Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-09-10
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 septembre 1928 10 septembre 1928
Description : 1928/09/10 (A29,N137). 1928/09/10 (A29,N137).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64513086
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
-iSGT.NEf.jVllAfE ANNEE. N° 137. tu NUIIIRO : M CBNTUOB
LtiSOI SOIn, 10 SEPTEMBRE IM.
4MWMLJHTIDIIR
Rédaction & Administration :
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PARIS a"
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- RMWUWaHI
1 17 0
Les Annales Coloniales
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DuvftCTKuns : MipmI RUEDEL et L-G. THÉBAULT
Tout les articles publiés dans notre journal ne peu.,
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LE PROJET DE BUDGET DE L'EXERCICE 1929
ET NOS - COLONIES
- - -le %a »--
Le projet de loi portant fixation - budget
générai de l'exercice 1929 vient d'être ditfri- !
oué aux membres de la Chambre des députés,
La loi dey Finaocea qui De comporte pu
moins de 147 articles contient certaines dispo-
sitions importantes concernant BOl possessions
d' outre-mer,
La plus importante à nos yeux est celle qui
institue une taxe en vue de développer l'éle-
vage du mouton dans les possessions françaises
(art. 29 et 30).
On sait combien notre pays manque de cer-
taines matières premÎères, comme le coton et
la laine, et les lecteurs de; Annales Colonia-
les n'ignorent pu que nos colonies sont sus-
ceptibles de nous fournir ces matières indispea-
sables. Elle; le peuvent si le Parlement encou-
rage financièrement toutes les initiatives qui
s'efforcent à faire de nos possessions de gran-
des productrices de coton et de laine.
En ce qui concerne la culture du coton, un
effort sérieux a été fait et la loi du 31 man
1927 a, par ses articles 17 et 18L créé un droit
de 1 franc par 100 kilog. de coton brut
importé dans la Métropole.
Chaque année, l'utilisation du produit de ce
droit spécial est faite par le ministre des Colo-
nies.
C'est une taxe analogue qu'instituent pour
Il laine les articles 29 et 30 de la future loi
des Finances. Ces articles sont ainsi libellés :
u Art. 29. En vue de favoriser l'élevage
du mouton en Algérie, dans les colonies fran.
çaises, pays de protectorat ou territoires sous
mandat français, il est établi, pen dant une
durée de dix années, à compter de la promul-
gation de la présente Iqj. un droit spécial fixé
à 0 fr. 10 pour 100 ad valorem sur toute impor.
tation en France, pour la consommation des
produits suivants :
Peaux brutes de moutons fraîches ou sèches.
Laines de mouton, en masse et en peaux non
teintes.
Ce droit sera liquidé et perçu par le service
(les douanes dans les conditions et suivant les
mêmes règles que la taxe d'importation.
Il pourra toutefois être simplement consigné
eu vue de sa restitution ultérieure dans le délai
d'un an lorsque les produits seront destinés à
être réexportés dans l'état où ils auront été
introduits.
Les détails d'application des dispositions qui
précèdent seront réglés par arrêté du ministre
des Finances. »
« Art. 30. Le produit du droit institué
par l'art icle précédent sera consacré au déve-
loppement et à l' amélioration de l'élevage du
mouton en Algérie, dans les colonies fran-
çaises, pays de protectorat ou territoires sous
mandat français.
Il sera réparti dans la limite des crédits
ouverte chaque année par la loi des Finances,
soit sous forme de subventions, soit sous forme
d avances remboursables aux entreprises, œuvres
et organismes public, ou privés n'ayant aucun
caractère commercial et présentant un intérêt
général pour le développement du cheptel ovin.
Cette attribution sera faite par le ministre
des Colonies sur la proposition d'une Cqnmis-
sion dont la composition et les conditions de
fonctionnement seront fixées par décret rendu sur
le rapport du ministre des Colonies et du minis-
tre des Finances. »
Cette taxe est susceptible d'un rendement
assez élevé. En 1926 la métropole a, en effet,
importé 288.000 tonnes de laine valant 5 mil-
liards 208 millions et 800.000 quintaux de
peaux et pelleterie, brutes valant plus de 1 mil-
liard de francs.
C'est environ une somme de 6 millions qui
pourra, chaque année, être distribuée sous forme
de subventions soit à certaines associations
comme « l'Union Ovine de l'Afrique du
Nord » et « l'Union Ovine Coloniale », soit
aux gouvernements généraux des colonies où
des essais intéressants d'élevage seront tentés.
Pour 1929, au budget des dépenses du mi-
nistère des Colonies est prévu (chapitre 18) un
crédit de 5.000.000 pour l'encouragement à
l'élevage du mouton dans nos colonies.
La future loi des r inances comporte, en son
article 85. une autre disposition extrêmement
importante. Elle concerne notre colonie de
l'Afrique équatoriale française.
On sait que cette colonie a été autorisée,
par la loi du 12 juillet 1909, la loi du 13 juil-
let 1914, l'article 257 de la loi du Finances
du 13 juillet 1925 et la loi du 15 septembre
1926 à contracter :
I" Un emprunt de 21 millions ;
2° Un emprunt de 171 millions limité ensuite
à Q3 millinM •
3° Un emprunt de 300 millions destiné Si
assurer l'exécution de divers travaux d'utilité
publique, et notamment la construction du che-
min de fer de Brazzaville à l'Océan.
Tous ces textes ont prévu que le service des
intérêts et des amortissements des emprunts
serait garanti par l'Etat, mais que les sommes
versées par celui-ci au titre de la garantie, cons-
titueraient des avances que la colonie devrait
rembourser dans certaines conditions ; en outre,
la colonie devrait chaque année affecter obli-
gatoirement au service débits emprunts une part
de ses ressources propres dès que celles-ci
atteindraient un chiffre déterminé,
En ce qui concerne le remboursement des
avances la loi de 1926 y applique la moitié des
excédents de recettes sur les dépenses en fin
d'exercice à partir de la vingt et unième aitiée
et. en outre, la moitié des bénéfices d'exploi-
tai ion du chemin de fer.
En ce qui concerne la participation de la
colonie cette même loi y applique la moitié clet
recettes brutes excédant 20 millions.
On voit combien sont sévères les obligations
imposées à rAMque équatoriale française.
C' est ainsi que pour l'exercice 1928, sur un
montant de ressources propres de 25.300.000
francs, 2.650.000 francs setaiant affectés oui
service de l'emprunt. A cette somme s'ajou-
teraient le» 2.500.000 francs que la colonie
doit verser au Trésor au titre des impôt» sur
les valeurs mobilières, et, en fin d'aercice, la
moitié de l'excédent net de recettes. La réali-
sation progressive de l'emprunt destiné à la
construction du Brazzaville-Océan accroîtrait
encore ces charges.
Il est évident que ces charges ne peuvent être
maintenues sans enlever toute élasticité au bud-
get de la colonie au moment où sa mise en
valeur exiae encore d'importants efforts finan-
cien.
C est pourquoi r article 65 de la nouvelle loi
de Finances stipule heureusement que:
« A partir du t" janvier 1927 le Gouver-
nement de l'Afrique équatoriale française devra
affecter au service cW emprunts et au rembour-
sement des avances, au minimum pour chaque
exercice :
1 ° Une somme calculée sur la base de la
totalité des recettes brutes de toute nature de
l'exercice précédent, déduction faite des subven-
tions de l'Etat, des prélèvementl sur fonds
d'emprunt, des prélèvements sur le fond de
réserve et des produits d'exploitation du chemin
de fer, et égale à : -,
e à :
1/8 de la fraction de recettes comprise entre
30 et 40 mi llions.
1/4 de la fraction de recettes comprise entre
40 et 50 millions.
3/8 de la fraction de recette; comprise entre
50 et 60 millions.
1/2 de la fraction de recettes comprise entre
60 et 75 millions.
3/4 de la fraction excédant 75 millions.
20 « Un prélèvement opéré sur les bénéfices
d'exploitation du chemin de fer et égal à la
moitié de l'excédent des recettes sur les dépen-
ses de l'exercice précédent. »
Les dispositions nouvelles évitent une parti-
cipation immédiate exagérée qui gênerait le
développement économique de l'Afrique équa-
toriale française et la laissent largement inté-
ressée au développement de ses ressources
budsétaires.
Nous avons maintenant à signaler rapidement
les autres articles de la loi de Finances intéres-
sant notre domaine colonial.
L' aiiicle 28 fixe la contribution des colo-
nies aux dépenses suivantes de la métropole :
Iu dépenses militaires :
43.643.000 fr. dont 32.300.000 pour l'Indo-
Chine et 8,000.000 pour 1 A. O. F. ;
2° Dépenses de l'Aéronautique :
1.500.000 fr., en augmentation de 500.000
francs sur 1928;
3° Dépenses de l'Ecole Coloniale (474.000
francs), de l' Agence générale des Colonies
(3.403.000 fr.), de l'Institut d'Agronomie Co-
loniale (507.000). de l'Inspection des Colo-
nies (746.000 fr.), du Conseil supérieur des
Colonies (70.000).
