Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-07-19
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 19 juillet 1928 19 juillet 1928
Description : 1928/07/19 (A29,N112). 1928/07/19 (A29,N112).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451288w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-NEUVIEME ANNEE. N° 112.
LE NUMERO : 30 CENTIMES
JEUDI SOIR, 19 JUILLET 1028.
JOURlll QUOIIOIER
Rédaction & Administration ;
M» m «UM-ïiator
PARIS a»)
!'III.tPH. 1 LOUVRB lt-17
M MCHBLIBU 87-54
NI
Les Annales Coloniales
annonce* et réclames sont reoue. au
bureau du Journal.
^ptcTEURB : Maroel RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
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avec le supplément illustré:
Un ail ti Mois 3 Moi*
France et
Colonies 1201) 85. 36 1)
Etranger.. 180 p 100 t 60
On s'abonne sans frais daIUI
tous les bureaux de poste.
LE PÉTROLE DE MOSSOUL
, 1 .II
Le pétfole de Monoul recommence à (aire
parler de lui. Lev Amdu Colonial. ont re-
produit l'information de source anglaise, qui
Mimwcft que le choix du port qui doit letYir
de tete de ligne à la « pipe line » destinée à
l'évacuation des pétroles de Mossoul est défi-
nitivement fixé sur Halfa, en Palestine.
On a annoncé, la semaine dernière, à la
Chambre des COIIUDUDeI, que les travaux
allaifipt y commencer prochainement. Une dé-
pêche die Jérusalem nous a, par ailleurs, ap-
pris que les journaux arabes affirment que les
sociétés française et américaine intéressées
auraient acquiescé à ce projet, qui aurait pour
effet de placer toute 1 aflaire, production et
transport sous le contrôle de l'Angleterre.
Reconnaissons une fois de plus, en pusaDt,
que les Anglais savent faire servir, habilemeot,
même par F intermédiaire des journaux arabes,
leur politique impérialiste par leurs « affai-
res ».
Les journaux français font remarquer que de
la région pétrolifère à Halfa la distance est
beaucoup plus longue que jusqu'à Tripoli et
surtout jusau'à Alexandrette ; qu'un conduit
dirigé vers Haïfa traversera une portion de dé-
sert peu fréquentée exposée aux déprédations
des Bédouins ; que ces difficultés seraient lar-
gement atténuées si la pipeline empruntait le
territoire tous mandat français o$elle ne quit-
terait - guère les zones de sécurité.
[Négligeons ces querelles impérialistes et
examinons « l'affaire », sans parti-pris.
La région pétrolifère de Mossoui--Bagdad
est reconnue depuis longtemps et a fait t. ob-
jet de compétitions internationales qui se ma-
nifestèrent dès 18% et qui durèrent jusqu'en
1914. A cette date, la Turkish Petroleum Co
avait réussi à grouper tous les intérêts en pré-
sence avec l'appui des gouvernements anglais
et allemands auprès du gouvernement turc.
Pendant la guerre, des prospections géolo-
giques sérieuses furent poursuivies par les AI-
lemaada.
En 1916, l'accord Sykes-Picot marque l'en-
trée de la France dans la zone de Mésopo-
tamie.
Cependant les travaux de prospection étaient
repris, en 1919-1920, par les ingénieurs de
l'Anglo Persian Co.
Alors intervint, en 1920, l'accord de San
Remo qui régularisa la situation mais qui sur
les protestations des Américains dut être modi-
fié une fois encore. Finalement, l'entente défi-
nitive s'établit sur les bases suivantes :
Anglo-Penian 23,75
Anglo-Saxon 23,73
Compagnie Française des Pé-
troles *.j. 23,75
Neav East Corporation (améri-
caine) 0 0 23,75
M. CutbentEMn 5
Les travaux de prospection furent repris,
jalors, par une mission spéciale qui se livra à
une étude approfondie de tout le gisement en
,1925-26.
Les travaux de forage et d' aménagement
furent entrepris au cours des années 1927-
1928.
On construisit 470 kilomètres de routes, 141
kilomètres de canalisations d'eau, 166 kilomè-
tres de canalisations diverses, 295 kilomètres
de téléphones et des logements pour plus de
2.500 personnes occupées à l'exploitation.
Huit forages sur dix projetés, ont été com-
mencés en 1927. Les travaux s'en sont pour-
suivis avec des succès divers.
Le premier puits terminé liât celui de Baba
Gurgur qui atteignit la roche-mère à 463 m. 60
de profondeur le 14 octobre 1927. Les résul-
tats donnèrent toute satisfaction. La produc-
tion journalière oscilla entre 60.000 et 90.000
barils soit près de 12.000 tonnes au maximum.
Le puits de Guaiyarah, achevé ensuite, pro-
duit actuellement plus de 7.000 barils par jour,
soit environ 1.000 tODDel.
Les autres forages présentèrent parfois des
difficultés. Certains durent être abandonnés.
Il ne semblait pas que les travaux de re-
cherches en cours pussent justifier la construc-
tion d'un moyen de transport aussi coûteux
q' une pipe line avant deux ou trois ans.
On a admis, en effet, que, dans les condi-
tions de l'affaire de Mossoui, une production
minima annuelle de 2.000.000 tonnes pouvait
seule permettre la rémunération des sommes
à investir dans les travaux d'exécution et d'ex-
ploitation d'un tel moyen de transport. Le prix
d'établissement, au kilomètre, a été estimé à
1 million de francs, ce qui représente une dé-
pense totale d'environ 1 milliard. L'exploita-
tion exigera 15 stations-relais occupant, cha-
cune, un minimum de 250 personnes.
Les foraj pes effectués ne paraissaient pas jus-
qu'ici justifier de tels travaux et de telles dé-
peDbeS.
Mais, récemment un deuxième puits foré à
Baba-Gurgur a atteint la roche-mère avec une
puissance de jaillissement à peu près aussi
forte que celle du n° 1.
Les données du problème s' en trouvent to-
talement modifiées. Les 2.000.000 de tonnes
de production annuelle Décessaires, suivant les
techniciens, pour justifier la construction de la
pipe line se trouvent réalisées et même dépas-
sées.
Dans ces conditions, la Turkish Petroleum
a décidé de diriger sur place, d'urgence, une
mission de techniciens qu elle a chargée de re-
chercher le tracé le plus favorable de la pipe
line et le port méditerranéen le mieux adaptée
aux installations prévues.
Cette mission avait à choisir entre trois pro-
jets : F atah- Alep- Alexandrette, Fatah-Tri-
poliou Beyrouth, Fatah-Hàïfa.
C'est ce dernier trajet qui a été choisi. On
ne peut guère s' en étonner.
Mais. déjà- dans l' accord de San Remo,
était prévue la construction de deux pipe-lines.
La France s'était même enlaB, dans cet ac-
cord, à faciliter aux points d aboutissement
l'installatiora des dépôts, gares, raffineries,
quais de dé barquemeDt, etc.
Les résultats des forages actuels permettent
de penser que la construction d'une seconde
pipe line s'impollera, dans un délai très court.
Au lieu de récriminer contre la construction de
celle qui doit aboutir à Halla. préparons et
même amorçons, en plein accord, bien en-
tendu, avec la Turkish Petroleum, la construc-
tion de la seconde, par l'aménagement du port
d'Alexandrette et de ses installations.
£ llenfie Antonetti,
Député de la Haute-Savoie, Rap-
porteur du budget de l'Algérie et
des protectorats.
Une maison de retraite
pour les vieux coloniaux
Sous ce même titre, le 31 mai, je souhai-
tais, avec notre confrère la Tribune de Ma-
'dagascar, la création d'une maison de re-
traite qui procurât aux vieux coloniaux dé-
sargentés une fin de vie heureuse, honorée,
choyée.
Or, l'on vient de me rappeler qu'il exis-
tait une Œuvre générale des orphelinats et
maisons de retraite des serviteurs de l'Etat,
des départements, des communes et des co-
lonies.
Cette œuvre est reconnue d'utilité publi-
que. Elle possède à Villepreux (Seine-et-
Oise), un terrain et un bâtiment qu'elle est
en train d'aménager en maison de retraite.
Elle recevra là d'anciens serviteurs de
l'Etat, y compris ceux des Colonies, et, le
cas échéant, leurs enfants, et chaque hôte
y aura sa chambre.
Pour les enfants plus spécialement, l'œu-
vre fonde un préventorium à l'île d'Ax, de-
vant La Rochelle, sous l'excellent climat
'des côtes de la Charente-Inférieure. Elle est
propriétaire d'un terrain qu'elle va encore
étendre, et. une subvention du ministère de
l'lntériéur aidant, la construction des bâti-
tnents ne tardera guère. Les enfants mala-
'des, anémiés, y seront reçus, et les petits
Coloniaux orphelins y trouveront un refuge.
Nous nous faisons un plaisir de signaler à
nos lecteurs le siège de l'œuvre : 8, rue de
Richelieu, à Paris, au cas où ils désireraient
aider par un moyen quelconque au dévelop-
pement de son activité déjà grande, ou, sim-
plement, être informés avec plus de détails
des conditions de son fonctionnement.
