Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-07-16
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 16 juillet 1928 16 juillet 1928
Description : 1928/07/16 (A29,N110). 1928/07/16 (A29,N110).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64512862
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
yiNGT-NEUVJEMB ANNEE. N° 110,
LE NUMERO : M CIINTIMBS
LUNDI sont, 16 juiLLET 1928
JOUMIL^OTIDIEB
Rédaction & Administration :
m, ftn H Mi-iMar
PARIS 0" -
TftJW. 1 LOUVM 1147
« IIICHau. 97-94
Les Annales Coloniales
I.4 e s À 0 il 1
Les onncmell et réclame» sont reçu.. an
bureau du fou mal.
DIRECTEURS : Marcel RUEDEL *t L.-G. THÊBÂULT
Tous les articles publias dans notre journal ne peuvent
être reproduits qu'en citant les ANNAI.ÇS COI.J)SIAJ.ES.
IBONNEIEIITS
avec le supplément illuslrê :
Un III 6 mois 8 mois
France et
Colonies 120 o 65 » 81.
Etranger.. 180 9 1Q0 » 60 »
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
LA FRANCE ET L'ITALIE
DANS LE NORD-AFRICAIN
t ML'tK H *
Il n'y a pas à hésiter; il faut revenir sans
cesse sur- les rapports de la France et de
l'Italie dans le Nord de l'Afrique. Là est
le problème principal, celui qui touche au
fond même des relations entre les deux
puissances latines. Celui-là résolu, tout le
reste peut et doit s'arranger. Examinons-le
avec l'intenifion sincère d'aider à un rap-
orochement nécessaire à la paix du monde.
Le grand journal milanais le Corrierc ddla
Sera posait un jour la question sous cette
forme décisive : Le moment est venu de
choisir entre une détente et une aggrava
tion sans remède. Nous sommes pour la dé-
tente, en attendant mieux.
Mais, avant tout, il y a une question pri-
mordiale. Les Italiens nous reprochent par-
fois en termes assez vifs, d'avoir, depuis
François 1er, Richelieu et Louis XIV, gardé
le même principe directeur de notre diplo-
matie : pas de grands Etats à la frontière
française. Ou plutôt ils reprochent à l'élite
de notre bourgeoisie dont -le Quai d'Orsay
leur apparaît « l'expression choisie et su-
blimée » d'en être resté à la règle que le
Cardinal et le Roi Soleil ont inscrite « en
lettres de flammes t, après l'avoir trouvée
dans le testament de celui qui fut armé che-
valier par Bayard, disait Victor Hugo dans
une tirade célèbre. La France voit dans le
peuple italien un rival dangereux, par le
seul fait qu'il existe, et qu'il est son voisin;
la nremière ouération. d'après certains jour-
.- 1- - - - - - - - - - - & -
naux de l'Italie, est donc pour la France
de pratiquer une politique réaliste, laquelle
fasse disparaître cette vieille idée dont la
persistance est périlleuse : « il vaut mieux
pour un autre problème, plus sympathique,
plus facile aussi à résoudre, d'une vie en
commun cordiale avec un ami qui est un
égal ; on peut espérer que cela aura lieu ;
quant à nous, nous l'espérons effective-
ment.. Nous enregistrons avec plaisir ces
paroles, mais que le problème, pour être
plus sympathique, soit plus facile à résou-
dre, nous en doutons ; il n'v a pas là rap-
oort de cause à effet. Il faut que cette
transformation morale et spirituelle se fasse,
mais des deux côtés, n'est-ce pas ? S'il y a
encore en France (ce qui m'étonnerait quel-
que'fteu, même au Quai d'Orsay), des es-
prits assez attardés pour voir le commenec-
- ment et la fin de la sagesse politique dans
ce testament du cardinal de Richelieu au-
quel Voltaire s'obstinait à ne pas croire,
bien que, disait-il, un imbécile qui l'avait lu
et qui en avait même fait quelques extraits
se crût capable de gouverner le monde,
qu'on les ramène vivement à une conception
réaliste et moderne de la diplomatie. Mais
qu'on arrache aussi de chez ceux qui, de
1 autre côté des Alpes, continuent à penser
que la Fratnce est restée la France de
I.ouis XIV et de Napoléon cette idée fixe
que l'impérialisme français est un danger
permanent pour l'univers en général et pour
l'Italie en particulier.
Chose curieuse et intéressante à noter. Le
réalisme dont on nous parle et auquel on
nous convie de nous discipliner estime com-
me accessoire la distinction entre ce qu'il
convient d'accorder et ce qu'il convient de
refuser à l'Italie dans l'Afrique du Nord.
« Tunis ? Tanger ? La rectification des
frontières lybiennes ? Un appui pour la re-
vision des mandats ? » Tout cela ne prend
une valeur importante que si ces accords
sont les résultats naturels d'un changement
de situation profond et durable; tout cela
n'a qu'une valeur provisoire et relative si
ces accords sont arrachés à une France - hos-
tile, non pas « comme le- gage d une récon-
ciliation souriante, mais d'une transaction
grincheuse ». La réalité la meilleure n'est
pas celle qui s'exprime dans des termes de
commerce et de marchandage ; ce n'est pas
une affaire de doit et avoir ; la question est
psychologique plus que technique, t Nous
ne demandons rien à la France, et celle-ci
ne doit rien nous concéder ; nous ne vou-
lons pas arracher à la France des lambeaux
de sa puissance ni des miettes de son amour-
nronre : tout ce qu'elle pourrait nous don-
ner selon, cette formule serait trop fcur
ci\|e. » Que demande donc l'Italie ? Oue la
France regarde très loin en se plaçant très
haut, qu'elle embrasse d'un coup d'oeil pé-
nétrant à la fois ses véritables intérêts et
ceux de l'Europe et ceux de la civilisation,
et qu'en fonction de ces grandes idées, elle
apporte aux besoins de l'Italie les satisfac-
tions qui doivent permettre à cette dernière
de collaborer à l'œuvre générale dont les
bénéfices seront pour l'Italie, pour la Fran-
ce, pour tous.
D'accord. Tant qu'il s'agit de formules
à la fois aussi précises et aussi imprécises,
nous n'avons que des éloges à adresser à
qui les emploie : précises par la vérité
qu'elles contiennent, à savoir que ce qui est
important ce n'est pas telle ou telle conces-
sion abandonnée à un postulant importun.
mais une série de gestes qui, sans rien coûter
ni à la puissance ni à rameur-propre de
personne, réconcilient tout le monde dans
une pensée de concorde, d'apaisement, de
collaboration ; imprécises par le fait même
qu'elles ne font aucune allusion, même loin-
taine, aux « concessions » librement, joyeu-
sèment accordées, qui doivent marquer la
réconciliation souriante et la transformer en
une confiante amitié ; idéalistes, puisqu'elles
mettent en première place, comme il con-
vient, les facteurs psychologiques, les souve-
nirs des heures fraternelles, le sentiment de
la solidarité des gens et des peuples civi-
lisés, en marche vers la paix et vers un
avenir meilleur ; repliâtes puisque ces idées
et ces sentiments sont dès « réalités » plus!
importantes peut-être que les autres, et que
d'ailleurs, sans ce travail préparatoire et
essentiel, les autres tentatives de rapproche-
ment sur le terrain des faits sont condam.
nées à devenir inutiles. Mais quand nous
arrivons au détail même des mesures que
reclame l'Italie et qui constitue ce qu'elle
appelle un programme minimum, non seu-
lement pour la Régence, mais pour toutes
les provinces françaises de l'Afrique médi-
terranéenne, les difficultés commencent. 11
ne suffit pas d'affirmer que les Italiens
nom aucune visée politique sur la Tunisie,
qu'ils ont reconnu le protectorat français,
que depuis 1896 ils ont montré combien
cette reconnaissance était définitive ; il ne
suffit même pas de déclarer que tout ce
qu on désire c'est que les fils de l'Italie ne
soient jamais attaqués dans leur nationalité,
qu ils puissent avoir des institutions de bien-
faisance et d'instruction particulières, qu'ils
aient la faculté de commercer librement avec
la mère patrie ; il faut voir exactement ce
que signifient ces revendications et ce que
chacun met sous ces professions jje foi dont
les journaux développent les articles.
