Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-10-18
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 18 octobre 1928 18 octobre 1928
Description : 1928/10/18 (A29,N154). 1928/10/18 (A29,N154).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451323w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-NEUVIEUC ANNEE. - N* 154
LE NUMERO : 30 CBiTlMBS
JliUDl SOIR, 18 OCTOBRE te.
JOUMIlQIjOTIDIEI
Rédaction & Administration :
14, IM II MK-TlNtor
PARIS a"
TtLira. t IjOUVRB 19-37
- nieutucu 0744
Les Annales Coloniales
Les annonces et réclames sont reçues au
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Un 8D 6 Moi* a mob
Francs et
Colonies 120» 66» 961
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L'Hydraulique agricole aux colonies
r .-
J'ai lu que, depuis une quarantaine d'an-
nées environ, une vaste étendue de terres
jusque-là incultes ont été mises en valeur,
dans la partie de la Cochinchine constituée
par le delta du Mékong, grâce aux travaux
bienfaisants de l'hydraulique agricole. Cette
partie est à un niveau légèrement inférieur
à celui des faux les plus hautes de la mer.
Une chaîne de cordons riverains et de petites
digues élevées en bordure des champs a pro-
tégé le sol contre l'invasion des flots, et D
a construit des travaux de drainage qui ser-
vent à un double emploi puisque ce sont au-
tant de voies de communication. Ces canaux
assurent l'évacuation des eaux apportées par
les pluies ou les inondations. Ainsi, la navi-
trntîon ;ntericliré- v trouve son compte, et la
.--- , u_-- - __n --
culture des rizières aussi. En 1885, la
culture du riz s'étendait sur 740.000 hecta-
res; en 1925, elle s'étendait sur plus de
2 millions d'hectares, soit 1.260.000 hec-
tares de plus en quarante années. Certains
calculs, qu'il m'est impossible de vérifier,
établissent que la valeur de ces terres dé-
passe 160 millions de piastres : les travaux
d'hydraulique agricole n'ont pas coûté
.48 millions. C'est un placement raisonnable,
n'est-ce pas? En vingt ans, on aura mis en
valeur 600.000 hectares de plus par les
mêmes procédés; cela ne coûtera pas plus de
, ! 5 millions de piastres. Encore une fois,
« 'est un placement avantageux.
Dans les autres parties de l'Indochine, les
travaux ont porté sur les régions du Ton-
kin qui sont constituées par le delta du
Fleuve Rouge, au Cambodge et au Laos sur
les deltas qui s'échelonnent le long de la
côte de l'Annani et des terres qui bordent le
Mékomr. Il a fallu, en raison - de leurs
différences de nin'aux, soit suppléer à l'in-
suffisance des pluies, soit les écarter en cas
ile surabondance. Au Tonkin et dans le Nord-
Annam, on comptait, en décembre 19^5,
84.000 hectares mis par là en valeur, et
67.000 qui y seront mis bientôt. Une très
grande usine de pompage va fonctionner à
Sontay, prendre l'eau dans le l'ieuve Rou-
ge, la distribuer dans les canaux; ailleurs,
on travaille à l'établissement de barrages
pour détourner les rivières, ou pour distri-
buer les eaux par simple gravité; en tout,
12 à 13 millions de piastres, pour une plus-
value des hectares irrigués que l'on chiffre
à 45 millions de piastres.
230.000 hectares au Tonkin, 220.000 en
Annam, tels sont les chiffres des surfaces
qu'on doit irriguer par ces procédés divers
et il y faut ajouter 100.000 hectares que
f aménagement du Day va permettre d'as-
sécher et de drainer; en tout 49 millions de
piastres à dépenser. Je le répète, c'est pour
rien. Simultanément, on entreprendra les
travaux d'hydraulique agricole, en Cochin-
chine, au Cambodge, au Laos, sur 100.000
hectares, et l'on s'attend à une dépense de
11 millions de piastres. Le reste viendra en-
suite, et, pour 60 millions de piastres, on
aura augmenté la valeur des hectares cultivés
de 190 millions de piastres.
Que serait-ce si l'on pouvait un jour irri-
guer tout le nord du Cambodge en détour-
nant le Mékong, de façon à cultiver plus
d'un million d'hectares -- aujourd'hui sans va-
leur? Mais, ce sont des projets pour après-
demain. Leur tour arrivera. Pour l'instant,
le progrès de la production du riz en Indo-
chine est frappant : 37 millions de quin-
taux en 1900, 61 millions en 1926. Parmi
les pays exportateurs, l'Indochine tient le
second rang après la Birmanie et avant le
Siam; 40 en poids, 62 en valeur du
total des exportations de l'Union Indochi-
noise. La Cochinchine figure dans ces chif-
fres pour les 9/10.. Les chiffres des expor-
tations de riz par Saigon sont les suivants,
en tonnes : 1880, 295.000; 1900, 730.000;
1925, 1.400.000 tonnes.
Quelles conclusions inévitables se déga-
gent de ces chiffres que je sens trop inté-
ressants pour demander, avec une feinte mo-
destie, qu'on en excuse l'aridité?
Que les travaux d'hydraulique agricole
sont parmi ceux qui nous permettent le
mieux de réaliser notre mission civilisa-
trice. C'est justement aux Annamites que
Paul Bert déclarait, en regrettant que nous
eussions avec eux échangé de la poudre et
des balles au lieu de la soie et d'autres
marchandises : « Pour mettre en valeur vo-
tre sol, les Français ont des moyens que
vous n'avez pas encore, les capitaux, l'ou-
tillage, les ingénieurs, une grande expé-
rience des araires. Ils sont vos frères aî-
nés Sans leurs frères aînés, que feraient
nos cadets de l'Indochine? Kt ils le sentent
bien, nos cadets, quand il s'agit de iiôs
travaux d'hydraulique agricole; non seule-
ment ils en retirent avec joie les profits,
mais ils nous demandent d'en hâter l'exé-
cution, et parfois même proposent à leurs
aînés (k s'associer aux dépenses. Que va-
lent, en présence de tels résultats, les décla-
mation-; de commande contre notre impéria-
liste 0.iloni.il er notre égoïsme de peuple
tort? Les chiffres répondent pour nous, les
chiffres des récoltes de riz. Et puis, n'ou-
blions pas que le mangeur de riz, par excel-
lence, c'est le Japon, et que c'est là un
des aspects du Problème du Pacifique. Mais
ceci est un autre chapitre.
«aria Mammtmn,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénaiorialê des Cotantes.
Vérités et erreurs
Kn ce qui .concerne les captifs en A.O.F.,
Albert Londres, qui en expose la situation
actuelle dans le Petit Parisien, est tantôt en
deçà, tantôt au delà de la vérité. Il n'a. pas
n par exemple ce qui se passe dans la Ré-
publique de noirs libérés de Libéria dont les
autochtones. ceux qui n'ont pas quitté leur
pays, sont loués si ce n'est vendus, aux ex-
ploitants forestiers de la Côte d'Ivoire qui
sont ravis de cette aubaine leur permettant
de remédier à la pénurie de main-d'œuvre :
la plus grande partie de xette main-d'œuvre
tant souvent réquisitionnée par l'adminis-
t.ration pour ses travaux d'aménagement de
la colonie.
La randonnée d'Albert Londres au Soudan
français nous vaut un aperçu historique de
h rnnntiète.
.U Justes hommages aux héros de l'épopée
soudanaise, mais Gouraud va être surpris
d'apprendre qu'il a été blessé à Kabara en
marchant sur Tombouctou. Notre brave gé-
néral ne fut, à notre connaissance, ni blessé
ni malade pendant sa longue et brillante
carrière coloniale. Sa glorieuse blessure en
Macédoine en vaut du reste bien d'autres.
Par contre, Albert Londres a raison quand
il écrit que le lieutenant de .vaisseau Boiteux
entra- à Tombouctou avant Bonnier et Joffre.
Voulet et Chanoine donnèrent à la France
"empire Mossi lisons-nous plus loin. (C'est
maintenant l'une des huit colonies de l'A.
O. F. Nous l'appelons la Haute-Volta.)
Avec cinquante hommes, ils renvoyèrent
trois mille cavaliers du Morho-Naba caraco-
ler plus loin. Ils entrèrent dans Ouagadou-
frmi
Apprenant cela, le gouvernement leur ex-
pédia le commandant Kolb, chargé de leur
laire des reproches !
Ils se battirent. Ils le tuèrent. Pas de rue
Voulet-Chanoine à Tombouctou. Et Cha-
noine, dit-on, rôderait toujours aux confins
du Sahel, habillé en Targui.
