plus autorisées insistent, au contraire, pour
me le - rapprochement avec la métropole soit
rendu chaque jour plus étroit, reconnaissant que
1 a réunion du réseau fenoviaire de l'Afrique du
Nord à celui de l'Afrique Occidentale, aidera
puissamment au développement économique de
ette dernière, en lui permettant de participer
l'un façon bien plus active à la vie non seule-
ment de nos grandes colonies nord-africaines,
nais à celles de la France continentale elle-
même.
lteH.v-Fielscinen^. *
Député woran
Vice-Président de la Commission de
l'Algérie, des Colonies et des Pro-
tectorats.
Erreur n'est pas compte
mais coûte cher
M. Fourier qui en 1914 était fonctionnaire
au Gabon, eut un fils et fit dresser l'acte
d'état civil par les autorités françaises. Or,
les énonciations du livret de famille furent
mal transcrites et l'acte de naissance de l'en-
fant, contenant plusieurs erreurs matérielles
et inutilisables, la Ligue des Droits de
l'Homme demanda au ministre de la Justice
de saisir le Parquet qualifié pour poursuivre
la rectification de l'acte. Le ministre répon-
dit que le Parquet n'agit d'office que lorsque
le requérant est indigent. M. Fourier se voit
donc nettement contraint d'intenter à ses
frais une procédure lente et coûteuse pour
faire rectifier une erreur dont l'administra-
tion est seule responsable.
La Ligne des Droits de l'Homme a pro.
testé contre l'attitude du ministère. L'erreur
ne provenant pas du fait de M. Fourier, ce
n'est pas à lui que doit incomber le soin de
la réparer.
Les relations coloniales
Franco - bahennes
.1.
Les deux problèmes dans les"
quels se résume toute la question
des relations coloniales franco-ita-
liennes sont les suivants : renouvellement
des conventions tunisiennes, compensations
au delà des frontières de la Lybie. C'est en
ces termes qu'ils sont posés par les journaux
italiens qui reprochent aux journaux jran-
fais de faire croire qu'il y a entre la France
et VItalie un conflit politique alors qu'il n' y
a « quun rapport de doit et d'avoir, de
crédit et de débit » et « d'exagérer, d'altérer
la nature, le caractère. la portée des ques-
tions pendantes en les faisant apparaître
comme des éléments possibles de compli-
cations futures, alors qu'elles ne représen-
tent que des titres pour la liquidation Renga-
gements, non seulement passés, mais depuis
longtemps arrivés à échéance. »
Sur le premier point, que réclame l'Ita-
lie f Le retour aux conventions de 1896, dé-
noncées par la France en 1918; ou plutôt
au lieu du renouvellement des conventions
de trimestre en trimestre, un renouvellement
pour une période suffisamment longue,
« proportionnée aux intérêts matériels et mo-
raux fui sont en leu. 8 t ormule vague appa-
remment. Mais la question ainsi posée re-
vient à celle-ci ; les raisons qui ont déter-
miné la France en 1918 à ne renouveler les
conventions de 1896 que de trois mois en
trois mois ont-elles disparu, ou se sont-elles
affaibliesî Ont-elles, au contraire, reçu des
événements une nouvelle force î Vérité avant-
hier : vérité devenue caduque, ou moins évi-
dente ?
Sur le second point, on nous fait remar-
quer : d'abord que les compensations sont
dues, d'après les termes de l'article 13 du
Pacte de Londres; ensuite que l'Angleterre
a appliqué cet article en accordant à l'Italie
go. 000 kilomètres carrés de territoire au
delà du Djouba, aux frontières de la Lybie
et de l'Egypte ; enfin que la compensation
cédée par la France et qui consiste dans la
rectification de frontière dans la région de
Ghadamès en 1919 est tout à fait insuffi-
sante, l'accord de 1919 reconnaissant lui-
mime formellement que les obligations du
Pacte de Londres restent entières. Parlons
sans ambages : il s'agit de rattacher au ter-
ritoire lybien une large sone du Sahara
français qui irait jusqu'au Tc},ad.- Allons,
c'est pour rien, que diable ! s'écrient les
journaux tl' Italie, et ils sont dans leur rôle.
C'est four rien, faudrait tout de même
voir, répliquent les journaux français, et ils
sont dans le leur.
Exécutez-vous en deux temps et trois
mouvements, commandent les uns, et on est
bien forcé d'avouer qu'ils vont un peu vite
en besogne. Ah 1 laissez nous respirer !
Prenez du moins notre proposition au sé-
rieux, insinuent les autres, et si la France
ne peut vraiment pas accepter cette propo-
sition, qu'elle nous présente une contre-
proposition digne d'être examinée, étudiée
en commun.
J'aime mieux ce dernier langage que
Vautre. Il est plus décent entre deux grandes
nations, et j'approuve ceux qui écrivent
qu'elles doivent aborder ces problèmes
a avec sérénité et franchise. » Franchise et
sérénité, c'est une formule qui nous va ,
elle s'oppose à toute équivoque dangereuse
et à toute diatribe regrettable. Nous la fai-
sons nôtre, très volontiers. S'il en est ainsi
de l'autre côté, nul doute que les relations
coloniales franco-italiennes ne finissent par
s'établir en toute cordialité.
Marie Iteauffem.
Sénateur de l'Hérault, ancien tninhln
Vice-prénident de la Commission
MénatoriaU fit. CoImmi
CONSElt S GÉNÉRAUX
«» ̃
On été élus ou réélus présidents des
Conseils Généraux :
MM. Doumer, président du Sénat (Aisne);
Léon Perrier, ministre des Colonies (Isère);
Lucien Hubert, sénateur (Ardennes); Mau-
rice Viollette, député (Eure-et-Loir); Cos-
nier, sénateur (Indre); De Monzie, sénateur
(Lot); Lebrun (Meurthe-et-Moselle) ; Clé-
mentel, sénateur (Puy-de-Dôme).
Les élections cantonales
MARTINIQUE
Les résultats des élections cantonales sont les
suivants :
Canton de Fort-de-France. Ont été élus :
Sévère, Saint-Félix, Matillon, Moyse, Piene-
Emile, Petit, du bloc républicain (parti Sévète.
Delmont), par 1.518 voix contre 940 à la liste
Lagrosillière (S.F.I.O.) et 15 à la liste com-
muniste.
Canton de Saint-Esprit. - Ont été élus :
Saint-Prix, Capoul, Mallon, Amant, Calonne,
par 1. 189 Vo11 contre 383 à la liste Boclé.
- Canton de Diamant. - Ont été élus :
'MM. fiabriel Hayot, 655 voix, et ^lartin
Désert, 603, appartenant au bloc républicain.
MM. Jean Enal et Saint-Prix, candidats
du parti S. F. 1.0., ont obtenu respectivement
432 et 404 suffrage.
L* vicaire apostoille di Soidan
1 t.
Mgr Molin, des lVres lV>ancs d'Afrique,
not-nmb évéque de Garba et vicaire apos-
tolique do Bamako (Soudan français), a
reçu, en la basilique de Fourvière, la consé-
cration épisropale donnée par le cardinal
Maurin, archevêque do Lyon, assisté (le
NN. SS. flnaz. ancien évôquc du Laos, et
Bourchauny, évéquo auxiliaire de Lyon. Le
nouvel évoque est né en 1885, à Saint-Mar-
tin-Esnault.
