Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-09-24
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 24 septembre 1928 24 septembre 1928
Description : 1928/09/24 (A29,N143). 1928/09/24 (A29,N143).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451314x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
LUNDI SOIR. U SEPTEMBRE 192&
LE UMERO : 30 CENTIMES
* -- Ne 143.
V'INGT-NKUVIliMK ANNEE- N. 143.
jOMHftLJPQTIBIKN
Rédaction & Administration :
84, M ON
PARIS CM
lMH.lbOIIVIV1»4V
- RNMIUnilMI
Les "Annales Coloniales
Les annonce* et réclames sont reçues ou
bureau du (oumai.
DIIIECTEURS: Marcel RUE DEL et L.-G. THÉBAULT
Tous les articles plJltlif's flans notre tournai ne pouvant
être reproduits qu'en citant les Aknalss Golonuum.
IIOMEIEtTS
arec le supplément ttfurtrê:
U» ta • M«to 9 Mai*
FPMM et
CIlla. tto Mw WW
tt.,.. IM. tOI.
On bOobonne sans fraJ8 tftQt
tous les bureaux de pests.
Une belle lettre et un sympathique appel
&..
Mon courrier m'apportait, l'autre matin,
une lettre des étudiants annamites de Mont-
pellier. Ils avaient eu l'intention, me di-
saient-ils, de fonder dans la vieille cité uni-
versitaire, une Association Mutuelle des Etu-
diants Annamites, « Les Annamites affluent
d'année en année dans la ville de Montpel-
lier qui les attire spécialement par son beau
climat » et aussi par la réputation des maî-
tres de son Université, qui a les plus beaux
et les plus anciens titres de noblesse. Les
étudiants annamites voulaient donc s'adres-
ser a à tous les hommes de cœur pour leur
demander conseils et aide. » Ils s'adressaient
@'était tout naturel, et
aux parlementaires, c'était tout naturel, et
plus particulièrement à ceux qui comptaient
à cette heure parmi les vieux, les très vieux
.étudiants du t'lapas,
Evidemment, il eût été plus rapide et
plus commode de répondre : « Vous avez
fait appel aux hommes (le cœur ? Présent.
A vos aînés de l'Université ? Me voici.
Comptez sur moi. Vous me trouverez tou-
jours sur le chemin, etc., etc. » Mais, vice-
président de la Commission sénatoriale des
Colonies, appelé à suivre de très près les
mouvements divers qui agitent la jeunesse de
l'Annam, assez bien renseigné sur le carac-
tère partois inquiétant de certaines manifes-
tations dont il ne faut ni exagérer, ni dimi-
Buer l'importance, j'ai cru préférable de dé-
clarer franchement à nos jeunes camarades
annamites : « Je veux bien répondre à votre
appel. Mais que! est votre but ? Quelles sont
vos intentions ? Et certes vos idées, quelles
qu'elles soient, méritent le respect de tous si
elles n'unt recours, pour triompher, qu'aux
•mes loyales de la libre discussion. Mais
Tous comprendrez que je désire les connaî-
tre, avant de vous donner une adhésion qui
ne soit pas de pure forme, mais active, con-
fiante, cordiale.
Et cela m'a valu une très longue et très
belle lettre dont je voudrais donner une
brève analyse et quelques extraits, non seu-
lement parce qu'elle confirme ce que j'ai dit
souvent à propos des jeunes Annamites ve-
nus trop jeunes en France, mais encore par-
ce qu'elle nous montre combien nous pou-
Tons faire fonds sur les sentiments de cette
élite qui est reconnaissante à la France de
lui avoir si généreusement dispensé les tré-
sors de son enseignement.
a Association Mutuelle des Etudiants
Annamites : voilà des mots qui peuvent bien
signifier quelque chose, vu qu'ils peuvent ne
tien signifier du tout. » Jaime assez cette
façon de s'exprimer, où l'esprit français
s'allie à une certaine ironie orientale. Et
voici de quoi justifier la curiosité dont j'étais
coupable. Mes correspondants ne me disent
pas : Vous aviez raison. Us élèvent la qUCti.
tion sur le plan général : « jusqu'ici la
réputation des Associations Annamites de
France a été fàcheuse : à cause de certaines
fractions extrémistes, qui n'existent d'ail-
leurs pas dans toutes les colonies annamites
de la Métropote, l'opinion générale tend à
voir dans tous les étudiants indochinois des
jeunes hommes acquis au bolchevisme, fau-
teurs de troubles et de désordre. » Erreur
qui s'aggrave du fait qu'il n'y a pas de
contacts assez étroits entre Français et Anna-
mites, que les relations ne sont pas suffisan-
tes, qu'il n'y a pas assez de groupements
chargés de dissiper ces nuages.
« Quoi qu'on en dise, les jeunes Anna-
mites vivent en France complètement iso-
lés des Français, ayant pour unique société
Celle des restaurateurs et des propriétaires
de garnis. On ne sait rien d'eux, si ce n'est
Qu'ils sont gentils et polis : leurs qualités
itrinsèques, personne ne cherche à les
approfondir. Au lieu de les voir, dans les
lycées et facultés, écoliers studieux, étu-
diants irréprochables, on les juge toujours
d'après une minorité infime de turbulents et
- de tapageurs. 8
Et alors, cette jeunesse laborieuse va quel-
que peu à la dérive ; elle avait besoin d'ap-
puis, de guides ; comme on se détourne
d'elle, elle fait ce qu'elle peut pour suppléer
à ce qui lui manque, elle crée des associa-
tions, des amicales, elle se pTocure des lieux
de réunion où elle pourra, du moins, retrou-
ver une sorte de famille annamite. Car c'est
là ce qu'elle cherche avec plus d'obstination
que tous les autres étudiants venus des
légions lointaines, et cela est expliqué en
termes parfois émouvants.
« Vous n'ignorez pas le côté faible des
Annamites : habitués au régime de la grande
-famille, ils ne peuvent se séparer des leurs
que les yeux pleins de larmes, et désormais
la vie est pour eux insoutenable là où ils ne
reconstituent pas la communauté. Le mal du
pays, les idées noires, la tristesse de se voir
nolés, surtout le manque d'appui moral,
autant de causes qui déterminent les uns à
prendre le courrier du retour sitôt arrivés, et
qui entrainent les autres aux pires désordres,
les autres qui croient trouver des consola-
tions là où ils gaspillent leur argent et usent
leur santé. Figurez-vous un jeuqe annamite
de douze à seize ans, sérieux et aimant pas-
sionnément le travail lancé en pleine France
dans la société un peu douteuse des garçons
de cafés ou de restaurants, et laissez-le sans
guide ; au bout de quelques années vous le
retrouverez complètement changé ; plus rien
n'existe en dehors des dancings et des ciné-
mas, et il va, insouciant, d'échec en échec.
Les parents auront beau faire, ils sont si
loin ! La seule ressource qui leur reste, c'est
de couper les vivres quand l'enfant se refuse
à rentrer, mais quoi ! ils ne s'en sentent pas
le courage. » Vérité douloureuses, et que
l'expérience de chaque Jour confirme malheu-
IeUsement. Qui ne songera à des faits ré-
cents en lisant la suite * a Des cas de sui-
cide se sont produits ; les journaux d'infor-
mation laconiquement les attribuent à des
ennuis d'amour ; nous y voyons autre cho-
se : la conséquence inévitable d'une vie déré-
glée et sans contrôle. »
Une règle, un contrôle, voilà ce que l'Ai-
sociation des Etudiants Annamites de Mont-
pellier veut donner à cette élite, décimée par
l'ennui, par la nostalgie, par les maux de
l'isolement, assaillie par des tentatives d'au-
tant plus funestes qu'elle est désemparée,
incertaine, chancelante : « Une surveillance
régulière de la jeunesse, une organisation qui
renseigne les parents sur le travail et la con-
duite des jeunes hommes, qui prendra les
mesures nécessaires pour empêcher une catas-
trophe de s'abattre, une vie de s'anéantir > ;
une grande famille, appuyée sur l'amour de
l'Annam et l'amour de la France, fondée
a en dehors de toute zone politique et reli-
gieuse P, accomplissant une besogne de soli-
darité et de préservation, voilà le but -*
« Sa voie est toute tracée : égayer la vie
des étudiants annamites par les réunions
amicales, multiplier les occasions de se ren-
contrer, leur faire gagner en amitiés ce
qu'ils ont laissé là-bas de liens du sang,
stimuler les jeunes, conseiller les découragés;
nous voulons avoir une salle où nous invite-
rons les illustres maîtres de l'Université à
venir nous faire des oanférences instructi-
ves, une bibliothèque riche en productions
littéraires et scientifiques, nous tâcherons en-
fin de recueillir le plus de fruits possible du
court sé jour qu'il nous est permis de passer
en France. » Ce n'est pas tout : c'est l'As-
sociation Mutuelle qui sert d'office de rensei-
gnements pour ceux qui ont l'intention de
venir en France, qui leur envoie toutes les
indications utiles, qui les guide à leur arri-
vée. » Telles sont les ambitions de la jeu-
nesse annamite qui veut le progrès, dans
le travail et dans l'ordre. »
Appui des autorités universitaires, sous-
criptions venues de l'Indo-Chine, lettres de
félicitations et d'encouragement, les concours
ne manquent pas à nos jeunes Annamites.
