Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-06-07
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 07 juin 1928 07 juin 1928
Description : 1928/06/07 (A29,N88). 1928/06/07 (A29,N88).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451264g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-NEUVIEME ANNEE. - N° 88. CB NUMERO : U CENTKMBB JEUDI SOIR, 7 JUIN 1928.
JOIMIftlJpOTIOIEII
Rédaction & Administration :
M, IN ii wm-jm*
PARIS (f>
Ttl ÉPII. t LOUVRB IMT
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Les Annales Coloniales
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Colonies 120 » 65 » 31.
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tous les bureaux de poste.
La colonisation civilisatrice
Voici quelques documents que j ajoute au
dossier de cette question si complexe, si déli-
cate. Ils intéressent, cette fois, non plus les
droits du travail, mais les droits de la morale.
Je viens de recevoir un astez mince, mais
très clair volume intitulé : « De la piété filiale
comme fondement du droit de famille annamite
d'après le Code de Gialong et celui des Lé. »
C'est une thèse de doctorat ès lettres. Son au-
teur, M. Tran-Van-Lieu, qui est déjà docteur
en droit, l'a soutenue brillamment devant la
Faculté de Puis, il y a deux semaines.
EUe traite, en apparence, d'une simple ques-
tion de droit pur, suivant les plus sûres mé-
thodes de notre science expérimentale, mais on
la sent toute frémiMante d'une passion mal
contenue qui déborde naturellement de ce cadre
technique.
L'auteur insiste, avec une complaisance que
nul ne eoqera à lui reprocher, sur le caractère
fondamental du droit dans l' organisation so-
ciale de l' Annam : .,
- - - - -.
« Le législateur annamite, écrat-al, confond
complètement le droit avec la morale. Il ne
tient aucun compte de la distinction fondamen-
tale entre les devoirs moraux et les devoirs
juridiques qu' on trouve dans toutes les législa-
tions européennes. Son principal souci est de
prévoir et de régler le plus grand nombre pos-
sible de devoirs moraux et de pourvoir chacun
d'eux d'une sanction pénale. 11 reste à peu
près étranger à toute autre préoccupation. Il
ne réglemente les actes privés que quand ils
intéressent la morale. Ainsi, dans la législation
annamite, la notion du devoir domine et efface
presque celle du droit. »
Ailleurs il dira : « C'est ainsi que le Code
Gialong et celui des U ne sont qu'une longue
leçon de morale expérimentale avec des sanc-
tions immédiates. »
Et l' analyse rigoureuse de la législation sur
la puissance paternelle et les devoirs des en-
fants vient éclairer cet principes. Le père a
des droits, droit de correction, de garde,
d'exhérédation, de répudiation de la femme,
de marier ses enfants, d'exclure les enfants de
la famille et du culte, d'adopter. Les enfants
ont des devoirs de piété et uailltance, de res-
pect, d'obéissance, de deuil, sanctionnés pu
des peines redoutabla, le manaue de piété
filiale étant classé, dans le Code Gialonl'
banni les dix « crimes atroces -». Par contre,
les enfants n' ont aucun droit contre le père de
famille. Quand celui-ci manque à ses devoirs
vis-à-vis des siens, le droit de le poursuivre en
justice est donné non à l'enfant, mais « aux
chefs de quit.., de villages et de hameaux.
au Truona-Toc (chef de la parent), et à dé-
faut au Ministère public exclusivement.
Ainsi apparaît bien le caractère généra} de
ce droit annamite qui n'est pu un droit indi-
viduel, organisé dans l'intérêt du père ou de
l'aleul, mais dans l'intérea de la morale. Comme
le dit un autre auteur, « la loi sino-annamite,
en réalité, ignore les individus ; elle ne veut
favoriser ni le père ni les enfants; elle ne s'oc-
cupe que de la morale, qui enseigne la piété
filiale et le respect. »
On ne saurait nier I impressionnante gran-
deur d'une telle conception du droit. Et l'on
approuve le sentiment d'orgueil qui anime M.
Tran-Van-Lieu quand il écrit : « C'est sous
cette législation éminemment moralisatrice que
vécurent pendant des siècles les Annamites.
EUe a exercé sur eux une action salutaire en
bridant leurs mauvais instincts et en extirpant
de leur cœur les passions malfaisantes qui
causent la désorganisation de la famille et les
bouleversements de la société. Elle a fait
entrer dans le plus profond de leurs âmes les
sentiments de piété et de respect. Elle a fait
rdb ce peuple un des plus corrects, des plus
polis, des plus sincères du monde. Ainsi l'or-
Çbe, la paix, l'harmonie régnaient-ils, en géné-
ral. dans les familles annamites. »
Et quand l'auteur, reprochant à la France
'd'avoir voulu substituer à l'enseignement tra-
ditionnel annamite un enseignement français
fondé sur la reconnaissance des droit..de 1 in-
ividu, écrit : « Depuis longtemps, nos parents
ont beaucoup souffert et c' est en souffrant
avec eux que nous écrivons ces lignes des
conséquences effroyables d'une pareille politi-
que d'enseignement. » nous sommes tentés,
au premier abord, de r approuver sans réserves.
Mais, en même temps que le livre de M.
ITran-Van-Lieu, j'ai reçu, par la plus heureuse
«des coincidencett, un très remarquable article
'de mon ami Albert Maybon qui a vécu long-
temps en Extrême-Orient. qui possède sur
toutes ces questions la plus haute et la plus
légitime autorité.
Son article me montre que le reproche de
M. Tran-Van-Lieu, du moins tous la forme
rigide où il nous est présenté, n'est point tout
à fait fondé.
Sans doute, nous avons commis des fautes.
Lors de notre installation en Cochinchine, les
amiraux, croyant remplir une mission civilisa-
trice, substituèrent à 1 enseignement traditionnel
des mandarins qui avaient fui, au reste, à Hué,
tout un système d'enseignement fondé sur le
principe de l'assimilation des indigènes et de
la diffusion de la langue française. Mais on
he tarda cas à reconnaître les vices d'une telle
politique. - 1863, l'amiral Bouard réorla-
nisait l'enseignement des caractères tel qu'il
existait avant l'arrivée des Français, rétablis-
sait les titres anciens des professeurs, des ins-
pecteurs d'études et des licenciés, et, depuis
lois, la question de l'adaptation des institu-
tions d'enseignement à la civilisation tradition-
nelle annamite est demeurée au premier plan
'des préoccupations de nos administrateurs. M.
Paul Beau en 1906, M. Albert Sarraut en
11917, MM. Long, Merlin, par leurs réformes,
montrèrent que le problème leur apparaissait
bien dans toute sa complexité et toute sa gra-
vité.
Ils ne l'ont pas encore pleinement résolu.
Est-ce bien et uniquement de leur faute ?
M. Tran-Van-Lieu écrit lui-même :
« Puisque nous ne pouvons pas éviter la
contamination de la civilisation scientifique et
matérielle, puisque de gré ou de force, nous
sommes entraînés dans le tourbillon de la surac-
tivité et de l'alitation économique et méca-
nique, à quoi bon perdre notre temps bien
qu il soit parfois doux de le faite à con-
templer philosophiquement nos vertus antiqpws,
à en déplorer tristement la disparition, à rêver
mélancoliquement à un retour vers le passé.
Notre vieux pays d'Annam, désonnais, entre,
que nous le voulions ou non, dans un nouvel
âge. M
En réalité, le conflit des deux enseignements
qui n'est que le conflit de deux conceptions
sociales, n'est pas la conséquence d'une erreur
de politique ou de cIodriDe.
M. Albert Maybon nous montre, dans son
article, qu'on le retrouve au Japon et dans la
Chine moderne comme en Indochine :
fN I * A 1 1 • ♦
« uans i âge de (Jure concurrence qui s an-
nonce en Asie, il importe, certes, que le peu-
ple annamite soit utilement armé pour jouer sa
partie. Mais ne perdons pas de vue que la
concunence « culturelle » sera presque aussi
acharnée aue les compétitions économiques.
Comment le peuple annamite ne percevrait-il
pas quelques échos de toute cette agitation ? m
El Albert Maybon conclut très sagement, à
mon sens :
« Penchons-nous vers cette classe pensante
indigène attentivement et avec sympathie pour
compreixke ses aspirations et pour rectifier ses
jusements, pour mieux éclairer son esprit et.
s'il est nécessaire, pour modérer son impa-
tience. »
Je crois bien, après avoir lu M. Tran-Van-
Lieu, qu'il ne repousserait pas ce conseil que
donne à nos administrateurs et à ses compa-
triotes éclairés un homme de bonne foi et de
sage consei l.