Cela paraît bien exact sauf qu'il s'agit de
Voulet dont la mort est encore douteuse
pour bien des gens.
Chacun, en effet, se débrouillait!
C'était le pays de l'audace et de la jeune
souffrance.
Tout cela fut conquis sans plan. Le mi-
nistère ne savait qu'après. C'était la marche
mdividueUe !
-- -- n- - - - - -
Quand ces hommes remportaient un suc-
cès, ils recevaient de Paris vingt jours d'ar-
rêt! Ce qui me rappelle l'occupation de Ba-
rikounou par le lieutenant Werth qui faillit
passer au Conseil de guerre.
Il y a donc beaucoup à glaner dans le ré-
rit d'Albert Londres mais il faut le mettre
au point.
A l'Ecole Coloniale
Il est probable que l'ouverture da aMI de
r Ecole Coloniale aura lieu le 5 norcmlne après-
midi. M. Léon Penier y prononcera le discours
iraditimml.
L'Aviation Coloniale
France-Madagàflcor
On prépare à l'aérodrome de Villacou-
blay, un avion triplace destiné aux lieute-
nants Boulmer et Marie, du 33* régiment
d'aviation, pour un voyage d'études vers
Madagascar.
On met au point en co moment leur
poste de radiotélégraphie au laboratoire du
service technique.
Maroc
Au cours d'une récente réunion, la Cham-
bre de commerce de Casablanca a adopté
la résolution suivante :
« La Chambre, considérant l'importance
croissante du trafic mondial aérien, l'ac-
croissement et le développement continus
des lignes aériennes internationales, l'ef-
fort considérable des puissances étrangè-
res en faveur de l'aviation commerciale, la
nécessité de liaisons de plus en plus étroi-
tes entre les possessions françaises d'Afri-
que, émet le vœu. :
« 1. Qu un service aérien, premier tron-
çon de la grande transversale Casablanca-
Alger-Tunis, soit rétabli de Casablanca à
Oran, et vice versa ;
« 2. Que Casablanca, escale obligatoire
et déjà base importante de réparation des
longs courriers aériens France-Amérique
du Sud, soit dotée de l'aéro-port qu'appelle
sa situation géographique naturelle. »
Rio de Oro
Les captils des Maures
La délivrance est proche, ainsi que nous
l'annoncions hier.
Le petit navire La Cigogne est arrivé à
Port-Etienne ayant à bord sept prisonniers
Maures qui vont être échangés contre Reine
et Serre, Deux autres prisonniers en traite-
et Serre. l'hôpital de Dakar seront remis ul-
ment à
térieurement.
Rappelons que, grâce à une heureuse en-
tente franco-espagnole, M. Carde, gouver-
neur général de 1 A. O. F., assura bientôt
au colonel de la Pena le conoours de M.
Oeryes, chef de cabinet du gouvernement
de la Mauritanie, qui se rendit à Villa-Cis-
neros, à bord de la canonnière Revigrty,
neros, l'émir des Traisa.
avec
De leur côté, M. Albert T £ te, chef des
services en A. O. F. de la Compagnie aéro-
postale et M. Daurat, chef de 1 exploitation
de cette grande ligne, déployaient les plus
grands efforts. ..8
Ai Coisei supérieur des CelHies 1
On sait que des élections ont eu lieu le
dimanche 7 octobre au Conseil supérieur des
Colonies.
A Saint-Pierre et Miquelon, M. Henry
Fougère, député, est rlu sans concurrent.
TAUX DE LA PIASTRE
Le gouverneur général de l'Indochine vient de
faire connaître au Ministre des Colonies qu'à la
date du 17 octobre 1928, le taux officiel de la
piastre était de tl Ir..,
L'exposition coloniale
de 1931
Dans quelques jours aura lie.,
solennellement, la pose de la pre-
mière pierre de l'Exposition colo-
niale de 1931 par M. Gaston Doumergue,
président de la République.
Ce geste, qui n'est qtPun symbole, affir.
mera définitivement aux yeux des Parisiens,
de la France et du monde, que cette gran-
diose manifestation, dont l'idée revient au
fondateur de ce journal et qui avait été pré-
vue il y a vingt ans pour la première décade
de ce siècle, a été, par suite des circonstances,
indéfiniment reculée.
Enfin, 1931 doit être Vannée marquée
d'une pierre blanche pour les coloniaux :
seule la capitale peut donner à nos posses-
sions d'outre-mer, par une mani festation
aussi magnifique, un lustre et un essor in-
connus.
Comme le disait si justement M. le gou-
verneur Cayla, la France a fait son immense
empire colonial grâce à des efforts indivi-
duels, mais il manque aux Français un véri-
table esprit colonial pareil à celui qui existe
en Angleterre, en Hollande, en Belgique. -
Certes, les colonies représentent une source
infinie de richesses et de bénéfices pour la
Métropole, et nous ne pouvons qu'admirer
les résultats obtenus avec des moyens aussi
minimes.
On ne rendra jamais assez hommage à tout,
administrateurs, soldats, colons, qui ont
gagné notre domaine exotique et l'ont fait
prospérer.
Et quelle prospérité 1 Le total de nos
échanges avec les colonies représente annuel-
lement plus de 14 milliards et c'est un chif-
fre infime à côté des perspectives d'avenir
qu'il nous est permis denvisaeer.
- Or, pour le développement de ces échan-
ges, VExposition de Paris doit être d'une
autre importance que VExposition coloniale
de Marseille de 1922 qui, cependant, leur
a donné une impulsion considérable, ainsi
que le déclarait récemment Véminent prési-
dent de la Section Métropolitaine de l'Expo-
sition de Vincennes, M. Georges Schwob
d Héricourt.
Aujourd'hui, on ne peut plus récriminer.
Certes, nous sommes l'immense majorité qui
aurions voulu l'exposition à l'ouest de la ca-
pitale, mais nous devons nous incliner devant
le fait accompli.
Telle qu'elle est préparée, à Vincennes,
avec les moyens de transport envisagés qui
permettront, par des métros rapides, d'aller
dt la porte d'Auteuil à la Porte Dorée ou
à la porte de Charenton en vingt ou vingt-
cinq minutes, par des autobus capables de
transporter 40.000 voyageurs aux jours d'af-
fluence, l'Exposition, avec la collaboration
de toutes les industries métropolitaines ct de
toutes les productions coloniales, avec la
comparaison de ce que les étrangers ont fait
chez eux et de ce que nous avons tenté chez
nous, - doit présenter - un puissant attrait - et un
grand enseignement, et tnciter les jeunes
bonnes volontés à diriger leurs efforts vers
les colonies.
Nul doute que là, comme partout oit il a
passif le maréchal Lyautey n'ait vu juste et
grand.
De_ VExposition Coloniale de 1931, il de
vra rester, non pas seulement un Musée per-
manent des colonies dans le bois de Vincen-
nes, mais aussi et surtout, une maison colo-
niale au centre de Paris, au coeur même de
la capitale, entre la Seine, l'Etoile et la
gare Saint-Lazare, où sera concentré tout ce
qui regarde les colonies, tant au point de
vue administratif qu'industriel, agricole et
commercial.
Ce qui restera encore plus, cela est ceT-
tain, c'est au coeur de tous les Français,
qu'ils puissent ou ne puissent plus partir,
un amour intense et une sollicitude sans bor-
nes pour nos colonies ; pour les jeunes,
pour les générations qui viennent, une vo-
lonté ardente à rendre deux fois prospère
la mère-patrie en mettant en valeur les
Frances doutre-mer.
Pierre Terni tttnger,
Député de Paris,
Président de la Commission de
l'Alyérir, des Colonies et Protectorats.
! -000
A L'ACADÉMIE DES SCIENCES
«♦«
La spirochétose
Au cours d'une récente séance, M. Mesnil
a présenté une note de MM. Ch. Nicolle,
Ch. Anderson et C. Mathis qui montrent
combien s'accroît la fréquence du diagnostic
de spirochétose du sang. Ils mettent en évi-
dence l'identité des spirochètes du groupe
dit « Dutton ». Ces spirochètoses sont trans-
mises, en Afrique équatoriale, par des tiques
de l'espèce Ornithoaorus monbata. Au Séné-
gal, les mêmes spirochètes se rencontrent
chez le rat, la musaraigne et l'homme.
Palmarès
Parmi les prix décernés par l'Académie
des Sciences nous notons :
Les arrérages du prix Thihatchef (3.000
francs) à M. Eugène Poilane, attaché au
service forestier de l'Indochine; le prix de
4.000 fr. (fondation de Mme Victor Noury),
à M. Fernand Blondell directeur du service
géologique de l'Indochine.
