Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-06-30
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 juin 1928 30 juin 1928
Description : 1928/06/30 (A29,N101). 1928/06/30 (A29,N101).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64512773
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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Ridactiùm & Administration :
M, KM H MahTfeUir
PARIS 0*0
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- RICHELIEU 87.
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Les Annales Coloniales
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Un a a 6 Mois 3 Mois
France et
Colonies 120 » 85 » 35 »
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Que fait-on du plan Dawes
:' pour les colonies françaises ?
c-- --––
Mercredi dernier, à la Commission Sénato-
riale des Affaires Etrangères, au cours d'une
délibération animée sur le fonctionnement du
Plan Dawes et la politique extérieure de la
France, M. Henry de Jouvenel a jeté un cri
d'alarme au sujet du peu d'emploi que fai-
saient nos Colonies françaises des prestations
allemandes en nature assurées par les annuités
du Plan. Notre collègue s'est écrié :
« J'ai regardé de près les programmes ac-
tuellement présentés par notre Ministère des
Colonies ; à peine s'élèvent-ils à un mois des-
dites prestations ! »
Cette parole 6t sensation.
M. de Jouvenel souligna ensuite la gravité
d'une carence française en cette matière :
« Nom avons un domaine colonial d une ri-
« chesse infinie, et cependant nous en tirons
« encore très peu de choses. Cette situation
« peut, à la longue, devenir dangereuse. Le
« monde a besoin de matières premières et de
« produits fabriqués. Si nous prétendions gar-
« der nos colonies sans en tirer ces matières et
« ces produits, nous nous exposerions vite à en
u être dépossédés. Il faut accélérer notre mise
« en train économique avec tous les moyens que
« nous donne une exécution méthodique et
« concrète du Plan Dawes. 9
Ces déclarations ont ému la Commission.
Elle a résolu d'en délibérer à nouveau mercredi
prochain.
En vue de cette discussion, j'ai eu la curio-
sité de rechercher dans les mille pages in-4u
des quatre derniers Rapports du Budget des
Colonies de 1927 et de 1928, soit pour la
Chambre, soit pour le Sénat, quelle part posi-
tive avait été faite à cette politique des pres-
tations en nature pour nos F rances d outre-mer.
Je dois avouer que je n'y ai trouvé à peu
près rien.
Cependant, au cours de son Rapport pour
1928, au Sénat, M. Albert Lebrun a consacré
trois pages (41 à 45) à « l'application du Plan
- Dawes - aux Colonies ».
J'ai exami né ces trois pages avec tout le soin
que méritent la conscience et la compétence
de leur auteur. J'ai pu constater, par ce docu-
ment officiel, que M. de Jouvenel avait plus
raison encore qu'il ne le croit lui-même.
Voici, en effet, ce qu'écrivait M. Albert
Lebrun à la date du 13 décembre 1927 :
« Jusqu'au printemps dernier (1927), IL
« N'AVAIT Élt FAIT QUE QUELQUES APPLICA-
« TIONS ISOLÉES DES PRESTATIONS EN NATURE
« AUX COLONIES, faute pour celles-ci de pou-
« voir obtenir, maigri les instances pressantes
« et réitérées du Département des Colonies,
« des facilités suffisantes pour le rembourse*
u ment au Trésor de la contre-valeur de ces
(t prestation. ». -
On devine, à travers ces lignes pudiquement
voilées, les querelles de bureaucraties qui, huit
ans après le Traité de Versailles, ont pu em-
pêcher l'application des prestations en nature à
notre empire colonial 1
M. Albert Ltjtmin veut bien ajouter que
« ces difficultés de financement ayant été enjin
« aplanies au début de l'été n, ladite appli-
cation « est entrée dans une période de grande
activité ».
Quelle est donc cette activité ?
Elle porte sur des « projets mis au point »
et sur des « projets à l'étude ».
C'est donc jusqu'ici une activité de « pro-
jets ». D'actes, point 1 Mais rassurez-vous :
parmi ces « projets », il y en a trois qui sont
tout de même « mis au point » sous forme de
conventions financières :
1" Convention avec Madagascar (9 millions
de marks-or, soit quelaue 58 millions de nos
francs stabilisés) pour chemin de fer, ports, ré-
seau routier, à répartir sur quatre années) ;
2" Convention avec l'A .O.F. (22 millions
de mub-or, soit quelque 150 millions dé nos
francs stabilisés) pour chemin de fer et ports,
à répartir sur quatre ans ;
3° Convention avec l'Indochine (35 millions
de marks-or, soit quelque 220 millions de nos
francs stabilisés) pour chemins de fer, routes,
ports et conventions spéciales des villes de Sai-
gon et Haïphong (5.200.000 marks-or, soit
quelque 33 millions de nos francs stabilisés)
pour canalisations et adductions d'eau, le tout
à répartir sur cinq années.
Soit en tout, comme « projets mis au point »,
un peu plus de 400 millions de francs en cinq
ans, ou 80 millions de francs par an.
o Or, d'après les tableaux officiels publiés par
M. Henry Chéron dans son Rapport Général
du Budget au Sénat pour 1928 (page 70), on
constaté que les « livraisons en nature » (armées
d'occupation non comprises) fournies par l'Al-
lemagne à la France se sont élevées à :
235 millions de marks-or en 1925 ;
426 millions de marks-or en 1926 ;
412 millions de marks-or en 1927.
Soit en tout, pour les trois premières années,
à 1.073 millions de marks-or,
Des quelque 6 milliards de francs que cela
représente, les Colonies n'ont rien absorbéou
à peu près rien. Et, pour l'avenir, avec les trois
projets « enfin mis au point », que se proposent-
elles d'absorber ? 400 millions en cinq ans. Un
peu moins de 100 millions par an ! Or, l'an-
nuité-type du Plan Dawes (2.500 millions de
marks-or) va donner à la France 1.250 millions
de marks-or (soit près de 8 milliards de francs
stabilisés) sur lesquels environ 500 millions de
marks-or seront fournis en nature, soit plus de
3 milliards de francs par an à partir de 1929,
mil 250 million* nA. moi*.
M. Henry de Jouvenel reste donc trh au-
dessous de la vérité lorsqu'il affirme que « le
« programme colonial des prestations en nature
« n'épuise même pas un mois de l'annuité-
n type ». C'est UN JOUR qu'il aurait pu dire.
Restent les « projets à l'étude ». D*apiès
M. Albert Lebrun, îh vitem encore Mada-
gascar, l'Indochine et l'A.O.F. (électrification,
irrigation, chemins de fer). Mais ils ne sont pal!'
chiffrés. Et que devient, dans tout cela, le reste
de nos Frances d'outre-mer : Afrique Equato-
riale, Guadeloupe, Martinique, Réunion,
Guyane, colonies du Pacifique, où les travaux
publics d'électricité, dixtigation, d hydrauli-
que, de ports, de mines, s'imposent certaine.
ment plus encore que dans nos grandes colonies
à budgets richement dotés ?
La Commission sénatoriale des Colonies, à
laquelle fut exposé hier soir cet état de la ques-
tion, s'en est émue à son tour. Elle a décidé
de mettre à son ordre du jour l'attribution des
estations allemandes à nos Colonies françaises.
Et elle a décidé d'entendre incessamment ( le
ministre des Colonies sur la mise en œuvre d'un
programme accéléré dans ce sens.
- .-
M. Léon Perrier, un savant doublé d un
homme d'action, est ayjsi un ancien membre
de la Commission des Finances du Sénat. Dans
les « difficultés de financement » qu'il n'a
cess é de rencontrer aux Finances pour le maigre
programme consenti aux colonies (1/365 de la
part française), notre ministre sera certainement
très heureux ae se sentir épaulé par les Commis-
sions du Sénat.
L'opinion publique est désormais saisie. Elle
sait que notre mise en valeur coloniale est re-
tardée par les lenteurs de Bureaux plus déci-
dés à « se couvrir » qu'à agir. Elle sait que la
France perdra des milliards par an pour sa ba-
lance commerciale si l' on continue de ne pas
utiliser le plan Dawes pour nos colonies. Elle
sait aussi que les autres nations du globe nous
observent et nous demandent déjà compte, à
Genève et ailleurs, de notre inaction. Toute la
planète aujourd'hui est solidaire, et nul ne peut
se soustraire aux nécessités intercontinentales de
la consommation du monde. Il est tout à fait
temps que la France tire un plein parti du plan
Dawes si elle ne veut pas perdre à la fois le
plan Dawes et son Avenir colonial 1
Henry Béretsaper,
Sénateur de la Guadeloupe,
Ambassadeur de France
rapporteur des Commissions
des Affaires Etrangères et des Colonies.