J'ai promis le mien, j'ai promis celui des
Annales Coloniales.
Les œuvres de ce genre trouvent toujours
ici un accueil sympathique. Quand un ami
de l'Annam passera par Montpellier, nous
lui signalerons dans une des rues les plus
pittoresques du vieux Clapas le siège de
l'Association Mutuelle des Etudiants Anna-
mites. C'cst rue Puits-des-Esquilles. Le mot
d'ordre est : « Ami de l'Annam.. L'Asso-
ciation est accueillante, et mérite qu'on la
soutienne.
Mmwim mmeerntaan.
Sénateur de l'Hératilt, ancien rnfnfftfre
VIr.If't'ft' de la Commission
ttnatnriale M. Colonie*.
LE CU DES AITILLES
Témoignage de sympathie
A l'occaion du cyclone qui vient de rava-
ger les Antilles, le Gouverneur général p. i.
Robin, au nom de l'Indochine, a adrççsé au
Gouverneur général de la Guadeloupe l'ex-
pression émue de sa sympathie.
Les secours
Le médecin général Michel, directeur du
service de santé de la marine, fait embarquer
sur le Duguay-Trouin, qui va quitter Tou-
lon à destination de Ja Guadeloupe, un stock
considérable d'approvisionnements pharma-
ceutiques, provenant des hôpitaux de Saint-
Mandrier et de Sainte-Anne. Le service des
subsistances enverra, de son côté, un stock
également important de vivres et conserves,
le tout destiné à secourir les victimes de la
tornade qui a dévasté notre colonie.
Le nouveau croiseur Ihtquesn*, commandé
par le capitaine de vaisseau Bramaud du
Boucheron, vient de recevoir l'ordre de se
préparer à appareiller pour les Antilles. Il
embarquera à Brest un matériel spécial des-
tiné à venir en aide aux victimes au cyclone.
8.8
Les règlements de la marine
marchande
L'Indochine demande leur application.
Des protestations faites sur un ton modéré,
mais ferme, arrivent d'Indochine, au sujet de
la situation des officiers de la marine marchande
qui, « malgré leurs diplômes, se trouvent en
état d'infériorité injustifiable vis-à-vis d'Asia.
tiques ne possédant aucune réf érence ou brevet
similaire ».
Malgré les démarches les plus pressantes. et
un début d'action administrative, rien d'efficace
n'a été encore décidé. Les intéressés, par la
voie de la Ligue des Droits de d'Homme, et
aussi par celle du QvoIiJlm. résument ainsi
leurs desiderata :
1° Définition des limites du bornage, petit
cabotage, grand cabotage ;
20 Définition du tonnage maximum à ad-
mettre pour les navires naviguant au bornage
exprimé en tonnes de jauge brute ;
30 Délimitation des zones maritimes des
fleuvu ;
40 Exiger que lu officiers composant les
états-major < pont » et machine soient breoe-
tés, et qu'on n'embarquera des non-brevelh
qu'à défaut, bien prouvé, d'officiers brevetés,
tant sur le pont que dans la machine ;
5° Que les fttIvira de trois cents formes de
iauge brute soient commandés par an capitaine
breveté ;
60 Eviter la composition au complet d'état-
major sujets ou protégés français (car on peut
croire que les Chinois faciliteront toujours des
besognes nuisibles aux intérêts et à la politique
de la colorie).
En bref, de nombreuses voix s élèvent potn
demander la mise en pear. en Indochine,
du décret de 1911 destiné à mettre fin à êt
vieux errements.
-- De -- bonne propagande
.8..
Les Annales Coloniales viennent
de recevoir, de VAgence Econo-
mique de Madagascar, un prêtent
qui a du prix : stne carte éditée par le Ser-
vi ce Géographique de la grande lie.
Les Atlas, m matière coloniale, changent
rapidement. Ces pays neufs, du jour au len-
demain, n'ont plus la même figure.
Une cartet donc, datée de 1928, est la
bienvenue.
Mais elle offre cette particularité d'être
« économique », et de Vitre avec beaucoup
d'intelligence et de clarté.
C'est un tableau saisissant, et naturelle-
ment résumé, des richesses de Madagascar,
et, de plus - ce qui est honnête et utile au
premier chef - une « vue » de Vœitive for-
midable à accomplir pour mettre ces ri-
chesses en pleine valeur.
D'abord, la méthode qui a présidé à la
distribution des couleurs et au choix des
caractères typographiques ! Un poète a dû
accorder sa lyre, en la circonstance, ouver-
be sévère des géographes et des statisticiens.
Le cheptel est indiqué par uppe couleur
fauve, la production végétale par le vert,
la minérale par le noir, et les matières par-
ticulier emnt précieuses ont leurs teintes
propres.
Ce n'est pas tout.
Il saute aux yeux, dis que la carie est
dépliée, qu'il y a (combien de Français le
savent ?), beaucoup de boeufs à Madagas-
car (et beaucoup de graphite et pas mal d'of
et de matières précieuses), mais ces boeufs,
du Nord au SNd, se manifestent par des
lettres plus ou moins grosses, selon qu'ils
sont plus ou moins nombreux.
Ainsi du reste. L'on est fixé quasi ins-
tantanément.
Et voici le revers d'une médaille dont
l'avers rutile comme l'or.
Bien vite, trop vite, vous parcourez du
regard les « routes carrossables 9, IfS. che-
mins de fer en exploitation 9 et mime les
voies de communication seulement projetées.
Le tour en est tôt fait, malgré l'énergie,
la science, le courage déployés depuis Gai-
liem.
Mais cette constatation n'est en aucune
façon décourageante, et j'ose ajouter : au
contraire.
Car les pays neufs ont encore plus de
prestige, pour les caurs hardis, que ceux
qui ont déjà largement rémunéré de nom-
breuses audaces.
La carte, dont je crois devoir publier ici
les mérites, dit aux Français, avec une par-
faite loyauté : voilà la richesse de Mada-
gascar, et voici les difficultés d'exploita-
tion.
Eh bien 1 il n'est pas de meilleure pro
pagande coloptiale.
S'il était possible, administrativement et
financièrement, de placarder des cartes de
ce genre sur les panneaux de publicité, elles
aurait itt un succès au moins égal à celui des
affiches des Compagnies de chemin de fer
ou de navigation, La curiosité publique, à
l'égard des Colonies, est certainement éveil-
lée. Reste à éduquer le public. Une bonne
carte, en quelques minutes, dispense un
précieux rudiment. Es pérons que dans la
écoles, tout au moins.
MM esse rien Boui Houx- t,
Député du Finistère,
Vice-Président de la Chambre.
..1
Cinéma Colonial
« La Reine KeUy »
Gloria Swanson tourne un nouveau film 7
La Reine Kelly, dont l'action se déroule
dans une colonie allemande d'Afrique. Le
Stroheim et le partenaire de Gloria Swan-
Strokelm et le partenaire de Gloria Swan-
son est Walter Byfon.
1..
PLAISI S CYNÉGÉTIQUES D'UN SULTAN
Sadi Lecointe, qui fut pendant longtemps
le champion du monde de la vitesse, et
Léon Bathiat ont chacun de leur côté reçu
l'ex-sultan Moulaï-Hatld dans le Calaisis.
Chez Sadi Lecointe, cent quatre-vingts
perdreaux, trente lièvres et un vaneau ont
été tués.
Un de nos confrères, qui annonce ces
plaisirs cynégétiques du triste héros de
massacres de Fez se demande ce que ce
polit vaneau alla faire dans cette galère ?
En voilà un, qui doit, dans la mort, regret-
ter les expéditions marocaines on Moulaï-
Hafid s'attaquait à un autre gibier et où
bien des nôtres figurèrent à son tableau !
Aa Cabinet da Miaistre de la eaerre
̃ ti
Le général Leroy, nouvellement promu et
maintenu chef adjoint du cabinet du minis-
tre de la guerre, servit, au sortir de Saint-
Cyr, dans la légion étrangère à Madagas-
car et dans le Sud-Oranais. Il professa le
cours d'infanterie au centre d'études de Metz
et était adjoint au directeur de l'infanterie
avant d'occuper son poste actuel.
Soie d'épluchures de bananes
A la Ckambre de commerce des drapiers,
M. Arthur Masson, de Macclesfield, a déclaré
que l'on peut obtenir de la soie artificielle
non seulement avec de la pulpe de bois, mais
encore avec des choux et des bananes qui
sont susceptibles de fournir de la cellulose,
c'est-à-dire de laisser dissocier leurs éléments
solubles.
Il s'ensuivrait que les choux et les bana-
nes impropres à la consommation, voire peut-
être les épluchures, seront vendus à des té-
cupérateurs qui en feront de merveilleux bas
de soie et des toilettes de grand gala.
Avis aux balayeurs des Halles, qui opèrent
chaque matin de 16 heures à midi. Leur mé-
tier sera encore plus rémunérateur qu'on se
tptaiMit à le prétendre.
