Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-08-02
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 02 août 1928 02 août 1928
Description : 1928/08/02 (A29,N120). 1928/08/02 (A29,N120).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451296f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
Yt\GT NRUVtEME ANNEE. N° 120.
LE NUMERO : 90 CENTIMES
JEUDI SOIR, 2 AOUT 1928.
« JOUIIll OIOTIDIEI
Rédaction & Administration :
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PARIS an
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RICHELIEU I744
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Les Annales Coloniales
il
Les annonces et réclames sont reçues au
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1
DIRECTEURS : Marcel RUEDEL et L.-G. THÉBAIILT
roua les articles publiés dans notre journal ne peuvent
être reproduits t/ucn aluni les ANNALES COLONIALES.
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avec le supplément Uluslri :
Un aD 8 Mois 9 Mois
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France et l". 1 > - r
Cotoniet ► 120» Ii.
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LE CONFLIT DES RACES EN ALGÉRIE
L'Algérie (recensement de 1926) est peu.
plée de 6 millions d'habitants, sur lesquels
8eo.ooo européens ; le reste composé d'au-
tochtones ; plus de 5 millions de musul-
mans (kabyles, mozabites ou arabes), et un
certain nombre d'israélites.
Les européens eux-mêmes se divisent en
Français d'origine et immigrants ou fils d'im-
migrants étrangers, venus pour la plupart
d'Espagne, d'Italie ou de Malte, suivant les
régions. -- -
I/opposition instinctive des races diffé.
rentes se manifeste trop souvent dans ces
populations diverses.
Elle se double encore de la pluralité des
religions : -chrétienne, israélite, musul-
mane.
Toutes les religions ont malheureusement
îles fanatiques aveugles qui tiennent pour
ennemis naturels tous ceux qui ne pratiquent
pas leur foi c'est un phénomène qui n'est
pas particulier à l'Algérie. -.
Mais toutes aussi comprennent des hom-
mes éclairés (et c'est la très grande majo-
rité sur la terre de France) dont les convic-
tions sont sincères et profondes et qui té-
moignent néanmoins vis-à-vis des adeptes
d'autres confessions d'un réel esprit de tolé-
rance et de bienveillance.
L'une des principales préoccupations de la
monarchie avant 1789, avait été de mettre
fin à tous les particularismes, et de réaliser
l'unité (le la nation française. Elle
avait, en outre, dans une large mesure, dé-
gagée la loi civile de la loi religieuse, le
temporel du spirituel.
La révolution a parachevé ces deux entre-
prises. -
Notre République a tenu a bonheur d'en
consacrer définitivement les grands princi-
pes :
L'égalité parfaite devant la loi unique
(le tous les citoyens (sans distinction de ra-
ces ni de religions).
La société civile placée en dehors de
tous les cultes, ayant pour chacun d'eux
le plus grand respect, en assurant le libre
exercice, mais ne permettant à aucun de
s'immiscer dans son administration.
En Algérie c'est la tâche qui demeure, en
grande partie au moins, à accomplir.
Certc, les européens sont soumis à notre
loi civile (à part le statut personnel conser-
vé pour certains étrangers par les conven-
tions internationales) et aucun choc ne
semblerait devoir se produire entre eux,
n'étaient des antipathies d'ordre ethni-
que - qui persistent souvent latentes mais très
profondes.
Cependant il ne semble pas que de ce
rhef existe un danger véritable. Les mé-
nages sont fréquents entre Français et étran-
gers. D'autre part, l'Ecole a une action ef-
ficace et bienfaisante sur les jeunes généra-
tions qui se pressent sur ses bancs. Et la
terre nord-africaine, on peut le dire, est et
sera chaque jour davantage, un grand creu-
set où doit s'effectuer la fusion de tous ces
éléments aujourd'hui hétérogènes, qui se trou-
veront confondus demain dans la nationalité
francise, avec un amour commun d'une
seule patrie, la. France, dont l'Algérie n'est
qu'une province.
Il n'en est pas de même pour d'autres
populations chez lesquelles la religion forme
un obstacle presque absolu aux unions
mixtes.
Je laisse à part les israélites qui sont
tout devenus citoyens français en 1870, qui
se sont, malgré la sévéfité de la règle mo-
saïque, ralliés franchement à notre législa-
tion, et adoptent de plus en plus nos usages.
I.a société musulmane, au contraire, est
,"}('ore régie civilement par la loi religieuse.
Nous avons promis de respecter cette loi et
k's coutumes islamiques. Nous avons tenu et
anus continuerons à tenir rigoureusement
«*>s promesses.
Il en résulte que ces civilisations si dis-
semblables, au contact trop souvent se heur-
tent. Kl les perpétuent en tout cas, par leur
fœxistence même, des mentalités très dis-
tinctes et engendrent bien souvent par leur
tnéo^i naissance l'une de l'autre, une hosti-
lité sourde qui peut se traduire à chaque
instant, sous l'effet d'un incident imprévu,
par des explosions de colère et des luttes
violentes.
L'on ne peut laisser subsister indéfini-
ment un semblable péril, sans essayer d y
parer et d'en faire disparaître les causes.
Nous devons nous efforcer (le donner et à
ces races sur lesquelles pèsent les hérédités
lointaines, la compréhension du progrès qui
k'ur échappe encore. C'est une œuvre de pa-
tience. Les réformes ne peuvent être que
fentes, sûres, entrevues avec intelligence et
circonspection ii. (Discours de M. Sarraut
à Constantine). Mais on doit s'y employer
{et nos gouvernements s'y emploient effecti-
vement) avec une continuité de vues tou-
jours persistante et une ténacité qui ne se
lasse jamais. »- 1 ,
Le meilleur moyen pour réussir, c'est
d'associer étroitement les intérêts des indi-
gènes aux nôtres, c'est aussi d'améliorer de
toutes laçons, notamment p le perfection-
nement des institutions (l'assistance et (le
prévovance, leur situation sociale et économi-
que, c'est encore en développant l'artisa-
nat, et les industries simples et faciles, de
leur donner le plus possible des moyens
d'assurer leur existence et de créer ainsi une
fiasse moyenne, orientée vers nos mœurs et
les goûts européens.
11 appartient aux dirigeants des musul-
mans, à ces guides d'élite surtout, sortis
de nos ('('olcs et imprégnés de nos idées (ils
s'en réclament hardiment pour demander des
droits nouveaux) de nous apporter l'aide pré-
cieuse (le leur intelligence, de leur culture et
1
de leur autorité, d'éclaiier leurs oore- !
ligionnaires, de les amener peu à peu,
sans froisser leurs consciences, à mieux sai-
sir les bienfaits de notre civilisation, et à
s'y adapter progressivement, de déve-
lopper le mouvement de rapprochement qui
déjà se dessine.
En effet, notre activité commence à porter
ses fruits. Une évolution très visible se ma-
'nifeste dans le monde indigène, et dont nous
devons nous réjouir.
Nous ne pouvons sans aucun doute es-
pérer la fusion de notre race avec la leur.
Cette fusion, au surplus, personne en ce
moment ne semble la désirer. Des siècles
seuls pourraient y conduire mais il faut,
coûte que coûte, aboutir à une collaboration,
de caractère à la fois spirituel et matériel,
1 un accord profond, général et durable,
sous l'égide de la France maternelle qui a
des trésors d'affection pour tous ses enfants,
naturels ou adoptifs. Ne se sont-ils pas tous
précipités à son secours d'un seul élan, au
jour du danger, ne lui ont-ils pas tous éga-
lement offert le tribut de leur sang, le sacri-
fice de leur existence 1
Fasse seulement le ciel favorable, que la
politique (nous n'avons vu que trop fréquem-
ment en cette matière ses funestes effets) ne
vienne point apporter ici une fois encore son
ferment dissolvant, soulever à nouveau des
passions ethniques ou religieuses, provoquer
des haines et des discordes sans fin, et entra-
ver ainsi l'œuvre si heureusement commen-
cée.
Toute action de nature à contrarier et pa-
ralyser nos efforts pour établir cette union
harmonique indispensable à la prospérité et
à la vie même de l'Algérie, serait le fait de
mauvais citoyens, de mauvais français, un
crime véritable contre la Patrie !
IKoiur-Fr cfMln«n9,
Député Vice-Président de la Commission de
l'Algérie, des Colonies et des Pro-
tectorats.
la Ligne des Droits de l'Homme
oblie.' lail de caase
La station thermale d'Hammam-Mcskou-
tine, dans la région de Constantine, créée
pour servir d'hôpital militaire, fut cédée il
y a quelques années, à un concessionnaire
a charge de faciliter aux militaires et aux
habitants de la région l'usage des eaux.
Les touristes la fréquentèrent, et les Ara-
bes, qui attribuaient aux eaux une origine
maraboutique et des vertus curatives parti-
culières, y vinrent en grand nombre.
Or, en octobre 1927, le concessionnaire dé-
cida de fermer l'établissement thermal aux
indigènes, tant juifs que musulmans.
La Ligue des Droits de l'Homme protesta
contre cette exclusion, aucune clause du con-
trat n'autorisant le concessionnaire à sélec-
tionner sa clientèle dans un établissement
reconnu d'utilité publique.
