Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-07-09
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 09 juillet 1928 09 juillet 1928
Description : 1928/07/09 (A29,N106). 1928/07/09 (A29,N106).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451282d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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Les Annales Coloniales
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bureau du journal.
Dimctium M., HUftOBL et L4k THÈBAULT
Tous les articles jmhUés dans noire journal tte peuvent
être reproduits 'Iu'en citant les ANNALES COLOJfIALU.
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Les liaisons transsahariennes
Le 31 mai dernier, M. C. Vallaux fai-
sait, à rAmodation dea géographes fran-
I, une conférence sur la question du
Transsaharien.
Ses critiques étaient acerbes, presque vio-
lentes :
Le Transsaharien fera d'abord, pour sa
construction, une effrayante consommation
d'hommes : c Dix mille par an, dit M. Val-
laux, pour des travaux qui dureront huit
ans, seront nécessaires. Où les prendre ?
Comment conserver leur santé ? 9
On compte faire du Transsaharien une
grande voie militaire. M. C. Vallaux af-
firme que le débit serait insignifiant.
Au point de vue économique, ni les réali.
tés d'aujourd'hui, ni les possibilités de de-
main ne méritent, au dire de M. C. Val-
laux, d'être retenues.
Aujourd'hui, les parties vraiment produc-
tives de l'A.O.F. s'échelonnent sur la côte.
« La partie nord de la boucle du Niger, le
prétendu X il français, est un semi-désert où
il n'y a ni hommes, ni moyens de produc-
tion, ni vraies perspectives d'avenir. 8
Pour l'avenir, deux produits seulement
pourraient fournir les éléments d'un trafic
sérieux : le caoutchouc et le coton. Or, dit
M. Vallaux, le caoutchouc africain est un
produit côtier et un produit de cueillette ; il
- trop près de la côte pour qu'on le charge
sur la voie ferrée intérieure ; la différence
de prix des deux modes de transport joue et
jouera toujours en faveur de la mer.
« Pour le coton, dit M. Vallaux, l'éva-
cuation des champs cotonniers de l'A.O.F.,
si jamais on réussit à les établir, se fera na-
turellement vers les régions de grande in.
dustrie, par les voies côtières et par la met
et non par la voie saharienne. »
Il y a, incontestablement, dans ces criti-
ques une grande part de vérité. Pourquoi
faut-il que, derrière l'observation objective
des données d'un problème économique, ap-
paraisse l'opinion de l'auteur sur « l'affaire »
du Transsaharien ? En matière économique,
l'observateur scientifique ou simplement
désintéressé doit toujours se méfier des « opi-
nions 8. même quand elles sont émises par
un technicien aussi autorisé que M. Val.
laux. Craignons les condamnations trop hâ-
tives et trop brutales.
Pour ma part, après avoir condamné avec
autant de brutalité que M'. C. Vallaux
«' l'affaire » du Transsaharien, je serais
porté, aujourd'hui, à chercher derrière la
mauvaise affaire d'aujourd'hui, l'idée fé-
conde de demain.
En ce moment même, le Gouvernement
belge n'étudie-t-il pas un vaste projet de liai-
son aérienne entre la Belgique et le Congo
par une grande « ligne d'Empire ?
Une Commission interministérielle d'avia-
tion a été chargée par le Gouvernement
belge d'étudier tous les aspects de la ques-
tion. Elle a siégé du 14 janvier au II fé-
vrier derniers et a déposé son rapport.
Celui-ci a étudié trois possibilités de
tracé : par la vallée du Nil, par la côte
ouest de l'Afrique, par le S'ahara. Finale-
ment, on s'est arrêté-à une ligne qui, par-
tant de Bruxelles, passerait par Paris, Per-
pignan, Valence, - Oran, Colomb-Béchar,
Reggan, Gao, Miamey, N Koui, Zinder,
N'Guigmy, Fort-Lamy, Fort-Archambault,
Banghi, Libengé ; à cette dernière station,
la ligne rejoindrait le réseau aérien intérieur
du Congo.
De Bruxelles à Libengé, la ligne aurait
près de 8.000 kilomètres.
Un trafic postal, apprécié d'après des don-
nées sûres et pouvant s'élever, dès 1930, à
60.000 kilos dans le sens Bruxelles-Congo
et 50.000 kilos dans le sens inverse, un tra.
fic voyageur de 150 passagers avec bagages,
soit 18.000 kilos, enfin le transport de 5.000
kilos d'or de la région de Kilo-Moto et de
la majeure partie de la production diaman-
taire, assureraient à la ligne un chargement
annuel de près de 80.000 kilos entre la
Belgique et sa colonie et de 140.000 kilos
en ajoutant à ces échanges ceux intéressant
les territoires voisins ou intermédiaires.
Le projet belge, bien étudié, bien pré-
paré, mérite d'être étudié en liaison avec
les projets français de même ordre.
On sait que, depuis le mois d'octobre
1927, la Compagnie Générale Transsaha-
rienne exploite régulièrement, entre Colomb-
Béchar et Gao, un service automobile.
Par ailleurs, la Compagnie Générale
Aéropostale exploite régulièrement, entre la
France et le littoral de l'Afrique Occiden-
tale Française, une ligne aérienne.
Il y a là des effets qui doivent être, non
opposés ou concurrents, mais coordonnés.
Jeudi dernier, au Sénat, M. Mauger, à
propos du projet de loi relatif à l'office
des études du chemin de fer transsaharien,
demandait au ministre « que l'organisme
d'études n'exclue de ses investigations au-
cun mode de transports », et M. Tardieu,
ministre des Travaux Publics, lui répon-
dait : « Nous sommes d'accord *, après
avoir précisé sa pensée en ces termes fort
clairs : * Dans l'organisme d'études entre-
ront les représentants des deux thèses, ceux
des adversaires comme ceux des partisans
du rail. Je prie M. Mauger de faire con-
fiance au futur organisme ii.
Me permettra-ton de rappeler que j'ai,
ici même, posé la question sous la même
forme, dans des articles déjà anciens.
Il y a plus d'un an, dans le numéro des
Annales Coloniales du 7 avril 1927, j'écri-
vais ;
« Il serait fou, à mon sens, de pour-
suivre la réalisation de ce chemin de fer,
qui coûterait deux milliards au minimum,
et probàblement 10 ans de travail, pour un
résultat certainement inférieur à celui que
l'on peut obtenir, dès maintenant, par une
combinaison méthodiquement ordonnée de
l'automobilisme, de l'aéronautique et de la
navigation maritime, avec dix fois moind de
capital et dans dix fois moins de temps.
Je n'ai pas changé d'avis.
Le projet belge de ligne aérienne prévoit
4J millions d'immobilisations, comprenant
les frais d'études (1.500.000), les frais de
mise en route (1.000.000), l'achat de maté-
riel volant (24 millions, prix de 7 avions
trimoteurs), la création de l'infrastructure
(17 millions 1/2), l'achat de matériel d'ex-
ploitation. L'office d'études du Transsaha-
rien, à lui seul, exige déjà Il millions et
demi de francs, dont 4 fournis par l'Etat
français, 3 par l'Algérie, 1,5 par le Maroc,
l'A.O.F. et la Tunisie à parts égales, et
3 par les Compagnies du P.-L.-M., du P.-O.
et du Midi. Quant à la construction du
Transsaharien lui-même, son coût dépasse-
rait certainement deux milliards, c'est-à-dire
le prix d'installation de 44 lignes aériennes
comme celle qui est prévue dans le projet
belee.
Notons encore que l'entente entre les en-
treprises aériennes et les entreprises automo-
biles est particulièrement aisée : gîtes d'éta-
pes, dépôts d'essence, d'eau, répartition du
fret, etc., pouvant donner lieu à des accords
faciles, qui ont déjà été envisagés entre les
promoteurs du projet belge et la Compagnie
Générale Transsaharienne.
Ainsi apparaissent les aspects multiples et
complexes du problème.
Aujourd'hui, on ne peut pas être pour le
Transsaharien avec M. de Warren ou con-
tre avec M. Vallaux. On ne peut pas être
davantage pour ou contre l'avion ou l'auto-
mobile.
Mais il est incontestable que l'heure est
venue de résoudre, méthodiquement et d'en-
semble, ce problème des liaisons économi-
ques, politiques et sociales transsahariennes.
Il faut dresser un plan et. agir vite.
SMcMM 4atfM«!f«,
Député 4e la Hauto-Savaie, profes-
seur de législation coloniale et
- nomle politique A la Faculté ie DrOU
de Lyon.
Des villes qui grandissent
,., *
lia, capitale économique
Sfax qui possède le port le plus actif de
toute la Régence et un hinterland notable
accroît d'année en année sa puissance écono-
mique. L'essor de la construction est la pre-
mière) et logique conséquenc de ce dévelop-
pement.