BMcsm* AmtmmmtÊi,
Jéputé 4e la Haute-Savoie, profes-
seur de législation coloniale et d'éco-
nomte politique à la Faculté de Droti
de Lyon,
Voyage royal
Mardi dernier à 1^3 heures, le Thysville
quittait Anvers à destination du Congo belge,
ayant à bord le roi Albert l", la reine, ac-
compagnés du général Swagers, aide de
camp du roi, du professeur-docteur Nolf, an-
cien ministre.
Le Thysville battait pavillon belge et avait
son grand pavois, de même que tous les na-
vires se trouvant au port. Une flottille de
yachts a accompagné le Thysville jusqu'à
l'estuaire de l'Escaut.
Le voyage du roi et de la reine des Belges
durera exactement trois mois. Au Congo, ils
seront accompagnés par le nouveau gouver-
neur général le lieutenant général Tilkens,
aide de camp du roi, et en partie par M. Ja-
dot, gouverneur de la Société générale de
Belgique, qui a été l'un des créateurs, sous
Léopold 11, des grandes entreprises colo-
niales belges.
Le roi Albert, alors qu'il était prince héri-
tier, a visité le Congo en 1909, au lendemain
de l'annexion de l'Etat indépendant par la
Belgique. C'est la première fois que le chef
de l'Etat se rend en cette qualité en Afrique
belge.
En entreprenant ce voyage, le roi Albert a
tenu à rendre hommage à la mémoire de Léo-
pold II, son oncle, et a présidé à la réalisa-
tion d'une des grandes pensées du fondateur
de l'Etat du Congo: la liaison directe par
rail et eau, en territoire belge, du Katanga
avec Léopoldville et le Bas-Congo. Lorsque
le rail Stanleyville-Kilo-Moto, avec embran-
chement vers le Nil, sera construit, les deux
grandes voies de pénétration seront créées
qui, avec le fleuve Congo, permettront de
consolider l'établissement des Belges au cen-
tre de l'Afrique et de développer, selon des
perspectives infinies, l'empire colonial qui se
trouve constituer politiquement, socialement
et économiquement, la plaque tournante de
l'Afrique.
Les Annales Coloniales ont publié il y a
quelque temps l'itinéraire du voyage royal
qui durera trois mois, pendant lesquels le roi
sera en communication quotidienne avec son
Cabinet et ses ministres.
Le Chemin de fer
de Conakry au Niger en 1927
«s*
Pendant le mois de décembre 1927, le che-
min de fer de Conakry au Niger a transporté
27.821 voyagturs et 3.611 tonnes de marchan-
dises.
Pour l'année 1927, le service de l'exploi-
tation a enregistré un trafic de 238.091 voya-
geurs (21.247.624 voyageurs kilométriques) et
37.492 tonnes de marchandises (12.821.266
tonnes kilométriques). En 1926, les chiffres du
trafic avaient été les suivants : 264.961 voya-
geurs (24.977.906 voyageurs kilométriques) et
41.183 tonnes de marchandises (15.212.506
tonnes kilométriques).
Les recettes de l'exploitation se sont élevées,
pendant le mois de décembre 1927, à 1 mil-
lion 44.29 fr. 85, portant le total de Tannée
1927 à 9.676.541 fr. 15, en augmentation de
1.844.378 fr. 50, sur les recettes de 1926.
A L'ACADÉMIE DBS SCIENCES
«S»
LM déserti tropicaux
Au cours d'une récente séance de l'Aca-
démie des Sciences, M. le général Bourgeois
a communiqué un note de M. Aufrère concer.
nant l'influence de la météorologie sur la for-
mation des déserts tropicaux.
Le Judaïsme Nord-Africain
14.
A la veille de la réunion df la
Conférence nord-Offiemn* fui deit
avoir lieu à Rabat, le iudaSsme
nord-africain expose ses revendications et ses
espérances. On trouvera les unes et les autres
nettement e»primées dans la Justice, journal
des Israélites de Tunisie, Ces* derniers de-
mandent :
10 Une solution « démocratique » et équi-
table de la question irritante de l'attrtbu-
tion des lots de colonisation ; ils déclarent,
à ce point de vue, être tout à fait rassurés
par les déclarations de M. le Résident gé-
néral. Ce dernier n'a-t-il pas promis à la
délégation qu'il a reçue « d'unifier les con-
ditions d'attribution de lots dans l'esprit le
plus libéral et le plus démocratique 9, et ces
paroles ne sont-elles pas suffisantes pour
que les Israélites aient la certitude de « voir
disparaître Cette mesure d'ostracisme qui fait
d'un Français nord-africain un Français
diminué 9 t
20 Une autre « unification io : celle de la
politique de naturalisation française dans
les pays de protectorat ; il s'agit ici des
Israélites marocains, lesquels demandent
l'extension au Maroc du décret sur la lIatu-
ralisation en date du 20 décembre 192\ : et
cela, disult-ils, pour faciliter « l'évolution
normale du judaïsme moghrebin, partiealiè-
rement attiré par le rayonnement du génie
français, mais qui, malheureusement, à pré-
sent, n'obtient la naturalisation qu'au
compte-gouttes P. Pour la jeunesse juive du
Maroc, a nombreuse, ardente, civilisée t, la
France est le pays qui représente entre tous
la liberté et la tolérance : qu'elle adopte des
enfants qui ne demandent qu'à l'appeler,
hur mère et qui en sont dignes ;
30 Réforme de toutes les communautés
juives nord-africaines sur le modèle algé-
rien ; en Tunisie comme au Maroc, a les
besoins de l'assistance juive sont étroitement
liés au culte »; le judaïsme nord-africain
déclare que cette dépendance est fâcheuse et
qu'il est urgent de la rompre : a énumérer
les avantages d'une telle réforme dépasse-
rait le cadre de cet article, mais nous pou-
vons simplement souligner. que cette trans-
formation permettrait en premier lieu une
meilleure utilisation des compétences, tant
four les besoins du culte que pour ceux de
la bienfaisance. » Une meilleure utilisation
des compétences 1 Evidemment, il n'est pas
de réforme qui ne mérite qu'on l'envisage
sérieusement lorsqu'elle 'doit aboutir à pareil
,¡",It.,.
A la Conférence annuelle des gouverneurs
de l'Afrique Française, ces questions-là se-
ront débattues. Voilà pourquoi les Israélites
nord-africains tiennent à attirer l'attention
publique sur ces problèmes, et pourquoi ils
suivront les travaux de la Conférence de
très près. Une idée générale se dégage, mal-
gré nous : unification, ce mot revient sans
cesse ; qu'il s'agisse di la politique de natu-
ralisation française ou de la réforme des
communautés juives, c'est la même préoccu-
pation qui se fait jour ; je n'en dis pas da-
vantage, ne voulant pas moi-même dépasser
le cadre de cet article, mais peut-être la Con-
férence nord-africaine, qui se tient tous les
ans, prépare-t-elle lentement, à notre insu
parfois, une réforme singulièrement plus
large et plus profonde ; je n'en veux d'aufre
preuve que la façon toute naturelle dont
nous prononçons aujourd'hui ces mots :
l'Afrique Française du Nord.
Marie JtoNslaii,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des C'montes.
10801
L'effort français
dus les Territoires sevs audit
1..
Des statistiques publiées par la Société des
Nations sur la s ituation économique actuelle
des territoires coloniaux placés sous mandat,
nous relevons les chiffres suivants en ce qui
concerne le Cameroun et le Togo placés sous
mandat français :
Cameroun (lm)
Superficie : 425.000 km2.
Population : indigène, 1.900.000 ; Euro-
péens, 2.000. La population indigène aug-
mente lentement, tandis que la. population
européenne s'accroit très rapidement.
Importations : 200.000.000 (prévisions).
Exportations (et réexportations): 175.000.000
Recettes locales : 41.768.350.
Dépenses : Instruction des indigènes, 1 mil-
lion 11.695. Agriculture, 561.497. Hygiène
publique, 7.824.503 (budget spécial de la
santé publique et de l'assistance indigène).
Travaux publics, 22.120.643, dont : budget
spécial, 5.533.143. Construction, 16.000.000.
Santé publique, 587.500 francs.
Togo (1937)
Superficie: 52.000 km2.
Population : indigène, 750.000 (approxima-
tivement). Européenne, 400 (approximative-
ment).
Importations : 125.000.000.
Exportations : 100,000.000 (chiffres approxi-
matifs).
