Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-10-11
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 11 octobre 1928 11 octobre 1928
Description : 1928/10/11 (A29,N150). 1928/10/11 (A29,N150).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64513190
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-NEUVIEME ANNEE. - No 100 LE NUMERO : 30 CENTIMES JEUDI SOIR, il OCTOBRE IWM.
JOUMALQUOTIBIEN
Rédaction & Administration :
M, ma §amant.-&
PARIS or)
TtUflPM. 1 LOUVM 19-S7
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Les Annales Coloniales
Ide atsn~et et réclames sont reçue,# au
bureau du journal. au Dirbcteurb : Marcel RUEDEL et L.-G. THÈBAULT r ,
Tout, les articles publiés dans notre journal ne peuvent
11 étrt reproduit. qu'eitant les Akkalbs COLOltIALU.
IIOIIEIEITS
avec le supplément illustré r
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France et
Cekwiet 120» « » M »
Étranur 180. tOO. Mt
On s'abonne sans frais daQI
tous les bureaux de poste.
LE TOGO ET LA MALADIE DU SOMMEIL
Les colonies plus encore que la métropole
sont un champ propice à d'innombrables ma-
ladies. Et si, comme le constate notre émi-
sent collaborateur le professeur Léon Lau-
noy, dans ses chroniques si intéressantes
mais trop rares, il est des maux qui atta-
quent à la fois les cinq continents, il en est
qui sont plus spécialement le triste apanage
du monde noir ou jaune.
La maladie du sommeil, qui n'épargne pas
les blancs, décime les noirs, et il n'est pas
trop de tous les progrès de la science médi-
cale pour la dominer et la vaincre.
Elle ne sévit pas seulement au Congo.
Elle remonte la côte.
La maladie du sommeil, ainsi que le cons-
tatait récemment le docteur Hérivaux dans
les Annales de Médecine et de Pharmacie
Coloniales, existe au Togo. Elle y est connue
depuis 1850 et son foyer épidémique est net-
tement délimité au Nord-Est du Territoire
en un secteur de 30 kilomètres de long sur
20 kilomètres de large avec la rivière Bina
comme axe.
Dès que les Allemands eurent découvert
la trypanosomiase au Togoland, ils ins-
crivirent à leur budget une somme impor-
tante pour l'étude de cette maladie signalée
tout d'abord dans le cercle de Misahohé à
proximité de la basse Volta où le docteur
Gouzien situait le point originel de diffusion
m 1908.
Quant nous occupâmes Misahohé, le
foyer épidémique était resté tel qu'il était
en 1914 avec la seule tendance à se restrein-
dre et à s'atténuer.
Et, notons cette remarque du docteur
Hérivaux, rassurante pour l'A.O.F. :
a En A.O.F., les facteurs étiologiques se
« heurtent à des causes empêchantes, qui
« ne leur permettent pas d'obtenir cette
e résultante irrésistible qui, en A. E. F.,
a dans les secteurs de prophylaxie les mieux
a organisés donne trop souvent l'impression
a qu'on est partout, à tout moment, débordé
a par le mal. »
Le docteur Heckenroth écrit dans son
étude sur la c trypanosomiase humaine au
Sénégal > que les malades, après un, deux
et parfois trois ans de maladie, ne sont pas
en plus mauvais état que les indigènes de
l'A.E.F. après six mois et un an d'at-
teinte de la même affectioo.
En 1926, l'affection est en pleine régres-
sion dans le Misahobé et, à Gadya entr'au-
tres, où il était impouible de passer sans
être piqué par les glossines, on n'en trouve
plus.
Par contre, en décembre de la même an-
née, on découvrait dans le Haut-Territoire,
dans le Lama-Tessi, peuplé de la race Ca-
braise, un foyer de trypanosomiase qui pre-
nait, dans plusieurs villages, une allure épi-
démique quasi équatoriale.
La Bina, qui, comme nous l'avons dit plus
haut, constitue l'axe de ce foyer, offre, par
ses galeries forestières, un habitat favorable
aux glossines, alias « tsé-tsé P.
Le cœur épidémique est le Lama-Tessi qui
comprend les trois quarts des malades, et
c'est un canton très peuplé (17.000 habi-
tants), cultivé, où les habitants se nourrissent
suffisamment et sont, par ailleurs, très pro-
lifiques.
Le docteur Letainturier, médecin colonel,
directeur du Service de Santé au Togo, orga-
nisa immédiatement un secteur de prophy-
laxie qui se mit à l'œuvre avec une remar-
quable activité, et,^malgré les difficultés que
l'on rencontre dans cette lutte contre la ma-
ladie du sommeil, l'épidémie fut localisée,
et le traitement le plus efficace définitive-
ment arrêté à sept injections de doses mas-
sives d'atoxyl pratiquées à intervalle de
ieize ou dix-huit jours.
Sur 21.863 sujets examinés, la mission
de prophylaxie a trouvé 5.776 suspects et
1.094 trypanosomiés (diagnostics microsco-
piques). Ce sont les hommes de 20 à 40 ans
qui ont l'index trypanique le plus élevé
(10,08) alors que les filles de o à 12 ans
n'ont atteint que 1,76.
Le tryfarsamide, très actif a la période
nerveuse de la maladie, a permis de guérir
une jeune fille de 14 ans, arrivée à un stade
très avancé de la dernière période. Malheu-
reusement, ce trypanocide s'emploie par in-
jections intra-veineuse qui sont très difficiles
à exécuter sur des sujets amaigris, déshy-
dratés au point que les veines sont invisi-
bles.
L'atoxyl s'injecte par doses de 90 à 95
centigrammes pour les femmes et 120 à 125
centigrammes pour les hommes.
Comme l'ont remarqué au Katanga, les
docteurs Rodhain et Schwetz, le docteur
Hérivaux a constaté qu'au Lama-Tessi, il y
a, entre la dispersion topographique du gros
gibier et celle de la tsé-tsé une dépendance
certaine. Il ne faut donc pas tolérer une des-
truction irraisonnée des espèces animales sau-
vages, qui peut être nuisible en retournant
les attaques des tsé-tsé contre l'homme.
Par contre, la sous-alimentation n'est pas
une cause favorisante et ce n'est pas par le
développement des cultures vivrières qu'on
luttera contre le mal.
Au foyer le plus contagieux du centre-
Cameroun, la population se nourrit parfai-
tement bien, et au Lama-Tessi, les paysans
consomment en quantité : poulets, chèvres
qu'on sacrifie aux fétiches, petits animaux
de broltsse, cochons, chiens (dont ils sont
très friands comme les yacpas du Kouan-
go). C'est donc l'homme bien alimenté que
le trypanosomiase a frappé.
Si ce foyer du Lama-Tessi n'a ni l'am-
pleur ni la violence du Nyong ou du Lo-
gone, ou de l'Oubangui, il n'y a pas lieu de
le négliger.
Et le Conunissaire de la République fran-
çaise au Togo, M. le Gouverneur Bonneca-
rière, l'a si bien compris qu'il a inscrit à
son budget de 1928 la somme de 220.000
francs pour la lutte contre la maladie du
sommeil, qui sera sans doute facilement ju-
gulée et naura causé qu'une simple alerte.
Au reste, le problème de la médecine, de
l'hygiène et de l'assistance médicale aux co-
lonies est immense.
J'y reviend rai.
Pierre Taittinger,
Député de Paris,
Président de la Commission des Colonies.
8..
lie toirige de 1.11 solierieir joliral
Maretl Olivier ai Bord de Madagascar
̃ e»
Le 16 juillet 1926, à 7 heures du matin,
M. le Gouverneur Général Olivier quittait
Tananarive pour entreprendre une assez longue
tournée dans les régions du Nord-Ouest, du
Nord et du Nord-Est de Madagascar.
Il était accompagné de MM. l'ingénieur en
chef Coursin, le lieutenant-colonel Rouais, chef
du Cabinet militaire ; Delpon, chef du service
de l' Agriculture p. i. ; Geismar. directeur-ad-
joint du cabinet et du capitaine Lencement,
officier d'ordonnance.
Son voyage a duré jusqu'au 17 août 1928,
date de son retour à Tananarive.
Au cours de ce déplacement. le chef de la
colonie a visité les camps et chantiers du Ser-
vice de la main-d'œuvre et des travaux d'in-
térêt général (Smotig). situés à Ambalanjana-
ltoraby, région de Maevatanana. sur la route
de l' Ouest, où règne une grande activité. Il a
constaté que l' organisation du Smotig est excel-
lente et que le rendement des travailleurs donne
toute satisfaction.
Il s'est arrêté successivement à Ambato-Boe-
ni, Marovoay. Majunga, Analalava, Noey-Be;
est revenu, ensuite, sur la Grande Terre, dans
la fertile région du Sambirano. De là, le Gou-
verneur Général a rejoint Ambilobe, accom-
plissant ce traiet partie en autonobile, partie
en filanjana. Il est anivé le 7 août à Diego-
Suarez. qu'il a quitté le 10, s'étant embarqué
à bord du vapeur côtier Bagdad pour visiter
Vohémar. Antalaha, Maroantsetra, Sainte-
Marie, et débarquer à Tamatave le 16 août.
