Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-08-06
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 06 août 1928 06 août 1928
Description : 1928/08/06 (A29,N122). 1928/08/06 (A29,N122).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64512988
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
INtiT-NKUYlRMK ANNEE. N° 122.
LE NUMERO : 80 CENTIMES
LUNDI SOtR, 6 AOUT 198a
JOUMALQUOTIDIEN
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PARIS (lN)
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Richesse Nord-Africaine
N08 OLIVETTES
cr &. 'II "a
L'Afrique du Nord française possède une
forêt de pluPde 33 millions d'oliviers.
Depuis trente ans, l'incessant développement
de cette culture, de l'industrie et du commerce
qui en découlent, ont placé la Tunisie, l Al-
gérie et le Maroc au premier rang des pays
oléicoles du globe.
Le Nord africain, à lui seul, en effet, four-
nit le dixième de l'huile d'olive consommée
par la terre entière. Soit, dit en chiffres, nos
oliveraies africaines donnent, en une année,
plus de 750.000 quintaux d'huile dont 170.000
quintaux à la métropole.
Si la Berbérie fut - de tout tempe la patrie
fortunée de I olivier, la Tunisie fut le vérita-
ble berceau de l'oléiculture.
Sans remonter trop haut dans l'histoire éco-
nomique de la Régence, on peut voir qu'au dé-
peut voir qu
but du dix-huitième siècle, partaient de Sousse,
vers Alexandrie d'Egypte, des chargements
d'huile variant de trente à quarante mille quin-
taux. A la fin du même siècle, les achats de
h France, elle-même, en Tunisie, étaient de
6.962.000 livres.
Mais ce n'est qu'après l'intervention fran-
çaise que l' oléiculture commence d'entrer dans
ion ère de réelle prospérité.
A - notre arrivée dan la Régence, dix mil-
,.. - ,
lions de pieds d olivier vivent Õ une vie pre-
caire. Une végétation existe plutôt qu'une cul-
ture. Trop vieux, la plupart des arbres sont
improductifs.
En 1892, Paul Bourde, alors directeur de
l' Agriculture en Tunisie, se met à 1 ouvrage.
Apport de capitaux, perfectionnement des mé-
thodes sont les principaux pivots de son entre-
prise. Les résultats dépassent ses propres pré-
visions. Les 57.000 pieds qu'il fait planter sui-
vant la méthode ou it inaugure est le signal de
la résurrection de l'olivier.
Sur l'impulsion de Bourde, dans 1 avenir,
cinq millions et demi d' oliviers seront plantés
en Tunisie.
Tous les heureux effets de cette impulsion, 1
I. Bulletin du Comité de l'Afrique Française,
qui s'honore d'avoir compté Paul Bourde parmi
ses membres, nous en fait connaître I étendue.
Les oliviers plantés de 1882 à 1894 et de
1895 à 1904 s élèvent respectivement pour la
région Nord à 35.290 et 127.250 (la moyenne
annuelle passant de 2.940 à 63.625) ; pour la
région de Sousse à 197.267 et 459.424 (la
moyenne annuelle passant de 16.438 à 22.871);
pour la région de l' extrême-Sud de 37.429 à
168.849 (la moyenne annuelle passant de 3.100
V 8.442). Quant à la région de Sfax, en voici
ie tableau ci-denoua : --- ---
1881 18.000 ha. 300.000 pieds
1921 110.225 - 3.064.'3i23 -,
EU, les années qui suivent. l'oliveraie conti-
nue sa progression. En 1926, la totalité des
oliviers. d'après les statistiques de 1 Office de
Tunisie, se chiffre par 16.181.744 dont 10 mil-
lions 592.012 sont en production. Les oléastres
(oliviers sauvages) eux-et diminuent. On
en comptait 828.000 en 1914. Deux ans plus
tard, il n'en reste plus que 700.000 environ.
100.000, en effet, ayant été incorporés par
greffage aux oliviers - cultivés.
L'oliveraie, pour la même période, s est ac-
crue de 73 Les oliviers en production dans
les cinq grandes régions agricoles du Sahel, du
Centre, de Sfax, du Sud et de l'extrême-Sud
représentent, aux dernières statistiques, 66
des oliviers existants et 70 des arbres cul-
tivés. Ces chiffres sont certainement dépassés
tujourd hui.
Les 16.181.744 arbres du verger tunisien
produisent 400.000 quintaux d'huile auxquels
il faut ajouter le grignon, huile de moindre
qualité extraite des noyaux et qui atteint 38.000
quintaux.
Dans la seule ville de Sfax, 200 huileries
fonctionnent par des moyens modernes ou tra-
ditionnels.
L'importance du rôle tenu par la Régence
dans l'activité oléicole nord-africaine ressort de
ces quelques chiffres. Elle peut se passer de
commentaire. Bonne administration, initiative
privée, travail en sont les maitres facteurs.
C'est un bilan dont l'actif est garant de la
richesse présente et à venir de la Tunisie.
Un effort non moins considérable a été éga-
lement accompli par l'Algérie dans ses cultu-
res d'oliviers. Colons et indigènes, depuis vingt
ans, rivalisent d'ardeur dans les oliveraies.
MM. Edouard Payen et Ladreit de La Char-
rière ont, mis très complètement en lumière l'état
- de -- cette - activité.
Les colons sont possesseurs de 6.060.000 1
pieds d'oliviers. Les indigènes, de 10.000.000
environ. Mais tandis que ces derniers ont aug-
menté leur avoir, de 1901 à 1925, de 22
en moyenne, la propriété européenne s' est ac-
crue, durant le même temps, dans une propor-
tion de 63
La production maximum des deux classes de
cultivateurs fut atteinte respectivement, en 1915
par le colon avec 280.000 quintaux, en 1916
par l'indigène avec 296.000 quintaux. Est-ce
à - dire - que la clémence du ciel ne suffit pas au
bon rendement des arbres ? Cela ne tait de
doute pour personne. Et il est de toute certi-
tude que le colon, mieux instruit, plus capable
de travail suivi, obtient de ses olivettes un rap-
port de qualité et de quantité bien supérieur à
relui de ses voisins, cependant numérairement
plus riches en arbres.
A ce propos, M. Falk, auteur du très inté-
ressant Guide Economique de l'Algérie, nous
fait entrevoir la possibilité prochaine de l'éta-
blissement de la division du travail dans les
oliveraies : l'indigène produisant, l'européen
transformant. Je me rallierais volontiers à cette
laçon de voir. Mais, en vérité, ce taylorisme
rïiï l'oléiculture ne sera possible et utilement
souhaitable - à mon point de vue, que lors-
que le cultivateur indigène sera suffisamment
rduqué et capable d'un travail régulier, patient,
raisonné, d'égale valeur à celui fourni par le
colon. En sommes-nous là ? Je le répète :
avec un nombre inférieur d'arbres, l'Européen
atteint, –quand il ne le dépasse pas, le
chiffre maximum de la production indigène.
Dans les trois provinces algériennes, Alger,
Oran et Constantine, le total des arbres en
rapport est passé, en moins de vingt-cinq ans,
de 4.576.000 à 7.803.000. Les statibtiques les
plus récentes (1926), évaluaient la forêt alJé-
rienne d'oliviers à 14.474.000 pieds, produi-
sant 259.000 quintaux d'huile.
On s'étonnera peut-être ailleurs que dans
ces pays producteurs de la notable diffé-
rence existant entre l'effectif global arbustier
et le nombre relativement réduit des arbres en
rapport, que j' accusais plus haut. Elle s'expli-
que. C' est le fait même de l'effort accompli
par l'oléiculteur algérien. Les arbres nouvelle-
ment greffés ou plantés, en effet, ne donnent
leur première récolte qu' au bout d'une dizaine
d'années. Cela ne prouve-t-il pas d' ailleurs que
la perspective ouverte sur l'avenir est des plus
magnifiquement réconfortantes ?
Dans la mise en valeur du Maroc, le déve-
loppement de la culture de l' olivier n' occupe
pas la moindre place. Le Protectorat possède
en toute évidence les plus belles possibilités
oléicoles. On est - encore assez mal fixé sur l'état
et I etendue des cultures actuelles. On peut
cependant estimer à 3 millions de pieds 1 en-
semble de l'oliveraie marocaine qui nous est
connue. La région de Fez, celle de Meknès,
le Maroc oriental et le sud Marocain sont les
principales bases de cette évaluation. Les
abords immédiats de Fez, particulièrement, ont
pris, depuis quelque temps, une remarquable
extension. Les cultures, ici, s' accroissent d'an-
née en année, et surtout depuis que les colons
ont commencé de s'y installer.