1 M. Léon Perrier inaugure la foire
coloniale de Marseille
6 , .8
La Foire Coloniale (te Marseille (la Y)
s'est ouverte jwur la première lois sous la
présidence d'un ministre, Af. Mon Perrier,
qui est venu consacrer définitivement cette
grande manifestation économique.
Il a prononcé l'allocution suivante, tit4J a
été vivement applaudie :
Monsieur le Président,
Monsieur le Commissaire général,
Je vous remercie de l accueil si cordial
que vous me faites au seuil de la manifes-
tation économique que vous m'avez appelé
à inaugurer.
Vous avez rappelé, Monsieur le Président,
dans votre aimable allocution, aue j'avais,
avant de recevoir votre visite, disposé par
ailleurs des heures que je vous consacre
aujourd'hui. C'est exact.
Je vous avoue même que, avant votre
entrée dans mon cabinet, je m'étais bien
promis de répondre négativement à votre
invitation et de vous proposer ù ma place,
M. Pasquier, le nouveau gouverneur géné-
rale df l'Indochine, et de lui faire ainsi, à
ce titre, si possible, prendre contact avec
vous.
CYst vous qui, par vos expositions de
19W et de 19îî2, avez révélé à la France
jHonnétt Wi» merveilles de son empire colo-
nial et avez permis à oe dernier de faire
connaître à la métropole les efforts et les ré-
sultats do son travail. Vous vous deviez de
continuer dans la même voie.
Sans doute. les colonies vont-elles vous
faire une inlidélité en se itndunt A l'expo-
sition qui se tiendra à Paris en 1931 et qui
sera une grandiose manifestation coloniale
internationale. N'en soyez pas émus, l'in-
fidélité ne sera que pllssugèr.
Dans notre pays il est en toutes enoses,
en littérature comme en art, en matière de
mode comme en matière imuetrieiie,
nécessaire d'avoir la consécration de Paris.
Les colonies ont voulu sacrifier à cette
habitude. Et puis, quel est le Marseillais
qui n'a pas fait une fugue à Montmarte ?
Soyez sûrs qu'elles vous reviendront et
en beauté. Je ne le dirais pas à Paris ;
mais je puis bien le dire ici, que rien ne
peut remplacer l'admirable cadre de Mar-
seille, son ambiance, son atmosphère qui
donne aux choses coloniales toute leur si-
gnification et leur portée et lnissez-moi
ajouter que je suis heureux do penser que,
dans l'avenir, les colonies trouveront en-
core et toujours chez nous, les moyens de
marquer leur labeur et leurs progrès.
Monsieur le Commissaire général, je
veux vous remercier d'avoir rappolé les
liens d'amitié qui unissent Marseille et la
Provence, à Grenoble et au Daupliiné.
Chez nous, dans nos montagnes. le cœur
fait comme les pierres de nos torrents, il
mu i t le t'aura de l'eau, il est naturellement
porté vers la Provence et Ja Méditerranée.
Et, puis, n'oublions pas quo si Ica
I rincipes de notre immortelle révolution
sont sortis de Vixit'r, ce sont des Marseil-
lais qui POUT les défendre, ont traversé la
Franco aux accents de notre hymne na-
tional. Nos deux provinces sont d'ailleurs
liées par un lien {IWU et éternel, le Rhône,
et sa viLllée où la culture grecque et latine
Il pénétré pour faire la conquête de notre
l'ay, Il n'en est pas de meilleur et j'ai la
certitude qu'à bref délai Vindustrie hu-
maine en juïiénagejint le fleuve rendra ses
liens plus forts et plus vivants.
Messieurs, en vous remerciant encore
de votre accueil si bienveillant et si cor-
dial, je félicite et, remercie, au nom du
Gouvernement de la République, les bons
ouvriers de l'œuvre que nous inaugurons
aujourd'hui et je déclare ouverte la qua-
trième foire de Marseille.
040
Le cortège officiel, en sortant du musée
colonial, visita la foire. Le ministre ne
cache pas sa satisfaction durant cetla
longue promenade à travers les stands. La
visite terminée, les officiels gagnent Céta-
bissemenl de la Cigale, où le Comité leur
offre un déjeuner. Dans son discours, après
avoir félicité les organisateurs de l'Exposi-
tion, après avoir rappelé les travaux de
raménagement du Rhône, le ministre a
parlé en ces termes des colonies :
Messieurs,
Les études entreprises récemment pour
déterminer de façon objective Tintérét de
la construction du Transsaharien ne vous
laissent pas indifférents et vous avez bien
voulu aussi me faire un mérite de m'être
employé à faire aboutir en avril dernier la
nouvelle loi relative au régime douanier
colonial qui permettra une tarilication plus
souple et mieux adaptée aux besoins des
populations de nos colonies et aux tendan-
ces de nos courants commerciaux.
Je suis heureux d'avoir mené à bonne tin
une réforme qui était sur le chantier depuis
plus de trente ans. L'œuvre n'est pas par-
faite. Des intérêts complexes et divergents
étaient en jeu. La loi ne pouvait être qu'un
compromis entre ces intérêts et on ne de-
vait pas s'attendre ce qu'elle donnât com-
plète satisfaction à tout le monde.
Mais les résultats obtenus ne sont pais
négligeables pour l'avenir de notre trafic
et il m'est particulièrement agréable d'en
recevoir le témoignage de la Chambre de
Commerce de Marseille au cours de la belle
manifestation si ouverte à la France exté-
rieure, à laquelle vous m'avez convié.
En venant à. Marseille, je savais que la
Cité qui, en 1906 et 1922, a su révéler à la
France dans un cadre inoublié, les magni-
ficences de son empire colonial, saurait
mettre en valeur les richesses de nos colo-
nies que mobilise l'activité de notre pro-
duction et de notre commerce.
Ce que j'ai vu a dépassé ce que j'avais
pu prévoir et en même temps je me suis
trouvé en présence d'une réalisation diffé-
rente de ce qu'avaient pu être les exposi-
tions coloniales.
n y a, Messieurs, dans les assises an-
nuelles où se pressent h Mareille les élé-
ments commerciaux de tous pays, et en
particulier ceux de la Méditerranée et de
nos Colonies, une expression particulière-
ment réussie de ce fait nouveau de la vie
économique contemporaine que constituent
les forces nationales et internationales, fait
nouveau qui se rattache profondément "Au
passé.
UJ1"S de votre dernière visite, vous
m'avez. Monsieur le Président, remis un
opuscule, d'un intérêt puissant pour un
rhodanien rornme moi, dil à la plume do
notre ami Auguste Giry, le bon ouvrier que
l'on retouve partout où se prépare et se
dérouie une grande manifestation économi-
que et dont j ai pu appiécicr le concours à
une exposition internationale de la houille
blanche et du tourisme de Grenoble, dont
je fus l'un des animateurs.
Il De l'ancienne foire de Buaucaire, écrit-
il, à la foire de Marseille par les exposi-
tions coloniales » .C'est profondément vrai,
la l'oite de Marseille, désormais entrée dans
la vie économique nationale, est l'héritière
naturelle de la foire de Beaucuire, célèbre
entre toutes parmi les manifestations éco-
nomiques du passé.
Messieurs, cet esprit qui agit obscuré-
ment et peut-ettc inconsciemment pour
susciter et multiplier les Foires Nationales
et Internationales, c'est le même esprit
qui, très eonscieusement et très volontai-
rement anime les hommes d'Etat qui, à
travers les difficultés renaissantes et tou-
jours nouvelles, poursuivent une œuvre de
réconciliation entre les peuples.
Nulle poil. Messieurs, mieux qu'à Mar-
seille, ne pouvait so développer, dans l'es-
prit que je viens d'indiquer et dans l'inté-
rêt de la civilisation, les foires coloniales et
internationales, centres paciliques des
échanges de richesses et d instruments de
progrès.
Votre viile, qui avait connu les bienfaits
de l'organisation grecque et les perfections
d'une civilisation qui reste pour nous un
modèle, alors que l'ensemble de notre
Gaule était oncore plongé dans la barbu-
rie, se trouve à un de ^vs points de jonc-
tion du inonde continental et de l'élément
marin où s'accumule et se concentre la vie
en vertu d'une loi naturelle.
L'activité, l'ingéniosité, l'honnêteté et lu
cordialité marseillaises, partout où de nou-
velles voies et de nouvelles terres s'ou-
vraient à notre monde occidental ont
exercé leur attraction
Votre rôle traditionnel de commerçants,
de courtiers et de marins ne vous a pas
suffi : vous avez créé des industries et vo-
tre effort s'est surtout porté sur la trans-
formation des matières premières venues
de nos colonies.
Aussi, vous avez pris une grande place
dans l'empire colonial qu'a créé la troisiè-
me Hépublique. Je veux féliciter de tout
cœur les Mardis pionniers part.is de votre
ville et qui ont ouvert à vos commerçants
Fïndochine et Madagascar, l'Afrique Occi-
dentale et EquatoriaJe, le Cann roun el le
Togo.