Durant son séjour dans les principales loca-
lités situées sur son itinéraire, le chef de la
colonie a visité de nombreuses concessions et
propriétés agricoles, des rizeries, usines à su-
cre, etc., qui l'ont vivement intéressé. Il a pu
constater ainsi l'effort considérable accompli
par la colonisation européenne, pour l'exploita-
tion rationnelle du sol et l'aménagement mo-
derne des établissements industriels.
A Majunga, Analalava, Nosy-Be, Diégo-
Suarez, Vohémar, Antalaha, Maroantsetra et
Sainte-Marie, chefs-lieux de province ou cen-
tres importants,autorités et les corps constitués, Chambres de
Commerce, d'Industrie et d'Agriculture, et les
municipalités. Partout la population européenne
et la population indigène lui ont fait un accueil
chaleureux.
-
Dans certaines localités, au cours des réu-
nions officielles et des vins d'honneur qui lui
ont été offert., le chef de la Colonie a exposé
les directives générales de sa politique, sa-
voir : liaisons routières entre toutes les parties
de l'île, réorganisation administrative consti-
tuant des régions homogènes, et enfin adapta-
tion de la Colonie à des conditions économi-
ques modernes.
La dernière partie de ce voyage, effectuée
par voie de mer, fut assez pénible, du fait de
l'existence d'un centre de haute pression im-
portant, ayant produit un coup de mousson très
violent sur la côte Est, et rendu le débarque-
ment et l'embarquement difficiles à l'escale de
Maroantsetra.
8.a
Une dislribllion de vêttllflts
chauds par la Croix-Rouge Malgache
aux enfants indigènes
l' >
Mme Marcel Olivier, présidente de la
Croix-Rouge malgache, accompagnée de
Mmes Thiroux et Gueydon de Dives, a pro-
cédé à la distribution de vêtements chauds aux
enfants pauvres de la zone suburbaine de Ta-
nanarive. Les centres choisis étaient les foires
et les principaux marchés des environs de la
capitale pour éviter aux petits des déplacements
fatigants :
Foire d Atarobia-Amboanjobe, le jeudi der-
nier pour les cantons Sud ; marché de Fenoa-
rivo, le jeudi suivant ; pour ceux de l'Ouest
et marché de Sabotsy-N amehana, le 16 juin.
Au total, treize cents robes ou chemises
d'épaisse flanelle de coton, de tailles assor-
ties, ont été remises aux enfants, depuis le bas
âge jusqu'à sept ans.
Les notables, représentants de la population
indigène, ont fait remarquer dans les discours
prononcés à l'occasion de ces fêtes familiales,
que, si l'on compte que la zone suburbaine
comprend environ 14.000 enfants de toutes
conditions soci ales, âgés de moins de 7 ans,
et que l' oeuvre de la Croix-Rouge malgache
s'adresse à la petite enfance, la grande majorité
des enfants appartenant à des familles pauvres
ont été, cette année, dotés d'un vêtement
chaud.
Les céréales en Tonisie
»♦»
Le cliché de la Province africaine,
Grenier de Rome, a été rajeuni
pour la Tunisie.
Ce n'est point là vaine littérature; les-chif-
fre s appuient Vhistoire pour justifier cette
expression. Que Von en juge par ceux que
nous allons citer et qui sont loin de s'appli-
quer au total de la récolte tunisienne. Ils se
rapportent seulement à la campagne de la
a soudure » menée pendant la saison où la
France et l'Europe attendent encore leurs
moissons, tandis que la Tunisie a déjà ré.
colté les siennes.
Du ier mai au 3r août de la présente an-
née, les divers ports du Protectorat ont
exporté un million six cent soixante-cinq
mille sept cent quatre-vingt-cinq quintaux de
céréales, se divisant en : 863.930 quintaux
d'orge, 645.930 quintaux de blé, 155.894
quintaux d'avoine.
La valeur totale de cette abondante expor-
tation se chiffre par 188.733.662 francs,
dont 93.659.850 pour le blé, 74.484.412
pour l'orge; 15.589.400 Pour l'avoine.
Il y a encore, surtout en ce qui concerne
le blé, des quantités à peu près égales à
exporter. Pendant tout le mois de septembre
il en est arrivé à Tunis une moyenne de 200
wagons par jour. De l'intérieur, on réclame
des wagons dans toutes les stations. Les
hangars de vastes dimensions qui sont nom-
breux aux environs du port, sont emplis
jusqu'au faîte et les navires qui chargent à
pleines cales n'arrivent pas à y faire as ses
vite de la place pour les milliets de sacs
qu'on voudrait abriter.
Il est intéressant de constater les direc-
tions que prennent ces expéditions de céréa-
les, en se souvenant que le blé ne peut être
envoyé, à moins de dérogations spéciales,
que vers la France, l'Algérie ou les colonies
tratlçaius.
C'est, en effet, la France qui a reçu la
très grosse part du blé exporté pendant la
période indiquée, soit 438.378 quintaux.
L'Algérie où la récolte est moins précoce
qu'en Tunisie, en a pris 6.000 quintaux;
37.526 quintaux ont été dirigés sur la Syrie;
33 quintaux en-Corse.
L Egypte ligure pour 34.000 quintaux;
Tripoli, pour 3.487; l'Italie, pour 66.
Pour l'orge, les gros clients de la Tunisie
sont les pays de bière ; Allemagne, 127.113
quintaux; Belgique, 79.362; Hollande,
38.114; Angleterre, 18.261.
La France en a reçu 7.949 quintaux;
l'Algérie, 1.329; la Corse, 2.506; la Syrie,
1.533.
16.922 quintaux ont été expédiés à Tri-
poli; 12.966 à Malte; 1.085 en Italie; 500
en Suisse.
C'est Tripoli qui a demandé à la Tunisie
la plus grosse part de son avoine : 45.039
quintaux, probablement pour les chevaux de
l'armée italienne. La France suit de près,
avec 43 099 quintaux. Puis, viennent l'Itatie,
34.539 quintaux; la Belgique, 12.524; la
Syrie, 4.200; l'Allemagne, 3.548; la Corse,
618; la Suisse, 500; et, enfin, Malte, 40
quintaux.
Spécifions de nouveau, notamment à pro-
pos du blé, qu'il ne s'agit nullement dans
ces chiffres de l'exportation totale et encore
moins de toute la récolte de la Tunisie. Ils
ne se réfèrent qu'à l'exportation précoce de
la période de soudure.
Ils sont néanmoins suf fisants pour prou-
ver quelles ressources on peut attendre de la
Tunisie de plus en plus mise en valeur. Ils
démontrent aussi combien injustes étaient les
critiques formulées contre M. le Résident
Général auquel on reprochent d'avoir dit que
la récolte de cette année était fort belle, alors
que certains colons croyaient de leur intérêt
de faire croire qu'elle était plutôt déficitaire.
£ rnesl Baudoa-
Sénateur de la Marne,
Vice-Président de la Commission
des Douanes.
L'exposition coloniale del931
se*
MM. Georges Lemarchand et Fernand Lau-
rent, rapporteurs du Métropolitain, viennent de
visiter les chantiers de construction de la ligne 8
prolongée comprise entre le carrefour Riche-
lieu-Drouot et la porte de Charenton.
Pour la partie comprise entre le carrefour
Richelieu-Drouot et la place Pasdeloup, les
travaux concernant les souterrains superposés
des lignes 8 et 9, s'exécutent avec le mini-
mum de gêne pour la circulation et dans des
conditions souvent difficiles ; ils sont poursuivis
avec toute la célérité possible et seront ache-
vés dans le courant de l'année 1930.
Pour la partie comprise entre la place Pas-
deloup et la station de Reuilly, les travaux sont
commencés, et il y a tout lieu d'espérer qu'ils
seront achevés en temps voulu.
Pour la partie comprise entre la station de
Reuilly et la porte de Picpus, les travaux sont
très avancés ; sur certains points du parcours,
ils sont même achevés, ce qui permettra de
mettre en exploitation cette partie de la ligne
au commencement de l'année 1930.
Pour la partie comprise entre la porte de
Picpus et la porte de Charenton, les travaux
sont commencés et vont être activés.
En tout état de cause, cette ligne, qui doit
desservir l'Exposition Coloniale, sera achevée
dans le temps prévu, afin de ménager les délais
nécessaires à son équipement.
.-– laffl –-
TAUX DE LA PIASTRE
0
Le Gouverneur Général de l'Indochine vient
de faire connaître au Ministre des Colonies qu'à
la date tfu 10 octobre 1928 le taux officiel de la
piastre était de 12 fr. 45.
1 \,,"
BROUSSES*
1 & BROUTHLKS
-
Là-bu, comme ici, comme partout.
Thuong-van-Hoach, arrêté à Cantbo, est
Soupçonné d'avoir volé une magnéto.