AU CONSEIL D'ETAT
Requête d'un professeur en Indochine
A la requête de M. Milon, professeur
agrégé en Indochine, domicilié à Hanoï, le
Cnnseil d'Etat a annulé, pour excès de pou-
voir : 10 une décision en date du 28 janvier
1924, par laquelle le directeur de l'Instruc-
tion publique en Indochine a privé le requé-
rant de sa fonction de proviseur au lycée
d'Hanoï ; 20 une décision du ministre des Co-
lonies en date du 10 avril 1924 ; 30 une déci-
sion du ministre des Colonies en date du 28
mai 1924, confirmant la décision précitée.
M. Milon faisait valoir dans son pourvoi
qu'il avait été Fobjet d'une mesure équiva-
lant à un déplacement d'office et que com-
munication de son dossier n'avait pas été
faite en conformité de l'article 65 de la loi
du 22 avril 1005, la mesure le privant de
ses fonctions de proviseur au lycée d'Hanoi
était donc irrégulière et partant devait être
annulée.
Le Conseil d'Etat de prendre un arrêt dans
ce sens pour les motifs ci-après :
Le Conseil.
Considérant que, dans les circonstances où
elle a été prise, la mesure concernant M. Mi*
Ion avait le caractère d'un déplacement d'of-
fice. ;
Que le requérant n'a pas été mis en de-
meure de réclamer, s'il le jugeait utile, la
communication de son dossier ou de présen-
ter toutes observations qu'il aurait cru de-
voir formuler;
Dans ces conditions, il est fondé à sou-
tenir que les décisions attaquées ont été pri-
ses en violation des dispositions de l'article
65 de la loi du 22 avril 1905 et à en deman-
der l'annulation pour excès de pouvoir.
Décide,
Les décisions susvisées sont annulées.
Annulation d'une décision
de la Commission Coloniale
de la Guadeloupe
Le 6 décembre 1923, la Commission Colo.
niale de la Guadeloupe décidait le classe-
ment, comme voie viccinale, du chemin dit
« de Bellevue » situé dans la commune du
Moule.
Estimant que cette décision avait été prise
en violation de la loi du 23 avril 1918 et de
l'arrêté local du 4 avril 1851, la Compagnie
Marseillaise de Sucrerie Coloniale, ayant
siège social à Morne-à-l'Eau (Guadeloupe),
déférait cette décision au Conseil d'Etat, aux
fins de son annulation.
Dans son pourvoi, la Compagnie faisait re-
marquer que le chemin dont s'agit n'avait
jamais été la propriété de la commune, que,
petite voie d'exploitation, elle desservait les
terrains de culture de la Compagnie, qu'elle
n'était nullement affectée à 1 usage du pu-
blic.
Tel n'était pas l'avis du Gouverneur qui,
dans sa réponscl rappelait que le chemin
dont s'agit servait de temps immémorial à la
libre circulation des habitants, etc.
Appelé à juger cette affaire, le Conseil
d'Etat a-annulé la décision de la Commission
Coloniale de la Guadeloupe classant « le che-
min dit cc de Bellevue » « comme chemin
vicinal ordinaire » ;
Attendu que ladite décision a été prise au
vu des documents contenant des erreurs gra.
ves sur l'état de ce chemin et d'un avis du
Conseil municipal portant uniquement sur
une proposition de classement comme chemin
de grande communication.
Dès lors, la procédure suivie étant enta-
chée d'irrégularité, la Compagnie requérante
a été reconnue comme étant fondée à deman*
der l'annulation de la décision prfti"
EURÊKA
Tt' ..,t,
Eurêka! J'ai trouvéI }'.(Ii troqjfr
le Gouverneur Général qu'il faut à
l'Indochine, le l'ai trouvé, vous
dis-je.. Ou plutôt, soyons modeste. Ne nous
vantons pas trop de peur que quelqu'un ne
nous ramène brutalement à itlus de retenue.
fai trouvé, mais avec la collaboration
d'un de mes correspondants qui est, depuis
de longues années, en Cochinchine et qui
connaît admirablement la situation.
Les fonctionnaires Indochinois, m'écrit-il,
ne font que de rares apparitions sous les
ombrages du Luxembourg (darnel ils ont
plus de difficultés à y arriver que ceux qui
prennent l'autobus Il ou S). Alors, il faut
bien qu'ils renseignent ceux qui vivent sous
1 ces ombrages. Or, l'Indochine « poursuit
paisiblement le cours de ses magnifiques
destinées t,
Paisiblement : mon correspondant insiste.
Sans doute, déclare-t-il, on constate, non
dans les masses indigènes, mais dans les mi-
lieux plus relevés, bourgeoisie ayant pignon
sur rue, intellectuels aux idées confuses, po-
liticiens aux dents longues, « un certain ma-
laise fait d'aspirations troubles, hardies tt
timides à la fois, et d'ambitions inassou-
vies 8. Mais tout cela est en surface et, en
tout cas, M1 est pas très inquiétant.
« Oit peut dire néanmoins que, dans Vétat
présent de l'Asie, profondément travaillée
par la fièvre du nationalisme et toute dres-
sée contre l'Europe, VIndochine française
est une terre privilégiée, une sorte d'oasis de
tranquillité et de prospérité. » Je cite
textuellement. J'ai plus d'une fois attiré
l'attention de nos lecteurs sur le développe-
ment de Vasiatisme et sur les tendances de
cet esprit panasiatique qui considère que la
civilisation se déplace de l'Ouest à l'Est, de
l'Europe dégénérée vers l'Asie réservoir de
forces spirituelles et morales. du vieux mon-
de épuisé par la dernière guerre vers le mon-
de plus ancien mais plus jeune parce que de
si cruelles visissitudes lui ont été épargnées,
parce que la brutalité des appétits et le dé-
chaînement des mauvais instincts ne l'ont pas
replongé dans la barbarie primitive. L'Indo-
chine est une terre « privilégiée P, parce que
cette propagande de l'Asie aux Asiatiques
n'y a pas encore exercé des ravages sérieux
et durables.
Il appartient au nouveau Gouverneur Gé-
néral d'éclaircir tout à fait l'horizon. E.,
ce Gouverneur Général, le voici :
a C'est un grand Gouverneur, ayant la tête
et les mains libres, le cœur généreux, sans
faiblesses et sans illusions : nous l'attendons
tous Pour dissiper les quelques malentendus
qui subsistent et pour assainir tout à fait
Vatmosphère politique. »
N'est-ce pas que j'ai trouvé, pardon : que
nous avons trouvé et bien frottvé ? Peut-être
me demanderez-vous le nom de ce grand
Gouverneur. J'avoue que c'est le seul détail
qui me manque, et je le dis très franche-
ment : pour renseigner mes lecteurs, j'irais
le demander moi-même à mon correspondant
s'il n'y avait pas tant de distance entre
VIndochine et les ombrages du Luxembourg.
Mario jetbustan,
Sénateur de L'ilérauti, anéfen ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale dès Cdlonies.
Conseil supérieur des Colonies
«♦»
Voici les précisions qui viennent de parve-
nir rue Oudinot, concernant diverses élec-
tions au Conseil supérieur des Colonies :
MADAGASCAR COTE EST
Inscrits -';.248; suffrages exprimés 1.516.
MM. Lassalle, député -. - 941 voix - EL U
Brunet 360
Clermont 154
Divers 61
MADAGASCAR COTE OUEST
Inscrits 1.692; suffrages exprimés 720.
M. Boussenot, ancien député, directeur de
la Presse Coloniale, 718 voix. ELU.
NOUVELLE-CALEDONIE
M. Archimbaud, député, ELU.
GUINEE FRANÇAISE
MM. Accambray, député. 406 voix ELU
Beynis 121
Divers, bulletins nuls 60
COTE D'IVOIRE
Valent, , 397 voix ELU
Boussenot , , , 83-
Thomasset ;. , , , , , 43
SOUDAN ET HAUTE-VOLTA
Louis Proust, député. 405 voix ELU
Dacre 62
Portas 32
D'Oxoby 20
que-
M ciisell éciioUque les ulules
«♦« -- -
Le Conseil économique du Conseil supé-
rieur des Colonies s'est réuni le 28 juin cou-
rant dans une des salles du Palais du Sé-
nat, sous la présidence de M. Lucien Hu
bert, sénateur, président du Conseil écono-
mique.
Après une discussion très poussée, le
Conseil a adopté à la presque unanimité,
les conclusions qui lui avaient été soumises
au nom de sa Commission spéciale de la
main-d'œuvre, conclusions qui vont Atro
transmises au ministre des Colonies. Dans
l'esprit du Conseil les idées émises doivent
inspirer les directives de la politique géné-
rale en posant des principes dont il devrait
être tenu compte lors de l'étaiblisseimeait des
réglementations particulières à chacune de
nos colonies. Ces réglementations seront
arrêtées par les autorités locales eu égard
à la foie à l'évolution des indigènes, aux
ressources et aux besoins en mam.d'œuvre
de ohaque territoire.
