Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-06-11
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 11 juin 1928 11 juin 1928
Description : 1928/06/11 (A29,N90). 1928/06/11 (A29,N90).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64512669
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-NEUVIEME ANN.. N* 60.
LB RVMBRO : 10 CENTIMES
LUNDI som, 11 JUIN 1W8.
JOHRIILJHOTIDIEN -
Rédaction & Administration :
II, m a --- --
PARIS ory
itl tTII 1 LOUVM 1M7
- IIICHKUKU 87.
Les Annales Coloniales
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Un au 8 Neia a.
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*
La politique de naturalisation
1.1
La Tunisie est le principal tenain d'upé.
rience de la politique de naturalisation que
les circonstances imposent à la France pour
«m bler le vtde causé par la guene inexpiable
dans sa population.
Cette politique trouve dans le protectorat
des éléments divers qui soffrent à elle : étran-
pli. surtout Italiens ; indigènes musulmans.
israélites tunisiens.
Tous se montrent empressés à solliciter leur
admission dans la nationalité française, sous
l'impulsion de sentiments divers assez com-
plexes.
- En ce qui concerne les étrangers, une caté-
gorie peu nombreuse de candidats à la natu-
ralisation se compose de personnages arrivés
à une situation commerciale, industrielle, agri-
cole qu'ils veulent compléter par la qualité
de Français, soit pour D'être point exposés
aux vicissitudes auxquelles. comme étrangers,
ilb pourraient être soumis en cas de complica-
tions internationales, soit parce qu'ils veulent
participer à la vie officielle du pays, soit
parce qu'ils désirent assurer à leurs enfants
l' accès de certaines carrières, après les avoir
fait instruire dans les établissements français
d'enseignement.
Mais la grande majorité des étrangers
veut obtenir par la naturalisation la faculté
d'être embauchés aux chemins de fer, aux
travaux publics, dans les Compagnies semi-
officielles chez lesquelles la qualité de Fran-
çais est requise et de pouvoir prétendre aux
emplois de la police ou autres administrations
aisément accessibles. Elle veut aussi, il faut
bien le dire, se créer des droits aux secours
de I assistance française.
Il existe à Tunis une œuvre particulière-
ment intéressante, créée, aux premiers temps
du protectorat, par des bonnes volontés pri-
vées, sous le nom de Société française de
Bienfaisance, dans le but de venir en aide
aux infortunes françaises dont la pudeur na-
tionale ne voulait pas permettre le spectacle
aux indigènes et aux étrangers.
Cette institution a produit dO excellents ré-
sultats, si bien que le Gouvernement, appré-
ciant son action, lui a confié la plupart des
services de l'Assistance publique qu'elle
assure presque sans frais de gestion.
Un de ses commissaires nous disait récem-
ment que peu à peu ses dirigeants, malgré
leur désir de freiner, étaient eatralDéa dans
une direction divergente, car l'oeuvre instituée
pour secourir les compatriotes qui ne réussis-
saient pas en Tunisie est aujourd'hui assaillie
1* dei familles qui ne sont françaises que de-
puis quelques semaines, ou même dont Je
chef est seulement en instance de naturalisa-
tion.
Chez les: musulmans, le mouvement vers
la naturalisation s'affirme surtout dans la jeu-
nesse intellectuelle instruite dans les écoles
françaises, et dont certains membres ont fait
leurs études de droit ou de médecine dans
les universités de France.
C'est peut-être dans ce milieu que la natu-
ralisation est le plus intéressante à étudier.
C'est bien une élite qu'elle amène à nous et
qui a d'autant plus droit à notre accueil fra-
ternel qu'elle est l'objet de critiques acerbes
et même souvent de pratiques hostiles de la
part de certains fanatismes religieux ou de
certains sectarismes politiques et nationalistes,
même au sein d'administrations tunisiennes.
Mais l'élément qui vient à nous avec le
plus d'empressement est constitué par les
sraélites tunisiens dont la très grande majo-
rité ambitionnerait une naturalisation collec-
tive par l'adaptation à la Tunisie d'une sorte
de décret Crémieux.
Pareille mesure ne serait approuvée par
personne en dehors de ceux qui en escomptent
le profit. Les israélites cultivés, soit natura-
lisés, soit aspirant individuellement à la natu-
ralisation, sont les premiers à déclarer qu'elle
.p&enterait de graves inconvénients en faisant
entrer dans la famille française des gens en-
core trop frustes pour en comprendre les
mœurs et pour entrer de plain pied dans sa
mentalité.
C'est donc la naturalisation individuelle que
l'on doit continuer à pratiquer, mais en y ap-
portant un esprit de suite et une méthode
dont, jusqu'ici, ceux qui ont à se prononcer
en la matière, surtout à Paris, n' ont guère
fait preuve, au moins si l'on en juge par les
rftultatl.
En Tunisie aussi, d'ailleurtt, il convient
d'adopter une règle précise et uniforme. A
l'heure actuelle, dans l'intérieur, on peut dire
qu'il y a autant de manières de faire que de
contrôles civils.
Nous disons de « contrôles » et non de
« contrôleurs civils », car presque partout le
chef de la circonscription se désintéresse de
- la question qui est traitée par un agent subal-
terne. Cet agent est le plus souvent un indi-
ce interprète qui apporte dans l'affaire des
préjugés et des procédés indigènes dont se
ressent la transmission de la requête.
Il y a des contrôles où l' on exige encore
que toute demande de naturalisation soit
accompagnée d'un certificat de visite anthro-
pométrique deyant le service chargé d'identi-
fier les criminels. Ce n'est pas précisément
encourageant pour les aspirants français.
Ainsi, en Tunisie, au moins dans l'inté-
rieur, la naturalisation est viciée dès son ori-
line.
Elle semble ne pM l'être moins à Paris à
son aboutissement. On croirait que la décision
finale appartient à trois- ou quatre fonction-
naires qui se complaisent entre eux aux contra-
dictions et aux incohérences.
En effet, un beau jour, les Français habi-
tant la Tunisie apprennent par des décrets pa..
bliés à YOfjidh) qu'ils doivent désormais
consid érer 'comme compatriotes des gens qui
n'ajoutent miment aum lurtre à km col-
lectivité, des illettré», das individu» peu esti-
més de leur entourage, des Mlle» pom qù
la naturalisation n'est qu'un titre attendu pour
leur inscription jDUDédiate aux œuvres d' assis-
tance.
D'autre part, ils sont bientôt informé» par
les doléances des intéressés que des chefs de
famille très COIIlidérés, imbus déjà d'esprit
français, d'habitudes françaises, n' offrant,
bien entendu, aucun grief judiciaire ou poli-
cier, apportant à la famille française quatre,
cinq, six enfants élevés dans les écoles fran-
çaises, ont eu leur dossier retourné avec une
simple mention de refus sans le moindre motif,
sans la inoindre ezplicatioa,
Ils ne peuvent même pas, en raison de ce
silence, rétorquer une erreur, Relever une
confusion.
Les noms juifs sont communs à de nom-
breuses familles qui ne sont ni parentes, ni
alliées. Il faut une certaine habitude de cette
population pour s'y reconnaître, habitude qui
manque aux fonctionnaires qui examinent, à
Paris, les demandes de naturalisation.
Saisis de quatre ou cinq requêtes signées,
par exemple, par des Cohen, ils re fusent Sa-
lomon pour des griefs qui s'appliquent à Ja-
cob et réciproquement. Ce n'est que par ha-
sard, longtemps après, t en recherchant des
explications que tous n ont pas le loisir de
poursuivre, que Salomon ou Jacob finit par
se ren d re compte de la confusion qui, d'ail-
leurs, n'est plus réparable sinon par une nou-
velle demande soumise aux mêmes formalités
et exposée aux mêmes vicissitudes.
La preuve manifeste de 1 incohérence des
décisions ne ressort-elle pas du fait fréquent
que deux frères introduisant chacun une de-
mande de naturalisation, 1 une est acceptée,
l' autre refusée, alors que les deux requérants,
souvent associés, présentent les mêmes ga-
ranties et les mêmes conditions de famille, de
moralité, de situation.
Ces agissements illoïmm créent dans une
population très portée ven nous un esprit de
mécontentement qui 1 emportera sur ses sym-
pathies, pour peu que ces procédés continuent.
Il y aurait lieu de con6er, à Paris, l'étude
et la solution des demandes en naturalisation
à un service splcial. érigé au moins en direc-
tion autonome, et dont les agents recevraient
et observeraient des règles précises # compor-
tant surtout, en cas de refus, une indication
sommaire des motif. de la décision, de façon
à ne pas permettre à l'intéressé de se pré-
tendre victime de l'arbitraire, du caprice ou
d'un préjugé individuel.
Jurnest Hmudton,
Sénateur de la Marna,
Vice-président de la Commission des Douane..
