Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-06-25
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 25 juin 1928 25 juin 1928
Description : 1928/06/25 (A29,N98). 1928/06/25 (A29,N98).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451274v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-NEUVIEMES ANNEE. - N* W.
es numéro : m ckntuob
LUNDI SOIR, 26 JUIN 11*28.
JOVRMIJjHTIDIEN
Rédaction & Administration.:
M, Mil ̃Hl-lHHr
PARIS OW)
Tllira. i LOUVRE 11*17
IIICHIUIUII'H
17 l 0
Les Annales Coloniales
Les annonces et réclames sont reçues au
bureau du iourrull.
DIRECTEURS : Marcel RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Tous les articles publiés dans notre journal ne peuvent
t'tre reproduits qu'en citant les ANNALES COLONIAUX.
IIOMtHENTS
avec le supplément illustré:
Un M 6 Moit 3 Mois
France et
Colonies 120» C5 » Si à
ttranger IM* 180 9 609
On s'abonne sans frais dalll
tous les bureaux de poste.
La France à Madagascar
J'ai tant et tant parlé de Madagascar depuis
quelques semaines qu'il faut en vcw à îw-
oues conclusions. Voici celles qui se dégagent
des documents qui m'ont été transmis. Je nen
ai ni le mérite, ni la responsabilité, eoit qu'elles
aient été exprimées par me& correspondants
eux-mêmes, soit qu'elles apparaissent avec une
cux-mêmes, SM't 191 : ,le ii n y a qu'à s i n d i-
évidence devant laquelle il n'y a qu'à s incli-
Der.
C'est d'abord, l'éloge des Malgaches ; on
Les appelle- « les meilleurs sujets de nos colo-
nies » ; m peuvent être, pour notre oeuvre
colonisatrice, des auxiliaires excellents « intel-
ligents, disciplinés, ayant une indéniable faci-
lité d'adaptation », on doit compter sur eux
pour mener à bien l œuvre entreprise. J avoue
avoir entendu plus d'une fois soutenir une opi-
nion moins favorable aux Malgaches ; peut-
être, étant plus malveillante, était-elle plus
injuste. Mais, ajoute-t-on, il faut « agir avec
discernement et modération dans le domaine
politique », et, pour assurer la prospérité même
des populations indigènes, on ne doit procéder
que « par étapes successives. »
Les progrès, depuis 1894, sont incontesta-
bles. Avant faction libératrice de la France,
c 'est r esclavage pour la plus grande partie de
la population ; aucune école, aucune omni-
tation sanitaire 1 Chacun aujourd'hui est libre
de travailler pour son propre compte, les éta-
blissements scolaires se multiplient. les hôpi-
taux attendent les malades ; la justice est pour
tous gratuite ; l accès de tous les emplois
civils est ouvert aux indigènes. Il y avait entre
res tribus des luttes implacables ; elles ont
«os é : Il les exécutions sommaires ne sont
qu un lointain cauchemar » ; on peut aller * et
i ii. - --- 1- -L-=-
vcr.ir, la secunte est compieie. Lmne ia rcgwn
du Sud sur laquelle j' ai reçu des documents «
précieux. une province, qui est loin d'être ran-
gée parmi les plus riches, compte 326.319
bœufs inscrits sur les rôles d'impôt, la popula-
tion s'élevant à 120.302 habitants. Encore faut.
il observer que la population ne s'empresse pas
de déclarer tous ses boeufs : 1 administrateur
estime qu' on en dissimule à peu près un tiers :
proportion honnête quand il s agit de tromper
le fisc. Quelques jours de travail ont luffi. dans
la mtme province, pour récolter 900 tonnes de
ticin, 1.200 tonnes de pois du CaP, 8.000
tonnes de haricots divers. auxquels s ajoutent
toutes les cultures vivriètes qui ont largement
alimenté les halMtanti durant l'année. « Et je
puis dire, affirme mon correspondant, que dans
la colonie entière, il en est ainsi, car, au cours
de ma d*ri4*P. i'jto admini^ré d'muet
régions. »
Mais alon. ai-je demandé plus d une
fois, si tout va là-bas aussi bien qu on le pré-
tend, pourquoi donc y a-t-il tant de récrimina-
tions, tant de mécontentements ?
- Ils s'expliquent fort bien quand on con-
naît exactement la situation politique. Dans la
légion des Hauts-Plateaux. il y a des Mal-
gaches plus avancés. plus civilisés qui n'ont
qu'une ambition : reprendre le pouvoir pour
aetrouver les avantages appréciables dont ils
sont privés : le temps où les nobles et leur
entourage vivaient très luxueusement aux dé-
pens des races dites inférieures est passé ; s'il
pouvait revivre, cela ferait l'affaire des aris-
tocrates qui ne peuvent se consoler de la perte
de leurs privilègeb. « Car, ne vous y trompes
pas, ceux qui invoquent à leur aide le secours
ttes « partis avancés » sont purement et simple-
ment des « nationalistes » oui te garderaient
fcien de se compromettre avec les petites gens. »
La question de race. la question de caste sub-
sistent dans les milieux indigènes : Comment
auraient-elles disparu en si peu de temps ?
Essayez de prononcer devant les Malgaches
des Hauts-Plateaux la formule révolutionnaire
autrefois, familière pour nous tous aujoufd hui :
Ii Tous les Malgaches sont égaux x, ils pren-
dront cela pour une injure et pour une absur-
dité. Un ancien noble se dés honorerait en ma-
riant sa fille à un jeune malgache de caste
infrieure, et l'inditène des Hauts-Plateaux ne
in férieurel, 'indigène de la cote et du Snd que
désigne l'indigène de la cae et du Sad que
tous le vocale peu fraternel de « barbare ».
Il y a là tous les parti sans d'une féodalité qui
ne demande qu'à revivre, et, en face, l'im-
mense majorité de ceux qui nous doivent de
r,avoir abolie ; ils ne craigent rien tant que le
retour de ce régime, surtout ceux qui en ont
connu les douceurs.
Un fait caractéristique m'est signalé. Un
décret du 17 juillet 1926 arrête que le poste
de Président du Tribunal Indigène pourra être
attribué à un fonctionnaire indigène. C'était
donner aux Malgaches un tcynoignage nou-
veau de confiance. Or, ils se sont tous empres-
sés, quand on les interrogeait, de déclarer :
« Jamais nous ne souhaiterons d'ête jugés pu
un de nos compatriotes. s il n est pas de notre
caste. » Cela démontre que le préjugé de
caste est resté très fort. Et aussi, les autres,
parbleu ! Cet indigène évolué, qui se fait gloire
d'être libre penseur, franc-maçon, voire mêkna
protestant, catholique, reste, plus d'une fois,
fidèle aux traditions ancestrales perpétuées par
les sorciers, avec leurs gris-gris, et leurs nom-
breuses superstitions. Comment en serait-il autre-
ment ? Défait-on en trente ans l'oeuvre des
siècles accumulés, et combien de Français,
même en 1928, ne sont pas encore libérés des
crovances de iadis ?
Alors, il faut de la prudence, de la patience.
de la souplesse, de l'habileté. Notre méthode
n'est pas la méthode anglaise : « Si, à l'instar
d autres puissances coloniales, nous repoussions
au deuxième plan la question humanitaire, nous
obtiendrions, au point de vue économique, au
moins autant de résultats que nos amis les
Anglais. n Nous ne te pouvons pas, nous ne
le voulons pas. Qu'on nous en tienne compte
tu Europe lorsqu'on juge notre action civili-
mrke.
Un combat perpétuel se livre dau la cons-
cience de ceux qui apportent aux cotoMM
rintention arrêtée d'y répandue les bienfaits de
aotre civilisation. Encore deux faits qui en a-
tant plus long que bien des discours.
140 Antandboy ont la fScheuae cuutnmi de
laitier leur» enfants absolument nus. Un jour
qu'il faisait un froid de caaard. un admiDistra-
teur rencontre un homme enveloppé d une
chaude couverture et dont le petit grelottait,
étant dans le costume d'Adam : « Eh quoi !
n'as-tu pas honte de laisser ton enfant ainsi
exposé au froid ? Si encore tu étais pauvre 1
Que ne vends-tu un bœuf pour que ton petit
ait un vêtement ?
J'aime mieux que mon enfant meure,
réplique l'autre, que de vendre un seul de mes
bœufs 1 Je sais bien que Pierre Dupont a
prêté un propos analogue à son paysan. mais
c'était dans une chanson. Le Malgache qui
faisait cette réponse avait, au reste, 30 bœufs
d'une valeur moyenne de 300 francs l'un.
Dans les mêmes régions de l'Extrême Sud.
la tradition veut qu'une femme faste ses cou-
ches, toute seule, dans la brousse, à l'abri des
actus: quand un enfant naît dans une case.
cela porte malheur. On devine le résultat : la
mortalité infantile est effroyable ; dame ! on
fait tout ce qu'il faut pour ne pas manquer
ce résultat. ,
« Quel est le devoir de l' administrateur dans
ces CM ? me demande mon conespondant.
Quelle serait l'attitude d'un communiste et
même d'un Français tout court, en présence de
ces faits ? surtout quand on sait par expérience
que ni les conseils, ni la persuasion ne sont
efficaces pour combattre ces coutumes barba-
re., ? » Ni les conseils ? ni la persuasion ?
