Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-07-02
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 02 juillet 1928 02 juillet 1928
Description : 1928/07/02 (A29,N102). 1928/07/02 (A29,N102).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451278h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VlNGT-NBUVIBME ANÀM - N* 10R,
LE NUMBRO : 30 CENTIMES
LUNDI SOIR, 2 JUILLET 19M -
JOVMftLjirOTtDIEII
Rédaction & Administration :
14, IN «i Mu-mur
PARIS (lN)
TÉ1 ÉFII. t LOUVRB 1MÎ
- NOMELIEU 87.
Les Annales Coloniales
Les annonces et réclames sont reçues au
bureau du tournai.
DIRECTEURS: Mareel RUrrDt-L. et L.-G. THÉBAUL T
Tous les articles publiés dans notre journal ne peuvent
etre reproduits (m'en niant les ANNALES COLONIALES.
ABONNEMENTS
avec 1. suttUment illuitré :
Un as 6 Moi. 3 Meil
FrMM et
Colonies 120 » 61 » 86 »
Etranoer.. 180. tOO. Mt
On s'abonne sans (Tais âagp
tous les bureaux de poste.
POUR LE CRÉDIT AGRICOLE EN A. 0. F.
CI
On sait que la question du crédit agri-1
cole a été soulevée, pour la France métro-
politaine, à propos de la convention signée
par l'Etat et la Banque de France, à l'oc-
casion de la stabilisation monétaire.
Un amendement de M. Bedouce deman-
dait que la dotation de 200 millions prévue
dans les conventions antérieures fût portée
à un milliard. C'est-à-dire multipliée par le
coefficient 5 de réévaluation monétaire.
Tout le monde convint que la proposition
était doublement justifiée par l'opération de
stabilisation elle-même et par la situation la-
mentable de la Caisse Nationale de Crédit
Agricole.
Celle-ci, on le sait, est particulièrement
délicate. A l'heure actuelle, plus de lao
millions de demandes sont" en souffrance,
portant à plus de 400 millions le total des
avances que la Caisse Nationale de Crédit
Agricole s'est vue dans l'obligation de refu-
ser, faute de ressources, depuis sa fonda-
tion.
Tout le monde étant d'accord, M. Poin-
caré fit repousser l'amendement et voter un
projet de résolution qui invitait le Gouver-
nement à inviter la Banque de France. à
songer au crédit agricole. Et maintenant les
agriculteurs métropolitains peuvent attendre.
Si j'ai rappelé cette petite histoire parle-
mentaire, c'est parce qu'elle mérite, à
l'heure actuelle, d'être méditée par ceux qui
s'intéressent au crédit agricole dans nos co-
lonies et particulièrement en A.O.F., s'ils
ne veulent pas que, là encore, comme dans
la métropole, on leur donne satisfaction au-
trement qu'en promesses et projets de réso-
lution.
Le Sénat étudie le projet de loi portant
renouvellement du privilège d'émission de
la Banque de l'A.O. voté par la Cham-
bre, à la fin de la dernière législature, dans
les conditions un peu brusquées, après une
trop longue période d'atermoiements, que
l'on n'a pas oubliées.
Dans ce projet de loi, on se préoccupe
dit crédit agricole.
L'exposé des motifs du projet déposé par
le Gouvernement déclarait même que la Con-
vention actuelle est appelée à jouer un rftle
capital dans le développement agricole (le
nos colonies et que celui-ci dépendra, au
premier chef, des conditions plus ou moins
favorables auxquelles sera accordé le crédit
à l'agriculture. dans ce mu P
Que fait le projet dans ce sens ?
Il spécifie, dans l'article 12 de la Con-
vention. que le taux des avances de cette
catégdirte ne devra pas dépasser un maxi-
mum de 6 Cette disposition se justifiait
au moment où fut élaboré le projet, à une
époque où les taux de 10 et même 12
étaient couramment pratiqués pour des em-
prunts à brève échéance.
Mais, actuellement, le loyer de l'argent
baisse rapidement, le taux officiel de l'es-
compte est de 3 1/2 Le taux réel du
marché varie entre a 1/2 et 3 La Con-
vention n'assure plus aux agriculteurs le
traitement favorable auquel ils ont droit et
qu'on avait voulu leur faire.
Au reste, le principe même d'un taux
maximum d'intérêt pour les avances à ragri-
culture, fixé a priori et ne varietur dans la
Convention, paraît inadmissible.
Personne ne peut prévoir quelles seront,
au cours des vingt ans que doit durer l'ap-
plication de la Convention, les fluctuations
du taux de l'intérêt. La seule solution équi-
table consisterait à fixer un taux limite qui
soit fixé, par exemple, au taux officiel de
l'escompte de la Banque de France.
Aussi, pour ma part, accepterais. je volon-
tiers une modification du dernier paragra-
phe de l'article 12 de la Convention du 1*
mars 1926, qui pourrait être ainsi rédigé :
a La Banque devra, en outre, offrir à
toutes les caisses de crédit agricole qui
pourront se constituer dans le cadre de la
législation française, un crédit d'escompte
au plus égal au montant de leur capital
versé jusqu'à concurrence de 20 millions de
francs. Le taux applicable à l'escompte de
ce papier ne devra pas excéder le taux offi-
ciel d'escompte de la Banque de France. »
Mais je souhaiterais que cette politique
tutélaire du crédit agricole fût étendue aux
« sociétés indigènes de prévoyance, de se-
cours et de prêts mutuels. »
On sait qu'à côté des caisses de crédit
agricole fonctionnant, aux colonies, sur les
mêmes bases financières que dans la métro-
pole, existent des sociétés réservées aux in-
digènes et fonctionnant sur des bases un
peu différentes.
L'institution, qui a pris naissance en Al-
gérie, où l'on compte actuellement plus de
200 sociétés avec un avoir de 30 millions,
s'est développée en A.O.F., où les décrets
des 29 juin 1910, 8 janvier 1915, 5 dé-
cembre 1923 lui ont donné son statut légal.
Elle mérite, au même titre que les sociétés
de crédit mutuel agricole ordinaires, toute
notre sollicitude.
Et, puisque le Sénat peut ercore interve-
nir, qu'il intervienne. autrement que far
le vote d'un projet de résolution après que
la convention entre l'Etat et la Banque
sera devenue définitive.
J'ose penser qu'il ne serait pas mauvais,
pour les colonies comme pour la métropole,
que les preuves du grand amour que mani-
feste un législateur, qui n'est pas tout à
fait impuissant, que je sache, pour le crédit
agricole, ne fussent pas distribuées au
compte-gouttes.
Qu'on me pardonne cette mauvaise plai-
santerie dans un sujet si grave.
Btêmmmm 4IJ8.-.
Député de la Haute-Savoie, profes-
seur de législation coloniale et d'éco-
nomie politique à la Faculté de Droit
* Lyon,
La Conférence Nord-Africaine
Il
M. Lucien Saint, résident général de Tu-
nisie, se rendant à Rabat à la Conférence
nord-africaine, accompagné de neuf délé-
gués, hauts fonctionnaires civils et militai-
res, est arrivé hier matin à 8 heures à Alger.
Un bataillon avec musique et drapeau ren-
dait les honneurs.
M. Bordes, gouverneur général, qu'accom.
pagnait M. Marcel Bordes, chef de cabinet,
et les membres de sa maison civile et mili-
taire ont salué M. Saint à sa descente du
train ; puis eut lieu la présentation des
personnalités qui assistaient à la réception,
parmi lesquelles : MM. Causeret, secrétaire
général du gouverneur général ; Mathieu,
préfet, l'amiral Olmi ; M. Taillart, recteur;
tous les directeurs de services du gouverne-
ment général et le maire d'Alger.
MM. Bordes et Saint sont repartis en-
semble le jour même, à 16 heures, pour Ra-
bat avec les délégations tunisienne et algé-
rienne à la Conférence.
Nous donnerons ultérieurement la compo-
sition de la délégation de l'A.O.F., que pré-
sidera M. Duchène, conseiller d'Etat, di-
recteur des Affaires politiques au ministère
des Colonies.
.11 –-–
Us ccréaks ci Mjèrie
En Alairie, la situation des céréales est
considérée comme excellente. La moisson est
terminée en Oranie. Les surfaces accusent une
plus-value de 60.000 hectares par rapport à
1927. Il est possible que, de ce chef, nous
puissions cotMfter sur un rapport de 6 millions
de quintaux de blé, sans pula de 1 orge.
in
Un vol à bord
̃e»
Le vapeur Gouverncur-Général-Gréoy, cour-
rier de Tunis, est arrivé tamedi, à 17 heuIa,
à la Joliette, où le débarquement s'opérait,
.quand le commandant infonaa la police qu un
vol important avait été commis à bord, au
cours de la traftlHe. On a constaté que boit
cents sacs postaux avaient été vidés de lew
contenu.