MM. DOUMER et Léon PERRIER
à CHATEAU-THIERR Y
Sur l'invitation de M. Georges Rarthé-Icmy,nn-
cien député, président de la Fédération Natio-
nale des Anciens Coloniaux, M. Doumer, Pré-
sident du Sénat, et M. Léon Perrier, ministre
des Colonies, ont accepté de présider le Ban-
quet et les [êtes qui clôtureront le Congrès an-
nuel des Anciens Coloniaux, le 28 juillet pro-
chain, à Châtctlu-Thierry.
La musique de la Garde Républicaine prêtera
son concours à cette (ète.
L'EXPOSITION COLONIALE DE PARIS
Ob
M. Raymond Poincaré, président du
Conseil, a reçu samedi après-midi le maré-
chal Lyautey, commissaire général de l'Expo-
sition coloniale de 1931.
Démission
Nous apprenons que M. Serruys, direc-
teur des Affaires commerciales au minis-
tère du Commerce, a annoncé à M. Boka-
nowski son intention de résigner ses fonc-
tions.
On se rappelle le rôle important joué par
M. Serruys au cours des diverses négocia-
tions pour les traités de commerce et tout
récemment encore son énergique interven-
tion dans le traité (ranco-japonais qui, à
l'instigation de M. Kircher, formulait à
l'égard du Japon, des concessions exces-
sives.
Le contingentement
des blés marocains
Après-demain, est attendu à Marseille, par
le Maréchal-Lyautcy, M. Guillemet, prési-
dent de l' Association des Agriculteurs du
Maroc, qui se rend auprès de M. Poincaré,
président du Conseil, à la suite de la décision
prise par cette association dans le but d'obte-
nir la suppression du contingentement des blés
marocains, non seulement pour l'armée cou-
rante, mais aussi dans l'avenir.
En plus des télégrammea que les Chambres
de Commerce et d'Agriculture marocaines
avaient adressés à M. Poincaré, comme les
Annales Coloniales l'ont relaté, le président
du Conseil a reçu le télégramme suivant des
Associations agricoles marocaines :
La totalité des agriculteurs du Maroc réunis
ou représentés en assemblée plénière. vous ex-
prime à nouveau sa confiance pour résoudre
suivant la pure équité la question du contingen-
tement. Elle insiste sur la nécessité de faire con-
naître votre décision le plus rapidement possi-
ble, pour faire cesser le malaise grandissant.
L'assemblée plénière délègue son président près
de vous pour trouver les moyens d'éviter, dans
Pavenir, pareille déconvenue et pour vous ex-
l'avenir, l'espoir des Français au Maroc de res-
primer
ter indissolublement dans l'ordre économique
de la France.
Nous pouvons ajouter qu'à la suite de cet
télégrammes M. Poincaré a fait savoir qu'il
avait saiii le Gouvernement des observations
"11111,11,
Do travail forcé au colonies
..1
Peut-on ajouter ces quelques no-
tes aux observations que j'ai pré-
s entée s, il y a quelques jours, sur
la matn-d œuvre aux colonies Y le dirais
volontiers ; à celles que j'ai présentées aupa-
ravant, si j'avais la fatuité de croire qu'elles
ne sont pas complètement oubliées.
Travail forcé. Evidemment, ces deux mots,
accouplés ensemble, choquent notre concep-
tion de la liberté individuelle. « Ahl s'écrie
mon correspondant de Madagascar, si tous
les indigènes majeurs voulaient travailler seu-
lement trois mois par an, le problème de la
mise en valeur de notre grande colonie serait
résolul a Oui, mais voilà, ils ne veulent pas,
les indigènes majeurs, et alors, comme ils
sont majeurs.
A Madagascar, le travail est réglemente
par le décret du 22 septembre 1925, paru
au Journal Officiel, où on pourra en pren-
dre connaissance.
Les indigènes majeurs sont, soumis aux
prestations. Dame! vous et moi aussi, et
tous les ans, l'Administration paternelle nous
envoie des feuilles d'allure peu sympathique
mais au bas desquelles on lit cette aimable
et délicate mention : « Le soussigné déclare
vouloir acquitter en nature sa taxe vicinale
qui s'élève à. » Cela s'appelle : Bulletin
de déclaration d'option. Il ne faut pas son-
ger à en envoyer d'analogues à l'indigène ;
il aime mieux faire dix jours de prestations,
dont on lui défalque d'ailleurs les jours
d'aller et retour, que de verser 50 centimes
supplémentaires. Il est toujours à temps de
vous en - donner pour Vargent.
Quand les prestataires éprouvent des em-
barras pour se ravitailler, VAdministration,
à Madagascar, distribue des vivres à prix
réduits ; mais il faut s'acquitter en faisant
deux journées de travail en plus. C'est ce
que préfèrent les indigènes du Sud.
Quand les prestataires effectuent utt tra-
vail à la tâche, ils sont libres d'y mettre h
temps qu'ils veulent pour l'accomplir. Ils en
profitent largement. Pour bâcla la besogne
en quatre ou cinq jours ? Jamais de la vie!
Il y en a qui mettent vingt jours et plus,
car le Malgache ne va jamais vite ; son
temps n'est pas précieux et il aime mieux
le dépenser petit à petit, en homme qui est
parfaitement insouciant du lendemain. Aussi
la méthode de travail à la tâche est-elle de
plus en plus abandonnée.
Mais s'il s'agit de travaux urgents ou de
travaux qu'on ne peut absolument pas in-
terrompre et qui sont d'intérêt général f
Alors, on a recours au travail forcé, c'est-
à-dire que le prestataire est contraint de faire
vingt jours de plus, lesquels, bien entendu,
lui sont fayés intégralement. Mon adminis-
trateur m'af firme toutefois que cette prati-
que est à peu près, abolie présentement. On
a recours presque constamment pour les tra-
vaux publics à des engagements volontaires,
lesquels d'ailleurs sont tout à fait insuffi
sants, étant donné l'œuvre qui reste à accom-
plir.
Telle est, d'après un homme qui. depuis
dix-huit ans, voit les choses de près et met
la main à la pâte, la solution apportée aux
problèmes de la main-d' oeuvre dans la
Grande-Ile. Il ne me dit pas Q'¡" elle soit par-
faite, je ne le dis pas davantage. M ai s quoi?
l'essentiel est qu'on fasse pour le mieux et,
si j'en crois mon correspondant, il n'v a ni
tyrannie ni brutalité dans cette application
de la méthode du travail forcé, laquelle
consiste à s'acheminer de plus en plus l'ers
la méthode du travail volontaire.
Mcrfe Koualan,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des COlonie'.
Une grande perte pour la science
C'est certainement celle qpe vient de faire
la science médicale en la personne du grand
bactériologiste japonais Hiyedo Noguchi,
dont nous avons relaté la mort à Accra (Gold
Coast), où il s'était rendu pour étudier sur
place la fièvre jaune, objet d'une de ses prin-
cipales recherches.
Rappelons qu'en 1913, il se rendait à
Guayaquil pour étudier la fièvre jaune que
l'on soupçonnait être une spirochetose, et crut
trouver le germe du mal sous forme d'un Lep-
tospira, apparenté à celui de la jaunisse infec-
tieuse.
Il élabora même un sérum. Mais il parut,
avec le temps que Noguchi avait fait erreur ;
d'autres chercheurs ne trouvaient pas le para-
site annoncé. Le foyer d'Accra lui offrit l'oc-
casion de reprendre l'étude du typhus ama-
ryle.
Noguchi a imaginé une réaction qui porte
son nom, qui fait voir les conditions anormales
du liquide céphalo-rachidien ; il a créé la
« luétine-réaction » servant à diagnostiquer la
syphilis. Au total, une belle carrière scienti-
fique où se place une découverte capitale, et
qui pouvait se prolonger utilement 15 ou 20
ans encore, au plus grand profit de la pensée
scientifique et de la médecine.
8..
Le travail indigène
La section du Bureau International du
Travail chargée de la protection et de la
défense des travailleurs indigènes s'occupe
activement de la préparation des accords
internationaux que la Société des Nations
doit régler.
L'action du B. I. T. a reçu une impulsion
du fait de ra collaboration aux travaux de
la S. D. N. touchant les questions de man-
dats et d'esclavage. D'ores et déjà le Con-
seil d'administration du B. 1. T. a décidé
que cette question du travail forcé serait
inscrite à l'ordre du jour de la Conférence
internationale du travail de 1989.
A LA CHAMBRE
LE* GROUPES POLITIQUES
Les liâtes des membres des groupes po-
litiques de la Chambre des Députée, vien..
nent d'être communiquées au Président de
l'Assemblée..