Le fleuve d'or
des oliveraies tunisiennes
As Cngrès btcnatiml de lois
Si le sage Badardine, que nous a présenté
Georges Duhamel dans les contes de son
Prince Jaffar, revenait au pays de S fax ou
des Matmata, sans doute serait-il obligé
d'avouer que le progrès n'a pas nui à la qua-
lité des huiles de Tunisie. On connaît la mo-
rale -- du conte : l'huile de Béchir ech - Chaâri
- --- --- - - - --
ne trouvait pas d'achetcur" car elle avait
mauvais goût ; et elle avait mauvais goût
parce que le fils de Béchir avait passé son
certificat d'études et qu'une plume « sergent-
major M égarée dans le réservoir avait suffi
à contaminer toute l'huile de la récolte. Non,
le sage Badardine, expert à déguster les hui-
les, témoignerait de la qualité parfaite 'et du
<( bouquet » de l'huile tunisienne.
Si l huile tunisienne vient en effet en tête
de la production des huiles méditerranéen-
nes, c'est précisément aux méthodes indus-
trielles de sa fabrication qu'elle le doit. Le
vieux pressoir familial où une grappe d'hom-
mes s'accrochait au lourd tronc de dattier qui
Vactionnait, a fait place à l'huilerie mo-
derne. Ce n'est pas un des moindres étonne-
ments du voyageur, dans le sud, autour de
Sfax dont les oliveraies ont transformé le
Pays, autour de Zarsis et dans les petits vil-
lages des Akara, d'apercevoir à côté de vieil-
les huileries souterraines abandonnées, de
grandes usines avec un matériel des plus
Perfectionnés, pressoirs hydrauliques et mo-
teurs électriques. L'huilerie moderne permet
de traiter les fruits dans leur pleine Irai-
cheurt sitôt après la cueillette, ce qui sup-
prime le mauvais goût de Vhuile qui prove-
nait de la trop longue attente des fruits ré-
coltés, pressés après des mois d'ensilage ou
de séchage. Sait-on que le degré d'acidité des
huiles tunisiennes est inférieur à 1 ? La
Tunisie est au premier rang des pays produc-
teurs à cause ae l'excellence de son matériel
qui donne leur qualité à ses huiles. Et par-
tout le matériel moderne a rem placé l'an-
cien
On a souvent dit que la colonisation fran-
çaise en Tunisie succédait à la civilisation
romaine et que celle-ci avait donné l'exemple
à celle-là. Ce sont en effet les traces des pres-
soirs à huile et les rejetons d'oliviers millé-
naires qui ont suggéré les premiers l'idée de
complanter d'oliviers le Sahel de Sousse et
de Sfax. Mais l'hisilerit romaine, comme
l'huilerie arabe, était surtout une huilerie fa-
miliale OM était traitée à petites journées la
récolte de l'olivette. Souvent le mois d'août
n'avait pas encore vu la fin du pressage.
Rien de tel dans notre Tunisie moderne qui,
par tant de côtés, a su avec une force ex-
traordinaire d'assimilation, s'adapter aux
méthodes les plus « américaines ». La remar-
que a souvent été faite pour son matériel
agricole dont la puissance et la proportion
relative peuvent supporter la comparaison
avec certains pays a1 Amérique. Le matériel
oléicole tunisien offre un nouvel exemple de
cette - industrialisation.
Mais la médaille a son revers - ft ceci
nous Parait la cause et non la conséquence
de l'accroissement des exportations de l'huile
d'olive tunisienne. La population indigène
délaisse Vhuile de son pays pour acheter des
produits de qualité inférieure (venant princi.
palement d'Algérie à cause de la moindre
élévation des droits de douane) et surtout
l'huile de graines, bien moins chère. Non
point croyons-nous, que les ¡disponibilités
laissées à la consommation intérieure soient
trop faibles, mais bien au contraire parce
que la qualité de l'huile tunisienne en fait
un article de choix que ne peut consommer
l'artisan. Son prix est en effet très élevé.
Une observation faite par M. Marcille, direc-
teur du Laboratoire de Chimie de la Régence
confirme pleinement cette hypothèse: les
importations d'huile inférieure et d'huile de
graines ont considérablement diminué depuis
que le prix de l'huile tunisienne, qui avait
atteint son maximum en 1026, a subi une
baisse : l'importation d'huile de graies. de
plus de 350.000 kilos par mois en 1927, a été
ramenée au début de 1928 à 200.000 kilos.
L'indigène consommera son huile lors-
qu'elle vaudra moins cher, ce qui sans doute
ne se réalisera pas. En attendant, il sait sa-
gement se contenter de. Vhuile inférieure.
L'huile de graines a en effet les mêmes qua-
lités nutritives et digestives que l'huile
d'olive. Seul lui manque ce « bouquet », cet
arôme qui, espérons-le, fera un jour distin-
guer l'huile de Sfax comme l'on distingue
d'un gros vin de plaine un crû de Bourgogne
ou de Bordeaux.
L'huile est donc une richesse d'avenir pour
la Tunisie. Le résultat est plus lent à venir
que pour les récoltes céréalifères, mais mal-
gré une mauvaise moyenne qui dure depuis
1920 (la dernière récolte n'a guère donné que
305.000 quintaux), due à la sécheresse persis-
tante plutôt qu'au défaut de main-d'œu'lJre,
l'avenir s'annonce brillant. Sur 33 millions
de pieds d'oliviers de l'Afrique du Nord, la
Tunisie en possède la moitié et de cette moi-
tié, à peine trois cinquièmes sont' en pleine
production. Les plantations auxquelles les
indigènes collaborent en masse (les oliviers
ont donné l'aisance à une partie de la popu-
lation du Sud-Est tunisien) se font à la ca-
dence de 400.000 Pieds par an. Plantation in-
tensive, matériel industriel de choix, voila
de quoi faire bien augurer de l'avenir de
l'huile tunisinme. Le 'Icuve doré de son
huile donnera à la Tunisie une richesse sans
cesse grtlndissllnte, dont il faut silvoir gré à
la continuité de l'effort français, d'autant
plus méritoire et noble qu'il travaillait pout
l'avenir.
P'iirco».
Les droits de douane de l'A. 0. F.
Dam, sa séance du lor septembre 1928, la
Commission permanente du Conseil de Gouver-
nement de l'Afrique Occidentale française a
pris une délibération tendant à incorporer, à
partir du Ier janvier 1929, aux droits de douane
d entrée et aux droits de sortie perçus en A.O.
F., les coefficients de majoration appliqués à ces
droits pendant le second semestre de l'année 1928
Conformément aux dispositions de la loi du
13 avril 1928, il doit être statué dans les trois
mois sur cette délibération, par décret rendu
sur la proposition du ministre des Colonies,
aorès avis conforme du ministre du Commerce,
du ministre de J' Agriculture et du ministre des
Finances.
L'Aviation Coloniale -
Au Rio de Oro
Les captifs des Maures
Lee avialew's Heine et Serre qui avaient
été conduits jusqu'à Dixy, en face de Villa
Cisneros sont arrivés hier dans ce poste et
ont été remis aux autorités espagnoles.
Les deux aviateurs seraient en bonne
santé.
En Méditerranée
Un avion monoplace est tombé en mer
en vue d'Hyères. Le lieutenant de vaisseau
Marty qui le montait s'est noyé.
Paris-Madagascar
Le lieutenant aviateur Marie, pilote, le
lieutenant Boulmer, navigateur, et l'adju-
dant mécanicien Demeaux, chargés d'étu-
dier avec l'avion 450 CV, Général-Laper-
rine, les possibilités de liaison aérienne
entre la France et Madagascar ont dû partir
ce matin.
Leur départ doit avoir lieu ce matin.
Ce voyage fait suite à celui que le com-
mandant Dagneaux a effectué l'année der-
nière sur avion et à celui qui fut accom-
pli en hydravion par le lieutenant de vais-
seau Marc Bernard et l'officier Bougault,
d'octobre 1926 à janvier 1927.