L'article 84 relève la limite au-delà de la-
quelle les emprunts coloniaux doivent être
approuvés par l'autorité métropoiitaine. Jus-
qu ici l'autorisation métropolitaine était néces-
saire pour tout emprunt comportant le payement
d'annuités d'un montant supérieur à 50.000 fr.
Désormais cette autorisation ne sera requise que
pour les emprunts dont les annuités seront supé-
rieures à 250.000 francs.
Cette nouvelle disposition est des plus loua-
bles ; grâce à elle beaucoup de formalités et de
délais qui paralysaient le; administrations locales
seront supprimés.
L'article 86 crée un emploi de chef de bu-
reau à l'Agence générale des Colonies. Cette
création était devenue indispensable par suite de
l' accroissement toujours plus important de ce
service.
L'article 123 fixe à deux unités le nombre
d'inspecteurs des colonies qui pourraient être ad-
mis à la retraite proportionnelle au cours de
l'année 1929.
L'article 137 reporte à l' année 1929 l'auto-
risation précédemment donnée pour l'émission
des obligations garanties du chemin de fer
des ob l I r Djibouti à Addis-Ababa.
franco-éthiopien de Djibouti à Addis-Ababa.
Enfin l'article 138 fixe à 3.625.000 francs le
maximum des avancer que le ministre des
Finances sera autorisé à consentir, en 1929, au
chemin de fer et au port de la Réunion.
Telles sont les innovations en matière colo.
niale que comporte le projet de loi de Finances
de 1929.
Pour terminer signalons que le projet de bud-
get des dépenses du ministère des Colonies
s'élève à la somme de 561 millions contre
457 millions en 1928. C'est une augmentation
de 104 millions.
La dépense de 561 millions se répartit ainsi
qu'il suit :
Dépenses civiles, 40 millions.
Dépenses militaires, 490 millions.
Services pénitentiaires, 91 millions.
Regrettons que les dépenses civiles soient si
faible; vis-à-vis des dépenses militaires, L'outil-
lage économique de nos possessions d'outre-mer
aurait cependant nécessité un effort plus impor-
tant.
gearfes JVoaielIt,
Député de Saéne-et-Loire,
Vice-président de la Commission
des Colonies,
Membre de la Commission des Mines.
Bn Tunisie
-,
Le IXe Congrès d'oléiculture
Nous rappelons que c'est du 26 octobre
au 8 novembre que se tiendra à Tunis, Sfax
et Sousse le IX. Congrès international
d'oléiculture.11 comprendra trois secttois :
1° Production oléicole ; 2. industrie oléi-
cole ; 3° commerce des huiles et conserves
d'olives. Des excursions auront lieu dans
les principales régions oléicoles tunisiennes.
LA FRANCE PROTECTRICE
1
t Nous nous proposons de rappe-
ler sommairement, par une sétie de
documents officiels, ou. en tout cas.
authentiques, avec toute la modestie qui s¡edi
ce que fut Veffort annamite dans ces con-
jonctures où se jouait le sort de la France
protectrice. » Ainsi notre confrère de La
Tribune Indochinoise annonce la série des
publications a des documents et souvenirs
rappelant la participation annamite à la dé-
101 .e P. Nous a
fense nationale française ». Nous applau-
dissons à cette idée excellente. La guerre est
déjà si loin 1 Il y a tant de gens qui pour-
raient oublier 1 En France ? Oui. Mais
aussi en Indocldne.
Avec toute la modestie qui sied, les au-
teurs de ces publications n'ont, pas l'ambi-
tion ridicule (ils se servent précisément de
ce qualificatif) de s'attribuer plus de mé-
rites qu'il ne convient ; ils ne sont pas de
ceux qui s'écrient : « Sans nous, notre pro-
tectrice était vouée à la défaite certaine a;
mais, après avoir rappelé les noms honorés
du colonel C llâ" et de Lo hun Vi, ils décla-
rent fort justement que la question de l'im-
portance du concours apporté à la mère pa-
trie n'est pas essentielle, mais bien celle de
la spontanéité, de la réalité de ce concours.
« Nous ne revendiquons même pas une
part de gloire, si mince soit-elle, dans la
victoire, nous contentant de la part d'hon-
neur qui nous revient dans V effort générem
sèment fOllrni. -
Nous accordons à ceux qui ont des préten-
tions si mesurées, beaucoup plus qu'ils ne
revendiquent. Guerre économique, guerre de
matériel, tels oitt été par dessus tout les ca-
ractères du conflit effroyable. Ceux-là mê-
mes qui, loin des trallCl,Ùs,ce qui ne veut pas
dire loin du péril, sont venus de l'iiidociiitre
pour remplacer à l'atelier, à l'usine, leurs
frères de France mobilisés au front, ont éga-
lement droit à la gloire et à l'honneur.
Ceux de l' Annam se savaient. physique-
ment faibles P, ils n'ignoraient pas que les
hivers occidentaux seraient plus meurtriers
pour eux que les mitraillelius; en tout cas,
c Vélite » le savait fort bien, ct, sans l'appui
de cette élite, sans le dévouement « des of-
ficiers, gradés et interprètes de race anna-
mite P, jamais ceux de l'Annam n'auraient
prête à la mère patrie un secours aussi puis-
sant et aussi efficace. C'est donc, affirme
avec force notre confrère, que les sentiments
de cette élite à l'égard de la France sont in-
discutables, que son amour pour la métro-
pole est profond, que ceux qui les soup-
çonnent sont injustes, qu'on leur doit réci-
proquement confiance et affection.
Nous ne demandons pas mirtlx, pour Iro.
tre fart, que de payer ces dettes sacrées. Et
nous serions indignes du nom de Français
si nous nous montrions débiteurs embarras-
ses, gênés, à l'égard de frères d'ormes qui
nous rappellent notre créance a sans phra-
ses, sans amertume ni acrimonie. » Des phra-
ses, à quoi bon Des documents officiels,
oit, en tout cas, authentiques, comme celui
qui nous présente un régiment if ouvriers
annamites dans une usine de fabrication
d'obus, comme ceux qui seront reproduits
demain et aprcs-demain, cela vaut mieux.
De l'amatume, de l'acrimonie1 Il faut lais-
ser cela à d'autres, à ceux qui font valoir
leurs titres à notre reconnaissance avec des
exagérations « ridicules », et qui font de cet
étalage un des moyens de créer une agita/ioll
où il nous serait impossible de voir une
manifestation de loyalisme et de bonne joi.
Quand on cherche en toute sincérité ce qui
unit, ce qui rapproche, on fait de la bonne
besogne ; c'est à cela que s'emploient ceux
qui ont entrepris la publication de ces docu-
ments.
Il,\'I)J photos d'une exécution très y soignél'
permettront peut-être à des mobilisés anna-
mites de se reconnaître et de revivre par la
pensée des heures poignantes de nostalgie,
passées au service de la Trance et qui comp-
teront, il faut Vespérer, dans le bilan de
leurs destitities. » Comment ne compteraient-
elles pas ! Notre confrhc a souligné dans
le texte le terme : protectrice, appliqué à
la France. D'autres l'auraient fait criée iro-
) - .-. -
nie. Environne de ces souvenirs, n moi
riche d'émotions, et il apparaît comme un
hommage de piété envers la soeur bi<- n-aimee
autour de laquelle, aux heures tragiques, tous
les frères sont accourus, prêts à la sauver ou
à mourir.
Mmrf JtoMffaw,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
L'Aviation Coloniale
Le raid Assollant-Lefèvre
1/aviateur Assoient, interrogé sur ses
intentions, a déclaré :
Il Je suis prêt. à recommencer avec tout
Te contrôle que l'on voudra un décollage à
pleine charge, certain de le réussir avec
mon avion. Et, en délinitivo, que ceux qui
n'ont jamais eu d'incidents en cours de vol
et qui n'ont jamais connu « la poisse » nu.
lottcnt la première pierre. Quant à nous»,
notre» conscience ne nous reproche rien. »
w. - --
Assollant compte donc repartir au plus
tôt pour Casablanca. 11 tenterait la travei-
séo rte l'Atlantique Sud «le Saint-Louis a No-
tai puis irait à Rio de Janeiro ; de là, enfin,
il remonterait au nord, jusquà New-York
pour tenter New-VoiJtJÏ'aris.
Tr. enta tMMtWM fI""lt
Ce n'est vraiment pas cher : le permis de
chasse donnant drnit de tuer un éléphant,
un seul, sur le territoire du Cameroun,
coûte, en effet, 300 francs.
Il y en a d'ailleurs, là-bas, des troufjeaux
de 200 parfois qui vagabondent. Mais ce
gibier-là est plus difficile et plus dan-
gereux à tirer que le lièvre.
