Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-09-06
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 06 septembre 1928 06 septembre 1928
Description : 1928/09/06 (A29,N135). 1928/09/06 (A29,N135).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451306c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
YINtiT-NElJVIEME ANNEE. Ne 135.
tu ralumo :,»-CBNTUM
JEUDI SOIR, G SKPTliMimE 1928.
JOWmjHfOTlMtH
Rédaction & Administration :
M, IMH IM-IMir
PARIS a-)
TTL FRLL. 1 LOUVRB 1MET
- • MCMOJBUFF-M
1- 1 ir 0 le
Les Annales Coloniales
LM mtbonces et réclame$ sont repue.
bureau du tournai.
DwiCTeuM : M. RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Tou. les articles publiés dans noire lourna
être reproduits qu'en citant les ANNALES -
ABONNEMENTS
fut le supplément illuiSrê:
Un au 6 mois 8 Xem
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ftranpr.. 110» tOO Jill
/On s'abonne sans frais d&Q*
tous les bureaux de poste.
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L'erreur de renseignement primaire en Tunisie
La saison estivale ramène en France de
nombreux habitants de la Tunisie qui s égail-
lent d'abord dans les statiors mari. ou thçf.
ma lcs pour se concentrer ensuite sur Paris.
J' ai eu la bonne fortune de rencontrer, dans
une modeste ville d'eaux où je cherchais moi-
même quelque repos, plusieurs notabilités fran-
çaises de Tunisie, fort au courant des choses
de ce pays, et je n' ai point manqué d en causer
avec elles.
J'ai été particulièrement frappé de ce que
m'ont dit mes interlocuteurs au sujet de l'or-
ganisation de l'enseignement primaire dans le
protectorat, et je crois utile d'exposer ici la
ntuatton telle qu'elle résulte de leurs opinions
que, pour ma part, f estime fondées.
Les créateurs de l'Enseignement primaire en
Tunisie, hommes de bonne volonté et de mé-
rite, se sont trompés en instituant la fameuse
école tranco-arabe.
11, lui ont donné, en effet. pour but unique,
la préparation des jeunes indigènes au certificat
d'études primaires. La Tunisie est aujourd hui
atteinte d'une crise du certificat d'études pri-
maires dont les conséquences politiques et so-
ciales ne sont pas négligeables. Dans l'idéo-
logie des organisateurs, ce devait être pour la
jeunesse indigène un premier stade les familia-
risant avec l'instruction française et les prépa-
rant à accéder à des études supérieures, soit de
I ordre primaire, soit de l'ordre secondaire. -
Dans la pratique, il n' en est rien : parmi les
jeunes indigène: qui ont fait des études secon-
daires, obtenu le diplôme de bachelier, et dont
un nombre appréciable est ensuite venu cher-
cher dans les Universités françaises des grades
de l'Enseignement supérieur, aucun ne pro-
vient des écoles franco-arabes. Ils ont tous dé-
buté soit par les cours enfantins primaires du
Lycée de Tunis, soit par les écoles primaires
purement françaises qui existent dans les prin-
cipales villes à côté des écoles franco-arabes.
Un certain nombre vient aussi des écoles de
l'Alliance israélite.
Les établissements primaires supérieurs,
rlY-llcurs beaucoup trop rares en Tunisie,
n" ont, eux lion plus, aucun recrutement appré-
ciable dans l'école franco-arabe. Ce n'est que
très exceptionnellement qu'ils accueillent des
élèves de cette origine.
Cette carence s explique, Pour la population
indigène, le certificat d'études n'est pu un dé-
but, mais une fin en lIOi. L'enfant arabe ne va
puère à l'école avant l'âge de sept ans: or.
pour airiver des. rudiments de la lecture à 1 en-
semble pourtant sommaire de connaiuances que
comporte le programme dudit certificat, il lui
faut au moins sept années d'études.
Ce n'est donc que vers l'âge de quatorze ou
quinze ans qu'il arrive à ce titre. Il est trop tard
pour qu'il puisse se diriger alors vers un col-
lège ou un lycée pour aborder les études clas-
siques secondaires.
Il n'y songe, du reste, nullement. Pour lui,
ie certificat d'études primaires est un diplôme
français. Il estime que ce diplôme lui dorme
des droits auprès de l'Administration française.
Lorsque celle-ci ne lui ouvre pas ses portes,
il est persuadé qu'elle est coupable d'injustice
à son égard et il se rallie aux mécontents, aux
aigris, aux destouriens qui font une opposition
plus ou moins ouverte à la politique française.
Les sept années pendant lesquelles l'enfant
indigène a fréquenté l'école franco-arabe l'ont
éloigné de la terre, du travail manuel. Lors-
qu'il en sort, il est bien trop infatué de sa
pauvre instruction pour entrer en apprentissage.
il est candidat chaouch, candidat facteur, can-
didat agent de police, et les années se passent
sans qu il consente à être - autre chose jusqu'à
ce que, les parents le talonnant pour gagner sa
vie, il vienne se perdre dans la pègre de la
ville voisine, surtout de Tunis, où il devient
agent d'affaires véreux, courtier malpropre, gi-
bier de police et de tribunal.
Cela n'empêche pas que la population indi-
gène de l'intérieur réclame de tous les côtés
des écoles où l'on prépare ses enfants au certi-
ficat d'études.
Mais lorsque l'on signale cette tendance, on
représente comme inspirée par le désir de
l'instruction, par un penchant vers la culture
française, et l' on se garde bien d'en indiquer
le véritable mobile.
Alors que M. Flandin était Résident Géné-
ral, il s'était pris lui-même à cette fausse appa-
rence et avait adressé au Ministère un rapport
dans lequel il exposait comme un mouvement
d'opinion très significatif le grand nombre
j* écoles franco-arabes réclamées jusque dans
les villages les plus lointains du bled, mouve-
ment qui avait cependant l'inconvénient de
pou-ser à des dépenses très élevées.
On voulut, à Paris, se rendre un compte
exact des choses, et un personnage important
fut délégué en Tunisie pour aller étudier la
question.
Il ne put que constater que partout les indi-
gnes, en effet, réclamaient des écoles.
Mais comme il rentrait à Tunis, il se trouva
ckns le train avoir pour compagnon de voyage
un Français né en Tunisie, notable industriel
d'une ville du centre. La conversation s'enga-
gea entre les deux voyageurs, et toujours dési-
reux de se documenter, le chargé de mission
posa des questions de plus en plus précises sur
la Tunisie. Si bien que son interlocuteur, quoi-
que rassuré par la rosette de la Légion d'hon-
neur que portait le questionneur, finit par lui
dire :
Monsieur, vous me demandez des rensei-
gnements tels que je ne serais pas fâché de
savoir à qui je les donne.
C' est tout naturel, répondit l'autre.
Et il lui passt; sa carte, où le Tunisien put
lire sa qualité d'inspecteur général attaché à
un ministère français.
il s'empressa de se mettre à l'entière dis-
position d'une curiosité aussi légitime, et, mis
en confiance, le haut fonctionnaire ne cacha
pas l' objet de son enquête et se déclara émer-
veillé da l'empressement avec lequel il avait
coMilaté que partout les indteëaet demandaient
des écoles où Wgp» enfants puiseent se ptépoter
an certificat d'éatlat primaires.
Le Français l'écouta, souriant, et lui répon-
dit cette simple phrase : gém&ai. aura i t-on
- Monsieur l'Inspecteur général, aurait-on
négligé, à Tunis, de vous apprendre que les
jeunes indigènes qui obtiennent le certificat
d'études primaires sont dispensés, de ce fait, du
service militaire ?
L' inspecteur général sursauta :
On ne m a jamais fait part de cette cir-
constance 1 Est-ce possible ? Eaelt-vous bien
certain de ce que voua dites ?
Monsieur l'Inspecteur général, je fais
partie d'une municipalité qui, chaque année,
est obligée d'appliquer cette règle qu'elle dé-
sapprouve.
Et M. l'Inspecteur général lut ainsi édifié,
plce à une rencontre fortuite, sur la nature du
prestige dont jouit le certificat d'études pri-
maires auprès des indigènes.
Cette dispense qui fut un moyen d'attirer,
-cn-- - s è qui
au début, les enfants indigènes vers les écoles
franco-arabea, n'est plus automd hui qu'un abus
qui devrait être supprimé. C'est, du reste,
l école franco-arabe dans ba conception primi-
tive trop prolongée, qui devrait , être supprimée
ou tout au moins notablement modifiée.
Nous avons indiqué les inconvénients très
graves de son enseignement livresque et didac-
tique. Il aboutit à peupl er les villages du bled
de jeunes gens incapables de travailler, aspirant
tous à des postes administratifs et devenant des
aigris et souvent des dévoyés devant l'impossi-
bilité de satisfaire aux ambitions dont le certi-
ficat d'études primaires leur semble être la base
légitime.
L'école nécessaire à ce pays doit distribuer
aux jeunes indigènes avec les rudiments pri.
maires français du langage, de la lecture, de
l'écriture et du calcul, des notions profession-
nelles les guidant vers les métiers manuels.
