Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-10-23
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 23 octobre 1928 23 octobre 1928
Description : 1928/10/23 (A29,N157). 1928/10/23 (A29,N157).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64513264
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-NEUVIIIME ANNEE. N8 157
LIS NXJMAO : 30 GMNTMBB MARDI SOIR, 23 OCTOBHE 1928.
JOURNALJfUOTIDIEN
Rédaction & Administration :
M, IM M ̃Mttltfir
PARIS a"
Ttl ITII. : LOUVVMtIWI
, alcurueu 07-U
C
Les Annales Coloniales
Lté amwweg et réclames sont reçu" an
bureau du Journal.
DIRECTEURS : Marcel RUEDEL et L.-G. THÉrBAULT
Tous les articles publiés dans notre journal ne peuvent
élre reproduits qu'en citant les ANNALES COLONIALES.
AIOMEIENTS
M« le supplément illustré,*
Un un 8 mois 3 Ntil
FFMU a
SSTir.. t20 o 66 > 36 »
ttranger - 180 t 100 9 609
On s'abonne sans frais da"
tous les bureaux de poste.
La controverse sur le Transsaharien 1
v.
Depuis que la cpwdion de - a a
été mise définitivement à l'ordke du jour. les
adversaires du projet accumulent à 1 envi les
arguments pour ai empêcher la râlisation.
Certains, par parti pris absolu, parce qu'ils
sont hostiles à toute extension de l'œuvre colo-
niale.
D'autres, esprits chagrins qui ne peuvent
entrevoir la perspective a un progrès sans exer-
cer à son encontre, comme par plaisir, des cri-
tiques aigres et malveillantes.
Le plus grand nombre enfin, d'une bonne
foi absolue, qui ne voient pas encore l impor-
tance véritable de ce chemin de fer, et qui re-
culent devant les sacrifices qu'ils trouvent hors
de proportion avec les résultats à obtenir ; c'est
à ceux-là surtout qu a voulu répondre le Gou-
vernement lorsqulil a demandé au Parlement
de voter la création d'un organisme d'études
ayant pour mission d'examiner impartialement
toutes les faces du problème et de fournir les
bases d'une décision définitive qui doit avoir
les conséquences les plus graves sur les desti-
nées de toute notre Afrique - française et sur
cettes. par contre-coup, de la France elle-
même.
Au moment où ce Comité d'Etudes va entre-
prendre ses travaux, il est tout à fait opportun
de passer en revue les objections diverses qui
sont présentées, avec grande force parfois en
apparence, par les contempteurs du Transsaha-
rien et d'apporter les réfutations que ces objec-
tions comportent.
Les critiques ne négligent aucun des côtés
de la question. Elles s'efforcent de mettre en
relief, tour à tour, les difficultés matérielles de
la construction et de r exploitation du chemin
de fer (et panni ces dernières une insécurité
menaçante), l'inutilité de cette voie ferrée tant
au regard de la défense nationale qu'au point
de vue économique, l'exagération des dépenses
eu égard aux produits probables, et l'intérêt
qu'il y aurait à abandonner momentanément au
moins ce projet chimérique pour réaliser, au
contraire. par l'automobile et l'avion, les liai.
sont transsahariennes.
Voyons ce qu'il faut très raisonnablement
penser de ces arguments multiples.
A. - DIFFICULTES TECHNIQUES
a) Impossibilité de traverser les dunes ;
menace des sables mouvants
Disparue la légende des sables couvrant
entièrement le Sahara ; il existe des voies qui
en sont dégagées complètement. La mission
oranaise (en 1926) a pu accomplir en dehon de
toute dune et d'actumulations de sable avec
un car pesant 8 tonnes, tout le trajet de Co-
lomb-Béchar à Bourem, sur un 901 dur (ham-
mada, terrain rocailleux, ou reg, mélange durci
de terte et Je sable recouvert de gravier).
Le siroco soufflant violemment dans les par-
ties désertiques du Sud-Or anais (d'Ain-Sefia
à Kenadsa) n'a jamais empêché la circulation
normale des trains.
b) Manque d'eau
C était là une des grandes préoccupations
jusqu'à ces temps derniers. Mais des données
nouvelles permettent de ne conserver aucune
crainte à ce sujet. La machine à vapeur, grande
buveuse d'eau, sera remplacée par des moteurs
à combustion interne (Diezel) utilisant comme
combustible des huiles hordes ou végétales
(dont la production peut être illimitée au Sou-
dan).
D'où d'immenses avantages : l'existence de
l'eau devient tout à fait secondaire ; possibilité
de franchir sans arrêt de grandes distances, et
par suite, d'espacer les stations, de réduire le
personnel, d'assurer une grande rapidité
ynoyenne de 50 kilomètres à l'heure).
c) Pénurie de main-d'œuvre
pour effectuer la construction
11 faut ne pas connaître les ressources de
l'Afrique du Nord et de l'A.O.F. pour croire
que 1 on ne trouvera pas aisément les 2 ou
3.000 travailleurs nécessaires.
Un délai non pas de 10 ans, mais de 4 ou
5 ans au plus suffira, si on le veut, pour ache-
ver la construction entreprise par chacune des
extrémités, avec l'aide de camions automo-
biles.
d) Dilatation excessive des rails
par l'effet de la chaleur
Voir les voies ferrées du Sud-Oranais et du
Sud-Constantinois.
B. - INSECURITE
On a fait état bruyamment des djouch qui
ont, à diverses reprises, traversé largement le
désert, attaqué les caravanes et dévasté les
oasis.
Le Sahara proprement dit est, à l'heure ac-
IUelle, complètement pacifié.
A l'ouest, demeurent deux nids de pillards :
le Tafilalet et le Rio del Oro (espagnol).
Mais ces régions sont d'abord éloignées de
h future voie transsaharienne, même passant
dans l'ouest, comme tout le fait prévoir (l'as-
aMainat de René Estienne a été perpétré non
dans le voisinage de ce tracé, mais en plein
Maroc, à 72 kilomètres au Nord de notre poste
de Bou-Denib), et le Tafilalet sera sûrement
soumis avant l'achèvement du Transsaharien,
comme interviendra aussi une entente avec l'Et-
pagne au sujet de Rio del Oro (le véritable
danger serait plut8t à l'Est dans la proximité
de l'Hiterland tripolitain).
La police est faite au Sahara par les Com-
pagnies de méharistes avec une activité et un
dévouement admirables. Elles pourront être
renforcées par des auto-mitrailleuses et des
avions.
D'ailleurs, 1 expérience le démontre, le che-
min de fer apporte avec lui la sécurité (jamai,
attaque n'a eu lieu contre notre voie ferrée du
I
Sod-Oranais qui s'avançait m fut et à MMme
qae l'on repolissait les dissidents).
C. INUTILITE PRETENDUE
DU TRANSSAHARIEN
AU POINT DE VUE
DE LA DEFENSE NATIONALE
L'on a raillé avec humour l'armée noire de
100.000 hommes prévue par le général Man-
gin ; on a discuté d'abora les chiffres, allégué
ensuite que la conscription dans les pays noirs
était très périlleuse, qu'elle provoquait l'émi-
gration des habitants, et puis ces hommes, a-t-
or dit, il faudrait les amener au terminus du
chemin de fer, comment ? Enfin, le péril de la
mer subsistttrait dans la Méditerranée comme
dans l'Océan. Ne serait-il pas préférable, con-
clut-on, de consacrer les 2 milliards envisagés
pour le Transsaharien à renforcer notre outil-
lage militaire insuffisant et nos fortifications
dans l'Est ? t 1
Réponse : Les troupes noires ont fait leurs
preuves pen dant la guerre. Dans toute l' éten-
due de t'A O.F. (12 millions d'habitants), il
ne sera pas difficile de recruter 100.000 sol-
dais ot travailleurs. Ces populations. comme
celles de l'Afrique du Nord, s'habitueront à
une conscription. très mitigée suivant les cir-
constances locales. Même sans conscription,
par des engagements, on obtiendrait les effec-
tifs demandés.
On les conduira au terminus du Transsaha.
rien aussi bien qu' aux ports de l'océan et par
les voies ferrées ou routes qui convergeront à
ce terminus.
D'ailleurs, la haute autorité particulièrement
qualifiée pour donner son avis en cette matière,
le Conseil Supérieur de la Défense Nationale
a exprimé son opinion que, depuis, il n'a ceué
d' a ffirmer.
Il faut qu' en cas de péril, la France puisse
trouver dans ses colonies africaines à la fois le
secours de tous les bras qui peuvent la défen-
dre et de toutes les ressources matérielles
qu elles sont susceptibles de fournir, et que
ce secours, si cela est nécessaire, puisse lui par-
venir dans un délai extrêmement court.
Quoi qu'on en dise, nous aurons toujours
assez de sous-marins et d' avions pour assurer
les transport entre r Arrie et la Métropole.
