Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-08-09
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 09 août 1928 09 août 1928
Description : 1928/08/09 (A29,N123). 1928/08/09 (A29,N123).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451299p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
viwr.T-NEIlVlEME ANNEE. N° 123.
LE NUMERO : 80 CENTLME8
JEUDI SOIR, 9 AOUT 192S.
JOUMftLJUOTIDIEN
« -
Rédaction & Administration :
m, m m ̃m-imht
PARIS 0*9
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y. RICHEURU 07-U
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L'EXPLOITATION FORESTIÈRE AU GABON
, DES GRANDS RÉSEAUX FRANÇAIS
a
Je viens de lire un intéressant opuscule
.que M. Léon Géraud, directeur des Con-
sortiums Forestier et Maritime des Grands
Réseaux Français, a écrit sur Y Exploita-
tion forestière de la Côte, Occidentale
d'Afrique. Je veux en retirer les princi-
paux documents pour les lecteurs des Art
fioles Coloniales.
On sait quelles coupes désastreuses ont
subi nos forêts pendant la guerre. Pour
leur permettre de se reconstituer, nous de-
vrions pendant de longues années deman-
der les bois dont nous avons besoin pour
notre industrie à nos colonies et, en parti-
.culier, à nos colonies de la Côte Occiden-
tale d'Afrique où l'on trouve une quaran-
taine de millions d'hectares de forêts.
Entre 1909 et 1913, l'importation en
France de bois d'oeuvre, bruts ou débites,
dépassait 2 millions de tonnes par an. Elle
permettait d'alimenter notre industrie sans
éouiser notre domaine forestier.
-..- Pendant la guerre, cette importation
tomba presque à zéro. L'exploitation des
bois coloniaux ne reprit gue lentement. En
1919, elle était de #70.000 tonnes. Il faut
arriver à 1923 pour voir l'importation re-
trouver son chiffre d'avant guerre, soit
a millions de tonnes.
L'exploitation des bois coloniaux est
d'autant plus nécessaire que l'on sent un
-certain degré de fléchissement dans 1 ali-
mentation du marché dans les pays im-
portateurs, Suède, Norvège, Finlande, Rus.
sie, Canada. C'est cette pénurie de bois et
le gros inconvénient dans un pays à change
avarié d'aller les prendre au prix de l'or
à l'étranger, qui a engagé les grands ré-
seaux français à demander leurs bois à nos
colonies de l'Afrique Ocidentale. Nos com-
pagnies françaises de chemins de fer em-
ploient, tant pour le matériel de la voie que
pour les travaux de wagonnage, 500.000
mètres cubes de bois par an. La Côte
d'ivoire et le Gabon se prêtaient à l'exploi
tation. C'est le Gabon qui fut choisi et le
19 juillet 1920, le Consortium l orcsticr
dea Grands Réseaux Français obtenait deux
concessions trentenaires de 75.000 hectares
chacune. Les études préalables avaient éva-
lué à 4.500 le nombre des ouvriers indige-
ces nécessaires à l'exploitation et le mon-
tant du capital à investir - à 20 millions,
dont 5 millions de fonds de roulement.
Les difficultés d'expiation ne firent
pas défaut. Il n'y avait à Libreville aucun
outillage public de débarquement, aucun
ouvrage, wharf ou quai, auquel pussent
accoster le* chalands chargés de matériel
d'exploitation. Tout s'y faisait à dos
d'homme sous un climat rigoureux, dans un
estuaire où il pleut environ 8 mois sur 12.
Aujourd'hui, l'abattage, au lieu de imi-
ter uniquement sur l'Okoumé, porte sur
toutes les essences exploitables. Le mat-
quage, labattage, le tronçonnage, le débar-
age, l'évacuation jusqu'à la rivière et -la
formation des radeaux sont des manœuvres
courantes. La distance entre les chantiers et
les rivières étant actuellement d'environ 15
kilomètres, le rendement obtenu au Con-
sortium dépasse 50 tonnes par indigène.
-- Dans les entreprises les mieux conduites il
ne dépasse pas 30 tonnes.
L'opportunité de t'exploitation des bots
sur -place s'est tout de suite posée devant
bois en grumes atteignait à lui seul la va-
leur des traverses achetées en France.
Actuellement, l'ensemble des installations
industrielles constitué par la scierie et ses
annexes représente plus de 10.000 mq. :le
surface couverte. La force motrice utilisée
est de 500 çhevaux v..
La flottille pour amener jusqu'au point
de chargement des navires les bois débités
et les bois lourds ne pouvant pas être flot-
tés, comprend 1.200 tonnes de chalands,
3 remorqueurs de 50, - 80 et 15° C. V., di-
vers pirogues et boats.
Le chargement des chalands se fait le
long d'un wharf en ciment armé capable
dé recevoir simultanément 2 chalands et
un radeau de bois,:et desservi par 2 grues
à vapeur de 4 tonnes.
L'exploitation emploie actuellement une
quarantaine d'Européens et. environ 1.500
indigènes. Le Consortium a eu à assurer
dans un pays à peu près dépourvu de res-
sources propres l'existence de tout ce per-
sonnel. Les Européens assurent eux-mêmes
leur alimentation. On a mis pour cela un
Economat à leur disposition où ils trouvent
au prix de revient les vivres, vêtements et
ustensiles de ménage. L'alimentation de
l'indigène et de sa famille est fournie en
nature. Il y est pourvu par le moyen de la
production locale et de l'approvisionnement
par importation de riz, de maïs, d'arachi-
des du Sénégal, d'huile de palme du Ca,
meroun ou du Dahomey, dé poisson salé de
Mauritanie. La production vivrière de t'Es-
tuaire comporte des taros, des patates, du
maïs, du manioc, des bananes, des ,..n;n.
ges, des ananas. J..1Z 1
-. 1. --_u!_ _l..J:..-_1
Le Consortium assure le service meuicai
de son personnel dans ce pays où sévissent
paludisme, maladie du sommeil, dysenterie
aurebienne. Il dispose d'un vaste hôpital
de 170 lits, d'une infirmerie et de postes
de secours mobiles. Les agglomérations
principales de Foulenzem et de Mekok, où
sont groupés les deux tiers de l'effectif,
sont pourvus d'un service d'eau potable.
Les résultats obtenùs pat le. Consortium
que nous venons de consigner d'après le
document de M. Léon Géraud, et qui ont
etigé d'importants efforts d'initiative et
d'énergie, risquent d'être aujourd'hui com-
promis par le manque de main-d'œuvre. Au
moment de la création du Consortium, il
avait été admis, pour que l'entreprise de-
vienne productive, que la mise en œuvre
des installations projetées exigerait au moins
4.000 manœuvres. jusqu'ici il n'a pas été
possible d'en réunir plus de 1.500. Les
installations et services étrangers à l'exploi-
tation en forêt : flottille, scierie, magasins,
ateliers, plantations, absorbent 800 hom-
mes. Il n en reste donc en forêt que 700 qui
sont absolument insuffisants pour alimenter
comme il conviendrait la scierie de Foulen-
zen.
Actuellement, la production forestière du
Consortium n'est que de 36.000 tonnes par
an. Un effectif de 2.400 hommes double-
rait la production et assurerait une exploi-
tation suffisamment rémunératrice.
Ce chiffre n'a rien d'excessif, même si
l'on tient compte des ressources limitées de
la colonie en main-d'œuvre précédenunent
mentionnée. La production forestière an-
nuelle du Gabon n'atteint pas 280.000 ton.
nés. Les 70.000 tonnes qu'exploiterait le
Consortium représenteraient lé f74 de cette
production et l'effectif qui serait affecté à
l'exploitation forestière, soit r.600 hom-
mes, serait seulement le 1 1/2 de l'effec-
tif total employé sur l'ensemble des chan.
tiers forestiers de la colonie.
Ce problème de la main-d'œuvre inté-
resse 1 existence même de l'entreprise du
Consortium. S'il est résolu, l'expérience
aura démontré que l'exploitation des bois
communs de la Côte d'Afrique est possible
et rémunératrice. La production coloniale
pourra contribuer à l'approvisionnement du
marché métropolitain, diminuer nos impor-
tations de l'étranger et le prélèvement exces-
sif effectué sur nos forêts françaises et la
colonie elle-même trouvera, dans l'exploita-
- tion de ses bois - communs, une nouvelle
source de richesses. Si, au contraire, le pro-
clame de la main-d'œuvre reste insoluble, il
faudra se résigner à continuer la dévasta-
tion des forêts françaises, ou à importer de
l'étranger, à prix d'or, Ifcs bois nécessaires
à notre industrie. Au moment où la loi Lou-
cheur, sur la construction d'habitations à
boltïnit, va commencer à jouer, on com-
prenûra, en tous cas, combien le problème
(tes bois coloniaux est important à résoudre
pour l'économie française.