Mais, il y a encore beaucoup à faire,
vous le savez mieux que personne. Nos co-
lonies ne sont pas utilisées à plein rende-
ment, ni pour eles-mêmes, ni pour la Métru-
pole. Il y a des territoires à mettre en va-
leur, il y u des produits naturels h utiliser,
il y a dos hommes A faire entrer méthodi-
quement et patiemment dans le courant de
la dvilislltion, du travail et de la produc-
tion, des échanges ou du bien-être.
Combien de produits nous viennent des
pays ou des codoriies étrangères qui pour-
raient venir do nos colonies, enrichir nos
colons et nos commcrants et diminuer la
charge de nos achats au dehors.
Je snùs que je parle à des gens qui sa-
vent et qui veulent et je fais confiance à
leur énergie et à leur initiativ Je veux
Je %-eux
seulement leur dire qu'ils auront toujours
pour leurs efforts l'appui du ministre des
Colonies et du Gouvernement tout entier.
Le Gouvernement entend défendre et
sauvegarder le marché national et colo-
nial par le labour de la France ; il veut ai-
der de toutes ses forces ceux qui, en France
et aux colonies, aident au relèvement
financier, les producteurs et les commer-
çants tous ceux qui, ouvriers et patrons
par leur travail, rétablissent l'équilibre
sur les marchés internationaux et libèrent
peu a peu la France.
La tâche sera longue, il faut le dire, et
pénilJle. Il y faut de l'énergie et de la con-
corde, -ce qui importe avant tout, c'est de
donner à tous confiance dans .a solidité
financière de la France.
Le Gouvernement, groupé autour de son
éminent chef M. Poincaré, dont l'énergie,
la puissance de trnvnil et l'inflexible mé-
thode ont provoqué l'admiration de toVls, a
rendu à notre activité industrielle et com-
merciale la monnaie stable et saine dont
elle avait besoin. L'équilibre financier réa-
lisé dans un admirable accord do tous les
partitl et les mesures prévoyantes prises en
vue de l'amortissement des dettes accumu-
lées par la guerre nous garantissent contre
le retour des variations et des incertitudes,
si nous savons continuer la politique d'en-
tente et de concorde qui est à la base des
résultats obtenus et qui, seule, peut main-
tenir la confiance indispensable à l'achè-
vement de la tAche entreprise.
Ce qui importe avant tout pour l'avenir,
c'est que nous nous sentions solidaires les
uns des autres dans l'effort du relèvement
matériel comme nous l'avons été aux jours
sombres de la défense du pays, c'est que
nous travaillions chacun A notre place à
faire chaque jour davantage de la France la
patrie des citoyens libres et indépendants
riches de leur travail respectueux des droits
de tous, passionnés de justice et d'humanité,
tous animés d'une foi invincible au pre-
grès, an travail, à la justice, a la paix.
Messieurs, c'est dans ces sentiments que
je lève mon verre en l'honneur de la foire
de Marseille et que je salue en elle l'effort
de tous les hommes de cœur qui travaillent
à la prospérité de la France, h l'union des
Français, à la force et 1\ la gloire do la
République.
0
Le. magistral discours du Ministre a été,
à maintes reprises chaleureusement ap-
plaudi.
L'Aviation Coloniale
Alger-Marseille
L'hydravion. oomraeiviui piluté par l'aviu-
teur Marcsee, assurant le service entre Al-
ger et Marseille, et dont un était sans nou-
velles depuis avant-hier matin 9 h. 30. heu-
re à laquelle il avait annoncé par T. S. F.
qu'il était toinixi lIl panne en Méditerranée,
à environ 50 kilomètres du cap Palos, a été
retrouvé hier après-midi pur la vedette la
Jonquille, qui l'a ramené à Pulmas.
L'équipage est soin et sauf et l'appareil
lui-mmo n'a pus été détérioré.
L'hydravion avait été obligé au milieu
d'une tempête, d'amérir.
Un avion piloté par l'aviakur Beau regard
avait quitté Perpignan pour rechercher
l'hydravion de Marense et il n'avait rien
trouvé. - --- - ----
U11 hydravion commercial piloté par
l'aviateur Vallin, ayant à bord lé3 radio Bi.
choux et le mécanicien G,:.riI,Aqui effectua
le service régulier entre NiameiUj et Alger,
a eu un accident hier matin, à 8 h. 30, au
moment où il prenait le départ pour Alger.
Après avoir décollé, l'appareil est retom-
bé de quelques mètres et a capoté.
Dans la chut»1, le pilote Vallin et le ra-
dio BidlQUX ont reçu des blessures légères
et le mécanicien Gérin a été asses sérieuse-
ment blessé à la tête et aux jambes. Tous
trois ont été transportés à l'hôpital de Mar-
seille.
Casablanca-D-àar
On était sans nouvelles d'-Uû Jtifion
sure ic service postal en Afrique du Nord.
Cet avion commercial, piloté par l'avia-
teur Vidal, avait quitté vendredi Casablan-
ca en emportant le courrier en direction du
cap Juby.
Le pilote Dubourdieu, parti hier à midi
à la recherche de l'avion postal piloté par
l'nviatcur Vidal en direction du cap Juby.
a téiégraphié A Agadir, annonçant qu'il
avait retrouvé l'llppurpil et l'équipage sains
et saufs, ù une dizaine de kilomètres
d'Agadir.
Le raid Assolant-Leièvre
Les sergents aviateurs Assolant et Le-
fèvre qui avaient été rappelés de Casa-
blanca à Paris pur ordre militaire lors de
leur début de raid malheureux vers L'Amé-
rique du sud, voulant recommencer leur
tentative au titre civil, ont à cet effet
donné leur démission de sous-officiers ren-
gagés.
Ils ont l'intention de ramener au Bourget
leur appareil demeuré sous la garde de
leur commanditaire, M. Armand Lotti, A Ca-
sablanca.
Dans le cas où leur liberté ne leur se-
rait pes rendue aussi vite qu'ils le désirent
les deux aviateurs et M. Lotti confieraient
à un pilote de la maison qui a construit
l'appareil le soin de ramener l'avion ÈL Pa-
rts.
Rio de Oro
On a maintenant des nom'-îles plus ras-
surantes au sujet de Reine et Serre, qui sont
depuis deux mois captifs d s Maures in-
soumis, après un .ath'rri:;:;.c.,!,,. fuivé dans le
Hio de Oro.
On annonco que deux captifs ont été
rapprochés de i'.la-Cisne:^>s » t. qu'ils sont
mieux traités et mi-uv v.r>':r:permettaient d' I- si; pos-r ;"; informa-
tions reçu-.s précédemment
Il semble qu'on ait 1 ,-spoir que les -négo-
ciations en cours ave*, les Maures seront
couronnées de Rncès.
la captivité des deux aviateurs français
doit être pour le gouvernement espagnol,
l'occasion de se rendre compte de la néces-
sité d'exercer un contrôle effectif sur la
région quasi-désertique et inhospitalière qU(
survolent, sur une longue distance, les
avions postaux pour l'Amérique du Sud et.
qui, à partir de l'année prochaine, se trou-
vera sur la route, suivie par le service de
dirigeables Séville-Buenos-Ayres.
Un paquebot aérien transportant passa-
gers et fret est une prise importante pour
les maraudeurs maures et ils s'en sont bien
rendu compte n oranisllnt une surveil-
lance constante de nos avions.
Lo poste militaire de Villa-Cisneros de-
vient de plus en plus important et il con-
tiendra sans doute d'en faire une base de
patrouilles aériennes de défense contre les
tribus nomades insoumises.
France-Syrie
L'hydravion trimoteur français, piloté
par l'aviateur Nogues dont nous avons an-
noncé le départ de Naples pour Athènes a
atteint cette ville et en est reparti pour
amerrir A Naples d'un il va continuer sur
Marseillt,
Ce voyage a pour but la création d'une
ligne aérienne Marseille-Naples-Beyrouth.
M. J. Carde
à Saint-Louis du Sénégal
Du 23 au 27 août dernier M. le Gouver-
Du a au 7 août dentier f. Io Gouver-
neur général (..arde accompagné do Mme
Carde et de ses chefs de Cabinet civil et
militaire : MM. Annet et le colonel Martin,
a fait une visite officielle à la vieille capi-
tale du Sénégal.
A l'arrivée ii Saint-Louis le 23 aC>\\t M.
Carde fut salué a la gare par M. le Gou-
verneur Jore, accompagné de M. r Admt-
nistrateur en chef Chazal, lieutenant-gou-
verneur p. t. de la Mauritanie, auxquels
s'étaient joints toutes les autorités civiles
ot militaires du Sénégal et de la Maurita-
nie résidant au chef-lieu, les corps cnnsti-
tués, les corps llus, les fonctionnaires et
les officiers ae la garnison.
A La descente du train, M. Moustapha
Malik Gaye, mairo de Saint-loiliq, lui
adressa les souhaits do bienvenue de la po-
pulation.
I^s honneurs militaires étaient rendus h.
la gare et sur la place du Gouvernement ;
un peloton de goumiers du Trn/za doublait
les troupes. Sur le trajet suivi par le cor-
tège officiel de Wi gare A l'Hétel du Gouver-
nement, un cordon de tir ailiers formaient
la haie.