8. a. &.
UN MOT
.,.
Moulay Hafid, l'ancien sultan du Maroc,
lors de sa visite à l'Arc de Triomphe, s'est
fait expliquer, raconte un de nos confrères, les
conditions dans lesquelles le Soldat inconnu
avait été désigné.
̃– Cest peut-être, lui dit-on, le représen-
tant d'une grande famille qui dort ici, mais
peut-être le plus obscur et le plus pauvre des
rança,
Il est revenu, en tout cas, le plus glo-
rieux et le plus riche par la volonté d Attah,
aurait répondu Moulay Hafid.
Et peut-être,après tout, cette parole est-elle
authentique. Elle est, en tout cas, touchante,
quoique un peu sonore dans le grand silence qui
tORTMtix
AU CONSEIL oefT A T
Requête du Médecin de la Clinique d'Oran
Le Il juin 1919, le docteur Perrot, demeu-
rfnt à Oran, était nommé, par arrêté du
maire, médecin de la Clinique municipale
ophtalmologique d'Oran.
Pour tout traitement il lui était alloué une
indemnité annuelle de 4.000 francs.
En 1Q22, cette indemnité lui fut suppri-
mée. Néanmoins, le docteur n'en continua
pas moins à assurer ses fonctions.
Le 26 juillet 1021. à la suite d'une polé-
mique personnelle - avec le docteur Molle,
maire d'Oran, son adversaire politique, le
docteur Perrot était révoqué par un arrêté
qui fut annulé pour excès de pouvoir, par le
Conseil d'Etat à la date du 3 juillet 1925.
Le 11 juillet 1295 le docteur Perrot adres-
sait sa démission au maire d'Oran, en le
priant de faire mandater les indemnités af-
férentes à son service.
Tout en acceptant la démission du docteur
Perrot, le maire rejeta la demande de man-
datement.
Cependant, par l'effet de l'annulation de
l'arrêté de révocation, M. le docteur Perrot
n'était-il pas censé rester en fonctions jus-
qu'à sa démission ?
Telle est la situation exposée par le doc-
teur Perrot dans la requête introduite par
lui au Conseil d'Etat aux fins d'annulation
de la décision en date du 29 juillet 1925 par
laquelle le maire d'Oran avait rejeté sa de-
mande de mandatement d'indemnité.
Appelé à statuer sur cette affaire qui fit,
en son temps, quelque bruit à Oran, le Con-
seil d'Etat a donné gain de cause au docteur
Perrot, en annulant la décision du maire et
en condamnant la ville 'd'OTan à lui payer
une indemnité de mille francs, qui portera
intérêts à compter du 7 juillet 1928, attendu
qu'au moment où il a été révoqué, le doc-
teur Perrot exerçait ses fonctions gratuite-
ment ; si postérieurement une indemnité de
4.000 francs par an a été allouée à son suc-
cesseur, il résulte de l'instruction que cette
allocation a été motivée par les conditions
nouvelles dans lesquelles le service a été
alors assuré.
Ainsi le docteur Perrot ne saurait, en
suite de l'annulation de sa révocation, pro-
noncée pour excès de pouvoir par décision
du Conseil d'Etat en date du 3 juillet 1025,
prétendre à aucune allocation à titre de trai-
tement.
Mais considérant que les conditions dans
lesquelles le docteur Perrot a été révoqué
ont été de nature à lui porter préjudice dans
l'exercice de sa profession. il sera fait une
juste appréciation de ce préjudice en lui al-
louant une indemnité de mille francs.
Le Sahanjurigable"
,',
Ce rêve que des imaginatifs
avaient pu nous suggérer, en nous
entretenant de la t Mer de sable »
du 'désert, deviendrait-il très prochainement
réalité f
On en acquerra la certitude en parcourant
Varticle que vient de publier L'Illustra-
tion dans son numéro du 14 juillet. Cet
article, accompagné de dessins, nous décrit
et nous montre un « Vaisseau du désert 9,
(formidable arche de Noé, montée sur roue
et rappelant quelque peu les premiers tran-
satlantiques à vapeur) que des constructeurs
allemands auraient conçu et projetteraient
d'utiliser, aussitôt réalisé, pour la traversée
du Sahara.
Cette super-voiture automobile pourrait
transporter, à la vitesse moyenne de 25 ki-
lomètres à Vheure, 150 voyageurs et 200 ton-
nes de marchandises, c'est-à-dire beaucoup
plus qu'il ne faudrait pour assurer, au dé-
but et probablement pendant assez long-
temps, tout le trafic pouvant exister entre
l'Afrique du Nord et l'Afrique occidentale.
Elle serait pourvue, à l'instar de nos grands
paquebots, de tout le confort moderne et
comporterait, avec des appareils et des salles
frigorifiques, un atelier complet de répara-
tions.
Réalisée ou non à brève échéance, l'idée
de traT/erser le Sahara en bateau à roues
n'en a pas moins mûri; elle germera tôt ou
tard, car c est une idée excellente et l'on
peut se demander pourquoi l'on n'y a pas
pensé plus tôt. Nous ne pouvons que regret-
ter qu'elle ait germé en sol allemand. Peu
importe; ne l'écartons pas et sachons nous
en servir. Car cette idée si sa mise au point
pratique entre dans l'ordre des choses pos-
sibles ou probables, vaut, à notre avis, dix
fois celle du chemin de fer trattssaRarien,
chemin de fer qui coûtera des milliards pour
sa construction et, ensuite, des centaines de
millions annuellement pour son entretien et
son exploitation. jusqu'à ce qtton eût éta-
bli la richesse du sous-sol saharien et les
possibilités de créer des oasis un peu par-
tout dans le sable. Et la récente mission
Augiéras-Draper n'est pas à ce point de vue
très encourageante.
Le vaisseau du désert, aont nous parle
l'Illustration, solutionne élégamment la
question transsaharienne. Souhaitons simple-
ment qu'il soit lancé bientôt et que le Gou-
vernement français se réserve le premier
exemplaire au compte des Réparations. Sa
mise en service n'excluera pas les études de
chemin de fer récemment décidées par le
Parlement. Ledit vaisseau joindra du reste,
à F avantage de ne pas nous coûter trop cher,
s'il est obtenu au compte des prestations en
nature, celui de pouvoir être mis en service
bien avant que le chemin de fer soit seule-
ment commencé. Ajoutons qu'il facilitera
grandement les études projetées ,'Putsqu' il ne
saurait être de moyen meilleur ni plus prati-
que pour chiffrer le trafic éventuel de la
voie ferrée envisagée.
Verrons-nous un jour toute une escadre
de ces navires croiser au large des dunes
sahariennesf Le fait présumerait un déve-
loppement assez important du trafic trans-
saharien, mais il ne faut jurer de rien et
nous persistons à estimer que, dans cette
éventualité, cependant très favorable aux
partisans du chemin de fer, les transports
de voyageurs et de marchandises entre le
Niger et les ports algériens resteraient moins
onéreux par vaisseau-voiture, qu'ils ne le se-
raient par voie ferrée.
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vice-président de la Commission
des DOuAne..
–-
A PROPOS DU TRANSPYIÉNÉEN
Hier, 18 juillet, la cérémonie d'inaugura-
tion du Transpyrénéen a été célébrée à la
gare internationale de Canfranc.
A la fin du banquet qui téunissait à la mê-
me table le roi d'Espagne et le Président
de la République française entourés d'émi-
nentes personnalités des deux pays, les dis-
tours échangés ont évoqué la collaboration
franco-espagnole au Maroc.
Le roi, parlant de l'achèvement de l'œu-
vre grandiose, a dit notamment :
Cet événement se réalise en des jours de
paix et de prospérité pour les deux pays qui,
unis dans une étroite collaboration logique et
cordiale devant le problème difficile du pro-
tectorat marocainy ont enfin trouvé le moyt
de le résoudre ait profit de ce pays et de
l'humanité tout entière, qui ne peut se mon-
trer indifférente au développement et au pro-
grès des principes universels de civilisation
accessibles à toutes les races et à toutes les
religions.
Au sujet du Maroc, M. Gaston Doumergue
a répondu :
Au Maroc, les deux pays, conscients de la
nécessité d'une constante coopération, ont, à
l'hettre du péril, uni leurs armes pour la
victoire. C'est dans le même esprit de con-
fiante collaboration qu'ils concertent atljour-
d'hui l'examen desproblèmes de la paix,
d'accord pour pratiquer une politique de to-
lérance et de progrès qui est le meilleur ga-
ge de succès de leur oeuvre civilisatrice.
Toute la cérémonie a été empreinte de la
plus grande cordialité.
------
A l ACaPtniE DE "ÉDECtRE
-
Le professeur Jeanselme a demandé à l'Aca-
démie de médecine, qui lui a donné son plein
iMentiment, l'étude de modifications à la loi du
17 avril 1883, destinées à faire bénéficier d'une
pension les lépreux ayant contracté la lèpre au
service de l'Etat, et dont la maladie à mani-
festations tardives, demeurait méconnue au delà
des délais permettant l'établissement de cette
pension.