Lam-thi-Phu, épicière à l'hien-My, et le
Chinois Haynh-Quoi, négociant à Binh-Minh,
sont convaincus d'avoir vendu à faux poids.
De même, une marchande de paddy de Caun-
gan, qpi répond au nom gracieux de Nguyen-
Hi-Huong, usait avec adresse de mesures
truquées.
Cependant, un coolie de Vinhlong tentait
de violer la fille de son patron et, à Cholon,
un prospecteur d'objets perdus récoltait sur
une route et s'appropriait cent soixante-six
canards dont le maître était momentanément
absent.
Telle est, en raccourci, la plus récente
chronique régionale d'un journal de Cochin-
chine.
A sa lecture, n'était l'exotisme des noms,
on se croirait en France ou dans n'importe
quel pays d'Europe dit civilisé.
L'homme est le même partout et les mers,
pas plus que les montagnes, ne font rien à
l'affaire : et les fossés que des apôtres, évi-
demment animés des meilleures intentions,
s'efforcent de creuser entre Il classes » socia-
les, n'y font pas davantage.
Telle classe, dites-vous, est « pourrie » et
telle autre a le monopole de la vertu, que
vous dites? Quelle blague! Il est un infâme
capital et un prolétariat intégralement ré-
duit en esclavage? Quelle galéjade!
Il y a des capitalistes qui he valent pas la
corde pour les pendre et d'autres qui font de
leur mieux pour qu'on leur pardonne leur
chance, même méritée. Il y a, chez nous
comme en Indochine, des prolétaires surtout
conscients de leur devoir et d'autres unique-
ment conscients de leurs « droits n j disposi-
tion d'esprit qui peut mener encore plus loin
que la correctionnelle.
Ah ! si j'étais sûr que le « grand soir »
fût suivi - d'une aube d'innocence î
Mais je n'en suis pas sûr. Alors, dites, si
nous retournions, tous tant que nous sommes,
à Paris et à Pézenas, à Londres et à Berlin,
à Genève et à Rome, en Algérie et à Saigon,
si nous retournions, tout simplement, aux
principes essentiels du Décaloguc !
AudÊimm-
Le désastre des Antilles
La mission de M. Paul Claudel
Le croiseur Duquesne, à bord duquel se
trouve M. Paul Claudel, envoyé en mission
par le gouvernement auprès des sinistrés de
la Guadeloupe, vient d'arriver à la Pointe-à-
Pitre.
Le Duquesne avait quitté Saint-Nazaire le
30 septembre et avait fait escale aux Açores
du 3 au 4 octobre. Il a accompli la traversée
de F rance aux Antilles à la vitesse moyenne
de 21 nœuds.
Après un séjour aux Antilles, M. Paul
Claudel, ambassadeur de France à Washing-
ton, doit faire route vers les Etats-Unis à
bord du Duquesnet qui rentrera ensuite en
France, après une courte croisière sur les
côtes d'Amérique.
Les secours
Le général Primo de Rivera a présidé un
Conseil de cabinet au cours duquel le Gouver-
nement a décidé de s'inscrire pour une som-
me de 50.000 pesetas à la souscription ou-
verte par la Croix-Rouge de Genève en fa-
veur des victimes du cyclone qui s'est abattu
dernièrement sur les Antilles. -
D'autre part, les membres élus du Conseil
législatif de la Jamaïque ont décidé de fixer
à 3.000 livres le montant des secours offerts
par la colonie aux sinistrés des îles Sous le
Vent et d'attribuer 500 livres au fonds de
secours des victimes de la Guadeloupe.
L'élection sénatoriale de Illde
Les Conseils municipaux des communes
des établissements français dans l'Inde sont
convoqués, par un décret paru au Journal
Officiel du 10 octobre, pour le dimanche 4
novembre 1928, à l'effet de nommer leurs
délégués et suppléants en vue de l'élection
du sénateur de la Colonie, en remplacement
de M. Bluysen, décédé.
Cette élection aura lieu le dimanche 9 dé-
cembre 1928.
A bord du Champollion
@os
Les membres du Syndicat des quotidiens
régionaux et de la Commission exéeutivo
des journaux français ont été reçus, au
lendemain de la foire de Marseille, à bord
du Champollion, paquebot de la Compa-
gnie des Messageries Maritimes.
C'est M. Philippar, président du Conseil
d'administration de cette Compagnie, qui
a souhaité la bienvenue aux membres de
la presse française.
A 10 heures, le paquebot prenait le large
par un temps superbe, conduisant les invi-
tés vers les îles d'Hyères. En cours de
route, un déjeuner fut offert par la Compa-
gnie des Messageries Maritimes aux mem-
bres de la presse et à ses invités, parmi
lesquels MM. Fernand Bouisson, président
de la Chambre des députés ; Tardieu, mi-
nistre des Travaux publics ; le sénateur-
maire Flaissières, etc.
Académie de Médecine
181
La lièvre exanthématique
Observée par M. Roche d'abord, décrite
par Carducci, par M. Olmer et par M. Boinet.
elle est l'objet d'une nouvelle étude de ce der-
nier, en collaboration avec MM. Pieri et Du-
nan. Les conclusions, exposées à une récente
séance de t Académie de Médecine, de ce tra-
vail tendent à établir que cette fièvre exanthé-
matique n'est nullement contagieuse et qu'elle
n'est pas, comme d'autres l'ont soutenu, une
variété atténuée du typhus exanthématique.
Cette constatation est de grande importance au
point de vue de la protection de la santé pu-
blique sur le littoral méditerranéen.
L'Aviation Coloniale
»♦«
Marseille-Alger
Un hydravion commercial, qui assure le
service postal entre Marseille et Alger, est
tombé hier en panne en pleine mer à envi-
ron 00 kilomètres au nord-est des Iles Ba-
léares.
A 12 h. 30, l'hydravion qui se dirigeait
sur Marseille signalait par T. S. F. qu'il
avait améri et qu'il attendait du secours.
Une vedette de l.laJJ:nu a appareillé pour se
mettre à sa recherche. Plusieurs uU\l'œ na-
vires sont partis à son secours.
Le tour du monde
Le comte et la comtesse de Sibour qui
effectuent le tour du monde en avionnette
sont arrivés dans l'après-midi de lundi der-
nier .'i Tunis, venant de Sétif.
Casablanca-Touloule
Les corps des trois victimes de l'accident
survenu a Liansu, à un avion de la ligne
Toulouse-Maroc, ont été ramenés à Perpi-
gnan.
Le corps du pilote René Mursae a été di-
rigé sur Lyon, dont il était originuire. Ce-
lui du comte Jacques de Heuse, propriétaire
a Marrakech, sera inhumé à Saint-Estève,
près Perpignan, dans le caveau d'une fa-
mille amie.
La troisième victime, M. Grottner, né en
Suisse, propriétaire à Carria Louissa (Ma-
roc), restera à Perpignan jusqu'à l'arrivée
de la famille, qui a été prévenue télégraphi-
quement.
Paris-Biarritz
En raison du rétablissement de l'heure
normale, J'horaire de la ligne Paris-Biar-
ritz, de la Compagnie Générale Aéoropos-
tale sera modifie comme suit à dater d'au-
jourd'hui samedi 13 octobre :
Dqpart de Paris (Le Bourget), 9 heures ;
arrivée à Uordeaux, 13 heures ; déport de
de Bordeaux, 13 h. 15 ; arrivée à Biarritz
14 11. 45.
Aucun changement n'est prévu dans le
sens Biarrita-Paris dont J'huraire reste le
suivunt :
Départ '-II. Biarritz 11) heures ; arrivée à
Bordeaux 11 h. 30 ; départ de Bordeaux
11 h. 45 ; arrivée à Paris (Le Bourget)
15 h .45.
Maroc
Le capitaine Pelletier-Doisy qui, depuis
son fameux raid *Paris-Toki«% était attaché
aux services techniques de l'aéronautique,
vient d'être affecté au 37° d'aviation, au
Maroc. Mais (1 Pivolo » ne rejoindra son
nouveau poste que dans quelque temps,
après avoir, au préulaible, accompli un
stage à l'Ecole militaire de l'aéronaulique
à Versailles.
Au Maroc espagnol
Dans la journée du 9 octobre, le paquebot
Saint-Loubert, des Messageries Maritimes,
faisait route sur Casablanca, lorsqu'il aper-
çut au large de Mellila un hydravion mili-
taire espagnol en détresse sur les flots.
Le commandant du navire, malgré la
houle très dure et le vent violent, procéda
au sauvetage des deux aviateurs naufragés,
le commandant Liorentc et le lieutenant
Campan, qui avaient passé une partie de
la nuit sur la mer. L'hydravion, remorque
jusqu'à Athucemas. a été remis aux mains
des autorités espagnoles.
Hollande-Indes Néerlandaises
Le premier avion postal qui a quitté les
Puys-Bas le 13 septembre à destination des
Indes Noorlandniscs, est arrivé le 25 a
Bandoeng (Java), terminus de son voyage,
après avoir fait dans la même joprnée une
courte escale à Batavia.