Faisant droit à cette réclamation. M. Bor-
des, Gouverneur Général de l'Algérie, a
donné des ordres pour que les indigènes
soient admis à l'établissement thermal com-
me par le passé.
.11
L'escadre de la Méditerranée
La première escadre, sous le commande-
ment du vice-amiral Docteui, effectuera, avant
son retour à Toulon, le 4 août, des exercices
combinés en Méditerranée. Les gros bâti-
ments feront une courte escale en rade de
_8" ,
Mers-el-Kébir, pour se ravitailler. Les forces
légères de l' amiral Pirot, qui ont rendu vi-
site à la marine espagnole au Fenol, rega-
gnent de leur côté la Méditerranée pour opé-
rer leur concentration avec le gros de 1 es-
cadre et participer aux manoeuvres.
A L'ACADEMIE DES SCIENCES
La variation i des latitudes
Dans une note présentée par M, Fichot, à
l'Académie des Sciences, M. Gougenheim
signale qu'au cours des mesures de longitudes
mondiales effectuées en octobre et novembre
1926. les observations à r astrolabe à prisme
faites à l'observatoire d'Alger ont permis d'ob-
tenir, en même temps que Ta longitude, 60 va-
leurs de la latitude de la station. L'examen
de ces valeurs met en évidence des maxima
au voisinage des pleines et nouvelles lunes.
L'astrolabe à prisme paratt donc être un ins-
trument apte à participer à l'étude des varia-
tions des latitudes.
.1'
u allai ft Marne m France
Le départ pour Evian
Sidi Mohammed, Sultan du Maroc, a quitté
Paris hier matin, en compagnie de son Grand-
Vizir, El Mokri, et de Si Mammeri, chef
adjoint du rrotocole. Il est amvé le soit
même à Dijon, où il a passé la nuit.
Le Sultan se rend par la route à Evian,
où il séjournera jusqu'à son départ pour le
Maroc, fixé au 23 août.
M. Steeg, Résident Général de France au
Maroc, est venu saluer le souverain à son dé-
part.
Les élections municipales
à la Martinique
1
Voici les résultais du scrutin de ballottage
AJOUPA-BOUILLON
Liste Sormani Constant. 141 voix ELU
Liste Louis Yarmand S. F.
;. 0. 74
(Par dépêche.)
IL FAUT UN PORT A LA COTE
D'IYOIE
t ̃
Ce n'est certes pas la première
fois que les Annales Colonialet
insistent pour - la création d'un part
(digne de ce nom) qui permettra et qui seul
permettra à cette colonie de se développer
normalement.
.,.
.- tt'
Cette fois la grande presse métropolitaine
s'empare de cette question vitale pour notre
si riche colonie du Golfe de Bénin. Saisi de
plaintes de compagnies de navigation, M.
Géfaud du Journal des Débats, porte-parole
officiel de l'Union Coloniale, a jeté dans le
problème Vautorité de vingt-cinq ans de po-
litique extérieure dans l'Echo de Paris sous
le pseudonyme de Pertinax.
Il faut lui en savoir gré, ainsi qu'à l'Union
Coloniale, qui veille avec tant de soins sur
les intérêts privés et généraux, et se joint
cette fois à la campagne menée depuis tant
d'années dans nos colonnes. L'organisa-
tion de la rue d'Anjou et son porte-plume
officiel ne lisent probablement pas ce jour-
nal et c'est regrettable.
Faisons tout de même remarquer à M.
A. Géraud, qui écrit des feuilletons de ques-
tions coloniales qu'il ne s'agit pas en l'es-
pèce de Vinsuffisance du wharf de Koto.*
nou (ou mieux Cotonou), mais de celui di
Grand Bassarn, car Cotonou est le port prin-
cipal du DalUJmey.
Nous avons signalé tout dernièrement les
sommes considérables que /'administration
du wharf de Bassam dut rembourser aux
importateurs pour colis perdus ou avariés,
nous avons relaté aussi V embouteillage pro-
gressif du wharf trop étroit, doté d un ou-
tillage insuffisant et voici ce que les Débats
signalent à leur tour :
Du 14 au 18 avril, le vapeur Muirton a
débarqué quotidiennement 34 tonnes. En mai,
les vapeurs Foria et Niger ont été peut-être
plus heureux, atteignant respectivement des
moyénnes de 61 et de 68 tonnes. Mais le Fé-
lix-Fraissinet. entre le 23 mai et le 7 juin,
n'a pu se délester, chaque jour, que de 15
tonnes. Et plusieurs autres navires ont été
contraints de prendre le large sans même
avoir commencé leurs opérations : le For;"
et le Muirton (dans des voyages ultérieurs);
YOlbiat qui patienta vainement entre le 8 et
le 12 mai. Inutile d'insister sur les pertes
que subissent, du tait de cette quasi terme-
ture, et les planteurs et les commerçants et
les armateurs. 11 y a deux ans, pour couvrir
leurs frais, les armateurs avaient établi une
surtaxe. Aujourd'hui, ils regrettent de s'être
laissés duper par quelques éphémères appa-
rences de réorganisation et de l'avoir sup-
primée. A l'aller, vu les nécessités de l'arri-
mage, ils sont jusqu ici forcés de maintenir
leurs vapeurs en rade jusqu'à ce que le dé-
chargement s'exécute : car, par exemple,
les marchandises envoyées au Congo sont
emprisonnées à bord par les marchandises
destinées à Grand-Bassam. Mais, au retour,
ils en prennent plus à l'aise, et, très naturel-
lement, si, au bout de tel ou tel délai, le
wharf n'est pas libre, les capitaines ont
ordre d'appareiller.
Et cependant que d argent dépensé tant
en études qu'en travaux pour aboutir à un
résultat piteux : la construction d'un wharf
à Port Bouet et peut-être même d'un se-
cond wharf à Port Bouet.
A la Côte d'Ivoire ce n'est pas le système
des « petits paquets. mais le procédé du
« compte goutte ».
FA puis, qui ne se souvient pas de l'échec
lamentable des travaux de Port Bouet qui
a valu à ce point inhospitalier de la côte le
prénom de « Port ».
C'est d'un port en eau profonde qu'il
faut doter la Côte d'Ivoire, les techniciens
seuls (des ingénieurs hydrauliques semblent
indiqués de préf érence) qui pourront en dé-
terminer Vemplacement. Ce ne sont certes
pas les projets qui ont manqué ; les uns ont
préconisé le percement de la lagune à Vridi,
en face Abidjan tête de ligne du Chemin de
fer, d'autres veulent renouveler Vexpérience
de Port Bouet, d'autres (et ce ne sont pas
les moins intelligents) préconisent l'aména-
gement de l'embouchure du Comoé, l'utili-
sation de son courant pour l'affouillement
constant de la passe et tout simplement la
construction d'un grand port en eau pro-
fonde à Moosou-Grand-Bassam. Mais ce
serait trop simple. Alors on -flarle d'un port
à Sassandra, c'est évidemment, nécessaire de
pouvoir desservir toute la région orientale
de la Colonie, mais Sassandra est bien loin
d'Abidjan, que l'on pourra quand on voudra
relier facilement à Grand-Bassam par un
court tronçon de voie jerree.
Il faudra tout de même que l'on se décide.
C'est que nous attendons tout de l'autorité
du Gouverneur Général de l'A. O. F. qui
sait si bien se faire obéir de l'adminis-
tration locale qui, depuis la construction de
routes admirables, est accessible dans sa
vieille tour d'ivoire de BiiiZeriiille, où jus-
qu'à ces derniers temps, on la laissait bien
tranquille, trop tranquille.
Ernest Ar«udos,
Sénateur de la Marne,
icC'Prtsidcnt de la Commission
des nouancs.
cii
Une chambre pour on étadiant Calédonien
1 -
A la Cité Universitaire
La chambra de commerce de Nouméa
vient d'inscrire à son budget un crédit de
50.000 francs payable en quatre annuitf's
pour fonder une chambre à la Citt* universi-
taire au profit d'un étudiant originaire de la
Nouvelle-Calédonie.
(Par dépêche.)
Dépêches de l'Indochine
r
8. M. SisaTAng Vong à Saigon
S. M. Siiavang Vong, roi du Luang-
Prqfiahg, qui a visité Angkor après les
"létàs du couronnement A Pnom-Penh, est
passé par SOlaon. Il a déposé des gerbes de
fleurs au pied du monument aux morts et
au temple du souvenir anamite.
Le roi du Luang Prabang a visité l'Insti-
tut Pasteur ; il s'est intéressé vivement à
"œuvre poursuivie par cet établissement.
Il a quitté mardi Saigon pour regagner sa
capit.
(Indopacifi.)
L'aviso « Marne » a quitté Saigon
L'aviso Maine de la division navale
d'Extrême-Orient a quitté Saigon pour
Shanghai.
Indopacifi.
––-– 8..
La llldalill Trio triah Trxk
-–– sol
M. Trân trinh Trach, richissime .de Ba-
clieu vient de consacrer une somme de
100.000 $ pour la construction à Saigon
d'un asile au profit des vieillards indigents.
