Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-07-17
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 17 juillet 1928 17 juillet 1928
Description : 1928/07/17 (A29,N111). 1928/07/17 (A29,N111).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451287g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VLNC-T-NIVIVIEM ANNEE. - N8 111.
LE NUMERO : 80 CENTIMES
MARDI SOIR, 17 JUILLET 1928.
*
JOURNAL IVOTIDIEN
Rédaction & Administration :
14,
PARIS O")
s aouvm il-W
RICHELIEU «7-*i
1 1 0
Les Annales Coloniales
LM annonces et réclames sont reçue. au
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France et
Colonies 120 o 85 » 38 »
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Après la cinquième Conférence Nord-Africaine
̃ i a mi w >
La réunion des quatre chefs de grands
gouvernements français de l'Afrique, qui
vient de se réaliser à Rabat, a prouvé,
une fois de plus, pour ceux qui auraient
pu en avoir besoin, la réelle utilité et
l'importance politique et administrative de
œtle institution officiellement dénommée
«Conférence Nord-Africaine P.
En quatre jours de délibérations commu-
nes, les Résidents et Gouverneurs Généraux
de l'Algérie, de la Tunisie, du Maroc et de
l'Afrique Occidentale, assistés des princi-
paux directeurs des services administratifs
de ces pays, ont arrêté ou préparé des solu-
tions que les anciens procédés bureaucra-
tiques auraient mis trois ou quatre ans à
mener au même point. Encore, par les
échanges de correspondances entre adminis-
trations ou cabinets, ne serait-on jamais ar-
rivé à préciser, à élaguer, à limiter d'une fa-
çon aussi nette les décisions adoptées.
Le jour où les travaux de la Cinquième
Conférence Nord-Africaine s'ouvraient à Ra-
1)at, un important journal de Tunis en sa-
luait l'ouverture avec sympathie, mais ne
pouvait s'empêcher d'exprimer certaines ap-
préhensions :
m Dans cette Conférence Nord-Africaine,
disait-il, la petite Tunisie. frêle goélette,
risque toujours d'être coincée entre les deux
gros navires : Algérie et Maroc.
« Avec le pilote avisé qu'est M. Lucien
Samt. notre embarcation saura éviter les col-
lisions où elle serait fatalement endomma-
ge, mais si M. Lucien Saint passe à un au-
tre - et ce1 te échéance se produira bien un
jour --- la barre tunisienne, gare aux écueils,
rare aux frottements ! »
Eh bien ! non, la Conférence de Rabat n a
pas laissé voir de tendances trop particula-
ristcs. Certes, il existe entre les pays qui y
ont été représentés certaines divergences d'in-
.térêts. Loin de chercher à faire prédominer
"Tes uns au détriment des autres, on a, au
contraire, étudié avec Kmne foi et souvent
avec succès, le moyen de concilier ces inté-
rêts et, par des concessions mutuelles, de les
harmoniser.
C'est, du reste, ce que le journal de Tunis
rité plus haut a reconnu lui-même en ces
lerines :
« Il nous est plaisir lle constater que les
bons résultats espérés de la réunion des
'f'ttCI éminents du Nord-Afrique français
ne sont réalisés, sans que certaines appréhen-
sions, que nous ne manifestions, du reste,
que par précaution oratoire, se soient justi-
fiées.
« En effet, la petite Tunisie n'a eu qu'à se
féliciter de son contact avec les deux autres
puissances, plus massives, de la tfrinité Nord-
Africaine. 8
Et notre confrère, renouvelant sa com-
paraison maritime mais en la militarisant,
ajoute : « Le fin destroyer a manœuvré de
concert avec les gros cuirassés qu'il complète
à merveille et auxquels il peut, au besoin,
servir d'éclaireur. »
Grâce à cette tactique, la-politique mu-
tuelle de l'Algérie et de la Tunisie est déjà
transformée 1 -
Pendant plusieurs lustres, on a pu voir,
le long de la frontière algéro-tunisienne des
exemples édifiants des mesquines considéra-
lions qu'inspirent parfois les administra-
tions : aussi bien, au nord, entre Taharka et
J.a Celle, qu'au centre entre Tebessa et
SheitIa, on a laissé pendant longtemps des
routes arrêtées à trois ou quatre kilomètres
de la ligne de délimitation. Il aurait suffi de
deux mois de travail pour les raccorder et
mettre ainsi en relations de vastes régions
voisines. L'administration de chaque pays se
refusait à faire de son côté l'effort néces-
saire et se complaisait, au contraire, à main-
tenir une solution de continuité qui prenait
la valeur d'un symbole. - - -
II en était de même pour les chemins de
fer : la grande ligne Alger-Tunis s'était im-
posée avant même le Protectorat ; mais par-
tout ailleurs les réseaux ferré* se terminaient
en cul de sac à quelques kilomètres de la
frontière.
.-.
Il faut reconnaître que c est surtout 1 Al-
gérie qui maintenait cette situation, dans la
crainte que quelques tonnes de ses phosphates
dirigeassent vers les ports tunisiens de Sousse
ou de Bizerte au lieu d'engorger celui de
Boue.
Le ministère français de la Guerre pro-
lesta longtemps contre la gêne qui résultait
rte ce défaut de communication entre pays
dont il devait assurer la défense commune.
Ce sont des considérations stratégiques qui
finirent par faire décider, il y a quelques
années seulement, la jonction des réseaux
ferrés algéro-tpnisiens du centre qui n'est en-
core qu'en voie de réalisation.
La Conférence annuelle des gouverneurs
s'est chaque fois préoccupée d'activer les
travaux. Celle de Rabat vient, enfin, de dé-
elarer que la liaison des rails de Tebessa à
Kalaa Djerda, serait réalisée à la fin de la
présente année.
Dans l'ordre moral des institutions, cette
politique de chiens de faïence s'affirmait
aussi. On eût dit que les Administrations ne
voyaient que dans un particularisme rigide
le moyen de prouver leur utilité. Alors que de
nombreuses questions sont communes à des
pays dont tous les principaux éléments de
vie sont analogues, chacun s'ingéniait à ap-
porter des différences sensibles dans sa ma-
nière de les traiter.
La Conférence annuelle des chefs de gou-
vernement a mis heureusement fin à cette
stratégie. Elle a percé de nombreuses portes
dans ces murailles de Chine en attendant
qu'on les rase complètement.
C'est surtout à l'oeuvre d'unification ré-
glementaire qu'elle travaille heureusement.
Que l'on consulte les comptes rendus tech-
niques des travaux de Rabat, on verra par-
tout dominer cette préoccupation.
Qu'il s'agisse des relations ferroviaires ou
maritimes, routières ou téléphoniques et té-
légraphiques, aériennes ou postales, les trois
unités du Nord-Afriaue ont compris au'elles
avaient besoin d'un plan commun et d'une
action commune, ce qui n'empêcherait aucune
d'elles de conserver son existence propre et
l'autonomie relative qui lui est permise.
II en est de même pour la sécurité, no-
tamment dans les vastes hinterlands du Sud
ott, naguère, les mécréants échappaient aux
répressions méritées en passant d'un terri-
toire sur l'autre, alors qu'ils y trouveront,
désormais, une surveillance et une action
combinées.
Unification dans le régime de transit par
chemin de fer, où des complications et des
difficultés se présentaient à chaque instant
avec les errements encore en vigueur ; unifi-
cation dans les systèmes fiscaux, dans les re-
lations douanières, dans les méthodes d'as-
sistance, dans de nombreux points de légis-
lation concernant des intérêts similaires ;
en un mot, entente et harmonie là où l'on
exagérait de chaque côté un individualisme
souvent hostile et jaloux, telle est l'œuvre
que poursuit fructueusement la Conférence
Nord-Africaine et qui vient de faire, à Ra-
bat, de sérieux progrès théoriques et prati-
ques.
Tous ceux qui ont conscience des grands
destins communs des trois pays du Nord-
Afrique français y applaudiront, même et
surtout parmi ceux qui estiment que chacun
de ces pays doit rester un organisme parti-
culier dans sa constitution politique.
ca. DeM«rre,
Sénateur du Nord.
En l'honnear d'an grand colonial
Un médaillon sur la maison natale
de Bernard Boy
Un Comité, qui comprend MM. Lucien
Saint, Résident général de France à Tunis;
(.. Alapetitc, ambassadeur de France; R.
membre de l'Institut; S. Charléty,
retour de r Académie de raris; Kistelliue-
bcr; Directeur général de l'Intérieur en Tu-
nisie ; W. Marçais, membre de l'Institut ;
Merlin, conservateur du musée du Louvre;
Poinsot, directeur du Service des antiquités
de Tunisie, et les autorités municipales de
MariKny-lc-Cahouet (Côte-d'Or), a pris l'ini-
tiative Ht, fixer sur la maison natale de Ber-
nard Roy un médaillon en bronze dû au
sculpteur Belloc.