Tchécoslovaquie et Tunisie
»♦»
Zone franche
D'après une note, communiquée récem-
ment par le Consulat tchécoslovaque à Tu-
nis, au sujet de la création d'une zone fran-
che au port de Bratislava, sur le Danube, il
apparaît que les milieux économiques de
Tchécoslovaquie sont fort animés du désir
d'offrir aux commerçants étrangers les plus
grandes facilités dans leurs relations. Ils
procèdent actuellement, en effet, à la créa-
tion d'une zone franche dans le port de Bra-
tislava (Pressbourg sur le Danube), dont
l'ouverture est fixée au 1er janvier 1929.
« Cette zone, la première de ce genre en
Europe Centrale ainsi que sur le Danube,
fournira aux exportateurs étrangers l'occa-
sion d'entrer en rapport avec les maisons
tchécoslovaques sur la base la plus large.
D'autre part, étant donné que les services de
navigation sur le Danube sont ouverts pres-
que toute l'année et excessivement bon mar-
ché, la zone franche permettra la distribu-
tion des marchandises entreposées dans toute
l'Europe Centrale,notamment en Autriche du
Sud, Hongrie, Pologne, Roumanie, Yougo-
slavie et Bulgarie.
Il faut encore mentionner qu'en plus des
transports à plein chargement, un service ra-
pide et économique est assuré entre les dif-
férents ports danubiens par le moyen de ca-
nots à moteur des différentes Compagnies
de navigation et cela plusieurs fois par se-
maine.
La surface nécessaire pour l'emmagasinage,
dans le port de Bratislava, des produits de
toute sorte sera assurée par un premier en-
trepôt d'une surface d'emmagasinage de
5.200 mètres carrés plus 1.000 mètres de ca-
ves sèches et dont la contruction sera ache-
vée vers la fin de 1928.
Le fonctionnement de cette nouvelle ins-
tallation est assuré par la Société « Pristavna
Skladistna Spolognost à Bratislava », qui en
est concessionnaire. Cette Société n'a pas de
but commercial, mais celui du développe-
ment économique du pays. A sa tête se trou-
ve l'économiste bien connu, Kornel Stodola,
sénateur et président de la Chambre de
Commerce et d'Industrie à Bratislava.
D'autre part, la section d'exportation de
la Chambre de Commerce et d'Industrie à
Bratislava, possède une liste d'importateurs
tchécoslovaques et d'agents boursiers de tout
repis ; elle est prête à fournir aux intéressés
étrangers les renseignements de toute sorte
ayant trait au fonctionnement de la zone
franche des Douanes de Bratislava.
om
La latte contre le trachome
en Tunisie
» ♦ 1
Les ravages causés par le trachome sont bien
connus depuis l'enquête menée en 1921 par le
docteur Petit. Sévissant particulièrement chez
les populations du Sud, il atteignait dans les
écoles de Gafsa, de Tozeur et de Nefta, de
90 à des enfants.
Si les récentes études faites sous les auspices
de la Ligue Internationale du Trachome n'ont
encore pu découvrir de façon certaine la nature
du microorganisme qui la transmet, l'épidémio-
logie de cette infection a montré que le facteur
prépondérant de sa propagation est la mauvaise
ygiène. Le trachome en régression radicale en
Hollande (cfc 35,5 en 1860, il est aujour-
d'hui insignifiant dans les écoles), est au con-
traire en progression en Russie et dans les po-
pulations émigrées en Pologne.
En Tunisie il tient encore la première place
parmi les fléaux sociaux. Aussi est-ce avec une
grande activité aue le Gouvernement du Pro-
tectorat s'est adonné à une campagne d'hy-
fiène antitrachomateuse. Les recherches de
Institut Pasteur de Tunis ont donné à l'étude
du trachome une base expérimentale. En éle-
vant le docteur Ch. Nicolle, directeur de l' Ins-
titut Pasteur, à sa présidence, la Ligue inter-
nationale contre le trachome a reconnu l'impor-
tance de cette contribution.
Des services spéciaux d'oculistique ont été
créés, principalement dans le Sud, et depuis
1926 est entré dans la voie de la réalisation
un programme d'action du Gouvernement. Des
consultations oculaires, dirigées par des spécia-
listes, ont lieu quotidiennement à l'hôpital de
Sousse ; trois fois par semaine au dispensaire
de Sfax, où sera créé un service d'oculistique
dans le nouvel hôpital ; hebdomadairement aux
dispensaires de Kairouan et de Gabès ; et une
semaine tous les deux mois aux dispensaires de
Tozeur et de Gafsa. Dans cette dernière ville,
particulièrement atteinte et éloignée des res-
sources hospitalières de Sousse et de Sfax, un
service oculistique vient d'être ouvert, capa-
ble de recevoir tous les matins les malades ; un
dispensaire analogue sera établi à Tozeur.
Enfin, une propagande intense dans les éco-
les normales et les écoles primaires se pour-
suit régulièrement, d'accord avec le programme
d'action du Gouvernement. Celui-ci, mettant
en application le projet du Docteur Dinguizli
qui avait prôné le cinéma et le gramophone
pour l'éducation des masses, étudie la possi-
bilité d'atteindre celles-ci - par le choix de
chanteurs et de poètes populaires, dont les poé-
sies, enregistrées par Te gramophone, seraient
susceptibles d'intéresser le nombreux auditoire
curni par les cafés maures dans les quartiers
populeux.
Désirant frapper les indigènes, la Section
Tunisienne de la Ligue contre le trachome,
fondée en 1925, inaugure cette année sa cam-
pagne de propagande par la mise au concours
d'une affiche illustrée dont nous verrons le pro-
jet au prochain Salon Tunisien.
8..
Le cours des Halles
l..
Les huiles
Les huiles d'olives, aux 100 kilos en borde-
laise ou filts quai Marseille comptant net. Tu-
nisie : P* pression WO à 1.010 : 2° pression 015
il 955 : Algérie surfine roo à 840.
Les fruits
Ftannnes 00 à 150 fr. le régime.
Le Sultan de Maroc en France
«♦«
S. M. Sidi Mohamed a quitté Pau K 17
juillet, à 8 h. 15, en automobile. Par Saint-
jean-Pied-de-Port il se rendait à Biarritz où
il arriva à la fin de la matinée, accompagné
de sa suite. Après le déjeuner, le Sultan a
fait une excursion sur les côtes de Biarritz
et du pays basque, admirant les aspects va-
riés de la Corniche jusqu'à Saint-Jean-de-
Luz et Hendaye; il a visité notamment la
fameuse île des Faisans, où fut signé le
traité des Pyrénées et négocié en grande
pompe le mariage de Louh XIV et de l'In-
fante d'Espagne.
Le Sultan est revenu à Biarritz vers
18 heures, émerveillé de sa promenade. 11
quitta Biarritz hier pour arriver à Bordeaux
le soir même à 6 heures. Il est descendu dans
un hôtel où des appartements avaient été
retenus pour lui et sa suite. Sidi Mohamed
était accompagné de El Mokri, grand vizir;
Si Mamry, secrétaire du Palais ; MM. Marc,
directeur des Affaires chérifiennes, et Pon-
cet, commissaire spécial chargé, comme nous
l'avons annoncé, de ia sécurité du souverain
durant son séjour en France. Devant l'hô-
tel, un service d'ordre était organisé par M.
Mailhe, commissaire spécial près la Préfec-
ture. Sidi Mohamed voyageant incognito, au-
cune réception n'a eu lieu.
Si S. M. le Sultan ne parait pas aimer
beaucoup le théâtre, par contre, il raffole du
cinéma. En arrivant à Bordeaux, il a ex-
primé le désir d'aller passer la soirée au
cinéma où l'on donne le raid en avion au-
dessus du Pôle du commandant Byrd et le
départ de Guilbaud et d'Amundsen. Ce pro-
gramme l'intéressa énormément.
Le Sultan a été ce matin à Arcachon où
il a déjeuné, puis fait une promenade sur
le bassin. Sidi Mohamed a constaté que le
climat, pour le moment du moins, n'était
guère différent de celui du Maroc. Le Sultan
quittera Bordeaux demain matin pour aller
visiter les châteaux de la Loire, et se rendre
compte, personnellement, de toutes les mer-
veilles de notre pays.
LIRE EN SECONDE PAGE :
LE STATUT DE TANGER,
LES BOIS COLONIAUX A nORDKAUX,
A LA CHAMBRE DE COMMERCE DU DAIIU-
MEY,
LES TOURTEAUX D'ARACHIDE,
L'Aviation Coloniale
Maroc
Selon les autorités espagnoles de Villa-
Cisneros, des pourparlers auraient eu lieu
entre les chefs de la tribu qui détient l'avia-
teur Reine et les officiers espagnols en vue
de fixer la rançon.
D'un autre côté, des indicateurs indigènes
disent que la tribu qui a fait prisonnier
Reine fuirait vers le nord, dans la crainte
des rezzous qui infestent la région
Les dernières nouvelles reçues de Reine
le montrent en bonne santé, mais l'aviateur
et son compagnon ont été dépouillés de
leurs vêtements par les indigènes.