Le lendemain après les réceptions ofn,
cielles au palais du Gouvernement, et la
visito des services civils et militaires, le
LE UMERO : 30 CENTIMES
* -- Ne 143.
V'INGT-NKUVIliMK ANNEE- N. 143.
jOMHftLJPQTIBIKN
Rédaction & Administration :
84, M ON
PARIS CM
lMH.lbOIIVIV1»4V
- RNMIUnilMI
Les "Annales Coloniales
Les annonce* et réclames sont reçues ou
bureau du (oumai.
DIIIECTEURS: Marcel RUE DEL et L.-G. THÉBAULT
Tous les articles plJltlif's flans notre tournai ne pouvant
être reproduits qu'en citant les Aknalss Golonuum.
IIOMEIEtTS
arec le supplément ttfurtrê:
U» ta • M«to 9 Mai*
FPMM et
CIlla. tto Mw WW
tt.,.. IM. tOI.
On bOobonne sans fraJ8 tftQt
tous les bureaux de pests.
Une belle lettre et un sympathique appel
&..
Mon courrier m'apportait, l'autre matin,
une lettre des étudiants annamites de Mont-
pellier. Ils avaient eu l'intention, me di-
saient-ils, de fonder dans la vieille cité uni-
versitaire, une Association Mutuelle des Etu-
diants Annamites, « Les Annamites affluent
d'année en année dans la ville de Montpel-
lier qui les attire spécialement par son beau
climat » et aussi par la réputation des maî-
tres de son Université, qui a les plus beaux
et les plus anciens titres de noblesse. Les
étudiants annamites voulaient donc s'adres-
ser a à tous les hommes de cœur pour leur
demander conseils et aide. » Ils s'adressaient
@'était tout naturel, et
aux parlementaires, c'était tout naturel, et
plus particulièrement à ceux qui comptaient
à cette heure parmi les vieux, les très vieux
.étudiants du t'lapas,
Evidemment, il eût été plus rapide et
plus commode de répondre : « Vous avez
fait appel aux hommes (le cœur ? Présent.
A vos aînés de l'Université ? Me voici.
Comptez sur moi. Vous me trouverez tou-
jours sur le chemin, etc., etc. » Mais, vice-
président de la Commission sénatoriale des
Colonies, appelé à suivre de très près les
mouvements divers qui agitent la jeunesse de
l'Annam, assez bien renseigné sur le carac-
tère partois inquiétant de certaines manifes-
tations dont il ne faut ni exagérer, ni dimi-
Buer l'importance, j'ai cru préférable de dé-
clarer franchement à nos jeunes camarades
annamites : « Je veux bien répondre à votre
appel. Mais que! est votre but ? Quelles sont
vos intentions ? Et certes vos idées, quelles
qu'elles soient, méritent le respect de tous si
elles n'unt recours, pour triompher, qu'aux
•mes loyales de la libre discussion. Mais
Tous comprendrez que je désire les connaî-
tre, avant de vous donner une adhésion qui
ne soit pas de pure forme, mais active, con-
fiante, cordiale.
Et cela m'a valu une très longue et très
belle lettre dont je voudrais donner une
brève analyse et quelques extraits, non seu-
lement parce qu'elle confirme ce que j'ai dit
souvent à propos des jeunes Annamites ve-
nus trop jeunes en France, mais encore par-
ce qu'elle nous montre combien nous pou-
Tons faire fonds sur les sentiments de cette
élite qui est reconnaissante à la France de
lui avoir si généreusement dispensé les tré-
sors de son enseignement.
a Association Mutuelle des Etudiants
Annamites : voilà des mots qui peuvent bien
signifier quelque chose, vu qu'ils peuvent ne
tien signifier du tout. » Jaime assez cette
façon de s'exprimer, où l'esprit français
s'allie à une certaine ironie orientale. Et
voici de quoi justifier la curiosité dont j'étais
coupable. Mes correspondants ne me disent
pas : Vous aviez raison. Us élèvent la qUCti.
tion sur le plan général : « jusqu'ici la
réputation des Associations Annamites de
France a été fàcheuse : à cause de certaines
fractions extrémistes, qui n'existent d'ail-
leurs pas dans toutes les colonies annamites
de la Métropote, l'opinion générale tend à
voir dans tous les étudiants indochinois des
jeunes hommes acquis au bolchevisme, fau-
teurs de troubles et de désordre. » Erreur
qui s'aggrave du fait qu'il n'y a pas de
contacts assez étroits entre Français et Anna-
mites, que les relations ne sont pas suffisan-
tes, qu'il n'y a pas assez de groupements
chargés de dissiper ces nuages.
« Quoi qu'on en dise, les jeunes Anna-
mites vivent en France complètement iso-
lés des Français, ayant pour unique société
Celle des restaurateurs et des propriétaires
de garnis. On ne sait rien d'eux, si ce n'est
Qu'ils sont gentils et polis : leurs qualités
itrinsèques, personne ne cherche à les
approfondir. Au lieu de les voir, dans les
lycées et facultés, écoliers studieux, étu-
diants irréprochables, on les juge toujours
d'après une minorité infime de turbulents et
- de tapageurs. 8
Et alors, cette jeunesse laborieuse va quel-
que peu à la dérive ; elle avait besoin d'ap-
puis, de guides ; comme on se détourne
d'elle, elle fait ce qu'elle peut pour suppléer
à ce qui lui manque, elle crée des associa-
tions, des amicales, elle se pTocure des lieux
de réunion où elle pourra, du moins, retrou-
ver une sorte de famille annamite. Car c'est
là ce qu'elle cherche avec plus d'obstination
que tous les autres étudiants venus des
légions lointaines, et cela est expliqué en
termes parfois émouvants.
« Vous n'ignorez pas le côté faible des
Annamites : habitués au régime de la grande
-famille, ils ne peuvent se séparer des leurs
que les yeux pleins de larmes, et désormais
la vie est pour eux insoutenable là où ils ne
reconstituent pas la communauté. Le mal du
pays, les idées noires, la tristesse de se voir
nolés, surtout le manque d'appui moral,
autant de causes qui déterminent les uns à
prendre le courrier du retour sitôt arrivés, et
qui entrainent les autres aux pires désordres,
les autres qui croient trouver des consola-
tions là où ils gaspillent leur argent et usent
leur santé. Figurez-vous un jeuqe annamite
de douze à seize ans, sérieux et aimant pas-
sionnément le travail lancé en pleine France
dans la société un peu douteuse des garçons
de cafés ou de restaurants, et laissez-le sans
guide ; au bout de quelques années vous le
retrouverez complètement changé ; plus rien
n'existe en dehors des dancings et des ciné-
mas, et il va, insouciant, d'échec en échec.
Les parents auront beau faire, ils sont si
loin ! La seule ressource qui leur reste, c'est
de couper les vivres quand l'enfant se refuse
à rentrer, mais quoi ! ils ne s'en sentent pas
le courage. » Vérité douloureuses, et que
l'expérience de chaque Jour confirme malheu-
IeUsement. Qui ne songera à des faits ré-
cents en lisant la suite * a Des cas de sui-
cide se sont produits ; les journaux d'infor-
mation laconiquement les attribuent à des
ennuis d'amour ; nous y voyons autre cho-
se : la conséquence inévitable d'une vie déré-
glée et sans contrôle. »
Une règle, un contrôle, voilà ce que l'Ai-
sociation des Etudiants Annamites de Mont-
pellier veut donner à cette élite, décimée par
l'ennui, par la nostalgie, par les maux de
l'isolement, assaillie par des tentatives d'au-
tant plus funestes qu'elle est désemparée,
incertaine, chancelante : « Une surveillance
régulière de la jeunesse, une organisation qui
renseigne les parents sur le travail et la con-
duite des jeunes hommes, qui prendra les
mesures nécessaires pour empêcher une catas-
trophe de s'abattre, une vie de s'anéantir > ;
une grande famille, appuyée sur l'amour de
l'Annam et l'amour de la France, fondée
a en dehors de toute zone politique et reli-
gieuse P, accomplissant une besogne de soli-
darité et de préservation, voilà le but -*
« Sa voie est toute tracée : égayer la vie
des étudiants annamites par les réunions
amicales, multiplier les occasions de se ren-
contrer, leur faire gagner en amitiés ce
qu'ils ont laissé là-bas de liens du sang,
stimuler les jeunes, conseiller les découragés;
nous voulons avoir une salle où nous invite-
rons les illustres maîtres de l'Université à
venir nous faire des oanférences instructi-
ves, une bibliothèque riche en productions
littéraires et scientifiques, nous tâcherons en-
fin de recueillir le plus de fruits possible du
court sé jour qu'il nous est permis de passer
en France. » Ce n'est pas tout : c'est l'As-
sociation Mutuelle qui sert d'office de rensei-
gnements pour ceux qui ont l'intention de
venir en France, qui leur envoie toutes les
indications utiles, qui les guide à leur arri-
vée. » Telles sont les ambitions de la jeu-
nesse annamite qui veut le progrès, dans
le travail et dans l'ordre. »
Appui des autorités universitaires, sous-
criptions venues de l'Indo-Chine, lettres de
félicitations et d'encouragement, les concours
ne manquent pas à nos jeunes Annamites.