Une enquête a été aussitôt ouverte et la po-
lice de Tunis a été avisée du vol, dont on
ipale, pour l'instant, le montant nad, c oui
ne sera cbmu qu* après inventaire dm colis
ftDtrb.
.11
MMtTOm
M. et Mme Auguste Brunet, venant de la
Réunion, sont arrivés à Marseille par le
paquebot « Leconte-de-Lisle n le 38 JiIa, et
à Paris Mer dimanche.
lisile de II Rarctl Olivier
dais la rétiOl de Hawjary
Vendredi matin, 4 mai 1928, le Gouver-
neur général, accompagné de M. l'Ingénieur
en chef Coursin et du capitaine Lencement,
officier d'ordonnance, a quitté Tananarive, se
rendant à Mananjary où il est arrivé le len-
demain soir.
La route, notamment depuis la descente de
Ranomofana, a été tràs aWmée. Malgré ces
I, les réparations entreprises immédiate-
ment après le cyclone du 20 avril, ont per-
mi. de rétablir complètement la circulation.
11 D. y a pas, cependant, à se dissimuler que
cette voie a subi des atteintes profondes qui
nécessiteront de très longs travaux et de gros-
ses dépenses.
Avant d'arriver à Mananjary, le Gouver-
neur Général a visité la concession Bigouret,
située au kilomètre 106. Cette propriété a été
très atteinte pu les inondations qui, là comme
ailleur. ont été généralement la cause prin-
cipale des dégib éprouvés par les plantations.
Dimanche, 6 mai, il a assisté à une séance
de la Chambre Consultative, au cours de la-
quelle ont été examinées diverses questions
relatives aux dégâts causés par le cyclone.
M. Olivier a reçu, ensuite, plusieurs co-
lons qui lui ont demandé de se tendre sur leurs
propriciCT.
Dans FtptëMnKS, après avoir visité des
concessions au voisinage de la ville, et ceux
des bâtiments officiels et privés qui ont été
plus particulièrement atteints, le Gouverneur
Général a parcouru le vïïlage indigène, qui a
été fortement maltraité par les inondations et
les apports de aable.
Lundi, 7 mai, la journée, -^le 6 h. du
matin à 18 Iwuns, «– a été consacrée à la
visite des plantations des environs, où les de-
lits sont malheureusement très importants ; les
girofliers, les caféiers, les vanilliers, natam.
ment, ont beaucoup souffert.
Le chef de la Colonie a quitté Mananjary,
mardi 8 mai; il a fait étape le soir à Am-
bohimahuoa, et, le lendemliB, il était de re-
tour à Tananarive à 20 heures.
MORT DB M. POUPtRON
OO ̃
M. POQperOD, administrateur en chef des
Colonies, adjoint au directeur de l'Agence
économique de Madagascar, est décédé hier
à Paris des suites d'une opération chirurgi-
cale.
Nota adressons à sa famille nos sincères
condoléances.
Les obsèques auront lien deBUin mardi à
midi au cimetière de ea.
AUTANT
IS»
Je me suis rendu hier 5, tut
Boissy-IA"gl.. four examùm,
avec un public très clairsemé, «
temps y aidant, les résultats du concours
d'affiches coloniales, primées ou non, desti-
.nées à adorner les murs de France et de
Navarre.
Mon éminent ami< Henry Bérenger, qui
préside avec tant de vigilance et de goût
la Société Coloniale des Artistes Français,
présidait le jury qui a abouti à une sélec-
tion de 23 projets sur quelque deux ou trois
cents. Vaffiche est destinée à l'Exposition
internationale coloniale de 1931.
Félicitons le jury qui n'a laissé que des
numéros sur les affiches, sans que les noms
des auteurs en soient connus. Peut-être cette
mesure est-elle favorable à quelques lau-
réats dont la réputation n'eût rien gagné à
la publication de leurs noms. De la Muette,
où s'étalait sur les trottoirs la foire aux
croûtes, à la rue Boissy-d' Anglas, où étaient
exposées les affiches des lauréats et concur-
rents de VExposition, si on peut constater
parmi les artistes beaucoup d'application,
beaucoup de bonne volonté, on doit regret-
ter qu'il n'y ait, chez les uns comme chez
les autres, aucun effort d'imagination, au-
cune tentative de renouveau, aucune toile
enfin qui vous donne l'impression tÍ'UII talent
tors pair ou d'un génie qui se lève. C'est
toujours la banalité du déjà vu, et les moins
mauvaises affiches sont peut-être celles qui,
évoquant la publicité des gares, ","us mon-
trent des vues agréables de l'Afrique 411
Nord, comme les numéros 86 et 87.
Le premier prix, dû à M%. Virtel, nous
montre une femme tenant d'une main une
mappemonde où l'Afrique apparaît tout en
large, de l'autre quoi f. une caravelle, un
métier indigène, une allégorie. Il a, lui, le
sens de la couleur.
Mieux vaut ne rien dire de l'envoi de M.
J. de la Nezière, qui a bénéficié d'un se-
second prix et qui ne paraît pas meilleur ert
peinture qu'en dessin.
Le troisième prix, de Maurice Tranchant,
avec ses tonalités de vert sur vert offre un
assez curieux effet, sans plus.
Un frix de 500 francs a été attribué à
un éléphant et son cornac. Cet envoi émerge
un peu.
En réalité, soyons francs, le concours n'a
donné aucun résultat. Il tout le recommen-
cer.
Si j'avais un avis à émettre, je conseille.
rais au jury de modifier les conditions du
concours.
Au lieu d'une affiche uniforme, de la di-
mension colombier (si mes souvenirs sont
exacts), j'instituerais deux toncOtlrs.
L un pour une afftche quadruple colombier
ouvrirait aux artistes la possibilité de donner
leur mesure datis une œuvre importante qui
leur permettrait de synthétiser l'ensemble de
nos colonies (le candidat n° 6 en a eu l'idée
en groupant trois tites .• jaune, notre, muM.
tre, comme M. Virtel avec sa mappemonde).
Le second concours serait destiné à des
affiches plus spéciales : leur dimension pour-
rait conserver celle du concours qui vient de
se clore. Elles pourraient être, si j'ose dire,
règionalistes et consacrées, rune à l'Afrique
du Nord, l'autre à l'A.O.F. et à l'A.E.F.,
ta troisième à Madagascar et la Réunion,
la quatrième aux Antilles et la cinquième à
l'Indochine ; elles appuieraient heureuse-
ment l'afficJte d'ensemble et la compléte-
raient. Les subvenions des gouvernements
coloniaux Jte manqueraient pas, je crois, à
ce nouvel effort.
- - - -
-
-La g;-iMtle autorité de M. Henry Bérenger
dans les milieux politiques, coloniaux et ar-
tistiques serait une garantie de succès.
Marcel .e..e'.
.» «
Cinq prix sont décernés
Le jury, présidé par M. Henry Bérenger,
avait procédé d'abord à une première sélec-
tion de 23 projets. Ensuite on a choisi les
gagnants. Les voici :
- prix (5.000 fr.), à M. Edmond Virtel;
a* prix (3.000 fr.), à M. de la N ézière i
3* prix (2.000 fr.), à M. Maurice Tranchant;
4* prix (1.500 fr.), à M* André Wilequin;
5« prix (1.000 fr.), à M. J. P. Paichon.
On a sans doute choisi les meilleures affi.
ches, mais il faut avouer qu'il n'y a rien là
de bien représentatif et l'on comprendra fa-
cilement les réserves faites par M. Forain
qui cependant ne serait pas capable de faire
mieux que les derniers concurrents)
M. Clouzot, M. Y. Rambosson et par d'au-
tres encore.
Le maréchal Lyautey est arrivé à la fin du
scrutin.
Présentez-moi les premiers prix, a-t-il
demandé, car moi je n' y connais rien et je
n'arrive pas à comprendre ce qu'on nomme
l'art moderne.
L'exposition coloniale
internationale de Paris
LE METRO ,.
Dans son discours d'inauguration de la
station Richelieu-Drouot du Métropolitain,
M. Lemarchand, président du Conseil mu-
nicipal de Paris, faisant allusion aux prolon-
gements des lignes de ce chemin de fer sou-
terrain a dit ; « Demain nous assisterons à
la poussée jusqu'aux arrondissements popu-
leux de l'est de Paris. Et lorsque l'exposi-
tion coloniale de 1931 aura convié au bois
de Vincennes les foules de la France d'ou-
tre-mer, la capitale saura montrer qu'elle est
digne de sa mission en fournissant grâce à
la ligne ne 8 enfin achevée, les moyeu de
transports nécessaires. »
Nous devrons au moins cet heureux résul-
tat à l'exposition coloniale de 1931,
AU CONSEIL DefT A T
Lee douane* du Googo français
Au cours des années 1890 et 1900, le Gou-
vernement français accordait, par décret,
"potlr une durée de trente ans, a des socié-
tés ou à des particuliers, des concessions de
jouiisance temporaire et d'exploitation de
tetres du domaine de l'Etat comprenant la
plus grande partie du territoire du CongQ
français.