-
A l'Académie de Médecine
Il
Au cours d'une récente séance, M. Olmet
a fait une communication sur l'exanthème
infectieux de la région marseillaise. MM.
Darré et Laffaille rapportent un cas de
fièvre de Malte guéri par les injections in-
tra-veineuses de trypaflavine. Ce résultat
ne manquera pas d'intéresser la population
côtière de l'Afrique du Nord très souvent
atteinte par la fièvre de Malte.
La ptM de la prerière pierre
l' 1
Le lundi 5 novembre, à 10 h. 30 du matin,
aura lieu solennellement la pose de la première
pierre de l'Exposition Coloniale de Vincemaea,
en présence de M. Gaston Doumergue, Pré-
4datf.de la République.
Trois allocutions seulement seront prononcées
par MM. le Maréchal Lyautey, Commissaire
Général de l'Exposition, au nom de l'Exposi-
tion ; Lemarchand, Président du Conseil muni -
cipal, au nom de la Ville de Paris, et Léon
Perrier, au nom du Gouvernement.
DEPARTS
M. LUCIEN SAINT
M. Lucien Saint, Résident Général de
France à Tunis, doit quitter Paris mardi pro-
chain pour rejoindre son poste. Il assistera à la
fin du mois au Congrès d'oléiculture de Tunis,
Sousse, Sfax, qui se. tiendra successivement dans
ces trois villes.
M. PIERRE PASQUIER
Le départ de M. Pierre Pasquier, Gouver-
neur Général de l' Indochine, pour Hanoi, est
fixé, à moins de contre-ordre, au 16 novembre
prochain.
Dépêches de nadechme
Le Conseil Colonial
1 La séance d'ouverture du Conseil Colo-
nial a eu lieu le 15 courant à Saigon.
Le Gouverneur Blanchard de la Brosse,
rendant hommage à l'œuvre remarquable
poursuivie par l'assemblée depuis plu-
sieurs années, a exposé la nécessité d'assu-
rer par des remaniements fiscaux et le
vote de nouveaux impôts le déveloplpa colo-
régulier de la mise en valeur et de la colo-
nisation.
Le bureau a été constitué de la manière
suivante :
MM. Blanchard, président ;
Alinot, Bui-Quang-Chicu, vice-président ;
Jouberl et Dunc, secrétaires
Les pirates des mers
de Chine
On télégraphie de Shanghaï :
Pour mettre fin aux méfaits des pirates,
les autorités indigènes, appuyées par des
canonnières britanniques, fouillèrent tout
le littoral de la province de FouUien et
parvinrent à découvrir dans une petite ile
la forteresse des pirates un chelleau-
fort moyenâgeux, situé au milieu d'une
forêt inaccessible.
Le château-fort est une immense bâtisse
contenant cent pièces, avec des souter-
rains pour les prisonniers et chambres de
tortures.
Dans ces chambres, où les pirates soit-
mettaient à la torture leurs caplil.'i,les murs
étaient éclaboussés de sang et les instru-
ments portaient des traces d'un usage
récent.
Dans les souterrains étaient enfermés
des prisonniers pour lesquels les pirates
demandaient une rançon.
Le château-fort a été pris d assaut après
un long et dur combat. Dans les souter-
rains furent découverts quarante prison-
niers, que les pirates avaient pris il y a
un mois, lors d'une capture d'un bateau
chinois. Ils étaient tous chargés de longues
cIalnes, rivées aux murs.
Les prisonniers racontèrent que pendant
un mois, plus de mille personnes furent
amenées par les pirates dans leur forte-
resse dont beaucoup ont été torturées
jusqu'à la mort ou tuées.
Le chef des pirates, avec une quaran-
taine de ses partisans, a été capturé, le
reste de la bande a réussi à s'enfuir en
emmenant vingt prisonniers.
Tout cela est rocarnbolesque, mais peut-
ètre tristement vrai.
A LA CHAMBRE
Les crédits militaires
à la Commission des Finances
Au cours des deux séances qu'elle a
tenues hier, la Commission poursuivant
l'examen des crédits du ministère de la
Guerre, à, sur la proposition de M. de Chap-
pedeluinc, adopté notamment une réduction
de 15.00y.000 sur les crédits prévus pour
le corps d'occupation en Chine et de
15.000.000 également sur les dépenses du
Maroc.
- - -- -
En ce qui concerne la Syrie, M. fc. Laiont
a proposé de réduire de 7i millions les cré-
dits de l'armée du Levant. M. Lafont dé-
clare qu'il ne donne pas à sa proposition
le caractère d'une manifestation pour récla-
mer l'abandon du mandat français sur la
Syrie. Tout au plus Il est-ce un achemine-
ment vers cet abandon » déclare M.
Lafont.
Mise aux voix cette proposition a été
rejetée par 10 voix contre 7.
Ont voté pour : MM. Archimbaud, Vin-
cent Auriol, Frédéric Brunet, J.-L. nu.
mesnil, Ernest Lafont ; Palmade et Re-
naudel.
Ont voté contre : MM. Achille Fould,
Bonnefous, Chassaigne-Goyon, Joseph De-
nais, François-Poncet, de Lasteyrie, de
Monicault, Patenôtrc-Desnoyers, Robert Sé-
rot et de Tinguy du Pouët.
Aurès ce vote, M. de Chappedelaine a
proposé une réduction de crédits d10 mil-
lions, au simple titre des économies à réa-
liser.
La proposition a été adoptée par 11 voix
contre 10.
Ont voté pour : MM. Archimbaud, Vin-
cent Auriol, Frédéric Brunet, de Chappe-
delaine, J.-L. Dumesnil, Ernest Wont,
Malvy, Paganon, Palmade, Pierre Deyris et
Renaudel.
Ont voté contre : MM. Fould, Bonnefous,
Chassaigne-Goyon, Denais, François-Pon-
cet, de Lasteyrie,. de Monicault, Patenôtrc-
Desnoyers, Robert Sérot et de Tinguy du
Pouët.
Tous les autres chapitres du budget de
la guerre sont ensuite adoptéa.
Le désastre de la Guadeloupe
tT
Bilaa
Le « Comité de secours aux victimes du
cyclone des Antilles » nous communique le
résumé ci-dessous des ellets dm cyclone fus,
surtout pour La Guadeloupej a été une véri-
table catastrophe :
D'après les renseignements officiels par-
venus à ce jour, le 12 septembre dernier,
dans la matinée, de 10 heures à midi, c'est-à-
dire en moins de deux heures, toutes les
communications furent détruites.
A Basse-Terre, les toitures de presque
toutes les maisons et notamment du Gouver-
nement, furent emportées, les appontements
enlevés par la mer. A Saint-Claude, les ca-
sernes d'infanterie et de gendarmerie sont
fortement endommagées, l'hôpital dévasté,
une aile du Gouvernement et de nombreuses
maisons effondrées. Les routes, absolument
impraticables, sont défoncées et encombrées
d'arbres déracinés par le vent.
Les récoltes sont irrémédiablement per-
dues, les établissements industriels sacca-
gés ; c'est la ruine générale du pays.
Toutes ces pertes ne seraient rien si des
pertes de vies humaines n'étaient aussi à dé-
plorer. Sept cent quatre-vingt-deux victi-
mes sont, en effet, dénombrées pour l'ins-
tant. Il est à craindre qu'après recensement
définitif, ce chiffre ne soit sensiblement plus
élevé. On compte en outre, officiellement,
une centaine de blessés graves, dont l'état
1 de plus de la moitié, au - moins, inspire de
vives inquiétudes. Quant aux blessés légers,
le nombre en est si considérable qu'il ne
peut être inditivement.
L'opinion de l'émincnt sénateur de la Gua-
deloupe, M. l'ambassadeur Henry Bérenger,
qui est arrivé dans la Colonie quelques
jours seulement après la catastrophe, est à
citer : Il C'est le deuil général, a-t-il télé-
graphié, lf cataclysme dépasse l'imagina-
tion. »
Au ministère des Colonies, on évalue,
d'ores et déjà, à un total voisin de 200 mil-
lions les pertes globales de la Colonie.
L'appel du Comité de Secours
Dans ces conjonctures, une œuvre de so-
lidarité humaine s'impose de toute urgence.
La nation française toute entière, métropoli-
taine et colonial^ ne faillira pas, une fois
de plus, à ton devoir.
Aussi, un comité de secours a-t-il été im-
médiatement constitué, par un acte du Gou-
vernement, daté du 28 septembre. Sous la
présidence du ministre des Cclonics, ceco-
mité a pour mission de recueillir tous les
don?, toutes les souscriptions en faveur des
victimes.