BROUSSES
* BROUTILLES
1 Il
Pondant .11 - est tempo encore
Vous avez lu, dans les Annales Coloniales
de samedi dernier, cette nouvelle qui serre
le cœur :
Une girafe, qui vient d'être capturée en
Afrique Equatoriale, va traverser la mer,
Dieu sait dans quelles conditions, et sera
transportée de Bordeaux à Paris dans un
wagon spécial qui l'obligera à la position
horizontale, à cause qu'une administration
comme toujours imprévoyante, n'a pas conçu
des ponts et des tunnels assez hauts.
Je n'insisterai pas sur l'insulte faite à un
animal de mœurs chastes, au dire des plus
qualifiés girafologues, dès lors qu'on le con-
traindra à une position manifestement dé-
criée.
Mais il y a pis : cette fière bête, habituée
à pôrter fa tête haute* ad astra, va sans
doute mourir de honte et simultanément cre-
ver d'inconfort.
11 est temps, cependant, d'aviser. La gi-
rafe descend le Congo, à l'heure où nous met-
tons sous presse. On peut encore dépêcher un
sous-marin à l'embouchure du fleuve, et se
fier à l'ingéniosité de nos braves marins
pour installer la girafe à la place du péris-
cope. Elle ne risquera rien, puisque, décidé-
ment, il n'y a pas de menace sérieuse de
guerre entre la France et la République de
Libéria, et que le sous-marin n'aura donc
aucune raison valable de plonger. La seule
mesure à prendre, pour la traversée de
l'Océan, est a'avertir les aviateurs qu'un ré-
cif aérien se déflace vers l'Europe, et les
journalistes qu'il ne s'agit pas du grand
serpent de mer.
Par le Havre, le sous-marin remontera la
Seine jusqu'à la Halle aux vins, où la gi-
rafe, n'ayant eu qu'à adopter sous les ponts
la posture peu fatigante, et d'ailleurs gra-
cieuse, du col de cygne, pourra puiser dans
un foudre l'optimisme malgré tout néces-
saire à une captive.
Mais qui sait si la marine de guerre, après
ravoir entraîner à retenir sa respiration (et
aussi à remuer la queue selon un code ins-
piré de Chappe) ne l'enrôlera pas définiti-
vement comme vigie-périscope ?
A tout hasard, je soumets à M. Georges
Leygucs cette suggestion où se môle un souci
de bonté et celui de faire collaborer le per-
sonnel naviguant à la propagande coloniale.
ilMrflon.
.1.
Les indigènes de l'Algérie
à Polytechnique
A l'occasion du concours d'admission à
l'Ecole Polytechnique en 1928, la question
s'est posée de savoir dans quelles conditions les
indigènes de l'Algérie non encore admis à la
qualité de citoyens français pouvaient être nom-
més élèves de ladite école.
L'examen de cette question a fait apparaître
qu'il convenait d'établir à leur avantage une
différence entre eux et les candidats ressortis-
sants étrangers. Il semble particulièrement indi-
qué, lorsque ces jeunes gens auraient subi avec
succès la totalité des épreuves exigéeJ des can-
didats nationaux, de prévoir leur assimilation
avec les élèves français de la même promotion,
cj £ s qu'ils auraient obtenu leur naturalisation.
Cette disposition, oui répond à certaines con-
sidérations sur lesquelles le Gouverneur Général
de l'Algérie a appelé l'attention avec insis-
tance, ,%era accueai r té l'attent i on avec ins i s-
tance, sera accueillie avec faveur par la popu-
lation indigène de l'Algérie, qui ne cesse depuis
longtemps de donner au pays des preuves écla-
tantes de son loyalisme et de son dévouement.
A cet effet, le ministre de la Guerre a fait
signer au Président de la République le décret
suivant :
If Les indigènes de l'Algérie ayant subi, à
l' entrée, la totalité des épreuves exigées des
candidats français, et qui ont pris l'engagement
de demander leur admission à la nationalité
française dès qu'ils auront atteint 21 ans, sont
inscrits sur la liste des admis, au rang que leur
assigne le nombre total des points obtenus par
eux, mai, avec un numéro bis. S'ils réunissent
un nombre de points au moins égal à celui du
dernier élève français entré à l école, ils sont
admis en sus de 1 effectif des élèves français
reçus à la suite du concours auquel ils ont parti-
cipé.
« Dès qu'ils seront devenus citoyens français,
ils bénéficieront des mêmes avantages et seront
soumis aux mêmes obligations que les élèves
français auxquels leur âge et leur classement
d'admission les assimilent. »
SAUTERELLES = PLUIE D'OR?
»♦.
Tout arrive. On se rappelle les lamentations
légitimes des populations de l'Afrique du Nord
quand les sauterelles venaient dévaster leurs
récoltes. Voilà encore un fléau qui va passer à
l'état de légende. Il y a peu de temps encore,
- 1 1
des colonnes expédltlODRaiteJ étaient tormees
en Algérie pour chasser les sauterelles dont les
dégâts étaient considérables. La lutte organisée
ensuite scientifiquement a permis de combattre
plus efficacement ce fléau qui, au Maroc, est
encore à redouter.
Néanmoins, cette invasion périodique, lisons-
nous dans le Gaulois, pourra, sous peu, être
considérée comme une pluie d'or.
Il parait, en effet, qu'on est arrivé à utiliser
industrielle. ment l'huile de sauterelles pour le
graissage des moteurs d avions.
Cette huile, qui résiste merveilleusement au
froid des grandes altitudes, serait obtenue en
réduisant les sauterelles en bouillie.
Comme le remarque notre confrère, elles
continueront à se promener dans l'espace après
leur mort et rendront de grande services à
l'aviation, après avoir été si funestes aux agri-
culteurs de 1 Afrique du Nord.
.e
VERS LA GUADELOUPE
.,.
Jeudi 13 septembre courant, s'embarqueront
par Bordeaux, lUI le paquebot Flandre, à desti-
nation des Antilles, M. Henry Bénaaer, séna-
teur de la Guadeloupe, ambassadeur de France,
et M. En0èa» Gvattve, député et conseiller gé-
néral de la Guadeloupe, accompagnés de Mme
Henry Bérenger et de Mlle Graëve. Les deux
parlementaires de la Guadeloupe vont prendre
contact avec le nouveau Conseil Général récem-
ment élu, et dont 33 membres sur 36 appar-
tiennent à leur majorité, ainsi, d'ailleurs, que
19 municipalités sur 24.
En complet accord avec les assemblées can-
tonales et communales, MM. Bétenger et
Graëve vont mettre à profit la fin des vacances
parlementaires pour étudier sur place l'applica-
tion intensive des prestations du Plan Dawes
aux grande travaux d'édilité en Guadeloupe
(électrification, transports maritimes, apponte-
ments, logements à bon marché, assainissement,
plantations, frigorifiques, wborf. et voies ferrées,
etc.). Déjà. l'an dernier, sur l'initiative de MM.
Bérenger et Candace, un programme général
atteignant plus de 100 millionJ de francs avait
été envisagé par M. le Gouverneur Tel lier et les
pouvoirs locaux. Mais il s'agit maintenant de
mettre ce programme au point et de le réaliser
par tranches successives dans la pratique.
MM. Bérenger et Graëve s'occuperont tout
particulièrement de la question des bananes, tant
au point de vue plantations qu'au point de vue
exportation. La Guadeloupe est déjà une grande
productrice naturelle de bananiers, et le nombre
des régimes de bananes qu'elle pourrait fournir
à la métropole est, en quelque sorte, illimité.
Aussi les planteurs de la Guadeloupe réclament-
ils à cor et à cris un système de transports ap-
proprié qui leur permette de développer une
culture aussi intéressante et aussi lucrative. Les
représentants du pays vont donc voir sur place
ce qui peut et ce qui doit être fait. Le voyage
du sénateur et du député de la Guadeloupe
occupera la fin de leurs vacances parlementaires.
1 h comptent se réembarquer le 26 octobre pro-
chain à Pointe-à-Pitre sur le paquebot Pérou
pour être à Paris le 7 novembre et occuper
effectivement leur siège au Sénat, à la Chambre,
à la réouverture de la session.
M. CANpACE A BERLIN
A l'occasion de la conférence internationale
de l'Union interparlementaire, M. Gratien Can-
dace, député depuis dix-sept ans de la Marti-
nique, a fait à Berlin un discours très remarqué
sur les sentiments des noirs des colonies fran-
çaises, à l'égard de la France.
Avec une courageuse éloquence, M. Candace
a dit notamment aux Allemands :
CI Je suis doublement fier de parler à cette
tribune du Parlement international et d'être le
porte-parole, sur une question particulière, de la
grande nation dont je suis le fils spirituel, de la
France qui a proclamé le principe de la frater-
nité des races.
Il Les races non évoluées sont les élé-
ments pour ainsi dire « embryonnaires » de l'hu-
manité : elles ont besoin de la protection, de la
tutelle et de l'enseignement des races civilisées.