J'ai promis le mien, j'ai promis celui des
Annales Coloniales.
Les œuvres de ce genre trouvent toujours
ici un accueil sympathique. Quand un ami
de l'Annam passera par Montpellier, nous
lui signalerons dans une des rues les plus
pittoresques du vieux Clapas le siège de
l'Association Mutuelle des Etudiants Anna-
mites. C'cst rue Puits-des-Esquilles. Le mot
d'ordre est : « Ami de l'Annam.. L'Asso-
ciation est accueillante, et mérite qu'on la
soutienne.
Mmwim mmeerntaan.
Sénateur de l'Hératilt, ancien rnfnfftfre
VIr.If't'ft' de la Commission
ttnatnriale M. Colonie*.
LE CU DES AITILLES
Témoignage de sympathie
A l'occaion du cyclone qui vient de rava-
ger les Antilles, le Gouverneur général p. i.
Robin, au nom de l'Indochine, a adrççsé au
Gouverneur général de la Guadeloupe l'ex-
pression émue de sa sympathie.
Les secours
Le médecin général Michel, directeur du
service de santé de la marine, fait embarquer
sur le Duguay-Trouin, qui va quitter Tou-
lon à destination de Ja Guadeloupe, un stock
considérable d'approvisionnements pharma-
ceutiques, provenant des hôpitaux de Saint-
Mandrier et de Sainte-Anne. Le service des
subsistances enverra, de son côté, un stock
également important de vivres et conserves,
le tout destiné à secourir les victimes de la
tornade qui a dévasté notre colonie.
Le nouveau croiseur Ihtquesn*, commandé
par le capitaine de vaisseau Bramaud du
Boucheron, vient de recevoir l'ordre de se
préparer à appareiller pour les Antilles. Il
embarquera à Brest un matériel spécial des-
tiné à venir en aide aux victimes au cyclone.
8.8
Les règlements de la marine
marchande
L'Indochine demande leur application.
Des protestations faites sur un ton modéré,
mais ferme, arrivent d'Indochine, au sujet de
la situation des officiers de la marine marchande
qui, « malgré leurs diplômes, se trouvent en
état d'infériorité injustifiable vis-à-vis d'Asia.
tiques ne possédant aucune réf érence ou brevet
similaire ».
Malgré les démarches les plus pressantes. et
un début d'action administrative, rien d'efficace
n'a été encore décidé. Les intéressés, par la
voie de la Ligue des Droits de d'Homme, et
aussi par celle du QvoIiJlm. résument ainsi
leurs desiderata :
1° Définition des limites du bornage, petit
cabotage, grand cabotage ;
20 Définition du tonnage maximum à ad-
mettre pour les navires naviguant au bornage
exprimé en tonnes de jauge brute ;
30 Délimitation des zones maritimes des
fleuvu ;
40 Exiger que lu officiers composant les
états-major < pont » et machine soient breoe-
tés, et qu'on n'embarquera des non-brevelh
qu'à défaut, bien prouvé, d'officiers brevetés,
tant sur le pont que dans la machine ;
5° Que les fttIvira de trois cents formes de
iauge brute soient commandés par an capitaine
breveté ;
60 Eviter la composition au complet d'état-
major sujets ou protégés français (car on peut
croire que les Chinois faciliteront toujours des
besognes nuisibles aux intérêts et à la politique
de la colorie).
En bref, de nombreuses voix s élèvent potn
demander la mise en pear. en Indochine,
du décret de 1911 destiné à mettre fin à êt
vieux errements.
-- De -- bonne propagande
.8..
Les Annales Coloniales viennent
de recevoir, de VAgence Econo-
mique de Madagascar, un prêtent
qui a du prix : stne carte éditée par le Ser-
vi ce Géographique de la grande lie.
Les Atlas, m matière coloniale, changent
rapidement. Ces pays neufs, du jour au len-
demain, n'ont plus la même figure.
Une cartet donc, datée de 1928, est la
bienvenue.
Mais elle offre cette particularité d'être
« économique », et de Vitre avec beaucoup
d'intelligence et de clarté.
C'est un tableau saisissant, et naturelle-
ment résumé, des richesses de Madagascar,
et, de plus - ce qui est honnête et utile au
premier chef - une « vue » de Vœitive for-
midable à accomplir pour mettre ces ri-
chesses en pleine valeur.
D'abord, la méthode qui a présidé à la
distribution des couleurs et au choix des
caractères typographiques ! Un poète a dû
accorder sa lyre, en la circonstance, ouver-
be sévère des géographes et des statisticiens.
Le cheptel est indiqué par uppe couleur
fauve, la production végétale par le vert,
la minérale par le noir, et les matières par-
ticulier emnt précieuses ont leurs teintes
propres.
Ce n'est pas tout.
Il saute aux yeux, dis que la carie est
dépliée, qu'il y a (combien de Français le
savent ?), beaucoup de boeufs à Madagas-
car (et beaucoup de graphite et pas mal d'of
et de matières précieuses), mais ces boeufs,
du Nord au SNd, se manifestent par des
lettres plus ou moins grosses, selon qu'ils
sont plus ou moins nombreux.
Ainsi du reste. L'on est fixé quasi ins-
tantanément.
Et voici le revers d'une médaille dont
l'avers rutile comme l'or.
Bien vite, trop vite, vous parcourez du
regard les « routes carrossables 9, IfS. che-
mins de fer en exploitation 9 et mime les
voies de communication seulement projetées.
Le tour en est tôt fait, malgré l'énergie,
la science, le courage déployés depuis Gai-
liem.
Mais cette constatation n'est en aucune
façon décourageante, et j'ose ajouter : au
contraire.
Car les pays neufs ont encore plus de
prestige, pour les caurs hardis, que ceux
qui ont déjà largement rémunéré de nom-
breuses audaces.
La carte, dont je crois devoir publier ici
les mérites, dit aux Français, avec une par-
faite loyauté : voilà la richesse de Mada-
gascar, et voici les difficultés d'exploita-
tion.
Eh bien 1 il n'est pas de meilleure pro
pagande coloptiale.
S'il était possible, administrativement et
financièrement, de placarder des cartes de
ce genre sur les panneaux de publicité, elles
aurait itt un succès au moins égal à celui des
affiches des Compagnies de chemin de fer
ou de navigation, La curiosité publique, à
l'égard des Colonies, est certainement éveil-
lée. Reste à éduquer le public. Une bonne
carte, en quelques minutes, dispense un
précieux rudiment. Es pérons que dans la
écoles, tout au moins.
MM esse rien Boui Houx- t,
Député du Finistère,
Vice-Président de la Chambre.
..1
Cinéma Colonial
« La Reine KeUy »
Gloria Swanson tourne un nouveau film 7
La Reine Kelly, dont l'action se déroule
dans une colonie allemande d'Afrique. Le
Stroheim et le partenaire de Gloria Swan-
Strokelm et le partenaire de Gloria Swan-
son est Walter Byfon.
1..
PLAISI S CYNÉGÉTIQUES D'UN SULTAN
Sadi Lecointe, qui fut pendant longtemps
le champion du monde de la vitesse, et
Léon Bathiat ont chacun de leur côté reçu
l'ex-sultan Moulaï-Hatld dans le Calaisis.
Chez Sadi Lecointe, cent quatre-vingts
perdreaux, trente lièvres et un vaneau ont
été tués.
Un de nos confrères, qui annonce ces
plaisirs cynégétiques du triste héros de
massacres de Fez se demande ce que ce
polit vaneau alla faire dans cette galère ?
En voilà un, qui doit, dans la mort, regret-
ter les expéditions marocaines on Moulaï-
Hafid s'attaquait à un autre gibier et où
bien des nôtres figurèrent à son tableau !
Aa Cabinet da Miaistre de la eaerre
̃ ti
Le général Leroy, nouvellement promu et
maintenu chef adjoint du cabinet du minis-
tre de la guerre, servit, au sortir de Saint-
Cyr, dans la légion étrangère à Madagas-
car et dans le Sud-Oranais. Il professa le
cours d'infanterie au centre d'études de Metz
et était adjoint au directeur de l'infanterie
avant d'occuper son poste actuel.
Soie d'épluchures de bananes
A la Ckambre de commerce des drapiers,
M. Arthur Masson, de Macclesfield, a déclaré
que l'on peut obtenir de la soie artificielle
non seulement avec de la pulpe de bois, mais
encore avec des choux et des bananes qui
sont susceptibles de fournir de la cellulose,
c'est-à-dire de laisser dissocier leurs éléments
solubles.
Il s'ensuivrait que les choux et les bana-
nes impropres à la consommation, voire peut-
être les épluchures, seront vendus à des té-
cupérateurs qui en feront de merveilleux bas
de soie et des toilettes de grand gala.
Avis aux balayeurs des Halles, qui opèrent
chaque matin de 16 heures à midi. Leur mé-
tier sera encore plus rémunérateur qu'on se
tptaiMit à le prétendre.