L'artisanat arabe n'existe pas, au moins celui
qui répondrait à la vie française. C'est l'étran.
ger qui le fournit tout entier et en tire des
bénéfices considérables dont les indigènes sont
privés par leur ignorance professionnelle.
C'est toute l'organisation de l'instruction pri-
maire en Tunisie 1 reprenne à pied d'œuvre.
La tâche est peut-être ardue, mais elle de-
vrait plaire à un animateur doué d'initiative et
de , volonté et conscient de l'immense service
qu il rendrait ainsi à l'oeuvre française en Tu-
nisie.
Jursurse .OS.
Sénateur de la Marne,
Vire-Président de ta Commission
des Douanes.
NOIR SUR BLANC
0
M. Paul Morand
n'en rate pas une.
M. Paul Morand, qui n'a besoin ni de
la littérature, ni de ceci pour vivre, a trouvé
uni moyen ingénieux de faire rendre un
peu plus ses livres. Son dernier ouvrage,
bien décevant pour les coloniaux qui ne trou-
vent rien de ce qu'ils connaissent de notre
Afrique dans la Magic Noire, et n'y ap-
prennent pas grand'chose sur les autres nè-
gres, contient un certain nombre d'encarta-
ges recommandant, à défaut de l'été à Pau,
l'hiver à Cannes, de bonnes affaires.
C'est ainsi qu'un jeune écrivain d'avenir,
M. André Billy, signale dans VŒuvre sans
trop s en émouvoir :
L'exemplaire de Magie noire que j'ai reçu
contenait un curieux encartage
Une glose de Mac Orlan sur le livre de
Morand considéré en fonction du phonogra-
pite et des blues, avec une liste des princi-
paux disques de musique nègre édites par
la plus importante maisotT de disques du
monde.
Bientôt nous verrons le sinistre Henri Bé-
raud recommander, de la même façon, à dé-
faut de petits pains, des fours, l'exquise
Marise Choisy, des « Maisons », le joyeux
Joseph Delteil, les Galeries de son La-
fayette, le pince-sans-rire Francis Carco des
bals borgnes ou des cabarets apaches, et le
convaincu René Benjamin, un marchand de
drapeaux tricolores ou fleurdelysés.
La littérature est-elle à l'encan ?
Et les littérateurs veulent-ils donc devenir
les marchands du Temple ?
L'An.
M. Léon Perrier dans l'Isère
lèi
M. Léon Perrier, ministre des Colonies,
après avoir assisté aux obsèques de M. Bo-
kanowski et participé au Conseil de cabinet
qui a décidé de la création d'un Ministère
de l'Air, est parti pour l'Isère.
Le ministre reprendra mardi prochain la
direction de ses services rue Oudinot.
RETOUR
»+̃
M. Repiquet, Gouverneur de la Réunion,
rentrera prochainement en France, pour y
passer son congé. En son absence, l'intérim
sera assuré par M. Fabre, secrétaire général
au Gouvernement de la Réunion.
- Le Prince de Galles
va visiter l'Afrique Orientale
»•«
Le prince de Galles, accompagné. du -due
de Gloucester, s'est embarqué aujourd'hui
à Marseille pour accomplir un grand voya-
ge en Afrique orientale. Les visiteurs
royaux comptent passer deux jours à
Alexandrie et au Caire et y déjeuner vec
le roi Fouad.
Poar h Caisse htercolonate
des Pessieiis
-
Un lecteur sympathique m'écrit à
propos d'un de mes derniers arti-
cles sur la Caisse Intercoloniale des
Pensions :
a Depuis que vous avez quitté Paris.
Messieurs les Parlementaires. » (fe vous
remercie, ami lecteur, de ne pas céder à la
tentation trop facile d'agrémenter cette pro-
position temporelle de plaisanteries moins
spirituelles que surannées, par exemple :
« Et jamais les affaires ne marchent aussi
bien et aussi vite que lorsque vous êtes en
vacances, etc., etc. » ; jt vous remercie
donc, ami lecteur, mais soyez indulgent à
la longueur inusitée de cette parenthèse :
donc, je reprends).
4 Depuis que vous avez quitté Paris,
Messieurs les Parlementaires, il s'est passé
bien des choses, et le Conseil d'Etat, arbi-
tre suprême choisi par M. Poincaré pour
mettre au point la teneur du projet relatif
à la Caisse intercoloniale des retraites, a
achevé sa besogne, et transmis le dossier au
Ministère des Colonies..
Mon correspondant ajoute que de la rue
Oudinot le dossier a pris, sans tarder, le
chemin de la rue de Rivoli. C'est bien ICI ce
que nous avions annoncé avant même d'être
au courant des événements qui me sont ré..
vélés aujourd'hui. Voyage normal, néces-
saire, indispensable, la décision étant réser-
vée à celui qui tient les cordons de la bourse.
Que va-t-il faire? A notre avis, accepter
les résultats du travail de la Cotrr Suprême
qu'il a lui-même invitée à trancher un dif-
férend, beaucoup trop longuement prolonge,
de l'avis de tous en général et des fonction-
naires coloniaux en particulier. C'est une
prédiction que rendent vraisemblable et le
bon sens et le souvenir des circonstances
dans lesquelles l'opinion dit Conseil d'Etat
a été réclamée. Dans ce cas, nous ne sou-
rions trop souhaiter que les collaborateurs
de M. le Ministre des Finances fissent un
e ffort sincère et vigoureux non pas pour
rattraper le temps perdu, la sagesse des na-
tions affirme que c'est impossible, mais pour
abréger des délais qui, s'ajoutant aux au-
tres, paraîtraient d'autant plus insupporta-
bles que les Coloniaux ont plus longtemps
attendu.
J'attends bien quelqu'un murmurer : « Et
si M. le Ministre des Finances s'arrête à
telle ou telle objection présentée par tel ou
tel de ses collaborateurst s f aime mieux
croire qu'il ne s'y arrêtera pas, pour les rai-
sons que j'ai indiquées plus haut, et j'in-
cline à penser que ses collaborateurs ne lui
présenteront pas d'objections. Ce serait met-
tre en doute les qualités êmineuies des mem-
bres de notre Conseil d'Etat que de suppo-
ser un seul instant qu'ils n ont pas répondu,
après examen, aux objections d'hier, d'au
jourd'hui Ole de demain. Et puis il n y au-
rait plus de motif s pour que cela finisse.
Or, il y a des motifs impérieux pour que
ce soit fini, le n'y reviens pas. J espere fer-
mentent qu'au mois de novembre, quand les
parlementaires regagneront Paris, tous ceux
qui s'intéressent aux vieux fonctionnaires
coloniaux auront appris avec satisfaction que
la Caisse intercoloniale a désormais son
état civil et quelle entre en vigueur immé-
diatement. Et, s'ils ne perdent pas leur
peine à répondre aux balivernes de ceux qui
cherchent a discréditer le régime parlemen-
taire ,en dépensant lUI esprit inutile à démon-
trer que ce régime ne marche jamais mieux
que pendant les époques où le Parlement
n'est pas réuni, ils ne feront aucune diffi-
cultc pour reconnaître qu'en ce qui concerne
les fonctionnaires coloniaux, dans la période
qui va de juillet à novembre, on jt'aura pas
perdu son temps.
Maria Jtovalaii»
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
Une cour d'amour au désert
l' 1
A l'instar des grandes dames du moyen
âge, de leurs pages et de leurs gentils poè-
tes, les Touareg tiennent de poétiques cours
d'amour. Le Bulletin de la Société de Géo-
graphie d'Alger publie à ce sujet une inté-
ressante étude de M. Lehuraux.
- 11 1 ,
Mais ces cours d amour, tenues clans ic oc-
sert, sont-elles sœurs des gracieuses réunions
qui se font encore dans le Midi de la France.
Les lois de l'esprit président-elles aux jeux
I_es lois de j,e
de l'amour dénués de cruauté ci parés des
révérences de la courtoisie ?
L'ahal, sorte de Cour d'Amour, nous dit
M. Lchuraux, a lieu au campement, à la tom-
bée de la nuit, soit en plein air, soit sous
la tente d'une femme vivant seule, soit en-
core sous une tente spéciale dressée tout ex-
près.
En principe, les jeunes filles, les jeunes
femmes et les hommes encore jeunes et cé-
libataires ou dont les épouses sont absentes,
prennent seuls part à ces réunions. Quelque-
fois, les jeunes époux y assistent aussi en-
semble, mais plutôt en spectateurs qu'en ac-
teurs. Les hommes âges n'y paraissent ja-
mais. Les femmes d'un certain âge y vont
assez souvent, mais comme spectatrices.
Les vrais acteurs de l'ahal sont les hom-
mes et les femmes qui pratiquent la « liberté
des mœurs » (asri), c'est-à-dire les femmes
non mariées et en âge d'être courtisées et les
hommes d'âge à faire leur cour.