Qui peut répondre qu il en sera de même A
travers l'océan ?
Le souci du perfectionnement de notre ou-
tillage national et de nos fortifications ne sau-
rait influer sur l'exécution du Transsaharien,
Ces travaux d'ordre différent s'imposent le*
uns et les autres, et la France n'éprouvera, à
n'en pas douter, aucune difficulté pour les
effectuer tous ensemble.
Jtonjr-Ff ef«jiinrrif|.
Député d'oran
Vice-Président de la Commission de
l'Algérie, des Colonies et des Pro-
tectorats.
ge--
L'Aviation Coloniale
France-Afrlque du Nord
l/intrrruplion du trafic mnritimo au de-
part do Mnrseille a eu pour résultat une
recrudescence d'activité des lignes aérien-
nes, aussi bien pour le transport dM pas-
sagers que pour l'acheminement de la
poste.
Le service tri-hebdomadaire sur Alger a
été augmenté d'un hydravion.
Sur Tunis et Ajaccio, un voyage supplé-
mentaire a lieu également aujourd'hui avec
le maximum de charge postale.
Paria-Madagascar
lin avion Bréguet 19-Hispano MO CV, pi-
loté par les aviateurs Marie et Boutemer,
doit partir incessamment de Villacoublay
pour joindre Madagascar.
.En raison de la portée utile de ce voya-
ge. le ministre de 1 air a accordé une déro-
gation à la règle qu'il a établi quelques
jours après son entrée avenue Rapp, et a
autorisé le raid du Géniral-Lapeyrtne, tel
est le nom de l'appareil.
À travers l'Àfriqie en automobile
̃ s»
M. Lacour et le comte de Varlemont, qui
parcourent l'Afrique en automobile, depuis
près d'une année, ont atteint Ei Fasher par
une route rendue très difficile à cause des
sables.
Ils sont en route vers El Obeid (Kordofan)
où ils espèrent arriver à la fin de ce mois.
Ciaéma Colonial
«♦ 1
M Le Croisé »
D'ici quelques jours la mission d'études
que Jean de Merly a envoyée en Tunisie,
pour sa production du film Le Croisé, va
rentrer à Paris.
MM. Jaubert de Benac et Kirsanoff, res-
pectivement scénariste et metteur en scène
du film, rapportent de nombreux et très in-
téressants documents de leur voyage ; tandis
que M. Joé Hammam, également metteur en
scène du Croisé, s'est arrêté dans le midi de
la France pour repérer les « coins » des-
tinés à servir de cadres aux scènes de l'em-
barquement de Saint Louis.
Rappelons que Le Croisé sera réalisé sous
la direction artistique de M. Raymond Ber-
nard.
«T»
Imposantes funérailles
18'
l,os olbfnViuos du Révétend Georges Heinrleh
Wilhelm Schotnhoff ont eu lion afipetown e-
présence d'une foule ccnsidérable
I.n défunt était lo dlef, pour toute l'Afrique,
de l'Eglise Apostolique.
La procession s'étendnit sur plus de vingt,
mites : elle se composait de 01)0 mntncnrs rt
d'nutres voilures nui contenaient quinze com-
rmninuti"s de la péninsule et des dWtniés de
Kimbertey..îolinnnostmrg, prétoria, I.ndysniith,
Durban, Pttrt-îMispbclli, Swnkopmund.
Pour nos fonctionnaires
coloniaux
-..
Ie remercie tous les fonction-
F" noires coloniaux, amis proches,
amis lointains surtout, des lettres
touchantes qu'ils m'écrivent au sujet de mes
articles dit 30 août et du 1er septembre der-
nier ; aux Annales Coloniales nous sommes
tous fortement convaincus, et nous n'avons
cessé de l'écrire, que si l'on veut avoir aux
colonies un personnel capable de rendre les
services qu'on attend de lui, il faut les payr.
Devant l'argument de l'équilibre budgétaire
nous nous inclinons très respectueusement ;
c'est le devoir de tout bon Français; mais
c'est aussi son droit, notre droit, de distin-
guer entre les dépenses improductives ou dont
l'utilité n'est pas incontestable, et celles sur
la nécessité desquelles il n'y a pas à discu-
ter. Peut-on discuter sur cette idée elllire
comme le jour que notre œuvre coloniale est
condamnée à 1 avance si nous ne recrutons
pas, pour la réaliser, une élite? Or, pour la
recruter, pour la conserver, ne cherchez pas
midi à quatorze heures, il faut lui offrir, lui
assurer une situation digne d'elle.
c Quand donc (permettes-moi cette légère
précision au sujet d'un passage aimablement
ironique de votre article) nous demandons
une commission faite « pour nous 9, nous ta
voulons, simplement, constituée par des gens
qui nous connaissent et qui soient pénétrés,
autrement que par le roman et la légende, de
ces quelques vérités élémentaires.- d'une
part, ce qu'est notre vie, ce que sont nos ris-
ques per pétuels, notre labeur déprimant, no-
tre isolement moral et nos dépenses maté-
rielles; d'autre part, ce que sont nos soldes;
des gens capables enfin, d'après ces don-
néesde se faire une opinion libre où inter-
viendrait seul, à côté du souci d'équité, celui
de l'intérêt bien compris de nos colonies.
Or, cet intérêt n est-il pas précisément de
posséder, pour la constitution de leurs cadres
essentiels, une élite que ne viennent pas dé-
moraliser, ou détruire, faute de recrutement,
de mesquines restrictions pécuniaires? »
Ah/la légende, le romani Comme - tout
cela sera dur à détruire: - doutant bills dur
que la légende est si poétique, et le roman
si attrayantl Le correspondant dont j'ai cité
ces quelques lignes est le premier à s'en
plaindre. Il y a toute une littérature colo-
niale, une fausse littérature coloniale, à la-
quelle il faut faire remonter bien des ran-
coeurs et bien des désillusionst H élasl Le
pays de Cocagne n'est qu'un pays de rêve,
dans le vieux continent comme dans les mon-
des nouveaux! Qui plus il y dort, plus il y
gagne, dit le vers célébré. Non, la fortune
ne vient plus chercher les hommes dans leur
lit; elle en a perdu l'habitude. Et. au fond,
l'a-t-elle jamais eue? Je me méfie ds poètes,
et des romancirs du passé autant que de leurs
ingénieux successeurs.
a Sc souciant fort peu, hélasf du domaine
immense qui fait la force de notre pays,
l'opinion se soucie encore moins des artisans
lointains qui le façonnent. C'est encore un
lieu commun de prétendre que notre vie se
borne à parer d'un luxe de satrapes d'inter-
minables loisirs sous les palmes. la vérité,
c'est que, bien souvent, on travaille davan-
tage aux colonies qu'en France, et qu'en
tout cas le travail y est infiniment plus pé-
nible. Quartt au prétendu luxe, on oublie
trop que presque tout aux colonies se paie
plus cher qu'en France. Et comme fout se
paie avec nos soldes.
On nous laisse le soin d'achever la phrase.
Paroles attristées, et qui sont un avertisse-
ment. le voudrais cependant, dans cette tris-
tesse légitime, un accent moins découragé.
Non, il n'est plus exact de dire que topinion
publique se soucie fort peu du domaine
immense qui fait - la force de notre - pays.
Nous sommes quelques-uns qui quotidienne-
ment travaillons à ce qu'elle s'en soucie, et
on ne saurait prétendre que nous avons pré-
ché dans le désert. Ce sont les mêmes qui
apprendront à l'opinion publique ce que
nous devons à ces artisans lointains qui fa-
çonnent la plus grande France, et qui s'ar-
rêtent parfois sous les palmes non pour
goûter les loisirs de satrapes qui n'ont rien
à faire, mais pour se délasser un instant de
fatigues et de peines acceptées sans mur-
murer quand il s'agit de la prospérité et de
la grandeur de notre empire colonial.
Marie tfwmlmm,
Sénateur de V Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Celantes.
Retour de M. Henry Bérenger
«♦«
M. Henry Birenger, sénateur, et M. Eu-
gène Groeve, député, rentrant de la Guade-
loupe, sont attendus au Havre après-demain
jeudi à cinq heures du matin.
-10
Un du canadien à la Gudeloqie
Une maison canadienne a mis gracieuse-
ment à la disposition du gouvernement de
la Guadeloupe un chargement de farine des-
tiné à venir en aide aux sinistrés de la co-
lonie.
En outre, une compagnie de navigation a
offert la gratuité du transport de cet envoi.
--- -
Le ras Tafari et les Ihlieis
-
Le Ras Tafari a visité hier la Légation ita-
lienne, à Addis-Abbaba, à l'occasion de l'ar-
rivée du duc des Abruzzes dans la capitale
abvssine.