La santé de l'Algérie
Création d'an 0Itiee de Médecine
., et d'hygiène.
le ne connaît plus les famines
périodiques et les, épidémies permanentes
qui autrefois comme on l'a dit à juste ti-
tre, ont plus fait que les guerres pour de-
vuster le pays.
Mais le - paludisme, le trachôme, la
syphilis font encore de grands ravages
parmi les populations attachées à leurs
moeurs, imbues de préjugés, si la natalité
est grande chez les indigènes, par contre
la mortalité infantile conserve un taux
élevé. Enfin, la tuberculose autrefois très
rare, tend à se répandre de plus en plus
dans les agglomérations kabyles et dans
les centres urbains.
Pour combattre ces maladies sociales, M.
Pierre Bordes, gouverneur général, se pro-
pose d'appliquer à la Colonie les méthodes
de la métropole.
C'est pur une propagande d'hygiène in-
tense que l'œuvre doit commencer.
M. Bordes a pensé qu'un organisme pri-
vé, putronné et contrôlé par le pouvoir
ccntml, pourrait seconder d'une manière
effective par une action souple et persé-
vérante les services d'hygiène de l'admi-
nistration. Aussi a-t-il encouragé large-
ment l'initiative prise par l'Inspection gé-
nérale des Services d'Hygiène qui. avec
l'aide d'un groupe de médecins et de per-
sonnes dévouées, a récemment créé une
Association qui a pris le nom d'Office Al-
gérien de Médecine Préventive et d'ilygiè-
ne.
Cette association, inspirée de celle de
l'Office National d Hygiène Sociale crée
à Paris, sera subventionnée à la fois par
le Gouvernement général, par le Ministre
de l'Hygiène, par le Comité National de
défense contre la Tuberculose, par l'Oftlce
National d'llrgiène de Paris, assurée d'au-
tre part de 1 appui de la Fondation Rocke-
feller et de* différentes œuvres sociales de
la Métropole et de la Coionie. L'Office est
donc appelé à rendre à la population, tant
européenne qu'indigène, d'inestimables
services.
Diverses sections s'occuperont respecti-
vcment de la défense contre la tuberculose,
la syphilis, le cancer, le trachôme, de la
protection de l'enfance et de la lutte contre
la mortalité infantile. Une section aura
pour objet la propagande sanitaire, l'édu-
cation du public en hygiène.
Il a été décidé, en outre, qu'un Conseil
de perfectionnement, sorte de Conseil
technique, serait désigné par le Gouverne-
ment général, et présidé par lui ; il com-
prendra toutes les notabilités s'intéressant
aux questions d'hygiène sociale et suscep-
tibles de contribuer au bon fonctionne-
ment 00 l'oetivre.
En Tunisie
»♦ 1
Le Congrès International d'Oléiculture
On sait qu'en 1926, lors du IIIe Congrès
International d'Oléiculture, qui se tenait à
Rome, le Comité permanent de l'Institut In-
ternational d'Agriculture de Rome a désigné
la Tunisie comme siège du IXe Congrès In-
ternational d'Oléiculture. Il se tiendra donc
à Tunis, Sousse et Sfax du 26 octobre au
8 novembre 1928.
Une commission d'organisation a été cons-
tituée comme suit :
Président : le directeur général de l'Agri-
culture, du Commerce et de la Colonisation.
Vice-présidents : le président de la Cham-
bre d'Agriculture française du Nord de la
Tunisie ; le président de la Chambre %'Agri-
culture indigène du Nord de la Tunisie; le
président de la Chambre Mixte de Commerce
et d'Agriculture du Centre; le Président de
la Chambre Mixte de Commerce et d'Agri-
culture du Sud.
Membres ; deux membres désignés par
chacune des Chambres suivantes et choisis
dans leur sein ou au dehors : Chambre
d'Agriculture française de Tunis; Chambre
d'Agriculture indigène de Tunis ; Chambre
de Commerce française de Tunis; Chambre
de Commerce indigène de Tunis; Chambre
Mixte de Commerce et d'Agriculture du
Centre ; Chambre Mixte de Commerce et
d'Agriculture du Sud; Chambre de Com-
merce de Bizerte.
La Commission d'organisation est assistée
par de nombreux comités, un comité cen-
tral, chargé de l'organisation générale, des
comités régionaux constitués à Sousse et à
Sfax par l'entremise des Chambres Mixtes
du Centre et du Sud, Comités chargés de
l'organisation dans ces deux régions.
Un Comité métropolitain a été également
chargé de l'organisation du Congrès pour la
France. Les président, vice-présidents et le
secrétaire général de la Société Nationale
d'Oléiculture de France composent' le bu-
reau.
Des membres correspondants seront ulté-
rieurement choisis parmi les délégués offi-
ciels des pays étrangers adhérents au Con-
grès.
La Commission d'organisation a déjà ar-
rêté le règlement, le programme et l'horaire
du Congres dont les dispositions principales
avaient été élaborées par les délégués de la
Tunisie, de l'Algérie, du Maroc et un délé-
gué de la Société Nationale d'Oléiculture de
France.
Les travaux du Congrès porteront sur la
production et l'industrie oléicoles et le com.
merce des huiles et des conserves d'olives.
Cinéma Colonial
» »♦» ̃»
« L'Occident »
Le montage de l'Occident est achevé. La
pièce de M. Henry Kistemaeckers a été ma-
gistralement traduite en images par M.
Henri Fesrourt, qui a réalisé là ur.c œuvre
puissante de sentiment et éclatante de cou-
eur.
UnE IV SECONDE PAGE :
A LA CHAMBRE,
LE STATUT nn TANGER.
LES MANDATS DE LA SOCIETE DES NA-
TtONS.
L'AVIATION COLONIAhB,
LE SORGHO
.er
Comme chacun le sait, ou devrait le savoir,
le Sorgho est une céréale, pour ainsi dire de
seconde zone, qui fournit une farine blanche,
agréable au goût et fort nutritive. Il est regret-
table que la culture de cette plante éminem-
ment utile ne soit pas plus développée au Ma-
roc, où elle vient fort bien. On en fait cepen-
dant, en année moyenne, 65 à 70.000 hectares,
mais il n' y aurait aucun inconvénient à en faire
davantage encore. Pendant les périodes cala-
miteuses et de vie chère que nous avons tra-
versées et que nous connaissons encore, lorsque
le blé atteint les prix qui obligent à incorporer
dans sa farine des produits étrangers, afin de
permettre à la ménagère d'acheter la miche de
pain nécessaire à sa famille, la farine de sorgho
serait le succédané type, idéal, à combiner avec
celle de blé. Elle permettrait d' avoir, écono-
miquement, un pain parfaitement blanc, dr très
bon goût, et plus facilement assimilable que
celui fait avec un mélange de maïs, par exem-
ple.
D'ailleurs, les Arabes qui ne sont pas abso-
lument stupides, font grand cas de la farine
de sorgho, et estiment qu' elle vaut largement
celle de blé, ce en quoi il* n' ont pas tout à fait
tort.
Le sorgho du Maroc est blanc, de grosseur
moyenne, et se rapproche du type algérien dit
« Rechna ». Celui-ci commence, d'ailleurs,
à être très employé comme semence et donne
d'excellents résultats.
11 se sème vers la mi-avril, à raison de 10
kilos de graines par hectare environ. Dans la
zone du littoral, où l'humidité est plus persis-
tante que dans l' intérieur, on obtient comme
récolte jusqu'à cent fois le poids de la semence
employée. Il réussit à peu près partout, sur-
tout lorsqu'il est favorisé par des pluies de
printemps tardives.
Dans une culture bien aménagée, on doit
semer le sorgho de préférence sur des terres
nouvellement défrichées, car il nettoie parfai-
tement le sol. Il est encore précieux dans un
autre cas. Lorsque des sécheresses trop pro-
longées ont fait échouej les semailles de blé
d'automne, on peut avec avantage semer sur
les terres ainsi victimes de la sécheresse, du
sorg ho, qui remplace les cultures ayant manque.
Son prix de vente étant très inférieur à celui
du blé, il ne rapporte pas autant, c'est en-
tendu, que le blé que l'on espérait avoir, et à
la carence duquel il est appelé à suppléer, mais
il empêche la perte totale et complète qui se
produirait si le sol était mis en jachère. La
chose est appréciable, et les colons, un peu
habitués au Maroc et à son climat, ne l'igno-
rent pas.