Alors, ma foi, la force ! - Mais nous serons
blâmés, critiqués. Par qui ? Par les raison-
neurs qui, à des milliers de lieues de vos ré-
gions. tranchent hardiment au nom de la liberté
et des droits de I individu ? Qu est-ce que
cela peut vous faire ? « Quel dommage, dites-
vous, que nos représentants ne puissent se ren-
dre compte par eux-mêmes, de l'œuvre accom-
plie par une poignée de Français qui. certes,
ont leurs défauts, mais qui possèdent au moins
trois qualités : l'initiative, la ténacité et
la foi dans l'œuvre civilisatrice de la France t 1)
Mais ils s'en rendent compte, je vous l'assu-
re. et ils approuvent tous ceux qui veulent
procéder par étapes, avec sagesse, avec intel-
ligence. Qu'on accorde les chili de citoyen
français aux Malgaches qui sont dignes de
l'être, passe ! Mais qu' on ne prononce pas le
ditrnus es intrare en faveur d' un Malgache qui
laisse crever son fils de froid pour ne pas ven-
dre un Ixruf. ou qui laisse sa femme accou-
cher à la belle étoile, dans la « Maternité »
insuffisante constituée pat les cactu* !
Sénateur de l'Hérault, ancien n"ùtre
Vice-préeident de lp Commission
ténatoriaiê des Colmus.
La réglementation
du nomaditme en Tunisie
Les mouvements nomadiques en Tunisie
comprennent des courants venant du Sud,
de l'Extrême-Sud et de la Tripolitaine et
des courants réciproques entre le Sud-Ouet
tunisien et le Sud-Est Algérien.
En raison de l'importance de ces mouve-
ments migrateurs, la Régence devait donc
apporter la plus grande attention au pro-
blème du nomadisme en Tunisie. Trois ques-
tions étaient à résoudre : la santé publique,
la sécurité et la main-d'œuvre.
Pour la première, le Gouvernement a fait
installer au principal point de passage des
nomades en Tunisie, près du pont de l'oued
Akarit, à 30 kilomètres environ au nord de
Gabès et à la limite du contrôle de Sfax, le
premier poste africain de surveillance médi-
cale.
Tous les nomades y sont arrêtés, examinés
et vaccinés. Les cas suspects sont immédia-
tement isolés. A cet effet, un camp d'un hec-
tare de superficie, entouré de fils de fer sur
piliers en béton, a été aménagé.
Grâce à cette organisation, les mouve-
ments migrateurs, saisonniers ou acciden-
tels, bloqués par le réseau des postes sani-
taires, pourront être dirigés au mieux des
intérêts de la Régence. La question de sé-
curité sera assurée. La main-d'œuvre faci.
lement répartie dans les régions dont le be-
soin s'en fait sentir.
Cette organisation encore en voie de réa.
lisation, une fois mise au point, sera cer-
tainement développée et améliorée. Des cen-
tres régulateurs du nomadisme ne manque-
ront pas d'être créés.
Il y a tout lieu, par conséquent, d'accueil.
lir la nouvelle réglementation, comme une
mesure d'intéressante politique qui ne peut
que servir utilement les intérêts économi-
ques de la Régence tout en sauvegardant la
santé publique moralement et physique-
ment.
DRAME D'AMOUR
'1'
l'n <1 rame passionnel s'est déroulé il Nancy,
rue Godron, au domicile d'une jeune étudiante
polonaise, Mlle Romana Warscelmaim, 18 ans,
lo d'un professeur de l'Université de Varsovie
et nièce d'un professeur du lycée de ChAtons-
sur-Marne.
Mlle Warscelmann était depuis quelque temps
l'objet d'assiduités de lu part d'un étudiant an-
namite, de l'Institut agricole de Nancy, le nom-
mé Nguyon The Toc, âgé également de 18 ans.
Mlle warseelmann avait refusé, à plusieurs
repriser de lui accorder sa iram. -
1res épris l'étudiant ne pouvait se consoler
du dédain de celle qu'il aimait.
Voulant faire une dernière tentative il se ren-
dit rue Godron, frappa à la porte de la cham-
bre de la jeune lllle en lui disant qu'il avait
quelque chose de très grave à lui communiquer.
Mlle Wnrscelmann, qui était encore couchée,
fit attendre un instant le jeune homme et, après
avoir passé un peignoir, elle se décida à lui ou-
vrir. Ayant reçu un refus formel et définitif.
Nguyen The Toc sortir un revolver de sa poche
et tira une balle, qui atteignit la jeune fille à
l'épaule. Elle se précipita dans l'escalier en ap-
pelant au secours. L'Annamite eut le temps de
tirer encore deux baTles, dont l'une atteignit la
Polonaise a la nuque.
Croyant l'avoir tuée Nguyen The Toc. retour-
na son arme contre lui-nwme et pe tira trois
halles dans la région du en ur. Lu mort fut ins-
tantanée.
Les blessures de la ioune fille ne mettent pas
ses jours on danger.
Débiteurs ou créanciers?
- 1
Sémntps-nous les déJMtmrs-ff¥
les créanciers des indigènes de nos
colonies ? C'est-à-dire : quelle est
la plus grande somme, celle des services
qu'ils nous rendent ou celle des services que
nous leur procurons 1
Personne aujourd'hui, ou presque per-
sonne n'oserait prétendre que cette question
est sans intérêt et que, la raison du plus fort
étant toujours la meilleure, il n'est pas né-
cessaire de chercher une justification au
« colonialisme ».
L'humanité civilisée a besoin de matières
premières, un besoin vital, incontestable.
Mais ce qui est plus discutable, c'est le
droit que nous nous arrogeons, non seule-
ment de nous procurer ces matières par l'ef-
fort - imposé au besoin - de la main-
d'œuvre autochtone, mais de ne consentir
à celle-ci qu'une rémunération hors de toute
proportion avec la valeur des richesses
qu'elle met au jour.
A ne considérer que la rémunération pro-
prement dite, le salaire payé aux noirs et
aux jaunes de nos possessions, d'aucuns di-
ront que nous faisons, vis-à-vis d'eux, figure
de débiteurs.
Mais en stricti justice, il ne faut pas
oublier que nous leur donnons bien autre
chose que ce salaire.
La preuve nous en est périodiquement
fournie par ces documents d'apparence sé-
t,ère, mais d'une éloquence parfois émou-
vante, que sont les jottrnaux officiels des
colonies.
Prenons, par exemple, le dernier numéro
du Journal Officiel de Madagascar et dépen-
dances, et parcourons son sommaire. A pre-
mière vue, c'est une sèche nomenclature
d'arrêtés et de décisions sans aucun intérêt
pour le lecteur qui n'est ni fonctionnaire, ni
colon, ni commerçant dans la Grande lie.
Mais, pour peu que l'on médite une se-
conde sur ces textes, c'est un monde d'ima-
ges qui surgit, c'est toute l' sation qui s'évoque.
Je cite au hasard :
Un arrêté constitue un périmètre de reboi-
sement.
Plusieurs arrêtés portent autorisation
d'uttliser des eaux de rivières soit pour irri-
guer soii pour, produire de la force motrice.
Un autre porte ouverture de diverses ga-
res ou de bureaux de poste.
Un autre encore fixe les traitements du
personnel indigène dans les établissements
scolaires ; plus loin une décision nomme
pour l'un de ces établissements un moniteur
d'éducation physique.
Mais ceci, surtout, est diçne de retenir
V attention :
Dans un seul numéro de ce journal, huit
arrêtés, décisions ou insructions concernent
la santé publique. C'est la déclaration tfuti-
lité publique des travaux de construction
d'un lazaret; c'est l'obligation imposée
a aux médecins et sages-femmes indigènes
de faire, dans chacun des yeux des enfants
nouveaux-nés, une instillation de 4 à 5 gout-
tes d'une solution de nitrate d'argent à 1
pour 100 » ; c'est Vorganisation ou la réor-
ganisation d'un service d'assistance médi-
cale ; c'est Vautorisation d'exercer accordée
à des médecins indigènes instruits dans nos
écoles.
Or, le Journal Officiel de Madagascar,
qui est hebdomadaire, contient chaque se-
maine à peu près le même nombre de textes
ayant le même objet.
Safts doute, la France est très loin d'avoir
accompli tout ce qu'il faudrait pour sauver
une race où la syphilis et la tuberculose
exercent de graves ravages. Mais elle redou-
ble d'efforts, d'année en année, pour la
sauver, la régénérer, l'accroître, Véduqucr.
A moins que le droit au suicide, pour les
peuples attardés, soit à ajouter aux droits
de l'homme, nous rendons aux indigènes de
nos colonies un service qui, lui, n'a pas de
prix et, à ce titre, nous sommes sans con-
teste leurs crtatuiers.
Maurice .,.z-£8II.,
Député du Finistère,
Vice-Président de la Chambre.
CONTRE LA LÈPRE
.1'
Panni les deux cents lépeux qui circulent
dans Paris, beaucoup proviennent des colonies
françaises, disait le D' Jeamelme, de l'Aca-
démie de Médecine, à un de nos confrères
oui l'interwievait au sujet de t'tnamtwatioo
d'un pavillon pour lépreux. à l'hôpital Saint-
Louis, inauguration qui a eu lieu eujourd'hui
sous @ la présidence de M. Loucheur, ministre
de l'Hygiène.
Il était donc nécessaire de pouvoir soigner
ces malheureux et surtout de les isoler en raison
de la contagion de cette terrible ma ladie.
C est sur l'initiative de M. Justin vjodart,
et après entente avec l' Assistance publique.
que r Ordre Souverain de Malte (c est ainsi
qu'on l'appelle enccft), reprenant sa tradition
d'assistance aux lépreux, a projeté d'ouvrir le
premier lieu d'isolement et de traitement des
ladres à l'hôpital Saint- Louis, auprès de la
cliniaue des maladies cutanées et syphilitiques
que le professeur Jeanselme dirige actuelle-
ment.