Le Ras Tafari a prononcé quelques parotes,
par lesquelles il a exprimé ses sentiments
d'amitié envers l'Italie.
La justice au Congo Belge ':
Répondant à une campagne de presse en
faveur du rétablissement ( r) du régime de la
chicotte (corrections à coups de lanière
d'hippopotame) M. Jules Tilmont cite dans
YEssort Maritime et Colonial la solution
suivante de R. P. Le Grand :
Ce respect perdu, la chicotte ne le fera pas
renaître. L'équivalent ne reviendra que le jour
où les noirs auront retrouvé un équilibre
normal et stable après la désorganisation pro-
duite par notre arrivée en Afrique, la destruc-
tion de leurs coutumes, de leurs idées, de leur
vie ancestrale.
Et notre confrère ajoute :
« Nous avons au Congo un luxe de ma-
gistrats - pas toujours bien répartis,
doublé dans certaines fonctions judiciaires,
par les administrateurs territoriaux, par les
officiers de police judiciaire. et par les
chefs de tribus.
« Ce qu'il taut, nous le répétons, c'est la
comparution immédiate, le jugement immé-
diat sans la complication de paperasses dont
juges et justiciers se plaignent à l'envie, les
seconds surtout, la peine immédiate et ne
donnant plusâ l'indigène le temps d'oublier
quel délit il a bien pu commettre. Les ma-
gistrats dé carrière auront le devoir, en-
suite, de contrôler jugements et sanctions. »
Nous ne saurions trop nous ranger à cette
solution cir nous uous souvenons fort bien
qu'étant jadis juge de paix à compétence
étendue à Mohaye dans le Haut-Oubangui,
il fallait attendre, pour l'exécution des juge-
ments, que nous soyons informés de la dé-
cision de la Cour d'homologation de Brazza-
ville, décision qui ne nous parvenait guère
qu'au bout de plusieurs mois.
En cas d'une affaire d'assassinat et de
condamnation à mort l'exécution du juge-
ment semblait être aux indigènes un nouvel
assassinat commis par les Blancs sur le cou-
pable.
Plus la justice sera expéditive, plus elle
sera efficace et surtout me raie.
.onol-
DANS LE SUD-IN JOCHINOIS
Les aoélioratiMsdti matériel roubal
»♦»
On se plaignait depuis longtemps el
avec raison de l'insuffisance et de la dé
fectuosité du matériel roulant en Cechin
chine.
Aujourd'hui les usagers et le public sont
entrés dans une zone d espoir.
Espérons qu'ils n'en sortiront pas, sinon
pour pénétrer dans celle, plus magnifique
encore, d'une satisfaisante réalisation.
Onze locomotives ordinaires et soixante
wagons sont attendus actuellement. Cinq de
ces locomotives et les wagons, comman-
dés en Allemagne, au titre des prestations en
nature, arriveront avant la fin de l'année.
Les six autres locomotives sorties des ate-
liers français arriveront au début de 1929.
Une nouvelle commande a été câblée.
Celle-ci est basée sur les besoins probables
du trafic iusqu'en imi.
De plus, le réseau sud va recevoir dix-sept
voitwres neuves. D'ores et déjà il est prévu
un wagon-restaurant pour le train de nuit
Saïgon-Hanoï qui, comme on le sait, doit
effectuer son trajet en 60 heures. Ce wagon-
restaurant est du type adopté en France
par le réseau du Nord. Le matériel, affirme-t-
on, sera mis en service dès son arrivée dans
la colonie. Seuls parmi les wagons ceux
pour lesquels une caisse en bois est prévue
seront dirigés sur les ateliers de Di-An, spé-
cialement équipés pour fabriquer ces boise-
ries.
Quant aux locomotives, les cinq premières
qui vont arriver, seront affectées au Saïgon-
Mytho. Actuellement les convois de cette
ligne sont traînés par des locomotives du
Saïgon-Khanhoa lesquelles seront rendues à
leur destination normale.
Quant aux six locomotives qui -arriveront
un peu plus tard et qui seront affectées au
Saïgon-Khanhoa elles sont conçues pour
remorquer des trains de 400 tonnes.
Mais, les améliorations envisagées ne
borneront pas là. L'embarquement de
grande ligne du Sud-Indochiccis, c'est-à-d
le chemin de fer de Dalat, va être doté
locomotives à crémaillère et de trente
gons spécialement destinés au Kronepl
Dalat.
Afirane-Marcelfe Dejfln*.
-1
Saigon-Batavia
4.
Un service régulier direct entre Saïgon et
Batavia, ouvert aux marchandises et aux pas-
sagers, vient d'être établi. Assuré par le
s/s Tjilivong, ce nouveau service mérite
d'être accueilli avec la plus grande satisfac-
tion. Il répondait à un besoin. Tant au point
de vue transport économique des marchan-
dises et transport des voyageurs.
Le Tjilivong va désormais pouvoir em-
porter sur Java jusqu'à 6.000 tonnes de riz
et d'énormes quantités de poissons secs des-
tinés à l'alimentation des Chinois établis
dans les Indes Néerlandaises. Non seule-
ment sa mise en service permettra d'éviter
les ruptures de charge qui avaient lieu à
Singapore et qui grevaient la marchandise
de frais inutiles, mais encore, sera fort avan-
tageuse aux planteurs de la Cochinchine,
acheteurs de graines et de greffes à Java. Le
tourisme, cette branche importante de la ri-
chesse indochinoise, y trouvera, au surplus,
son compte,
La traversée de Saigon à Batavia - aller
et retour ne durera plus que neuf jours
environ. L'intervalle d'un départ à l'autre
sera de 28 jours, dont 23 en mer et dans les
ports des Indes Néerlandaises et 5 à Saigon
pour le chargement. Les Cochinchinois, amis
des voyages, pourront donc séjourner au
moins treize jours à Java. Réciproquement,
t'arrêt de cinq jours dans le port de Satgon
favorisera les excursionnistes hollandais
-.- - ----- .----'P
pour lesquels des itinéraires seront préparés
par 1rs soins du Bureau Officiel du Tou.
risme.
On peut donc augurer do la nouvelle créa-
tion une recrudescence d'échanges économi-
ques dans les deux sens et un va-et-vient
touristique qui ne peut être que grandement
avantageux pour les deux pays.
La grève des inscrits maritimes
à Marseille
10.000 passagers en panne
Les pourparlers entre les armateurs et les
marins sont terminés, ne laissant même entre-
l' - 1
voir, pour ! instant au moins, aucune reprise
de discussion. Les armateurs déclarent s'en
tenir à la sentence d'arbitrage rendue en juillet
dernier par M. Lescouvé, premier Président à
la Cour de Cassation, à la demande du Syn-
dicat des Marins de Marseille. L'indemnité
journalière de nourriture des marins avait alors
été relevée de 11 fr. 50 à 15 francs.
Le Syndicat marseillais de la Marine mar-
chande a communiqué au public une note reje-
tant tur le Syndicat des Inscrits maritimes la
responsabilité du désarmement des navires qui
auraient pu assurer un service restreint, mais
suffisant.
Cependant, la situation devient de jour en
jour plus critique et peut amener, si des réso-
lutions énergiques ne sont pas prises, un désar-
roi complet dans la navigation, en un mot une
véritable catastrophe.
L'arrêt des navires continue sans cesse. Les
navires suivants, qui devaient quitter le port
hier, sont arrêtés : Gouverneur-Général- Tir-
man, pour Tunis ; Sidi-Aïssa, Oran ; Provi-
dence, New- Y ork ; Corie-ll, Ajaccio ; Eu-
gène-Péreire, Philippeville. Ainsi que plu-
sieurs cargos, tous ces navires à l'arrêt, for-
mant une flotte imposante, vont congestionner
les bassins pendant que le fret s accumule sur
les quais et dans les hangars, pour le plus grand
dommage de notre trafic.
Les relations commerciales, la poste en par-
ticulier, les marchandises entreposées sur les
quais attendant leur embarquement, souffrent de
cet état de choses.
Dix mille passagers sont en panne à Mar-
seille.
Par les soins de l'Office tunisien de Mar-
seille et sur les instructions de M. Lucien
Saint, Résident Général. des secours ont été
remis aux passagers tunisiens les plus nécessi-
teux.
Appels aux Pouvoirs PubUcs
Les présidents des Chambres de Commerce
de Marseille et d'Alger ont adressé au Prési-
dent du Conseil &s ministres et aux ministres
de la Marine, des Travaux publics et du Com-
merce, des télégrammes demandant que l'Etat
mette immédiatement ses marins à la disposi-
tion des Compagnies de navigation pour assurer
le transport des dépêches, des passagers et des
marchandises périssables.