La France, sur les tenitoires soumis à sa pro-
tection, déploie tous ses efforts en faveur des
raceJ non encore civilisées. -
« Il est extrêmement désirable que les autres
nations suivent cet exemple : justice, solidarité.
fraternité, vains mots, si nous n'étions pas ca-
pables de nous pencher sur les peuples qui aspi-
rent à la lumière de la justice !. »
Le discours de Candace, l'accent même de
son patriotisme français ont fait sur les Berlinois
une impression profonde, et il est du plus haut
intérêt de noter que le député français a été ap-
plaudi avec un enthousiasme véritable.
Le Baggar sera-l-il de nouveau terlile 1
La mission scientifique envoyée par M.
Hordes, gouverneur génrrol de l'Algérie,
dans le lloggm* au mois de février dernier
prépare actuellement la publication des ré-1
sultals scientifiques qu'elle a l'apportés de
cette intéressante exploration.
l.a mise au point des nbémoires et le clas-
sement des collections demanderont encore
de longs mois, en raison do leur importan-
ce exceptionnelle. Dès maintenant, toute-
fois, les observations rapportées par M'M.
1; l)r Maire, professeur de botanique et
Semât, professeur de zoologie a la faculté
des Sciences d'Alger, le Dr Leblanc, profes-
seur a la faculté de Médecine. Keygasso,
professeur à la faculté des Lettres et direc-
teur du Musée d'KIlinographie et do. Pré-
histoire du Bardo, le lij* Koley, de l'insti-
tut Pasteur d'el', de Peyerimholï, chef
de la station forestière du nord do l'Afrique,
sont des plus précieux 011 ce qui concerne
l'histoire ancienne de cotte région terrible
et désolée : car ils tendent à confirmer
d'une façon, définitive, qu'elle a élé jadis
fertile et tlori-ssanite et qu'il ne serait pas
impossible qu'elle le redevint un jour.
Les vins Tunisiens
«♦«
Les quantités de vins de raisins (rais dont le
titre alcoolique ne dépasse pas 14 degrés, pro-
venant de Tunisie et importés en franchise doua-
nière en France et en Algérie pendant la pre-
mière décade du mois d'août 1928. se montent
à 2.987 hectolitres.
LE DUC DES ABRUZZES EN ETHIOPIE
LI' duc des .\hrllzz«' vient de s'embar-
quer A Naplos. à destination de la Soma-
lie, ofi il réside habituellement.
Le duc se rendra à nouveau h Addis
A-bebo, sur l'invitntion de l'impératrice Zao.
ditou et du ras Makonnen. qui l'ont, prié
d'explorer le haut bassin de l'oued Schebcli,
encore peu connu. A cet, effet, le duc des
AJmmea a organisé, ft, ses frais, une expé-
dition qui s'est embarquée avec lui.
L'expérimentation agricole
en Annam
Des expériences d'introduction ée cotons
étrangers ont été faites aux champs d'esse
de Thanh-hoa. Trois variétés d'ongme amé-
ricaine furent cultivées. Une seule, la va-
riété n° 1 (sans dénomination), semble être
susceptible, par sa plus courte durée de vé-
gétation, de précéder une culture de riz et
remplacer le coton indigène.
A la station expérimentale de Cao-trai,
spécialement créée pour l'étude des caféiers
et des textiles dans le Phu-qui, las travaux
de l'année ont porté sur des essais de cul-
tures de divers textiles, les cultures d'en-
grais verts et la création de pépinières de
caféiers.
Il résulte de ces essais que la calture du
jute et l'hibiscus peut être entreprise avec
succès dans le Phu-qui.
Pour les engrais verts, il apparaît aette-
ment que la végétation est d'autant meil-
leure que les semis sont plus précoces.
Parmi les variétés de légumineuses qui
ont paru particulièrement intéressantes, il
faut citer : Te phrosia candila et maximm,
Crotalaria usaramensis, anagyroid.es, Ses-
bania (comme ombrage temporaire pendant
l'été pour les jeunes caféiers en place, avant
que les arbres d'ombrage soient suffisam-
ment développés), Uesmodium purpmreum,
Vigna sepiaria, hidigofera ereeta.
La station expérimentale de Pleiku a
porté ses efforts sur la recherche et l'étude
des meilleurs procédés de culture du café
et du thé.
En 1927, 14. 500 mètres carrés de pépi-
nières à café et à thé ont été préparés et
cnsemcnCls.
Pour les cafés, 47-390 plants comprenant
33.825 pieds d'Arabica, 1.550 de Libéria,
J.950 d Kxtclsa, O.S25 de Canephora et 2.240
de Kouilou-Ouganda, Pour les thés, 51.054
plants dont 17.1 r 1 Manipuri, 826 Assam, 824
Basa loni, 088 Thé des Indes, 30 711 An-
natn, 341 Tonkin.
On peut déduire de ces essais que les pé-
pinières qui couvrent d'un seul bloc les se-
mis à au moins 1 ni. 80, donnent, dans cette
région, les meilleurs résultats.
En ce qui concerne les cultures, au cours
de l'année 1927, il a été défriché zh ha. 5,
ce qui porte le nombre d'hectares défriches
à 42 ha. 5.
11 a été semé rtir la Station 24 ha. 50 de
légumineuses ('ngrai verts se rapportant à
63 espèces différentes.
L'activité de la Station de cultures ma-
raîchères de Dangkia s'établit par 12 hec-
tares cultivés en légumes d'Europe. 21 hec-
tares en arbres fruitiers.
Un troupeau de 720 bovins et :;n ovins
assure la production de la viande et du lait,
car, comme on le sait, Dangkia a pour but
de fournir aux habitants de Dalat, situé à
14 kilomètres, des légumes, de la viande et
du lait.
La période d'essais et de tâtonnement»
n'est pas encore terminée à la station ar-
boricole fruitière de Dalat. La fructification
d'arbres fruitiers hybrides (rê(h(,T, pru-
niers) a seule été encourageante. Cette sta-
tion possède aussi une pépinière peur four-
niture d'arbres et de plantes d'ornement
pour la ville de Dalat.
Les pépinières d'arbres et d'arbustes d'or-
nement de la Direction des Services agri-
coles à Hué couvrent environ 4 hectares.
Elles sont abondamment pourvues.
En 1027, il a été distribué à titre gratuit
504 plantes vertes. 1 .<>04 arbres tnlÎtiers,
1.611 arbres d'avenue, 3.863 ptante- orne-
mentales, 11.150 boutures et 307 kg, 070 de
graines.
line distribution. h titre onéreux, non
moins importante, a été également faite.
I ES VACANCES D UN EMPEREUR
S. M. BAO DAY A PERPIGNAN
S. M. H ao Dai, empereur d'Annan, villé-
giaturant à Prades, a séjourné à Perpignan,
dont il a visité les principaux magasins et
les monuments en compagnie de S. A I. le
prince Yinh Can. "'nn cousin.
ie
TAUX DE LA PIASTRE
-
Lf Gouverneur uvn.Tal de l'Iihlocb ne vient
de laire connaître au ministre d. s Colonies qu':..
la date du 8 septembre l'-S le tau\ officiel
île la piastre était de I"! fI'. JO,
Aux Iles Wallis et Fllana
•+•
M. le Gouverneur (îuyon a tait au mois
de mai dernier un voyage aux il es Wallis,
dépendance de la Nouvelle-Calédonie. Le
2 mai 1026, il s'était déjà embarqué à bord
de l'aviso (.'assiopée, accompagné cie deux
représentante du commerce calédonien, pour
visiter ces îles où il a fait une intéressante
tournée administrative.
Deux infirmeries ont été construites, dont
l'une à Kutuna et l'autre aux Wallis. Ce
sont des bâtiments solides, en maçonnerie,
comprenant trois pièces.
A Futuna, les soins olit donnes par une
religieuse infirmière diplômée. Aux Wallis,
ils sont assurés directement par le médecin
assisté d'un infirmier indigène. Le? Walli-
>iens viennent maintenant -e taire traiter
sans appréhension.
Le wharf, d'une longueur de 300 mètres,
a été prolongé de 100 mètres, atteignant
ainsi les grands tonds, l'ne voie ferrée a
été installée jusqu'aux maisons de commerce
situées non loin.
Une route charretière a été. créée, et la
mission catholique a fait l'acquisition ré-
cemment d'une camionnette automobile.
Le Gouverneur avait amené avec lui un
poste de réception de T. S. F. qui a été ins-
tallé aussitôt. Un opérateur calédonien venu
avec la Cassiopre, a pu se mettre à son
poste. Du matériel attendu de France per-
mettra à ce poste d'etfectuer l'émission, ce
qui mettra fin à l'isolement complet de cet -
archipel.
Au cours de sa dernière vi-ite, M. le Gou-
verneur Guyon s'est rendu compte que ses
conseils et ses discours étaient mieux écou-
tés et nue la population indigène lui témoi-
gnait plus de respect rt de déférence.
/• "",..r'r.
LtiSOI SOIn, 10 SEPTEMBRE IM.
