Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-10-08
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 08 octobre 1928 08 octobre 1928
Description : 1928/10/08 (A29,N149). 1928/10/08 (A29,N149).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451318k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-NEUVIEME ANNEE. - N° 149 LE NUMERO : 30 CENTIMES .'----'- LUNDI SOIR, 8 OCTOBRE IM.
JOUMAIQVQTIOIEN
Rédaction & Aémimstrmtion:
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Les Annales Coloniales
Les annonces et réclames sont reçues au
bureau du journal.
i
Dirkcteurs : Marcel RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Tous les articles publiés fions notre journal ne peuvent *
être reproduits i/u en citant les AALES Coloniales.
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awe k supplément tUusiri :
un au • Mat* S Nela
FrMcaet -
Colonies 1200 <6t H*
Etranger.. 180. M»
On s'abonne sans Unis dao
tous les bureaux de poste.
A propos de la Conférence Nord - Africaine
À propos de la Conférence Nord - Afficune
-f "':II -. ",."
Dans le dernier numéro de l'Afrique Fran-
çaise,* un anonyme saharien qui, pour en
connaître si bien les détours, semble être
« nourri dans le aérai! w, publie une très
intéressante défense de la Conférence nord-
africaine.
Mais pourquoi, diable, nous donne-t-il, à
titre d'exemple des services que peut rendre
cette institution, un résumé des travaux de
la cinquième Commission de la Conférence
de Rabat! Rien, à mon sens, ne saurait
mieux démontrer le caractère superficiel et
vain de ces travaux que ce compte rendu qui
voudrait être un panégyrique et qui devient
un véritable réquisitoire.
An programme de cette Commission figu-
raient, nous dit l'auteur de l'article, les
questions suivantes :
10 Police commune des confins sahariens;
20 Liaisons intersahariennes par l'auto-
mobile et l'avion ;
3° Recherches d'eau communes aux tribus
algériennes et tunisiennes dans la région de
Bir-Romane et Fort-Saint ;
4° Abornement de la frontière entre Fi-
guig et Oudjda.
Programme à la fois vaste et précis. Com-
ment «%-t41 été rempli? Notre « Saharien 9
va nous rapprendre. 1
Sur la première question, il nous apprend
que M. Stceg a déclaré, dans la séance
douvciture de la Conférence, que. le
Sahara doit être désormais non plus le dé-
sert qui sépare les possessions françaises des
deux rives du Sahara, mais, bien au con-
traire, le lien qui les unit ». A ce grand des-
sein, nous dit-on, M. Pierre Bordes a promis
sa collaboration. Nous apprenons ensuite
que les services de la police saharienne de
TAlcérie comprennent des a Compagnies
sa hariennes », deux sections automobiles
bien commandées et bien outillées, une esca-
tlrille d'aviation remarquablement conduite
et un réseau de T. S. F. qui, chaque jour,
devient plus serré.
Mais qu'a fait ou décidé la conférence
nord-africaine de Rabat sur cette question?
Ici, notre « Saharien - devient plus discret.
11 nous dit :
1 La conférence a pu constater, d'un
accord unanime, les résultats réels d'une
roopération qui a été singulièrement préci-
tée et renforcée par l'institution des confé-
rences nord-africaines a. Un peu plus loin, il
ajoute : « La conférence de Rabat, appréciant
l'importance de ces résultats, a jugé qu'elle
pouvait faire confiance à des méthodes et à
ales troupes qui ont ainsi affirmé leur valeur. ii
Knfin, il conclut : 1 Les seules indications
données par l'assemblée des Gouverneurs
Généraux consistent en des directives très
générales. Ainsi, par une politique de col-
laloration organisée qui fait confiance aux
mVulants, guidés seulement par des direc-
tives générales, on peut espérer que la sécu-
rité du Sahara, déjà à peu près assurée, sera
tout à fait confirmée. -
Et ayant lu ces trois colonnes de oom-
mcntaircs, je me répète ma question : Mais
qu'a donc fait la Conférence de Rabat?
La seconde question que devait étudier la
cinquième Commission était celle des a liai-
sons intersahariennes par l'automobile et
l'avion P.
Dans son article, notre « Saharien » nous
présente un programme fort suggestif, clair
et largement conçu, mais qui nous apparaît
beaucoup plus comme une vision personnelle
de l'oeuvre à réaliser dans ce domaine que
comme un programme administratif d'action
immédiate.
Après cet expos é général, fort intéressant
en lui-même, l'auteur de l'article conclut :
« En résumé, les conférents ont été d'ac-
cord pour reconnaître que le Sahara fran-
çais est appelé à devenir d'ici peu le point
de passage facile et ohligé, le « lieu géo-
métrique. des relations non seulement des
colonies françaises de l'Afrique du Nord-
Ouest, mais même de l'Europe Occidentale
tout entière, avec l'Afrique du Sud et l'Amé-
rique du Sud. »
On se demande vraiment si c'est pour leur
fournir l'occasion de découvertes de ce genre
que la conférence nord-africaine réunit les
plus hauts fontionnaires de nos possessions
nord-africaines. En tout cas, nous ne savons
même pas, cette fois, si la conférence a
donné « des directives très générales ».
Sur les troisième et quatrième questions,
les commentaires de notre a Saharien. se
perdent dans le vague le plus troublant.
Ces questions, que nous avons notées dans
leur teneur exacte au début de cet article,
deviennent sous la plume du commentateur :
t III et IV. La question des frontières com-
munes à l'Algérie, à la Tunisie et au Ma-
roc ». Le commentateur justifie ainsi sa
transposition de titre : a La troisième et la
nuatrième Questions portées à l'ordre du
"'&--.------- -
jour de la conférence avaient, au fond, pour
objet l'étude de la délimitation qu'il fau-
dra un jour entreprendre, de l'Algérie avec
les deux protectorats voisins, la Tunisie et
le Maroc. »
Et là-dessus, il nous présente un long ta-
bleau de cette question générale, pour abou-
tir à cette conclusion :
« A toutes ces raisons d'ordre géné«\l,
bien (l'autres considérations particulières au
régime même des Tégions sahariennes sont
venues s'ajouter pour conseiller le statm
quo. »
Ayant ainsi apporté des solutions claires
et précises (1) aux questions claires et pré-
cises qui figuraient à l'ordre du jour, la
cinquième commission a, paraît-il, utilisé le
temps dont elle disposait à étudier des qùes-
,.,,.. ,., ..-
tions qui ne figuraient pas à son ordre du
jour.
Ce fut tout d'abord la question du trans-
saharien qui retint son attention, t La 5*
commission, nous dit-on, n'eut à s'occu-
per qu'officieusement (mais non pas sans
utilité) de la préparation de la sécurité des
brigades d'études du futur organisme. »
Puis c l'ordre du jour - je copie textuel-
lement - assez restreint de la 58 commis-
sion épuisé, il lui a été permis d'entrepren-
dre l'étude de certaines affaires, pour la-
quelle la présence de délégués des colonies
de l'Afrique Occidentale française a été
d'une importance primordiale. »
Et nous apprenons alors que M. Pierre
Bordes a préparé une grande expérience de
transports commerciaux transshariens par
camions automobiles. Nous apprenons en-
core que le - Gouverneur général a envisagé
l'organisation d'épreuves automobiles, effec-
tuées sur le réseau des pistes sahariennes des
territoires du Sud, à l'occasion des fêtes du
centenaire de l'occupation de l'Algérie et
que, dès le 14 avril 1928, à 17 heures, il
a réuni, à cet effet, les constructeurs d'au-
tomobiles d'Alger et établi un programme
qui comporte deux catégories d'épreuves, les
unes réservées aijx constructeurs, les feutres
réservées aux amateurs des trois départe-
ments.
Et après ce long article, fort intéressant
en lui-même, nous pouvons nous reposer la
question :
Qu'a donc fait la Conférence nord-afri-
caine de Rabat ? Ce n'est pas le commen-
taire que nous donne de ses travaux le
« Saharien « de 1 Afrique f rançaise qui
nous l'apprendra.
Pour ma part, je continue à penser, après
l'avoir lu, que sur un principe excellent la
Conférence nord-africaine a construit une
institution vide.
Il faut garder le principe et changer l'ins-
titution.
GMeniic ilnfonelN,
Député de la Haute-Savoie, Rap-
porteur du budget de l'Algérie et
des piolcclorats.
l'I¡O i testatioa spoalalée et réitérée
Au lendemain de la mort de M. Saint-
Martin. sénateur d'union radicale de la
Hautl'-(;ilrOllDe, un grand nombre de mai-
res d'' l;i < montagne » avaient offert la can-
didature M. Lucien Suint.Résident général
de France à Tuni', qui fut pendant de lon-
gues années préfet de la Haute-Garonne et
paàfe tous les étés ses vacances administra-
tives à Marignae, au pied des Pyrénées,
dans cette région où Il est entouré de très
nombreuses et chaudes sympathies.