Le Syndicat marseillais de la marine mar-
chande a publié hier une note dans laquelle il
reproche au Syndicat des Inscrits maritimes
d' avoir, alors que le conflit était localisé aux
paquebots désarmés, exercé une pression sur
les équipages en partance et détaché un nom-
bre d'hommes suffisant pour arrêter les autres
navires. Le Syndicat marseillais donne ta liste
de ces navires.
Voici le texte du télégramme envoyé par
M. Edgard David, président de la Chambre
de Commerce de Marseille :
La Chambre de Commerce de Marseille, très
occupée du préjudice considérable occasionné
au port par l'arrêt de la navigation, sollicite
respectueusement et instamment votre haute
intervention pour faire cesser immédiatement,
par la mise à la disposition des compagnies de
marins ce l'Etat, la situation lamentable créée
à plusieurs milliers de passagers pour la Corse,
l'Algérie, la Tunisie, le Maroc et autres desti-
nations.
Elle appelle aussi d'une manière urgente l'at-
tention sur les transports postaux et l'approvi-
sionnement des 'régions précitées.
Les inscrits maritimes se sont présentés hier
matin à la mairie en délégation, ayant à leur
tête M. Ferri-Pisani, secrétaire du Syndicat.
Ils ont exposé la situation à M. Flaissières.
sénateur-maire, et lui ont demandé d'intervenir.
Au cours de l'entrevue. il a été arrêté une sorte
de programme d'intervention des parlementaires
des Bouches-du-Rhône auprès du Gouverne-
ment, et M. Flaissières a lui-même télégraphié
à M. Tardieu, ministre des Travaux publics,
pour obtenir une prompte solution.
De son côté, le Gouverneur Général de
l'Algérie a insisté auprès des ministres del' ln-
terieur et des 1 ravaux publics pour que les
paquebots portant les noms des gouverneurs
généraux, qui sont propriétés de r Etat, soient
armés militairement et remis en service.
D'autre part, MM. Mallarmé, député d'Al-
ger, et Jules Cuttoli, député de Constantine,
ont télégraphié au ministre des Travaux pu-
blics et de la Marine marchande pour lui de-
mander de faire armer par les marins de r Etat
les navires effectuant les transports maritimes
entre la France et l'Algérie. Après avoir sou-
ligné la situation lamentable causée à l'Algérie
par l'interruption des services, M. Jul es Cuttoli
a annoncé au ministre qu'il l'interpellera si on
ne se préoccupe pas, sans retard, du sort des
A fricains du Nord, qui, avec d'autres colo-
niaux, - sont arrêtés à Marseille.
On affirmait hier soir a Marseille que le
Gouverneur-Général-Jonnart et le Gouvemew-
Général-Grévy prendront la mer aujourd'hui.
Ils seront équipés par les états-majors du pont
et de la machine et embarqueront quelques pas-
sagers. Ils emporteront tout le courrier en retard
pour Alger et Tunis.
Le Secrétaire général du Syndicat des Ins-
crits est parti pour Paris, où il va conférer avec
M. Tardieu, ministre des Travaux publics.
Cette grève a déjà des conséquences fâ-
cheuses pour la marine marchande française.
Elle détourne les passagers de nos lignes, et
déjà, de nombreux Egyptiens rentrant chez eux
ont pris leur passage sur des navires italiens
et anglais.
M. Lucien Saint
à l'Elysée et au quai d'Orsay
l8.
Le Président de la République a reçu
hier aptfs-midi M. Lucien Saint, Résident
général de France à Tunis, qui a ensuite
rendu visite à M. Aristide Briand, ministre
des Affaires étrangères.
PLANTES TEX I ILES
LE JUTE
.1.
Le Jute est un des textiles dont la produc-
tion mondiale est la plus considérable, car ses
emplois sont multiples et son prix de reviesft
relativement peu élevé. La filasse, quoiquo
assez grossière, est employée en sparterie pour
la confection des tapis, des cordages, etc. La
fibre est ligneuse. composée de brins bit
courts agglomérés les uns aux autres, et pli
conséquent, susceptible de désagrégation,
Néanmoins, on la considère comme assez ré-
sistante, et, ainsi que nous venons de le voirà
on en fait une grande consommation, notub.
ment pour les sacs. La fibre prend très facile-
ment la teinture et peut être ainsi mélangés
au lin, au coton, à la laine, etc.
On estime la production mondiale actuelle
à 8 millions 1/2 ou 9 millions de balles de
400 livres, soit, à peu près, 1 milliard 1/2 de
kilos, et, malheureusement pour nous Fran-
çais. la presque totalité provient de t tnde
anglaise. On en fait bien aussi en Chine et
au Japon, mais la consommation de ces pays
absorbe toutes leurs productions ; il n'en reste
donc plus pour les voisins.
Dans quelques provinces du Ton kin, 08
s'occupe aussi du jute qui alterne souvent avec
la culture du riz ; mais les indigènes le ven-
dent en lanières, non rouies, aux Chinois qIIÎ
eii font, avec les joncs du Bas-Delta du Ton-
kin, les nattes dites nattes de Chine, et ca
nattes dont le Tonkin exporte plus de 5.000
tonnes nous arrivent en France par Hongkong.
Aux Indes, il existe 40 filatures enviroae
comprenant près de 35.000 métiers, et ds
700.000 broches.
La plante productrice du jute est un car-
charus, elle ne dépasse pas la taille de petits
arbrisseaux dont les tiges peu ramifiées poiteal
des feuilles ovales lancéolées avec deux deab
inférieures et se prolongent en longs iflaments.
Quoique affectionnant l' Inde, il semble que
le jute pourrait pousser dans des pays bien
moins chauds, puisque les essais faits jusqu'en
France, aux environs de Marseille, ont réussi.
Néanmoins, comme nous le disions, la France
est presque totalement tributaire de l'Angle-
terre à cet égard.
Le jute demande des terrains argilo-sableux,
frais, ni trop secs ni trop humidea, abntet,
mais pas ombragés. Quand il pousse sur des
terres d'alluvions, la filasse est rugueuse. Le
terrain demande pas mal de préparatioa, pin-
sieurs labours successifs et des hersa. La
plante est annuelle, mais épuise bea le
sol, et on ne peut pas faire deux rkoltea de
suite sur IA-mgnbe terrain. On sème k la valéa
lorsque le terrain est bien humide. Ouand les
plantes ont de 20 à 30 cm., on éclaircit de
façon à laisser 12 à 15 cm. entre les pieds ;
à ce moment, on fait un sarclage. La plante
fleurit 3 mois 1/2 après la levée ; on récolte
dès que les fleurs paraissent et avant leur fruc-
tification.
Pour obtenir la filasse, il faut commencer
par rouir la plante dans une eau stagnante ;
au Uout de quelques jours, les lanières se dé-
tachent facilement du bois. L'ouvrier les prend
à la main, en forme un faisceau et fouette
1 eau avec ce faisceau de façon à faire sauter
les pellicules qui restent sur la fibre. Il enl ève
avec le doigt les parcelles qui peuvent encore
adhérer, puis il tord la poignée pour en extrai-
re la plus grande humidité et les met sécher
au soleil.
Nous avons en Guinée et en Afrique Occi-
dentale une plante qu' on appelle le Dhâ qui
rournit une filasse ressemblant beaucoup à celle
du jute et qui vient dans les vallées et en bor-
dure des cours d'eau. On a fait quelques
essais sur le dhâ, mais on ne s'occupe pas
suffisamment de ce textile qui devrait nom
permettre de nous affranchir dans de larges
mesures si nous le voulions, de nos achats de
jute à l'étranger.
II est vrai qu'étant donné les prix de trans-
port, il faudrait installer sur - place, dans la
colonie, une usine de rouissage et de traite-
ment de la filasse ; car envoyer à la fois le
bois et la fibre coûterait beaucoup trop cher.
Mais une usine de ce genre ne coûterait pas
trop cher, surtout si on se bornait au rouis-
sage et au teillage, et il devrait y avoir quel-
que chose d'intéressant à tenter de ce côté.
'GII' 'r Bar"
Au Conseil supérieur des Colonies
«»«
La section dit Tourisme, de la Propagan-
de et de l'Enseignement se réunira le samedi
27 octobre à 9 h. 30, au ministère des Colo-
nies.
A l'ordre du jour de cette séance à la-
quelle assistera M. le Gouverneur Général
Pasquier, figure le tourisme en Indochine.
M. Pierre Pasquier
à "École Colcniale
l' t
M. Pierre Pasquier, Gouverneur Général de
l'Indochine, se rendra prochainement à 1 Ecole
Coloniale où il a été invité par M. Georges
Hardy, directeur de l Ecole Cbloniale. Il pren-
dra contact avec ses jeunes camarades des di-
verses sections.
Les élections cantonales
-4
Finistère
M. André Bénac., membre du Conseil de
l'Ordre de la Légion d'honneur, qui apporte
le concours de son autorité à d'importantes so-
ciétés ifnancières et coloniales (Banque de Paris
et des Pays-Bas, Tabacs du Maroc, etc., etc.)
a été réélu à Fouesnant.