4MWMLJHTIDIIR
Rédaction & Administration :
.-
PARIS a"
TtUflPH.l lOIIVM INV
- RMWUWaHI
1 17 0
Les Annales Coloniales
Ide annonces et réclames sont reçue, on
bureau du journal. -
DuvftCTKuns : MipmI RUEDEL et L-G. THÉBAULT
Tout les articles publiés dans notre journal ne peu.,
être reproduiU qu'en citant les ANNALIS COLOlfIALU.
IIOMEIMTS
et et lt supplément illustré :
Un au 8 MMI à nom
PrtMtt
Cefeniss ItO• Mi M•
Etranger.. 1M» tII J Ni
On s'abonne sans frais
tous les bureaux de posle.
LE PROJET DE BUDGET DE L'EXERCICE 1929
ET NOS - COLONIES
- - -le %a »--
Le projet de loi portant fixation - budget
générai de l'exercice 1929 vient d'être ditfri- !
oué aux membres de la Chambre des députés,
La loi dey Finaocea qui De comporte pu
moins de 147 articles contient certaines dispo-
sitions importantes concernant BOl possessions
d' outre-mer,
La plus importante à nos yeux est celle qui
institue une taxe en vue de développer l'éle-
vage du mouton dans les possessions françaises
(art. 29 et 30).
On sait combien notre pays manque de cer-
taines matières premÎères, comme le coton et
la laine, et les lecteurs de; Annales Colonia-
les n'ignorent pu que nos colonies sont sus-
ceptibles de nous fournir ces matières indispea-
sables. Elle; le peuvent si le Parlement encou-
rage financièrement toutes les initiatives qui
s'efforcent à faire de nos possessions de gran-
des productrices de coton et de laine.
En ce qui concerne la culture du coton, un
effort sérieux a été fait et la loi du 31 man
1927 a, par ses articles 17 et 18L créé un droit
de 1 franc par 100 kilog. de coton brut
importé dans la Métropole.
Chaque année, l'utilisation du produit de ce
droit spécial est faite par le ministre des Colo-
nies.
C'est une taxe analogue qu'instituent pour
Il laine les articles 29 et 30 de la future loi
des Finances. Ces articles sont ainsi libellés :
u Art. 29. En vue de favoriser l'élevage
du mouton en Algérie, dans les colonies fran.
çaises, pays de protectorat ou territoires sous
mandat français, il est établi, pen dant une
durée de dix années, à compter de la promul-
gation de la présente Iqj. un droit spécial fixé
à 0 fr. 10 pour 100 ad valorem sur toute impor.
tation en France, pour la consommation des
produits suivants :
Peaux brutes de moutons fraîches ou sèches.
Laines de mouton, en masse et en peaux non
teintes.
Ce droit sera liquidé et perçu par le service
(les douanes dans les conditions et suivant les
mêmes règles que la taxe d'importation.
Il pourra toutefois être simplement consigné
eu vue de sa restitution ultérieure dans le délai
d'un an lorsque les produits seront destinés à
être réexportés dans l'état où ils auront été
introduits.
Les détails d'application des dispositions qui
précèdent seront réglés par arrêté du ministre
des Finances. »
« Art. 30. Le produit du droit institué
par l'art icle précédent sera consacré au déve-
loppement et à l' amélioration de l'élevage du
mouton en Algérie, dans les colonies fran-
çaises, pays de protectorat ou territoires sous
mandat français.
Il sera réparti dans la limite des crédits
ouverte chaque année par la loi des Finances,
soit sous forme de subventions, soit sous forme
d avances remboursables aux entreprises, œuvres
et organismes public, ou privés n'ayant aucun
caractère commercial et présentant un intérêt
général pour le développement du cheptel ovin.
Cette attribution sera faite par le ministre
des Colonies sur la proposition d'une Cqnmis-
sion dont la composition et les conditions de
fonctionnement seront fixées par décret rendu sur
le rapport du ministre des Colonies et du minis-
tre des Finances. »
Cette taxe est susceptible d'un rendement
assez élevé. En 1926 la métropole a, en effet,
importé 288.000 tonnes de laine valant 5 mil-
liards 208 millions et 800.000 quintaux de
peaux et pelleterie, brutes valant plus de 1 mil-
liard de francs.
C'est environ une somme de 6 millions qui
pourra, chaque année, être distribuée sous forme
de subventions soit à certaines associations
comme « l'Union Ovine de l'Afrique du
Nord » et « l'Union Ovine Coloniale », soit
aux gouvernements généraux des colonies où
des essais intéressants d'élevage seront tentés.
Pour 1929, au budget des dépenses du mi-
nistère des Colonies est prévu (chapitre 18) un
crédit de 5.000.000 pour l'encouragement à
l'élevage du mouton dans nos colonies.
La future loi des r inances comporte, en son
article 85. une autre disposition extrêmement
importante. Elle concerne notre colonie de
l'Afrique équatoriale française.
On sait que cette colonie a été autorisée,
par la loi du 12 juillet 1909, la loi du 13 juil-
let 1914, l'article 257 de la loi du Finances
du 13 juillet 1925 et la loi du 15 septembre
1926 à contracter :
I" Un emprunt de 21 millions ;
2° Un emprunt de 171 millions limité ensuite
à Q3 millinM •
3° Un emprunt de 300 millions destiné Si
assurer l'exécution de divers travaux d'utilité
publique, et notamment la construction du che-
min de fer de Brazzaville à l'Océan.
Tous ces textes ont prévu que le service des
intérêts et des amortissements des emprunts
serait garanti par l'Etat, mais que les sommes
versées par celui-ci au titre de la garantie, cons-
titueraient des avances que la colonie devrait
rembourser dans certaines conditions ; en outre,
la colonie devrait chaque année affecter obli-
gatoirement au service débits emprunts une part
de ses ressources propres dès que celles-ci
atteindraient un chiffre déterminé,
En ce qui concerne le remboursement des
avances la loi de 1926 y applique la moitié des
excédents de recettes sur les dépenses en fin
d'exercice à partir de la vingt et unième aitiée
et. en outre, la moitié des bénéfices d'exploi-
tai ion du chemin de fer.
En ce qui concerne la participation de la
colonie cette même loi y applique la moitié clet
recettes brutes excédant 20 millions.
On voit combien sont sévères les obligations
imposées à rAMque équatoriale française.
C' est ainsi que pour l'exercice 1928, sur un
montant de ressources propres de 25.300.000
francs, 2.650.000 francs setaiant affectés oui
service de l'emprunt. A cette somme s'ajou-
teraient le» 2.500.000 francs que la colonie
doit verser au Trésor au titre des impôt» sur
les valeurs mobilières, et, en fin d'aercice, la
moitié de l'excédent net de recettes. La réali-
sation progressive de l'emprunt destiné à la
construction du Brazzaville-Océan accroîtrait
encore ces charges.
Il est évident que ces charges ne peuvent être
maintenues sans enlever toute élasticité au bud-
get de la colonie au moment où sa mise en
valeur exiae encore d'importants efforts finan-
cien.
C est pourquoi r article 65 de la nouvelle loi
de Finances stipule heureusement que:
« A partir du t" janvier 1927 le Gouver-
nement de l'Afrique équatoriale française devra
affecter au service cW emprunts et au rembour-
sement des avances, au minimum pour chaque
exercice :
1 ° Une somme calculée sur la base de la
totalité des recettes brutes de toute nature de
l'exercice précédent, déduction faite des subven-
tions de l'Etat, des prélèvementl sur fonds
d'emprunt, des prélèvements sur le fond de
réserve et des produits d'exploitation du chemin
de fer, et égale à : -,
e à :
1/8 de la fraction de recettes comprise entre
30 et 40 mi llions.
1/4 de la fraction de recettes comprise entre
40 et 50 millions.
3/8 de la fraction de recette; comprise entre
50 et 60 millions.
1/2 de la fraction de recettes comprise entre
60 et 75 millions.
3/4 de la fraction excédant 75 millions.
20 « Un prélèvement opéré sur les bénéfices
d'exploitation du chemin de fer et égal à la
moitié de l'excédent des recettes sur les dépen-
ses de l'exercice précédent. »
Les dispositions nouvelles évitent une parti-
cipation immédiate exagérée qui gênerait le
développement économique de l'Afrique équa-
toriale française et la laissent largement inté-
ressée au développement de ses ressources
budsétaires.
Nous avons maintenant à signaler rapidement
les autres articles de la loi de Finances intéres-
sant notre domaine colonial.
L' aiiicle 28 fixe la contribution des colo-
nies aux dépenses suivantes de la métropole :
Iu dépenses militaires :
43.643.000 fr. dont 32.300.000 pour l'Indo-
Chine et 8,000.000 pour 1 A. O. F. ;
2° Dépenses de l'Aéronautique :
1.500.000 fr., en augmentation de 500.000
francs sur 1928;
3° Dépenses de l'Ecole Coloniale (474.000
francs), de l' Agence générale des Colonies
(3.403.000 fr.), de l'Institut d'Agronomie Co-
loniale (507.000). de l'Inspection des Colo-
nies (746.000 fr.), du Conseil supérieur des
Colonies (70.000).