Le programme de la nouvelle mission
comprend les douze étapes suivantes :
Paris-Oran ; Oran-Taourirt (Reggan) ; Gao
(Niger) ; Gao-Zinder ; Zinder-Fort-Archam-
bault - (Tchad) ; Fort-Archambault-Coqui-
lhatville (Congo) ; Coquilhatville-Lulua-
bourg (Luebo) ; Luluabourg-Elisabethville
Katanga) 1 Elisabethville-Tète (Zambèze) ;
Tête-Quilimane ; Quilimane-Mozambique ;
Mozambique-Tananarive.
Le voyage durera de 11 à 15 jours.
A la liaison France-Madagascar, dont ce
voyage est le but, vient se rattacher celle
de Bruxelles-Congo et c'est pourquoi l'équi-
page français, au lieu de trouver le Congo
à Lissala, obliquera vers l'ouest, vers Co-
quithatville.
Inspection générale de l'aéronautique
M. Fortant, directeur général de l'aéro-
nautique et des transports aériens, repren-
dra ses fonctions d'inspecteur général de
l'aéronautique. Il sera chargé, en cette
qualité, de l'inspection générale des ser-
vices de l'aéronautique.
-
La Sériciculture en Indochine
1
LE CONCOURS DE TANCHAU
C'est le quatrième concours organisé poui
la province de Tanchâu. 11 s'est tenu à la
maison commune de Long-Phu. Les salles
avaient été décorées fort élégamment par
des panneaux brodés, des tissus de soie, des
drapeaux et des plantes ornementales.
11 y eut affluence d'exposants et de visi-
teurs tout autant que les années précéden-
tes. C'est avec un très vif intérêt que ma-
gnaniers, filateurs, tisseurs, examinèrent les
produits exposés notamment une démonstra-
tion d'examen de pontes au microscope qui
fut faite durant le concours par le personnel
de la Station de Tanchâu, a retenu particu-
lièrement l'attention des assistants.
D'après les graphiques exposés par la Sta-
tion séricicole de Tanchâu, le développement
de la sériciculture s'établit ainsi, dans la
province :
a) Cocons de reproduction produits par la
Station :
Année 1923 503 kilos
- tf)2ô 1.560 -
- 1927 1.650 - -
b) Pontes sélectionnées distribuées par la
Station :
Année 1923 373.000 pontes
H)26. 1.098.000 -
1927 1.115.000 -
La production des cocons à Tanchâu (qui
fournit la presque totalité des cocons du
pays) a amené l'un de ses plus gros ache-
teurs, la Compagnie des « Soies du Cam-
bodge et Cochinchine », à installer sur place
deux étouffoirs jumeaux d'une capacité in-
dividuelle et journalière de séchage de 6 à
Roo kilos de cocons, afin d'assurer la meil-
leure conservation de ses stocks.
En professionnels avisés, les visiteurs ont
suivi les opérations du Jury qui avait à exa-
miner 114 lots (contre 85 en 1927) se répar-
tissant comme suit :
76 de cocons. (66 en 1927)
23 de soie grège. (io en 1927)
13 de tissés ( 6 en 1927)
et 2 métiers à tisser. ( 2 en 1027^
Il a été nettement déclaré que la qualité
des cocons s'était de beaucoup améliorée.
Le tableau ci-dessous en donne une idée
très réelle :
1927 1928
Titre maximum 0.100 0.105
Titre minimum. 0.071 0.080
Titre moyen 0.°73 0.088
Rich. soy. maxima 0.123 0.125
minima .0.°980.100
- moyenne 0.107 o. 111
Les soies grèges ont été sensiblement plus
fines et plus régulières et les tissus plus soi.
gnés et d'un décreusage mieux réussi.
A titre de vulgarisation, une série d'échan-
tillons de cocons de provenance diverse, des
soies grèges de différents titres, des tableaux
représentatifs - des principales maladies du
ver-a-soie et des schémas sur son évolution
méthodique ont été présentés par les soins
des Services agricoles.
La conférence de M. ninh Manh Triet,
sur le développement de l'industrie séricicole,
remporta le plus grand succès auprès de l'as-
sistance composée en majeure partie de tech-
niciens. Et pour finir, la distribution des ré-
compenses couronna les efforts des plus mé-
ritants, marquant d'une pierre blanche cette,
heureuse étape du constant progrès de la sé-
riciculture Yn Indochine.
Vir«ip*r>ir«rcelf0 Bc/flmi.
A L'ACADÉMIE DES SCIENCES
-
Géographie
An cours (Tune récente séance de l'Aca.
démie des Sciences, M. Perrier a prononcé
un mémoire de M. Lepage sur la détermi-
nation longitudinale de ossi Ré et un
memoire de M. Laborde sur la nouvelle pro-
jection du Service Géographique de Mada-
gascar.
Les droits de douane
de la Guadeloupe
»♦«
Dans sa séance du 18 juin 1928, le Conseil
Général de la Guadeloupe a pris une délibéra.
tion demandant l'exemption suivante au tarif
général des Douanes.
Article unique
CHAPITRE XVIII. Produits chimique**
0367. Quinine et ses sels. 100 kp. Exempt.,
CHAPITRE XXI. Compositions diverses.
316. Médicaments composés non dénonmom
figurant dans une pharmacopée officielle ou n'y
figurant pas, mais portant apparents et en langue
française, tant sur le récipient même du produit
que - sur son conditionnement extérieur, le noai
usuel et la dose de substances actives (à l'exclu-
sion des dénominations et formules chimiquea)
ainsi que le nom et l'adresse du fabricant. N..
salvarsan et similaires du néosalvarsan. Valew.
Exempt.
Quinine présentée sous conditionnement mé-
dicamenteux. Valeur. Exempt.
Conformément aux dispositions de la loi de
13 avril 1928, il doit être statué dans les tJoi8
mois sur cette délibération par décret rendu sur
proposition du ministre des Colonies, après arii
conforme du ministre du Commerce, du mi-
nistre de l'Agriculture et du ministre des Fi-
nances.
-et.
La chance d'Haïti
.,.
Le délégué de la Chambre de COlllrnerc
française d'Haïti fait savoir que l'Ile a é.
très peu touchée pur les ouruguns qui vien-
nent de dévaster les Antilles.
Vers le 20 aoilt, quelques dégâts furent
signalés à l'intérieur, qu'on évalue à 200-OM
dollars et pour la répurutioii desquels le
Gouvernement a voté des crédits suftlsants.
Les villes de la côte n'ont subi aucun
dommage et, comme ces villes abritent les
plus importants centres d'affaires, on n'a
aucune perte à déplorer du point de vue
commercial.
Quant au cyclone de lu Cuudeloupe quà
sévit le mois dernier, il a épargné totale-
ment la république haïtienne.
M. Pasquier chez M. Briand
r r
M. Briand a reçu au quai d'Orsay M.
Pasquier, gouverneur général de l'lncJo..
chine, qui doit rejoindre son poste prochai-
nement.
linnge ai Maréchal Lyaatey
Le maréchal Lyautey se rendra à Londres
dans les premiers jours du mois de décembra
pour recevoir la médaille d'or de la Soci.
royale anglaise de géographie.
La grève des inscrits maritimes
à Marseille
Tentatives de conciliation
M. André Tardieu a reçu, dans la journée
d hier, les délégués des armateurs, puis te.
représentants des inscrits maritimes, avec les-
quels il a longuement étudié les causes du conflit
de Marseille et envisagé les moyens propres 1
li faire cesser.
Ces entrevues ont évolué de telle sorte qu'A
semble possible de prévoir une solution favo-
rable dans un très prochain délai.