Haute Gambie
Un aéroplane français^ dont on était sans
nouvelle depuis le 12 juillet, a été retrouve
dans la Gambie supérieure.
Le pilote et le courrier sont saufs.
Paris-Beyrouth
Le commandant Rubis, dont nous avons
annoncé l'atterrissage à Casablanca, attei-
gnait Fez le même jour, et son voyage se
poursuit avec une régularité étonnante.
Il a atterri hier à Alger d'où l'aviateur
se rendra, par étapes successives, à Tunis,
Tripoli, Alexandrie et arrivera sans doute,
vers la fin de cette semaine, à Beyrouth.
Le sentin de ballottage à la Guadeloupe
Les élections au Conseil général, pour le
canton de la Pointe-à-Pitre, ont donné les ré-
sultats suivants :
Union républicaine ou cartel
Fidelin 2.960
Clara. 2.977
Carle. 2.970
Meloir 2.968
Archimède. 2.967
Ruillier 2.946
Dain. 2.944
Adélaïde 2.944
Bambuck. 2.934 ELUS
Liste de concentration républicaine :
Bloncourt, 1.585 : Bourgarel, 1.581 : Du-
bois, 1.561 ; Valentino, 1.553 ; Ballet,
1.537 ; Gourdin, 1.536 ; Baillion, 1.517 ;
Tacite, 1.514 ; Nelson, 1.481. - 1
Aucun incident ne s'est produit.
---- --o.
A L'ACADÊMIE DES SCIENCES
«♦«
Au cours d'une récente séance, M. Lecomte
a offert à l'Académie des sciences, de la part
de l'auteur, M. Auguste Chevalier, le premier
fascicule d'un ouvrage sur les Caféiers du
globe.
-
Les Anglais dans la Légion étrangère
11.
A la séance de mardi dernier à la Cham-
bre des communes, on député a demandé si
l'attention du ministère des Affaires étran-
gères a été attirée sur les moyens employés
par les autorités françaises en Angleterre
pour recrut or des jeunes Anglais mineurs
pour la légion étrangère et si une entente
ne pourrait, se faire avec le gouvernement
français afin qu'aucune facilité ne soit, don-
née aux jeunes Anglais pour leur permettre
de s'engager dans ce corps.
M. Locker Lampson, sous-secrétaire
d'Etat aux Affaires étrangères, a répondu :
.le, crois que l'honorable député se méprend.
Les autorités françaises en Angleterre ne s'oc-
f upent pas du recrutement, pour la lésion étrnn-
gi're. lo puis nTlii'mer qu'aucune facilité n'est nc-
or(1c nux Anglais de moins de 21 ans qui Ill'"
sirent, <;;'l''H!fII'r..TI' puis ajouter que le gouver-
nement français refuse de libérer tout légion-
naire quelconque fi moins qu'il ne s'agisse de
jeunes gens s'étant, engagés avant 18 uns.
M. Pierre Bordes, M. Th. Steeg
et M. Lucien Saint en France
M. Pierre Bordes, Gouverneur général de
l'Algérie, actuellement à Paris, comme nous
l'avons relaté, profite de son séjour poiuc
mettre au point la question de la péréqua-
tion des traitements des fonctionnaires al.
gériens. Un premier travail avait été pré-
paré par une Commission spéciale présidée
par M. Causeret, secrétaire général de l'Al-
gérie, sur des bases sensiblement analogues
à celles posées par la Commission Martio,
pour la Métropole.
Mais les délégations financières, accueilli-
rent plus généreusement les revendication"
des fonctionnaires et bc prononcèrent pour
une large rétroactivité.
C'est alors qu'intervint l'administration.
centrale des finances qui conserve toujours
son droit de contrôle, quoique l'Algérie dis-
pose d'un budget autonome. Et, soucieuse
d'économies et d'équilibre, elle demanda-
qu'il fût sursis à toute décision. Les fonc-
tionnaires algériens s'en émurent vivemenL,
Les conversations qui viennent de com-
mencer à Paris permettent, d'ores et déjà, dû
dire que cette émotion était excessive. Elles
ont, dès leur début, révélé une bonne volonte
de mutuelle compréhension. S'il reste encore
quelques points a régler, notamment en ce
qui concerne le sort des fonctionnaires indi-
gènes, l'accord peut être considéré comme
réalisé dans les grandes lignes.
Les fonctionnaires algériens auront satis-
faction dans toute la mesure compatible aveè
les nécessités budgétaires et l'équilibre qu'il
y a lieu de conserver entre eux et leurs col-
lègues du cadre métropolitain.
le
04
M. Stceg, Résident général au Maroc, ar-
rivé à Paris hier matin, avait débarqué à
Marseille mardi à Il h. 30 du paquebot
Anta, accompagné du chef de son secrétariat
particulier, M. Dubroca, et de M. Branly,,
directeur des Finances du Maroc.
Il a été salué sur le quai de la gare de'
Lyon par M. Bouju, préfet de la Seine, et
le chef de son cabinet, M. Bodreau, le com-
mandant de Saint-Maurice, représentant M.
Bordes, Gouverneur général de l'Algérie,
MM. Kampmann et Mony-Sabin, directeur,
et chef adjoint du cabinet du Résident géné-
ral ; Nacivet, directeur de l'Office du Maroc,
et de nombreux amis personnels.
Au cours du voyage à bord de l'Anfa, M.)
Th. Steeg a donné à plusieurs de nos con-
frères son avis sur les principaux résultats de
la cinquième conférence nord-africaine.
« La question traitée et résolue des rela-
tions algéro-marocaines est de la plus haute
importance, a dit M. Steeg, et pour l'Algérie
et pour le Protectorat. Grâce à la construc-
tion du chemin de fer Oudjda-Nemours, le
Maroc oriental, qui est le véritable hinter-
land de l'Oranie, va connaître une activité
jusqu'ici Inconnue.
IC Nous allons assister à l'éveil économi-
que du Maroc oriental. »
M. Steeg doit regagner le Maroc à la fin
de septembre.
• •
M. Lucien Saint, Résident général, s'est
embarqué à Tunis, mardi, à 17 heures, sur
le paquebot Gouverneur-de-Gueydon, se ren-
dant à Paris avec le Directeur des finances
de la Régence, M. Crancier.
Le Résident général va exposer au Gou-
vernement français le point de vue du Gou-
vernement du Protectorat au sujet d'une im-
portante question : celle de l'utilisation du
dépôt d*or tunisien à la Banque d'Algérie.
Lorsque cet établissement de crédit fut
institué dans la Régence comme banque d'é-
mission, une somme de 14 millions environ
fut déposée en garantie des billets créés
pour le service de la Régence. Ce dépôt d'or,
beylical n'était pas, bien entendu, placé eu
compte à la Banque, mais constituait une
réserve inaliénable.
Survint la baisse du franc qui n'atteignit
la monnaie tunisienne qu'arbitrairement et
par suite de ses liens pourtant précaires avec
la monnaie française.
Depuis la stabilisation les 14 millions d'or
tunisien déposés dans les coffres de la Ban-
que d'Algérie représentent 70 millions de
francs-papier.
Le Gouvernement français, qui a réalisé
un bénéfice à son profit sur la valeur de l'or
détenu par la Banque de France, veut con-
sidérer ses droits comme identiques sur l'of
tunisien.
Cette décision a provoqué une vive émo-
tion dans la Régence et, en particulier, dan9
les milieux indigènes.
Le Résident généial va s'en faire l'écho
auprès du Gouvernement français.
Le 14 juillet en Indochine
sec
Le li juillet a ctë Coccasion, à Pnom-
Penh, d'une émouvante cérémonie au mo-
nument aux maris, qui a ête abondamment
fleuri.
A Hué, le lièrent de l'Empire d'Annam a
fait célébrer en grande pompe la lte na-
tionale de la République.
JPar dépêche.)
-
Un typhon au Tonkin
,
Le Cap-Lay fait naufrage
Un tiiphon d'une qrande violence vient de
dé.vastcr le Tonkin ; Hanoi et Haiphong ont
particulièrement souffert. De nombreux ar-
bres ont (Hé brises, des toitures emportées,
des roules coupées
Le vapeur Cap-Lay, pris dans une tour-
mente, a heurté un rocher ù Centrée du
Soiujlambac, rivière île flaipiionq.Une chau~
dière a fait explosion, dans t\)l>scuril<' ; le
navire a coule.
Il j/ avait A hnrd, '?"() passagers, dont
110 engagés volontaires.
On évalue, jusqu'à présent à iO le. nom-
bre des morts et à 10 également le nombre,
des blessas. Sut doute gue le nombre des
victimes ne soit, en vérité, beaucoup plus,
-
J.es embarcation* de lnrlora. nu vapeur,
gui avaient été mises tï la mer, ont été
brisées entre la roque, dit navire et un rf)"
cher.