Bernard Roy, arrivé en Afrique du Nord en
1865, vice-consul de France au Kef en 1881,
devait devenir, dès l'organisation du Protec-
torat, l'un des collaborateurs les plfus émi-
nents des Résidents généraux et du Gouver-
nement beylical. Nul Français ne connut
comme lui la mentalité indigène, ne pénétra
plus profondément dans l'intimité spirituelle
et sociale du peuple tunisien. Sa personna-
lité était presque devenue légendaire par
son prodigieux rayonnement. Les souscrip-
tions peuvent être adressées aux personnes
ci-dessus mentionnées ou à M. J. Toutain,
secrétaire du Comité, 25, rue du Four, Pa-
ris (68).
1.1
Les véhicules à gazogène
en Algérie et en Tunisie
os
Les Gouvernements de l'Algérie, de la
Tunisie et du Maroc viennent de faire pa-
raître une brochure nxant les conditions a
remplir par les propriétaires de véhicules à
gazogène de marque, modèle et caractéris-
tiques identiques à ceux présentés au Con-
cours Intercolonial de 1927, pour l'obtention
de la prime d'achat, qui se monte à 4.000 fr.
pour les camionnettes et 5.000 fr. pour les
ca.mions.
Gymnastes Algériens à Colmar
Des gymnastes algériens ont pris part au
concours international de gymnastique de
Colmar présidé par le maréchal Franchet
d'Espérey.
AU CONSEIL D'ETAT
Une interdiction de sortie du blé
Le 3 juillet 1926, le Gouverneur Général
de l'Algérie prenait un arrêté interdisant,
temporairement. la sortie du département
d'Oran, pour quelque destination que ce soit,
des blés durs, de l'orge et de leurs dérivés.
A la requête de MM. S. et fils, négo-
ciants à Oran, le Conseil d'Etat avait à sta-
tuer sur les questions suivantes :
« Cette mesure du Gouverneur Général
« rentre-t-elle dans celles u'il peut prendre
« en vertu des pouvoirs qu'il tient du décret
it du 23 août 1898 i »
Le régime douanier étant réglé par le pou-
voir législatif, le Parlement ne devait-il pas
intervenir et partant voter une loi édictant
cette prohibition d'exportation?
Enfin l'arrêté dont s'agit a-t-il méconnu
les dispositions de la loi des 2-17 mars 1791
sur la liberté du commerce et de l'indus-
trie?
Les requérants faisaient remarquer qu'au-
cune mesure de prudence ne justifiant la dé-
cision du Gouverneur Général qui, dans ses
observations, en réponse à la communication
du pourvoi des négociants S., faisait valoir
que l'arrêté en question avait été pris en
vue de parer à une disette; que ledit-arrêté
rentrait d'ailleuis dans les mesures qgtte-le
Gouverneur Général peut prendre en vertu
du décret du 23 août 1S98.
Et le Conseil d'Etat de répondre aux
questions posées en annulant l'arrêté en
question, attendu qu'aucun texte de loi ne
donnait compétence au Gouverneur Général
pour prendre une semblable mesure.
Les possibilités économiques
du Sahara
Le Sahara est le pays des bas.
sins fermés où les fleuves, dans
le courant des âges, ont largement
étalé leurs alluvions, faute de pouvoir se
jeter à la mer.
Entre le Touat et Tombouctou, sur un
espace immense existe donc une grande
cuvette vers laquelle convergeaient tous les
grands fleuves occidentaux, au temps qua-
ternaire où ils étaient encore vivants : la
Saoura, descendue de l'Atlas, le Taman-
rasset, descendu du lloggar, le Niger, des-
cendu du F outa-Djallon. Là s'est accumulée
nécessairement une quantité immense d'al-
luvions, étalée en plaine uniforme, sur une
dizaine de degrés en latitude et autant en
longitude, c'est le Tanezrouft, pays de la
soif et de la mort.
Une des photographies qui illustrent le
rapport de M. F. Poulaliott, de la Mission
Alger-Niger, nous donne tme impression
exacte du Tanezrouft (à l'heure du thé,
page 14). La vue du bordj d'Ain Guettara
(dans le désert rocheux), celle du hurdi
d'ilassi Inifel (à demi cmahlé), prouvent
irréfutablement l'aridité de ces régions, et
qui plus est, l'aridité éternelle.
C'est tout d'abord par l'Algérie que l'on^
commença à prendre connaissance du Sahara.
En 1845, le lieutenant-colonel Daumas, di-
recteur des Affaires Arabes d'Alger, écri-
vait une suite d'études sur la région au Sud
des établissements français en Algérie « le
Sahara Algérien ». Ce travail, fait sttrtout
de renseignements pris chez de nombreuses
gens du désert, s'arrêtait aux confins mé-
ridionaux du désert considérés comme de-
vant être organisés en marches à l'abri des-
| quelles l'Algérie se développerait dans la
tiaix.
« Les études faites cinquante ans plus tard
en partant de l'Afrique Occidentale n'arri-
vent-elle s pas aux mêmes conclusions J Le
désert n'est et ne peut être qu'une marche
militaire à l'abri de laquelle les pays habi-
tables peuvent se développer pendant la
paix. C'est bien, du reste, ce qui se produit.
Les missions d'études, telles que celles du
Gouvernement Général de VAlgérie au llog-
gar, de la Société de Géographie (Augièras-
Draper), à travers le Sahara central, ont
rapporté sur le Sahara des documents fort
intéressants au point de vue géographique,
ethnographique et archéologique, mais ni
les unes ni les autres Ire sauraient conclure
à une valeur économique quelconque des sa-
bles et des rochers du Sahara en l'état actllelo
Ce ne sont Pas les travailleurs de la voie
ferrée qui s'installeront ensuite dans un
pays où ils auront vu mourir la plus grande
partie de leurs compagnons.
C'est à ses extrémités que le trans-
saharien devra trouver de quot s alimenter.
That is the question.
Etant donné ce qu'il aura coûté, il ne
pourra se tirer d'affaire qu'en transportant
des produits riches, capables de supporter
d'énormes frais de transport.
Si nous considérons que le M0yen-Niger,
aitec sa Boucle, n'est qu'une poussée du
fleuve en la région saharienne de Tombouc
ton, nous concluons que la fertilité de ce
sol nest que relative et que les moyens mis
en œuvre pour en conserver la fertilité por-
tent les produits récoltés à des prix déjà fort
élevés. Et le cotolr, si beau soit-il, ne pour-
rait parvenir sur le marché métropolitain
que grevé lourdement de frais de transport.
Des chiffres colossaux ont été mis en avant
pour la production, dans quelques années,
du coton du Moyen Niger.
Par ses propres moyens, ¡'A.O.F. s'est
développée normalement, sa production en
produits agricoles augmente chaque jour, au
fur et à mesure du perfectionnement des
méthodes et de l'organisation dit travail.
Il lui manque un réseau complet de moyens
de communications. C'est là la tâche la plus
urgente : réparer la voie Thiès-Niger, pro-
longer le Conahr y-Niger, le Chemin de fer
de la Côte d'Ivoire et celui de Cotonou au
Niger. Voilà de quoi utiliser les prestations
en rails et en matériel de chemin de fer et
les millions que l'on veut jeter dans le
gouffre transsaharien.
Mettons en valeur les pays qui offrent des
ressources, qui ont fait leurs preuves et en-
suite, réunissons-les par une grande voie
ferrée impériale, qui n'aura jamais, quoi-
qu'on prétende, qu'un intérêt stratégique.
Et la stratégie n'est utile que si l'on fait
la guerre, et la guerre. on n'en veut plus.
Comme Vécrivait mon distingué collègue dé-
puté, M. Antonelli, dans les Annales Colo-
niales du 9 juillet.. on ne peut pas être pour
ou contre le transsaharien, l'heure est venue
de résoudre méthodiquement le problème des
liaisons économique, politiques et sociales
transsahariermes.
Et Rajouterai en terminant : achevons tout
d'abord la mise en valeur des pays où nous
avons déjà tant peiné et. où nous avons déjà
obtenu des résultats incontestablement re-
marquables.
marqtiables. imarumae
Sénateur de la Marne,
Vlne-Prf aident de la Commission
If". Douanes.
.-. - -. ---
HETOWI
M. Terrasson de Fougères, gouverneur des
Colonies, lieutenant-gouverneur du Soudan,
est rentré en congé en France. Après être
venu à Paris où il. a été reçu par M. Léon
Perrier, il a rejoint Roquemaure, dans l'Ar.
dèche, où il prena ses vacances.