M. Tardieu, au cours de son entretien avec
les délégués des armateurs, a. en effet, suggéi#
une formule d'accord susceptible de concilief
les intérêts de l'armement et ceux des inscrits.
Ce texte a été communiqué télégraphique.
ment à Marseille.
Au cours d'une réunion extraordinaire tenue
à la Bourse du Travail de cette ville, les iJD-
crits, après en avoir pris connaissance, ont voté
l'ordre du jour suivant :
« Les inscrits maritimes et les agents du
Service général à bord approuvent pleinement
les propositions faites par les délégués. en vue
d'amener la cessation du conflit ;
Prennent acte des promesses du ministre des
Travaux publics, devant intervenir auprès da
Comité central des Armateurs de France, -
vue d'obtenir la reprise des discussions sur
l'augmentation des salaires.
Se déclarent prêts à réintégrer leurs navires
aussitôt qu'une adhésion, soit du Comité cen-
tral, soit du Syndicat marseillais de la marine
marchande, aura été donnée aux propositions dia
ministre des Travaux publics. »
Par contre, si M. Paul-Cyprien Fabre, pré-
sident du Syndicat marseillais de la marine mar-
chande, a reçu les propositions des ministres,
des réserves ont été faites sur certains tennea
de ce document. L' accord n'a pu se faire, et
M. Paul-Cyprien Fabre a décidé de partir hier
soir pour Paris.
Ce ne serait donc qu' au jourd' hui, et au Mi-
nistère des Travaux publics. qu'une solution
pourrait intervenir.
D'autre part, le secrétaire général du Syndi-
cat des Inscrits, M. Ferri Pisani, est arrivé à
Marseille. Il a fait connaître les détails de soa
entrevue avec M. Tardieu, ainsi que les dé-
marches et entrevues qui vont avoir lieu.
-- Nous attendons avec confiance la réponse
du ministre, dit-il. Si, comme on peut l'espé-
rer, l'armement veut bien reprendre la discus-
sion sur d' autres bases, ainsi que nous le récla-
mons, la grève sera pratiquement terminée et
les navires pourront partir avec leurs équipage*
respect ifs.
Les départs
Les passagers qui étaient en panne continuent
à être évacués par les navires dont les départs
peuvent être assurés, soit avec le concours des
marins de l'F«tat. soit avec celui des officiers
et de marins indigènes ou non grévistes. C'est
ainsi qu'hier ont pu partir, à 11 heures, le
LE NUMBRO : M OMTIBIW
JEU M SOIR, 25 OCTOHRE 1 m
JOMMLJjMTtMM
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MtlMfllMI-IUMr
PARIS O")
TtLtPM. 1 LOUYRII It-OT
- RICHKkJKU il-M
1 0
Les Annales Coloniales
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La controverse sur le Transsaharien
- ..a. 111
Notre éminent collaborateur, M. Roux-Freâ.
.-" inf:nl, a passé en revue, dans un précédent
article, quelques-unes des critiqua adressées au
projet de transsaharien, et répondu aux objec-
tions tirées des « difficultés techniques », de
« l'insécurité » et de « Vinutilité prétendue du
transsaharien au point de vue de la défense na-
tionale ».
Voici la suite de son argumentation.
D. LE TRANSSAHARIEN
N OrrRÏRAïT AUCUNE UTILITE
AU POINT DE VUE ECONOIIIQUE
a). - Le Sahara est stérile ;
rien à en tirer.
Ce n'est d'abord pas tout à fait exact. Les
oasis dans le Sud-Oranais (large production
de dattes) forment une ligne continue jusqu'à
plus de 700 kilomètres au sud de Colomb-Bé-
char. D'autre part, la brousse soudanaise peut
être exploitée (pâturages) à 500 kilomètres au
nord du Niger. Resteraient donc 800 kilomètres
seulement complètement improductifs.
Même à 400 kilomètres au nord de Tom-
bouctou. les mines de Taoudeni fournissent le
sel à tout le Soudan.
Un million d'habitants peuplent le désert.
dont partie au moins seraient tributaires du che-
min de fer. Enfin, sait-on quelles peuvent être
les ressource* minières dans ces immenses éten-
dues inexplorées ?
Mais en négligeant tout cela, le Sahara peut
être assimilé à l'Océan. Les paquebots vont
d une rive à l'autre de l'Atlantique sans esca-
les, et l'on n'a. des Ion, à se préoccuper que
du fret qu'ils ont à recueillir à chaque extré-
mité.
b). - L'A. O F. n'est pas exploitée ;
sa production est insuffisante pour moti-
ver la construction du transsaharien qui ne pour-
rait transporter que peu de voyageurs ou de
marchandises riches. si ce n'est de IUle.
On ajoute : ce* régions quasi sahariennes ne
sont pas susceptibles d'une culture rémunéra-
trice. En tout cas, les travaux à effectuer ae-
raient hors de proportion avec le résultat à ob-
tenir.
Réponse : Il est vrai que les régions souda-
naises et la boucle du Niger sont à peu près
complètement inexploitées ; mais cela tient pré-
cisément à la difficulté des communications qui
rend les produits inutilisables. >
Ce qu'il faut considher. c' est non pas la
production actuelle, mais les possibilités futures
et qui seront immédiates dès qu'une voie fenée
or, ces possibilités, on semble comme à
plaisir les dénier ou les réduire, affectant de ne
tenir aucun compte des renseignements fournis
par les personnalités les plus dignes de foi.
Tous les précédents sont là, cependant, pour
nous éclairer : les chemins de fer transcontinen-
taux des Etats-Unis et du Canada, le Tranlli-
bérien, le Transcaspien d'une analogie frap-
pante avec le Transsaharien projeté.
Au Simésal. le Thift-Kayes a donné à la
culture de l'arachide une intensité imprévue
(cette celonie. en 1927, a exporté 450.000
tonnes d'arachides).
O, la boucle du Niger, fécondée par le
leuve et ses affluents importants, est un terri-
toire de 600.000 kilomètres carrés, soit 60 mil-
liOllS d'hectares cultivables. Le régime du
Niger peut être assimilé à celui du Nil. Pour-
quoi ne pourrait-on pas obtenir au Soudan les
merveilles que les Anglais ont réalisées en
Egypte ) Ces travaux, prétend-on, seront très
coûteux ; qu'importe si le rendement est cer-
tain ?
- Enfin, même les terres non iniguables reçoi-
vent des pluies périodiques et sont loin d'être
fertiles. La brousse soudanaise est peuplée
d'une végétation dont la densité croit au fur et
à mesure que l'on s'éloigne du Sahara. Elle
constitue dans son ensemble d immenses et
excellents pâturages.
Les ressources pour alimenter le chemin de
fer sont donc très grandes :
1 ° Voyagears : Le nombre en sera considé-
rable. M. Fontaneilles l'évalue à 75.000.
Les indigènes ne dédaignent pas la voie fer-
rée. L'Algérie sera le noyau d'un essaimage
qui se répandra sur toute r Afrique centrale. Le
Maroc également. Les Arabes n' ont-ils pas
toujours eu une tendance à déborder à travers
le Sahara sur le Continent noir ? Les Maures
affluent déjà au Soudan.
Les colonies étrangères donneront un appoint
important. Ainsi que l' a démontré M. le séna-
teur Mahieu, les voyageurs bénéficieront ainsi
d'une économie non seulement de temps, mais
d'argent, sans compter qu'ensuite ils gagneront
l'Europe par des bateaux français, au plus
grand profit de notre marine marchande.
En ce qui concerne nos fonctionnaires, l'Etat
tiouvera dans la' rapidité du parcours l'avantage
sérieux de ne pas payer pendant de longs jours
des agents qui, en voyage, ne fournissent aucun
travail et encaissent des indemnités supplémen-
taires.