CIII.
Sénateur du Nord, membre
de la Commission des Affaires
étrangères.
.11
Le Commerce de la France
--- avec ses- - Colonies -------
.,.
Pendant les 6 premiers mois de 1928, la va-
leur des marchandises importées en France, en
provenance des colonies et des protectorats,
s'établit comme suit, comparée à celle des mar-
chandises importées pendant la période corres-
pondante de 1927 : u. - - -
Importations (en milliers de francs)
1928 1927
Algérie 1.367.993 1.289.967
Tunisie 192 307 190.857
Maroc 153.224 105.288
Afrique occidentale
franç.iM 439:105 500.229
Madagascar et dé-
pendances ..,.. 219-184 142.803
Indo-Chine française 339 219 322.622
Autres colonies et
pays de protecto-
rat 426.742 443.031
Totaux des colo-
nies françaises et
mvi ,t,. nwntprtet-
ur un total général de JJb.il/.059 en 1928
contre 27.064.681 en 1927.
La valeur totale des importations est en di-
minution de 757 millions 622.000 francs sur
celle des 6 premiers mois de 1927.
Quant à la valeur des exportations françai-
ses à destination des principaux pays étran-
gers, des colonies et pays de protectorat, elle
s'établit de la façon suivante :
Exportations (en milliers de francs)
1928 1927
Algérie 1.709.385 1.640.513
Tunisie., 354.612 378.414
Maroc 515.384 470 771
Afrique occidentale
française 313.051 286.490
Madagascai et dé-
pendances 175.900 159.255
Indo-Chine française 435.726 573.389
Autres colonies et
pays de protecto-
rat 266.325 3.801.335
Totaux des colo-
nies françaises et
pays de protecto-
rat. 3.770.3Q3 3.801.335
Sur un total général de 25.249.777 fr. en
1928 contre 26.841.091 fr. en 1927. -
Les exportations des 6 premiers mois de
1928 ont diminué de 1.591.314.000 hancs par
rapport à celles des mois correspondants de
1927.
8.1
LE TAUX DE LA PIASTRE
Le uouverneur genéral de l'Indochine vient
de faire connaître au ministre des Colonies
qu'A In iliit4- du 7 noiW 1028, le taux officiel de
lu piaslfu Oltiil de tô fr. 70.
VIE CHERE
'l' -
Finies les histoires d'autrefois,
finies les légendes sur la vie fas-
tueuse et bon marché que Von mène
aux colonies. Rappelons- nous combien let
yeux s'écarquittaient et combien Vétonnement
administratif se révélait sur les visages au
récit de Vexistence qu'on menait dans cer-
taines contrées, où un cheval coûtait moins
cher qu'un poulet en France et où le couple
de poulets valait 2 à 3 sous 1
La vie est chère pourtant partout. le ne
prétends pas qu'elle le soit partout autant
que dans la plaine Monceau ou dans la ré-
gion des Champs-Elysées. Mais les beaux
jours sont révolus. Il n'y a plus de province
paradisiaque où l'on puisse faire bonne
chère avec peu d'argent. Changez de climat,
et fuyez au bout du monde : vous n'échappe-
rez pas à la vie chère.
l'ai relevé, dans quelques journaux, les
prix des denrées à la Cote d'Ivoire, d'après
des documents officiels :
Farine, 8 francs le kilog (10 à 12 francs
en Haute-Volta) ; vin, 7 francs le litre (10
à 12 en H aute-V olta) légumes secs, 10 franc f
le kilog ; pommes de terre, 5 francs le kilog
(quand il y en a); chocolat, 24 francs le ki-
log ; gruyère, 45 francs le kilog etc. Les
documents ne nous apprennent pas si le cho-
colat n'a pas blanchi sous le harnais et si
les légumes secs n'abritent pas dts hôtes im-
portuns.
Mais il y a les produits du pays ? Par-
bleu. Comment ne suivraient-ils pas la mon-
tée générale 1 Le riz se paie 4 francs le ki-
log, les poulets et pintades 12 à 20 francs
fièce, les canards 30, la viande de bouche-
rie 20 francs le kilog, le lait 3 francs le li-
tre. Ici les documents veulent bien noter que
le lait est introuvable assez souvent et que la
viande est assez souvent mauvaise, et tou-
jours mal présentée : ce qui ne constitue pas.
des avantages supplémentaires.
Mais il y a ta domesticité f Allons-y.
150 à 200 francs par mois pour une cuisinière
300 pour un cuisinier qui soit à peu près con-
vinable : c'est donc que les autres ne le sont
pas du tout, on s'en doutait. Un boy ne
coûte que de 60 à 100 francs, ce qui n'est
pas trop, mais « ils ne savent rien faire 8,
et alors ce n'est pas bon marché.
Chambres : un turne à Dakar vaut 300
francs par mois, un repas à Abidjan et à
Bassam vaut 22 Ir. o et on est moins bien
traité qu'à Paris ou à Lyon, bien entendu ;
une chambre y vaut 25 francs.
V Itements : je ne relève que cette note
mélancolique f la seule qui soit faite sans,
doute parce qu'elle est suffisante par elle-
mime: 8 N'en parlons pas et supposons
qu'ils soient apportés avec le fonctio".
naire. »
La conclusion naturelle, c'est que, si au
service de la France les fonctionnaires et
agents coloniaux ne soni pas riches, ils ne
courent pas le risque de le devenir aux colo-
nies.
Encore ces fonctionnaires, va s'écrier
ce manieur d'argent, en fumant au dessert
un opulent cigare f Ils ne sont jamais contents
de leur sortl Evidemment on ne parle pas
le même langage en digérant un somptueux
repas dans le salon d'un grand restaurant pa-
risien, quen digérant une livre de légumes
secs à 10 francs le kilo arrosé d'une huile
dite de table à 25 francs le litre dans le fin
fond de la H aute-V olta.
La Bruyere aurait pu, à ce sujet, écrire
quelques lignes vigoureuses et sévères. Mais
le jour où le recrutement des fonctionnaires
et agents commerciaux sera devenu plus dif-
ficile ou inférieur à ce qu'il est aujourd'hui,
peut-être approchera-t-on d'une époque où
ceux qui trouvent leurs prétentions exagérées
et leurs plaintes détestables htmeront-ils de
mtins gros cigares après de moins plantureux
reyjs.
Marie Jteiiafan,
Sénateur de l'Hérault, ancien mtntatre
Vice-président de ta Commission
sénatoriale des Cotantes.
Cinéma Colonial
Le cri des animaux de la Jungle
Une firme française a l' intention d'envoyer
en Afrique, avec le personnel devant tourner
Trader tlom, des techniciens spécialistes de
l'acoustique qui enregistreront les bruits et les
cris des animaux sauvages au fur et à mesure
que ceux-ci seront capturés. Ces bruits se re-
produiront à l'écran en même temps que se
dérouleront les scènes.
La Nouvelle-Quinte à l'écran
Une expédition financée par la « New York
Zoological Society » vient de partir pour la
Nouvelle-Guinée.
Il s'agit d'explorer certaines régions mal con-
nues de ce pays où Ton trouve encore des In-
diens aux mœurs sauvages tels que les « Chas-
seurs de têtes » et des tribus s'adonnant à
l'anthropophagie.
L'expédition durera six mois et ne sera pas !
précisément un voyage d'agrément, car les
montagnes de la Nouvelle-Guinée ont des pen-
te? abruptes très difficilement accessibles.
Des ornithologues accompagnent les cinéas-
tes dans l'espoir de rapporter des oiseaux de
naradis et des cacatoès noirs inconnus partout
a illeurs..
Félicitons les producteurs de films cinémato-
graphiques qui s'orientent de plus en plus cou-
rageusement vers les voyages.
Les Jiamrts d simwbville
1.10 rorrrr que l'on retira, de la enbino du
commandant do. rftlisfflbctFiuille, qui on le sait
a (.t. eoulfi nu cours rte la guerre a son retour
du Congo belge, ino renfermait nncun diamant.
Hoste il vérifier le contenu des sncs de va-
leurs qu'on fait retirer du navire,
6
Jean Galmot est mort
̃ s»
Un câble de M. Maillet, gouverneur de la
Guyane, informait hier M. Léon Perrier. mi-
mstre des Coloaiea. de la mort de M. Jeaa
t..
- - - - - --.
Un autre de M. Quintrie, maire de
Cayenne, avisait Mme Jean Galmot du dé-
cès subit de son mari en indiquant qu'il mour-
rait empoisonné.