Dès maintenant, les fonds peuvent être re-
çus par : M. Duprat, agent central des Ban-
ques coloniales, 10, rue Auber, Paris cf. Té-
léphone 49-47, trésorier du Comité de .se-
cours.
Toute la correspondance concernant le
comité doit être adressée à : M. Robert
Chot, rédacteur principal au ministère des
Colonies, 2, rue Oudinot, Paris(7*), secrétaire
du Comité, qui se tient à l'entière disposi-
tion de tous pour de plus amples renseigne-
ments.
Le voyage de M. Claudel
M. Paul Claudel, sur le croiseur français
DWjlfCme. est attendu demain h New-York.
Les élections cantonales
6-
GUYANE
Les résultats dans la cinquième circons-
cription (Simanuary, Saint-Laurent du Ma-
roni, Irllcoubaj sont les suivants :
Inscrits : 732.
Millièmme, 27 voix. Elu.
Vernet) 157 voix.
Il y aurait ballottage dans la deuxième
circonscription l' Kaic. Approuargue, Oyapoc).
Pour la quatrième circonscription i.ilacoii-
ria, Montsinùry, Tenue grande) :
inscrits .*325.
Nobo, 84 voix.
iiadé, 64 voix.
Lucile Saill!-lIiitlirr', 40 voir. Hllllottagr.
MARTINIQUE
Les résultats des élections cantonales
pour la Martinique sont les snij-ants :
Fort-de-France
Inscrits : 8.15c».
Votfmt' : 1^5.
Liste bloc républicain : 1.^42 voix. Part:
Scverc-Delmont\
Saint-Esprit
Ballottage
On signale l'abstention de la presque to-
talité des électeurs des deux partis en pré-
sence.
Le Diamant
Inscrits : 3.187.
V ottlnts : 7Si-
Liste bloc républicain \/L Delmont-Sé-
vère) ; 502.
Ballottage
Basse-Pointe
Inscrits : 5.057.
Votants : 1.602.
MM. Magalon, Graine, Aufelin et Clerc,
S.F.I.O., élus. 1.325 voix.
Liste bloc républicain : 245 voix.
(Par dé pêÛle).
I.a
Cinéma Colonial
Dans le Sud Ttiqisien
M. Jacques Bernard, le fils de l'illustre
écrivain 1 ristan Bernard, qui s'est assuré
un nom dans le monde cinématographique
par son film le Miracle des Lotips, vient de
rentrer d'un voyage d'étude dans le sud-tu-
nisien.
Il a examiné les divers endroits où il
pourra faire des prises de vues pour un film
qui sera prochainement tourné et dont la
majeure partie aura la Régence pour décor.
i t En Tripolitaine
M. André Nox est actuellement en Tripo.
litaine, où il tourne sous la direction de
Carmine Gallonc. On sait que Gina Manès
est la vedette de ce film. Les autre? inter-
prètes sont t.iane Haid et Alton* Frvland.
M Steeg à Casablanca
1
Le paquebot Maréchal Lyautey, courrier
de France, est arrivé à Casablanca à 7 heu-
res, hier matin, ayant à bord M. et Mme
Steeg.
A 9 heures, après le débarquement de tous
les passagers. M. Urbain Uluw, délégué de
la résidence, le général Nieger, commandant
par intérim les troupes du Maror et le grand
visir, représentant le sultan, sont montés à
bord saluer le résident général.
M. Steeg et sa suite ont été salués sur le
quai de la gare maritime par toutes les au-
torités locales, civiles et militaires euro-
péennes et indigènes. Les honneurs étaient
rendus par un détachement du ivr zouaves
avec la musique et le drapeau. Apres avoir
passé les troupes en revue et salué le dra-
peau, M. Steeg est monté en automobile et
a gagné le palais résidentiel de Casablanca.
Sur le parcours, les troupes de la garnison
formaient la haie.
Après avoir pris quelques instants de re-
pos dans le grand salon de la résidence, M.
Steeg, entouré des autorités locales, a reçu
durant la matinée différentes personnalités
casablancaises, les présidents de la Chambre
de Commerce et de la Chambre d'Agricul-
ture, et accordé des audiences personnelles.
A midi, un banquet a eu lieu à la rési-
dence générale. A l'issue de ce banquet, M.
Steeg et sa suite ont visité les travaux
urbains en cours, particulièrement ceux du
nouvel hôpital et le lycée.
Le régime douanier de Tanger
i
Nous apprenons que l'Administrateur de la
zone de 1 anger, qui était en France, a avancé
son retour pour arrêter la réponse définitive de
l'Administration chérifienne.
Selon El Debate, la Délégation chérifienne
appuie sa thèse sur l'argument que ledit imp8t
spécial o doit être destiné précisément aux tra-
vaux publics de la ville dans le port de laquelle
les marchandises sont débarquées ».
Si un accord ne survenait pas sur ce point
entre les deux délégations, une entente provi-
soire pourrait avoir lieu en attendant que la
question de l'impôt spécial soit abordée ailleun.
puisqu'il est appliqué dans tous les ports de
r empire chérifien.
LES PLANTES A PARFUM
LE VÉTIVER
Par Louis LE BARBIER.
08 --
Nous avons dit que parmi les plantes à par-
fum dont on pourrait essayer d'importer la cul-
ture au Maroc, se trouvent le Bergamottier et
le Vétiver. Nous avons déjà consacré un arti-
cle au Bergamottier; nous allons donner quel-
ques renseignements, puisés aux mêmes sources,
pour le Vétiver.
Le Vétiver est une graminée, à feuilles dis-
tiques, non odorantes. C'est en effet par la dis-
tillation des racines que l'on obtient l'essence
de Vétiver. Bien que se plaisant en principe
surtout dans les pays chauds, comme les Indes
et Java, la plante s' accommode aussi de ré-
gions à température plus tempérée, par exem-
ple la Réunion, la Tunisie, l'Espagne. Elle
doit donc réussir au Maroc.
Cette graminée résiste très bien à la séche-
resse, sa vitalité étant très grande : elle est
souvent employée en bordure des routes et
pour maintenir les terres des remblais.
Elle n est pas très difficile en matière de
terrains, cependant, elle craint ceux qui sont
marécageux, et on a remarqué que, dans les
terres plutôt riches, les récoltes sont plus bel-
les. En résumé, elle affectionne surtout les
terres sablonneuses, assez riches en potasse,
acide sulfurique, azote, chaux et acide phos-
phorique (Chalot).
La multiplication se fait par division des
touffes. Les plants ne doivent pas être enter-
rée profondément; on les met à 50 cm. les uns
des autres sur des rangs espacés d'un mètre :
on obtient ainsi 20.000 pieds à l'hectare. Cer-
tains calculs établis par des planteurs de la
Réunion tendraient à faire croire qu' un hectare
rapporte 7.500 kilos de racines; mais ce chif-
fre parait trop élevé dans la pratique, et nous
croyons sage de le ramener à une moyenne de
3.000 kilos, ce qui fait ressortir le rendement
de chaque touffe à 150 grammes environ.
Le rendement des racines en essence est
d'environ 0.50 0 0, ce qui donne pour un hec-
tare de Vétiver, et avec la moyenne de 3.000
kilos de racines, 15 kilos d'essence. En admet-
tant un prix de 475 à 500 fr. le kilo, on a
ainsi un rendement de 7.000 francs passés,
prix brut, et en admettant 50 00 de frai s gé-
néraux, il reste encore un produit de 3.500 fr.
à l'hectare.
L'essence peut être obtenue soit par la distil-
lation sur place des racines, soit par l' envoi en
Europe de ces racines mises en balles, pour
être travaillées une fois arrivées à destination.
L ne plantation de Vétiver demande comme
soins quelques binages, surtout au début, pour
empêcher les mauvaises herbes de pulluler et
d'étouffer la plante. On met autant que pos-
sible les jeunes plants en place au commence-
ment de la saison des pluies, et la récolte des
racines se fait de 18 moi s à deux ans après
la plantation. Elle s opère un peu avant la flo-
raison de la plante. Les ouvriers, muni s de
pioches solides et de barres d' acier dégagent
les racines, soulèvent les mottes, les font bas-
culer, et secouent la terre et les pierres. Les
mottes sont désagrégées, et les racines sont
alors lavées à grande eau. Seules les belles sont
reconnues comme marchandes et on néglige les
petites. Celles qui sont destinées à la vente,
après avoir été lavées comme nous venons de
dire, sont mises à sécher. Lorsqu'elles ne sont
LE NUMERO : 30 CBiTlMBS
JliUDl SOIR, 18 OCTOBRE te.