Toujours est-il que nous ne sommes pas
de ceux qui estiment qu'on ne doit pas les
accueillir dans un esprit d'amitié bienveil-
lante. Où est la France qui comprend, qui
veut comprendre, qui n'a pas de parti pris,
qui ne nous est pas hostile -m- calcul ? A
cette question, le grand journal milanais
répondait : c Ni dans la presse, ni dans le
monde de la culture, ni dans le monde par-
tcmentaire. w Cela n'est pas juste ; il y a
au Parlement, il y a parmi nos intellectuels
beaucoup d'hommes qui ont mis en garde
nos compatriotes contre l'exagération qu'il
y avait à confondre l'opinion de tous les
Italiens avec celle des exaltés et des vio-
lents qui tenaient un autre langage que celui
du Corrierc ddla Sera, beaucoup d'hommes
qui ont voulu comprendre, qui ont compris,
et cela sans aucune peine, des le premier
jour ; et il y a dans la presse plus d'un
écrivain qui, loin d'être hostile par calcul
à notre voisine, s'est efforcé de dissiper les
préventions et de travailler à une entente
durable. C'est avec cet esprit que nous
avons, dans ce journal, examiné plus d'une
fois la question tunisienne, ta question de
l'Afrique du Nord, la question de Tanger,
113 question de la Lybic. Nous continuerons.
Mmwim Maumtean,
Sénateur de l'ilérouti, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatorial» des Calantes.
Décoration d'un Caid
.1'
Le général Rodes, commandant militaire
du Palais Bourbon a procédé à la remise de
la croix de chevalier de la Légion d'honneur
au caïd Taouti ben Yahia, décoré de la mé-
daille militaire et de la Croix de guerre. Le
général Rodes a rappelé la brillante con-
duite du caïd qui blessé et fait prisonnier fut
durant sa captivité l'objet de pressantes sol-
licitations de la part des Allemands en vue
de prêcher la guerre sainte contre la France
en Algérie.
Son admirable conduite et son loyalisme
lui valurent d'être envoyé dans un camp
de représailles.
4»0-
Un navire s'échoue
Le vapeur Moehreb Acsa, allant d'Algérie
à Rouen s'est échoué sur un banc de sable à
l'est de Honfleur. L'équipage est sauf.
Mieux vaut tard que jamais
Un journaliste ami de notre confrère
Le Soir a fait en Algérie, entre autres remar-
ques intéressantes, celle-ci :
Les israélites de là-bas ont la curieuse ha-
bitude de laver soigneusement leurs morts
avant de les enterrer.
-- Travail bien inutile, observe-t-il. Mieux
vaudrait laver les vivants, qui en ont gé-
néralement grand besoin !
Oui, sans doute, mais la sagesse des na-
tions enseigne que CI mieux vaut tard que ja-
mais n.
*1»
ALLERS ET RETOURS
M. Pierre Bordes, Gouverneur général de
l'Algérie, est arrivé ce matin à Paris. A son
débarquement à Port-Vendres, du paquebot
Gouverneur-Gcnêral-Tirman, M. Bordes a
été salué par M. Jammct, sous-préfet de Cé-
ret, par les autorités civiles et militaires lo-
cales.
M. Th. Steeg, accompagné du Chef du se-
crétariat particulier et des attachés du cabi-
net civil qui se rendent en congé en France,
s'est embarqué hier à bord du paquebot
Anfa, - courrier - de Marseille.
Le Résident général est arrivé à 15 h. +5
à la gare maritime où il a été reçu par M.
Urbam Blanc, délégué de la Résidence, par
le géAéral Vidalon, commandant en chef des
troupes du Maroc, ainsi que par tous les
directeurs de la Résidence, par les autorités
locales civiles et militaires européennes et
indigènes.
M. Steeg a passé en revue une compagnie
d'honneur du 6° régiment sénégalais avec
musique et drapeau, puis il est monté à bord
du paquebot.
A bord du même navire se trouve M.
Branly, directeur des Finances au PrlJt.'('tn-
rat, qui se rend également en lorlgé.
VAttfa a fait une courte escale t Tcnger
hier.
M. Th. Steeg est attendu demain à Mar-
seille,
GLORIEUSE MISÈRE
.11
Un mince fascicule de setae pa-
ges, en humble papier grisâtre, et
du format d'un petit carnet 4e pfi-
cke, ainsi se présente le compte rendu de la
dernière assemblée générale de la Croix-
Rouge de Madagascar.
Mais, voyons le contenu : i'
« Les membres de la Croix-Rouge de Ma-
dagascar se sont réunis en Assemblée géné-
rale sous la présidence de Mme Marcel Oli-
vier, présidente. *
Cela, c'est l'exorde. Tout de suite après,
les chiffres :
En 1927, l'actif (reliquat de 1926 et rc-
cettes) s'est monté à 541.883 fr. 35 et les
dépenses se sont élevées à 441.632 fr. 54.
C'est surtout le lait qui a coûté cher, puis
les secours envoyés à Tamatave à la suite
du cyclone et enfin les distributions de vête-
ments chauds « dont le besoin se fait de
plus en plus sentir. »
Vaction* de ['«'IVre s'exerce principale-
ment au profit de la petite enfance. Les
mères indigènes l'apprécient :
En 1922, elles ont demande 12.500 con-
sultations; en 1924, 48.500; en 1927,
63.645. Beaucoup de lait, disais-je. Ces pe-
tits malgaches sont des goulus : ils ont ab-
sorbé, de cet aliment liquide placé sous le
signe de la bonté, 33.937 litfes, en augmen-
tation de 12.000 litres sur 1926. AIII et
Von n'a pas idée d'avoir froid en pays tro-
pical : il leur a fallu, dans la seule pro-
vince de Tananarive, 4.000 vêtements.
C'est très bien, mais Von a eu quelques
ennuis avec la maternelle nature : le dis-
pensaire de Tamatave a été détruit par le
cyclone. Néanmoins, grâce à beaucoup
d'énergie et de dévouement, le Dr Grimes
a pu organiser, quatre jours après la catas-
trophe, un coin de marché pour la distri-
bution du lait, et, dix jours plus fard, 92
des nourrissons étaient de nouveau alimentés
et soignés, pendant que le Comité de Se-
cours reconstruisait un bâtiment, destiné à
la a Goutte de lait P. -
Maintenant, faisons des projets. le nom-
bre des consultations s'accroît sans cesse. Il
faut donc construire un hôpital pour les en-
fants les plus malades que leurs mères ne
peuvent soigner à domicile.
Bravo, mais. « le Comité exprimera un
seul regret : les cotisations sont en diminu-
tion. » D'ailleurs, les recettes proviennent
en majeure partie de la subvention du gou-
vernement général : 210.974 fr. 58 et des
fêtes et dons : 102.847 fr. 3s.
Je ne sais si le lecteur se représente Vim-
portance et la qualité de report accompli
par quelques femmes de cœur sous l'impul-
sion généreuse de Mme Marcel Olivier.
Quant à moi, la vue de ces quelques feuil-
lets de mauvais papier me serre le cœur.
Certes, la Croix-Rouge de Madagascar ne
dilapide pas ses fonds en dépenses somp-
tuaires et de poudre aux yeux. Mais le fas-
cicule me fait songer à certains territoriaux
du début de la guerre, si mal habillés. Ils
portaient de pauvres pantalons de velours,
des capotes misérables. Et les obus et les
cartouches faisaient défaut, à la Marne. Ce-
pendant, on a eu la victoire.
Au fait f Et les sans-souliers de la Révo-
lution. C'est bien Français, cette façon de
faire des miracles avec rien. Mais on ne sait
s'il faut s'en enorgueillir ou en pleurer.
Jfaatrice BouîIIoh«-L«//oii!,
Député du Finistère,
Vice-Président de la Glllambre.
lote,
Cinéma Colonial
»♦«
« Dans l'Ombre du Harem »
Un ingénieur français, Roger de Montfort,
s'est installé, avec sa femme Simone et leur
bis Gilbert, âgé de huit ans. dans la capitale
d'un protectorat.
Denière les hautes murailles du palais de
l'émir Abd-en-Nacer, les vieilles traditions
continuent à subsister dans toute leur rigueur.
Chaque jour, devant le maître, les femmes.
dont les» voiles transparents soulignent encore
la beauté, se disputent ses sourires, mais l'émir
ne songe qu à sa tavorlte, à la jeune pnncesse
Djebel len' .Nour, dont les seize ans éblouis-
sent.
Au sujet de l'achat de concessions de phos-
phates dont l'émir possède des gisements fort
importants, Roger de Montfort et Abd-en-Na-
cer ont de fréquents entretiens au palais. Au
cours de ses visites, Roger a entrevu le gra-
cieux visage de la favorite.
Celle-ci s'est éprise à son tour du séduisant
Français.
La jalousie d'une favorite évincée a surpris
l'intrigue aussitôt dénoncée à Si Gidali, chef
de la police d' Abd-en-Nacer.
Ce dernier envahit avec sa garde la maison
de Lella. Roger réussit à s'enfuir.
La trahison de la favorite déchaîne une vio-
lente colère chez l'émir. U veut, à tout prix,
se venger.
Simone, U femme de I ingénieur, pressent
le drame et finit par faire avouer à son mari
sa trahison. Son pauvre coeur est brisé. Mais
une autre douleur l' attend.