Jean Galmot était une des figures les plus
curieuses du monde colonial et le seul anima-
teur qu'eût jamais la Guyane depuis cinquante
ans. 1 aimait cette colonie où il avait beau-
coup travaillé, beaucoup lutté, beaucoup souf-
fert, en un mot beaucoup vécu. Il était adoré
à la Guyane où seuls quelques exaltés le com-
battaient.
Plus que bien, la figure maigre et osseuse,
r œil extraordinairement ardent et bon, l'abord
cordial et franc, Jean Galmot, brillant causeur,
écrivain plus captivant encore, était né à Mon-
parier (Hérault) en 1879. Il avait débuté
comme reporter dans un journal de Nice, puis
il était venu à Paris. Il partit faire un repor-
tage sur le bagne à la Guyane, puis devint
dans cette colonie l'un des plus intelligents
collaborateurs de la maison Otiria.
Il connaissait le puissant attrait de l' or, mais
sachant les difficultés de son extraction, tant
au point de vue matériel que main-d' œuvre, il
s'appliqua à développer le côté apicole de son
activité coloniale là-bas. Il cultiva les essences,
la gutta percha, exploita la forêt, il se lança
dans la culture de la canne à bucre et la fabri-
cation du rhum. A son propre compte, il fonda
des comptoirs, non seulement à la Guyane,
mais aux Antilles et sur la côte d'Afrique.
Elu député en 1919, son activité redoubla
pour améliorer le sort de la Guyane et de ses
habitants. Il créa et subventionna de ses pro-
pres deniers une ligne d'aviation dans sa colo-
nie, projetait de construire des routes, de créer
une usine de pâte à papier. A Paris, il fonda
une maison d édition et cet écrivain de race
publia les œuvres de jeunes espoirs de la litté-
rature en même temps qu'il subventionnait des
poètes pour une revue littéraire.
Mais la Roche Tarpéienne est près du Capi-
tole. Un krach sur les rhums, sur lesquels il
était fortement engagé avec des groupes puis-
sants, détermina une demande en autorisation
de poursuites, la levée de l'immunité parle-
mentaire, l'arrestatiop, et en fin de compte une
condamnation en janvier 1924 à un an de pri-
son avec sursis, mille francs d'amende, et au
remboursement au Trésor de sommes considé-
rables. Devenu aussi- pauvre qu'il avait été
iiçhe. il se remit à la besogne avec une
indomptable énergie, rétablit en quatre ans sa
situation et paya au Trésor au ( début de cette
année plus de cent millions qu'il devait.
Ecrivain il laisse deux livres puissants et
émouvants : Quelle étrange histoire et un ro-
man. Un mort vivait parmi nous.
Il avait joué un r&le considérable dans les
élections législatives de 1924 et de 1928 en
Guyane. En politique à la Guyane comme en
finance à Paris, cet homme volontaire, coura-
geux, audacieux, intelligent et rêveur, qui
était un réalisateur, doit être considéré comme
une victime.
Sa perte sera vivement ressentie par ceux oui
voulaient faire de la Guyane la colonie qu' elle
doit être : une des plus riches de notre empire.
Tous ceux qui l'ont connu appréciaient sa
loyauté et son cœur. Malgré ses malheurs, ses
amis 16i étaient restés fidèles, et tous les hon-
nêtes gens, amis comme adversaires, lui avaient
conservé leur estime.
An.
L'Administration a ouvert une cnquôte sur ce
dt a's siis/icct-
J)c son côtt\ Mme veuve Jean. Galmot à qui les
malheurs ne sont fJuèr:, épargnés (son fils est
depuis loniitemps très malade), en apprenant ta
mort de son mari, désireuse que la lumière
coinph)le soit [Ilile, a chargé un avocat de dé-
fendre ses intérêts. Ule a choisi M" Odin, avo-
cat à ia Cour d'appel de Bordeaux, député répu-
blicain indépendant de la 5* circonscription de
liordcau.r. M. Utt ira est inscrit à la gauchi: radi-
cak.
Au court d'une déclaration faite hier à un de
nos confrères, M. Odin a sotiligné l'estime et
l'affection qu'il avait pour M. Eugène Lautier,
députe de la Guyane, qui, a priori doit être mis,
lui et ses partisans, hors de cause, dans le mal-
heur qui frappe Mme Galmot.
1.8
La Martinique à Paris
-– '8'
Ah 1 qu'il était beau mon village.
line Martiniquaise ost venue a Paris. Elle
a vingt-cinq ans. Elle ne connaît pas la
capitale. On lui a. pris ses papiers et elle
est condamnée à errer de banc en banc et
de commissariat en commissariat.
Or, on ne connaît pas d'oeuvre qui vienne
au secours des gens de couleur à Paris, et,
d'autre part, les démarches pour la faire ra-
natrier sont lonaucs.
Peut-être, sans avoir d'autres renseigne-
ments que ceux qu'clle donne, lui pourrait-
orii trouver un petit emploi qui lui épargne-
rail les misères de la .solitude et de l'exil
sans argent.
Mais, hélas, la jeune Martiniquaise n'a-
l-elle pas déjà que trop tenu certains petits
emplois ?
A f ACADEMIE DES SCIENCES
1.1
I Les volcans du Pacifique
Au cours d'une récente séance de FAcade-
mie des Sciences, M. Lacroix a présenté une
étude sur les laves de plusieurs îles françai-
ses de l'Océanie (Marquises, îles de la So-
ciété, Tubuai).
L'éminent professeur confirme les conclu-
sions antérieures, à savoir que les laves des
volcans du Pacifique diffèrent de celles des
volcans circumpacifiques. Il n'existe donc
pas de faciès pacifique des roches. volcani-
ques dans le sens qui a été donné à ce
terme.
L'Aviation Coloniale
llaraeUle-Alger
La ligne aérienne Mareeille-Alger a été
ouverte au trafic dimanche dernier. L'appa-
reil, un hydravion Laté 32, parti de Mar-
seille à 5 h. 45, a traversé en quatre heures,
sans escale, la Méditerranée, soit 800 kilo-
mètres, parvenant ainsi à Alger à 9 heu-
res 45. Les autorités algériennes se trou-
vaient à l'arrivée de l'appareil ; le service
aura lieu régulièrement, le dimanche au
départ de Marseille et le mercredi d'A'gvr.
Dès le 1er septembre, le service fonc-
tionnera trois fois par semaine dans chaque
sens. en attendant la liaison journalière
prévue pour 1929.
Algérie
Le 7 août, par suite d'une perte de vitesse
au départ, un avion du camp de Sétif s'est
écrasé sur le sol et a pris feu. Le sergent
pilote Cobann Gorbard et le soldat Pelatan
ont été carbonisés.
Randonnée méditerranéenne
Le capitaine Laborie et l'adj udant-chef
Sahue sont arrivés hier après-midi au Bour-
get à 15 h. 45, venant de Saint-Raphaël.
Les deux aviateurs qui avaient dû hier
interrompre leur voyage de retour Athènes-
Paris, à Saint-Raphaël, par suite du mau-
vais temps, ont effectué, depuis le 31 juillet,
le circuit Villacoublay, Casablanca, Gabès,
Bengast, Alexandrie, Alep, Constantinople,
Athènes, Saint-Raphaêl, le Bourget.
Ils ont été reçus à leur arrivée par de
nombreux officiers de l'état-major du 34*
régiment d'aviation et ont été vivement
félicités par leurs camarades.
La tentative Paris-Saigon
Le croiseur-cuirassé Duguay-Trouin.
commandé par. le capitaine dç vaisseau
Ogé, qui avait été envoyé aux Açores par
la 2* eecadre et sur l'ordre dp ministre,
afin de prendre à bord le lieutenant de
vaisseau Paris et son hydravion, est arrivé
aujourd'hui à Toulon.
Rome-Natal
Les aviateurs italiens Ferrarin et Del-
prète, héros du raid Rome-Natal, viennent
d'arriver a Rio de Janeiro, sur un avion
courrier Laté 25. appartenant à la Compa-
gnie Générale Aéropostale et dirigé par un
pilote de cette Société.
te Paris-Le Cap-Paris
Malgré le mauvais temps, les aviateurs
Maulère et Maurice Baud continuent avec
une parfaite régularité leur voyage de tou-
risme Paris-le-Cap-Paris.
Le 7 août, l'avion Cinéma a fait escale
à Bamako venant de Bingerville.
Le SllIIIIIIIn el fnD
i
Venant d'Evian, S. M. Sidi Mohamed
s'est rendu lundi dernier avec sa suite sur
les bords du lac d'Annecy.
Hier il est allé à Genève. Le Sultan a vi-
sité le secrétariat général de la Société des
nations, où il a été reçu par M. Avenol, se-
crétaire général, puis il est retourné à Evian
dans l'après-midi.