1 M. Léon Perrier inaugure la foire
coloniale de Marseille
6 , .8
La Foire Coloniale (te Marseille (la Y)
s'est ouverte jwur la première lois sous la
présidence d'un ministre, Af. Mon Perrier,
qui est venu consacrer définitivement cette
grande manifestation économique.
Il a prononcé l'allocution suivante, tit4J a
été vivement applaudie :
Monsieur le Président,
Monsieur le Commissaire général,
Je vous remercie de l accueil si cordial
que vous me faites au seuil de la manifes-
tation économique que vous m'avez appelé
à inaugurer.
Vous avez rappelé, Monsieur le Président,
dans votre aimable allocution, aue j'avais,
avant de recevoir votre visite, disposé par
ailleurs des heures que je vous consacre
aujourd'hui. C'est exact.
Je vous avoue même que, avant votre
entrée dans mon cabinet, je m'étais bien
promis de répondre négativement à votre
invitation et de vous proposer ù ma place,
M. Pasquier, le nouveau gouverneur géné-
rale df l'Indochine, et de lui faire ainsi, à
ce titre, si possible, prendre contact avec
vous.
CYst vous qui, par vos expositions de
19W et de 19îî2, avez révélé à la France
jHonnétt Wi» merveilles de son empire colo-
nial et avez permis à oe dernier de faire
connaître à la métropole les efforts et les ré-
sultats do son travail. Vous vous deviez de
continuer dans la même voie.
Sans doute. les colonies vont-elles vous
faire une inlidélité en se itndunt A l'expo-
sition qui se tiendra à Paris en 1931 et qui
sera une grandiose manifestation coloniale
internationale. N'en soyez pas émus, l'in-
fidélité ne sera que pllssugèr.
Dans notre pays il est en toutes enoses,
en littérature comme en art, en matière de
mode comme en matière imuetrieiie,
nécessaire d'avoir la consécration de Paris.
Les colonies ont voulu sacrifier à cette
habitude. Et puis, quel est le Marseillais
qui n'a pas fait une fugue à Montmarte ?
Soyez sûrs qu'elles vous reviendront et
en beauté. Je ne le dirais pas à Paris ;
mais je puis bien le dire ici, que rien ne
peut remplacer l'admirable cadre de Mar-
seille, son ambiance, son atmosphère qui
donne aux choses coloniales toute leur si-
gnification et leur portée et lnissez-moi
ajouter que je suis heureux do penser que,
dans l'avenir, les colonies trouveront en-
core et toujours chez nous, les moyens de
marquer leur labeur et leurs progrès.
Monsieur le Commissaire général, je
veux vous remercier d'avoir rappolé les
liens d'amitié qui unissent Marseille et la
Provence, à Grenoble et au Daupliiné.
Chez nous, dans nos montagnes. le cœur
fait comme les pierres de nos torrents, il
mu i t le t'aura de l'eau, il est naturellement
porté vers la Provence et Ja Méditerranée.
Et, puis, n'oublions pas quo si Ica
I rincipes de notre immortelle révolution
sont sortis de Vixit'r, ce sont des Marseil-
lais qui POUT les défendre, ont traversé la
Franco aux accents de notre hymne na-
tional. Nos deux provinces sont d'ailleurs
liées par un lien {IWU et éternel, le Rhône,
et sa viLllée où la culture grecque et latine
Il pénétré pour faire la conquête de notre
l'ay, Il n'en est pas de meilleur et j'ai la
certitude qu'à bref délai Vindustrie hu-
maine en juïiénagejint le fleuve rendra ses
liens plus forts et plus vivants.
Messieurs, en vous remerciant encore
de votre accueil si bienveillant et si cor-
dial, je félicite et, remercie, au nom du
Gouvernement de la République, les bons
ouvriers de l'œuvre que nous inaugurons
aujourd'hui et je déclare ouverte la qua-
trième foire de Marseille.
040
Le cortège officiel, en sortant du musée
colonial, visita la foire. Le ministre ne
cache pas sa satisfaction durant cetla
longue promenade à travers les stands. La
visite terminée, les officiels gagnent Céta-
bissemenl de la Cigale, où le Comité leur
offre un déjeuner. Dans son discours, après
avoir félicité les organisateurs de l'Exposi-
tion, après avoir rappelé les travaux de
raménagement du Rhône, le ministre a
parlé en ces termes des colonies :
Messieurs,
Les études entreprises récemment pour
déterminer de façon objective Tintérét de
la construction du Transsaharien ne vous
laissent pas indifférents et vous avez bien
voulu aussi me faire un mérite de m'être
employé à faire aboutir en avril dernier la
nouvelle loi relative au régime douanier
colonial qui permettra une tarilication plus
souple et mieux adaptée aux besoins des
populations de nos colonies et aux tendan-
ces de nos courants commerciaux.
Je suis heureux d'avoir mené à bonne tin
une réforme qui était sur le chantier depuis
plus de trente ans. L'œuvre n'est pas par-
faite. Des intérêts complexes et divergents
étaient en jeu. La loi ne pouvait être qu'un
compromis entre ces intérêts et on ne de-
vait pas s'attendre ce qu'elle donnât com-
plète satisfaction à tout le monde.
Mais les résultats obtenus ne sont pais
négligeables pour l'avenir de notre trafic
et il m'est particulièrement agréable d'en
recevoir le témoignage de la Chambre de
Commerce de Marseille au cours de la belle
manifestation si ouverte à la France exté-
rieure, à laquelle vous m'avez convié.
En venant à. Marseille, je savais que la
Cité qui, en 1906 et 1922, a su révéler à la
France dans un cadre inoublié, les magni-
ficences de son empire colonial, saurait
mettre en valeur les richesses de nos colo-
nies que mobilise l'activité de notre pro-
duction et de notre commerce.
Ce que j'ai vu a dépassé ce que j'avais
pu prévoir et en même temps je me suis
trouvé en présence d'une réalisation diffé-
rente de ce qu'avaient pu être les exposi-
tions coloniales.
n y a, Messieurs, dans les assises an-
nuelles où se pressent h Mareille les élé-
ments commerciaux de tous pays, et en
particulier ceux de la Méditerranée et de
nos Colonies, une expression particulière-
ment réussie de ce fait nouveau de la vie
économique contemporaine que constituent
les forces nationales et internationales, fait
nouveau qui se rattache profondément "Au
passé.
UJ1"S de votre dernière visite, vous
m'avez. Monsieur le Président, remis un
opuscule, d'un intérêt puissant pour un
rhodanien rornme moi, dil à la plume do
notre ami Auguste Giry, le bon ouvrier que
l'on retouve partout où se prépare et se
dérouie une grande manifestation économi-
que et dont j ai pu appiécicr le concours à
une exposition internationale de la houille
blanche et du tourisme de Grenoble, dont
je fus l'un des animateurs.
Il De l'ancienne foire de Buaucaire, écrit-
il, à la foire de Marseille par les exposi-
tions coloniales » .C'est profondément vrai,
la l'oite de Marseille, désormais entrée dans
la vie économique nationale, est l'héritière
naturelle de la foire de Beaucuire, célèbre
entre toutes parmi les manifestations éco-
nomiques du passé.
Messieurs, cet esprit qui agit obscuré-
ment et peut-ettc inconsciemment pour
susciter et multiplier les Foires Nationales
et Internationales, c'est le même esprit
qui, très eonscieusement et très volontai-
rement anime les hommes d'Etat qui, à
travers les difficultés renaissantes et tou-
jours nouvelles, poursuivent une œuvre de
réconciliation entre les peuples.
Nulle poil. Messieurs, mieux qu'à Mar-
seille, ne pouvait so développer, dans l'es-
prit que je viens d'indiquer et dans l'inté-
rêt de la civilisation, les foires coloniales et
internationales, centres paciliques des
échanges de richesses et d instruments de
progrès.
Votre viile, qui avait connu les bienfaits
de l'organisation grecque et les perfections
d'une civilisation qui reste pour nous un
modèle, alors que l'ensemble de notre
Gaule était oncore plongé dans la barbu-
rie, se trouve à un de ^vs points de jonc-
tion du inonde continental et de l'élément
marin où s'accumule et se concentre la vie
en vertu d'une loi naturelle.
L'activité, l'ingéniosité, l'honnêteté et lu
cordialité marseillaises, partout où de nou-
velles voies et de nouvelles terres s'ou-
vraient à notre monde occidental ont
exercé leur attraction
Votre rôle traditionnel de commerçants,
de courtiers et de marins ne vous a pas
suffi : vous avez créé des industries et vo-
tre effort s'est surtout porté sur la trans-
formation des matières premières venues
de nos colonies.
Aussi, vous avez pris une grande place
dans l'empire colonial qu'a créé la troisiè-
me Hépublique. Je veux féliciter de tout
cœur les Mardis pionniers part.is de votre
ville et qui ont ouvert à vos commerçants
Fïndochine et Madagascar, l'Afrique Occi-
dentale et EquatoriaJe, le Cann roun el le
Togo.