Dans la nuit, son enfant est erlevé. L'émir
ne le rendra que si la malheureuse femme passe
une nuit au palais.
Mais tout s arrange par un pardon général.
Tel est le film mis en scène par Léon Ma-
thot et André Liabel. Il est d'une belle somp-
tuosité et les artistes qui l'ont interprété : Léon
Mathot, Louise Lagrange et René Maupré,
sont d'excellents artistes.
Il est à noter que Léon Mathot. voulant se
documenter sur un harem, ne put parvenir à
y pénétrer. Heureusement, Louise Lagrange,
à titre de représentante du beau sexe, put se
faire admettre par un chef marocain, et four-
nir ainsi à Léon Mathot les renseignements in-
dispensables à une mise en scène lidMe.
i R" lu a tisligtes
i Billil
N&c collaborateur et ami M. Auguste
Brunet nous adresse la lettre suivante :
Paris, - le -- 13 juillet 1928.
Mon cher Directeur,
Dans votre numéro du 12 juillet, votre
distingué collaborateur M. Maurice Ribet,
analysant les conditions de la lutte électo-
rale dans la 2" circonscription de la Réu-
nion - où j'ai triomphé, au premier tour,
par 4.000 voix de majorité, d'un candidat
réactionnaire et « catholique » - a mar-
qué avec autant de discrétion que de finesse
la collusion qui s'est établie au cours de
cette dernière campagne entre le parti clé-
rical, mettant à profit la trêve d'union na-
tionale pour combattre un républicain, et
certains usiniers,gros bénéficiaires du régime
du contingentement, mais assez peu empres-
sés à se soumettre à l'arbitrage institué par
la loi du 31 décembre 1927 en vue de faire
leur juste part aux planteurs et aux ou-
vriers.
Il est exact qu'à quelques semaines du
scrutin, la Chambre d'Agriculture a « dé-
cerné un blâme à peine déguisé » à la
représentation parlementaire de la Réunion,
coupable à ses yeux d avoir tait voter la
loi du 31 décembre 1927, contrepartie de
la loi de prorogation du contingentement,
a sans consultation préalable de cette com-
pagnie ». Mais je suis heureux de rassurer
mon ami Ribet qui, à cette occasion, met-
tait très justement en garde les assemblées
locales contre « certaines tendances rétro
grades », risquant de laisser notre vieille
colonie - de la mer - des - - îndes -- « en marge du
grand mouvement social qui se dessine dans
tous les pays civilisés » : le Conseil général
a tenu, dès la première séance de sa session
ordinaire, à se désolidariser d'avec les au-
teurs de la fâcheuse motion de la Chambre
d'Agriculture et il votait, A L'UNANIMITÉ,
le 31 mai dernier, la résolution suivante
proposée par 19 conseillers généraux « se
conformant aux vues de leurs mandants » :
1
a Considérant que la promulgation ci
Vapplication de la loi du 31 décembre 1927
apportent un progrès énorme dans la vie
économique et sociale du pays, puisqu'elle
réalise les désirs formulés depuis très long-
temps par l'immense majorité des planteurs
de cannes de l'île,
« le Conseil général se doit a adresser
ses plus vives félicitations à ceux qui, de
pris ou 'de loin, ont collabore à l'étude, à
la promulgation de cette loi et à soit appli
cation dans la colonie, en particulier à ses
trois représentants en France. »
J'ajoute que l'auteur (le la motion de
blâme de la Chambre d'Agriculture, mieux
informé sans doute ou mieux inspiré, tou-
ché de la grâce, peut-être, a été le premier
à voter « des deux mains » l'adresse de
confiance et de félicitations reproduite ci-
dessus.
Pouvons-nous demander davantage ?
Veuillez agréer, mon cher Directeur, l'as-
surance de mes sentiments bien cordialement
dévoués.
Auguste Brunei,
Député de la lit union.
Le coeliejeolemeoldes rhsms
M. Barthe, président de la Commission des
boissons, a rendu, en présence de MM. Henry
Uérenger, sénateur ; Candace et Grave, dépu-
tés de la Guadeloupe, un arbitrage aux ter-
mes duquel, dans cette colonie, la quantité
de rhum accordée aux distillateurs ayant un
contingent inférieur à 35.000 litres, sera re-
levée sur une proportion de 30 à 70 %, sui-
vant la catégorie.
M. Henry Bérenger, au nom de la repré-
sentation de la Colonie, a remercié M. Bar-
the de cet arbitrage qui donnera toute satis-
faction à la population laborieuse de l'ile et
qui constitue un excellent élément de la paix
sociale.
DANS LA LEGION D'HONNBUR
Grande chancellerie
Sont nommés chevaliers :
M. Fleury (Paul) ancien directeur du
commerce et du travail en Tunisie.
M. Fraud (Flavier), administrateur en
chef des colonies en retraite.
M. Sire (André), fclief de bureau hono-
raire de l'administration départementale en
Algérie.
-
La File Nalionle m Coloties
1'1
Au Maroc
A Càsablanca, au cours de la matinée, a eu
lieu le 14 juillet la revue des troupes de la
garnison au cours de laquelle des décorations
ont été remises.
Cette cérémonie, à laquelle assistaient les
autorités civiles, européennes et indigènes, et
une foule énorme, a été très brillante. Le
défilé, que survolait une escadrille du 37° ré-
giment d'aviation, a obtenu un très gros
succès.
Toutes les villes du Maroc ont célébré hier
la fête du 14 juillet. Une grande réception
des Colonies française, étrangère et indigène
a eu lieu à la résidence. Une affluence par-
ticulièrement nombreuse entourait M. Steeg.
En faveur des vins de France
̃. oibe
M. Gaston Gérard, maire de Dijon, député
de la Côte-d'Or, s'embarquera le 18 juillet
pour l'Indochine, où il va faire campagne en
faveur des vins de France.
BROUSSES
& BROUTILLES
Généalogie
Non, tu ne sauras jamais.
C'est un air connu que l'on pourrait avec
quelque raison opposer à l'affirmation des
savants pour lesquels notre origine simies-
que est article d'Evangile (d'Evangile à leur
façon).
Le professeur Friedenthal, lui, va plus fort
et plus loin que tous ses confrères présents
et passés. Il base sa théorie sur des observa-
tions ressortissant non seulement à l'anato-
mie comparée, mais à la psychologie.
Les trois races humaines, dit-il, la blan-
che, la jaune et la noire, correspondent aux
trois races de singes : chimpanzés, orangs-
outangs et gorilles. Et il distingue 1 Euro-
péen-chimpanzé, l'Asiatique-otang-outang et
l'Africain-gorille,
Un front large et un tempérament « ar-
dent Il sont communs aux blancs et aux
chimpanzés; les noirs et les gorilles ont une
égale tendance à la flènie ; quant aux asiati-
ques et aux orangs-outangs, ils se ressem-
blent par un front haut et l'instinct grégaire.
Vous ne voyez pas à cela d'inconvénients?
Moi non plus. Mais ne peut-on croire tout
aussi bien que, lors des débuts dans le
monde de notre série de mammifères, cer-
tains d'entre nous ont dégénéré jusqu'à de-
venir sinecs ?
Notez que cette hypothèse c"t très idéa-
liste : trop ardents au déduit, nous nous
changeons en chimpanzés ; trop < oss«rds, en
gorilles; trop moutons de Panurge, en
orangs-outangs.
Que d'histoires morales a en déduire pour
une nouvelle Comtesse-de-Segur-nre-Rostop-
chine (à vos souhaits). l
Mais rien de tout cela ne saurait être pé-
remptoirement prouvé.
AiUttion.
Le Sultan du Maroc en France
S. M. Sidi Mohammed a quitté Font-Ro-
meu le 13 juillet, à 8 h. 30, allant à Luchon
par la vallée de Carol, le col de Puymorens et
la route des Pyrénées, en automobile et tou-
jours dans le plus strict incognito. Il a déjeuné
à Saint-Gaudens. d'où il a contemplé longue-
ment l'incomparable chaîne, et est arrivé a
Luchon.
Le sultan, accompagné de sa suite, est re-
monté hier à Superbagnères, par le train de
10 heures. Après avoir déjeuné, il a fait à
pied l' ascension partielle du pic Cécire. Il a
passé la nuit dans un hôtel de Superbagnères.
ROULAY HAFID
HOf OFE LE SOLDAT INCORIU
l' 1
L'ex-sultan du Maroc, Moulav Hafid, s'est
rendu hier matin sur le tombeau du Soldat
Inconnu. 11 y a déposé une magnifique cou-
ronne portant l'inscription : Moulay Illifiii
au Soldat Inconnu, l.'ex-sultan était accom-
pagné d'une dizaine de personnages de
sa suite. - , -.. - -- -_: - -
Moulay Hafid, vêtu et une reaingoie uuui-,
coiffé du fez, portant une canne à poignée
d'argent ciselé, arriva sans se faire remar-
quer. Deux de ses gens portaient une splen-
dire couronne d'teillets et de pois de senteur
mauves.