« Notre intention n'est pas de reproduire les
léproseries, où les ladres étaient mit « hors le
siècle », déclara M. Jeanaetme. Nos malades
pourront sortir, voir leurs poches. Ils serait
traités comme les autres malades des hôpitaux.
Ils ne seront plus daneseux, voilà tout. »
Aux fêtes de Niort
et de Mauzé
v -
La plaque érigée à la membre de Victor
Largeau, administrateur des Colonies, et
du général Largeau,a été,comme nous l'an-
noncions, inaugurée dimanche matin, par
M. Gaston Joseph, directeur au ministère
des Colonies, au nom de M. Léon Perrier.
Voici les principaux pasaagea de son dis-
cours :
«Messieurs,
« En me faisant l'honneur de le repré-
senter ù cette émouvante cérémonie com-
mémurative, le ministre des Viornes, re*
tenu à Paris par les devoirs de sa cliarge,
a voulu marquer mi ii s'associait de tout
cœur à l'hommage rendu à La mémoire de
deux artisuns, parmi les meilleurs, de la
plus grande France.
<\ Largeau ! Pour être de ceux qui ont
vécu leur carrière coloniale là où le père
et le lils servirent si brillamment le pays,
je puis attester que ce nom, par I'oeuvre
qu'il rappelle, est unanimement honoré et
resnecté. C'est que les Lair«eau ont par-
couru l'ouest et le centre de l'Afrique en
tous sens, et le lils passai où le père n'avait
pus été.
Il Tous deux, messieurs, appartiennent ù
cette udmiruible phalunge d hommes jeu-
nes, courageux, intrépides qui, aux premiè-
res années de la Hépublique, ont été, lors
de Ta constitution de notre domaine colo-
nial, les a-éalisatcurs fervents de la haute
et 'patriotique pensée des Oatnbetta, des
Jules Feny, des Ltienne.
« La culture étendue de Victor Lmrgeau,
père du glorieux gélleraJ, le prédestinait a
HtuLle, ainsi qu en témuigllcnt les trois
explorations qui! cllecluu lie l#7-fc à HH i,
-ltU r>almra en vue de determme'r 1 hydro-
graphie déparant le *ud Algérien du Sou-
dan.
Il l-4j l, il revient comme «•oijimandunt
de cercle au Sénégal. 11 conrinunde la ré-
gion de IJoké en lluinôe. Plus tard, il effec-
tue un séjour aux Tualllutu, dans nos éta-
blissements du Pacifique, Mais l'attrait du
continent noir, encore bien mal cunnu, le
ramène en 1891, cette fois, au Congo, où il
occupera divers postes importants et par-
courra de nombreux itinéraires.
Il il mourut en 1#97, alors que son glo-
rieux 111s, le capituine Luigeuu, au .prix des
difficultés inouïes que l'on sait, .réalisait,
avec Marchand et ses compagnons, la
jonction de l'Atlantique à la mor ltouge.
d De 188G, date à laquelle, comme engagé
volontaire, il est envoyé au Sénégal, à Wla,
moment où il quitte le territoire du Tchad
•pour, comme générul, prendre le comman-
dement d'une brigade au front de France,
Emmanuel Largeau a passé vingt années
de sa carrière sur la terre d'Afrique.
Il Qu'il participe à la Côte d'Ivoire it des
combats violents contre l'Almamy Suanory;
Il Qu'il accomplisse la traversée de l'Afri-
que par les immensités d'herbes du ouh;
Il Que durant quatre séjours consécutifs
au Tchad, il pacitie une vaste région de
l'Afrique Ccnbrale, amenant à récipiscenco
des sultans hostiles rêvant encore du re-
tour possible de l'anarchie des temps pas-
sés, muis proches ;
Il Qu'il rétablisse la confiance sur le terri-
toire qu'il commande et qu'il organise de
Innin d maître ;
« Qu'il ait raison du sultan Doudmourah,
du sultan de Massatit, du sultan de Sila;
« Qu'il gagne à la paix française le Bor-
kou, l'Enncdi et Aïn-Galaka, le général
Largeau. en toutes circonstances, se ré-
vèle comme un animateur de premier
plan.
Il la sert magnifiquement jusqu'au terme
de sa vie trop brève ; il la sert dès la dé-
claration de guerre, au cours des hostilités
qui s'engagent, en août 1914, au Came-
roun. Et il revient en France pour, jeune
encore, pleuré de tous ceux qui l'ont con-
nu, tomber glorieusement devant Verdun
et mourir sans peur et sans reproche.
A l'occasion de l'anniversaire du cente-
naire de l'entrée do René Caillié à Toin-
bouctou, M. Gaston Joseph, directeur du
Cabinet du ministre des Colonies a. pro-
noncé aux fêtes de Mauzé un discours dont
nous extrayons le passage suivant :
Messieurs,
La enfant de Mauzé avait conçu un
grand et beau l-ève. Comme la plypart des
l'èvcs, le sien semblait à tous hors du do-
maine des choses possibles. Si bien que
lorsqu'il l'eut réalisé, le monde scientiti-
que, le monde savant, se prit à douter
avant -- de se rendre à - l'évidence. --. --
Cet enfant de votre terroir, Henc calLUè,
nous célébrons aujourd'hui, par une émou-
vante et grandiose cérémonie, le centenai-
re de son entrée dans une cité d'Afrique an
nom alors légendaire et si prestigieux qu'il
attirait vers elle de grands voyageurs de
tous pays dont les traces trop souvent
pour toujours hélas 1 se perdirent.
Adolescent, René Caillié avait donc éla-
boré le projet, si vaste qu'il paraissait iif-
sensé, de révéler à la civilisation occiden-
tale le secret que gardait jalousement
l'Afrique de celte agglomération musulma-
ne pincée en sentinelle aux contins du dé-
sert saharien.
A seize ans, René Caillié partait pour la
cétc d'Afrique alors inhospitalière par 1rs
gens et. par le dimat. Issu d'une famille
Irès modeste ce dont il tirait un légitime
orgueil René Caillié n'emportait avec lui
ni un bagage d'instruction considérable, ni
d'autres ressources que quelques francs.
Mais il avait, en son lû'm' toute sa. fortune:
une foi ardente, dans le succès de la. mis-
sion qu'il s'était, donnée, une foi servie
par une extraordinaire volonté qui semble
être la dominante du tempérament des
Lare.nu dont ce matin nous célébrions
la mémoire à Niort et comme l'un des
troits les plus marquants du. caractère de
la population des Deux-Sèvres.
:\ suivre René Cnillié, tout jeune homme,
de son premier départ, nu Sénégal jusque
jour heureux, éhlouissant. inespéré de son
arrivée à Tombouctou : ;'\ suivre nsnite
le long calvaire qu'il dut gravir, durant
Inspection de M. Cude au Soudan Français
.1.
M. J. Carde, gouverneur général de l'A.
O. F., ivonu visiter la colonie du Soudan
Français pour se rendre ensuite en liaute-
Volta et en Côté dlvoire, est aurivé a
Kayes le tt; mai, à 9 heures, accompagné
de M. le Directeur du Chemin de fer de
Thiès au Niger, de M. l'administrateur An-
net, directeur du Cabinet, et de M. le capi-
taine Jj!'U, du Cabinet militaire.
M. Terrasson de tougeaes, neuienuiu-
gouverneur du Soudan Français, accom-
pagné de M. llélime, inspecteur du Service
général des Textiles et de M. l'admiuistra-
tem- Marcimud, chef de Cabinet, s'était
rendu à Ainbidédi au-devant de M. le Gou-
verneur général.
A l'arrivée du train spécial a Kayes, M.
le Gouverneur général était reçu par M.
l'administrateuf-maire Cornet et la Com-
mission municipale, tandis que les trou-
pes de la gurnisoii rendaient les llouueurs,
La colonie européenne tout entière et un
grand nombre de chefs et de notables indi-
gènes étaient venus saluer M. le Gouver-
neur général et lui liient un accueil cha-
leureux.
- - -- - --
Lapres-midi, M. le Gouverneur général
parcourait en automobile le nouveau lotis-
sement de Kayes-N'bi, puis la ville, et
s'arrêtait au Paparah pour visiter en dé-
tail les installations electriques de pom-
page et de transformation.
Le lendemain, 17 mai, M. ic Gouverneur
général quittait Kayes en auto, à 6 hcureà,
pour se rendre à 'l'ou.kuto par la nouvelle
route qui relie maintenant "Kayes à Ba-
maku. Il s'arrêtait à 7 heures, aux rapides
du l'etuu, uu H procédait à l'inauguration
de 1 L'sinc Hydroélectrique installée par la
Société de la Construction Africaine.
M. Silhe, ingénieur de la Construction,
africaine et directeur provisoire de la Cen-
trale du Félou, faisait visiter en détail
1 usine en marche a M. le Gouverneur gé-
néral et aux commerçants venus nombreux
de l\,ues pour assister a cette manifesta-
tion.
C'est la première usine hydraulique JlIM-
tallée eu Airique occidentale liançaise et
eu Afrique Lquatoriijle française. File se
compose d'une turbine d'une puissance de
7W C. V. qui actionne un alternateur de ô^'O
kilowatts.
.\I. en-
M. l'administrateur-maire remerciait en-
suite M. le Gouverneur geiicral au nom du
tuute la population de Kayes, d'avoir doté
la ville dune telle installation, qui permet
de lui donner en albondance l'cuu, la lu-
mière et la force motrice qui pourra être
utilisée pour les usines et pour i installa-
tion de stations de pompage, pour l'irriga-
tion des cliamps environnants, permettant
ainsi le développement de la culture du
coton, il remerciait ensuite les techniciens
qui ont su mener à bien l'oeuvre délicate
qui leur a été confiée.