Annuité de l'emprunt consenti : 250.000,
comme recettes provenant de sources exté-
rleura.
Recettes locales : 22.385.000.
Dlpensa : Instruction des indigènes, 1 mil-
lion 367.172. Agriculture, 1.239.098. Budget
annexe de la Santé publique (exercice 1927),
4.744.000. Travaux publics, 3.400.000.
A LA CHAMBRE
L'ELECTION OU BUREAU
Election du Président
Sous la présidence de M. Sibille, doyen
d'âge, la Chambre a procédé, mardi après-
midi. à l'élection de son bureau définitif. La
séance, très calme, a été tout entière oc-
cupée par les quatre scrutins à la tribune.
Les résultats n'ont été proclamés qu'à 20
heures.
Le scrutin pour La nomination du prési-
dent définitif de la Chambre des députés a
donné les résultats suivants :
Nombre de votante 5tfl
Bulletins blancs ou nuls 11
Suffrages exprimés 580
Majorité absolue .,. 291
Ont obtenu :
MM. Fernond Bouisson (socia-
liste) 327 suffrages
Frunklin-iBouillon liste) (gauche
unioniste) && -
Diver's , , 11 -
M. Feruond Bouisson ayant obtenu la
majorité absolue des sulfruges, M. Sibille
le proclame président de lu Cliambre des
députés. (V ils applaudissements prolongés
à l'extrême gauche, à gauche et au ccntre.)
Election des vice-présidents
Le scrutin pour lu nomination de quatre
vice-présidents de lu Chambre a donné les
résultats suivants :
Nombre des votants ;.,. 574
Bulletin blanc ou nul 1
Suffrages exprimés ¿., 573
Majorité absolue 287
Ont obtenu :
MM. Henry Paté 44 suffrages
Léo Bouyssou 321
llouilluux-Lufunt 311
Pierre-Etienne Flandin i&y
Fabry 261
Ulaisut 249
Morinuud 133
MM. Henry Puté (indépendant de gauche),
Léo Bouyssou (rudical-socialiste) et Bouil-
loux-Lafont (gauche radicale), ayant obtenu
lu majorité absolue des suffrages, sont pio-
clumés vice-présidents de la Chambre des
députés. (Applaudissements de la gauche,
de Vextrême-gauche et du centre.)
(Tous nos lecteurs, avec nous-mêmes, ap-
plaudiront aussi ù la réélection de notre
distingué collaborateur et ami M. Bouilloux-
Lafont).
Election des secrétaires
Voici le résultat du dépouillement du
scrutin pour la nomination dQ huit secré-
taires :
Nombre des votants 553
Bulletins blancs ou nuls., 2
Suffrages exprimés 551
Majorité absolue 276
Ont obtenu ;
MM. Taton-Vassal 351 suffrages
Jules Boyer 333 -
Auguste Uratien 314 -
JVlorcombes 311 -
de Lupel ..,.,.,.,.. 308 -
Blancho 306 -
Triballet aul -
MM. Taton-VassaJ {républicain de gau-
che), Jules Boyer (gnuollc radicale), Augus-
tu lira tien (rudical-socialiste), Marcombes
(radical-socialiste), de wpel (républicain de
gauche), Blancho (socialiste), et Triballet
(républicain socialiste) uyant obtenu la ma-
jorité absolue des suffrages, sont proclamés
secrétaires de la Chambre des députés. lAp-
plaudissements à gauche, à l'extrême gau-
che et au centre.)
Election des questeurs
Voici le résultat du, dépouillement du
scrutin pour la nomination de trois ques-
teurs :
Nombre des votants. a57
Bulletin blanc ou nul..,.,. 1
Suftrages exprimés 556
Majorité absolue 279
MM. Barthe 376 suffrages
Cuzals 279 -
MM. Barthe (socialiste) et Cazals (radical-
socialiste) ayant obtenu la majorité abso-
lue des suffrages, sont proclamés questeurs
de la Chambre des députés. (Applaudisse-
ments à gauche, à l'extrême gauche et au
centre. )
M. Sibille annonce qu'il y a lieu de procé-
der a un deuxième tour de scrutin
pour la nomination d'un vice-président,
à un deuxième tour de scrutin pour la
nomination d'un secrétaire et à un deuxiè-
me tour de scrutin pour la nomination d'un
questeur.
LE DEUXIEME SCRUTIN
Le deuxième scrutin qui a eu lieu
hier, a donné les résultats suivants :
M. P.-E. Flandin, républicain de gauche,
a éifé élu à la vice-présidence par 262 voix
contre 217 à M. Fabry, de l'action démocra-
tique et sociale.
M. Tranchand, de la gauche radicale, a
été élu questeur par ^72 voix contre 202 ¡\
M. Ahout, du groupe Marin.
Pour le secrétariat, M. Léon Vincent, ré-
publicain socialiste, obtint 211 voix contre
210 a M. Dumat, du groupe Marin,
VALIDATION
La sous-commission du 11° Bureau, à
.l'unanimité, a conclu à la validation de
l'élection de M. (iratien Cnndacc,
Rn oe qui concerne l'élection de M. Grae-
ve dans la 20 circonscription de la Gunde-
loupe, elle a soulevé un incident à la sous-
commission, mais nous croyons savoir que
la proposition de validation sera faite au-
jourd'hui a la Chambre.
Académie de Médecine
Les maladies occasionnées
par le travail de la laque
Un rapport sur les maladies occasionnées
par le travail de la laque, vient d'être pré-
senté à l'Académie de Médecine par M. Da-
rier.
Il ne s'agit, en général, nue d'éruptions
causées par le maniement de la laque. Elles
n'atteignent pas, heureusement, tous les ou-
vriers. Cependant, de sévères mesures d'hy-
giène sont indispensables. Il incombe rigou-
reusement aux patrons d'y veiller.
Dépêches de t'Indochine
Au Ynnnan
On mande de source chinoise que la
grande réunion de tous les délégués de
province prévue depuis longtemps et ajour-
née plusieurs fois s'est enfin tenue le 21
mai et jours suivants. Parmi les nom-
breuses propositions examinées figurent la
question de t'opium, pour laquelle une
commission de 7 membres a été désignée
pour cette étude spéciale. Les règlements
concernant la production et la vente du sel
ont été revisés ; t'augmentation de l'impôt
sur cette denrée et sur les terres cultiva-
bles a été envisagée.
De flombreux billets seront mis en circu-
lation, la fabrique et l'ilôtel des Monnaies
seront installés à Tong-Tchéan, au nord-
est et près de riches minerais de cuivre.
t Des mesures ont été prises pour laciliter
l'exportation des produits en province, les
lois douanières seront revisées ; la banque
de Fu-Tien, sera inspectée régulièrement.
Enfin, le régime mandarinat sera complète-
ment réformé ; en principe, la suppression
des préfets est acceptée.
Cent piastres indochinoises valent de 320
à 325 dollars tjunnanais.
..,. -
L'Indochine aux foires
et expositions
–<*
L Agence Economique de l'Indochine fait
preuve de plus en plus d'une heureuse activité
par la publication de son intéressant bulletin et
sa participation aux expositions et foires natio-
nales et universelles.
Notre colonie d'Asie y est régulièrement
représentée par ses plus importantes firmes com-
merciales et industrielles.
Soigneusement organisées, les expositions de
l'Agence Economique de l'Indochine ont le
mérite d'être pratiqueviwur le commerce, inté-
ressantes pour le visiteur et instructives pour
tous.
Grâce à la collaboration assidue de quelques
importantes maisons indochinoises, l' Agence a
pu réaliser dans toutes ces manifestations une
présentation essentiellemscnt commerciale des
produits naturels et manufacturés de la colonie.
Ce qui est bien. Mais il est fort souhaitable
que toutes les maisons indochinoises prennent à
cœur de collaborer fidèlement avec le Gou-
vernement. En la matière, l'intérêt particulier
réside dans l'intérêt sénéral. Et tous ont à
Sagner à ce que la plus riche, la plus active
de nos colonies s' offte au monde sous son véri-
table et puissant aspect. Nul ne peut et ne
doit rester indifférent aux efforts accomplis par
l'Agence.
Rappelons que. pour 1928, l'Agence Eco-
nomique de l'Indochine participe ou participera
aux mani festaions suivantes :
Foire-Exposition de Brest (27 mai-S juillet),
Exposition de Reims (1er juin- l'r tuntet). Foire
de Bordeaux (17 juin-2 juillet), juillet). Foire
Vienne (2-9 septembre). Foire de Prague (19-
25 septembre). Foire de Marseille (2" quinzaine
de septembre).