Le SIItu du Maroc en France
»♦«
Le Sultan du Maroc, accompagné du
Qrand Vizir El Mokri, est arrivé hier à Pau
en automobile, à 12 h. 30.
Dans l'après-midi, il a visité le château
d'Henri IV.
Après la mort de III Duclos
Devant la cour d'appel de Rabat a com-
paru l'auteur involontaire de t'accident
d'automobile qui coûta la vie, en décembre
dernier à M. uuclos, directeur des affaires
indigènes.
Le tribunal correctionnel avait condamné
le coupable à 100 francs d'amende et à
275.000 fr. de dommages-intéjêts envers
la partie civile. Le tribunal de première
instance qui avait à juger L'appel, a retenu
l'excès de vitesse et condamné M. P. à
3 mois de prison avec sursis et 100 francs
d.'amende sans sursis. De plus, la partie
civile a obtenu : pour Mme veuve. Duclos,
50.000 francs de dommages et intérêts,
plus une rente viagère de <>.000 francs;
pour ses enfants jusqu'à leur majorité
une renie annuelle de 5.000 francs ; enfin,
fa mère de M. Duclos a obtenu une rente
annuelle île 5.000 francs.
'Par dépêcfie.)
Le Saiol-Cyr marocain en France
Sous la conduite du commandant Tarrit,
commandant l'Ecole des élèves-officiers de
Dwiei-Befda, à Meknès, cinq futurs officiers
accomplissent un voyage d'études en France.
Dans le Nord, ifs feront plusieurs stations
aux fermes modèles du Pas-de-Calais.
Marseille, Paris, Versaillles, Saint-Cyr ont
déjà reçu nos hôtes. La capitale les a trans-
portés d'admiration, mais Versailles les a inté-
ressés au plus haut point.
-.. -., ,.., ,-
- Nous ne croyions pas, ont-lis dit a un ac
n05 confères, que le parc et le château étaient
aussi grandioses, et à Saint-Cyr nous fûmes re-
çus comme des frères par les élèves ofifciers
français ; nous avons constaté avec joie qu il y
avait plus d'une similitude entre l'enseignement
qu'on nous donne à Meknès et le leur..
- Au terme du voyage, ajouta le com-
mandant Tarrit, nous visiterons les châteaux de
la Loire. Nos élèves résumeront leurs impres-
sions pour leurs camarades de Meknès, aux-
quels ils rendront sensibles les enseignements
d'un beau voyage dans la métropole.
Le statut de Tanger
M. Briand a soumis, ce matin, au Conseil
des ministres, les textes de l'accord inter-
venu entre la France, l'Espagne, l'Angle-
terre et l'Italie pour la participation ita-
lienne au Statut de Tanger.
8..
L'Aviation Coloniale
Maroc
On vient d'inaugurer la ligne aéropostale
espagnole Las Palmas-Cadix. A son pre-
mier voyage, l'hydravion allemand affecté
au trafic a améri dans le port de Casa-
blanca afin de procéder à son ravitaille-
ment.
Paris-Beyrouth
Le commandant Ruby, chef de l'aéronau-
tique de l'Euphrute dont nous avons an-
noncé le départ de Villncoublay le 13 juillet,
se posait à 20 heures à Casablanca, après
une escale à Alicante et gagnait Tunis le
15 juillet. Il compte gagner Hayak, en Syrie,
après une escale à Bengali.
M. Proust réélu en A. 0. F.
Voici, en ce qui concerne le Soudan r ran-
çais et la Haute-Volta, les résultats des élec-
tions du 24 juin au Conseil supérieur des
Colonies tels qu'ils ont été proclamés le
12 juillet par la Commission de recense-
ment des votes :
Inscrits, 1.148; votants, 554; suffrages ex-
primés, 519.
Ont obtenu : MM. Proust, 405 voix. Elu.
Médor, 62 voix; Tartas, 32 voix; Daramy
d'Oxoby, 20 voix.
Le réseau rottier du Causerons
m
M. le Gouverneur des Colonies Mar-
Cllalld, commissaire île la République
Française au Cameroun, a inauguré, le
23 iuin, la roule automobilisable de Yoko
à Ngaoundéré, le 7 juillet la route Yaoundé
à Kentzou. Il s'est, à cette dernière occa-
sion, rencontré avec M. le Gouverneur
Lamblin à la limite de son Gouvernement.
Il est désormais possible d'aller par che-
min de fer de Doutthi A Yaoundé puis, de
là, par auto, à Bangui.
La route de Yoko à Ngaoundéré. est en
cours de prolongement vers Garoua.
Les voies ainsi ouvertes à la circulation
représentant : Yolto à Ngaouwléré : 395
kilomètres; Yaoundé à Kentzou : ;):t km.
(Par dépêche.)
L'enseignement colonial
Une nouvelle division préparatoire à
l'Ecole coloniale sera créée, au collège
Chaptal, pour la prochaine rentrée des clas-
ses.
-aie
- Di ctvrs d'oto-rWno-larynfolofie
>n
Les médecins spécialistes algériens assis-
tent au cours dloto-rliino-liryng lolngie inau-
guré avant-hier à Strasbourg par le profes-
seur Weiss, doyen de la Faculté de méde-
cine. Ce cours a pour but d'initier les spé-
cialistes aux nouveaux progrès de la science
et aux plus récentes méthodes opératoires.
iie
LES ARTISTES COLONIAUX
On peut voir en ce moment à l'Agence
des Colonies (Palais Royal, Galerie d'Or-
léans) une curieuse exposition d'aquarelles
du Sénégal.
Deux discours
Le 11 juillet dernier avait lieu, à la Cité
Universitaire, la pose de la première pierre de
la Maison des Etudiants de l' Indochine.
A cette occasion, M. Fontaine, l' çminent
président du Comité d'Initiative, et le Minis-
président du Comité M.
tre des Colonies, mon excellent ami M. Per-
rier, ont prononcé deux importants discours qui
méritent d'être tout particulièrement soulignés.
En un langage dont l'élévation des pensées
et des sentiments ne le cédait en rien à la sim-
plicité des tenues, M. Fontaine a montré la
signification de cette belle et émouvante céré-
monie. Constitue-t-elle quelque chose de nou-
veau et d'imprévu ? commence par demander
l' orateur. Bien au contraire.
Elle est « la continuation logique, solide et
« raisonnée d'une histoire déjà longue où les
« efforts conjugués de la France et de l'An-
« nam ont créé, en Extrême-Orient, de la
« paix, de la richesse et de l'honneur Il.
Et, en quelques traits saisissants, l'orateur
résume cette histoire, ses fastes et ses résul-
tats.
Dans l' Annam désolé par les insurrections,
la France avait apporté la paix définitive.
L'Annam, en la personne de son empereur, de-
manda, à ce moment, à notre pays de « cou-
« ronner son lide matérielle par son aide in-
« tellectuelle et morale ».
La France civilisatrice ne pouvait se refuser
à une telle oeuvre.
Et c'est alors que le prince héritier d An-
nam d'abord, puis les enfants de nombreuses
familles indochinoises vinrent dans la Métro-
pole pour y puiser les bienfaits de notre ins-
truction et de notre civilisation nationale.
Mais, faire profiter les jeunes étudiants indo-
chinois des trésors intellectuels, littéraires et
scientiifques que « possède une France affinée
« et enrichie par quinze siècle. de travail »,
était-ce sufifsant ?
Loin de là !
II restait encore à remplir, à l'égard des
familles qui nous envoyaient leurs enfants avec
tant de confiance. un devoir non moins impé-
rieux et non moins élevé : l'aide morale, sans
laquelle leurs fils ne sauraient acquérir tout cet
ensemble de qualités familiales et sociales au-
quel le peuple d' Annam est si profondément
attaché. *
- - --- -
Et n est-ce pas dans cette Cité Universi-
taire, où s' élèvera prochainement leur maison,
que les étudiants indochinois trouveront ce sou-
tien indispensable à tout labeur utile et fécond?
C'est cette dernière pensée que, dans son
discours, le Ministre des Colonies a reprise.
développée et commentée avec un grand bon-
heur d'expressions et dans des termes particu-
lièrement émouvants.
Il note tout d'abord que chaque année voit
s'accroître le nombre de jeunes Indochinois
« saisis, si l'on peut dire. d une double frin-
« pale, une fringale de France, une fringale
« de science moderne », avides de savoir, et
passionnément désireux de connaître notre
pays, qui se trouve résumé, pour eux, dans sa
capitale.
Mais, à Paris, que trouvent-ils > D abord
l'enchantement de l' immense et tumultueuse
cité, enchantement auquel succèdent, bientôt,
la plupart du temps, o de lamentables désar-
rois - » - - -.