-- lob
TANGER I
̃i»
M. Dicken, administrateur des finances de
Tanger, s'est rendu à Tétouan afin de né-
gocier, avec les autorités de la zone espa-
gnole, d'où provenait une grande partie des
revenus de Tanger, un nouvel accord doua-
nier.
P. T. T.
M. Maure, le nouveau directeur des Pos-
tes de Tanger, qui vient de prendre la déli-
cate direction des postes franco-marocaines
à Tanger, est un colonial de longue date :
Entré dans l'Administration, en qualité de
surnuméraire, le 1er juin 1899, M. Maure a
été désigné sur sa demande, en octobre
1902, pour servir au Congo français, où il a
fait deux séjours de deux ans ; a été rece-
veur à Cap Lopez (actuellement Port-Gen-
til), à Mayumba et à Brazzaville; désigné en
avril 1908 pour faire partie de la mission
réorganisatrice du service des P. T. T. de
l'Ethiopie où il a occupé les fonctions de
receveur principal à Addis Abbéba, pendant
six ans, et les fonctions de Directeur géné-
ral de
six ans, l'Administration éthiopienne pendant
quatie ans.
Rentré en France, fin juillet 1918, après
un séjour ininterrompu de dix ans en Ethio-
pie, nommé à Vannes (Morbihan), comme
contrôleur, désigné pour servir au Maroc en
avril 1921, a rempli pendant trois ans les
fonctions de chef de section au bureau de
Casablanca, central télégraphique ; nommé,
en avril 1924 receveur de bureau composé à
1 Oudjda, où il est resté jusqu'à nomination
it ranger où il est appelé comme receveur
de Ira classe du cadre chérifien,
Mieux que Robert Houdin 1
Le garffotier Lnhoucine bon Larhi !islm::;-nnlls
dans la Vigie Marocaine qui dcmcuie au Derb
ber Rooliid, il Cn.sablaix a, s'nmusc follement il
regarder les tours
Quelle ne fut pas sa satisfaction lorsque
j autre soir, le journalier \tiilionu\1 bon Abdal-
lah qui consommait dans .siwi établissement,
lui proposa une séance gratuite de lwcslidigi-
tation
t.ntx'.wino aoropt-a d'enthousiasme et s Via ut
ceint la taille d'un torchon lui dit : Il ,10 prends
une fthOière, puis une seconde puis une trnisif»-
me. Bon, je l.s cache dans ma djettabnh.
Maintenant jo promis un verre, puis deux et
trois, .le les cncJlc, non. moins soigneuse-
ment. n
Lahoucinc haletait devant, co que lui promet-
tnit. d'admirable un spectacle qui débutait si
bien.
« A présent., continua Mohamed, tu ne voh
plus les objets que j'ai pris ?. Eh bien 111 ne
les îvvorras plus car je m'empresse de ticher le
camp 1 -
Ainsi dit, l'homme détala il toutes Jnmhes
mais, alourdi par son butin, il no tarda pas
a èt-e rejoint et conduit au commissariat du
30 arrondissement qui l'a déféré au Pacha.
Le centenaire de l'Algérie
i4«
Voici une liste des principaux travaux qui*
vont être exécutés à l'occasion du Cente-
naire de l'Algérie et dont la mise en adju-
dication est activement poussée.
Construction d'une salle des fêtes à Al-
ger 3.000.000 de francs.
Edification d'un palais des Beaux-Arts à
Oran : 3.000.00 de francs.
Edification d'un bâtimeit en vue du
transfert de l'Hôtel de la Division de Cons-
tantine et installation dans les locaux occu-
pés par celles-ci d'un Musée des Beaux-
Arts : 3.000.000 de Irancs.
Aménagements aux Musées des Antiqui-
tés et du Bardo : 350.000 francs.
Reconstruction du musée forestier au
Bois de Boulogne : 700.000 francs.
Construction d'une nouvelle salle au Mu-
sée de Cherchell : 250.000 francs.
Construction d'une Maison des Congrès à
Alger : 1.000.000 de franclt.
Construction d'une Maison des Congrès
à Oran : 800.000 francs.
Construction d'une Maison des Congrès à
Constantine : 800.000 francs.
Construction du Musée des Beaux-Arts -
d'Alger (Avances) : 2.000.000 de francs.
Construction et aménagement d'une école
de céramique à Alger (annexe de l'Ecole
pratique d'industrie du Hamma) : 1.000.000
de francs.
Construction et aménagement d'une école
de céramique à Tlemcen : 800.000 francs.
Installation d'une école de poterie ea
Kabylie : 300.000 francs.
Construction d'ouvroirs dans les territoi*
res du Sud : 200.000 francs.
Aménagement de la station d'El Afiane :
300.000 francs.
Aménagement des stations météorologi-
ques : 400.000 francs.
Construction, installation et fonctionne-
ment d'un poste de radio-diffusion : 2 mil-
lions de francs.
Aménagement d'une salle de danse arabe
avec restaurant : 200.000 francs.
Déplacement d'une mosaïque à Orléans-
ville (subvention) : 300.000 francs.
T.a somme de 1.000.000 de francs indiquée
ci-dessus représente seulement la part con-
tributive de la Colonie. Il convient d'ajou-
ter h ce chiffre la somme de 6.000.000 de
francs, montant de la participation des As-
sociations agricoles.
AU CONSEIL D'ETAT
Suppression de la taxe sur les offices
ministériels d'Algérie
La section du contentieux du Conseil
d'Etat réunie sous la présidence de M. Ro-
mieu, a examiné plusieurs requêtes éma-
nant des associations d'officiers ministériels
d'Algérie (avoués, notaires, huissiers, com-
missaires-priseurs, etc., véritables fonction-
naires nommés par le Gouverneur Général
de l'Algérie, tendant à l'annulation pour u-
cès de pouvoir : io d'un décret en date du
37 octobre 1925 portant réglementation des
conditions de nomination et d'avancement
des officiers ministériels en Algérie ; 20 de
trois arrêtés en date des 2 décembre 1925, 4
mars et 8 février 1926, par lesquels le Gou-
verneur général a réglementé les conditions
de recrutement, de nomination, d'avance-
ment et de discipline, des notaires, huissiers.
avoués, etc.
Conformément aux conclusions du com-
missaire du gouvernement, M. Latoumerie,
le Conseil d'Etat a décidé que les requêtes
devaient être rejetées.
Les mêmes associations avaient déféré
également pour excès de pouvoir un arrêté
du gouverneur général de l'Algérie, en date
du 21 décembre 1925, établissant au profit
du budget algérien un prélèvement sur le
produit des offices publics et ministériels.
Le commissaire du gouvernement a estimé
que cette taxe était illégale et, conformé-
ment à ses conclusions, le Conseil d'Etat à
annulé l'arrêté du gouverneur qui l'avait
instituée.
AU CONGRÈS DE rf. 0. S.
8
La question Coloniale
La commission coloniale du Congrès de
1 I. O. S. s'est réunie hier à Bruxelles; elle
a discuté le texte soumis par la soûs-com-
mission qui a été chargée d'intercaler dans
le texte adopté par l'exécutif des amende-
ments présentés par les diverses déléga-
tions.
L'assistance mutuelle à Madagascar
1 t 1
Comptant peu ou prou sur les œuvres d'as-
sistance créées par l'Administration française,
les Malgaches ont organisé certains villages
voisins les uns des autres en fédération appelée
un « Foucounoun ». C'est un comité d' assis-
tance et de protection mutuelles qui assure à
la communauté des soins en cas de maladie,
des secours en cas de catastrophe et ( ce. qu'de
y a de plus curieux) des musiciens en cas 'de
réjouissances publiques. Le physique et le mo-
ral sont ainsi protégés et maintenus en
bonne forme. La neiirn«tKénÎA ac> n.:.
vo,
men combattue et les rnoetz, « adoucies par res
orchestres bénévoles fournis par le comité. Cet
exemple de solidarité était à citer.
Les bêtes exotiques
n'aiment pas l'orage
Un de nos confrères raconte que lors d'un
récent orage qui s' est déchaîné sur Paris, les
animaux des ménageries de la Porte des Tel-
nes se sont affolés et il se demande ce qu'ils
deviennent quand des orages autrement violents
éclatent dans leurs forêts ou dans leurs déserts.
D'une façon générale leur instinct - les avet-
tit de I approche de la tornade et ils savent
se mettre à l' abri dans des grottes ou sous
d'épais fourrés.
En plein désert, ils tournent le dos à la toi-
nade, se mettent de leur mieux à l'ahri du
sable. Le chameau fait brusquement demi-tour
dès qu'une averse tombe et il cherche à s'en
fuir. Le méharis éprouve souvent quelque dif-
ficulté à l'empêcher de s'emballer dans la di-
rection opposée à la tornade. Mais il pleut si
rarement dans le Sahara.