2° Marchandises.
Productions naturelles ou dues à la culture,
susceptibles de recevoir une notable extension :
Cheptel : Plusieurs millions de bovidés,
d'ovins et de capridés exportés presque totale-
ment dans les colonies anglaises. Cuirs, mil et
arachides (production indéfinie), riz, maïs, blé
dur (région de Tombouctou) ; tabac, indigo,
tomme, karité (arbre à beurre) ; kf*P°k> textiles
(chanvre, sisal), ricin, coton : irrigué (600.000
hectares pourront y être employés après l'achè-
vement des travaux sur le Haut-Niger), non
irrigué (les indigènes de temps immémorial pra-
tiquent cette culture qu'il suffit d'intensifier en
améliorant les procédés et en sélectionnant les
graines)
Produits miniers : A rechercher. Aucune
prospection sérieuse n'a encore été faite.
Le problème inquiétant, sans doute, est celui
de la main-JI œuvre. Mais, en premier lieu,
200.000 Mossis s'en vont chaque année travail.
ler dans les colonies anglaises. En y mettanl
le prix, on les retiendra aisément. Ensuite, ces
populations noires ont été décimées par les
luttes meurtrières, la chasse à l'homme pour
alimenter les marchés d'esclaves. Elles le sont
encore par la sous-alimentation qui les anémie,
les épidémies fréquentes, hélas 1 la mortalité
infantile effrayante.
Nous avons le devoir, outre la paix que nous
leur avons apportée, de prendre toutes les me-
sures efficaces pour venir à leur secours, leur
inculquer les principes de notre civilisation, se-
couer leur apathie naturelle, leur donner enfin
tous les soins médicaux nécessaires.
Alors s'effectuera chez elle une repopulation
rapide, en rapport avec leur prolificité qui est
arande.
E. - LES FRAIS DE TRANSPORT
SERAIENT EXCESSIFS SUR LE
TRANSSAHARIEN qui ne soutiendrait pas
la concurrence avec les transports par les voies
ferrées coloniales aboutissant aux ports de
l'Océan. Le Transsaharien ferait double em-
ploi avec ces voies ferrées.
Réponse : D'abord, beaucoup de produits
supporteront des frais de transport même élevés.
Exemples :
Du Sud au Nord :
La oirmJe friée ou en conserves ; les
cuirs, le coton, 1 huile, la laine, l'alcool indus-
triel (à tirer du mil), lés fibres du dâ et du sisal,
le kapok , le fabac, la gomme, l'indigo, sans
compter les matières précieuses (ivoire et or).
Du Nord au Sud :
Les vins, les fruits, les dattes, le sucre, le sel
(extrait actuellement des mines de Taoudeni
qui se vend très cher dans toute "A.O.F.).
Les produits manufacturés de tous genres.
L'on a le plus l'and intérêt à orienter le plus
possible vers l'Afrique du Nord, c' est-à-dire
vers la France, les productions de l'A. O. F.
exportées trop souvent à l'étranger par les ports
de l'Océan. L'importation française en formera
de cette façon, la contrepartie naturelle, au
lieu de l'importation étrangère.
Il est certain que toutes les fois qu'il y aura
bénéfice à diriger les produits sur les ports de
l'Atlantique, ils y seront conduits directement,
à moins que (ce qui sera fréquent) l'on préfère
emploYeT, au lieu d'une voie tourmentée, aux
tarifs élevés, d'un rendement insuffisant. me-
nant à des rives maritimes d'un accès difficile,
à cause des barres, une voie plus longue, mais
plus rapide et plus commode.
Mais ce dont il faut bien se pénétrer, o'ea
que la zone à desservir par le Transsaharien
est la boucle du grand fleuve et aussi la « Co-
lonie du Niger » (de Niamey au lac Tchad) et
prolongements.
Or. Bourem (sommet de la boucle) est à
quelques kilomètres PIà. à égale distance de
Dakar et d'Oran (2.600 kilomètres), et pour se
rendre en France de Bourem par Dakar : 21
jours (avec la correspondance absolue des cour-
riers hebdomadaires ou bi-mensuel.) sont néces-
saires, pendant la crue du Niger (soit pendant
deux mois) ; 50 jours au minimum en temps
normal. 3 jours suffiront par le Transsaharien
de Bourem à Oran. 5 jours de Bourem en
France avec services quotidieN.
En réalité, le Transsaharien sera à Oua.
gadougou. capitale de la Haute-Volta le
terminus de tous les chemins de fer convergents
venant des diverses colonies. Il ne concurren-
cera pas ces chemins de fer. ils le compléte-
ront, drainant vers lui toutes les mucbandis
lui ne seront pas forcément acheminées vers
l'Océan.
F. L'A. O. F. ELLE MEME
NE VEUT PAS LE TRANSSAHARIEN
C' est là une opinion très risquée. Si que l-
lues individualités sans mandat expriment 1 avis
lue la plupart des immenses territoires compo-
tant l' A.O.F. doivent demeurer sans relations
fréquentes et faciles avec la mère patrie, dans
in isolement presque absolu, elles font ainsi
preuve d'un esprit dAestable, mais le nombre
sn est restreint sûrement, et les personnalités
les plus autorisées insistent, au contraire, pour
me le - rapprochement avec la métropole soit
rendu chaque jour plus étroit, reconnaissant que
1 a réunion du réseau fenoviaire de l'Afrique du
Nord à celui de l'Afrique Occidentale, aidera
puissamment au développement économique de
ette dernière, en lui permettant de participer
l'un façon bien plus active à la vie non seule-
ment de nos grandes colonies nord-africaines,
nais à celles de la France continentale elle-
même.
lteH.v-Fielscinen^. *
Député woran
Vice-Président de la Commission de
l'Algérie, des Colonies et des Pro-
tectorats.
Erreur n'est pas compte
mais coûte cher
M. Fourier qui en 1914 était fonctionnaire
au Gabon, eut un fils et fit dresser l'acte
d'état civil par les autorités françaises. Or,
les énonciations du livret de famille furent
mal transcrites et l'acte de naissance de l'en-
fant, contenant plusieurs erreurs matérielles
et inutilisables, la Ligue des Droits de
l'Homme demanda au ministre de la Justice
de saisir le Parquet qualifié pour poursuivre
la rectification de l'acte. Le ministre répon-
dit que le Parquet n'agit d'office que lorsque
le requérant est indigent. M. Fourier se voit
donc nettement contraint d'intenter à ses
frais une procédure lente et coûteuse pour
faire rectifier une erreur dont l'administra-
tion est seule responsable.
La Ligne des Droits de l'Homme a pro.
testé contre l'attitude du ministère. L'erreur
ne provenant pas du fait de M. Fourier, ce
n'est pas à lui que doit incomber le soin de
la réparer.
Les relations coloniales
Franco - bahennes
.1.