Nous ne doutons pas que la « métropole se-
conde » y occupera un rang digne de sa pros-
périté.
–u «
Au Nord de l'Indochine.
T81
Des bruits ctintrndictoires parviennent, à
Tokil), lie diilerentes sources, au sujet de l'état
de santé de Thallg T £ £ > Lin.
Il semble a peu près certain que l'état du
inuréchul Tchang Tso Lin est de plus en plus
grave étant donné que le blessé va s'affaiblis-
sant. Sa famille a été appelée a son chevet.
Des médecins chinois et japonais le soignent
avec la plus grande attention.
Les cnets du gouvernement de Nankin
tiennent, à Nankin, une importante conférence
avec Tchang Kaï Chck sur la situation créée
par l'abandon de Pékin par Tchang Tso Lin,
abandon qui laisse virtuellement toute la
Chine, sauf la tnllùchourie, aux mains des
nationalistes.
On croit savoir que les chefs nationalistes en-
visagent un système de gouvernements -- régio-
naux, qui diviseraient le pays en six districts
politiques, sous la dépendance d'un conseil
gouvernemental de Nankin. La Mandchourie
serait comprise dans cet arriuigenietit, a condi-
tion que Tchang Tso Lin consente à se retirer
de la politique et que son lils et les jeunes
membres du parti Ting Tien se rallient uu
parti de Nankin.
TAUX DE LA PIASTRE
--0-
Le Gouverneur Général de l'Indochine Ment
de faire connaître au Ministre des Colonies
qu'à la dnte du 6 juin 11)28 le taux officiel de
la piastre était de 12 fr. W.
AU MUSÉE GUIMET
1 6 1
Hier soir, a eu lieu, l'inauguration du
Pavillon d'art chinois, (iHÓ i8, rue de
Courcelles, par M. C.-T. Loo, un des plus
généreux donateurs du Musée Guiiiiet. La
sculpture chinoise, hindoue et kmcr s'y
trouve admirablement présentée.
L'Aviation Coloniale
Algérie
Au retour d'un vol de nuit, un avion du
2e groupe d'Afrique, a Oran, a heurté un fil
électrique à haute tension, au terrain de la
Senia. L'appareil a pris feu et s'est écrasé,
sur le sol. Le capitaine Darbos a été car-
bonisé ; le capitaine Hnhy, précipité IHMS
de son siège dans la chute, n'a eu que des
blessures peu graves.
A Toulon
I.l's corps des 5 victimes de l'accident
d'aviation maritime de Rizorte ont été ache-
minés le 5 juin dans l'après-midi vers leur
pays natal. Les autorités maritimes ont
assisté au départ des cercueils qui avaient
été débarqués la veille dans l'arsenal de
Toulon.
La traversée du Pacifique
La. Croix-riu-Sud est parti hier de Suva
pour terminer son raid en survolant la Nou-
velle-Calédonie ; n'ayant pu atterrir à Na-
selai en raison de là marée haute, l'appa-
reil est revenu à Suva.
Les débouchés
el Afriqie Occileltale Française
pour les marmites et fourneaux
en fonte moulée
L'industrie de la fonte trouve dans les colo-
nies de l'Afrique Occidentale française des
débouchés pour certains articles en fonte mou-
lée qui sont de plus en plus répandus dans les
milieux indigènes. Si r on consulte, en eflet,
les statistiques douanières de ce groupe de
colonies, on constate que les entrées de mar-
mites et fourneaux de cette catégorie ont plus
que doublé depuis 1924 en passant de 600
tonnes à 1.605 tonnes en 1926.
Le modèle de marmite le plus recherché de
la clientèle est le « pot gallon », genre pot-
au-feu avec ou sans pieds, à anses fixes et livré
avec ou sans couvercle. Il se fait en toutes di-
mensions depuis 1/2 g. jusqu'à 10 gallons (I),
mais l'article courant a une contenance variant
entre 1 1/2, 2 ou 3 gallons.
Le fourneau en fonte généralement utilisé par
les indigènes est un appareil de chauffage à
charbon de bois avec grille mobile. appelé
communément k fourneau matgache o. Il se
compose d'une partie supérieure en fonne de
cuvette munie de deux anses et venue de fonte
avec la partie inférieure de forme cylindrique,
dans laquelle est aménagée une ouverture ser-
vant au tirage. Le* dimensions les plus cou-
rantes sont de 10, II, 12 ou 13 inches (2).
Importatioru. - Le Sénégal et la Guinée
française font une consommation à peu près
égale de marmites et de fourneaux en fonte.
En 1926, le Sénégal s' inscrit toutefois en tête
des importations avec un chiffre de 597.567
kilos, contre 539.747 kilos, pour la Guinée
française. La Côte d'Ivoire vient au troisième
rang avec 266.717 kilos, et le Soudan français
s'inscrit ensuite avec 172.479 kilos. La colonie
du Dahomey est un cl ient beaucoup moins inté-
ressant ; les statistiques locales * accusent seule-
ment 6.767 kilos pour 1 année 1926.
Il faut tenir compte que le Sénégal et la
Côte d'Ivoire n'absorbent pas la totalité des
articles dédouanés dans leurs ports respectifs.
Un certain nombre des ustensiles en question
ne fait que transiter sur ces territoires pour être
vendu dans les comptoirs de la Mauritanie et
du Soudan français, d'une part, et de la Haute-
Volta, d'autre part.
Concurrence. L'industrie de la fonte en
France rencontre sur le marché de l'Afrique
Occidentale française une concurrence assez
sérieuse dan& la fabrication belge. Pendant
l'année 1926, la France a fourni 1.010.382
kilos de marmites et fourneaux en fonte, soit
les trois cinquièmes environ des importations
totales. En 1924, la métropole participait pour
la moitié des entrées seulement à l'approvision-
nement de la clientèle !ocale.
La Belgique est, après la France, le prin-
cipal fournisseur de la colonie. Elle figure dans
les pays de provenance pour 372.307 kilos,
soit 23 du chiffre total des importations,
améliorant ainsi de 10 points son pourcentage
de 1924.
L' Angleterre, qui s inscrit au troisième rang.
subit un fléchissement dans le commerce de ces
articles. Les importations provenant du Royau-
me-Uni s'élèvent à 123.032 tonnes, soit 7 "u
des entrées contre 35 en 1924.
Les articles allemands s 'inscrivent pour
90.075 kilos et ceux provenant de la Hollande
pour 2.138 kilos.
Valeur à l'entrée. Le montant des dé-
clarations faites en douane pendant l'année
1926 s'est élevé, pour l'ensemble de ces arti-
cles, à 4.565.249 francs répartis comme suit
entre les divers pays de provenance :
Kilos Francs
France 1.010.382 3.052.565
Belgique. 372.307 632.046
Angleterre. 123.032 419-977
Allemagne. 90.075 189.279
Hollande. , 2. 136 5.701
Autres pays 7.383 65.659
1.605.317 4.565.249
D*après ces déclarations, le prix moyen au
kilo, à l'entrée dans la colonie, des marmites
et fourneaux en fonte moulée est le suivant par
pays expéditeur :
France 3 02
Belgique 2 23
Angleterre 3 41
Allemagne 2 10
Hollande 2 66
Autres pays 8 89
Les prix de vente à la colonie varient selon
les marques, les modèles et les qualités de
fabrication. On peut les déterminer en ajoutant
au prix initial de France les frai s de transport,
les droits de douane et le bénéfice du vendeur
qui est apprécié à un pourcentage comprenant
la rémunération des intermédiaires et les frais
généraux.
Maisons locales susceptibles de recevoir des
offres. La plupart des maisons importatrices
de la colonie sont susceptibles de recevoir des
offres. L' Agence économique de 1 A. O. F .,
159, boulevard Hausmann, à Paris, tient à la
disposition des industriels et commerçants inté-
ressés les listes des principales firmes installées
en Afrique Occidentale française.
Méthodes commerciales. Les marmites et
fourneaux en fonte moulée destinés à l'exporta-
tion sont expédiés en vrac par une ou deux
pièces attachées avec du fil de fer.
Les méthodes commerciales employées pour
la vente et l'exportation de ces articles sont
celles communes à toutes les marchandises
expédiées des différents ports de la métropole
(Le Havre, Bordeaux, Marseille) par les mai-
sons de commerce à leurs succursales. La mar-
chandise est généralement vendue par le fabri-
cant franco au port d'embarquement. Les paie-
ments s'effectuent soit au comptant, soit à 30
(1) t.l' gallon Vallt 4 litres 54.