Il est de tradition dans la Haute-Garonne
que la « montagne », l'arrondissement de
Saint-Gaudens en l'espèce, ait un sénateur :
c'était hier M. Saint-Martin, ce fut pendant
plus de vingt ans M. Bepmale. M. Lucien
Saint, désireux de se consacrer exclusive-
ment à la Tunisie qui lui doit tant et où il
a une tâche importante à poursuivre, a dé-
cliné formellement la candidature tant au
congrès du parti radical socialiste qu'à l'ou-
verture du scrutin d'hier.
M. Savignol, pharmacien et conseiller gé-
néral de la plaine, a été élu, mais plus de
88 voix se sont comptées spontanément sur
le nom de M. Lucien Saint.
C'est, pour M. Lucien Saint, de la part de
ses anciens administrés, un geste d'affection
qui ne sera pas oublié.
ale-
Le nouveau Négus d'Ethiopie
Samedi, à minuit, ont commencé à Addis-
Ababa les cérémonies du couronnement du ras
Tafari comme négus d EjthiopM.
Un dais aux couleurs voyantes avait été
érigé près de l'église d'Addis Abbaba. Le
prince s'y rendit, dès avant le lever du soleil,
accompagné de prêtres vêtus de blanc, qui por-
taient des pal mes et faisaient des pas de danses
rituelles. Il monta sur le trône, et la couronne
prédeuse qui a appartenu à l'empereur Théo-
dore fut placée sur sa tête.
La noblesse et les grands chefs, revêtus de
peaux de lions et portant des boucliers ronds,
vinrent sal uer le nouveau « Lion Conquérant
de Juda n et protester de leur fidélité. Presque
tous les Ras d'Abyssinie étaient présents, ainsi
que les représentants diplomatiques de la
France, de r Angleterre et de l'Italie.
Tente la cérémonie fut accompagnée du
chant national qui rappelle de très près la Mar-
Millaüe. Il était sans cesse répété par un or-
chestre de cuivres et accompagné de tamboun.
Quand la réception fut terminée, le nouveau
roi monta dans le carrosse officiel aux couleurs
vives et se dirigea vers son palais. Là, une
fête gigantesque avait été préparée. Pendant
sept jours, des festins y seront donnés.
lies invités se succéderont par équipes. Ils
dit au moins deux mille.
Cinéma Colonial
Des figurants arabes trop consciencieux
On va présenter, demain après-midi, à
l'Empire, un film intitulé La Symphonie
Pathétique, de MM. Nalpas et Etiévant,
dont le principal interprète est Georges
Carpentier. - -
Carpentier raconte qu'au Maroc, il devait
repousser à un moment l'attaque d'une
vingtaine d'Arabes. Les figurants se ruèrent
sur lui avec une telle fougue que notre
champion dut se défendre véritablement. Et
en cinq minutes, d'upercuts en crochets, il
enr avait abîmé huit et mis en fuite les
autres.
¥
Pour la natalité aoi colonies
-
: /'« souvent parlé de la famille
française aux Colonies et des droits
qu'elle a sur nous. Ô-r* la Pressé
Médicale du 4 août publie du docteur Le-
gendre un article reproduit, en partie, par
la Revue de l'Alliance Nationale pour l'ac-
croissement de la natalité française.
c Le foyer européen pourvu de berceau,
y est-il dit, même fixé temporairement dans
une colonie, est la seconde phase de l'occu-
pation, de l'organisation politique et de la
mise en voleur économique. » J'aime cette
formule saisissante et profondément vraie ;
à celui que le docteur Legendre appelle le
néo colonial d'importation, il faut que s'ajou-
te, tous les ans en plus grand nombre, le
colonial né, c'est-à-dire Venfant blanc ne
aux colonies.
Or, au point de vue de l'alimentation de
la mère et de l'en tant, les colonies sont très
inégalement partagées. Les Français ont
importé en Indochine des vaches de l'Eu-
rope et organisé une industrie laitière ; la
question ne se pose pas dans ces pays ; pas
plus d'ailleurs que dans Madagascar, l'ile
aux boeufs, où la mère trouve elle-même une
alimentation copieuse, saine, et adéquate,
pour ainsi parler. Mais prenez des pays
comme l'Afrique Occidentale : la situation
est toute différente. Dès que le lait mater-
nel est insuffisant\ il n'y a pal le parti le plus simple et le plus sûr est de
faire venir d'Europe des laits de conserve,
qu'ils soient condensés, ou en poudre. C'est
bien dit s'il le peut, mais ces laits sont fort
chers et n'en a pas qui veut- Il y a le prix
du transport, les droits de douanes qui sont
autant de charges très lourdes. Bref, le prix
total est « une véritable pénalité à la pro-
création. »
Que faut il en conclure ? Le docteur le.
gendre le déclare sans ambages : il est in-
dispensable d'attribuer aux coloniaux une
prime d'alimentation pour tout enfant au-
dessous de trois ans. Immédiatement surgit
l'objection financière. Le docteur Legendre
la rejette d'une chiquenaude : d'abord, cela
ne coûtera pas cher au budget de la colonie;
et puis, il faut savoir ce qu'on vent; si vrai-
ment il est impossible d'arriver à la seconde
phase de l'occupation sans quelques sacri-
fices d'argent, ces sacrifices doivent être
faits; la maternité dans ces pays lointains,
où la mère est privée de tout ce qui dans la
métropole facilite sa tâche délicate, exige
plus de dévouement que partout ailleurs ;
ce dévouement vaut bien une prime sans
doute.
L'idée m'a paru intéressante. L'cncoura-
gement à la natalité est un devoir prcssant
dans notre pays qui se dépeuple, il est plus
pressant encore dans les provinces lointaines
qu'il faut peupler.
Mmwf Atouàrrm»,
Sénateur de VHérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
8..
Le désastre des Antilles
Une souscription nationale
L'assemblée générale de la Société d'étu-
des, de propagande et d'action coloniales,
s'est réunie hier, 26, rue Soufflot.
Un exposé très détaillé fut fait sur la si-
tuation générale de notre archipel des An-
tilles.
A la suite de ce compte rendu, l'assem-
blée générale a décidé d'ouvrir une sous-
cription immédiate parmi les adhérents de
la société. Les fonds seront centralisés chez
M. Eugène Ledur, propriétaire, vice-prési-
dent de la Société, 6, place du Panthéon.
Une vaste souscription nationale sera ou-
verte en France et dans les colonies fran-
çaises en vue de venir en aide à la colonie
de la Guadeloupe.
8..
Société des Nations
Hygiène
A l'ordre du jour de la prochaine réunion
du Comité d'hygiène qui se réunira à Ge-
nève le 25 courant figurent l'étude d'un
rapport sur le paludisme, une conférence
technique de la vaccination contre la tuber-
culose. Ce comité aura également à exami-
ner certains aspects de la question de
Popium.
Territoires sous mandat
La Commission des mandats tiendra à Ge-
nève sa quatorzième session le 26 octobre.
Elle sera consacrée à l'examen des rapports
annuels des puissances mandataires pour
l'Irak, le Ruanda-Urundi, le Cameroun et
le Togo sous mandat britannique, le Sud-
Ouest africain, le Samoa occidental, les iles
sous mandat japonais.
Elle examinera les pétitions qui lui sont
parvenues au sujet des différents territoires
sous mandat. Elle poursuivra l'étude d'un
certain nombre de questions générales rela-
tives à l'application des mandats : égalité
économique, trafic des spiritueux, santé pu-
blique dans les territoires sous man d at,
traitement des ressortissants des territoires
sous mandat dans les Etats membres de la.
Société des Nations, ainsi que des produits
et marchandises provenant de ces territoires.
PHILATÉLIE
Maroc espagnol
On nous signale une série de sept timbres,
du 5 c. au 10 pesetas. Moyennant ce prix,
l'on a une piste marocaine, avec chameliers,
chameaux, poteaux et fils télégraphiques.
Ne Maurice
Le timbre aux armes de l'île, le 12 c. gris
a disparu. Il est remplacé par un timbre de
même couleur, et valeur, à l'effigie du roi
Georges.
La santé de M. Léon Perrier i
« ♦ «
Les docteurs Sigaud et Pinatzis, assistés
du docteur Ferrieux, ont fait parvenir à
midi rue Oudinot le bulletin suivant :
a Aucune amélioration ne s'étant produite
dans la région du nerf radial, une opération
chirurgicale a été jugée nécessaire.