11 est à remarquer que la grande majorité
des olivettes, au Maroc, est aux mains des in-
digènes, qui les exploitent, d'ailleurs, au
moyen de procédés archaïques. Ce n est guère
que depuis une dizaine d années que les co-
lons ont commencé leur tâche, dans le Protec-
torat. Les bienfaits s'en font déjà sentir et sont
contrôlables. Quelques huileries se sont même
installées. Œuvre de pionniers. Tout reste en-
core à faire cependant, et on le conçoit. Un
programme d'action sérieusement élaboré s'im-
pose donc. Question de l'eau, des transports,
do la main-d'œuvre, vaste encouragement à la
production, aide sociale, sont autant de données
à résoudre rapidement.
Le Maroc offre de riches Doesibilités oléi-
coles. De cela. nous sommes incontestablement
certains. A nous de les réaliser. Souhaitons
qu'un autre Paul Bourde se lève dans
le Protectorat. Je veux croire qu'il ne nous
fera pas défaut. Et demain, le Maroc tiendra
la place qu'il promet dans la trinité nord-Afri-
caine qui se place, comme je l'ai déjà dit.
au premier plan, non seulement du commerce
mondial au point de vue de sa production
d'huile, mais encore occupe le premier rang de
nos richesses nationales.
JErnemt ifaurfo»,
Sénateur de la Mame,
Vice-Président de la (ommismon
des Douanes,
Les sociétés navales allemandes
réclament des colonies
l' 1
Nous donnions, dans notre dernier numéro,
la déclaration du chancelier Hermann Mul-
ler au sujet des colonies allemandes.
Cette déclaration paraît avoir fort ému les
anciens membres de la flotte allemande, qui,
hier, ont manifesté dans les rues de Berlin,
en faveur de la restitution des colonies al-
lemandes au Reich et d'une nouvelle flotte.
Des anciens officiers de marine et des
hommes de la flotte étaient venus de toutes
les régions du Reich, même des provinces
occupées, pour y prendre part.
l.es différents orateurs qui se succédèrent
à la tribune presque tous anciens officiers de
la marine, dont plusieurs amiraux, réclamè-
rent des colonies pour le Reich qui devait
être également mis en état de se défendre
sur mer.
L'assemblée réserva un accueil particuliè-
rement chaleureux à l'amiral qui commanda
la flotte allemande au Cattegat.
Au nom des marins du Reich, l'amiral
Frentzel déclara que ceux-ci sont toujours
retenus par des liens à l'ancienne marine al-
lemande.
Les survivants de la flotte sous-marine se
sont également réunis hier à Berlin pour
rendre hommage a la mémoire de leurs ca-
marades morts pour la patrie.
Un orateur rappela que 199 sous-marins
allemands avec des équipages d'un total
d'environ 6.000 hommes, avaient péri dans la
grande guerre.
Dans la salle, on pouvait admirer un mo-
dèle de sous-marin pavoisé de l'ancien dra-
peau allemand et orné d'une couronne de
laurier.
M. Marcel Trélat, grièvctit blessé
Près de Pontamur (Puy-de-Dôme), une
automobile occupée par M. Marcel Trélat,
ancien maître des requêtes au Conseil d'Etat,
98, boulevard Malesherbes, à Paris, a heurté
un camion conduit par M. Léonard, mar-
chand de vins à Villosanges. Le choc fut
très violent. La voiture de M. Trélat fut
complètement broyée. Mme Trélat fut tuée
sur le coup. M. Marcel Trélat, grièvement
blospé, a été transporté dans une clinique
de Clermont-Ferrand.
Souhaitons que M. Marrcl Trélat, qui,
tous 1rs ans, fait une cure au Mont-Dore,
frappé si cruellement dans ses plus chères
affections, se remette au plus tôt de ses gra-
ves blessures.
M. Marcel Trélat qui est président du
Conseil d'administration de la Compagnie
Fermière des Chemins de fer tunisiens, est
également administrateur de nombreuses so-
ciétés métropolitaines et coloniales.
Aotoor de la Géographie
Mettre à la portée des élèves des
écoles de nos colonies des livres
d'études est une idée qui vient tout
naturellement à l'esprit et qui cependant est
toute récente, il fallait tout d'abord modifia
quelque peu les programmes des examens et
substituer par exemple à la nomenclature
fastidieuse et incompréhensible des faits
chronologiques de notre histoire, le récit des
phases successives de la lutte des Français
contre les grands oppresseurs de la race
noire, les El ffadj Omar, les Samory, les
Rabat.
A l'étude des Etats de VEurope Centrale,
on pouvait aisément substituer celle des Co-
lonies du groupe de l'A.O.F. et des enclaves
étrangères, et notre empire Nord-Africain.
On se mit donc à Vœuvre en A.O.F. et
dès 1913, nous pûmes annoncer la publica-
tion, sous la direction de M. Georges Hardy,
Directeur de l'Enseignement en A.O. F.,
une histoire de VAfrique Occidentale fran-
çaise de M. André leguillette, de l'Ecole
Normale de Gorée. Une série de brochures,
éditions du Bulletin de l'Enseignement de
l' A.O. F. parurent successivement sur la Géo-
graphie de la Colonie et voici en dernier
lieu, une synthèse de l'enseignement de la
Géographie que publie M. R. Rousseau, pro-
fesseur au Lycée Faidherbe de Saint-Louis-
dit-Sénégal.
Ainsi que l'indique le directeur actuel de
l'Enseignement en A.O.F. M. Aristide
Prat, a c'est la réunion de quelques articles
de géographie destinés à nos maîtres de
l'A. O. F..
Rappelant quelques généralités sur les no-
tions premières de V étude de la l'erre, Jf.R.
Rousseau nous donne de suite une idée des
progrès accomplis en A.O.F. car il publie
une liste des coordonnées géographiques de
r 4. points : du Cap Blanc (en Mauritanie) à
Dori (en Haute Volta), en passant par Da-
kar, Tombouctou au nord, et par Conakry,
Assinie, Cotonou, Abomey au Sud.
Pour Vorientation sous les tropiques, nous
trouvons un tableau donnant pour les lati-
tudes de l'A.O.F., la période pendant la-
quelle le soleil est air Nord :
a Pour COIOIIOII, Grand-Bassam, du 5 avril
au 7 octobre.
« Pour Katiola, Bondoukou, du Il avril
au 2 octobre.
« Pour Dori, Dakar, Tinder, KayfS, du
28 avril au 15 septembre.
« pour Saint-Louis, M'Bout (Mauritanie),
du 4 mai au 9 septembre.
« Au-dessus du Pôle Sud, la « Croix du
Sud », constellation cruciforme de quatre
étoiles, visible pendant l'hivernage, indique
approximativement la direction ?tt Sud par
son grand axe. »
Avant de donner quelques précisions sur
la climatologie de VA.O.F.. M. R. Rous-
seau prend soin de nous faire remarquer que
l'homme a tout d'abord noté Vincottstance
du temps, mais, en même temps, la succes-
sion régulière de périodes analogues. D'au-
tre part, les hommes ont très vite noté la
constance du chaud ou du froid, celle de
r humidité ou de la sécheresse dans certaines
régions du globe. De ces deux remarques est
sortie la notion du climat, oui est, somme
toute, la moyenne du temps qu'il fait en un
lieu.
Grâce aux stations météorologiques sérieu-
sement installées en A. O. F., sous la haute
direction du docteur Gallay de Dakar, puis
sous celle de J/. Vadministrateur Henry Hu-
bert, on possède actuellement des notions
précises sur les climats de VA.O.F., qui peu-
vent. se décomposer en Saharien au nord du
200 de latitude Nord, en Sénégalien du 150
au 200, en Soudanien entre les T SO et le 10°
et en Equatorial du TOO à la Côte dit Golfe
du Bénin.
La Géographie économique, dont l'intro-
duction dans les programmes d'enseignement
est relativement récente, fait, dans le tra-
vail de M* R. Rousseau l'objet d'un chapitre
spécial et c^est sans doute le plus important
car c'est par une connaissance approfondie
de la Géographie économique que nous dé-
couvrirons les méthodes propres au dévelop-
pement économique de notre Colonie de
l'Ouest Africain.
Besoins des hommes, production nécessaire
à la satisfaction de ces besoins, transforma-
tion des matières premières, moyens de trans-
port des produits et enfin, pour la satisfac-
tion de ces besoins non vitaux, l'homme a
créé le luxe qui lui rend chaque jour la vie
plus agréable, plus élégante. C'est un
des aspects de la civilisation et de la
richesse des peuplades que la France a ti-
rées de la misère, et de l'ignorance. Tel
sera le résultat de la connaissance de la Géo-
graphie économique sur Vimportancc de la-
quelle les géographes érudits, tels que M. le
professeur R. Rousseau, ont très heureuse-
ment attiré notre attention.