Voici la liste île* manquants dans la ciu
tnstropho du Cap-Lay :
T."officier d'administration. Pntiltot : Vad-
LE NUMERO : 30 CENTIMES
JEUDI SOIR, 19 JUILLET 1028.
JOURlll QUOIIOIER
Rédaction & Administration ;
M» m «UM-ïiator
PARIS a»)
!'III.tPH. 1 LOUVRB lt-17
M MCHBLIBU 87-54
NI
Les Annales Coloniales
annonce* et réclames sont reoue. au
bureau du Journal.
^ptcTEURB : Maroel RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Tous les articles publiés dans notre journal ne peuvent
être reproduits qu'en citant les ANNALES COI.ONIALES.
ABONNEMENTS
avec le supplément illustré:
Un ail ti Mois 3 Moi*
France et
Colonies 1201) 85. 36 1)
Etranger.. 180 p 100 t 60
On s'abonne sans frais daIUI
tous les bureaux de poste.
LE PÉTROLE DE MOSSOUL
, 1 .II
Le pétfole de Monoul recommence à (aire
parler de lui. Lev Amdu Colonial. ont re-
produit l'information de source anglaise, qui
Mimwcft que le choix du port qui doit letYir
de tete de ligne à la « pipe line » destinée à
l'évacuation des pétroles de Mossoul est défi-
nitivement fixé sur Halfa, en Palestine.
On a annoncé, la semaine dernière, à la
Chambre des COIIUDUDeI, que les travaux
allaifipt y commencer prochainement. Une dé-
pêche die Jérusalem nous a, par ailleurs, ap-
pris que les journaux arabes affirment que les
sociétés française et américaine intéressées
auraient acquiescé à ce projet, qui aurait pour
effet de placer toute 1 aflaire, production et
transport sous le contrôle de l'Angleterre.
Reconnaissons une fois de plus, en pusaDt,
que les Anglais savent faire servir, habilemeot,
même par F intermédiaire des journaux arabes,
leur politique impérialiste par leurs « affai-
res ».
Les journaux français font remarquer que de
la région pétrolifère à Halfa la distance est
beaucoup plus longue que jusqu'à Tripoli et
surtout jusau'à Alexandrette ; qu'un conduit
dirigé vers Haïfa traversera une portion de dé-
sert peu fréquentée exposée aux déprédations
des Bédouins ; que ces difficultés seraient lar-
gement atténuées si la pipeline empruntait le
territoire tous mandat français o$elle ne quit-
terait - guère les zones de sécurité.
[Négligeons ces querelles impérialistes et
examinons « l'affaire », sans parti-pris.
La région pétrolifère de Mossoui--Bagdad
est reconnue depuis longtemps et a fait t. ob-
jet de compétitions internationales qui se ma-
nifestèrent dès 18% et qui durèrent jusqu'en
1914. A cette date, la Turkish Petroleum Co
avait réussi à grouper tous les intérêts en pré-
sence avec l'appui des gouvernements anglais
et allemands auprès du gouvernement turc.
Pendant la guerre, des prospections géolo-
giques sérieuses furent poursuivies par les AI-
lemaada.
En 1916, l'accord Sykes-Picot marque l'en-
trée de la France dans la zone de Mésopo-
tamie.
Cependant les travaux de prospection étaient
repris, en 1919-1920, par les ingénieurs de
l'Anglo Persian Co.
Alors intervint, en 1920, l'accord de San
Remo qui régularisa la situation mais qui sur
les protestations des Américains dut être modi-
fié une fois encore. Finalement, l'entente défi-
nitive s'établit sur les bases suivantes :
Anglo-Penian 23,75
Anglo-Saxon 23,73
Compagnie Française des Pé-
troles *.j. 23,75
Neav East Corporation (améri-
caine) 0 0 23,75
M. CutbentEMn 5
Les travaux de prospection furent repris,
jalors, par une mission spéciale qui se livra à
une étude approfondie de tout le gisement en
,1925-26.
Les travaux de forage et d' aménagement
furent entrepris au cours des années 1927-
1928.
On construisit 470 kilomètres de routes, 141
kilomètres de canalisations d'eau, 166 kilomè-
tres de canalisations diverses, 295 kilomètres
de téléphones et des logements pour plus de
2.500 personnes occupées à l'exploitation.
Huit forages sur dix projetés, ont été com-
mencés en 1927. Les travaux s'en sont pour-
suivis avec des succès divers.
Le premier puits terminé liât celui de Baba
Gurgur qui atteignit la roche-mère à 463 m. 60
de profondeur le 14 octobre 1927. Les résul-
tats donnèrent toute satisfaction. La produc-
tion journalière oscilla entre 60.000 et 90.000
barils soit près de 12.000 tonnes au maximum.
Le puits de Guaiyarah, achevé ensuite, pro-
duit actuellement plus de 7.000 barils par jour,
soit environ 1.000 tODDel.
Les autres forages présentèrent parfois des
difficultés. Certains durent être abandonnés.
Il ne semblait pas que les travaux de re-
cherches en cours pussent justifier la construc-
tion d'un moyen de transport aussi coûteux
q' une pipe line avant deux ou trois ans.
On a admis, en effet, que, dans les condi-
tions de l'affaire de Mossoui, une production
minima annuelle de 2.000.000 tonnes pouvait
seule permettre la rémunération des sommes
à investir dans les travaux d'exécution et d'ex-
ploitation d'un tel moyen de transport. Le prix
d'établissement, au kilomètre, a été estimé à
1 million de francs, ce qui représente une dé-
pense totale d'environ 1 milliard. L'exploita-
tion exigera 15 stations-relais occupant, cha-
cune, un minimum de 250 personnes.
Les foraj pes effectués ne paraissaient pas jus-
qu'ici justifier de tels travaux et de telles dé-
peDbeS.
Mais, récemment un deuxième puits foré à
Baba-Gurgur a atteint la roche-mère avec une
puissance de jaillissement à peu près aussi
forte que celle du n° 1.
Les données du problème s' en trouvent to-
talement modifiées. Les 2.000.000 de tonnes
de production annuelle Décessaires, suivant les
techniciens, pour justifier la construction de la
pipe line se trouvent réalisées et même dépas-
sées.
Dans ces conditions, la Turkish Petroleum
a décidé de diriger sur place, d'urgence, une
mission de techniciens qu elle a chargée de re-
chercher le tracé le plus favorable de la pipe
line et le port méditerranéen le mieux adaptée
aux installations prévues.
Cette mission avait à choisir entre trois pro-
jets : F atah- Alep- Alexandrette, Fatah-Tri-
poliou Beyrouth, Fatah-Hàïfa.
C'est ce dernier trajet qui a été choisi. On
ne peut guère s' en étonner.
Mais. déjà- dans l' accord de San Remo,
était prévue la construction de deux pipe-lines.
La France s'était même enlaB, dans cet ac-
cord, à faciliter aux points d aboutissement
l'installatiora des dépôts, gares, raffineries,
quais de dé barquemeDt, etc.
Les résultats des forages actuels permettent
de penser que la construction d'une seconde
pipe line s'impollera, dans un délai très court.
Au lieu de récriminer contre la construction de
celle qui doit aboutir à Halla. préparons et
même amorçons, en plein accord, bien en-
tendu, avec la Turkish Petroleum, la construc-
tion de la seconde, par l'aménagement du port
d'Alexandrette et de ses installations.
£ llenfie Antonetti,
Député de la Haute-Savoie, Rap-
porteur du budget de l'Algérie et
des protectorats.
Une maison de retraite
pour les vieux coloniaux
Sous ce même titre, le 31 mai, je souhai-
tais, avec notre confrère la Tribune de Ma-
'dagascar, la création d'une maison de re-
traite qui procurât aux vieux coloniaux dé-
sargentés une fin de vie heureuse, honorée,
choyée.
Or, l'on vient de me rappeler qu'il exis-
tait une Œuvre générale des orphelinats et
maisons de retraite des serviteurs de l'Etat,
des départements, des communes et des co-
lonies.
Cette œuvre est reconnue d'utilité publi-
que. Elle possède à Villepreux (Seine-et-
Oise), un terrain et un bâtiment qu'elle est
en train d'aménager en maison de retraite.
Elle recevra là d'anciens serviteurs de
l'Etat, y compris ceux des Colonies, et, le
cas échéant, leurs enfants, et chaque hôte
y aura sa chambre.
Pour les enfants plus spécialement, l'œu-
vre fonde un préventorium à l'île d'Ax, de-
vant La Rochelle, sous l'excellent climat
'des côtes de la Charente-Inférieure. Elle est
propriétaire d'un terrain qu'elle va encore
étendre, et. une subvention du ministère de
l'lntériéur aidant, la construction des bâti-
tnents ne tardera guère. Les enfants mala-
'des, anémiés, y seront reçus, et les petits
Coloniaux orphelins y trouveront un refuge.
Nous nous faisons un plaisir de signaler à
nos lecteurs le siège de l'œuvre : 8, rue de
Richelieu, à Paris, au cas où ils désireraient
aider par un moyen quelconque au dévelop-
pement de son activité déjà grande, ou, sim-
plement, être informés avec plus de détails
des conditions de son fonctionnement.