La nouvelle Chambre réserve "faite
pour la fraction communiste et pour 36
membres qui n'appartiennent à aucun
groupe est, de la gauche à la droite,
constituée provisoirement comme suit :
Groupes Effectifs
Du parti socialiste 100
Du parti républicain socialiste et so-
cialiste français. , , 13
Républicain socialisée. 18
Des indépendants de o.uobe. 15
Républicain radical et radical socia-
liste 125
De la Gauche radicale 53
De la Gauche unioniste et sociale. 18
Des républicains de gauche.,.., 63
D'action démocratique et .sociale. 28
Des démocrates populair es de l'Union
républicaine., , , ., .., 19
Démocratique 103
Total. 555
Il convient d'ojouter à ce chiffre, pour
parfaire l'effectif total de 612 membres, les
:W membres non inscrits à un groupe, les
12 membres communistes proclamés élus,
mais n'ayant pas communiqué oflicielle-
ment leurs noms, les députés non encore
proclamée de cinq circonscriptions, enfin
trois députés inscrits à deux groupes diffé-
rents et en conséquence provisoirement
rayés - M. Candace par exemple et un
député qui u réservé son adhésion définitive
à un groupe.
Nous notons dans les groupes les noms
ci-dessous de députés des colonies ou spé-
cialisés à des degrés divers dans les ques-
tions coloniales :
MM. 13ricre, Laquière, Henri Lorin,
Ricci et Molle (action démocratique et
sociale) ;
MM. Houilloux-Lafont, Labroue, Mallar-
mé, Outrey, Roux-Freissineng, Thomson
(gauche radicale) ;
MM. Augugneur, Morinaud (gauche unio-
niste et sociale) ;
MM. Delmont, Henry-Pulé, Alexandre
Varenne (indépendants de gauche);
(MM. Antonelli, Charles Baron, Edouard
Dltrthe, Frossard, Goude, Locquin, Nouelle
(parti socialiste) ;
• M. Perreau-Pradier (républicain de gau-
che) :
MM. Accainbray, Archimbaud, Auguste
Brunei, Aimé Berthod, Coponat, Cuttoli,
Daladier, Dalimier, Gasparin, Geistdœr-
fer, Graeve, André Hesse, Eugène Lautier,
Proust (républicains radicaux et radicaux-
socialistes) ;
MM. Diagne et Maurice Viollette (républi-
cains socialistes) ;
MM. Taittinger et de Warren (union ré-
publicaine démocratique).
L'Aviation Coloniale
France-Amérique du Sud
Les résultats obtenus en un temps relati-
vement court par la Compagnie Générale
Aéoropostale dans l'établissement de la
ligne Franoe-Amérique du Sud ont été ex-
posés dans les Annales Coloniales des 29
mai, 4 et 5 juin et il nous suffit de rappeler
que cette lignfe d'une longueur de 12.795 km.
fonctioame aujourd'hui d'une façon régu-
lière.
On imagine difficilement l'énergie qui a
été déployée pour obtenir uTi tel résultat.
La côte sud-américaine semble avoir grou-
pé tous les obstacles de la nature, monts,
ravir», cours d'eaux, forêts inhospitalières
et, en certains endroits les éléments se dé-
chaînent avec une fréquence et une vio-
lence telle qDe même -les héros de la gigan-
testqufî randonnée autour du monde, Costes
et le illrix déclarent avoir gardé de ce par-
cours un souvenir redoutable.
Sur cette côte pourtant, treize aéroplaces
ont été établies, avec terrains d'atterris-
sage, 'hangars pour avions, petits ateliers
de réparations, maisonnettes pour le per-
sonnel navigant et lixe, dépôts pour com-
bustibles, postes de T. S. F., réserves de
matériel, avions et moteurs, dispositifs
d'éclairage, pour les atterrissages de nuit.
Toute une vie nouvelle a été créée sur ces
4. (KO km s de terres à peu près impraticables.
Depuis le lor mars, 240.000 km. ont été, cou-
verts sur lo parcours Natal-Buenos-Ayres,
qui est équivalent au trajet Paris-Bagdad.
Sur le parcours total de la ligne Toulouse-
Buenos-Ayres, la distance couverte depuis
le lor novembre est de l'ordre de 300.000 km.
Cette œuvre a été réalisée sans
bruit, comme il convient en pareil cas, par
une Compagnie française ayant à sa tête
un réalisateur dans toute l'acception du
mot. Elle est il faut bien le reconnaître
digne de ses artisans et de la France,
dont elle servira le prestige et l'expansion
économique.
Maroc
Le sergent pilote Tiac et le sergent mi-
trailleur Rippert ont été tués, avant-hier,
dans une chute de leur avion dans la ré-
gion de Bou-Denib.
La traversée du Pacifique
L'avion la Croix-du-Sud, parti hier à 10
heures de Brisbane, est arrivé à Sydney à
15 h. 8 (heure locale) le même jour.
Londres-les Indes
Le capitaine Barnard et la duchesse de
Bedfond, qu'accompagne M. Alliott, ont
quitté hier matin, à 4 h. 30, l'aérodrome
de Lympne, à bord de leur avion Princess-
Xenia, pour accomplir la première étape de
leur raid Lympne-Karachi et retour en huit
jours.
Les aviateurs feront escale à l'aller à
Sofia, Alep et Buahir.
L'aviadon grecque
Le colonel Adamides, de l'aviation grec-
que, a quitté Alexandrie pour se rendre au
Caire, puis il retournera demain à Alexan-
drie. Il continuera son voyage par la Tri*
politaine et le Maroc,
Le port de la Réunion
in
L'histoire du Port des Galets à la Réunion
n'est qu'une longue suite de déconvenues.
Rejeté par la rivalité de deux villes sur
une pointe t¡u'ou droyait de sable et qui
était de granit, il coÀta un nombre plus qu'im-
portant de milliODl. Quand ses jetées émer-
gèrent on constata avec stupeur qu'elles de-
vaient servir à assurer juste dans la passe
- un incessant - apport de saletl. Pendant la
guerre les dragages n ayant pu être pratiqués
avec la continuité indispensable, l'entrée se
combla rapidement, si rapidement que le len-
demain d un raz-de-marée, un vapeur de la
Compagnie Havraise imprudemment entré
dans la souricière s'y trouva pris. Il y de-
meura huit mois.
C'est alors que l'Etat car le Port ap-
partient à l'Etat fit la dépensse d'une nou-
velle drague qui représentait, affirmait-on un
modèle du genre. Après deux mois de fonc-
tionnement, ses godets faits pour les fonds
meubles ne rapportaient plus rien. D'autres
godets en conséquence furent demandés à la
- Métropole.
Entre temps, et alin de parer au plus pressé,
une entreprise se monta pour les mouvements
à opérer en rade. Elle fit des affaires à ce
point que le bruit se répandait et s'accréditait
que le port était parfaitement inutile, que le
plus sage parti pour i Ejtat était de le laisser
s'obstruer définitivement. Les intérêts particu-
liers sont parfois coutumiers d'habiletés de ce
genre. Le tarif de 45 fr. appliqué à toute
tonne embarquée et débarquée assurait à la
Société en question des bénéfices assez élevés
pour qu'un retour au temps des vieilles ma-
rines fut ardemment souhaité par un grand
nombre.
Mais en Administration, la routine a par-
fois du bon. Comme on avait pris coutume
de draguer, on continua de draguer. Ce qui
permit à un vrai chef dragueur d'arriver dans
la Colonie. Stupéfaction ! avec le même engin
réputé inutilisable, en deux mois, l' accès du
port fut libre ; les paquebots du plus fort
tonnage entrent et sortent maintenant sans en-
combre.
Le Port /n' c,t pas mort. Vive donc le
Port !
t
Il convient en effet que le Port vive 1 !
Voici même que les colons de la Réunion
viennent de faire au Ministère des offres dont
le but pratique ne saurait être assez apprécié.
Afin de réaliser un meilleur aménagement et
d'avoir l'outillage perfectionné que le pays
réclame pour son Port, les habitants s'offrent
à gager un emprunt de quinze millions au
moyen d'une taxe de 25 fr. dont serait im-
posée toute tonne de marchandise à l'entrée
et à la sortie.
Quinze millions ! on ne peut juger de la
juste portée de ce geste bénévole et magni-
fique que si l' on sait que la Colonie qui ne
participe à la gestion du Port que pour com-
bler son éternel déficit verse de ce dernier
chef, chaque année, un million cinq cent mille
francs à l'Etat.
Bravo les Bourbonnais !
Mais que mes compatriotes me permettent
un amical conseil. Je les sais très sentimen-
taux. Or, il s'agit ici d'une affaire. Qu'ils
se - placent donc résolument sur - le terrain des
affaires et qu us y demeurent. On peut, avec
quinze millions beaucoup faire ; on peut même
faire un certain nombre de sottises, et parmi
les pires sottises, je range les choses inutiles.