EttoMMarti JVéron,
Sénateur de la Hautc-Lotre,
Vice-président de la Commission
des vouane..
Une idée à utiliser
1.1
Un hôtelier avisé a eu l'idée d'installer.
dans chaque chambre de son établissement, une
minuscule plaque phosphorescente à côté de
l'interrupteur électrique. Lorsque le voyageur
pénètre, le soir, dans la pièce obscure, la pe-
tite lueur le sruide directement vers le commu-
tateur. Insignifiant progrès, direz-vous > Oui 1
mai.i qui donne un peu plus de confort au
client.
Voilà une idée qu'il serait bon de mettre
en pratique aux coloni es même, et surtout dans
les hôtels qui n'ont pas l'électricité.
Bien plus, conseillons l'emploi généralisé
de la plaque phosphorescente aux broussards,
elle leur sera d'un inappréciable secours.
L'Aviation Coloniale
Le circuit méditerranéen
L'adjudant Saliuc et le capitaine Labau-
rie viennent de terminer brillamment le
circuit méditerranéen qu'ils s'étaient pro-
posé d'établir.
Leurs étapes ont été Rabat, qu'ils attei-
gnaient après 13 heures de vol malgré une
violente tempête 'u.dessus de l'Espagne ;
Uubès le lendemain à plus de 200 de
moyenne ; Bengliasi à plus de 170 de
moyenne : Aboukii- oui les voyait passer
le jour suivant, et Rayac, où ils atterris-
saient dès le lendemain, après une étape
couverte à plus de 200 kilomètres à l'heure.
Ils passent ensuite à Alep, joignent d'un
seul hond Athènes et comptaient samedi
revenir d'un seul coup d'aile à Paris, lors-
que la tempête les bioqua à Sainl-Raphael,
d'où ils repartaient hier pour terminer leur
boucle au Bourget.
Félicitons le sympathique équipage de ce
brillant succès, prélude d autres plus
importants.
A la mémoire de Van Volieohoven
l' 1
A l'occasion de l'anniversaire de la mort
du Gouverneur (;énéral Van Vollenhoven
qui a donné lieu le 20 juillet dernier à la
cérémonie commémorâtive de Longpont, que
nous avons relatée, le Gouverneur Général
Carde a adressé le câblogramme suivant :
« En ce jour anniversaire mort glorieuse
Gouverneur Général Vollenhoven tiens à vous
exprimer au nom toute Afrioue Occidentale
Française témoignage de respectueux sou-
venir pour homme dont le nom est resté vi-
vant dans tous cœurs africains et dont
oeuvre trop rapidement terminée a cependant
marqué empreinte profonde hivs destinées
Afrique Occidentale Française. l'y joins sou-
venir personnel ému pour celui qui fut mon
chef et suis de cœur avec tous amis Comité
dans pèlerinage 1.011gpollf. CARDE. »
La France n'a qu'une parole
i
Les concessions de terrain accordées
autrefois à on roi sénégalais seront
Maintenues à ses héritiers
En 1865, le général Faidherbe. alors Gou-
verneur du Sénégal, concédait à un descen-
dant du roi de Oualo un terrain de 500 hec-
tares, dans l'île de Sor, qui avait fait autre-
fois partie du royaume.
il ne manquait à la concession, pour être
valable. que l'approbation du ministre des
Colonies ; le dossier, envoyé à Paris, fut-il
égaré ? Il ne revint pas au Sénésal. Le conces-
* * * pri'été.
sionnaire. cependant, jouissait de la propriété.
s i Mais r Administration s'aperçut un beau jour
Mais
qu'il y avait eu simple promesse de concession
et que les héritiers du bénéficiaire ne possé-
daient aucun titre régulier de propriété. Elle
refusa de partager entre eux le domaine.
Grosse émotion dans le village. Les indi-
gènes, s'estimant spoliés, protestèrent.
La Ligue des Droits de 1 Homme, saisie
du dossier, a demandé au Gouvernement de
tenir aujourd'hui la promesse faite, il y a
soixante ans. par le général Faidherbe.
M. Léon Perrier, ministre des Colonies,
vient de déclarer à la Ligue que le terrain sera
remis aux demandeurs dès qu ils auront prouvé
qu'ils sont bien les héritiers de l' ancien roi
Oualo.
Pour la constroction dans le Var
d'une cité sénégalaise
Le maire de Saint-Raphaël vient de rece-
voir du colonel Lame une longue lettre le re-
merciant du don fait par sa ville au bénéfice
de la « missiri » et lui exposant ses projets.
On sait que le colonel Lame. désirant sous-
traire les indigènes africains séjournant en
France aux dangers d'une vie à laquelle ils ne
furent pas préparés, a fait le projet de cons-
truire dans le Var une cité sénégalaise, la
« Missiri ». oui donnera naissance, espère-t-il.
à des villages, et où les indigènes retrouveront
leur milieu ancestral et pourront faire admirer
aux touristes les beautés et les richesses de
leur pays.
On sait que, depuis la guerre, Saint-Ra-
phaël est le centre le plus important des tirail.
leurs sénégalais en France.
«Obe.
à l'Atence Économique de I A. E. F.
.e.
M. de :-sainl-Mnrt. (Pin re), administrateur
de 2" classe des colonies, on congé, ost déta-
ché - il l'Agence Economique de l'A, E. F.
pour une période d'une année à compter du 1
l'r mai 1928.
Ni. (Jilst), administrateur adjoint
de 1™ classe des colonies, détaché pour un
an ;"i l'Agence Economique de l'A. E. F.
depuis le 17 août 1927, est maintenu dans
cette position pour une nouvelle période
d'une année à compter du 17 août 1928.
M. Pézaud (Adolphe-Albert-Louis) est
nommé soorélaire-rnmptable de l'Agence
Economique de l'A. E .F., <>n remplacement
de M. do Saint-Rrisson, décédé.
- oue-
Un traité d'amitié ilalo-ethiopien
- 0
/.i! lias Tafari cl M. ministre. d'Italie,
(»»/ sifiné i) Ariitis .l/x'brt un. traité d'amitié rt
il 'irl)i!r'i;h' itafo-rth/opicn ainsi qu'une conven-
tion rotihcre rciilant la création iVunc :one
fronchc abyssine à Assab et h construction
• l'une mute t a m ion noble, des confins abyssins à
Jc.; ,>la".
I.a signature a eu lieu dans le palais impérial.
I.e lias Ta{ari et M. Cora ont échanqé des
toasts c.raltan Iles rapports d'amitié cl ; réconi-
sant t'intcnsilicalion plus (lrnnrlc des rapports
cconnmioues entre, les rlctl,r pays.
(Par ilfpi ( ho )
El Oaafi vah^ienr à Marathon
La fameuse course du Marathon compor-
tant une distance de 42 kil. 195, qui mettait
en ligne à Amsterdam 66 concurrents dont
trois Français : El Ouafi, Guillaume Tell
et Girault, a été gagnée par El Ouafi.
El Ouafi couvrit le parcours en 2 h. 32'
57", ce qui constitue la meilleure perfor-
mance réalisée aux jeux olympiques après
celle du Finlandais Kolehmainen qui triom-
pha en 1920 en 2 h. 32* 35" 4/5-
Lycéens musulmans de Tunis en France
.8.
Les élèves et anciens élèves musulmans et
israélites du lycée de Tunis, de passage à
Paris, ont fait une visite à la mosquée de
Paris.
.,.
Le Sallu la Marec en France
.8.
Le Sultan du Maroc, en villégiature à
Evian, se rend en auto à Combloux, d'où il
contemple le Mont-Blanc.
(Par dépêche.)
Dépêches de l'Indochine
l' 1
Chambre d'Agriculture de Cochinchine
Les élections de la Chambre d'agriculture
de Cochinchine ont eu lieu le 2 août. Le bu-
teaM sera constitué lors de la prochaine
séance. Le Gouverneur de Cochinchine a
signé un arrêté constituant une commis-
sion chargée d'étudier en ce qui concerne
les conseils des prudhommes leur adapta-
lion aux lois.
Budget général du Tonkin
Les recettes effectuées au il mai 1928
au titre des trois premiers chapitres du
budget général atteignent un total de 3à - mil-
lions Jj, i-:!g piastres 01 cents savoir :
1° Douanes et régies, 30.803.piastres,
soit une moins-value de 107.209 piastres 33
cents, sur le montant des douzièmes échus
des évaluations budgétaires ;
2° Enregistrement, domaines et timbre,
2.8ti8.1l0 piastres 49 cents, soit une moins-
value de 386.589 piastres 51 cents.