LIS NXJMAO : 30 GMNTMBB MARDI SOIR, 23 OCTOBHE 1928.
JOURNALJfUOTIDIEN
Rédaction & Administration :
M, IM M ̃Mttltfir
PARIS a"
Ttl ITII. : LOUVVMtIWI
, alcurueu 07-U
C
Les Annales Coloniales
Lté amwweg et réclames sont reçu" an
bureau du Journal.
DIRECTEURS : Marcel RUEDEL et L.-G. THÉrBAULT
Tous les articles publiés dans notre journal ne peuvent
élre reproduits qu'en citant les ANNALES COLONIALES.
AIOMEIENTS
M« le supplément illustré,*
Un un 8 mois 3 Ntil
FFMU a
SSTir.. t20 o 66 > 36 »
ttranger - 180 t 100 9 609
On s'abonne sans frais da"
tous les bureaux de poste.
La controverse sur le Transsaharien 1
v.
Depuis que la cpwdion de - a a
été mise définitivement à l'ordke du jour. les
adversaires du projet accumulent à 1 envi les
arguments pour ai empêcher la râlisation.
Certains, par parti pris absolu, parce qu'ils
sont hostiles à toute extension de l'œuvre colo-
niale.
D'autres, esprits chagrins qui ne peuvent
entrevoir la perspective a un progrès sans exer-
cer à son encontre, comme par plaisir, des cri-
tiques aigres et malveillantes.
Le plus grand nombre enfin, d'une bonne
foi absolue, qui ne voient pas encore l impor-
tance véritable de ce chemin de fer, et qui re-
culent devant les sacrifices qu'ils trouvent hors
de proportion avec les résultats à obtenir ; c'est
à ceux-là surtout qu a voulu répondre le Gou-
vernement lorsqulil a demandé au Parlement
de voter la création d'un organisme d'études
ayant pour mission d'examiner impartialement
toutes les faces du problème et de fournir les
bases d'une décision définitive qui doit avoir
les conséquences les plus graves sur les desti-
nées de toute notre Afrique - française et sur
cettes. par contre-coup, de la France elle-
même.
Au moment où ce Comité d'Etudes va entre-
prendre ses travaux, il est tout à fait opportun
de passer en revue les objections diverses qui
sont présentées, avec grande force parfois en
apparence, par les contempteurs du Transsaha-
rien et d'apporter les réfutations que ces objec-
tions comportent.
Les critiques ne négligent aucun des côtés
de la question. Elles s'efforcent de mettre en
relief, tour à tour, les difficultés matérielles de
la construction et de r exploitation du chemin
de fer (et panni ces dernières une insécurité
menaçante), l'inutilité de cette voie ferrée tant
au regard de la défense nationale qu'au point
de vue économique, l'exagération des dépenses
eu égard aux produits probables, et l'intérêt
qu'il y aurait à abandonner momentanément au
moins ce projet chimérique pour réaliser, au
contraire. par l'automobile et l'avion, les liai.
sont transsahariennes.
Voyons ce qu'il faut très raisonnablement
penser de ces arguments multiples.
A. - DIFFICULTES TECHNIQUES
a) Impossibilité de traverser les dunes ;
menace des sables mouvants
Disparue la légende des sables couvrant
entièrement le Sahara ; il existe des voies qui
en sont dégagées complètement. La mission
oranaise (en 1926) a pu accomplir en dehon de
toute dune et d'actumulations de sable avec
un car pesant 8 tonnes, tout le trajet de Co-
lomb-Béchar à Bourem, sur un 901 dur (ham-
mada, terrain rocailleux, ou reg, mélange durci
de terte et Je sable recouvert de gravier).
Le siroco soufflant violemment dans les par-
ties désertiques du Sud-Or anais (d'Ain-Sefia
à Kenadsa) n'a jamais empêché la circulation
normale des trains.
b) Manque d'eau
C était là une des grandes préoccupations
jusqu'à ces temps derniers. Mais des données
nouvelles permettent de ne conserver aucune
crainte à ce sujet. La machine à vapeur, grande
buveuse d'eau, sera remplacée par des moteurs
à combustion interne (Diezel) utilisant comme
combustible des huiles hordes ou végétales
(dont la production peut être illimitée au Sou-
dan).
D'où d'immenses avantages : l'existence de
l'eau devient tout à fait secondaire ; possibilité
de franchir sans arrêt de grandes distances, et
par suite, d'espacer les stations, de réduire le
personnel, d'assurer une grande rapidité
ynoyenne de 50 kilomètres à l'heure).
c) Pénurie de main-d'œuvre
pour effectuer la construction
11 faut ne pas connaître les ressources de
l'Afrique du Nord et de l'A.O.F. pour croire
que 1 on ne trouvera pas aisément les 2 ou
3.000 travailleurs nécessaires.
Un délai non pas de 10 ans, mais de 4 ou
5 ans au plus suffira, si on le veut, pour ache-
ver la construction entreprise par chacune des
extrémités, avec l'aide de camions automo-
biles.
d) Dilatation excessive des rails
par l'effet de la chaleur
Voir les voies ferrées du Sud-Oranais et du
Sud-Constantinois.
B. - INSECURITE
On a fait état bruyamment des djouch qui
ont, à diverses reprises, traversé largement le
désert, attaqué les caravanes et dévasté les
oasis.
Le Sahara proprement dit est, à l'heure ac-
IUelle, complètement pacifié.
A l'ouest, demeurent deux nids de pillards :
le Tafilalet et le Rio del Oro (espagnol).
Mais ces régions sont d'abord éloignées de
h future voie transsaharienne, même passant
dans l'ouest, comme tout le fait prévoir (l'as-
aMainat de René Estienne a été perpétré non
dans le voisinage de ce tracé, mais en plein
Maroc, à 72 kilomètres au Nord de notre poste
de Bou-Denib), et le Tafilalet sera sûrement
soumis avant l'achèvement du Transsaharien,
comme interviendra aussi une entente avec l'Et-
pagne au sujet de Rio del Oro (le véritable
danger serait plut8t à l'Est dans la proximité
de l'Hiterland tripolitain).
La police est faite au Sahara par les Com-
pagnies de méharistes avec une activité et un
dévouement admirables. Elles pourront être
renforcées par des auto-mitrailleuses et des
avions.
D'ailleurs, 1 expérience le démontre, le che-
min de fer apporte avec lui la sécurité (jamai,
attaque n'a eu lieu contre notre voie ferrée du
I
Sod-Oranais qui s'avançait m fut et à MMme
qae l'on repolissait les dissidents).
C. INUTILITE PRETENDUE
DU TRANSSAHARIEN
AU POINT DE VUE
DE LA DEFENSE NATIONALE
L'on a raillé avec humour l'armée noire de
100.000 hommes prévue par le général Man-
gin ; on a discuté d'abora les chiffres, allégué
ensuite que la conscription dans les pays noirs
était très périlleuse, qu'elle provoquait l'émi-
gration des habitants, et puis ces hommes, a-t-
or dit, il faudrait les amener au terminus du
chemin de fer, comment ? Enfin, le péril de la
mer subsistttrait dans la Méditerranée comme
dans l'Océan. Ne serait-il pas préférable, con-
clut-on, de consacrer les 2 milliards envisagés
pour le Transsaharien à renforcer notre outil-
lage militaire insuffisant et nos fortifications
dans l'Est ? t 1
Réponse : Les troupes noires ont fait leurs
preuves pen dant la guerre. Dans toute l' éten-
due de t'A O.F. (12 millions d'habitants), il
ne sera pas difficile de recruter 100.000 sol-
dais ot travailleurs. Ces populations. comme
celles de l'Afrique du Nord, s'habitueront à
une conscription. très mitigée suivant les cir-
constances locales. Même sans conscription,
par des engagements, on obtiendrait les effec-
tifs demandés.
On les conduira au terminus du Transsaha.
rien aussi bien qu' aux ports de l'océan et par
les voies ferrées ou routes qui convergeront à
ce terminus.
D'ailleurs, la haute autorité particulièrement
qualifiée pour donner son avis en cette matière,
le Conseil Supérieur de la Défense Nationale
a exprimé son opinion que, depuis, il n'a ceué
d' a ffirmer.
Il faut qu' en cas de péril, la France puisse
trouver dans ses colonies africaines à la fois le
secours de tous les bras qui peuvent la défen-
dre et de toutes les ressources matérielles
qu elles sont susceptibles de fournir, et que
ce secours, si cela est nécessaire, puisse lui par-
venir dans un délai extrêmement court.
Quoi qu'on en dise, nous aurons toujours
assez de sous-marins et d' avions pour assurer
les transport entre r Arrie et la Métropole.
Qui peut répondre qu il en sera de même A
travers l'océan ?