La Société des Sultanats du Haut-Ouban-
gui se substituant à MM. Bouchard et au-
tres, bénéficiait de l'une de ces concessions.
Or, aux termes de l'article 19 du cahier
des charges de son contrat, elle était tenue
de concourir à l'établissement des postes de
douane rendus nécessaires pour les opéra-
tions qu'elle devait effectuer, pour une
somme de 50.000 francs, payable en trois
termes égaux, dans le dernier trimestre de
la première, de la troisième et de la sixième
année à partir de la signature du décret de
concession.
La Compagnie n'ayant pas effectué les
versements dont s'agit, le ministre des Co.
lonies prenait une décision à la date du
13 décembre 1920, la mettant en demeure de
verser à la colonie la somme de 50.000 fr.,
prévue au cahier des charges à titre de con-
tribution à l'établissement des douanes.
La Compagnie déférait cette décision mi-
nistérielle au Conseil d'Etat en vue de son
annulation.
Dans son pourvoi, elle faisait valoir, pour
justifier son refus de s'acquitter, que : en
flépit de ses réclamations, aucun poste de
douane n'avait été créé en vue des opéra-
tions effectuées par elle.
Que l'administration avait reconnu elle.
même, que la répression efficace de la fraude
n'avait pas été organisée.
Cette situation lui avait causé un grave
préjudice.
Le concédant avait ainsi manqué à ses
engagements et partant n'était pas fondé à
demander au concessionnaire le versement
d'une contribution dont il était impuissant à
fournir la contre-partie.
Alors même que les postes de douane au-
raient été installés ultérieurement, ajoutait
la Société requérante, elle n'était plus tenue
de concourir pécuniairement à leur établis-
sement, puisque le délai de six années, dans
lequel devaient être exécutées les obliga-
tions respectives des parties, était expiré de-
puis longtemps.
Appelé à statuer sur cette importante
affaire à laquelle s'étaient jointes la Société
l'Alimaienne, la Compagnie Française du
Haut-Congo, la Compagnie N'Goko-Sangha,
etc., etc., le Conseil d'Etat a rejeté la re-
quête en question, attendu aue l'administra-
tion ayant longuement diftr - pour des
mesures d'opportunité le recouvrement de
Vit Société requérante, ne saurait être tenue
pour une renonciation de ses droits contrac-
tuels, alors qu'il résulte de l'instruction que,
de 1899 à 1911, des postes répondant aux
exigences du cahier des charges avaient été
établis sur les frontières maritimes et terres-
tres de la colonie.
Il en résulte que la Société des Sultanats
du Haut-Oubangui n'est pas fondée à de-
mander l'annulation de la décision du mi-
nistre des Colonies, l'enjoignant à payer la
Somme de 50.000 francs à titre de contribu-
tion à l'établissement des postes de douanes.
'- 8.1
1 PHILATÉLIE
«♦ »
Congo belge
Une émission de timbres-poste du Congo,
destinée 5. commémorer la première traversée
de l'Afrique par l'illustre explorateur Stan-
ley, sortira le 30 courant.
Elle comprendra les valeurs suivantes :
5, 10, 20, 35, 40, 60 centimes, i franc,
1 fr. 60, 1 fr. 75, 2 fr., 2 fr. 75, 3 fr. 50, 5 fr.,
10 fr. et 20 francs.
Voyage royal
Le rot des Belges Atbert F* et la reine
Elisabeth sont arrivés à Brazzaville où ils
ont été reçus par M. Antonetti, Gouverneur
général de l'A. E. F. entouré des hauts
fonctionnaires (te la colonie.
(Par dépêche.)
Au cours de leur voyage, les souverains ont
visité à Kisantu, le jardin botanique dirigé
par le Frère Gillet.
Ce jardin est établi dans la vallée. 11 compte
parmi les institutions coloniales les plus utiles
qui soient, tant par les résultats acquis que
par le rôle qu'il est appelé & jouer dans la civi-
lisation du Congo. Le prince Léopold l'a visité
longuement, le 20 mai 1925. Léopold l'a visité
Dans l'esprit du Frère Gillet, son créateur,
il est destiné à étudier les oonflitîrrns favora-
bles à l'amélioration des plantes indigènes et
l'acclimatation des plantes étrangères offrant
quelque utilité pratique.
Les plantations du Jardin couvrent une dizai-
ne d'hectares.
Le Frère Justin Gillet. né 4 Palisouil, débar-
qua au Congo il y a trente cinq ans.
Grâce à sa persévérance opiniâtre, le Frère
mllet a déterminé les conditions d'exploitation
de quelque deux mille espèces comestibles. La
flore congolaise ne possédant pas de légumes
convenableq,, il a acclimaté ceux d'Europe. Ki-
santu les possède aujourd'hui presque tous en
grande quantité : pois, choux, fèves, navets.
radis, chicorée, échalotes, tomates, laitues de
diverses variétés, etc.
La revue navale du Hâvre
tet
A la revue navale du Havre qui aura lieu
demain, l'aéronautique maritime sefn repré-
sentée par 38 avions, provenant des centres de
Bizerte, Cherbourg. Brest et Toulon, qui sur-
voleront les escadres pendant la revue.
Le Président de la République, accompa-
gné de M. Georges Leygues, ministre de la
Marine, et de M. Léon Perrier, ministre des
C u i ne, -et de M. L&m Perrier J ) uqueme pat
Colonies, sera reçu à bord du aquesne par
le vice-amiral Docteur, commandant en chef.
LIRE EN SECONDE PAGE.
L'AMENAGEMENT DU SAffAKTL
LB TBANSSAHABtEN ET t.'ITALIE,
VA COUR DES COMPTES.
UNE COIFËIEIŒ
SUR LES MS COIONIMIX
Le 29 juin a eu lieu, à Rouen, à la de-
mande du Comité d'organisation de la
Foire-exposition et à l'occasion de cette im-
portante manifestation économique, une
conférence sur les bois coloniaux. Cette
conférence était faite par M. Méniaux, chef
du service des Bois de l'Agence Générale
des Colonies.
Le conférencier s'est attaché à signaler le
déficit croissant de la production française
d<3 bois, déficit momentanément masqué par
une exploitation très intensive, irraisonnée
même dans de nombreux cas, de nos forêts
métropolitaines, puis, à faire ressortir l'im-
portance et la richesse des forêts coloniales
et Tappoiht qu'elles peuvent nous fournir en
bois d'œuvre.
Cet appoint se traduit dès maintenant par
plus de 500.000 tonnes de bois d'ébénisterie,
de menuiserie ou de déroulage pour contre.
plaqué. Toute cette quantité ne vient pas en
France, mais ce qui est dirigé sur l'étranger,
Un peu plus de 50 de l'ensemble, n'est pas
préjudiciable au développement de nos in.
dustries et contrebalance en partie les achats
de résineux et de bois spéciaux que nous de-
vons continuer à faire à l'extérieur.
Ce sont surtout les Colonies d'Afrique,
Côte d'Ivoire, Gabon et Cameroun qui parti-
cipent à notre approvisionnement. Leurs en.
vois vont croissant et prendront toute leur
importance quand les Colonies en question
seront dotées d'un outillage plus perfec.
tionné pour l'embarquement rapide des bois
à bord des navires. Par la rapidité des opé-
rations, par l'abaissement des tarifs de fret,
par la possibilité d'exporter des bois lourds
et surtout des bois débités, l'amélioration de
cet outillage fera réaliser à la mise en valeur
des forêts coloniales, un progrès considéra.
ble, permettant de tirer parti de nombre
d'çssences inexploitées jusqu'ici et favori-
sant, de ce fait. l'utilisation de moyens mé-
caniques pour l'abattage, le tronçonnage et
le débardaee des bois.
M. Méniaud a traité également l'impor.
tante question de l'usinage des bois colo-
niaux et des récents progrès enregistrés à cet
égard, progrès qui vont permettre une vul-
garisation plus rapide des bois coloniaux
dans nos industries. Si ces bois ont clonné
parfois des mécomptes, a dit le conférencier,
cela a été dû pfesque essentiellement, à des
conditions défectueuses d'importation, de dé.
bit- ou d'emploi ; les bois français traités de
la même façon n'auraient pas donné des ré-
sultats pljs satisfaisants. 11 importe donc de
mettre à la portée des employeurs, toutes
les connaissances nécessaires leur permettant
d'utiliser judicieusement les essences colo-
niales. Inutile de dire que ces connaissances,
vu le grand nombre d'essences reçues et leur
diversité comme densité, dureté, propriétés
physiques et mécaniques de toutes sortes,
nécessitent des études longues et laborieuses,
études que poursuit le Service des Bois co-
loniaux de l'Agence Générale des Colonies,
avec le concours de l'Association Colonies-
Sciences, du Comité National des Bois colo-
niaux, d'ingénieurs, comme M. Petitpas et
de nomLre d'autres personnalités. Le minis-
tre des Colonies et M. Joucla, directeur de
l'Agence Générale des Colonies, s'intéres-
sent tout particulièrement à ces travaux et
facilitent, dans toute la mesure du possible,
la tâche entreprise. -
Le conférencier a conclu sur une note
très optimiste envisageant comme assez pro.
che le moment où la France pourra trouver
dans ses colonies, un tonnage de bois corres-
pondant largement au déficit de sa propre
production.