Au cours de ces derniers temps, on a bfiti
à Sfax de façon effrénée et on s y prépare à
bâtir encore
La ville Wiriot verra prochainement dis-
paraître ses derniers terrains vagues quand le
Consulat d'Italie, une banque italienne et
l'immeuble du Crédit Foncier projetés auront
été édifiés.
La périphérie maritime a été prise d'assaut
par l'industrie. La zone nord a presque tota-
lement été absorbée.
La Compagnie de Gafsa en a acquis une
notable superficie en contiguïté de ses han-
gars, en vue de monter les installations nou-
velles de stockage et de perfectionner son
outillage mécanique de manutention. Le
reste des terrains a été successivement oc-
cupé par les Sociétés pliosphatières du Zeb-
beus et du Djebel M'dilla, puis par les So-
ciétés alfatières, qui se sont partagé le quai
terminus pour leurs entrepôts et leurs embar-
quements ; par une Compagnie anglaise de
charbons; puis par fa Société Tunisienne des
Pétroles. Deux parcelles restaient disponi-
bles, que la Société Franco-Asiatique des
Pétroles et une usine d'hyperphosphates
viennent d'acquérir.
Force est désormais de se rabattre sur la
zone sud.
Un square est déjà délimité. Non loin, un
emplacement est réservé à la construction
des nouvelles Halles de Sfax. Mais des lof)
à bâtir sont encore disponibles. Ils vont être
incessamment mis aux enchères. Les compé-
titions qui s'affirment autour de ces lots font
augurer du succès de leur vente.
D'autres constructions sont prévues pour
l'avenir : une halle aux éponges avec maga-
sins de location ; une halle aux poulpes com-
portant également des magasins annexes ;
une halle aux poissons ; une usine d'agglo-
mérés de charbon.
En outre, un quai d'embarquement des sels
avec chargement mécanique sera aménagé
là. Actuellement, une usine à gaz pour le
service du balisage est en voie d'achèvement
à l'extrémité de cette zone, à la pointe de
Madagascar.
La construction se poursuit avec un zèle
non moins remarquable dans la proche ban-
lieue; constructions particulières, usines,
abattoirs, école primaire etc., sont en voie
d'achèvement ou s'établissent sur plans.
Et le temps n'est pas loin où les faubourgs
de Picvillc et de Moulin-Ville seront com-
plètement soudés à Sfax.
La grande banlieue, qui met l'épaisse
ceinture de ses 15.000 jardins autour de la
ville, multiplie ses villas. Son intensive ar-
deur déborde même ces jardins. La vogue de
la pierre pourrait bien. sous peu. porter sa
pesante conquête au cœur même des olive-
raies, de bien près frfilées déjà.
Le périmètre municipal se trouve donc
trop étriqué aujourd'hui. Et il est question
de reporter le périmètre urbain jusqu'à la
lisière de la zone de grande banlieue et d'en-
glober cette dernière dans le périmètre sub-
urbain.
Malgré les charges nouvelles que cette dé-
cision entraînerait pour la Municipalité, cette
mesure deviendra de plus en plus indispen-
sable à la vie administrative et une de la
grande ville de Sfu.
lIiIi8 i
a 0
tâm 1.
Le farts socialiste, qmmé ****-
que pas d?hammeir*ét tatemut
même de valeur, semble vraiment
attacher trop d'importance aux èlucubror
tions d'un de ses membres les plus violents,
M. Jean Zyromski,
Certes, M. Zyromski est un. garçon qui,
dans le privé, fait preuve d'exellentes qua-
lités. C'est un fonctionnaire exact, bon sous-
chef de bureau à la Préfecture de la Seille,
qui salue poliment les gens qu'il rencontre
dans les couloirs de son administration,
comme il sied à un homme bien élevé. C'est
un homme qui a fait preuve, dans plusieurs
circonstances de sa vie, de belles qualités de
désintéressement et de CŒUr. Ceci posé,
je n'en suis que plus à l'aise pour dire dans
ces colonnes combien semblent légères et
saugrenues ses diatribes sur le problème co-
lonial, à défaut d'un jugement sur l'illo-
gisme des positions qu'il prend au point de
vue de la politique générale dans le Con-
grès du parti S.F.I.O.
Il nous semble, à quelque quarante ans de
distance, entendre les mêmes antiennes qui
faisaient les beaux jours des parlottcs extré-
mistes ou trônait M. Georges Clemenceau et
où l'on préparait, à son instigation, l'assas-
sinat de Jules Ferry, - assassinat politique
et physique.
Or donc, hiert ll. Zyromski, à twnédé
ration S.F.I.O. de la Seine, a préconisé
l'abandon de la plupart de nos colonies,
d'accord en cela avec quelques délégués qui,
soit professionnellement, soit par vocation,
portent un intérêt particulier à nos Franccs
plus ou moins lointaines.
Il manquait pour lui ré pondre, à défaut
de nos amis Etienne Antonelli, Jean Loe-
quin, Georges Noueile, Emile Goude,
Henry Fontanier, tout au moins quelques-
uns de ces délégués coloniaux, dont M. L.-
O. Frossard, député de la Martimque, est
le plus intelligent specintett, car il ne faut
pas parler de M. Lagrosillière, dont nous
entons pris. Van dernier, 'la loyauté en dé-
faut, ni de M. Lara qui, à la Guadeloupe,
fait preuve de plus de vigueur que d'habi-
leté.
Il - semble qu'un trop grand nombre de
membres et même de dirigeants - du
parti S. F.I.O. sont vraiment trop ignorants
du problème colonial tel quil se pose dans
ce second quart du vingtième siècle.
Les solutions préconisées par la Fédéra-
tion S.F.I.O. sont vraiment trop en fanti-
nes pour ne pas être sans portée. Nos hc.
teurs en apprécieront d'autre -oart la quattlé:
Nul dollte qu'elles ne soient absolument du
goût des fédérations S.F.I.O. de Tunisie,
du Maroc et de l'Indochine notamment.
Nous sommes tous en France pour la li-
berté des peuples que nous protégeons et
que nous nous ef forçons d'associer à notre
civilisation. Plus que quiconque, plus que
les néophytes coloniaux du Aarti .S. F./ O.,
les Annales Coloniales Vont prouve depuis
bientôt trente ans. Et pour beaucoup d'en-
tre eux, la liberté que réclame fil leur fa-
veur le sous-chef de bureau à la Préfecture
de la Seine ne serait-elle pas le dernier de*
esclavages 1
Meercei JCuedel.
Les bonnes idées
--b--
Des sans-filistes, captant ces mots inatten.
dus : » Allo! Allo! L'émission de Gabon-
Sénégal est terminée! » se sont demandé
un moment ce que pouvait bien être cette
nouvelle station Gabon-Sénégal
Mais c'est simplement Radio-Toulouse qui,
après ses concerts, procède à une diffusion
spéciale de nouvelles pour l'Afrique. La sta-
tion toulousaine émet même un journal parlé
à l'usage de l'Afrique du Nord, et on an-
nonçait dernièrement que certaines villes ma-
rocaines, satisfaites d'une pareille émission,
avaient voté des subventions à Radio-Tou-
louse. L'excellente idée de ce poste méritait
bien d'être récompensée et encouragée.
L'Aviation Coloniale
Le retour de Ptvolo
Pelletier Doisy qui, accompagné de
Gouin et do Carol, axait entrepris un voya-
ge aérien de Paris à Tokio et. quf; on 11e
l a pas oublié, fut arrêté aux Indes par un
accident dit à une panne de carburation et
dans lequel Gouin et. Curol fuient blessés,
est rentré hier en France avec ses deux
compagnons remis de leurs blessures.
C'cst il bord du paquebot D'Artaynan
qu'ils sont entrés avant-hier dans le port
de Marseille.
Les trois aviateurs sont en bonne saule,
(Juuin a encore le bras en écharpe. Carôl
est complètement remis de ses blessures.
Les aviateurs furent très bien soignés
par les Anglais et prirent un bateau à llan-
goon pour se rendre à Colombo où ils s'cm.
barquèrent cnJin pour la France.
A leur arrivée a Marseille, ils ont été sa-
lués par le délégué de la direction de l'aéro-
nautique et par MM. Ambrogi et lloiron,
président et vice-président de F Aéro-Club
de Provence.
Le domaine forestier tunisien
.,.
Au cours de l'année 1927, un peu plus de
46.000 hectares ont été distraits du domaine
forestier de la Régence pour être mis en cul-
ture. La superficie considérée actuellement
comme « forestière » atteint un peu plus de
un million d'hectares. Dans le Nord, 12.000
hectares ont été bornés. Les recettes budgé-
taires au titre des Services forestiers ont at-
teint en 1927 près de 7 millions, dont 5 mil-
lions par les ventes de liège et un peu plus
d'un million par leal coupes à tanin. Les cou-
pes de bois ont fourni près de 160.000 fr.
h IMtroÉ kééé
Un point d'histoire
Au mum 06 rltalte "t qu'elle a
« perdu 1*Occident », setoota rotte expression
dont s ert servi le consul Pedrazi dint un livre
que relataient dernièrement les Annales Colo.
males, il est assez curieux de voir M. F.