Le souci du perfectionnement de notre ou-
tillage national et de nos fortifications ne sau-
rait influer sur l'exécution du Transsaharien,
Ces travaux d'ordre différent s'imposent le*
uns et les autres, et la France n'éprouvera, à
n'en pas douter, aucune difficulté pour les
effectuer tous ensemble.
Jtonjr-Ff ef«jiinrrif|.
Député d'oran
Vice-Président de la Commission de
l'Algérie, des Colonies et des Pro-
tectorats.
ge--
L'Aviation Coloniale
France-Afrlque du Nord
l/intrrruplion du trafic mnritimo au de-
part do Mnrseille a eu pour résultat une
recrudescence d'activité des lignes aérien-
nes, aussi bien pour le transport dM pas-
sagers que pour l'acheminement de la
poste.
Le service tri-hebdomadaire sur Alger a
été augmenté d'un hydravion.
Sur Tunis et Ajaccio, un voyage supplé-
mentaire a lieu également aujourd'hui avec
le maximum de charge postale.
Paria-Madagascar
lin avion Bréguet 19-Hispano MO CV, pi-
loté par les aviateurs Marie et Boutemer,
doit partir incessamment de Villacoublay
pour joindre Madagascar.
.En raison de la portée utile de ce voya-
ge. le ministre de 1 air a accordé une déro-
gation à la règle qu'il a établi quelques
jours après son entrée avenue Rapp, et a
autorisé le raid du Géniral-Lapeyrtne, tel
est le nom de l'appareil.
À travers l'Àfriqie en automobile
̃ s»
M. Lacour et le comte de Varlemont, qui
parcourent l'Afrique en automobile, depuis
près d'une année, ont atteint Ei Fasher par
une route rendue très difficile à cause des
sables.
Ils sont en route vers El Obeid (Kordofan)
où ils espèrent arriver à la fin de ce mois.
Ciaéma Colonial
«♦ 1
M Le Croisé »
D'ici quelques jours la mission d'études
que Jean de Merly a envoyée en Tunisie,
pour sa production du film Le Croisé, va
rentrer à Paris.
MM. Jaubert de Benac et Kirsanoff, res-
pectivement scénariste et metteur en scène
du film, rapportent de nombreux et très in-
téressants documents de leur voyage ; tandis
que M. Joé Hammam, également metteur en
scène du Croisé, s'est arrêté dans le midi de
la France pour repérer les « coins » des-
tinés à servir de cadres aux scènes de l'em-
barquement de Saint Louis.
Rappelons que Le Croisé sera réalisé sous
la direction artistique de M. Raymond Ber-
nard.
«T»
Imposantes funérailles
18'
l,os olbfnViuos du Révétend Georges Heinrleh
Wilhelm Schotnhoff ont eu lion afipetown e-
présence d'une foule ccnsidérable
I.n défunt était lo dlef, pour toute l'Afrique,
de l'Eglise Apostolique.
La procession s'étendnit sur plus de vingt,
mites : elle se composait de 01)0 mntncnrs rt
d'nutres voilures nui contenaient quinze com-
rmninuti"s de la péninsule et des dWtniés de
Kimbertey..îolinnnostmrg, prétoria, I.ndysniith,
Durban, Pttrt-îMispbclli, Swnkopmund.
Pour nos fonctionnaires
coloniaux
-..
Ie remercie tous les fonction-
F" noires coloniaux, amis proches,
amis lointains surtout, des lettres
touchantes qu'ils m'écrivent au sujet de mes
articles dit 30 août et du 1er septembre der-
nier ; aux Annales Coloniales nous sommes
tous fortement convaincus, et nous n'avons
cessé de l'écrire, que si l'on veut avoir aux
colonies un personnel capable de rendre les
services qu'on attend de lui, il faut les payr.
Devant l'argument de l'équilibre budgétaire
nous nous inclinons très respectueusement ;
c'est le devoir de tout bon Français; mais
c'est aussi son droit, notre droit, de distin-
guer entre les dépenses improductives ou dont
l'utilité n'est pas incontestable, et celles sur
la nécessité desquelles il n'y a pas à discu-
ter. Peut-on discuter sur cette idée elllire
comme le jour que notre œuvre coloniale est
condamnée à 1 avance si nous ne recrutons
pas, pour la réaliser, une élite? Or, pour la
recruter, pour la conserver, ne cherchez pas
midi à quatorze heures, il faut lui offrir, lui
assurer une situation digne d'elle.
c Quand donc (permettes-moi cette légère
précision au sujet d'un passage aimablement
ironique de votre article) nous demandons
une commission faite « pour nous 9, nous ta
voulons, simplement, constituée par des gens
qui nous connaissent et qui soient pénétrés,
autrement que par le roman et la légende, de
ces quelques vérités élémentaires.- d'une
part, ce qu'est notre vie, ce que sont nos ris-
ques per pétuels, notre labeur déprimant, no-
tre isolement moral et nos dépenses maté-
rielles; d'autre part, ce que sont nos soldes;
des gens capables enfin, d'après ces don-
néesde se faire une opinion libre où inter-
viendrait seul, à côté du souci d'équité, celui
de l'intérêt bien compris de nos colonies.
Or, cet intérêt n est-il pas précisément de
posséder, pour la constitution de leurs cadres
essentiels, une élite que ne viennent pas dé-
moraliser, ou détruire, faute de recrutement,
de mesquines restrictions pécuniaires? »
Ah/la légende, le romani Comme - tout
cela sera dur à détruire: - doutant bills dur
que la légende est si poétique, et le roman
si attrayantl Le correspondant dont j'ai cité
ces quelques lignes est le premier à s'en
plaindre. Il y a toute une littérature colo-
niale, une fausse littérature coloniale, à la-
quelle il faut faire remonter bien des ran-
coeurs et bien des désillusionst H élasl Le
pays de Cocagne n'est qu'un pays de rêve,
dans le vieux continent comme dans les mon-
des nouveaux! Qui plus il y dort, plus il y
gagne, dit le vers célébré. Non, la fortune
ne vient plus chercher les hommes dans leur
lit; elle en a perdu l'habitude. Et. au fond,
l'a-t-elle jamais eue? Je me méfie ds poètes,
et des romancirs du passé autant que de leurs
ingénieux successeurs.
a Sc souciant fort peu, hélasf du domaine
immense qui fait la force de notre pays,
l'opinion se soucie encore moins des artisans
lointains qui le façonnent. C'est encore un
lieu commun de prétendre que notre vie se
borne à parer d'un luxe de satrapes d'inter-
minables loisirs sous les palmes. la vérité,
c'est que, bien souvent, on travaille davan-
tage aux colonies qu'en France, et qu'en
tout cas le travail y est infiniment plus pé-
nible. Quartt au prétendu luxe, on oublie
trop que presque tout aux colonies se paie
plus cher qu'en France. Et comme fout se
paie avec nos soldes.
On nous laisse le soin d'achever la phrase.
Paroles attristées, et qui sont un avertisse-
ment. le voudrais cependant, dans cette tris-
tesse légitime, un accent moins découragé.
Non, il n'est plus exact de dire que topinion
publique se soucie fort peu du domaine
immense qui fait - la force de notre - pays.
Nous sommes quelques-uns qui quotidienne-
ment travaillons à ce qu'elle s'en soucie, et
on ne saurait prétendre que nous avons pré-
ché dans le désert. Ce sont les mêmes qui
apprendront à l'opinion publique ce que
nous devons à ces artisans lointains qui fa-
çonnent la plus grande France, et qui s'ar-
rêtent parfois sous les palmes non pour
goûter les loisirs de satrapes qui n'ont rien
à faire, mais pour se délasser un instant de
fatigues et de peines acceptées sans mur-
murer quand il s'agit de la prospérité et de
la grandeur de notre empire colonial.
Marie tfwmlmm,
Sénateur de V Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Celantes.
Retour de M. Henry Bérenger
«♦«
M. Henry Birenger, sénateur, et M. Eu-
gène Groeve, député, rentrant de la Guade-
loupe, sont attendus au Havre après-demain
jeudi à cinq heures du matin.
-10
Un du canadien à la Gudeloqie
Une maison canadienne a mis gracieuse-
ment à la disposition du gouvernement de
la Guadeloupe un chargement de farine des-
tiné à venir en aide aux sinistrés de la co-
lonie.
En outre, une compagnie de navigation a
offert la gratuité du transport de cet envoi.
--- -
Le ras Tafari et les Ihlieis
-
Le Ras Tafari a visité hier la Légation ita-
lienne, à Addis-Abbaba, à l'occasion de l'ar-
rivée du duc des Abruzzes dans la capitale
abvssine.
Le Ras Tafari a prononcé quelques parotes,
par lesquelles il a exprimé ses sentiments
d'amitié envers l'Italie.