Cet avion, qui était piloté par le capitaine
Koppen, de l'armée néerlandaise, a donc
assuré la liaison postale Hollande-Java en
13 jours, exactement d'après l'horaire
prévu.
Les déférentes étapes ont été :
13 septembre : Amsterdam-Vienne ; 14,
Vienne-Sofia ; 15, Solia-Alep ; 16, Alep-Bag-
dad ; 17, Bagdad-Bender Abbas ; 18, Ben-
der Ahbas-Kurachi ; 19, Karachi-Allaha-
bad ; 20, Allahabâd-Calcutta ; 21, Catoutta.
Rangoon ; 22, Rangoon-Sengora ; 23, Sen-
gora-Medan ; 24, Medan-Palembang ; 25,
Patembang-Bandoeng.
Le deuxième avion postal qui a quitté les
Pays-Bas le 20 septembre, à destination
des Indes Néerlandaises, est arrivé le Pr
octobre, à 12 h. 15, à Bandoeng (Java), ter-
minus de son voyage, après avoir fait dans
la matinée une courte escale à Batavia. Cet
avion, qui était piloté par l'aviateur Moll,
a assuré la liaison postale HoUalldt-Java
en douze jours, avec vingt-quatre heures
d'avance sur l'horaire prévu.
Les différentes étapes du deuxième avion
ont été : 20 septembre, Amsterdam-Buda-
pest ; 21, Budapest-Covustantinople ; 22,
Constantinoplc-Alep ; 23, Alep-Bushir ; 24,
Bushir-Karachi ; 25, Karachi-Jodjpur ; 26,
Jodpur-AUahabad ; 27, Allahabad-Akyab ;
28, Akyab-Rangoon ; 29, nangoon-Scngora
30, Serigora-Palcmbang ; 1er octobre, Palem-
bang-Bandoeng.
0000-
En l'honneur de M. Lucien Saint
..1 -
Mardi prochain, le Syndicat des colons
français en Tunisie, que préside M. Char-
les-Georges Picot, offrira à M. Lucien Saint
un déjeuner au Cercle inte-rallié.
Le reloar des Terre-nenvas
Une tempête s'est élevée sur les cotes ma-
louincs, retardant le retour de plusieurs
terre-neuvas signalés au large Une dizaine
de ces bateaux, cependant, viennent d'arri-
ver au port. Leur pêche est médiocre dans
l'cpsomble.
Le navire-hôpital Sainte-/eanne-d Arc, re-
venant de Saint-Pierre, est arrivé hier à
l'issue de sa croisière après une dure tra-
versée en raison de la tempête sur l'Atlanti-
que. 38 passagers se trouvaient à bord, par-
mi lesquels Mgr Heitz, évêque apostolique
de Saint-Pierre-et-Miquelon, et M. de Miniac,
naturaliste.
Le navire-hôpital devait partir hier pour
Fécamp, pour y être désarmé.
Dépêches de l'Indochine
Le naufrage du « Cap Lay »
La Commission chargée d'examine,. les
causes du naufrage du « Cap Lày » a con-
clu que le commandant Benteu eut trop
confiance dans les circonstances atmosphé-
riques et que le typhon ayant été signalé,
il aurait dû mouiller non une seule ancre,
mais deux. Il est d'ailleurs possible qu'une
patte de l'ancre ait été brisée, ce qui atté-
nuerait sa responsabilité. Des vérifications
vont être entreprises d cet elfet.
Conseils
Le Conseil Colonial de Cochinrhine se
réunira le 15 octobre prochain à Saigon.
Le Conseil de Gouvernement se réunir&
à Hanoi le 19 novembre.
lNDOPA( IFI.
.Tt
UN ŒIL DU VATICAN
Par LE TAY.
Le décès à Saigon de Monsignor Aiuthi,
délégué apostolique en résidence à Hué (An-
man), doit appeler à nouveau l' attention de
nos lecteurs sur les conditions dans lesquelles
ce représentant direct du Saint-Siège a été ins-
tallé en Indochine et sur les motifs qui ont
amené la cour de Rome à superposer aux hié-
rarchies épiscopales des Missions Catholiques,
cet « œil du Vatican ».
Le séjour que la mort vient brusquement
d'interrompre, n'est pas le premier que ce pré-
lat ait effectué en Indochine. Déjà, de 1925
à 1927. il y avait fait une première apparition,
au cours de laquelle la nature de ses relations
avec certains missionnaires catholiques ne laissa
point de nécessiter le déploiement de toute sa
finesse romaine, à ce qu' on assure du moins.
Bref, il passe pour ne pas avoir été très cha-
leureusement accueilli par ceux-là mêmes qu'il
avait pour mission d' inspecter. Les observa-
tions u'il a pu faire n'étaient pourtant pas
nouvelles : déjà d'autres missi dominici -
s imples visiteurs apostoliques et non encore dé-
légu6 : on sent la nuance n avaient pas
manqué de noter un curieux déséquilibre entre
les ressources matérielles (difficilement niables)
des Missions et leurs institutions de solidarité
sociale, d'ores et déjà réalisées : il ne s'agît
pas ici des résultats assez stagnants du oiy.
tisme religieux, mais bien d une pénurie inat-
tendue d œuvres charitables (hospice.., hôpi-
taux, établissements d'enseignement autres que
les séminaires, etc.) non moins que de la
façon mesquine dont fonctionne le peu qui en
existe. Certes, de telles constatations ont dû
émouvoir la cour de Rome. Elles suffiraient
peut-être à expliquer l'envoi, en terre frin-
çaise, d'un observateur étranger, mandataire et
compatriote des membres de la Curie. Mais
il n est pas douteux que celle-ci s'inspire, en
outre, de soucis d'une nature tout autre et
plus grave assurément.
Jusqu'à présent, le clergé européen des Mis-
sions d' Extrême-Orient avait toujours entendu
maintenir ses collaborateurs indigènes dans une
tutelle étroite, non seulement en matière
cultuelle, mais encore en matière séculière :
évoquons à ce propos la défeme péremptoire
faite par ses supérieurs au fameux Père Six
(le prêtre annamite Sao) d accepter les fonc-
tions de Kinh Cuoc (vice-roi) du Tonkin, fonc-
tions que, lors de l'établissement du Pro-
tectorat, lui offrait la Cour de Hué ! Bref, en
Indochine - comme en Chine, comme au Ja-
pon ---- les missionnaires de race blanche en-
tendaient que les missionnaires de race jaune,
fussent pour eux, de simples auxiliaires et de-
meurassent leurs inférieurs hiérarchiques par
destination.
Or. on le sait, ce n'est plus tout à fait la
manière de voir actuelle de Rome qui • fait
sans précédent vient de consacrer toute une
promotion d'évêques natifs d'Asie orientale.
Il n'y a pas d'Annamites parmi eux ; mais,
sans parler d'un Japonais, il s' y trouve plusieurs
Chinois. Quelle évolution s'est faite dans les
esprits !
C' est que le souffle qui soulève tous les
vieux peuples de là-bas ne s est pas arrêté
aux portes des églises, ni des séminaires. Bien
au contraire, les maximes égalitaires, qui jadis
firent au détriment de l'empire romain le succès
du christianisme naissant, ont porté leurs fruits.
Les étudiants ecclésiastiques n ont pas manqué
d' y puiser de quoi faire un retour - assez na-
turel sur leur propre situation, par rapport
à celle des missionnaires venus d'Occident.
Si tous les chrétiens sont égaux, ont-ils pensé,
comment se fait-il que le prêtre annamite, chi-
nois ou autre, quoique marqué du même signe
sacramentel, ne soit pas strictement l'égal de
son con frère européen ?
Certes, dans un pays où le respect dû au
maître l'emporte encore même sur le respect
dû au père par le san. on peut aisément con-
cevoir que de telles réflexions ne se soient pas
extériorisées, tant que les vicaires indigènes ont
eu à obéir à ceux qui. personnellement, les
avaient instruits dans les dogmes et les rites
de leur ministère. Mais cet état d'esprit défé-
rent ne pouvait être que temporaire. Les vieux
desservants natifs se sont rapidement permis
de juger, tout au moins, les jeunes missionnai-
res nouvellement débarqués. Les enseignements
puisés dans les Ecritures militent pour eux
dans le même sens que ceux dispensés aux
étudiant. laïques dans les collèges, lycées et
Universités officielles. En moins de rien s'est
- '&
manifesté, en conséquence, même dans les
chrétientés. même dans les presbytères, un es-
prit de libre examen dont Rome n'a pu ignorer
le développement.
