Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-08-04
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 04 août 1928 04 août 1928
Description : 1928/08/04 (A29,N121). 1928/08/04 (A29,N121).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451297v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-NEUVI- ANNEE. Ne, 1W.
LE NUMERO : M CBNTlMU
SAM KIM SOIK, 1 AOUT Jlt>8.
f JMMIlJfiTlllIN
Réduction & Administration :
,.-
VAIUS 4"
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Wdm.nu w«ii
~l ~c i 0 les01
Les Annales Coloniales
Le* annoncet et réclames sont reçuet au
bureau du lournal.
Dirsctsurs : Marcel RUErDEL et L.-G. THÉBAULT
Tous les arlirlrx pu M h*s riant noire jojirnal nf peuvent
être reproduit.* 'I,,'ell citant les ANSAI.ES COI.OMAI.ES.
ABONNEMENTS
avec le supplément illustré:
Un en 6 Mois 8 Mois
France et
Colonies 120 » 65 » 35..
Etranger.. 1801) 100 » M*
On s'abhnne sans frnis dans
tous les bureaux de poste.
L'HEURE PU TRANSSAHARIEN
r &.
M. A. Souleyre, dont on connaît la haute
autorité en ces matières, a bien voulu m'a-
dresser 'une brochure qui porte le titre même
que je lui emprunte : 1 L'heure du Trans-
saharien P.
C'est un plaidoyer. Je l'ai lu sans parti-
pris, soucieux seulement de me documenter.
, Le chapitre concernant « le trafic du trans-
saharien a a retenu d'abord mon attention.
Voici ce que j'y ai trouvé :
« Le trafic d'exportation du "chemin de fer
fourni : par les ressources mimer es, par les
froduits de l'élevage et par le coton. »
- - _a - -.
Les ressources minières de l'A. U. r. et
du territoire du Tchad, actuellement con-
nues, sont insignifiantes. Celles du Sahara
ne sont pas révélées.
Un vaste pays d'élevage s'étend de Bama-
ko à l'est du Tchad. Les pâturages sont
immenses, mais temporaires et les ressources
en eau d'alimentation font à peu près par-
tout défaut à la surface du sol. La mise en
valeur du pays suppose annuellement la
mise çn réserve des fourrages, par l'enli-
sage ou l'approvisionnement en meules ;
elle suppose aussi toute une organisation
d'alimentation du bétail, soit par conduites
d'eau venant du Niger, soit par pompage,
deau prise dans des puits. »
« A la viande doit s'ajouter le coton ve-
nant du sud du Tchad. »
Car, il importe de noter que M. Souleyre
ne parait pas avoir une grande confiance
dans la culture du coton, au Soudan :
« En mettant tout au mieux, écrit-il.,
dans un pays presque inconnu, où l'établis-
• sèment des projets est encore à demander
t à des organisations techniques puissantes
et stables. (Belime), on arrive, avec les hy-
pothèses véritablement très optimistes (c'est
M. Souleyre qui souligne), à admettre qu'on
disposera d une surface irrigable de
1.300.000 hectares.
- « Heureusement, l'Afrique équatoriale
française se présente dans des conditions
incomparablement meilleures.
Seulement, en Afrique équatoriale fran-
çaise, notamment dans le bassin du Chari-
Logone que M. Souleyre considère comme
c le plu& riche terroir 'JZre considère comme
« le plus riche terroir dont dispose la F ran-
ce s, on peut dire que la culture industrielle
du coton est encore inexistante.
L'Association Cotonnière Coloniale dort
les adhérents se recrutent parmi les entrepri-
ses textiles, les Chambres de commerce et les
Syndicats de tisseurs, filateurs et retordeurs
français n'a porté jusqu'ici son effort raison-
né que sur l'A. O. F., le Maroc et la Syrie.
Cette Association a tenu son assemblée gé-
nérale il y a quelques semaines et le rap-
port qui fut présenté, à cette occasion, par
M. Hesling, au nom du Comité de direction,
mérite de retenir particulièrement notre at-
tention.
Nous y lisons :
« .Le programme industriel reste en
avance sur le programme cultural.
• « Les usines de l'A. C. C., actuellement
outillées pour produire 4.000 tonnes de
fibre, ont fourni :
1924 210 tonnes
1925 691
1926 1.155
: 1927 765
et L'exploitation de fibre de l'A. O. F.,
compris le Togo, a atteint les chiffres st
vants 1
1924 .;. 2.65° tonnes
1925 4-850 --
t~6. 5-700 -
19'27 .,. 4.987 -
« Notre administration coloniale ren-
contre dans l'exécution de son programme
agricole des difficultés multiples dont nos
voisins ne sont pas exempts et dont les plus
importantes tiennebt à des causes naturelles
et aux intempéries de même qu'à la com-
plexité de la culture cotonnière. »
On n'est même encore sorti, en A. O. F.
même, de la période des essais pour le choix
des meilleures qualités de coton à cultiver.
Je lis, dans le rapport de l'A. C. C. :
• « .Entre cette zone septentrionale qui
serait ainsi celle de l' l'allen 8 et la zone mé-
ridionale de nos colonies du Golfe du Bénin,
où prospèrent les types a Barbadeuse 8 et
« Brésineuse 8, c est-à-dire dans la zone
moyenne,* comprenant une moitié du Soudan
et de la Haute-Volta, le nord de la côte
d'Ivoire, le Moyen-Togo et le Moyen-Da-
homey, il reste à trouver la variété de bonne
qualité et de fort reniement destinée à rem-
placer le coton rustique et abâtardi du
,.ys.
- Voilà comment parlent ceux qui connaIS-)
sent le mieux la question et qui ne sont
certes pas des adversaires du Transsaharien
puisqu'au contraire ils ont la prétention de
plaider en sa faveur.
Tout cela ne nous incite-t-il pas à la pru-
dence devant l'enthousiasme et les griseries
des hommes 1 du rail » ?
Mais Je l'ai déjà dit et je veux le répétai
car il faut frapper sur les clous qu' >n
veut enfoncer il ne faut pas confondre le
problème du Transsaharien et celui des liai-
sons transsahariennes. Autant le premier me
parait chimérique et, pour le moins, préma-
turé, autant le second me parait raisonna-
ble et mûr, j'oserai même dire urgent.
M. Robert Poulaine qui publie, dans
a Le Temos - dés notes de voyage fort in.
téressantes récueillies au cours d'une en-
quête coloniale écrit, en rapportant une con-
on avec M. Carde, gouverneur géné-
ral de l'A. O. F. : , 1
t .M. Carde estime qu'il faudrait ten-
ter une pacification énergique et définitive
Ifiprtapaie avec la collaboration du
Maroc et de l'Algérie. Je note, en passant;
que c'est là affaire de gouvernement à
gouvernement, fe note également qu'en Irak
et en Palestine les Anglais assurent la sé-
curité du désert beaucoup plus par Vaviation
et le matériel automobile que par des unités
montées sur chameaux. Pourquoi ne pas
suivre cet exemple ? »
Par ailleurs, le service postal et le service
des voyageurs se rendant dans l'Afrique cen-
trale et notamment au Congo belge suffiraient
à assurer un fret rémunérateur à une ligne
impériale aéronautique comme le démontrent
les études déjà faites par nos voisins bel-
ges.
Ainsi, aménagement par l'aviation et l'au-
tomobile de la sécurité saharienne et du tra.
fic commercial actuellement possible, étude
et création progressive d'un outillage routier
et de ports maritimes adapté à ces conditions
nouvelles de locomotion qui seront, incontes
tablement, celles de l'avenir, voilà le pro-
blème sage, actuel. qu'il nous faut étudier
et résoudre d'urgence.
L'heure du Transsaharien ? Je ne sais
si elle viendra jamais. Je suis sur qu'elle
n'est pas venue. Mais l'heure des liaisons
transsahariennes ? Oui, elle a déjà sonné et
si nous la laissons passer, d'autres nous de-
vanceront, soyez-en sûrs. Les Belges sont
déjà à la besogne et ils ne seront pas seuls
demain.
B tienne Antonclii,
Député de la Haute-Savoie, Rap.
t porteur du budget de l'Algérie ci
des protectorats.
A propos des missions
sailarietilles
Les récentes missions qui, sur l'initiative
hardie de > M. Piene Bordes, Gouverneur
général de l'Algérie, ont, au cours de l'hiver
et du printemps derniers, exploré le Sahara,
jettent un jour nouveau sur ce continent afri-
cain, demeuré dans l'ensemble le plus mysté-
rieux de tous. L'Afrique nous apparaît aujour-
d'hui, non plus comme un continent noir séparé
du monde asiatique par l'isthme de Suez et de
l'Europe par la Méditerranée, mais comme
formée en quelque sorte de deux mondes très
différents, l'un, celui du Nord, blanc, rattaché
aux civilisations méditerranéennes, l'autre.
noir, et nettement séparé du premier par des
déserts immenses et des fossés beaucoup plus
infranchissables que ne le furent jamais les
Océans.