La municipalité de Saigon avait accepté
cette contribution et avait décidé de bàtir
l'asile sur l'emplacement même du vélo-
drome.
Mais cette décision est aujourd'hui rap-
portée.
La municipalité saïgonnaise, en effet, juge
la construction de cet asile d'une utilité
toute. relative. Peu de vieillards indigents
et sans famille existent, parait-il, en Cochin-
chine. Les autres ne consentiraient pas à
s'éloigner de leurs enfants pour être hospi-
talisés.
Cependant, M. Trân trinh Trach, bien
que philanthrope, n'est pas pour cela abso- j
lument dénué de bon sens.
Enfin, cet homme de bien vient de faire
preuve d'un large et accommodant esprit.
Se ralliaut aux vues de la municipalité de
Saïgon et d'accord avec elle et le Conseil
municipal, Trân trinh Trach a décidé d'uti-
liser ses 100.000$ pour construire un hôpi-
tal pour la ville de Saigon, puisque jus-
qu'ici, la population de la ville a toujours
demandé l'hospitalité de l'hôpital indigène
de Cholon. - -..
M. Trân trinh Trach a déjà versé les
100.000 9 au Trésor public.
Le plan du futur hôpital de Saïgon sera
soumis bientôt aux Services techniques.
aie
LE TAUX DE LA PIASTRE
0
Le Gouverneur général de l'Indochine vient
de faire connaître au ministre des Colonies qu'à
la date du 30 juillet 1928 le taux officiel de la
piastre était de 12 fr. - 85.
L'Aviation Coloniale
En Méditerranée
A la Ciotat, hier après-midi, vers 16 heu-
res, l'hydravion torpilleur Paulhan-Pillard
effectuait son neuvième vol d'étude. Il était
piloté par Burri, assisté du mécanicien Ni-
molu ; A - bord se trouvaient, comme pas-
sagers, MM. Larnoureux et Perrot, ingé-
nieurs à Ja Société provençale de construc.
tions navales.
L'appareil venait de décoller ; il était à
une trentaine de mètres de hauteur lors-,
qu'il tomba lourdement dans les flots.
Blini, Nimola et l'ingénieur Lamoureux
purent se dégager et furent immédiate-
ment recueillis par la vedette de secours.
Malheureusement, l'ingénieur Perrut était
resté dans l'appareil.
Les blessés ont été transportés au poste
de secours, où ils ont reçu les premiers
soins. Hurri est sérieusement atteint à une
jambe et au visage.
- Un scaphandrier a vainement recherché
le corps de l'ingénieur Perrot. Il poursui-
vra ses recherches demain.
M. Perrot, Agé de cinquante-huit ans,
ancien élève de l'Ecole des arts et métiers
d'Angers, était devenu ingénieur de l'Ecole
centrale, puis s'était spécialisé dans les
questions d'électricité et dans la fonderie
des métaux.
Maroc
Par suite du brouillard, le pilote d'un
avion, à bord duquel se trouvait M. Guy
de Montjou, ancien député de la Mayenne,
estima prudent d'atterrir à. 5 kilomètres au
nord de Rabat. L'atterrissage ayant eu lieu
sur un lorrain rocailleux, un Certain heurt
se produisit à bord, au cours duquel M.
Guy de Montjou, renversé contre la carlin-
gue, a été légèrement blessé à l'œil.
Le pilote et un autre passager ont été
indemnes et sont repartis environ une
heure après.
France-Amérique du Sud
Pour la première fois, le courrier d'Amé-
rique du Sud est parvenu en Argentine
neuf jours après son départ de France.
Parti le 20 de Toulouse, passant par Da-
kar. Il est arrivé à Buenos-Aires le 21)
juillet. Un de nos bateaux les plus rapides
parti de - France à la même date. ne nnr-
viendra il Iiuenos-Aires que le 7 août, soit
neuf jours après l'arrivée de l'avion.
Un gain de temps aussi important montre
tout 1 intérêt qu'il y a d'utiliser la voie
aérienne, pour les échanges de correspon-
dances avec l'Amérique du Sud.
Bruxelles-Congo
L'aviateur belge Thieffry, qui a du re-
noncer à son voyage de Bruxelles nu
Congo ù cause de son grave accident sur-
venu aux environs de Dijon, est arrivé ¿)
l'aérodrome de Bruxelles-llaren, hier soir
à 18 h. 27e
Syrie
Trois avions militaires français venant
de Syrie et dans lesquels se trouvnicnt plu-
sieurs officiers qui allaient rendre visite à
l'escadrille anglaise, ont. été pris dans une
tempête de sable à 50 milles - de Bagdad.
Deux des appareils ont. capoté - en cher-
chant il atterrir et ont été sérieusement en-
dommagés. Les aviateurs sont. indNnnrs.
Des avions anglais se sont portés :'t leur
secours et ont ramené les moteurs des ap-
pareils français dont la carcasse avait été
auparavant brûlée par les officiers fran-
çais.
T.e premier ministre Yasin pacha avait
déjà secouru nos avinlcurs.
La préhistoire au Tonkio
Grottes et cavernes
Mlle Colani, l'une des premières explora-
trices dès grottes du Hant-Tonkin, vient de
consacrer un important ouvrage sur l'âge
de pierre dans la province de Hoa-Binh
(Tonkin méridional). _.-
Tout comme aujourd'hui, aux temps pré-
historiques, les provinces tonkinoises les
plus peuplées étaient celles du Delta et du
leuve Rouge.
Le Bac-Son offrait des grottes favorables
à l'habitation. -..-
--- -- - - -
La région d'Hoa-Binh était moins accueil-
lante, bien que possédant des cavités rupes-
tres remplissant les conditions requises pour
un bon logement de l'âge des cavernes.
On souffrait déjà de la crise des loge-
ments à cette époque. Dans les locaux habi-
tables, l'entassement humain devait être fort
grand et très malodorant, car ces gens
avaient comme tapis les détritus de leurs re-
pas dont les substances minérales sont par-
venues jusqu'à nous : quantités énormes de
coquilles de Melania et os de quadrupèdes.
Les Melania sont des mollusques gastropodes
à coquille conique, turriculée, que l'on trou-
ve encore par milliers dans les arroyos. Les
espèces des quadrupèdes mangés par les tro-
glodytes existent toujours dans la contrée;
les types humains de ce temps-là ont seuls
disparu.
Fait à signaler, les grottes où les Anna-
mites n'entrent qu'en tremblant à cause des
génies qui les hantent, ne renferment pres-
que jamais de débris préhistoriques.
Les primitifs préféraient les grottes d'où
la vue s'étendait au loin. Aucune trace
d'inspiration artistique n'a été révélée par
les fouilles entreprises.
Deux pierres, parmi des milliers, sont un
peu décorées : elles portent au bord des
groupes de petites lignes parallèles.
Mais est-ce bien là vestige d'un art nais-
sant ?
Les femmes, comme les hommes, igno-
raient les objets de parure ; pas de coquil-
lage-pendentif, pas d'anneau, rien qu'une ca-
nine de cainivore percée d'un trou.
Les troglodytes les plus anciens semblent
avoir été de piètres ouvriers ; ils ramas-
saient dans les cours d'eau, pendant la sai-
son sèche, des galets roulés, durs ou roches
éruptives; quelques coups frappés en haut
ou de côté transformaient la pierre en percu-
teur ou en grattoire. Petit à petit, ce travail
s'est perfectionné ; les formes des outils de-
viennent plus variées pour servir à des in-
dustries diverses. Les instruments se rapetis-
sent -et sont ingénieusement retouchés, car
les hommes ne se bornent plus à tailler, ils
savent retoucher. Un véritable atelier devait
être installé dans la caverne de - Lang-Vo.
Les premiers instruments en os, dans les
stations hoabinhiennes, sont surtout les ha-
ches et les spatules. Les aiguilles en os du
paléolithique d'Europe et de Ceylan sem-
blent ignorées des Hoabinhiens.
L'industrie lithique hoabinhienne renfer-
me des types d'objets qui lui sont propres,
des types du Bac-Son, des types du paléoli-
thique de Ceylan et enfin des types euro-
péens.
Une invention des troglodytes est à no-
ter : le polissage. Elle transforme la tech-
nique des outils et le tranchant des haches
n'en n'est que mieux aiguisé.
Les dépôts préhistoriques hoabinhiens sont
très anciens ; dans la grotte de Lang-Gao
les restes d'une vingtaine d'humains ont
été retrouvés; ils gisaient au milieu des
débris de cuisine avec quelques instruments
en pierre taillée et trois ou quatre haches
polies au tranchant.
En résumé, le résultat le plus important
de ces recherches est un aperçu de la géo-
graphie préhistorique tonkinoise. Les restes
de deux civilisations sont en présence :
io Celle des Hoabinhio-Bacsoniens, re-
présentée par les tailleurs du Hoa-Binh et
les tailleurs-polisseurs du Bac-Son, a été
rencontrée jusqu'ici seulement au voisinage
du Delta ; ces hommes se sont fixés dans la
région, des générations s'y sont succédé ;
20 Celle des néolithiques. On en voit
quelques traces dans les régions plus ex-
centriques du Tonkin ; rien ne prouve qu'ils
aient eu là des établissements de longue du-
rée. Mlle Colani les a trouvés en place dans
trois grottes, chacune dans une province dif-
férente et voisine des frontières du Tonkin.