Elle a eu lieu ce matin et a affecté ie
nerf partiellement sectionné et déchiré par
la pointe du fragment osseux intérieur.
L'isolement dit nerf a pu être effectué dans
d?excellentes conditions. Nous avons profité
de cette intervention four réaliser le contact
osseux d'une façon parfaite.
L'opération a été très bien supportée. »
> ..e (
Lt Aviation Coloniale
Assolant et Lefèvre
Assolant et Lefèvre, qui ainsi que nous
l'avions annoncé s'étaient rendus à Casa-
blanca dans le but de remettre en état leur
avion pour le ramener à Paris, ont pris
leur vol de Casablanca hier matin à
G h. 15.
Après avoir fait escale en Espagne, ils
passaient à Perpignan à 15 h. 50 et, mal-
gré les conditions atmosphériques peu fa-
vorables qui les obligèrent à se cnir à
très basse ultitude, notamment en survo-
lant Paris, ils atterrissaient au Bourget à
20 h. 15.
Il est peu probable qu'ils songent, avant
l'an prochain, à la traversée de l'Atlanti-
que. Ils ne resteront lias inactifs pour
cela. D'accord avec le ministre de l'Air,
ils vont mettre rigoureusement au point
leur appareil en vue d'une prochaine expé-
dition.
MarseiUe-Alger
Comme on le sait, la line Marseille-
Alger a été ouverte au trafic le l'r noiït
dernier, à raison d'un voyage aller retour
par semaine durant le mois d'août, et de
trois durant le mois de septembre ; à ce
jour, 1i voyages ont été régulièrement
effectués dans chaque sens. malgré les
conditions atmosphériques souvent très
défavorables.
Les temps de traversée vont en s'amé-
liorant chaque jour et sont arrivés A être
inférieurs h 5 heures environ, les SOn ¡;Jn,
du parcours constituent, à l'henre actuelle,
la ligne la plus longue du monde exploitée
commercialement par les hydravions de la
Compagnie Aéropostale.. C'est ainsi que
dans le dernier voyage effectué le 28 de ce
mois, l'appareil qui a quitté Alger à 6 h. 40,
amerrissait a Marseille II 11 h. 30. permet-
tant ainsi au courrier postal d'être distri-
bué au début do l'après-midi.
Dakar-Casablanca
Voici les noms rectifiés des victimes de
l'accident d'aviation de Llansa (Espagne) :
M. Honé Marsac, pilote de l'avion, el MM.
de Housse et G rot ter t. M. de Hausse serait
un Français habitant Marrakech, où il est
très connu. M. (jrottert habiterait près de
Rabat.
Le juge d'instruction a donné l'autorisa-
tion de transférer en France les restes des
victimes.
Les Italiens apprécient nos bois
1 i
C'est ce que nous écrivions dans les An-
nales Coloniales du 24 mai dernier, d'après
une information de notre confrère le Petit
Provençal.
Voici quelques précisions sur la Société in-
dustrielle et commerciale à laquelle nous
faisions allusion, précisions que nous devons
a M. Conio, ancien administrateur-délégué
de la Société Franco-Italienne du Gabon,
constituée en 1925 et mise en liquidation, et
actucllemepit directeur de Yltalo-Ajricava-
Legnamit de Milan, qui vise à rétablir en
Italie la consommation ac l'Okoumé et la
vente des panneaux contre-plaqués de cette
essence, avec cette différence qu'au lieu d'im-
porter la grume et la travailler en Italie,
nous écrit M. Conio, - nous produirons le con-
treplaqué sur place, au Gabon, espérant éco-
nomiser par un rendement supérieur et l'éli-
mination de frais de transports, etc., assez
pour pouvoir relancer sur notre marché le
contreplaqué d'Okoumé en concurrence à
ceux que nous importons de l'étranger.
Notre projet, ajoute M. Conio, favorise
donc de toutes façons, les intérêts de nos
deux pays et d'ailleurs je ne me serais même
pas occupé de son étude, si je n'avais eue-
d'avance - la confirmation officielle du con-
sentement moral des autorités françaises et
le « bien trouvé » de celles de mon pays,
L'affaire sera d'ailleurs montée en colla-
boration avec des Français.
Le marché de Marseille n'existe'"pour ainsi
dire plus en ce qui concerne les Okoumé et
du reste même les bois exotiques en général.
Le marché s'est déplacé surtout sur le Havre,
mais l'Italie ne pourrait acheter au Havre
puisque les Compagnies de Navigation fran-
çaises et italiennes font des frêts directs du
Gabon à Gênes. Kt voilà pourquoi, depuis
longtemps, l'Italie achetait son Okoumé
f.o.b. Port-Gentil.
Souhaitons donc à ces hardis pionniers
tout le succès que méritent leur ténacité et
leur foi dans l'avenir de leur entreprise
dont ne pourra que bénéficier notre colonie
du Gabon.
̃ 41»
De l'influence d'un voyage
aux -- colonies sur la longueur
des robes 1
La reine de Belgique vient de faire au
Congo, avec le roi, un voyage que nous
avons relaté on son temps. Elle y a, dit-on,
porté des rolvs longues, sans doute pour se
préserver du soleil et des moustiques. Ren-
trée à Bruxelles (au milieu de l'enthou-
siasme. que nous avons dit), elle continue
l'habitude prise là-hase On ne la rencontre
qu'avec des jupes descendant à peu près jus-
qu'aux petits souliers. Les élégantes belges
commencent à l'imiter.
La pudeur va-t-elle revenir aux femmes
via Congo?
EN INDOCHINE j
Pour avoir de Tean pore
Pour avo'ior de Veau pure
Sur le golfe de Siam, à quelques 280 kilo-
mètres au sud-ouest de Saigon, la ville active
de Rachgia souffrait beaucoup du manque d'eau
pure, on en était réduit à l'eau des citernes.
La percée du canal de Longxuyen qui amène
les eaux douces du Bassac à trois kilomètres de
Rachgia, avait peu modifié un état de choses
qui durait depuis toujours. Trois kilomètres,
c'e3t un peu loin pour aller remplir son am-
phore, observe à ce propos r Impartial de
Saigon.
Un chef de la province pensa que celle-ci
pouvait faire mieux.
On se mit au travail. Un projet pour la dis-
tribution de 200 m3. d'eau par jour fut établi,
puis modifié de manière à porter la quantité
distribuée à 400 m3. et ultérieurement à beau-
coup plus. La source est inépuisable.
L exécution commença il y a di.-huit mois.
Dans quelques semaines ce sera terminé : Rach-
gia aura de l'eau pure à tous les coins de rue.
Voici, d'après l'Impartial, le procédé em-
ployé, qui est celui, très simple, de la javel-
isation. A 3.500 mètres de Rachgia, au point
où le canal jette les eaux du Bassac dans le
Rach, on a installé une usine pour pomper les
eaux brutes, les filtrer, les stériliser et les re-
fouler vers les consommateurs.
Deux moto-pompes envoient dans un « châ-
teau d eau » une eau chargée de vase, de dé-
tritus, farcie de microbes et peut être de petits
poissons : bref, ! eau d'un canal cochinchinois.
Du château, l'eau passe dans une série de
quatre filtres disposés en escalier. Après avoir
traversé la dernière plaque filtrante, l'eau est
absolument claire.
Un dispositif la javellise « par excès », c est-
à-dire qu on force la dose de chlore pour tuer
sûrement tous les microbes. Un peu plus loin
on ajoute de 1 hyposujfite de soude qui enlève
le chlore, et dans la citerne qui suit on a de
l'eau absolument parfaite. La citerne, aujour-
d'hui apparente, sera recouverte de terre pour
assurer sa fraîcheur.
La pose de cette canalisation, maintenant
terminée, a présenté deux grosses difficultés :
la traversée du canal Hatien, et celle du Rach
qui partace la ville. Les deux fois il a été né-
cessaire d' enterrer une conduite en siphon faite
de tubes d'acier. sous le lit du cours d'eau. Ce
IOnt les plongeurs annamites qui ont exécuté
cette pose délicate.
En bref, sont aujourd'hui terminés : la sta-
tion de pompage et de refoulement avec pom-
pes, moteurs et filtres en place ; la grosse cana-
lisation. le château de Rachgia (haut de 30
mètres). Il reste à établir le réseau de distribu-
tion, les branchements particuliers et les bornes
fontaines.
Dès la prochaine saison sèche, le quartier in-
digène sera pourvu d'eau, et c'est d'abord la
suppression assurée des épidémies de choléra
C est au surplus pour les habitants de Rachgia,
une économie inunédiate de dix ou quinze pias-
tres par saison sèche et par foyer.