Les deux problèmes dans les"
quels se résume toute la question
des relations coloniales franco-ita-
liennes sont les suivants : renouvellement
des conventions tunisiennes, compensations
au delà des frontières de la Lybie. C'est en
ces termes qu'ils sont posés par les journaux
italiens qui reprochent aux journaux jran-
fais de faire croire qu'il y a entre la France
et VItalie un conflit politique alors qu'il n' y
a « quun rapport de doit et d'avoir, de
crédit et de débit » et « d'exagérer, d'altérer
la nature, le caractère. la portée des ques-
tions pendantes en les faisant apparaître
comme des éléments possibles de compli-
cations futures, alors qu'elles ne représen-
tent que des titres pour la liquidation Renga-
gements, non seulement passés, mais depuis
longtemps arrivés à échéance. »
Sur le premier point, que réclame l'Ita-
lie f Le retour aux conventions de 1896, dé-
noncées par la France en 1918; ou plutôt
au lieu du renouvellement des conventions
de trimestre en trimestre, un renouvellement
pour une période suffisamment longue,
« proportionnée aux intérêts matériels et mo-
raux fui sont en leu. 8 t ormule vague appa-
remment. Mais la question ainsi posée re-
vient à celle-ci ; les raisons qui ont déter-
miné la France en 1918 à ne renouveler les
conventions de 1896 que de trois mois en
trois mois ont-elles disparu, ou se sont-elles
affaibliesî Ont-elles, au contraire, reçu des
événements une nouvelle force î Vérité avant-
hier : vérité devenue caduque, ou moins évi-
dente ?
Sur le second point, on nous fait remar-
quer : d'abord que les compensations sont
dues, d'après les termes de l'article 13 du
Pacte de Londres; ensuite que l'Angleterre
a appliqué cet article en accordant à l'Italie
go. 000 kilomètres carrés de territoire au
delà du Djouba, aux frontières de la Lybie
et de l'Egypte ; enfin que la compensation
cédée par la France et qui consiste dans la
rectification de frontière dans la région de
Ghadamès en 1919 est tout à fait insuffi-
sante, l'accord de 1919 reconnaissant lui-
mime formellement que les obligations du
Pacte de Londres restent entières. Parlons
sans ambages : il s'agit de rattacher au ter-
ritoire lybien une large sone du Sahara
français qui irait jusqu'au Tc},ad.- Allons,
c'est pour rien, que diable ! s'écrient les
journaux tl' Italie, et ils sont dans leur rôle.
C'est four rien, faudrait tout de même
voir, répliquent les journaux français, et ils
sont dans le leur.
Exécutez-vous en deux temps et trois
mouvements, commandent les uns, et on est
bien forcé d'avouer qu'ils vont un peu vite
en besogne. Ah 1 laissez nous respirer !
Prenez du moins notre proposition au sé-
rieux, insinuent les autres, et si la France
ne peut vraiment pas accepter cette propo-
sition, qu'elle nous présente une contre-
proposition digne d'être examinée, étudiée
en commun.
J'aime mieux ce dernier langage que
Vautre. Il est plus décent entre deux grandes
nations, et j'approuve ceux qui écrivent
qu'elles doivent aborder ces problèmes
a avec sérénité et franchise. » Franchise et
sérénité, c'est une formule qui nous va ,
elle s'oppose à toute équivoque dangereuse
et à toute diatribe regrettable. Nous la fai-
sons nôtre, très volontiers. S'il en est ainsi
de l'autre côté, nul doute que les relations
coloniales franco-italiennes ne finissent par
s'établir en toute cordialité.
Marie Iteauffem.
Sénateur de l'Hérault, ancien tninhln
Vice-prénident de la Commission
MénatoriaU fit. CoImmi
CONSElt S GÉNÉRAUX
«» ̃
On été élus ou réélus présidents des
Conseils Généraux :
MM. Doumer, président du Sénat (Aisne);
Léon Perrier, ministre des Colonies (Isère);
Lucien Hubert, sénateur (Ardennes); Mau-
rice Viollette, député (Eure-et-Loir); Cos-
nier, sénateur (Indre); De Monzie, sénateur
(Lot); Lebrun (Meurthe-et-Moselle) ; Clé-
mentel, sénateur (Puy-de-Dôme).
Les élections cantonales
MARTINIQUE
Les résultats des élections cantonales sont les
suivants :
Canton de Fort-de-France. Ont été élus :
Sévère, Saint-Félix, Matillon, Moyse, Piene-
Emile, Petit, du bloc républicain (parti Sévète.
Delmont), par 1.518 voix contre 940 à la liste
Lagrosillière (S.F.I.O.) et 15 à la liste com-
muniste.
Canton de Saint-Esprit. - Ont été élus :
Saint-Prix, Capoul, Mallon, Amant, Calonne,
par 1. 189 Vo11 contre 383 à la liste Boclé.
- Canton de Diamant. - Ont été élus :
'MM. fiabriel Hayot, 655 voix, et ^lartin
Désert, 603, appartenant au bloc républicain.
MM. Jean Enal et Saint-Prix, candidats
du parti S. F. 1.0., ont obtenu respectivement
432 et 404 suffrage.
L* vicaire apostoille di Soidan
1 t.
Mgr Molin, des lVres lV>ancs d'Afrique,
not-nmb évéque de Garba et vicaire apos-
tolique do Bamako (Soudan français), a
reçu, en la basilique de Fourvière, la consé-
cration épisropale donnée par le cardinal
Maurin, archevêque do Lyon, assisté (le
NN. SS. flnaz. ancien évôquc du Laos, et
Bourchauny, évéquo auxiliaire de Lyon. Le
nouvel évoque est né en 1885, à Saint-Mar-
tin-Esnault.
Le fleuve d'or
des oliveraies tunisiennes
As Cngrès btcnatiml de lois
Si le sage Badardine, que nous a présenté
Georges Duhamel dans les contes de son
Prince Jaffar, revenait au pays de S fax ou
des Matmata, sans doute serait-il obligé
d'avouer que le progrès n'a pas nui à la qua-
lité des huiles de Tunisie. On connaît la mo-
rale -- du conte : l'huile de Béchir ech - Chaâri
- --- --- - - - --
ne trouvait pas d'achetcur" car elle avait
mauvais goût ; et elle avait mauvais goût
parce que le fils de Béchir avait passé son
certificat d'études et qu'une plume « sergent-
major M égarée dans le réservoir avait suffi
à contaminer toute l'huile de la récolte. Non,
le sage Badardine, expert à déguster les hui-
les, témoignerait de la qualité parfaite 'et du
<( bouquet » de l'huile tunisienne.
Si l huile tunisienne vient en effet en tête
de la production des huiles méditerranéen-
nes, c'est précisément aux méthodes indus-
trielles de sa fabrication qu'elle le doit. Le
vieux pressoir familial où une grappe d'hom-
mes s'accrochait au lourd tronc de dattier qui
Vactionnait, a fait place à l'huilerie mo-
derne. Ce n'est pas un des moindres étonne-
ments du voyageur, dans le sud, autour de
Sfax dont les oliveraies ont transformé le
Pays, autour de Zarsis et dans les petits vil-
lages des Akara, d'apercevoir à côté de vieil-
les huileries souterraines abandonnées, de
grandes usines avec un matériel des plus
Perfectionnés, pressoirs hydrauliques et mo-
teurs électriques. L'huilerie moderne permet
de traiter les fruits dans leur pleine Irai-
cheurt sitôt après la cueillette, ce qui sup-
prime le mauvais goût de Vhuile qui prove-
nait de la trop longue attente des fruits ré-
coltés, pressés après des mois d'ensilage ou
de séchage. Sait-on que le degré d'acidité des
huiles tunisiennes est inférieur à 1 ? La
Tunisie est au premier rang des pays produc-
teurs à cause ae l'excellence de son matériel
qui donne leur qualité à ses huiles. Et par-
tout le matériel moderne a rem placé l'an-
cien
On a souvent dit que la colonisation fran-
çaise en Tunisie succédait à la civilisation
romaine et que celle-ci avait donné l'exemple
à celle-là. Ce sont en effet les traces des pres-
soirs à huile et les rejetons d'oliviers millé-
naires qui ont suggéré les premiers l'idée de
complanter d'oliviers le Sahel de Sousse et
de Sfax. Mais l'hisilerit romaine, comme
l'huilerie arabe, était surtout une huilerie fa-
miliale OM était traitée à petites journées la
récolte de l'olivette. Souvent le mois d'août
n'avait pas encore vu la fin du pressage.