I.'ex-sultan la leur prit des main;;, et, se
pondtant, posa sur la stèle le bouquet cl odo-
rantes corottes, puis, se relevant, il tira de
sa poche une feuille couverte des arabesques
de l'écriture arabe poème au Poilu in-
connu, qu'il avait lui-même écrit.
D'une voix, dont le timbre grave et calme
adoucissait la dureté des syllahes. il en ré-
cita les strophes, marquant chacune d'elles
d'un mouvement de tête, comme s il eùt
voulu en souligner l'intention, et il écouta
le docteur Hadiz qui répétait en iiançais
les vers longuement médités :
Honneur à toi, héros et sublime salut,
Et celui de la France est dans le tien inclus,
Triomphant sous ton arc, tic te fais bien
[corn pmulrc.
La Victoire : c'est la patience qui l'engendre.
Gloire à toi, Belle France, unique et sans
rrh"z/l' ,
De toutes les HelUtlh, c'est toi la capitale.
Ce fut tout. Du cercle qui, autour de lui,
s'était à peine épaissi, Moulay Hatid sortit,
alla dans la crypte coucher, d'une écriture
large et roulée, son nom sur le Livre d'Or.
Et l'auto qui l'avait conduit l'cmporta
comme il était venu simple visiteur, dont
l'hommage discret s'est associe aux hom-
mages anonymes.
Le statut de Tanger
i»I
Le général Primo de Rivera a déclare
qu'il avait reçu les épreuves relatives à l'ac-
cord de Tanger et qu'il allait les examiner
avec le général Jordana. L'accord de Tanger
sera signé par les ambassadeurs des pays
intéressés, mais une plus grande solennité
sera donnée a l'échange des ratifications,
étant donné l'importance de cd accord,
L'Aviation Coloniale
Maroc
Le 13 juillet, à Fez. ont ou liou les obsè-
ques du scrgcnt-avinleur CorniHierc, dé-
cédé des suites do ses brûlures. Hes déta-
chements de toutes les troupes de la gnrni-
son, les autorités locales et de nombreuses
personnalités assistaient ti la cérémonie.
Le commandant aviateur Hubi a atterri
fi Fcz, hier a 19 heures.
Paris-Beyrouth
Le commandant Hubi. qui commande un
groupe d'observateurs rn Syrie est parti du
Bourget le U) juillet :\ 2 h. II) du matin, ac-
compagné d'un sergent mécanicien .pour ro-
ioinorc son poste en quatre étapes : Casa-
blanca avec escale h Alieante, puis TUlli.
Henghazi et Beyrouth.
LES NOYERS
La France qui possédait il y a quelque cin-
quante ans encore de magnifiques réserves de
noyers, n'en a plus. Séduits par les prix éle-
vés offerts pour ce bois dont les emplois sont
multiples, les propriétaires des beaux arbres
que l'on rencontrait dans le. centre de la
France et un peu danb tous les coins de nos
campagnes, n'ont pas su résister à l'appât du
gain rapide : ils ont sacrifié leurs plus beaux
spécimens. Comme le noyer est d une crois-
sance très lente, et que avant qu'il ne rapporte
il se passe de longues années, on replante
peu, et l' espèce diminue chaque année.
Or cela se produit au moment où la consom-
mation intensifiée demanderait à voir augmen-
ter la quantité de noix, fraîches ou séchées,
mise sur le marché, car on n a jamais autant
i apprécié ce fruit que depuis la guerre.
Le noyer vient bien au Maroc, à condition
naturellement d aller le chercher dans la zone
dont le climat lui convient, c'est-à-dire entre
300 et 2.000 mètres d'altitude. 11 en existe
des quantités appréciables dans le Riff, et
dans l'Atlas. Vous trouvez des noix sur les
marchés de Marrakech en quantités assez
grandes, et on a même commencé à en expor-
ter par les ports de Safi, Mogador et Agadir.
Ces noix sont excellentes.
Tout cela ne constitue pas encore un com-
merce bien important, et il est probable qu'il
n atteindra jamais un chiffre imposant, car si
l' arbre vit fort vieux et rapporte jusqu à son
dernier jour d'existence, il est très long à se
- décider à produire. Aussi ne verra-t-on vrai-
semblablement jamais se créer une société pour
faire uniquement des plantations de noyers. Le
capital investi demeurerait trop longtemps im-
productif, à moins qu elle ne joigne à cette
culture iente d' autres sources de revenus plus
rapides et qu'elle ait la sagesse de préparer
l'avenir.
Mais en tout cas l'administration, fxitiens
quia aeterna, devrait bien conseiller aux indi-
gènes de respecter les arbres existant, et tâcher
de les inciter à en accroître le nombre. Ils en
-.. ,
tireraient bon parti. car les noix se vendent
cher maintenant un peu partout et un arbre de
force moyenne en donne de belles quantités.
Les colons qui s 'insta llent dans ces régions
pourraient également en planter quelques
pieds. Ce serait laire œuvre de prévoyance
et l' arbre par lui-même est assez beau pour
que l'on ait plaisir à le voir pousser.
N'oublions pas que le kilog de noix se
vend maintenant pendant les mois d' hiver, en
France et en Angleterre aux environs de 1 U
à 12 francs en gros et de 15 à 16 francs au
détail. Ceux qui auront la chance de se ren-
dre acquéreurs de pieds en plein rapport
feront une riche affaire, et ceux qui pourraient
attendre une dizaine d années la récolte de
leurs plantations. parce qu'en attendant ils
auraient des cultures annexes ou supplétives
productives de revenus immédiats, ou tout au
moins pus rapides, ne seraient pas très mal
inspirés en consacrant quelques hectares à une
plantation de cette nature.
IsOSëtm Le Barbier.
PHILATÉLIE
t' 1
MAROC
Timbres de bienfaisance
Les timbres-poste avion de bienfaisance
émis par l'Office des Postes, des Télégra-
phes et des Téléphones du Maroc, vont être
livrés incessamment et les souscripteurs se-
ront servis dans l'ordre d'arrivée, des deman-
des, à la Direction de l'Office.
Pour donner satisfaction aux retardataires,
il a été déc idé que la souscription resterait
ouverte jusqu'au 31 août, dernier délai.
Il est rappelé que l'émission est à tirage
limité et d'un type spécial, et que la moitié
du produit est destinée aux ¡Pli \'1"; de bien-
faisance marocaines.
Chaque série comprend les dix figurines
suivantes 5 c, 25 c, 50 c, 75 e, 80 c, 1 tr.,
1 fr. 50, 2 Fr., 5 fr. et 5 fr. : elle est vendue
le double de sa valeur d'affranchissement,
soit 2t) fr. 70.
Les timbres représentent une vue ou une
scène marocaine et comportent chacun une
teinte différente.
La vente s'effectue par série complète, <<>it
sur demande écrite adressée au Directeur de
l'Office postal marocain à Rabat, soit par
l'intermédiaire des receveurs des P. T. T. de
l'Office.
Toute demande doit être aa ompagnée du
montant à raison de ji) fr. 70 par série, au-
quel il y a lieu d'ajouler Il', lrai> d'envoi
par lettre, recommandée ou valeur déclarée
t-elon l'importance de la commande.
Une interview de M. Steeg
Avant de quitter Rabat pour se rendre en
France, M. Steeg a accordé à un de nos
confrères une interview au cours de laquelle,
après avoir rappelé l'œuvre réalisée depuis la
première conférence de 1924, il a précisé les
problèmes qui ont marqué l'importante et
comme décisive conférence de 1928.
- Si, dit M. Steeg. au début du protec-
torat, les problèmes de l'ouest i apparaissaient
comme les plus urgents, aujourd'hui qu'ils ont
été pour la plupart résolus, il est équitable de
se tourner vers l' est, dont l' extension économi-
que ne peut que profiter aux colons de l' ouest
marocain.
« Grâce aux chemins de fer et aux routes,
le Maroc devient peu à peu un tout solide. C o
qui est essentiel, c'est de développer son acti-
vité dans toutes ses parties. Les plus forts, les
mieux équipés trouvent toujours le moycn cie
profiter le plus de cette activité générale. C. est
dans ce sentiment que nous avons décidé la
ligne de Nemours.
« Il fallait absolument un rail pour desser-
vir le Maroc oriental. Oran est à 250 kilomè-
tres de Nemours. Si nous avions voulu créer
un port exclusivement marocain, non seulement
nous eussions ;iù paver la ligne ferrée, mais il
J:()\I (lÎt aussi fallu faire le port. Avec la com
LE NUMERO : M CIINTIMBS
LUNDI sont, 16 juiLLET 1928
JOUMIL^OTIDIEB
Rédaction & Administration :
m, ftn H Mi-iMar
PARIS 0" -
TftJW. 1 LOUVM 1147
« IIICHau. 97-94
Les Annales Coloniales
I.4 e s À 0 il 1
Les onncmell et réclame» sont reçu.. an
bureau du fou mal.