Aujourd'hui, le prêtre indigène entend être
l'égal, en tous points, du prêtre européen. En
Annam-Tonkin, notamment, il prétend non
seulement à l'égalité sacerdotale, mais encore
à l'égalité morale et matérielle : il veut être
traité, considéré, promu et aussi logé, vêtu,
nourri et appointé - comme le missionnaire
européen. Certes, il est iuste de le dire, ce
dernier ne se livre, à ces divecs points de vue
JOUMALQUOTIBIEN
Rédaction & Administration :
M, ma §amant.-&
PARIS or)
TtUflPM. 1 LOUVM 19-S7
- mCMBUKU «7-M
1- (: P lo 0
Les Annales Coloniales
Ide atsn~et et réclames sont reçue,# au
bureau du journal. au Dirbcteurb : Marcel RUEDEL et L.-G. THÈBAULT r ,
Tout, les articles publiés dans notre journal ne peuvent
11 étrt reproduit. qu'eitant les Akkalbs COLOltIALU.
IIOIIEIEITS
avec le supplément illustré r
Va la 6 Neil a Idois
France et
Cekwiet 120» « » M »
Étranur 180. tOO. Mt
On s'abonne sans frais daQI
tous les bureaux de poste.
LE TOGO ET LA MALADIE DU SOMMEIL
Les colonies plus encore que la métropole
sont un champ propice à d'innombrables ma-
ladies. Et si, comme le constate notre émi-
sent collaborateur le professeur Léon Lau-
noy, dans ses chroniques si intéressantes
mais trop rares, il est des maux qui atta-
quent à la fois les cinq continents, il en est
qui sont plus spécialement le triste apanage
du monde noir ou jaune.
La maladie du sommeil, qui n'épargne pas
les blancs, décime les noirs, et il n'est pas
trop de tous les progrès de la science médi-
cale pour la dominer et la vaincre.
Elle ne sévit pas seulement au Congo.
Elle remonte la côte.
La maladie du sommeil, ainsi que le cons-
tatait récemment le docteur Hérivaux dans
les Annales de Médecine et de Pharmacie
Coloniales, existe au Togo. Elle y est connue
depuis 1850 et son foyer épidémique est net-
tement délimité au Nord-Est du Territoire
en un secteur de 30 kilomètres de long sur
20 kilomètres de large avec la rivière Bina
comme axe.
Dès que les Allemands eurent découvert
la trypanosomiase au Togoland, ils ins-
crivirent à leur budget une somme impor-
tante pour l'étude de cette maladie signalée
tout d'abord dans le cercle de Misahohé à
proximité de la basse Volta où le docteur
Gouzien situait le point originel de diffusion
m 1908.
Quant nous occupâmes Misahohé, le
foyer épidémique était resté tel qu'il était
en 1914 avec la seule tendance à se restrein-
dre et à s'atténuer.
Et, notons cette remarque du docteur
Hérivaux, rassurante pour l'A.O.F. :
a En A.O.F., les facteurs étiologiques se
« heurtent à des causes empêchantes, qui
« ne leur permettent pas d'obtenir cette
e résultante irrésistible qui, en A. E. F.,
a dans les secteurs de prophylaxie les mieux
a organisés donne trop souvent l'impression
a qu'on est partout, à tout moment, débordé
a par le mal. »
Le docteur Heckenroth écrit dans son
étude sur la c trypanosomiase humaine au
Sénégal > que les malades, après un, deux
et parfois trois ans de maladie, ne sont pas
en plus mauvais état que les indigènes de
l'A.E.F. après six mois et un an d'at-
teinte de la même affectioo.
En 1926, l'affection est en pleine régres-
sion dans le Misahobé et, à Gadya entr'au-
tres, où il était impouible de passer sans
être piqué par les glossines, on n'en trouve
plus.
Par contre, en décembre de la même an-
née, on découvrait dans le Haut-Territoire,
dans le Lama-Tessi, peuplé de la race Ca-
braise, un foyer de trypanosomiase qui pre-
nait, dans plusieurs villages, une allure épi-
démique quasi équatoriale.
La Bina, qui, comme nous l'avons dit plus
haut, constitue l'axe de ce foyer, offre, par
ses galeries forestières, un habitat favorable
aux glossines, alias « tsé-tsé P.
Le cœur épidémique est le Lama-Tessi qui
comprend les trois quarts des malades, et
c'est un canton très peuplé (17.000 habi-
tants), cultivé, où les habitants se nourrissent
suffisamment et sont, par ailleurs, très pro-
lifiques.
Le docteur Letainturier, médecin colonel,
directeur du Service de Santé au Togo, orga-
nisa immédiatement un secteur de prophy-
laxie qui se mit à l'œuvre avec une remar-
quable activité, et,^malgré les difficultés que
l'on rencontre dans cette lutte contre la ma-
ladie du sommeil, l'épidémie fut localisée,
et le traitement le plus efficace définitive-
ment arrêté à sept injections de doses mas-
sives d'atoxyl pratiquées à intervalle de
ieize ou dix-huit jours.
Sur 21.863 sujets examinés, la mission
de prophylaxie a trouvé 5.776 suspects et
1.094 trypanosomiés (diagnostics microsco-
piques). Ce sont les hommes de 20 à 40 ans
qui ont l'index trypanique le plus élevé
(10,08) alors que les filles de o à 12 ans
n'ont atteint que 1,76.
Le tryfarsamide, très actif a la période
nerveuse de la maladie, a permis de guérir
une jeune fille de 14 ans, arrivée à un stade
très avancé de la dernière période. Malheu-
reusement, ce trypanocide s'emploie par in-
jections intra-veineuse qui sont très difficiles
à exécuter sur des sujets amaigris, déshy-
dratés au point que les veines sont invisi-
bles.
L'atoxyl s'injecte par doses de 90 à 95
centigrammes pour les femmes et 120 à 125
centigrammes pour les hommes.
Comme l'ont remarqué au Katanga, les
docteurs Rodhain et Schwetz, le docteur
Hérivaux a constaté qu'au Lama-Tessi, il y
a, entre la dispersion topographique du gros
gibier et celle de la tsé-tsé une dépendance
certaine. Il ne faut donc pas tolérer une des-
truction irraisonnée des espèces animales sau-
vages, qui peut être nuisible en retournant
les attaques des tsé-tsé contre l'homme.
Par contre, la sous-alimentation n'est pas
une cause favorisante et ce n'est pas par le
développement des cultures vivrières qu'on
luttera contre le mal.
Au foyer le plus contagieux du centre-
Cameroun, la population se nourrit parfai-
tement bien, et au Lama-Tessi, les paysans
consomment en quantité : poulets, chèvres
qu'on sacrifie aux fétiches, petits animaux
de broltsse, cochons, chiens (dont ils sont
très friands comme les yacpas du Kouan-
go). C'est donc l'homme bien alimenté que
le trypanosomiase a frappé.
Si ce foyer du Lama-Tessi n'a ni l'am-
pleur ni la violence du Nyong ou du Lo-
gone, ou de l'Oubangui, il n'y a pas lieu de
le négliger.
Et le Conunissaire de la République fran-
çaise au Togo, M. le Gouverneur Bonneca-
rière, l'a si bien compris qu'il a inscrit à
son budget de 1928 la somme de 220.000
francs pour la lutte contre la maladie du
sommeil, qui sera sans doute facilement ju-
gulée et naura causé qu'une simple alerte.
Au reste, le problème de la médecine, de
l'hygiène et de l'assistance médicale aux co-
lonies est immense.
J'y reviend rai.
Pierre Taittinger,
Député de Paris,
Président de la Commission des Colonies.
8..
lie toirige de 1.11 solierieir joliral
Maretl Olivier ai Bord de Madagascar
̃ e»
Le 16 juillet 1926, à 7 heures du matin,
M. le Gouverneur Général Olivier quittait
Tananarive pour entreprendre une assez longue
tournée dans les régions du Nord-Ouest, du
Nord et du Nord-Est de Madagascar.
Il était accompagné de MM. l'ingénieur en
chef Coursin, le lieutenant-colonel Rouais, chef
du Cabinet militaire ; Delpon, chef du service
de l' Agriculture p. i. ; Geismar. directeur-ad-
joint du cabinet et du capitaine Lencement,
officier d'ordonnance.
Son voyage a duré jusqu'au 17 août 1928,
date de son retour à Tananarive.
Au cours de ce déplacement. le chef de la
colonie a visité les camps et chantiers du Ser-
vice de la main-d'œuvre et des travaux d'in-
térêt général (Smotig). situés à Ambalanjana-
ltoraby, région de Maevatanana. sur la route
de l' Ouest, où règne une grande activité. Il a
constaté que l' organisation du Smotig est excel-
lente et que le rendement des travailleurs donne
toute satisfaction.
Il s'est arrêté successivement à Ambato-Boe-
ni, Marovoay. Majunga, Analalava, Noey-Be;
est revenu, ensuite, sur la Grande Terre, dans
la fertile région du Sambirano. De là, le Gou-
verneur Général a rejoint Ambilobe, accom-
plissant ce traiet partie en autonobile, partie
en filanjana. Il est anivé le 7 août à Diego-
Suarez. qu'il a quitté le 10, s'étant embarqué
à bord du vapeur côtier Bagdad pour visiter
Vohémar. Antalaha, Maroantsetra, Sainte-
Marie, et débarquer à Tamatave le 16 août.