Rien de tel dans notre Tunisie moderne qui,
par tant de côtés, a su avec une force ex-
traordinaire d'assimilation, s'adapter aux
méthodes les plus « américaines ». La remar-
que a souvent été faite pour son matériel
agricole dont la puissance et la proportion
relative peuvent supporter la comparaison
avec certains pays a1 Amérique. Le matériel
oléicole tunisien offre un nouvel exemple de
cette - industrialisation.
Mais la médaille a son revers - ft ceci
nous Parait la cause et non la conséquence
de l'accroissement des exportations de l'huile
d'olive tunisienne. La population indigène
délaisse Vhuile de son pays pour acheter des
produits de qualité inférieure (venant princi.
palement d'Algérie à cause de la moindre
élévation des droits de douane) et surtout
l'huile de graines, bien moins chère. Non
point croyons-nous, que les ¡disponibilités
laissées à la consommation intérieure soient
trop faibles, mais bien au contraire parce
que la qualité de l'huile tunisienne en fait
un article de choix que ne peut consommer
l'artisan. Son prix est en effet très élevé.
Une observation faite par M. Marcille, direc-
teur du Laboratoire de Chimie de la Régence
confirme pleinement cette hypothèse: les
importations d'huile inférieure et d'huile de
graines ont considérablement diminué depuis
que le prix de l'huile tunisienne, qui avait
atteint son maximum en 1026, a subi une
baisse : l'importation d'huile de graies. de
plus de 350.000 kilos par mois en 1927, a été
ramenée au début de 1928 à 200.000 kilos.
L'indigène consommera son huile lors-
qu'elle vaudra moins cher, ce qui sans doute
ne se réalisera pas. En attendant, il sait sa-
gement se contenter de. Vhuile inférieure.
L'huile de graines a en effet les mêmes qua-
lités nutritives et digestives que l'huile
d'olive. Seul lui manque ce « bouquet », cet
arôme qui, espérons-le, fera un jour distin-
guer l'huile de Sfax comme l'on distingue
d'un gros vin de plaine un crû de Bourgogne
ou de Bordeaux.
L'huile est donc une richesse d'avenir pour
la Tunisie. Le résultat est plus lent à venir
que pour les récoltes céréalifères, mais mal-
gré une mauvaise moyenne qui dure depuis
1920 (la dernière récolte n'a guère donné que
305.000 quintaux), due à la sécheresse persis-
tante plutôt qu'au défaut de main-d'œu'lJre,
l'avenir s'annonce brillant. Sur 33 millions
de pieds d'oliviers de l'Afrique du Nord, la
Tunisie en possède la moitié et de cette moi-
tié, à peine trois cinquièmes sont' en pleine
production. Les plantations auxquelles les
indigènes collaborent en masse (les oliviers
ont donné l'aisance à une partie de la popu-
lation du Sud-Est tunisien) se font à la ca-
dence de 400.000 Pieds par an. Plantation in-
tensive, matériel industriel de choix, voila
de quoi faire bien augurer de l'avenir de
l'huile tunisinme. Le 'Icuve doré de son
huile donnera à la Tunisie une richesse sans
cesse grtlndissllnte, dont il faut silvoir gré à
la continuité de l'effort français, d'autant
plus méritoire et noble qu'il travaillait pout
l'avenir.
P'iirco».
Les droits de douane de l'A. 0. F.
Dam, sa séance du lor septembre 1928, la
Commission permanente du Conseil de Gouver-
nement de l'Afrique Occidentale française a
pris une délibération tendant à incorporer, à
partir du Ier janvier 1929, aux droits de douane
d entrée et aux droits de sortie perçus en A.O.
F., les coefficients de majoration appliqués à ces
droits pendant le second semestre de l'année 1928
Conformément aux dispositions de la loi du
13 avril 1928, il doit être statué dans les trois
mois sur cette délibération, par décret rendu
sur la proposition du ministre des Colonies,
aorès avis conforme du ministre du Commerce,
du ministre de J' Agriculture et du ministre des
Finances.
L'Aviation Coloniale -
Au Rio de Oro
Les captifs des Maures
Lee avialew's Heine et Serre qui avaient
été conduits jusqu'à Dixy, en face de Villa
Cisneros sont arrivés hier dans ce poste et
ont été remis aux autorités espagnoles.
Les deux aviateurs seraient en bonne
santé.
En Méditerranée
Un avion monoplace est tombé en mer
en vue d'Hyères. Le lieutenant de vaisseau
Marty qui le montait s'est noyé.
Paris-Madagascar
Le lieutenant aviateur Marie, pilote, le
lieutenant Boulmer, navigateur, et l'adju-
dant mécanicien Demeaux, chargés d'étu-
dier avec l'avion 450 CV, Général-Laper-
rine, les possibilités de liaison aérienne
entre la France et Madagascar ont dû partir
ce matin.
Leur départ doit avoir lieu ce matin.
Ce voyage fait suite à celui que le com-
mandant Dagneaux a effectué l'année der-
nière sur avion et à celui qui fut accom-
pli en hydravion par le lieutenant de vais-
seau Marc Bernard et l'officier Bougault,
d'octobre 1926 à janvier 1927.
Le programme de la nouvelle mission
comprend les douze étapes suivantes :
Paris-Oran ; Oran-Taourirt (Reggan) ; Gao
(Niger) ; Gao-Zinder ; Zinder-Fort-Archam-
bault - (Tchad) ; Fort-Archambault-Coqui-
lhatville (Congo) ; Coquilhatville-Lulua-
bourg (Luebo) ; Luluabourg-Elisabethville
Katanga) 1 Elisabethville-Tète (Zambèze) ;
Tête-Quilimane ; Quilimane-Mozambique ;
Mozambique-Tananarive.
Le voyage durera de 11 à 15 jours.
A la liaison France-Madagascar, dont ce
voyage est le but, vient se rattacher celle
de Bruxelles-Congo et c'est pourquoi l'équi-
page français, au lieu de trouver le Congo
à Lissala, obliquera vers l'ouest, vers Co-
quithatville.
Inspection générale de l'aéronautique
M. Fortant, directeur général de l'aéro-
nautique et des transports aériens, repren-
dra ses fonctions d'inspecteur général de
l'aéronautique. Il sera chargé, en cette
qualité, de l'inspection générale des ser-
vices de l'aéronautique.
-
La Sériciculture en Indochine
1
LE CONCOURS DE TANCHAU
C'est le quatrième concours organisé poui
la province de Tanchâu. 11 s'est tenu à la
maison commune de Long-Phu. Les salles
avaient été décorées fort élégamment par
des panneaux brodés, des tissus de soie, des
drapeaux et des plantes ornementales.
11 y eut affluence d'exposants et de visi-
teurs tout autant que les années précéden-
tes. C'est avec un très vif intérêt que ma-
gnaniers, filateurs, tisseurs, examinèrent les
produits exposés notamment une démonstra-
tion d'examen de pontes au microscope qui
fut faite durant le concours par le personnel
de la Station de Tanchâu, a retenu particu-
lièrement l'attention des assistants.
D'après les graphiques exposés par la Sta-
tion séricicole de Tanchâu, le développement
de la sériciculture s'établit ainsi, dans la
province :
a) Cocons de reproduction produits par la
Station :
Année 1923 503 kilos
- tf)2ô 1.560 -
- 1927 1.650 - -
b) Pontes sélectionnées distribuées par la
Station :
Année 1923 373.000 pontes
H)26. 1.098.000 -
1927 1.115.000 -
La production des cocons à Tanchâu (qui
fournit la presque totalité des cocons du
pays) a amené l'un de ses plus gros ache-
teurs, la Compagnie des « Soies du Cam-
bodge et Cochinchine », à installer sur place
deux étouffoirs jumeaux d'une capacité in-
dividuelle et journalière de séchage de 6 à
Roo kilos de cocons, afin d'assurer la meil-
leure conservation de ses stocks.