DIRECTEURS : Marcel RUEDEL *t L.-G. THÊBÂULT
Tous les articles publias dans notre journal ne peuvent
être reproduits qu'en citant les ANNAI.ÇS COI.J)SIAJ.ES.
IBONNEIEIITS
avec le supplément illuslrê :
Un III 6 mois 8 mois
France et
Colonies 120 o 65 » 81.
Etranger.. 180 9 1Q0 » 60 »
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
LA FRANCE ET L'ITALIE
DANS LE NORD-AFRICAIN
t ML'tK H *
Il n'y a pas à hésiter; il faut revenir sans
cesse sur- les rapports de la France et de
l'Italie dans le Nord de l'Afrique. Là est
le problème principal, celui qui touche au
fond même des relations entre les deux
puissances latines. Celui-là résolu, tout le
reste peut et doit s'arranger. Examinons-le
avec l'intenifion sincère d'aider à un rap-
orochement nécessaire à la paix du monde.
Le grand journal milanais le Corrierc ddla
Sera posait un jour la question sous cette
forme décisive : Le moment est venu de
choisir entre une détente et une aggrava
tion sans remède. Nous sommes pour la dé-
tente, en attendant mieux.
Mais, avant tout, il y a une question pri-
mordiale. Les Italiens nous reprochent par-
fois en termes assez vifs, d'avoir, depuis
François 1er, Richelieu et Louis XIV, gardé
le même principe directeur de notre diplo-
matie : pas de grands Etats à la frontière
française. Ou plutôt ils reprochent à l'élite
de notre bourgeoisie dont -le Quai d'Orsay
leur apparaît « l'expression choisie et su-
blimée » d'en être resté à la règle que le
Cardinal et le Roi Soleil ont inscrite « en
lettres de flammes t, après l'avoir trouvée
dans le testament de celui qui fut armé che-
valier par Bayard, disait Victor Hugo dans
une tirade célèbre. La France voit dans le
peuple italien un rival dangereux, par le
seul fait qu'il existe, et qu'il est son voisin;
la nremière ouération. d'après certains jour-
.- 1- - - - - - - - - - - & -
naux de l'Italie, est donc pour la France
de pratiquer une politique réaliste, laquelle
fasse disparaître cette vieille idée dont la
persistance est périlleuse : « il vaut mieux
pour un autre problème, plus sympathique,
plus facile aussi à résoudre, d'une vie en
commun cordiale avec un ami qui est un
égal ; on peut espérer que cela aura lieu ;
quant à nous, nous l'espérons effective-
ment.. Nous enregistrons avec plaisir ces
paroles, mais que le problème, pour être
plus sympathique, soit plus facile à résou-
dre, nous en doutons ; il n'v a pas là rap-
oort de cause à effet. Il faut que cette
transformation morale et spirituelle se fasse,
mais des deux côtés, n'est-ce pas ? S'il y a
encore en France (ce qui m'étonnerait quel-
que'fteu, même au Quai d'Orsay), des es-
prits assez attardés pour voir le commenec-
- ment et la fin de la sagesse politique dans
ce testament du cardinal de Richelieu au-
quel Voltaire s'obstinait à ne pas croire,
bien que, disait-il, un imbécile qui l'avait lu
et qui en avait même fait quelques extraits
se crût capable de gouverner le monde,
qu'on les ramène vivement à une conception
réaliste et moderne de la diplomatie. Mais
qu'on arrache aussi de chez ceux qui, de
1 autre côté des Alpes, continuent à penser
que la Fratnce est restée la France de
I.ouis XIV et de Napoléon cette idée fixe
que l'impérialisme français est un danger
permanent pour l'univers en général et pour
l'Italie en particulier.
Chose curieuse et intéressante à noter. Le
réalisme dont on nous parle et auquel on
nous convie de nous discipliner estime com-
me accessoire la distinction entre ce qu'il
convient d'accorder et ce qu'il convient de
refuser à l'Italie dans l'Afrique du Nord.
« Tunis ? Tanger ? La rectification des
frontières lybiennes ? Un appui pour la re-
vision des mandats ? » Tout cela ne prend
une valeur importante que si ces accords
sont les résultats naturels d'un changement
de situation profond et durable; tout cela
n'a qu'une valeur provisoire et relative si
ces accords sont arrachés à une France - hos-
tile, non pas « comme le- gage d une récon-
ciliation souriante, mais d'une transaction
grincheuse ». La réalité la meilleure n'est
pas celle qui s'exprime dans des termes de
commerce et de marchandage ; ce n'est pas
une affaire de doit et avoir ; la question est
psychologique plus que technique, t Nous
ne demandons rien à la France, et celle-ci
ne doit rien nous concéder ; nous ne vou-
lons pas arracher à la France des lambeaux
de sa puissance ni des miettes de son amour-
nronre : tout ce qu'elle pourrait nous don-
ner selon, cette formule serait trop fcur
ci\|e. » Que demande donc l'Italie ? Oue la
France regarde très loin en se plaçant très
haut, qu'elle embrasse d'un coup d'oeil pé-
nétrant à la fois ses véritables intérêts et
ceux de l'Europe et ceux de la civilisation,
et qu'en fonction de ces grandes idées, elle
apporte aux besoins de l'Italie les satisfac-
tions qui doivent permettre à cette dernière
de collaborer à l'œuvre générale dont les
bénéfices seront pour l'Italie, pour la Fran-
ce, pour tous.
D'accord. Tant qu'il s'agit de formules
à la fois aussi précises et aussi imprécises,
nous n'avons que des éloges à adresser à
qui les emploie : précises par la vérité
qu'elles contiennent, à savoir que ce qui est
important ce n'est pas telle ou telle conces-
sion abandonnée à un postulant importun.
mais une série de gestes qui, sans rien coûter
ni à la puissance ni à rameur-propre de
personne, réconcilient tout le monde dans
une pensée de concorde, d'apaisement, de
collaboration ; imprécises par le fait même
qu'elles ne font aucune allusion, même loin-
taine, aux « concessions » librement, joyeu-
sèment accordées, qui doivent marquer la
réconciliation souriante et la transformer en
une confiante amitié ; idéalistes, puisqu'elles
mettent en première place, comme il con-
vient, les facteurs psychologiques, les souve-
nirs des heures fraternelles, le sentiment de
la solidarité des gens et des peuples civi-
lisés, en marche vers la paix et vers un
avenir meilleur ; repliâtes puisque ces idées
et ces sentiments sont dès « réalités » plus!
importantes peut-être que les autres, et que
d'ailleurs, sans ce travail préparatoire et
essentiel, les autres tentatives de rapproche-
ment sur le terrain des faits sont condam.
nées à devenir inutiles. Mais quand nous
arrivons au détail même des mesures que
reclame l'Italie et qui constitue ce qu'elle
appelle un programme minimum, non seu-
lement pour la Régence, mais pour toutes
les provinces françaises de l'Afrique médi-
terranéenne, les difficultés commencent. 11
ne suffit pas d'affirmer que les Italiens
nom aucune visée politique sur la Tunisie,
qu'ils ont reconnu le protectorat français,
que depuis 1896 ils ont montré combien
cette reconnaissance était définitive ; il ne
suffit même pas de déclarer que tout ce
qu on désire c'est que les fils de l'Italie ne
soient jamais attaqués dans leur nationalité,
qu ils puissent avoir des institutions de bien-
faisance et d'instruction particulières, qu'ils
aient la faculté de commercer librement avec
la mère patrie ; il faut voir exactement ce
que signifient ces revendications et ce que
chacun met sous ces professions jje foi dont
les journaux développent les articles.
Toujours est-il que nous ne sommes pas
de ceux qui estiment qu'on ne doit pas les
accueillir dans un esprit d'amitié bienveil-
lante. Où est la France qui comprend, qui
veut comprendre, qui n'a pas de parti pris,
qui ne nous est pas hostile -m- calcul ? A
cette question, le grand journal milanais
répondait : c Ni dans la presse, ni dans le
monde de la culture, ni dans le monde par-
tcmentaire. w Cela n'est pas juste ; il y a
au Parlement, il y a parmi nos intellectuels
beaucoup d'hommes qui ont mis en garde
nos compatriotes contre l'exagération qu'il
y avait à confondre l'opinion de tous les
Italiens avec celle des exaltés et des vio-
lents qui tenaient un autre langage que celui
du Corrierc ddla Sera, beaucoup d'hommes
qui ont voulu comprendre, qui ont compris,
et cela sans aucune peine, des le premier
jour ; et il y a dans la presse plus d'un
écrivain qui, loin d'être hostile par calcul
à notre voisine, s'est efforcé de dissiper les
préventions et de travailler à une entente
durable. C'est avec cet esprit que nous
avons, dans ce journal, examiné plus d'une
fois la question tunisienne, ta question de
l'Afrique du Nord, la question de Tanger,
113 question de la Lybic. Nous continuerons.