3" Exploitation industrielle, l.i35.0!>i pias-
tres lî) cents, soit une moins-value de 57.029
piastres, 18 cents.
Les recettes ellectqées des douanes et
régies depuis le 1er janvier accusent une
augmentation de 1.380.003 piastres sur les
recettes de la même période 1927.
Indopacin.
Arrivée à Marseille
du courrier d'Extrême-Orient
Le paquebot Sphinx, courrier d'Extrême-
Orient, est arrivé à Marseille samedi avec
huit cents passagers dont quatre cents ti-
railleurs indochinois.
l'arini les passagers dé. lre classe se trou-
vaient M. Picard De^telan, directeur des
douanes chinoises et le prince siamois Chno
Pliya Itliicliai Yanati, ancien ministre de la
Justice.
Le prince se rend à Grenoble où ses trois
enfants finit leurs études.
8..
PAS DE MARINE
-0
Dans une république des Antilles, quand
un Européen passe en justice, il n'hésite pas
à faire intervenir les représentants de son
pays et à réclamer une indemnité.
Un blanc, qui avait maltraité un indigène,
passe pourtant devant le juge.
Quelle est votre nationalité? lui de-
mande celui-ci.
- Citoyen suisse, répond le délinquant.
Alors le juge, se tournant vers le minis-
tère public :
La Suisse est bien un pays d'Europe?
- Oui, monsieur le président !
- Elle n'est pas au bord de la mer?
Non, monteur le président! Elle en
est même loin!
- Bon. Donc elle n'a pas de marine ?
- Non, monsieur le président!
- C'est parfait, dit le juge.
Et, se tournant vers l'inculpé
- Vous 0tcs condamné, conclut-il, à six
mois de prison.
An comité central du blé
L'Afrique du Nord à notre aide
M. Georges l.èfebvre, conseiller du com-
merce extérieur, a lait au Comité (.entrai
du Hlé et du Pain, une communication
d'un intérél capital relatif à l'aide (pic doit
apporter l'Afrique du Nord au ravitaillc-
ment de la métropole. Pour l'Afrique du
Nord, a-t-il nettement déclaré, 1928 est une
année d'abondance ot. ses blés, tôt battus,
sont allés très vite sur les marchés, ce qui
permet d'attendre les réalisations de la
piodudion métropolitaine, légèrement re-
t.u'datanc, et, en septembre, les forts ap-
ports de de l'Argent me, de
l'Australie.
Détail caractéristique et rassurant,
l'Afrique du Nord, qui produisait en majo-
rité du blé dur, s'est mise à donner la pré-
férence au blé tendre. Mémo au Maroc,
on cultive doux tiers de blé tendre contre
un tiers do blé dur. < )r, cette année, la ré-
colte s'annonçait, dès le début, moi veil-
leuse. Elle aurait élé exceptionnelle sans
l'éclmudage ot la rouille. Malgré tout, elle
dépasserait la moyenne : K'> à 1 i- millions
de quintaux de blé, dont 7 pour l'Algérie,
3 pour la Tunisie, 3 et demi pour le Ma-
roc. I,'excédent net. exportable serait, clIIIW
do cinq millions do quintaux. (Juant au
poids spécifique à l'hectolitre, il serait de
7S kilos pour les grains marocains et algé-
riens, 71) pour les tunisiens.
0»0-- -
Une grande artiste de couleur
-
Une jeune violoniste martiniquaise, Maiotte
Almaby, vient de remporter en Europe une
série de brillants succès. C'est la première
grande artiste de sa couleur.
La promotion d'aujourd'hui
i
Parmi les nominations dans la Légion
d'Honneur que nous publions plus loin, nous
sommes heureux de relever le nom de M.
Aubert (Pierre-Emile), administrateur en
chef des colonies, chef adjoint du cabinet du
ministre des colonies, promu officier de la
Légion d'Honneur.
M. Aubert, qui a fait toute sa carrière en
Afrique est un des fonctionnaires du dépar-
tement les plus estimés et les plus aimés de
ses collègues.
Tout le monde se loue de l'urbanité de
son accueil, de son obligeance et de la con-
naissance qu'il a des questions africaines,
connaissance qu'il met à Paris comme à la
colonie, a la disposition de ceux qui font
appel à sa compétence.
Parmi les cheval iers signalons la nomina-
tion de M. Darles, président de la Chambre
de commerce de Saigon, directeur cummer-
cial de la Société française des Distilleries
de l'Indochine à Saigon.
M. Darles avait été sollicite de se présen-
ter à la députation contre M. Krnest Outrey,
aux élections législatives de 1928.
Légion d'Honneur
La promotion des colonies
COMMANDEUR
M. (lubiand, inspecteur général des Ponts-
et-Cliaussées, inspecteur général des Tra-
:tn\: publics des colonies.
OFFICIERS
M. d"Arlioussier, gouverneur des Colonies,
commissaire résident de France aux Nou-
velles-Hébrides.
M. Athenas, dit Marius Leblond, homme
de letlrt's, membre du Comité supérieur
consultatif de lïlltrtldilln publique aux
Colunies.
M. Aubert, administrateur en chef des
Colonies.
M. Morel, planteur en Indochine, prési-
dent de la Chanibie d'Agriculture du
Tonkin.
M. Cornet, administrateur en chef des
Colonies.
M. helmas, négociant, administrateur de
Société coloniale, membre du Conseil supé-
rieur des Colonies.
M. llallot, administrateur de Sociétés
coloniales.
M. Pe rreard, «sous-directeur de l'Adminis-
tration Centrale du ministère des Colonics.
M. De Seze, conseiller référendaire à la
Cour des Comptes. Secrétaire du Comité de
répartition des snbvenlions, souscriptions
et dons recueillis aux Colonies en faveur
des victimes de la gueire.
M. Tissot, llésident Supérieur honoraire
en Indochine.
M. Méral, inspecteur de 2° classe des
Colonies.
M. Vo-Liem, ministre des Travaux pu-
blics en Annam.
M. Nguyen-Dinh-lIoe, ministre en retraite
do la Cour d'Annam.
CHEVALIERS
M. Abor, conseiller à la Cour d'Appel
d llanoi, adjoint au plumier Président, chef
du Servicu judiciaire en Indochine.
M. Helet, administrateur en chef des
Colonies.
Boxader, sous-directeur des Contributions
indirectes, chef du Service des Contribu-
tions des l'-tabUsseiiients fruncuis dans
nlale.
M. Biard, ingénieur, administrateur délé-
gué de la Société des Ktains et Wolfram
du TUllkill.
M. Canutt, industriel en Indochine, mem-
bre du Conseil Colonial de Cochinchine.
M. Charles dit Dulueuil Albert-Paul-Uer-
nard, industriel, au Havre.
M. Darles, directeur administratif ut com-
mercial du la Société Française des Distille-
ries du l'Indochine, Président de la Cliam-
bru de Commerce de Saigon.
M. Dauvin, administrateur en chef des
Colonies.
Mniu David Marie, eu religion sœur
Marie-Alexis, iiuiriineiu eu chef de l'iiùpi-
tal Fiançais de Port-Yila \:\ouvclles-lk-
bridos;.
M. Destoinhe, commissionnaire en mar-
chandises à Paris.
M. Duprat, directeur d Ktablisseinent
commercial Dakar.
M. Fabre, sous-chef du bureau de l'Admi-
nistration Centrale du Ministere des Culu-
nies, délégué dans les fonctions de secré-
taire général du Gouvernement de la
ltéunion.
M. Fardét, administrateur de lre classe
des Colonies.
M. Galloy, agriculteur à l a Guadeloupe.
M. Géliiu, payeur de i" classe de la
Trésorerie de l'indochine.
M. Gonfréville, négociant industriel, Pré-
sident du Comité d'Organisation de la Foire
Internationale et. Coloniale de Hordeaux.
M. Gouverneur, publieiste.
M. tiuituu, administrateur en chef des
Colonies.
M, llariug, sous-chef de bureau A l'Ad-
ministration Centrale du Ministère des
Colonies.
M. lmiiei t.. ingénieur des Travaux Publics
il l'Administration Centrale du Ministère
des Colonies.
M. krotoff, administrateur en chef des
Colonies.
M. I.asoeki, avocat général on Afrique
Occidentale Française.
M. l.ev. administrateur de classe des.
( ilollles.
M. Marchai, procureur nenér-al chef du
Service Judiciaire. i\ la Martinique.
M. Marron, inspecteur principal de la
Gardr» Indigène do l'Indochine.
M. Martin Pierre, administrateur de pe
classe des Colonies.
M. Morlo, président, do la Cour d'Appel
de la Réunion.
M. Moosch. administrateur de 1re claRSp.
des Colonies.