Donc, lorsque leur offre sera agréée, j'émets
l'avis qu'ils examinent de tout à fait près les
programmes des travaux que le Ministère ar-
rêtera, et qu'ils épluchent les devis aussi bien
quand à l'évaluation de chaque dépense que
quant aux délais prévus pour l'achèvement de
l'ensemble.
A un moment où la Colonie se plaint à
si juste titre des conditions du transport ma-
ritime qui grèvent abusivement ce qu'elle
exporte et ce qu'elle fait venir de la Métro-
pole, une surtaxe de 25 fr. par tonne dans
un sens et dans l'autre n'est pas une charge
légère. Déjà les prix sur les marchés d'Eu-
rope de la plupart des produits locaux accu-
sent un fléchissement inquiétant, et si les trans-
actions sur le sucre aujourd'hui en bonne passe
étaient défavorables, qu'adviendrait-il ? Est-
ce qu'alors l'imposition bénévole et supplé-
mentaire de 25 fr. par tonne de marchandise
expédiée ou reçue ne serait pas de nature à
peser lourdement dans l'un des plateaux de
l'économie locale ?
Il y a donc un risque à courir. Je me hâte
d'ajouter que ce risque doit être couru. Mais
qu'il le soit alors avec toutes les chances
d'aboutir à un résultat heureux et surtout ra-
pide.
Dans ce sens il faut que les Réunionnais
et que le Conseil Général prennent toutes
précautions pour que dans le plat administratif
qui de toute façon devra être cuisiné, quelque
Maître-Coq, par inadvertance ou autrement, à
la place d'anguilles ne mette pas quelques
couleuvres.
_r'ee JKibef,
Avocat à la Cour d'Appel de Paris.
1.8
L EiseigieBent dais l'Afrape di Nord
Au Comité Franco-Musulman
l.e Comité d'action franco-musulman de
l'Afrique du Nord, lors de sa dernière
séance, a émis plusieurs vœux.
Parmi les plus importants, signalons les
vœux relatifs à l'enseignement obligatoire
des filles indigènes, l'organisation de l'ensei-
gnement agricole scolaire et le développe-
ment de l'enseignement professionnel. La
création d'écoles de sage-femmes a été éga-
lement envisagée.
TAUX DE LA PIASTRE
-
Le Gouverneur Général de l'Indochine vient
de faire connaître au Ministre des Colonies
qu'à la date du 9 juin 1928, le taux officiel de
la piastre était de 12 fr. 90.
De quelques végétaux taonifères
J'ai déjà parlé dans les Annales Coloniales
des différentes plantes ou arbustes taimifères
d'un usage courant au Maroc. MM. Ziegler
et Qaveau qui se sont particulièrement occu-
pés de la question signalent encore nomme
riches en tanin d'autres végétaux. Nous allons
en citer sommairement deux ou trois.
D'abord le Lentisque (Pistacia Lentiscus),
que M. le professeur Trabut signale tout par-
ticulièrement. C'est un arbrisseau qui atteint
2 à 3 mètres de hauteur, mais qui, au Maroc,
est souvent abitné, car les bestiaux broutent
ses jeunes pousses. On récolte les feuilles qui
renferment environ 11 de tanin et une subs-
tance jaune, la myriatine. On exploite aussi
le lentisque pour obtenir de la résine qu'il
abandonne par incisions.
En vérité, actuellement au Maroc, on dé-
daigne beaucoup ce tanin du Lentisque, mais
il est certain que si en le voulait, on pourrait
en tirer aussi bon parti qu' en Tunisie, par
exemple, où il est recherché par les indigènes.
Vient ensuite le Terebinthe (Pistacia Tere-
benthus), arbuste de 2 à 4 mètres de hauteur
qui se rencontre dans toutes les parties monta-
gneuses du Maroc. L écorce du terebinthe con-
tient 14 de tanin environ ; elle brûle est
laissant une force odeur d'encens. Le3 feuilles
du terebinthe, lorsqu'elles sont attaquées par
un puceron, forment une galle volumineuse (30
centim. de long) dénommée pomme de So-
dome, et qui contient jusqu'à 60 de tanin,
15 d' acide gallique et 4 de résine. Ces
galles, qui constituent une excellente matière
tannante, servent, en outre, à teindre la laine
et la soie en couleur écarlate.
Le pistachier vrai (en arabe Sistouq) atteint
quelquefois une hauteur de huit mètres. Il res-
semble au térébinthe, mais ses feuilles sont vei-
nées, plus épaisses, alors que celles du terebin-
the sont luisantes et prennent une teinte rouge
en hiver. Le pistachier affectionne toute l'Afri-
que du Nord. On exploite son fruit, qui est
assez gros et a la forme d'une olive jaune ver-
millonnée de deux centimètres de long environ.
La piqûre d'un puceron, le Pemphigus Utri-
cularius, produit une galle jaunâtre de la gros-
seur d'une cerise, très riche en tanin et en acide
gallique. Ces galles sont très recherchées
comme matière tannante et tinctoriale.
Au Maroc existent aussi quelques pins
d'Alep. mais ils ne sont guère exploités. Ce-
pendant, en Algérie et en Tunisie, on recher-
che l écorce de cet arbre qui est un des plus
anciennement connus comme fournissant des
matières tannantes, puisque les Grecs, du temps
de Théophraste (371 avant J.-C.) s'en ser-
vaient déjà. Cette écorce contient pour la por-
tion externe 4 à 5 de tanin, et pour la por-
tion interne, la seule d'ailleurs que l'on traite
en Algérie, de 13 à 20
N'oublions pas la Canaigre, dont on fait fi
au Maroc, qui vient-cependant très bien, et à
l'état spontané, sur le Moyen-Atlas. C'est une
plante herbacée atteilJnant 1 mètre de hauteur,
se contentant d'une humidité très modérée et
d'un sol peu riche. Ses racines, qui rappellent
celles du Dahlia, et se composent de plusieurs
tubercuks assez volumineux, contiennent 25
de tanin. Elles ont l'inconvénient de colorer
le cuir en rouge orange.
Quand nous aurons signalé les expériences
qui se poursuivent depuis quelques années au
jardin d'essais de Rabat sur différentes espèces
d' acacias, mimosas (il en est qui donnent 50
de tanin), nous aurons sommairement résumé
ce qui a trait à cette question des plantes tanni-
fères au Maroc.
E.9SBÈ9 Le Barbier.
Les buffles en Indo-Chine
Pour connaître le chiffre exact des têtes de
buffles en Indochine, il faudrait, dit-on, dou-
bler au moins le chiffre ressortant des décla-
rations des propriétaires indigènes.
On estime cependant le cheptel bubalin à
près de trois millions de tètes.
Les indigènes élèvent le gros bétail pour
utiliser sa force dans les travaux des champs,
beaucoup plus que pour l'alimentation. En
effet, le buffle est par excellence l'animal
domestique de l'Annamite, son compagnon
de travail.
Robuste et résistant, le buffle a par contre
un défaut celui d'aimer à se vautrer dans
la boue. Il est vrai que les rizières inondées
servent à peu de frais ses goûts, quand il
tire la charrue ! Et ce défaut devient une
qualité dans les rizières très immergées et
les sols argileux. Il passe là, tranquille, puis-
sant et calme où le bœuf s'immobiliserait
tristement.
Cependant, il fournit une somme de tra-
vail moindre que le bœuf. Il lui faut un re-
pos aussi prolongé que la durée des houx es
chaudes.
Mais il possède encore une autre supério-
rité, peu négligeable dans certaines régions
indochinoises : celle de se défendre mieux
contre l'attaque des tigres.
1-e Tonkin possède d'importants troupeaux
de buffles, notamment dans les piovinces de
la haute région. On les trouve à l'état sau-
vage chez les Méos, Mans, Thaï et Tkos,
comme dans les forêts de l'Annam, du Cam-
bodge et du Laos. Leur taille est alors, gé-
néralement élevée, leur constitution robuste
et leur peau offre une très belle qualité. Rien
que la valeur de ces peaux dépende heau-
coup de la maniée dont elles sont coupées
et préparées. Les Annamites, d'ailleurs, se
montrent orfèvres en la matière. Ils rivali-
sent d'habileté avec les indigènes des Indes
néerlandaises. Ce qui permet aux peaux de
buffles du Tonkin et de l'Annam de suppor-
ter honorablement la comparaison avec celles
de Java.
Les habitants de la Cochinchine et les
Cambodgiens ne sont pas encore arrivés A la
même perfection. Des spécialistes envoyés
par l'administration ou par les exportateurs,
leur enseignent très utilement des méthodes
plus rationnelles.
L'Indochine pourrait avoir une puissance
d'exportation annuelle d'au moins 1. 5 oo ton-
nes de peaux de buffles. Espérons qu elle at-
teindra ce chiffre.