Dans une brève allocution, M. le Gouver-
neur général se félicitait de l'heureux achè-
vement do cette première partie des tra-
vaux d'aménagement de la haute vallée,
du Séllégal qui laisse espérer de brillantes
perspectives d'avenir pour la captation de
lorces hydrauliques considérables et pour
le déveloivoement de l'agriculture dans la
basse vallée du Ilcuvc. 11 ajoutait que les
études seront poussées activement pour ne
rien laisser au hasard et utiliser toutes les
possibilité au mieux des intérêts de l'Afri-
que occidentale française.
A huit heures, M. le Gouverneur général
remontait en automobile se dirigeant vers
Bafoulabé où il arrivait à dix heures, après
un court arrêt aux chutes de Gouïna et de
billy. -
M. l'administrateur '1 bIt y, les function-
naires du poste et toute la population lui
tirent une très belle réception. Après le dé-
jeuner, il continuait sa route sur Toukotu,
qu'il rejoignait à 17 h. iJO. il reprenait son
train spécial qui devait l'amener a Ba-
mako, Je lendemain matin, il a heures.
A Bamako, M. le Gouverneur général
était salué à la descente du train par M.
l'administrateur en chef Simon, inspecteur
des Alfaires administratives, charge de
l'expédition des allaires, par les commer-
çants de la ville et les fonctionnaires. Les
honneurs militaires lui étaient irendus. Ül-
lin, une foule considérable d'indigènes lui
reservait une réception enthousiaste a la
sortie de la gare, d'uù il gagnait 1 hôtel du
gouvernement, à KoulutlOu, précédé d'un
peloton de gardes à cheval.
L'après-midi, il visitait la fenne de Nié-
nébalé où depuis sa dcrnière visite des es-
sais très intéressants de colonisation agri-
cole indigène ont été tentés et ont doiuié
d'excellents résultats.
Le lu mai, à fi h. JU, M. le Gouverneur
général se rendait au canal d'irrigation
du Niger à Sotuba, dont leS travaux com-
mencée en 1UC& et conduits avec une rapi-
dité surprenante sont virtuellement ache-
vés.
L'après-midi, à 16 li. 30, il visitait Bama-
ko, la chaussée submersible et la ferme
d'élevage de Sotuba.
Le 20 mai, à 0 heures, M. le Gouverneur
général, accompagné de sa suite, du gou-
verneur de la colonie, de M. l'ingénieur -Dé-
liine et du colonel Doizelet, quittait Ba-
mako en automobile pour se rendre à Sé-
gou, par la nouvelle route intercoloniale
JJainuko-Ouugadougou). Il arrivait à 10
heures l'i demie au milieu d'une affluence
considérable de cavaliers et d'indigènes.
L'après-midi, il visitait lu viile et. la nou-
velle résidence en ciinstruction, pais le La-
boratoire et h's installations du Service
agronomique du coton. M. Marchand, Chef
de service intérimaire lui présentait (le
nombreux échantillons de libres provenant
des cultures de la dernière l ampagne et lui
exposait les résultats généralement très en-
•nurageunts et souvent même décisifs obte-
nus à la suite des patients efforts accomplis
dans les stations expérimentales d>- Manan-
koro et Soninkoura.
1,0 21 mai, à 0 h. :Ui, le Gouverneur géné-
ral, sous la conduite de M. 1 Agronome
Marchand, visitait ses établissements. U se
rendait ensuite à Kirango, près de Sansan-
ding. ("est en ce point que doit »Mre cons-
truit le barrage qui assurera l'irrigation du
delta central nigérien.
M. Rélime lui faisait connaître les résul-
tats des études que le Service technique ilit
Niger poursuit depuis trois ans dans cette
région et donnait un rapide aperçu des pos-
sibilités offertes à l'agriculture et iL l'éle-
vage par la remise en euu des bras salie-
liens du fleuve récemment découverts. A
1) heures, M. le Gouverneur générîil quittait
Kirango et se rendait A Kayo où il parcou-
rait les chantiers de terrassements de la di-
gue du delta exécutés Li l'aide d'un puissant
outillage mécanique qui permet de réduire
à la fois la niain-d'onivre et les frais de
construction.
Il rentrait le soir mémo à Séguu où il
assistait à un vin d'honneur et à une pitto-
resque fête nautique indigène.
Le 22 mai, a G heures, M. le tj.lIU\t'lï\cur
général quittait Ségou pour Katiala. En
cours (te route, il visitait la ferme de M'P(-
soba, dirigée juir M. bouvier, et créée pur
M. boustand. 11 pouvait constater les pro-
grès réalisés dans cet établissement qui
était encore en construction lors de son der-
nier passage en 19Z4.i.
Il arrivait à Ivoutiala vers 10 h. iÜ n't l'at-
tendait M. le Gouverneur Founner, Lieute-
nant-Gouverneur de la HauU'-Volga.
Le 23 mai, M. 1»' Gouverneur général quit-
tait Koutiala à 0 heures pour I^dougou, ac-
compagné par M. le Couverii' <\r de !;i Hau-
te-Volga.
cette marche harassante et lente ù. travers
le grand désert, sous "un soleil de plomb,
parmi les privations et la soif, jusqu'à son
arrivée à Tanger où il fut enfin recueilli
par le consul Delaporte, celui qui a vécu
une partie de sa carrière en Afrique tropi-
cale peut mesurer toute la grandeur de
l'exploit magnifique qu'accomplit, en ce
temps, votre glorieux et immortel compa-
triote.
Et, un jour, avec des caravaniers m an-
dingues, il s'enfonce au cœur de l'Afrique
nigérienne, vers l'inconnu.
Il n'est plus René Caillié ; il est Abda-
lahhi. Seule la blancheur de la peau, ce-
pendant hàlée, peut laisser le doute sur
son origine.
.,.,.,.
Depuis l'exploration de l'enfant de Mau-
zé, depuis un siècle, Messieurs, les voies
préparées par votre compatriote se sont
ouvertes largement.
- D'immenses régions, hier fermées à la.
civilisation et livrées à la barbarie, sont pa-
cifiées et françaises. Des routes les sillon-
nent où le voyageur, où le. touriste peut
circuler en toute sécurité par les chemins
de fer, par l'automobile, par les chaloupes
sur les fleuves. Des avions les survolent.
I)e vastes plaines autrefois stériles, sont, li-
vrées à la culture et fertilisées par l'irriga-
tion. Aux barrages des tlcuves la force est
captée qui transmet l'énergie électrique
aux centres d'activité commerciale et aux
usines.
A l'anarchie ;mcestrale. nous avons subs-
titué l'organisation méthodique. K! les po-
pulations conscientes des bienfaits de no-
tre civilisation, travaillent. (Tans la paix dé-
finitive t leur bien-être. T.'imme-n.%p dloert,
lni-même est, vaincu. Son franchissement
facile a permis de relier notre Afrique du
Vord à. notre Afrique Cflntr.Ü" qui forment
une entité admirable, riche de promesses,
lune nouvelle Fiance de tienle millions
d'habitants, couvrant des rives de la Mé>-
rliterr.nnée au Conifo. une étendue (1'-'1171"
fois supérieure ù celle de 1:\ mère-patrie.
Messieurs.
\n nom du ministre des Colonies, je. sar
lue la mémoire de René Caillié, de l'explo-
rateur qui a bien mérité de la science, du
précurseur ie notre rXT'nni()n eo!onin1^
1111i x légué h In irosV-rité y niliq bel r-rom-
ple f\'¡"Til\rcit"\ et de cournge.
V j f. applaudiut*. *
LA STABILISATION
A LA CHAMBRE
I.a réforme monétaire est accomplie : la
Cliambre a voté hier, par -foo \oL\ contre
22, le projet de loi que le gouvernement
avait déposé samedi.
Les dispositions essentielles «le cette loi
qui constitue pour le pav.s vm grand
événement historique - sont les suivantes:
LE TEXTE DU GOUVERNEMENT
Les dispositions de l'article de la loi *lu
j acïùt PJli qui établissent, à titre provi-
soire, le cours force des billets île. la Ban-
nue de France et de la lianque de l'Algé-
rie sont, abrogées.
Le franc, unité monétaire, est constitue
par ntilliijrammes d'or uu titre de
neuf cents millièmes de lin.
La présente définition n'est, pas applica-
ble au j: payements inlernationau.v <}u i, an-
kril'III't'lIIt'ul à lit promulgation de /ti pré-
saille lui, ont pu culablement être stipules
eu francs or.
La Ha mi u e i/o l-rance esl tenue d'assu-
rer, au porteur et à vue, la concet tibitUe en
or de s>'s billets.
Elle a bi faculté' d'assurer rette concerii-
l'/litd, soit en remboursant ses billets en
monnaies d'or aifanl cours léyal, soit en tes
'̃cluniifeant contre de l'or à raison milligrammes d'or au titre de neuf cents
millièmes de fin par /ranc.
Elle a ta faculté de n'effectuer ces rem-
t'oursements et ces échanges qu'à son siè-
central et pour des quantités minuna qui
seront des
L main es et la lianque. ne rrance.
l.a convertibilité des billets de Ui Ban*
que il'Algérie sera assurée dans d-es con-
dations analogues, d'accord entre le. mi-
nisire des Finances et la lianque de l Al-
gérie.
l.a Banque de France est tenue d'acheter
de L'or aux guichets de son siège central
et des succursales de. son choix sur lu base,
de un franc par 65,5 milligrnmmes d'or au
titre de neuf cents millièmes et sans rete-
nir d'intérêt.