La justice au Congo Belge ':
Répondant à une campagne de presse en
faveur du rétablissement ( r) du régime de la
chicotte (corrections à coups de lanière
d'hippopotame) M. Jules Tilmont cite dans
YEssort Maritime et Colonial la solution
suivante de R. P. Le Grand :
Ce respect perdu, la chicotte ne le fera pas
renaître. L'équivalent ne reviendra que le jour
où les noirs auront retrouvé un équilibre
normal et stable après la désorganisation pro-
duite par notre arrivée en Afrique, la destruc-
tion de leurs coutumes, de leurs idées, de leur
vie ancestrale.
Et notre confrère ajoute :
« Nous avons au Congo un luxe de ma-
gistrats - pas toujours bien répartis,
doublé dans certaines fonctions judiciaires,
par les administrateurs territoriaux, par les
officiers de police judiciaire. et par les
chefs de tribus.
« Ce qu'il taut, nous le répétons, c'est la
comparution immédiate, le jugement immé-
diat sans la complication de paperasses dont
juges et justiciers se plaignent à l'envie, les
seconds surtout, la peine immédiate et ne
donnant plusâ l'indigène le temps d'oublier
quel délit il a bien pu commettre. Les ma-
gistrats dé carrière auront le devoir, en-
suite, de contrôler jugements et sanctions. »
Nous ne saurions trop nous ranger à cette
solution cir nous uous souvenons fort bien
qu'étant jadis juge de paix à compétence
étendue à Mohaye dans le Haut-Oubangui,
il fallait attendre, pour l'exécution des juge-
ments, que nous soyons informés de la dé-
cision de la Cour d'homologation de Brazza-
ville, décision qui ne nous parvenait guère
qu'au bout de plusieurs mois.
En cas d'une affaire d'assassinat et de
condamnation à mort l'exécution du juge-
ment semblait être aux indigènes un nouvel
assassinat commis par les Blancs sur le cou-
pable.
Plus la justice sera expéditive, plus elle
sera efficace et surtout me raie.
.onol-
DANS LE SUD-IN JOCHINOIS
Les aoélioratiMsdti matériel roubal
»♦»
On se plaignait depuis longtemps el
avec raison de l'insuffisance et de la dé
fectuosité du matériel roulant en Cechin
chine.
Aujourd'hui les usagers et le public sont
entrés dans une zone d espoir.
Espérons qu'ils n'en sortiront pas, sinon
pour pénétrer dans celle, plus magnifique
encore, d'une satisfaisante réalisation.
Onze locomotives ordinaires et soixante
wagons sont attendus actuellement. Cinq de
ces locomotives et les wagons, comman-
dés en Allemagne, au titre des prestations en
nature, arriveront avant la fin de l'année.
Les six autres locomotives sorties des ate-
liers français arriveront au début de 1929.
Une nouvelle commande a été câblée.
Celle-ci est basée sur les besoins probables
du trafic iusqu'en imi.
De plus, le réseau sud va recevoir dix-sept
voitwres neuves. D'ores et déjà il est prévu
un wagon-restaurant pour le train de nuit
Saïgon-Hanoï qui, comme on le sait, doit
effectuer son trajet en 60 heures. Ce wagon-
restaurant est du type adopté en France
par le réseau du Nord. Le matériel, affirme-t-
on, sera mis en service dès son arrivée dans
la colonie. Seuls parmi les wagons ceux
pour lesquels une caisse en bois est prévue
seront dirigés sur les ateliers de Di-An, spé-
cialement équipés pour fabriquer ces boise-
ries.
Quant aux locomotives, les cinq premières
qui vont arriver, seront affectées au Saïgon-
Mytho. Actuellement les convois de cette
ligne sont traînés par des locomotives du
Saïgon-Khanhoa lesquelles seront rendues à
leur destination normale.
Quant aux six locomotives qui -arriveront
un peu plus tard et qui seront affectées au
Saïgon-Khanhoa elles sont conçues pour
remorquer des trains de 400 tonnes.
Mais, les améliorations envisagées ne
borneront pas là. L'embarquement de
grande ligne du Sud-Indochiccis, c'est-à-d
le chemin de fer de Dalat, va être doté
locomotives à crémaillère et de trente
gons spécialement destinés au Kronepl
Dalat.
Afirane-Marcelfe Dejfln*.
-1
Saigon-Batavia
4.
Un service régulier direct entre Saïgon et
Batavia, ouvert aux marchandises et aux pas-
sagers, vient d'être établi. Assuré par le
s/s Tjilivong, ce nouveau service mérite
d'être accueilli avec la plus grande satisfac-
tion. Il répondait à un besoin. Tant au point
de vue transport économique des marchan-
dises et transport des voyageurs.
Le Tjilivong va désormais pouvoir em-
porter sur Java jusqu'à 6.000 tonnes de riz
et d'énormes quantités de poissons secs des-
tinés à l'alimentation des Chinois établis
dans les Indes Néerlandaises. Non seule-
ment sa mise en service permettra d'éviter
les ruptures de charge qui avaient lieu à
Singapore et qui grevaient la marchandise
de frais inutiles, mais encore, sera fort avan-
tageuse aux planteurs de la Cochinchine,
acheteurs de graines et de greffes à Java. Le
tourisme, cette branche importante de la ri-
chesse indochinoise, y trouvera, au surplus,
son compte,
La traversée de Saigon à Batavia - aller
et retour ne durera plus que neuf jours
environ. L'intervalle d'un départ à l'autre
sera de 28 jours, dont 23 en mer et dans les
ports des Indes Néerlandaises et 5 à Saigon
pour le chargement. Les Cochinchinois, amis
des voyages, pourront donc séjourner au
moins treize jours à Java. Réciproquement,
t'arrêt de cinq jours dans le port de Satgon
favorisera les excursionnistes hollandais
-.- - ----- .----'P
pour lesquels des itinéraires seront préparés
par 1rs soins du Bureau Officiel du Tou.
risme.
On peut donc augurer do la nouvelle créa-
tion une recrudescence d'échanges économi-
ques dans les deux sens et un va-et-vient
touristique qui ne peut être que grandement
avantageux pour les deux pays.
La grève des inscrits maritimes
à Marseille
10.000 passagers en panne
Les pourparlers entre les armateurs et les
marins sont terminés, ne laissant même entre-
l' - 1
voir, pour ! instant au moins, aucune reprise
de discussion. Les armateurs déclarent s'en
tenir à la sentence d'arbitrage rendue en juillet
dernier par M. Lescouvé, premier Président à
la Cour de Cassation, à la demande du Syn-
dicat des Marins de Marseille. L'indemnité
journalière de nourriture des marins avait alors
été relevée de 11 fr. 50 à 15 francs.
Le Syndicat marseillais de la Marine mar-
chande a communiqué au public une note reje-
tant tur le Syndicat des Inscrits maritimes la
responsabilité du désarmement des navires qui
auraient pu assurer un service restreint, mais
suffisant.
Cependant, la situation devient de jour en
jour plus critique et peut amener, si des réso-
lutions énergiques ne sont pas prises, un désar-
roi complet dans la navigation, en un mot une
véritable catastrophe.
L'arrêt des navires continue sans cesse. Les
navires suivants, qui devaient quitter le port
hier, sont arrêtés : Gouverneur-Général- Tir-
man, pour Tunis ; Sidi-Aïssa, Oran ; Provi-
dence, New- Y ork ; Corie-ll, Ajaccio ; Eu-
gène-Péreire, Philippeville. Ainsi que plu-
sieurs cargos, tous ces navires à l'arrêt, for-
mant une flotte imposante, vont congestionner
les bassins pendant que le fret s accumule sur
les quais et dans les hangars, pour le plus grand
dommage de notre trafic.
Les relations commerciales, la poste en par-
ticulier, les marchandises entreposées sur les
quais attendant leur embarquement, souffrent de
cet état de choses.
Dix mille passagers sont en panne à Mar-
seille.
Par les soins de l'Office tunisien de Mar-
seille et sur les instructions de M. Lucien
Saint, Résident Général. des secours ont été
remis aux passagers tunisiens les plus nécessi-
teux.
Appels aux Pouvoirs PubUcs
Les présidents des Chambres de Commerce
de Marseille et d'Alger ont adressé au Prési-
dent du Conseil &s ministres et aux ministres
de la Marine, des Travaux publics et du Com-
merce, des télégrammes demandant que l'Etat
mette immédiatement ses marins à la disposi-
tion des Compagnies de navigation pour assurer
le transport des dépêches, des passagers et des
marchandises périssables.
Le Syndicat marseillais de la marine mar-
chande a publié hier une note dans laquelle il
reproche au Syndicat des Inscrits maritimes
d' avoir, alors que le conflit était localisé aux
paquebots désarmés, exercé une pression sur
les équipages en partance et détaché un nom-
bre d'hommes suffisant pour arrêter les autres
navires. Le Syndicat marseillais donne ta liste
de ces navires.