Cambo ancien président du Conseil du Royau-
me d'Espagne, faire la même remarque à pro-
pos de I; thèse d'expansion catalane. Il s agit
ici de l' « Orient perdu ».
Répondant à l'éminent écrivain régionaliste
catalan Rovira Virgili, dans le numéro du 16
juin de la Revue Bleue, M. F. Cambo s'el.
force de montrer, contrairement à la thèse cata-
lane. que l' avenir de la Catalogne aurait dû
être tourné, au moyen-âge, non pas vers une
expansion méditerranéenne, mais vers l' unifica-
tion de la péninsule ibérique. Ce fut, dit-il,
l'erreur du roi d'Aragon, Jacquelt-Ie-Conqué.
rant, d'enayer de diriger les efforts de l'Ara-
gon et de la Catalogne vers des conquêtes en
Méditerranée, et cette erreur retarda considéra-
blement l'unité de l'Espagne et la conquête
espagnole sur les Maures. Elle fut ainsi la
cause de l'hégémonie castillane.
L'échec de la Catalogne, en plein Xilisiè.
cle - et cela, M. F. Cambo omet de le dire
- eut les mêmes causes que l'échec dont porte
l'aveu, Y Occident perdu, de Pedrazi : la pé-
nétration lente et méthodique de la France dans
le bassin occidental de la Méditerranée.
Causer dénotant une telle continuité de vue
politique qu'elles répondent vraiment à une
direction secrète et profonde de l'histoire. La
conquête de la Provence et du littoral médi-
terranéen de France par les rois de France,
Louis VIII et Louis IX, à la faveur de la
guerre des Albigeois, la francisation de la
Provence par le mariage du frère du roi avec
l'héritière du comté de Provence. Béatrice de
Barcelone, fille d'un comte appartenant à une
dynastie catalane, eurent une importance capi-
tale dans les destinées de la France : l'empire
méditerranéen tenté par la Catalogne était défi-
nitivement détruit. La croisade de Saint-Louis
à Tunis acquit ainsi la signification d'une oeuvre
françai se d'expansion méditerranéenne.
Aujourd'hui, l' on peut dire, comme le disait
Louis XIV des Pyrénées, qu' « il n'y a plus
de Méditerranée » en tant que frontière.
L'Afrique romaine, comme autrefois la Pro-
vence romaine, évolue dans le sens de l'in-
fluence française. On voit que ce n'est pas « en
moins d'un siècle, comme le dit Pedrazi, que
la France monarchique ou républicaine, avec
un merveilleux sens historique de son dévelop-
pement, s'est emparé complètement de la Mé-
diterranée occidentale x. Les raci nes de cette
expansion sont puissantes parce qu'elles onl
grandi avec lenteur dans un terrain préparé.
D'Ar.
Une bonne place méritée
«♦»
M. Jeandrau qui fut, il y a quatre ou
cinq ans, nommé directeur de la police et de
la SOtttf générale de l'Indochine, quitte ses
fonctions ou il avait fait preuve, malgré son
jeune âge - moins de quarante ans - de
rares qualités professionnclles, inteljigence
du pays et des hommes, courage dans les
bagarres, habileté dans la découverte des
mouvements nationalistes indigènes.
Son départ sera vivement regretté par tuut
le monde sauf par lui, car il vient d'être
nommé à la plus belle place de nntre belle
Cochinchine, aux fonctions de trésoriel-
payeur général de la Cochinchine, en rem-
placement de M. Guigues. admis à la re-
traite. Cela vaut, disent les initiés. 800.000
francs en piastres, car en dehors du traite-
ment, il y a l'abondement, les traites en
douane, les droits de douanes. les régies,
qui représentent d'importants rC'H'nant-hon
pour le trésorier-payeur général de Cochin-
chine.
Nos sincères félicitations à M. Jeandrau,
qui est le gendre de M. Albert Sarraut.
Pour les petits Cochinchinois
en danger de mort
L'Institut de puériculture
Les mèros annamites abandonnent rare-
mont leurs enfants. Cependant cela arrive.
Quant le nho est pris de coliques par exem-
ple. Le ventre de l'enfant est, en quelque
sorte, le temple des terribles dlmons. Et
dame, il vaut mieux voir le diable ailleurs
que chez soi. On se débarrasse donc du nho.
Cela vaut mieux que de lui ouvrir le ventre
ou de lui couper les quatre membres pour
permettre au mauvais esprit de sortir.
L'Institut de puériculture de Saigon re-
cueille combien' de ces petits jaunes! On les
soigne. On les élève. On les éduque. Les
mamans aussi quelquefois. Mais le vrai but
de l'Institut est plutôt l'enseignement et In
prophylaxie.
Des consultations gratuites sont données
aux rhèrty;. Des médicaments sont distribués.
Des conférences ont lieu tous les jeudis, Un
jeudi, en français, pour les mamans euro-
péennes. Un jeudi en annamite, pour les
mamans annamites. Les jeunes mères y vien-
nent nombreuses.
Moins, évidemment, les annamites que les
européennes. Mais de plus en plus t'tnstitut
de puériculture étend son action bienfaisante
parmi la population indigène de Cochin-
chine.
C'est un exemple de beauté, de bonté et do
sagesse.
---
Cinéma Colonial
Conscience professionnelle
On annonce la préparation d'un film qui
s'appellera Trader Hom et à l'occasion du-
quel l'on entendra le rugissement des ani-
maux sauvages. Une expédition sera envoyée
dans trois mois environ en Afrique tout ex-
près pour étudier le langage des fauves.
A la Conférence
Nord» Africaine
8T
Une interview de M. Bordes
Dans une interview accordée à l'un de nos
confrères métropolitains avant de quitter Ra-
bat, le Gouverneur Général de l'Algérie a
dit toute son admiration pour les progrès
réalisés dans tous les domaines au Maroc.
C'est avec une fierté toute légitime que
M. Bordes s'est retrouvé, au Maroc, au mi-
lieu des Algériens nombreux qui furent les
pionniers actifs et honnêtes de l'ouvre ma-
rocaine dans tous les domaines et « j'ai res-
senti une émotion intense, ajoute le Gouver-
neur Général, en constatant la place qu'oc-
cupe dans tout le Maroc la Colonie algé-
rienne que nous trouvons groupée autour de
l'éminent homme d'Etat représentant la
France avec autant de prestige que de
conscience intègre, autour de M. Steeg. mon
grand prédécesseur à Alger.
fI Le pacificateur du Maroc, M. Steeg,
laissera aussi à la postérité l'exemple de ce
que pensent les granër Français de la troi-
sième République et il apparaîtra plus Tard
au monde que le pays qui fit conjuguer l'ac-
tion d'un Lyautey et d'un Steeg est vraiment
un pays colonisateur. »
M. Bordes pense que le règne de Sidi Mo-
hammed s'annonce comme devant être celui
de la véritable union francomarocaine.
Quant à nous, Algériens, conclut
M. Bordes, nous voulons que chaque
jour s'affirme plus forte, plus généreuse,
plus consciente de ses devoirs, l'union des
trois Gouvernements de l'Afrique du Nord
vivant et devant vivre dans des organisations
politiques et administratives différentes.
'( Mais tous trois, la cinquième conférence
nord-africaine vient de l'attester, ont cons-
tamment les yeux levés vers la mère patrie,
vers qui va la tendresse de leur cœur recon-
naissant, vers qui s'élève le très pur souve-
nir des martyrs de toutes les races africaines
dont le sacrifice glorieux permit que la
France restât immortelle. 11
Second télégramme à M. Poincaré
Avant de se séparer, les membres de la
cinquième conférence ont adressé à M. Poin-
caré, président du Conseil, le télégramme
suivant :
« Au moment où se termine la cinquième
conférence nord-africaine, nous TOUS prions
d'exprimer au Président de la République
nos sentiments respectueux de profond atta-
chement à sa personne et notre espoir de le
voir au coltrs des prochaines années, venir
constater en Afrique dit Vord les magnifi-
ques résultats de l' œU'l're accomplie depuis
un siècle et que les rapports étroits existants
entre les représentants dit Gouvernement de
la République contribueront singulièrement
à rendre plus féconde.
« Nous vous adressons, avec l'assurance de
notre dévouement, l'expression de notre inve
reconnaissance pour l'intérêt que vous avez
bien voulu porter à nos trnvauv et le con-
cours que vous nous avez toujours assuré. »
Les délégations ont quitté Rabat pour Fez,
où elles passeront la nuit et d'où elles re-
partiront demain en direction d'Oudjda.