Il sera. fabriqué par l'administration des
ni'iloties i't médailles îles 18
es numéro : m ckntuob
LUNDI SOIR, 26 JUIN 11*28.
JOVRMIJjHTIDIEN
Rédaction & Administration.:
M, Mil ̃Hl-lHHr
PARIS OW)
Tllira. i LOUVRE 11*17
IIICHIUIUII'H
17 l 0
Les Annales Coloniales
Les annonces et réclames sont reçues au
bureau du iourrull.
DIRECTEURS : Marcel RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Tous les articles publiés dans notre journal ne peuvent
t'tre reproduits qu'en citant les ANNALES COLONIAUX.
IIOMtHENTS
avec le supplément illustré:
Un M 6 Moit 3 Mois
France et
Colonies 120» C5 » Si à
ttranger IM* 180 9 609
On s'abonne sans frais dalll
tous les bureaux de poste.
La France à Madagascar
J'ai tant et tant parlé de Madagascar depuis
quelques semaines qu'il faut en vcw à îw-
oues conclusions. Voici celles qui se dégagent
des documents qui m'ont été transmis. Je nen
ai ni le mérite, ni la responsabilité, eoit qu'elles
aient été exprimées par me& correspondants
eux-mêmes, soit qu'elles apparaissent avec une
cux-mêmes, SM't 191 : ,le ii n y a qu'à s i n d i-
évidence devant laquelle il n'y a qu'à s incli-
Der.
C'est d'abord, l'éloge des Malgaches ; on
Les appelle- « les meilleurs sujets de nos colo-
nies » ; m peuvent être, pour notre oeuvre
colonisatrice, des auxiliaires excellents « intel-
ligents, disciplinés, ayant une indéniable faci-
lité d'adaptation », on doit compter sur eux
pour mener à bien l œuvre entreprise. J avoue
avoir entendu plus d'une fois soutenir une opi-
nion moins favorable aux Malgaches ; peut-
être, étant plus malveillante, était-elle plus
injuste. Mais, ajoute-t-on, il faut « agir avec
discernement et modération dans le domaine
politique », et, pour assurer la prospérité même
des populations indigènes, on ne doit procéder
que « par étapes successives. »
Les progrès, depuis 1894, sont incontesta-
bles. Avant faction libératrice de la France,
c 'est r esclavage pour la plus grande partie de
la population ; aucune école, aucune omni-
tation sanitaire 1 Chacun aujourd'hui est libre
de travailler pour son propre compte, les éta-
blissements scolaires se multiplient. les hôpi-
taux attendent les malades ; la justice est pour
tous gratuite ; l accès de tous les emplois
civils est ouvert aux indigènes. Il y avait entre
res tribus des luttes implacables ; elles ont
«os é : Il les exécutions sommaires ne sont
qu un lointain cauchemar » ; on peut aller * et
i ii. - --- 1- -L-=-
vcr.ir, la secunte est compieie. Lmne ia rcgwn
du Sud sur laquelle j' ai reçu des documents «
précieux. une province, qui est loin d'être ran-
gée parmi les plus riches, compte 326.319
bœufs inscrits sur les rôles d'impôt, la popula-
tion s'élevant à 120.302 habitants. Encore faut.
il observer que la population ne s'empresse pas
de déclarer tous ses boeufs : 1 administrateur
estime qu' on en dissimule à peu près un tiers :
proportion honnête quand il s agit de tromper
le fisc. Quelques jours de travail ont luffi. dans
la mtme province, pour récolter 900 tonnes de
ticin, 1.200 tonnes de pois du CaP, 8.000
tonnes de haricots divers. auxquels s ajoutent
toutes les cultures vivriètes qui ont largement
alimenté les halMtanti durant l'année. « Et je
puis dire, affirme mon correspondant, que dans
la colonie entière, il en est ainsi, car, au cours
de ma d*ri4*P. i'jto admini^ré d'muet
régions. »
Mais alon. ai-je demandé plus d une
fois, si tout va là-bas aussi bien qu on le pré-
tend, pourquoi donc y a-t-il tant de récrimina-
tions, tant de mécontentements ?
- Ils s'expliquent fort bien quand on con-
naît exactement la situation politique. Dans la
légion des Hauts-Plateaux. il y a des Mal-
gaches plus avancés. plus civilisés qui n'ont
qu'une ambition : reprendre le pouvoir pour
aetrouver les avantages appréciables dont ils
sont privés : le temps où les nobles et leur
entourage vivaient très luxueusement aux dé-
pens des races dites inférieures est passé ; s'il
pouvait revivre, cela ferait l'affaire des aris-
tocrates qui ne peuvent se consoler de la perte
de leurs privilègeb. « Car, ne vous y trompes
pas, ceux qui invoquent à leur aide le secours
ttes « partis avancés » sont purement et simple-
ment des « nationalistes » oui te garderaient
fcien de se compromettre avec les petites gens. »
La question de race. la question de caste sub-
sistent dans les milieux indigènes : Comment
auraient-elles disparu en si peu de temps ?
Essayez de prononcer devant les Malgaches
des Hauts-Plateaux la formule révolutionnaire
autrefois, familière pour nous tous aujoufd hui :
Ii Tous les Malgaches sont égaux x, ils pren-
dront cela pour une injure et pour une absur-
dité. Un ancien noble se dés honorerait en ma-
riant sa fille à un jeune malgache de caste
infrieure, et l'inditène des Hauts-Plateaux ne
in férieurel, 'indigène de la cote et du Snd que
désigne l'indigène de la cae et du Sad que
tous le vocale peu fraternel de « barbare ».
Il y a là tous les parti sans d'une féodalité qui
ne demande qu'à revivre, et, en face, l'im-
mense majorité de ceux qui nous doivent de
r,avoir abolie ; ils ne craigent rien tant que le
retour de ce régime, surtout ceux qui en ont
connu les douceurs.
Un fait caractéristique m'est signalé. Un
décret du 17 juillet 1926 arrête que le poste
de Président du Tribunal Indigène pourra être
attribué à un fonctionnaire indigène. C'était
donner aux Malgaches un tcynoignage nou-
veau de confiance. Or, ils se sont tous empres-
sés, quand on les interrogeait, de déclarer :
« Jamais nous ne souhaiterons d'ête jugés pu
un de nos compatriotes. s il n est pas de notre
caste. » Cela démontre que le préjugé de
caste est resté très fort. Et aussi, les autres,
parbleu ! Cet indigène évolué, qui se fait gloire
d'être libre penseur, franc-maçon, voire mêkna
protestant, catholique, reste, plus d'une fois,
fidèle aux traditions ancestrales perpétuées par
les sorciers, avec leurs gris-gris, et leurs nom-
breuses superstitions. Comment en serait-il autre-
ment ? Défait-on en trente ans l'oeuvre des
siècles accumulés, et combien de Français,
même en 1928, ne sont pas encore libérés des
crovances de iadis ?
Alors, il faut de la prudence, de la patience.
de la souplesse, de l'habileté. Notre méthode
n'est pas la méthode anglaise : « Si, à l'instar
d autres puissances coloniales, nous repoussions
au deuxième plan la question humanitaire, nous
obtiendrions, au point de vue économique, au
moins autant de résultats que nos amis les
Anglais. n Nous ne te pouvons pas, nous ne
le voulons pas. Qu'on nous en tienne compte
tu Europe lorsqu'on juge notre action civili-
mrke.
Un combat perpétuel se livre dau la cons-
cience de ceux qui apportent aux cotoMM
rintention arrêtée d'y répandue les bienfaits de
aotre civilisation. Encore deux faits qui en a-
tant plus long que bien des discours.
140 Antandboy ont la fScheuae cuutnmi de
laitier leur» enfants absolument nus. Un jour
qu'il faisait un froid de caaard. un admiDistra-
teur rencontre un homme enveloppé d une
chaude couverture et dont le petit grelottait,
étant dans le costume d'Adam : « Eh quoi !
n'as-tu pas honte de laisser ton enfant ainsi
exposé au froid ? Si encore tu étais pauvre 1
Que ne vends-tu un bœuf pour que ton petit
ait un vêtement ?
J'aime mieux que mon enfant meure,
réplique l'autre, que de vendre un seul de mes
bœufs 1 Je sais bien que Pierre Dupont a
prêté un propos analogue à son paysan. mais
c'était dans une chanson. Le Malgache qui
faisait cette réponse avait, au reste, 30 bœufs
d'une valeur moyenne de 300 francs l'un.
Dans les mêmes régions de l'Extrême Sud.
la tradition veut qu'une femme faste ses cou-
ches, toute seule, dans la brousse, à l'abri des
actus: quand un enfant naît dans une case.
cela porte malheur. On devine le résultat : la
mortalité infantile est effroyable ; dame ! on
fait tout ce qu'il faut pour ne pas manquer
ce résultat. ,
« Quel est le devoir de l' administrateur dans
ces CM ? me demande mon conespondant.
Quelle serait l'attitude d'un communiste et
même d'un Français tout court, en présence de
ces faits ? surtout quand on sait par expérience
que ni les conseils, ni la persuasion ne sont
efficaces pour combattre ces coutumes barba-
re., ? » Ni les conseils ? ni la persuasion ?