Enfin c'est un gage de prospérité pour la
ville et le port.
La ville pourvue d' eau douce, c' est l'oasis
dans le désert. Le havre où l'on peut faire son
plein d'eau est ppur la jonque de mer, tout
autant que le port à charbon pour le bateau à
vapeur. Et l' on sait que les jonques de mer
sont nombreuses dans le Golfe de Siam. L'eau
leur sera vendue à peu près le même prix
qu'aux habitants de Rachgia.
Ainsi la « métropole du Far-West » va être
pourvue d'eau douce en abondance. Les
120.000 piastres que cette opération aura coûté
seront le meilleur des placements.
On se demande - telle est la conclusion de
l'article que nous avons résumé - si l' opérat ion
ne serait pas tout aussi avantageuse pour tous les
centres de cette Corne d'Or qu'est le sud-ouest
Cochinchinois.
Poser la question, ajouterons nous, c'est la
résoudre, si, moyennant quelques dizaines de
milliers de piastres, on peut apporter aux Fran-
çais et aux indigènes de Cochinchine l'inestima-
ble bienfait de l' eau pure et. surtout, la meil-
leure assurance contre les épidémies.
Dépêches de l'Indochine
1.
Les exportations de riz et de caoutchouc
On litit remarquer que, au cours des ncuj
premiers moi s* de l'année, le chiffre d'ex-
portation de riz dépassant l.:fcKUKH> tonnes,
est un chiffre record. Antérieurement, le
chiffre le plus élevé atteint pour une pé-
noiie eorresponuante fui en t.',.b.
Ia's exportations de caoutchouc sont en pro-
gression dans les mêmes conditions, avec
6.7-.)7 tonnes, contre 6.107 pour la même pé.
riode de l'an dernier.
(Indopncifi.)
SIGNE DES TEMPS
M. Romain Coolus vient de donner au
Théâtre Femina une comédie en trois actes :
La Guêpe.
La guêpe, c est Colette Germont. aviatrice.
qui arrive du Centre africain (bruit de moteur
dans la coulisse) et dont la beauté a ravagé
tous les errurs au Tonkin et à Madagascar
comme à Tombouctou.
Colette n'y est pour rien, puisqu' elle est ver.
hieuse, et elle continue de « piquer n, sans le
faire exprès, tous les hommes (le son entourage.
Finalement, le jeune Jacques, habitué des
grands bars, touche son cœur et trouve son che-
min de Damas en se faisant conduire par elle
en avion au Maroc, où il cultivera le coton.
L.'heureux homme ! La guêpe, c'est la jolie
Huguette DuRos,
Décidément, les colonies commencent à
préoccuper nos auteurs les plus « parisiens ».
CASABLANCA-LA-BELLE
Par Louis LE Bahbier.
,.
Lorsqu'on débarque à Casablanca, il est
impossible de ne pas être frappé par le déve-
loppement et l'embellissement sans cesse crois-
sant de la ville, par la progression presque
incroyable du nombre de maisons sortant de
terre. On ne voit, quel que soit le côté où l'on
dirige ses pas, que des immeubles neufs, ache-
vés d'hier ou en construction.
Les îlots, l'an dernier encore, à l'état de
terrains vagues ou hérissés de bicoques bran-
lantes, ont été achetés par des capitalistes ou
par des spéculateurs désireux de faire « la
bonne -affaire », et se couvrent d'immeubles
en ciment armé qui, une fois terminés, jouent
à s y méprendre les monuments en pierre de
taille. On affirme que la moyenne mensuelle
des constructions représente une sortie de fonds
de 15 à 20 millions, et ce chiffre ne paraît
pas exagéré. Il en résulte que si l'on appli-
quait à l'ensemble du protectorat, en considé-
rant uniquement Casablanca, le vieux dicton :
« Quand le bâtiment va, tout va », jamais le
Maroc n'aurait connu une ère aussi fantasti-
quement prospère.
Peut-être cette déduction serait-elle un peu
exagérée. Pour satisfaisant que soit l'état gé-
néral, il n est certainement pas, partout, en
aussi splendide posture qu'à Casablanca con-
sidérée au point de vue de sa fièvre de crois-
sance. Mais passons.
Donc, à Casa, on construit de nombreux et
beaux immeubles. Des quartiers entiers sur-
pissent rapidement. L aspect de la ville change
à vue d'œil.
Malheureusement, ces belles bâtisses coûtent
cher. Il y a déjà l'achat du terrain. Tout Ma-
rocain n' est peut-être pas né. mais est devenu,
du fait de son acclimatation dans le pays, plus
ou moins spéculateur, C' est dire que ces ter-
rains, sur lesquels on construit, sont passés un
certain nombre de fois dans des mains diffé-
rentes, aucune d'elles ne perdant dans l' opéra-
tion. Comme c est le dernier acquéreur qui fait
construire, il s'ensuit qu'il a payé le prix
fort. Mais ce n est là que le premier stade.
Les matériaux, venant souvent d'Europe,
tels le fer, ne sont pas précisément bon marché.
La main-d œuvre, que l'on s'arrache, car
elle n' est pas en quantité illimitée, est plutôt
onéreuse. Jugez-en par quelques chiffres. Un
maçon européen touche par jour 80 francs. un
maçon indigène, souvent médiocre, 40 à 45 ;
le dernier des manoeuvres, 20 à 22 francs.
Tous les corps de métier sont payés dans la
même proportion.
Remarquons, en passant, que si dans le bled
les colons ont développé intensivement l'emploi
des machines pour ménager la main-d'œuvre
humaine et l'effort du cheptel travail, les
entrepreneurs de Casablanca n'ont pas été
aussi loin dans l'usage du matériel mécanique.
Partout, ou à peu près, l'homme élève, tri-
ture les matières et les fardeaux à la main.
Pour les amener à pied l,'œuvre. nombreux
sont les véhicules à traction animale. Il y a,
de ce côté, un grand progrès à réaliser. pro-
grès devant lequel on comprend. d'ailleurs.
que bon nombre d'entrepreneurs hésitent, car
ils ne sont pas sûrs que le mouvement actuel
durera, non pas toujours ce serait impos-
sible - mais très longtemps encoie, et ils
hésitent devant 1 achat d'un matériel perfec-
tionné, dont ils se sont passés jusqu'ici, et qui
revient cher.
Quoi qu'il en soit. il résulte du lait que
tous les éléments nécessaires à l'édi flcation
d'un grand immeuble coûtent, séparément et
réunis, un prix fort élevé, que la bâtisse ter-
minée atteint un prix fort dispendieux ; il s'en-
suit, non moins naturellement, que le proprié-
taire est dans l' absolue nécessité de demander
un loyer rémunérateur, donc que les locations
sont très chères. Deux pièces et une cuisine,
pourvues, il est vrai. du confort moderne, se
louent sur le pied de 600 à 700 lianes par
mois.
Remarquez qu' avant même que la maison
ne soit entièrement achevée, les appartements
sont occupés : donc, ils répondent, malgré leur
prix, à un besoin. Cependant, trop souvent,
dans ce local ex igu, s'entasse une famille en-
tière : les parents et les enfants. Ce n e merveilleux au point de vue hygiène.
Mais ce n' est pas tout. Ces dépenses rela-
tivement fortes ne s' appl iquent qu'à l'un des
nombreux chapitres de la vie : le logement.
tous les autres facteurs se ressentent île la
tension des prix. Quand, dans une agglomé-
ration urbaine, une certaine catégorie d'habi-
tants touche des salaires très élevés, cette hausse
de la rémunération accordée au travail fait
tache d'huile. Les favorisés ne regardent pas
à la dépense, ce dont les fournisseurs s'aper-
çoivent rapidement, et leurs voisins. même s 'ils
n'ont pas les mêmes revenus, sont contraints,
s' ils veulent avoir les mêmes objets, de payer
le même prix. Donc, tous les éléments de la
vie augmentent.
De sorte que non seulement le modeste em-
ployé, celui qui ne peut pas dépenser plus de
250 à 300 francs par mois pour son logement,
est obligé, malgré l' augmentation du nombre
des immeubles urbains, d' aller dans la banlieue
chercher un toit qu'il ne découvre pas tou-
jours. mais tous les habitants de la ville
subissent bon gré, mauvais gré, l' augmenta-
tion générale de l'existence, engendrée par les
salaires excessifs payés pour les constructions
nrnves.
Et c 'est ainsi que Casablanca, ville d<" com-
merce, agréahle. gaie, propre partout sauf
dans le quartier juif et indigène qui est horrible
- est devenue, sans même s en apercevoir,
une ville de grand luxe. Elle s étale de plus
en plus jolie, mais la vie y augmente dans la
même proportion que sa heauté.