Mmwim Maumtean,
Sénateur de l'ilérouti, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatorial» des Calantes.
Décoration d'un Caid
.1'
Le général Rodes, commandant militaire
du Palais Bourbon a procédé à la remise de
la croix de chevalier de la Légion d'honneur
au caïd Taouti ben Yahia, décoré de la mé-
daille militaire et de la Croix de guerre. Le
général Rodes a rappelé la brillante con-
duite du caïd qui blessé et fait prisonnier fut
durant sa captivité l'objet de pressantes sol-
licitations de la part des Allemands en vue
de prêcher la guerre sainte contre la France
en Algérie.
Son admirable conduite et son loyalisme
lui valurent d'être envoyé dans un camp
de représailles.
4»0-
Un navire s'échoue
Le vapeur Moehreb Acsa, allant d'Algérie
à Rouen s'est échoué sur un banc de sable à
l'est de Honfleur. L'équipage est sauf.
Mieux vaut tard que jamais
Un journaliste ami de notre confrère
Le Soir a fait en Algérie, entre autres remar-
ques intéressantes, celle-ci :
Les israélites de là-bas ont la curieuse ha-
bitude de laver soigneusement leurs morts
avant de les enterrer.
-- Travail bien inutile, observe-t-il. Mieux
vaudrait laver les vivants, qui en ont gé-
néralement grand besoin !
Oui, sans doute, mais la sagesse des na-
tions enseigne que CI mieux vaut tard que ja-
mais n.
*1»
ALLERS ET RETOURS
M. Pierre Bordes, Gouverneur général de
l'Algérie, est arrivé ce matin à Paris. A son
débarquement à Port-Vendres, du paquebot
Gouverneur-Gcnêral-Tirman, M. Bordes a
été salué par M. Jammct, sous-préfet de Cé-
ret, par les autorités civiles et militaires lo-
cales.
M. Th. Steeg, accompagné du Chef du se-
crétariat particulier et des attachés du cabi-
net civil qui se rendent en congé en France,
s'est embarqué hier à bord du paquebot
Anfa, - courrier - de Marseille.
Le Résident général est arrivé à 15 h. +5
à la gare maritime où il a été reçu par M.
Urbam Blanc, délégué de la Résidence, par
le géAéral Vidalon, commandant en chef des
troupes du Maroc, ainsi que par tous les
directeurs de la Résidence, par les autorités
locales civiles et militaires européennes et
indigènes.
M. Steeg a passé en revue une compagnie
d'honneur du 6° régiment sénégalais avec
musique et drapeau, puis il est monté à bord
du paquebot.
A bord du même navire se trouve M.
Branly, directeur des Finances au PrlJt.'('tn-
rat, qui se rend également en lorlgé.
VAttfa a fait une courte escale t Tcnger
hier.
M. Th. Steeg est attendu demain à Mar-
seille,
GLORIEUSE MISÈRE
.11
Un mince fascicule de setae pa-
ges, en humble papier grisâtre, et
du format d'un petit carnet 4e pfi-
cke, ainsi se présente le compte rendu de la
dernière assemblée générale de la Croix-
Rouge de Madagascar.
Mais, voyons le contenu : i'
« Les membres de la Croix-Rouge de Ma-
dagascar se sont réunis en Assemblée géné-
rale sous la présidence de Mme Marcel Oli-
vier, présidente. *
Cela, c'est l'exorde. Tout de suite après,
les chiffres :
En 1927, l'actif (reliquat de 1926 et rc-
cettes) s'est monté à 541.883 fr. 35 et les
dépenses se sont élevées à 441.632 fr. 54.
C'est surtout le lait qui a coûté cher, puis
les secours envoyés à Tamatave à la suite
du cyclone et enfin les distributions de vête-
ments chauds « dont le besoin se fait de
plus en plus sentir. »
Vaction* de ['«'IVre s'exerce principale-
ment au profit de la petite enfance. Les
mères indigènes l'apprécient :
En 1922, elles ont demande 12.500 con-
sultations; en 1924, 48.500; en 1927,
63.645. Beaucoup de lait, disais-je. Ces pe-
tits malgaches sont des goulus : ils ont ab-
sorbé, de cet aliment liquide placé sous le
signe de la bonté, 33.937 litfes, en augmen-
tation de 12.000 litres sur 1926. AIII et
Von n'a pas idée d'avoir froid en pays tro-
pical : il leur a fallu, dans la seule pro-
vince de Tananarive, 4.000 vêtements.
C'est très bien, mais Von a eu quelques
ennuis avec la maternelle nature : le dis-
pensaire de Tamatave a été détruit par le
cyclone. Néanmoins, grâce à beaucoup
d'énergie et de dévouement, le Dr Grimes
a pu organiser, quatre jours après la catas-
trophe, un coin de marché pour la distri-
bution du lait, et, dix jours plus fard, 92
des nourrissons étaient de nouveau alimentés
et soignés, pendant que le Comité de Se-
cours reconstruisait un bâtiment, destiné à
la a Goutte de lait P. -
Maintenant, faisons des projets. le nom-
bre des consultations s'accroît sans cesse. Il
faut donc construire un hôpital pour les en-
fants les plus malades que leurs mères ne
peuvent soigner à domicile.
Bravo, mais. « le Comité exprimera un
seul regret : les cotisations sont en diminu-
tion. » D'ailleurs, les recettes proviennent
en majeure partie de la subvention du gou-
vernement général : 210.974 fr. 58 et des
fêtes et dons : 102.847 fr. 3s.
Je ne sais si le lecteur se représente Vim-
portance et la qualité de report accompli
par quelques femmes de cœur sous l'impul-
sion généreuse de Mme Marcel Olivier.
Quant à moi, la vue de ces quelques feuil-
lets de mauvais papier me serre le cœur.
Certes, la Croix-Rouge de Madagascar ne
dilapide pas ses fonds en dépenses somp-
tuaires et de poudre aux yeux. Mais le fas-
cicule me fait songer à certains territoriaux
du début de la guerre, si mal habillés. Ils
portaient de pauvres pantalons de velours,
des capotes misérables. Et les obus et les
cartouches faisaient défaut, à la Marne. Ce-
pendant, on a eu la victoire.
Au fait f Et les sans-souliers de la Révo-
lution. C'est bien Français, cette façon de
faire des miracles avec rien. Mais on ne sait
s'il faut s'en enorgueillir ou en pleurer.
Jfaatrice BouîIIoh«-L«//oii!,
Député du Finistère,
Vice-Président de la Glllambre.
lote,
Cinéma Colonial
»♦«
« Dans l'Ombre du Harem »
Un ingénieur français, Roger de Montfort,
s'est installé, avec sa femme Simone et leur
bis Gilbert, âgé de huit ans. dans la capitale
d'un protectorat.
Denière les hautes murailles du palais de
l'émir Abd-en-Nacer, les vieilles traditions
continuent à subsister dans toute leur rigueur.
Chaque jour, devant le maître, les femmes.
dont les» voiles transparents soulignent encore
la beauté, se disputent ses sourires, mais l'émir
ne songe qu à sa tavorlte, à la jeune pnncesse
Djebel len' .Nour, dont les seize ans éblouis-
sent.
Au sujet de l'achat de concessions de phos-
phates dont l'émir possède des gisements fort
importants, Roger de Montfort et Abd-en-Na-
cer ont de fréquents entretiens au palais. Au
cours de ses visites, Roger a entrevu le gra-
cieux visage de la favorite.
Celle-ci s'est éprise à son tour du séduisant
Français.
La jalousie d'une favorite évincée a surpris
l'intrigue aussitôt dénoncée à Si Gidali, chef
de la police d' Abd-en-Nacer.
Ce dernier envahit avec sa garde la maison
de Lella. Roger réussit à s'enfuir.
La trahison de la favorite déchaîne une vio-
lente colère chez l'émir. U veut, à tout prix,
se venger.
Simone, U femme de I ingénieur, pressent
le drame et finit par faire avouer à son mari
sa trahison. Son pauvre coeur est brisé. Mais
une autre douleur l' attend.
Dans la nuit, son enfant est erlevé. L'émir
ne le rendra que si la malheureuse femme passe
une nuit au palais.
Mais tout s arrange par un pardon général.
Tel est le film mis en scène par Léon Ma-
thot et André Liabel. Il est d'une belle somp-
tuosité et les artistes qui l'ont interprété : Léon
Mathot, Louise Lagrange et René Maupré,
sont d'excellents artistes.