Voici le texte du télégramme envoyé par
M. Edgard David, président de la Chambre
de Commerce de Marseille :
La Chambre de Commerce de Marseille, très
occupée du préjudice considérable occasionné
au port par l'arrêt de la navigation, sollicite
respectueusement et instamment votre haute
intervention pour faire cesser immédiatement,
par la mise à la disposition des compagnies de
marins ce l'Etat, la situation lamentable créée
à plusieurs milliers de passagers pour la Corse,
l'Algérie, la Tunisie, le Maroc et autres desti-
nations.
Elle appelle aussi d'une manière urgente l'at-
tention sur les transports postaux et l'approvi-
sionnement des 'régions précitées.
Les inscrits maritimes se sont présentés hier
matin à la mairie en délégation, ayant à leur
tête M. Ferri-Pisani, secrétaire du Syndicat.
Ils ont exposé la situation à M. Flaissières.
sénateur-maire, et lui ont demandé d'intervenir.
Au cours de l'entrevue. il a été arrêté une sorte
de programme d'intervention des parlementaires
des Bouches-du-Rhône auprès du Gouverne-
ment, et M. Flaissières a lui-même télégraphié
à M. Tardieu, ministre des Travaux publics,
pour obtenir une prompte solution.
De son côté, le Gouverneur Général de
l'Algérie a insisté auprès des ministres del' ln-
terieur et des 1 ravaux publics pour que les
paquebots portant les noms des gouverneurs
généraux, qui sont propriétés de r Etat, soient
armés militairement et remis en service.
D'autre part, MM. Mallarmé, député d'Al-
ger, et Jules Cuttoli, député de Constantine,
ont télégraphié au ministre des Travaux pu-
blics et de la Marine marchande pour lui de-
mander de faire armer par les marins de r Etat
les navires effectuant les transports maritimes
entre la France et l'Algérie. Après avoir sou-
ligné la situation lamentable causée à l'Algérie
par l'interruption des services, M. Jul es Cuttoli
a annoncé au ministre qu'il l'interpellera si on
ne se préoccupe pas, sans retard, du sort des
A fricains du Nord, qui, avec d'autres colo-
niaux, - sont arrêtés à Marseille.
On affirmait hier soir a Marseille que le
Gouverneur-Général-Jonnart et le Gouvemew-
Général-Grévy prendront la mer aujourd'hui.
Ils seront équipés par les états-majors du pont
et de la machine et embarqueront quelques pas-
sagers. Ils emporteront tout le courrier en retard
pour Alger et Tunis.
Le Secrétaire général du Syndicat des Ins-
crits est parti pour Paris, où il va conférer avec
M. Tardieu, ministre des Travaux publics.
Cette grève a déjà des conséquences fâ-
cheuses pour la marine marchande française.
Elle détourne les passagers de nos lignes, et
déjà, de nombreux Egyptiens rentrant chez eux
ont pris leur passage sur des navires italiens
et anglais.
M. Lucien Saint
à l'Elysée et au quai d'Orsay
l8.
Le Président de la République a reçu
hier aptfs-midi M. Lucien Saint, Résident
général de France à Tunis, qui a ensuite
rendu visite à M. Aristide Briand, ministre
des Affaires étrangères.
PLANTES TEX I ILES
LE JUTE
.1.
Le Jute est un des textiles dont la produc-
tion mondiale est la plus considérable, car ses
emplois sont multiples et son prix de reviesft
relativement peu élevé. La filasse, quoiquo
assez grossière, est employée en sparterie pour
la confection des tapis, des cordages, etc. La
fibre est ligneuse. composée de brins bit
courts agglomérés les uns aux autres, et pli
conséquent, susceptible de désagrégation,
Néanmoins, on la considère comme assez ré-
sistante, et, ainsi que nous venons de le voirà
on en fait une grande consommation, notub.
ment pour les sacs. La fibre prend très facile-
ment la teinture et peut être ainsi mélangés
au lin, au coton, à la laine, etc.
On estime la production mondiale actuelle
à 8 millions 1/2 ou 9 millions de balles de
400 livres, soit, à peu près, 1 milliard 1/2 de
kilos, et, malheureusement pour nous Fran-
çais. la presque totalité provient de t tnde
anglaise. On en fait bien aussi en Chine et
au Japon, mais la consommation de ces pays
absorbe toutes leurs productions ; il n'en reste
donc plus pour les voisins.
Dans quelques provinces du Ton kin, 08
s'occupe aussi du jute qui alterne souvent avec
la culture du riz ; mais les indigènes le ven-
dent en lanières, non rouies, aux Chinois qIIÎ
eii font, avec les joncs du Bas-Delta du Ton-
kin, les nattes dites nattes de Chine, et ca
nattes dont le Tonkin exporte plus de 5.000
tonnes nous arrivent en France par Hongkong.
Aux Indes, il existe 40 filatures enviroae
comprenant près de 35.000 métiers, et ds
700.000 broches.
La plante productrice du jute est un car-
charus, elle ne dépasse pas la taille de petits
arbrisseaux dont les tiges peu ramifiées poiteal
des feuilles ovales lancéolées avec deux deab
inférieures et se prolongent en longs iflaments.
Quoique affectionnant l' Inde, il semble que
le jute pourrait pousser dans des pays bien
moins chauds, puisque les essais faits jusqu'en
France, aux environs de Marseille, ont réussi.
Néanmoins, comme nous le disions, la France
est presque totalement tributaire de l'Angle-
terre à cet égard.
Le jute demande des terrains argilo-sableux,
frais, ni trop secs ni trop humidea, abntet,
mais pas ombragés. Quand il pousse sur des
terres d'alluvions, la filasse est rugueuse. Le
terrain demande pas mal de préparatioa, pin-
sieurs labours successifs et des hersa. La
plante est annuelle, mais épuise bea le
sol, et on ne peut pas faire deux rkoltea de
suite sur IA-mgnbe terrain. On sème k la valéa
lorsque le terrain est bien humide. Ouand les
plantes ont de 20 à 30 cm., on éclaircit de
façon à laisser 12 à 15 cm. entre les pieds ;
à ce moment, on fait un sarclage. La plante
fleurit 3 mois 1/2 après la levée ; on récolte
dès que les fleurs paraissent et avant leur fruc-
tification.
Pour obtenir la filasse, il faut commencer
par rouir la plante dans une eau stagnante ;
au Uout de quelques jours, les lanières se dé-
tachent facilement du bois. L'ouvrier les prend
à la main, en forme un faisceau et fouette
1 eau avec ce faisceau de façon à faire sauter
les pellicules qui restent sur la fibre. Il enl ève
avec le doigt les parcelles qui peuvent encore
adhérer, puis il tord la poignée pour en extrai-
re la plus grande humidité et les met sécher
au soleil.
Nous avons en Guinée et en Afrique Occi-
dentale une plante qu' on appelle le Dhâ qui
rournit une filasse ressemblant beaucoup à celle
du jute et qui vient dans les vallées et en bor-
dure des cours d'eau. On a fait quelques
essais sur le dhâ, mais on ne s'occupe pas
suffisamment de ce textile qui devrait nom
permettre de nous affranchir dans de larges
mesures si nous le voulions, de nos achats de
jute à l'étranger.
II est vrai qu'étant donné les prix de trans-
port, il faudrait installer sur - place, dans la
colonie, une usine de rouissage et de traite-
ment de la filasse ; car envoyer à la fois le
bois et la fibre coûterait beaucoup trop cher.
Mais une usine de ce genre ne coûterait pas
trop cher, surtout si on se bornait au rouis-
sage et au teillage, et il devrait y avoir quel-
que chose d'intéressant à tenter de ce côté.
'GII' 'r Bar"
Au Conseil supérieur des Colonies
«»«
La section dit Tourisme, de la Propagan-
de et de l'Enseignement se réunira le samedi
27 octobre à 9 h. 30, au ministère des Colo-
nies.
A l'ordre du jour de cette séance à la-
quelle assistera M. le Gouverneur Général
Pasquier, figure le tourisme en Indochine.
M. Pierre Pasquier
à "École Colcniale
l' t
M. Pierre Pasquier, Gouverneur Général de
l'Indochine, se rendra prochainement à 1 Ecole
Coloniale où il a été invité par M. Georges
Hardy, directeur de l Ecole Cbloniale. Il pren-
dra contact avec ses jeunes camarades des di-
verses sections.
Les élections cantonales
-4
Finistère
M. André Bénac., membre du Conseil de
l'Ordre de la Légion d'honneur, qui apporte
le concours de son autorité à d'importantes so-
ciétés ifnancières et coloniales (Banque de Paris
et des Pays-Bas, Tabacs du Maroc, etc., etc.)
a été réélu à Fouesnant.
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