En professionnels avisés, les visiteurs ont
suivi les opérations du Jury qui avait à exa-
miner 114 lots (contre 85 en 1927) se répar-
tissant comme suit :
76 de cocons. (66 en 1927)
23 de soie grège. (io en 1927)
13 de tissés ( 6 en 1927)
et 2 métiers à tisser. ( 2 en 1027^
Il a été nettement déclaré que la qualité
des cocons s'était de beaucoup améliorée.
Le tableau ci-dessous en donne une idée
très réelle :
1927 1928
Titre maximum 0.100 0.105
Titre minimum. 0.071 0.080
Titre moyen 0.°73 0.088
Rich. soy. maxima 0.123 0.125
minima .0.°980.100
- moyenne 0.107 o. 111
Les soies grèges ont été sensiblement plus
fines et plus régulières et les tissus plus soi.
gnés et d'un décreusage mieux réussi.
A titre de vulgarisation, une série d'échan-
tillons de cocons de provenance diverse, des
soies grèges de différents titres, des tableaux
représentatifs - des principales maladies du
ver-a-soie et des schémas sur son évolution
méthodique ont été présentés par les soins
des Services agricoles.
La conférence de M. ninh Manh Triet,
sur le développement de l'industrie séricicole,
remporta le plus grand succès auprès de l'as-
sistance composée en majeure partie de tech-
niciens. Et pour finir, la distribution des ré-
compenses couronna les efforts des plus mé-
ritants, marquant d'une pierre blanche cette,
heureuse étape du constant progrès de la sé-
riciculture Yn Indochine.
Vir«ip*r>ir«rcelf0 Bc/flmi.
A L'ACADÉMIE DES SCIENCES
-
Géographie
An cours (Tune récente séance de l'Aca.
démie des Sciences, M. Perrier a prononcé
un mémoire de M. Lepage sur la détermi-
nation longitudinale de ossi Ré et un
memoire de M. Laborde sur la nouvelle pro-
jection du Service Géographique de Mada-
gascar.
Les droits de douane
de la Guadeloupe
»♦«
Dans sa séance du 18 juin 1928, le Conseil
Général de la Guadeloupe a pris une délibéra.
tion demandant l'exemption suivante au tarif
général des Douanes.
Article unique
CHAPITRE XVIII. Produits chimique**
0367. Quinine et ses sels. 100 kp. Exempt.,
CHAPITRE XXI. Compositions diverses.
316. Médicaments composés non dénonmom
figurant dans une pharmacopée officielle ou n'y
figurant pas, mais portant apparents et en langue
française, tant sur le récipient même du produit
que - sur son conditionnement extérieur, le noai
usuel et la dose de substances actives (à l'exclu-
sion des dénominations et formules chimiquea)
ainsi que le nom et l'adresse du fabricant. N..
salvarsan et similaires du néosalvarsan. Valew.
Exempt.
Quinine présentée sous conditionnement mé-
dicamenteux. Valeur. Exempt.
Conformément aux dispositions de la loi de
13 avril 1928, il doit être statué dans les tJoi8
mois sur cette délibération par décret rendu sur
proposition du ministre des Colonies, après arii
conforme du ministre du Commerce, du mi-
nistre de l'Agriculture et du ministre des Fi-
nances.
-et.
La chance d'Haïti
.,.
Le délégué de la Chambre de COlllrnerc
française d'Haïti fait savoir que l'Ile a é.
très peu touchée pur les ouruguns qui vien-
nent de dévaster les Antilles.
Vers le 20 aoilt, quelques dégâts furent
signalés à l'intérieur, qu'on évalue à 200-OM
dollars et pour la répurutioii desquels le
Gouvernement a voté des crédits suftlsants.
Les villes de la côte n'ont subi aucun
dommage et, comme ces villes abritent les
plus importants centres d'affaires, on n'a
aucune perte à déplorer du point de vue
commercial.
Quant au cyclone de lu Cuudeloupe quà
sévit le mois dernier, il a épargné totale-
ment la république haïtienne.
M. Pasquier chez M. Briand
r r
M. Briand a reçu au quai d'Orsay M.
Pasquier, gouverneur général de l'lncJo..
chine, qui doit rejoindre son poste prochai-
nement.
linnge ai Maréchal Lyaatey
Le maréchal Lyautey se rendra à Londres
dans les premiers jours du mois de décembra
pour recevoir la médaille d'or de la Soci.
royale anglaise de géographie.
La grève des inscrits maritimes
à Marseille
Tentatives de conciliation
M. André Tardieu a reçu, dans la journée
d hier, les délégués des armateurs, puis te.
représentants des inscrits maritimes, avec les-
quels il a longuement étudié les causes du conflit
de Marseille et envisagé les moyens propres 1
li faire cesser.
Ces entrevues ont évolué de telle sorte qu'A
semble possible de prévoir une solution favo-
rable dans un très prochain délai.
M. Tardieu, au cours de son entretien avec
les délégués des armateurs, a. en effet, suggéi#
une formule d'accord susceptible de concilief
les intérêts de l'armement et ceux des inscrits.
Ce texte a été communiqué télégraphique.
ment à Marseille.
Au cours d'une réunion extraordinaire tenue
à la Bourse du Travail de cette ville, les iJD-
crits, après en avoir pris connaissance, ont voté
l'ordre du jour suivant :
« Les inscrits maritimes et les agents du
Service général à bord approuvent pleinement
les propositions faites par les délégués. en vue
d'amener la cessation du conflit ;
Prennent acte des promesses du ministre des
Travaux publics, devant intervenir auprès da
Comité central des Armateurs de France, -
vue d'obtenir la reprise des discussions sur
l'augmentation des salaires.
Se déclarent prêts à réintégrer leurs navires
aussitôt qu'une adhésion, soit du Comité cen-
tral, soit du Syndicat marseillais de la marine
marchande, aura été donnée aux propositions dia
ministre des Travaux publics. »
Par contre, si M. Paul-Cyprien Fabre, pré-
sident du Syndicat marseillais de la marine mar-
chande, a reçu les propositions des ministres,
des réserves ont été faites sur certains tennea
de ce document. L' accord n'a pu se faire, et
M. Paul-Cyprien Fabre a décidé de partir hier
soir pour Paris.
Ce ne serait donc qu' au jourd' hui, et au Mi-
nistère des Travaux publics. qu'une solution
pourrait intervenir.
D'autre part, le secrétaire général du Syndi-
cat des Inscrits, M. Ferri Pisani, est arrivé à
Marseille. Il a fait connaître les détails de soa
entrevue avec M. Tardieu, ainsi que les dé-
marches et entrevues qui vont avoir lieu.
-- Nous attendons avec confiance la réponse
du ministre, dit-il. Si, comme on peut l'espé-
rer, l'armement veut bien reprendre la discus-
sion sur d' autres bases, ainsi que nous le récla-
mons, la grève sera pratiquement terminée et
les navires pourront partir avec leurs équipage*
respect ifs.
Les départs
Les passagers qui étaient en panne continuent
à être évacués par les navires dont les départs
peuvent être assurés, soit avec le concours des
marins de l'F«tat. soit avec celui des officiers
et de marins indigènes ou non grévistes. C'est
ainsi qu'hier ont pu partir, à 11 heures, le
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