Le sorgho a encore une autre utilisation qui
n'est pas à dédaigner. 11 fournit un excellent
fourrage dont les animaux, surtout les bovins,
sont très amateurs.
La récolte des grains se fait en août. La
plante, comme on le voit, n'accapare pas long-
temps la terre : elle ne l'épuise pas non plus.
Le sorgho est une céréale de seconde zone,
mais très appréciable, et on n'en fera jamais
trop.
£8. Le Bar"'er.
Voyage royal
.» 1
Les souverains bel ges sont arrivés à Léopold-
ville, venant de Borna.
En attendant mieux
»♦«
Tout récemment, M. Varenne expri-
mait à quelques députés ses craintes au
sujet d'une pénurie croissante de main-
d'nuvre en Indochine. Je crois savoir que
l'ancien Gouverneur général d,!. notre colo-
nie d'Extrême-Orient a été jusqu'à dire
qim la sifmUion de celle-ci, ru certaines ré-
gions, pouvait devenir à bref délai « an-
goissante ».
A ce compte, ce nVst pas l'Indochine qui
pourra, envoyer à Madagascar comme
naguère il en avait été question les tra-
vailleurs qui lui manquent. L'on peut, in'',-
me se demander si les bras annamites rré
vont pas faire défaut h bref délai à la Nou-
velle-Calédonie.
Jamais, en conséquence, il n'a été plus
nécessaire de sauver, au nom à la fois de
l'intérét et de la [dus élémentaire humanité,
les races menacées par la maladie, la sous-
ulimentation, l'ignorance.
Jamais non plus il n'a été plus urgent de
développer le machinisme sur toute l'éten-
due de notre empire colonial.
Mais, (ainsi que le fait remarquer M.
Léon Géraud, directeur général des Con-
sortiums forestier et maritime des grands
réseaux français, dans l'utile fascicule
publié par l'Association Colonies-Sciences)
il est une forme de muchinisme qui, pour
être en quelque sorte modeste, n'en est pas
moins très efficace, en attendant l'exécu-
tion des grands travaux (et du plan Da-
wes) : chemins de fer, roules, canaux, qui
s'imposent dans toutes llilH colonies.
« Tous ceux, écrit M. Léon Géraud, qui
connaissent Madagascar, savent quelle mu.
difleation a résulté dans les conditions
économiques de l'Ile, de l'introduction de
la charrette à bœufs )J.
u Là où il n'existe pas d'animaux de
trait, ou peut d'abord examiner s'il ne
serait pas possible d'acclimater quelques
espèces robustes, telles que fane. Si cette
acclimatation est impossible, on peut en-
cure introduire les charrellfs à bras qui
ont servi et servent encore à Madagascar
et qui sont tout de même un progrès sur
le portage a tète d'homme. »
Mais c'est partout qu'il faudrait, allant
au plus pressé, multiplier, par des moyens
simples et peu coûteux, l'aide aux bras
défaillants.
Dans l'Afrique du Nord, elle-même, les
Homnill, au point de vue, par exemple, de
l'ulilisnlion des eaux, n'obtenaient-ils pus
les plus heureux résultats de l'emploi de
fascines formant Ivarrage ? Kt ce procédé
n'a-t-il pas été repris avec bonheur par nos
officiers dans le Sud Algérien Il
Certes, il faut voir grand, en matière co-
loniale. Mais il est de nombreux stutage-
mes à opposer provisoirement au c faillie
d'argent. » qui est la plaie de la période
que nous traveisons.
JV. B. de E.exrowni{juiére.
4000-
Inspection des colonies
«♦«
Promotion
MM. liai anger Daniel), Gayet (Georges;
et Magot (Kernand) ont été promus dans le
corps de l'inspection des Colonies au grade
d'inspecteur île classe, [tour compter du
5 juillet Iú:!.
AU -- SEHAT
A LA COMMISSION DES FINANCES
Le crédit maritime. Les services
entre la France et l'Algérie
La commission sénatoriale des linances
a enlendu M. André Tardieu, ministre
des Travaux publics :
1° Sur le rapport de M. Albert Maliieu
relatif au projet de loi concernant le cré-
dit muritime.
2° Sur le rapport de M. Albert Maliieu
relatif au projet de loi concernant les ser-
vices maritimes entre la France, l'Algérie
et la Tunisie.
La Commission a adopté ces deux pro-
jets.
Le Transsaharien
La commission sénatoriale, des tinances
s'est réunie vendredi 21) juin, sous la pré-
sidence de M. Clémentel.
Elle a entendu M. André THrdieu, minis-
tre des Travaux publics et M. Léon Perrier,
ministre des Colonies sur le projet dont
M. llervey est rapporteur, autorisant le
ministre des Travaux publics a procéder
aux études techniques nécessaires puur rc-
cherclier les possibilités d'exécution d'un
chemin de fer transsaharien destine îi re-
lier l'Afriquc du Nord avec r Afrique Old.
dentale française.
Les ministres onl répondu h de nombreu-
ses questions qui leur ont été posées par
MM. llervey, Caillaux, Jeanneney, Mar-
raud, Fnmijnis-Marsal, Karjon, Albert Ma-
liieu et par M. Ilenrv Cbéron, rapporteur
général. -
Après le départ des ministres, la Culll-
mission a longuement délibéré.
Finalement elle a adopté le projet avec
plusieurs modifications qui ont pour objet:
1° Do supprimer l'Office et de lui' substi-
tuer un organisme d'études ;
2° De définir les attributions de cet or-
ganisme ;
3° nt préciser sa composition ;
i0 De faire participer tous les réseaux
de chemins de fer a la dépense des étude*? ;
;)". De décider que si le projet, a. la suite
des conclusions de l'organisme d'éludés est
réalisé les subventions versées par lesdites
études « devront Il et non pas » pourront >»
être remboursées par l'organisme cons-
tructeur.
Le montant maximum des dépenses que
lo ministre des Travaux publics est auto-
risé à engager pour ce travail est. fixé h la
somme de 11.500.000 francs dont 4 millions
fournis par l'Et.nt et 8.500.000 fournis c\ ti-
tre de fonds de gpneours par l'Algérie (3
millions), le Manv .ÔO0.UH) francs; : la Tu-
nisie (500.01)0 francs) ; l'Afrique occidentale
•(500.000 francs) ; les compagnies de che-
mins de fer du l'.-L.-M., d'Orléans et du
chemin de 1er du Midi .à concurrence de
trois millions).
\ïl'Illlrllid eu deduclioii de ces sommes,
au prorata de chacune d'elles les fonds de
concours qui pourront être accordés par
des collecliviles ainsi (pie les doits «d. legs
qui pourront être faits à l'F.tat pour cette
œuvre par des particuliers.
M. llervey a été autorisé a déposer son
rapport.
A LA COMMISSION DES COLONIES
Le transsaharien
La commission sénatoriale des Colonies
s'est réunie vendredi après-midi sous la
présidence de M. Mossimy,
Klle a enlendu la lecture de l'avis de son
président sur la création de l'Ofifce d'Ltu-
des du chemin de fer transsaharien.
I^i commission a elo unanime à approu-
ver le projet du gouvernement et à ratifier
la conclusion de son président qui est la
suivante :
« Non seulement 1 opinion coloniale, mais
1 opinion publique tout entière ne saurait
comprendre pourquoi un.' Assemblée h-lle
que la notre refuserait au gouvernement,
le moyen d'étudier un chemin de fer dont
la construction, aux yeux de beaucoup de
gens informés parait'de nature à transfor-
mer l'existence d'un continent, français
pour un tiers, d
Les Prestations allemandes
Sur la proposition de M. lh nr\ Mereuger,
la Commission des Colon ies, étendant
1 élude du problème des glands travaux
publies aux Colonies au-delà du sol trans-
saharien, a cherché à se rendre compte de
la
propose de participer l'emploi des pres-
tations en nature du plan Dawes.
s'est, f p ot'h'
Klle s'est îeportée au lexle «lu deinier
rapport de M. Lebrun sur le budget des
colonies et elle a relevé not.miment que le
département des (.o|(>ities estime pouvoir
dépenser, au cours des quatre prochains
exercices 80 millions de francs par an fi
prendre sur les prestations m nature.
Mettant, ce f^hle chiffre en face de celui
des trois milliards auquel se monte le total
des prestations annuelh s de la part fran-
çaise, elle a drt constater, comme l'avait
fait récemment la commission des Affaires
MNOT.NBUVIHMII ANNEE. - N- IN. LE NUMBKO : 30 CENTIMES* .IIl'l U'H. ;\11 JI '}'-'; I"!M.