Il y a donc deux Afriques, l'Afrique Blan-
che et l'Afrique Noire, l'une au Nord, l'au-
tre au Sud de la colossale dépression saha-
rienne. La première, toute méditerranéenne,
un instant arrachée au monde occidental et
mé d iterranéen auquel elle appartient par l'en-
vahiueur oriental. est aujourd'hui rendue par
la France à ses destinées premières. La
seconde est l'Afrique, l'Afrique des hommes
au teint d'ébène.
- Il en était ainsi de l'Egypte antique. Le
Delta constituait un empire blanc, la haute
Egypte un empire noir. Un long couloir, la
vallée du Nil, perçait le désert et assurait la
liaison entre ces deux empires, liaison si
étroite qu'ils ne formèrent bientôt plus qu'un
seul et même grand Etat, dont la capitate, la
majestueuse 1 hèbes, s élève à ml-chemin entre
le Delta et la Nubie noire. Il est possible que,
jadis, au tempe des plus lointains pharaons, les
grands fleuves, aujourd'hui auéchés, qui tra-
versent le Sahara du Sud au Nord, l'ighar-
ghar, du Nord au Sud, la Sahoura, assu-
raient entre les deux Afriques une même
liaison. Peut-être ces fleuves « squelettes »
étaient-ils, eux aussi, des Nils. Les récentes
explorations tendraient en effet à démontrer
qu un monde vivait le long de leurs vallées et
de celles de leurs principaux afOuents, ces
fleuves mettant en contact, comme le fait
encore le Nil, pour la rive méditerranéenne et
le Soqdan, le monde occidental avec l'Afrique
Noire.
En tous cas, ces longs sillons qui descen-
dent l'un du Hoggar vers le golfe de Gabès
pour chercher à gagner la Méditerranée, sans
Pm dmc h er à ga
y parvenir, l'autre de l'Atlas Oranais et Mau-
ritanien vers le Sud sans atteindre le Niger,
sont, aujourd'hui encore, bien que ne possé-
dant plus que quelques eaux souterraines, les
voies de communications naturelles entre
l'Afrique Blanche et le véritable continent noir.
Ce sont eux que remontent les pionniers du
grand désert, ce sont leurs talwegs qu'épou-
sent les deux antennes poussées hardiment vers
le cœur du Sahara par les Chemins de fer
algériens de "Etat à Touggouit, dans la val-
lée de righarghar, à Colomb-Béchar. dans le
bassin de la Sahoura.
Et c'est un monde disparu, assez semblable
peut-être à celui de l'Egypte antique, que
cherchent inlassablement es coureun du
désert, un monde tip dans la pierre j pour
l'éternité, un monde à jamais endormi sous
"krasante lumière des cieux.
̃•pas de trrapwts saharien
L'Algérie organise actuellement, d'accord
avec ses Chambres de commerce, un encoura-
gement aux transports de marchandises par
camions à travers le Sahara avec visites de
commis-voyageurs. Un tableau de primes et
un budget de subventions en cas de pertes
garantiront les entreprises contre le déficit
probable de début.
s
LES CONTRACTUELS i
La pénurie de personnel techni-
que dans un pays ou Von navdil
jamais fait de travaux a obligé
M le gouverneur général Antonetti, à récru-
ter de nombreux agents sur contrats : Ingé-
nieurs, conducteurs, géomètres, dessinateurs,
comptables, ingénieurs agronomes; ils sont
plus d'une centaine qui sont les artisans
d'une grande oeuvre.
Fourmis en tout et pour tout d'un contrai
de deux ans, qui leur afsure leur temps
accompli un congé de six mois, au bout du-
quel ils peuvent se trouver sans situation, ils
sont à la peine sans avoir guère de chance
d'être à l'honneur. C'est ce qui fait que
sans les (O",,'litrt; sdni qu'aucun d'eux ne
m'ail jamais écrit, mais seulement parce que
je @ sais qu'ils existent et cc qu'ils font que je
m'illttresse à eux.
On me dit que leur sort cst celui de tous
les employés des entreprises privées en Afri-
que équatoriale notamment celui des em-
ployés de la Compagnie des Batignolles
qui peinent sous le dur climat du Mayum-
ba, mais du fait que le sort des uns est
encore précaire mais on peut l améliorer
et j'ai là-dessus des idées que fe dirai quel-
que jour ce n'est pas une raison pour se
désintéresser des autres.
Je sais que M. le gouverneur général An-
tonetti se préoccupe aussi de cette question -
car cet homme que l'on dit intraitable avec
les puissants a le souci des humbles, cc qui
n est pas déjà st commun.
Il aurait manifesté l'intention de choisir
parmi les meilleurs des contractuels et ces
meilleurs doivent être nombreux, sinon l'on
ne les garderait pas, le personnel de l'ex-
ploitation du chemin de fer le jour où il
sera construit.
C'est là une idée excellente et équitable.
Il sera juste que les bans ouvriers de l'oeu:
vre en soient aussi les bénéficiaires.
Mais les hommes changent, les gouvrr-
neurs généraux aussi. Il y a là une œuvre
d'équité à accomplir et nous y veillerons.
ca. Mtetoiarre*
Sénateur du Nord, membre
de la Commission des Affaires
étrangères.
Mangeons du requin
.t.
Tous les colons de la côte occidentale
d'Afrique, qui sont descendus vers les côtes
de l'Afrique Equatoriale. n'ont pas été sans
apercevoir de nombreux requins qui, entre
deux eaux, suivent le navire, en quête de
quelque proie. La nuit, surtout, par mer phos-
phorescente. on aperçoit nettement le gros
requin à tête de marteau qui se régalerait cer-
tainement d'un passager maladroit passant par
dessus le bastingage.
Il parait que, si le requin peut nous dévo-
rer, nous pouvons, à notre tour, nous - régaler
de sa chair dont, depuis quelques annee., les
Américains et les Anglais font des conserves.
En même temps, on en tire de l'huile, de la
colle, des produits de tannerie et de phar-
macie, des os et, surtout, d'excellents cuirs.
La pêche et l'exploitation rationnelles du
requin pourraient être pratiquées sur les litto-
raux des colonies françaises, là où, du reste,
on a organisé méthodiquement la pêche à la
baleine.
Notre ami Louis Le Barbier préconisait, le
18 juip dernier, dans les Annales Coloniales,
l'organisation de la pêche au 1'l"Ouin avec toute
la prudence qu'exi ge une telle entreprise. 11
avait raison.
Cinéma Colonial
060
Entre deux couronnes
Reine de l'écran ou reine de Tahiti
En sa qualité d'héroïne d'un drame tropi-
cal, miss Torres, l'actrice mexicaine, der-
nière révélation de l'écran, est restée six
mois dans les îles de la Société, vivant beau-
coup comme les Tahïtiens et se familiari-
sant avec leurs coutumes et même leur lan-
gue. « «
Les indigènes l'appelaient « la petite rnn-
cesse Blanche n, et des cérémonies furent cé-
lébrées en son honneur par diverses tribus et
des chefs de tribus. Miss Torres fut fort amu.
sée par ces cérémonies si nouvelles pour elle
et fut enchantée des ornements et des toilet-
tes brillantes que lui offrirent les indigènes.
Mais la veille du départ du paquebot qui
devait emporter la compagnie du cinéma
dans son pays, Raquel Torres eut une grande
eurprise. *
Un vieux chef vénérable, appelé « Me-
hevi t), qui avait rempli le rôle d'un indi-
gène dans la production du film, rendit vi-
site à miss Torres, dans sa rustique maison
couverte de chaume, amenant avec lui des
Eorteurs chargés de coquillages, d'herbes, de
ibelots et de breloques. u -
Faisant une grande révérence, il lui de-
manda sa main en la suppliant d'abandon-
ner sa carrière d'actrice de cinéma et de de-
venir la princesse de la tribu, la belle-mère
de ses dix-neuf enfants et de gouverner avec
lui la grande lie.
En outre, il lui offrait ses droits aux im-
menses bancs d'huîtres perlières qu'il pos-
sède.
Etre mère de dix-neuf enfants ne souriait
pas beaucoup à la belle artiste. Quant aux
bancs d'huîtres. une bourriche de chez Pru-
nier ou de chez Isnard suffisaient sans doute
à son bonheur. Les - perles, évidemment,
étaient plus tentantes. Mais Raquel ne man.
quera pas d'admirateurs qui auront à hon-
neur de jouer les rôles. d'huîtres perlières.
Aussi, réflexion faite, l'artiste cinémato-
graphique a-t-eHe courtoisement décliné l'of-
fre amoureuse du vieux chef, s'en tenant à
la royauté de l'écran.
Entre deux maux, ne faut-il pas choisir le
moindre ?
AGRÉGATION D'ARABE
1 1
M. Ben Hamouda Ahmed a été reçu au
concours d'agrégation d'arabe pour 1938.
>
Le Reich n'a pas boà de colonies
Tel est l'avis du chancelier Hermann
Muller dans une déclaration qu'il a adressée
à U Gazette Populaire de Dresde.