M. Nicolas, administrateur à la Guade-
loupe.
M. Noyon, ingénieur directeur général ad-
LE NUMERO : 80 CENTIMES
LUNDI SOtR, 6 AOUT 198a
JOUMALQUOTIDIEN
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PARIS (lN)
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France et
colonies 120 0 Wt M <
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Richesse Nord-Africaine
N08 OLIVETTES
cr &. 'II "a
L'Afrique du Nord française possède une
forêt de pluPde 33 millions d'oliviers.
Depuis trente ans, l'incessant développement
de cette culture, de l'industrie et du commerce
qui en découlent, ont placé la Tunisie, l Al-
gérie et le Maroc au premier rang des pays
oléicoles du globe.
Le Nord africain, à lui seul, en effet, four-
nit le dixième de l'huile d'olive consommée
par la terre entière. Soit, dit en chiffres, nos
oliveraies africaines donnent, en une année,
plus de 750.000 quintaux d'huile dont 170.000
quintaux à la métropole.
Si la Berbérie fut - de tout tempe la patrie
fortunée de I olivier, la Tunisie fut le vérita-
ble berceau de l'oléiculture.
Sans remonter trop haut dans l'histoire éco-
nomique de la Régence, on peut voir qu'au dé-
peut voir qu
but du dix-huitième siècle, partaient de Sousse,
vers Alexandrie d'Egypte, des chargements
d'huile variant de trente à quarante mille quin-
taux. A la fin du même siècle, les achats de
h France, elle-même, en Tunisie, étaient de
6.962.000 livres.
Mais ce n'est qu'après l'intervention fran-
çaise que l' oléiculture commence d'entrer dans
ion ère de réelle prospérité.
A - notre arrivée dan la Régence, dix mil-
,.. - ,
lions de pieds d olivier vivent Õ une vie pre-
caire. Une végétation existe plutôt qu'une cul-
ture. Trop vieux, la plupart des arbres sont
improductifs.
En 1892, Paul Bourde, alors directeur de
l' Agriculture en Tunisie, se met à 1 ouvrage.
Apport de capitaux, perfectionnement des mé-
thodes sont les principaux pivots de son entre-
prise. Les résultats dépassent ses propres pré-
visions. Les 57.000 pieds qu'il fait planter sui-
vant la méthode ou it inaugure est le signal de
la résurrection de l'olivier.
Sur l'impulsion de Bourde, dans 1 avenir,
cinq millions et demi d' oliviers seront plantés
en Tunisie.
Tous les heureux effets de cette impulsion, 1
I. Bulletin du Comité de l'Afrique Française,
qui s'honore d'avoir compté Paul Bourde parmi
ses membres, nous en fait connaître I étendue.
Les oliviers plantés de 1882 à 1894 et de
1895 à 1904 s élèvent respectivement pour la
région Nord à 35.290 et 127.250 (la moyenne
annuelle passant de 2.940 à 63.625) ; pour la
région de Sousse à 197.267 et 459.424 (la
moyenne annuelle passant de 16.438 à 22.871);
pour la région de l' extrême-Sud de 37.429 à
168.849 (la moyenne annuelle passant de 3.100
V 8.442). Quant à la région de Sfax, en voici
ie tableau ci-denoua : --- ---
1881 18.000 ha. 300.000 pieds
1921 110.225 - 3.064.'3i23 -,
EU, les années qui suivent. l'oliveraie conti-
nue sa progression. En 1926, la totalité des
oliviers. d'après les statistiques de 1 Office de
Tunisie, se chiffre par 16.181.744 dont 10 mil-
lions 592.012 sont en production. Les oléastres
(oliviers sauvages) eux-et diminuent. On
en comptait 828.000 en 1914. Deux ans plus
tard, il n'en reste plus que 700.000 environ.
100.000, en effet, ayant été incorporés par
greffage aux oliviers - cultivés.
L'oliveraie, pour la même période, s est ac-
crue de 73 Les oliviers en production dans
les cinq grandes régions agricoles du Sahel, du
Centre, de Sfax, du Sud et de l'extrême-Sud
représentent, aux dernières statistiques, 66
des oliviers existants et 70 des arbres cul-
tivés. Ces chiffres sont certainement dépassés
tujourd hui.
Les 16.181.744 arbres du verger tunisien
produisent 400.000 quintaux d'huile auxquels
il faut ajouter le grignon, huile de moindre
qualité extraite des noyaux et qui atteint 38.000
quintaux.
Dans la seule ville de Sfax, 200 huileries
fonctionnent par des moyens modernes ou tra-
ditionnels.
L'importance du rôle tenu par la Régence
dans l'activité oléicole nord-africaine ressort de
ces quelques chiffres. Elle peut se passer de
commentaire. Bonne administration, initiative
privée, travail en sont les maitres facteurs.
C'est un bilan dont l'actif est garant de la
richesse présente et à venir de la Tunisie.
Un effort non moins considérable a été éga-
lement accompli par l'Algérie dans ses cultu-
res d'oliviers. Colons et indigènes, depuis vingt
ans, rivalisent d'ardeur dans les oliveraies.
MM. Edouard Payen et Ladreit de La Char-
rière ont, mis très complètement en lumière l'état
- de -- cette - activité.
Les colons sont possesseurs de 6.060.000 1
pieds d'oliviers. Les indigènes, de 10.000.000
environ. Mais tandis que ces derniers ont aug-
menté leur avoir, de 1901 à 1925, de 22
en moyenne, la propriété européenne s' est ac-
crue, durant le même temps, dans une propor-
tion de 63
La production maximum des deux classes de
cultivateurs fut atteinte respectivement, en 1915
par le colon avec 280.000 quintaux, en 1916
par l'indigène avec 296.000 quintaux. Est-ce
à - dire - que la clémence du ciel ne suffit pas au
bon rendement des arbres ? Cela ne tait de
doute pour personne. Et il est de toute certi-
tude que le colon, mieux instruit, plus capable
de travail suivi, obtient de ses olivettes un rap-
port de qualité et de quantité bien supérieur à
relui de ses voisins, cependant numérairement
plus riches en arbres.
A ce propos, M. Falk, auteur du très inté-
ressant Guide Economique de l'Algérie, nous
fait entrevoir la possibilité prochaine de l'éta-
blissement de la division du travail dans les
oliveraies : l'indigène produisant, l'européen
transformant. Je me rallierais volontiers à cette
laçon de voir. Mais, en vérité, ce taylorisme
rïiï l'oléiculture ne sera possible et utilement
souhaitable - à mon point de vue, que lors-
que le cultivateur indigène sera suffisamment
rduqué et capable d'un travail régulier, patient,
raisonné, d'égale valeur à celui fourni par le
colon. En sommes-nous là ? Je le répète :
avec un nombre inférieur d'arbres, l'Européen
atteint, –quand il ne le dépasse pas, le
chiffre maximum de la production indigène.
Dans les trois provinces algériennes, Alger,
Oran et Constantine, le total des arbres en
rapport est passé, en moins de vingt-cinq ans,
de 4.576.000 à 7.803.000. Les statibtiques les
plus récentes (1926), évaluaient la forêt alJé-
rienne d'oliviers à 14.474.000 pieds, produi-
sant 259.000 quintaux d'huile.
On s'étonnera peut-être ailleurs que dans
ces pays producteurs de la notable diffé-
rence existant entre l'effectif global arbustier
et le nombre relativement réduit des arbres en
rapport, que j' accusais plus haut. Elle s'expli-
que. C' est le fait même de l'effort accompli
par l'oléiculteur algérien. Les arbres nouvelle-
ment greffés ou plantés, en effet, ne donnent
leur première récolte qu' au bout d'une dizaine
d'années. Cela ne prouve-t-il pas d' ailleurs que
la perspective ouverte sur l'avenir est des plus
magnifiquement réconfortantes ?
Dans la mise en valeur du Maroc, le déve-
loppement de la culture de l' olivier n' occupe
pas la moindre place. Le Protectorat possède
en toute évidence les plus belles possibilités
oléicoles. On est - encore assez mal fixé sur l'état
et I etendue des cultures actuelles. On peut
cependant estimer à 3 millions de pieds 1 en-
semble de l'oliveraie marocaine qui nous est
connue. La région de Fez, celle de Meknès,
le Maroc oriental et le sud Marocain sont les
principales bases de cette évaluation. Les
abords immédiats de Fez, particulièrement, ont
pris, depuis quelque temps, une remarquable
extension. Les cultures, ici, s' accroissent d'an-
née en année, et surtout depuis que les colons
ont commencé de s'y installer.