Il en découle que. pour que son développe-
ment continue, pour que les capitaux engagés
dans cette orgie de constructions chères, puis-
sent toucher un loyer rémunérateur, il faut que
JOUMAIQVQTIOIEN
Rédaction & Aémimstrmtion:
u,mm M-m*
pams m
0 ItLdpm 4 Louvm ie-U
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lé ~C i * 1
Les Annales Coloniales
Les annonces et réclames sont reçues au
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Dirkcteurs : Marcel RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Tous les articles publiés fions notre journal ne peuvent *
être reproduits i/u en citant les AALES Coloniales.
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Etranger.. 180. M»
On s'abonne sans Unis dao
tous les bureaux de poste.
A propos de la Conférence Nord - Africaine
À propos de la Conférence Nord - Afficune
-f "':II -. ",."
Dans le dernier numéro de l'Afrique Fran-
çaise,* un anonyme saharien qui, pour en
connaître si bien les détours, semble être
« nourri dans le aérai! w, publie une très
intéressante défense de la Conférence nord-
africaine.
Mais pourquoi, diable, nous donne-t-il, à
titre d'exemple des services que peut rendre
cette institution, un résumé des travaux de
la cinquième Commission de la Conférence
de Rabat! Rien, à mon sens, ne saurait
mieux démontrer le caractère superficiel et
vain de ces travaux que ce compte rendu qui
voudrait être un panégyrique et qui devient
un véritable réquisitoire.
An programme de cette Commission figu-
raient, nous dit l'auteur de l'article, les
questions suivantes :
10 Police commune des confins sahariens;
20 Liaisons intersahariennes par l'auto-
mobile et l'avion ;
3° Recherches d'eau communes aux tribus
algériennes et tunisiennes dans la région de
Bir-Romane et Fort-Saint ;
4° Abornement de la frontière entre Fi-
guig et Oudjda.
Programme à la fois vaste et précis. Com-
ment «%-t41 été rempli? Notre « Saharien 9
va nous rapprendre. 1
Sur la première question, il nous apprend
que M. Stceg a déclaré, dans la séance
douvciture de la Conférence, que. le
Sahara doit être désormais non plus le dé-
sert qui sépare les possessions françaises des
deux rives du Sahara, mais, bien au con-
traire, le lien qui les unit ». A ce grand des-
sein, nous dit-on, M. Pierre Bordes a promis
sa collaboration. Nous apprenons ensuite
que les services de la police saharienne de
TAlcérie comprennent des a Compagnies
sa hariennes », deux sections automobiles
bien commandées et bien outillées, une esca-
tlrille d'aviation remarquablement conduite
et un réseau de T. S. F. qui, chaque jour,
devient plus serré.
Mais qu'a fait ou décidé la conférence
nord-africaine de Rabat sur cette question?
Ici, notre « Saharien - devient plus discret.
11 nous dit :
1 La conférence a pu constater, d'un
accord unanime, les résultats réels d'une
roopération qui a été singulièrement préci-
tée et renforcée par l'institution des confé-
rences nord-africaines a. Un peu plus loin, il
ajoute : « La conférence de Rabat, appréciant
l'importance de ces résultats, a jugé qu'elle
pouvait faire confiance à des méthodes et à
ales troupes qui ont ainsi affirmé leur valeur. ii
Knfin, il conclut : 1 Les seules indications
données par l'assemblée des Gouverneurs
Généraux consistent en des directives très
générales. Ainsi, par une politique de col-
laloration organisée qui fait confiance aux
mVulants, guidés seulement par des direc-
tives générales, on peut espérer que la sécu-
rité du Sahara, déjà à peu près assurée, sera
tout à fait confirmée. -
Et ayant lu ces trois colonnes de oom-
mcntaircs, je me répète ma question : Mais
qu'a donc fait la Conférence de Rabat?
La seconde question que devait étudier la
cinquième Commission était celle des a liai-
sons intersahariennes par l'automobile et
l'avion P.
Dans son article, notre « Saharien » nous
présente un programme fort suggestif, clair
et largement conçu, mais qui nous apparaît
beaucoup plus comme une vision personnelle
de l'oeuvre à réaliser dans ce domaine que
comme un programme administratif d'action
immédiate.
Après cet expos é général, fort intéressant
en lui-même, l'auteur de l'article conclut :
« En résumé, les conférents ont été d'ac-
cord pour reconnaître que le Sahara fran-
çais est appelé à devenir d'ici peu le point
de passage facile et ohligé, le « lieu géo-
métrique. des relations non seulement des
colonies françaises de l'Afrique du Nord-
Ouest, mais même de l'Europe Occidentale
tout entière, avec l'Afrique du Sud et l'Amé-
rique du Sud. »
On se demande vraiment si c'est pour leur
fournir l'occasion de découvertes de ce genre
que la conférence nord-africaine réunit les
plus hauts fontionnaires de nos possessions
nord-africaines. En tout cas, nous ne savons
même pas, cette fois, si la conférence a
donné « des directives très générales ».
Sur les troisième et quatrième questions,
les commentaires de notre a Saharien. se
perdent dans le vague le plus troublant.
Ces questions, que nous avons notées dans
leur teneur exacte au début de cet article,
deviennent sous la plume du commentateur :
t III et IV. La question des frontières com-
munes à l'Algérie, à la Tunisie et au Ma-
roc ». Le commentateur justifie ainsi sa
transposition de titre : a La troisième et la
nuatrième Questions portées à l'ordre du
"'&--.------- -
jour de la conférence avaient, au fond, pour
objet l'étude de la délimitation qu'il fau-
dra un jour entreprendre, de l'Algérie avec
les deux protectorats voisins, la Tunisie et
le Maroc. »
Et là-dessus, il nous présente un long ta-
bleau de cette question générale, pour abou-
tir à cette conclusion :
« A toutes ces raisons d'ordre géné«\l,
bien (l'autres considérations particulières au
régime même des Tégions sahariennes sont
venues s'ajouter pour conseiller le statm
quo. »
Ayant ainsi apporté des solutions claires
et précises (1) aux questions claires et pré-
cises qui figuraient à l'ordre du jour, la
cinquième commission a, paraît-il, utilisé le
temps dont elle disposait à étudier des qùes-
,.,,.. ,., ..-
tions qui ne figuraient pas à son ordre du
jour.
Ce fut tout d'abord la question du trans-
saharien qui retint son attention, t La 5*
commission, nous dit-on, n'eut à s'occu-
per qu'officieusement (mais non pas sans
utilité) de la préparation de la sécurité des
brigades d'études du futur organisme. »
Puis c l'ordre du jour - je copie textuel-
lement - assez restreint de la 58 commis-
sion épuisé, il lui a été permis d'entrepren-
dre l'étude de certaines affaires, pour la-
quelle la présence de délégués des colonies
de l'Afrique Occidentale française a été
d'une importance primordiale. »
Et nous apprenons alors que M. Pierre
Bordes a préparé une grande expérience de
transports commerciaux transshariens par
camions automobiles. Nous apprenons en-
core que le - Gouverneur général a envisagé
l'organisation d'épreuves automobiles, effec-
tuées sur le réseau des pistes sahariennes des
territoires du Sud, à l'occasion des fêtes du
centenaire de l'occupation de l'Algérie et
que, dès le 14 avril 1928, à 17 heures, il
a réuni, à cet effet, les constructeurs d'au-
tomobiles d'Alger et établi un programme
qui comporte deux catégories d'épreuves, les
unes réservées aijx constructeurs, les feutres
réservées aux amateurs des trois départe-
ments.
Et après ce long article, fort intéressant
en lui-même, nous pouvons nous reposer la
question :
Qu'a donc fait la Conférence nord-afri-
caine de Rabat ? Ce n'est pas le commen-
taire que nous donne de ses travaux le
« Saharien « de 1 Afrique f rançaise qui
nous l'apprendra.
Pour ma part, je continue à penser, après
l'avoir lu, que sur un principe excellent la
Conférence nord-africaine a construit une
institution vide.
Il faut garder le principe et changer l'ins-
titution.
GMeniic ilnfonelN,
Député de la Haute-Savoie, Rap-
porteur du budget de l'Algérie et
des piolcclorats.
l'I¡O i testatioa spoalalée et réitérée
Au lendemain de la mort de M. Saint-
Martin. sénateur d'union radicale de la
Hautl'-(;ilrOllDe, un grand nombre de mai-
res d'' l;i < montagne » avaient offert la can-
didature M. Lucien Suint.Résident général
de France à Tuni', qui fut pendant de lon-
gues années préfet de la Haute-Garonne et
paàfe tous les étés ses vacances administra-
tives à Marignae, au pied des Pyrénées,
dans cette région où Il est entouré de très
nombreuses et chaudes sympathies.