L'article 84 relève la limite au-delà de la-
quelle les emprunts coloniaux doivent être
approuvés par l'autorité métropoiitaine. Jus-
qu ici l'autorisation métropolitaine était néces-
saire pour tout emprunt comportant le payement
d'annuités d'un montant supérieur à 50.000 fr.
Désormais cette autorisation ne sera requise que
pour les emprunts dont les annuités seront supé-
rieures à 250.000 francs.
Cette nouvelle disposition est des plus loua-
bles ; grâce à elle beaucoup de formalités et de
délais qui paralysaient le; administrations locales
seront supprimés.
L'article 86 crée un emploi de chef de bu-
reau à l'Agence générale des Colonies. Cette
création était devenue indispensable par suite de
l' accroissement toujours plus important de ce
service.
L'article 123 fixe à deux unités le nombre
d'inspecteurs des colonies qui pourraient être ad-
mis à la retraite proportionnelle au cours de
l'année 1929.
L'article 137 reporte à l' année 1929 l'auto-
risation précédemment donnée pour l'émission
des obligations garanties du chemin de fer
des ob l I r Djibouti à Addis-Ababa.
franco-éthiopien de Djibouti à Addis-Ababa.
Enfin l'article 138 fixe à 3.625.000 francs le
maximum des avancer que le ministre des
Finances sera autorisé à consentir, en 1929, au
chemin de fer et au port de la Réunion.
Telles sont les innovations en matière colo.
niale que comporte le projet de loi de Finances
de 1929.
Pour terminer signalons que le projet de bud-
get des dépenses du ministère des Colonies
s'élève à la somme de 561 millions contre
457 millions en 1928. C'est une augmentation
de 104 millions.
La dépense de 561 millions se répartit ainsi
qu'il suit :
Dépenses civiles, 40 millions.
Dépenses militaires, 490 millions.
Services pénitentiaires, 91 millions.
Regrettons que les dépenses civiles soient si
faible; vis-à-vis des dépenses militaires, L'outil-
lage économique de nos possessions d'outre-mer
aurait cependant nécessité un effort plus impor-
tant.
gearfes JVoaielIt,
Député de Saéne-et-Loire,
Vice-président de la Commission
des Colonies,
Membre de la Commission des Mines.
Bn Tunisie
-,
Le IXe Congrès d'oléiculture
Nous rappelons que c'est du 26 octobre
au 8 novembre que se tiendra à Tunis, Sfax
et Sousse le IX. Congrès international
d'oléiculture.11 comprendra trois secttois :
1° Production oléicole ; 2. industrie oléi-
cole ; 3° commerce des huiles et conserves
d'olives. Des excursions auront lieu dans
les principales régions oléicoles tunisiennes.
LA FRANCE PROTECTRICE
1
t Nous nous proposons de rappe-
ler sommairement, par une sétie de
documents officiels, ou. en tout cas.
authentiques, avec toute la modestie qui s¡edi
ce que fut Veffort annamite dans ces con-
jonctures où se jouait le sort de la France
protectrice. » Ainsi notre confrère de La
Tribune Indochinoise annonce la série des
publications a des documents et souvenirs
rappelant la participation annamite à la dé-
101 .e P. Nous a
fense nationale française ». Nous applau-
dissons à cette idée excellente. La guerre est
déjà si loin 1 Il y a tant de gens qui pour-
raient oublier 1 En France ? Oui. Mais
aussi en Indocldne.
Avec toute la modestie qui sied, les au-
teurs de ces publications n'ont, pas l'ambi-
tion ridicule (ils se servent précisément de
ce qualificatif) de s'attribuer plus de mé-
rites qu'il ne convient ; ils ne sont pas de
ceux qui s'écrient : « Sans nous, notre pro-
tectrice était vouée à la défaite certaine a;
mais, après avoir rappelé les noms honorés
du colonel C llâ" et de Lo hun Vi, ils décla-
rent fort justement que la question de l'im-
portance du concours apporté à la mère pa-
trie n'est pas essentielle, mais bien celle de
la spontanéité, de la réalité de ce concours.
« Nous ne revendiquons même pas une
part de gloire, si mince soit-elle, dans la
victoire, nous contentant de la part d'hon-
neur qui nous revient dans V effort générem
sèment fOllrni. -
Nous accordons à ceux qui ont des préten-
tions si mesurées, beaucoup plus qu'ils ne
revendiquent. Guerre économique, guerre de
matériel, tels oitt été par dessus tout les ca-
ractères du conflit effroyable. Ceux-là mê-
mes qui, loin des trallCl,Ùs,ce qui ne veut pas
dire loin du péril, sont venus de l'iiidociiitre
pour remplacer à l'atelier, à l'usine, leurs
frères de France mobilisés au front, ont éga-
lement droit à la gloire et à l'honneur.
Ceux de l' Annam se savaient. physique-
ment faibles P, ils n'ignoraient pas que les
hivers occidentaux seraient plus meurtriers
pour eux que les mitraillelius; en tout cas,
c Vélite » le savait fort bien, ct, sans l'appui
de cette élite, sans le dévouement « des of-
ficiers, gradés et interprètes de race anna-
mite P, jamais ceux de l'Annam n'auraient
prête à la mère patrie un secours aussi puis-
sant et aussi efficace. C'est donc, affirme
avec force notre confrère, que les sentiments
de cette élite à l'égard de la France sont in-
discutables, que son amour pour la métro-
pole est profond, que ceux qui les soup-
çonnent sont injustes, qu'on leur doit réci-
proquement confiance et affection.
Nous ne demandons pas mirtlx, pour Iro.
tre fart, que de payer ces dettes sacrées. Et
nous serions indignes du nom de Français
si nous nous montrions débiteurs embarras-
ses, gênés, à l'égard de frères d'ormes qui
nous rappellent notre créance a sans phra-
ses, sans amertume ni acrimonie. » Des phra-
ses, à quoi bon Des documents officiels,
oit, en tout cas, authentiques, comme celui
qui nous présente un régiment if ouvriers
annamites dans une usine de fabrication
d'obus, comme ceux qui seront reproduits
demain et aprcs-demain, cela vaut mieux.
De l'amatume, de l'acrimonie1 Il faut lais-
ser cela à d'autres, à ceux qui font valoir
leurs titres à notre reconnaissance avec des
exagérations « ridicules », et qui font de cet
étalage un des moyens de créer une agita/ioll
où il nous serait impossible de voir une
manifestation de loyalisme et de bonne joi.
Quand on cherche en toute sincérité ce qui
unit, ce qui rapproche, on fait de la bonne
besogne ; c'est à cela que s'emploient ceux
qui ont entrepris la publication de ces docu-
ments.
Il,\'I)J photos d'une exécution très y soignél'
permettront peut-être à des mobilisés anna-
mites de se reconnaître et de revivre par la
pensée des heures poignantes de nostalgie,
passées au service de la Trance et qui comp-
teront, il faut Vespérer, dans le bilan de
leurs destitities. » Comment ne compteraient-
elles pas ! Notre confrhc a souligné dans
le texte le terme : protectrice, appliqué à
la France. D'autres l'auraient fait criée iro-
) - .-. -
nie. Environne de ces souvenirs, n moi
riche d'émotions, et il apparaît comme un
hommage de piété envers la soeur bi<- n-aimee
autour de laquelle, aux heures tragiques, tous
les frères sont accourus, prêts à la sauver ou
à mourir.
Mmrf JtoMffaw,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
L'Aviation Coloniale
Le raid Assollant-Lefèvre
1/aviateur Assoient, interrogé sur ses
intentions, a déclaré :
Il Je suis prêt. à recommencer avec tout
Te contrôle que l'on voudra un décollage à
pleine charge, certain de le réussir avec
mon avion. Et, en délinitivo, que ceux qui
n'ont jamais eu d'incidents en cours de vol
et qui n'ont jamais connu « la poisse » nu.
lottcnt la première pierre. Quant à nous»,
notre» conscience ne nous reproche rien. »
w. - --
Assollant compte donc repartir au plus
tôt pour Casablanca. 11 tenterait la travei-
séo rte l'Atlantique Sud «le Saint-Louis a No-
tai puis irait à Rio de Janeiro ; de là, enfin,
il remonterait au nord, jusquà New-York
pour tenter New-VoiJtJÏ'aris.
Tr. enta tMMtWM fI""lt
Ce n'est vraiment pas cher : le permis de
chasse donnant drnit de tuer un éléphant,
un seul, sur le territoire du Cameroun,
coûte, en effet, 300 francs.
Il y en a d'ailleurs, là-bas, des troufjeaux
de 200 parfois qui vagabondent. Mais ce
gibier-là est plus difficile et plus dan-
gereux à tirer que le lièvre.