11 est à remarquer que la grande majorité
des olivettes, au Maroc, est aux mains des in-
digènes, qui les exploitent, d'ailleurs, au
moyen de procédés archaïques. Ce n est guère
que depuis une dizaine d années que les co-
lons ont commencé leur tâche, dans le Protec-
torat. Les bienfaits s'en font déjà sentir et sont
contrôlables. Quelques huileries se sont même
installées. Œuvre de pionniers. Tout reste en-
core à faire cependant, et on le conçoit. Un
programme d'action sérieusement élaboré s'im-
pose donc. Question de l'eau, des transports,
do la main-d'œuvre, vaste encouragement à la
production, aide sociale, sont autant de données
à résoudre rapidement.
Le Maroc offre de riches Doesibilités oléi-
coles. De cela. nous sommes incontestablement
certains. A nous de les réaliser. Souhaitons
qu'un autre Paul Bourde se lève dans
le Protectorat. Je veux croire qu'il ne nous
fera pas défaut. Et demain, le Maroc tiendra
la place qu'il promet dans la trinité nord-Afri-
caine qui se place, comme je l'ai déjà dit.
au premier plan, non seulement du commerce
mondial au point de vue de sa production
d'huile, mais encore occupe le premier rang de
nos richesses nationales.
JErnemt ifaurfo»,
Sénateur de la Mame,
Vice-Président de la (ommismon
des Douanes,
Les sociétés navales allemandes
réclament des colonies
l' 1
Nous donnions, dans notre dernier numéro,
la déclaration du chancelier Hermann Mul-
ler au sujet des colonies allemandes.
Cette déclaration paraît avoir fort ému les
anciens membres de la flotte allemande, qui,
hier, ont manifesté dans les rues de Berlin,
en faveur de la restitution des colonies al-
lemandes au Reich et d'une nouvelle flotte.
Des anciens officiers de marine et des
hommes de la flotte étaient venus de toutes
les régions du Reich, même des provinces
occupées, pour y prendre part.
l.es différents orateurs qui se succédèrent
à la tribune presque tous anciens officiers de
la marine, dont plusieurs amiraux, réclamè-
rent des colonies pour le Reich qui devait
être également mis en état de se défendre
sur mer.
L'assemblée réserva un accueil particuliè-
rement chaleureux à l'amiral qui commanda
la flotte allemande au Cattegat.
Au nom des marins du Reich, l'amiral
Frentzel déclara que ceux-ci sont toujours
retenus par des liens à l'ancienne marine al-
lemande.
Les survivants de la flotte sous-marine se
sont également réunis hier à Berlin pour
rendre hommage a la mémoire de leurs ca-
marades morts pour la patrie.
Un orateur rappela que 199 sous-marins
allemands avec des équipages d'un total
d'environ 6.000 hommes, avaient péri dans la
grande guerre.
Dans la salle, on pouvait admirer un mo-
dèle de sous-marin pavoisé de l'ancien dra-
peau allemand et orné d'une couronne de
laurier.
M. Marcel Trélat, grièvctit blessé
Près de Pontamur (Puy-de-Dôme), une
automobile occupée par M. Marcel Trélat,
ancien maître des requêtes au Conseil d'Etat,
98, boulevard Malesherbes, à Paris, a heurté
un camion conduit par M. Léonard, mar-
chand de vins à Villosanges. Le choc fut
très violent. La voiture de M. Trélat fut
complètement broyée. Mme Trélat fut tuée
sur le coup. M. Marcel Trélat, grièvement
blospé, a été transporté dans une clinique
de Clermont-Ferrand.
Souhaitons que M. Marrcl Trélat, qui,
tous 1rs ans, fait une cure au Mont-Dore,
frappé si cruellement dans ses plus chères
affections, se remette au plus tôt de ses gra-
ves blessures.
M. Marcel Trélat qui est président du
Conseil d'administration de la Compagnie
Fermière des Chemins de fer tunisiens, est
également administrateur de nombreuses so-
ciétés métropolitaines et coloniales.
Aotoor de la Géographie
Mettre à la portée des élèves des
écoles de nos colonies des livres
d'études est une idée qui vient tout
naturellement à l'esprit et qui cependant est
toute récente, il fallait tout d'abord modifia
quelque peu les programmes des examens et
substituer par exemple à la nomenclature
fastidieuse et incompréhensible des faits
chronologiques de notre histoire, le récit des
phases successives de la lutte des Français
contre les grands oppresseurs de la race
noire, les El ffadj Omar, les Samory, les
Rabat.
A l'étude des Etats de VEurope Centrale,
on pouvait aisément substituer celle des Co-
lonies du groupe de l'A.O.F. et des enclaves
étrangères, et notre empire Nord-Africain.
On se mit donc à Vœuvre en A.O.F. et
dès 1913, nous pûmes annoncer la publica-
tion, sous la direction de M. Georges Hardy,
Directeur de l'Enseignement en A.O. F.,
une histoire de VAfrique Occidentale fran-
çaise de M. André leguillette, de l'Ecole
Normale de Gorée. Une série de brochures,
éditions du Bulletin de l'Enseignement de
l' A.O. F. parurent successivement sur la Géo-
graphie de la Colonie et voici en dernier
lieu, une synthèse de l'enseignement de la
Géographie que publie M. R. Rousseau, pro-
fesseur au Lycée Faidherbe de Saint-Louis-
dit-Sénégal.
Ainsi que l'indique le directeur actuel de
l'Enseignement en A.O.F. M. Aristide
Prat, a c'est la réunion de quelques articles
de géographie destinés à nos maîtres de
l'A. O. F..
Rappelant quelques généralités sur les no-
tions premières de V étude de la l'erre, Jf.R.
Rousseau nous donne de suite une idée des
progrès accomplis en A.O.F. car il publie
une liste des coordonnées géographiques de
r 4. points : du Cap Blanc (en Mauritanie) à
Dori (en Haute Volta), en passant par Da-
kar, Tombouctou au nord, et par Conakry,
Assinie, Cotonou, Abomey au Sud.
Pour Vorientation sous les tropiques, nous
trouvons un tableau donnant pour les lati-
tudes de l'A.O.F., la période pendant la-
quelle le soleil est air Nord :
a Pour COIOIIOII, Grand-Bassam, du 5 avril
au 7 octobre.
« Pour Katiola, Bondoukou, du Il avril
au 2 octobre.
« Pour Dori, Dakar, Tinder, KayfS, du
28 avril au 15 septembre.
« pour Saint-Louis, M'Bout (Mauritanie),
du 4 mai au 9 septembre.
« Au-dessus du Pôle Sud, la « Croix du
Sud », constellation cruciforme de quatre
étoiles, visible pendant l'hivernage, indique
approximativement la direction ?tt Sud par
son grand axe. »
Avant de donner quelques précisions sur
la climatologie de VA.O.F.. M. R. Rous-
seau prend soin de nous faire remarquer que
l'homme a tout d'abord noté Vincottstance
du temps, mais, en même temps, la succes-
sion régulière de périodes analogues. D'au-
tre part, les hommes ont très vite noté la
constance du chaud ou du froid, celle de
r humidité ou de la sécheresse dans certaines
régions du globe. De ces deux remarques est
sortie la notion du climat, oui est, somme
toute, la moyenne du temps qu'il fait en un
lieu.
Grâce aux stations météorologiques sérieu-
sement installées en A. O. F., sous la haute
direction du docteur Gallay de Dakar, puis
sous celle de J/. Vadministrateur Henry Hu-
bert, on possède actuellement des notions
précises sur les climats de VA.O.F., qui peu-
vent. se décomposer en Saharien au nord du
200 de latitude Nord, en Sénégalien du 150
au 200, en Soudanien entre les T SO et le 10°
et en Equatorial du TOO à la Côte dit Golfe
du Bénin.
La Géographie économique, dont l'intro-
duction dans les programmes d'enseignement
est relativement récente, fait, dans le tra-
vail de M* R. Rousseau l'objet d'un chapitre
spécial et c^est sans doute le plus important
car c'est par une connaissance approfondie
de la Géographie économique que nous dé-
couvrirons les méthodes propres au dévelop-
pement économique de notre Colonie de
l'Ouest Africain.
Besoins des hommes, production nécessaire
à la satisfaction de ces besoins, transforma-
tion des matières premières, moyens de trans-
port des produits et enfin, pour la satisfac-
tion de ces besoins non vitaux, l'homme a
créé le luxe qui lui rend chaque jour la vie
plus agréable, plus élégante. C'est un
des aspects de la civilisation et de la
richesse des peuplades que la France a ti-
rées de la misère, et de l'ignorance. Tel
sera le résultat de la connaissance de la Géo-
graphie économique sur Vimportancc de la-
quelle les géographes érudits, tels que M. le
professeur R. Rousseau, ont très heureuse-
ment attiré notre attention.