- - - -. ---.-'-------.-'---\-' ---- ---- -. ------ --.-
-- 7 - ----.. - -
mamal QuOTIDIEu-
Ridactiùm & Administration :
M, KM H MahTfeUir
PARIS 0*0
TtltTll 1 kOUVRB it-w
- RICHELIEU 87.
I l l 0
Les Annales Coloniales
Les annonces et réclames sont reçues au
bureau du journal.
Directeurs» : Marcel RUEDEL tt L.-G. THÊBAULT
>
Tous les nrtirlcs publias dans notre tournai ne peuvent
litre reproduits qu'en citant les ANNALES COLONIALES.
ABONNEMENTS
avec le supplément illm*rè :
Un a a 6 Mois 3 Mois
France et
Colonies 120 » 85 » 35 »
Étranger.. 180) 100 p 50.
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
Que fait-on du plan Dawes
:' pour les colonies françaises ?
c-- --––
Mercredi dernier, à la Commission Sénato-
riale des Affaires Etrangères, au cours d'une
délibération animée sur le fonctionnement du
Plan Dawes et la politique extérieure de la
France, M. Henry de Jouvenel a jeté un cri
d'alarme au sujet du peu d'emploi que fai-
saient nos Colonies françaises des prestations
allemandes en nature assurées par les annuités
du Plan. Notre collègue s'est écrié :
« J'ai regardé de près les programmes ac-
tuellement présentés par notre Ministère des
Colonies ; à peine s'élèvent-ils à un mois des-
dites prestations ! »
Cette parole 6t sensation.
M. de Jouvenel souligna ensuite la gravité
d'une carence française en cette matière :
« Nom avons un domaine colonial d une ri-
« chesse infinie, et cependant nous en tirons
« encore très peu de choses. Cette situation
« peut, à la longue, devenir dangereuse. Le
« monde a besoin de matières premières et de
« produits fabriqués. Si nous prétendions gar-
« der nos colonies sans en tirer ces matières et
« ces produits, nous nous exposerions vite à en
u être dépossédés. Il faut accélérer notre mise
« en train économique avec tous les moyens que
« nous donne une exécution méthodique et
« concrète du Plan Dawes. 9
Ces déclarations ont ému la Commission.
Elle a résolu d'en délibérer à nouveau mercredi
prochain.
En vue de cette discussion, j'ai eu la curio-
sité de rechercher dans les mille pages in-4u
des quatre derniers Rapports du Budget des
Colonies de 1927 et de 1928, soit pour la
Chambre, soit pour le Sénat, quelle part posi-
tive avait été faite à cette politique des pres-
tations en nature pour nos F rances d outre-mer.
Je dois avouer que je n'y ai trouvé à peu
près rien.
Cependant, au cours de son Rapport pour
1928, au Sénat, M. Albert Lebrun a consacré
trois pages (41 à 45) à « l'application du Plan
- Dawes - aux Colonies ».
J'ai exami né ces trois pages avec tout le soin
que méritent la conscience et la compétence
de leur auteur. J'ai pu constater, par ce docu-
ment officiel, que M. de Jouvenel avait plus
raison encore qu'il ne le croit lui-même.
Voici, en effet, ce qu'écrivait M. Albert
Lebrun à la date du 13 décembre 1927 :
« Jusqu'au printemps dernier (1927), IL
« N'AVAIT Élt FAIT QUE QUELQUES APPLICA-
« TIONS ISOLÉES DES PRESTATIONS EN NATURE
« AUX COLONIES, faute pour celles-ci de pou-
« voir obtenir, maigri les instances pressantes
« et réitérées du Département des Colonies,
« des facilités suffisantes pour le rembourse*
u ment au Trésor de la contre-valeur de ces
(t prestation. ». -
On devine, à travers ces lignes pudiquement
voilées, les querelles de bureaucraties qui, huit
ans après le Traité de Versailles, ont pu em-
pêcher l'application des prestations en nature à
notre empire colonial 1
M. Albert Ltjtmin veut bien ajouter que
« ces difficultés de financement ayant été enjin
« aplanies au début de l'été n, ladite appli-
cation « est entrée dans une période de grande
activité ».
Quelle est donc cette activité ?
Elle porte sur des « projets mis au point »
et sur des « projets à l'étude ».
C'est donc jusqu'ici une activité de « pro-
jets ». D'actes, point 1 Mais rassurez-vous :
parmi ces « projets », il y en a trois qui sont
tout de même « mis au point » sous forme de
conventions financières :
1" Convention avec Madagascar (9 millions
de marks-or, soit quelaue 58 millions de nos
francs stabilisés) pour chemin de fer, ports, ré-
seau routier, à répartir sur quatre années) ;
2" Convention avec l'A .O.F. (22 millions
de mub-or, soit quelque 150 millions dé nos
francs stabilisés) pour chemin de fer et ports,
à répartir sur quatre ans ;
3° Convention avec l'Indochine (35 millions
de marks-or, soit quelque 220 millions de nos
francs stabilisés) pour chemins de fer, routes,
ports et conventions spéciales des villes de Sai-
gon et Haïphong (5.200.000 marks-or, soit
quelque 33 millions de nos francs stabilisés)
pour canalisations et adductions d'eau, le tout
à répartir sur cinq années.
Soit en tout, comme « projets mis au point »,
un peu plus de 400 millions de francs en cinq
ans, ou 80 millions de francs par an.
o Or, d'après les tableaux officiels publiés par
M. Henry Chéron dans son Rapport Général
du Budget au Sénat pour 1928 (page 70), on
constaté que les « livraisons en nature » (armées
d'occupation non comprises) fournies par l'Al-
lemagne à la France se sont élevées à :
235 millions de marks-or en 1925 ;
426 millions de marks-or en 1926 ;
412 millions de marks-or en 1927.
Soit en tout, pour les trois premières années,
à 1.073 millions de marks-or,
Des quelque 6 milliards de francs que cela
représente, les Colonies n'ont rien absorbéou
à peu près rien. Et, pour l'avenir, avec les trois
projets « enfin mis au point », que se proposent-
elles d'absorber ? 400 millions en cinq ans. Un
peu moins de 100 millions par an ! Or, l'an-
nuité-type du Plan Dawes (2.500 millions de
marks-or) va donner à la France 1.250 millions
de marks-or (soit près de 8 milliards de francs
stabilisés) sur lesquels environ 500 millions de
marks-or seront fournis en nature, soit plus de
3 milliards de francs par an à partir de 1929,
mil 250 million* nA. moi*.
M. Henry de Jouvenel reste donc trh au-
dessous de la vérité lorsqu'il affirme que « le
« programme colonial des prestations en nature
« n'épuise même pas un mois de l'annuité-
n type ». C'est UN JOUR qu'il aurait pu dire.
Restent les « projets à l'étude ». D*apiès
M. Albert Lebrun, îh vitem encore Mada-
gascar, l'Indochine et l'A.O.F. (électrification,
irrigation, chemins de fer). Mais ils ne sont pal!'
chiffrés. Et que devient, dans tout cela, le reste
de nos Frances d'outre-mer : Afrique Equato-
riale, Guadeloupe, Martinique, Réunion,
Guyane, colonies du Pacifique, où les travaux
publics d'électricité, dixtigation, d hydrauli-
que, de ports, de mines, s'imposent certaine.
ment plus encore que dans nos grandes colonies
à budgets richement dotés ?
La Commission sénatoriale des Colonies, à
laquelle fut exposé hier soir cet état de la ques-
tion, s'en est émue à son tour. Elle a décidé
de mettre à son ordre du jour l'attribution des
estations allemandes à nos Colonies françaises.
Et elle a décidé d'entendre incessamment ( le
ministre des Colonies sur la mise en œuvre d'un
programme accéléré dans ce sens.
- .-
M. Léon Perrier, un savant doublé d un
homme d'action, est ayjsi un ancien membre
de la Commission des Finances du Sénat. Dans
les « difficultés de financement » qu'il n'a
cess é de rencontrer aux Finances pour le maigre
programme consenti aux colonies (1/365 de la
part française), notre ministre sera certainement
très heureux ae se sentir épaulé par les Commis-
sions du Sénat.
L'opinion publique est désormais saisie. Elle
sait que notre mise en valeur coloniale est re-
tardée par les lenteurs de Bureaux plus déci-
dés à « se couvrir » qu'à agir. Elle sait que la
France perdra des milliards par an pour sa ba-
lance commerciale si l' on continue de ne pas
utiliser le plan Dawes pour nos colonies. Elle
sait aussi que les autres nations du globe nous
observent et nous demandent déjà compte, à
Genève et ailleurs, de notre inaction. Toute la
planète aujourd'hui est solidaire, et nul ne peut
se soustraire aux nécessités intercontinentales de
la consommation du monde. Il est tout à fait
temps que la France tire un plein parti du plan
Dawes si elle ne veut pas perdre à la fois le
plan Dawes et son Avenir colonial 1
Henry Béretsaper,
Sénateur de la Guadeloupe,
Ambassadeur de France
rapporteur des Commissions
des Affaires Etrangères et des Colonies.