Alors, ma foi, la force ! - Mais nous serons
blâmés, critiqués. Par qui ? Par les raison-
neurs qui, à des milliers de lieues de vos ré-
gions. tranchent hardiment au nom de la liberté
et des droits de I individu ? Qu est-ce que
cela peut vous faire ? « Quel dommage, dites-
vous, que nos représentants ne puissent se ren-
dre compte par eux-mêmes, de l'œuvre accom-
plie par une poignée de Français qui. certes,
ont leurs défauts, mais qui possèdent au moins
trois qualités : l'initiative, la ténacité et
la foi dans l'œuvre civilisatrice de la France t 1)
Mais ils s'en rendent compte, je vous l'assu-
re. et ils approuvent tous ceux qui veulent
procéder par étapes, avec sagesse, avec intel-
ligence. Qu'on accorde les chili de citoyen
français aux Malgaches qui sont dignes de
l'être, passe ! Mais qu' on ne prononce pas le
ditrnus es intrare en faveur d' un Malgache qui
laisse crever son fils de froid pour ne pas ven-
dre un Ixruf. ou qui laisse sa femme accou-
cher à la belle étoile, dans la « Maternité »
insuffisante constituée pat les cactu* !
Sénateur de l'Hérault, ancien n"ùtre
Vice-préeident de lp Commission
ténatoriaiê des Colmus.
La réglementation
du nomaditme en Tunisie
Les mouvements nomadiques en Tunisie
comprennent des courants venant du Sud,
de l'Extrême-Sud et de la Tripolitaine et
des courants réciproques entre le Sud-Ouet
tunisien et le Sud-Est Algérien.
En raison de l'importance de ces mouve-
ments migrateurs, la Régence devait donc
apporter la plus grande attention au pro-
blème du nomadisme en Tunisie. Trois ques-
tions étaient à résoudre : la santé publique,
la sécurité et la main-d'œuvre.
Pour la première, le Gouvernement a fait
installer au principal point de passage des
nomades en Tunisie, près du pont de l'oued
Akarit, à 30 kilomètres environ au nord de
Gabès et à la limite du contrôle de Sfax, le
premier poste africain de surveillance médi-
cale.
Tous les nomades y sont arrêtés, examinés
et vaccinés. Les cas suspects sont immédia-
tement isolés. A cet effet, un camp d'un hec-
tare de superficie, entouré de fils de fer sur
piliers en béton, a été aménagé.
Grâce à cette organisation, les mouve-
ments migrateurs, saisonniers ou acciden-
tels, bloqués par le réseau des postes sani-
taires, pourront être dirigés au mieux des
intérêts de la Régence. La question de sé-
curité sera assurée. La main-d'œuvre faci.
lement répartie dans les régions dont le be-
soin s'en fait sentir.
Cette organisation encore en voie de réa.
lisation, une fois mise au point, sera cer-
tainement développée et améliorée. Des cen-
tres régulateurs du nomadisme ne manque-
ront pas d'être créés.
Il y a tout lieu, par conséquent, d'accueil.
lir la nouvelle réglementation, comme une
mesure d'intéressante politique qui ne peut
que servir utilement les intérêts économi-
ques de la Régence tout en sauvegardant la
santé publique moralement et physique-
ment.
DRAME D'AMOUR
'1'
l'n <1 rame passionnel s'est déroulé il Nancy,
rue Godron, au domicile d'une jeune étudiante
polonaise, Mlle Romana Warscelmaim, 18 ans,
lo d'un professeur de l'Université de Varsovie
et nièce d'un professeur du lycée de ChAtons-
sur-Marne.
Mlle Warscelmann était depuis quelque temps
l'objet d'assiduités de lu part d'un étudiant an-
namite, de l'Institut agricole de Nancy, le nom-
mé Nguyon The Toc, âgé également de 18 ans.
Mlle warseelmann avait refusé, à plusieurs
repriser de lui accorder sa iram. -
1res épris l'étudiant ne pouvait se consoler
du dédain de celle qu'il aimait.
Voulant faire une dernière tentative il se ren-
dit rue Godron, frappa à la porte de la cham-
bre de la jeune lllle en lui disant qu'il avait
quelque chose de très grave à lui communiquer.
Mlle Wnrscelmann, qui était encore couchée,
fit attendre un instant le jeune homme et, après
avoir passé un peignoir, elle se décida à lui ou-
vrir. Ayant reçu un refus formel et définitif.
Nguyen The Toc sortir un revolver de sa poche
et tira une balle, qui atteignit la jeune fille à
l'épaule. Elle se précipita dans l'escalier en ap-
pelant au secours. L'Annamite eut le temps de
tirer encore deux baTles, dont l'une atteignit la
Polonaise a la nuque.
Croyant l'avoir tuée Nguyen The Toc. retour-
na son arme contre lui-nwme et pe tira trois
halles dans la région du en ur. Lu mort fut ins-
tantanée.
Les blessures de la ioune fille ne mettent pas
ses jours on danger.
Débiteurs ou créanciers?
- 1
Sémntps-nous les déJMtmrs-ff¥
les créanciers des indigènes de nos
colonies ? C'est-à-dire : quelle est
la plus grande somme, celle des services
qu'ils nous rendent ou celle des services que
nous leur procurons 1
Personne aujourd'hui, ou presque per-
sonne n'oserait prétendre que cette question
est sans intérêt et que, la raison du plus fort
étant toujours la meilleure, il n'est pas né-
cessaire de chercher une justification au
« colonialisme ».
L'humanité civilisée a besoin de matières
premières, un besoin vital, incontestable.
Mais ce qui est plus discutable, c'est le
droit que nous nous arrogeons, non seule-
ment de nous procurer ces matières par l'ef-
fort - imposé au besoin - de la main-
d'œuvre autochtone, mais de ne consentir
à celle-ci qu'une rémunération hors de toute
proportion avec la valeur des richesses
qu'elle met au jour.
A ne considérer que la rémunération pro-
prement dite, le salaire payé aux noirs et
aux jaunes de nos possessions, d'aucuns di-
ront que nous faisons, vis-à-vis d'eux, figure
de débiteurs.
Mais en stricti justice, il ne faut pas
oublier que nous leur donnons bien autre
chose que ce salaire.
La preuve nous en est périodiquement
fournie par ces documents d'apparence sé-
t,ère, mais d'une éloquence parfois émou-
vante, que sont les jottrnaux officiels des
colonies.
Prenons, par exemple, le dernier numéro
du Journal Officiel de Madagascar et dépen-
dances, et parcourons son sommaire. A pre-
mière vue, c'est une sèche nomenclature
d'arrêtés et de décisions sans aucun intérêt
pour le lecteur qui n'est ni fonctionnaire, ni
colon, ni commerçant dans la Grande lie.
Mais, pour peu que l'on médite une se-
conde sur ces textes, c'est un monde d'ima-
ges qui surgit, c'est toute l'
Je cite au hasard :
Un arrêté constitue un périmètre de reboi-
sement.
Plusieurs arrêtés portent autorisation
d'uttliser des eaux de rivières soit pour irri-
guer soii pour, produire de la force motrice.
Un autre porte ouverture de diverses ga-
res ou de bureaux de poste.
Un autre encore fixe les traitements du
personnel indigène dans les établissements
scolaires ; plus loin une décision nomme
pour l'un de ces établissements un moniteur
d'éducation physique.
Mais ceci, surtout, est diçne de retenir
V attention :
Dans un seul numéro de ce journal, huit
arrêtés, décisions ou insructions concernent
la santé publique. C'est la déclaration tfuti-
lité publique des travaux de construction
d'un lazaret; c'est l'obligation imposée
a aux médecins et sages-femmes indigènes
de faire, dans chacun des yeux des enfants
nouveaux-nés, une instillation de 4 à 5 gout-
tes d'une solution de nitrate d'argent à 1
pour 100 » ; c'est Vorganisation ou la réor-
ganisation d'un service d'assistance médi-
cale ; c'est Vautorisation d'exercer accordée
à des médecins indigènes instruits dans nos
écoles.
Or, le Journal Officiel de Madagascar,
qui est hebdomadaire, contient chaque se-
maine à peu près le même nombre de textes
ayant le même objet.
Safts doute, la France est très loin d'avoir
accompli tout ce qu'il faudrait pour sauver
une race où la syphilis et la tuberculose
exercent de graves ravages. Mais elle redou-
ble d'efforts, d'année en année, pour la
sauver, la régénérer, l'accroître, Véduqucr.
A moins que le droit au suicide, pour les
peuples attardés, soit à ajouter aux droits
de l'homme, nous rendons aux indigènes de
nos colonies un service qui, lui, n'a pas de
prix et, à ce titre, nous sommes sans con-
teste leurs crtatuiers.
Maurice .,.z-£8II.,
Député du Finistère,
Vice-Président de la Chambre.
CONTRE LA LÈPRE
.1'
Panni les deux cents lépeux qui circulent
dans Paris, beaucoup proviennent des colonies
françaises, disait le D' Jeamelme, de l'Aca-
démie de Médecine, à un de nos confrères
oui l'interwievait au sujet de t'tnamtwatioo
d'un pavillon pour lépreux. à l'hôpital Saint-
Louis, inauguration qui a eu lieu eujourd'hui
sous @ la présidence de M. Loucheur, ministre
de l'Hygiène.
Il était donc nécessaire de pouvoir soigner
ces malheureux et surtout de les isoler en raison
de la contagion de cette terrible ma ladie.
C est sur l'initiative de M. Justin vjodart,
et après entente avec l' Assistance publique.
que r Ordre Souverain de Malte (c est ainsi
qu'on l'appelle enccft), reprenant sa tradition
d'assistance aux lépreux, a projeté d'ouvrir le
premier lieu d'isolement et de traitement des
ladres à l'hôpital Saint- Louis, auprès de la
cliniaue des maladies cutanées et syphilitiques
que le professeur Jeanselme dirige actuelle-
ment.