(2) L'inch \aut eimron i cent. 12.
JOIMIftlJpOTIOIEII
Rédaction & Administration :
M, IN ii wm-jm*
PARIS (f>
Ttl ÉPII. t LOUVRB IMT
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Les Annales Coloniales
Les annonces et réclames sont reçues au
bureau du tournai.
DlllaCTaullS: M. RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Tous les articles publiés dans noire tournai ne peuvent
(Ire reproduis qu'en citant les ANNALES COLONIAUS.
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Colonies 120 » 65 » 31.
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tous les bureaux de poste.
La colonisation civilisatrice
Voici quelques documents que j ajoute au
dossier de cette question si complexe, si déli-
cate. Ils intéressent, cette fois, non plus les
droits du travail, mais les droits de la morale.
Je viens de recevoir un astez mince, mais
très clair volume intitulé : « De la piété filiale
comme fondement du droit de famille annamite
d'après le Code de Gialong et celui des Lé. »
C'est une thèse de doctorat ès lettres. Son au-
teur, M. Tran-Van-Lieu, qui est déjà docteur
en droit, l'a soutenue brillamment devant la
Faculté de Puis, il y a deux semaines.
EUe traite, en apparence, d'une simple ques-
tion de droit pur, suivant les plus sûres mé-
thodes de notre science expérimentale, mais on
la sent toute frémiMante d'une passion mal
contenue qui déborde naturellement de ce cadre
technique.
L'auteur insiste, avec une complaisance que
nul ne eoqera à lui reprocher, sur le caractère
fondamental du droit dans l' organisation so-
ciale de l' Annam : .,
- - - - -.
« Le législateur annamite, écrat-al, confond
complètement le droit avec la morale. Il ne
tient aucun compte de la distinction fondamen-
tale entre les devoirs moraux et les devoirs
juridiques qu' on trouve dans toutes les législa-
tions européennes. Son principal souci est de
prévoir et de régler le plus grand nombre pos-
sible de devoirs moraux et de pourvoir chacun
d'eux d'une sanction pénale. 11 reste à peu
près étranger à toute autre préoccupation. Il
ne réglemente les actes privés que quand ils
intéressent la morale. Ainsi, dans la législation
annamite, la notion du devoir domine et efface
presque celle du droit. »
Ailleurs il dira : « C'est ainsi que le Code
Gialong et celui des U ne sont qu'une longue
leçon de morale expérimentale avec des sanc-
tions immédiates. »
Et l' analyse rigoureuse de la législation sur
la puissance paternelle et les devoirs des en-
fants vient éclairer cet principes. Le père a
des droits, droit de correction, de garde,
d'exhérédation, de répudiation de la femme,
de marier ses enfants, d'exclure les enfants de
la famille et du culte, d'adopter. Les enfants
ont des devoirs de piété et uailltance, de res-
pect, d'obéissance, de deuil, sanctionnés pu
des peines redoutabla, le manaue de piété
filiale étant classé, dans le Code Gialonl'
banni les dix « crimes atroces -». Par contre,
les enfants n' ont aucun droit contre le père de
famille. Quand celui-ci manque à ses devoirs
vis-à-vis des siens, le droit de le poursuivre en
justice est donné non à l'enfant, mais « aux
chefs de quit.., de villages et de hameaux.
au Truona-Toc (chef de la parent), et à dé-
faut au Ministère public exclusivement.
Ainsi apparaît bien le caractère généra} de
ce droit annamite qui n'est pu un droit indi-
viduel, organisé dans l'intérêt du père ou de
l'aleul, mais dans l'intérea de la morale. Comme
le dit un autre auteur, « la loi sino-annamite,
en réalité, ignore les individus ; elle ne veut
favoriser ni le père ni les enfants; elle ne s'oc-
cupe que de la morale, qui enseigne la piété
filiale et le respect. »
On ne saurait nier I impressionnante gran-
deur d'une telle conception du droit. Et l'on
approuve le sentiment d'orgueil qui anime M.
Tran-Van-Lieu quand il écrit : « C'est sous
cette législation éminemment moralisatrice que
vécurent pendant des siècles les Annamites.
EUe a exercé sur eux une action salutaire en
bridant leurs mauvais instincts et en extirpant
de leur cœur les passions malfaisantes qui
causent la désorganisation de la famille et les
bouleversements de la société. Elle a fait
entrer dans le plus profond de leurs âmes les
sentiments de piété et de respect. Elle a fait
rdb ce peuple un des plus corrects, des plus
polis, des plus sincères du monde. Ainsi l'or-
Çbe, la paix, l'harmonie régnaient-ils, en géné-
ral. dans les familles annamites. »
Et quand l'auteur, reprochant à la France
'd'avoir voulu substituer à l'enseignement tra-
ditionnel annamite un enseignement français
fondé sur la reconnaissance des droit..de 1 in-
ividu, écrit : « Depuis longtemps, nos parents
ont beaucoup souffert et c' est en souffrant
avec eux que nous écrivons ces lignes des
conséquences effroyables d'une pareille politi-
que d'enseignement. » nous sommes tentés,
au premier abord, de r approuver sans réserves.
Mais, en même temps que le livre de M.
ITran-Van-Lieu, j'ai reçu, par la plus heureuse
«des coincidencett, un très remarquable article
'de mon ami Albert Maybon qui a vécu long-
temps en Extrême-Orient. qui possède sur
toutes ces questions la plus haute et la plus
légitime autorité.
Son article me montre que le reproche de
M. Tran-Van-Lieu, du moins tous la forme
rigide où il nous est présenté, n'est point tout
à fait fondé.
Sans doute, nous avons commis des fautes.
Lors de notre installation en Cochinchine, les
amiraux, croyant remplir une mission civilisa-
trice, substituèrent à 1 enseignement traditionnel
des mandarins qui avaient fui, au reste, à Hué,
tout un système d'enseignement fondé sur le
principe de l'assimilation des indigènes et de
la diffusion de la langue française. Mais on
he tarda cas à reconnaître les vices d'une telle
politique. - 1863, l'amiral Bouard réorla-
nisait l'enseignement des caractères tel qu'il
existait avant l'arrivée des Français, rétablis-
sait les titres anciens des professeurs, des ins-
pecteurs d'études et des licenciés, et, depuis
lois, la question de l'adaptation des institu-
tions d'enseignement à la civilisation tradition-
nelle annamite est demeurée au premier plan
'des préoccupations de nos administrateurs. M.
Paul Beau en 1906, M. Albert Sarraut en
11917, MM. Long, Merlin, par leurs réformes,
montrèrent que le problème leur apparaissait
bien dans toute sa complexité et toute sa gra-
vité.
Ils ne l'ont pas encore pleinement résolu.
Est-ce bien et uniquement de leur faute ?
M. Tran-Van-Lieu écrit lui-même :
« Puisque nous ne pouvons pas éviter la
contamination de la civilisation scientifique et
matérielle, puisque de gré ou de force, nous
sommes entraînés dans le tourbillon de la surac-
tivité et de l'alitation économique et méca-
nique, à quoi bon perdre notre temps bien
qu il soit parfois doux de le faite à con-
templer philosophiquement nos vertus antiqpws,
à en déplorer tristement la disparition, à rêver
mélancoliquement à un retour vers le passé.
Notre vieux pays d'Annam, désonnais, entre,
que nous le voulions ou non, dans un nouvel
âge. M
En réalité, le conflit des deux enseignements
qui n'est que le conflit de deux conceptions
sociales, n'est pas la conséquence d'une erreur
de politique ou de cIodriDe.
M. Albert Maybon nous montre, dans son
article, qu'on le retrouve au Japon et dans la
Chine moderne comme en Indochine :
fN I * A 1 1 • ♦
« uans i âge de (Jure concurrence qui s an-
nonce en Asie, il importe, certes, que le peu-
ple annamite soit utilement armé pour jouer sa
partie. Mais ne perdons pas de vue que la
concunence « culturelle » sera presque aussi
acharnée aue les compétitions économiques.
Comment le peuple annamite ne percevrait-il
pas quelques échos de toute cette agitation ? m
El Albert Maybon conclut très sagement, à
mon sens :
« Penchons-nous vers cette classe pensante
indigène attentivement et avec sympathie pour
compreixke ses aspirations et pour rectifier ses
jusements, pour mieux éclairer son esprit et.
s'il est nécessaire, pour modérer son impa-
tience. »
Je crois bien, après avoir lu M. Tran-Van-
Lieu, qu'il ne repousserait pas ce conseil que
donne à nos administrateurs et à ses compa-
triotes éclairés un homme de bonne foi et de
sage consei l.