» Le Chancelier Hermann Muller se pro-
nonce contre toute activité coloniale de l'Al-
lemagne. Les droits du Reich, dit-il en subs-
tance, ne sont pas contestables mais, pour
des raisons pratiques, l'acquisition de colo-
nies ne pafait pas indiquée. Le marché alle-
mand souffre d un manque de capitaux.
« Où faudra-l-il en trouver pour entre pren-
dre une politique coloniale fécondef ajoute
le chancelier. Au surplus, l Allemagne jouit
d'un grand prestige auprès des peuples colo-
niaux qui tendent à s'affranchir précisément
parce que nous ne participons' pas à l'exploi-
tation coloniale. Il n'y a aucune raison non
plus, pour VAllemagne, d'accepter un man-
dat colonial de ldes mandats, l'Allemagne doit défendre les
intérêts des peuples dont les territoires co-
loniaux seront utiles au prestige et au com-
merce allemands. Par contre, VAllemagne
doit demander une parfaite égalité de droits
en faveur de ses ressortissants dans toutes
les colonies et territoires à mandats colo-
niaux. o ,1
Les milieux de droite et la Société colo-
niale allemande se montrent très mécontents
de ce point de vue du chancelier et deman-
dent s il a parlé au nom du Gouvernement
d'Empire; ils annoncent une interpellation
au Reichstag dès la rentrée.
Suivant le Service Parlementaire Socia-
liste, la déclaration de M. Hermann Muller
publiée par la Gazette Populaire de Dresde
sur la question coloniale, que nous reprodui-
sons ci-dessus, n'a pas été faite actuellement
par M. Muller eti sa qualité de chancelier,
mais a déjà été publiée en 1927 dans une te.
vue allemande.
*0»
Dépêches de l'Indochine
-
Obsèques de Mgr Aiuti
Slercredi, on été célébrées, cet la cutllé-
drale de Saigon, en présence du Gouver-
neur général p, /., M, Monguillot et du
Gouverneur de la Cochinchinc, M. de la
Brosse, ainsi que de nombreuses person-
nalités, les obsèques de Mgr. Aiuti, arche-
vêque de Phasis, vicaire apostolique en
Indochine, décédé dimanche dernier. L'en-
terrement a eu lien à Tara Son Don auprès
du tumbealt de Véoêque Adran.
Pour les rescapés du te Cap Lay »
La souscription otganiséc par te L'Ave-
nir du Tonkm »> en laveur des rescapés
du « Cu.p Luy » a atteint environ t),UOO pias-
tres. La souscription organisée au béné-
lice des militaires a atteint lu même
MMtntC.
Indopiicitl.
- m
Interim de l'Indochine
Par - décret en - date du 2 août 1928, rendu
sur la proposition du ministre des Colonies,
M. Robin (René), Résident supérieur de l™
classe -- au Tonkin. a - été chargé des - fonctions
de Gouverneur général, par intérim. de l'Indo-
chine, pour compter du jour de l' embarque-
ment de M. Monguillot.
LE TAUX DE LA PIASTRE
Le (Jouvcriieur (jouerai de l'Indochine vient
de faire connaître au Ministre des Colonies
qu'A la date du 3 ooot. 1U28 le taux ofllciel de
la piastre était de 12 fr. 73.
AU CONSEIL D'ETAT
Le statut de la magistrature coloniale
Le Conseil d'Etat, réuni en assemblée gé-
nérale, a adopté le projet de décret détermi-
nant le statut de la magistrature coloniale et
fixant la nomenclature et la composition des
cours et tribunaux dans les colonies, les pays
de protectorat et les territoires relevant du
ministère des Colonies.
Le crime d'un Sénégalais
La veuve de M. Arnoux, tué le 13 juin
1926, à Toulon, par un tirailleur sénégalais
devenu fou, avait réclamé une indemnité au
ministre de la Guerre qui lui accorda un
secours de 10.000 francs, en regrettant de ne
pouvoir faire davantage.
Mme Arnoux a détéré la décision du mi-
nistre au Conseil d'Etat. Elle demandait,
par le ministère de Me Bicart-Sée, une indem-
nité de 300.000 francs et une rente de 4.500
francs pour son fils mineur, jusqu'à sa ma-
jorité.
Dans ses observations en défense, le mi-
nistre de la Guerre fit savoir que la respon-
sabilité de l'Etat ne saurait être engagée
à raison du meurtre commis par un soldat
indigène, dans des circonstances étrangère
au service et ne décelant de la part de l'au-
torité militaire aucune négligence ou défaut
de surveillance susceptible de constituer une
faute de service public.
M* Bicart-Sée soutint que la responsabi-
lité de l'Etat était engagée, attendu que le
tirailleur Yssima, antérieurement à la crise
au cours de laquelle il blessa un de ses ca-
marades et tua deux personnes, dont M. Ar-
noux, présentait des signes manifestes de
dérangement cérébral. II aurait donc dû être
l'objet de la part de l'autorité militaire,
d'une surveillance spéciale. D'autre part,
l'autorité militaire a commis une faute grave
en laissant des armes à la disposition du
tirailleur Yssima et en ne l'empêchant pas
de détenir ou d'appréhender des cartouches.
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête de
Mme Arnoux, l'instruction n'ayant révélé,
dans l'organisation ou l'exécution du service
public par l'autorité militaire, aucune faute
manifeste et d'une particulière gravité qui,
dans les circonstances de l'affaire, soit de
nature à engager la responsabilité de l'Etat.
Le retour des souverains belges
'11
l.',tnversville quittera Matadi le 1.1 noiU
ramenant en Belgique le roi et la reino do
Belgique. Au oours de ce voyage un. iournnl
parlé sera émis à bord par le poste Badio-
Belgique et un message lui sera adressé
également du bord par son envoyé spécial.
L'Aviation Coloniale
En Méditerranée
L'liydruvii>ii dont nous uvons annoncé
(la chute dans le golfe de La Ciotul, est un
uppureil à coque centrale et flotteurs laté-
raux et comporte des compartiments était-
dlt.'s dans lesquels sont instullés les di-
vers postes de l'équipage.
Uuund il s'est effondré, il étai.1 à une
quarantaine de mètres de hauteur, et il a
v.oulé pur un fond de liîi mètres. I)es sca-
phandriers procèdent aux travaux de ren-
Jlouement et déjà les tlotteurs ont été dé-
tachés et ramenés à quai. L'état' de Buni.
ie photo, s'est notablement amélioré et, <-e
matin, il a pu reconnaître les personnes
qui étaient à son chevet. Les autres bles-
sés, l'ingénieur Lnmoureux et le mécani-
cien Xnnolo sont dans un état satisfaisant.
Le corps de l'ingénieur Perrot est toujours
dans la curlingue.
L inhumation de l'ingénieur Perrot, mor t
dans l'hydravion qui capota en rade de lu
Ciotut, aura lieu à Epinay-sur-SHne.
Maroc
Un a de meilleures nouvelles de l'n\ia-
tcur Hciuc, prisonnier des Maures dans la
légion du Kio-de-Oio.
LeS pourparlers sont en bonne voie et 011
espère aboutir il une solution tavoruble
dans les premiers jouis de la semaine pro-
chaine, Lm des directeurs de la Compagnie
Latécoère a quitté Toulouse à destination
du liio-dc-Oro pour activer les pourpar-
lers.
Paris-Le Cap et retout-
Avec une remarquable régularité, les
a\ iuteurs Muuler et Maurice Uuud cunti.
fluent le voyage de tourisme Paris-le
Cap-Paris.
L'avion L'iuému est sur le chemin du re-
tour, et un télégrumme signale son escule
le 2i août à Uingerville (lvory Coast) sur
le golfe de Guinée.
Oue nos lecteurs se rassurent, Billgcr-
ville, capitule administrative de la uote
d'Ivoire n'a pas été cédée à l'Angleterre
sous le nom de /tort/ Caosl qui signifie en
AIllui CI Côte d'Ivoire », comme la liuhl
Coast (colonie unglaise), signitle Il Côte de
l'Or ».
11 est déplorublc qu'un journal essentiel-
lement putriote et ^run^ais connue le Petit
Parisien, emploie le vocable brituunique
pour "dénommer une colonie tout ce qu'il
v a de plus française.
- Les aviateurs, si tout marche bien,
comptent atterrir au Bourget les premiers
jours de la seconde quinzaine d'aoïlt.
Leur dernier vol porte à plus de 20.000
kilomètres la distance parcourue.
Le Sfllian ? Maroc en France
Sidi Mohammed nous quitte comme il est
venu : sans tambour ni trompette.
Ce jeune sultan du Maroc n'a déplacé ni
le protocole, ni la garde républicaine. Il n'a
même pas occasionné quelque tracas au cuisi-
nier de r Elvsée, étant très amateur de notre
bonne vieille cuisine française.
En somme, le voyage de Mohammed a été
une petite ballade champêtre.