C est qu en effet, les etudianb ndochinois
ont quitté une vie familiale et sociale minu-
tieusement réglée, des coutumes aimables, de
douces habitudes, et ils se trouvent, soudain,
jetés au milieu de ce Paris qu'on a si juste-
ment appelé un « désert d'âmes Il, où la soli-
tude peut atteindre son. point extrême.
« Ils sont en France, mais ils ne sont pas
« chez nous. et ne se sentent pas, en même
« temps, chez eux. »
Que faire pour parer à cet isolement moral
qui fait croire à un certain nombre de nos étu-
diants d'Extrême-Orient que la civilisation
française est uniquement scientique et tech-
nique et que, seuls, leurs pavs gardent le pri-
vilège de la civilisation morale ?
Il importe, au plus haut point, de leur pro-
curer une maison, un foyer, dans lequel ils au-
ront le sentiment d'être à la fois chez eux et
chez nous. La Cité Universitaire indochinoise
leur sera cet abri confortable et paisible, où,
dans une atmosphère familiale, ils apprendront
à mieux connaître, aimer et vénérer notre pays.
- - - -. t -
En terminant, M. le Ministre des Colonies
a formulé un vœu qui doit être entendu. Cette
fondation indochinoise ne sera pas la seule de
son espèce. Si la pierre qui a été posée, 1 au-
tre jour, constitue l'amorce d'une maison indo-
chinoise, il faut qu'elle soit, en même temps,
suivant les paroles si fortes de mon ami M. Per-
rier, « la première piene de toute une cité uni-
« versitaire coloniale, où se forgera denitive-
« ment, à la lumière des réalités historiques et
« dans le calme des réflexions sincères, l'union
« de la Métropole et de ses chères filles
K d' outre mer ».
Vcnrl Michei*
Ancinn dcfiulé. anrten yici'-prSsidcnt (le
la Commission des Colonies et tle Ui (.om•
si on, de la Marine militaire.
Les coopératives en Algérie
lt.
On comptait, an début 82 caves Coopératives dont -12 pour le dé-
partement d'Alger, groupant UWA) adhé-
rants - et totalisant I..OOO hectos ; 18
- -- - - - - -1
docks à céréales, 907.000 quintaux et réunissant 1.:8(, s°cié-
taires : 3 îloeks à tabac, avec un. l'ff(.tlf
de t».(V45 adhérents et une capacité de
llfO) quintaux : l)2 sociétés de matériel
agricole ; .1 huileries coopérative^ : v coo-
pératives cotonniéres ; 7 « viticoops » 1 dis-
tilleries coopératives dont certaines sont
organisées pour l'extraction de l'huile de
pépins) ; t fi tomaeoop » (fnbrkatinn de
conserves de tomates ; 1 Il géraniumfcoop n,
organisé pour la vente des essences ;, par-
fum : 2 coopératives moutonnières ; 10 so-
ciété d'élpetrifleation rurale : * cooplrntl.
i ves de labourage électrique.
L'organisation sanitaire
en Indochine
Depuis 1914, un effort considérable a été
accompli en Indochine pour étendre les béné-
fices de l' assistance médicale à la population
indigène.
A l'heure actuelle, le personnel européen
médical de l'assistance comprend 97 médecins
du cadre de l'assistance médicale, 63 méde-
cins et pharmaciens des troupes coloniales, 6
médecins et pharmaciens n appartenant pas aux
cadres de l'assistance médicale et occupant
des fonctions de direction ou des postes dans
l'enseignement, 13 médecins contractuel et
une doctoresse.
Le corps de l'assistance médicale est recruté
par voie de concours. Il est ouvert aux Fran-
çais, indigènes, indochinois âgés de moins de
trente ans, s'ils sont munis du diplôme d Etat
de docteur en médecine.
Le corps des médecins auxiliaires indigènes
qui sont formés à l'école d Hanoi, compte 189
unités. 34 pharmaciens indigènes assurent le
service des pharmaciens et des laboratoires
dans les hôpitaux et formations sanitaires.
Enfin, 345 sages-femmes indigènes sont en
service dans les hôpitaux et maternités.
Les services sanitaires de l' assistance sont
faits par 509 formations diverses : hôpitaux,
maternités, ambulances, lazarets, etc.
Cette assistance, limitée d'abord à l'action
médicale dispensée dans les hôpitaux et par
les tournées de vaccine jennerienne, s est lar-
gement étendue. Des sacrifices pécuniaires
ont été, au reste, consentis. C'est ainsi qu en
1927, les dépenses totales de ce service se
sont élevées à 5.603.402 fr., ce qui a permis au
corps sanitaire de l'Indochine d entreprendre et
de développer utilement la lutte contre les
maladies épidémiques et endémiques dans la
protection de l' enfance, dans l'organisation de
l'hygiène et de l'assistance urbaine, dans la
lutte contre les maladies des yeux, et plus
spécialement contre le trachome, dont on sait
les ravaees.
D' autre part, l'organisation de la police
sanitaire, maritime et de la police sanitaire de
l'immigration et de l'émigration qui revêt un
caractère de première importance en raison des
déplacements de main-d oeuvre, est désormais
un fait accompli.
Il faut signaler tout spécialement les Instituts
Pasteur et leur merveilleuse - activité. Ils ont
leurs centres à Nhatrang, Hanoï et Saïgon.
En moins d'un an, ils ont fourni plus de 36
millions de doses qui ont permis de vacciner
12 millions d'individus.
La moyenne annuelle des doses de vaccin
anticholérique peut être évaluée à 8 millions.
Plus de 5 millions de vaccinations antivarioli-
ques ont été également faites en 1927.
La vaccination antipesteuse est pratiquée
dès qu'un foyer pesteux peut être redouté.
En vue de combattre le paludisme, de grosses
quantités de quinine sont mises à bon marché,
voire gratuitement, à - la disposition - des indi-
gènes. t t
Pour la protection de l' enfance, rien n est
plus remarquable que le fonctionnement de
l'Institut de puériculture de Saigon. Mais dans
toute l'Indochine, de sérieux efforts sont faits
pour sauvegarder la santé infantile ; jardins,
crèches d'enfants, orphelinat, œuvres souvent
dues à l'initiative privée, contribuent au pro-
grès de l'action sanitaire française en Extrême-
Orient.
8'" ---------.-
L'AVICULTURE A MADAGASCAR
-60
Le premier concours-exposition de la So-
ciété Centrale d'Aviculture de Madaga^.ir,
récemment fondée, 3 'e>t U*nu au grand Pa-
villon (le la. Foire a Analakcly ,TanalJa-
rive). ---- - ---
Il a obtenu tout le sucies que ses organi-
sateurs étaient en droit d'espérer.
M. le Gouverneur Général et Mme Oli-
l'Ilispe(-teur
vier, Mme Lencement, M. l'Inspecteur Gé-
néral des Colonies Ptgollrier, M. le Gou-
verneur Secrétaire Général llerthier, plu-
sieurs Administrateurs ,-uperieurs Chefs de
région, de nombreuses autorités administra.
tives, civiles et militaires ont tenu à hono-
rer de leur présence l'Expositinn et a mon-
trer aux dirigeants de la Société l'intérêt
qu'ils portaient à cette première manifesta-
tion de l'activité avicole de la Colonie.
De très nombreux visîteur>, tant Euro-
péens qu'Indigènes se sont interes^t-s a etie
exhibition <-t ont nttlu>; au grand ha!! du
Pavillon au cours d '- u duré le concours
La vie coloniale
t' t
Ceux qui s imaginent qu'on réalise beaucoup
d'économies pendant le séjour aux colonies se
trompent fréquemment. Qu'on en )ue par les
prix actuels des denrées a la Côte d Ivoire:
Farine : 8 fr. le kilo (10 à 12 fr. en Haute-
Volta).
Vin - 7 fr. le litre (10 à 12 ff r. en Haute-
Volta).
Huile de table : 20 fr. le litre.
Légumes secs : 10 fr. le kilo.
Pommes de terre : 5 fr. le kilo (quand il y
en a).
Savon : 10 fr. le kilo.
Sirops : 15 fr. la bouteille.
Chocolat : 24 fr. le kilo.
Vinaigre : 9 fr. le litre.
Gruyère : 45 fr. le kilo. etc.. etc.
Tout le reste est à l' avenant.
Passons aux produits du pays :
Riz : 4 fr. le kilo.
- - f'
Poulets et pintades : IJ a M tr. pièce.
Canard: 30 fr. pièce.
Viande de boucherie : 20 fr. le kilo (mal
présentée et souvent mauvaie).
Lait : 3 fr. le litre (il n y en a pas partout).