LB RVMBRO : 10 CENTIMES
LUNDI som, 11 JUIN 1W8.
JOHRIILJHOTIDIEN -
Rédaction & Administration :
II, m a --- --
PARIS ory
itl tTII 1 LOUVM 1M7
- IIICHKUKU 87.
Les Annales Coloniales
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Tous les articles publiés dans noire journal ne peuvent
être reproduits qu'en citant les ANNALES COLONIALES.
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Frsacset
Cstsniss 120» IS» tl »
ttr..,.. 180 » 100 » M »
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*
La politique de naturalisation
1.1
La Tunisie est le principal tenain d'upé.
rience de la politique de naturalisation que
les circonstances imposent à la France pour
«m bler le vtde causé par la guene inexpiable
dans sa population.
Cette politique trouve dans le protectorat
des éléments divers qui soffrent à elle : étran-
pli. surtout Italiens ; indigènes musulmans.
israélites tunisiens.
Tous se montrent empressés à solliciter leur
admission dans la nationalité française, sous
l'impulsion de sentiments divers assez com-
plexes.
- En ce qui concerne les étrangers, une caté-
gorie peu nombreuse de candidats à la natu-
ralisation se compose de personnages arrivés
à une situation commerciale, industrielle, agri-
cole qu'ils veulent compléter par la qualité
de Français, soit pour D'être point exposés
aux vicissitudes auxquelles. comme étrangers,
ilb pourraient être soumis en cas de complica-
tions internationales, soit parce qu'ils veulent
participer à la vie officielle du pays, soit
parce qu'ils désirent assurer à leurs enfants
l' accès de certaines carrières, après les avoir
fait instruire dans les établissements français
d'enseignement.
Mais la grande majorité des étrangers
veut obtenir par la naturalisation la faculté
d'être embauchés aux chemins de fer, aux
travaux publics, dans les Compagnies semi-
officielles chez lesquelles la qualité de Fran-
çais est requise et de pouvoir prétendre aux
emplois de la police ou autres administrations
aisément accessibles. Elle veut aussi, il faut
bien le dire, se créer des droits aux secours
de I assistance française.
Il existe à Tunis une œuvre particulière-
ment intéressante, créée, aux premiers temps
du protectorat, par des bonnes volontés pri-
vées, sous le nom de Société française de
Bienfaisance, dans le but de venir en aide
aux infortunes françaises dont la pudeur na-
tionale ne voulait pas permettre le spectacle
aux indigènes et aux étrangers.
Cette institution a produit dO excellents ré-
sultats, si bien que le Gouvernement, appré-
ciant son action, lui a confié la plupart des
services de l'Assistance publique qu'elle
assure presque sans frais de gestion.
Un de ses commissaires nous disait récem-
ment que peu à peu ses dirigeants, malgré
leur désir de freiner, étaient eatralDéa dans
une direction divergente, car l'oeuvre instituée
pour secourir les compatriotes qui ne réussis-
saient pas en Tunisie est aujourd'hui assaillie
1* dei familles qui ne sont françaises que de-
puis quelques semaines, ou même dont Je
chef est seulement en instance de naturalisa-
tion.
Chez les: musulmans, le mouvement vers
la naturalisation s'affirme surtout dans la jeu-
nesse intellectuelle instruite dans les écoles
françaises, et dont certains membres ont fait
leurs études de droit ou de médecine dans
les universités de France.
C'est peut-être dans ce milieu que la natu-
ralisation est le plus intéressante à étudier.
C'est bien une élite qu'elle amène à nous et
qui a d'autant plus droit à notre accueil fra-
ternel qu'elle est l'objet de critiques acerbes
et même souvent de pratiques hostiles de la
part de certains fanatismes religieux ou de
certains sectarismes politiques et nationalistes,
même au sein d'administrations tunisiennes.
Mais l'élément qui vient à nous avec le
plus d'empressement est constitué par les
sraélites tunisiens dont la très grande majo-
rité ambitionnerait une naturalisation collec-
tive par l'adaptation à la Tunisie d'une sorte
de décret Crémieux.
Pareille mesure ne serait approuvée par
personne en dehors de ceux qui en escomptent
le profit. Les israélites cultivés, soit natura-
lisés, soit aspirant individuellement à la natu-
ralisation, sont les premiers à déclarer qu'elle
.p&enterait de graves inconvénients en faisant
entrer dans la famille française des gens en-
core trop frustes pour en comprendre les
mœurs et pour entrer de plain pied dans sa
mentalité.
C'est donc la naturalisation individuelle que
l'on doit continuer à pratiquer, mais en y ap-
portant un esprit de suite et une méthode
dont, jusqu'ici, ceux qui ont à se prononcer
en la matière, surtout à Paris, n' ont guère
fait preuve, au moins si l'on en juge par les
rftultatl.
En Tunisie aussi, d'ailleurtt, il convient
d'adopter une règle précise et uniforme. A
l'heure actuelle, dans l'intérieur, on peut dire
qu'il y a autant de manières de faire que de
contrôles civils.
Nous disons de « contrôles » et non de
« contrôleurs civils », car presque partout le
chef de la circonscription se désintéresse de
- la question qui est traitée par un agent subal-
terne. Cet agent est le plus souvent un indi-
ce interprète qui apporte dans l'affaire des
préjugés et des procédés indigènes dont se
ressent la transmission de la requête.
Il y a des contrôles où l' on exige encore
que toute demande de naturalisation soit
accompagnée d'un certificat de visite anthro-
pométrique deyant le service chargé d'identi-
fier les criminels. Ce n'est pas précisément
encourageant pour les aspirants français.
Ainsi, en Tunisie, au moins dans l'inté-
rieur, la naturalisation est viciée dès son ori-
line.
Elle semble ne pM l'être moins à Paris à
son aboutissement. On croirait que la décision
finale appartient à trois- ou quatre fonction-
naires qui se complaisent entre eux aux contra-
dictions et aux incohérences.
En effet, un beau jour, les Français habi-
tant la Tunisie apprennent par des décrets pa..
bliés à YOfjidh) qu'ils doivent désormais
consid érer 'comme compatriotes des gens qui
n'ajoutent miment aum lurtre à km col-
lectivité, des illettré», das individu» peu esti-
més de leur entourage, des Mlle» pom qù
la naturalisation n'est qu'un titre attendu pour
leur inscription jDUDédiate aux œuvres d' assis-
tance.
D'autre part, ils sont bientôt informé» par
les doléances des intéressés que des chefs de
famille très COIIlidérés, imbus déjà d'esprit
français, d'habitudes françaises, n' offrant,
bien entendu, aucun grief judiciaire ou poli-
cier, apportant à la famille française quatre,
cinq, six enfants élevés dans les écoles fran-
çaises, ont eu leur dossier retourné avec une
simple mention de refus sans le moindre motif,
sans la inoindre ezplicatioa,
Ils ne peuvent même pas, en raison de ce
silence, rétorquer une erreur, Relever une
confusion.
Les noms juifs sont communs à de nom-
breuses familles qui ne sont ni parentes, ni
alliées. Il faut une certaine habitude de cette
population pour s'y reconnaître, habitude qui
manque aux fonctionnaires qui examinent, à
Paris, les demandes de naturalisation.
Saisis de quatre ou cinq requêtes signées,
par exemple, par des Cohen, ils re fusent Sa-
lomon pour des griefs qui s'appliquent à Ja-
cob et réciproquement. Ce n'est que par ha-
sard, longtemps après, t en recherchant des
explications que tous n ont pas le loisir de
poursuivre, que Salomon ou Jacob finit par
se ren d re compte de la confusion qui, d'ail-
leurs, n'est plus réparable sinon par une nou-
velle demande soumise aux mêmes formalités
et exposée aux mêmes vicissitudes.
La preuve manifeste de 1 incohérence des
décisions ne ressort-elle pas du fait fréquent
que deux frères introduisant chacun une de-
mande de naturalisation, 1 une est acceptée,
l' autre refusée, alors que les deux requérants,
souvent associés, présentent les mêmes ga-
ranties et les mêmes conditions de famille, de
moralité, de situation.
Ces agissements illoïmm créent dans une
population très portée ven nous un esprit de
mécontentement qui 1 emportera sur ses sym-
pathies, pour peu que ces procédés continuent.
Il y aurait lieu de con6er, à Paris, l'étude
et la solution des demandes en naturalisation
à un service splcial. érigé au moins en direc-
tion autonome, et dont les agents recevraient
et observeraient des règles précises # compor-
tant surtout, en cas de refus, une indication
sommaire des motif. de la décision, de façon
à ne pas permettre à l'intéressé de se pré-
tendre victime de l'arbitraire, du caprice ou
d'un préjugé individuel.
Jurnest Hmudton,
Sénateur de la Marna,
Vice-président de la Commission des Douane..