-
LE VOYAGE EN FRANCE
DU SULTAN - DU MAROC
Ainsi que nous l' avions annoncé, c est samedi
dernier que S. M. Sidi Mohammed s'est em-
barqué sur le Maréchal-Lyautey à destination
de la France. - - - - -
A 15 h. 45, Sidi Mohammed, accompagné
du grand vizir, ainsi que de Simameri, son pré-
cepteur, et M. Marc, conseiller du Gouverne-
ment chérifien, était arrivé à la gare maritime.
Les honneurs ont été rendus, par des déta-
chements de la garnison et par t escadrille du
37e régiment d'aviation qui a survolé le port ;
tous les bateaux amarrés avaient hissé le grand
pavois.
Le Sultan a été reçu à son arrivée par le Ré-
sident Général, M. Steeg,. par le Gouverneur
Général, M. Bordes, et par M. Lucien Saint,
Résident Général en Tunisie, ainsi que par les
hauts fonctionnaires à la Résidence et au magh-
zen, toutes les autorités locales, de nombreux
pachas et caïds des villes voisines de Casa-
kl anr a
Le Sultan a gravi lentement la passerelle le
menant à bord et a été salué à la coupée par
l'agent général de la Compagnie Paquet et par
le commandant Mitrecey, commandant du pa-
quebot .Waréchal-Lyautey.
Sidi Mohammed a été immédiatement conduit
aux appartements qui lui avaient été réservés,
et où il a reçu les derniers hommages et souhaits
de bon voyage de ses familiers.
D'après le programme du voyage définitive-
ment arrêté, le sultan passera quelques semaines
en France et visitera les Pyrénées, les châteaux
de la Loire, puis passera quelques jours à Paris
avant de rejoindre le Maroc.
Au moment où le paquebot a levé 1 ancre,
une foule nombreuse, européenne et indigène a
applaudi et poussé des vivats. A bord du
même paquebot voyage, sous la direction de
M. Duchênc. la délégation de l'A. O. F.
ayant pris part à la cinquième conférence nord-
africaine.
Le Sultan du Maroc est l'hôte de la France
et se promène en grand touriste, mais dans un
incognito complet.
S. M. Sàdi-Mohammed est piloté par M.
Poncet, commissaire spécial du P.-L.-M., qui
lui fait faire une randonnée en France de qua-
rante jours.
Le 12 juillet prochain, tandis que la cara-
vane des autos partira pour Carcassonne, le
Sultan cAta l'kAi^ u ("';t
1It.I.UlI. ,,"- -- .- -.,,0.
Le Comité des Fêtes lui montrera les prépa-
ratifs du Tournoi, les grand s décors spéciale-
ment bâtis qui ont 20 mètres de haut et 45
mètres de large, et tous les costumes qui sont
déjà arrivés, ainsi que les annures pour les offi-
ciers du colonel Wemaere.
Le Sultan du Maroc déjeunera, ce jour-là,
à l'Hôtel de la Cité, avec M. Bougouin, pré-
fet de l'Aude, et avec le docteur Sempé, pré-
sident du Comité des Fêtes.
AU SENAT
Débats
Cession d'une batterie à la Quadeloupe
Le Sénat a adopté, dans sa séance du
7 juillet, les conclusions du rapport de
M. Henry Bérenger, au nom de la Com-
mission des Colonies et Protectorats, ten-
dant A l'adoption du projet voté par la
Chambre des députés, ayant pour objet
d'autoriser la cession, à la Colonie de la
Guadeloupe de l'ancienne batterie Gus-
tave III et de ses dépendances.
Il s'agit d'un terrain d'une superficie de
,R,;iHI mètres entrés situé dans l'Ile Saint-
Barthélémy. Depuis que -Saint-Barthélémv
est devenue un canton de la Guadeloupe,
la batterie Gustave III a été déclassée en
1904 et remise à l'Administration des Do-
maines. Par la suite. le terrain et les bAti-
ments qui en font partie ont été loués, soit
à l'Administration locale. soit à des parti-
culiers.
Le renouvellement
des Conseils généraux
Au cours de la même séance, le Sénat
a adopté sans discussion le projet voté par
la Chambre fixant la date du renouvelle-
ment triennal des Conseils généraux et des
Conseils d'arrondissement en 1928 et modi-
fiant les articles 12 et 22 de la loi du 10
aoiH 1S71.
Au tj d'avoir lieu en juillet, les élec-
tions sont fixées désormais aux premier et
troisième dimanches d'octobre et la session
des assemblées dé-partementales qui avait
lieu en noÙI est reportée en octobre.
A LA CHAMBRE
..1
Projets de loi
M. itayimmd Poiriearé, président du Con-
seil. ministre des h'iiuinees, et M. Léon
l'en ier, ministre des Colonies, ont déposé
sur le bureau de la Chambre :
l u projet de loi relatif à la régularisation
d'un décret du 20 juin 1U22 ouvrant un cré-
dit .supplémentaire de l!MHl» lianes au bud-
get annexe du chemin de fer et du port de
Ja lieunion.-
Lu projet de lui a été renvoyé à la Com-
mission des linances.
l'n projet de loi portant approbation des
comptes définitif« (exercice l'J2r>) des colo-
nies dont les emprunts sont garantis par
l'Etut.
Le projet de loi a été renvoyé à la com-
mission des comptes déJinitifs et des éco-
nomies.
Un projet de loi relatif la régularisation
d'un dlcrei du 2ri févi ier Hfll ouvrant un
crédit supplémentaire de 3PJ.500 francs au
budget annexe du chemin de fer et du port
de lu Héunion.
Le projet de loi a été renvoyé à la com-
mission des finances.
Un projet de loi relatif à la régularisation
d'un deciet du de-embrv U'2i ouvrant un
crédit supplémentaire de iM.-km fr. au blld.
get annexe du chemin de fer et du port de
la lîéunioii.
Le projet de loi a été renvoyé à ln com-
mission des finances.
I 11 projet de loi portant ratification dn
décret du 28 octobre 11)27 prohibant l'ex-
portation des tabacs en feuilles de l'Ile de
Madagascar.
Le projet de loi 11 elé renvoyé à la com-
mission de l'Algérie, des Colonies et Pro-
tectorats.
Les socialistes de la Seine
et la colonisation
La Fédération S. F.O. de la Seuw a
discuté hier matin le problème colonial.
Nous nous en vomirions (te changer une
!' £ ue an compte rendu de ce débat ici que
le donne le Populaire, organe officiel dit-
parti
LE PROBLEME COLONIAL
On a décide de dw:uter d'abord la ques-
tion coloniale. Adé, au nom de la o° cclion
dépose et commente rapidement troi" mu-
tions relatives à la 1 eprésentation des indigè-
nes au Parlement et à la reconnaissance du
Il'end i ('" t inn. du
Gouvernement, chinois et à la détenu de ses
ZyroDisk; observe que cette seconde motion
se trouve en fa.it incluse dans le rappott sur
le colonialisme du Bureau de l'Exécutif.
htihu tormule des réserves sur les reven-
dications du Gouvernement chinois dont la
majeure partie du Consed fédéral ignore LI
teneur. Qu'on pré( ise avant d'adopter une
motion l'approuvant pleinement!
Pclherghe , Saint-Maur), bétonne detaines omission* dans le projet de résolution
du Bureau de l'Kxé» utif. Pourquoi n'a-t-on
pas parlé du Congo belge?
Pourquoi réclamer simplement l'autonomie
plutôt que l'indépendance pour l'Inde.'
Pelberçihe, qui e«t fonctionnaire colonial,
lournit «le fort intéressants renseignements
sur les tond i t ion'" de la colonisat i on et 110
tamment sur le siandaleux 1 "1 ruteinent des
travailleurs au profit des factoreries. Il de-
mande que le* fonctionnaires coloniaux
soient sévèrement )HI.1i, quand, au lieu de
contrôler le* condition- de recrutement, ils
se prêtent à des cnmpiomissions.
Et il insista surtout sur la division né< es-
saire du pouvoir administratif d'avec le pou
voir judiciaire, ce qui en fait n'exMe pu-
dans les Colonies et au^si le droit do recours
en cassation et au Conseil d'F.tat.
lVlheni-he voudrait aussi 0111' l'on révi-e la
..- .,. -- -.- '1--- --
distribution des <"onco-5>ion*. qui a donné
lien à d'inconcevable* scandales et qu'on ne
maintienne pn« trop la lég?>rc le« institu-
tions locale* organiques car ('11c" - "')!lt deve-
nues souvent, sous l'influence de l' v repant,
un moven d'oppros*ion et un piétexte à in-
justices.
1 a proposition de lVlberghe. relative à la
révision de l'attribution des concessions est
reprise par l,lrdl'¡ ic?- *ec tion'» qui dépose un
ordre du iour dans e *ens.
Stétoni. membre d-1 la Commission colo-
niale. déclare que l'Internationale *ocialisto
la tlü1Dom.- .,
LUNDI SOIR, 9 JUILLET 1..
JQVRIHJVOTIIIER
Umm
Rédaction & Administration ;J
H MtlMMfelKV 1
PARIS M
--- -,.,.. ,.