EttoMMarti JVéron,
Sénateur de la Hautc-Lotre,
Vice-président de la Commission
des vouane..
Une idée à utiliser
1.1
Un hôtelier avisé a eu l'idée d'installer.
dans chaque chambre de son établissement, une
minuscule plaque phosphorescente à côté de
l'interrupteur électrique. Lorsque le voyageur
pénètre, le soir, dans la pièce obscure, la pe-
tite lueur le sruide directement vers le commu-
tateur. Insignifiant progrès, direz-vous > Oui 1
mai.i qui donne un peu plus de confort au
client.
Voilà une idée qu'il serait bon de mettre
en pratique aux coloni es même, et surtout dans
les hôtels qui n'ont pas l'électricité.
Bien plus, conseillons l'emploi généralisé
de la plaque phosphorescente aux broussards,
elle leur sera d'un inappréciable secours.
L'Aviation Coloniale
Le circuit méditerranéen
L'adjudant Saliuc et le capitaine Labau-
rie viennent de terminer brillamment le
circuit méditerranéen qu'ils s'étaient pro-
posé d'établir.
Leurs étapes ont été Rabat, qu'ils attei-
gnaient après 13 heures de vol malgré une
violente tempête 'u.dessus de l'Espagne ;
Uubès le lendemain à plus de 200 de
moyenne ; Bengliasi à plus de 170 de
moyenne : Aboukii- oui les voyait passer
le jour suivant, et Rayac, où ils atterris-
saient dès le lendemain, après une étape
couverte à plus de 200 kilomètres à l'heure.
Ils passent ensuite à Alep, joignent d'un
seul hond Athènes et comptaient samedi
revenir d'un seul coup d'aile à Paris, lors-
que la tempête les bioqua à Sainl-Raphael,
d'où ils repartaient hier pour terminer leur
boucle au Bourget.
Félicitons le sympathique équipage de ce
brillant succès, prélude d autres plus
importants.
A la mémoire de Van Volieohoven
l' 1
A l'occasion de l'anniversaire de la mort
du Gouverneur (;énéral Van Vollenhoven
qui a donné lieu le 20 juillet dernier à la
cérémonie commémorâtive de Longpont, que
nous avons relatée, le Gouverneur Général
Carde a adressé le câblogramme suivant :
« En ce jour anniversaire mort glorieuse
Gouverneur Général Vollenhoven tiens à vous
exprimer au nom toute Afrioue Occidentale
Française témoignage de respectueux sou-
venir pour homme dont le nom est resté vi-
vant dans tous cœurs africains et dont
oeuvre trop rapidement terminée a cependant
marqué empreinte profonde hivs destinées
Afrique Occidentale Française. l'y joins sou-
venir personnel ému pour celui qui fut mon
chef et suis de cœur avec tous amis Comité
dans pèlerinage 1.011gpollf. CARDE. »
La France n'a qu'une parole
i
Les concessions de terrain accordées
autrefois à on roi sénégalais seront
Maintenues à ses héritiers
En 1865, le général Faidherbe. alors Gou-
verneur du Sénégal, concédait à un descen-
dant du roi de Oualo un terrain de 500 hec-
tares, dans l'île de Sor, qui avait fait autre-
fois partie du royaume.
il ne manquait à la concession, pour être
valable. que l'approbation du ministre des
Colonies ; le dossier, envoyé à Paris, fut-il
égaré ? Il ne revint pas au Sénésal. Le conces-
* * * pri'été.
sionnaire. cependant, jouissait de la propriété.
s i Mais r Administration s'aperçut un beau jour
Mais
qu'il y avait eu simple promesse de concession
et que les héritiers du bénéficiaire ne possé-
daient aucun titre régulier de propriété. Elle
refusa de partager entre eux le domaine.
Grosse émotion dans le village. Les indi-
gènes, s'estimant spoliés, protestèrent.
La Ligue des Droits de 1 Homme, saisie
du dossier, a demandé au Gouvernement de
tenir aujourd'hui la promesse faite, il y a
soixante ans. par le général Faidherbe.
M. Léon Perrier, ministre des Colonies,
vient de déclarer à la Ligue que le terrain sera
remis aux demandeurs dès qu ils auront prouvé
qu'ils sont bien les héritiers de l' ancien roi
Oualo.
Pour la constroction dans le Var
d'une cité sénégalaise
Le maire de Saint-Raphaël vient de rece-
voir du colonel Lame une longue lettre le re-
merciant du don fait par sa ville au bénéfice
de la « missiri » et lui exposant ses projets.
On sait que le colonel Lame. désirant sous-
traire les indigènes africains séjournant en
France aux dangers d'une vie à laquelle ils ne
furent pas préparés, a fait le projet de cons-
truire dans le Var une cité sénégalaise, la
« Missiri ». oui donnera naissance, espère-t-il.
à des villages, et où les indigènes retrouveront
leur milieu ancestral et pourront faire admirer
aux touristes les beautés et les richesses de
leur pays.
On sait que, depuis la guerre, Saint-Ra-
phaël est le centre le plus important des tirail.
leurs sénégalais en France.
«Obe.
à l'Atence Économique de I A. E. F.
.e.
M. de :-sainl-Mnrt. (Pin re), administrateur
de 2" classe des colonies, on congé, ost déta-
ché - il l'Agence Economique de l'A, E. F.
pour une période d'une année à compter du 1
l'r mai 1928.
Ni. (Jilst), administrateur adjoint
de 1™ classe des colonies, détaché pour un
an ;"i l'Agence Economique de l'A. E. F.
depuis le 17 août 1927, est maintenu dans
cette position pour une nouvelle période
d'une année à compter du 17 août 1928.
M. Pézaud (Adolphe-Albert-Louis) est
nommé soorélaire-rnmptable de l'Agence
Economique de l'A. E .F., <>n remplacement
de M. do Saint-Rrisson, décédé.
- oue-
Un traité d'amitié ilalo-ethiopien
- 0
/.i! lias Tafari cl M. ministre. d'Italie,
(»»/ sifiné i) Ariitis .l/x'brt un. traité d'amitié rt
il 'irl)i!r'i;h' itafo-rth/opicn ainsi qu'une conven-
tion rotihcre rciilant la création iVunc :one
fronchc abyssine à Assab et h construction
• l'une mute t a m ion noble, des confins abyssins à
Jc.; ,>la".
I.a signature a eu lieu dans le palais impérial.
I.e lias Ta{ari et M. Cora ont échanqé des
toasts c.raltan Iles rapports d'amitié cl ; réconi-
sant t'intcnsilicalion plus (lrnnrlc des rapports
cconnmioues entre, les rlctl,r pays.
(Par ilfpi ( ho )
El Oaafi vah^ienr à Marathon
La fameuse course du Marathon compor-
tant une distance de 42 kil. 195, qui mettait
en ligne à Amsterdam 66 concurrents dont
trois Français : El Ouafi, Guillaume Tell
et Girault, a été gagnée par El Ouafi.
El Ouafi couvrit le parcours en 2 h. 32'
57", ce qui constitue la meilleure perfor-
mance réalisée aux jeux olympiques après
celle du Finlandais Kolehmainen qui triom-
pha en 1920 en 2 h. 32* 35" 4/5-
Lycéens musulmans de Tunis en France
.8.
Les élèves et anciens élèves musulmans et
israélites du lycée de Tunis, de passage à
Paris, ont fait une visite à la mosquée de
Paris.
.,.
Le Sallu la Marec en France
.8.
Le Sultan du Maroc, en villégiature à
Evian, se rend en auto à Combloux, d'où il
contemple le Mont-Blanc.
(Par dépêche.)
Dépêches de l'Indochine
l' 1
Chambre d'Agriculture de Cochinchine
Les élections de la Chambre d'agriculture
de Cochinchine ont eu lieu le 2 août. Le bu-
teaM sera constitué lors de la prochaine
séance. Le Gouverneur de Cochinchine a
signé un arrêté constituant une commis-
sion chargée d'étudier en ce qui concerne
les conseils des prudhommes leur adapta-
lion aux lois.
Budget général du Tonkin
Les recettes effectuées au il mai 1928
au titre des trois premiers chapitres du
budget général atteignent un total de 3à - mil-
lions Jj, i-:!g piastres 01 cents savoir :
1° Douanes et régies, 30.803.piastres,
soit une moins-value de 107.209 piastres 33
cents, sur le montant des douzièmes échus
des évaluations budgétaires ;
2° Enregistrement, domaines et timbre,
2.8ti8.1l0 piastres 49 cents, soit une moins-
value de 386.589 piastres 51 cents.
3" Exploitation industrielle, l.i35.0!>i pias-
tres lî) cents, soit une moins-value de 57.029
piastres, 18 cents.