Les mauvaises langues - ont prétendu que son
séjour parmi nous a été agrémenté aimable-
ment par les soins des experts en la matière
qui, aux Affaires étrangères, veillent au
bonheur des rois en déplacement. Mais le
fidèle Ben Ghabrit dément formellement ces
potins. Et il est courtois de ne pas démentir
Ben Ghabrit.
Et puis, toutes les grandes actrices ne sont-
elles pas à la mer ?
8..
DANS LA LEGION D'HONNEUP
i
MINISTERE DU TRAVAIL
ET DE L'HYGIENE
liât nommé Chevalier ;
Le docteur Hartuud, médecin des hôpi-
taux d'Alger.
MINISTERE
DES AFFAIRES ETRANGERES
Sont promus officiers :
M. Bertrand, trésorier général à Habal ;
M. Burnet, sous-directeur de l'Institut
Pasteur à l'unis : M. Cm Il Il t. directeur
général de la Compagnie des Chemins - de
fer franco-éthiopien ; M. Collard, président
de Chambre à la Cour de Cassation de Sv-
rie : M. Muugras, secrétaire-général délé-
gué du Haut COlllIII issariat de France en
Syrie; M. de Witasse, consul général de
France à Tanger ; M. 'letreau, secrétaire
du Haut Commissariat en Syrie.
Sont nommés chevaliers :
M. Deligne, propriétaire agriculteur en
Tunisie ; le docteur lloiulart il l'unis ;
docteur t.'rsnle Entz, médecin du dispen-
saire infantile à Marrakech ; M. de Ma-
xieres. inspecteur principal adjoint repré-
sentant au Maroc la Compagnie P.-L.-I.;
M. Xavier (Gaston), directeur de la
Sûreté de la Garde municipale de la con-
cession française de Shanghaï ; M. Lnr-
fonl, consul en Syrie; M. Lavastre, con-
sul en Syrie.
MINISTERE DU COMMERCE
Esl nommé chevalier :
M. TIumn, président du Syndicat Com-
mercial à Constnntine.
MINISTERE DES TRAVAUX PUBLICS
Est nommé Chevalier :
M. Antoine, ingénieur des Travaux pu-
blics de l'Est d'Alger (ponts el chaussées).
Marine Marchande
Sont promus Officiers :
M. Puul-Cyprien Fabro président de In
Compagnie française de Navigation à Ya-
pour ; M. Prasseto (Sylvestre), agent de
Compagnie Générale Transatlantique h Tu-
nis ; M. Lnloum (Maurice-Mnrdoehé), né-
gociant ù C.onslantinf',
Est nommé. Chevalier :
M. namos, armateur à la péclic à Alger.
Instruire l'Indigène
Par le Professeur LÉON LAUNOY.
8es
Favorisée par une nature exubérante, la fé-
condité des races mdigenes est également vic-
time cij cette exubérance. Unis contre 1 hom-
me, la flore et le marécage protègent 1 inver-
tébré sanguicole : moustique et mouche te-
tsé, assurent l'évolution de 1 œuf d où wrtira
la lan e térébrante de l ankylostome. il con-
vient donc, en premier heu, de garantir l'indi-
gène, quel qu il soit, de la taune IOvertébrée,
de la tlore et du marécage.
Les méthodes employées diffèrent dans leurs
détails, selon les contrées, les tempéraments
animateurs, les nécessités du moment. Devant
l épidémie dévastatrice en bloc, b oppose la
réaction globale : brûler, débroussailler, assé-
cher, isoler. C'est ici la prévention d urgence,
d'exception. Ainsi, Cuba fut stérilisée de la
lièvre jaune, le percement du canal du Panama
rendu possible. Un ne saurait généraliser ces
gestes purificateurs. Ils restent tatalement cir-
conscrits. Autorisés et nécessaires en période
épidémique, on conçoit difficilement leur appli-
cation dans le but de la désinsectisation de
larges étendues. Il en va tout autremeiit de la
méthode prophylactique permanente. Elle s ap-
plique aussi bien en tace de l'épidémie, que
dans les zones d endémie. Elle est beaucoup
- 1 • I /.il 0 * 1
pius Interessame que la metnoce precedente,
toute de destruction. Comme celle-ci, elle a
fait ses preuves. Dans son application, dans
son inspiration, la prophylaxie permanente pro-
cède directement du mouvement scientifique.
C'est par elle, que seront réduits à néant, les
adversaires de I Européen colonisateur. Par
elle, les races africaine et asiatique seront sau-
vées. Par elle, le Continent africain paiera la
vieille Europe de ses peines.
Il nous souvient d'avoir lu, en 1923, un
travail du docteur Huot sur la prophylaxie de
la maladie du sommeil, dans la région de Dou-
mé (Cameroun) Ce mémoire nous avait beau-
coup frappe. Dans ses conclusions, le docteur
Huot signalait la nécessité pour les chefs de
village, dans les régions contaminées, d'exercer
One surveillance active sur les Irypanosomés.
Ceux-ci, traités dans les bases fixes, étaient
renvoyés chez eux après traitement. On réali-
sait, ce faisant, une idée du docteur Jamot,
chef des services de prophylaxie. Corollaire de
l'ordre du docteur Jamot, l'intervention du chef
de village nous faisait apercevoir, tout à coup,
la puissance éducatrice et civilisatrice de la
méthode prophylactique permanente envisagée
sur ce point particulier de sa mise en œuvre.
Entre les mains d'un commandement résolu,
bien secondé par des auxiliaires intelligents et
dévoués, cette méthode nous apparaissait comme
éminemment créatrice de progrès mental. Exer-
çant son action sur des races humaines primi-
tives, elle les contraint à l'intuition immédiate,
les conduit au raisonnement déductif, leur fait
toucher du doigt la cause et l'effet. Les exem-
ples abondent à l'appui de notre thèse. Les
lecteurs des Annales Coloniales me permettront
de leur en signaler encore deux. Le premier
concerne l'épidémie de fièvre jaune, à Grand-
Bassam (18 août-8 septembre 1922). Une
étude des docteurs Houillon et Bauvallet nous
a fait connaître quelles mesures prophylactiques
furent prises pour conjurer le Héau. Nous
n'avons pas à les énumérer. Nous voulons seu-
lement retenir que, parmi ces mesures, des
notices imprimées, distribuées à profusion, don-
naient aux habitants des conseils en vue de la
prophylaxie de la maladie. Le médecin de
Bassam faisait circuler des échantillons de Sté-
gomyias, sous tubes, afin d'apprendre au pu-
blic à reconnaître ces moustiques. Le Stégo-
myia, rappelons-le, est le moustique propaga-
teur de la fièvre jaune.
L'exemple suivant nous apporte un argument
sinon plus direct, du moins d'une portée plus
générale. Nous l'empruntons au rapport du
docteur Audibert sur les maladies endémo-épi-
démiques observées en Indochine (1921). Le
docteur Audibert y souligne les instructions
émanées du docteur Huot, inspecteur générai
des Services sanitaires. La moelle de ces ins-
tructions est substantifique, jugez-en. Après
avoir rappelé aux médecins-chefs de secteurs
de prophylaxie les ordres techniques auxquels
ils doivent obéir. le docteur Huot ajoute :
a Une fois en possession de tous ces éléments,
vous convoquerez les notables du village. I ou:.
leur ferez, au cours d'un entretien familiei,
l'exposé du résultat de vos investigations,
leur indiquant le moyen de faire disparaître les
maladies dont ils ont à souffrir. Vous ajou-
terez, après avoir acquis l'assentiment des auto-
rités indigènes, que cous allez faire procéda
Vous-même à ces divers travaux, mais seule-
ment après que les habitants en auront bien
compris la nécessité et accepté l'exécution sans
arrière-pensée. Nous n'arriverons, en effet, à
rendre notre intervention populaire parmi les
indigènes, qu'en la pratiquant en parfaite ell-
tente avec eux et en dehors de toute coerci-
tion. »
Ainsi donc, voilà des hommes : les docteurs
Jamot, Huot, Audibert, Houillon. Biluvallct,
pour ne citer que ceux dont j' invoque les pu-
blications, à l'autorité reconnue. Ils sont mé-
decins coloniaux. Us savent prendre des res-
ponsabilités. 1 ous, au cours de leur carrière,
ont été et seront encore appelés à adopter des
mesures rigoureuses, nécessaires à la protection
des populations de leurs inspections, en Afri-
que et en Indochine. tous insistent sur la né-
cessité d'éclairer les frustes humanités confiées
à leur vigilance. De cela, ils font un facteur
de succès.