L'Aviation Coloniale
l' 1
IlarleWe-Alger
Le premier départ sur La ligne Marsèille-
Alger a eu lieu hier dimanche. Les départs
auront lieu dans le sens Marseille-Alger et
le mercredi de chaque semaine dans le sens
Alger-Marseille.
A l'aller, départ de Marseille à 8 h. 30,
arrivée à Alger vers 15 b. 30.
Au retour, départ d'Alger au lever du
jour ; arrivée à Marseille dans l'après-
midi.
Les correspondances-avion do toute na-
ture, ordinaire ou recommandées et, le cas
échéant, grevées de remboursement, de-
vront acquitter, outre les taxes postales do
toute espèce, une surtaxe de transport aé-
rien iixée aux taux suivants :
Jusqu'à 10 grammes, Q, fr. 80 ; de 10
à 20 grammes, 1 fr. 30 ; de 20 à 50 gram-
mes 1 fr. 80 ; de 50 à 100 grammes, 2 fr.50 ;
au-dessus de 100 grammes, par 100 gram-
mes supplémentaires, 1 fr. 50.
Les correspondances-avion déposées à
Paris seront expédiées sur Marseille par
le train quittant la gare P.-L.-M, la veille
du départ de l'avion, à 17 h. 10.
Pour les heures de levées dans les bu-
reaux de Paris, se renseigner dans ces
bureux.
Bruxelles-Congo
L'appareil des aviateurs belges Thieffry
et Quersin, dont nous avons relaté la
chute dans les marais des Clapiers, près de
Vaupert (Gard), a pu être retiré des marais
avant-hier après-midi par dix hommes ve-
nus d'Istres. Il est maintenant sur la route,
mais n'est pas en état de reprendre son vol
sans être revisé.
Il a été transporté il Istres hier.
Thieffry et Quersin ne pensent pas con-
tinuer leur raid avant mardi prochain.
, 8..
Voyage princier
>♦«
Le prince de Galles, accompagné du duc (la
Gloucester, son frère, troisième fils du roi, par-
tira le 7 septembre pour se rendre t à Marseille,
où il s'embarquera pour les colonies britanni-
Sues de l'Afrique orientale. Les deux princes
doivent arriver à Mombassa le 28 septembre.
Dépêches de l'Indochine
-
Le raid Saigon-Paria
Gabriel Abadie et Georges Voirai dans
leur raid automobile Saigon-Paris sont par-
tis jeudi matin de Mllilla pour Takey.
AU SENAT
DÉBATS
LE GHEMIN DE FER
ET LE PORT DE LA REUNION
Le Sénat a discuté samedi dernier le pro-
jet do loi adopté par la Chambre des dé-
putés portant ouverture et annulation de
crédits sur l'exercice 1927 au titre du bud.
get général et des budgets annexes.
Parmi les propositions faites aux bud.
gets annexes figure au titre du Chemin
de fer et Port do la Réunion un crédit de
207.355 francs pour faire face aux inté-
rêts et à l'amortissement des avances dv.
Trésor destinées à couvrir les dépenses né-
cessitées par les travaux complémentaires
de premier établissement, les grosses ré-
parations et par l'achat du matériel cora.
plémentairc, ce crédit devant être inscrit
aux recettes ordinaires, chapitre 4 : parti-
cipation de la colonies aux charges de la
garantie d'intérêt.
LES CREDITS POUR LE MAROC
Au cours de la discussion du projet de
loi adopté par la Chambre des députéa
portant ouverture et annulation de crédits
sur 1 exercice IV27 au titre du budget gé-
JlI!rul et des budgets annexes, M. Lucien
Voiliri a demande la parole sur le cliapitro
concernant les crédits destinés aux trou-
pes métropolitaines et aux troupes auxi-
liaires indigènes mixtes au Maroc.
Je demande au Sénat, dit M. Lucien
Voilin, de ne pas voter les crédits qui se
rapportent à l'expéditiull du Maroc et à
l'armée du Levant.
On nous demande des crédits supplé-
mentaires assez importants qui s'élèvent
à 14 millions pour l'armée du Maroc et à
k) millions pour l'armée du Levant. Le
prétexte donné dans les rapports est que
les dfcctifs sont supérieurs i\ ceux de
11^7, que l'augmentation est de 4.000 hom-
mes et que ,par conséquent., les opérations
sur les théâtres extérieurs exigent des
f.I'Ó
Trop souvent, 011 a reproché au Parle-
ment de laisser engager des opérations mi-
litaires sans avoir demandé d'abord des
explications.
L'oruteul' rappelle qu'au Sénat, en
iyposé la même question au ministre de la
guerre. C'était au début de la campagne
contre Abd-el-Krim.
M. Lucien Voiliu. - A ce moment, la
demande de crédits présentée au Parle-
ment était peu importante. Il ne s'agissait
que de quelques millions.
M. liervey. Cela nous a coûté cher l
A ce moment, poursuit M. Voilin, von
était en 1), on répondit au Sénat que ce
n'étaient que de simples manœuvres, qu'il
ne s'agissait que d'exercices et de mesures
de police à l'égard de tribus dissidentes
mais que jamais on n'engagerait d'opéra-
Lions militaires impôt tantes.
Nous sommes UlTÏ\'l'S. dépenser des
centaines de millions et aussi des centai-
ne de vies humaines.
M. Herveij. - Abdkl-Kriii-i n'a pas at-
tendu votre autorisation ni la nôtre pour
engager les hostilités.
Af. Lucien Voilin. - Abd-el-Krim n'avait
sans doute pas de Parlement, mais nous,
nous en avons un et nous sommes res-
ponsables.
Notre devoir est de demander au Gouver-
nement dans quelle voie nous nous enga-
geons au Maroc.
On fait soi-disant des opérations de po-
lice. D'après d'autres communications, ee
sont de simples manœuvres. Mais alors
pourquoi fait-on des manœuvres dans l'At-
las, qui semblent de véritables conquêtes,
dans cette région du Taiilalet, où, en aucun
temps nous n'avons pu pénétrer ou du
moins, chaque fois que nous V avons pé-
nétré, nous avons abouti à des expédi-
tions ruineuses en vies humaines et en
argent.
L'orateur conclut en disant que tant qu,'
le Gouvernement ne donnera pas au sujet
des crédits du Maroc loe éelaircissementa
nécessaires, ses amis socialistes et lui
voteront contre les crédit demandés.
- Nous nous y attendions, dit M. de
Lubersuc.
- C'est pour ne pas tromper votre at-
tente, riposte M. Lucien Vuilin,
iM. Gaudin de Villuine intervient dans le
débat.
-- Je commence par déclarer, dit le sé-
nateur de la Manche, que je voterai les
crédits du Maroc, parce que c'est une ques-
tion d'honneur. Quand le drapeau est en-
gagé, on le sait. [Tivs bien.)
M. le Ministre de la Guerre, n'aftirmait-
il pas hier encore, à la Chambre des dê-
puter qu'il n'y avait point de perte dans
les effectifs militaires, alors qu'il y i-b deux
uu trois jours, les journaux ont relaté la
mort d'officiers et sous-officiers français,
sans parler des indigènes.
M. Pùincaré. :- C'est à la suite d'un raid
à 2W kilomètres de la frontière.
M. Gandin de Villaf/Je. ,.- Toujours est.
il qu'ils sont morts et que personne ne
peut nier que la situation est grave au
Maroc.
1/origine de ces conflits remonte à l'épo-
que des campagnes du Rif et d'Abd-el-
Krim. Je me rappelle que le maréchal
Pétain avait déclaré un jour qu'il deman-
dait seulement carte blanche pendant deux
mois pour terminer les opératils rnilitni.
res d'une façon complète et poum amener
Abd-el-Krim à se rendre sans conditions.
Le traitement fait à ce bandit aurait été
certainement de douze (bailes dans le corps
au lieu de la scandaleuse hosipitalité qui
existe aujourd'hui encore et lui fut donnée
dans une propriété somptueuse, dans une
de nos colonies, atord que l^s cadavres de
nos pauvres soldats tombés dans I., Hit'
pourrissent encore dans h' bled. [Moure-
ment s divers.)
\t. Poincaré. –̃ On a agi de même pour
RJ\n.awllo 1
M. Gaudin de Vilaine. Ce n'est pas du
tout la même chose.