MM. DOUMER et Léon PERRIER
à CHATEAU-THIERR Y
Sur l'invitation de M. Georges Rarthé-Icmy,nn-
cien député, président de la Fédération Natio-
nale des Anciens Coloniaux, M. Doumer, Pré-
sident du Sénat, et M. Léon Perrier, ministre
des Colonies, ont accepté de présider le Ban-
quet et les [êtes qui clôtureront le Congrès an-
nuel des Anciens Coloniaux, le 28 juillet pro-
chain, à Châtctlu-Thierry.
La musique de la Garde Républicaine prêtera
son concours à cette (ète.
L'EXPOSITION COLONIALE DE PARIS
Ob
M. Raymond Poincaré, président du
Conseil, a reçu samedi après-midi le maré-
chal Lyautey, commissaire général de l'Expo-
sition coloniale de 1931.
Démission
Nous apprenons que M. Serruys, direc-
teur des Affaires commerciales au minis-
tère du Commerce, a annoncé à M. Boka-
nowski son intention de résigner ses fonc-
tions.
On se rappelle le rôle important joué par
M. Serruys au cours des diverses négocia-
tions pour les traités de commerce et tout
récemment encore son énergique interven-
tion dans le traité (ranco-japonais qui, à
l'instigation de M. Kircher, formulait à
l'égard du Japon, des concessions exces-
sives.
Le contingentement
des blés marocains
Après-demain, est attendu à Marseille, par
le Maréchal-Lyautcy, M. Guillemet, prési-
dent de l' Association des Agriculteurs du
Maroc, qui se rend auprès de M. Poincaré,
président du Conseil, à la suite de la décision
prise par cette association dans le but d'obte-
nir la suppression du contingentement des blés
marocains, non seulement pour l'armée cou-
rante, mais aussi dans l'avenir.
En plus des télégrammea que les Chambres
de Commerce et d'Agriculture marocaines
avaient adressés à M. Poincaré, comme les
Annales Coloniales l'ont relaté, le président
du Conseil a reçu le télégramme suivant des
Associations agricoles marocaines :
La totalité des agriculteurs du Maroc réunis
ou représentés en assemblée plénière. vous ex-
prime à nouveau sa confiance pour résoudre
suivant la pure équité la question du contingen-
tement. Elle insiste sur la nécessité de faire con-
naître votre décision le plus rapidement possi-
ble, pour faire cesser le malaise grandissant.
L'assemblée plénière délègue son président près
de vous pour trouver les moyens d'éviter, dans
Pavenir, pareille déconvenue et pour vous ex-
l'avenir, l'espoir des Français au Maroc de res-
primer
ter indissolublement dans l'ordre économique
de la France.
Nous pouvons ajouter qu'à la suite de cet
télégrammes M. Poincaré a fait savoir qu'il
avait saiii le Gouvernement des observations
"11111,11,
Do travail forcé au colonies
..1
Peut-on ajouter ces quelques no-
tes aux observations que j'ai pré-
s entée s, il y a quelques jours, sur
la matn-d œuvre aux colonies Y le dirais
volontiers ; à celles que j'ai présentées aupa-
ravant, si j'avais la fatuité de croire qu'elles
ne sont pas complètement oubliées.
Travail forcé. Evidemment, ces deux mots,
accouplés ensemble, choquent notre concep-
tion de la liberté individuelle. « Ahl s'écrie
mon correspondant de Madagascar, si tous
les indigènes majeurs voulaient travailler seu-
lement trois mois par an, le problème de la
mise en valeur de notre grande colonie serait
résolul a Oui, mais voilà, ils ne veulent pas,
les indigènes majeurs, et alors, comme ils
sont majeurs.
A Madagascar, le travail est réglemente
par le décret du 22 septembre 1925, paru
au Journal Officiel, où on pourra en pren-
dre connaissance.
Les indigènes majeurs sont, soumis aux
prestations. Dame! vous et moi aussi, et
tous les ans, l'Administration paternelle nous
envoie des feuilles d'allure peu sympathique
mais au bas desquelles on lit cette aimable
et délicate mention : « Le soussigné déclare
vouloir acquitter en nature sa taxe vicinale
qui s'élève à. » Cela s'appelle : Bulletin
de déclaration d'option. Il ne faut pas son-
ger à en envoyer d'analogues à l'indigène ;
il aime mieux faire dix jours de prestations,
dont on lui défalque d'ailleurs les jours
d'aller et retour, que de verser 50 centimes
supplémentaires. Il est toujours à temps de
vous en - donner pour Vargent.
Quand les prestataires éprouvent des em-
barras pour se ravitailler, VAdministration,
à Madagascar, distribue des vivres à prix
réduits ; mais il faut s'acquitter en faisant
deux journées de travail en plus. C'est ce
que préfèrent les indigènes du Sud.
Quand les prestataires effectuent utt tra-
vail à la tâche, ils sont libres d'y mettre h
temps qu'ils veulent pour l'accomplir. Ils en
profitent largement. Pour bâcla la besogne
en quatre ou cinq jours ? Jamais de la vie!
Il y en a qui mettent vingt jours et plus,
car le Malgache ne va jamais vite ; son
temps n'est pas précieux et il aime mieux
le dépenser petit à petit, en homme qui est
parfaitement insouciant du lendemain. Aussi
la méthode de travail à la tâche est-elle de
plus en plus abandonnée.
Mais s'il s'agit de travaux urgents ou de
travaux qu'on ne peut absolument pas in-
terrompre et qui sont d'intérêt général f
Alors, on a recours au travail forcé, c'est-
à-dire que le prestataire est contraint de faire
vingt jours de plus, lesquels, bien entendu,
lui sont fayés intégralement. Mon adminis-
trateur m'af firme toutefois que cette prati-
que est à peu près, abolie présentement. On
a recours presque constamment pour les tra-
vaux publics à des engagements volontaires,
lesquels d'ailleurs sont tout à fait insuffi
sants, étant donné l'œuvre qui reste à accom-
plir.
Telle est, d'après un homme qui. depuis
dix-huit ans, voit les choses de près et met
la main à la pâte, la solution apportée aux
problèmes de la main-d' oeuvre dans la
Grande-Ile. Il ne me dit pas Q'¡" elle soit par-
faite, je ne le dis pas davantage. M ai s quoi?
l'essentiel est qu'on fasse pour le mieux et,
si j'en crois mon correspondant, il n'v a ni
tyrannie ni brutalité dans cette application
de la méthode du travail forcé, laquelle
consiste à s'acheminer de plus en plus l'ers
la méthode du travail volontaire.
Mcrfe Koualan,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des COlonie'.
Une grande perte pour la science
C'est certainement celle qpe vient de faire
la science médicale en la personne du grand
bactériologiste japonais Hiyedo Noguchi,
dont nous avons relaté la mort à Accra (Gold
Coast), où il s'était rendu pour étudier sur
place la fièvre jaune, objet d'une de ses prin-
cipales recherches.
Rappelons qu'en 1913, il se rendait à
Guayaquil pour étudier la fièvre jaune que
l'on soupçonnait être une spirochetose, et crut
trouver le germe du mal sous forme d'un Lep-
tospira, apparenté à celui de la jaunisse infec-
tieuse.
Il élabora même un sérum. Mais il parut,
avec le temps que Noguchi avait fait erreur ;
d'autres chercheurs ne trouvaient pas le para-
site annoncé. Le foyer d'Accra lui offrit l'oc-
casion de reprendre l'étude du typhus ama-
ryle.
Noguchi a imaginé une réaction qui porte
son nom, qui fait voir les conditions anormales
du liquide céphalo-rachidien ; il a créé la
« luétine-réaction » servant à diagnostiquer la
syphilis. Au total, une belle carrière scienti-
fique où se place une découverte capitale, et
qui pouvait se prolonger utilement 15 ou 20
ans encore, au plus grand profit de la pensée
scientifique et de la médecine.
8..
Le travail indigène
La section du Bureau International du
Travail chargée de la protection et de la
défense des travailleurs indigènes s'occupe
activement de la préparation des accords
internationaux que la Société des Nations
doit régler.
L'action du B. I. T. a reçu une impulsion
du fait de ra collaboration aux travaux de
la S. D. N. touchant les questions de man-
dats et d'esclavage. D'ores et déjà le Con-
seil d'administration du B. 1. T. a décidé
que cette question du travail forcé serait
inscrite à l'ordre du jour de la Conférence
internationale du travail de 1989.
A LA CHAMBRE
LE* GROUPES POLITIQUES
Les liâtes des membres des groupes po-
litiques de la Chambre des Députée, vien..
nent d'être communiquées au Président de
l'Assemblée..