BROUSSES
* BROUTILLES
1 Il
Pondant .11 - est tempo encore
Vous avez lu, dans les Annales Coloniales
de samedi dernier, cette nouvelle qui serre
le cœur :
Une girafe, qui vient d'être capturée en
Afrique Equatoriale, va traverser la mer,
Dieu sait dans quelles conditions, et sera
transportée de Bordeaux à Paris dans un
wagon spécial qui l'obligera à la position
horizontale, à cause qu'une administration
comme toujours imprévoyante, n'a pas conçu
des ponts et des tunnels assez hauts.
Je n'insisterai pas sur l'insulte faite à un
animal de mœurs chastes, au dire des plus
qualifiés girafologues, dès lors qu'on le con-
traindra à une position manifestement dé-
criée.
Mais il y a pis : cette fière bête, habituée
à pôrter fa tête haute* ad astra, va sans
doute mourir de honte et simultanément cre-
ver d'inconfort.
11 est temps, cependant, d'aviser. La gi-
rafe descend le Congo, à l'heure où nous met-
tons sous presse. On peut encore dépêcher un
sous-marin à l'embouchure du fleuve, et se
fier à l'ingéniosité de nos braves marins
pour installer la girafe à la place du péris-
cope. Elle ne risquera rien, puisque, décidé-
ment, il n'y a pas de menace sérieuse de
guerre entre la France et la République de
Libéria, et que le sous-marin n'aura donc
aucune raison valable de plonger. La seule
mesure à prendre, pour la traversée de
l'Océan, est a'avertir les aviateurs qu'un ré-
cif aérien se déflace vers l'Europe, et les
journalistes qu'il ne s'agit pas du grand
serpent de mer.
Par le Havre, le sous-marin remontera la
Seine jusqu'à la Halle aux vins, où la gi-
rafe, n'ayant eu qu'à adopter sous les ponts
la posture peu fatigante, et d'ailleurs gra-
cieuse, du col de cygne, pourra puiser dans
un foudre l'optimisme malgré tout néces-
saire à une captive.
Mais qui sait si la marine de guerre, après
ravoir entraîner à retenir sa respiration (et
aussi à remuer la queue selon un code ins-
piré de Chappe) ne l'enrôlera pas définiti-
vement comme vigie-périscope ?
A tout hasard, je soumets à M. Georges
Leygucs cette suggestion où se môle un souci
de bonté et celui de faire collaborer le per-
sonnel naviguant à la propagande coloniale.
ilMrflon.
.1.
Les indigènes de l'Algérie
à Polytechnique
A l'occasion du concours d'admission à
l'Ecole Polytechnique en 1928, la question
s'est posée de savoir dans quelles conditions les
indigènes de l'Algérie non encore admis à la
qualité de citoyens français pouvaient être nom-
més élèves de ladite école.
L'examen de cette question a fait apparaître
qu'il convenait d'établir à leur avantage une
différence entre eux et les candidats ressortis-
sants étrangers. Il semble particulièrement indi-
qué, lorsque ces jeunes gens auraient subi avec
succès la totalité des épreuves exigéeJ des can-
didats nationaux, de prévoir leur assimilation
avec les élèves français de la même promotion,
cj £ s qu'ils auraient obtenu leur naturalisation.
Cette disposition, oui répond à certaines con-
sidérations sur lesquelles le Gouverneur Général
de l'Algérie a appelé l'attention avec insis-
tance, ,%era accueai r té l'attent i on avec ins i s-
tance, sera accueillie avec faveur par la popu-
lation indigène de l'Algérie, qui ne cesse depuis
longtemps de donner au pays des preuves écla-
tantes de son loyalisme et de son dévouement.
A cet effet, le ministre de la Guerre a fait
signer au Président de la République le décret
suivant :
If Les indigènes de l'Algérie ayant subi, à
l' entrée, la totalité des épreuves exigées des
candidats français, et qui ont pris l'engagement
de demander leur admission à la nationalité
française dès qu'ils auront atteint 21 ans, sont
inscrits sur la liste des admis, au rang que leur
assigne le nombre total des points obtenus par
eux, mai, avec un numéro bis. S'ils réunissent
un nombre de points au moins égal à celui du
dernier élève français entré à l école, ils sont
admis en sus de 1 effectif des élèves français
reçus à la suite du concours auquel ils ont parti-
cipé.
« Dès qu'ils seront devenus citoyens français,
ils bénéficieront des mêmes avantages et seront
soumis aux mêmes obligations que les élèves
français auxquels leur âge et leur classement
d'admission les assimilent. »
SAUTERELLES = PLUIE D'OR?
»♦.
Tout arrive. On se rappelle les lamentations
légitimes des populations de l'Afrique du Nord
quand les sauterelles venaient dévaster leurs
récoltes. Voilà encore un fléau qui va passer à
l'état de légende. Il y a peu de temps encore,
- 1 1
des colonnes expédltlODRaiteJ étaient tormees
en Algérie pour chasser les sauterelles dont les
dégâts étaient considérables. La lutte organisée
ensuite scientifiquement a permis de combattre
plus efficacement ce fléau qui, au Maroc, est
encore à redouter.
Néanmoins, cette invasion périodique, lisons-
nous dans le Gaulois, pourra, sous peu, être
considérée comme une pluie d'or.
Il parait, en effet, qu'on est arrivé à utiliser
industrielle. ment l'huile de sauterelles pour le
graissage des moteurs d avions.
Cette huile, qui résiste merveilleusement au
froid des grandes altitudes, serait obtenue en
réduisant les sauterelles en bouillie.
Comme le remarque notre confrère, elles
continueront à se promener dans l'espace après
leur mort et rendront de grande services à
l'aviation, après avoir été si funestes aux agri-
culteurs de 1 Afrique du Nord.
.e
VERS LA GUADELOUPE
.,.
Jeudi 13 septembre courant, s'embarqueront
par Bordeaux, lUI le paquebot Flandre, à desti-
nation des Antilles, M. Henry Bénaaer, séna-
teur de la Guadeloupe, ambassadeur de France,
et M. En0èa» Gvattve, député et conseiller gé-
néral de la Guadeloupe, accompagnés de Mme
Henry Bérenger et de Mlle Graëve. Les deux
parlementaires de la Guadeloupe vont prendre
contact avec le nouveau Conseil Général récem-
ment élu, et dont 33 membres sur 36 appar-
tiennent à leur majorité, ainsi, d'ailleurs, que
19 municipalités sur 24.
En complet accord avec les assemblées can-
tonales et communales, MM. Bétenger et
Graëve vont mettre à profit la fin des vacances
parlementaires pour étudier sur place l'applica-
tion intensive des prestations du Plan Dawes
aux grande travaux d'édilité en Guadeloupe
(électrification, transports maritimes, apponte-
ments, logements à bon marché, assainissement,
plantations, frigorifiques, wborf. et voies ferrées,
etc.). Déjà. l'an dernier, sur l'initiative de MM.
Bérenger et Candace, un programme général
atteignant plus de 100 millionJ de francs avait
été envisagé par M. le Gouverneur Tel lier et les
pouvoirs locaux. Mais il s'agit maintenant de
mettre ce programme au point et de le réaliser
par tranches successives dans la pratique.
MM. Bérenger et Graëve s'occuperont tout
particulièrement de la question des bananes, tant
au point de vue plantations qu'au point de vue
exportation. La Guadeloupe est déjà une grande
productrice naturelle de bananiers, et le nombre
des régimes de bananes qu'elle pourrait fournir
à la métropole est, en quelque sorte, illimité.
Aussi les planteurs de la Guadeloupe réclament-
ils à cor et à cris un système de transports ap-
proprié qui leur permette de développer une
culture aussi intéressante et aussi lucrative. Les
représentants du pays vont donc voir sur place
ce qui peut et ce qui doit être fait. Le voyage
du sénateur et du député de la Guadeloupe
occupera la fin de leurs vacances parlementaires.
1 h comptent se réembarquer le 26 octobre pro-
chain à Pointe-à-Pitre sur le paquebot Pérou
pour être à Paris le 7 novembre et occuper
effectivement leur siège au Sénat, à la Chambre,
à la réouverture de la session.
M. CANpACE A BERLIN
A l'occasion de la conférence internationale
de l'Union interparlementaire, M. Gratien Can-
dace, député depuis dix-sept ans de la Marti-
nique, a fait à Berlin un discours très remarqué
sur les sentiments des noirs des colonies fran-
çaises, à l'égard de la France.
Avec une courageuse éloquence, M. Candace
a dit notamment aux Allemands :
CI Je suis doublement fier de parler à cette
tribune du Parlement international et d'être le
porte-parole, sur une question particulière, de la
grande nation dont je suis le fils spirituel, de la
France qui a proclamé le principe de la frater-
nité des races.
Il Les races non évoluées sont les élé-
ments pour ainsi dire « embryonnaires » de l'hu-
manité : elles ont besoin de la protection, de la
tutelle et de l'enseignement des races civilisées.