La culture la plus primitive de ces deux
civilisations se rencontre au fond de la pro-
vince de Hoa-Binh ; la culture la plus avan-
cée à Ban-Mon, dans la province de Son-La.
Le corps de santé colonial
l' 1
L'Indochine recrute des médecins
Un concours pour le recrutement de quinze
médecins stagiaires de l'Assistance médicale
de l'Indochine aura lieu, dans le courant du
mois de décembre 1928, à Paris, Iarseille,
Bordeaux.
Peuvent prendre part à ce concours les
candidats pourvus du diplôme de docteur en
médecine de l'Etat âgés de 30 ans au plus,
à moins qu'ils ne justifient de services anté-
rieurs à l'Etat ou à la Colonie leur permet-
tant d'obtenir une pension d'ancienneté à
55 ans d'âge.
Pour tous renseignements, s'adresser à
l'Agence Economique de l'Indochine, 20, rue
La Boétie, Paris (84).
-1-
L'invitation au voyage en Indochine
Concours pour vingt rédacteurs
l'n eoneonrs pour le recrutement de vingt, ré.
dacleurs de deuxième, élusse des Sevviees civils
de l'Indochine aura lien les 17, 1R et, 10 décem-
bre 1\12, i Paris, et dans les principales villes
de France el de l'Afrique du Nord.
Peuvent nrendre narl ù ce concours les can-
-- - - -- - ---
didats pourvus, en cuire du diplôme de bache-
lier. soil d'un diplénie d'enseignement supé-
rieur (licence, doctorat), soil du diplôme de sor-
tie d'une prande école du gouvernement.
Pour Ions renseignements, s'adresser fi
l'Aprcnce économique de l'Indochine, 2fl, r¡:o de
la Boétie. Paris
.–-– e..
A l'Ëcole Coloniale
l'n arrêté du Ministre -les Colonies, ut date
lil ilii Nii C¡\I()nir. -11 (ll1t(
du juillet t:?R réglemente les conditions du
concours d'admiscion. au stage, ù lT.cole Colo-
niale.
lit Mm ne sait pas Ityrtii
»♦«
Après la cérémonie de l'hôpital Saint-
Louis où l'on construit un pavillon pour 1M
lépreux, le bruit a couru dans Paris que
trois bambins qui s'étaient rpuléa sur an
tapis d'Orient avaient contracté la lèpre T
Combien de tapis d'Alep viennent direc-
tement de Houbaix ? C'était tout simple-
ment un canard.
Les quelques cent lépreux qui existent à
Paris sont dépistés au fur et à mesure
qu'on les rencontre et on les soigne à
Saint-Louis.
Tous ces lépreux rencontrés par Hasard sont,
ou bien des étrangers, ou d'anciens soldats colo-
niaux qui ont contracté leur maladie à Madagas-
car, en Cochinchine ou en Nouvelle-Calédonie,
écrit Dioscoride dans le Journal. Jamais, on n'a
cité un seul cas de Parisien ayant contracté ta
lèpre dans la capitale.
On peut ajouter que Paris n'est pas seul dans
ce cas et qu'il y a quelques autres foyers de
lèpre survivants .en France. Il y en a un dans la
région montagneuse du département des Alpes-
Maritimes, limitrophe de l'Italie. (Ce dernier
foyer s'étend même un peu au delà de la fron-
tière. Happclez-vous le «Lépreux de la cité d'Aos-
te » de Xavier de Maistre). Il y a un autre centre
en Camargue, un autre en Bretagne. Personne
ne songe à s'en alarmer. Ces foyers sont d'ail-
leurs en voie d'extinction, chaque lépreux repéré
étant aussitôt isolé. Disons encore qu'on trouve
des lépreux dans beaucoup d'autres pays d Eu-
l'ope, en Espagne et au Portugal, dans les Bal-
kans, en Crète, en Suède, en Norvège. Mais
c'est on Orient que la lèpre sévit encore sérieu-
sement, et surtout en Extrême-Orient.
Certes, la lèpre est contagieuse. Mais elle lest
dans des conditions encore bien singulières. Il
faut une vie commune assez longue avec un lé-
preux pour contracter sa maladie. Nos admira-
hies religieux qui s'enferment dans la léproserie
des îles Molokai, en Océanie, ayant fait d'avance
le sacrifice de leur vie, ne se voient atteints par
la maladie qu'après dix, vingt ans de séjour et
même Muekuiefois plus.
D'ailleurs l'incubation de la lèpre est toujours
extrêmement longue. Tout récemment 011 a cité
A l'Académie le cas d'une jeune femme de Bor-
deaux. qui vient de se montrer atteinte de la
lèpre dix mns après être revenue de la Guyane,
où elle avait fait un séjour d'un an au service
d'une dame de Saittt Laurcnt-du-Maronti. Le fait
a paru étonnant. Il n'était cependant pas nou-
v«iu. Landouzy a cité un cas apparu quatorze
ans après le retour dans un pays indemne, et
llallopeau un cas remontant a trente-deux ans.
Pour les victimes
de la fièvre jaune
La Médaille Coloniale avec agrafe « Afri-
que Occidentale française» a été décernée à
ceux qui ont séjourné au Sénégal pendant une
certai ne période au cours de laquelle l'épidé-
mie de fièvre jaune fut particulièrement grave.
Notre confrère La France Militaire prétend
avec raison que la médaille coloniale devrait
être attribuée à titre posthume à tous ceux qui
sont morts de la fièvre jaune au Sénégal et
à tous ceux qui ont été soumis à la contagion
directe (comme les médecins, infirmiers, pro-
ches parents ou alliés des malades) sans au-
cune condition de durée de séjour ; quant aux
autres, un séjour d' un mois en zone contami-
née aurait dû suffire.
Pourquoi lésiner au sujet de 1 attribution
de récompenses qui ne coûtent rien à l'Etat ?
demande notre confrère. D' ailleurs, a-t-on
pris des sanctions contre ceux qui, pour des
raisons plus ou moins plausibles. se sont fait
rapatrier en France, durant l'épidémie, avant
la fin de leur séjour règlementaire au Séné-
gal ? Non, n'est-ce pas. Raison de plus pour
traiter avec générosité ceux qui sont coura-
geusement restés à leur poste et y ont fait.
avec simplicité et conscience, leur devoir.
La natation au Maroc
» oi
La natation est en honneur au Maroc : il n' y
a pas moins de huit clubs affiliés à la Ligue
nautique dont le siège est à Casablanca.
Le Club Neptune et Amphitrite a organisé
dans le port un bassin de 25 mètres, avec vi-
rage sur un radeau. Attenant au club, se trouve
une terrasse de 35 mètres comportant restau-
rant, buvette, et tout ce que peuvent désirer
les sportifs les plus raffinés.
Les Pouvoirs publics et la presse locale
n' ont cessé de soutenir les nageurs, et grâce à
M. Steeg, les Marocains ont pu venir en
France avec le plongeur de grande classe Ma-
gnan, avec des réquisitions du Gouvernement
chérifien, celui-ci, ainsi que le Protectorat,
désirant beaucoup encourager les sports. La
Compagnie transatlantique et le P.O. ont été
aux petits soins pour les représentants du Ma-
roc.
Parmi les meilleurs nageurs -- du Maroc, on
cite :
Torieu (C. N. de Casablanca), qui est le
meilleur sur toutes distances ; avec lui se trouve
Fabre (Neptune et Amphitrite), actuellement
militaire à Marrakech, champion du 400 et du
1.500 mètres ; en France, il y a deux ans, il
fut sixième au 400 et au 1.500 mètres ; l'an-
née dernière, il termina neuvième dans la tra-
versée de Paris. Avec eux, Magnan est le
plus grand espoir sur lequel la France puisse
compter.
Des difficultés se sont élevées au sujet de
Magnan, et il n'a participé aux éliminatoires
olympiques, où il se serait certainement classé
pour représenter la France à Amsterdam.
Heureusement que Drigny a accepté la par-
ticipation du champion marocain au match
France-Japon. M. Peslerbes, qui accompagne
les Marocains, déplore ces incidents et regrette
que les indigènes ne puissent concouiTV en
France.
Il y en a beaucoup qui pounaicnt prochai-
nement renforcer la maigre phalange des inter-
nationaux français. La natation est très en vo-
gue, et le nombre de jeunes indigènes qui ta-
pent le crawl est considérable. Les joueurs
indigènes de water-polo sont excellents aussi,
et - il y a un certain Kahous, du - C. N. de Ca-
sablanca, qui ferait très bien dans les buts de
l'équipe de France. Avec cela, c'est un des
plus grands propagandistes de l'idée française.