8. a. &.
UN MOT
.,.
Moulay Hafid, l'ancien sultan du Maroc,
lors de sa visite à l'Arc de Triomphe, s'est
fait expliquer, raconte un de nos confrères, les
conditions dans lesquelles le Soldat inconnu
avait été désigné.
̃– Cest peut-être, lui dit-on, le représen-
tant d'une grande famille qui dort ici, mais
peut-être le plus obscur et le plus pauvre des
rança,
Il est revenu, en tout cas, le plus glo-
rieux et le plus riche par la volonté d Attah,
aurait répondu Moulay Hafid.
Et peut-être,après tout, cette parole est-elle
authentique. Elle est, en tout cas, touchante,
quoique un peu sonore dans le grand silence qui
tORTMtix
AU CONSEIL oefT A T
Requête du Médecin de la Clinique d'Oran
Le Il juin 1919, le docteur Perrot, demeu-
rfnt à Oran, était nommé, par arrêté du
maire, médecin de la Clinique municipale
ophtalmologique d'Oran.
Pour tout traitement il lui était alloué une
indemnité annuelle de 4.000 francs.
En 1Q22, cette indemnité lui fut suppri-
mée. Néanmoins, le docteur n'en continua
pas moins à assurer ses fonctions.
Le 26 juillet 1021. à la suite d'une polé-
mique personnelle - avec le docteur Molle,
maire d'Oran, son adversaire politique, le
docteur Perrot était révoqué par un arrêté
qui fut annulé pour excès de pouvoir, par le
Conseil d'Etat à la date du 3 juillet 1925.
Le 11 juillet 1295 le docteur Perrot adres-
sait sa démission au maire d'Oran, en le
priant de faire mandater les indemnités af-
férentes à son service.
Tout en acceptant la démission du docteur
Perrot, le maire rejeta la demande de man-
datement.
Cependant, par l'effet de l'annulation de
l'arrêté de révocation, M. le docteur Perrot
n'était-il pas censé rester en fonctions jus-
qu'à sa démission ?
Telle est la situation exposée par le doc-
teur Perrot dans la requête introduite par
lui au Conseil d'Etat aux fins d'annulation
de la décision en date du 29 juillet 1925 par
laquelle le maire d'Oran avait rejeté sa de-
mande de mandatement d'indemnité.
Appelé à statuer sur cette affaire qui fit,
en son temps, quelque bruit à Oran, le Con-
seil d'Etat a donné gain de cause au docteur
Perrot, en annulant la décision du maire et
en condamnant la ville 'd'OTan à lui payer
une indemnité de mille francs, qui portera
intérêts à compter du 7 juillet 1928, attendu
qu'au moment où il a été révoqué, le doc-
teur Perrot exerçait ses fonctions gratuite-
ment ; si postérieurement une indemnité de
4.000 francs par an a été allouée à son suc-
cesseur, il résulte de l'instruction que cette
allocation a été motivée par les conditions
nouvelles dans lesquelles le service a été
alors assuré.
Ainsi le docteur Perrot ne saurait, en
suite de l'annulation de sa révocation, pro-
noncée pour excès de pouvoir par décision
du Conseil d'Etat en date du 3 juillet 1025,
prétendre à aucune allocation à titre de trai-
tement.
Mais considérant que les conditions dans
lesquelles le docteur Perrot a été révoqué
ont été de nature à lui porter préjudice dans
l'exercice de sa profession. il sera fait une
juste appréciation de ce préjudice en lui al-
louant une indemnité de mille francs.
Le Sahanjurigable"
,',
Ce rêve que des imaginatifs
avaient pu nous suggérer, en nous
entretenant de la t Mer de sable »
du 'désert, deviendrait-il très prochainement
réalité f
On en acquerra la certitude en parcourant
Varticle que vient de publier L'Illustra-
tion dans son numéro du 14 juillet. Cet
article, accompagné de dessins, nous décrit
et nous montre un « Vaisseau du désert 9,
(formidable arche de Noé, montée sur roue
et rappelant quelque peu les premiers tran-
satlantiques à vapeur) que des constructeurs
allemands auraient conçu et projetteraient
d'utiliser, aussitôt réalisé, pour la traversée
du Sahara.
Cette super-voiture automobile pourrait
transporter, à la vitesse moyenne de 25 ki-
lomètres à Vheure, 150 voyageurs et 200 ton-
nes de marchandises, c'est-à-dire beaucoup
plus qu'il ne faudrait pour assurer, au dé-
but et probablement pendant assez long-
temps, tout le trafic pouvant exister entre
l'Afrique du Nord et l'Afrique occidentale.
Elle serait pourvue, à l'instar de nos grands
paquebots, de tout le confort moderne et
comporterait, avec des appareils et des salles
frigorifiques, un atelier complet de répara-
tions.
Réalisée ou non à brève échéance, l'idée
de traT/erser le Sahara en bateau à roues
n'en a pas moins mûri; elle germera tôt ou
tard, car c est une idée excellente et l'on
peut se demander pourquoi l'on n'y a pas
pensé plus tôt. Nous ne pouvons que regret-
ter qu'elle ait germé en sol allemand. Peu
importe; ne l'écartons pas et sachons nous
en servir. Car cette idée si sa mise au point
pratique entre dans l'ordre des choses pos-
sibles ou probables, vaut, à notre avis, dix
fois celle du chemin de fer trattssaRarien,
chemin de fer qui coûtera des milliards pour
sa construction et, ensuite, des centaines de
millions annuellement pour son entretien et
son exploitation. jusqu'à ce qtton eût éta-
bli la richesse du sous-sol saharien et les
possibilités de créer des oasis un peu par-
tout dans le sable. Et la récente mission
Augiéras-Draper n'est pas à ce point de vue
très encourageante.
Le vaisseau du désert, aont nous parle
l'Illustration, solutionne élégamment la
question transsaharienne. Souhaitons simple-
ment qu'il soit lancé bientôt et que le Gou-
vernement français se réserve le premier
exemplaire au compte des Réparations. Sa
mise en service n'excluera pas les études de
chemin de fer récemment décidées par le
Parlement. Ledit vaisseau joindra du reste,
à F avantage de ne pas nous coûter trop cher,
s'il est obtenu au compte des prestations en
nature, celui de pouvoir être mis en service
bien avant que le chemin de fer soit seule-
ment commencé. Ajoutons qu'il facilitera
grandement les études projetées ,'Putsqu' il ne
saurait être de moyen meilleur ni plus prati-
que pour chiffrer le trafic éventuel de la
voie ferrée envisagée.
Verrons-nous un jour toute une escadre
de ces navires croiser au large des dunes
sahariennesf Le fait présumerait un déve-
loppement assez important du trafic trans-
saharien, mais il ne faut jurer de rien et
nous persistons à estimer que, dans cette
éventualité, cependant très favorable aux
partisans du chemin de fer, les transports
de voyageurs et de marchandises entre le
Niger et les ports algériens resteraient moins
onéreux par vaisseau-voiture, qu'ils ne le se-
raient par voie ferrée.
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vice-président de la Commission
des DOuAne..
–-
A PROPOS DU TRANSPYIÉNÉEN
Hier, 18 juillet, la cérémonie d'inaugura-
tion du Transpyrénéen a été célébrée à la
gare internationale de Canfranc.
A la fin du banquet qui téunissait à la mê-
me table le roi d'Espagne et le Président
de la République française entourés d'émi-
nentes personnalités des deux pays, les dis-
tours échangés ont évoqué la collaboration
franco-espagnole au Maroc.
Le roi, parlant de l'achèvement de l'œu-
vre grandiose, a dit notamment :
Cet événement se réalise en des jours de
paix et de prospérité pour les deux pays qui,
unis dans une étroite collaboration logique et
cordiale devant le problème difficile du pro-
tectorat marocainy ont enfin trouvé le moyt
de le résoudre ait profit de ce pays et de
l'humanité tout entière, qui ne peut se mon-
trer indifférente au développement et au pro-
grès des principes universels de civilisation
accessibles à toutes les races et à toutes les
religions.
Au sujet du Maroc, M. Gaston Doumergue
a répondu :
Au Maroc, les deux pays, conscients de la
nécessité d'une constante coopération, ont, à
l'hettre du péril, uni leurs armes pour la
victoire. C'est dans le même esprit de con-
fiante collaboration qu'ils concertent atljour-
d'hui l'examen desproblèmes de la paix,
d'accord pour pratiquer une politique de to-
lérance et de progrès qui est le meilleur ga-
ge de succès de leur oeuvre civilisatrice.
Toute la cérémonie a été empreinte de la
plus grande cordialité.
------
A l ACaPtniE DE "ÉDECtRE
-
Le professeur Jeanselme a demandé à l'Aca-
démie de médecine, qui lui a donné son plein
iMentiment, l'étude de modifications à la loi du
17 avril 1883, destinées à faire bénéficier d'une
pension les lépreux ayant contracté la lèpre au
service de l'Etat, et dont la maladie à mani-
festations tardives, demeurait méconnue au delà
des délais permettant l'établissement de cette
pension.