Il s'est donc, proluit, à cette époque, un
fait que nous ne devons pas oublier et qui
marque l'origine du malaise existant au
Maroc. C'est l'absence d'autorité d'un hom.
me. que je ne veux pas nommer, mais qui,
LE NUMBRO : 30 CENTIMES
LUNDI SOIR, 2 JUILLET 19M -
JOVMftLjirOTtDIEII
Rédaction & Administration :
14, IN «i Mu-mur
PARIS (lN)
TÉ1 ÉFII. t LOUVRB 1MÎ
- NOMELIEU 87.
Les Annales Coloniales
Les annonces et réclames sont reçues au
bureau du tournai.
DIRECTEURS: Mareel RUrrDt-L. et L.-G. THÉBAUL T
Tous les articles publiés dans notre journal ne peuvent
etre reproduits (m'en niant les ANNALES COLONIALES.
ABONNEMENTS
avec 1. suttUment illuitré :
Un as 6 Moi. 3 Meil
FrMM et
Colonies 120 » 61 » 86 »
Etranoer.. 180. tOO. Mt
On s'abonne sans (Tais âagp
tous les bureaux de poste.
POUR LE CRÉDIT AGRICOLE EN A. 0. F.
CI
On sait que la question du crédit agri-1
cole a été soulevée, pour la France métro-
politaine, à propos de la convention signée
par l'Etat et la Banque de France, à l'oc-
casion de la stabilisation monétaire.
Un amendement de M. Bedouce deman-
dait que la dotation de 200 millions prévue
dans les conventions antérieures fût portée
à un milliard. C'est-à-dire multipliée par le
coefficient 5 de réévaluation monétaire.
Tout le monde convint que la proposition
était doublement justifiée par l'opération de
stabilisation elle-même et par la situation la-
mentable de la Caisse Nationale de Crédit
Agricole.
Celle-ci, on le sait, est particulièrement
délicate. A l'heure actuelle, plus de lao
millions de demandes sont" en souffrance,
portant à plus de 400 millions le total des
avances que la Caisse Nationale de Crédit
Agricole s'est vue dans l'obligation de refu-
ser, faute de ressources, depuis sa fonda-
tion.
Tout le monde étant d'accord, M. Poin-
caré fit repousser l'amendement et voter un
projet de résolution qui invitait le Gouver-
nement à inviter la Banque de France. à
songer au crédit agricole. Et maintenant les
agriculteurs métropolitains peuvent attendre.
Si j'ai rappelé cette petite histoire parle-
mentaire, c'est parce qu'elle mérite, à
l'heure actuelle, d'être méditée par ceux qui
s'intéressent au crédit agricole dans nos co-
lonies et particulièrement en A.O.F., s'ils
ne veulent pas que, là encore, comme dans
la métropole, on leur donne satisfaction au-
trement qu'en promesses et projets de réso-
lution.
Le Sénat étudie le projet de loi portant
renouvellement du privilège d'émission de
la Banque de l'A.O. voté par la Cham-
bre, à la fin de la dernière législature, dans
les conditions un peu brusquées, après une
trop longue période d'atermoiements, que
l'on n'a pas oubliées.
Dans ce projet de loi, on se préoccupe
dit crédit agricole.
L'exposé des motifs du projet déposé par
le Gouvernement déclarait même que la Con-
vention actuelle est appelée à jouer un rftle
capital dans le développement agricole (le
nos colonies et que celui-ci dépendra, au
premier chef, des conditions plus ou moins
favorables auxquelles sera accordé le crédit
à l'agriculture. dans ce mu P
Que fait le projet dans ce sens ?
Il spécifie, dans l'article 12 de la Con-
vention. que le taux des avances de cette
catégdirte ne devra pas dépasser un maxi-
mum de 6 Cette disposition se justifiait
au moment où fut élaboré le projet, à une
époque où les taux de 10 et même 12
étaient couramment pratiqués pour des em-
prunts à brève échéance.
Mais, actuellement, le loyer de l'argent
baisse rapidement, le taux officiel de l'es-
compte est de 3 1/2 Le taux réel du
marché varie entre a 1/2 et 3 La Con-
vention n'assure plus aux agriculteurs le
traitement favorable auquel ils ont droit et
qu'on avait voulu leur faire.
Au reste, le principe même d'un taux
maximum d'intérêt pour les avances à ragri-
culture, fixé a priori et ne varietur dans la
Convention, paraît inadmissible.
Personne ne peut prévoir quelles seront,
au cours des vingt ans que doit durer l'ap-
plication de la Convention, les fluctuations
du taux de l'intérêt. La seule solution équi-
table consisterait à fixer un taux limite qui
soit fixé, par exemple, au taux officiel de
l'escompte de la Banque de France.
Aussi, pour ma part, accepterais. je volon-
tiers une modification du dernier paragra-
phe de l'article 12 de la Convention du 1*
mars 1926, qui pourrait être ainsi rédigé :
a La Banque devra, en outre, offrir à
toutes les caisses de crédit agricole qui
pourront se constituer dans le cadre de la
législation française, un crédit d'escompte
au plus égal au montant de leur capital
versé jusqu'à concurrence de 20 millions de
francs. Le taux applicable à l'escompte de
ce papier ne devra pas excéder le taux offi-
ciel d'escompte de la Banque de France. »
Mais je souhaiterais que cette politique
tutélaire du crédit agricole fût étendue aux
« sociétés indigènes de prévoyance, de se-
cours et de prêts mutuels. »
On sait qu'à côté des caisses de crédit
agricole fonctionnant, aux colonies, sur les
mêmes bases financières que dans la métro-
pole, existent des sociétés réservées aux in-
digènes et fonctionnant sur des bases un
peu différentes.
L'institution, qui a pris naissance en Al-
gérie, où l'on compte actuellement plus de
200 sociétés avec un avoir de 30 millions,
s'est développée en A.O.F., où les décrets
des 29 juin 1910, 8 janvier 1915, 5 dé-
cembre 1923 lui ont donné son statut légal.
Elle mérite, au même titre que les sociétés
de crédit mutuel agricole ordinaires, toute
notre sollicitude.
Et, puisque le Sénat peut ercore interve-
nir, qu'il intervienne. autrement que far
le vote d'un projet de résolution après que
la convention entre l'Etat et la Banque
sera devenue définitive.
J'ose penser qu'il ne serait pas mauvais,
pour les colonies comme pour la métropole,
que les preuves du grand amour que mani-
feste un législateur, qui n'est pas tout à
fait impuissant, que je sache, pour le crédit
agricole, ne fussent pas distribuées au
compte-gouttes.
Qu'on me pardonne cette mauvaise plai-
santerie dans un sujet si grave.
Btêmmmm 4IJ8.-.
Député de la Haute-Savoie, profes-
seur de législation coloniale et d'éco-
nomie politique à la Faculté de Droit
* Lyon,
La Conférence Nord-Africaine
Il
M. Lucien Saint, résident général de Tu-
nisie, se rendant à Rabat à la Conférence
nord-africaine, accompagné de neuf délé-
gués, hauts fonctionnaires civils et militai-
res, est arrivé hier matin à 8 heures à Alger.
Un bataillon avec musique et drapeau ren-
dait les honneurs.
M. Bordes, gouverneur général, qu'accom.
pagnait M. Marcel Bordes, chef de cabinet,
et les membres de sa maison civile et mili-
taire ont salué M. Saint à sa descente du
train ; puis eut lieu la présentation des
personnalités qui assistaient à la réception,
parmi lesquelles : MM. Causeret, secrétaire
général du gouverneur général ; Mathieu,
préfet, l'amiral Olmi ; M. Taillart, recteur;
tous les directeurs de services du gouverne-
ment général et le maire d'Alger.
MM. Bordes et Saint sont repartis en-
semble le jour même, à 16 heures, pour Ra-
bat avec les délégations tunisienne et algé-
rienne à la Conférence.
Nous donnerons ultérieurement la compo-
sition de la délégation de l'A.O.F., que pré-
sidera M. Duchène, conseiller d'Etat, di-
recteur des Affaires politiques au ministère
des Colonies.
.11 –-–
Us ccréaks ci Mjèrie
En Alairie, la situation des céréales est
considérée comme excellente. La moisson est
terminée en Oranie. Les surfaces accusent une
plus-value de 60.000 hectares par rapport à
1927. Il est possible que, de ce chef, nous
puissions cotMfter sur un rapport de 6 millions
de quintaux de blé, sans pula de 1 orge.
in
Un vol à bord
̃e»
Le vapeur Gouverncur-Général-Gréoy, cour-
rier de Tunis, est arrivé tamedi, à 17 heuIa,
à la Joliette, où le débarquement s'opérait,
.quand le commandant infonaa la police qu un
vol important avait été commis à bord, au
cours de la traftlHe. On a constaté que boit
cents sacs postaux avaient été vidés de lew
contenu.
Une enquête a été aussitôt ouverte et la po-
lice de Tunis a été avisée du vol, dont on
ipale, pour l'instant, le montant nad, c oui
ne sera cbmu qu* après inventaire dm colis
ftDtrb.