BMcsm* AmtmmmtÊi,
Jéputé 4e la Haute-Savoie, profes-
seur de législation coloniale et d'éco-
nomte politique à la Faculté de Droti
de Lyon,
Voyage royal
Mardi dernier à 1^3 heures, le Thysville
quittait Anvers à destination du Congo belge,
ayant à bord le roi Albert l", la reine, ac-
compagnés du général Swagers, aide de
camp du roi, du professeur-docteur Nolf, an-
cien ministre.
Le Thysville battait pavillon belge et avait
son grand pavois, de même que tous les na-
vires se trouvant au port. Une flottille de
yachts a accompagné le Thysville jusqu'à
l'estuaire de l'Escaut.
Le voyage du roi et de la reine des Belges
durera exactement trois mois. Au Congo, ils
seront accompagnés par le nouveau gouver-
neur général le lieutenant général Tilkens,
aide de camp du roi, et en partie par M. Ja-
dot, gouverneur de la Société générale de
Belgique, qui a été l'un des créateurs, sous
Léopold 11, des grandes entreprises colo-
niales belges.
Le roi Albert, alors qu'il était prince héri-
tier, a visité le Congo en 1909, au lendemain
de l'annexion de l'Etat indépendant par la
Belgique. C'est la première fois que le chef
de l'Etat se rend en cette qualité en Afrique
belge.
En entreprenant ce voyage, le roi Albert a
tenu à rendre hommage à la mémoire de Léo-
pold II, son oncle, et a présidé à la réalisa-
tion d'une des grandes pensées du fondateur
de l'Etat du Congo: la liaison directe par
rail et eau, en territoire belge, du Katanga
avec Léopoldville et le Bas-Congo. Lorsque
le rail Stanleyville-Kilo-Moto, avec embran-
chement vers le Nil, sera construit, les deux
grandes voies de pénétration seront créées
qui, avec le fleuve Congo, permettront de
consolider l'établissement des Belges au cen-
tre de l'Afrique et de développer, selon des
perspectives infinies, l'empire colonial qui se
trouve constituer politiquement, socialement
et économiquement, la plaque tournante de
l'Afrique.
Les Annales Coloniales ont publié il y a
quelque temps l'itinéraire du voyage royal
qui durera trois mois, pendant lesquels le roi
sera en communication quotidienne avec son
Cabinet et ses ministres.
Le Chemin de fer
de Conakry au Niger en 1927
«s*
Pendant le mois de décembre 1927, le che-
min de fer de Conakry au Niger a transporté
27.821 voyagturs et 3.611 tonnes de marchan-
dises.
Pour l'année 1927, le service de l'exploi-
tation a enregistré un trafic de 238.091 voya-
geurs (21.247.624 voyageurs kilométriques) et
37.492 tonnes de marchandises (12.821.266
tonnes kilométriques). En 1926, les chiffres du
trafic avaient été les suivants : 264.961 voya-
geurs (24.977.906 voyageurs kilométriques) et
41.183 tonnes de marchandises (15.212.506
tonnes kilométriques).
Les recettes de l'exploitation se sont élevées,
pendant le mois de décembre 1927, à 1 mil-
lion 44.29 fr. 85, portant le total de Tannée
1927 à 9.676.541 fr. 15, en augmentation de
1.844.378 fr. 50, sur les recettes de 1926.
A L'ACADÉMIE DBS SCIENCES
«S»
LM déserti tropicaux
Au cours d'une récente séance de l'Aca-
démie des Sciences, M. le général Bourgeois
a communiqué un note de M. Aufrère concer.
nant l'influence de la météorologie sur la for-
mation des déserts tropicaux.
Le Judaïsme Nord-Africain
14.
A la veille de la réunion df la
Conférence nord-Offiemn* fui deit
avoir lieu à Rabat, le iudaSsme
nord-africain expose ses revendications et ses
espérances. On trouvera les unes et les autres
nettement e»primées dans la Justice, journal
des Israélites de Tunisie, Ces* derniers de-
mandent :
10 Une solution « démocratique » et équi-
table de la question irritante de l'attrtbu-
tion des lots de colonisation ; ils déclarent,
à ce point de vue, être tout à fait rassurés
par les déclarations de M. le Résident gé-
néral. Ce dernier n'a-t-il pas promis à la
délégation qu'il a reçue « d'unifier les con-
ditions d'attribution de lots dans l'esprit le
plus libéral et le plus démocratique 9, et ces
paroles ne sont-elles pas suffisantes pour
que les Israélites aient la certitude de « voir
disparaître Cette mesure d'ostracisme qui fait
d'un Français nord-africain un Français
diminué 9 t
20 Une autre « unification io : celle de la
politique de naturalisation française dans
les pays de protectorat ; il s'agit ici des
Israélites marocains, lesquels demandent
l'extension au Maroc du décret sur la lIatu-
ralisation en date du 20 décembre 192\ : et
cela, disult-ils, pour faciliter « l'évolution
normale du judaïsme moghrebin, partiealiè-
rement attiré par le rayonnement du génie
français, mais qui, malheureusement, à pré-
sent, n'obtient la naturalisation qu'au
compte-gouttes P. Pour la jeunesse juive du
Maroc, a nombreuse, ardente, civilisée t, la
France est le pays qui représente entre tous
la liberté et la tolérance : qu'elle adopte des
enfants qui ne demandent qu'à l'appeler,
hur mère et qui en sont dignes ;
30 Réforme de toutes les communautés
juives nord-africaines sur le modèle algé-
rien ; en Tunisie comme au Maroc, a les
besoins de l'assistance juive sont étroitement
liés au culte »; le judaïsme nord-africain
déclare que cette dépendance est fâcheuse et
qu'il est urgent de la rompre : a énumérer
les avantages d'une telle réforme dépasse-
rait le cadre de cet article, mais nous pou-
vons simplement souligner. que cette trans-
formation permettrait en premier lieu une
meilleure utilisation des compétences, tant
four les besoins du culte que pour ceux de
la bienfaisance. » Une meilleure utilisation
des compétences 1 Evidemment, il n'est pas
de réforme qui ne mérite qu'on l'envisage
sérieusement lorsqu'elle 'doit aboutir à pareil
,¡",It.,.
A la Conférence annuelle des gouverneurs
de l'Afrique Française, ces questions-là se-
ront débattues. Voilà pourquoi les Israélites
nord-africains tiennent à attirer l'attention
publique sur ces problèmes, et pourquoi ils
suivront les travaux de la Conférence de
très près. Une idée générale se dégage, mal-
gré nous : unification, ce mot revient sans
cesse ; qu'il s'agisse di la politique de natu-
ralisation française ou de la réforme des
communautés juives, c'est la même préoccu-
pation qui se fait jour ; je n'en dis pas da-
vantage, ne voulant pas moi-même dépasser
le cadre de cet article, mais peut-être la Con-
férence nord-africaine, qui se tient tous les
ans, prépare-t-elle lentement, à notre insu
parfois, une réforme singulièrement plus
large et plus profonde ; je n'en veux d'aufre
preuve que la façon toute naturelle dont
nous prononçons aujourd'hui ces mots :
l'Afrique Française du Nord.
Marie JtoNslaii,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des C'montes.
10801
L'effort français
dus les Territoires sevs audit
1..
Des statistiques publiées par la Société des
Nations sur la s ituation économique actuelle
des territoires coloniaux placés sous mandat,
nous relevons les chiffres suivants en ce qui
concerne le Cameroun et le Togo placés sous
mandat français :
Cameroun (lm)
Superficie : 425.000 km2.
Population : indigène, 1.900.000 ; Euro-
péens, 2.000. La population indigène aug-
mente lentement, tandis que la. population
européenne s'accroit très rapidement.
Importations : 200.000.000 (prévisions).
Exportations (et réexportations): 175.000.000
Recettes locales : 41.768.350.
Dépenses : Instruction des indigènes, 1 mil-
lion 11.695. Agriculture, 561.497. Hygiène
publique, 7.824.503 (budget spécial de la
santé publique et de l'assistance indigène).
Travaux publics, 22.120.643, dont : budget
spécial, 5.533.143. Construction, 16.000.000.
Santé publique, 587.500 francs.
Togo (1937)
Superficie: 52.000 km2.
Population : indigène, 750.000 (approxima-
tivement). Européenne, 400 (approximative-
ment).
Importations : 125.000.000.
Exportations : 100,000.000 (chiffres approxi-
matifs).
Annuité de l'emprunt consenti : 250.000,
comme recettes provenant de sources exté-
rleura.