Mais, il y a encore beaucoup à faire,
vous le savez mieux que personne. Nos co-
lonies ne sont pas utilisées à plein rende-
ment, ni pour eles-mêmes, ni pour la Métru-
pole. Il y a des territoires à mettre en va-
leur, il y u des produits naturels h utiliser,
il y a dos hommes A faire entrer méthodi-
quement et patiemment dans le courant de
la dvilislltion, du travail et de la produc-
tion, des échanges ou du bien-être.
Combien de produits nous viennent des
pays ou des codoriies étrangères qui pour-
raient venir do nos colonies, enrichir nos
colons et nos commcrants et diminuer la
charge de nos achats au dehors.
Je snùs que je parle à des gens qui sa-
vent et qui veulent et je fais confiance à
leur énergie et à leur initiativ Je veux
Je %-eux
seulement leur dire qu'ils auront toujours
pour leurs efforts l'appui du ministre des
Colonies et du Gouvernement tout entier.
Le Gouvernement entend défendre et
sauvegarder le marché national et colo-
nial par le labour de la France ; il veut ai-
der de toutes ses forces ceux qui, en France
et aux colonies, aident au relèvement
financier, les producteurs et les commer-
çants tous ceux qui, ouvriers et patrons
par leur travail, rétablissent l'équilibre
sur les marchés internationaux et libèrent
peu a peu la France.
La tâche sera longue, il faut le dire, et
pénilJle. Il y faut de l'énergie et de la con-
corde, -ce qui importe avant tout, c'est de
donner à tous confiance dans .a solidité
financière de la France.
Le Gouvernement, groupé autour de son
éminent chef M. Poincaré, dont l'énergie,
la puissance de trnvnil et l'inflexible mé-
thode ont provoqué l'admiration de toVls, a
rendu à notre activité industrielle et com-
merciale la monnaie stable et saine dont
elle avait besoin. L'équilibre financier réa-
lisé dans un admirable accord do tous les
partitl et les mesures prévoyantes prises en
vue de l'amortissement des dettes accumu-
lées par la guerre nous garantissent contre
le retour des variations et des incertitudes,
si nous savons continuer la politique d'en-
tente et de concorde qui est à la base des
résultats obtenus et qui, seule, peut main-
tenir la confiance indispensable à l'achè-
vement de la tAche entreprise.
Ce qui importe avant tout pour l'avenir,
c'est que nous nous sentions solidaires les
uns des autres dans l'effort du relèvement
matériel comme nous l'avons été aux jours
sombres de la défense du pays, c'est que
nous travaillions chacun A notre place à
faire chaque jour davantage de la France la
patrie des citoyens libres et indépendants
riches de leur travail respectueux des droits
de tous, passionnés de justice et d'humanité,
tous animés d'une foi invincible au pre-
grès, an travail, à la justice, a la paix.
Messieurs, c'est dans ces sentiments que
je lève mon verre en l'honneur de la foire
de Marseille et que je salue en elle l'effort
de tous les hommes de cœur qui travaillent
à la prospérité de la France, h l'union des
Français, à la force et 1\ la gloire do la
République.
0
Le. magistral discours du Ministre a été,
à maintes reprises chaleureusement ap-
plaudi.
L'Aviation Coloniale
Alger-Marseille
L'hydravion. oomraeiviui piluté par l'aviu-
teur Marcsee, assurant le service entre Al-
ger et Marseille, et dont un était sans nou-
velles depuis avant-hier matin 9 h. 30. heu-
re à laquelle il avait annoncé par T. S. F.
qu'il était toinixi lIl panne en Méditerranée,
à environ 50 kilomètres du cap Palos, a été
retrouvé hier après-midi pur la vedette la
Jonquille, qui l'a ramené à Pulmas.
L'équipage est soin et sauf et l'appareil
lui-mmo n'a pus été détérioré.
L'hydravion avait été obligé au milieu
d'une tempête, d'amérir.
Un avion piloté par l'aviakur Beau regard
avait quitté Perpignan pour rechercher
l'hydravion de Marense et il n'avait rien
trouvé. - --- - ----
U11 hydravion commercial piloté par
l'aviateur Vallin, ayant à bord lé3 radio Bi.
choux et le mécanicien G,:.riI,Aqui effectua
le service régulier entre NiameiUj et Alger,
a eu un accident hier matin, à 8 h. 30, au
moment où il prenait le départ pour Alger.
Après avoir décollé, l'appareil est retom-
bé de quelques mètres et a capoté.
Dans la chut»1, le pilote Vallin et le ra-
dio BidlQUX ont reçu des blessures légères
et le mécanicien Gérin a été asses sérieuse-
ment blessé à la tête et aux jambes. Tous
trois ont été transportés à l'hôpital de Mar-
seille.
Casablanca-D-àar
On était sans nouvelles d'-Uû Jtifion
sure ic service postal en Afrique du Nord.
Cet avion commercial, piloté par l'avia-
teur Vidal, avait quitté vendredi Casablan-
ca en emportant le courrier en direction du
cap Juby.
Le pilote Dubourdieu, parti hier à midi
à la recherche de l'avion postal piloté par
l'nviatcur Vidal en direction du cap Juby.
a téiégraphié A Agadir, annonçant qu'il
avait retrouvé l'llppurpil et l'équipage sains
et saufs, ù une dizaine de kilomètres
d'Agadir.
Le raid Assolant-Leièvre
Les sergents aviateurs Assolant et Le-
fèvre qui avaient été rappelés de Casa-
blanca à Paris pur ordre militaire lors de
leur début de raid malheureux vers L'Amé-
rique du sud, voulant recommencer leur
tentative au titre civil, ont à cet effet
donné leur démission de sous-officiers ren-
gagés.
Ils ont l'intention de ramener au Bourget
leur appareil demeuré sous la garde de
leur commanditaire, M. Armand Lotti, A Ca-
sablanca.
Dans le cas où leur liberté ne leur se-
rait pes rendue aussi vite qu'ils le désirent
les deux aviateurs et M. Lotti confieraient
à un pilote de la maison qui a construit
l'appareil le soin de ramener l'avion ÈL Pa-
rts.
Rio de Oro
On a maintenant des nom'-îles plus ras-
surantes au sujet de Reine et Serre, qui sont
depuis deux mois captifs d s Maures in-
soumis, après un .ath'rri:;:;.c.,!,,. fuivé dans le
Hio de Oro.
On annonco que deux captifs ont été
rapprochés de i'.la-Cisne:^>s » t. qu'ils sont
mieux traités et mi-uv v.r>':r:
tions reçu-.s précédemment
Il semble qu'on ait 1 ,-spoir que les -négo-
ciations en cours ave*, les Maures seront
couronnées de Rncès.
la captivité des deux aviateurs français
doit être pour le gouvernement espagnol,
l'occasion de se rendre compte de la néces-
sité d'exercer un contrôle effectif sur la
région quasi-désertique et inhospitalière qU(
survolent, sur une longue distance, les
avions postaux pour l'Amérique du Sud et.
qui, à partir de l'année prochaine, se trou-
vera sur la route, suivie par le service de
dirigeables Séville-Buenos-Ayres.
Un paquebot aérien transportant passa-
gers et fret est une prise importante pour
les maraudeurs maures et ils s'en sont bien
rendu compte n oranisllnt une surveil-
lance constante de nos avions.
Lo poste militaire de Villa-Cisneros de-
vient de plus en plus important et il con-
tiendra sans doute d'en faire une base de
patrouilles aériennes de défense contre les
tribus nomades insoumises.
France-Syrie
L'hydravion trimoteur français, piloté
par l'aviateur Nogues dont nous avons an-
noncé le départ de Naples pour Athènes a
atteint cette ville et en est reparti pour
amerrir A Naples d'un il va continuer sur
Marseillt,
Ce voyage a pour but la création d'une
ligne aérienne Marseille-Naples-Beyrouth.
M. J. Carde
à Saint-Louis du Sénégal
Du 23 au 27 août dernier M. le Gouver-
Du a au 7 août dentier f. Io Gouver-
neur général (..arde accompagné do Mme
Carde et de ses chefs de Cabinet civil et
militaire : MM. Annet et le colonel Martin,
a fait une visite officielle à la vieille capi-
tale du Sénégal.
A l'arrivée ii Saint-Louis le 23 aC>\\t M.
Carde fut salué a la gare par M. le Gou-
verneur Jore, accompagné de M. r Admt-
nistrateur en chef Chazal, lieutenant-gou-
verneur p. t. de la Mauritanie, auxquels
s'étaient joints toutes les autorités civiles
ot militaires du Sénégal et de la Maurita-
nie résidant au chef-lieu, les corps cnnsti-
tués, les corps llus, les fonctionnaires et
les officiers ae la garnison.
A La descente du train, M. Moustapha
Malik Gaye, mairo de Saint-loiliq, lui
adressa les souhaits do bienvenue de la po-
pulation.
I^s honneurs militaires étaient rendus h.
la gare et sur la place du Gouvernement ;
un peloton de goumiers du Trn/za doublait
les troupes. Sur le trajet suivi par le cor-
tège officiel de Wi gare A l'Hétel du Gouver-
nement, un cordon de tir ailiers formaient
la haie.
Le lendemain après les réceptions ofn,
cielles au palais du Gouvernement, et la
visito des services civils et militaires, le
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