Durant son séjour dans les principales loca-
lités situées sur son itinéraire, le chef de la
colonie a visité de nombreuses concessions et
propriétés agricoles, des rizeries, usines à su-
cre, etc., qui l'ont vivement intéressé. Il a pu
constater ainsi l'effort considérable accompli
par la colonisation européenne, pour l'exploita-
tion rationnelle du sol et l'aménagement mo-
derne des établissements industriels.
A Majunga, Analalava, Nosy-Be, Diégo-
Suarez, Vohémar, Antalaha, Maroantsetra et
Sainte-Marie, chefs-lieux de province ou cen-
tres importants,
Commerce, d'Industrie et d'Agriculture, et les
municipalités. Partout la population européenne
et la population indigène lui ont fait un accueil
chaleureux.
-
Dans certaines localités, au cours des réu-
nions officielles et des vins d'honneur qui lui
ont été offert., le chef de la Colonie a exposé
les directives générales de sa politique, sa-
voir : liaisons routières entre toutes les parties
de l'île, réorganisation administrative consti-
tuant des régions homogènes, et enfin adapta-
tion de la Colonie à des conditions économi-
ques modernes.
La dernière partie de ce voyage, effectuée
par voie de mer, fut assez pénible, du fait de
l'existence d'un centre de haute pression im-
portant, ayant produit un coup de mousson très
violent sur la côte Est, et rendu le débarque-
ment et l'embarquement difficiles à l'escale de
Maroantsetra.
8.a
Une dislribllion de vêttllflts
chauds par la Croix-Rouge Malgache
aux enfants indigènes
l' >
Mme Marcel Olivier, présidente de la
Croix-Rouge malgache, accompagnée de
Mmes Thiroux et Gueydon de Dives, a pro-
cédé à la distribution de vêtements chauds aux
enfants pauvres de la zone suburbaine de Ta-
nanarive. Les centres choisis étaient les foires
et les principaux marchés des environs de la
capitale pour éviter aux petits des déplacements
fatigants :
Foire d Atarobia-Amboanjobe, le jeudi der-
nier pour les cantons Sud ; marché de Fenoa-
rivo, le jeudi suivant ; pour ceux de l'Ouest
et marché de Sabotsy-N amehana, le 16 juin.
Au total, treize cents robes ou chemises
d'épaisse flanelle de coton, de tailles assor-
ties, ont été remises aux enfants, depuis le bas
âge jusqu'à sept ans.
Les notables, représentants de la population
indigène, ont fait remarquer dans les discours
prononcés à l'occasion de ces fêtes familiales,
que, si l'on compte que la zone suburbaine
comprend environ 14.000 enfants de toutes
conditions soci ales, âgés de moins de 7 ans,
et que l' oeuvre de la Croix-Rouge malgache
s'adresse à la petite enfance, la grande majorité
des enfants appartenant à des familles pauvres
ont été, cette année, dotés d'un vêtement
chaud.
Les céréales en Tonisie
»♦»
Le cliché de la Province africaine,
Grenier de Rome, a été rajeuni
pour la Tunisie.
Ce n'est point là vaine littérature; les-chif-
fre s appuient Vhistoire pour justifier cette
expression. Que Von en juge par ceux que
nous allons citer et qui sont loin de s'appli-
quer au total de la récolte tunisienne. Ils se
rapportent seulement à la campagne de la
a soudure » menée pendant la saison où la
France et l'Europe attendent encore leurs
moissons, tandis que la Tunisie a déjà ré.
colté les siennes.
Du ier mai au 3r août de la présente an-
née, les divers ports du Protectorat ont
exporté un million six cent soixante-cinq
mille sept cent quatre-vingt-cinq quintaux de
céréales, se divisant en : 863.930 quintaux
d'orge, 645.930 quintaux de blé, 155.894
quintaux d'avoine.
La valeur totale de cette abondante expor-
tation se chiffre par 188.733.662 francs,
dont 93.659.850 pour le blé, 74.484.412
pour l'orge; 15.589.400 Pour l'avoine.
Il y a encore, surtout en ce qui concerne
le blé, des quantités à peu près égales à
exporter. Pendant tout le mois de septembre
il en est arrivé à Tunis une moyenne de 200
wagons par jour. De l'intérieur, on réclame
des wagons dans toutes les stations. Les
hangars de vastes dimensions qui sont nom-
breux aux environs du port, sont emplis
jusqu'au faîte et les navires qui chargent à
pleines cales n'arrivent pas à y faire as ses
vite de la place pour les milliets de sacs
qu'on voudrait abriter.
Il est intéressant de constater les direc-
tions que prennent ces expéditions de céréa-
les, en se souvenant que le blé ne peut être
envoyé, à moins de dérogations spéciales,
que vers la France, l'Algérie ou les colonies
tratlçaius.
C'est, en effet, la France qui a reçu la
très grosse part du blé exporté pendant la
période indiquée, soit 438.378 quintaux.
L'Algérie où la récolte est moins précoce
qu'en Tunisie, en a pris 6.000 quintaux;
37.526 quintaux ont été dirigés sur la Syrie;
33 quintaux en-Corse.
L Egypte ligure pour 34.000 quintaux;
Tripoli, pour 3.487; l'Italie, pour 66.
Pour l'orge, les gros clients de la Tunisie
sont les pays de bière ; Allemagne, 127.113
quintaux; Belgique, 79.362; Hollande,
38.114; Angleterre, 18.261.
La France en a reçu 7.949 quintaux;
l'Algérie, 1.329; la Corse, 2.506; la Syrie,
1.533.
16.922 quintaux ont été expédiés à Tri-
poli; 12.966 à Malte; 1.085 en Italie; 500
en Suisse.
C'est Tripoli qui a demandé à la Tunisie
la plus grosse part de son avoine : 45.039
quintaux, probablement pour les chevaux de
l'armée italienne. La France suit de près,
avec 43 099 quintaux. Puis, viennent l'Itatie,
34.539 quintaux; la Belgique, 12.524; la
Syrie, 4.200; l'Allemagne, 3.548; la Corse,
618; la Suisse, 500; et, enfin, Malte, 40
quintaux.
Spécifions de nouveau, notamment à pro-
pos du blé, qu'il ne s'agit nullement dans
ces chiffres de l'exportation totale et encore
moins de toute la récolte de la Tunisie. Ils
ne se réfèrent qu'à l'exportation précoce de
la période de soudure.
Ils sont néanmoins suf fisants pour prou-
ver quelles ressources on peut attendre de la
Tunisie de plus en plus mise en valeur. Ils
démontrent aussi combien injustes étaient les
critiques formulées contre M. le Résident
Général auquel on reprochent d'avoir dit que
la récolte de cette année était fort belle, alors
que certains colons croyaient de leur intérêt
de faire croire qu'elle était plutôt déficitaire.
£ rnesl Baudoa-
Sénateur de la Marne,
Vice-Président de la Commission
des Douanes.
L'exposition coloniale del931
se*
MM. Georges Lemarchand et Fernand Lau-
rent, rapporteurs du Métropolitain, viennent de
visiter les chantiers de construction de la ligne 8
prolongée comprise entre le carrefour Riche-
lieu-Drouot et la porte de Charenton.
Pour la partie comprise entre le carrefour
Richelieu-Drouot et la place Pasdeloup, les
travaux concernant les souterrains superposés
des lignes 8 et 9, s'exécutent avec le mini-
mum de gêne pour la circulation et dans des
conditions souvent difficiles ; ils sont poursuivis
avec toute la célérité possible et seront ache-
vés dans le courant de l'année 1930.
Pour la partie comprise entre la place Pas-
deloup et la station de Reuilly, les travaux sont
commencés, et il y a tout lieu d'espérer qu'ils
seront achevés en temps voulu.
Pour la partie comprise entre la station de
Reuilly et la porte de Picpus, les travaux sont
très avancés ; sur certains points du parcours,
ils sont même achevés, ce qui permettra de
mettre en exploitation cette partie de la ligne
au commencement de l'année 1930.
Pour la partie comprise entre la porte de
Picpus et la porte de Charenton, les travaux
sont commencés et vont être activés.
En tout état de cause, cette ligne, qui doit
desservir l'Exposition Coloniale, sera achevée
dans le temps prévu, afin de ménager les délais
nécessaires à son équipement.
.-– laffl –-
TAUX DE LA PIASTRE
0
Le Gouverneur Général de l'Indochine vient
de faire connaître au Ministre des Colonies qu'à
la date tfu 10 octobre 1928 le taux officiel de la
piastre était de 12 fr. 45.
1 \,,"
BROUSSES*
1 & BROUTHLKS
-
Là-bu, comme ici, comme partout.
Thuong-van-Hoach, arrêté à Cantbo, est
Soupçonné d'avoir volé une magnéto.