AU CONSEIL D'ETAT
Requête d'un professeur en Indochine
A la requête de M. Milon, professeur
agrégé en Indochine, domicilié à Hanoï, le
Cnnseil d'Etat a annulé, pour excès de pou-
voir : 10 une décision en date du 28 janvier
1924, par laquelle le directeur de l'Instruc-
tion publique en Indochine a privé le requé-
rant de sa fonction de proviseur au lycée
d'Hanoï ; 20 une décision du ministre des Co-
lonies en date du 10 avril 1924 ; 30 une déci-
sion du ministre des Colonies en date du 28
mai 1924, confirmant la décision précitée.
M. Milon faisait valoir dans son pourvoi
qu'il avait été Fobjet d'une mesure équiva-
lant à un déplacement d'office et que com-
munication de son dossier n'avait pas été
faite en conformité de l'article 65 de la loi
du 22 avril 1005, la mesure le privant de
ses fonctions de proviseur au lycée d'Hanoi
était donc irrégulière et partant devait être
annulée.
Le Conseil d'Etat de prendre un arrêt dans
ce sens pour les motifs ci-après :
Le Conseil.
Considérant que, dans les circonstances où
elle a été prise, la mesure concernant M. Mi*
Ion avait le caractère d'un déplacement d'of-
fice. ;
Que le requérant n'a pas été mis en de-
meure de réclamer, s'il le jugeait utile, la
communication de son dossier ou de présen-
ter toutes observations qu'il aurait cru de-
voir formuler;
Dans ces conditions, il est fondé à sou-
tenir que les décisions attaquées ont été pri-
ses en violation des dispositions de l'article
65 de la loi du 22 avril 1905 et à en deman-
der l'annulation pour excès de pouvoir.
Décide,
Les décisions susvisées sont annulées.
Annulation d'une décision
de la Commission Coloniale
de la Guadeloupe
Le 6 décembre 1923, la Commission Colo.
niale de la Guadeloupe décidait le classe-
ment, comme voie viccinale, du chemin dit
« de Bellevue » situé dans la commune du
Moule.
Estimant que cette décision avait été prise
en violation de la loi du 23 avril 1918 et de
l'arrêté local du 4 avril 1851, la Compagnie
Marseillaise de Sucrerie Coloniale, ayant
siège social à Morne-à-l'Eau (Guadeloupe),
déférait cette décision au Conseil d'Etat, aux
fins de son annulation.
Dans son pourvoi, la Compagnie faisait re-
marquer que le chemin dont s'agit n'avait
jamais été la propriété de la commune, que,
petite voie d'exploitation, elle desservait les
terrains de culture de la Compagnie, qu'elle
n'était nullement affectée à 1 usage du pu-
blic.
Tel n'était pas l'avis du Gouverneur qui,
dans sa réponscl rappelait que le chemin
dont s'agit servait de temps immémorial à la
libre circulation des habitants, etc.
Appelé à juger cette affaire, le Conseil
d'Etat a-annulé la décision de la Commission
Coloniale de la Guadeloupe classant « le che-
min dit cc de Bellevue » « comme chemin
vicinal ordinaire » ;
Attendu que ladite décision a été prise au
vu des documents contenant des erreurs gra.
ves sur l'état de ce chemin et d'un avis du
Conseil municipal portant uniquement sur
une proposition de classement comme chemin
de grande communication.
Dès lors, la procédure suivie étant enta-
chée d'irrégularité, la Compagnie requérante
a été reconnue comme étant fondée à deman*
der l'annulation de la décision prfti"
EURÊKA
Tt' ..,t,
Eurêka! J'ai trouvéI }'.(Ii troqjfr
le Gouverneur Général qu'il faut à
l'Indochine, le l'ai trouvé, vous
dis-je.. Ou plutôt, soyons modeste. Ne nous
vantons pas trop de peur que quelqu'un ne
nous ramène brutalement à itlus de retenue.
fai trouvé, mais avec la collaboration
d'un de mes correspondants qui est, depuis
de longues années, en Cochinchine et qui
connaît admirablement la situation.
Les fonctionnaires Indochinois, m'écrit-il,
ne font que de rares apparitions sous les
ombrages du Luxembourg (darnel ils ont
plus de difficultés à y arriver que ceux qui
prennent l'autobus Il ou S). Alors, il faut
bien qu'ils renseignent ceux qui vivent sous
1 ces ombrages. Or, l'Indochine « poursuit
paisiblement le cours de ses magnifiques
destinées t,
Paisiblement : mon correspondant insiste.
Sans doute, déclare-t-il, on constate, non
dans les masses indigènes, mais dans les mi-
lieux plus relevés, bourgeoisie ayant pignon
sur rue, intellectuels aux idées confuses, po-
liticiens aux dents longues, « un certain ma-
laise fait d'aspirations troubles, hardies tt
timides à la fois, et d'ambitions inassou-
vies 8. Mais tout cela est en surface et, en
tout cas, M1 est pas très inquiétant.
« Oit peut dire néanmoins que, dans Vétat
présent de l'Asie, profondément travaillée
par la fièvre du nationalisme et toute dres-
sée contre l'Europe, VIndochine française
est une terre privilégiée, une sorte d'oasis de
tranquillité et de prospérité. » Je cite
textuellement. J'ai plus d'une fois attiré
l'attention de nos lecteurs sur le développe-
ment de Vasiatisme et sur les tendances de
cet esprit panasiatique qui considère que la
civilisation se déplace de l'Ouest à l'Est, de
l'Europe dégénérée vers l'Asie réservoir de
forces spirituelles et morales. du vieux mon-
de épuisé par la dernière guerre vers le mon-
de plus ancien mais plus jeune parce que de
si cruelles visissitudes lui ont été épargnées,
parce que la brutalité des appétits et le dé-
chaînement des mauvais instincts ne l'ont pas
replongé dans la barbarie primitive. L'Indo-
chine est une terre « privilégiée P, parce que
cette propagande de l'Asie aux Asiatiques
n'y a pas encore exercé des ravages sérieux
et durables.
Il appartient au nouveau Gouverneur Gé-
néral d'éclaircir tout à fait l'horizon. E.,
ce Gouverneur Général, le voici :
a C'est un grand Gouverneur, ayant la tête
et les mains libres, le cœur généreux, sans
faiblesses et sans illusions : nous l'attendons
tous Pour dissiper les quelques malentendus
qui subsistent et pour assainir tout à fait
Vatmosphère politique. »
N'est-ce pas que j'ai trouvé, pardon : que
nous avons trouvé et bien frottvé ? Peut-être
me demanderez-vous le nom de ce grand
Gouverneur. J'avoue que c'est le seul détail
qui me manque, et je le dis très franche-
ment : pour renseigner mes lecteurs, j'irais
le demander moi-même à mon correspondant
s'il n'y avait pas tant de distance entre
VIndochine et les ombrages du Luxembourg.
Mario jetbustan,
Sénateur de L'ilérauti, anéfen ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale dès Cdlonies.
Conseil supérieur des Colonies
«♦»
Voici les précisions qui viennent de parve-
nir rue Oudinot, concernant diverses élec-
tions au Conseil supérieur des Colonies :
MADAGASCAR COTE EST
Inscrits -';.248; suffrages exprimés 1.516.
MM. Lassalle, député -. - 941 voix - EL U
Brunet 360
Clermont 154
Divers 61
MADAGASCAR COTE OUEST
Inscrits 1.692; suffrages exprimés 720.
M. Boussenot, ancien député, directeur de
la Presse Coloniale, 718 voix. ELU.
NOUVELLE-CALEDONIE
M. Archimbaud, député, ELU.
GUINEE FRANÇAISE
MM. Accambray, député. 406 voix ELU
Beynis 121
Divers, bulletins nuls 60
COTE D'IVOIRE
Valent, , 397 voix ELU
Boussenot , , , 83-
Thomasset ;. , , , , , 43
SOUDAN ET HAUTE-VOLTA
Louis Proust, député. 405 voix ELU
Dacre 62
Portas 32
D'Oxoby 20
que-
M ciisell éciioUque les ulules
«♦« -- -
Le Conseil économique du Conseil supé-
rieur des Colonies s'est réuni le 28 juin cou-
rant dans une des salles du Palais du Sé-
nat, sous la présidence de M. Lucien Hu
bert, sénateur, président du Conseil écono-
mique.