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1 3r 1 0
Les Annales Coloniales
-I d 0 i- a le,,.
Les annonce* et réchttHM MtK reçues an
bureau du journal.
Dimctium M., HUftOBL et L4k THÈBAULT
Tous les articles jmhUés dans noire journal tte peuvent
être reproduits 'Iu'en citant les ANNALES COLOJfIALU.
IBONRIIEHTS
auc k supplément illustré:
UO ta 6 Noia S IMéa
Franectt
Coloniet IMw M» M »
[tramer - - iMt 1001 » b
On s'abonne sans frais 4111
tous les bureaux de poste.
Les liaisons transsahariennes
Le 31 mai dernier, M. C. Vallaux fai-
sait, à rAmodation dea géographes fran-
I, une conférence sur la question du
Transsaharien.
Ses critiques étaient acerbes, presque vio-
lentes :
Le Transsaharien fera d'abord, pour sa
construction, une effrayante consommation
d'hommes : c Dix mille par an, dit M. Val-
laux, pour des travaux qui dureront huit
ans, seront nécessaires. Où les prendre ?
Comment conserver leur santé ? 9
On compte faire du Transsaharien une
grande voie militaire. M. C. Vallaux af-
firme que le débit serait insignifiant.
Au point de vue économique, ni les réali.
tés d'aujourd'hui, ni les possibilités de de-
main ne méritent, au dire de M. C. Val-
laux, d'être retenues.
Aujourd'hui, les parties vraiment produc-
tives de l'A.O.F. s'échelonnent sur la côte.
« La partie nord de la boucle du Niger, le
prétendu X il français, est un semi-désert où
il n'y a ni hommes, ni moyens de produc-
tion, ni vraies perspectives d'avenir. 8
Pour l'avenir, deux produits seulement
pourraient fournir les éléments d'un trafic
sérieux : le caoutchouc et le coton. Or, dit
M. Vallaux, le caoutchouc africain est un
produit côtier et un produit de cueillette ; il
- trop près de la côte pour qu'on le charge
sur la voie ferrée intérieure ; la différence
de prix des deux modes de transport joue et
jouera toujours en faveur de la mer.
« Pour le coton, dit M. Vallaux, l'éva-
cuation des champs cotonniers de l'A.O.F.,
si jamais on réussit à les établir, se fera na-
turellement vers les régions de grande in.
dustrie, par les voies côtières et par la met
et non par la voie saharienne. »
Il y a, incontestablement, dans ces criti-
ques une grande part de vérité. Pourquoi
faut-il que, derrière l'observation objective
des données d'un problème économique, ap-
paraisse l'opinion de l'auteur sur « l'affaire »
du Transsaharien ? En matière économique,
l'observateur scientifique ou simplement
désintéressé doit toujours se méfier des « opi-
nions 8. même quand elles sont émises par
un technicien aussi autorisé que M. Val.
laux. Craignons les condamnations trop hâ-
tives et trop brutales.
Pour ma part, après avoir condamné avec
autant de brutalité que M'. C. Vallaux
«' l'affaire » du Transsaharien, je serais
porté, aujourd'hui, à chercher derrière la
mauvaise affaire d'aujourd'hui, l'idée fé-
conde de demain.
En ce moment même, le Gouvernement
belge n'étudie-t-il pas un vaste projet de liai-
son aérienne entre la Belgique et le Congo
par une grande « ligne d'Empire ?
Une Commission interministérielle d'avia-
tion a été chargée par le Gouvernement
belge d'étudier tous les aspects de la ques-
tion. Elle a siégé du 14 janvier au II fé-
vrier derniers et a déposé son rapport.
Celui-ci a étudié trois possibilités de
tracé : par la vallée du Nil, par la côte
ouest de l'Afrique, par le S'ahara. Finale-
ment, on s'est arrêté-à une ligne qui, par-
tant de Bruxelles, passerait par Paris, Per-
pignan, Valence, - Oran, Colomb-Béchar,
Reggan, Gao, Miamey, N Koui, Zinder,
N'Guigmy, Fort-Lamy, Fort-Archambault,
Banghi, Libengé ; à cette dernière station,
la ligne rejoindrait le réseau aérien intérieur
du Congo.
De Bruxelles à Libengé, la ligne aurait
près de 8.000 kilomètres.
Un trafic postal, apprécié d'après des don-
nées sûres et pouvant s'élever, dès 1930, à
60.000 kilos dans le sens Bruxelles-Congo
et 50.000 kilos dans le sens inverse, un tra.
fic voyageur de 150 passagers avec bagages,
soit 18.000 kilos, enfin le transport de 5.000
kilos d'or de la région de Kilo-Moto et de
la majeure partie de la production diaman-
taire, assureraient à la ligne un chargement
annuel de près de 80.000 kilos entre la
Belgique et sa colonie et de 140.000 kilos
en ajoutant à ces échanges ceux intéressant
les territoires voisins ou intermédiaires.
Le projet belge, bien étudié, bien pré-
paré, mérite d'être étudié en liaison avec
les projets français de même ordre.
On sait que, depuis le mois d'octobre
1927, la Compagnie Générale Transsaha-
rienne exploite régulièrement, entre Colomb-
Béchar et Gao, un service automobile.
Par ailleurs, la Compagnie Générale
Aéropostale exploite régulièrement, entre la
France et le littoral de l'Afrique Occiden-
tale Française, une ligne aérienne.
Il y a là des effets qui doivent être, non
opposés ou concurrents, mais coordonnés.
Jeudi dernier, au Sénat, M. Mauger, à
propos du projet de loi relatif à l'office
des études du chemin de fer transsaharien,
demandait au ministre « que l'organisme
d'études n'exclue de ses investigations au-
cun mode de transports », et M. Tardieu,
ministre des Travaux Publics, lui répon-
dait : « Nous sommes d'accord *, après
avoir précisé sa pensée en ces termes fort
clairs : * Dans l'organisme d'études entre-
ront les représentants des deux thèses, ceux
des adversaires comme ceux des partisans
du rail. Je prie M. Mauger de faire con-
fiance au futur organisme ii.
Me permettra-ton de rappeler que j'ai,
ici même, posé la question sous la même
forme, dans des articles déjà anciens.
Il y a plus d'un an, dans le numéro des
Annales Coloniales du 7 avril 1927, j'écri-
vais ;
« Il serait fou, à mon sens, de pour-
suivre la réalisation de ce chemin de fer,
qui coûterait deux milliards au minimum,
et probàblement 10 ans de travail, pour un
résultat certainement inférieur à celui que
l'on peut obtenir, dès maintenant, par une
combinaison méthodiquement ordonnée de
l'automobilisme, de l'aéronautique et de la
navigation maritime, avec dix fois moind de
capital et dans dix fois moins de temps.
Je n'ai pas changé d'avis.
Le projet belge de ligne aérienne prévoit
4J millions d'immobilisations, comprenant
les frais d'études (1.500.000), les frais de
mise en route (1.000.000), l'achat de maté-
riel volant (24 millions, prix de 7 avions
trimoteurs), la création de l'infrastructure
(17 millions 1/2), l'achat de matériel d'ex-
ploitation. L'office d'études du Transsaha-
rien, à lui seul, exige déjà Il millions et
demi de francs, dont 4 fournis par l'Etat
français, 3 par l'Algérie, 1,5 par le Maroc,
l'A.O.F. et la Tunisie à parts égales, et
3 par les Compagnies du P.-L.-M., du P.-O.
et du Midi. Quant à la construction du
Transsaharien lui-même, son coût dépasse-
rait certainement deux milliards, c'est-à-dire
le prix d'installation de 44 lignes aériennes
comme celle qui est prévue dans le projet
belee.
Notons encore que l'entente entre les en-
treprises aériennes et les entreprises automo-
biles est particulièrement aisée : gîtes d'éta-
pes, dépôts d'essence, d'eau, répartition du
fret, etc., pouvant donner lieu à des accords
faciles, qui ont déjà été envisagés entre les
promoteurs du projet belge et la Compagnie
Générale Transsaharienne.
Ainsi apparaissent les aspects multiples et
complexes du problème.
Aujourd'hui, on ne peut pas être pour le
Transsaharien avec M. de Warren ou con-
tre avec M. Vallaux. On ne peut pas être
davantage pour ou contre l'avion ou l'auto-
mobile.
Mais il est incontestable que l'heure est
venue de résoudre, méthodiquement et d'en-
semble, ce problème des liaisons économi-
ques, politiques et sociales transsahariennes.
Il faut dresser un plan et. agir vite.
SMcMM 4atfM«!f«,
Député 4e la Hauto-Savaie, profes-
seur de législation coloniale et
- nomle politique A la Faculté ie DrOU
de Lyon.
Des villes qui grandissent
,., *
lia, capitale économique
Sfax qui possède le port le plus actif de
toute la Régence et un hinterland notable
accroît d'année en année sa puissance écono-
mique. L'essor de la construction est la pre-
mière) et logique conséquenc de ce dévelop-
pement.