LE NUMERO : 80 CENTLME8
JEUDI SOIR, 9 AOUT 192S.
JOUMftLJUOTIDIEN
« -
Rédaction & Administration :
m, m m ̃m-imht
PARIS 0*9
ftIIMI.1 LOUVRB 1I*S7
y. RICHEURU 07-U
Les Annales Coloniales
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Tous les articles publiés dans notre journal ne peuvent
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France et
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L'EXPLOITATION FORESTIÈRE AU GABON
, DES GRANDS RÉSEAUX FRANÇAIS
a
Je viens de lire un intéressant opuscule
.que M. Léon Géraud, directeur des Con-
sortiums Forestier et Maritime des Grands
Réseaux Français, a écrit sur Y Exploita-
tion forestière de la Côte, Occidentale
d'Afrique. Je veux en retirer les princi-
paux documents pour les lecteurs des Art
fioles Coloniales.
On sait quelles coupes désastreuses ont
subi nos forêts pendant la guerre. Pour
leur permettre de se reconstituer, nous de-
vrions pendant de longues années deman-
der les bois dont nous avons besoin pour
notre industrie à nos colonies et, en parti-
.culier, à nos colonies de la Côte Occiden-
tale d'Afrique où l'on trouve une quaran-
taine de millions d'hectares de forêts.
Entre 1909 et 1913, l'importation en
France de bois d'oeuvre, bruts ou débites,
dépassait 2 millions de tonnes par an. Elle
permettait d'alimenter notre industrie sans
éouiser notre domaine forestier.
-..- Pendant la guerre, cette importation
tomba presque à zéro. L'exploitation des
bois coloniaux ne reprit gue lentement. En
1919, elle était de #70.000 tonnes. Il faut
arriver à 1923 pour voir l'importation re-
trouver son chiffre d'avant guerre, soit
a millions de tonnes.
L'exploitation des bois coloniaux est
d'autant plus nécessaire que l'on sent un
-certain degré de fléchissement dans 1 ali-
mentation du marché dans les pays im-
portateurs, Suède, Norvège, Finlande, Rus.
sie, Canada. C'est cette pénurie de bois et
le gros inconvénient dans un pays à change
avarié d'aller les prendre au prix de l'or
à l'étranger, qui a engagé les grands ré-
seaux français à demander leurs bois à nos
colonies de l'Afrique Ocidentale. Nos com-
pagnies françaises de chemins de fer em-
ploient, tant pour le matériel de la voie que
pour les travaux de wagonnage, 500.000
mètres cubes de bois par an. La Côte
d'ivoire et le Gabon se prêtaient à l'exploi
tation. C'est le Gabon qui fut choisi et le
19 juillet 1920, le Consortium l orcsticr
dea Grands Réseaux Français obtenait deux
concessions trentenaires de 75.000 hectares
chacune. Les études préalables avaient éva-
lué à 4.500 le nombre des ouvriers indige-
ces nécessaires à l'exploitation et le mon-
tant du capital à investir - à 20 millions,
dont 5 millions de fonds de roulement.
Les difficultés d'expiation ne firent
pas défaut. Il n'y avait à Libreville aucun
outillage public de débarquement, aucun
ouvrage, wharf ou quai, auquel pussent
accoster le* chalands chargés de matériel
d'exploitation. Tout s'y faisait à dos
d'homme sous un climat rigoureux, dans un
estuaire où il pleut environ 8 mois sur 12.
Aujourd'hui, l'abattage, au lieu de imi-
ter uniquement sur l'Okoumé, porte sur
toutes les essences exploitables. Le mat-
quage, labattage, le tronçonnage, le débar-
age, l'évacuation jusqu'à la rivière et -la
formation des radeaux sont des manœuvres
courantes. La distance entre les chantiers et
les rivières étant actuellement d'environ 15
kilomètres, le rendement obtenu au Con-
sortium dépasse 50 tonnes par indigène.
-- Dans les entreprises les mieux conduites il
ne dépasse pas 30 tonnes.
L'opportunité de t'exploitation des bots
sur -place s'est tout de suite posée devant
leur des traverses achetées en France.
Actuellement, l'ensemble des installations
industrielles constitué par la scierie et ses
annexes représente plus de 10.000 mq. :le
surface couverte. La force motrice utilisée
est de 500 çhevaux v..
La flottille pour amener jusqu'au point
de chargement des navires les bois débités
et les bois lourds ne pouvant pas être flot-
tés, comprend 1.200 tonnes de chalands,
3 remorqueurs de 50, - 80 et 15° C. V., di-
vers pirogues et boats.
Le chargement des chalands se fait le
long d'un wharf en ciment armé capable
dé recevoir simultanément 2 chalands et
un radeau de bois,:et desservi par 2 grues
à vapeur de 4 tonnes.
L'exploitation emploie actuellement une
quarantaine d'Européens et. environ 1.500
indigènes. Le Consortium a eu à assurer
dans un pays à peu près dépourvu de res-
sources propres l'existence de tout ce per-
sonnel. Les Européens assurent eux-mêmes
leur alimentation. On a mis pour cela un
Economat à leur disposition où ils trouvent
au prix de revient les vivres, vêtements et
ustensiles de ménage. L'alimentation de
l'indigène et de sa famille est fournie en
nature. Il y est pourvu par le moyen de la
production locale et de l'approvisionnement
par importation de riz, de maïs, d'arachi-
des du Sénégal, d'huile de palme du Ca,
meroun ou du Dahomey, dé poisson salé de
Mauritanie. La production vivrière de t'Es-
tuaire comporte des taros, des patates, du
maïs, du manioc, des bananes, des ,..n;n.
ges, des ananas. J..1Z 1
-. 1. --_u!_ _l..J:..-_1
Le Consortium assure le service meuicai
de son personnel dans ce pays où sévissent
paludisme, maladie du sommeil, dysenterie
aurebienne. Il dispose d'un vaste hôpital
de 170 lits, d'une infirmerie et de postes
de secours mobiles. Les agglomérations
principales de Foulenzem et de Mekok, où
sont groupés les deux tiers de l'effectif,
sont pourvus d'un service d'eau potable.
Les résultats obtenùs pat le. Consortium
que nous venons de consigner d'après le
document de M. Léon Géraud, et qui ont
etigé d'importants efforts d'initiative et
d'énergie, risquent d'être aujourd'hui com-
promis par le manque de main-d'œuvre. Au
moment de la création du Consortium, il
avait été admis, pour que l'entreprise de-
vienne productive, que la mise en œuvre
des installations projetées exigerait au moins
4.000 manœuvres. jusqu'ici il n'a pas été
possible d'en réunir plus de 1.500. Les
installations et services étrangers à l'exploi-
tation en forêt : flottille, scierie, magasins,
ateliers, plantations, absorbent 800 hom-
mes. Il n en reste donc en forêt que 700 qui
sont absolument insuffisants pour alimenter
comme il conviendrait la scierie de Foulen-
zen.
Actuellement, la production forestière du
Consortium n'est que de 36.000 tonnes par
an. Un effectif de 2.400 hommes double-
rait la production et assurerait une exploi-
tation suffisamment rémunératrice.
Ce chiffre n'a rien d'excessif, même si
l'on tient compte des ressources limitées de
la colonie en main-d'œuvre précédenunent
mentionnée. La production forestière an-
nuelle du Gabon n'atteint pas 280.000 ton.
nés. Les 70.000 tonnes qu'exploiterait le
Consortium représenteraient lé f74 de cette
production et l'effectif qui serait affecté à
l'exploitation forestière, soit r.600 hom-
mes, serait seulement le 1 1/2 de l'effec-
tif total employé sur l'ensemble des chan.
tiers forestiers de la colonie.
Ce problème de la main-d'œuvre inté-
resse 1 existence même de l'entreprise du
Consortium. S'il est résolu, l'expérience
aura démontré que l'exploitation des bois
communs de la Côte d'Afrique est possible
et rémunératrice. La production coloniale
pourra contribuer à l'approvisionnement du
marché métropolitain, diminuer nos impor-
tations de l'étranger et le prélèvement exces-
sif effectué sur nos forêts françaises et la
colonie elle-même trouvera, dans l'exploita-
- tion de ses bois - communs, une nouvelle
source de richesses. Si, au contraire, le pro-
clame de la main-d'œuvre reste insoluble, il
faudra se résigner à continuer la dévasta-
tion des forêts françaises, ou à importer de
l'étranger, à prix d'or, Ifcs bois nécessaires
à notre industrie. Au moment où la loi Lou-
cheur, sur la construction d'habitations à
boltïnit, va commencer à jouer, on com-
prenûra, en tous cas, combien le problème
(tes bois coloniaux est important à résoudre
pour l'économie française.