JOUMIlQIjOTIDIEI
Rédaction & Administration :
14, IM II MK-TlNtor
PARIS a"
TtLira. t IjOUVRB 19-37
- nieutucu 0744
Les Annales Coloniales
Les annonces et réclames sont reçues au
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DIRECTEURS : Marcel RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Tous les articles publiés dans notre journal ne peuvent
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Un 8D 6 Moi* a mob
Francs et
Colonies 120» 66» 961
Etranger.. 180» 100 9 ila
On s'abonne sans frais da41
tous les bureaux de poste.
L'Hydraulique agricole aux colonies
r .-
J'ai lu que, depuis une quarantaine d'an-
nées environ, une vaste étendue de terres
jusque-là incultes ont été mises en valeur,
dans la partie de la Cochinchine constituée
par le delta du Mékong, grâce aux travaux
bienfaisants de l'hydraulique agricole. Cette
partie est à un niveau légèrement inférieur
à celui des faux les plus hautes de la mer.
Une chaîne de cordons riverains et de petites
digues élevées en bordure des champs a pro-
tégé le sol contre l'invasion des flots, et D
a construit des travaux de drainage qui ser-
vent à un double emploi puisque ce sont au-
tant de voies de communication. Ces canaux
assurent l'évacuation des eaux apportées par
les pluies ou les inondations. Ainsi, la navi-
trntîon ;ntericliré- v trouve son compte, et la
.--- , u_-- - __n --
culture des rizières aussi. En 1885, la
culture du riz s'étendait sur 740.000 hecta-
res; en 1925, elle s'étendait sur plus de
2 millions d'hectares, soit 1.260.000 hec-
tares de plus en quarante années. Certains
calculs, qu'il m'est impossible de vérifier,
établissent que la valeur de ces terres dé-
passe 160 millions de piastres : les travaux
d'hydraulique agricole n'ont pas coûté
.48 millions. C'est un placement raisonnable,
n'est-ce pas? En vingt ans, on aura mis en
valeur 600.000 hectares de plus par les
mêmes procédés; cela ne coûtera pas plus de
, ! 5 millions de piastres. Encore une fois,
« 'est un placement avantageux.
Dans les autres parties de l'Indochine, les
travaux ont porté sur les régions du Ton-
kin qui sont constituées par le delta du
Fleuve Rouge, au Cambodge et au Laos sur
les deltas qui s'échelonnent le long de la
côte de l'Annani et des terres qui bordent le
Mékomr. Il a fallu, en raison - de leurs
différences de nin'aux, soit suppléer à l'in-
suffisance des pluies, soit les écarter en cas
ile surabondance. Au Tonkin et dans le Nord-
Annam, on comptait, en décembre 19^5,
84.000 hectares mis par là en valeur, et
67.000 qui y seront mis bientôt. Une très
grande usine de pompage va fonctionner à
Sontay, prendre l'eau dans le l'ieuve Rou-
ge, la distribuer dans les canaux; ailleurs,
on travaille à l'établissement de barrages
pour détourner les rivières, ou pour distri-
buer les eaux par simple gravité; en tout,
12 à 13 millions de piastres, pour une plus-
value des hectares irrigués que l'on chiffre
à 45 millions de piastres.
230.000 hectares au Tonkin, 220.000 en
Annam, tels sont les chiffres des surfaces
qu'on doit irriguer par ces procédés divers
et il y faut ajouter 100.000 hectares que
f aménagement du Day va permettre d'as-
sécher et de drainer; en tout 49 millions de
piastres à dépenser. Je le répète, c'est pour
rien. Simultanément, on entreprendra les
travaux d'hydraulique agricole, en Cochin-
chine, au Cambodge, au Laos, sur 100.000
hectares, et l'on s'attend à une dépense de
11 millions de piastres. Le reste viendra en-
suite, et, pour 60 millions de piastres, on
aura augmenté la valeur des hectares cultivés
de 190 millions de piastres.
Que serait-ce si l'on pouvait un jour irri-
guer tout le nord du Cambodge en détour-
nant le Mékong, de façon à cultiver plus
d'un million d'hectares -- aujourd'hui sans va-
leur? Mais, ce sont des projets pour après-
demain. Leur tour arrivera. Pour l'instant,
le progrès de la production du riz en Indo-
chine est frappant : 37 millions de quin-
taux en 1900, 61 millions en 1926. Parmi
les pays exportateurs, l'Indochine tient le
second rang après la Birmanie et avant le
Siam; 40 en poids, 62 en valeur du
total des exportations de l'Union Indochi-
noise. La Cochinchine figure dans ces chif-
fres pour les 9/10.. Les chiffres des expor-
tations de riz par Saigon sont les suivants,
en tonnes : 1880, 295.000; 1900, 730.000;
1925, 1.400.000 tonnes.
Quelles conclusions inévitables se déga-
gent de ces chiffres que je sens trop inté-
ressants pour demander, avec une feinte mo-
destie, qu'on en excuse l'aridité?
Que les travaux d'hydraulique agricole
sont parmi ceux qui nous permettent le
mieux de réaliser notre mission civilisa-
trice. C'est justement aux Annamites que
Paul Bert déclarait, en regrettant que nous
eussions avec eux échangé de la poudre et
des balles au lieu de la soie et d'autres
marchandises : « Pour mettre en valeur vo-
tre sol, les Français ont des moyens que
vous n'avez pas encore, les capitaux, l'ou-
tillage, les ingénieurs, une grande expé-
rience des araires. Ils sont vos frères aî-
nés Sans leurs frères aînés, que feraient
nos cadets de l'Indochine? Kt ils le sentent
bien, nos cadets, quand il s'agit de iiôs
travaux d'hydraulique agricole; non seule-
ment ils en retirent avec joie les profits,
mais ils nous demandent d'en hâter l'exé-
cution, et parfois même proposent à leurs
aînés (k s'associer aux dépenses. Que va-
lent, en présence de tels résultats, les décla-
mation-; de commande contre notre impéria-
liste 0.iloni.il er notre égoïsme de peuple
tort? Les chiffres répondent pour nous, les
chiffres des récoltes de riz. Et puis, n'ou-
blions pas que le mangeur de riz, par excel-
lence, c'est le Japon, et que c'est là un
des aspects du Problème du Pacifique. Mais
ceci est un autre chapitre.
«aria Mammtmn,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénaiorialê des Cotantes.
Vérités et erreurs
Kn ce qui .concerne les captifs en A.O.F.,
Albert Londres, qui en expose la situation
actuelle dans le Petit Parisien, est tantôt en
deçà, tantôt au delà de la vérité. Il n'a. pas
n par exemple ce qui se passe dans la Ré-
publique de noirs libérés de Libéria dont les
autochtones. ceux qui n'ont pas quitté leur
pays, sont loués si ce n'est vendus, aux ex-
ploitants forestiers de la Côte d'Ivoire qui
sont ravis de cette aubaine leur permettant
de remédier à la pénurie de main-d'œuvre :
la plus grande partie de xette main-d'œuvre
tant souvent réquisitionnée par l'adminis-
t.ration pour ses travaux d'aménagement de
la colonie.
La randonnée d'Albert Londres au Soudan
français nous vaut un aperçu historique de
h rnnntiète.
.U Justes hommages aux héros de l'épopée
soudanaise, mais Gouraud va être surpris
d'apprendre qu'il a été blessé à Kabara en
marchant sur Tombouctou. Notre brave gé-
néral ne fut, à notre connaissance, ni blessé
ni malade pendant sa longue et brillante
carrière coloniale. Sa glorieuse blessure en
Macédoine en vaut du reste bien d'autres.
Par contre, Albert Londres a raison quand
il écrit que le lieutenant de .vaisseau Boiteux
entra- à Tombouctou avant Bonnier et Joffre.
Voulet et Chanoine donnèrent à la France
"empire Mossi lisons-nous plus loin. (C'est
maintenant l'une des huit colonies de l'A.
O. F. Nous l'appelons la Haute-Volta.)
Avec cinquante hommes, ils renvoyèrent
trois mille cavaliers du Morho-Naba caraco-
ler plus loin. Ils entrèrent dans Ouagadou-
frmi
Apprenant cela, le gouvernement leur ex-
pédia le commandant Kolb, chargé de leur
laire des reproches !
Ils se battirent. Ils le tuèrent. Pas de rue
Voulet-Chanoine à Tombouctou. Et Cha-
noine, dit-on, rôderait toujours aux confins
du Sahel, habillé en Targui.