« Nous sommes écœurés de ce que nous
avons vu ici, ajoute M. Peslerbes. Nos efforts
LE NUMERO : 90 CENTIMES
JEUDI SOIR, 2 AOUT 1928.
« JOUIIll OIOTIDIEI
Rédaction & Administration :
14, MM H MM-TMir
PARIS an
A
▼tUÉPN. t LOUVMt 11-SI
RICHELIEU I744
1 0
Les Annales Coloniales
il
Les annonces et réclames sont reçues au
bureau du journal.
1
DIRECTEURS : Marcel RUEDEL et L.-G. THÉBAIILT
roua les articles publiés dans notre journal ne peuvent
être reproduits t/ucn aluni les ANNALES COLONIALES.
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IBOlLlEIEflTS
avec le supplément Uluslri :
Un aD 8 Mois 9 Mois
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France et l". 1 > - r
Cotoniet ► 120» Ii.
ttranger.. 180. *00 » M »
On s'abonne sans frais'dan»*
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LE CONFLIT DES RACES EN ALGÉRIE
L'Algérie (recensement de 1926) est peu.
plée de 6 millions d'habitants, sur lesquels
8eo.ooo européens ; le reste composé d'au-
tochtones ; plus de 5 millions de musul-
mans (kabyles, mozabites ou arabes), et un
certain nombre d'israélites.
Les européens eux-mêmes se divisent en
Français d'origine et immigrants ou fils d'im-
migrants étrangers, venus pour la plupart
d'Espagne, d'Italie ou de Malte, suivant les
régions. -- -
I/opposition instinctive des races diffé.
rentes se manifeste trop souvent dans ces
populations diverses.
Elle se double encore de la pluralité des
religions : -chrétienne, israélite, musul-
mane.
Toutes les religions ont malheureusement
îles fanatiques aveugles qui tiennent pour
ennemis naturels tous ceux qui ne pratiquent
pas leur foi c'est un phénomène qui n'est
pas particulier à l'Algérie. -.
Mais toutes aussi comprennent des hom-
mes éclairés (et c'est la très grande majo-
rité sur la terre de France) dont les convic-
tions sont sincères et profondes et qui té-
moignent néanmoins vis-à-vis des adeptes
d'autres confessions d'un réel esprit de tolé-
rance et de bienveillance.
L'une des principales préoccupations de la
monarchie avant 1789, avait été de mettre
fin à tous les particularismes, et de réaliser
l'unité (le la nation française. Elle
avait, en outre, dans une large mesure, dé-
gagée la loi civile de la loi religieuse, le
temporel du spirituel.
La révolution a parachevé ces deux entre-
prises. -
Notre République a tenu a bonheur d'en
consacrer définitivement les grands princi-
pes :
L'égalité parfaite devant la loi unique
(le tous les citoyens (sans distinction de ra-
ces ni de religions).
La société civile placée en dehors de
tous les cultes, ayant pour chacun d'eux
le plus grand respect, en assurant le libre
exercice, mais ne permettant à aucun de
s'immiscer dans son administration.
En Algérie c'est la tâche qui demeure, en
grande partie au moins, à accomplir.
Certc, les européens sont soumis à notre
loi civile (à part le statut personnel conser-
vé pour certains étrangers par les conven-
tions internationales) et aucun choc ne
semblerait devoir se produire entre eux,
n'étaient des antipathies d'ordre ethni-
que - qui persistent souvent latentes mais très
profondes.
Cependant il ne semble pas que de ce
rhef existe un danger véritable. Les mé-
nages sont fréquents entre Français et étran-
gers. D'autre part, l'Ecole a une action ef-
ficace et bienfaisante sur les jeunes généra-
tions qui se pressent sur ses bancs. Et la
terre nord-africaine, on peut le dire, est et
sera chaque jour davantage, un grand creu-
set où doit s'effectuer la fusion de tous ces
éléments aujourd'hui hétérogènes, qui se trou-
veront confondus demain dans la nationalité
francise, avec un amour commun d'une
seule patrie, la. France, dont l'Algérie n'est
qu'une province.
Il n'en est pas de même pour d'autres
populations chez lesquelles la religion forme
un obstacle presque absolu aux unions
mixtes.
Je laisse à part les israélites qui sont
tout devenus citoyens français en 1870, qui
se sont, malgré la sévéfité de la règle mo-
saïque, ralliés franchement à notre législa-
tion, et adoptent de plus en plus nos usages.
I.a société musulmane, au contraire, est
,"}('ore régie civilement par la loi religieuse.
Nous avons promis de respecter cette loi et
k's coutumes islamiques. Nous avons tenu et
anus continuerons à tenir rigoureusement
«*>s promesses.
Il en résulte que ces civilisations si dis-
semblables, au contact trop souvent se heur-
tent. Kl les perpétuent en tout cas, par leur
fœxistence même, des mentalités très dis-
tinctes et engendrent bien souvent par leur
tnéo^i naissance l'une de l'autre, une hosti-
lité sourde qui peut se traduire à chaque
instant, sous l'effet d'un incident imprévu,
par des explosions de colère et des luttes
violentes.
L'on ne peut laisser subsister indéfini-
ment un semblable péril, sans essayer d y
parer et d'en faire disparaître les causes.
Nous devons nous efforcer (le donner et à
ces races sur lesquelles pèsent les hérédités
lointaines, la compréhension du progrès qui
k'ur échappe encore. C'est une œuvre de pa-
tience. Les réformes ne peuvent être que
fentes, sûres, entrevues avec intelligence et
circonspection ii. (Discours de M. Sarraut
à Constantine). Mais on doit s'y employer
{et nos gouvernements s'y emploient effecti-
vement) avec une continuité de vues tou-
jours persistante et une ténacité qui ne se
lasse jamais. »- 1 ,
Le meilleur moyen pour réussir, c'est
d'associer étroitement les intérêts des indi-
gènes aux nôtres, c'est aussi d'améliorer de
toutes laçons, notamment p le perfection-
nement des institutions (l'assistance et (le
prévovance, leur situation sociale et économi-
que, c'est encore en développant l'artisa-
nat, et les industries simples et faciles, de
leur donner le plus possible des moyens
d'assurer leur existence et de créer ainsi une
fiasse moyenne, orientée vers nos mœurs et
les goûts européens.
11 appartient aux dirigeants des musul-
mans, à ces guides d'élite surtout, sortis
de nos ('('olcs et imprégnés de nos idées (ils
s'en réclament hardiment pour demander des
droits nouveaux) de nous apporter l'aide pré-
cieuse (le leur intelligence, de leur culture et
1
de leur autorité, d'éclaiier leurs oore- !
ligionnaires, de les amener peu à peu,
sans froisser leurs consciences, à mieux sai-
sir les bienfaits de notre civilisation, et à
s'y adapter progressivement, de déve-
lopper le mouvement de rapprochement qui
déjà se dessine.
En effet, notre activité commence à porter
ses fruits. Une évolution très visible se ma-
'nifeste dans le monde indigène, et dont nous
devons nous réjouir.
Nous ne pouvons sans aucun doute es-
pérer la fusion de notre race avec la leur.
Cette fusion, au surplus, personne en ce
moment ne semble la désirer. Des siècles
seuls pourraient y conduire mais il faut,
coûte que coûte, aboutir à une collaboration,
de caractère à la fois spirituel et matériel,
1 un accord profond, général et durable,
sous l'égide de la France maternelle qui a
des trésors d'affection pour tous ses enfants,
naturels ou adoptifs. Ne se sont-ils pas tous
précipités à son secours d'un seul élan, au
jour du danger, ne lui ont-ils pas tous éga-
lement offert le tribut de leur sang, le sacri-
fice de leur existence 1
Fasse seulement le ciel favorable, que la
politique (nous n'avons vu que trop fréquem-
ment en cette matière ses funestes effets) ne
vienne point apporter ici une fois encore son
ferment dissolvant, soulever à nouveau des
passions ethniques ou religieuses, provoquer
des haines et des discordes sans fin, et entra-
ver ainsi l'œuvre si heureusement commen-
cée.
Toute action de nature à contrarier et pa-
ralyser nos efforts pour établir cette union
harmonique indispensable à la prospérité et
à la vie même de l'Algérie, serait le fait de
mauvais citoyens, de mauvais français, un
crime véritable contre la Patrie !
IKoiur-Fr cfMln«n9,
Député
l'Algérie, des Colonies et des Pro-
tectorats.
la Ligne des Droits de l'Homme
oblie.' lail de caase
La station thermale d'Hammam-Mcskou-
tine, dans la région de Constantine, créée
pour servir d'hôpital militaire, fut cédée il
y a quelques années, à un concessionnaire
a charge de faciliter aux militaires et aux
habitants de la région l'usage des eaux.
Les touristes la fréquentèrent, et les Ara-
bes, qui attribuaient aux eaux une origine
maraboutique et des vertus curatives parti-
culières, y vinrent en grand nombre.
Or, en octobre 1927, le concessionnaire dé-
cida de fermer l'établissement thermal aux
indigènes, tant juifs que musulmans.
La Ligue des Droits de l'Homme protesta
contre cette exclusion, aucune clause du con-
trat n'autorisant le concessionnaire à sélec-
tionner sa clientèle dans un établissement
reconnu d'utilité publique.