CIII.
Sénateur du Nord, membre
de la Commission des Affaires
étrangères.
.11
Le Commerce de la France
--- avec ses- - Colonies -------
.,.
Pendant les 6 premiers mois de 1928, la va-
leur des marchandises importées en France, en
provenance des colonies et des protectorats,
s'établit comme suit, comparée à celle des mar-
chandises importées pendant la période corres-
pondante de 1927 : u. - - -
Importations (en milliers de francs)
1928 1927
Algérie 1.367.993 1.289.967
Tunisie 192 307 190.857
Maroc 153.224 105.288
Afrique occidentale
franç.iM 439:105 500.229
Madagascar et dé-
pendances ..,.. 219-184 142.803
Indo-Chine française 339 219 322.622
Autres colonies et
pays de protecto-
rat 426.742 443.031
Totaux des colo-
nies françaises et
mvi ,t,. nwntprtet-
ur un total général de JJb.il/.059 en 1928
contre 27.064.681 en 1927.
La valeur totale des importations est en di-
minution de 757 millions 622.000 francs sur
celle des 6 premiers mois de 1927.
Quant à la valeur des exportations françai-
ses à destination des principaux pays étran-
gers, des colonies et pays de protectorat, elle
s'établit de la façon suivante :
Exportations (en milliers de francs)
1928 1927
Algérie 1.709.385 1.640.513
Tunisie., 354.612 378.414
Maroc 515.384 470 771
Afrique occidentale
française 313.051 286.490
Madagascai et dé-
pendances 175.900 159.255
Indo-Chine française 435.726 573.389
Autres colonies et
pays de protecto-
rat 266.325 3.801.335
Totaux des colo-
nies françaises et
pays de protecto-
rat. 3.770.3Q3 3.801.335
Sur un total général de 25.249.777 fr. en
1928 contre 26.841.091 fr. en 1927. -
Les exportations des 6 premiers mois de
1928 ont diminué de 1.591.314.000 hancs par
rapport à celles des mois correspondants de
1927.
8.1
LE TAUX DE LA PIASTRE
Le uouverneur genéral de l'Indochine vient
de faire connaître au ministre des Colonies
qu'A In iliit4- du 7 noiW 1028, le taux officiel de
lu piaslfu Oltiil de tô fr. 70.
VIE CHERE
'l' -
Finies les histoires d'autrefois,
finies les légendes sur la vie fas-
tueuse et bon marché que Von mène
aux colonies. Rappelons- nous combien let
yeux s'écarquittaient et combien Vétonnement
administratif se révélait sur les visages au
récit de Vexistence qu'on menait dans cer-
taines contrées, où un cheval coûtait moins
cher qu'un poulet en France et où le couple
de poulets valait 2 à 3 sous 1
La vie est chère pourtant partout. le ne
prétends pas qu'elle le soit partout autant
que dans la plaine Monceau ou dans la ré-
gion des Champs-Elysées. Mais les beaux
jours sont révolus. Il n'y a plus de province
paradisiaque où l'on puisse faire bonne
chère avec peu d'argent. Changez de climat,
et fuyez au bout du monde : vous n'échappe-
rez pas à la vie chère.
l'ai relevé, dans quelques journaux, les
prix des denrées à la Cote d'Ivoire, d'après
des documents officiels :
Farine, 8 francs le kilog (10 à 12 francs
en Haute-Volta) ; vin, 7 francs le litre (10
à 12 en H aute-V olta) légumes secs, 10 franc f
le kilog ; pommes de terre, 5 francs le kilog
(quand il y en a); chocolat, 24 francs le ki-
log ; gruyère, 45 francs le kilog etc. Les
documents ne nous apprennent pas si le cho-
colat n'a pas blanchi sous le harnais et si
les légumes secs n'abritent pas dts hôtes im-
portuns.
Mais il y a les produits du pays ? Par-
bleu. Comment ne suivraient-ils pas la mon-
tée générale 1 Le riz se paie 4 francs le ki-
log, les poulets et pintades 12 à 20 francs
fièce, les canards 30, la viande de bouche-
rie 20 francs le kilog, le lait 3 francs le li-
tre. Ici les documents veulent bien noter que
le lait est introuvable assez souvent et que la
viande est assez souvent mauvaise, et tou-
jours mal présentée : ce qui ne constitue pas.
des avantages supplémentaires.
Mais il y a ta domesticité f Allons-y.
150 à 200 francs par mois pour une cuisinière
300 pour un cuisinier qui soit à peu près con-
vinable : c'est donc que les autres ne le sont
pas du tout, on s'en doutait. Un boy ne
coûte que de 60 à 100 francs, ce qui n'est
pas trop, mais « ils ne savent rien faire 8,
et alors ce n'est pas bon marché.
Chambres : un turne à Dakar vaut 300
francs par mois, un repas à Abidjan et à
Bassam vaut 22 Ir. o et on est moins bien
traité qu'à Paris ou à Lyon, bien entendu ;
une chambre y vaut 25 francs.
V Itements : je ne relève que cette note
mélancolique f la seule qui soit faite sans,
doute parce qu'elle est suffisante par elle-
mime: 8 N'en parlons pas et supposons
qu'ils soient apportés avec le fonctio".
naire. »
La conclusion naturelle, c'est que, si au
service de la France les fonctionnaires et
agents coloniaux ne soni pas riches, ils ne
courent pas le risque de le devenir aux colo-
nies.
Encore ces fonctionnaires, va s'écrier
ce manieur d'argent, en fumant au dessert
un opulent cigare f Ils ne sont jamais contents
de leur sortl Evidemment on ne parle pas
le même langage en digérant un somptueux
repas dans le salon d'un grand restaurant pa-
risien, quen digérant une livre de légumes
secs à 10 francs le kilo arrosé d'une huile
dite de table à 25 francs le litre dans le fin
fond de la H aute-V olta.
La Bruyere aurait pu, à ce sujet, écrire
quelques lignes vigoureuses et sévères. Mais
le jour où le recrutement des fonctionnaires
et agents commerciaux sera devenu plus dif-
ficile ou inférieur à ce qu'il est aujourd'hui,
peut-être approchera-t-on d'une époque où
ceux qui trouvent leurs prétentions exagérées
et leurs plaintes détestables htmeront-ils de
mtins gros cigares après de moins plantureux
reyjs.
Marie Jteiiafan,
Sénateur de l'Hérault, ancien mtntatre
Vice-président de ta Commission
sénatoriale des Cotantes.
Cinéma Colonial
Le cri des animaux de la Jungle
Une firme française a l' intention d'envoyer
en Afrique, avec le personnel devant tourner
Trader tlom, des techniciens spécialistes de
l'acoustique qui enregistreront les bruits et les
cris des animaux sauvages au fur et à mesure
que ceux-ci seront capturés. Ces bruits se re-
produiront à l'écran en même temps que se
dérouleront les scènes.
La Nouvelle-Quinte à l'écran
Une expédition financée par la « New York
Zoological Society » vient de partir pour la
Nouvelle-Guinée.
Il s'agit d'explorer certaines régions mal con-
nues de ce pays où Ton trouve encore des In-
diens aux mœurs sauvages tels que les « Chas-
seurs de têtes » et des tribus s'adonnant à
l'anthropophagie.
L'expédition durera six mois et ne sera pas !
précisément un voyage d'agrément, car les
montagnes de la Nouvelle-Guinée ont des pen-
te? abruptes très difficilement accessibles.
Des ornithologues accompagnent les cinéas-
tes dans l'espoir de rapporter des oiseaux de
naradis et des cacatoès noirs inconnus partout
a illeurs..
Félicitons les producteurs de films cinémato-
graphiques qui s'orientent de plus en plus cou-
rageusement vers les voyages.
Les Jiamrts d simwbville
1.10 rorrrr que l'on retira, de la enbino du
commandant do. rftlisfflbctFiuille, qui on le sait
a (.t. eoulfi nu cours rte la guerre a son retour
du Congo belge, ino renfermait nncun diamant.
Hoste il vérifier le contenu des sncs de va-
leurs qu'on fait retirer du navire,
6
Jean Galmot est mort
̃ s»
Un câble de M. Maillet, gouverneur de la
Guyane, informait hier M. Léon Perrier. mi-
mstre des Coloaiea. de la mort de M. Jeaa
t..
- - - - - --.
Un autre de M. Quintrie, maire de
Cayenne, avisait Mme Jean Galmot du dé-
cès subit de son mari en indiquant qu'il mour-
rait empoisonné.