Le poisson est relativement bon marché. mais
on n' en trouve pas partout, même dans les
LE NUMERO : 80 CENTIMES
MARDI SOIR, 17 JUILLET 1928.
*
JOURNAL IVOTIDIEN
Rédaction & Administration :
14,
PARIS O")
s aouvm il-W
RICHELIEU «7-*i
1 1 0
Les Annales Coloniales
LM annonces et réclames sont reçue. au
bureau du journal.
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Tous les articles publiés dans notre journal ne peuvent
cire reproduits qu'en citant les ANNALES COLQSIALES.
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Un la 6 Moi. 3 Mo"
France et
Colonies 120 o 85 » 38 »
Etranger.. ISOD 100 9 50»
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Après la cinquième Conférence Nord-Africaine
̃ i a mi w >
La réunion des quatre chefs de grands
gouvernements français de l'Afrique, qui
vient de se réaliser à Rabat, a prouvé,
une fois de plus, pour ceux qui auraient
pu en avoir besoin, la réelle utilité et
l'importance politique et administrative de
œtle institution officiellement dénommée
«Conférence Nord-Africaine P.
En quatre jours de délibérations commu-
nes, les Résidents et Gouverneurs Généraux
de l'Algérie, de la Tunisie, du Maroc et de
l'Afrique Occidentale, assistés des princi-
paux directeurs des services administratifs
de ces pays, ont arrêté ou préparé des solu-
tions que les anciens procédés bureaucra-
tiques auraient mis trois ou quatre ans à
mener au même point. Encore, par les
échanges de correspondances entre adminis-
trations ou cabinets, ne serait-on jamais ar-
rivé à préciser, à élaguer, à limiter d'une fa-
çon aussi nette les décisions adoptées.
Le jour où les travaux de la Cinquième
Conférence Nord-Africaine s'ouvraient à Ra-
1)at, un important journal de Tunis en sa-
luait l'ouverture avec sympathie, mais ne
pouvait s'empêcher d'exprimer certaines ap-
préhensions :
m Dans cette Conférence Nord-Africaine,
disait-il, la petite Tunisie. frêle goélette,
risque toujours d'être coincée entre les deux
gros navires : Algérie et Maroc.
« Avec le pilote avisé qu'est M. Lucien
Samt. notre embarcation saura éviter les col-
lisions où elle serait fatalement endomma-
ge, mais si M. Lucien Saint passe à un au-
tre - et ce1 te échéance se produira bien un
jour --- la barre tunisienne, gare aux écueils,
rare aux frottements ! »
Eh bien ! non, la Conférence de Rabat n a
pas laissé voir de tendances trop particula-
ristcs. Certes, il existe entre les pays qui y
ont été représentés certaines divergences d'in-
.térêts. Loin de chercher à faire prédominer
"Tes uns au détriment des autres, on a, au
contraire, étudié avec Kmne foi et souvent
avec succès, le moyen de concilier ces inté-
rêts et, par des concessions mutuelles, de les
harmoniser.
C'est, du reste, ce que le journal de Tunis
rité plus haut a reconnu lui-même en ces
lerines :
« Il nous est plaisir lle constater que les
bons résultats espérés de la réunion des
'f'ttCI éminents du Nord-Afrique français
ne sont réalisés, sans que certaines appréhen-
sions, que nous ne manifestions, du reste,
que par précaution oratoire, se soient justi-
fiées.
« En effet, la petite Tunisie n'a eu qu'à se
féliciter de son contact avec les deux autres
puissances, plus massives, de la tfrinité Nord-
Africaine. 8
Et notre confrère, renouvelant sa com-
paraison maritime mais en la militarisant,
ajoute : « Le fin destroyer a manœuvré de
concert avec les gros cuirassés qu'il complète
à merveille et auxquels il peut, au besoin,
servir d'éclaireur. »
Grâce à cette tactique, la-politique mu-
tuelle de l'Algérie et de la Tunisie est déjà
transformée 1 -
Pendant plusieurs lustres, on a pu voir,
le long de la frontière algéro-tunisienne des
exemples édifiants des mesquines considéra-
lions qu'inspirent parfois les administra-
tions : aussi bien, au nord, entre Taharka et
J.a Celle, qu'au centre entre Tebessa et
SheitIa, on a laissé pendant longtemps des
routes arrêtées à trois ou quatre kilomètres
de la ligne de délimitation. Il aurait suffi de
deux mois de travail pour les raccorder et
mettre ainsi en relations de vastes régions
voisines. L'administration de chaque pays se
refusait à faire de son côté l'effort néces-
saire et se complaisait, au contraire, à main-
tenir une solution de continuité qui prenait
la valeur d'un symbole. - - -
II en était de même pour les chemins de
fer : la grande ligne Alger-Tunis s'était im-
posée avant même le Protectorat ; mais par-
tout ailleurs les réseaux ferré* se terminaient
en cul de sac à quelques kilomètres de la
frontière.
.-.
Il faut reconnaître que c est surtout 1 Al-
gérie qui maintenait cette situation, dans la
crainte que quelques tonnes de ses phosphates
ou de Bizerte au lieu d'engorger celui de
Boue.
Le ministère français de la Guerre pro-
lesta longtemps contre la gêne qui résultait
rte ce défaut de communication entre pays
dont il devait assurer la défense commune.
Ce sont des considérations stratégiques qui
finirent par faire décider, il y a quelques
années seulement, la jonction des réseaux
ferrés algéro-tpnisiens du centre qui n'est en-
core qu'en voie de réalisation.
La Conférence annuelle des gouverneurs
s'est chaque fois préoccupée d'activer les
travaux. Celle de Rabat vient, enfin, de dé-
elarer que la liaison des rails de Tebessa à
Kalaa Djerda, serait réalisée à la fin de la
présente année.
Dans l'ordre moral des institutions, cette
politique de chiens de faïence s'affirmait
aussi. On eût dit que les Administrations ne
voyaient que dans un particularisme rigide
le moyen de prouver leur utilité. Alors que de
nombreuses questions sont communes à des
pays dont tous les principaux éléments de
vie sont analogues, chacun s'ingéniait à ap-
porter des différences sensibles dans sa ma-
nière de les traiter.
La Conférence annuelle des chefs de gou-
vernement a mis heureusement fin à cette
stratégie. Elle a percé de nombreuses portes
dans ces murailles de Chine en attendant
qu'on les rase complètement.
C'est surtout à l'oeuvre d'unification ré-
glementaire qu'elle travaille heureusement.
Que l'on consulte les comptes rendus tech-
niques des travaux de Rabat, on verra par-
tout dominer cette préoccupation.
Qu'il s'agisse des relations ferroviaires ou
maritimes, routières ou téléphoniques et té-
légraphiques, aériennes ou postales, les trois
unités du Nord-Afriaue ont compris au'elles
avaient besoin d'un plan commun et d'une
action commune, ce qui n'empêcherait aucune
d'elles de conserver son existence propre et
l'autonomie relative qui lui est permise.
II en est de même pour la sécurité, no-
tamment dans les vastes hinterlands du Sud
ott, naguère, les mécréants échappaient aux
répressions méritées en passant d'un terri-
toire sur l'autre, alors qu'ils y trouveront,
désormais, une surveillance et une action
combinées.
Unification dans le régime de transit par
chemin de fer, où des complications et des
difficultés se présentaient à chaque instant
avec les errements encore en vigueur ; unifi-
cation dans les systèmes fiscaux, dans les re-
lations douanières, dans les méthodes d'as-
sistance, dans de nombreux points de légis-
lation concernant des intérêts similaires ;
en un mot, entente et harmonie là où l'on
exagérait de chaque côté un individualisme
souvent hostile et jaloux, telle est l'œuvre
que poursuit fructueusement la Conférence
Nord-Africaine et qui vient de faire, à Ra-
bat, de sérieux progrès théoriques et prati-
ques.
Tous ceux qui ont conscience des grands
destins communs des trois pays du Nord-
Afrique français y applaudiront, même et
surtout parmi ceux qui estiment que chacun
de ces pays doit rester un organisme parti-
culier dans sa constitution politique.
ca. DeM«rre,
Sénateur du Nord.
En l'honnear d'an grand colonial
Un médaillon sur la maison natale
de Bernard Boy
Un Comité, qui comprend MM. Lucien
Saint, Résident général de France à Tunis;
(.. Alapetitc, ambassadeur de France; R.
membre de l'Institut; S. Charléty,
retour de r Académie de raris; Kistelliue-
bcr; Directeur général de l'Intérieur en Tu-
nisie ; W. Marçais, membre de l'Institut ;
Merlin, conservateur du musée du Louvre;
Poinsot, directeur du Service des antiquités
de Tunisie, et les autorités municipales de
MariKny-lc-Cahouet (Côte-d'Or), a pris l'ini-
tiative Ht, fixer sur la maison natale de Ber-
nard Roy un médaillon en bronze dû au
sculpteur Belloc.