Cela paraît bien exact sauf qu'il s'agit de
Voulet dont la mort est encore douteuse
pour bien des gens.
Chacun, en effet, se débrouillait!
C'était le pays de l'audace et de la jeune
souffrance.
Tout cela fut conquis sans plan. Le mi-
nistère ne savait qu'après. C'était la marche
mdividueUe !
-- -- n- - - - - -
Quand ces hommes remportaient un suc-
cès, ils recevaient de Paris vingt jours d'ar-
rêt! Ce qui me rappelle l'occupation de Ba-
rikounou par le lieutenant Werth qui faillit
passer au Conseil de guerre.
Il y a donc beaucoup à glaner dans le ré-
rit d'Albert Londres mais il faut le mettre
au point.
A l'Ecole Coloniale
Il est probable que l'ouverture da aMI de
r Ecole Coloniale aura lieu le 5 norcmlne après-
midi. M. Léon Penier y prononcera le discours
iraditimml.
L'Aviation Coloniale
France-Madagàflcor
On prépare à l'aérodrome de Villacou-
blay, un avion triplace destiné aux lieute-
nants Boulmer et Marie, du 33* régiment
d'aviation, pour un voyage d'études vers
Madagascar.
On met au point en co moment leur
poste de radiotélégraphie au laboratoire du
service technique.
Maroc
Au cours d'une récente réunion, la Cham-
bre de commerce de Casablanca a adopté
la résolution suivante :
« La Chambre, considérant l'importance
croissante du trafic mondial aérien, l'ac-
croissement et le développement continus
des lignes aériennes internationales, l'ef-
fort considérable des puissances étrangè-
res en faveur de l'aviation commerciale, la
nécessité de liaisons de plus en plus étroi-
tes entre les possessions françaises d'Afri-
que, émet le vœu. :
« 1. Qu un service aérien, premier tron-
çon de la grande transversale Casablanca-
Alger-Tunis, soit rétabli de Casablanca à
Oran, et vice versa ;
« 2. Que Casablanca, escale obligatoire
et déjà base importante de réparation des
longs courriers aériens France-Amérique
du Sud, soit dotée de l'aéro-port qu'appelle
sa situation géographique naturelle. »
Rio de Oro
Les captils des Maures
La délivrance est proche, ainsi que nous
l'annoncions hier.
Le petit navire La Cigogne est arrivé à
Port-Etienne ayant à bord sept prisonniers
Maures qui vont être échangés contre Reine
et Serre, Deux autres prisonniers en traite-
et Serre. l'hôpital de Dakar seront remis ul-
ment à
térieurement.
Rappelons que, grâce à une heureuse en-
tente franco-espagnole, M. Carde, gouver-
neur général de 1 A. O. F., assura bientôt
au colonel de la Pena le conoours de M.
Oeryes, chef de cabinet du gouvernement
de la Mauritanie, qui se rendit à Villa-Cis-
neros, à bord de la canonnière Revigrty,
neros, l'émir des Traisa.
avec
De leur côté, M. Albert T £ te, chef des
services en A. O. F. de la Compagnie aéro-
postale et M. Daurat, chef de 1 exploitation
de cette grande ligne, déployaient les plus
grands efforts. ..8
Ai Coisei supérieur des CelHies 1
On sait que des élections ont eu lieu le
dimanche 7 octobre au Conseil supérieur des
Colonies.
A Saint-Pierre et Miquelon, M. Henry
Fougère, député, est rlu sans concurrent.
TAUX DE LA PIASTRE
Le gouverneur général de l'Indochine vient de
faire connaître au Ministre des Colonies qu'à la
date du 17 octobre 1928, le taux officiel de la
piastre était de tl Ir..,
L'exposition coloniale
de 1931
Dans quelques jours aura lie.,
solennellement, la pose de la pre-
mière pierre de l'Exposition colo-
niale de 1931 par M. Gaston Doumergue,
président de la République.
Ce geste, qui n'est qtPun symbole, affir.
mera définitivement aux yeux des Parisiens,
de la France et du monde, que cette gran-
diose manifestation, dont l'idée revient au
fondateur de ce journal et qui avait été pré-
vue il y a vingt ans pour la première décade
de ce siècle, a été, par suite des circonstances,
indéfiniment reculée.
Enfin, 1931 doit être Vannée marquée
d'une pierre blanche pour les coloniaux :
seule la capitale peut donner à nos posses-
sions d'outre-mer, par une mani festation
aussi magnifique, un lustre et un essor in-
connus.
Comme le disait si justement M. le gou-
verneur Cayla, la France a fait son immense
empire colonial grâce à des efforts indivi-
duels, mais il manque aux Français un véri-
table esprit colonial pareil à celui qui existe
en Angleterre, en Hollande, en Belgique. -
Certes, les colonies représentent une source
infinie de richesses et de bénéfices pour la
Métropole, et nous ne pouvons qu'admirer
les résultats obtenus avec des moyens aussi
minimes.
On ne rendra jamais assez hommage à tout,
administrateurs, soldats, colons, qui ont
gagné notre domaine exotique et l'ont fait
prospérer.
Et quelle prospérité 1 Le total de nos
échanges avec les colonies représente annuel-
lement plus de 14 milliards et c'est un chif-
fre infime à côté des perspectives d'avenir
qu'il nous est permis denvisaeer.
- Or, pour le développement de ces échan-
ges, VExposition de Paris doit être d'une
autre importance que VExposition coloniale
de Marseille de 1922 qui, cependant, leur
a donné une impulsion considérable, ainsi
que le déclarait récemment Véminent prési-
dent de la Section Métropolitaine de l'Expo-
sition de Vincennes, M. Georges Schwob
d Héricourt.
Aujourd'hui, on ne peut plus récriminer.
Certes, nous sommes l'immense majorité qui
aurions voulu l'exposition à l'ouest de la ca-
pitale, mais nous devons nous incliner devant
le fait accompli.
Telle qu'elle est préparée, à Vincennes,
avec les moyens de transport envisagés qui
permettront, par des métros rapides, d'aller
dt la porte d'Auteuil à la Porte Dorée ou
à la porte de Charenton en vingt ou vingt-
cinq minutes, par des autobus capables de
transporter 40.000 voyageurs aux jours d'af-
fluence, l'Exposition, avec la collaboration
de toutes les industries métropolitaines ct de
toutes les productions coloniales, avec la
comparaison de ce que les étrangers ont fait
chez eux et de ce que nous avons tenté chez
nous, - doit présenter - un puissant attrait - et un
grand enseignement, et tnciter les jeunes
bonnes volontés à diriger leurs efforts vers
les colonies.
Nul doute que là, comme partout oit il a
passif le maréchal Lyautey n'ait vu juste et
grand.
De_ VExposition Coloniale de 1931, il de
vra rester, non pas seulement un Musée per-
manent des colonies dans le bois de Vincen-
nes, mais aussi et surtout, une maison colo-
niale au centre de Paris, au coeur même de
la capitale, entre la Seine, l'Etoile et la
gare Saint-Lazare, où sera concentré tout ce
qui regarde les colonies, tant au point de
vue administratif qu'industriel, agricole et
commercial.
Ce qui restera encore plus, cela est ceT-
tain, c'est au coeur de tous les Français,
qu'ils puissent ou ne puissent plus partir,
un amour intense et une sollicitude sans bor-
nes pour nos colonies ; pour les jeunes,
pour les générations qui viennent, une vo-
lonté ardente à rendre deux fois prospère
la mère-patrie en mettant en valeur les
Frances doutre-mer.
Pierre Terni tttnger,
Député de Paris,
Président de la Commission de
l'Alyérir, des Colonies et Protectorats.
! -000
A L'ACADÉMIE DES SCIENCES
«♦«
La spirochétose
Au cours d'une récente séance, M. Mesnil
a présenté une note de MM. Ch. Nicolle,
Ch. Anderson et C. Mathis qui montrent
combien s'accroît la fréquence du diagnostic
de spirochétose du sang. Ils mettent en évi-
dence l'identité des spirochètes du groupe
dit « Dutton ». Ces spirochètoses sont trans-
mises, en Afrique équatoriale, par des tiques
de l'espèce Ornithoaorus monbata. Au Séné-
gal, les mêmes spirochètes se rencontrent
chez le rat, la musaraigne et l'homme.
Palmarès
Parmi les prix décernés par l'Académie
des Sciences nous notons :
Les arrérages du prix Thihatchef (3.000
francs) à M. Eugène Poilane, attaché au
service forestier de l'Indochine; le prix de
4.000 fr. (fondation de Mme Victor Noury),
à M. Fernand Blondell directeur du service
géologique de l'Indochine.