.11
MMtTOm
M. et Mme Auguste Brunet, venant de la
Réunion, sont arrivés à Marseille par le
paquebot « Leconte-de-Lisle n le 38 JiIa, et
à Paris Mer dimanche.
lisile de II Rarctl Olivier
dais la rétiOl de Hawjary
Vendredi matin, 4 mai 1928, le Gouver-
neur général, accompagné de M. l'Ingénieur
en chef Coursin et du capitaine Lencement,
officier d'ordonnance, a quitté Tananarive, se
rendant à Mananjary où il est arrivé le len-
demain soir.
La route, notamment depuis la descente de
Ranomofana, a été tràs aWmée. Malgré ces
I, les réparations entreprises immédiate-
ment après le cyclone du 20 avril, ont per-
mi. de rétablir complètement la circulation.
11 D. y a pas, cependant, à se dissimuler que
cette voie a subi des atteintes profondes qui
nécessiteront de très longs travaux et de gros-
ses dépenses.
Avant d'arriver à Mananjary, le Gouver-
neur Général a visité la concession Bigouret,
située au kilomètre 106. Cette propriété a été
très atteinte pu les inondations qui, là comme
ailleur. ont été généralement la cause prin-
cipale des dégib éprouvés par les plantations.
Dimanche, 6 mai, il a assisté à une séance
de la Chambre Consultative, au cours de la-
quelle ont été examinées diverses questions
relatives aux dégâts causés par le cyclone.
M. Olivier a reçu, ensuite, plusieurs co-
lons qui lui ont demandé de se tendre sur leurs
propriciCT.
Dans FtptëMnKS, après avoir visité des
concessions au voisinage de la ville, et ceux
des bâtiments officiels et privés qui ont été
plus particulièrement atteints, le Gouverneur
Général a parcouru le vïïlage indigène, qui a
été fortement maltraité par les inondations et
les apports de aable.
Lundi, 7 mai, la journée, -^le 6 h. du
matin à 18 Iwuns, «– a été consacrée à la
visite des plantations des environs, où les de-
lits sont malheureusement très importants ; les
girofliers, les caféiers, les vanilliers, natam.
ment, ont beaucoup souffert.
Le chef de la Colonie a quitté Mananjary,
mardi 8 mai; il a fait étape le soir à Am-
bohimahuoa, et, le lendemliB, il était de re-
tour à Tananarive à 20 heures.
MORT DB M. POUPtRON
OO ̃
M. POQperOD, administrateur en chef des
Colonies, adjoint au directeur de l'Agence
économique de Madagascar, est décédé hier
à Paris des suites d'une opération chirurgi-
cale.
Nota adressons à sa famille nos sincères
condoléances.
Les obsèques auront lien deBUin mardi à
midi au cimetière de ea.
AUTANT
IS»
Je me suis rendu hier 5, tut
Boissy-IA"gl.. four examùm,
avec un public très clairsemé, «
temps y aidant, les résultats du concours
d'affiches coloniales, primées ou non, desti-
.nées à adorner les murs de France et de
Navarre.
Mon éminent ami< Henry Bérenger, qui
préside avec tant de vigilance et de goût
la Société Coloniale des Artistes Français,
présidait le jury qui a abouti à une sélec-
tion de 23 projets sur quelque deux ou trois
cents. Vaffiche est destinée à l'Exposition
internationale coloniale de 1931.
Félicitons le jury qui n'a laissé que des
numéros sur les affiches, sans que les noms
des auteurs en soient connus. Peut-être cette
mesure est-elle favorable à quelques lau-
réats dont la réputation n'eût rien gagné à
la publication de leurs noms. De la Muette,
où s'étalait sur les trottoirs la foire aux
croûtes, à la rue Boissy-d' Anglas, où étaient
exposées les affiches des lauréats et concur-
rents de VExposition, si on peut constater
parmi les artistes beaucoup d'application,
beaucoup de bonne volonté, on doit regret-
ter qu'il n'y ait, chez les uns comme chez
les autres, aucun effort d'imagination, au-
cune tentative de renouveau, aucune toile
enfin qui vous donne l'impression tÍ'UII talent
tors pair ou d'un génie qui se lève. C'est
toujours la banalité du déjà vu, et les moins
mauvaises affiches sont peut-être celles qui,
évoquant la publicité des gares, ","us mon-
trent des vues agréables de l'Afrique 411
Nord, comme les numéros 86 et 87.
Le premier prix, dû à M%. Virtel, nous
montre une femme tenant d'une main une
mappemonde où l'Afrique apparaît tout en
large, de l'autre quoi f. une caravelle, un
métier indigène, une allégorie. Il a, lui, le
sens de la couleur.
Mieux vaut ne rien dire de l'envoi de M.
J. de la Nezière, qui a bénéficié d'un se-
second prix et qui ne paraît pas meilleur ert
peinture qu'en dessin.
Le troisième prix, de Maurice Tranchant,
avec ses tonalités de vert sur vert offre un
assez curieux effet, sans plus.
Un frix de 500 francs a été attribué à
un éléphant et son cornac. Cet envoi émerge
un peu.
En réalité, soyons francs, le concours n'a
donné aucun résultat. Il tout le recommen-
cer.
Si j'avais un avis à émettre, je conseille.
rais au jury de modifier les conditions du
concours.
Au lieu d'une affiche uniforme, de la di-
mension colombier (si mes souvenirs sont
exacts), j'instituerais deux toncOtlrs.
L un pour une afftche quadruple colombier
ouvrirait aux artistes la possibilité de donner
leur mesure datis une œuvre importante qui
leur permettrait de synthétiser l'ensemble de
nos colonies (le candidat n° 6 en a eu l'idée
en groupant trois tites .• jaune, notre, muM.
tre, comme M. Virtel avec sa mappemonde).
Le second concours serait destiné à des
affiches plus spéciales : leur dimension pour-
rait conserver celle du concours qui vient de
se clore. Elles pourraient être, si j'ose dire,
règionalistes et consacrées, rune à l'Afrique
du Nord, l'autre à l'A.O.F. et à l'A.E.F.,
ta troisième à Madagascar et la Réunion,
la quatrième aux Antilles et la cinquième à
l'Indochine ; elles appuieraient heureuse-
ment l'afficJte d'ensemble et la compléte-
raient. Les subvenions des gouvernements
coloniaux Jte manqueraient pas, je crois, à
ce nouvel effort.
- - - -
-
-La g;-iMtle autorité de M. Henry Bérenger
dans les milieux politiques, coloniaux et ar-
tistiques serait une garantie de succès.
Marcel .e..e'.
.» «
Cinq prix sont décernés
Le jury, présidé par M. Henry Bérenger,
avait procédé d'abord à une première sélec-
tion de 23 projets. Ensuite on a choisi les
gagnants. Les voici :
- prix (5.000 fr.), à M. Edmond Virtel;
a* prix (3.000 fr.), à M. de la N ézière i
3* prix (2.000 fr.), à M. Maurice Tranchant;
4* prix (1.500 fr.), à M* André Wilequin;
5« prix (1.000 fr.), à M. J. P. Paichon.
On a sans doute choisi les meilleures affi.
ches, mais il faut avouer qu'il n'y a rien là
de bien représentatif et l'on comprendra fa-
cilement les réserves faites par M. Forain
qui cependant ne serait pas capable de faire
mieux que les derniers concurrents)
M. Clouzot, M. Y. Rambosson et par d'au-
tres encore.
Le maréchal Lyautey est arrivé à la fin du
scrutin.
Présentez-moi les premiers prix, a-t-il
demandé, car moi je n' y connais rien et je
n'arrive pas à comprendre ce qu'on nomme
l'art moderne.
L'exposition coloniale
internationale de Paris
LE METRO ,.
Dans son discours d'inauguration de la
station Richelieu-Drouot du Métropolitain,
M. Lemarchand, président du Conseil mu-
nicipal de Paris, faisant allusion aux prolon-
gements des lignes de ce chemin de fer sou-
terrain a dit ; « Demain nous assisterons à
la poussée jusqu'aux arrondissements popu-
leux de l'est de Paris. Et lorsque l'exposi-
tion coloniale de 1931 aura convié au bois
de Vincennes les foules de la France d'ou-
tre-mer, la capitale saura montrer qu'elle est
digne de sa mission en fournissant grâce à
la ligne ne 8 enfin achevée, les moyeu de
transports nécessaires. »
Nous devrons au moins cet heureux résul-
tat à l'exposition coloniale de 1931,
AU CONSEIL DefT A T
Lee douane* du Googo français
Au cours des années 1890 et 1900, le Gou-
vernement français accordait, par décret,
"potlr une durée de trente ans, a des socié-
tés ou à des particuliers, des concessions de
jouiisance temporaire et d'exploitation de
tetres du domaine de l'Etat comprenant la
plus grande partie du territoire du CongQ
français.
La Société des Sultanats du Haut-Ouban-
gui se substituant à MM. Bouchard et au-
tres, bénéficiait de l'une de ces concessions.