Après une discussion très poussée, le
Conseil a adopté à la presque unanimité,
les conclusions qui lui avaient été soumises
au nom de sa Commission spéciale de la
main-d'œuvre, conclusions qui vont Atro
transmises au ministre des Colonies. Dans
l'esprit du Conseil les idées émises doivent
inspirer les directives de la politique géné-
rale en posant des principes dont il devrait
être tenu compte lors de l'étaiblisseimeait des
réglementations particulières à chacune de
nos colonies. Ces réglementations seront
arrêtées par les autorités locales eu égard
à la foie à l'évolution des indigènes, aux
ressources et aux besoins en mam.d'œuvre
de ohaque territoire.
La santé de l'Algérie
Création d'an 0Itiee de Médecine
., et d'hygiène.
le ne connaît plus les famines
périodiques et les, épidémies permanentes
qui autrefois comme on l'a dit à juste ti-
tre, ont plus fait que les guerres pour de-
vuster le pays.
Mais le - paludisme, le trachôme, la
syphilis font encore de grands ravages
parmi les populations attachées à leurs
moeurs, imbues de préjugés, si la natalité
est grande chez les indigènes, par contre
la mortalité infantile conserve un taux
élevé. Enfin, la tuberculose autrefois très
rare, tend à se répandre de plus en plus
dans les agglomérations kabyles et dans
les centres urbains.
Pour combattre ces maladies sociales, M.
Pierre Bordes, gouverneur général, se pro-
pose d'appliquer à la Colonie les méthodes
de la métropole.
C'est pur une propagande d'hygiène in-
tense que l'œuvre doit commencer.
M. Bordes a pensé qu'un organisme pri-
vé, putronné et contrôlé par le pouvoir
ccntml, pourrait seconder d'une manière
effective par une action souple et persé-
vérante les services d'hygiène de l'admi-
nistration. Aussi a-t-il encouragé large-
ment l'initiative prise par l'Inspection gé-
nérale des Services d'Hygiène qui. avec
l'aide d'un groupe de médecins et de per-
sonnes dévouées, a récemment créé une
Association qui a pris le nom d'Office Al-
gérien de Médecine Préventive et d'ilygiè-
ne.
Cette association, inspirée de celle de
l'Office National d Hygiène Sociale crée
à Paris, sera subventionnée à la fois par
le Gouvernement général, par le Ministre
de l'Hygiène, par le Comité National de
défense contre la Tuberculose, par l'Oftlce
National d'llrgiène de Paris, assurée d'au-
tre part de 1 appui de la Fondation Rocke-
feller et de* différentes œuvres sociales de
la Métropole et de la Coionie. L'Office est
donc appelé à rendre à la population, tant
européenne qu'indigène, d'inestimables
services.
Diverses sections s'occuperont respecti-
vcment de la défense contre la tuberculose,
la syphilis, le cancer, le trachôme, de la
protection de l'enfance et de la lutte contre
la mortalité infantile. Une section aura
pour objet la propagande sanitaire, l'édu-
cation du public en hygiène.
Il a été décidé, en outre, qu'un Conseil
de perfectionnement, sorte de Conseil
technique, serait désigné par le Gouverne-
ment général, et présidé par lui ; il com-
prendra toutes les notabilités s'intéressant
aux questions d'hygiène sociale et suscep-
tibles de contribuer au bon fonctionne-
ment 00 l'oetivre.
En Tunisie
»♦ 1
Le Congrès International d'Oléiculture
On sait qu'en 1926, lors du IIIe Congrès
International d'Oléiculture, qui se tenait à
Rome, le Comité permanent de l'Institut In-
ternational d'Agriculture de Rome a désigné
la Tunisie comme siège du IXe Congrès In-
ternational d'Oléiculture. Il se tiendra donc
à Tunis, Sousse et Sfax du 26 octobre au
8 novembre 1928.
Une commission d'organisation a été cons-
tituée comme suit :
Président : le directeur général de l'Agri-
culture, du Commerce et de la Colonisation.
Vice-présidents : le président de la Cham-
bre d'Agriculture française du Nord de la
Tunisie ; le président de la Chambre %'Agri-
culture indigène du Nord de la Tunisie; le
président de la Chambre Mixte de Commerce
et d'Agriculture du Centre; le Président de
la Chambre Mixte de Commerce et d'Agri-
culture du Sud.
Membres ; deux membres désignés par
chacune des Chambres suivantes et choisis
dans leur sein ou au dehors : Chambre
d'Agriculture française de Tunis; Chambre
d'Agriculture indigène de Tunis ; Chambre
de Commerce française de Tunis; Chambre
de Commerce indigène de Tunis; Chambre
Mixte de Commerce et d'Agriculture du
Centre ; Chambre Mixte de Commerce et
d'Agriculture du Sud; Chambre de Com-
merce de Bizerte.
La Commission d'organisation est assistée
par de nombreux comités, un comité cen-
tral, chargé de l'organisation générale, des
comités régionaux constitués à Sousse et à
Sfax par l'entremise des Chambres Mixtes
du Centre et du Sud, Comités chargés de
l'organisation dans ces deux régions.
Un Comité métropolitain a été également
chargé de l'organisation du Congrès pour la
France. Les président, vice-présidents et le
secrétaire général de la Société Nationale
d'Oléiculture de France composent' le bu-
reau.
Des membres correspondants seront ulté-
rieurement choisis parmi les délégués offi-
ciels des pays étrangers adhérents au Con-
grès.
La Commission d'organisation a déjà ar-
rêté le règlement, le programme et l'horaire
du Congres dont les dispositions principales
avaient été élaborées par les délégués de la
Tunisie, de l'Algérie, du Maroc et un délé-
gué de la Société Nationale d'Oléiculture de
France.
Les travaux du Congrès porteront sur la
production et l'industrie oléicoles et le com.
merce des huiles et des conserves d'olives.
Cinéma Colonial
» »♦» ̃»
« L'Occident »
Le montage de l'Occident est achevé. La
pièce de M. Henry Kistemaeckers a été ma-
gistralement traduite en images par M.
Henri Fesrourt, qui a réalisé là ur.c œuvre
puissante de sentiment et éclatante de cou-
eur.
UnE IV SECONDE PAGE :
A LA CHAMBRE,
LE STATUT nn TANGER.
LES MANDATS DE LA SOCIETE DES NA-
TtONS.
L'AVIATION COLONIAhB,
LE SORGHO
.er
Comme chacun le sait, ou devrait le savoir,
le Sorgho est une céréale, pour ainsi dire de
seconde zone, qui fournit une farine blanche,
agréable au goût et fort nutritive. Il est regret-
table que la culture de cette plante éminem-
ment utile ne soit pas plus développée au Ma-
roc, où elle vient fort bien. On en fait cepen-
dant, en année moyenne, 65 à 70.000 hectares,
mais il n' y aurait aucun inconvénient à en faire
davantage encore. Pendant les périodes cala-
miteuses et de vie chère que nous avons tra-
versées et que nous connaissons encore, lorsque
le blé atteint les prix qui obligent à incorporer
dans sa farine des produits étrangers, afin de
permettre à la ménagère d'acheter la miche de
pain nécessaire à sa famille, la farine de sorgho
serait le succédané type, idéal, à combiner avec
celle de blé. Elle permettrait d' avoir, écono-
miquement, un pain parfaitement blanc, dr très
bon goût, et plus facilement assimilable que
celui fait avec un mélange de maïs, par exem-
ple.
D'ailleurs, les Arabes qui ne sont pas abso-
lument stupides, font grand cas de la farine
de sorgho, et estiment qu' elle vaut largement
celle de blé, ce en quoi il* n' ont pas tout à fait
tort.
Le sorgho du Maroc est blanc, de grosseur
moyenne, et se rapproche du type algérien dit
« Rechna ». Celui-ci commence, d'ailleurs,
à être très employé comme semence et donne
d'excellents résultats.
11 se sème vers la mi-avril, à raison de 10
kilos de graines par hectare environ. Dans la
zone du littoral, où l'humidité est plus persis-
tante que dans l' intérieur, on obtient comme
récolte jusqu'à cent fois le poids de la semence
employée. Il réussit à peu près partout, sur-
tout lorsqu'il est favorisé par des pluies de
printemps tardives.
Dans une culture bien aménagée, on doit
semer le sorgho de préférence sur des terres
nouvellement défrichées, car il nettoie parfai-
tement le sol. Il est encore précieux dans un
autre cas. Lorsque des sécheresses trop pro-
longées ont fait échouej les semailles de blé
d'automne, on peut avec avantage semer sur
les terres ainsi victimes de la sécheresse, du
sorg ho, qui remplace les cultures ayant manque.