-
A l'Académie de Médecine
Il
Au cours d'une récente séance, M. Olmet
a fait une communication sur l'exanthème
infectieux de la région marseillaise. MM.
Darré et Laffaille rapportent un cas de
fièvre de Malte guéri par les injections in-
tra-veineuses de trypaflavine. Ce résultat
ne manquera pas d'intéresser la population
côtière de l'Afrique du Nord très souvent
atteinte par la fièvre de Malte.
La ptM de la prerière pierre
l' 1
Le lundi 5 novembre, à 10 h. 30 du matin,
aura lieu solennellement la pose de la première
pierre de l'Exposition Coloniale de Vincemaea,
en présence de M. Gaston Doumergue, Pré-
4datf.de la République.
Trois allocutions seulement seront prononcées
par MM. le Maréchal Lyautey, Commissaire
Général de l'Exposition, au nom de l'Exposi-
tion ; Lemarchand, Président du Conseil muni -
cipal, au nom de la Ville de Paris, et Léon
Perrier, au nom du Gouvernement.
DEPARTS
M. LUCIEN SAINT
M. Lucien Saint, Résident Général de
France à Tunis, doit quitter Paris mardi pro-
chain pour rejoindre son poste. Il assistera à la
fin du mois au Congrès d'oléiculture de Tunis,
Sousse, Sfax, qui se. tiendra successivement dans
ces trois villes.
M. PIERRE PASQUIER
Le départ de M. Pierre Pasquier, Gouver-
neur Général de l' Indochine, pour Hanoi, est
fixé, à moins de contre-ordre, au 16 novembre
prochain.
Dépêches de nadechme
Le Conseil Colonial
1 La séance d'ouverture du Conseil Colo-
nial a eu lieu le 15 courant à Saigon.
Le Gouverneur Blanchard de la Brosse,
rendant hommage à l'œuvre remarquable
poursuivie par l'assemblée depuis plu-
sieurs années, a exposé la nécessité d'assu-
rer par des remaniements fiscaux et le
vote de nouveaux impôts le déveloplpa colo-
régulier de la mise en valeur et de la colo-
nisation.
Le bureau a été constitué de la manière
suivante :
MM. Blanchard, président ;
Alinot, Bui-Quang-Chicu, vice-président ;
Jouberl et Dunc, secrétaires
Les pirates des mers
de Chine
On télégraphie de Shanghaï :
Pour mettre fin aux méfaits des pirates,
les autorités indigènes, appuyées par des
canonnières britanniques, fouillèrent tout
le littoral de la province de FouUien et
parvinrent à découvrir dans une petite ile
la forteresse des pirates un chelleau-
fort moyenâgeux, situé au milieu d'une
forêt inaccessible.
Le château-fort est une immense bâtisse
contenant cent pièces, avec des souter-
rains pour les prisonniers et chambres de
tortures.
Dans ces chambres, où les pirates soit-
mettaient à la torture leurs caplil.'i,les murs
étaient éclaboussés de sang et les instru-
ments portaient des traces d'un usage
récent.
Dans les souterrains étaient enfermés
des prisonniers pour lesquels les pirates
demandaient une rançon.
Le château-fort a été pris d assaut après
un long et dur combat. Dans les souter-
rains furent découverts quarante prison-
niers, que les pirates avaient pris il y a
un mois, lors d'une capture d'un bateau
chinois. Ils étaient tous chargés de longues
cIalnes, rivées aux murs.
Les prisonniers racontèrent que pendant
un mois, plus de mille personnes furent
amenées par les pirates dans leur forte-
resse dont beaucoup ont été torturées
jusqu'à la mort ou tuées.
Le chef des pirates, avec une quaran-
taine de ses partisans, a été capturé, le
reste de la bande a réussi à s'enfuir en
emmenant vingt prisonniers.
Tout cela est rocarnbolesque, mais peut-
ètre tristement vrai.
A LA CHAMBRE
Les crédits militaires
à la Commission des Finances
Au cours des deux séances qu'elle a
tenues hier, la Commission poursuivant
l'examen des crédits du ministère de la
Guerre, à, sur la proposition de M. de Chap-
pedeluinc, adopté notamment une réduction
de 15.00y.000 sur les crédits prévus pour
le corps d'occupation en Chine et de
15.000.000 également sur les dépenses du
Maroc.
- - -- -
En ce qui concerne la Syrie, M. fc. Laiont
a proposé de réduire de 7i millions les cré-
dits de l'armée du Levant. M. Lafont dé-
clare qu'il ne donne pas à sa proposition
le caractère d'une manifestation pour récla-
mer l'abandon du mandat français sur la
Syrie. Tout au plus Il est-ce un achemine-
ment vers cet abandon » déclare M.
Lafont.
Mise aux voix cette proposition a été
rejetée par 10 voix contre 7.
Ont voté pour : MM. Archimbaud, Vin-
cent Auriol, Frédéric Brunet, J.-L. nu.
mesnil, Ernest Lafont ; Palmade et Re-
naudel.
Ont voté contre : MM. Achille Fould,
Bonnefous, Chassaigne-Goyon, Joseph De-
nais, François-Poncet, de Lasteyrie, de
Monicault, Patenôtrc-Desnoyers, Robert Sé-
rot et de Tinguy du Pouët.
Aurès ce vote, M. de Chappedelaine a
proposé une réduction de crédits d10 mil-
lions, au simple titre des économies à réa-
liser.
La proposition a été adoptée par 11 voix
contre 10.
Ont voté pour : MM. Archimbaud, Vin-
cent Auriol, Frédéric Brunet, de Chappe-
delaine, J.-L. Dumesnil, Ernest Wont,
Malvy, Paganon, Palmade, Pierre Deyris et
Renaudel.
Ont voté contre : MM. Fould, Bonnefous,
Chassaigne-Goyon, Denais, François-Pon-
cet, de Lasteyrie,. de Monicault, Patenôtrc-
Desnoyers, Robert Sérot et de Tinguy du
Pouët.
Tous les autres chapitres du budget de
la guerre sont ensuite adoptéa.
Le désastre de la Guadeloupe
tT
Bilaa
Le « Comité de secours aux victimes du
cyclone des Antilles » nous communique le
résumé ci-dessous des ellets dm cyclone fus,
surtout pour La Guadeloupej a été une véri-
table catastrophe :
D'après les renseignements officiels par-
venus à ce jour, le 12 septembre dernier,
dans la matinée, de 10 heures à midi, c'est-à-
dire en moins de deux heures, toutes les
communications furent détruites.
A Basse-Terre, les toitures de presque
toutes les maisons et notamment du Gouver-
nement, furent emportées, les appontements
enlevés par la mer. A Saint-Claude, les ca-
sernes d'infanterie et de gendarmerie sont
fortement endommagées, l'hôpital dévasté,
une aile du Gouvernement et de nombreuses
maisons effondrées. Les routes, absolument
impraticables, sont défoncées et encombrées
d'arbres déracinés par le vent.
Les récoltes sont irrémédiablement per-
dues, les établissements industriels sacca-
gés ; c'est la ruine générale du pays.
Toutes ces pertes ne seraient rien si des
pertes de vies humaines n'étaient aussi à dé-
plorer. Sept cent quatre-vingt-deux victi-
mes sont, en effet, dénombrées pour l'ins-
tant. Il est à craindre qu'après recensement
définitif, ce chiffre ne soit sensiblement plus
élevé. On compte en outre, officiellement,
une centaine de blessés graves, dont l'état
1 de plus de la moitié, au - moins, inspire de
vives inquiétudes. Quant aux blessés légers,
le nombre en est si considérable qu'il ne
peut être indi
L'opinion de l'émincnt sénateur de la Gua-
deloupe, M. l'ambassadeur Henry Bérenger,
qui est arrivé dans la Colonie quelques
jours seulement après la catastrophe, est à
citer : Il C'est le deuil général, a-t-il télé-
graphié, lf cataclysme dépasse l'imagina-
tion. »
Au ministère des Colonies, on évalue,
d'ores et déjà, à un total voisin de 200 mil-
lions les pertes globales de la Colonie.
L'appel du Comité de Secours
Dans ces conjonctures, une œuvre de so-
lidarité humaine s'impose de toute urgence.
La nation française toute entière, métropoli-
taine et colonial^ ne faillira pas, une fois
de plus, à ton devoir.
Aussi, un comité de secours a-t-il été im-
médiatement constitué, par un acte du Gou-
vernement, daté du 28 septembre. Sous la
présidence du ministre des Cclonics, ceco-
mité a pour mission de recueillir tous les
don?, toutes les souscriptions en faveur des
victimes.