Or, aux termes de l'article 19 du cahier
des charges de son contrat, elle était tenue
de concourir à l'établissement des postes de
douane rendus nécessaires pour les opéra-
tions qu'elle devait effectuer, pour une
somme de 50.000 francs, payable en trois
termes égaux, dans le dernier trimestre de
la première, de la troisième et de la sixième
année à partir de la signature du décret de
concession.
La Compagnie n'ayant pas effectué les
versements dont s'agit, le ministre des Co.
lonies prenait une décision à la date du
13 décembre 1920, la mettant en demeure de
verser à la colonie la somme de 50.000 fr.,
prévue au cahier des charges à titre de con-
tribution à l'établissement des douanes.
La Compagnie déférait cette décision mi-
nistérielle au Conseil d'Etat en vue de son
annulation.
Dans son pourvoi, elle faisait valoir, pour
justifier son refus de s'acquitter, que : en
flépit de ses réclamations, aucun poste de
douane n'avait été créé en vue des opéra-
tions effectuées par elle.
Que l'administration avait reconnu elle.
même, que la répression efficace de la fraude
n'avait pas été organisée.
Cette situation lui avait causé un grave
préjudice.
Le concédant avait ainsi manqué à ses
engagements et partant n'était pas fondé à
demander au concessionnaire le versement
d'une contribution dont il était impuissant à
fournir la contre-partie.
Alors même que les postes de douane au-
raient été installés ultérieurement, ajoutait
la Société requérante, elle n'était plus tenue
de concourir pécuniairement à leur établis-
sement, puisque le délai de six années, dans
lequel devaient être exécutées les obliga-
tions respectives des parties, était expiré de-
puis longtemps.
Appelé à statuer sur cette importante
affaire à laquelle s'étaient jointes la Société
l'Alimaienne, la Compagnie Française du
Haut-Congo, la Compagnie N'Goko-Sangha,
etc., etc., le Conseil d'Etat a rejeté la re-
quête en question, attendu aue l'administra-
tion ayant longuement diftr - pour des
mesures d'opportunité le recouvrement de
Vit Société requérante, ne saurait être tenue
pour une renonciation de ses droits contrac-
tuels, alors qu'il résulte de l'instruction que,
de 1899 à 1911, des postes répondant aux
exigences du cahier des charges avaient été
établis sur les frontières maritimes et terres-
tres de la colonie.
Il en résulte que la Société des Sultanats
du Haut-Oubangui n'est pas fondée à de-
mander l'annulation de la décision du mi-
nistre des Colonies, l'enjoignant à payer la
Somme de 50.000 francs à titre de contribu-
tion à l'établissement des postes de douanes.
'- 8.1
1 PHILATÉLIE
«♦ »
Congo belge
Une émission de timbres-poste du Congo,
destinée 5. commémorer la première traversée
de l'Afrique par l'illustre explorateur Stan-
ley, sortira le 30 courant.
Elle comprendra les valeurs suivantes :
5, 10, 20, 35, 40, 60 centimes, i franc,
1 fr. 60, 1 fr. 75, 2 fr., 2 fr. 75, 3 fr. 50, 5 fr.,
10 fr. et 20 francs.
Voyage royal
Le rot des Belges Atbert F* et la reine
Elisabeth sont arrivés à Brazzaville où ils
ont été reçus par M. Antonetti, Gouverneur
général de l'A. E. F. entouré des hauts
fonctionnaires (te la colonie.
(Par dépêche.)
Au cours de leur voyage, les souverains ont
visité à Kisantu, le jardin botanique dirigé
par le Frère Gillet.
Ce jardin est établi dans la vallée. 11 compte
parmi les institutions coloniales les plus utiles
qui soient, tant par les résultats acquis que
par le rôle qu'il est appelé & jouer dans la civi-
lisation du Congo. Le prince Léopold l'a visité
longuement, le 20 mai 1925. Léopold l'a visité
Dans l'esprit du Frère Gillet, son créateur,
il est destiné à étudier les oonflitîrrns favora-
bles à l'amélioration des plantes indigènes et
l'acclimatation des plantes étrangères offrant
quelque utilité pratique.
Les plantations du Jardin couvrent une dizai-
ne d'hectares.
Le Frère Justin Gillet. né 4 Palisouil, débar-
qua au Congo il y a trente cinq ans.
Grâce à sa persévérance opiniâtre, le Frère
mllet a déterminé les conditions d'exploitation
de quelque deux mille espèces comestibles. La
flore congolaise ne possédant pas de légumes
convenableq,, il a acclimaté ceux d'Europe. Ki-
santu les possède aujourd'hui presque tous en
grande quantité : pois, choux, fèves, navets.
radis, chicorée, échalotes, tomates, laitues de
diverses variétés, etc.
La revue navale du Hâvre
tet
A la revue navale du Havre qui aura lieu
demain, l'aéronautique maritime sefn repré-
sentée par 38 avions, provenant des centres de
Bizerte, Cherbourg. Brest et Toulon, qui sur-
voleront les escadres pendant la revue.
Le Président de la République, accompa-
gné de M. Georges Leygues, ministre de la
Marine, et de M. Léon Perrier, ministre des
C u i ne, -et de M. L&m Perrier J ) uqueme pat
Colonies, sera reçu à bord du aquesne par
le vice-amiral Docteur, commandant en chef.
LIRE EN SECONDE PAGE.
L'AMENAGEMENT DU SAffAKTL
LB TBANSSAHABtEN ET t.'ITALIE,
VA COUR DES COMPTES.
UNE COIFËIEIŒ
SUR LES MS COIONIMIX
Le 29 juin a eu lieu, à Rouen, à la de-
mande du Comité d'organisation de la
Foire-exposition et à l'occasion de cette im-
portante manifestation économique, une
conférence sur les bois coloniaux. Cette
conférence était faite par M. Méniaux, chef
du service des Bois de l'Agence Générale
des Colonies.
Le conférencier s'est attaché à signaler le
déficit croissant de la production française
d<3 bois, déficit momentanément masqué par
une exploitation très intensive, irraisonnée
même dans de nombreux cas, de nos forêts
métropolitaines, puis, à faire ressortir l'im-
portance et la richesse des forêts coloniales
et Tappoiht qu'elles peuvent nous fournir en
bois d'œuvre.
Cet appoint se traduit dès maintenant par
plus de 500.000 tonnes de bois d'ébénisterie,
de menuiserie ou de déroulage pour contre.
plaqué. Toute cette quantité ne vient pas en
France, mais ce qui est dirigé sur l'étranger,
Un peu plus de 50 de l'ensemble, n'est pas
préjudiciable au développement de nos in.
dustries et contrebalance en partie les achats
de résineux et de bois spéciaux que nous de-
vons continuer à faire à l'extérieur.
Ce sont surtout les Colonies d'Afrique,
Côte d'Ivoire, Gabon et Cameroun qui parti-
cipent à notre approvisionnement. Leurs en.
vois vont croissant et prendront toute leur
importance quand les Colonies en question
seront dotées d'un outillage plus perfec.
tionné pour l'embarquement rapide des bois
à bord des navires. Par la rapidité des opé-
rations, par l'abaissement des tarifs de fret,
par la possibilité d'exporter des bois lourds
et surtout des bois débités, l'amélioration de
cet outillage fera réaliser à la mise en valeur
des forêts coloniales, un progrès considéra.
ble, permettant de tirer parti de nombre
d'çssences inexploitées jusqu'ici et favori-
sant, de ce fait. l'utilisation de moyens mé-
caniques pour l'abattage, le tronçonnage et
le débardaee des bois.
M. Méniaud a traité également l'impor.
tante question de l'usinage des bois colo-
niaux et des récents progrès enregistrés à cet
égard, progrès qui vont permettre une vul-
garisation plus rapide des bois coloniaux
dans nos industries. Si ces bois ont clonné
parfois des mécomptes, a dit le conférencier,
cela a été dû pfesque essentiellement, à des
conditions défectueuses d'importation, de dé.
bit- ou d'emploi ; les bois français traités de
la même façon n'auraient pas donné des ré-
sultats pljs satisfaisants. 11 importe donc de
mettre à la portée des employeurs, toutes
les connaissances nécessaires leur permettant
d'utiliser judicieusement les essences colo-
niales. Inutile de dire que ces connaissances,
vu le grand nombre d'essences reçues et leur
diversité comme densité, dureté, propriétés
physiques et mécaniques de toutes sortes,
nécessitent des études longues et laborieuses,
études que poursuit le Service des Bois co-
loniaux de l'Agence Générale des Colonies,
avec le concours de l'Association Colonies-
Sciences, du Comité National des Bois colo-
niaux, d'ingénieurs, comme M. Petitpas et
de nomLre d'autres personnalités. Le minis-
tre des Colonies et M. Joucla, directeur de
l'Agence Générale des Colonies, s'intéres-
sent tout particulièrement à ces travaux et
facilitent, dans toute la mesure du possible,
la tâche entreprise. -
Le conférencier a conclu sur une note
très optimiste envisageant comme assez pro.
che le moment où la France pourra trouver
dans ses colonies, un tonnage de bois corres-
pondant largement au déficit de sa propre
production.