Evidemment, cela nous mène assez loin
des « politesses du cœur » rendues à une
belle Ermengarde de Narbonne, à Sybille
d'Anjou, à Elépnore de Guyenne. Marie de
France et Laure de Noves, ces illustres da-
mes immorteUf»' par la poésie et par
l'amour.
Ht. Jt. 8.
BROUSSIS
* BROUTILLES
feux et ris de Madagascar et d'ailleurs
11 est interdit d'organiser des tam-tams,
detitinga, des moraingy, des bilo ou des ré-
jouissances familiales sur les voies et places
publiques de Tuléar, sans une autorisation
spéciale délivrée par l'administrateur-maire.
Naturellement, cette autorisation est tou-
jours accordée, à la condition, toutefois, que
les indigènes de Tuléar usent à leur tour de
bons procédés à l'endroit de l'Administra-
tion.
Un bon procédé, en la circonstance, c'est
le paiement d'une taxe de 20 francs entre
le lever et le coucher du soleil, de 40 francs
entre le coucher du soleil et 21 heures, de
80 fr. ehtre le coucher du soleil et 22 heu-
res 30, de 150 fr. entre le coucher du soleil
et minuit.
En France, d'ailleurs, nous dédions au
fisc, à l'occasion de la plupart de nos délas-
sements, des marques de courtoisie assez ana-
logues.
Et, grâce au ciel, Français ou Madécasses,
nous ne sommes pas absolument libres de
nous montrer, s'il nous plaît, mal élevés ou
ingrats.
Grâce au ciel l Car il n'est pas douteux
qu'un plaisir a d'autant plus d'attrait à nos
yeux qu'il coûte plus cher.
Ici, la Régie ne suffit plus aux demandes
depuis qu'elle vend son tabac au poids de
l'or.
Là-bas, je suis bien sûr qu'il n'y a jamais
eu autant de tam-tams, ringa et cœtera que
défais que l'administration perçoit avec net-
teté, en ce qui concerne ces réjouissances,
son devoir de sollicitude.
Bref, par tous pays, sur toute la terre, le
progrès multiplie sans cesse les manifesta-
tions de la joie de vivre, et vers le ciel
s'éltve le chœur reconnaissant des cracheurs
au bassinet, allègre, suave et digne de l'ad-
miration des anges.
itlfrflON.
8.8
La créatiol d uo Ministère de l'air
est déridée
Il
Un Conseil de Cabinet réuni hier soir, sous
la présidence de M. Poincaré, a décidé la
création du Ministère de l'Air que souhaite
manifestement l'opinion publique.
Le décret organisant ci: nouveau départe-
ment sera soumis à la signature du Prési-
dent de la République, au cours du Conseil
qui se tiendra le 14 septembre à Rambouillet.
Nous croyons savoir que les services jus-
qu'à présent dispersés dans les ministères de
la Guerre, de la Marine, des Colonies et du
Commerce, formeront autant de directions
placées sous l'autorité directe du ministre de
l'Air.
M. Laurent-Eynac, du groupe de la gau-
che radicale, ancien sous-secrétaire d'Etat à
l'Aéronautique, est vraisemblablement le
futur ministre.
Mais quel que soit le chef désigné, nous
aimons à penser qu'il accordera à l'aviation
coloniale la place de tout premier plan qui
lui revient.
L'Aviation Coloniale
Marseille-Syrie
L'avion Météore, dont 011 élait :;ui.disant
sans nouvelles n'était, pus perdu : il était
iriéine resté m relations constantes avec
les stations du bassin de la Méditerranée
et est arrivé à Beyrouth le IlJr septembre.
Paris-Dakar
Les aviateurs Assolant et Lefèvre qui
avaient quitte l/i Huurgot puur gagner
l'Amérique ont dû, par suite d'une fuite il
leur canalisation d'huile, atterrir à Casa-
blanca.
Ils avaient mis 'J h. M pour relier Paris
à In ville principale du Maroc.
C'est un temps record représentant une
allure de :!".!O kilomètres à l'heure.
A leur atterrissage, Assolant et Lefèvre,
tout en regrettant d'avoir été contraints
d'interrompre leur voyage à Casablanca,
avaient tout d'abord déclaré qu'ils n'huent
nullement dans l'intention de revenir im-
médiatement à Paris. l'At-
Ils voulaient, ou contraire, poursuivre
leur randonnée vers Dakar, traverser l'At-
lantique du Sud jusqu'il Pernamboue. ; re-
monter vers le nord, et, «'iilln, rentrer en
France par un vol direct New-York-Paris.
Assollant et Lelevre avaient donc pris le
départ de Casablanca hier à 0 h. 12, pour
se rendre à Dakar, mais après deux heu-
res de vol ils m'enaient atterrir à l'aéro-
drome h 8 .h. K*.
Ils déclaraient alors, sans donner d'au-
tres explications, qu'ils comptaient rentrer
à Paris.
Paris-Le Cap et retour
L'avion Cinéma qui est parti de Toulouse,
doit arriver demain a l'al'is, après escale à
Orléans.
C'est au Bourget, d'où il s'était envolé,
qu'il atterrira vers m heures après une ran-
donnée de aô.000 kilomètres.
L'ASSASSIIAT DE JEAN GALHOT
«♦»
A'ou s avons reçu le télégrammf suivant
que nous nous empressons de publier bien
que nous ayons déjà presque tout dit de ce
qu'il contient, sans attendre la protestation
de Mme Jeall Galmot.
Artigues, près Bordeaux.
Un me communique ce matin seulement,
Annales Coloniales du Il août dernier. Vous
prie démentir façon la plus formelle que
Maître Jean Odin soit mon avocat. A aucun
moment je ne l'ai chargé de faire en mon
nom des déclarations qui ne sont d'ailleurs
pas l'expression de ma pensée. Mes défen-
seurs sont en France : Maîtres Alexandr-
Zévaès et Pierre Labrousse et, en Cîuy;;ne :
Maîtres Damai et Saccharin.
Veuve JEAN (;AT.MOT.
Nous avions annoncé le choix de. M" Jean
Odin, député de la Gironde, sur la foi d'un
de nos confrères parisiens auquel il m!ait
fait des déclarations que nous avions souli-
gnées.
Dépêches de l'Indochine
-
L'ambassadeur des vins a quitté l'Indochine
M. Gaston Gérard,député, Maire de Dijon,
salué par de vives manifestations de sym-
pathie a quitté mardi rIndochine pour ren-
trer en France sur le paquebot « Clionau-
ceaux ». La presse indochinoise de toute
opinion, dans de longs articles, est unani-
me à signaler le grand succès obtenu par
« t'ambassadeur des vins », qui malgré la
rigueur de la saison a fait de brillantes réu-
nions de propagande française dans tous
le.i centres de la Cochinchinc, du Cambudge,
de l'Annarn et du Tonltin. Elle estime que
de nouveaux débouchés, compensant en
partie les pertes causés par la prohibition,
doioent s'ouvrir pour les produits de la
viticulture française, parmi les 20 millions
d'habitants que comprend la population in-
dochinoise. IA lioi du Cambodge a lait re-
mettre à M. Gaston Gérard, par le Gou-
verneur de la Cochinchinc, la plaque de
grand officier de son ordre.
Indopacili.)
Au Cambodge
En attendant des voies ferrées
En attendant des voies ferrées qui per-
mettront le transport économique des voya-
geurs et des produits, le Cambodge utilise
pour ses besoins touristiques ou commer-
ciaux, de nombreux services d'autobus.
Des services publics indigènes existent en
grand nombre et desservent toutes les rou-
tes. A la naissance d'une piste répond im-
médiatement l'inauguration d'une nouvelle
ligne d'autobus. Et encore, les entrepreneurs
de transport n'attendent-ils pas toujours que
la piste soit complètement achevée. Ces
moyens de circulation ne conviennent d'ail-
leurs aucunement aux touristes.
Pour ceux-là, des transports en commun
subventionnés ont etc institués. Ils sont do-
tés d'un confort relatif et surtout d'une pro-
preté bien faite pour plaire à la clientèle
européenne. Leur rapidité est aussi plus
grande.
Grâce aux départs, presque aussi réguliers
que les chemins de fer d'une compagnie bien
organisée, ces services automobiles permet-
tent aux touristes de visiter avec commodité
et à très bon marché, tous les centres inté-
ressants du Cambodge.
Iw.e tarif appliqué aux voyageurs est, en
effet,en moyenne de o p. 04 moins cher qu'en
première sur les chemins de fer. Les bagages
sont également transportés à un taux assez
proche de celui des personnes. La tonne re-
vient environ à o p. 40 par kilomètre (le
voyageur comptant pour 100 kilos, ce qui est
évidemment un chiffre un peu extrême).
Actuellement un service d'auto-cars vers la
frontière siamoise ne met plus Bangkok qu'à
trois jours de Saigon.