Faisant droit à cette réclamation. M. Bor-
des, Gouverneur Général de l'Algérie, a
donné des ordres pour que les indigènes
soient admis à l'établissement thermal com-
me par le passé.
.11
L'escadre de la Méditerranée
La première escadre, sous le commande-
ment du vice-amiral Docteui, effectuera, avant
son retour à Toulon, le 4 août, des exercices
combinés en Méditerranée. Les gros bâti-
ments feront une courte escale en rade de
_8" ,
Mers-el-Kébir, pour se ravitailler. Les forces
légères de l' amiral Pirot, qui ont rendu vi-
site à la marine espagnole au Fenol, rega-
gnent de leur côté la Méditerranée pour opé-
rer leur concentration avec le gros de 1 es-
cadre et participer aux manoeuvres.
A L'ACADEMIE DES SCIENCES
La variation i des latitudes
Dans une note présentée par M, Fichot, à
l'Académie des Sciences, M. Gougenheim
signale qu'au cours des mesures de longitudes
mondiales effectuées en octobre et novembre
1926. les observations à r astrolabe à prisme
faites à l'observatoire d'Alger ont permis d'ob-
tenir, en même temps que Ta longitude, 60 va-
leurs de la latitude de la station. L'examen
de ces valeurs met en évidence des maxima
au voisinage des pleines et nouvelles lunes.
L'astrolabe à prisme paratt donc être un ins-
trument apte à participer à l'étude des varia-
tions des latitudes.
.1'
u allai ft Marne m France
Le départ pour Evian
Sidi Mohammed, Sultan du Maroc, a quitté
Paris hier matin, en compagnie de son Grand-
Vizir, El Mokri, et de Si Mammeri, chef
adjoint du rrotocole. Il est amvé le soit
même à Dijon, où il a passé la nuit.
Le Sultan se rend par la route à Evian,
où il séjournera jusqu'à son départ pour le
Maroc, fixé au 23 août.
M. Steeg, Résident Général de France au
Maroc, est venu saluer le souverain à son dé-
part.
Les élections municipales
à la Martinique
1
Voici les résultais du scrutin de ballottage
AJOUPA-BOUILLON
Liste Sormani Constant. 141 voix ELU
Liste Louis Yarmand S. F.
;. 0. 74
(Par dépêche.)
IL FAUT UN PORT A LA COTE
D'IYOIE
t ̃
Ce n'est certes pas la première
fois que les Annales Colonialet
insistent pour - la création d'un part
(digne de ce nom) qui permettra et qui seul
permettra à cette colonie de se développer
normalement.
.,.
.- tt'
Cette fois la grande presse métropolitaine
s'empare de cette question vitale pour notre
si riche colonie du Golfe de Bénin. Saisi de
plaintes de compagnies de navigation, M.
Géfaud du Journal des Débats, porte-parole
officiel de l'Union Coloniale, a jeté dans le
problème Vautorité de vingt-cinq ans de po-
litique extérieure dans l'Echo de Paris sous
le pseudonyme de Pertinax.
Il faut lui en savoir gré, ainsi qu'à l'Union
Coloniale, qui veille avec tant de soins sur
les intérêts privés et généraux, et se joint
cette fois à la campagne menée depuis tant
d'années dans nos colonnes. L'organisa-
tion de la rue d'Anjou et son porte-plume
officiel ne lisent probablement pas ce jour-
nal et c'est regrettable.
Faisons tout de même remarquer à M.
A. Géraud, qui écrit des feuilletons de ques-
tions coloniales qu'il ne s'agit pas en l'es-
pèce de Vinsuffisance du wharf de Koto.*
nou (ou mieux Cotonou), mais de celui di
Grand Bassarn, car Cotonou est le port prin-
cipal du DalUJmey.
Nous avons signalé tout dernièrement les
sommes considérables que /'administration
du wharf de Bassam dut rembourser aux
importateurs pour colis perdus ou avariés,
nous avons relaté aussi V embouteillage pro-
gressif du wharf trop étroit, doté d un ou-
tillage insuffisant et voici ce que les Débats
signalent à leur tour :
Du 14 au 18 avril, le vapeur Muirton a
débarqué quotidiennement 34 tonnes. En mai,
les vapeurs Foria et Niger ont été peut-être
plus heureux, atteignant respectivement des
moyénnes de 61 et de 68 tonnes. Mais le Fé-
lix-Fraissinet. entre le 23 mai et le 7 juin,
n'a pu se délester, chaque jour, que de 15
tonnes. Et plusieurs autres navires ont été
contraints de prendre le large sans même
avoir commencé leurs opérations : le For;"
et le Muirton (dans des voyages ultérieurs);
YOlbiat qui patienta vainement entre le 8 et
le 12 mai. Inutile d'insister sur les pertes
que subissent, du tait de cette quasi terme-
ture, et les planteurs et les commerçants et
les armateurs. 11 y a deux ans, pour couvrir
leurs frais, les armateurs avaient établi une
surtaxe. Aujourd'hui, ils regrettent de s'être
laissés duper par quelques éphémères appa-
rences de réorganisation et de l'avoir sup-
primée. A l'aller, vu les nécessités de l'arri-
mage, ils sont jusqu ici forcés de maintenir
leurs vapeurs en rade jusqu'à ce que le dé-
chargement s'exécute : car, par exemple,
les marchandises envoyées au Congo sont
emprisonnées à bord par les marchandises
destinées à Grand-Bassam. Mais, au retour,
ils en prennent plus à l'aise, et, très naturel-
lement, si, au bout de tel ou tel délai, le
wharf n'est pas libre, les capitaines ont
ordre d'appareiller.
Et cependant que d argent dépensé tant
en études qu'en travaux pour aboutir à un
résultat piteux : la construction d'un wharf
à Port Bouet et peut-être même d'un se-
cond wharf à Port Bouet.
A la Côte d'Ivoire ce n'est pas le système
des « petits paquets. mais le procédé du
« compte goutte ».
FA puis, qui ne se souvient pas de l'échec
lamentable des travaux de Port Bouet qui
a valu à ce point inhospitalier de la côte le
prénom de « Port ».
C'est d'un port en eau profonde qu'il
faut doter la Côte d'Ivoire, les techniciens
seuls (des ingénieurs hydrauliques semblent
indiqués de préf érence) qui pourront en dé-
terminer Vemplacement. Ce ne sont certes
pas les projets qui ont manqué ; les uns ont
préconisé le percement de la lagune à Vridi,
en face Abidjan tête de ligne du Chemin de
fer, d'autres veulent renouveler Vexpérience
de Port Bouet, d'autres (et ce ne sont pas
les moins intelligents) préconisent l'aména-
gement de l'embouchure du Comoé, l'utili-
sation de son courant pour l'affouillement
constant de la passe et tout simplement la
construction d'un grand port en eau pro-
fonde à Moosou-Grand-Bassam. Mais ce
serait trop simple. Alors on -flarle d'un port
à Sassandra, c'est évidemment, nécessaire de
pouvoir desservir toute la région orientale
de la Colonie, mais Sassandra est bien loin
d'Abidjan, que l'on pourra quand on voudra
relier facilement à Grand-Bassam par un
court tronçon de voie jerree.
Il faudra tout de même que l'on se décide.
C'est que nous attendons tout de l'autorité
du Gouverneur Général de l'A. O. F. qui
sait si bien se faire obéir de l'adminis-
tration locale qui, depuis la construction de
routes admirables, est accessible dans sa
vieille tour d'ivoire de BiiiZeriiille, où jus-
qu'à ces derniers temps, on la laissait bien
tranquille, trop tranquille.
Ernest Ar«udos,
Sénateur de la Marne,
icC'Prtsidcnt de la Commission
des nouancs.
cii
Une chambre pour on étadiant Calédonien
1 -
A la Cité Universitaire
La chambra de commerce de Nouméa
vient d'inscrire à son budget un crédit de
50.000 francs payable en quatre annuitf's
pour fonder une chambre à la Citt* universi-
taire au profit d'un étudiant originaire de la
Nouvelle-Calédonie.
(Par dépêche.)
Dépêches de l'Indochine
r
8. M. SisaTAng Vong à Saigon
S. M. Siiavang Vong, roi du Luang-
Prqfiahg, qui a visité Angkor après les
"létàs du couronnement A Pnom-Penh, est
passé par SOlaon. Il a déposé des gerbes de
fleurs au pied du monument aux morts et
au temple du souvenir anamite.
Le roi du Luang Prabang a visité l'Insti-
tut Pasteur ; il s'est intéressé vivement à
"œuvre poursuivie par cet établissement.
Il a quitté mardi Saigon pour regagner sa
capit.
(Indopacifi.)
L'aviso « Marne » a quitté Saigon
L'aviso Maine de la division navale
d'Extrême-Orient a quitté Saigon pour
Shanghai.
Indopacifi.
––-– 8..
La llldalill Trio triah Trxk
-–– sol
M. Trân trinh Trach, richissime .de Ba-
clieu vient de consacrer une somme de
100.000 $ pour la construction à Saigon
d'un asile au profit des vieillards indigents.