Jean Galmot était une des figures les plus
curieuses du monde colonial et le seul anima-
teur qu'eût jamais la Guyane depuis cinquante
ans. 1 aimait cette colonie où il avait beau-
coup travaillé, beaucoup lutté, beaucoup souf-
fert, en un mot beaucoup vécu. Il était adoré
à la Guyane où seuls quelques exaltés le com-
battaient.
Plus que bien, la figure maigre et osseuse,
r œil extraordinairement ardent et bon, l'abord
cordial et franc, Jean Galmot, brillant causeur,
écrivain plus captivant encore, était né à Mon-
parier (Hérault) en 1879. Il avait débuté
comme reporter dans un journal de Nice, puis
il était venu à Paris. Il partit faire un repor-
tage sur le bagne à la Guyane, puis devint
dans cette colonie l'un des plus intelligents
collaborateurs de la maison Otiria.
Il connaissait le puissant attrait de l' or, mais
sachant les difficultés de son extraction, tant
au point de vue matériel que main-d' œuvre, il
s'appliqua à développer le côté apicole de son
activité coloniale là-bas. Il cultiva les essences,
la gutta percha, exploita la forêt, il se lança
dans la culture de la canne à bucre et la fabri-
cation du rhum. A son propre compte, il fonda
des comptoirs, non seulement à la Guyane,
mais aux Antilles et sur la côte d'Afrique.
Elu député en 1919, son activité redoubla
pour améliorer le sort de la Guyane et de ses
habitants. Il créa et subventionna de ses pro-
pres deniers une ligne d'aviation dans sa colo-
nie, projetait de construire des routes, de créer
une usine de pâte à papier. A Paris, il fonda
une maison d édition et cet écrivain de race
publia les œuvres de jeunes espoirs de la litté-
rature en même temps qu'il subventionnait des
poètes pour une revue littéraire.
Mais la Roche Tarpéienne est près du Capi-
tole. Un krach sur les rhums, sur lesquels il
était fortement engagé avec des groupes puis-
sants, détermina une demande en autorisation
de poursuites, la levée de l'immunité parle-
mentaire, l'arrestatiop, et en fin de compte une
condamnation en janvier 1924 à un an de pri-
son avec sursis, mille francs d'amende, et au
remboursement au Trésor de sommes considé-
rables. Devenu aussi- pauvre qu'il avait été
iiçhe. il se remit à la besogne avec une
indomptable énergie, rétablit en quatre ans sa
situation et paya au Trésor au ( début de cette
année plus de cent millions qu'il devait.
Ecrivain il laisse deux livres puissants et
émouvants : Quelle étrange histoire et un ro-
man. Un mort vivait parmi nous.
Il avait joué un r&le considérable dans les
élections législatives de 1924 et de 1928 en
Guyane. En politique à la Guyane comme en
finance à Paris, cet homme volontaire, coura-
geux, audacieux, intelligent et rêveur, qui
était un réalisateur, doit être considéré comme
une victime.
Sa perte sera vivement ressentie par ceux oui
voulaient faire de la Guyane la colonie qu' elle
doit être : une des plus riches de notre empire.
Tous ceux qui l'ont connu appréciaient sa
loyauté et son cœur. Malgré ses malheurs, ses
amis 16i étaient restés fidèles, et tous les hon-
nêtes gens, amis comme adversaires, lui avaient
conservé leur estime.
An.
L'Administration a ouvert une cnquôte sur ce
dt a's siis/icct-
J)c son côtt\ Mme veuve Jean. Galmot à qui les
malheurs ne sont fJuèr:, épargnés (son fils est
depuis loniitemps très malade), en apprenant ta
mort de son mari, désireuse que la lumière
coinph)le soit [Ilile, a chargé un avocat de dé-
fendre ses intérêts. Ule a choisi M" Odin, avo-
cat à ia Cour d'appel de Bordeaux, député répu-
blicain indépendant de la 5* circonscription de
liordcau.r. M. Utt ira est inscrit à la gauchi: radi-
cak.
Au court d'une déclaration faite hier à un de
nos confrères, M. Odin a sotiligné l'estime et
l'affection qu'il avait pour M. Eugène Lautier,
députe de la Guyane, qui, a priori doit être mis,
lui et ses partisans, hors de cause, dans le mal-
heur qui frappe Mme Galmot.
1.8
La Martinique à Paris
-– '8'
Ah 1 qu'il était beau mon village.
line Martiniquaise ost venue a Paris. Elle
a vingt-cinq ans. Elle ne connaît pas la
capitale. On lui a. pris ses papiers et elle
est condamnée à errer de banc en banc et
de commissariat en commissariat.
Or, on ne connaît pas d'oeuvre qui vienne
au secours des gens de couleur à Paris, et,
d'autre part, les démarches pour la faire ra-
natrier sont lonaucs.
Peut-être, sans avoir d'autres renseigne-
ments que ceux qu'clle donne, lui pourrait-
orii trouver un petit emploi qui lui épargne-
rail les misères de la .solitude et de l'exil
sans argent.
Mais, hélas, la jeune Martiniquaise n'a-
l-elle pas déjà que trop tenu certains petits
emplois ?
A f ACADEMIE DES SCIENCES
1.1
I Les volcans du Pacifique
Au cours d'une récente séance de FAcade-
mie des Sciences, M. Lacroix a présenté une
étude sur les laves de plusieurs îles françai-
ses de l'Océanie (Marquises, îles de la So-
ciété, Tubuai).
L'éminent professeur confirme les conclu-
sions antérieures, à savoir que les laves des
volcans du Pacifique diffèrent de celles des
volcans circumpacifiques. Il n'existe donc
pas de faciès pacifique des roches. volcani-
ques dans le sens qui a été donné à ce
terme.
L'Aviation Coloniale
llaraeUle-Alger
La ligne aérienne Mareeille-Alger a été
ouverte au trafic dimanche dernier. L'appa-
reil, un hydravion Laté 32, parti de Mar-
seille à 5 h. 45, a traversé en quatre heures,
sans escale, la Méditerranée, soit 800 kilo-
mètres, parvenant ainsi à Alger à 9 heu-
res 45. Les autorités algériennes se trou-
vaient à l'arrivée de l'appareil ; le service
aura lieu régulièrement, le dimanche au
départ de Marseille et le mercredi d'A'gvr.
Dès le 1er septembre, le service fonc-
tionnera trois fois par semaine dans chaque
sens. en attendant la liaison journalière
prévue pour 1929.
Algérie
Le 7 août, par suite d'une perte de vitesse
au départ, un avion du camp de Sétif s'est
écrasé sur le sol et a pris feu. Le sergent
pilote Cobann Gorbard et le soldat Pelatan
ont été carbonisés.
Randonnée méditerranéenne
Le capitaine Laborie et l'adj udant-chef
Sahue sont arrivés hier après-midi au Bour-
get à 15 h. 45, venant de Saint-Raphaël.
Les deux aviateurs qui avaient dû hier
interrompre leur voyage de retour Athènes-
Paris, à Saint-Raphaël, par suite du mau-
vais temps, ont effectué, depuis le 31 juillet,
le circuit Villacoublay, Casablanca, Gabès,
Bengast, Alexandrie, Alep, Constantinople,
Athènes, Saint-Raphaêl, le Bourget.
Ils ont été reçus à leur arrivée par de
nombreux officiers de l'état-major du 34*
régiment d'aviation et ont été vivement
félicités par leurs camarades.
La tentative Paris-Saigon
Le croiseur-cuirassé Duguay-Trouin.
commandé par. le capitaine dç vaisseau
Ogé, qui avait été envoyé aux Açores par
la 2* eecadre et sur l'ordre dp ministre,
afin de prendre à bord le lieutenant de
vaisseau Paris et son hydravion, est arrivé
aujourd'hui à Toulon.
Rome-Natal
Les aviateurs italiens Ferrarin et Del-
prète, héros du raid Rome-Natal, viennent
d'arriver a Rio de Janeiro, sur un avion
courrier Laté 25. appartenant à la Compa-
gnie Générale Aéropostale et dirigé par un
pilote de cette Société.
te Paris-Le Cap-Paris
Malgré le mauvais temps, les aviateurs
Maulère et Maurice Baud continuent avec
une parfaite régularité leur voyage de tou-
risme Paris-le-Cap-Paris.
Le 7 août, l'avion Cinéma a fait escale
à Bamako venant de Bingerville.
Le SllIIIIIIIn el fnD
i
Venant d'Evian, S. M. Sidi Mohamed
s'est rendu lundi dernier avec sa suite sur
les bords du lac d'Annecy.
Hier il est allé à Genève. Le Sultan a vi-
sité le secrétariat général de la Société des
nations, où il a été reçu par M. Avenol, se-
crétaire général, puis il est retourné à Evian
dans l'après-midi.