Il est fort question de ramener ce trajet à
deux jours. Mais, pour ce faire, il faudrait
réaliser Saigon-Battambang en une seule
journée. CQ long trajet nécessitera une amé-
lioration du confort. A l'exemple du service
Tourane-Nhatrang, des autobus avec fau-
teuils doivent être aménagés dans ces voi-
tures.
D'autres services automobiles organisés
dans le même sens, seraient fort à souhaiter.
Celui de Saïgon à Kratié, Stung-Treng,
Paksé et Savannakhet par exemple éviterait
le lent et coûteux voyage en chaloupe. Il n'y
a pas si longtemps, il fallait, par la voie
fluviale, de sept à huit jours pour montep
de Kratié à Savannakhet. On peut donc son-
ger à l'avantage qu'il y aurait en réalisant
le voyage en deux petites journées Kratié-
Paksé le premier jour, Paksé-Savannakliet le
second.
Les chaloupes elles-mêmes n'v perdraient
rien. Plus libres de leurs horaires, puisque
débarrassée-* du courrier postal et du trans-
port de voyageurs, elles pourraient se consa-
crer à intensifier leur trafic.
Au point de vue commercial, industiiel et
agricole, les services automobiles contribuent
largement au développement des affaires du
Protectorat.
En attendant les voies ferrées, rien n'est
donc plus désirable que la multiplic ation des
services d'autobus rapides et confortablement
aménagés. lis doivent rendre les pl us réds
services à l'activité du pays.
_'rane-_aree' nelpas.
1
LE RETOUR DE M. PONSOT
M. Henri Ponsot, haut-commissaire en Syrie,
est arrivé ce matin à Paris, venant de Marseille,
où il avait débarqué hier du paquebot Dumbéa,
des Messageries Maritimes, courrier de La
Réunion et de Madagascar.
Les représentants du préfet, du général com-
mandant le 15" corps, de la Marine, de la
Chambre de Commerce, etc., ont salué à son
débarquement le haut-commissaire, qui avait
pri passage à l' escale de Port-Saïd, où il était
arrivé de Beyrouth à bord du yacht Diana.
M. Ponsot n'a fait, à bord, aucune décla-
ration, mais certains passagers du Dumbea ont
exprimé l'étonnement produit parmi les Français
do Damas par la lecture des différents articles
du projet de constitution soumis à l'assemblée
constituante syrienne. Notamment le droit ré-
servé sans contrôle au chef de l'Etat de Syrie
de proclamer l'état de siège et de décl arer la
guerre apparut à Damas comme une sorte de
monstruosité. C'était la négation même du man-
dat tel que l' a établi la S. D. N.
'-– ..8
L'ORDINATION AU DAHOMEY
A l'occasion de l'ordination au Dahomey
des abbés indigènes Thomas Moulero et Ga-
briel Kity, S. G. Mgr Steinmetz, vicaire apos-
tolique du Dahomey, récemment arrivé en
France a reçu le câblogramme suivrant : « Mis-
sionnaires, Chrétiens, Païens Dahoméens ayant
assisté ordination Rjemier prêtre indigène remer-
cient Met Steinmetl",
Le café en A. E. F.
s*@
Nous avons signalé à plusieurs reprises
que le caféier sauvage est abondant dans
les iles du Congo et de l'Oubangui.
C'est surtout sur les territoires de l'Ouban-
gui-Chari et du Moyen-Congo, que l'admit
nistration s'efforce d encourager les indigè-
nes à pratiquer des plantations familiale.
de « Kouilou » et de « Libéria H. Au bout de
4 ou 5 ans, ces plantations auront une
grande importance et seront en plein ren-
dement.
En Oubangui, à Iobayc, des cafeiers exis-
tent et, dès 190, ils produisaient suffisam-
ment pour compléter l'approvisionnement
des Européens du poste.
Au Gabon, le café pourrait également
prendre de l'importance, si la main-d'œuvre
n'était attirée, de préférence, par les exploi-
tations forestières ou par les travaux de
l'huile de palme. Pour les letenir sur des
cultures de café, l'administration n'a qu'à
les encourager comme celle de la Côte
d'Ivoire le fit pour les plantations de cacao.
-
A L'ACADBMIE DES SCIENCES
i
Le jade vert
L'Académie, dans sa dernière séance que
présidait le docteur Roux, a entendu une
fort intéressante communication de M. La-
croix sur le jade vert, qui s(>tt à fabriquer
tant d'objets d'art ou de bijoux en Chine.
- Les jades, dit-il, sont de deux sortes :
les jades néphrites, qui sont des silicates de
chaux et de magnésie, et la jadéite, qui est
un pyroxène alumincjx sodique. Ils provien-
nent de la désilicatisation du granit accom-
pagné de phénomènes d'endomorphisme :
l'un des minéraux ainsi produits est la traw-
mawite et la coloration vert émeraude fon-
cée certain^ vient d'une forte teneur en
chrome. Les joailliers chinois les emploient
>ous le nom de jade verte.
Or, les plus beaux jades, dit- du Thibet,
ne sont aucunement thibétains (lU chinois;
ils proviennent d'un gisement unique, le
Knchkinhills, de la Birmanie du Nord, près
de la Irontière du Yunuan.
Le sisal en Algérie et au Marne
Par Louis LE BARDIE.
L'Algérie et le Maroc, que tous ceux en
ayant la possibilité et le moyen fuient pendant
les beaux mois d'été, n'étaient vraiment pas
beaucoup plus inhabitables, - pour cause de
chaleur excessive, cette année que ne l'était.
paraît-il. la métropole à la même époque. En
toute sincérité, je n' ai pas eu à subir, en juillet
et août 1928, dans ces deux pays une tempé-
rature pluik accablante que celle dont mes cor-
respondants de France se plaignaient, je ne
regrette pas les quelques semaines que j'ai pas-
sées en Afrique du Nord.
Il est vrai que des s éjours prolongés, parfois,
en A. O. F. m' ont habitué et préparé à la su-
dation coloniale. Elle n' est pas malsaine.
En tout cas j'ai eu une satisfaction réelle. Il
m'a été donné d'assister à la germination d'une
graine que j' avais essayé, depuis pas mal de
mois déjà, de semer en bonne terre : et la ch ose
est assez rare pour faire plaisir.
Je fais allusion à la culture de l'Agave-Sisal
en Algérie et au Maroc.
A vrai dire, l'enthousiasme avec lequel on
se jette en ce moment sur cette culture nouvelle
nouvelle pour cette région, s'entend a
quelque chose d'excessif et même d'assez trou-
blant pour qui raisonne froidement et tient à
rester calme.
On a vu réussir d'une façon brillante des
exploitations de ce genre dans beaucoup de
pays, en Afrique Occidentale notamment. Les
résultats ont été merveilleux, et raisonnant par
voie d'analogie, ce qui est toujours facile, mais
souvent dangereux, on en a conclu, en France,
à la possibilité, voire même à la nécessité de
créer immédiatement d' aussi grandioses exploi-
tations dans nos possessions nord-africaines. On
s'est décidé à les tenter sans se donner la peine
de réfléchir ni de rechercher soigneusement si,
dans tous les endroits où l'on allait tenter
l'aventure, se trouvaient réunies les conditions
indispensables à la réussite.
On est parti de points moralement acquis
pour conclure au résultat forcé et matérielle-
ment sûr, sans s'attarder à l'examen préalable
et circonstancié de tous les facteurs qui inter-
viendront dans la marche de l' affaire. C'est
toujours la même chose. On risque ainsi le dis-
crédit jeté sur les plus sérieuses entreprises,
parce que des gens, trop pressés, pas assez
techniciens, ou des spéculateurs, entament des
opérations peu ou mal étudiées. Ln effet, en
toutes choses, pour séduisante que soit l' assi-
milation, pour probables que soient les résul-
tats attendus, ceux-ci ne sont pas certains.
E.n effet, voyons l' espèce qui nous occupe.
Le Sisal produit une fibre excellente, très
recherchée pour certains usages, la chose est
certaine : voilà le point de départ.
La consommation sera pendant de longues
années encore supérieure à la production, cela
aussi est à peu près sur et fait donc partie des
probabilités acquises. Nous laissons volontaire-
ment de côté l' alcool extrait de la pulpe, con-
sidérant ce produit comme un accessoire lucra-
tif, très lucratif même, mais dont la production
il., est peut-être pas encore tout à fait au point.
Il est acquis également que, jusqu a ce jour,
toutes les entreprises de ce genre, dans tous
les pays où elles ont été tentées, ont été lucra-
tives.
Il n'en est p.is moins vrai que cette fibre ne
se vend pas excessivement cher, que son prix
de vente est assez bas, qu'il ne dépasse guère
480 francs les 100 kilos rendus port d'Europe.
Il s ensuit que ceux voulant en mettre sur le
marché une quantité plus ou moins lonsulérable
doivent faire grande attention à rétablissement
de leur prix de revient.
Ils ont à compter, et sérieusement avec les
différents facteurs intervenant tlans l'établisse-
ment de ce prix de revient. El parmi ceux-ci,
il faut en première ligne calculer le coût de la
propriété 'tir laquelle 0:1 ,'in"ta!]t'. déterminer
tu ralumo :,»-CBNTUM
JEUDI SOIR, G SKPTliMimE 1928.