Au cours de ces derniers temps, on a bfiti
à Sfax de façon effrénée et on s y prépare à
bâtir encore
La ville Wiriot verra prochainement dis-
paraître ses derniers terrains vagues quand le
Consulat d'Italie, une banque italienne et
l'immeuble du Crédit Foncier projetés auront
été édifiés.
La périphérie maritime a été prise d'assaut
par l'industrie. La zone nord a presque tota-
lement été absorbée.
La Compagnie de Gafsa en a acquis une
notable superficie en contiguïté de ses han-
gars, en vue de monter les installations nou-
velles de stockage et de perfectionner son
outillage mécanique de manutention. Le
reste des terrains a été successivement oc-
cupé par les Sociétés pliosphatières du Zeb-
beus et du Djebel M'dilla, puis par les So-
ciétés alfatières, qui se sont partagé le quai
terminus pour leurs entrepôts et leurs embar-
quements ; par une Compagnie anglaise de
charbons; puis par fa Société Tunisienne des
Pétroles. Deux parcelles restaient disponi-
bles, que la Société Franco-Asiatique des
Pétroles et une usine d'hyperphosphates
viennent d'acquérir.
Force est désormais de se rabattre sur la
zone sud.
Un square est déjà délimité. Non loin, un
emplacement est réservé à la construction
des nouvelles Halles de Sfax. Mais des lof)
à bâtir sont encore disponibles. Ils vont être
incessamment mis aux enchères. Les compé-
titions qui s'affirment autour de ces lots font
augurer du succès de leur vente.
D'autres constructions sont prévues pour
l'avenir : une halle aux éponges avec maga-
sins de location ; une halle aux poulpes com-
portant également des magasins annexes ;
une halle aux poissons ; une usine d'agglo-
mérés de charbon.
En outre, un quai d'embarquement des sels
avec chargement mécanique sera aménagé
là. Actuellement, une usine à gaz pour le
service du balisage est en voie d'achèvement
à l'extrémité de cette zone, à la pointe de
Madagascar.
La construction se poursuit avec un zèle
non moins remarquable dans la proche ban-
lieue; constructions particulières, usines,
abattoirs, école primaire etc., sont en voie
d'achèvement ou s'établissent sur plans.
Et le temps n'est pas loin où les faubourgs
de Picvillc et de Moulin-Ville seront com-
plètement soudés à Sfax.
La grande banlieue, qui met l'épaisse
ceinture de ses 15.000 jardins autour de la
ville, multiplie ses villas. Son intensive ar-
deur déborde même ces jardins. La vogue de
la pierre pourrait bien. sous peu. porter sa
pesante conquête au cœur même des olive-
raies, de bien près frfilées déjà.
Le périmètre municipal se trouve donc
trop étriqué aujourd'hui. Et il est question
de reporter le périmètre urbain jusqu'à la
lisière de la zone de grande banlieue et d'en-
glober cette dernière dans le périmètre sub-
urbain.
Malgré les charges nouvelles que cette dé-
cision entraînerait pour la Municipalité, cette
mesure deviendra de plus en plus indispen-
sable à la vie administrative et une de la
grande ville de Sfu.
lIiIi8 i
a 0
tâm 1.
Le farts socialiste, qmmé ****-
que pas d?hammeir*ét tatemut
même de valeur, semble vraiment
attacher trop d'importance aux èlucubror
tions d'un de ses membres les plus violents,
M. Jean Zyromski,
Certes, M. Zyromski est un. garçon qui,
dans le privé, fait preuve d'exellentes qua-
lités. C'est un fonctionnaire exact, bon sous-
chef de bureau à la Préfecture de la Seille,
qui salue poliment les gens qu'il rencontre
dans les couloirs de son administration,
comme il sied à un homme bien élevé. C'est
un homme qui a fait preuve, dans plusieurs
circonstances de sa vie, de belles qualités de
désintéressement et de CŒUr. Ceci posé,
je n'en suis que plus à l'aise pour dire dans
ces colonnes combien semblent légères et
saugrenues ses diatribes sur le problème co-
lonial, à défaut d'un jugement sur l'illo-
gisme des positions qu'il prend au point de
vue de la politique générale dans le Con-
grès du parti S.F.I.O.
Il nous semble, à quelque quarante ans de
distance, entendre les mêmes antiennes qui
faisaient les beaux jours des parlottcs extré-
mistes ou trônait M. Georges Clemenceau et
où l'on préparait, à son instigation, l'assas-
sinat de Jules Ferry, - assassinat politique
et physique.
Or donc, hiert ll. Zyromski, à twnédé
ration S.F.I.O. de la Seine, a préconisé
l'abandon de la plupart de nos colonies,
d'accord en cela avec quelques délégués qui,
soit professionnellement, soit par vocation,
portent un intérêt particulier à nos Franccs
plus ou moins lointaines.
Il manquait pour lui ré pondre, à défaut
de nos amis Etienne Antonelli, Jean Loe-
quin, Georges Noueile, Emile Goude,
Henry Fontanier, tout au moins quelques-
uns de ces délégués coloniaux, dont M. L.-
O. Frossard, député de la Martimque, est
le plus intelligent specintett, car il ne faut
pas parler de M. Lagrosillière, dont nous
entons pris. Van dernier, 'la loyauté en dé-
faut, ni de M. Lara qui, à la Guadeloupe,
fait preuve de plus de vigueur que d'habi-
leté.
Il - semble qu'un trop grand nombre de
membres et même de dirigeants - du
parti S. F.I.O. sont vraiment trop ignorants
du problème colonial tel quil se pose dans
ce second quart du vingtième siècle.
Les solutions préconisées par la Fédéra-
tion S.F.I.O. sont vraiment trop en fanti-
nes pour ne pas être sans portée. Nos hc.
teurs en apprécieront d'autre -oart la quattlé:
Nul dollte qu'elles ne soient absolument du
goût des fédérations S.F.I.O. de Tunisie,
du Maroc et de l'Indochine notamment.
Nous sommes tous en France pour la li-
berté des peuples que nous protégeons et
que nous nous ef forçons d'associer à notre
civilisation. Plus que quiconque, plus que
les néophytes coloniaux du Aarti .S. F./ O.,
les Annales Coloniales Vont prouve depuis
bientôt trente ans. Et pour beaucoup d'en-
tre eux, la liberté que réclame fil leur fa-
veur le sous-chef de bureau à la Préfecture
de la Seine ne serait-elle pas le dernier de*
esclavages 1
Meercei JCuedel.
Les bonnes idées
--b--
Des sans-filistes, captant ces mots inatten.
dus : » Allo! Allo! L'émission de Gabon-
Sénégal est terminée! » se sont demandé
un moment ce que pouvait bien être cette
nouvelle station Gabon-Sénégal
Mais c'est simplement Radio-Toulouse qui,
après ses concerts, procède à une diffusion
spéciale de nouvelles pour l'Afrique. La sta-
tion toulousaine émet même un journal parlé
à l'usage de l'Afrique du Nord, et on an-
nonçait dernièrement que certaines villes ma-
rocaines, satisfaites d'une pareille émission,
avaient voté des subventions à Radio-Tou-
louse. L'excellente idée de ce poste méritait
bien d'être récompensée et encouragée.
L'Aviation Coloniale
Le retour de Ptvolo
Pelletier Doisy qui, accompagné de
Gouin et do Carol, axait entrepris un voya-
ge aérien de Paris à Tokio et. quf; on 11e
l a pas oublié, fut arrêté aux Indes par un
accident dit à une panne de carburation et
dans lequel Gouin et. Curol fuient blessés,
est rentré hier en France avec ses deux
compagnons remis de leurs blessures.
C'cst il bord du paquebot D'Artaynan
qu'ils sont entrés avant-hier dans le port
de Marseille.
Les trois aviateurs sont en bonne saule,
(Juuin a encore le bras en écharpe. Carôl
est complètement remis de ses blessures.
Les aviateurs furent très bien soignés
par les Anglais et prirent un bateau à llan-
goon pour se rendre à Colombo où ils s'cm.
barquèrent cnJin pour la France.
A leur arrivée a Marseille, ils ont été sa-
lués par le délégué de la direction de l'aéro-
nautique et par MM. Ambrogi et lloiron,
président et vice-président de F Aéro-Club
de Provence.
Le domaine forestier tunisien
.,.
Au cours de l'année 1927, un peu plus de
46.000 hectares ont été distraits du domaine
forestier de la Régence pour être mis en cul-
ture. La superficie considérée actuellement
comme « forestière » atteint un peu plus de
un million d'hectares. Dans le Nord, 12.000
hectares ont été bornés. Les recettes budgé-
taires au titre des Services forestiers ont at-
teint en 1927 près de 7 millions, dont 5 mil-
lions par les ventes de liège et un peu plus
d'un million par leal coupes à tanin. Les cou-
pes de bois ont fourni près de 160.000 fr.
h IMtroÉ kééé
Un point d'histoire
Au mum 06 rltalte "t qu'elle a
« perdu 1*Occident », setoota rotte expression
dont s ert servi le consul Pedrazi dint un livre
que relataient dernièrement les Annales Colo.
males, il est assez curieux de voir M. F.