Quand nous avons écrit, tout à l' heure, que
la méthode prophylactique continue, telle que
l'exercent nos médecins coloniaux, était géné-
ratrice d éveil cérébral. on pouvait crier au
paradoxe. Nous montrons que le naradoxe se
cristallise, dans un rapport do médecin-inspoc-
teur du cadre colonial. Alors ! De cette source
vive, nous voulons recueillir la conclusion sui-
vante. Aucun problème épidémioloRue, en
quelque contrée du globe qu'il se pose, ne sera
LE NUMERO : M CBNTlMU
SAM KIM SOIK, 1 AOUT Jlt>8.
f JMMIlJfiTlllIN
Réduction & Administration :
,.-
VAIUS 4"
; IMOBJIM 8 le-a
Wdm.nu w«ii
~l ~c i 0 les01
Les Annales Coloniales
Le* annoncet et réclames sont reçuet au
bureau du lournal.
Dirsctsurs : Marcel RUErDEL et L.-G. THÉBAULT
Tous les arlirlrx pu M h*s riant noire jojirnal nf peuvent
être reproduit.* 'I,,'ell citant les ANSAI.ES COI.OMAI.ES.
ABONNEMENTS
avec le supplément illustré:
Un en 6 Mois 8 Mois
France et
Colonies 120 » 65 » 35..
Etranger.. 1801) 100 » M*
On s'abhnne sans frnis dans
tous les bureaux de poste.
L'HEURE PU TRANSSAHARIEN
r &.
M. A. Souleyre, dont on connaît la haute
autorité en ces matières, a bien voulu m'a-
dresser 'une brochure qui porte le titre même
que je lui emprunte : 1 L'heure du Trans-
saharien P.
C'est un plaidoyer. Je l'ai lu sans parti-
pris, soucieux seulement de me documenter.
, Le chapitre concernant « le trafic du trans-
saharien a a retenu d'abord mon attention.
Voici ce que j'y ai trouvé :
« Le trafic d'exportation du "chemin de fer
fourni : par les ressources mimer es, par les
froduits de l'élevage et par le coton. »
- - _a - -.
Les ressources minières de l'A. U. r. et
du territoire du Tchad, actuellement con-
nues, sont insignifiantes. Celles du Sahara
ne sont pas révélées.
Un vaste pays d'élevage s'étend de Bama-
ko à l'est du Tchad. Les pâturages sont
immenses, mais temporaires et les ressources
en eau d'alimentation font à peu près par-
tout défaut à la surface du sol. La mise en
valeur du pays suppose annuellement la
mise çn réserve des fourrages, par l'enli-
sage ou l'approvisionnement en meules ;
elle suppose aussi toute une organisation
d'alimentation du bétail, soit par conduites
d'eau venant du Niger, soit par pompage,
deau prise dans des puits. »
« A la viande doit s'ajouter le coton ve-
nant du sud du Tchad. »
Car, il importe de noter que M. Souleyre
ne parait pas avoir une grande confiance
dans la culture du coton, au Soudan :
« En mettant tout au mieux, écrit-il.,
dans un pays presque inconnu, où l'établis-
• sèment des projets est encore à demander
t à des organisations techniques puissantes
et stables. (Belime), on arrive, avec les hy-
pothèses véritablement très optimistes (c'est
M. Souleyre qui souligne), à admettre qu'on
disposera d une surface irrigable de
1.300.000 hectares.
- « Heureusement, l'Afrique équatoriale
française se présente dans des conditions
incomparablement meilleures.
Seulement, en Afrique équatoriale fran-
çaise, notamment dans le bassin du Chari-
Logone que M. Souleyre considère comme
c le plu& riche terroir 'JZre considère comme
« le plus riche terroir dont dispose la F ran-
ce s, on peut dire que la culture industrielle
du coton est encore inexistante.
L'Association Cotonnière Coloniale dort
les adhérents se recrutent parmi les entrepri-
ses textiles, les Chambres de commerce et les
Syndicats de tisseurs, filateurs et retordeurs
français n'a porté jusqu'ici son effort raison-
né que sur l'A. O. F., le Maroc et la Syrie.
Cette Association a tenu son assemblée gé-
nérale il y a quelques semaines et le rap-
port qui fut présenté, à cette occasion, par
M. Hesling, au nom du Comité de direction,
mérite de retenir particulièrement notre at-
tention.
Nous y lisons :
« .Le programme industriel reste en
avance sur le programme cultural.
• « Les usines de l'A. C. C., actuellement
outillées pour produire 4.000 tonnes de
fibre, ont fourni :
1924 210 tonnes
1925 691
1926 1.155
: 1927 765
et L'exploitation de fibre de l'A. O. F.,
compris le Togo, a atteint les chiffres st
vants 1
1924 .;. 2.65° tonnes
1925 4-850 --
t~6. 5-700 -
19'27 .,. 4.987 -
« Notre administration coloniale ren-
contre dans l'exécution de son programme
agricole des difficultés multiples dont nos
voisins ne sont pas exempts et dont les plus
importantes tiennebt à des causes naturelles
et aux intempéries de même qu'à la com-
plexité de la culture cotonnière. »
On n'est même encore sorti, en A. O. F.
même, de la période des essais pour le choix
des meilleures qualités de coton à cultiver.
Je lis, dans le rapport de l'A. C. C. :
• « .Entre cette zone septentrionale qui
serait ainsi celle de l' l'allen 8 et la zone mé-
ridionale de nos colonies du Golfe du Bénin,
où prospèrent les types a Barbadeuse 8 et
« Brésineuse 8, c est-à-dire dans la zone
moyenne,* comprenant une moitié du Soudan
et de la Haute-Volta, le nord de la côte
d'Ivoire, le Moyen-Togo et le Moyen-Da-
homey, il reste à trouver la variété de bonne
qualité et de fort reniement destinée à rem-
placer le coton rustique et abâtardi du
,.ys.
- Voilà comment parlent ceux qui connaIS-)
sent le mieux la question et qui ne sont
certes pas des adversaires du Transsaharien
puisqu'au contraire ils ont la prétention de
plaider en sa faveur.
Tout cela ne nous incite-t-il pas à la pru-
dence devant l'enthousiasme et les griseries
des hommes 1 du rail » ?
Mais Je l'ai déjà dit et je veux le répétai
car il faut frapper sur les clous qu' >n
veut enfoncer il ne faut pas confondre le
problème du Transsaharien et celui des liai-
sons transsahariennes. Autant le premier me
parait chimérique et, pour le moins, préma-
turé, autant le second me parait raisonna-
ble et mûr, j'oserai même dire urgent.
M. Robert Poulaine qui publie, dans
a Le Temos - dés notes de voyage fort in.
téressantes récueillies au cours d'une en-
quête coloniale écrit, en rapportant une con-
on avec M. Carde, gouverneur géné-
ral de l'A. O. F. : , 1
t .M. Carde estime qu'il faudrait ten-
ter une pacification énergique et définitive
Ifiprtapaie avec la collaboration du
Maroc et de l'Algérie. Je note, en passant;
que c'est là affaire de gouvernement à
gouvernement, fe note également qu'en Irak
et en Palestine les Anglais assurent la sé-
curité du désert beaucoup plus par Vaviation
et le matériel automobile que par des unités
montées sur chameaux. Pourquoi ne pas
suivre cet exemple ? »
Par ailleurs, le service postal et le service
des voyageurs se rendant dans l'Afrique cen-
trale et notamment au Congo belge suffiraient
à assurer un fret rémunérateur à une ligne
impériale aéronautique comme le démontrent
les études déjà faites par nos voisins bel-
ges.
Ainsi, aménagement par l'aviation et l'au-
tomobile de la sécurité saharienne et du tra.
fic commercial actuellement possible, étude
et création progressive d'un outillage routier
et de ports maritimes adapté à ces conditions
nouvelles de locomotion qui seront, incontes
tablement, celles de l'avenir, voilà le pro-
blème sage, actuel. qu'il nous faut étudier
et résoudre d'urgence.
L'heure du Transsaharien ? Je ne sais
si elle viendra jamais. Je suis sur qu'elle
n'est pas venue. Mais l'heure des liaisons
transsahariennes ? Oui, elle a déjà sonné et
si nous la laissons passer, d'autres nous de-
vanceront, soyez-en sûrs. Les Belges sont
déjà à la besogne et ils ne seront pas seuls
demain.
B tienne Antonclii,
Député de la Haute-Savoie, Rap.
t porteur du budget de l'Algérie ci
des protectorats.
A propos des missions
sailarietilles
Les récentes missions qui, sur l'initiative
hardie de > M. Piene Bordes, Gouverneur
général de l'Algérie, ont, au cours de l'hiver
et du printemps derniers, exploré le Sahara,
jettent un jour nouveau sur ce continent afri-
cain, demeuré dans l'ensemble le plus mysté-
rieux de tous. L'Afrique nous apparaît aujour-
d'hui, non plus comme un continent noir séparé
du monde asiatique par l'isthme de Suez et de
l'Europe par la Méditerranée, mais comme
formée en quelque sorte de deux mondes très
différents, l'un, celui du Nord, blanc, rattaché
aux civilisations méditerranéennes, l'autre.
noir, et nettement séparé du premier par des
déserts immenses et des fossés beaucoup plus
infranchissables que ne le furent jamais les
Océans.