La municipalité de Saigon avait accepté
cette contribution et avait décidé de bàtir
l'asile sur l'emplacement même du vélo-
drome.
Mais cette décision est aujourd'hui rap-
portée.
La municipalité saïgonnaise, en effet, juge
la construction de cet asile d'une utilité
toute. relative. Peu de vieillards indigents
et sans famille existent, parait-il, en Cochin-
chine. Les autres ne consentiraient pas à
s'éloigner de leurs enfants pour être hospi-
talisés.
Cependant, M. Trân trinh Trach, bien
que philanthrope, n'est pas pour cela abso- j
lument dénué de bon sens.
Enfin, cet homme de bien vient de faire
preuve d'un large et accommodant esprit.
Se ralliaut aux vues de la municipalité de
Saïgon et d'accord avec elle et le Conseil
municipal, Trân trinh Trach a décidé d'uti-
liser ses 100.000$ pour construire un hôpi-
tal pour la ville de Saigon, puisque jus-
qu'ici, la population de la ville a toujours
demandé l'hospitalité de l'hôpital indigène
de Cholon. - -..
M. Trân trinh Trach a déjà versé les
100.000 9 au Trésor public.
Le plan du futur hôpital de Saïgon sera
soumis bientôt aux Services techniques.
aie
LE TAUX DE LA PIASTRE
0
Le Gouverneur général de l'Indochine vient
de faire connaître au ministre des Colonies qu'à
la date du 30 juillet 1928 le taux officiel de la
piastre était de 12 fr. - 85.
L'Aviation Coloniale
En Méditerranée
A la Ciotat, hier après-midi, vers 16 heu-
res, l'hydravion torpilleur Paulhan-Pillard
effectuait son neuvième vol d'étude. Il était
piloté par Burri, assisté du mécanicien Ni-
molu ; A - bord se trouvaient, comme pas-
sagers, MM. Larnoureux et Perrot, ingé-
nieurs à Ja Société provençale de construc.
tions navales.
L'appareil venait de décoller ; il était à
une trentaine de mètres de hauteur lors-,
qu'il tomba lourdement dans les flots.
Blini, Nimola et l'ingénieur Lamoureux
purent se dégager et furent immédiate-
ment recueillis par la vedette de secours.
Malheureusement, l'ingénieur Perrut était
resté dans l'appareil.
Les blessés ont été transportés au poste
de secours, où ils ont reçu les premiers
soins. Hurri est sérieusement atteint à une
jambe et au visage.
- Un scaphandrier a vainement recherché
le corps de l'ingénieur Perrot. Il poursui-
vra ses recherches demain.
M. Perrot, Agé de cinquante-huit ans,
ancien élève de l'Ecole des arts et métiers
d'Angers, était devenu ingénieur de l'Ecole
centrale, puis s'était spécialisé dans les
questions d'électricité et dans la fonderie
des métaux.
Maroc
Par suite du brouillard, le pilote d'un
avion, à bord duquel se trouvait M. Guy
de Montjou, ancien député de la Mayenne,
estima prudent d'atterrir à. 5 kilomètres au
nord de Rabat. L'atterrissage ayant eu lieu
sur un lorrain rocailleux, un Certain heurt
se produisit à bord, au cours duquel M.
Guy de Montjou, renversé contre la carlin-
gue, a été légèrement blessé à l'œil.
Le pilote et un autre passager ont été
indemnes et sont repartis environ une
heure après.
France-Amérique du Sud
Pour la première fois, le courrier d'Amé-
rique du Sud est parvenu en Argentine
neuf jours après son départ de France.
Parti le 20 de Toulouse, passant par Da-
kar. Il est arrivé à Buenos-Aires le 21)
juillet. Un de nos bateaux les plus rapides
parti de - France à la même date. ne nnr-
viendra il Iiuenos-Aires que le 7 août, soit
neuf jours après l'arrivée de l'avion.
Un gain de temps aussi important montre
tout 1 intérêt qu'il y a d'utiliser la voie
aérienne, pour les échanges de correspon-
dances avec l'Amérique du Sud.
Bruxelles-Congo
L'aviateur belge Thieffry, qui a du re-
noncer à son voyage de Bruxelles nu
Congo ù cause de son grave accident sur-
venu aux environs de Dijon, est arrivé ¿)
l'aérodrome de Bruxelles-llaren, hier soir
à 18 h. 27e
Syrie
Trois avions militaires français venant
de Syrie et dans lesquels se trouvnicnt plu-
sieurs officiers qui allaient rendre visite à
l'escadrille anglaise, ont. été pris dans une
tempête de sable à 50 milles - de Bagdad.
Deux des appareils ont. capoté - en cher-
chant il atterrir et ont été sérieusement en-
dommagés. Les aviateurs sont. indNnnrs.
Des avions anglais se sont portés :'t leur
secours et ont ramené les moteurs des ap-
pareils français dont la carcasse avait été
auparavant brûlée par les officiers fran-
çais.
T.e premier ministre Yasin pacha avait
déjà secouru nos avinlcurs.
La préhistoire au Tonkio
Grottes et cavernes
Mlle Colani, l'une des premières explora-
trices dès grottes du Hant-Tonkin, vient de
consacrer un important ouvrage sur l'âge
de pierre dans la province de Hoa-Binh
(Tonkin méridional). _.-
Tout comme aujourd'hui, aux temps pré-
historiques, les provinces tonkinoises les
plus peuplées étaient celles du Delta et du
leuve Rouge.
Le Bac-Son offrait des grottes favorables
à l'habitation. -..-
--- -- - - -
La région d'Hoa-Binh était moins accueil-
lante, bien que possédant des cavités rupes-
tres remplissant les conditions requises pour
un bon logement de l'âge des cavernes.
On souffrait déjà de la crise des loge-
ments à cette époque. Dans les locaux habi-
tables, l'entassement humain devait être fort
grand et très malodorant, car ces gens
avaient comme tapis les détritus de leurs re-
pas dont les substances minérales sont par-
venues jusqu'à nous : quantités énormes de
coquilles de Melania et os de quadrupèdes.
Les Melania sont des mollusques gastropodes
à coquille conique, turriculée, que l'on trou-
ve encore par milliers dans les arroyos. Les
espèces des quadrupèdes mangés par les tro-
glodytes existent toujours dans la contrée;
les types humains de ce temps-là ont seuls
disparu.
Fait à signaler, les grottes où les Anna-
mites n'entrent qu'en tremblant à cause des
génies qui les hantent, ne renferment pres-
que jamais de débris préhistoriques.
Les primitifs préféraient les grottes d'où
la vue s'étendait au loin. Aucune trace
d'inspiration artistique n'a été révélée par
les fouilles entreprises.
Deux pierres, parmi des milliers, sont un
peu décorées : elles portent au bord des
groupes de petites lignes parallèles.
Mais est-ce bien là vestige d'un art nais-
sant ?
Les femmes, comme les hommes, igno-
raient les objets de parure ; pas de coquil-
lage-pendentif, pas d'anneau, rien qu'une ca-
nine de cainivore percée d'un trou.
Les troglodytes les plus anciens semblent
avoir été de piètres ouvriers ; ils ramas-
saient dans les cours d'eau, pendant la sai-
son sèche, des galets roulés, durs ou roches
éruptives; quelques coups frappés en haut
ou de côté transformaient la pierre en percu-
teur ou en grattoire. Petit à petit, ce travail
s'est perfectionné ; les formes des outils de-
viennent plus variées pour servir à des in-
dustries diverses. Les instruments se rapetis-
sent -et sont ingénieusement retouchés, car
les hommes ne se bornent plus à tailler, ils
savent retoucher. Un véritable atelier devait
être installé dans la caverne de - Lang-Vo.
Les premiers instruments en os, dans les
stations hoabinhiennes, sont surtout les ha-
ches et les spatules. Les aiguilles en os du
paléolithique d'Europe et de Ceylan sem-
blent ignorées des Hoabinhiens.
L'industrie lithique hoabinhienne renfer-
me des types d'objets qui lui sont propres,
des types du Bac-Son, des types du paléoli-
thique de Ceylan et enfin des types euro-
péens.
Une invention des troglodytes est à no-
ter : le polissage. Elle transforme la tech-
nique des outils et le tranchant des haches
n'en n'est que mieux aiguisé.
Les dépôts préhistoriques hoabinhiens sont
très anciens ; dans la grotte de Lang-Gao
les restes d'une vingtaine d'humains ont
été retrouvés; ils gisaient au milieu des
débris de cuisine avec quelques instruments
en pierre taillée et trois ou quatre haches
polies au tranchant.
En résumé, le résultat le plus important
de ces recherches est un aperçu de la géo-
graphie préhistorique tonkinoise. Les restes
de deux civilisations sont en présence :
io Celle des Hoabinhio-Bacsoniens, re-
présentée par les tailleurs du Hoa-Binh et
les tailleurs-polisseurs du Bac-Son, a été
rencontrée jusqu'ici seulement au voisinage
du Delta ; ces hommes se sont fixés dans la
région, des générations s'y sont succédé ;
20 Celle des néolithiques. On en voit
quelques traces dans les régions plus ex-
centriques du Tonkin ; rien ne prouve qu'ils
aient eu là des établissements de longue du-
rée. Mlle Colani les a trouvés en place dans
trois grottes, chacune dans une province dif-
férente et voisine des frontières du Tonkin.