« Notre intention n'est pas de reproduire les
léproseries, où les ladres étaient mit « hors le
siècle », déclara M. Jeanaetme. Nos malades
pourront sortir, voir leurs poches. Ils serait
traités comme les autres malades des hôpitaux.
Ils ne seront plus daneseux, voilà tout. »
Aux fêtes de Niort
et de Mauzé
v -
La plaque érigée à la membre de Victor
Largeau, administrateur des Colonies, et
du général Largeau,a été,comme nous l'an-
noncions, inaugurée dimanche matin, par
M. Gaston Joseph, directeur au ministère
des Colonies, au nom de M. Léon Perrier.
Voici les principaux pasaagea de son dis-
cours :
«Messieurs,
« En me faisant l'honneur de le repré-
senter ù cette émouvante cérémonie com-
mémurative, le ministre des Viornes, re*
tenu à Paris par les devoirs de sa cliarge,
a voulu marquer mi ii s'associait de tout
cœur à l'hommage rendu à La mémoire de
deux artisuns, parmi les meilleurs, de la
plus grande France.
<\ Largeau ! Pour être de ceux qui ont
vécu leur carrière coloniale là où le père
et le lils servirent si brillamment le pays,
je puis attester que ce nom, par I'oeuvre
qu'il rappelle, est unanimement honoré et
resnecté. C'est que les Lair«eau ont par-
couru l'ouest et le centre de l'Afrique en
tous sens, et le lils passai où le père n'avait
pus été.
Il Tous deux, messieurs, appartiennent ù
cette udmiruible phalunge d hommes jeu-
nes, courageux, intrépides qui, aux premiè-
res années de la Hépublique, ont été, lors
de Ta constitution de notre domaine colo-
nial, les a-éalisatcurs fervents de la haute
et 'patriotique pensée des Oatnbetta, des
Jules Feny, des Ltienne.
« La culture étendue de Victor Lmrgeau,
père du glorieux gélleraJ, le prédestinait a
HtuLle, ainsi qu en témuigllcnt les trois
explorations qui! cllecluu lie l#7-fc à HH i,
-ltU r>almra en vue de determme'r 1 hydro-
graphie déparant le *ud Algérien du Sou-
dan.
Il l-4j l, il revient comme «•oijimandunt
de cercle au Sénégal. 11 conrinunde la ré-
gion de IJoké en lluinôe. Plus tard, il effec-
tue un séjour aux Tualllutu, dans nos éta-
blissements du Pacifique, Mais l'attrait du
continent noir, encore bien mal cunnu, le
ramène en 1891, cette fois, au Congo, où il
occupera divers postes importants et par-
courra de nombreux itinéraires.
Il il mourut en 1#97, alors que son glo-
rieux 111s, le capituine Luigeuu, au .prix des
difficultés inouïes que l'on sait, .réalisait,
avec Marchand et ses compagnons, la
jonction de l'Atlantique à la mor ltouge.
d De 188G, date à laquelle, comme engagé
volontaire, il est envoyé au Sénégal, à Wla,
moment où il quitte le territoire du Tchad
•pour, comme générul, prendre le comman-
dement d'une brigade au front de France,
Emmanuel Largeau a passé vingt années
de sa carrière sur la terre d'Afrique.
Il Qu'il participe à la Côte d'Ivoire it des
combats violents contre l'Almamy Suanory;
Il Qu'il accomplisse la traversée de l'Afri-
que par les immensités d'herbes du ouh;
Il Que durant quatre séjours consécutifs
au Tchad, il pacitie une vaste région de
l'Afrique Ccnbrale, amenant à récipiscenco
des sultans hostiles rêvant encore du re-
tour possible de l'anarchie des temps pas-
sés, muis proches ;
Il Qu'il rétablisse la confiance sur le terri-
toire qu'il commande et qu'il organise de
Innin d maître ;
« Qu'il ait raison du sultan Doudmourah,
du sultan de Massatit, du sultan de Sila;
« Qu'il gagne à la paix française le Bor-
kou, l'Enncdi et Aïn-Galaka, le général
Largeau. en toutes circonstances, se ré-
vèle comme un animateur de premier
plan.
Il la sert magnifiquement jusqu'au terme
de sa vie trop brève ; il la sert dès la dé-
claration de guerre, au cours des hostilités
qui s'engagent, en août 1914, au Came-
roun. Et il revient en France pour, jeune
encore, pleuré de tous ceux qui l'ont con-
nu, tomber glorieusement devant Verdun
et mourir sans peur et sans reproche.
A l'occasion de l'anniversaire du cente-
naire de l'entrée do René Caillié à Toin-
bouctou, M. Gaston Joseph, directeur du
Cabinet du ministre des Colonies a. pro-
noncé aux fêtes de Mauzé un discours dont
nous extrayons le passage suivant :
Messieurs,
La enfant de Mauzé avait conçu un
grand et beau l-ève. Comme la plypart des
l'èvcs, le sien semblait à tous hors du do-
maine des choses possibles. Si bien que
lorsqu'il l'eut réalisé, le monde scientiti-
que, le monde savant, se prit à douter
avant -- de se rendre à - l'évidence. --. --
Cet enfant de votre terroir, Henc calLUè,
nous célébrons aujourd'hui, par une émou-
vante et grandiose cérémonie, le centenai-
re de son entrée dans une cité d'Afrique an
nom alors légendaire et si prestigieux qu'il
attirait vers elle de grands voyageurs de
tous pays dont les traces trop souvent
pour toujours hélas 1 se perdirent.
Adolescent, René Caillié avait donc éla-
boré le projet, si vaste qu'il paraissait iif-
sensé, de révéler à la civilisation occiden-
tale le secret que gardait jalousement
l'Afrique de celte agglomération musulma-
ne pincée en sentinelle aux contins du dé-
sert saharien.
A seize ans, René Caillié partait pour la
cétc d'Afrique alors inhospitalière par 1rs
gens et. par le dimat. Issu d'une famille
Irès modeste ce dont il tirait un légitime
orgueil René Caillié n'emportait avec lui
ni un bagage d'instruction considérable, ni
d'autres ressources que quelques francs.
Mais il avait, en son lû'm' toute sa. fortune:
une foi ardente, dans le succès de la. mis-
sion qu'il s'était, donnée, une foi servie
par une extraordinaire volonté qui semble
être la dominante du tempérament des
Lare.nu dont ce matin nous célébrions
la mémoire à Niort et comme l'un des
troits les plus marquants du. caractère de
la population des Deux-Sèvres.
:\ suivre René Cnillié, tout jeune homme,
de son premier départ, nu Sénégal jusque
jour heureux, éhlouissant. inespéré de son
arrivée à Tombouctou : ;'\ suivre nsnite
le long calvaire qu'il dut gravir, durant
Inspection de M. Cude au Soudan Français
.1.
M. J. Carde, gouverneur général de l'A.
O. F., ivonu visiter la colonie du Soudan
Français pour se rendre ensuite en liaute-
Volta et en Côté dlvoire, est aurivé a
Kayes le tt; mai, à 9 heures, accompagné
de M. le Directeur du Chemin de fer de
Thiès au Niger, de M. l'administrateur An-
net, directeur du Cabinet, et de M. le capi-
taine Jj!'U, du Cabinet militaire.
M. Terrasson de tougeaes, neuienuiu-
gouverneur du Soudan Français, accom-
pagné de M. llélime, inspecteur du Service
général des Textiles et de M. l'admiuistra-
tem- Marcimud, chef de Cabinet, s'était
rendu à Ainbidédi au-devant de M. le Gou-
verneur général.
A l'arrivée du train spécial a Kayes, M.
le Gouverneur général était reçu par M.
l'administrateuf-maire Cornet et la Com-
mission municipale, tandis que les trou-
pes de la gurnisoii rendaient les llouueurs,
La colonie européenne tout entière et un
grand nombre de chefs et de notables indi-
gènes étaient venus saluer M. le Gouver-
neur général et lui liient un accueil cha-
leureux.
- - -- - --
Lapres-midi, M. le Gouverneur général
parcourait en automobile le nouveau lotis-
sement de Kayes-N'bi, puis la ville, et
s'arrêtait au Paparah pour visiter en dé-
tail les installations electriques de pom-
page et de transformation.
Le lendemain, 17 mai, M. ic Gouverneur
général quittait Kayes en auto, à 6 hcureà,
pour se rendre à 'l'ou.kuto par la nouvelle
route qui relie maintenant "Kayes à Ba-
maku. Il s'arrêtait à 7 heures, aux rapides
du l'etuu, uu H procédait à l'inauguration
de 1 L'sinc Hydroélectrique installée par la
Société de la Construction Africaine.
M. Silhe, ingénieur de la Construction,
africaine et directeur provisoire de la Cen-
trale du Félou, faisait visiter en détail
1 usine en marche a M. le Gouverneur gé-
néral et aux commerçants venus nombreux
de l\,ues pour assister a cette manifesta-
tion.
C'est la première usine hydraulique JlIM-
tallée eu Airique occidentale liançaise et
eu Afrique Lquatoriijle française. File se
compose d'une turbine d'une puissance de
7W C. V. qui actionne un alternateur de ô^'O
kilowatts.
.\I. en-
M. l'administrateur-maire remerciait en-
suite M. le Gouverneur geiicral au nom du
tuute la population de Kayes, d'avoir doté
la ville dune telle installation, qui permet
de lui donner en albondance l'cuu, la lu-
mière et la force motrice qui pourra être
utilisée pour les usines et pour i installa-
tion de stations de pompage, pour l'irriga-
tion des cliamps environnants, permettant
ainsi le développement de la culture du
coton, il remerciait ensuite les techniciens
qui ont su mener à bien l'oeuvre délicate
qui leur a été confiée.