Bernard Roy, arrivé en Afrique du Nord en
1865, vice-consul de France au Kef en 1881,
devait devenir, dès l'organisation du Protec-
torat, l'un des collaborateurs les plfus émi-
nents des Résidents généraux et du Gouver-
nement beylical. Nul Français ne connut
comme lui la mentalité indigène, ne pénétra
plus profondément dans l'intimité spirituelle
et sociale du peuple tunisien. Sa personna-
lité était presque devenue légendaire par
son prodigieux rayonnement. Les souscrip-
tions peuvent être adressées aux personnes
ci-dessus mentionnées ou à M. J. Toutain,
secrétaire du Comité, 25, rue du Four, Pa-
ris (68).
1.1
Les véhicules à gazogène
en Algérie et en Tunisie
os
Les Gouvernements de l'Algérie, de la
Tunisie et du Maroc viennent de faire pa-
raître une brochure nxant les conditions a
remplir par les propriétaires de véhicules à
gazogène de marque, modèle et caractéris-
tiques identiques à ceux présentés au Con-
cours Intercolonial de 1927, pour l'obtention
de la prime d'achat, qui se monte à 4.000 fr.
pour les camionnettes et 5.000 fr. pour les
ca.mions.
Gymnastes Algériens à Colmar
Des gymnastes algériens ont pris part au
concours international de gymnastique de
Colmar présidé par le maréchal Franchet
d'Espérey.
AU CONSEIL D'ETAT
Une interdiction de sortie du blé
Le 3 juillet 1926, le Gouverneur Général
de l'Algérie prenait un arrêté interdisant,
temporairement. la sortie du département
d'Oran, pour quelque destination que ce soit,
des blés durs, de l'orge et de leurs dérivés.
A la requête de MM. S. et fils, négo-
ciants à Oran, le Conseil d'Etat avait à sta-
tuer sur les questions suivantes :
« Cette mesure du Gouverneur Général
« rentre-t-elle dans celles u'il peut prendre
« en vertu des pouvoirs qu'il tient du décret
it du 23 août 1898 i »
Le régime douanier étant réglé par le pou-
voir législatif, le Parlement ne devait-il pas
intervenir et partant voter une loi édictant
cette prohibition d'exportation?
Enfin l'arrêté dont s'agit a-t-il méconnu
les dispositions de la loi des 2-17 mars 1791
sur la liberté du commerce et de l'indus-
trie?
Les requérants faisaient remarquer qu'au-
cune mesure de prudence ne justifiant la dé-
cision du Gouverneur Général qui, dans ses
observations, en réponse à la communication
du pourvoi des négociants S., faisait valoir
que l'arrêté en question avait été pris en
vue de parer à une disette; que ledit-arrêté
rentrait d'ailleuis dans les mesures qgtte-le
Gouverneur Général peut prendre en vertu
du décret du 23 août 1S98.
Et le Conseil d'Etat de répondre aux
questions posées en annulant l'arrêté en
question, attendu qu'aucun texte de loi ne
donnait compétence au Gouverneur Général
pour prendre une semblable mesure.
Les possibilités économiques
du Sahara
Le Sahara est le pays des bas.
sins fermés où les fleuves, dans
le courant des âges, ont largement
étalé leurs alluvions, faute de pouvoir se
jeter à la mer.
Entre le Touat et Tombouctou, sur un
espace immense existe donc une grande
cuvette vers laquelle convergeaient tous les
grands fleuves occidentaux, au temps qua-
ternaire où ils étaient encore vivants : la
Saoura, descendue de l'Atlas, le Taman-
rasset, descendu du lloggar, le Niger, des-
cendu du F outa-Djallon. Là s'est accumulée
nécessairement une quantité immense d'al-
luvions, étalée en plaine uniforme, sur une
dizaine de degrés en latitude et autant en
longitude, c'est le Tanezrouft, pays de la
soif et de la mort.
Une des photographies qui illustrent le
rapport de M. F. Poulaliott, de la Mission
Alger-Niger, nous donne tme impression
exacte du Tanezrouft (à l'heure du thé,
page 14). La vue du bordj d'Ain Guettara
(dans le désert rocheux), celle du hurdi
d'ilassi Inifel (à demi cmahlé), prouvent
irréfutablement l'aridité de ces régions, et
qui plus est, l'aridité éternelle.
C'est tout d'abord par l'Algérie que l'on^
commença à prendre connaissance du Sahara.
En 1845, le lieutenant-colonel Daumas, di-
recteur des Affaires Arabes d'Alger, écri-
vait une suite d'études sur la région au Sud
des établissements français en Algérie « le
Sahara Algérien ». Ce travail, fait sttrtout
de renseignements pris chez de nombreuses
gens du désert, s'arrêtait aux confins mé-
ridionaux du désert considérés comme de-
vant être organisés en marches à l'abri des-
| quelles l'Algérie se développerait dans la
tiaix.
« Les études faites cinquante ans plus tard
en partant de l'Afrique Occidentale n'arri-
vent-elle s pas aux mêmes conclusions J Le
désert n'est et ne peut être qu'une marche
militaire à l'abri de laquelle les pays habi-
tables peuvent se développer pendant la
paix. C'est bien, du reste, ce qui se produit.
Les missions d'études, telles que celles du
Gouvernement Général de VAlgérie au llog-
gar, de la Société de Géographie (Augièras-
Draper), à travers le Sahara central, ont
rapporté sur le Sahara des documents fort
intéressants au point de vue géographique,
ethnographique et archéologique, mais ni
les unes ni les autres Ire sauraient conclure
à une valeur économique quelconque des sa-
bles et des rochers du Sahara en l'état actllelo
Ce ne sont Pas les travailleurs de la voie
ferrée qui s'installeront ensuite dans un
pays où ils auront vu mourir la plus grande
partie de leurs compagnons.
C'est à ses extrémités que le trans-
saharien devra trouver de quot s alimenter.
That is the question.
Etant donné ce qu'il aura coûté, il ne
pourra se tirer d'affaire qu'en transportant
des produits riches, capables de supporter
d'énormes frais de transport.
Si nous considérons que le M0yen-Niger,
aitec sa Boucle, n'est qu'une poussée du
fleuve en la région saharienne de Tombouc
ton, nous concluons que la fertilité de ce
sol nest que relative et que les moyens mis
en œuvre pour en conserver la fertilité por-
tent les produits récoltés à des prix déjà fort
élevés. Et le cotolr, si beau soit-il, ne pour-
rait parvenir sur le marché métropolitain
que grevé lourdement de frais de transport.
Des chiffres colossaux ont été mis en avant
pour la production, dans quelques années,
du coton du Moyen Niger.
Par ses propres moyens, ¡'A.O.F. s'est
développée normalement, sa production en
produits agricoles augmente chaque jour, au
fur et à mesure du perfectionnement des
méthodes et de l'organisation dit travail.
Il lui manque un réseau complet de moyens
de communications. C'est là la tâche la plus
urgente : réparer la voie Thiès-Niger, pro-
longer le Conahr y-Niger, le Chemin de fer
de la Côte d'Ivoire et celui de Cotonou au
Niger. Voilà de quoi utiliser les prestations
en rails et en matériel de chemin de fer et
les millions que l'on veut jeter dans le
gouffre transsaharien.
Mettons en valeur les pays qui offrent des
ressources, qui ont fait leurs preuves et en-
suite, réunissons-les par une grande voie
ferrée impériale, qui n'aura jamais, quoi-
qu'on prétende, qu'un intérêt stratégique.
Et la stratégie n'est utile que si l'on fait
la guerre, et la guerre. on n'en veut plus.
Comme Vécrivait mon distingué collègue dé-
puté, M. Antonelli, dans les Annales Colo-
niales du 9 juillet.. on ne peut pas être pour
ou contre le transsaharien, l'heure est venue
de résoudre méthodiquement le problème des
liaisons économique, politiques et sociales
transsahariermes.
Et Rajouterai en terminant : achevons tout
d'abord la mise en valeur des pays où nous
avons déjà tant peiné et. où nous avons déjà
obtenu des résultats incontestablement re-
marquables.
marqtiables. imarumae
Sénateur de la Marne,
Vlne-Prf aident de la Commission
If". Douanes.
.-. - -. ---
HETOWI
M. Terrasson de Fougères, gouverneur des
Colonies, lieutenant-gouverneur du Soudan,
est rentré en congé en France. Après être
venu à Paris où il. a été reçu par M. Léon
Perrier, il a rejoint Roquemaure, dans l'Ar.
dèche, où il prena ses vacances.