Il y a donc deux Afriques, l'Afrique Blan-
che et l'Afrique Noire, l'une au Nord, l'au-
tre au Sud de la colossale dépression saha-
rienne. La première, toute méditerranéenne,
un instant arrachée au monde occidental et
mé d iterranéen auquel elle appartient par l'en-
vahiueur oriental. est aujourd'hui rendue par
la France à ses destinées premières. La
seconde est l'Afrique, l'Afrique des hommes
au teint d'ébène.
- Il en était ainsi de l'Egypte antique. Le
Delta constituait un empire blanc, la haute
Egypte un empire noir. Un long couloir, la
vallée du Nil, perçait le désert et assurait la
liaison entre ces deux empires, liaison si
étroite qu'ils ne formèrent bientôt plus qu'un
seul et même grand Etat, dont la capitate, la
majestueuse 1 hèbes, s élève à ml-chemin entre
le Delta et la Nubie noire. Il est possible que,
jadis, au tempe des plus lointains pharaons, les
grands fleuves, aujourd'hui auéchés, qui tra-
versent le Sahara du Sud au Nord, l'ighar-
ghar, du Nord au Sud, la Sahoura, assu-
raient entre les deux Afriques une même
liaison. Peut-être ces fleuves « squelettes »
étaient-ils, eux aussi, des Nils. Les récentes
explorations tendraient en effet à démontrer
qu un monde vivait le long de leurs vallées et
de celles de leurs principaux afOuents, ces
fleuves mettant en contact, comme le fait
encore le Nil, pour la rive méditerranéenne et
le Soqdan, le monde occidental avec l'Afrique
Noire.
En tous cas, ces longs sillons qui descen-
dent l'un du Hoggar vers le golfe de Gabès
pour chercher à gagner la Méditerranée, sans
Pm dmc h er à ga
y parvenir, l'autre de l'Atlas Oranais et Mau-
ritanien vers le Sud sans atteindre le Niger,
sont, aujourd'hui encore, bien que ne possé-
dant plus que quelques eaux souterraines, les
voies de communications naturelles entre
l'Afrique Blanche et le véritable continent noir.
Ce sont eux que remontent les pionniers du
grand désert, ce sont leurs talwegs qu'épou-
sent les deux antennes poussées hardiment vers
le cœur du Sahara par les Chemins de fer
algériens de "Etat à Touggouit, dans la val-
lée de righarghar, à Colomb-Béchar. dans le
bassin de la Sahoura.
Et c'est un monde disparu, assez semblable
peut-être à celui de l'Egypte antique, que
cherchent inlassablement es coureun du
désert, un monde tip dans la pierre j pour
l'éternité, un monde à jamais endormi sous
"krasante lumière des cieux.
̃•pas de trrapwts saharien
L'Algérie organise actuellement, d'accord
avec ses Chambres de commerce, un encoura-
gement aux transports de marchandises par
camions à travers le Sahara avec visites de
commis-voyageurs. Un tableau de primes et
un budget de subventions en cas de pertes
garantiront les entreprises contre le déficit
probable de début.
s
LES CONTRACTUELS i
La pénurie de personnel techni-
que dans un pays ou Von navdil
jamais fait de travaux a obligé
M le gouverneur général Antonetti, à récru-
ter de nombreux agents sur contrats : Ingé-
nieurs, conducteurs, géomètres, dessinateurs,
comptables, ingénieurs agronomes; ils sont
plus d'une centaine qui sont les artisans
d'une grande oeuvre.
Fourmis en tout et pour tout d'un contrai
de deux ans, qui leur afsure leur temps
accompli un congé de six mois, au bout du-
quel ils peuvent se trouver sans situation, ils
sont à la peine sans avoir guère de chance
d'être à l'honneur. C'est ce qui fait que
sans les (O",,'litrt; sdni qu'aucun d'eux ne
m'ail jamais écrit, mais seulement parce que
je @ sais qu'ils existent et cc qu'ils font que je
m'illttresse à eux.
On me dit que leur sort cst celui de tous
les employés des entreprises privées en Afri-
que équatoriale notamment celui des em-
ployés de la Compagnie des Batignolles
qui peinent sous le dur climat du Mayum-
ba, mais du fait que le sort des uns est
encore précaire mais on peut l améliorer
et j'ai là-dessus des idées que fe dirai quel-
que jour ce n'est pas une raison pour se
désintéresser des autres.
Je sais que M. le gouverneur général An-
tonetti se préoccupe aussi de cette question -
car cet homme que l'on dit intraitable avec
les puissants a le souci des humbles, cc qui
n est pas déjà st commun.
Il aurait manifesté l'intention de choisir
parmi les meilleurs des contractuels et ces
meilleurs doivent être nombreux, sinon l'on
ne les garderait pas, le personnel de l'ex-
ploitation du chemin de fer le jour où il
sera construit.
C'est là une idée excellente et équitable.
Il sera juste que les bans ouvriers de l'oeu:
vre en soient aussi les bénéficiaires.
Mais les hommes changent, les gouvrr-
neurs généraux aussi. Il y a là une œuvre
d'équité à accomplir et nous y veillerons.
ca. Mtetoiarre*
Sénateur du Nord, membre
de la Commission des Affaires
étrangères.
Mangeons du requin
.t.
Tous les colons de la côte occidentale
d'Afrique, qui sont descendus vers les côtes
de l'Afrique Equatoriale. n'ont pas été sans
apercevoir de nombreux requins qui, entre
deux eaux, suivent le navire, en quête de
quelque proie. La nuit, surtout, par mer phos-
phorescente. on aperçoit nettement le gros
requin à tête de marteau qui se régalerait cer-
tainement d'un passager maladroit passant par
dessus le bastingage.
Il parait que, si le requin peut nous dévo-
rer, nous pouvons, à notre tour, nous - régaler
de sa chair dont, depuis quelques annee., les
Américains et les Anglais font des conserves.
En même temps, on en tire de l'huile, de la
colle, des produits de tannerie et de phar-
macie, des os et, surtout, d'excellents cuirs.
La pêche et l'exploitation rationnelles du
requin pourraient être pratiquées sur les litto-
raux des colonies françaises, là où, du reste,
on a organisé méthodiquement la pêche à la
baleine.
Notre ami Louis Le Barbier préconisait, le
18 juip dernier, dans les Annales Coloniales,
l'organisation de la pêche au 1'l"Ouin avec toute
la prudence qu'exi ge une telle entreprise. 11
avait raison.
Cinéma Colonial
060
Entre deux couronnes
Reine de l'écran ou reine de Tahiti
En sa qualité d'héroïne d'un drame tropi-
cal, miss Torres, l'actrice mexicaine, der-
nière révélation de l'écran, est restée six
mois dans les îles de la Société, vivant beau-
coup comme les Tahïtiens et se familiari-
sant avec leurs coutumes et même leur lan-
gue. « «
Les indigènes l'appelaient « la petite rnn-
cesse Blanche n, et des cérémonies furent cé-
lébrées en son honneur par diverses tribus et
des chefs de tribus. Miss Torres fut fort amu.
sée par ces cérémonies si nouvelles pour elle
et fut enchantée des ornements et des toilet-
tes brillantes que lui offrirent les indigènes.
Mais la veille du départ du paquebot qui
devait emporter la compagnie du cinéma
dans son pays, Raquel Torres eut une grande
eurprise. *
Un vieux chef vénérable, appelé « Me-
hevi t), qui avait rempli le rôle d'un indi-
gène dans la production du film, rendit vi-
site à miss Torres, dans sa rustique maison
couverte de chaume, amenant avec lui des
Eorteurs chargés de coquillages, d'herbes, de
ibelots et de breloques. u -
Faisant une grande révérence, il lui de-
manda sa main en la suppliant d'abandon-
ner sa carrière d'actrice de cinéma et de de-
venir la princesse de la tribu, la belle-mère
de ses dix-neuf enfants et de gouverner avec
lui la grande lie.
En outre, il lui offrait ses droits aux im-
menses bancs d'huîtres perlières qu'il pos-
sède.
Etre mère de dix-neuf enfants ne souriait
pas beaucoup à la belle artiste. Quant aux
bancs d'huîtres. une bourriche de chez Pru-
nier ou de chez Isnard suffisaient sans doute
à son bonheur. Les - perles, évidemment,
étaient plus tentantes. Mais Raquel ne man.
quera pas d'admirateurs qui auront à hon-
neur de jouer les rôles. d'huîtres perlières.
Aussi, réflexion faite, l'artiste cinémato-
graphique a-t-eHe courtoisement décliné l'of-
fre amoureuse du vieux chef, s'en tenant à
la royauté de l'écran.
Entre deux maux, ne faut-il pas choisir le
moindre ?
AGRÉGATION D'ARABE
1 1
M. Ben Hamouda Ahmed a été reçu au
concours d'agrégation d'arabe pour 1938.
>
Le Reich n'a pas boà de colonies
Tel est l'avis du chancelier Hermann
Muller dans une déclaration qu'il a adressée
à U Gazette Populaire de Dresde.