Recettes locales : 22.385.000.
Dlpensa : Instruction des indigènes, 1 mil-
lion 367.172. Agriculture, 1.239.098. Budget
annexe de la Santé publique (exercice 1927),
4.744.000. Travaux publics, 3.400.000.
A LA CHAMBRE
L'ELECTION OU BUREAU
Election du Président
Sous la présidence de M. Sibille, doyen
d'âge, la Chambre a procédé, mardi après-
midi. à l'élection de son bureau définitif. La
séance, très calme, a été tout entière oc-
cupée par les quatre scrutins à la tribune.
Les résultats n'ont été proclamés qu'à 20
heures.
Le scrutin pour La nomination du prési-
dent définitif de la Chambre des députés a
donné les résultats suivants :
Nombre de votante 5tfl
Bulletins blancs ou nuls 11
Suffrages exprimés 580
Majorité absolue .,. 291
Ont obtenu :
MM. Fernond Bouisson (socia-
liste) 327 suffrages
Frunklin-iBouillon liste) (gauche
unioniste) && -
Diver's , , 11 -
M. Feruond Bouisson ayant obtenu la
majorité absolue des sulfruges, M. Sibille
le proclame président de lu Cliambre des
députés. (V ils applaudissements prolongés
à l'extrême gauche, à gauche et au ccntre.)
Election des vice-présidents
Le scrutin pour lu nomination de quatre
vice-présidents de lu Chambre a donné les
résultats suivants :
Nombre des votants ;.,. 574
Bulletin blanc ou nul 1
Suffrages exprimés ¿., 573
Majorité absolue 287
Ont obtenu :
MM. Henry Paté 44 suffrages
Léo Bouyssou 321
llouilluux-Lufunt 311
Pierre-Etienne Flandin i&y
Fabry 261
Ulaisut 249
Morinuud 133
MM. Henry Puté (indépendant de gauche),
Léo Bouyssou (rudical-socialiste) et Bouil-
loux-Lafont (gauche radicale), ayant obtenu
lu majorité absolue des suffrages, sont pio-
clumés vice-présidents de la Chambre des
députés. (Applaudissements de la gauche,
de Vextrême-gauche et du centre.)
(Tous nos lecteurs, avec nous-mêmes, ap-
plaudiront aussi ù la réélection de notre
distingué collaborateur et ami M. Bouilloux-
Lafont).
Election des secrétaires
Voici le résultat du dépouillement du
scrutin pour la nomination dQ huit secré-
taires :
Nombre des votants 553
Bulletins blancs ou nuls., 2
Suffrages exprimés 551
Majorité absolue 276
Ont obtenu ;
MM. Taton-Vassal 351 suffrages
Jules Boyer 333 -
Auguste Uratien 314 -
JVlorcombes 311 -
de Lupel ..,.,.,.,.. 308 -
Blancho 306 -
Triballet aul -
MM. Taton-VassaJ {républicain de gau-
che), Jules Boyer (gnuollc radicale), Augus-
tu lira tien (rudical-socialiste), Marcombes
(radical-socialiste), de wpel (républicain de
gauche), Blancho (socialiste), et Triballet
(républicain socialiste) uyant obtenu la ma-
jorité absolue des suffrages, sont proclamés
secrétaires de la Chambre des députés. lAp-
plaudissements à gauche, à l'extrême gau-
che et au centre.)
Election des questeurs
Voici le résultat du, dépouillement du
scrutin pour la nomination de trois ques-
teurs :
Nombre des votants. a57
Bulletin blanc ou nul..,.,. 1
Suftrages exprimés 556
Majorité absolue 279
MM. Barthe 376 suffrages
Cuzals 279 -
MM. Barthe (socialiste) et Cazals (radical-
socialiste) ayant obtenu la majorité abso-
lue des suffrages, sont proclamés questeurs
de la Chambre des députés. (Applaudisse-
ments à gauche, à l'extrême gauche et au
centre. )
M. Sibille annonce qu'il y a lieu de procé-
der a un deuxième tour de scrutin
pour la nomination d'un vice-président,
à un deuxième tour de scrutin pour la
nomination d'un secrétaire et à un deuxiè-
me tour de scrutin pour la nomination d'un
questeur.
LE DEUXIEME SCRUTIN
Le deuxième scrutin qui a eu lieu
hier, a donné les résultats suivants :
M. P.-E. Flandin, républicain de gauche,
a éifé élu à la vice-présidence par 262 voix
contre 217 à M. Fabry, de l'action démocra-
tique et sociale.
M. Tranchand, de la gauche radicale, a
été élu questeur par ^72 voix contre 202 ¡\
M. Ahout, du groupe Marin.
Pour le secrétariat, M. Léon Vincent, ré-
publicain socialiste, obtint 211 voix contre
210 a M. Dumat, du groupe Marin,
VALIDATION
La sous-commission du 11° Bureau, à
.l'unanimité, a conclu à la validation de
l'élection de M. (iratien Cnndacc,
Rn oe qui concerne l'élection de M. Grae-
ve dans la 20 circonscription de la Gunde-
loupe, elle a soulevé un incident à la sous-
commission, mais nous croyons savoir que
la proposition de validation sera faite au-
jourd'hui a la Chambre.
Académie de Médecine
Les maladies occasionnées
par le travail de la laque
Un rapport sur les maladies occasionnées
par le travail de la laque, vient d'être pré-
senté à l'Académie de Médecine par M. Da-
rier.
Il ne s'agit, en général, nue d'éruptions
causées par le maniement de la laque. Elles
n'atteignent pas, heureusement, tous les ou-
vriers. Cependant, de sévères mesures d'hy-
giène sont indispensables. Il incombe rigou-
reusement aux patrons d'y veiller.
Dépêches de t'Indochine
Au Ynnnan
On mande de source chinoise que la
grande réunion de tous les délégués de
province prévue depuis longtemps et ajour-
née plusieurs fois s'est enfin tenue le 21
mai et jours suivants. Parmi les nom-
breuses propositions examinées figurent la
question de t'opium, pour laquelle une
commission de 7 membres a été désignée
pour cette étude spéciale. Les règlements
concernant la production et la vente du sel
ont été revisés ; t'augmentation de l'impôt
sur cette denrée et sur les terres cultiva-
bles a été envisagée.
De flombreux billets seront mis en circu-
lation, la fabrique et l'ilôtel des Monnaies
seront installés à Tong-Tchéan, au nord-
est et près de riches minerais de cuivre.
t Des mesures ont été prises pour laciliter
l'exportation des produits en province, les
lois douanières seront revisées ; la banque
de Fu-Tien, sera inspectée régulièrement.
Enfin, le régime mandarinat sera complète-
ment réformé ; en principe, la suppression
des préfets est acceptée.
Cent piastres indochinoises valent de 320
à 325 dollars tjunnanais.
..,. -
L'Indochine aux foires
et expositions
–<*
L Agence Economique de l'Indochine fait
preuve de plus en plus d'une heureuse activité
par la publication de son intéressant bulletin et
sa participation aux expositions et foires natio-
nales et universelles.
Notre colonie d'Asie y est régulièrement
représentée par ses plus importantes firmes com-
merciales et industrielles.
Soigneusement organisées, les expositions de
l'Agence Economique de l'Indochine ont le
mérite d'être pratiqueviwur le commerce, inté-
ressantes pour le visiteur et instructives pour
tous.
Grâce à la collaboration assidue de quelques
importantes maisons indochinoises, l' Agence a
pu réaliser dans toutes ces manifestations une
présentation essentiellemscnt commerciale des
produits naturels et manufacturés de la colonie.
Ce qui est bien. Mais il est fort souhaitable
que toutes les maisons indochinoises prennent à
cœur de collaborer fidèlement avec le Gou-
vernement. En la matière, l'intérêt particulier
réside dans l'intérêt sénéral. Et tous ont à
Sagner à ce que la plus riche, la plus active
de nos colonies s' offte au monde sous son véri-
table et puissant aspect. Nul ne peut et ne
doit rester indifférent aux efforts accomplis par
l'Agence.
Rappelons que. pour 1928, l'Agence Eco-
nomique de l'Indochine participe ou participera
aux mani festaions suivantes :
Foire-Exposition de Brest (27 mai-S juillet),
Exposition de Reims (1er juin- l'r tuntet). Foire
de Bordeaux (17 juin-2 juillet), juillet). Foire
Vienne (2-9 septembre). Foire de Prague (19-
25 septembre). Foire de Marseille (2" quinzaine
de septembre).