Le SIItu du Maroc en France
»♦«
Le Sultan du Maroc, accompagné du
Qrand Vizir El Mokri, est arrivé hier à Pau
en automobile, à 12 h. 30.
Dans l'après-midi, il a visité le château
d'Henri IV.
Après la mort de III Duclos
Devant la cour d'appel de Rabat a com-
paru l'auteur involontaire de t'accident
d'automobile qui coûta la vie, en décembre
dernier à M. uuclos, directeur des affaires
indigènes.
Le tribunal correctionnel avait condamné
le coupable à 100 francs d'amende et à
275.000 fr. de dommages-intéjêts envers
la partie civile. Le tribunal de première
instance qui avait à juger L'appel, a retenu
l'excès de vitesse et condamné M. P. à
3 mois de prison avec sursis et 100 francs
d.'amende sans sursis. De plus, la partie
civile a obtenu : pour Mme veuve. Duclos,
50.000 francs de dommages et intérêts,
plus une rente viagère de <>.000 francs;
pour ses enfants jusqu'à leur majorité
une renie annuelle de 5.000 francs ; enfin,
fa mère de M. Duclos a obtenu une rente
annuelle île 5.000 francs.
'Par dépêcfie.)
Le Saiol-Cyr marocain en France
Sous la conduite du commandant Tarrit,
commandant l'Ecole des élèves-officiers de
Dwiei-Befda, à Meknès, cinq futurs officiers
accomplissent un voyage d'études en France.
Dans le Nord, ifs feront plusieurs stations
aux fermes modèles du Pas-de-Calais.
Marseille, Paris, Versaillles, Saint-Cyr ont
déjà reçu nos hôtes. La capitale les a trans-
portés d'admiration, mais Versailles les a inté-
ressés au plus haut point.
-.. -., ,.., ,-
- Nous ne croyions pas, ont-lis dit a un ac
n05 confères, que le parc et le château étaient
aussi grandioses, et à Saint-Cyr nous fûmes re-
çus comme des frères par les élèves ofifciers
français ; nous avons constaté avec joie qu il y
avait plus d'une similitude entre l'enseignement
qu'on nous donne à Meknès et le leur..
- Au terme du voyage, ajouta le com-
mandant Tarrit, nous visiterons les châteaux de
la Loire. Nos élèves résumeront leurs impres-
sions pour leurs camarades de Meknès, aux-
quels ils rendront sensibles les enseignements
d'un beau voyage dans la métropole.
Le statut de Tanger
M. Briand a soumis, ce matin, au Conseil
des ministres, les textes de l'accord inter-
venu entre la France, l'Espagne, l'Angle-
terre et l'Italie pour la participation ita-
lienne au Statut de Tanger.
8..
L'Aviation Coloniale
Maroc
On vient d'inaugurer la ligne aéropostale
espagnole Las Palmas-Cadix. A son pre-
mier voyage, l'hydravion allemand affecté
au trafic a améri dans le port de Casa-
blanca afin de procéder à son ravitaille-
ment.
Paris-Beyrouth
Le commandant Ruby, chef de l'aéronau-
tique de l'Euphrute dont nous avons an-
noncé le départ de Villncoublay le 13 juillet,
se posait à 20 heures à Casablanca, après
une escale à Alicante et gagnait Tunis le
15 juillet. Il compte gagner Hayak, en Syrie,
après une escale à Bengali.
M. Proust réélu en A. 0. F.
Voici, en ce qui concerne le Soudan r ran-
çais et la Haute-Volta, les résultats des élec-
tions du 24 juin au Conseil supérieur des
Colonies tels qu'ils ont été proclamés le
12 juillet par la Commission de recense-
ment des votes :
Inscrits, 1.148; votants, 554; suffrages ex-
primés, 519.
Ont obtenu : MM. Proust, 405 voix. Elu.
Médor, 62 voix; Tartas, 32 voix; Daramy
d'Oxoby, 20 voix.
Le réseau rottier du Causerons
m
M. le Gouverneur des Colonies Mar-
Cllalld, commissaire île la République
Française au Cameroun, a inauguré, le
23 iuin, la roule automobilisable de Yoko
à Ngaoundéré, le 7 juillet la route Yaoundé
à Kentzou. Il s'est, à cette dernière occa-
sion, rencontré avec M. le Gouverneur
Lamblin à la limite de son Gouvernement.
Il est désormais possible d'aller par che-
min de fer de Doutthi A Yaoundé puis, de
là, par auto, à Bangui.
La route de Yoko à Ngaoundéré. est en
cours de prolongement vers Garoua.
Les voies ainsi ouvertes à la circulation
représentant : Yolto à Ngaouwléré : 395
kilomètres; Yaoundé à Kentzou : ;):t km.
(Par dépêche.)
L'enseignement colonial
Une nouvelle division préparatoire à
l'Ecole coloniale sera créée, au collège
Chaptal, pour la prochaine rentrée des clas-
ses.
-aie
- Di ctvrs d'oto-rWno-larynfolofie
>n
Les médecins spécialistes algériens assis-
tent au cours dloto-rliino-liryng lolngie inau-
guré avant-hier à Strasbourg par le profes-
seur Weiss, doyen de la Faculté de méde-
cine. Ce cours a pour but d'initier les spé-
cialistes aux nouveaux progrès de la science
et aux plus récentes méthodes opératoires.
iie
LES ARTISTES COLONIAUX
On peut voir en ce moment à l'Agence
des Colonies (Palais Royal, Galerie d'Or-
léans) une curieuse exposition d'aquarelles
du Sénégal.
Deux discours
Le 11 juillet dernier avait lieu, à la Cité
Universitaire, la pose de la première pierre de
la Maison des Etudiants de l' Indochine.
A cette occasion, M. Fontaine, l' çminent
président du Comité d'Initiative, et le Minis-
président du Comité M.
tre des Colonies, mon excellent ami M. Per-
rier, ont prononcé deux importants discours qui
méritent d'être tout particulièrement soulignés.
En un langage dont l'élévation des pensées
et des sentiments ne le cédait en rien à la sim-
plicité des tenues, M. Fontaine a montré la
signification de cette belle et émouvante céré-
monie. Constitue-t-elle quelque chose de nou-
veau et d'imprévu ? commence par demander
l' orateur. Bien au contraire.
Elle est « la continuation logique, solide et
« raisonnée d'une histoire déjà longue où les
« efforts conjugués de la France et de l'An-
« nam ont créé, en Extrême-Orient, de la
« paix, de la richesse et de l'honneur Il.
Et, en quelques traits saisissants, l'orateur
résume cette histoire, ses fastes et ses résul-
tats.
Dans l' Annam désolé par les insurrections,
la France avait apporté la paix définitive.
L'Annam, en la personne de son empereur, de-
manda, à ce moment, à notre pays de « cou-
« ronner son lide matérielle par son aide in-
« tellectuelle et morale ».
La France civilisatrice ne pouvait se refuser
à une telle oeuvre.
Et c'est alors que le prince héritier d An-
nam d'abord, puis les enfants de nombreuses
familles indochinoises vinrent dans la Métro-
pole pour y puiser les bienfaits de notre ins-
truction et de notre civilisation nationale.
Mais, faire profiter les jeunes étudiants indo-
chinois des trésors intellectuels, littéraires et
scientiifques que « possède une France affinée
« et enrichie par quinze siècle. de travail »,
était-ce sufifsant ?
Loin de là !
II restait encore à remplir, à l'égard des
familles qui nous envoyaient leurs enfants avec
tant de confiance. un devoir non moins impé-
rieux et non moins élevé : l'aide morale, sans
laquelle leurs fils ne sauraient acquérir tout cet
ensemble de qualités familiales et sociales au-
quel le peuple d' Annam est si profondément
attaché. *
- - --- -
Et n est-ce pas dans cette Cité Universi-
taire, où s' élèvera prochainement leur maison,
que les étudiants indochinois trouveront ce sou-
tien indispensable à tout labeur utile et fécond?
C'est cette dernière pensée que, dans son
discours, le Ministre des Colonies a reprise.
développée et commentée avec un grand bon-
heur d'expressions et dans des termes particu-
lièrement émouvants.
Il note tout d'abord que chaque année voit
s'accroître le nombre de jeunes Indochinois
« saisis, si l'on peut dire. d une double frin-
« pale, une fringale de France, une fringale
« de science moderne », avides de savoir, et
passionnément désireux de connaître notre
pays, qui se trouve résumé, pour eux, dans sa
capitale.
Mais, à Paris, que trouvent-ils > D abord
l'enchantement de l' immense et tumultueuse
cité, enchantement auquel succèdent, bientôt,
la plupart du temps, o de lamentables désar-
rois - » - - -.