Il est de tradition dans la Haute-Garonne
que la « montagne », l'arrondissement de
Saint-Gaudens en l'espèce, ait un sénateur :
c'était hier M. Saint-Martin, ce fut pendant
plus de vingt ans M. Bepmale. M. Lucien
Saint, désireux de se consacrer exclusive-
ment à la Tunisie qui lui doit tant et où il
a une tâche importante à poursuivre, a dé-
cliné formellement la candidature tant au
congrès du parti radical socialiste qu'à l'ou-
verture du scrutin d'hier.
M. Savignol, pharmacien et conseiller gé-
néral de la plaine, a été élu, mais plus de
88 voix se sont comptées spontanément sur
le nom de M. Lucien Saint.
C'est, pour M. Lucien Saint, de la part de
ses anciens administrés, un geste d'affection
qui ne sera pas oublié.
ale-
Le nouveau Négus d'Ethiopie
Samedi, à minuit, ont commencé à Addis-
Ababa les cérémonies du couronnement du ras
Tafari comme négus d EjthiopM.
Un dais aux couleurs voyantes avait été
érigé près de l'église d'Addis Abbaba. Le
prince s'y rendit, dès avant le lever du soleil,
accompagné de prêtres vêtus de blanc, qui por-
taient des pal mes et faisaient des pas de danses
rituelles. Il monta sur le trône, et la couronne
prédeuse qui a appartenu à l'empereur Théo-
dore fut placée sur sa tête.
La noblesse et les grands chefs, revêtus de
peaux de lions et portant des boucliers ronds,
vinrent sal uer le nouveau « Lion Conquérant
de Juda n et protester de leur fidélité. Presque
tous les Ras d'Abyssinie étaient présents, ainsi
que les représentants diplomatiques de la
France, de r Angleterre et de l'Italie.
Tente la cérémonie fut accompagnée du
chant national qui rappelle de très près la Mar-
Millaüe. Il était sans cesse répété par un or-
chestre de cuivres et accompagné de tamboun.
Quand la réception fut terminée, le nouveau
roi monta dans le carrosse officiel aux couleurs
vives et se dirigea vers son palais. Là, une
fête gigantesque avait été préparée. Pendant
sept jours, des festins y seront donnés.
lies invités se succéderont par équipes. Ils
dit au moins deux mille.
Cinéma Colonial
Des figurants arabes trop consciencieux
On va présenter, demain après-midi, à
l'Empire, un film intitulé La Symphonie
Pathétique, de MM. Nalpas et Etiévant,
dont le principal interprète est Georges
Carpentier. - -
Carpentier raconte qu'au Maroc, il devait
repousser à un moment l'attaque d'une
vingtaine d'Arabes. Les figurants se ruèrent
sur lui avec une telle fougue que notre
champion dut se défendre véritablement. Et
en cinq minutes, d'upercuts en crochets, il
enr avait abîmé huit et mis en fuite les
autres.
¥
Pour la natalité aoi colonies
-
: /'« souvent parlé de la famille
française aux Colonies et des droits
qu'elle a sur nous. Ô-r* la Pressé
Médicale du 4 août publie du docteur Le-
gendre un article reproduit, en partie, par
la Revue de l'Alliance Nationale pour l'ac-
croissement de la natalité française.
c Le foyer européen pourvu de berceau,
y est-il dit, même fixé temporairement dans
une colonie, est la seconde phase de l'occu-
pation, de l'organisation politique et de la
mise en voleur économique. » J'aime cette
formule saisissante et profondément vraie ;
à celui que le docteur Legendre appelle le
néo colonial d'importation, il faut que s'ajou-
te, tous les ans en plus grand nombre, le
colonial né, c'est-à-dire Venfant blanc ne
aux colonies.
Or, au point de vue de l'alimentation de
la mère et de l'en tant, les colonies sont très
inégalement partagées. Les Français ont
importé en Indochine des vaches de l'Eu-
rope et organisé une industrie laitière ; la
question ne se pose pas dans ces pays ; pas
plus d'ailleurs que dans Madagascar, l'ile
aux boeufs, où la mère trouve elle-même une
alimentation copieuse, saine, et adéquate,
pour ainsi parler. Mais prenez des pays
comme l'Afrique Occidentale : la situation
est toute différente. Dès que le lait mater-
nel est insuffisant\ il n'y a pal
faire venir d'Europe des laits de conserve,
qu'ils soient condensés, ou en poudre. C'est
bien dit s'il le peut, mais ces laits sont fort
chers et n'en a pas qui veut- Il y a le prix
du transport, les droits de douanes qui sont
autant de charges très lourdes. Bref, le prix
total est « une véritable pénalité à la pro-
création. »
Que faut il en conclure ? Le docteur le.
gendre le déclare sans ambages : il est in-
dispensable d'attribuer aux coloniaux une
prime d'alimentation pour tout enfant au-
dessous de trois ans. Immédiatement surgit
l'objection financière. Le docteur Legendre
la rejette d'une chiquenaude : d'abord, cela
ne coûtera pas cher au budget de la colonie;
et puis, il faut savoir ce qu'on vent; si vrai-
ment il est impossible d'arriver à la seconde
phase de l'occupation sans quelques sacri-
fices d'argent, ces sacrifices doivent être
faits; la maternité dans ces pays lointains,
où la mère est privée de tout ce qui dans la
métropole facilite sa tâche délicate, exige
plus de dévouement que partout ailleurs ;
ce dévouement vaut bien une prime sans
doute.
L'idée m'a paru intéressante. L'cncoura-
gement à la natalité est un devoir prcssant
dans notre pays qui se dépeuple, il est plus
pressant encore dans les provinces lointaines
qu'il faut peupler.
Mmwf Atouàrrm»,
Sénateur de VHérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
8..
Le désastre des Antilles
Une souscription nationale
L'assemblée générale de la Société d'étu-
des, de propagande et d'action coloniales,
s'est réunie hier, 26, rue Soufflot.
Un exposé très détaillé fut fait sur la si-
tuation générale de notre archipel des An-
tilles.
A la suite de ce compte rendu, l'assem-
blée générale a décidé d'ouvrir une sous-
cription immédiate parmi les adhérents de
la société. Les fonds seront centralisés chez
M. Eugène Ledur, propriétaire, vice-prési-
dent de la Société, 6, place du Panthéon.
Une vaste souscription nationale sera ou-
verte en France et dans les colonies fran-
çaises en vue de venir en aide à la colonie
de la Guadeloupe.
8..
Société des Nations
Hygiène
A l'ordre du jour de la prochaine réunion
du Comité d'hygiène qui se réunira à Ge-
nève le 25 courant figurent l'étude d'un
rapport sur le paludisme, une conférence
technique de la vaccination contre la tuber-
culose. Ce comité aura également à exami-
ner certains aspects de la question de
Popium.
Territoires sous mandat
La Commission des mandats tiendra à Ge-
nève sa quatorzième session le 26 octobre.
Elle sera consacrée à l'examen des rapports
annuels des puissances mandataires pour
l'Irak, le Ruanda-Urundi, le Cameroun et
le Togo sous mandat britannique, le Sud-
Ouest africain, le Samoa occidental, les iles
sous mandat japonais.
Elle examinera les pétitions qui lui sont
parvenues au sujet des différents territoires
sous mandat. Elle poursuivra l'étude d'un
certain nombre de questions générales rela-
tives à l'application des mandats : égalité
économique, trafic des spiritueux, santé pu-
blique dans les territoires sous man d at,
traitement des ressortissants des territoires
sous mandat dans les Etats membres de la.
Société des Nations, ainsi que des produits
et marchandises provenant de ces territoires.
PHILATÉLIE
Maroc espagnol
On nous signale une série de sept timbres,
du 5 c. au 10 pesetas. Moyennant ce prix,
l'on a une piste marocaine, avec chameliers,
chameaux, poteaux et fils télégraphiques.
Ne Maurice
Le timbre aux armes de l'île, le 12 c. gris
a disparu. Il est remplacé par un timbre de
même couleur, et valeur, à l'effigie du roi
Georges.
La santé de M. Léon Perrier i
« ♦ «
Les docteurs Sigaud et Pinatzis, assistés
du docteur Ferrieux, ont fait parvenir à
midi rue Oudinot le bulletin suivant :
a Aucune amélioration ne s'étant produite
dans la région du nerf radial, une opération
chirurgicale a été jugée nécessaire.
Elle a eu lieu ce matin et a affecté ie
nerf partiellement sectionné et déchiré par
la pointe du fragment osseux intérieur.