JOWmjHfOTlMtH
Rédaction & Administration :
M, IMH IM-IMir
PARIS a-)
TTL FRLL. 1 LOUVRB 1MET
- • MCMOJBUFF-M
1- 1 ir 0 le
Les Annales Coloniales
LM mtbonces et réclame$ sont repue.
bureau du tournai.
DwiCTeuM : M. RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Tou. les articles publiés dans noire lourna
être reproduits qu'en citant les ANNALES -
ABONNEMENTS
fut le supplément illuiSrê:
Un au 6 mois 8 Xem
FèftHMtt
ttkmiM 120» ub Il*
ftranpr.. 110» tOO Jill
/On s'abonne sans frais d&Q*
tous les bureaux de poste.
a 0 a 0 0
L'erreur de renseignement primaire en Tunisie
La saison estivale ramène en France de
nombreux habitants de la Tunisie qui s égail-
lent d'abord dans les statiors mari. ou thçf.
ma lcs pour se concentrer ensuite sur Paris.
J' ai eu la bonne fortune de rencontrer, dans
une modeste ville d'eaux où je cherchais moi-
même quelque repos, plusieurs notabilités fran-
çaises de Tunisie, fort au courant des choses
de ce pays, et je n' ai point manqué d en causer
avec elles.
J'ai été particulièrement frappé de ce que
m'ont dit mes interlocuteurs au sujet de l'or-
ganisation de l'enseignement primaire dans le
protectorat, et je crois utile d'exposer ici la
ntuatton telle qu'elle résulte de leurs opinions
que, pour ma part, f estime fondées.
Les créateurs de l'Enseignement primaire en
Tunisie, hommes de bonne volonté et de mé-
rite, se sont trompés en instituant la fameuse
école tranco-arabe.
11, lui ont donné, en effet. pour but unique,
la préparation des jeunes indigènes au certificat
d'études primaires. La Tunisie est aujourd hui
atteinte d'une crise du certificat d'études pri-
maires dont les conséquences politiques et so-
ciales ne sont pas négligeables. Dans l'idéo-
logie des organisateurs, ce devait être pour la
jeunesse indigène un premier stade les familia-
risant avec l'instruction française et les prépa-
rant à accéder à des études supérieures, soit de
I ordre primaire, soit de l'ordre secondaire. -
Dans la pratique, il n' en est rien : parmi les
jeunes indigène: qui ont fait des études secon-
daires, obtenu le diplôme de bachelier, et dont
un nombre appréciable est ensuite venu cher-
cher dans les Universités françaises des grades
de l'Enseignement supérieur, aucun ne pro-
vient des écoles franco-arabes. Ils ont tous dé-
buté soit par les cours enfantins primaires du
Lycée de Tunis, soit par les écoles primaires
purement françaises qui existent dans les prin-
cipales villes à côté des écoles franco-arabes.
Un certain nombre vient aussi des écoles de
l'Alliance israélite.
Les établissements primaires supérieurs,
rlY-llcurs beaucoup trop rares en Tunisie,
n" ont, eux lion plus, aucun recrutement appré-
ciable dans l'école franco-arabe. Ce n'est que
très exceptionnellement qu'ils accueillent des
élèves de cette origine.
Cette carence s explique, Pour la population
indigène, le certificat d'études n'est pu un dé-
but, mais une fin en lIOi. L'enfant arabe ne va
puère à l'école avant l'âge de sept ans: or.
pour airiver des. rudiments de la lecture à 1 en-
semble pourtant sommaire de connaiuances que
comporte le programme dudit certificat, il lui
faut au moins sept années d'études.
Ce n'est donc que vers l'âge de quatorze ou
quinze ans qu'il arrive à ce titre. Il est trop tard
pour qu'il puisse se diriger alors vers un col-
lège ou un lycée pour aborder les études clas-
siques secondaires.
Il n'y songe, du reste, nullement. Pour lui,
ie certificat d'études primaires est un diplôme
français. Il estime que ce diplôme lui dorme
des droits auprès de l'Administration française.
Lorsque celle-ci ne lui ouvre pas ses portes,
il est persuadé qu'elle est coupable d'injustice
à son égard et il se rallie aux mécontents, aux
aigris, aux destouriens qui font une opposition
plus ou moins ouverte à la politique française.
Les sept années pendant lesquelles l'enfant
indigène a fréquenté l'école franco-arabe l'ont
éloigné de la terre, du travail manuel. Lors-
qu'il en sort, il est bien trop infatué de sa
pauvre instruction pour entrer en apprentissage.
il est candidat chaouch, candidat facteur, can-
didat agent de police, et les années se passent
sans qu il consente à être - autre chose jusqu'à
ce que, les parents le talonnant pour gagner sa
vie, il vienne se perdre dans la pègre de la
ville voisine, surtout de Tunis, où il devient
agent d'affaires véreux, courtier malpropre, gi-
bier de police et de tribunal.
Cela n'empêche pas que la population indi-
gène de l'intérieur réclame de tous les côtés
des écoles où l'on prépare ses enfants au certi-
ficat d'études.
Mais lorsque l'on signale cette tendance, on
représente comme inspirée par le désir de
l'instruction, par un penchant vers la culture
française, et l' on se garde bien d'en indiquer
le véritable mobile.
Alors que M. Flandin était Résident Géné-
ral, il s'était pris lui-même à cette fausse appa-
rence et avait adressé au Ministère un rapport
dans lequel il exposait comme un mouvement
d'opinion très significatif le grand nombre
j* écoles franco-arabes réclamées jusque dans
les villages les plus lointains du bled, mouve-
ment qui avait cependant l'inconvénient de
pou-ser à des dépenses très élevées.
On voulut, à Paris, se rendre un compte
exact des choses, et un personnage important
fut délégué en Tunisie pour aller étudier la
question.
Il ne put que constater que partout les indi-
gnes, en effet, réclamaient des écoles.
Mais comme il rentrait à Tunis, il se trouva
ckns le train avoir pour compagnon de voyage
un Français né en Tunisie, notable industriel
d'une ville du centre. La conversation s'enga-
gea entre les deux voyageurs, et toujours dési-
reux de se documenter, le chargé de mission
posa des questions de plus en plus précises sur
la Tunisie. Si bien que son interlocuteur, quoi-
que rassuré par la rosette de la Légion d'hon-
neur que portait le questionneur, finit par lui
dire :
Monsieur, vous me demandez des rensei-
gnements tels que je ne serais pas fâché de
savoir à qui je les donne.
C' est tout naturel, répondit l'autre.
Et il lui passt; sa carte, où le Tunisien put
lire sa qualité d'inspecteur général attaché à
un ministère français.
il s'empressa de se mettre à l'entière dis-
position d'une curiosité aussi légitime, et, mis
en confiance, le haut fonctionnaire ne cacha
pas l' objet de son enquête et se déclara émer-
veillé da l'empressement avec lequel il avait
coMilaté que partout les indteëaet demandaient
des écoles où Wgp» enfants puiseent se ptépoter
an certificat d'éatlat primaires.
Le Français l'écouta, souriant, et lui répon-
dit cette simple phrase : gém&ai. aura i t-on
- Monsieur l'Inspecteur général, aurait-on
négligé, à Tunis, de vous apprendre que les
jeunes indigènes qui obtiennent le certificat
d'études primaires sont dispensés, de ce fait, du
service militaire ?
L' inspecteur général sursauta :
On ne m a jamais fait part de cette cir-
constance 1 Est-ce possible ? Eaelt-vous bien
certain de ce que voua dites ?
Monsieur l'Inspecteur général, je fais
partie d'une municipalité qui, chaque année,
est obligée d'appliquer cette règle qu'elle dé-
sapprouve.
Et M. l'Inspecteur général lut ainsi édifié,
plce à une rencontre fortuite, sur la nature du
prestige dont jouit le certificat d'études pri-
maires auprès des indigènes.
Cette dispense qui fut un moyen d'attirer,
-cn-- - s è qui
au début, les enfants indigènes vers les écoles
franco-arabea, n'est plus automd hui qu'un abus
qui devrait être supprimé. C'est, du reste,
l école franco-arabe dans ba conception primi-
tive trop prolongée, qui devrait , être supprimée
ou tout au moins notablement modifiée.
Nous avons indiqué les inconvénients très
graves de son enseignement livresque et didac-
tique. Il aboutit à peupl er les villages du bled
de jeunes gens incapables de travailler, aspirant
tous à des postes administratifs et devenant des
aigris et souvent des dévoyés devant l'impossi-
bilité de satisfaire aux ambitions dont le certi-
ficat d'études primaires leur semble être la base
légitime.
L'école nécessaire à ce pays doit distribuer
aux jeunes indigènes avec les rudiments pri.
maires français du langage, de la lecture, de
l'écriture et du calcul, des notions profession-
nelles les guidant vers les métiers manuels.