Tchécoslovaquie et Tunisie
»♦»
Zone franche
D'après une note, communiquée récem-
ment par le Consulat tchécoslovaque à Tu-
nis, au sujet de la création d'une zone fran-
che au port de Bratislava, sur le Danube, il
apparaît que les milieux économiques de
Tchécoslovaquie sont fort animés du désir
d'offrir aux commerçants étrangers les plus
grandes facilités dans leurs relations. Ils
procèdent actuellement, en effet, à la créa-
tion d'une zone franche dans le port de Bra-
tislava (Pressbourg sur le Danube), dont
l'ouverture est fixée au 1er janvier 1929.
« Cette zone, la première de ce genre en
Europe Centrale ainsi que sur le Danube,
fournira aux exportateurs étrangers l'occa-
sion d'entrer en rapport avec les maisons
tchécoslovaques sur la base la plus large.
D'autre part, étant donné que les services de
navigation sur le Danube sont ouverts pres-
que toute l'année et excessivement bon mar-
ché, la zone franche permettra la distribu-
tion des marchandises entreposées dans toute
l'Europe Centrale,notamment en Autriche du
Sud, Hongrie, Pologne, Roumanie, Yougo-
slavie et Bulgarie.
Il faut encore mentionner qu'en plus des
transports à plein chargement, un service ra-
pide et économique est assuré entre les dif-
férents ports danubiens par le moyen de ca-
nots à moteur des différentes Compagnies
de navigation et cela plusieurs fois par se-
maine.
La surface nécessaire pour l'emmagasinage,
dans le port de Bratislava, des produits de
toute sorte sera assurée par un premier en-
trepôt d'une surface d'emmagasinage de
5.200 mètres carrés plus 1.000 mètres de ca-
ves sèches et dont la contruction sera ache-
vée vers la fin de 1928.
Le fonctionnement de cette nouvelle ins-
tallation est assuré par la Société « Pristavna
Skladistna Spolognost à Bratislava », qui en
est concessionnaire. Cette Société n'a pas de
but commercial, mais celui du développe-
ment économique du pays. A sa tête se trou-
ve l'économiste bien connu, Kornel Stodola,
sénateur et président de la Chambre de
Commerce et d'Industrie à Bratislava.
D'autre part, la section d'exportation de
la Chambre de Commerce et d'Industrie à
Bratislava, possède une liste d'importateurs
tchécoslovaques et d'agents boursiers de tout
repis ; elle est prête à fournir aux intéressés
étrangers les renseignements de toute sorte
ayant trait au fonctionnement de la zone
franche des Douanes de Bratislava.
om
La latte contre le trachome
en Tunisie
» ♦ 1
Les ravages causés par le trachome sont bien
connus depuis l'enquête menée en 1921 par le
docteur Petit. Sévissant particulièrement chez
les populations du Sud, il atteignait dans les
écoles de Gafsa, de Tozeur et de Nefta, de
90 à des enfants.
Si les récentes études faites sous les auspices
de la Ligue Internationale du Trachome n'ont
encore pu découvrir de façon certaine la nature
du microorganisme qui la transmet, l'épidémio-
logie de cette infection a montré que le facteur
prépondérant de sa propagation est la mauvaise
ygiène. Le trachome en régression radicale en
Hollande (cfc 35,5 en 1860, il est aujour-
d'hui insignifiant dans les écoles), est au con-
traire en progression en Russie et dans les po-
pulations émigrées en Pologne.
En Tunisie il tient encore la première place
parmi les fléaux sociaux. Aussi est-ce avec une
grande activité aue le Gouvernement du Pro-
tectorat s'est adonné à une campagne d'hy-
fiène antitrachomateuse. Les recherches de
Institut Pasteur de Tunis ont donné à l'étude
du trachome une base expérimentale. En éle-
vant le docteur Ch. Nicolle, directeur de l' Ins-
titut Pasteur, à sa présidence, la Ligue inter-
nationale contre le trachome a reconnu l'impor-
tance de cette contribution.
Des services spéciaux d'oculistique ont été
créés, principalement dans le Sud, et depuis
1926 est entré dans la voie de la réalisation
un programme d'action du Gouvernement. Des
consultations oculaires, dirigées par des spécia-
listes, ont lieu quotidiennement à l'hôpital de
Sousse ; trois fois par semaine au dispensaire
de Sfax, où sera créé un service d'oculistique
dans le nouvel hôpital ; hebdomadairement aux
dispensaires de Kairouan et de Gabès ; et une
semaine tous les deux mois aux dispensaires de
Tozeur et de Gafsa. Dans cette dernière ville,
particulièrement atteinte et éloignée des res-
sources hospitalières de Sousse et de Sfax, un
service oculistique vient d'être ouvert, capa-
ble de recevoir tous les matins les malades ; un
dispensaire analogue sera établi à Tozeur.
Enfin, une propagande intense dans les éco-
les normales et les écoles primaires se pour-
suit régulièrement, d'accord avec le programme
d'action du Gouvernement. Celui-ci, mettant
en application le projet du Docteur Dinguizli
qui avait prôné le cinéma et le gramophone
pour l'éducation des masses, étudie la possi-
bilité d'atteindre celles-ci - par le choix de
chanteurs et de poètes populaires, dont les poé-
sies, enregistrées par Te gramophone, seraient
susceptibles d'intéresser le nombreux auditoire
curni par les cafés maures dans les quartiers
populeux.
Désirant frapper les indigènes, la Section
Tunisienne de la Ligue contre le trachome,
fondée en 1925, inaugure cette année sa cam-
pagne de propagande par la mise au concours
d'une affiche illustrée dont nous verrons le pro-
jet au prochain Salon Tunisien.
8..
Le cours des Halles
l..
Les huiles
Les huiles d'olives, aux 100 kilos en borde-
laise ou filts quai Marseille comptant net. Tu-
nisie : P* pression WO à 1.010 : 2° pression 015
il 955 : Algérie surfine roo à 840.
Les fruits
Ftannnes 00 à 150 fr. le régime.
Le Sultan de Maroc en France
«♦«
S. M. Sidi Mohamed a quitté Pau K 17
juillet, à 8 h. 15, en automobile. Par Saint-
jean-Pied-de-Port il se rendait à Biarritz où
il arriva à la fin de la matinée, accompagné
de sa suite. Après le déjeuner, le Sultan a
fait une excursion sur les côtes de Biarritz
et du pays basque, admirant les aspects va-
riés de la Corniche jusqu'à Saint-Jean-de-
Luz et Hendaye; il a visité notamment la
fameuse île des Faisans, où fut signé le
traité des Pyrénées et négocié en grande
pompe le mariage de Louh XIV et de l'In-
fante d'Espagne.
Le Sultan est revenu à Biarritz vers
18 heures, émerveillé de sa promenade. 11
quitta Biarritz hier pour arriver à Bordeaux
le soir même à 6 heures. Il est descendu dans
un hôtel où des appartements avaient été
retenus pour lui et sa suite. Sidi Mohamed
était accompagné de El Mokri, grand vizir;
Si Mamry, secrétaire du Palais ; MM. Marc,
directeur des Affaires chérifiennes, et Pon-
cet, commissaire spécial chargé, comme nous
l'avons annoncé, de ia sécurité du souverain
durant son séjour en France. Devant l'hô-
tel, un service d'ordre était organisé par M.
Mailhe, commissaire spécial près la Préfec-
ture. Sidi Mohamed voyageant incognito, au-
cune réception n'a eu lieu.
Si S. M. le Sultan ne parait pas aimer
beaucoup le théâtre, par contre, il raffole du
cinéma. En arrivant à Bordeaux, il a ex-
primé le désir d'aller passer la soirée au
cinéma où l'on donne le raid en avion au-
dessus du Pôle du commandant Byrd et le
départ de Guilbaud et d'Amundsen. Ce pro-
gramme l'intéressa énormément.
Le Sultan a été ce matin à Arcachon où
il a déjeuné, puis fait une promenade sur
le bassin. Sidi Mohamed a constaté que le
climat, pour le moment du moins, n'était
guère différent de celui du Maroc. Le Sultan
quittera Bordeaux demain matin pour aller
visiter les châteaux de la Loire, et se rendre
compte, personnellement, de toutes les mer-
veilles de notre pays.
LIRE EN SECONDE PAGE :
LE STATUT DE TANGER,
LES BOIS COLONIAUX A nORDKAUX,
A LA CHAMBRE DE COMMERCE DU DAIIU-
MEY,
LES TOURTEAUX D'ARACHIDE,
L'Aviation Coloniale
Maroc
Selon les autorités espagnoles de Villa-
Cisneros, des pourparlers auraient eu lieu
entre les chefs de la tribu qui détient l'avia-
teur Reine et les officiers espagnols en vue
de fixer la rançon.
D'un autre côté, des indicateurs indigènes
disent que la tribu qui a fait prisonnier
Reine fuirait vers le nord, dans la crainte
des rezzous qui infestent la région
Les dernières nouvelles reçues de Reine
le montrent en bonne santé, mais l'aviateur
et son compagnon ont été dépouillés de
leurs vêtements par les indigènes.