» Le Chancelier Hermann Muller se pro-
nonce contre toute activité coloniale de l'Al-
lemagne. Les droits du Reich, dit-il en subs-
tance, ne sont pas contestables mais, pour
des raisons pratiques, l'acquisition de colo-
nies ne pafait pas indiquée. Le marché alle-
mand souffre d un manque de capitaux.
« Où faudra-l-il en trouver pour entre pren-
dre une politique coloniale fécondef ajoute
le chancelier. Au surplus, l Allemagne jouit
d'un grand prestige auprès des peuples colo-
niaux qui tendent à s'affranchir précisément
parce que nous ne participons' pas à l'exploi-
tation coloniale. Il n'y a aucune raison non
plus, pour VAllemagne, d'accepter un man-
dat colonial de ldes mandats, l'Allemagne doit défendre les
intérêts des peuples dont les territoires co-
loniaux seront utiles au prestige et au com-
merce allemands. Par contre, VAllemagne
doit demander une parfaite égalité de droits
en faveur de ses ressortissants dans toutes
les colonies et territoires à mandats colo-
niaux. o ,1
Les milieux de droite et la Société colo-
niale allemande se montrent très mécontents
de ce point de vue du chancelier et deman-
dent s il a parlé au nom du Gouvernement
d'Empire; ils annoncent une interpellation
au Reichstag dès la rentrée.
Suivant le Service Parlementaire Socia-
liste, la déclaration de M. Hermann Muller
publiée par la Gazette Populaire de Dresde
sur la question coloniale, que nous reprodui-
sons ci-dessus, n'a pas été faite actuellement
par M. Muller eti sa qualité de chancelier,
mais a déjà été publiée en 1927 dans une te.
vue allemande.
*0»
Dépêches de l'Indochine
-
Obsèques de Mgr Aiuti
Slercredi, on été célébrées, cet la cutllé-
drale de Saigon, en présence du Gouver-
neur général p, /., M, Monguillot et du
Gouverneur de la Cochinchinc, M. de la
Brosse, ainsi que de nombreuses person-
nalités, les obsèques de Mgr. Aiuti, arche-
vêque de Phasis, vicaire apostolique en
Indochine, décédé dimanche dernier. L'en-
terrement a eu lien à Tara Son Don auprès
du tumbealt de Véoêque Adran.
Pour les rescapés du te Cap Lay »
La souscription otganiséc par te L'Ave-
nir du Tonkm »> en laveur des rescapés
du « Cu.p Luy » a atteint environ t),UOO pias-
tres. La souscription organisée au béné-
lice des militaires a atteint lu même
MMtntC.
Indopiicitl.
- m
Interim de l'Indochine
Par - décret en - date du 2 août 1928, rendu
sur la proposition du ministre des Colonies,
M. Robin (René), Résident supérieur de l™
classe -- au Tonkin. a - été chargé des - fonctions
de Gouverneur général, par intérim. de l'Indo-
chine, pour compter du jour de l' embarque-
ment de M. Monguillot.
LE TAUX DE LA PIASTRE
Le (Jouvcriieur (jouerai de l'Indochine vient
de faire connaître au Ministre des Colonies
qu'A la date du 3 ooot. 1U28 le taux ofllciel de
la piastre était de 12 fr. 73.
AU CONSEIL D'ETAT
Le statut de la magistrature coloniale
Le Conseil d'Etat, réuni en assemblée gé-
nérale, a adopté le projet de décret détermi-
nant le statut de la magistrature coloniale et
fixant la nomenclature et la composition des
cours et tribunaux dans les colonies, les pays
de protectorat et les territoires relevant du
ministère des Colonies.
Le crime d'un Sénégalais
La veuve de M. Arnoux, tué le 13 juin
1926, à Toulon, par un tirailleur sénégalais
devenu fou, avait réclamé une indemnité au
ministre de la Guerre qui lui accorda un
secours de 10.000 francs, en regrettant de ne
pouvoir faire davantage.
Mme Arnoux a détéré la décision du mi-
nistre au Conseil d'Etat. Elle demandait,
par le ministère de Me Bicart-Sée, une indem-
nité de 300.000 francs et une rente de 4.500
francs pour son fils mineur, jusqu'à sa ma-
jorité.
Dans ses observations en défense, le mi-
nistre de la Guerre fit savoir que la respon-
sabilité de l'Etat ne saurait être engagée
à raison du meurtre commis par un soldat
indigène, dans des circonstances étrangère
au service et ne décelant de la part de l'au-
torité militaire aucune négligence ou défaut
de surveillance susceptible de constituer une
faute de service public.
M* Bicart-Sée soutint que la responsabi-
lité de l'Etat était engagée, attendu que le
tirailleur Yssima, antérieurement à la crise
au cours de laquelle il blessa un de ses ca-
marades et tua deux personnes, dont M. Ar-
noux, présentait des signes manifestes de
dérangement cérébral. II aurait donc dû être
l'objet de la part de l'autorité militaire,
d'une surveillance spéciale. D'autre part,
l'autorité militaire a commis une faute grave
en laissant des armes à la disposition du
tirailleur Yssima et en ne l'empêchant pas
de détenir ou d'appréhender des cartouches.
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête de
Mme Arnoux, l'instruction n'ayant révélé,
dans l'organisation ou l'exécution du service
public par l'autorité militaire, aucune faute
manifeste et d'une particulière gravité qui,
dans les circonstances de l'affaire, soit de
nature à engager la responsabilité de l'Etat.
Le retour des souverains belges
'11
l.',tnversville quittera Matadi le 1.1 noiU
ramenant en Belgique le roi et la reino do
Belgique. Au oours de ce voyage un. iournnl
parlé sera émis à bord par le poste Badio-
Belgique et un message lui sera adressé
également du bord par son envoyé spécial.
L'Aviation Coloniale
En Méditerranée
L'liydruvii>ii dont nous uvons annoncé
(la chute dans le golfe de La Ciotul, est un
uppureil à coque centrale et flotteurs laté-
raux et comporte des compartiments était-
dlt.'s dans lesquels sont instullés les di-
vers postes de l'équipage.
Uuund il s'est effondré, il étai.1 à une
quarantaine de mètres de hauteur, et il a
v.oulé pur un fond de liîi mètres. I)es sca-
phandriers procèdent aux travaux de ren-
Jlouement et déjà les tlotteurs ont été dé-
tachés et ramenés à quai. L'état' de Buni.
ie photo, s'est notablement amélioré et, <-e
matin, il a pu reconnaître les personnes
qui étaient à son chevet. Les autres bles-
sés, l'ingénieur Lnmoureux et le mécani-
cien Xnnolo sont dans un état satisfaisant.
Le corps de l'ingénieur Perrot est toujours
dans la curlingue.
L inhumation de l'ingénieur Perrot, mor t
dans l'hydravion qui capota en rade de lu
Ciotut, aura lieu à Epinay-sur-SHne.
Maroc
Un a de meilleures nouvelles de l'n\ia-
tcur Hciuc, prisonnier des Maures dans la
légion du Kio-de-Oio.
LeS pourparlers sont en bonne voie et 011
espère aboutir il une solution tavoruble
dans les premiers jouis de la semaine pro-
chaine, Lm des directeurs de la Compagnie
Latécoère a quitté Toulouse à destination
du liio-dc-Oro pour activer les pourpar-
lers.
Paris-Le Cap et retout-
Avec une remarquable régularité, les
a\ iuteurs Muuler et Maurice Uuud cunti.
fluent le voyage de tourisme Paris-le
Cap-Paris.
L'avion L'iuému est sur le chemin du re-
tour, et un télégrumme signale son escule
le 2i août à Uingerville (lvory Coast) sur
le golfe de Guinée.
Oue nos lecteurs se rassurent, Billgcr-
ville, capitule administrative de la uote
d'Ivoire n'a pas été cédée à l'Angleterre
sous le nom de /tort/ Caosl qui signifie en
AIllui CI Côte d'Ivoire », comme la liuhl
Coast (colonie unglaise), signitle Il Côte de
l'Or ».
11 est déplorublc qu'un journal essentiel-
lement putriote et ^run^ais connue le Petit
Parisien, emploie le vocable brituunique
pour "dénommer une colonie tout ce qu'il
v a de plus française.
- Les aviateurs, si tout marche bien,
comptent atterrir au Bourget les premiers
jours de la seconde quinzaine d'aoïlt.
Leur dernier vol porte à plus de 20.000
kilomètres la distance parcourue.
Le Sfllian ? Maroc en France
Sidi Mohammed nous quitte comme il est
venu : sans tambour ni trompette.
Ce jeune sultan du Maroc n'a déplacé ni
le protocole, ni la garde républicaine. Il n'a
même pas occasionné quelque tracas au cuisi-
nier de r Elvsée, étant très amateur de notre
bonne vieille cuisine française.
En somme, le voyage de Mohammed a été
une petite ballade champêtre.