L'Aviation Coloniale
l' 1
IlarleWe-Alger
Le premier départ sur La ligne Marsèille-
Alger a eu lieu hier dimanche. Les départs
auront lieu dans le sens Marseille-Alger et
le mercredi de chaque semaine dans le sens
Alger-Marseille.
A l'aller, départ de Marseille à 8 h. 30,
arrivée à Alger vers 15 b. 30.
Au retour, départ d'Alger au lever du
jour ; arrivée à Marseille dans l'après-
midi.
Les correspondances-avion do toute na-
ture, ordinaire ou recommandées et, le cas
échéant, grevées de remboursement, de-
vront acquitter, outre les taxes postales do
toute espèce, une surtaxe de transport aé-
rien iixée aux taux suivants :
Jusqu'à 10 grammes, Q, fr. 80 ; de 10
à 20 grammes, 1 fr. 30 ; de 20 à 50 gram-
mes 1 fr. 80 ; de 50 à 100 grammes, 2 fr.50 ;
au-dessus de 100 grammes, par 100 gram-
mes supplémentaires, 1 fr. 50.
Les correspondances-avion déposées à
Paris seront expédiées sur Marseille par
le train quittant la gare P.-L.-M, la veille
du départ de l'avion, à 17 h. 10.
Pour les heures de levées dans les bu-
reaux de Paris, se renseigner dans ces
bureux.
Bruxelles-Congo
L'appareil des aviateurs belges Thieffry
et Quersin, dont nous avons relaté la
chute dans les marais des Clapiers, près de
Vaupert (Gard), a pu être retiré des marais
avant-hier après-midi par dix hommes ve-
nus d'Istres. Il est maintenant sur la route,
mais n'est pas en état de reprendre son vol
sans être revisé.
Il a été transporté il Istres hier.
Thieffry et Quersin ne pensent pas con-
tinuer leur raid avant mardi prochain.
, 8..
Voyage princier
>♦«
Le prince de Galles, accompagné du duc (la
Gloucester, son frère, troisième fils du roi, par-
tira le 7 septembre pour se rendre t à Marseille,
où il s'embarquera pour les colonies britanni-
Sues de l'Afrique orientale. Les deux princes
doivent arriver à Mombassa le 28 septembre.
Dépêches de l'Indochine
-
Le raid Saigon-Paria
Gabriel Abadie et Georges Voirai dans
leur raid automobile Saigon-Paris sont par-
tis jeudi matin de Mllilla pour Takey.
AU SENAT
DÉBATS
LE GHEMIN DE FER
ET LE PORT DE LA REUNION
Le Sénat a discuté samedi dernier le pro-
jet do loi adopté par la Chambre des dé-
putés portant ouverture et annulation de
crédits sur l'exercice 1927 au titre du bud.
get général et des budgets annexes.
Parmi les propositions faites aux bud.
gets annexes figure au titre du Chemin
de fer et Port do la Réunion un crédit de
207.355 francs pour faire face aux inté-
rêts et à l'amortissement des avances dv.
Trésor destinées à couvrir les dépenses né-
cessitées par les travaux complémentaires
de premier établissement, les grosses ré-
parations et par l'achat du matériel cora.
plémentairc, ce crédit devant être inscrit
aux recettes ordinaires, chapitre 4 : parti-
cipation de la colonies aux charges de la
garantie d'intérêt.
LES CREDITS POUR LE MAROC
Au cours de la discussion du projet de
loi adopté par la Chambre des députéa
portant ouverture et annulation de crédits
sur 1 exercice IV27 au titre du budget gé-
JlI!rul et des budgets annexes, M. Lucien
Voiliri a demande la parole sur le cliapitro
concernant les crédits destinés aux trou-
pes métropolitaines et aux troupes auxi-
liaires indigènes mixtes au Maroc.
Je demande au Sénat, dit M. Lucien
Voilin, de ne pas voter les crédits qui se
rapportent à l'expéditiull du Maroc et à
l'armée du Levant.
On nous demande des crédits supplé-
mentaires assez importants qui s'élèvent
à 14 millions pour l'armée du Maroc et à
k) millions pour l'armée du Levant. Le
prétexte donné dans les rapports est que
les dfcctifs sont supérieurs i\ ceux de
11^7, que l'augmentation est de 4.000 hom-
mes et que ,par conséquent., les opérations
sur les théâtres extérieurs exigent des
f.I'Ó
Trop souvent, 011 a reproché au Parle-
ment de laisser engager des opérations mi-
litaires sans avoir demandé d'abord des
explications.
L'oruteul' rappelle qu'au Sénat, en
iyposé la même question au ministre de la
guerre. C'était au début de la campagne
contre Abd-el-Krim.
M. Lucien Voiliu. - A ce moment, la
demande de crédits présentée au Parle-
ment était peu importante. Il ne s'agissait
que de quelques millions.
M. liervey. Cela nous a coûté cher l
A ce moment, poursuit M. Voilin, von
était en 1), on répondit au Sénat que ce
n'étaient que de simples manœuvres, qu'il
ne s'agissait que d'exercices et de mesures
de police à l'égard de tribus dissidentes
mais que jamais on n'engagerait d'opéra-
Lions militaires impôt tantes.
Nous sommes UlTÏ\'l'S. dépenser des
centaines de millions et aussi des centai-
ne de vies humaines.
M. Herveij. - Abdkl-Kriii-i n'a pas at-
tendu votre autorisation ni la nôtre pour
engager les hostilités.
Af. Lucien Voilin. - Abd-el-Krim n'avait
sans doute pas de Parlement, mais nous,
nous en avons un et nous sommes res-
ponsables.
Notre devoir est de demander au Gouver-
nement dans quelle voie nous nous enga-
geons au Maroc.
On fait soi-disant des opérations de po-
lice. D'après d'autres communications, ee
sont de simples manœuvres. Mais alors
pourquoi fait-on des manœuvres dans l'At-
las, qui semblent de véritables conquêtes,
dans cette région du Taiilalet, où, en aucun
temps nous n'avons pu pénétrer ou du
moins, chaque fois que nous V avons pé-
nétré, nous avons abouti à des expédi-
tions ruineuses en vies humaines et en
argent.
L'orateur conclut en disant que tant qu,'
le Gouvernement ne donnera pas au sujet
des crédits du Maroc loe éelaircissementa
nécessaires, ses amis socialistes et lui
voteront contre les crédit demandés.
- Nous nous y attendions, dit M. de
Lubersuc.
- C'est pour ne pas tromper votre at-
tente, riposte M. Lucien Vuilin,
iM. Gaudin de Villuine intervient dans le
débat.
-- Je commence par déclarer, dit le sé-
nateur de la Manche, que je voterai les
crédits du Maroc, parce que c'est une ques-
tion d'honneur. Quand le drapeau est en-
gagé, on le sait. [Tivs bien.)
M. le Ministre de la Guerre, n'aftirmait-
il pas hier encore, à la Chambre des dê-
puter qu'il n'y avait point de perte dans
les effectifs militaires, alors qu'il y i-b deux
uu trois jours, les journaux ont relaté la
mort d'officiers et sous-officiers français,
sans parler des indigènes.
M. Pùincaré. :- C'est à la suite d'un raid
à 2W kilomètres de la frontière.
M. Gandin de Villaf/Je. ,.- Toujours est.
il qu'ils sont morts et que personne ne
peut nier que la situation est grave au
Maroc.
1/origine de ces conflits remonte à l'épo-
que des campagnes du Rif et d'Abd-el-
Krim. Je me rappelle que le maréchal
Pétain avait déclaré un jour qu'il deman-
dait seulement carte blanche pendant deux
mois pour terminer les opératils rnilitni.
res d'une façon complète et poum amener
Abd-el-Krim à se rendre sans conditions.
Le traitement fait à ce bandit aurait été
certainement de douze (bailes dans le corps
au lieu de la scandaleuse hosipitalité qui
existe aujourd'hui encore et lui fut donnée
dans une propriété somptueuse, dans une
de nos colonies, atord que l^s cadavres de
nos pauvres soldats tombés dans I., Hit'
pourrissent encore dans h' bled. [Moure-
ment s divers.)
\t. Poincaré. –̃ On a agi de même pour
RJ\n.awllo 1
M. Gaudin de Vilaine. Ce n'est pas du
tout la même chose.
Il s'est donc, proluit, à cette époque, un
fait que nous ne devons pas oublier et qui
marque l'origine du malaise existant au
Maroc. C'est l'absence d'autorité d'un hom.
me. que je ne veux pas nommer, mais qui,
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 72.01%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 72.01%.
- Auteurs similaires Indochine française Indochine française /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Indochine française" or dc.contributor adj "Indochine française")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/2
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6451278h/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6451278h/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6451278h/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6451278h
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6451278h
Facebook
Twitter