L'artisanat arabe n'existe pas, au moins celui
qui répondrait à la vie française. C'est l'étran.
ger qui le fournit tout entier et en tire des
bénéfices considérables dont les indigènes sont
privés par leur ignorance professionnelle.
C'est toute l'organisation de l'instruction pri-
maire en Tunisie 1 reprenne à pied d'œuvre.
La tâche est peut-être ardue, mais elle de-
vrait plaire à un animateur doué d'initiative et
de , volonté et conscient de l'immense service
qu il rendrait ainsi à l'oeuvre française en Tu-
nisie.
Jursurse .OS.
Sénateur de la Marne,
Vire-Président de ta Commission
des Douanes.
NOIR SUR BLANC
0
M. Paul Morand
n'en rate pas une.
M. Paul Morand, qui n'a besoin ni de
la littérature, ni de ceci pour vivre, a trouvé
uni moyen ingénieux de faire rendre un
peu plus ses livres. Son dernier ouvrage,
bien décevant pour les coloniaux qui ne trou-
vent rien de ce qu'ils connaissent de notre
Afrique dans la Magic Noire, et n'y ap-
prennent pas grand'chose sur les autres nè-
gres, contient un certain nombre d'encarta-
ges recommandant, à défaut de l'été à Pau,
l'hiver à Cannes, de bonnes affaires.
C'est ainsi qu'un jeune écrivain d'avenir,
M. André Billy, signale dans VŒuvre sans
trop s en émouvoir :
L'exemplaire de Magie noire que j'ai reçu
contenait un curieux encartage
Une glose de Mac Orlan sur le livre de
Morand considéré en fonction du phonogra-
pite et des blues, avec une liste des princi-
paux disques de musique nègre édites par
la plus importante maisotT de disques du
monde.
Bientôt nous verrons le sinistre Henri Bé-
raud recommander, de la même façon, à dé-
faut de petits pains, des fours, l'exquise
Marise Choisy, des « Maisons », le joyeux
Joseph Delteil, les Galeries de son La-
fayette, le pince-sans-rire Francis Carco des
bals borgnes ou des cabarets apaches, et le
convaincu René Benjamin, un marchand de
drapeaux tricolores ou fleurdelysés.
La littérature est-elle à l'encan ?
Et les littérateurs veulent-ils donc devenir
les marchands du Temple ?
L'An.
M. Léon Perrier dans l'Isère
lèi
M. Léon Perrier, ministre des Colonies,
après avoir assisté aux obsèques de M. Bo-
kanowski et participé au Conseil de cabinet
qui a décidé de la création d'un Ministère
de l'Air, est parti pour l'Isère.
Le ministre reprendra mardi prochain la
direction de ses services rue Oudinot.
RETOUR
»+̃
M. Repiquet, Gouverneur de la Réunion,
rentrera prochainement en France, pour y
passer son congé. En son absence, l'intérim
sera assuré par M. Fabre, secrétaire général
au Gouvernement de la Réunion.
- Le Prince de Galles
va visiter l'Afrique Orientale
»•«
Le prince de Galles, accompagné. du -due
de Gloucester, s'est embarqué aujourd'hui
à Marseille pour accomplir un grand voya-
ge en Afrique orientale. Les visiteurs
royaux comptent passer deux jours à
Alexandrie et au Caire et y déjeuner vec
le roi Fouad.
Poar h Caisse htercolonate
des Pessieiis
-
Un lecteur sympathique m'écrit à
propos d'un de mes derniers arti-
cles sur la Caisse Intercoloniale des
Pensions :
a Depuis que vous avez quitté Paris.
Messieurs les Parlementaires. » (fe vous
remercie, ami lecteur, de ne pas céder à la
tentation trop facile d'agrémenter cette pro-
position temporelle de plaisanteries moins
spirituelles que surannées, par exemple :
« Et jamais les affaires ne marchent aussi
bien et aussi vite que lorsque vous êtes en
vacances, etc., etc. » ; jt vous remercie
donc, ami lecteur, mais soyez indulgent à
la longueur inusitée de cette parenthèse :
donc, je reprends).
4 Depuis que vous avez quitté Paris,
Messieurs les Parlementaires, il s'est passé
bien des choses, et le Conseil d'Etat, arbi-
tre suprême choisi par M. Poincaré pour
mettre au point la teneur du projet relatif
à la Caisse intercoloniale des retraites, a
achevé sa besogne, et transmis le dossier au
Ministère des Colonies..
Mon correspondant ajoute que de la rue
Oudinot le dossier a pris, sans tarder, le
chemin de la rue de Rivoli. C'est bien ICI ce
que nous avions annoncé avant même d'être
au courant des événements qui me sont ré..
vélés aujourd'hui. Voyage normal, néces-
saire, indispensable, la décision étant réser-
vée à celui qui tient les cordons de la bourse.
Que va-t-il faire? A notre avis, accepter
les résultats du travail de la Cotrr Suprême
qu'il a lui-même invitée à trancher un dif-
férend, beaucoup trop longuement prolonge,
de l'avis de tous en général et des fonction-
naires coloniaux en particulier. C'est une
prédiction que rendent vraisemblable et le
bon sens et le souvenir des circonstances
dans lesquelles l'opinion dit Conseil d'Etat
a été réclamée. Dans ce cas, nous ne sou-
rions trop souhaiter que les collaborateurs
de M. le Ministre des Finances fissent un
e ffort sincère et vigoureux non pas pour
rattraper le temps perdu, la sagesse des na-
tions affirme que c'est impossible, mais pour
abréger des délais qui, s'ajoutant aux au-
tres, paraîtraient d'autant plus insupporta-
bles que les Coloniaux ont plus longtemps
attendu.
J'attends bien quelqu'un murmurer : « Et
si M. le Ministre des Finances s'arrête à
telle ou telle objection présentée par tel ou
tel de ses collaborateurst s f aime mieux
croire qu'il ne s'y arrêtera pas, pour les rai-
sons que j'ai indiquées plus haut, et j'in-
cline à penser que ses collaborateurs ne lui
présenteront pas d'objections. Ce serait met-
tre en doute les qualités êmineuies des mem-
bres de notre Conseil d'Etat que de suppo-
ser un seul instant qu'ils n ont pas répondu,
après examen, aux objections d'hier, d'au
jourd'hui Ole de demain. Et puis il n y au-
rait plus de motif s pour que cela finisse.
Or, il y a des motifs impérieux pour que
ce soit fini, le n'y reviens pas. J espere fer-
mentent qu'au mois de novembre, quand les
parlementaires regagneront Paris, tous ceux
qui s'intéressent aux vieux fonctionnaires
coloniaux auront appris avec satisfaction que
la Caisse intercoloniale a désormais son
état civil et quelle entre en vigueur immé-
diatement. Et, s'ils ne perdent pas leur
peine à répondre aux balivernes de ceux qui
cherchent a discréditer le régime parlemen-
taire ,en dépensant lUI esprit inutile à démon-
trer que ce régime ne marche jamais mieux
que pendant les époques où le Parlement
n'est pas réuni, ils ne feront aucune diffi-
cultc pour reconnaître qu'en ce qui concerne
les fonctionnaires coloniaux, dans la période
qui va de juillet à novembre, on jt'aura pas
perdu son temps.
Maria Jtovalaii»
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
Une cour d'amour au désert
l' 1
A l'instar des grandes dames du moyen
âge, de leurs pages et de leurs gentils poè-
tes, les Touareg tiennent de poétiques cours
d'amour. Le Bulletin de la Société de Géo-
graphie d'Alger publie à ce sujet une inté-
ressante étude de M. Lehuraux.
- 11 1 ,
Mais ces cours d amour, tenues clans ic oc-
sert, sont-elles sœurs des gracieuses réunions
qui se font encore dans le Midi de la France.
Les lois de l'esprit président-elles aux jeux
I_es lois de j,e
de l'amour dénués de cruauté ci parés des
révérences de la courtoisie ?
L'ahal, sorte de Cour d'Amour, nous dit
M. Lchuraux, a lieu au campement, à la tom-
bée de la nuit, soit en plein air, soit sous
la tente d'une femme vivant seule, soit en-
core sous une tente spéciale dressée tout ex-
près.
En principe, les jeunes filles, les jeunes
femmes et les hommes encore jeunes et cé-
libataires ou dont les épouses sont absentes,
prennent seuls part à ces réunions. Quelque-
fois, les jeunes époux y assistent aussi en-
semble, mais plutôt en spectateurs qu'en ac-
teurs. Les hommes âges n'y paraissent ja-
mais. Les femmes d'un certain âge y vont
assez souvent, mais comme spectatrices.
Les vrais acteurs de l'ahal sont les hom-
mes et les femmes qui pratiquent la « liberté
des mœurs » (asri), c'est-à-dire les femmes
non mariées et en âge d'être courtisées et les
hommes d'âge à faire leur cour.