La culture la plus primitive de ces deux
civilisations se rencontre au fond de la pro-
vince de Hoa-Binh ; la culture la plus avan-
cée à Ban-Mon, dans la province de Son-La.
Le corps de santé colonial
l' 1
L'Indochine recrute des médecins
Un concours pour le recrutement de quinze
médecins stagiaires de l'Assistance médicale
de l'Indochine aura lieu, dans le courant du
mois de décembre 1928, à Paris, Iarseille,
Bordeaux.
Peuvent prendre part à ce concours les
candidats pourvus du diplôme de docteur en
médecine de l'Etat âgés de 30 ans au plus,
à moins qu'ils ne justifient de services anté-
rieurs à l'Etat ou à la Colonie leur permet-
tant d'obtenir une pension d'ancienneté à
55 ans d'âge.
Pour tous renseignements, s'adresser à
l'Agence Economique de l'Indochine, 20, rue
La Boétie, Paris (84).
-1-
L'invitation au voyage en Indochine
Concours pour vingt rédacteurs
l'n eoneonrs pour le recrutement de vingt, ré.
dacleurs de deuxième, élusse des Sevviees civils
de l'Indochine aura lien les 17, 1R et, 10 décem-
bre 1\12, i Paris, et dans les principales villes
de France el de l'Afrique du Nord.
Peuvent nrendre narl ù ce concours les can-
-- - - -- - ---
didats pourvus, en cuire du diplôme de bache-
lier. soil d'un diplénie d'enseignement supé-
rieur (licence, doctorat), soil du diplôme de sor-
tie d'une prande école du gouvernement.
Pour Ions renseignements, s'adresser fi
l'Aprcnce économique de l'Indochine, 2fl, r¡:o de
la Boétie. Paris
.–-– e..
A l'Ëcole Coloniale
l'n arrêté du Ministre -les Colonies, ut date
lil ilii Nii C¡\I()nir. -11 (ll1t(
du juillet t:?R réglemente les conditions du
concours d'admiscion. au stage, ù lT.cole Colo-
niale.
lit Mm ne sait pas Ityrtii
»♦«
Après la cérémonie de l'hôpital Saint-
Louis où l'on construit un pavillon pour 1M
lépreux, le bruit a couru dans Paris que
trois bambins qui s'étaient rpuléa sur an
tapis d'Orient avaient contracté la lèpre T
Combien de tapis d'Alep viennent direc-
tement de Houbaix ? C'était tout simple-
ment un canard.
Les quelques cent lépreux qui existent à
Paris sont dépistés au fur et à mesure
qu'on les rencontre et on les soigne à
Saint-Louis.
Tous ces lépreux rencontrés par Hasard sont,
ou bien des étrangers, ou d'anciens soldats colo-
niaux qui ont contracté leur maladie à Madagas-
car, en Cochinchine ou en Nouvelle-Calédonie,
écrit Dioscoride dans le Journal. Jamais, on n'a
cité un seul cas de Parisien ayant contracté ta
lèpre dans la capitale.
On peut ajouter que Paris n'est pas seul dans
ce cas et qu'il y a quelques autres foyers de
lèpre survivants .en France. Il y en a un dans la
région montagneuse du département des Alpes-
Maritimes, limitrophe de l'Italie. (Ce dernier
foyer s'étend même un peu au delà de la fron-
tière. Happclez-vous le «Lépreux de la cité d'Aos-
te » de Xavier de Maistre). Il y a un autre centre
en Camargue, un autre en Bretagne. Personne
ne songe à s'en alarmer. Ces foyers sont d'ail-
leurs en voie d'extinction, chaque lépreux repéré
étant aussitôt isolé. Disons encore qu'on trouve
des lépreux dans beaucoup d'autres pays d Eu-
l'ope, en Espagne et au Portugal, dans les Bal-
kans, en Crète, en Suède, en Norvège. Mais
c'est on Orient que la lèpre sévit encore sérieu-
sement, et surtout en Extrême-Orient.
Certes, la lèpre est contagieuse. Mais elle lest
dans des conditions encore bien singulières. Il
faut une vie commune assez longue avec un lé-
preux pour contracter sa maladie. Nos admira-
hies religieux qui s'enferment dans la léproserie
des îles Molokai, en Océanie, ayant fait d'avance
le sacrifice de leur vie, ne se voient atteints par
la maladie qu'après dix, vingt ans de séjour et
même Muekuiefois plus.
D'ailleurs l'incubation de la lèpre est toujours
extrêmement longue. Tout récemment 011 a cité
A l'Académie le cas d'une jeune femme de Bor-
deaux. qui vient de se montrer atteinte de la
lèpre dix mns après être revenue de la Guyane,
où elle avait fait un séjour d'un an au service
d'une dame de Saittt Laurcnt-du-Maronti. Le fait
a paru étonnant. Il n'était cependant pas nou-
v«iu. Landouzy a cité un cas apparu quatorze
ans après le retour dans un pays indemne, et
llallopeau un cas remontant a trente-deux ans.
Pour les victimes
de la fièvre jaune
La Médaille Coloniale avec agrafe « Afri-
que Occidentale française» a été décernée à
ceux qui ont séjourné au Sénégal pendant une
certai ne période au cours de laquelle l'épidé-
mie de fièvre jaune fut particulièrement grave.
Notre confrère La France Militaire prétend
avec raison que la médaille coloniale devrait
être attribuée à titre posthume à tous ceux qui
sont morts de la fièvre jaune au Sénégal et
à tous ceux qui ont été soumis à la contagion
directe (comme les médecins, infirmiers, pro-
ches parents ou alliés des malades) sans au-
cune condition de durée de séjour ; quant aux
autres, un séjour d' un mois en zone contami-
née aurait dû suffire.
Pourquoi lésiner au sujet de 1 attribution
de récompenses qui ne coûtent rien à l'Etat ?
demande notre confrère. D' ailleurs, a-t-on
pris des sanctions contre ceux qui, pour des
raisons plus ou moins plausibles. se sont fait
rapatrier en France, durant l'épidémie, avant
la fin de leur séjour règlementaire au Séné-
gal ? Non, n'est-ce pas. Raison de plus pour
traiter avec générosité ceux qui sont coura-
geusement restés à leur poste et y ont fait.
avec simplicité et conscience, leur devoir.
La natation au Maroc
» oi
La natation est en honneur au Maroc : il n' y
a pas moins de huit clubs affiliés à la Ligue
nautique dont le siège est à Casablanca.
Le Club Neptune et Amphitrite a organisé
dans le port un bassin de 25 mètres, avec vi-
rage sur un radeau. Attenant au club, se trouve
une terrasse de 35 mètres comportant restau-
rant, buvette, et tout ce que peuvent désirer
les sportifs les plus raffinés.
Les Pouvoirs publics et la presse locale
n' ont cessé de soutenir les nageurs, et grâce à
M. Steeg, les Marocains ont pu venir en
France avec le plongeur de grande classe Ma-
gnan, avec des réquisitions du Gouvernement
chérifien, celui-ci, ainsi que le Protectorat,
désirant beaucoup encourager les sports. La
Compagnie transatlantique et le P.O. ont été
aux petits soins pour les représentants du Ma-
roc.
Parmi les meilleurs nageurs -- du Maroc, on
cite :
Torieu (C. N. de Casablanca), qui est le
meilleur sur toutes distances ; avec lui se trouve
Fabre (Neptune et Amphitrite), actuellement
militaire à Marrakech, champion du 400 et du
1.500 mètres ; en France, il y a deux ans, il
fut sixième au 400 et au 1.500 mètres ; l'an-
née dernière, il termina neuvième dans la tra-
versée de Paris. Avec eux, Magnan est le
plus grand espoir sur lequel la France puisse
compter.
Des difficultés se sont élevées au sujet de
Magnan, et il n'a participé aux éliminatoires
olympiques, où il se serait certainement classé
pour représenter la France à Amsterdam.
Heureusement que Drigny a accepté la par-
ticipation du champion marocain au match
France-Japon. M. Peslerbes, qui accompagne
les Marocains, déplore ces incidents et regrette
que les indigènes ne puissent concouiTV en
France.
Il y en a beaucoup qui pounaicnt prochai-
nement renforcer la maigre phalange des inter-
nationaux français. La natation est très en vo-
gue, et le nombre de jeunes indigènes qui ta-
pent le crawl est considérable. Les joueurs
indigènes de water-polo sont excellents aussi,
et - il y a un certain Kahous, du - C. N. de Ca-
sablanca, qui ferait très bien dans les buts de
l'équipe de France. Avec cela, c'est un des
plus grands propagandistes de l'idée française.
« Nous sommes écœurés de ce que nous
avons vu ici, ajoute M. Peslerbes. Nos efforts
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