Son prix de vente étant très inférieur à celui
du blé, il ne rapporte pas autant, c'est en-
tendu, que le blé que l'on espérait avoir, et à
la carence duquel il est appelé à suppléer, mais
il empêche la perte totale et complète qui se
produirait si le sol était mis en jachère. La
chose est appréciable, et les colons, un peu
habitués au Maroc et à son climat, ne l'igno-
rent pas.
Le sorgho a encore une autre utilisation qui
n'est pas à dédaigner. 11 fournit un excellent
fourrage dont les animaux, surtout les bovins,
sont très amateurs.
La récolte des grains se fait en août. La
plante, comme on le voit, n'accapare pas long-
temps la terre : elle ne l'épuise pas non plus.
Le sorgho est une céréale de seconde zone,
mais très appréciable, et on n'en fera jamais
trop.
£8. Le Bar"'er.
Voyage royal
.» 1
Les souverains bel ges sont arrivés à Léopold-
ville, venant de Borna.
En attendant mieux
»♦«
Tout récemment, M. Varenne expri-
mait à quelques députés ses craintes au
sujet d'une pénurie croissante de main-
d'nuvre en Indochine. Je crois savoir que
l'ancien Gouverneur général d,!. notre colo-
nie d'Extrême-Orient a été jusqu'à dire
qim la sifmUion de celle-ci, ru certaines ré-
gions, pouvait devenir à bref délai « an-
goissante ».
A ce compte, ce nVst pas l'Indochine qui
pourra, envoyer à Madagascar comme
naguère il en avait été question les tra-
vailleurs qui lui manquent. L'on peut, in'',-
me se demander si les bras annamites rré
vont pas faire défaut h bref délai à la Nou-
velle-Calédonie.
Jamais, en conséquence, il n'a été plus
nécessaire de sauver, au nom à la fois de
l'intérét et de la [dus élémentaire humanité,
les races menacées par la maladie, la sous-
ulimentation, l'ignorance.
Jamais non plus il n'a été plus urgent de
développer le machinisme sur toute l'éten-
due de notre empire colonial.
Mais, (ainsi que le fait remarquer M.
Léon Géraud, directeur général des Con-
sortiums forestier et maritime des grands
réseaux français, dans l'utile fascicule
publié par l'Association Colonies-Sciences)
il est une forme de muchinisme qui, pour
être en quelque sorte modeste, n'en est pas
moins très efficace, en attendant l'exécu-
tion des grands travaux (et du plan Da-
wes) : chemins de fer, roules, canaux, qui
s'imposent dans toutes llilH colonies.
« Tous ceux, écrit M. Léon Géraud, qui
connaissent Madagascar, savent quelle mu.
difleation a résulté dans les conditions
économiques de l'Ile, de l'introduction de
la charrette à bœufs )J.
u Là où il n'existe pas d'animaux de
trait, ou peut d'abord examiner s'il ne
serait pas possible d'acclimater quelques
espèces robustes, telles que fane. Si cette
acclimatation est impossible, on peut en-
cure introduire les charrellfs à bras qui
ont servi et servent encore à Madagascar
et qui sont tout de même un progrès sur
le portage a tète d'homme. »
Mais c'est partout qu'il faudrait, allant
au plus pressé, multiplier, par des moyens
simples et peu coûteux, l'aide aux bras
défaillants.
Dans l'Afrique du Nord, elle-même, les
Homnill, au point de vue, par exemple, de
l'ulilisnlion des eaux, n'obtenaient-ils pus
les plus heureux résultats de l'emploi de
fascines formant Ivarrage ? Kt ce procédé
n'a-t-il pas été repris avec bonheur par nos
officiers dans le Sud Algérien Il
Certes, il faut voir grand, en matière co-
loniale. Mais il est de nombreux stutage-
mes à opposer provisoirement au c faillie
d'argent. » qui est la plaie de la période
que nous traveisons.
JV. B. de E.exrowni{juiére.
4000-
Inspection des colonies
«♦«
Promotion
MM. liai anger Daniel), Gayet (Georges;
et Magot (Kernand) ont été promus dans le
corps de l'inspection des Colonies au grade
d'inspecteur île classe, [tour compter du
5 juillet Iú:!.
AU -- SEHAT
A LA COMMISSION DES FINANCES
Le crédit maritime. Les services
entre la France et l'Algérie
La commission sénatoriale des linances
a enlendu M. André Tardieu, ministre
des Travaux publics :
1° Sur le rapport de M. Albert Maliieu
relatif au projet de loi concernant le cré-
dit muritime.
2° Sur le rapport de M. Albert Maliieu
relatif au projet de loi concernant les ser-
vices maritimes entre la France, l'Algérie
et la Tunisie.
La Commission a adopté ces deux pro-
jets.
Le Transsaharien
La commission sénatoriale, des tinances
s'est réunie vendredi 21) juin, sous la pré-
sidence de M. Clémentel.
Elle a entendu M. André THrdieu, minis-
tre des Travaux publics et M. Léon Perrier,
ministre des Colonies sur le projet dont
M. llervey est rapporteur, autorisant le
ministre des Travaux publics a procéder
aux études techniques nécessaires puur rc-
cherclier les possibilités d'exécution d'un
chemin de fer transsaharien destine îi re-
lier l'Afriquc du Nord avec r Afrique Old.
dentale française.
Les ministres onl répondu h de nombreu-
ses questions qui leur ont été posées par
MM. llervey, Caillaux, Jeanneney, Mar-
raud, Fnmijnis-Marsal, Karjon, Albert Ma-
liieu et par M. Ilenrv Cbéron, rapporteur
général. -
Après le départ des ministres, la Culll-
mission a longuement délibéré.
Finalement elle a adopté le projet avec
plusieurs modifications qui ont pour objet:
1° Do supprimer l'Office et de lui' substi-
tuer un organisme d'études ;
2° De définir les attributions de cet or-
ganisme ;
3° nt préciser sa composition ;
i0 De faire participer tous les réseaux
de chemins de fer a la dépense des étude*? ;
;)". De décider que si le projet, a. la suite
des conclusions de l'organisme d'éludés est
réalisé les subventions versées par lesdites
études « devront Il et non pas » pourront >»
être remboursées par l'organisme cons-
tructeur.
Le montant maximum des dépenses que
lo ministre des Travaux publics est auto-
risé à engager pour ce travail est. fixé h la
somme de 11.500.000 francs dont 4 millions
fournis par l'Et.nt et 8.500.000 fournis c\ ti-
tre de fonds de gpneours par l'Algérie (3
millions), le Manv .ÔO0.UH) francs; : la Tu-
nisie (500.01)0 francs) ; l'Afrique occidentale
•(500.000 francs) ; les compagnies de che-
mins de fer du l'.-L.-M., d'Orléans et du
chemin de 1er du Midi .à concurrence de
trois millions).
\ïl'Illlrllid eu deduclioii de ces sommes,
au prorata de chacune d'elles les fonds de
concours qui pourront être accordés par
des collecliviles ainsi (pie les doits «d. legs
qui pourront être faits à l'F.tat pour cette
œuvre par des particuliers.
M. llervey a été autorisé a déposer son
rapport.
A LA COMMISSION DES COLONIES
Le transsaharien
La commission sénatoriale des Colonies
s'est réunie vendredi après-midi sous la
présidence de M. Mossimy,
Klle a enlendu la lecture de l'avis de son
président sur la création de l'Ofifce d'Ltu-
des du chemin de fer transsaharien.
I^i commission a elo unanime à approu-
ver le projet du gouvernement et à ratifier
la conclusion de son président qui est la
suivante :
« Non seulement 1 opinion coloniale, mais
1 opinion publique tout entière ne saurait
comprendre pourquoi un.' Assemblée h-lle
que la notre refuserait au gouvernement,
le moyen d'étudier un chemin de fer dont
la construction, aux yeux de beaucoup de
gens informés parait'de nature à transfor-
mer l'existence d'un continent, français
pour un tiers, d
Les Prestations allemandes
Sur la proposition de M. lh nr\ Mereuger,
la Commission des Colon ies, étendant
1 élude du problème des glands travaux
publies aux Colonies au-delà du sol trans-
saharien, a cherché à se rendre compte de
la
propose de participer l'emploi des pres-
tations en nature du plan Dawes.
s'est, f p ot'h'
Klle s'est îeportée au lexle «lu deinier
rapport de M. Lebrun sur le budget des
colonies et elle a relevé not.miment que le
département des (.o|(>ities estime pouvoir
dépenser, au cours des quatre prochains
exercices 80 millions de francs par an fi
prendre sur les prestations m nature.
Mettant, ce f^hle chiffre en face de celui
des trois milliards auquel se monte le total
des prestations annuelh s de la part fran-
çaise, elle a drt constater, comme l'avait
fait récemment la commission des Affaires
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