Evidemment, cela nous mène assez loin
des « politesses du cœur » rendues à une
belle Ermengarde de Narbonne, à Sybille
d'Anjou, à Elépnore de Guyenne. Marie de
France et Laure de Noves, ces illustres da-
mes immorteUf»' par la poésie et par
l'amour.
Ht. Jt. 8.
BROUSSIS
* BROUTILLES
feux et ris de Madagascar et d'ailleurs
11 est interdit d'organiser des tam-tams,
detitinga, des moraingy, des bilo ou des ré-
jouissances familiales sur les voies et places
publiques de Tuléar, sans une autorisation
spéciale délivrée par l'administrateur-maire.
Naturellement, cette autorisation est tou-
jours accordée, à la condition, toutefois, que
les indigènes de Tuléar usent à leur tour de
bons procédés à l'endroit de l'Administra-
tion.
Un bon procédé, en la circonstance, c'est
le paiement d'une taxe de 20 francs entre
le lever et le coucher du soleil, de 40 francs
entre le coucher du soleil et 21 heures, de
80 fr. ehtre le coucher du soleil et 22 heu-
res 30, de 150 fr. entre le coucher du soleil
et minuit.
En France, d'ailleurs, nous dédions au
fisc, à l'occasion de la plupart de nos délas-
sements, des marques de courtoisie assez ana-
logues.
Et, grâce au ciel, Français ou Madécasses,
nous ne sommes pas absolument libres de
nous montrer, s'il nous plaît, mal élevés ou
ingrats.
Grâce au ciel l Car il n'est pas douteux
qu'un plaisir a d'autant plus d'attrait à nos
yeux qu'il coûte plus cher.
Ici, la Régie ne suffit plus aux demandes
depuis qu'elle vend son tabac au poids de
l'or.
Là-bas, je suis bien sûr qu'il n'y a jamais
eu autant de tam-tams, ringa et cœtera que
défais que l'administration perçoit avec net-
teté, en ce qui concerne ces réjouissances,
son devoir de sollicitude.
Bref, par tous pays, sur toute la terre, le
progrès multiplie sans cesse les manifesta-
tions de la joie de vivre, et vers le ciel
s'éltve le chœur reconnaissant des cracheurs
au bassinet, allègre, suave et digne de l'ad-
miration des anges.
itlfrflON.
8.8
La créatiol d uo Ministère de l'air
est déridée
Il
Un Conseil de Cabinet réuni hier soir, sous
la présidence de M. Poincaré, a décidé la
création du Ministère de l'Air que souhaite
manifestement l'opinion publique.
Le décret organisant ci: nouveau départe-
ment sera soumis à la signature du Prési-
dent de la République, au cours du Conseil
qui se tiendra le 14 septembre à Rambouillet.
Nous croyons savoir que les services jus-
qu'à présent dispersés dans les ministères de
la Guerre, de la Marine, des Colonies et du
Commerce, formeront autant de directions
placées sous l'autorité directe du ministre de
l'Air.
M. Laurent-Eynac, du groupe de la gau-
che radicale, ancien sous-secrétaire d'Etat à
l'Aéronautique, est vraisemblablement le
futur ministre.
Mais quel que soit le chef désigné, nous
aimons à penser qu'il accordera à l'aviation
coloniale la place de tout premier plan qui
lui revient.
L'Aviation Coloniale
Marseille-Syrie
L'avion Météore, dont 011 élait :;ui.disant
sans nouvelles n'était, pus perdu : il était
iriéine resté m relations constantes avec
les stations du bassin de la Méditerranée
et est arrivé à Beyrouth le IlJr septembre.
Paris-Dakar
Les aviateurs Assolant et Lefèvre qui
avaient quitte l/i Huurgot puur gagner
l'Amérique ont dû, par suite d'une fuite il
leur canalisation d'huile, atterrir à Casa-
blanca.
Ils avaient mis 'J h. M pour relier Paris
à In ville principale du Maroc.
C'est un temps record représentant une
allure de :!".!O kilomètres à l'heure.
A leur atterrissage, Assolant et Lefèvre,
tout en regrettant d'avoir été contraints
d'interrompre leur voyage à Casablanca,
avaient tout d'abord déclaré qu'ils n'huent
nullement dans l'intention de revenir im-
médiatement à Paris. l'At-
Ils voulaient, ou contraire, poursuivre
leur randonnée vers Dakar, traverser l'At-
lantique du Sud jusqu'il Pernamboue. ; re-
monter vers le nord, et, «'iilln, rentrer en
France par un vol direct New-York-Paris.
Assollant et Lelevre avaient donc pris le
départ de Casablanca hier à 0 h. 12, pour
se rendre à Dakar, mais après deux heu-
res de vol ils m'enaient atterrir à l'aéro-
drome h 8 .h. K*.
Ils déclaraient alors, sans donner d'au-
tres explications, qu'ils comptaient rentrer
à Paris.
Paris-Le Cap et retour
L'avion Cinéma qui est parti de Toulouse,
doit arriver demain a l'al'is, après escale à
Orléans.
C'est au Bourget, d'où il s'était envolé,
qu'il atterrira vers m heures après une ran-
donnée de aô.000 kilomètres.
L'ASSASSIIAT DE JEAN GALHOT
«♦»
A'ou s avons reçu le télégrammf suivant
que nous nous empressons de publier bien
que nous ayons déjà presque tout dit de ce
qu'il contient, sans attendre la protestation
de Mme Jeall Galmot.
Artigues, près Bordeaux.
Un me communique ce matin seulement,
Annales Coloniales du Il août dernier. Vous
prie démentir façon la plus formelle que
Maître Jean Odin soit mon avocat. A aucun
moment je ne l'ai chargé de faire en mon
nom des déclarations qui ne sont d'ailleurs
pas l'expression de ma pensée. Mes défen-
seurs sont en France : Maîtres Alexandr-
Zévaès et Pierre Labrousse et, en Cîuy;;ne :
Maîtres Damai et Saccharin.
Veuve JEAN (;AT.MOT.
Nous avions annoncé le choix de. M" Jean
Odin, député de la Gironde, sur la foi d'un
de nos confrères parisiens auquel il m!ait
fait des déclarations que nous avions souli-
gnées.
Dépêches de l'Indochine
-
L'ambassadeur des vins a quitté l'Indochine
M. Gaston Gérard,député, Maire de Dijon,
salué par de vives manifestations de sym-
pathie a quitté mardi rIndochine pour ren-
trer en France sur le paquebot « Clionau-
ceaux ». La presse indochinoise de toute
opinion, dans de longs articles, est unani-
me à signaler le grand succès obtenu par
« t'ambassadeur des vins », qui malgré la
rigueur de la saison a fait de brillantes réu-
nions de propagande française dans tous
le.i centres de la Cochinchinc, du Cambudge,
de l'Annarn et du Tonltin. Elle estime que
de nouveaux débouchés, compensant en
partie les pertes causés par la prohibition,
doioent s'ouvrir pour les produits de la
viticulture française, parmi les 20 millions
d'habitants que comprend la population in-
dochinoise. IA lioi du Cambodge a lait re-
mettre à M. Gaston Gérard, par le Gou-
verneur de la Cochinchinc, la plaque de
grand officier de son ordre.
Indopacili.)
Au Cambodge
En attendant des voies ferrées
En attendant des voies ferrées qui per-
mettront le transport économique des voya-
geurs et des produits, le Cambodge utilise
pour ses besoins touristiques ou commer-
ciaux, de nombreux services d'autobus.
Des services publics indigènes existent en
grand nombre et desservent toutes les rou-
tes. A la naissance d'une piste répond im-
médiatement l'inauguration d'une nouvelle
ligne d'autobus. Et encore, les entrepreneurs
de transport n'attendent-ils pas toujours que
la piste soit complètement achevée. Ces
moyens de circulation ne conviennent d'ail-
leurs aucunement aux touristes.
Pour ceux-là, des transports en commun
subventionnés ont etc institués. Ils sont do-
tés d'un confort relatif et surtout d'une pro-
preté bien faite pour plaire à la clientèle
européenne. Leur rapidité est aussi plus
grande.
Grâce aux départs, presque aussi réguliers
que les chemins de fer d'une compagnie bien
organisée, ces services automobiles permet-
tent aux touristes de visiter avec commodité
et à très bon marché, tous les centres inté-
ressants du Cambodge.
Iw.e tarif appliqué aux voyageurs est, en
effet,en moyenne de o p. 04 moins cher qu'en
première sur les chemins de fer. Les bagages
sont également transportés à un taux assez
proche de celui des personnes. La tonne re-
vient environ à o p. 40 par kilomètre (le
voyageur comptant pour 100 kilos, ce qui est
évidemment un chiffre un peu extrême).
Actuellement un service d'auto-cars vers la
frontière siamoise ne met plus Bangkok qu'à
trois jours de Saigon.
Il est fort question de ramener ce trajet à
deux jours. Mais, pour ce faire, il faudrait
réaliser Saigon-Battambang en une seule
journée. CQ long trajet nécessitera une amé-
lioration du confort. A l'exemple du service
Tourane-Nhatrang, des autobus avec fau-
teuils doivent être aménagés dans ces voi-
tures.