Il est à noter que Léon Mathot. voulant se
documenter sur un harem, ne put parvenir à
y pénétrer. Heureusement, Louise Lagrange,
à titre de représentante du beau sexe, put se
faire admettre par un chef marocain, et four-
nir ainsi à Léon Mathot les renseignements in-
dispensables à une mise en scène lidMe.
i R" lu a tisligtes
i Billil
N&c collaborateur et ami M. Auguste
Brunet nous adresse la lettre suivante :
Paris, - le -- 13 juillet 1928.
Mon cher Directeur,
Dans votre numéro du 12 juillet, votre
distingué collaborateur M. Maurice Ribet,
analysant les conditions de la lutte électo-
rale dans la 2" circonscription de la Réu-
nion - où j'ai triomphé, au premier tour,
par 4.000 voix de majorité, d'un candidat
réactionnaire et « catholique » - a mar-
qué avec autant de discrétion que de finesse
la collusion qui s'est établie au cours de
cette dernière campagne entre le parti clé-
rical, mettant à profit la trêve d'union na-
tionale pour combattre un républicain, et
certains usiniers,gros bénéficiaires du régime
du contingentement, mais assez peu empres-
sés à se soumettre à l'arbitrage institué par
la loi du 31 décembre 1927 en vue de faire
leur juste part aux planteurs et aux ou-
vriers.
Il est exact qu'à quelques semaines du
scrutin, la Chambre d'Agriculture a « dé-
cerné un blâme à peine déguisé » à la
représentation parlementaire de la Réunion,
coupable à ses yeux d avoir tait voter la
loi du 31 décembre 1927, contrepartie de
la loi de prorogation du contingentement,
a sans consultation préalable de cette com-
pagnie ». Mais je suis heureux de rassurer
mon ami Ribet qui, à cette occasion, met-
tait très justement en garde les assemblées
locales contre « certaines tendances rétro
grades », risquant de laisser notre vieille
colonie - de la mer - des - - îndes -- « en marge du
grand mouvement social qui se dessine dans
tous les pays civilisés » : le Conseil général
a tenu, dès la première séance de sa session
ordinaire, à se désolidariser d'avec les au-
teurs de la fâcheuse motion de la Chambre
d'Agriculture et il votait, A L'UNANIMITÉ,
le 31 mai dernier, la résolution suivante
proposée par 19 conseillers généraux « se
conformant aux vues de leurs mandants » :
1
a Considérant que la promulgation ci
Vapplication de la loi du 31 décembre 1927
apportent un progrès énorme dans la vie
économique et sociale du pays, puisqu'elle
réalise les désirs formulés depuis très long-
temps par l'immense majorité des planteurs
de cannes de l'île,
« le Conseil général se doit a adresser
ses plus vives félicitations à ceux qui, de
pris ou 'de loin, ont collabore à l'étude, à
la promulgation de cette loi et à soit appli
cation dans la colonie, en particulier à ses
trois représentants en France. »
J'ajoute que l'auteur (le la motion de
blâme de la Chambre d'Agriculture, mieux
informé sans doute ou mieux inspiré, tou-
ché de la grâce, peut-être, a été le premier
à voter « des deux mains » l'adresse de
confiance et de félicitations reproduite ci-
dessus.
Pouvons-nous demander davantage ?
Veuillez agréer, mon cher Directeur, l'as-
surance de mes sentiments bien cordialement
dévoués.
Auguste Brunei,
Député de la lit union.
Le coeliejeolemeoldes rhsms
M. Barthe, président de la Commission des
boissons, a rendu, en présence de MM. Henry
Uérenger, sénateur ; Candace et Grave, dépu-
tés de la Guadeloupe, un arbitrage aux ter-
mes duquel, dans cette colonie, la quantité
de rhum accordée aux distillateurs ayant un
contingent inférieur à 35.000 litres, sera re-
levée sur une proportion de 30 à 70 %, sui-
vant la catégorie.
M. Henry Bérenger, au nom de la repré-
sentation de la Colonie, a remercié M. Bar-
the de cet arbitrage qui donnera toute satis-
faction à la population laborieuse de l'ile et
qui constitue un excellent élément de la paix
sociale.
DANS LA LEGION D'HONNBUR
Grande chancellerie
Sont nommés chevaliers :
M. Fleury (Paul) ancien directeur du
commerce et du travail en Tunisie.
M. Fraud (Flavier), administrateur en
chef des colonies en retraite.
M. Sire (André), fclief de bureau hono-
raire de l'administration départementale en
Algérie.
-
La File Nalionle m Coloties
1'1
Au Maroc
A Càsablanca, au cours de la matinée, a eu
lieu le 14 juillet la revue des troupes de la
garnison au cours de laquelle des décorations
ont été remises.
Cette cérémonie, à laquelle assistaient les
autorités civiles, européennes et indigènes, et
une foule énorme, a été très brillante. Le
défilé, que survolait une escadrille du 37° ré-
giment d'aviation, a obtenu un très gros
succès.
Toutes les villes du Maroc ont célébré hier
la fête du 14 juillet. Une grande réception
des Colonies française, étrangère et indigène
a eu lieu à la résidence. Une affluence par-
ticulièrement nombreuse entourait M. Steeg.
En faveur des vins de France
̃. oibe
M. Gaston Gérard, maire de Dijon, député
de la Côte-d'Or, s'embarquera le 18 juillet
pour l'Indochine, où il va faire campagne en
faveur des vins de France.
BROUSSES
& BROUTILLES
Généalogie
Non, tu ne sauras jamais.
C'est un air connu que l'on pourrait avec
quelque raison opposer à l'affirmation des
savants pour lesquels notre origine simies-
que est article d'Evangile (d'Evangile à leur
façon).
Le professeur Friedenthal, lui, va plus fort
et plus loin que tous ses confrères présents
et passés. Il base sa théorie sur des observa-
tions ressortissant non seulement à l'anato-
mie comparée, mais à la psychologie.
Les trois races humaines, dit-il, la blan-
che, la jaune et la noire, correspondent aux
trois races de singes : chimpanzés, orangs-
outangs et gorilles. Et il distingue 1 Euro-
péen-chimpanzé, l'Asiatique-otang-outang et
l'Africain-gorille,
Un front large et un tempérament « ar-
dent Il sont communs aux blancs et aux
chimpanzés; les noirs et les gorilles ont une
égale tendance à la flènie ; quant aux asiati-
ques et aux orangs-outangs, ils se ressem-
blent par un front haut et l'instinct grégaire.
Vous ne voyez pas à cela d'inconvénients?
Moi non plus. Mais ne peut-on croire tout
aussi bien que, lors des débuts dans le
monde de notre série de mammifères, cer-
tains d'entre nous ont dégénéré jusqu'à de-
venir sinecs ?
Notez que cette hypothèse c"t très idéa-
liste : trop ardents au déduit, nous nous
changeons en chimpanzés ; trop < oss«rds, en
gorilles; trop moutons de Panurge, en
orangs-outangs.
Que d'histoires morales a en déduire pour
une nouvelle Comtesse-de-Segur-nre-Rostop-
chine (à vos souhaits). l
Mais rien de tout cela ne saurait être pé-
remptoirement prouvé.
AiUttion.
Le Sultan du Maroc en France
S. M. Sidi Mohammed a quitté Font-Ro-
meu le 13 juillet, à 8 h. 30, allant à Luchon
par la vallée de Carol, le col de Puymorens et
la route des Pyrénées, en automobile et tou-
jours dans le plus strict incognito. Il a déjeuné
à Saint-Gaudens. d'où il a contemplé longue-
ment l'incomparable chaîne, et est arrivé a
Luchon.
Le sultan, accompagné de sa suite, est re-
monté hier à Superbagnères, par le train de
10 heures. Après avoir déjeuné, il a fait à
pied l' ascension partielle du pic Cécire. Il a
passé la nuit dans un hôtel de Superbagnères.
ROULAY HAFID
HOf OFE LE SOLDAT INCORIU
l' 1
L'ex-sultan du Maroc, Moulav Hafid, s'est
rendu hier matin sur le tombeau du Soldat
Inconnu. 11 y a déposé une magnifique cou-
ronne portant l'inscription : Moulay Illifiii
au Soldat Inconnu, l.'ex-sultan était accom-
pagné d'une dizaine de personnages de
sa suite. - , -.. - -- -_: - -
Moulay Hafid, vêtu et une reaingoie uuui-,
coiffé du fez, portant une canne à poignée
d'argent ciselé, arriva sans se faire remar-
quer. Deux de ses gens portaient une splen-
dire couronne d'teillets et de pois de senteur
mauves.