Dans une brève allocution, M. le Gouver-
neur général se félicitait de l'heureux achè-
vement do cette première partie des tra-
vaux d'aménagement de la haute vallée,
du Séllégal qui laisse espérer de brillantes
perspectives d'avenir pour la captation de
lorces hydrauliques considérables et pour
le déveloivoement de l'agriculture dans la
basse vallée du Ilcuvc. 11 ajoutait que les
études seront poussées activement pour ne
rien laisser au hasard et utiliser toutes les
possibilité au mieux des intérêts de l'Afri-
que occidentale française.
A huit heures, M. le Gouverneur général
remontait en automobile se dirigeant vers
Bafoulabé où il arrivait à dix heures, après
un court arrêt aux chutes de Gouïna et de
billy. -
M. l'administrateur '1 bIt y, les function-
naires du poste et toute la population lui
tirent une très belle réception. Après le dé-
jeuner, il continuait sa route sur Toukotu,
qu'il rejoignait à 17 h. iJO. il reprenait son
train spécial qui devait l'amener a Ba-
mako, Je lendemain matin, il a heures.
A Bamako, M. le Gouverneur général
était salué à la descente du train par M.
l'administrateur en chef Simon, inspecteur
des Alfaires administratives, charge de
l'expédition des allaires, par les commer-
çants de la ville et les fonctionnaires. Les
honneurs militaires lui étaient irendus. Ül-
lin, une foule considérable d'indigènes lui
reservait une réception enthousiaste a la
sortie de la gare, d'uù il gagnait 1 hôtel du
gouvernement, à KoulutlOu, précédé d'un
peloton de gardes à cheval.
L'après-midi, il visitait la fenne de Nié-
nébalé où depuis sa dcrnière visite des es-
sais très intéressants de colonisation agri-
cole indigène ont été tentés et ont doiuié
d'excellents résultats.
Le lu mai, à fi h. JU, M. le Gouverneur
général se rendait au canal d'irrigation
du Niger à Sotuba, dont leS travaux com-
mencée en 1UC& et conduits avec une rapi-
dité surprenante sont virtuellement ache-
vés.
L'après-midi, à 16 li. 30, il visitait Bama-
ko, la chaussée submersible et la ferme
d'élevage de Sotuba.
Le 20 mai, à 0 heures, M. le Gouverneur
général, accompagné de sa suite, du gou-
verneur de la colonie, de M. l'ingénieur -Dé-
liine et du colonel Doizelet, quittait Ba-
mako en automobile pour se rendre à Sé-
gou, par la nouvelle route intercoloniale
JJainuko-Ouugadougou). Il arrivait à 10
heures l'i demie au milieu d'une affluence
considérable de cavaliers et d'indigènes.
L'après-midi, il visitait lu viile et. la nou-
velle résidence en ciinstruction, pais le La-
boratoire et h's installations du Service
agronomique du coton. M. Marchand, Chef
de service intérimaire lui présentait (le
nombreux échantillons de libres provenant
des cultures de la dernière l ampagne et lui
exposait les résultats généralement très en-
•nurageunts et souvent même décisifs obte-
nus à la suite des patients efforts accomplis
dans les stations expérimentales d>- Manan-
koro et Soninkoura.
1,0 21 mai, à 0 h. :Ui, le Gouverneur géné-
ral, sous la conduite de M. 1 Agronome
Marchand, visitait ses établissements. U se
rendait ensuite à Kirango, près de Sansan-
ding. ("est en ce point que doit »Mre cons-
truit le barrage qui assurera l'irrigation du
delta central nigérien.
M. Rélime lui faisait connaître les résul-
tats des études que le Service technique ilit
Niger poursuit depuis trois ans dans cette
région et donnait un rapide aperçu des pos-
sibilités offertes à l'agriculture et iL l'éle-
vage par la remise en euu des bras salie-
liens du fleuve récemment découverts. A
1) heures, M. le Gouverneur générîil quittait
Kirango et se rendait A Kayo où il parcou-
rait les chantiers de terrassements de la di-
gue du delta exécutés Li l'aide d'un puissant
outillage mécanique qui permet de réduire
à la fois la niain-d'onivre et les frais de
construction.
Il rentrait le soir mémo à Séguu où il
assistait à un vin d'honneur et à une pitto-
resque fête nautique indigène.
Le 22 mai, a G heures, M. le tj.lIU\t'lï\cur
général quittait Ségou pour Katiala. En
cours (te route, il visitait la ferme de M'P(-
soba, dirigée juir M. bouvier, et créée pur
M. boustand. 11 pouvait constater les pro-
grès réalisés dans cet établissement qui
était encore en construction lors de son der-
nier passage en 19Z4.i.
Il arrivait à Ivoutiala vers 10 h. iÜ n't l'at-
tendait M. le Gouverneur Founner, Lieute-
nant-Gouverneur de la HauU'-Volga.
Le 23 mai, M. 1»' Gouverneur général quit-
tait Koutiala à 0 heures pour I^dougou, ac-
compagné par M. le Couverii' <\r de !;i Hau-
te-Volga.
cette marche harassante et lente ù. travers
le grand désert, sous "un soleil de plomb,
parmi les privations et la soif, jusqu'à son
arrivée à Tanger où il fut enfin recueilli
par le consul Delaporte, celui qui a vécu
une partie de sa carrière en Afrique tropi-
cale peut mesurer toute la grandeur de
l'exploit magnifique qu'accomplit, en ce
temps, votre glorieux et immortel compa-
triote.
Et, un jour, avec des caravaniers m an-
dingues, il s'enfonce au cœur de l'Afrique
nigérienne, vers l'inconnu.
Il n'est plus René Caillié ; il est Abda-
lahhi. Seule la blancheur de la peau, ce-
pendant hàlée, peut laisser le doute sur
son origine.
.,.,.,.
Depuis l'exploration de l'enfant de Mau-
zé, depuis un siècle, Messieurs, les voies
préparées par votre compatriote se sont
ouvertes largement.
- D'immenses régions, hier fermées à la.
civilisation et livrées à la barbarie, sont pa-
cifiées et françaises. Des routes les sillon-
nent où le voyageur, où le. touriste peut
circuler en toute sécurité par les chemins
de fer, par l'automobile, par les chaloupes
sur les fleuves. Des avions les survolent.
I)e vastes plaines autrefois stériles, sont, li-
vrées à la culture et fertilisées par l'irriga-
tion. Aux barrages des tlcuves la force est
captée qui transmet l'énergie électrique
aux centres d'activité commerciale et aux
usines.
A l'anarchie ;mcestrale. nous avons subs-
titué l'organisation méthodique. K! les po-
pulations conscientes des bienfaits de no-
tre civilisation, travaillent. (Tans la paix dé-
finitive t leur bien-être. T.'imme-n.%p dloert,
lni-même est, vaincu. Son franchissement
facile a permis de relier notre Afrique du
Vord à. notre Afrique Cflntr.Ü" qui forment
une entité admirable, riche de promesses,
lune nouvelle Fiance de tienle millions
d'habitants, couvrant des rives de la Mé>-
rliterr.nnée au Conifo. une étendue (1'-'1171"
fois supérieure ù celle de 1:\ mère-patrie.
Messieurs.
\n nom du ministre des Colonies, je. sar
lue la mémoire de René Caillié, de l'explo-
rateur qui a bien mérité de la science, du
précurseur ie notre rXT'nni()n eo!onin1^
1111i x légué h In irosV-rité y niliq bel r-rom-
ple f\'¡"Til\rcit"\ et de cournge.
V j f. applaudiut*. *
LA STABILISATION
A LA CHAMBRE
I.a réforme monétaire est accomplie : la
Cliambre a voté hier, par -foo \oL\ contre
22, le projet de loi que le gouvernement
avait déposé samedi.
Les dispositions essentielles «le cette loi
qui constitue pour le pav.s vm grand
événement historique - sont les suivantes:
LE TEXTE DU GOUVERNEMENT
Les dispositions de l'article de la loi *lu
j acïùt PJli qui établissent, à titre provi-
soire, le cours force des billets île. la Ban-
nue de France et de la lianque de l'Algé-
rie sont, abrogées.
Le franc, unité monétaire, est constitue
par ntilliijrammes d'or uu titre de
neuf cents millièmes de lin.
La présente définition n'est, pas applica-
ble au j: payements inlernationau.v <}u i, an-
kril'III't'lIIt'ul à lit promulgation de /ti pré-
saille lui, ont pu culablement être stipules
eu francs or.
La Ha mi u e i/o l-rance esl tenue d'assu-
rer, au porteur et à vue, la concet tibitUe en
or de s>'s billets.
Elle a bi faculté' d'assurer rette concerii-
l'/litd, soit en remboursant ses billets en
monnaies d'or aifanl cours léyal, soit en tes
'̃cluniifeant contre de l'or à raison milligrammes d'or au titre de neuf cents
millièmes de fin par /ranc.
Elle a ta faculté de n'effectuer ces rem-
t'oursements et ces échanges qu'à son siè-
central et pour des quantités minuna qui
seront des
L main es et la lianque. ne rrance.
l.a convertibilité des billets de Ui Ban*
que il'Algérie sera assurée dans d-es con-
dations analogues, d'accord entre le. mi-
nisire des Finances et la lianque de l Al-
gérie.
l.a Banque de France est tenue d'acheter
de L'or aux guichets de son siège central
et des succursales de. son choix sur lu base,
de un franc par 65,5 milligrnmmes d'or au
titre de neuf cents millièmes et sans rete-
nir d'intérêt.
Il sera. fabriqué par l'administration des
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