L'isolement dit nerf a pu être effectué dans
d?excellentes conditions. Nous avons profité
de cette intervention four réaliser le contact
osseux d'une façon parfaite.
L'opération a été très bien supportée. »
> ..e (
Lt Aviation Coloniale
Assolant et Lefèvre
Assolant et Lefèvre, qui ainsi que nous
l'avions annoncé s'étaient rendus à Casa-
blanca dans le but de remettre en état leur
avion pour le ramener à Paris, ont pris
leur vol de Casablanca hier matin à
G h. 15.
Après avoir fait escale en Espagne, ils
passaient à Perpignan à 15 h. 50 et, mal-
gré les conditions atmosphériques peu fa-
vorables qui les obligèrent à se cnir à
très basse ultitude, notamment en survo-
lant Paris, ils atterrissaient au Bourget à
20 h. 15.
Il est peu probable qu'ils songent, avant
l'an prochain, à la traversée de l'Atlanti-
que. Ils ne resteront lias inactifs pour
cela. D'accord avec le ministre de l'Air,
ils vont mettre rigoureusement au point
leur appareil en vue d'une prochaine expé-
dition.
MarseiUe-Alger
Comme on le sait, la line Marseille-
Alger a été ouverte au trafic le l'r noiït
dernier, à raison d'un voyage aller retour
par semaine durant le mois d'août, et de
trois durant le mois de septembre ; à ce
jour, 1i voyages ont été régulièrement
effectués dans chaque sens. malgré les
conditions atmosphériques souvent très
défavorables.
Les temps de traversée vont en s'amé-
liorant chaque jour et sont arrivés A être
inférieurs h 5 heures environ, les SOn ¡;Jn,
du parcours constituent, à l'henre actuelle,
la ligne la plus longue du monde exploitée
commercialement par les hydravions de la
Compagnie Aéropostale.. C'est ainsi que
dans le dernier voyage effectué le 28 de ce
mois, l'appareil qui a quitté Alger à 6 h. 40,
amerrissait a Marseille II 11 h. 30. permet-
tant ainsi au courrier postal d'être distri-
bué au début do l'après-midi.
Dakar-Casablanca
Voici les noms rectifiés des victimes de
l'accident d'aviation de Llansa (Espagne) :
M. Honé Marsac, pilote de l'avion, el MM.
de Housse et G rot ter t. M. de Hausse serait
un Français habitant Marrakech, où il est
très connu. M. (jrottert habiterait près de
Rabat.
Le juge d'instruction a donné l'autorisa-
tion de transférer en France les restes des
victimes.
Les Italiens apprécient nos bois
1 i
C'est ce que nous écrivions dans les An-
nales Coloniales du 24 mai dernier, d'après
une information de notre confrère le Petit
Provençal.
Voici quelques précisions sur la Société in-
dustrielle et commerciale à laquelle nous
faisions allusion, précisions que nous devons
a M. Conio, ancien administrateur-délégué
de la Société Franco-Italienne du Gabon,
constituée en 1925 et mise en liquidation, et
actucllemepit directeur de Yltalo-Ajricava-
Legnamit de Milan, qui vise à rétablir en
Italie la consommation ac l'Okoumé et la
vente des panneaux contre-plaqués de cette
essence, avec cette différence qu'au lieu d'im-
porter la grume et la travailler en Italie,
nous écrit M. Conio, - nous produirons le con-
treplaqué sur place, au Gabon, espérant éco-
nomiser par un rendement supérieur et l'éli-
mination de frais de transports, etc., assez
pour pouvoir relancer sur notre marché le
contreplaqué d'Okoumé en concurrence à
ceux que nous importons de l'étranger.
Notre projet, ajoute M. Conio, favorise
donc de toutes façons, les intérêts de nos
deux pays et d'ailleurs je ne me serais même
pas occupé de son étude, si je n'avais eue-
d'avance - la confirmation officielle du con-
sentement moral des autorités françaises et
le « bien trouvé » de celles de mon pays,
L'affaire sera d'ailleurs montée en colla-
boration avec des Français.
Le marché de Marseille n'existe'"pour ainsi
dire plus en ce qui concerne les Okoumé et
du reste même les bois exotiques en général.
Le marché s'est déplacé surtout sur le Havre,
mais l'Italie ne pourrait acheter au Havre
puisque les Compagnies de Navigation fran-
çaises et italiennes font des frêts directs du
Gabon à Gênes. Kt voilà pourquoi, depuis
longtemps, l'Italie achetait son Okoumé
f.o.b. Port-Gentil.
Souhaitons donc à ces hardis pionniers
tout le succès que méritent leur ténacité et
leur foi dans l'avenir de leur entreprise
dont ne pourra que bénéficier notre colonie
du Gabon.
̃ 41»
De l'influence d'un voyage
aux -- colonies sur la longueur
des robes 1
La reine de Belgique vient de faire au
Congo, avec le roi, un voyage que nous
avons relaté on son temps. Elle y a, dit-on,
porté des rolvs longues, sans doute pour se
préserver du soleil et des moustiques. Ren-
trée à Bruxelles (au milieu de l'enthou-
siasme. que nous avons dit), elle continue
l'habitude prise là-hase On ne la rencontre
qu'avec des jupes descendant à peu près jus-
qu'aux petits souliers. Les élégantes belges
commencent à l'imiter.
La pudeur va-t-elle revenir aux femmes
via Congo?
EN INDOCHINE j
Pour avoir de Tean pore
Pour avo'ior de Veau pure
Sur le golfe de Siam, à quelques 280 kilo-
mètres au sud-ouest de Saigon, la ville active
de Rachgia souffrait beaucoup du manque d'eau
pure, on en était réduit à l'eau des citernes.
La percée du canal de Longxuyen qui amène
les eaux douces du Bassac à trois kilomètres de
Rachgia, avait peu modifié un état de choses
qui durait depuis toujours. Trois kilomètres,
c'e3t un peu loin pour aller remplir son am-
phore, observe à ce propos r Impartial de
Saigon.
Un chef de la province pensa que celle-ci
pouvait faire mieux.
On se mit au travail. Un projet pour la dis-
tribution de 200 m3. d'eau par jour fut établi,
puis modifié de manière à porter la quantité
distribuée à 400 m3. et ultérieurement à beau-
coup plus. La source est inépuisable.
L exécution commença il y a di.-huit mois.
Dans quelques semaines ce sera terminé : Rach-
gia aura de l'eau pure à tous les coins de rue.
Voici, d'après l'Impartial, le procédé em-
ployé, qui est celui, très simple, de la javel-
isation. A 3.500 mètres de Rachgia, au point
où le canal jette les eaux du Bassac dans le
Rach, on a installé une usine pour pomper les
eaux brutes, les filtrer, les stériliser et les re-
fouler vers les consommateurs.
Deux moto-pompes envoient dans un « châ-
teau d eau » une eau chargée de vase, de dé-
tritus, farcie de microbes et peut être de petits
poissons : bref, ! eau d'un canal cochinchinois.
Du château, l'eau passe dans une série de
quatre filtres disposés en escalier. Après avoir
traversé la dernière plaque filtrante, l'eau est
absolument claire.
Un dispositif la javellise « par excès », c est-
à-dire qu on force la dose de chlore pour tuer
sûrement tous les microbes. Un peu plus loin
on ajoute de 1 hyposujfite de soude qui enlève
le chlore, et dans la citerne qui suit on a de
l'eau absolument parfaite. La citerne, aujour-
d'hui apparente, sera recouverte de terre pour
assurer sa fraîcheur.
La pose de cette canalisation, maintenant
terminée, a présenté deux grosses difficultés :
la traversée du canal Hatien, et celle du Rach
qui partace la ville. Les deux fois il a été né-
cessaire d' enterrer une conduite en siphon faite
de tubes d'acier. sous le lit du cours d'eau. Ce
IOnt les plongeurs annamites qui ont exécuté
cette pose délicate.
En bref, sont aujourd'hui terminés : la sta-
tion de pompage et de refoulement avec pom-
pes, moteurs et filtres en place ; la grosse cana-
lisation. le château de Rachgia (haut de 30
mètres). Il reste à établir le réseau de distribu-
tion, les branchements particuliers et les bornes
fontaines.
Dès la prochaine saison sèche, le quartier in-
digène sera pourvu d'eau, et c'est d'abord la
suppression assurée des épidémies de choléra
C est au surplus pour les habitants de Rachgia,
une économie inunédiate de dix ou quinze pias-
tres par saison sèche et par foyer.
Enfin c'est un gage de prospérité pour la
ville et le port.