Haute Gambie
Un aéroplane français^ dont on était sans
nouvelle depuis le 12 juillet, a été retrouve
dans la Gambie supérieure.
Le pilote et le courrier sont saufs.
Paris-Beyrouth
Le commandant Rubis, dont nous avons
annoncé l'atterrissage à Casablanca, attei-
gnait Fez le même jour, et son voyage se
poursuit avec une régularité étonnante.
Il a atterri hier à Alger d'où l'aviateur
se rendra, par étapes successives, à Tunis,
Tripoli, Alexandrie et arrivera sans doute,
vers la fin de cette semaine, à Beyrouth.
Le sentin de ballottage à la Guadeloupe
Les élections au Conseil général, pour le
canton de la Pointe-à-Pitre, ont donné les ré-
sultats suivants :
Union républicaine ou cartel
Fidelin 2.960
Clara. 2.977
Carle. 2.970
Meloir 2.968
Archimède. 2.967
Ruillier 2.946
Dain. 2.944
Adélaïde 2.944
Bambuck. 2.934 ELUS
Liste de concentration républicaine :
Bloncourt, 1.585 : Bourgarel, 1.581 : Du-
bois, 1.561 ; Valentino, 1.553 ; Ballet,
1.537 ; Gourdin, 1.536 ; Baillion, 1.517 ;
Tacite, 1.514 ; Nelson, 1.481. - 1
Aucun incident ne s'est produit.
---- --o.
A L'ACADÊMIE DES SCIENCES
«♦«
Au cours d'une récente séance, M. Lecomte
a offert à l'Académie des sciences, de la part
de l'auteur, M. Auguste Chevalier, le premier
fascicule d'un ouvrage sur les Caféiers du
globe.
-
Les Anglais dans la Légion étrangère
11.
A la séance de mardi dernier à la Cham-
bre des communes, on député a demandé si
l'attention du ministère des Affaires étran-
gères a été attirée sur les moyens employés
par les autorités françaises en Angleterre
pour recrut or des jeunes Anglais mineurs
pour la légion étrangère et si une entente
ne pourrait, se faire avec le gouvernement
français afin qu'aucune facilité ne soit, don-
née aux jeunes Anglais pour leur permettre
de s'engager dans ce corps.
M. Locker Lampson, sous-secrétaire
d'Etat aux Affaires étrangères, a répondu :
.le, crois que l'honorable député se méprend.
Les autorités françaises en Angleterre ne s'oc-
f upent pas du recrutement, pour la lésion étrnn-
gi're. lo puis nTlii'mer qu'aucune facilité n'est nc-
or(1c nux Anglais de moins de 21 ans qui Ill'"
sirent, <;;'l''H!fII'r..TI' puis ajouter que le gouver-
nement français refuse de libérer tout légion-
naire quelconque fi moins qu'il ne s'agisse de
jeunes gens s'étant, engagés avant 18 uns.
M. Pierre Bordes, M. Th. Steeg
et M. Lucien Saint en France
M. Pierre Bordes, Gouverneur général de
l'Algérie, actuellement à Paris, comme nous
l'avons relaté, profite de son séjour poiuc
mettre au point la question de la péréqua-
tion des traitements des fonctionnaires al.
gériens. Un premier travail avait été pré-
paré par une Commission spéciale présidée
par M. Causeret, secrétaire général de l'Al-
gérie, sur des bases sensiblement analogues
à celles posées par la Commission Martio,
pour la Métropole.
Mais les délégations financières, accueilli-
rent plus généreusement les revendication"
des fonctionnaires et bc prononcèrent pour
une large rétroactivité.
C'est alors qu'intervint l'administration.
centrale des finances qui conserve toujours
son droit de contrôle, quoique l'Algérie dis-
pose d'un budget autonome. Et, soucieuse
d'économies et d'équilibre, elle demanda-
qu'il fût sursis à toute décision. Les fonc-
tionnaires algériens s'en émurent vivemenL,
Les conversations qui viennent de com-
mencer à Paris permettent, d'ores et déjà, dû
dire que cette émotion était excessive. Elles
ont, dès leur début, révélé une bonne volonte
de mutuelle compréhension. S'il reste encore
quelques points a régler, notamment en ce
qui concerne le sort des fonctionnaires indi-
gènes, l'accord peut être considéré comme
réalisé dans les grandes lignes.
Les fonctionnaires algériens auront satis-
faction dans toute la mesure compatible aveè
les nécessités budgétaires et l'équilibre qu'il
y a lieu de conserver entre eux et leurs col-
lègues du cadre métropolitain.
le
04
M. Stceg, Résident général au Maroc, ar-
rivé à Paris hier matin, avait débarqué à
Marseille mardi à Il h. 30 du paquebot
Anta, accompagné du chef de son secrétariat
particulier, M. Dubroca, et de M. Branly,,
directeur des Finances du Maroc.
Il a été salué sur le quai de la gare de'
Lyon par M. Bouju, préfet de la Seine, et
le chef de son cabinet, M. Bodreau, le com-
mandant de Saint-Maurice, représentant M.
Bordes, Gouverneur général de l'Algérie,
MM. Kampmann et Mony-Sabin, directeur,
et chef adjoint du cabinet du Résident géné-
ral ; Nacivet, directeur de l'Office du Maroc,
et de nombreux amis personnels.
Au cours du voyage à bord de l'Anfa, M.)
Th. Steeg a donné à plusieurs de nos con-
frères son avis sur les principaux résultats de
la cinquième conférence nord-africaine.
« La question traitée et résolue des rela-
tions algéro-marocaines est de la plus haute
importance, a dit M. Steeg, et pour l'Algérie
et pour le Protectorat. Grâce à la construc-
tion du chemin de fer Oudjda-Nemours, le
Maroc oriental, qui est le véritable hinter-
land de l'Oranie, va connaître une activité
jusqu'ici Inconnue.
IC Nous allons assister à l'éveil économi-
que du Maroc oriental. »
M. Steeg doit regagner le Maroc à la fin
de septembre.
• •
M. Lucien Saint, Résident général, s'est
embarqué à Tunis, mardi, à 17 heures, sur
le paquebot Gouverneur-de-Gueydon, se ren-
dant à Paris avec le Directeur des finances
de la Régence, M. Crancier.
Le Résident général va exposer au Gou-
vernement français le point de vue du Gou-
vernement du Protectorat au sujet d'une im-
portante question : celle de l'utilisation du
dépôt d*or tunisien à la Banque d'Algérie.
Lorsque cet établissement de crédit fut
institué dans la Régence comme banque d'é-
mission, une somme de 14 millions environ
fut déposée en garantie des billets créés
pour le service de la Régence. Ce dépôt d'or,
beylical n'était pas, bien entendu, placé eu
compte à la Banque, mais constituait une
réserve inaliénable.
Survint la baisse du franc qui n'atteignit
la monnaie tunisienne qu'arbitrairement et
par suite de ses liens pourtant précaires avec
la monnaie française.
Depuis la stabilisation les 14 millions d'or
tunisien déposés dans les coffres de la Ban-
que d'Algérie représentent 70 millions de
francs-papier.
Le Gouvernement français, qui a réalisé
un bénéfice à son profit sur la valeur de l'or
détenu par la Banque de France, veut con-
sidérer ses droits comme identiques sur l'of
tunisien.
Cette décision a provoqué une vive émo-
tion dans la Régence et, en particulier, dan9
les milieux indigènes.
Le Résident généial va s'en faire l'écho
auprès du Gouvernement français.
Le 14 juillet en Indochine
sec
Le li juillet a ctë Coccasion, à Pnom-
Penh, d'une émouvante cérémonie au mo-
nument aux maris, qui a ête abondamment
fleuri.
A Hué, le lièrent de l'Empire d'Annam a
fait célébrer en grande pompe la lte na-
tionale de la République.
JPar dépêche.)
-
Un typhon au Tonkin
,
Le Cap-Lay fait naufrage
Un tiiphon d'une qrande violence vient de
dé.vastcr le Tonkin ; Hanoi et Haiphong ont
particulièrement souffert. De nombreux ar-
bres ont (Hé brises, des toitures emportées,
des roules coupées
Le vapeur Cap-Lay, pris dans une tour-
mente, a heurté un rocher ù Centrée du
Soiujlambac, rivière île flaipiionq.Une chau~
dière a fait explosion, dans t\)l>scuril<' ; le
navire a coule.
Il j/ avait A hnrd, '?"() passagers, dont
110 engagés volontaires.
On évalue, jusqu'à présent à iO le. nom-
bre des morts et à 10 également le nombre,
des blessas. Sut doute gue le nombre des
victimes ne soit, en vérité, beaucoup plus,
-
J.es embarcation* de lnrlora. nu vapeur,
gui avaient été mises tï la mer, ont été
brisées entre la roque, dit navire et un rf)"
cher.
Voici la liste île* manquants dans la ciu
tnstropho du Cap-Lay :
T."officier d'administration. Pntiltot : Vad-
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