C est qu en effet, les etudianb ndochinois
ont quitté une vie familiale et sociale minu-
tieusement réglée, des coutumes aimables, de
douces habitudes, et ils se trouvent, soudain,
jetés au milieu de ce Paris qu'on a si juste-
ment appelé un « désert d'âmes Il, où la soli-
tude peut atteindre son. point extrême.
« Ils sont en France, mais ils ne sont pas
« chez nous. et ne se sentent pas, en même
« temps, chez eux. »
Que faire pour parer à cet isolement moral
qui fait croire à un certain nombre de nos étu-
diants d'Extrême-Orient que la civilisation
française est uniquement scientique et tech-
nique et que, seuls, leurs pavs gardent le pri-
vilège de la civilisation morale ?
Il importe, au plus haut point, de leur pro-
curer une maison, un foyer, dans lequel ils au-
ront le sentiment d'être à la fois chez eux et
chez nous. La Cité Universitaire indochinoise
leur sera cet abri confortable et paisible, où,
dans une atmosphère familiale, ils apprendront
à mieux connaître, aimer et vénérer notre pays.
- - - -. t -
En terminant, M. le Ministre des Colonies
a formulé un vœu qui doit être entendu. Cette
fondation indochinoise ne sera pas la seule de
son espèce. Si la pierre qui a été posée, 1 au-
tre jour, constitue l'amorce d'une maison indo-
chinoise, il faut qu'elle soit, en même temps,
suivant les paroles si fortes de mon ami M. Per-
rier, « la première piene de toute une cité uni-
« versitaire coloniale, où se forgera denitive-
« ment, à la lumière des réalités historiques et
« dans le calme des réflexions sincères, l'union
« de la Métropole et de ses chères filles
K d' outre mer ».
Vcnrl Michei*
Ancinn dcfiulé. anrten yici'-prSsidcnt (le
la Commission des Colonies et tle Ui (.om•
si on, de la Marine militaire.
Les coopératives en Algérie
lt.
On comptait, an début 82 caves Coopératives dont -12 pour le dé-
partement d'Alger, groupant UWA) adhé-
rants - et totalisant I..OOO hectos ; 18
- -- - - - - -1
docks à céréales,
taires : 3 îloeks à tabac, avec un. l'ff(.tlf
de t».(V45 adhérents et une capacité de
llfO) quintaux : l)2 sociétés de matériel
agricole ; .1 huileries coopérative^ : v coo-
pératives cotonniéres ; 7 « viticoops » 1 dis-
tilleries coopératives dont certaines sont
organisées pour l'extraction de l'huile de
pépins) ; t fi tomaeoop » (fnbrkatinn de
conserves de tomates ; 1 Il géraniumfcoop n,
organisé pour la vente des essences ;, par-
fum : 2 coopératives moutonnières ; 10 so-
ciété d'élpetrifleation rurale : * cooplrntl.
i ves de labourage électrique.
L'organisation sanitaire
en Indochine
Depuis 1914, un effort considérable a été
accompli en Indochine pour étendre les béné-
fices de l' assistance médicale à la population
indigène.
A l'heure actuelle, le personnel européen
médical de l'assistance comprend 97 médecins
du cadre de l'assistance médicale, 63 méde-
cins et pharmaciens des troupes coloniales, 6
médecins et pharmaciens n appartenant pas aux
cadres de l'assistance médicale et occupant
des fonctions de direction ou des postes dans
l'enseignement, 13 médecins contractuel et
une doctoresse.
Le corps de l'assistance médicale est recruté
par voie de concours. Il est ouvert aux Fran-
çais, indigènes, indochinois âgés de moins de
trente ans, s'ils sont munis du diplôme d Etat
de docteur en médecine.
Le corps des médecins auxiliaires indigènes
qui sont formés à l'école d Hanoi, compte 189
unités. 34 pharmaciens indigènes assurent le
service des pharmaciens et des laboratoires
dans les hôpitaux et formations sanitaires.
Enfin, 345 sages-femmes indigènes sont en
service dans les hôpitaux et maternités.
Les services sanitaires de l' assistance sont
faits par 509 formations diverses : hôpitaux,
maternités, ambulances, lazarets, etc.
Cette assistance, limitée d'abord à l'action
médicale dispensée dans les hôpitaux et par
les tournées de vaccine jennerienne, s est lar-
gement étendue. Des sacrifices pécuniaires
ont été, au reste, consentis. C'est ainsi qu en
1927, les dépenses totales de ce service se
sont élevées à 5.603.402 fr., ce qui a permis au
corps sanitaire de l'Indochine d entreprendre et
de développer utilement la lutte contre les
maladies épidémiques et endémiques dans la
protection de l' enfance, dans l'organisation de
l'hygiène et de l'assistance urbaine, dans la
lutte contre les maladies des yeux, et plus
spécialement contre le trachome, dont on sait
les ravaees.
D' autre part, l'organisation de la police
sanitaire, maritime et de la police sanitaire de
l'immigration et de l'émigration qui revêt un
caractère de première importance en raison des
déplacements de main-d oeuvre, est désormais
un fait accompli.
Il faut signaler tout spécialement les Instituts
Pasteur et leur merveilleuse - activité. Ils ont
leurs centres à Nhatrang, Hanoï et Saïgon.
En moins d'un an, ils ont fourni plus de 36
millions de doses qui ont permis de vacciner
12 millions d'individus.
La moyenne annuelle des doses de vaccin
anticholérique peut être évaluée à 8 millions.
Plus de 5 millions de vaccinations antivarioli-
ques ont été également faites en 1927.
La vaccination antipesteuse est pratiquée
dès qu'un foyer pesteux peut être redouté.
En vue de combattre le paludisme, de grosses
quantités de quinine sont mises à bon marché,
voire gratuitement, à - la disposition - des indi-
gènes. t t
Pour la protection de l' enfance, rien n est
plus remarquable que le fonctionnement de
l'Institut de puériculture de Saigon. Mais dans
toute l'Indochine, de sérieux efforts sont faits
pour sauvegarder la santé infantile ; jardins,
crèches d'enfants, orphelinat, œuvres souvent
dues à l'initiative privée, contribuent au pro-
grès de l'action sanitaire française en Extrême-
Orient.
8'" ---------.-
L'AVICULTURE A MADAGASCAR
-60
Le premier concours-exposition de la So-
ciété Centrale d'Aviculture de Madaga^.ir,
récemment fondée, 3 'e>t U*nu au grand Pa-
villon (le la. Foire a Analakcly ,TanalJa-
rive). ---- - ---
Il a obtenu tout le sucies que ses organi-
sateurs étaient en droit d'espérer.
M. le Gouverneur Général et Mme Oli-
l'Ilispe(-teur
vier, Mme Lencement, M. l'Inspecteur Gé-
néral des Colonies Ptgollrier, M. le Gou-
verneur Secrétaire Général llerthier, plu-
sieurs Administrateurs ,-uperieurs Chefs de
région, de nombreuses autorités administra.
tives, civiles et militaires ont tenu à hono-
rer de leur présence l'Expositinn et a mon-
trer aux dirigeants de la Société l'intérêt
qu'ils portaient à cette première manifesta-
tion de l'activité avicole de la Colonie.
De très nombreux visîteur>, tant Euro-
péens qu'Indigènes se sont interes^t-s a etie
exhibition <-t ont nttlu>; au grand ha!! du
Pavillon au cours d '- u
La vie coloniale
t' t
Ceux qui s imaginent qu'on réalise beaucoup
d'économies pendant le séjour aux colonies se
trompent fréquemment. Qu'on en )ue par les
prix actuels des denrées a la Côte d Ivoire:
Farine : 8 fr. le kilo (10 à 12 fr. en Haute-
Volta).
Vin - 7 fr. le litre (10 à 12 ff r. en Haute-
Volta).
Huile de table : 20 fr. le litre.
Légumes secs : 10 fr. le kilo.
Pommes de terre : 5 fr. le kilo (quand il y
en a).
Savon : 10 fr. le kilo.
Sirops : 15 fr. la bouteille.
Chocolat : 24 fr. le kilo.
Vinaigre : 9 fr. le litre.
Gruyère : 45 fr. le kilo. etc.. etc.
Tout le reste est à l' avenant.
Passons aux produits du pays :
Riz : 4 fr. le kilo.
- - f'
Poulets et pintades : IJ a M tr. pièce.
Canard: 30 fr. pièce.
Viande de boucherie : 20 fr. le kilo (mal
présentée et souvent mauvaie).
Lait : 3 fr. le litre (il n y en a pas partout).
Le poisson est relativement bon marché. mais
on n' en trouve pas partout, même dans les
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