-- lob
TANGER I
̃i»
M. Dicken, administrateur des finances de
Tanger, s'est rendu à Tétouan afin de né-
gocier, avec les autorités de la zone espa-
gnole, d'où provenait une grande partie des
revenus de Tanger, un nouvel accord doua-
nier.
P. T. T.
M. Maure, le nouveau directeur des Pos-
tes de Tanger, qui vient de prendre la déli-
cate direction des postes franco-marocaines
à Tanger, est un colonial de longue date :
Entré dans l'Administration, en qualité de
surnuméraire, le 1er juin 1899, M. Maure a
été désigné sur sa demande, en octobre
1902, pour servir au Congo français, où il a
fait deux séjours de deux ans ; a été rece-
veur à Cap Lopez (actuellement Port-Gen-
til), à Mayumba et à Brazzaville; désigné en
avril 1908 pour faire partie de la mission
réorganisatrice du service des P. T. T. de
l'Ethiopie où il a occupé les fonctions de
receveur principal à Addis Abbéba, pendant
six ans, et les fonctions de Directeur géné-
ral de
six ans, l'Administration éthiopienne pendant
quatie ans.
Rentré en France, fin juillet 1918, après
un séjour ininterrompu de dix ans en Ethio-
pie, nommé à Vannes (Morbihan), comme
contrôleur, désigné pour servir au Maroc en
avril 1921, a rempli pendant trois ans les
fonctions de chef de section au bureau de
Casablanca, central télégraphique ; nommé,
en avril 1924 receveur de bureau composé à
1 Oudjda, où il est resté jusqu'à nomination
it ranger où il est appelé comme receveur
de Ira classe du cadre chérifien,
Mieux que Robert Houdin 1
Le garffotier Lnhoucine bon Larhi !islm::;-nnlls
dans la Vigie Marocaine qui dcmcuie au Derb
ber Rooliid, il Cn.sablaix a, s'nmusc follement il
regarder les tours
Quelle ne fut pas sa satisfaction lorsque
j autre soir, le journalier \tiilionu\1 bon Abdal-
lah qui consommait dans .siwi établissement,
lui proposa une séance gratuite de lwcslidigi-
tation
t.ntx'.wino aoropt-a d'enthousiasme et s Via ut
ceint la taille d'un torchon lui dit : Il ,10 prends
une fthOière, puis une seconde puis une trnisif»-
me. Bon, je l.s cache dans ma djettabnh.
Maintenant jo promis un verre, puis deux et
trois, .le les cncJlc, non. moins soigneuse-
ment. n
Lahoucinc haletait devant, co que lui promet-
tnit. d'admirable un spectacle qui débutait si
bien.
« A présent., continua Mohamed, tu ne voh
plus les objets que j'ai pris ?. Eh bien 111 ne
les îvvorras plus car je m'empresse de ticher le
camp 1 -
Ainsi dit, l'homme détala il toutes Jnmhes
mais, alourdi par son butin, il no tarda pas
a èt-e rejoint et conduit au commissariat du
30 arrondissement qui l'a déféré au Pacha.
Le centenaire de l'Algérie
i4«
Voici une liste des principaux travaux qui*
vont être exécutés à l'occasion du Cente-
naire de l'Algérie et dont la mise en adju-
dication est activement poussée.
Construction d'une salle des fêtes à Al-
ger 3.000.000 de francs.
Edification d'un palais des Beaux-Arts à
Oran : 3.000.00 de francs.
Edification d'un bâtimeit en vue du
transfert de l'Hôtel de la Division de Cons-
tantine et installation dans les locaux occu-
pés par celles-ci d'un Musée des Beaux-
Arts : 3.000.000 de Irancs.
Aménagements aux Musées des Antiqui-
tés et du Bardo : 350.000 francs.
Reconstruction du musée forestier au
Bois de Boulogne : 700.000 francs.
Construction d'une nouvelle salle au Mu-
sée de Cherchell : 250.000 francs.
Construction d'une Maison des Congrès à
Alger : 1.000.000 de franclt.
Construction d'une Maison des Congrès
à Oran : 800.000 francs.
Construction d'une Maison des Congrès à
Constantine : 800.000 francs.
Construction du Musée des Beaux-Arts -
d'Alger (Avances) : 2.000.000 de francs.
Construction et aménagement d'une école
de céramique à Alger (annexe de l'Ecole
pratique d'industrie du Hamma) : 1.000.000
de francs.
Construction et aménagement d'une école
de céramique à Tlemcen : 800.000 francs.
Installation d'une école de poterie ea
Kabylie : 300.000 francs.
Construction d'ouvroirs dans les territoi*
res du Sud : 200.000 francs.
Aménagement de la station d'El Afiane :
300.000 francs.
Aménagement des stations météorologi-
ques : 400.000 francs.
Construction, installation et fonctionne-
ment d'un poste de radio-diffusion : 2 mil-
lions de francs.
Aménagement d'une salle de danse arabe
avec restaurant : 200.000 francs.
Déplacement d'une mosaïque à Orléans-
ville (subvention) : 300.000 francs.
T.a somme de 1.000.000 de francs indiquée
ci-dessus représente seulement la part con-
tributive de la Colonie. Il convient d'ajou-
ter h ce chiffre la somme de 6.000.000 de
francs, montant de la participation des As-
sociations agricoles.
AU CONSEIL D'ETAT
Suppression de la taxe sur les offices
ministériels d'Algérie
La section du contentieux du Conseil
d'Etat réunie sous la présidence de M. Ro-
mieu, a examiné plusieurs requêtes éma-
nant des associations d'officiers ministériels
d'Algérie (avoués, notaires, huissiers, com-
missaires-priseurs, etc., véritables fonction-
naires nommés par le Gouverneur Général
de l'Algérie, tendant à l'annulation pour u-
cès de pouvoir : io d'un décret en date du
37 octobre 1925 portant réglementation des
conditions de nomination et d'avancement
des officiers ministériels en Algérie ; 20 de
trois arrêtés en date des 2 décembre 1925, 4
mars et 8 février 1926, par lesquels le Gou-
verneur général a réglementé les conditions
de recrutement, de nomination, d'avance-
ment et de discipline, des notaires, huissiers.
avoués, etc.
Conformément aux conclusions du com-
missaire du gouvernement, M. Latoumerie,
le Conseil d'Etat a décidé que les requêtes
devaient être rejetées.
Les mêmes associations avaient déféré
également pour excès de pouvoir un arrêté
du gouverneur général de l'Algérie, en date
du 21 décembre 1925, établissant au profit
du budget algérien un prélèvement sur le
produit des offices publics et ministériels.
Le commissaire du gouvernement a estimé
que cette taxe était illégale et, conformé-
ment à ses conclusions, le Conseil d'Etat à
annulé l'arrêté du gouverneur qui l'avait
instituée.
AU CONGRÈS DE rf. 0. S.
8
La question Coloniale
La commission coloniale du Congrès de
1 I. O. S. s'est réunie hier à Bruxelles; elle
a discuté le texte soumis par la soûs-com-
mission qui a été chargée d'intercaler dans
le texte adopté par l'exécutif des amende-
ments présentés par les diverses déléga-
tions.
L'assistance mutuelle à Madagascar
1 t 1
Comptant peu ou prou sur les œuvres d'as-
sistance créées par l'Administration française,
les Malgaches ont organisé certains villages
voisins les uns des autres en fédération appelée
un « Foucounoun ». C'est un comité d' assis-
tance et de protection mutuelles qui assure à
la communauté des soins en cas de maladie,
des secours en cas de catastrophe et ( ce. qu'de
y a de plus curieux) des musiciens en cas 'de
réjouissances publiques. Le physique et le mo-
ral sont ainsi protégés et maintenus en
bonne forme. La neiirn«tKénÎA ac> n.:.
vo,
men combattue et les rnoetz, « adoucies par res
orchestres bénévoles fournis par le comité. Cet
exemple de solidarité était à citer.
Les bêtes exotiques
n'aiment pas l'orage
Un de nos confrères raconte que lors d'un
récent orage qui s' est déchaîné sur Paris, les
animaux des ménageries de la Porte des Tel-
nes se sont affolés et il se demande ce qu'ils
deviennent quand des orages autrement violents
éclatent dans leurs forêts ou dans leurs déserts.
D'une façon générale leur instinct - les avet-
tit de I approche de la tornade et ils savent
se mettre à l' abri dans des grottes ou sous
d'épais fourrés.
En plein désert, ils tournent le dos à la toi-
nade, se mettent de leur mieux à l'ahri du
sable. Le chameau fait brusquement demi-tour
dès qu'une averse tombe et il cherche à s'en
fuir. Le méharis éprouve souvent quelque dif-
ficulté à l'empêcher de s'emballer dans la di-
rection opposée à la tornade. Mais il pleut si
rarement dans le Sahara.
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