Nous ne doutons pas que la « métropole se-
conde » y occupera un rang digne de sa pros-
périté.
–u «
Au Nord de l'Indochine.
T81
Des bruits ctintrndictoires parviennent, à
Tokil), lie diilerentes sources, au sujet de l'état
de santé de Thallg T £ £ > Lin.
Il semble a peu près certain que l'état du
inuréchul Tchang Tso Lin est de plus en plus
grave étant donné que le blessé va s'affaiblis-
sant. Sa famille a été appelée a son chevet.
Des médecins chinois et japonais le soignent
avec la plus grande attention.
Les cnets du gouvernement de Nankin
tiennent, à Nankin, une importante conférence
avec Tchang Kaï Chck sur la situation créée
par l'abandon de Pékin par Tchang Tso Lin,
abandon qui laisse virtuellement toute la
Chine, sauf la tnllùchourie, aux mains des
nationalistes.
On croit savoir que les chefs nationalistes en-
visagent un système de gouvernements -- régio-
naux, qui diviseraient le pays en six districts
politiques, sous la dépendance d'un conseil
gouvernemental de Nankin. La Mandchourie
serait comprise dans cet arriuigenietit, a condi-
tion que Tchang Tso Lin consente à se retirer
de la politique et que son lils et les jeunes
membres du parti Ting Tien se rallient uu
parti de Nankin.
TAUX DE LA PIASTRE
--0-
Le Gouverneur Général de l'Indochine Ment
de faire connaître au Ministre des Colonies
qu'à la dnte du 6 juin 11)28 le taux officiel de
la piastre était de 12 fr. W.
AU MUSÉE GUIMET
1 6 1
Hier soir, a eu lieu, l'inauguration du
Pavillon d'art chinois, (iHÓ i8, rue de
Courcelles, par M. C.-T. Loo, un des plus
généreux donateurs du Musée Guiiiiet. La
sculpture chinoise, hindoue et kmcr s'y
trouve admirablement présentée.
L'Aviation Coloniale
Algérie
Au retour d'un vol de nuit, un avion du
2e groupe d'Afrique, a Oran, a heurté un fil
électrique à haute tension, au terrain de la
Senia. L'appareil a pris feu et s'est écrasé,
sur le sol. Le capitaine Darbos a été car-
bonisé ; le capitaine Hnhy, précipité IHMS
de son siège dans la chute, n'a eu que des
blessures peu graves.
A Toulon
I.l's corps des 5 victimes de l'accident
d'aviation maritime de Rizorte ont été ache-
minés le 5 juin dans l'après-midi vers leur
pays natal. Les autorités maritimes ont
assisté au départ des cercueils qui avaient
été débarqués la veille dans l'arsenal de
Toulon.
La traversée du Pacifique
La. Croix-riu-Sud est parti hier de Suva
pour terminer son raid en survolant la Nou-
velle-Calédonie ; n'ayant pu atterrir à Na-
selai en raison de là marée haute, l'appa-
reil est revenu à Suva.
Les débouchés
el Afriqie Occileltale Française
pour les marmites et fourneaux
en fonte moulée
L'industrie de la fonte trouve dans les colo-
nies de l'Afrique Occidentale française des
débouchés pour certains articles en fonte mou-
lée qui sont de plus en plus répandus dans les
milieux indigènes. Si r on consulte, en eflet,
les statistiques douanières de ce groupe de
colonies, on constate que les entrées de mar-
mites et fourneaux de cette catégorie ont plus
que doublé depuis 1924 en passant de 600
tonnes à 1.605 tonnes en 1926.
Le modèle de marmite le plus recherché de
la clientèle est le « pot gallon », genre pot-
au-feu avec ou sans pieds, à anses fixes et livré
avec ou sans couvercle. Il se fait en toutes di-
mensions depuis 1/2 g. jusqu'à 10 gallons (I),
mais l'article courant a une contenance variant
entre 1 1/2, 2 ou 3 gallons.
Le fourneau en fonte généralement utilisé par
les indigènes est un appareil de chauffage à
charbon de bois avec grille mobile. appelé
communément k fourneau matgache o. Il se
compose d'une partie supérieure en fonne de
cuvette munie de deux anses et venue de fonte
avec la partie inférieure de forme cylindrique,
dans laquelle est aménagée une ouverture ser-
vant au tirage. Le* dimensions les plus cou-
rantes sont de 10, II, 12 ou 13 inches (2).
Importatioru. - Le Sénégal et la Guinée
française font une consommation à peu près
égale de marmites et de fourneaux en fonte.
En 1926, le Sénégal s' inscrit toutefois en tête
des importations avec un chiffre de 597.567
kilos, contre 539.747 kilos, pour la Guinée
française. La Côte d'Ivoire vient au troisième
rang avec 266.717 kilos, et le Soudan français
s'inscrit ensuite avec 172.479 kilos. La colonie
du Dahomey est un cl ient beaucoup moins inté-
ressant ; les statistiques locales * accusent seule-
ment 6.767 kilos pour 1 année 1926.
Il faut tenir compte que le Sénégal et la
Côte d'Ivoire n'absorbent pas la totalité des
articles dédouanés dans leurs ports respectifs.
Un certain nombre des ustensiles en question
ne fait que transiter sur ces territoires pour être
vendu dans les comptoirs de la Mauritanie et
du Soudan français, d'une part, et de la Haute-
Volta, d'autre part.
Concurrence. L'industrie de la fonte en
France rencontre sur le marché de l'Afrique
Occidentale française une concurrence assez
sérieuse dan& la fabrication belge. Pendant
l'année 1926, la France a fourni 1.010.382
kilos de marmites et fourneaux en fonte, soit
les trois cinquièmes environ des importations
totales. En 1924, la métropole participait pour
la moitié des entrées seulement à l'approvision-
nement de la clientèle !ocale.
La Belgique est, après la France, le prin-
cipal fournisseur de la colonie. Elle figure dans
les pays de provenance pour 372.307 kilos,
soit 23 du chiffre total des importations,
améliorant ainsi de 10 points son pourcentage
de 1924.
L' Angleterre, qui s inscrit au troisième rang.
subit un fléchissement dans le commerce de ces
articles. Les importations provenant du Royau-
me-Uni s'élèvent à 123.032 tonnes, soit 7 "u
des entrées contre 35 en 1924.
Les articles allemands s 'inscrivent pour
90.075 kilos et ceux provenant de la Hollande
pour 2.138 kilos.
Valeur à l'entrée. Le montant des dé-
clarations faites en douane pendant l'année
1926 s'est élevé, pour l'ensemble de ces arti-
cles, à 4.565.249 francs répartis comme suit
entre les divers pays de provenance :
Kilos Francs
France 1.010.382 3.052.565
Belgique. 372.307 632.046
Angleterre. 123.032 419-977
Allemagne. 90.075 189.279
Hollande. , 2. 136 5.701
Autres pays 7.383 65.659
1.605.317 4.565.249
D*après ces déclarations, le prix moyen au
kilo, à l'entrée dans la colonie, des marmites
et fourneaux en fonte moulée est le suivant par
pays expéditeur :
France 3 02
Belgique 2 23
Angleterre 3 41
Allemagne 2 10
Hollande 2 66
Autres pays 8 89
Les prix de vente à la colonie varient selon
les marques, les modèles et les qualités de
fabrication. On peut les déterminer en ajoutant
au prix initial de France les frai s de transport,
les droits de douane et le bénéfice du vendeur
qui est apprécié à un pourcentage comprenant
la rémunération des intermédiaires et les frais
généraux.
Maisons locales susceptibles de recevoir des
offres. La plupart des maisons importatrices
de la colonie sont susceptibles de recevoir des
offres. L' Agence économique de 1 A. O. F .,
159, boulevard Hausmann, à Paris, tient à la
disposition des industriels et commerçants inté-
ressés les listes des principales firmes installées
en Afrique Occidentale française.
Méthodes commerciales. Les marmites et
fourneaux en fonte moulée destinés à l'exporta-
tion sont expédiés en vrac par une ou deux
pièces attachées avec du fil de fer.
Les méthodes commerciales employées pour
la vente et l'exportation de ces articles sont
celles communes à toutes les marchandises
expédiées des différents ports de la métropole
(Le Havre, Bordeaux, Marseille) par les mai-
sons de commerce à leurs succursales. La mar-
chandise est généralement vendue par le fabri-
cant franco au port d'embarquement. Les paie-
ments s'effectuent soit au comptant, soit à 30
(1) t.l' gallon Vallt 4 litres 54.
(2) L'inch \aut eimron i cent. 12.
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