La nouvelle Chambre réserve "faite
pour la fraction communiste et pour 36
membres qui n'appartiennent à aucun
groupe est, de la gauche à la droite,
constituée provisoirement comme suit :
Groupes Effectifs
Du parti socialiste 100
Du parti républicain socialiste et so-
cialiste français. , , 13
Républicain socialisée. 18
Des indépendants de o.uobe. 15
Républicain radical et radical socia-
liste 125
De la Gauche radicale 53
De la Gauche unioniste et sociale. 18
Des républicains de gauche.,.., 63
D'action démocratique et .sociale. 28
Des démocrates populair es de l'Union
républicaine., , , ., .., 19
Démocratique 103
Total. 555
Il convient d'ojouter à ce chiffre, pour
parfaire l'effectif total de 612 membres, les
:W membres non inscrits à un groupe, les
12 membres communistes proclamés élus,
mais n'ayant pas communiqué oflicielle-
ment leurs noms, les députés non encore
proclamée de cinq circonscriptions, enfin
trois députés inscrits à deux groupes diffé-
rents et en conséquence provisoirement
rayés - M. Candace par exemple et un
député qui u réservé son adhésion définitive
à un groupe.
Nous notons dans les groupes les noms
ci-dessous de députés des colonies ou spé-
cialisés à des degrés divers dans les ques-
tions coloniales :
MM. 13ricre, Laquière, Henri Lorin,
Ricci et Molle (action démocratique et
sociale) ;
MM. Houilloux-Lafont, Labroue, Mallar-
mé, Outrey, Roux-Freissineng, Thomson
(gauche radicale) ;
MM. Augugneur, Morinaud (gauche unio-
niste et sociale) ;
MM. Delmont, Henry-Pulé, Alexandre
Varenne (indépendants de gauche);
(MM. Antonelli, Charles Baron, Edouard
Dltrthe, Frossard, Goude, Locquin, Nouelle
(parti socialiste) ;
• M. Perreau-Pradier (républicain de gau-
che) :
MM. Accainbray, Archimbaud, Auguste
Brunei, Aimé Berthod, Coponat, Cuttoli,
Daladier, Dalimier, Gasparin, Geistdœr-
fer, Graeve, André Hesse, Eugène Lautier,
Proust (républicains radicaux et radicaux-
socialistes) ;
MM. Diagne et Maurice Viollette (républi-
cains socialistes) ;
MM. Taittinger et de Warren (union ré-
publicaine démocratique).
L'Aviation Coloniale
France-Amérique du Sud
Les résultats obtenus en un temps relati-
vement court par la Compagnie Générale
Aéoropostale dans l'établissement de la
ligne Franoe-Amérique du Sud ont été ex-
posés dans les Annales Coloniales des 29
mai, 4 et 5 juin et il nous suffit de rappeler
que cette lignfe d'une longueur de 12.795 km.
fonctioame aujourd'hui d'une façon régu-
lière.
On imagine difficilement l'énergie qui a
été déployée pour obtenir uTi tel résultat.
La côte sud-américaine semble avoir grou-
pé tous les obstacles de la nature, monts,
ravir», cours d'eaux, forêts inhospitalières
et, en certains endroits les éléments se dé-
chaînent avec une fréquence et une vio-
lence telle qDe même -les héros de la gigan-
testqufî randonnée autour du monde, Costes
et le illrix déclarent avoir gardé de ce par-
cours un souvenir redoutable.
Sur cette côte pourtant, treize aéroplaces
ont été établies, avec terrains d'atterris-
sage, 'hangars pour avions, petits ateliers
de réparations, maisonnettes pour le per-
sonnel navigant et lixe, dépôts pour com-
bustibles, postes de T. S. F., réserves de
matériel, avions et moteurs, dispositifs
d'éclairage, pour les atterrissages de nuit.
Toute une vie nouvelle a été créée sur ces
4. (KO km s de terres à peu près impraticables.
Depuis le lor mars, 240.000 km. ont été, cou-
verts sur lo parcours Natal-Buenos-Ayres,
qui est équivalent au trajet Paris-Bagdad.
Sur le parcours total de la ligne Toulouse-
Buenos-Ayres, la distance couverte depuis
le lor novembre est de l'ordre de 300.000 km.
Cette œuvre a été réalisée sans
bruit, comme il convient en pareil cas, par
une Compagnie française ayant à sa tête
un réalisateur dans toute l'acception du
mot. Elle est il faut bien le reconnaître
digne de ses artisans et de la France,
dont elle servira le prestige et l'expansion
économique.
Maroc
Le sergent pilote Tiac et le sergent mi-
trailleur Rippert ont été tués, avant-hier,
dans une chute de leur avion dans la ré-
gion de Bou-Denib.
La traversée du Pacifique
L'avion la Croix-du-Sud, parti hier à 10
heures de Brisbane, est arrivé à Sydney à
15 h. 8 (heure locale) le même jour.
Londres-les Indes
Le capitaine Barnard et la duchesse de
Bedfond, qu'accompagne M. Alliott, ont
quitté hier matin, à 4 h. 30, l'aérodrome
de Lympne, à bord de leur avion Princess-
Xenia, pour accomplir la première étape de
leur raid Lympne-Karachi et retour en huit
jours.
Les aviateurs feront escale à l'aller à
Sofia, Alep et Buahir.
L'aviadon grecque
Le colonel Adamides, de l'aviation grec-
que, a quitté Alexandrie pour se rendre au
Caire, puis il retournera demain à Alexan-
drie. Il continuera son voyage par la Tri*
politaine et le Maroc,
Le port de la Réunion
in
L'histoire du Port des Galets à la Réunion
n'est qu'une longue suite de déconvenues.
Rejeté par la rivalité de deux villes sur
une pointe t¡u'ou droyait de sable et qui
était de granit, il coÀta un nombre plus qu'im-
portant de milliODl. Quand ses jetées émer-
gèrent on constata avec stupeur qu'elles de-
vaient servir à assurer juste dans la passe
- un incessant - apport de saletl. Pendant la
guerre les dragages n ayant pu être pratiqués
avec la continuité indispensable, l'entrée se
combla rapidement, si rapidement que le len-
demain d un raz-de-marée, un vapeur de la
Compagnie Havraise imprudemment entré
dans la souricière s'y trouva pris. Il y de-
meura huit mois.
C'est alors que l'Etat car le Port ap-
partient à l'Etat fit la dépensse d'une nou-
velle drague qui représentait, affirmait-on un
modèle du genre. Après deux mois de fonc-
tionnement, ses godets faits pour les fonds
meubles ne rapportaient plus rien. D'autres
godets en conséquence furent demandés à la
- Métropole.
Entre temps, et alin de parer au plus pressé,
une entreprise se monta pour les mouvements
à opérer en rade. Elle fit des affaires à ce
point que le bruit se répandait et s'accréditait
que le port était parfaitement inutile, que le
plus sage parti pour i Ejtat était de le laisser
s'obstruer définitivement. Les intérêts particu-
liers sont parfois coutumiers d'habiletés de ce
genre. Le tarif de 45 fr. appliqué à toute
tonne embarquée et débarquée assurait à la
Société en question des bénéfices assez élevés
pour qu'un retour au temps des vieilles ma-
rines fut ardemment souhaité par un grand
nombre.
Mais en Administration, la routine a par-
fois du bon. Comme on avait pris coutume
de draguer, on continua de draguer. Ce qui
permit à un vrai chef dragueur d'arriver dans
la Colonie. Stupéfaction ! avec le même engin
réputé inutilisable, en deux mois, l' accès du
port fut libre ; les paquebots du plus fort
tonnage entrent et sortent maintenant sans en-
combre.
Le Port /n' c,t pas mort. Vive donc le
Port !
t
Il convient en effet que le Port vive 1 !
Voici même que les colons de la Réunion
viennent de faire au Ministère des offres dont
le but pratique ne saurait être assez apprécié.
Afin de réaliser un meilleur aménagement et
d'avoir l'outillage perfectionné que le pays
réclame pour son Port, les habitants s'offrent
à gager un emprunt de quinze millions au
moyen d'une taxe de 25 fr. dont serait im-
posée toute tonne de marchandise à l'entrée
et à la sortie.
Quinze millions ! on ne peut juger de la
juste portée de ce geste bénévole et magni-
fique que si l' on sait que la Colonie qui ne
participe à la gestion du Port que pour com-
bler son éternel déficit verse de ce dernier
chef, chaque année, un million cinq cent mille
francs à l'Etat.
Bravo les Bourbonnais !
Mais que mes compatriotes me permettent
un amical conseil. Je les sais très sentimen-
taux. Or, il s'agit ici d'une affaire. Qu'ils
se - placent donc résolument sur - le terrain des
affaires et qu us y demeurent. On peut, avec
quinze millions beaucoup faire ; on peut même
faire un certain nombre de sottises, et parmi
les pires sottises, je range les choses inutiles.