Les mauvaises langues - ont prétendu que son
séjour parmi nous a été agrémenté aimable-
ment par les soins des experts en la matière
qui, aux Affaires étrangères, veillent au
bonheur des rois en déplacement. Mais le
fidèle Ben Ghabrit dément formellement ces
potins. Et il est courtois de ne pas démentir
Ben Ghabrit.
Et puis, toutes les grandes actrices ne sont-
elles pas à la mer ?
8..
DANS LA LEGION D'HONNEUP
i
MINISTERE DU TRAVAIL
ET DE L'HYGIENE
liât nommé Chevalier ;
Le docteur Hartuud, médecin des hôpi-
taux d'Alger.
MINISTERE
DES AFFAIRES ETRANGERES
Sont promus officiers :
M. Bertrand, trésorier général à Habal ;
M. Burnet, sous-directeur de l'Institut
Pasteur à l'unis : M. Cm Il Il t. directeur
général de la Compagnie des Chemins - de
fer franco-éthiopien ; M. Collard, président
de Chambre à la Cour de Cassation de Sv-
rie : M. Muugras, secrétaire-général délé-
gué du Haut COlllIII issariat de France en
Syrie; M. de Witasse, consul général de
France à Tanger ; M. 'letreau, secrétaire
du Haut Commissariat en Syrie.
Sont nommés chevaliers :
M. Deligne, propriétaire agriculteur en
Tunisie ; le docteur lloiulart il l'unis ;
docteur t.'rsnle Entz, médecin du dispen-
saire infantile à Marrakech ; M. de Ma-
xieres. inspecteur principal adjoint repré-
sentant au Maroc la Compagnie P.-L.-I.;
M. Xavier (Gaston), directeur de la
Sûreté de la Garde municipale de la con-
cession française de Shanghaï ; M. Lnr-
fonl, consul en Syrie; M. Lavastre, con-
sul en Syrie.
MINISTERE DU COMMERCE
Esl nommé chevalier :
M. TIumn, président du Syndicat Com-
mercial à Constnntine.
MINISTERE DES TRAVAUX PUBLICS
Est nommé Chevalier :
M. Antoine, ingénieur des Travaux pu-
blics de l'Est d'Alger (ponts el chaussées).
Marine Marchande
Sont promus Officiers :
M. Puul-Cyprien Fabro président de In
Compagnie française de Navigation à Ya-
pour ; M. Prasseto (Sylvestre), agent de
Compagnie Générale Transatlantique h Tu-
nis ; M. Lnloum (Maurice-Mnrdoehé), né-
gociant ù C.onslantinf',
Est nommé. Chevalier :
M. namos, armateur à la péclic à Alger.
Instruire l'Indigène
Par le Professeur LÉON LAUNOY.
8es
Favorisée par une nature exubérante, la fé-
condité des races mdigenes est également vic-
time cij cette exubérance. Unis contre 1 hom-
me, la flore et le marécage protègent 1 inver-
tébré sanguicole : moustique et mouche te-
tsé, assurent l'évolution de 1 œuf d où wrtira
la lan e térébrante de l ankylostome. il con-
vient donc, en premier heu, de garantir l'indi-
gène, quel qu il soit, de la taune IOvertébrée,
de la tlore et du marécage.
Les méthodes employées diffèrent dans leurs
détails, selon les contrées, les tempéraments
animateurs, les nécessités du moment. Devant
l épidémie dévastatrice en bloc, b oppose la
réaction globale : brûler, débroussailler, assé-
cher, isoler. C'est ici la prévention d urgence,
d'exception. Ainsi, Cuba fut stérilisée de la
lièvre jaune, le percement du canal du Panama
rendu possible. Un ne saurait généraliser ces
gestes purificateurs. Ils restent tatalement cir-
conscrits. Autorisés et nécessaires en période
épidémique, on conçoit difficilement leur appli-
cation dans le but de la désinsectisation de
larges étendues. Il en va tout autremeiit de la
méthode prophylactique permanente. Elle s ap-
plique aussi bien en tace de l'épidémie, que
dans les zones d endémie. Elle est beaucoup
- 1 • I /.il 0 * 1
pius Interessame que la metnoce precedente,
toute de destruction. Comme celle-ci, elle a
fait ses preuves. Dans son application, dans
son inspiration, la prophylaxie permanente pro-
cède directement du mouvement scientifique.
C'est par elle, que seront réduits à néant, les
adversaires de I Européen colonisateur. Par
elle, les races africaine et asiatique seront sau-
vées. Par elle, le Continent africain paiera la
vieille Europe de ses peines.
Il nous souvient d'avoir lu, en 1923, un
travail du docteur Huot sur la prophylaxie de
la maladie du sommeil, dans la région de Dou-
mé (Cameroun) Ce mémoire nous avait beau-
coup frappe. Dans ses conclusions, le docteur
Huot signalait la nécessité pour les chefs de
village, dans les régions contaminées, d'exercer
One surveillance active sur les Irypanosomés.
Ceux-ci, traités dans les bases fixes, étaient
renvoyés chez eux après traitement. On réali-
sait, ce faisant, une idée du docteur Jamot,
chef des services de prophylaxie. Corollaire de
l'ordre du docteur Jamot, l'intervention du chef
de village nous faisait apercevoir, tout à coup,
la puissance éducatrice et civilisatrice de la
méthode prophylactique permanente envisagée
sur ce point particulier de sa mise en œuvre.
Entre les mains d'un commandement résolu,
bien secondé par des auxiliaires intelligents et
dévoués, cette méthode nous apparaissait comme
éminemment créatrice de progrès mental. Exer-
çant son action sur des races humaines primi-
tives, elle les contraint à l'intuition immédiate,
les conduit au raisonnement déductif, leur fait
toucher du doigt la cause et l'effet. Les exem-
ples abondent à l'appui de notre thèse. Les
lecteurs des Annales Coloniales me permettront
de leur en signaler encore deux. Le premier
concerne l'épidémie de fièvre jaune, à Grand-
Bassam (18 août-8 septembre 1922). Une
étude des docteurs Houillon et Bauvallet nous
a fait connaître quelles mesures prophylactiques
furent prises pour conjurer le Héau. Nous
n'avons pas à les énumérer. Nous voulons seu-
lement retenir que, parmi ces mesures, des
notices imprimées, distribuées à profusion, don-
naient aux habitants des conseils en vue de la
prophylaxie de la maladie. Le médecin de
Bassam faisait circuler des échantillons de Sté-
gomyias, sous tubes, afin d'apprendre au pu-
blic à reconnaître ces moustiques. Le Stégo-
myia, rappelons-le, est le moustique propaga-
teur de la fièvre jaune.
L'exemple suivant nous apporte un argument
sinon plus direct, du moins d'une portée plus
générale. Nous l'empruntons au rapport du
docteur Audibert sur les maladies endémo-épi-
démiques observées en Indochine (1921). Le
docteur Audibert y souligne les instructions
émanées du docteur Huot, inspecteur générai
des Services sanitaires. La moelle de ces ins-
tructions est substantifique, jugez-en. Après
avoir rappelé aux médecins-chefs de secteurs
de prophylaxie les ordres techniques auxquels
ils doivent obéir. le docteur Huot ajoute :
a Une fois en possession de tous ces éléments,
vous convoquerez les notables du village. I ou:.
leur ferez, au cours d'un entretien familiei,
l'exposé du résultat de vos investigations,
leur indiquant le moyen de faire disparaître les
maladies dont ils ont à souffrir. Vous ajou-
terez, après avoir acquis l'assentiment des auto-
rités indigènes, que cous allez faire procéda
Vous-même à ces divers travaux, mais seule-
ment après que les habitants en auront bien
compris la nécessité et accepté l'exécution sans
arrière-pensée. Nous n'arriverons, en effet, à
rendre notre intervention populaire parmi les
indigènes, qu'en la pratiquant en parfaite ell-
tente avec eux et en dehors de toute coerci-
tion. »
Ainsi donc, voilà des hommes : les docteurs
Jamot, Huot, Audibert, Houillon. Biluvallct,
pour ne citer que ceux dont j' invoque les pu-
blications, à l'autorité reconnue. Ils sont mé-
decins coloniaux. Us savent prendre des res-
ponsabilités. 1 ous, au cours de leur carrière,
ont été et seront encore appelés à adopter des
mesures rigoureuses, nécessaires à la protection
des populations de leurs inspections, en Afri-
que et en Indochine. tous insistent sur la né-
cessité d'éclairer les frustes humanités confiées
à leur vigilance. De cela, ils font un facteur
de succès.
Quand nous avons écrit, tout à l' heure, que
la méthode prophylactique continue, telle que
l'exercent nos médecins coloniaux, était géné-
ratrice d éveil cérébral. on pouvait crier au
paradoxe. Nous montrons que le naradoxe se
cristallise, dans un rapport do médecin-inspoc-
teur du cadre colonial. Alors ! De cette source
vive, nous voulons recueillir la conclusion sui-
vante. Aucun problème épidémioloRue, en
quelque contrée du globe qu'il se pose, ne sera
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