I.'ex-sultan la leur prit des main;;, et, se
pondtant, posa sur la stèle le bouquet cl odo-
rantes corottes, puis, se relevant, il tira de
sa poche une feuille couverte des arabesques
de l'écriture arabe poème au Poilu in-
connu, qu'il avait lui-même écrit.
D'une voix, dont le timbre grave et calme
adoucissait la dureté des syllahes. il en ré-
cita les strophes, marquant chacune d'elles
d'un mouvement de tête, comme s il eùt
voulu en souligner l'intention, et il écouta
le docteur Hadiz qui répétait en iiançais
les vers longuement médités :
Honneur à toi, héros et sublime salut,
Et celui de la France est dans le tien inclus,
Triomphant sous ton arc, tic te fais bien
[corn pmulrc.
La Victoire : c'est la patience qui l'engendre.
Gloire à toi, Belle France, unique et sans
rrh"z/l' ,
De toutes les HelUtlh, c'est toi la capitale.
Ce fut tout. Du cercle qui, autour de lui,
s'était à peine épaissi, Moulay Hatid sortit,
alla dans la crypte coucher, d'une écriture
large et roulée, son nom sur le Livre d'Or.
Et l'auto qui l'avait conduit l'cmporta
comme il était venu simple visiteur, dont
l'hommage discret s'est associe aux hom-
mages anonymes.
Le statut de Tanger
i»I
Le général Primo de Rivera a déclare
qu'il avait reçu les épreuves relatives à l'ac-
cord de Tanger et qu'il allait les examiner
avec le général Jordana. L'accord de Tanger
sera signé par les ambassadeurs des pays
intéressés, mais une plus grande solennité
sera donnée a l'échange des ratifications,
étant donné l'importance de cd accord,
L'Aviation Coloniale
Maroc
Le 13 juillet, à Fez. ont ou liou les obsè-
ques du scrgcnt-avinleur CorniHierc, dé-
cédé des suites do ses brûlures. Hes déta-
chements de toutes les troupes de la gnrni-
son, les autorités locales et de nombreuses
personnalités assistaient ti la cérémonie.
Le commandant aviateur Hubi a atterri
fi Fcz, hier a 19 heures.
Paris-Beyrouth
Le commandant Hubi. qui commande un
groupe d'observateurs rn Syrie est parti du
Bourget le U) juillet :\ 2 h. II) du matin, ac-
compagné d'un sergent mécanicien .pour ro-
ioinorc son poste en quatre étapes : Casa-
blanca avec escale h Alieante, puis TUlli.
Henghazi et Beyrouth.
LES NOYERS
La France qui possédait il y a quelque cin-
quante ans encore de magnifiques réserves de
noyers, n'en a plus. Séduits par les prix éle-
vés offerts pour ce bois dont les emplois sont
multiples, les propriétaires des beaux arbres
que l'on rencontrait dans le. centre de la
France et un peu danb tous les coins de nos
campagnes, n'ont pas su résister à l'appât du
gain rapide : ils ont sacrifié leurs plus beaux
spécimens. Comme le noyer est d une crois-
sance très lente, et que avant qu'il ne rapporte
il se passe de longues années, on replante
peu, et l' espèce diminue chaque année.
Or cela se produit au moment où la consom-
mation intensifiée demanderait à voir augmen-
ter la quantité de noix, fraîches ou séchées,
mise sur le marché, car on n a jamais autant
i apprécié ce fruit que depuis la guerre.
Le noyer vient bien au Maroc, à condition
naturellement d aller le chercher dans la zone
dont le climat lui convient, c'est-à-dire entre
300 et 2.000 mètres d'altitude. 11 en existe
des quantités appréciables dans le Riff, et
dans l'Atlas. Vous trouvez des noix sur les
marchés de Marrakech en quantités assez
grandes, et on a même commencé à en expor-
ter par les ports de Safi, Mogador et Agadir.
Ces noix sont excellentes.
Tout cela ne constitue pas encore un com-
merce bien important, et il est probable qu'il
n atteindra jamais un chiffre imposant, car si
l' arbre vit fort vieux et rapporte jusqu à son
dernier jour d'existence, il est très long à se
- décider à produire. Aussi ne verra-t-on vrai-
semblablement jamais se créer une société pour
faire uniquement des plantations de noyers. Le
capital investi demeurerait trop longtemps im-
productif, à moins qu elle ne joigne à cette
culture iente d' autres sources de revenus plus
rapides et qu'elle ait la sagesse de préparer
l'avenir.
Mais en tout cas l'administration, fxitiens
quia aeterna, devrait bien conseiller aux indi-
gènes de respecter les arbres existant, et tâcher
de les inciter à en accroître le nombre. Ils en
-.. ,
tireraient bon parti. car les noix se vendent
cher maintenant un peu partout et un arbre de
force moyenne en donne de belles quantités.
Les colons qui s 'insta llent dans ces régions
pourraient également en planter quelques
pieds. Ce serait laire œuvre de prévoyance
et l' arbre par lui-même est assez beau pour
que l'on ait plaisir à le voir pousser.
N'oublions pas que le kilog de noix se
vend maintenant pendant les mois d' hiver, en
France et en Angleterre aux environs de 1 U
à 12 francs en gros et de 15 à 16 francs au
détail. Ceux qui auront la chance de se ren-
dre acquéreurs de pieds en plein rapport
feront une riche affaire, et ceux qui pourraient
attendre une dizaine d années la récolte de
leurs plantations. parce qu'en attendant ils
auraient des cultures annexes ou supplétives
productives de revenus immédiats, ou tout au
moins pus rapides, ne seraient pas très mal
inspirés en consacrant quelques hectares à une
plantation de cette nature.
IsOSëtm Le Barbier.
PHILATÉLIE
t' 1
MAROC
Timbres de bienfaisance
Les timbres-poste avion de bienfaisance
émis par l'Office des Postes, des Télégra-
phes et des Téléphones du Maroc, vont être
livrés incessamment et les souscripteurs se-
ront servis dans l'ordre d'arrivée, des deman-
des, à la Direction de l'Office.
Pour donner satisfaction aux retardataires,
il a été déc idé que la souscription resterait
ouverte jusqu'au 31 août, dernier délai.
Il est rappelé que l'émission est à tirage
limité et d'un type spécial, et que la moitié
du produit est destinée aux ¡Pli \'1"; de bien-
faisance marocaines.
Chaque série comprend les dix figurines
suivantes 5 c, 25 c, 50 c, 75 e, 80 c, 1 tr.,
1 fr. 50, 2 Fr., 5 fr. et 5 fr. : elle est vendue
le double de sa valeur d'affranchissement,
soit 2t) fr. 70.
Les timbres représentent une vue ou une
scène marocaine et comportent chacun une
teinte différente.
La vente s'effectue par série complète, <<>it
sur demande écrite adressée au Directeur de
l'Office postal marocain à Rabat, soit par
l'intermédiaire des receveurs des P. T. T. de
l'Office.
Toute demande doit être aa ompagnée du
montant à raison de ji) fr. 70 par série, au-
quel il y a lieu d'ajouler Il', lrai> d'envoi
par lettre, recommandée ou valeur déclarée
t-elon l'importance de la commande.
Une interview de M. Steeg
Avant de quitter Rabat pour se rendre en
France, M. Steeg a accordé à un de nos
confrères une interview au cours de laquelle,
après avoir rappelé l'œuvre réalisée depuis la
première conférence de 1924, il a précisé les
problèmes qui ont marqué l'importante et
comme décisive conférence de 1928.
- Si, dit M. Steeg. au début du protec-
torat, les problèmes de l'ouest i apparaissaient
comme les plus urgents, aujourd'hui qu'ils ont
été pour la plupart résolus, il est équitable de
se tourner vers l' est, dont l' extension économi-
que ne peut que profiter aux colons de l' ouest
marocain.
« Grâce aux chemins de fer et aux routes,
le Maroc devient peu à peu un tout solide. C o
qui est essentiel, c'est de développer son acti-
vité dans toutes ses parties. Les plus forts, les
mieux équipés trouvent toujours le moycn cie
profiter le plus de cette activité générale. C. est
dans ce sentiment que nous avons décidé la
ligne de Nemours.
« Il fallait absolument un rail pour desser-
vir le Maroc oriental. Oran est à 250 kilomè-
tres de Nemours. Si nous avions voulu créer
un port exclusivement marocain, non seulement
nous eussions ;iù paver la ligne ferrée, mais il
J:()\I (lÎt aussi fallu faire le port. Avec la com
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 61.03%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 61.03%.
- Auteurs similaires Agence économique des territoires africains sous mandat Agence économique des territoires africains sous mandat /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Agence économique des territoires africains sous mandat" or dc.contributor adj "Agence économique des territoires africains sous mandat")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k64512862/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k64512862/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k64512862/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k64512862
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k64512862
Facebook
Twitter