D'autres services automobiles organisés
dans le même sens, seraient fort à souhaiter.
Celui de Saïgon à Kratié, Stung-Treng,
Paksé et Savannakhet par exemple éviterait
le lent et coûteux voyage en chaloupe. Il n'y
a pas si longtemps, il fallait, par la voie
fluviale, de sept à huit jours pour montep
de Kratié à Savannakhet. On peut donc son-
ger à l'avantage qu'il y aurait en réalisant
le voyage en deux petites journées Kratié-
Paksé le premier jour, Paksé-Savannakliet le
second.
Les chaloupes elles-mêmes n'v perdraient
rien. Plus libres de leurs horaires, puisque
débarrassée-* du courrier postal et du trans-
port de voyageurs, elles pourraient se consa-
crer à intensifier leur trafic.
Au point de vue commercial, industiiel et
agricole, les services automobiles contribuent
largement au développement des affaires du
Protectorat.
En attendant les voies ferrées, rien n'est
donc plus désirable que la multiplic ation des
services d'autobus rapides et confortablement
aménagés. lis doivent rendre les pl us réds
services à l'activité du pays.
_'rane-_aree' nelpas.
1
LE RETOUR DE M. PONSOT
M. Henri Ponsot, haut-commissaire en Syrie,
est arrivé ce matin à Paris, venant de Marseille,
où il avait débarqué hier du paquebot Dumbéa,
des Messageries Maritimes, courrier de La
Réunion et de Madagascar.
Les représentants du préfet, du général com-
mandant le 15" corps, de la Marine, de la
Chambre de Commerce, etc., ont salué à son
débarquement le haut-commissaire, qui avait
pri passage à l' escale de Port-Saïd, où il était
arrivé de Beyrouth à bord du yacht Diana.
M. Ponsot n'a fait, à bord, aucune décla-
ration, mais certains passagers du Dumbea ont
exprimé l'étonnement produit parmi les Français
do Damas par la lecture des différents articles
du projet de constitution soumis à l'assemblée
constituante syrienne. Notamment le droit ré-
servé sans contrôle au chef de l'Etat de Syrie
de proclamer l'état de siège et de décl arer la
guerre apparut à Damas comme une sorte de
monstruosité. C'était la négation même du man-
dat tel que l' a établi la S. D. N.
'-– ..8
L'ORDINATION AU DAHOMEY
A l'occasion de l'ordination au Dahomey
des abbés indigènes Thomas Moulero et Ga-
briel Kity, S. G. Mgr Steinmetz, vicaire apos-
tolique du Dahomey, récemment arrivé en
France a reçu le câblogramme suivrant : « Mis-
sionnaires, Chrétiens, Païens Dahoméens ayant
assisté ordination Rjemier prêtre indigène remer-
cient Met Steinmetl",
Le café en A. E. F.
s*@
Nous avons signalé à plusieurs reprises
que le caféier sauvage est abondant dans
les iles du Congo et de l'Oubangui.
C'est surtout sur les territoires de l'Ouban-
gui-Chari et du Moyen-Congo, que l'admit
nistration s'efforce d encourager les indigè-
nes à pratiquer des plantations familiale.
de « Kouilou » et de « Libéria H. Au bout de
4 ou 5 ans, ces plantations auront une
grande importance et seront en plein ren-
dement.
En Oubangui, à Iobayc, des cafeiers exis-
tent et, dès 190, ils produisaient suffisam-
ment pour compléter l'approvisionnement
des Européens du poste.
Au Gabon, le café pourrait également
prendre de l'importance, si la main-d'œuvre
n'était attirée, de préférence, par les exploi-
tations forestières ou par les travaux de
l'huile de palme. Pour les letenir sur des
cultures de café, l'administration n'a qu'à
les encourager comme celle de la Côte
d'Ivoire le fit pour les plantations de cacao.
-
A L'ACADBMIE DES SCIENCES
i
Le jade vert
L'Académie, dans sa dernière séance que
présidait le docteur Roux, a entendu une
fort intéressante communication de M. La-
croix sur le jade vert, qui s(>tt à fabriquer
tant d'objets d'art ou de bijoux en Chine.
- Les jades, dit-il, sont de deux sortes :
les jades néphrites, qui sont des silicates de
chaux et de magnésie, et la jadéite, qui est
un pyroxène alumincjx sodique. Ils provien-
nent de la désilicatisation du granit accom-
pagné de phénomènes d'endomorphisme :
l'un des minéraux ainsi produits est la traw-
mawite et la coloration vert émeraude fon-
cée certain^ vient d'une forte teneur en
chrome. Les joailliers chinois les emploient
>ous le nom de jade verte.
Or, les plus beaux jades, dit- du Thibet,
ne sont aucunement thibétains (lU chinois;
ils proviennent d'un gisement unique, le
Knchkinhills, de la Birmanie du Nord, près
de la Irontière du Yunuan.
Le sisal en Algérie et au Marne
Par Louis LE BARDIE.
L'Algérie et le Maroc, que tous ceux en
ayant la possibilité et le moyen fuient pendant
les beaux mois d'été, n'étaient vraiment pas
beaucoup plus inhabitables, - pour cause de
chaleur excessive, cette année que ne l'était.
paraît-il. la métropole à la même époque. En
toute sincérité, je n' ai pas eu à subir, en juillet
et août 1928, dans ces deux pays une tempé-
rature pluik accablante que celle dont mes cor-
respondants de France se plaignaient, je ne
regrette pas les quelques semaines que j'ai pas-
sées en Afrique du Nord.
Il est vrai que des s éjours prolongés, parfois,
en A. O. F. m' ont habitué et préparé à la su-
dation coloniale. Elle n' est pas malsaine.
En tout cas j'ai eu une satisfaction réelle. Il
m'a été donné d'assister à la germination d'une
graine que j' avais essayé, depuis pas mal de
mois déjà, de semer en bonne terre : et la ch ose
est assez rare pour faire plaisir.
Je fais allusion à la culture de l'Agave-Sisal
en Algérie et au Maroc.
A vrai dire, l'enthousiasme avec lequel on
se jette en ce moment sur cette culture nouvelle
nouvelle pour cette région, s'entend a
quelque chose d'excessif et même d'assez trou-
blant pour qui raisonne froidement et tient à
rester calme.
On a vu réussir d'une façon brillante des
exploitations de ce genre dans beaucoup de
pays, en Afrique Occidentale notamment. Les
résultats ont été merveilleux, et raisonnant par
voie d'analogie, ce qui est toujours facile, mais
souvent dangereux, on en a conclu, en France,
à la possibilité, voire même à la nécessité de
créer immédiatement d' aussi grandioses exploi-
tations dans nos possessions nord-africaines. On
s'est décidé à les tenter sans se donner la peine
de réfléchir ni de rechercher soigneusement si,
dans tous les endroits où l'on allait tenter
l'aventure, se trouvaient réunies les conditions
indispensables à la réussite.
On est parti de points moralement acquis
pour conclure au résultat forcé et matérielle-
ment sûr, sans s'attarder à l'examen préalable
et circonstancié de tous les facteurs qui inter-
viendront dans la marche de l' affaire. C'est
toujours la même chose. On risque ainsi le dis-
crédit jeté sur les plus sérieuses entreprises,
parce que des gens, trop pressés, pas assez
techniciens, ou des spéculateurs, entament des
opérations peu ou mal étudiées. Ln effet, en
toutes choses, pour séduisante que soit l' assi-
milation, pour probables que soient les résul-
tats attendus, ceux-ci ne sont pas certains.
E.n effet, voyons l' espèce qui nous occupe.
Le Sisal produit une fibre excellente, très
recherchée pour certains usages, la chose est
certaine : voilà le point de départ.
La consommation sera pendant de longues
années encore supérieure à la production, cela
aussi est à peu près sur et fait donc partie des
probabilités acquises. Nous laissons volontaire-
ment de côté l' alcool extrait de la pulpe, con-
sidérant ce produit comme un accessoire lucra-
tif, très lucratif même, mais dont la production
il., est peut-être pas encore tout à fait au point.
Il est acquis également que, jusqu a ce jour,
toutes les entreprises de ce genre, dans tous
les pays où elles ont été tentées, ont été lucra-
tives.
Il n'en est p.is moins vrai que cette fibre ne
se vend pas excessivement cher, que son prix
de vente est assez bas, qu'il ne dépasse guère
480 francs les 100 kilos rendus port d'Europe.
Il s ensuit que ceux voulant en mettre sur le
marché une quantité plus ou moins lonsulérable
doivent faire grande attention à rétablissement
de leur prix de revient.
Ils ont à compter, et sérieusement avec les
différents facteurs intervenant tlans l'établisse-
ment de ce prix de revient. El parmi ceux-ci,
il faut en première ligne calculer le coût de la
propriété 'tir laquelle 0:1 ,'in"ta!]t'. déterminer
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