Lam-thi-Phu, épicière à l'hien-My, et le
Chinois Haynh-Quoi, négociant à Binh-Minh,
sont convaincus d'avoir vendu à faux poids.
De même, une marchande de paddy de Caun-
gan, qpi répond au nom gracieux de Nguyen-
Hi-Huong, usait avec adresse de mesures
truquées.
Cependant, un coolie de Vinhlong tentait
de violer la fille de son patron et, à Cholon,
un prospecteur d'objets perdus récoltait sur
une route et s'appropriait cent soixante-six
canards dont le maître était momentanément
absent.
Telle est, en raccourci, la plus récente
chronique régionale d'un journal de Cochin-
chine.
A sa lecture, n'était l'exotisme des noms,
on se croirait en France ou dans n'importe
quel pays d'Europe dit civilisé.
L'homme est le même partout et les mers,
pas plus que les montagnes, ne font rien à
l'affaire : et les fossés que des apôtres, évi-
demment animés des meilleures intentions,
s'efforcent de creuser entre Il classes » socia-
les, n'y font pas davantage.
Telle classe, dites-vous, est « pourrie » et
telle autre a le monopole de la vertu, que
vous dites? Quelle blague! Il est un infâme
capital et un prolétariat intégralement ré-
duit en esclavage? Quelle galéjade!
Il y a des capitalistes qui he valent pas la
corde pour les pendre et d'autres qui font de
leur mieux pour qu'on leur pardonne leur
chance, même méritée. Il y a, chez nous
comme en Indochine, des prolétaires surtout
conscients de leur devoir et d'autres unique-
ment conscients de leurs « droits n j disposi-
tion d'esprit qui peut mener encore plus loin
que la correctionnelle.
Ah ! si j'étais sûr que le « grand soir »
fût suivi - d'une aube d'innocence î
Mais je n'en suis pas sûr. Alors, dites, si
nous retournions, tous tant que nous sommes,
à Paris et à Pézenas, à Londres et à Berlin,
à Genève et à Rome, en Algérie et à Saigon,
si nous retournions, tout simplement, aux
principes essentiels du Décaloguc !
AudÊimm-
Le désastre des Antilles
La mission de M. Paul Claudel
Le croiseur Duquesne, à bord duquel se
trouve M. Paul Claudel, envoyé en mission
par le gouvernement auprès des sinistrés de
la Guadeloupe, vient d'arriver à la Pointe-à-
Pitre.
Le Duquesne avait quitté Saint-Nazaire le
30 septembre et avait fait escale aux Açores
du 3 au 4 octobre. Il a accompli la traversée
de F rance aux Antilles à la vitesse moyenne
de 21 nœuds.
Après un séjour aux Antilles, M. Paul
Claudel, ambassadeur de France à Washing-
ton, doit faire route vers les Etats-Unis à
bord du Duquesnet qui rentrera ensuite en
France, après une courte croisière sur les
côtes d'Amérique.
Les secours
Le général Primo de Rivera a présidé un
Conseil de cabinet au cours duquel le Gouver-
nement a décidé de s'inscrire pour une som-
me de 50.000 pesetas à la souscription ou-
verte par la Croix-Rouge de Genève en fa-
veur des victimes du cyclone qui s'est abattu
dernièrement sur les Antilles. -
D'autre part, les membres élus du Conseil
législatif de la Jamaïque ont décidé de fixer
à 3.000 livres le montant des secours offerts
par la colonie aux sinistrés des îles Sous le
Vent et d'attribuer 500 livres au fonds de
secours des victimes de la Guadeloupe.
L'élection sénatoriale de Illde
Les Conseils municipaux des communes
des établissements français dans l'Inde sont
convoqués, par un décret paru au Journal
Officiel du 10 octobre, pour le dimanche 4
novembre 1928, à l'effet de nommer leurs
délégués et suppléants en vue de l'élection
du sénateur de la Colonie, en remplacement
de M. Bluysen, décédé.
Cette élection aura lieu le dimanche 9 dé-
cembre 1928.
A bord du Champollion
@os
Les membres du Syndicat des quotidiens
régionaux et de la Commission exéeutivo
des journaux français ont été reçus, au
lendemain de la foire de Marseille, à bord
du Champollion, paquebot de la Compa-
gnie des Messageries Maritimes.
C'est M. Philippar, président du Conseil
d'administration de cette Compagnie, qui
a souhaité la bienvenue aux membres de
la presse française.
A 10 heures, le paquebot prenait le large
par un temps superbe, conduisant les invi-
tés vers les îles d'Hyères. En cours de
route, un déjeuner fut offert par la Compa-
gnie des Messageries Maritimes aux mem-
bres de la presse et à ses invités, parmi
lesquels MM. Fernand Bouisson, président
de la Chambre des députés ; Tardieu, mi-
nistre des Travaux publics ; le sénateur-
maire Flaissières, etc.
Académie de Médecine
181
La lièvre exanthématique
Observée par M. Roche d'abord, décrite
par Carducci, par M. Olmer et par M. Boinet.
elle est l'objet d'une nouvelle étude de ce der-
nier, en collaboration avec MM. Pieri et Du-
nan. Les conclusions, exposées à une récente
séance de t Académie de Médecine, de ce tra-
vail tendent à établir que cette fièvre exanthé-
matique n'est nullement contagieuse et qu'elle
n'est pas, comme d'autres l'ont soutenu, une
variété atténuée du typhus exanthématique.
Cette constatation est de grande importance au
point de vue de la protection de la santé pu-
blique sur le littoral méditerranéen.
L'Aviation Coloniale
»♦«
Marseille-Alger
Un hydravion commercial, qui assure le
service postal entre Marseille et Alger, est
tombé hier en panne en pleine mer à envi-
ron 00 kilomètres au nord-est des Iles Ba-
léares.
A 12 h. 30, l'hydravion qui se dirigeait
sur Marseille signalait par T. S. F. qu'il
avait améri et qu'il attendait du secours.
Une vedette de l.laJJ:nu a appareillé pour se
mettre à sa recherche. Plusieurs uU\l'œ na-
vires sont partis à son secours.
Le tour du monde
Le comte et la comtesse de Sibour qui
effectuent le tour du monde en avionnette
sont arrivés dans l'après-midi de lundi der-
nier .'i Tunis, venant de Sétif.
Casablanca-Touloule
Les corps des trois victimes de l'accident
survenu a Liansu, à un avion de la ligne
Toulouse-Maroc, ont été ramenés à Perpi-
gnan.
Le corps du pilote René Mursae a été di-
rigé sur Lyon, dont il était originuire. Ce-
lui du comte Jacques de Heuse, propriétaire
a Marrakech, sera inhumé à Saint-Estève,
près Perpignan, dans le caveau d'une fa-
mille amie.
La troisième victime, M. Grottner, né en
Suisse, propriétaire à Carria Louissa (Ma-
roc), restera à Perpignan jusqu'à l'arrivée
de la famille, qui a été prévenue télégraphi-
quement.
Paris-Biarritz
En raison du rétablissement de l'heure
normale, J'horaire de la ligne Paris-Biar-
ritz, de la Compagnie Générale Aéoropos-
tale sera modifie comme suit à dater d'au-
jourd'hui samedi 13 octobre :
Dqpart de Paris (Le Bourget), 9 heures ;
arrivée à Uordeaux, 13 heures ; déport de
de Bordeaux, 13 h. 15 ; arrivée à Biarritz
14 11. 45.
Aucun changement n'est prévu dans le
sens Biarrita-Paris dont J'huraire reste le
suivunt :
Départ '-II. Biarritz 11) heures ; arrivée à
Bordeaux 11 h. 30 ; départ de Bordeaux
11 h. 45 ; arrivée à Paris (Le Bourget)
15 h .45.
Maroc
Le capitaine Pelletier-Doisy qui, depuis
son fameux raid *Paris-Toki«% était attaché
aux services techniques de l'aéronautique,
vient d'être affecté au 37° d'aviation, au
Maroc. Mais (1 Pivolo » ne rejoindra son
nouveau poste que dans quelque temps,
après avoir, au préulaible, accompli un
stage à l'Ecole militaire de l'aéronaulique
à Versailles.
Au Maroc espagnol
Dans la journée du 9 octobre, le paquebot
Saint-Loubert, des Messageries Maritimes,
faisait route sur Casablanca, lorsqu'il aper-
çut au large de Mellila un hydravion mili-
taire espagnol en détresse sur les flots.
Le commandant du navire, malgré la
houle très dure et le vent violent, procéda
au sauvetage des deux aviateurs naufragés,
le commandant Liorentc et le lieutenant
Campan, qui avaient passé une partie de
la nuit sur la mer. L'hydravion, remorque
jusqu'à Athucemas. a été remis aux mains
des autorités espagnoles.
Hollande-Indes Néerlandaises
Le premier avion postal qui a quitté les
Puys-Bas le 13 septembre à destination des
Indes Noorlandniscs, est arrivé le 25 a
Bandoeng (Java), terminus de son voyage,
après avoir fait dans la même joprnée une
courte escale à Batavia.