La ville pourvue d' eau douce, c' est l'oasis
dans le désert. Le havre où l'on peut faire son
plein d'eau est ppur la jonque de mer, tout
autant que le port à charbon pour le bateau à
vapeur. Et l' on sait que les jonques de mer
sont nombreuses dans le Golfe de Siam. L'eau
leur sera vendue à peu près le même prix
qu'aux habitants de Rachgia.
Ainsi la « métropole du Far-West » va être
pourvue d'eau douce en abondance. Les
120.000 piastres que cette opération aura coûté
seront le meilleur des placements.
On se demande - telle est la conclusion de
l'article que nous avons résumé - si l' opérat ion
ne serait pas tout aussi avantageuse pour tous les
centres de cette Corne d'Or qu'est le sud-ouest
Cochinchinois.
Poser la question, ajouterons nous, c'est la
résoudre, si, moyennant quelques dizaines de
milliers de piastres, on peut apporter aux Fran-
çais et aux indigènes de Cochinchine l'inestima-
ble bienfait de l' eau pure et. surtout, la meil-
leure assurance contre les épidémies.
Dépêches de l'Indochine
1.
Les exportations de riz et de caoutchouc
On litit remarquer que, au cours des ncuj
premiers moi s* de l'année, le chiffre d'ex-
portation de riz dépassant l.:fcKUKH> tonnes,
est un chiffre record. Antérieurement, le
chiffre le plus élevé atteint pour une pé-
noiie eorresponuante fui en t.',.b.
Ia's exportations de caoutchouc sont en pro-
gression dans les mêmes conditions, avec
6.7-.)7 tonnes, contre 6.107 pour la même pé.
riode de l'an dernier.
(Indopncifi.)
SIGNE DES TEMPS
M. Romain Coolus vient de donner au
Théâtre Femina une comédie en trois actes :
La Guêpe.
La guêpe, c est Colette Germont. aviatrice.
qui arrive du Centre africain (bruit de moteur
dans la coulisse) et dont la beauté a ravagé
tous les errurs au Tonkin et à Madagascar
comme à Tombouctou.
Colette n'y est pour rien, puisqu' elle est ver.
hieuse, et elle continue de « piquer n, sans le
faire exprès, tous les hommes (le son entourage.
Finalement, le jeune Jacques, habitué des
grands bars, touche son cœur et trouve son che-
min de Damas en se faisant conduire par elle
en avion au Maroc, où il cultivera le coton.
L.'heureux homme ! La guêpe, c'est la jolie
Huguette DuRos,
Décidément, les colonies commencent à
préoccuper nos auteurs les plus « parisiens ».
CASABLANCA-LA-BELLE
Par Louis LE Bahbier.
,.
Lorsqu'on débarque à Casablanca, il est
impossible de ne pas être frappé par le déve-
loppement et l'embellissement sans cesse crois-
sant de la ville, par la progression presque
incroyable du nombre de maisons sortant de
terre. On ne voit, quel que soit le côté où l'on
dirige ses pas, que des immeubles neufs, ache-
vés d'hier ou en construction.
Les îlots, l'an dernier encore, à l'état de
terrains vagues ou hérissés de bicoques bran-
lantes, ont été achetés par des capitalistes ou
par des spéculateurs désireux de faire « la
bonne -affaire », et se couvrent d'immeubles
en ciment armé qui, une fois terminés, jouent
à s y méprendre les monuments en pierre de
taille. On affirme que la moyenne mensuelle
des constructions représente une sortie de fonds
de 15 à 20 millions, et ce chiffre ne paraît
pas exagéré. Il en résulte que si l'on appli-
quait à l'ensemble du protectorat, en considé-
rant uniquement Casablanca, le vieux dicton :
« Quand le bâtiment va, tout va », jamais le
Maroc n'aurait connu une ère aussi fantasti-
quement prospère.
Peut-être cette déduction serait-elle un peu
exagérée. Pour satisfaisant que soit l'état gé-
néral, il n est certainement pas, partout, en
aussi splendide posture qu'à Casablanca con-
sidérée au point de vue de sa fièvre de crois-
sance. Mais passons.
Donc, à Casa, on construit de nombreux et
beaux immeubles. Des quartiers entiers sur-
pissent rapidement. L aspect de la ville change
à vue d'œil.
Malheureusement, ces belles bâtisses coûtent
cher. Il y a déjà l'achat du terrain. Tout Ma-
rocain n' est peut-être pas né. mais est devenu,
du fait de son acclimatation dans le pays, plus
ou moins spéculateur, C' est dire que ces ter-
rains, sur lesquels on construit, sont passés un
certain nombre de fois dans des mains diffé-
rentes, aucune d'elles ne perdant dans l' opéra-
tion. Comme c est le dernier acquéreur qui fait
construire, il s'ensuit qu'il a payé le prix
fort. Mais ce n est là que le premier stade.
Les matériaux, venant souvent d'Europe,
tels le fer, ne sont pas précisément bon marché.
La main-d œuvre, que l'on s'arrache, car
elle n' est pas en quantité illimitée, est plutôt
onéreuse. Jugez-en par quelques chiffres. Un
maçon européen touche par jour 80 francs. un
maçon indigène, souvent médiocre, 40 à 45 ;
le dernier des manoeuvres, 20 à 22 francs.
Tous les corps de métier sont payés dans la
même proportion.
Remarquons, en passant, que si dans le bled
les colons ont développé intensivement l'emploi
des machines pour ménager la main-d'œuvre
humaine et l'effort du cheptel travail, les
entrepreneurs de Casablanca n'ont pas été
aussi loin dans l'usage du matériel mécanique.
Partout, ou à peu près, l'homme élève, tri-
ture les matières et les fardeaux à la main.
Pour les amener à pied l,'œuvre. nombreux
sont les véhicules à traction animale. Il y a,
de ce côté, un grand progrès à réaliser. pro-
grès devant lequel on comprend. d'ailleurs.
que bon nombre d'entrepreneurs hésitent, car
ils ne sont pas sûrs que le mouvement actuel
durera, non pas toujours ce serait impos-
sible - mais très longtemps encoie, et ils
hésitent devant 1 achat d'un matériel perfec-
tionné, dont ils se sont passés jusqu'ici, et qui
revient cher.
Quoi qu'il en soit. il résulte du lait que
tous les éléments nécessaires à l'édi flcation
d'un grand immeuble coûtent, séparément et
réunis, un prix fort élevé, que la bâtisse ter-
minée atteint un prix fort dispendieux ; il s'en-
suit, non moins naturellement, que le proprié-
taire est dans l' absolue nécessité de demander
un loyer rémunérateur, donc que les locations
sont très chères. Deux pièces et une cuisine,
pourvues, il est vrai. du confort moderne, se
louent sur le pied de 600 à 700 lianes par
mois.
Remarquez qu' avant même que la maison
ne soit entièrement achevée, les appartements
sont occupés : donc, ils répondent, malgré leur
prix, à un besoin. Cependant, trop souvent,
dans ce local ex igu, s'entasse une famille en-
tière : les parents et les enfants. Ce n e
Mais ce n' est pas tout. Ces dépenses rela-
tivement fortes ne s' appl iquent qu'à l'un des
nombreux chapitres de la vie : le logement.
tous les autres facteurs se ressentent île la
tension des prix. Quand, dans une agglomé-
ration urbaine, une certaine catégorie d'habi-
tants touche des salaires très élevés, cette hausse
de la rémunération accordée au travail fait
tache d'huile. Les favorisés ne regardent pas
à la dépense, ce dont les fournisseurs s'aper-
çoivent rapidement, et leurs voisins. même s 'ils
n'ont pas les mêmes revenus, sont contraints,
s' ils veulent avoir les mêmes objets, de payer
le même prix. Donc, tous les éléments de la
vie augmentent.
De sorte que non seulement le modeste em-
ployé, celui qui ne peut pas dépenser plus de
250 à 300 francs par mois pour son logement,
est obligé, malgré l' augmentation du nombre
des immeubles urbains, d' aller dans la banlieue
chercher un toit qu'il ne découvre pas tou-
jours. mais tous les habitants de la ville
subissent bon gré, mauvais gré, l' augmenta-
tion générale de l'existence, engendrée par les
salaires excessifs payés pour les constructions
nrnves.
Et c 'est ainsi que Casablanca, ville d<" com-
merce, agréahle. gaie, propre partout sauf
dans le quartier juif et indigène qui est horrible
- est devenue, sans même s en apercevoir,
une ville de grand luxe. Elle s étale de plus
en plus jolie, mais la vie y augmente dans la
même proportion que sa heauté.
Il en découle que. pour que son développe-
ment continue, pour que les capitaux engagés
dans cette orgie de constructions chères, puis-
sent toucher un loyer rémunérateur, il faut que
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