Cambo ancien président du Conseil du Royau-
me d'Espagne, faire la même remarque à pro-
pos de I; thèse d'expansion catalane. Il s agit
ici de l' « Orient perdu ».
Répondant à l'éminent écrivain régionaliste
catalan Rovira Virgili, dans le numéro du 16
juin de la Revue Bleue, M. F. Cambo s'el.
force de montrer, contrairement à la thèse cata-
lane. que l' avenir de la Catalogne aurait dû
être tourné, au moyen-âge, non pas vers une
expansion méditerranéenne, mais vers l' unifica-
tion de la péninsule ibérique. Ce fut, dit-il,
l'erreur du roi d'Aragon, Jacquelt-Ie-Conqué.
rant, d'enayer de diriger les efforts de l'Ara-
gon et de la Catalogne vers des conquêtes en
Méditerranée, et cette erreur retarda considéra-
blement l'unité de l'Espagne et la conquête
espagnole sur les Maures. Elle fut ainsi la
cause de l'hégémonie castillane.
L'échec de la Catalogne, en plein Xilisiè.
cle - et cela, M. F. Cambo omet de le dire
- eut les mêmes causes que l'échec dont porte
l'aveu, Y Occident perdu, de Pedrazi : la pé-
nétration lente et méthodique de la France dans
le bassin occidental de la Méditerranée.
Causer dénotant une telle continuité de vue
politique qu'elles répondent vraiment à une
direction secrète et profonde de l'histoire. La
conquête de la Provence et du littoral médi-
terranéen de France par les rois de France,
Louis VIII et Louis IX, à la faveur de la
guerre des Albigeois, la francisation de la
Provence par le mariage du frère du roi avec
l'héritière du comté de Provence. Béatrice de
Barcelone, fille d'un comte appartenant à une
dynastie catalane, eurent une importance capi-
tale dans les destinées de la France : l'empire
méditerranéen tenté par la Catalogne était défi-
nitivement détruit. La croisade de Saint-Louis
à Tunis acquit ainsi la signification d'une oeuvre
françai se d'expansion méditerranéenne.
Aujourd'hui, l' on peut dire, comme le disait
Louis XIV des Pyrénées, qu' « il n'y a plus
de Méditerranée » en tant que frontière.
L'Afrique romaine, comme autrefois la Pro-
vence romaine, évolue dans le sens de l'in-
fluence française. On voit que ce n'est pas « en
moins d'un siècle, comme le dit Pedrazi, que
la France monarchique ou républicaine, avec
un merveilleux sens historique de son dévelop-
pement, s'est emparé complètement de la Mé-
diterranée occidentale x. Les raci nes de cette
expansion sont puissantes parce qu'elles onl
grandi avec lenteur dans un terrain préparé.
D'Ar.
Une bonne place méritée
«♦»
M. Jeandrau qui fut, il y a quatre ou
cinq ans, nommé directeur de la police et de
la SOtttf générale de l'Indochine, quitte ses
fonctions ou il avait fait preuve, malgré son
jeune âge - moins de quarante ans - de
rares qualités professionnclles, inteljigence
du pays et des hommes, courage dans les
bagarres, habileté dans la découverte des
mouvements nationalistes indigènes.
Son départ sera vivement regretté par tuut
le monde sauf par lui, car il vient d'être
nommé à la plus belle place de nntre belle
Cochinchine, aux fonctions de trésoriel-
payeur général de la Cochinchine, en rem-
placement de M. Guigues. admis à la re-
traite. Cela vaut, disent les initiés. 800.000
francs en piastres, car en dehors du traite-
ment, il y a l'abondement, les traites en
douane, les droits de douanes. les régies,
qui représentent d'importants rC'H'nant-hon
pour le trésorier-payeur général de Cochin-
chine.
Nos sincères félicitations à M. Jeandrau,
qui est le gendre de M. Albert Sarraut.
Pour les petits Cochinchinois
en danger de mort
L'Institut de puériculture
Les mèros annamites abandonnent rare-
mont leurs enfants. Cependant cela arrive.
Quant le nho est pris de coliques par exem-
ple. Le ventre de l'enfant est, en quelque
sorte, le temple des terribles dlmons. Et
dame, il vaut mieux voir le diable ailleurs
que chez soi. On se débarrasse donc du nho.
Cela vaut mieux que de lui ouvrir le ventre
ou de lui couper les quatre membres pour
permettre au mauvais esprit de sortir.
L'Institut de puériculture de Saigon re-
cueille combien' de ces petits jaunes! On les
soigne. On les élève. On les éduque. Les
mamans aussi quelquefois. Mais le vrai but
de l'Institut est plutôt l'enseignement et In
prophylaxie.
Des consultations gratuites sont données
aux rhèrty;. Des médicaments sont distribués.
Des conférences ont lieu tous les jeudis, Un
jeudi, en français, pour les mamans euro-
péennes. Un jeudi en annamite, pour les
mamans annamites. Les jeunes mères y vien-
nent nombreuses.
Moins, évidemment, les annamites que les
européennes. Mais de plus en plus t'tnstitut
de puériculture étend son action bienfaisante
parmi la population indigène de Cochin-
chine.
C'est un exemple de beauté, de bonté et do
sagesse.
---
Cinéma Colonial
Conscience professionnelle
On annonce la préparation d'un film qui
s'appellera Trader Hom et à l'occasion du-
quel l'on entendra le rugissement des ani-
maux sauvages. Une expédition sera envoyée
dans trois mois environ en Afrique tout ex-
près pour étudier le langage des fauves.
A la Conférence
Nord» Africaine
8T
Une interview de M. Bordes
Dans une interview accordée à l'un de nos
confrères métropolitains avant de quitter Ra-
bat, le Gouverneur Général de l'Algérie a
dit toute son admiration pour les progrès
réalisés dans tous les domaines au Maroc.
C'est avec une fierté toute légitime que
M. Bordes s'est retrouvé, au Maroc, au mi-
lieu des Algériens nombreux qui furent les
pionniers actifs et honnêtes de l'ouvre ma-
rocaine dans tous les domaines et « j'ai res-
senti une émotion intense, ajoute le Gouver-
neur Général, en constatant la place qu'oc-
cupe dans tout le Maroc la Colonie algé-
rienne que nous trouvons groupée autour de
l'éminent homme d'Etat représentant la
France avec autant de prestige que de
conscience intègre, autour de M. Steeg. mon
grand prédécesseur à Alger.
fI Le pacificateur du Maroc, M. Steeg,
laissera aussi à la postérité l'exemple de ce
que pensent les granër Français de la troi-
sième République et il apparaîtra plus Tard
au monde que le pays qui fit conjuguer l'ac-
tion d'un Lyautey et d'un Steeg est vraiment
un pays colonisateur. »
M. Bordes pense que le règne de Sidi Mo-
hammed s'annonce comme devant être celui
de la véritable union francomarocaine.
Quant à nous, Algériens, conclut
M. Bordes, nous voulons que chaque
jour s'affirme plus forte, plus généreuse,
plus consciente de ses devoirs, l'union des
trois Gouvernements de l'Afrique du Nord
vivant et devant vivre dans des organisations
politiques et administratives différentes.
'( Mais tous trois, la cinquième conférence
nord-africaine vient de l'attester, ont cons-
tamment les yeux levés vers la mère patrie,
vers qui va la tendresse de leur cœur recon-
naissant, vers qui s'élève le très pur souve-
nir des martyrs de toutes les races africaines
dont le sacrifice glorieux permit que la
France restât immortelle. 11
Second télégramme à M. Poincaré
Avant de se séparer, les membres de la
cinquième conférence ont adressé à M. Poin-
caré, président du Conseil, le télégramme
suivant :
« Au moment où se termine la cinquième
conférence nord-africaine, nous TOUS prions
d'exprimer au Président de la République
nos sentiments respectueux de profond atta-
chement à sa personne et notre espoir de le
voir au coltrs des prochaines années, venir
constater en Afrique dit Vord les magnifi-
ques résultats de l' œU'l're accomplie depuis
un siècle et que les rapports étroits existants
entre les représentants dit Gouvernement de
la République contribueront singulièrement
à rendre plus féconde.
« Nous vous adressons, avec l'assurance de
notre dévouement, l'expression de notre inve
reconnaissance pour l'intérêt que vous avez
bien voulu porter à nos trnvauv et le con-
cours que vous nous avez toujours assuré. »
Les délégations ont quitté Rabat pour Fez,
où elles passeront la nuit et d'où elles re-
partiront demain en direction d'Oudjda.