Les recettes ellectqées des douanes et
régies depuis le 1er janvier accusent une
augmentation de 1.380.003 piastres sur les
recettes de la même période 1927.
Indopacin.
Arrivée à Marseille
du courrier d'Extrême-Orient
Le paquebot Sphinx, courrier d'Extrême-
Orient, est arrivé à Marseille samedi avec
huit cents passagers dont quatre cents ti-
railleurs indochinois.
l'arini les passagers dé. lre classe se trou-
vaient M. Picard De^telan, directeur des
douanes chinoises et le prince siamois Chno
Pliya Itliicliai Yanati, ancien ministre de la
Justice.
Le prince se rend à Grenoble où ses trois
enfants finit leurs études.
8..
PAS DE MARINE
-0
Dans une république des Antilles, quand
un Européen passe en justice, il n'hésite pas
à faire intervenir les représentants de son
pays et à réclamer une indemnité.
Un blanc, qui avait maltraité un indigène,
passe pourtant devant le juge.
Quelle est votre nationalité? lui de-
mande celui-ci.
- Citoyen suisse, répond le délinquant.
Alors le juge, se tournant vers le minis-
tère public :
La Suisse est bien un pays d'Europe?
- Oui, monsieur le président !
- Elle n'est pas au bord de la mer?
Non, monteur le président! Elle en
est même loin!
- Bon. Donc elle n'a pas de marine ?
- Non, monsieur le président!
- C'est parfait, dit le juge.
Et, se tournant vers l'inculpé
- Vous 0tcs condamné, conclut-il, à six
mois de prison.
An comité central du blé
L'Afrique du Nord à notre aide
M. Georges l.èfebvre, conseiller du com-
merce extérieur, a lait au Comité (.entrai
du Hlé et du Pain, une communication
d'un intérél capital relatif à l'aide (pic doit
apporter l'Afrique du Nord au ravitaillc-
ment de la métropole. Pour l'Afrique du
Nord, a-t-il nettement déclaré, 1928 est une
année d'abondance ot. ses blés, tôt battus,
sont allés très vite sur les marchés, ce qui
permet d'attendre les réalisations de la
piodudion métropolitaine, légèrement re-
t.u'datanc, et, en septembre, les forts ap-
ports de de l'Argent me, de
l'Australie.
Détail caractéristique et rassurant,
l'Afrique du Nord, qui produisait en majo-
rité du blé dur, s'est mise à donner la pré-
férence au blé tendre. Mémo au Maroc,
on cultive doux tiers de blé tendre contre
un tiers do blé dur. < )r, cette année, la ré-
colte s'annonçait, dès le début, moi veil-
leuse. Elle aurait élé exceptionnelle sans
l'éclmudage ot la rouille. Malgré tout, elle
dépasserait la moyenne : K'> à 1 i- millions
de quintaux de blé, dont 7 pour l'Algérie,
3 pour la Tunisie, 3 et demi pour le Ma-
roc. I,'excédent net. exportable serait, clIIIW
do cinq millions do quintaux. (Juant au
poids spécifique à l'hectolitre, il serait de
7S kilos pour les grains marocains et algé-
riens, 71) pour les tunisiens.
0»0-- -
Une grande artiste de couleur
-
Une jeune violoniste martiniquaise, Maiotte
Almaby, vient de remporter en Europe une
série de brillants succès. C'est la première
grande artiste de sa couleur.
La promotion d'aujourd'hui
i
Parmi les nominations dans la Légion
d'Honneur que nous publions plus loin, nous
sommes heureux de relever le nom de M.
Aubert (Pierre-Emile), administrateur en
chef des colonies, chef adjoint du cabinet du
ministre des colonies, promu officier de la
Légion d'Honneur.
M. Aubert, qui a fait toute sa carrière en
Afrique est un des fonctionnaires du dépar-
tement les plus estimés et les plus aimés de
ses collègues.
Tout le monde se loue de l'urbanité de
son accueil, de son obligeance et de la con-
naissance qu'il a des questions africaines,
connaissance qu'il met à Paris comme à la
colonie, a la disposition de ceux qui font
appel à sa compétence.
Parmi les cheval iers signalons la nomina-
tion de M. Darles, président de la Chambre
de commerce de Saigon, directeur cummer-
cial de la Société française des Distilleries
de l'Indochine à Saigon.
M. Darles avait été sollicite de se présen-
ter à la députation contre M. Krnest Outrey,
aux élections législatives de 1928.
Légion d'Honneur
La promotion des colonies
COMMANDEUR
M. (lubiand, inspecteur général des Ponts-
et-Cliaussées, inspecteur général des Tra-
:tn\: publics des colonies.
OFFICIERS
M. d"Arlioussier, gouverneur des Colonies,
commissaire résident de France aux Nou-
velles-Hébrides.
M. Athenas, dit Marius Leblond, homme
de letlrt's, membre du Comité supérieur
consultatif de lïlltrtldilln publique aux
Colunies.
M. Aubert, administrateur en chef des
Colonies.
M. Morel, planteur en Indochine, prési-
dent de la Chanibie d'Agriculture du
Tonkin.
M. Cornet, administrateur en chef des
Colonies.
M. helmas, négociant, administrateur de
Société coloniale, membre du Conseil supé-
rieur des Colonies.
M. llallot, administrateur de Sociétés
coloniales.
M. Pe rreard, «sous-directeur de l'Adminis-
tration Centrale du ministère des Colonics.
M. De Seze, conseiller référendaire à la
Cour des Comptes. Secrétaire du Comité de
répartition des snbvenlions, souscriptions
et dons recueillis aux Colonies en faveur
des victimes de la gueire.
M. Tissot, llésident Supérieur honoraire
en Indochine.
M. Méral, inspecteur de 2° classe des
Colonies.
M. Vo-Liem, ministre des Travaux pu-
blics en Annam.
M. Nguyen-Dinh-lIoe, ministre en retraite
do la Cour d'Annam.
CHEVALIERS
M. Abor, conseiller à la Cour d'Appel
d llanoi, adjoint au plumier Président, chef
du Servicu judiciaire en Indochine.
M. Helet, administrateur en chef des
Colonies.
Boxader, sous-directeur des Contributions
indirectes, chef du Service des Contribu-
tions des l'-tabUsseiiients fruncuis dans
nlale.
M. Biard, ingénieur, administrateur délé-
gué de la Société des Ktains et Wolfram
du TUllkill.
M. Canutt, industriel en Indochine, mem-
bre du Conseil Colonial de Cochinchine.
M. Charles dit Dulueuil Albert-Paul-Uer-
nard, industriel, au Havre.
M. Darles, directeur administratif ut com-
mercial du la Société Française des Distille-
ries du l'Indochine, Président de la Cliam-
bru de Commerce de Saigon.
M. Dauvin, administrateur en chef des
Colonies.
Mniu David Marie, eu religion sœur
Marie-Alexis, iiuiriineiu eu chef de l'iiùpi-
tal Fiançais de Port-Yila \:\ouvclles-lk-
bridos;.
M. Destoinhe, commissionnaire en mar-
chandises à Paris.
M. Duprat, directeur d Ktablisseinent
commercial Dakar.
M. Fabre, sous-chef du bureau de l'Admi-
nistration Centrale du Ministere des Culu-
nies, délégué dans les fonctions de secré-
taire général du Gouvernement de la
ltéunion.
M. Fardét, administrateur de lre classe
des Colonies.
M. Galloy, agriculteur à l a Guadeloupe.
M. Géliiu, payeur de i" classe de la
Trésorerie de l'indochine.
M. Gonfréville, négociant industriel, Pré-
sident du Comité d'Organisation de la Foire
Internationale et. Coloniale de Hordeaux.
M. Gouverneur, publieiste.
M. tiuituu, administrateur en chef des
Colonies.
M, llariug, sous-chef de bureau A l'Ad-
ministration Centrale du Ministère des
Colonies.
M. lmiiei t.. ingénieur des Travaux Publics
il l'Administration Centrale du Ministère
des Colonies.
M. krotoff, administrateur en chef des
Colonies.
M. I.asoeki, avocat général on Afrique
Occidentale Française.
M. l.ev. administrateur de classe des.
( ilollles.
M. Marchai, procureur nenér-al chef du
Service Judiciaire. i\ la Martinique.
M. Marron, inspecteur principal de la
Gardr» Indigène do l'Indochine.
M. Martin Pierre, administrateur de pe
classe des Colonies.
M. Morlo, président, do la Cour d'Appel
de la Réunion.
M. Moosch. administrateur de 1re claRSp.
des Colonies.
M. Nicolas, administrateur à la Guade-
loupe.
M. Noyon, ingénieur directeur général ad-
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