Cet avion, qui était piloté par le capitaine
Koppen, de l'armée néerlandaise, a donc
assuré la liaison postale Hollande-Java en
13 jours, exactement d'après l'horaire
prévu.
Les déférentes étapes ont été :
13 septembre : Amsterdam-Vienne ; 14,
Vienne-Sofia ; 15, Solia-Alep ; 16, Alep-Bag-
dad ; 17, Bagdad-Bender Abbas ; 18, Ben-
der Ahbas-Kurachi ; 19, Karachi-Allaha-
bad ; 20, Allahabâd-Calcutta ; 21, Catoutta.
Rangoon ; 22, Rangoon-Sengora ; 23, Sen-
gora-Medan ; 24, Medan-Palembang ; 25,
Patembang-Bandoeng.
Le deuxième avion postal qui a quitté les
Pays-Bas le 20 septembre, à destination
des Indes Néerlandaises, est arrivé le Pr
octobre, à 12 h. 15, à Bandoeng (Java), ter-
minus de son voyage, après avoir fait dans
la matinée une courte escale à Batavia. Cet
avion, qui était piloté par l'aviateur Moll,
a assuré la liaison postale HoUalldt-Java
en douze jours, avec vingt-quatre heures
d'avance sur l'horaire prévu.
Les différentes étapes du deuxième avion
ont été : 20 septembre, Amsterdam-Buda-
pest ; 21, Budapest-Covustantinople ; 22,
Constantinoplc-Alep ; 23, Alep-Bushir ; 24,
Bushir-Karachi ; 25, Karachi-Jodjpur ; 26,
Jodpur-AUahabad ; 27, Allahabad-Akyab ;
28, Akyab-Rangoon ; 29, nangoon-Scngora
30, Serigora-Palcmbang ; 1er octobre, Palem-
bang-Bandoeng.
0000-
En l'honneur de M. Lucien Saint
..1 -
Mardi prochain, le Syndicat des colons
français en Tunisie, que préside M. Char-
les-Georges Picot, offrira à M. Lucien Saint
un déjeuner au Cercle inte-rallié.
Le reloar des Terre-nenvas
Une tempête s'est élevée sur les cotes ma-
louincs, retardant le retour de plusieurs
terre-neuvas signalés au large Une dizaine
de ces bateaux, cependant, viennent d'arri-
ver au port. Leur pêche est médiocre dans
l'cpsomble.
Le navire-hôpital Sainte-/eanne-d Arc, re-
venant de Saint-Pierre, est arrivé hier à
l'issue de sa croisière après une dure tra-
versée en raison de la tempête sur l'Atlanti-
que. 38 passagers se trouvaient à bord, par-
mi lesquels Mgr Heitz, évêque apostolique
de Saint-Pierre-et-Miquelon, et M. de Miniac,
naturaliste.
Le navire-hôpital devait partir hier pour
Fécamp, pour y être désarmé.
Dépêches de l'Indochine
Le naufrage du « Cap Lay »
La Commission chargée d'examine,. les
causes du naufrage du « Cap Lày » a con-
clu que le commandant Benteu eut trop
confiance dans les circonstances atmosphé-
riques et que le typhon ayant été signalé,
il aurait dû mouiller non une seule ancre,
mais deux. Il est d'ailleurs possible qu'une
patte de l'ancre ait été brisée, ce qui atté-
nuerait sa responsabilité. Des vérifications
vont être entreprises d cet elfet.
Conseils
Le Conseil Colonial de Cochinrhine se
réunira le 15 octobre prochain à Saigon.
Le Conseil de Gouvernement se réunir&
à Hanoi le 19 novembre.
lNDOPA( IFI.
.Tt
UN ŒIL DU VATICAN
Par LE TAY.
Le décès à Saigon de Monsignor Aiuthi,
délégué apostolique en résidence à Hué (An-
man), doit appeler à nouveau l' attention de
nos lecteurs sur les conditions dans lesquelles
ce représentant direct du Saint-Siège a été ins-
tallé en Indochine et sur les motifs qui ont
amené la cour de Rome à superposer aux hié-
rarchies épiscopales des Missions Catholiques,
cet « œil du Vatican ».
Le séjour que la mort vient brusquement
d'interrompre, n'est pas le premier que ce pré-
lat ait effectué en Indochine. Déjà, de 1925
à 1927. il y avait fait une première apparition,
au cours de laquelle la nature de ses relations
avec certains missionnaires catholiques ne laissa
point de nécessiter le déploiement de toute sa
finesse romaine, à ce qu' on assure du moins.
Bref, il passe pour ne pas avoir été très cha-
leureusement accueilli par ceux-là mêmes qu'il
avait pour mission d' inspecter. Les observa-
tions u'il a pu faire n'étaient pourtant pas
nouvelles : déjà d'autres missi dominici -
s imples visiteurs apostoliques et non encore dé-
légu6 : on sent la nuance n avaient pas
manqué de noter un curieux déséquilibre entre
les ressources matérielles (difficilement niables)
des Missions et leurs institutions de solidarité
sociale, d'ores et déjà réalisées : il ne s'agît
pas ici des résultats assez stagnants du oiy.
tisme religieux, mais bien d une pénurie inat-
tendue d œuvres charitables (hospice.., hôpi-
taux, établissements d'enseignement autres que
les séminaires, etc.) non moins que de la
façon mesquine dont fonctionne le peu qui en
existe. Certes, de telles constatations ont dû
émouvoir la cour de Rome. Elles suffiraient
peut-être à expliquer l'envoi, en terre frin-
çaise, d'un observateur étranger, mandataire et
compatriote des membres de la Curie. Mais
il n est pas douteux que celle-ci s'inspire, en
outre, de soucis d'une nature tout autre et
plus grave assurément.
Jusqu'à présent, le clergé européen des Mis-
sions d' Extrême-Orient avait toujours entendu
maintenir ses collaborateurs indigènes dans une
tutelle étroite, non seulement en matière
cultuelle, mais encore en matière séculière :
évoquons à ce propos la défeme péremptoire
faite par ses supérieurs au fameux Père Six
(le prêtre annamite Sao) d accepter les fonc-
tions de Kinh Cuoc (vice-roi) du Tonkin, fonc-
tions que, lors de l'établissement du Pro-
tectorat, lui offrait la Cour de Hué ! Bref, en
Indochine - comme en Chine, comme au Ja-
pon ---- les missionnaires de race blanche en-
tendaient que les missionnaires de race jaune,
fussent pour eux, de simples auxiliaires et de-
meurassent leurs inférieurs hiérarchiques par
destination.
Or. on le sait, ce n'est plus tout à fait la
manière de voir actuelle de Rome qui • fait
sans précédent vient de consacrer toute une
promotion d'évêques natifs d'Asie orientale.
Il n'y a pas d'Annamites parmi eux ; mais,
sans parler d'un Japonais, il s' y trouve plusieurs
Chinois. Quelle évolution s'est faite dans les
esprits !
C' est que le souffle qui soulève tous les
vieux peuples de là-bas ne s est pas arrêté
aux portes des églises, ni des séminaires. Bien
au contraire, les maximes égalitaires, qui jadis
firent au détriment de l'empire romain le succès
du christianisme naissant, ont porté leurs fruits.
Les étudiants ecclésiastiques n ont pas manqué
d' y puiser de quoi faire un retour - assez na-
turel sur leur propre situation, par rapport
à celle des missionnaires venus d'Occident.
Si tous les chrétiens sont égaux, ont-ils pensé,
comment se fait-il que le prêtre annamite, chi-
nois ou autre, quoique marqué du même signe
sacramentel, ne soit pas strictement l'égal de
son con frère européen ?
Certes, dans un pays où le respect dû au
maître l'emporte encore même sur le respect
dû au père par le san. on peut aisément con-
cevoir que de telles réflexions ne se soient pas
extériorisées, tant que les vicaires indigènes ont
eu à obéir à ceux qui. personnellement, les
avaient instruits dans les dogmes et les rites
de leur ministère. Mais cet état d'esprit défé-
rent ne pouvait être que temporaire. Les vieux
desservants natifs se sont rapidement permis
de juger, tout au moins, les jeunes missionnai-
res nouvellement débarqués. Les enseignements
puisés dans les Ecritures militent pour eux
dans le même sens que ceux dispensés aux
étudiant. laïques dans les collèges, lycées et
Universités officielles. En moins de rien s'est
- '&
manifesté, en conséquence, même dans les
chrétientés. même dans les presbytères, un es-
prit de libre examen dont Rome n'a pu ignorer
le développement.
Aujourd'hui, le prêtre indigène entend être
l'égal, en tous points, du prêtre européen. En
Annam-Tonkin, notamment, il prétend non
seulement à l'égalité sacerdotale, mais encore
à l'égalité morale et matérielle : il veut être
traité, considéré, promu et aussi logé, vêtu,
nourri et appointé - comme le missionnaire
européen. Certes, il est iuste de le dire, ce
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