La France, sur les tenitoires soumis à sa pro-
tection, déploie tous ses efforts en faveur des
raceJ non encore civilisées. -
« Il est extrêmement désirable que les autres
nations suivent cet exemple : justice, solidarité.
fraternité, vains mots, si nous n'étions pas ca-
pables de nous pencher sur les peuples qui aspi-
rent à la lumière de la justice !. »
Le discours de Candace, l'accent même de
son patriotisme français ont fait sur les Berlinois
une impression profonde, et il est du plus haut
intérêt de noter que le député français a été ap-
plaudi avec un enthousiasme véritable.
Le Baggar sera-l-il de nouveau terlile 1
La mission scientifique envoyée par M.
Hordes, gouverneur génrrol de l'Algérie,
dans le lloggm* au mois de février dernier
prépare actuellement la publication des ré-1
sultals scientifiques qu'elle a l'apportés de
cette intéressante exploration.
l.a mise au point des nbémoires et le clas-
sement des collections demanderont encore
de longs mois, en raison do leur importan-
ce exceptionnelle. Dès maintenant, toute-
fois, les observations rapportées par M'M.
1; l)r Maire, professeur de botanique et
Semât, professeur de zoologie a la faculté
des Sciences d'Alger, le Dr Leblanc, profes-
seur a la faculté de Médecine. Keygasso,
professeur à la faculté des Lettres et direc-
teur du Musée d'KIlinographie et do. Pré-
histoire du Bardo, le lij* Koley, de l'insti-
tut Pasteur d'el', de Peyerimholï, chef
de la station forestière du nord do l'Afrique,
sont des plus précieux 011 ce qui concerne
l'histoire ancienne de cotte région terrible
et désolée : car ils tendent à confirmer
d'une façon, définitive, qu'elle a élé jadis
fertile et tlori-ssanite et qu'il ne serait pas
impossible qu'elle le redevint un jour.
Les vins Tunisiens
«♦«
Les quantités de vins de raisins (rais dont le
titre alcoolique ne dépasse pas 14 degrés, pro-
venant de Tunisie et importés en franchise doua-
nière en France et en Algérie pendant la pre-
mière décade du mois d'août 1928. se montent
à 2.987 hectolitres.
LE DUC DES ABRUZZES EN ETHIOPIE
LI' duc des .\hrllzz«' vient de s'embar-
quer A Naplos. à destination de la Soma-
lie, ofi il réside habituellement.
Le duc se rendra à nouveau h Addis
A-bebo, sur l'invitntion de l'impératrice Zao.
ditou et du ras Makonnen. qui l'ont, prié
d'explorer le haut bassin de l'oued Schebcli,
encore peu connu. A cet, effet, le duc des
AJmmea a organisé, ft, ses frais, une expé-
dition qui s'est embarquée avec lui.
L'expérimentation agricole
en Annam
Des expériences d'introduction ée cotons
étrangers ont été faites aux champs d'esse
de Thanh-hoa. Trois variétés d'ongme amé-
ricaine furent cultivées. Une seule, la va-
riété n° 1 (sans dénomination), semble être
susceptible, par sa plus courte durée de vé-
gétation, de précéder une culture de riz et
remplacer le coton indigène.
A la station expérimentale de Cao-trai,
spécialement créée pour l'étude des caféiers
et des textiles dans le Phu-qui, las travaux
de l'année ont porté sur des essais de cul-
tures de divers textiles, les cultures d'en-
grais verts et la création de pépinières de
caféiers.
Il résulte de ces essais que la calture du
jute et l'hibiscus peut être entreprise avec
succès dans le Phu-qui.
Pour les engrais verts, il apparaît aette-
ment que la végétation est d'autant meil-
leure que les semis sont plus précoces.
Parmi les variétés de légumineuses qui
ont paru particulièrement intéressantes, il
faut citer : Te phrosia candila et maximm,
Crotalaria usaramensis, anagyroid.es, Ses-
bania (comme ombrage temporaire pendant
l'été pour les jeunes caféiers en place, avant
que les arbres d'ombrage soient suffisam-
ment développés), Uesmodium purpmreum,
Vigna sepiaria, hidigofera ereeta.
La station expérimentale de Pleiku a
porté ses efforts sur la recherche et l'étude
des meilleurs procédés de culture du café
et du thé.
En 1927, 14. 500 mètres carrés de pépi-
nières à café et à thé ont été préparés et
cnsemcnCls.
Pour les cafés, 47-390 plants comprenant
33.825 pieds d'Arabica, 1.550 de Libéria,
J.950 d Kxtclsa, O.S25 de Canephora et 2.240
de Kouilou-Ouganda, Pour les thés, 51.054
plants dont 17.1 r 1 Manipuri, 826 Assam, 824
Basa loni, 088 Thé des Indes, 30 711 An-
natn, 341 Tonkin.
On peut déduire de ces essais que les pé-
pinières qui couvrent d'un seul bloc les se-
mis à au moins 1 ni. 80, donnent, dans cette
région, les meilleurs résultats.
En ce qui concerne les cultures, au cours
de l'année 1927, il a été défriché zh ha. 5,
ce qui porte le nombre d'hectares défriches
à 42 ha. 5.
11 a été semé rtir la Station 24 ha. 50 de
légumineuses ('ngrai verts se rapportant à
63 espèces différentes.
L'activité de la Station de cultures ma-
raîchères de Dangkia s'établit par 12 hec-
tares cultivés en légumes d'Europe. 21 hec-
tares en arbres fruitiers.
Un troupeau de 720 bovins et :;n ovins
assure la production de la viande et du lait,
car, comme on le sait, Dangkia a pour but
de fournir aux habitants de Dalat, situé à
14 kilomètres, des légumes, de la viande et
du lait.
La période d'essais et de tâtonnement»
n'est pas encore terminée à la station ar-
boricole fruitière de Dalat. La fructification
d'arbres fruitiers hybrides (rê(h(,T, pru-
niers) a seule été encourageante. Cette sta-
tion possède aussi une pépinière peur four-
niture d'arbres et de plantes d'ornement
pour la ville de Dalat.
Les pépinières d'arbres et d'arbustes d'or-
nement de la Direction des Services agri-
coles à Hué couvrent environ 4 hectares.
Elles sont abondamment pourvues.
En 1027, il a été distribué à titre gratuit
504 plantes vertes. 1 .<>04 arbres tnlÎtiers,
1.611 arbres d'avenue, 3.863 ptante- orne-
mentales, 11.150 boutures et 307 kg, 070 de
graines.
line distribution. h titre onéreux, non
moins importante, a été également faite.
I ES VACANCES D UN EMPEREUR
S. M. BAO DAY A PERPIGNAN
S. M. H ao Dai, empereur d'Annan, villé-
giaturant à Prades, a séjourné à Perpignan,
dont il a visité les principaux magasins et
les monuments en compagnie de S. A I. le
prince Yinh Can. "'nn cousin.
ie
TAUX DE LA PIASTRE
-
Lf Gouverneur uvn.Tal de l'Iihlocb ne vient
de laire connaître au ministre d. s Colonies qu':..
la date du 8 septembre l'-S le tau\ officiel
île la piastre était de I"! fI'. JO,
Aux Iles Wallis et Fllana
•+•
M. le Gouverneur (îuyon a tait au mois
de mai dernier un voyage aux il es Wallis,
dépendance de la Nouvelle-Calédonie. Le
2 mai 1026, il s'était déjà embarqué à bord
de l'aviso (.'assiopée, accompagné cie deux
représentante du commerce calédonien, pour
visiter ces îles où il a fait une intéressante
tournée administrative.
Deux infirmeries ont été construites, dont
l'une à Kutuna et l'autre aux Wallis. Ce
sont des bâtiments solides, en maçonnerie,
comprenant trois pièces.
A Futuna, les soins olit donnes par une
religieuse infirmière diplômée. Aux Wallis,
ils sont assurés directement par le médecin
assisté d'un infirmier indigène. Le? Walli-
>iens viennent maintenant -e taire traiter
sans appréhension.
Le wharf, d'une longueur de 300 mètres,
a été prolongé de 100 mètres, atteignant
ainsi les grands tonds, l'ne voie ferrée a
été installée jusqu'aux maisons de commerce
situées non loin.
Une route charretière a été. créée, et la
mission catholique a fait l'acquisition ré-
cemment d'une camionnette automobile.
Le Gouverneur avait amené avec lui un
poste de réception de T. S. F. qui a été ins-
tallé aussitôt. Un opérateur calédonien venu
avec la Cassiopre, a pu se mettre à son
poste. Du matériel attendu de France per-
mettra à ce poste d'etfectuer l'émission, ce
qui mettra fin à l'isolement complet de cet -
archipel.
Au cours de sa dernière vi-ite, M. le Gou-
verneur Guyon s'est rendu compte que ses
conseils et ses discours étaient mieux écou-
tés et nue la population indigène lui témoi-
gnait plus de respect rt de déférence.
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