Dès maintenant, les fonds peuvent être re-
çus par : M. Duprat, agent central des Ban-
ques coloniales, 10, rue Auber, Paris cf. Té-
léphone 49-47, trésorier du Comité de .se-
cours.
Toute la correspondance concernant le
comité doit être adressée à : M. Robert
Chot, rédacteur principal au ministère des
Colonies, 2, rue Oudinot, Paris(7*), secrétaire
du Comité, qui se tient à l'entière disposi-
tion de tous pour de plus amples renseigne-
ments.
Le voyage de M. Claudel
M. Paul Claudel, sur le croiseur français
DWjlfCme. est attendu demain h New-York.
Les élections cantonales
6-
GUYANE
Les résultats dans la cinquième circons-
cription (Simanuary, Saint-Laurent du Ma-
roni, Irllcoubaj sont les suivants :
Inscrits : 732.
Millièmme, 27 voix. Elu.
Vernet) 157 voix.
Il y aurait ballottage dans la deuxième
circonscription l' Kaic. Approuargue, Oyapoc).
Pour la quatrième circonscription i.ilacoii-
ria, Montsinùry, Tenue grande) :
inscrits .*325.
Nobo, 84 voix.
iiadé, 64 voix.
Lucile Saill!-lIiitlirr', 40 voir. Hllllottagr.
MARTINIQUE
Les résultats des élections cantonales
pour la Martinique sont les snij-ants :
Fort-de-France
Inscrits : 8.15c».
Votfmt' : 1^5.
Liste bloc républicain : 1.^42 voix. Part:
Scverc-Delmont\
Saint-Esprit
Ballottage
On signale l'abstention de la presque to-
talité des électeurs des deux partis en pré-
sence.
Le Diamant
Inscrits : 3.187.
V ottlnts : 7Si-
Liste bloc républicain \/L Delmont-Sé-
vère) ; 502.
Ballottage
Basse-Pointe
Inscrits : 5.057.
Votants : 1.602.
MM. Magalon, Graine, Aufelin et Clerc,
S.F.I.O., élus. 1.325 voix.
Liste bloc républicain : 245 voix.
(Par dé pêÛle).
I.a
Cinéma Colonial
Dans le Sud Ttiqisien
M. Jacques Bernard, le fils de l'illustre
écrivain 1 ristan Bernard, qui s'est assuré
un nom dans le monde cinématographique
par son film le Miracle des Lotips, vient de
rentrer d'un voyage d'étude dans le sud-tu-
nisien.
Il a examiné les divers endroits où il
pourra faire des prises de vues pour un film
qui sera prochainement tourné et dont la
majeure partie aura la Régence pour décor.
i t En Tripolitaine
M. André Nox est actuellement en Tripo.
litaine, où il tourne sous la direction de
Carmine Gallonc. On sait que Gina Manès
est la vedette de ce film. Les autre? inter-
prètes sont t.iane Haid et Alton* Frvland.
M Steeg à Casablanca
1
Le paquebot Maréchal Lyautey, courrier
de France, est arrivé à Casablanca à 7 heu-
res, hier matin, ayant à bord M. et Mme
Steeg.
A 9 heures, après le débarquement de tous
les passagers. M. Urbain Uluw, délégué de
la résidence, le général Nieger, commandant
par intérim les troupes du Maror et le grand
visir, représentant le sultan, sont montés à
bord saluer le résident général.
M. Steeg et sa suite ont été salués sur le
quai de la gare maritime par toutes les au-
torités locales, civiles et militaires euro-
péennes et indigènes. Les honneurs étaient
rendus par un détachement du ivr zouaves
avec la musique et le drapeau. Apres avoir
passé les troupes en revue et salué le dra-
peau, M. Steeg est monté en automobile et
a gagné le palais résidentiel de Casablanca.
Sur le parcours, les troupes de la garnison
formaient la haie.
Après avoir pris quelques instants de re-
pos dans le grand salon de la résidence, M.
Steeg, entouré des autorités locales, a reçu
durant la matinée différentes personnalités
casablancaises, les présidents de la Chambre
de Commerce et de la Chambre d'Agricul-
ture, et accordé des audiences personnelles.
A midi, un banquet a eu lieu à la rési-
dence générale. A l'issue de ce banquet, M.
Steeg et sa suite ont visité les travaux
urbains en cours, particulièrement ceux du
nouvel hôpital et le lycée.
Le régime douanier de Tanger
i
Nous apprenons que l'Administrateur de la
zone de 1 anger, qui était en France, a avancé
son retour pour arrêter la réponse définitive de
l'Administration chérifienne.
Selon El Debate, la Délégation chérifienne
appuie sa thèse sur l'argument que ledit imp8t
spécial o doit être destiné précisément aux tra-
vaux publics de la ville dans le port de laquelle
les marchandises sont débarquées ».
Si un accord ne survenait pas sur ce point
entre les deux délégations, une entente provi-
soire pourrait avoir lieu en attendant que la
question de l'impôt spécial soit abordée ailleun.
puisqu'il est appliqué dans tous les ports de
r empire chérifien.
LES PLANTES A PARFUM
LE VÉTIVER
Par Louis LE BARBIER.
08 --
Nous avons dit que parmi les plantes à par-
fum dont on pourrait essayer d'importer la cul-
ture au Maroc, se trouvent le Bergamottier et
le Vétiver. Nous avons déjà consacré un arti-
cle au Bergamottier; nous allons donner quel-
ques renseignements, puisés aux mêmes sources,
pour le Vétiver.
Le Vétiver est une graminée, à feuilles dis-
tiques, non odorantes. C'est en effet par la dis-
tillation des racines que l'on obtient l'essence
de Vétiver. Bien que se plaisant en principe
surtout dans les pays chauds, comme les Indes
et Java, la plante s' accommode aussi de ré-
gions à température plus tempérée, par exem-
ple la Réunion, la Tunisie, l'Espagne. Elle
doit donc réussir au Maroc.
Cette graminée résiste très bien à la séche-
resse, sa vitalité étant très grande : elle est
souvent employée en bordure des routes et
pour maintenir les terres des remblais.
Elle n est pas très difficile en matière de
terrains, cependant, elle craint ceux qui sont
marécageux, et on a remarqué que, dans les
terres plutôt riches, les récoltes sont plus bel-
les. En résumé, elle affectionne surtout les
terres sablonneuses, assez riches en potasse,
acide sulfurique, azote, chaux et acide phos-
phorique (Chalot).
La multiplication se fait par division des
touffes. Les plants ne doivent pas être enter-
rée profondément; on les met à 50 cm. les uns
des autres sur des rangs espacés d'un mètre :
on obtient ainsi 20.000 pieds à l'hectare. Cer-
tains calculs établis par des planteurs de la
Réunion tendraient à faire croire qu' un hectare
rapporte 7.500 kilos de racines; mais ce chif-
fre parait trop élevé dans la pratique, et nous
croyons sage de le ramener à une moyenne de
3.000 kilos, ce qui fait ressortir le rendement
de chaque touffe à 150 grammes environ.
Le rendement des racines en essence est
d'environ 0.50 0 0, ce qui donne pour un hec-
tare de Vétiver, et avec la moyenne de 3.000
kilos de racines, 15 kilos d'essence. En admet-
tant un prix de 475 à 500 fr. le kilo, on a
ainsi un rendement de 7.000 francs passés,
prix brut, et en admettant 50 00 de frai s gé-
néraux, il reste encore un produit de 3.500 fr.
à l'hectare.
L'essence peut être obtenue soit par la distil-
lation sur place des racines, soit par l' envoi en
Europe de ces racines mises en balles, pour
être travaillées une fois arrivées à destination.
L ne plantation de Vétiver demande comme
soins quelques binages, surtout au début, pour
empêcher les mauvaises herbes de pulluler et
d'étouffer la plante. On met autant que pos-
sible les jeunes plants en place au commence-
ment de la saison des pluies, et la récolte des
racines se fait de 18 moi s à deux ans après
la plantation. Elle s opère un peu avant la flo-
raison de la plante. Les ouvriers, muni s de
pioches solides et de barres d' acier dégagent
les racines, soulèvent les mottes, les font bas-
culer, et secouent la terre et les pierres. Les
mottes sont désagrégées, et les racines sont
alors lavées à grande eau. Seules les belles sont
reconnues comme marchandes et on néglige les
petites. Celles qui sont destinées à la vente,
après avoir été lavées comme nous venons de
dire, sont mises à sécher. Lorsqu'elles ne sont
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