-
LE VOYAGE EN FRANCE
DU SULTAN - DU MAROC
Ainsi que nous l' avions annoncé, c est samedi
dernier que S. M. Sidi Mohammed s'est em-
barqué sur le Maréchal-Lyautey à destination
de la France. - - - - -
A 15 h. 45, Sidi Mohammed, accompagné
du grand vizir, ainsi que de Simameri, son pré-
cepteur, et M. Marc, conseiller du Gouverne-
ment chérifien, était arrivé à la gare maritime.
Les honneurs ont été rendus, par des déta-
chements de la garnison et par t escadrille du
37e régiment d'aviation qui a survolé le port ;
tous les bateaux amarrés avaient hissé le grand
pavois.
Le Sultan a été reçu à son arrivée par le Ré-
sident Général, M. Steeg,. par le Gouverneur
Général, M. Bordes, et par M. Lucien Saint,
Résident Général en Tunisie, ainsi que par les
hauts fonctionnaires à la Résidence et au magh-
zen, toutes les autorités locales, de nombreux
pachas et caïds des villes voisines de Casa-
kl anr a
Le Sultan a gravi lentement la passerelle le
menant à bord et a été salué à la coupée par
l'agent général de la Compagnie Paquet et par
le commandant Mitrecey, commandant du pa-
quebot .Waréchal-Lyautey.
Sidi Mohammed a été immédiatement conduit
aux appartements qui lui avaient été réservés,
et où il a reçu les derniers hommages et souhaits
de bon voyage de ses familiers.
D'après le programme du voyage définitive-
ment arrêté, le sultan passera quelques semaines
en France et visitera les Pyrénées, les châteaux
de la Loire, puis passera quelques jours à Paris
avant de rejoindre le Maroc.
Au moment où le paquebot a levé 1 ancre,
une foule nombreuse, européenne et indigène a
applaudi et poussé des vivats. A bord du
même paquebot voyage, sous la direction de
M. Duchênc. la délégation de l'A. O. F.
ayant pris part à la cinquième conférence nord-
africaine.
Le Sultan du Maroc est l'hôte de la France
et se promène en grand touriste, mais dans un
incognito complet.
S. M. Sàdi-Mohammed est piloté par M.
Poncet, commissaire spécial du P.-L.-M., qui
lui fait faire une randonnée en France de qua-
rante jours.
Le 12 juillet prochain, tandis que la cara-
vane des autos partira pour Carcassonne, le
Sultan cAta l'kAi^ u ("';t
1It.I.UlI. ,,"- -- .- -.,,0.
Le Comité des Fêtes lui montrera les prépa-
ratifs du Tournoi, les grand s décors spéciale-
ment bâtis qui ont 20 mètres de haut et 45
mètres de large, et tous les costumes qui sont
déjà arrivés, ainsi que les annures pour les offi-
ciers du colonel Wemaere.
Le Sultan du Maroc déjeunera, ce jour-là,
à l'Hôtel de la Cité, avec M. Bougouin, pré-
fet de l'Aude, et avec le docteur Sempé, pré-
sident du Comité des Fêtes.
AU SENAT
Débats
Cession d'une batterie à la Quadeloupe
Le Sénat a adopté, dans sa séance du
7 juillet, les conclusions du rapport de
M. Henry Bérenger, au nom de la Com-
mission des Colonies et Protectorats, ten-
dant A l'adoption du projet voté par la
Chambre des députés, ayant pour objet
d'autoriser la cession, à la Colonie de la
Guadeloupe de l'ancienne batterie Gus-
tave III et de ses dépendances.
Il s'agit d'un terrain d'une superficie de
,R,;iHI mètres entrés situé dans l'Ile Saint-
Barthélémy. Depuis que -Saint-Barthélémv
est devenue un canton de la Guadeloupe,
la batterie Gustave III a été déclassée en
1904 et remise à l'Administration des Do-
maines. Par la suite. le terrain et les bAti-
ments qui en font partie ont été loués, soit
à l'Administration locale. soit à des parti-
culiers.
Le renouvellement
des Conseils généraux
Au cours de la même séance, le Sénat
a adopté sans discussion le projet voté par
la Chambre fixant la date du renouvelle-
ment triennal des Conseils généraux et des
Conseils d'arrondissement en 1928 et modi-
fiant les articles 12 et 22 de la loi du 10
aoiH 1S71.
Au tj d'avoir lieu en juillet, les élec-
tions sont fixées désormais aux premier et
troisième dimanches d'octobre et la session
des assemblées dé-partementales qui avait
lieu en noÙI est reportée en octobre.
A LA CHAMBRE
..1
Projets de loi
M. itayimmd Poiriearé, président du Con-
seil. ministre des h'iiuinees, et M. Léon
l'en ier, ministre des Colonies, ont déposé
sur le bureau de la Chambre :
l u projet de loi relatif à la régularisation
d'un décret du 20 juin 1U22 ouvrant un cré-
dit .supplémentaire de l!MHl» lianes au bud-
get annexe du chemin de fer et du port de
Ja lieunion.-
Lu projet de lui a été renvoyé à la Com-
mission des linances.
l'n projet de loi portant approbation des
comptes définitif« (exercice l'J2r>) des colo-
nies dont les emprunts sont garantis par
l'Etut.
Le projet de loi a été renvoyé à la com-
mission des comptes déJinitifs et des éco-
nomies.
Un projet de loi relatif la régularisation
d'un dlcrei du 2ri févi ier Hfll ouvrant un
crédit supplémentaire de 3PJ.500 francs au
budget annexe du chemin de fer et du port
de lu Héunion.
Le projet de loi a été renvoyé à la com-
mission des finances.
Un projet de loi relatif à la régularisation
d'un deciet du de-embrv U'2i ouvrant un
crédit supplémentaire de iM.-km fr. au blld.
get annexe du chemin de fer et du port de
la lîéunioii.
Le projet de loi a été renvoyé à ln com-
mission des finances.
I 11 projet de loi portant ratification dn
décret du 28 octobre 11)27 prohibant l'ex-
portation des tabacs en feuilles de l'Ile de
Madagascar.
Le projet de loi 11 elé renvoyé à la com-
mission de l'Algérie, des Colonies et Pro-
tectorats.
Les socialistes de la Seine
et la colonisation
La Fédération S. F.O. de la Seuw a
discuté hier matin le problème colonial.
Nous nous en vomirions (te changer une
!' £ ue an compte rendu de ce débat ici que
le donne le Populaire, organe officiel dit-
parti
LE PROBLEME COLONIAL
On a décide de dw:uter d'abord la ques-
tion coloniale. Adé, au nom de la o° cclion
dépose et commente rapidement troi" mu-
tions relatives à la 1 eprésentation des indigè-
nes au Parlement et à la reconnaissance du
Il'end i ('" t inn. du
Gouvernement, chinois et à la détenu de ses
ZyroDisk; observe que cette seconde motion
se trouve en fa.it incluse dans le rappott sur
le colonialisme du Bureau de l'Exécutif.
htihu tormule des réserves sur les reven-
dications du Gouvernement chinois dont la
majeure partie du Consed fédéral ignore LI
teneur. Qu'on pré( ise avant d'adopter une
motion l'approuvant pleinement!
Pclherghe , Saint-Maur), bétonne de
du Bureau de l'Kxé» utif. Pourquoi n'a-t-on
pas parlé du Congo belge?
Pourquoi réclamer simplement l'autonomie
plutôt que l'indépendance pour l'Inde.'
Pelberçihe, qui e«t fonctionnaire colonial,
lournit «le fort intéressants renseignements
sur les tond i t ion'" de la colonisat i on et 110
tamment sur le siandaleux 1 "1 ruteinent des
travailleurs au profit des factoreries. Il de-
mande que le* fonctionnaires coloniaux
soient sévèrement )HI.1i, quand, au lieu de
contrôler le* condition- de recrutement, ils
se prêtent à des cnmpiomissions.
Et il insista surtout sur la division né< es-
saire du pouvoir administratif d'avec le pou
voir judiciaire, ce qui en fait n'exMe pu-
dans les Colonies et au^si le droit do recours
en cassation et au Conseil d'F.tat.
lVlheni-he voudrait aussi 0111' l'on révi-e la
..- .,. -- -.- '1--- --
distribution des <"onco-5>ion*. qui a donné
lien à d'inconcevable* scandales et qu'on ne
maintienne pn« trop la lég?>rc le« institu-
tions locale* organiques car ('11c" - "')!lt deve-
nues souvent, sous l'influence de l' v repant,
un moven d'oppros*ion et un piétexte à in-
justices.
1 a proposition de lVlberghe. relative à la
révision de l'attribution des concessions est
reprise par l,lrdl'¡ ic?- *ec tion'» qui dépose un
ordre du iour dans e *ens.
Stétoni. membre d-1 la Commission colo-
niale. déclare que l'Internationale *ocialisto
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