Donc, lorsque leur offre sera agréée, j'émets
l'avis qu'ils examinent de tout à fait près les
programmes des travaux que le Ministère ar-
rêtera, et qu'ils épluchent les devis aussi bien
quand à l'évaluation de chaque dépense que
quant aux délais prévus pour l'achèvement de
l'ensemble.
A un moment où la Colonie se plaint à
si juste titre des conditions du transport ma-
ritime qui grèvent abusivement ce qu'elle
exporte et ce qu'elle fait venir de la Métro-
pole, une surtaxe de 25 fr. par tonne dans
un sens et dans l'autre n'est pas une charge
légère. Déjà les prix sur les marchés d'Eu-
rope de la plupart des produits locaux accu-
sent un fléchissement inquiétant, et si les trans-
actions sur le sucre aujourd'hui en bonne passe
étaient défavorables, qu'adviendrait-il ? Est-
ce qu'alors l'imposition bénévole et supplé-
mentaire de 25 fr. par tonne de marchandise
expédiée ou reçue ne serait pas de nature à
peser lourdement dans l'un des plateaux de
l'économie locale ?
Il y a donc un risque à courir. Je me hâte
d'ajouter que ce risque doit être couru. Mais
qu'il le soit alors avec toutes les chances
d'aboutir à un résultat heureux et surtout ra-
pide.
Dans ce sens il faut que les Réunionnais
et que le Conseil Général prennent toutes
précautions pour que dans le plat administratif
qui de toute façon devra être cuisiné, quelque
Maître-Coq, par inadvertance ou autrement, à
la place d'anguilles ne mette pas quelques
couleuvres.
_r'ee JKibef,
Avocat à la Cour d'Appel de Paris.
1.8
L EiseigieBent dais l'Afrape di Nord
Au Comité Franco-Musulman
l.e Comité d'action franco-musulman de
l'Afrique du Nord, lors de sa dernière
séance, a émis plusieurs vœux.
Parmi les plus importants, signalons les
vœux relatifs à l'enseignement obligatoire
des filles indigènes, l'organisation de l'ensei-
gnement agricole scolaire et le développe-
ment de l'enseignement professionnel. La
création d'écoles de sage-femmes a été éga-
lement envisagée.
TAUX DE LA PIASTRE
-
Le Gouverneur Général de l'Indochine vient
de faire connaître au Ministre des Colonies
qu'à la date du 9 juin 1928, le taux officiel de
la piastre était de 12 fr. 90.
De quelques végétaux taonifères
J'ai déjà parlé dans les Annales Coloniales
des différentes plantes ou arbustes taimifères
d'un usage courant au Maroc. MM. Ziegler
et Qaveau qui se sont particulièrement occu-
pés de la question signalent encore nomme
riches en tanin d'autres végétaux. Nous allons
en citer sommairement deux ou trois.
D'abord le Lentisque (Pistacia Lentiscus),
que M. le professeur Trabut signale tout par-
ticulièrement. C'est un arbrisseau qui atteint
2 à 3 mètres de hauteur, mais qui, au Maroc,
est souvent abitné, car les bestiaux broutent
ses jeunes pousses. On récolte les feuilles qui
renferment environ 11 de tanin et une subs-
tance jaune, la myriatine. On exploite aussi
le lentisque pour obtenir de la résine qu'il
abandonne par incisions.
En vérité, actuellement au Maroc, on dé-
daigne beaucoup ce tanin du Lentisque, mais
il est certain que si en le voulait, on pourrait
en tirer aussi bon parti qu' en Tunisie, par
exemple, où il est recherché par les indigènes.
Vient ensuite le Terebinthe (Pistacia Tere-
benthus), arbuste de 2 à 4 mètres de hauteur
qui se rencontre dans toutes les parties monta-
gneuses du Maroc. L écorce du terebinthe con-
tient 14 de tanin environ ; elle brûle est
laissant une force odeur d'encens. Le3 feuilles
du terebinthe, lorsqu'elles sont attaquées par
un puceron, forment une galle volumineuse (30
centim. de long) dénommée pomme de So-
dome, et qui contient jusqu'à 60 de tanin,
15 d' acide gallique et 4 de résine. Ces
galles, qui constituent une excellente matière
tannante, servent, en outre, à teindre la laine
et la soie en couleur écarlate.
Le pistachier vrai (en arabe Sistouq) atteint
quelquefois une hauteur de huit mètres. Il res-
semble au térébinthe, mais ses feuilles sont vei-
nées, plus épaisses, alors que celles du terebin-
the sont luisantes et prennent une teinte rouge
en hiver. Le pistachier affectionne toute l'Afri-
que du Nord. On exploite son fruit, qui est
assez gros et a la forme d'une olive jaune ver-
millonnée de deux centimètres de long environ.
La piqûre d'un puceron, le Pemphigus Utri-
cularius, produit une galle jaunâtre de la gros-
seur d'une cerise, très riche en tanin et en acide
gallique. Ces galles sont très recherchées
comme matière tannante et tinctoriale.
Au Maroc existent aussi quelques pins
d'Alep. mais ils ne sont guère exploités. Ce-
pendant, en Algérie et en Tunisie, on recher-
che l écorce de cet arbre qui est un des plus
anciennement connus comme fournissant des
matières tannantes, puisque les Grecs, du temps
de Théophraste (371 avant J.-C.) s'en ser-
vaient déjà. Cette écorce contient pour la por-
tion externe 4 à 5 de tanin, et pour la por-
tion interne, la seule d'ailleurs que l'on traite
en Algérie, de 13 à 20
N'oublions pas la Canaigre, dont on fait fi
au Maroc, qui vient-cependant très bien, et à
l'état spontané, sur le Moyen-Atlas. C'est une
plante herbacée atteilJnant 1 mètre de hauteur,
se contentant d'une humidité très modérée et
d'un sol peu riche. Ses racines, qui rappellent
celles du Dahlia, et se composent de plusieurs
tubercuks assez volumineux, contiennent 25
de tanin. Elles ont l'inconvénient de colorer
le cuir en rouge orange.
Quand nous aurons signalé les expériences
qui se poursuivent depuis quelques années au
jardin d'essais de Rabat sur différentes espèces
d' acacias, mimosas (il en est qui donnent 50
de tanin), nous aurons sommairement résumé
ce qui a trait à cette question des plantes tanni-
fères au Maroc.
E.9SBÈ9 Le Barbier.
Les buffles en Indo-Chine
Pour connaître le chiffre exact des têtes de
buffles en Indochine, il faudrait, dit-on, dou-
bler au moins le chiffre ressortant des décla-
rations des propriétaires indigènes.
On estime cependant le cheptel bubalin à
près de trois millions de tètes.
Les indigènes élèvent le gros bétail pour
utiliser sa force dans les travaux des champs,
beaucoup plus que pour l'alimentation. En
effet, le buffle est par excellence l'animal
domestique de l'Annamite, son compagnon
de travail.
Robuste et résistant, le buffle a par contre
un défaut celui d'aimer à se vautrer dans
la boue. Il est vrai que les rizières inondées
servent à peu de frais ses goûts, quand il
tire la charrue ! Et ce défaut devient une
qualité dans les rizières très immergées et
les sols argileux. Il passe là, tranquille, puis-
sant et calme où le bœuf s'immobiliserait
tristement.
Cependant, il fournit une somme de tra-
vail moindre que le bœuf. Il lui faut un re-
pos aussi prolongé que la durée des houx es
chaudes.
Mais il possède encore une autre supério-
rité, peu négligeable dans certaines régions
indochinoises : celle de se défendre mieux
contre l'attaque des tigres.
1-e Tonkin possède d'importants troupeaux
de buffles, notamment dans les piovinces de
la haute région. On les trouve à l'état sau-
vage chez les Méos, Mans, Thaï et Tkos,
comme dans les forêts de l'Annam, du Cam-
bodge et du Laos. Leur taille est alors, gé-
néralement élevée, leur constitution robuste
et leur peau offre une très belle qualité. Rien
que la valeur de ces peaux dépende heau-
coup de la maniée dont elles sont coupées
et préparées. Les Annamites, d'ailleurs, se
montrent orfèvres en la matière. Ils rivali-
sent d'habileté avec les indigènes des Indes
néerlandaises. Ce qui permet aux peaux de
buffles du Tonkin et de l'Annam de suppor-
ter honorablement la comparaison avec celles
de Java.
Les habitants de la Cochinchine et les
Cambodgiens ne sont pas encore arrivés A la
même perfection. Des spécialistes envoyés
par l'administration ou par les exportateurs,
leur enseignent très utilement des méthodes
plus rationnelles.
L'Indochine pourrait avoir une puissance
d'exportation annuelle d'au moins 1. 5 oo ton-
nes de peaux de buffles. Espérons qu elle at-
teindra ce chiffre.
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