Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-05-29
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 29 mai 1928 29 mai 1928
Description : 1928/05/29 (A29,N83). 1928/05/29 (A29,N83).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64512595
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-NEUVIEME ANNEE. N° 83.
EX NUMERO : 80 CENTIMES
MARDI SOIR. 29 MAI 1f.
l v; JOMRNILJUOTIOIER
Rédaction & Administration :
S4, IM * MM-TBaMr
pAloRtis a"
YtLDH. 1 LOUVMC Ift-ST
- RICHELIEU 87.
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Les Annales Coloniales
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L'ENSEIGNEMENT DANS L'ANNAM
Un article de a La Grande Revue. por-
tant ce titre : a La France éducatrice de
l'Annam », et signé Albert Maybon, pose,
entre autres problèmes de premier ordre,
cellli-ci dont nul ne contestera l'importance :
faut-il maintenir, et dans quelle mesure,
l'enseignement traditionnel de l'Annam ?
Tributaire de la culture chinoise, l'Annam
avait un système d'enseignement mêlé à la
,vie politique et sociale de la nation : écoles
familiales et communales nombreuses ; en-
seignement de la langue du Céleste Empire,
de sa morale, de sa politique, de sa civili-
sation. L'enfant apprenait, dès l'âge le plus
tendre, la langue, l'histoire, la géographie,
la littérature, non pas de son propre pays,
mais du pays où rayonnait la vérité et la
sagesse. Quand l'élève était distingué, on le
formait, par les méthodes chinoises, de fa-
çon à le faire accéder au mandarinat.
Viennent les missionnaires : leur propa-
gande se heurte à une morale d'esprit laïque,
et que Voltaire ne cessait de louer ; ils ob-
servent que l'étude de la morale confucéenne
est étroitement liée à celle des caractères
chinois ; les missionnaires lutteront par les
voies indirectes : ils s'attaquent à la langue
et à l'écriture chinoises et inventent le quoc
ngu, notation en lettres latines de la langue
de l'Annam. Les amiraux, les officiers, les
administrateurs adoptent en Cochinchine
cette méthode ; le lettré, le mandarin, voilà
l'ennemi, et l'ennemi le sent bien, car '.1
émigre à Hué dès que la Cochinchine est
sous notre domination.
On tâche d'organiser des écoles élémen-
taires où des maîtres, qu'on rassemble comme
on peut et d'où on le peut. apprennent à
lire, écrire, compter en annamite ; aux écoles
de chefs-lieux de ranton. on commence
l'étude du français ; aux écoles de chefs-
lieux d'arrondissement, on initie les élèves
aux sciences usuelles et on leur fait faire
des exercices de lecture et d'écriture. La
clientèle est rare. Alors, on impose à chaque
commune une sorte d'impôt nouveau : cha-
cune devra fournir son contingent d'écoliers.
Les amiraux eux-mêmes constatent les
piètres résultats de cette enrégimentation.
Les infortunés disciples de ces maîtres im-
provisés et imposés « font le scandale de
leur famille o. On ne rompt pas aussi brus-
quement avec tout un ensemble de traditions
séculaires. La démoralisation en est la con-
séquence. Alors, on veut revenir à l'ensei-
gnement d'autrefois. Trop tard. L'ennemi,
émigré, n'a pas envie de revenir, et le lettré
qui n'est pas parti a un tel dédain de notre
culture occidentale qu'il se garderait bien de
se fourvoyer dans les cadres d'une organisa-
tion que l'expérience même démontrait com-
me fort défectueuse.
On est donc réduit à appliquer une for-
mule d'instruction mi-nnnamite mi-française;
le quoc ngu voisine avec la langue de Racine.
et l'on voit plus d'une fois des éducateurs
proposer de revenir aux anciens caractères.
Du moins, se garde-ton, au Tonkin, de tout
"bouleverser comme en Cochinchine ; on crée
quelques écoles qui devront fournir des in-
terprètes ; mais les communes ne peuvent en
assurer l'entretien; quelques-unes, confiées à
des lettrés sans emplois officiels, échappent
au contrôle des notaules. l'aul Bert tra-
vaille à l'œuvre de rapprochement intellec-
tuel ; son but est de faire naître la confiance
dans l'esprit des représentants de la culture
indigène ; il eût désiré introduire peu à peu
dans les programmes le français, l'annamite
,vulgaire, les sciences. M. Doumer voulait
continuer ce dessein, mais son arrêté resta
lettre morte.
Ainsi, par suite de la rupture brutale
entre la culture chinoise et la pensée anna-
mite, c'était irrémédiablement la décadence
intellectuelle en Annam. En 1906, le gou-
verneur général, M. Paul Beau, tente de
faire sortir l'intelligence annamite de ce som-
meil en donnant un accès plus large à la
science, aux idées, à la culture occidentales,
'dont le jeune Annam se montrait de jour
en jour plus avide. I.es années avaient passé.
Impatients d'accéder à la civilisation mo-
derne, les jeunes reprochaient maintenant à
la France de ne pas leur dispenser assez
généreusement les bienfaits de l'instruction
qu'elle devait répandre dans le monde. Un
conseil de perfectionnement est institué. On
sauve du passé tout ce qui paraît devoir être
maintenu, mais on entre dans la voie des
initiatives heureuses. Les règles de la mo-
rale sociale et familiale chinoise ne seront
pas ébranlées ; il ne sera pas porté atteinte
aux principes qui, depuis de longs siècles,
sont les clés de vofite de l'organisation de
la famille, de la société, de l'Etat ; les
livres qui les enseignent resteront dans les
classes ; ils ne seront pas traduits en quoe
ngu, car une sagesse aussi ancienne est tra-
vestie quand on l'habille d'oripeaux destinés
à remplacer le vêtement harmonieux que lui
ont donné les sages ; les livres chinois en-
seigneront la morale chinoise. Dans l'étude
de la langue chinoise, on se contentera de
supprimer tout ce qui est exercice purement
-- formel. - Mais les sciences auront leur place
dans les trois ordres d enseignement, et elles
seront enseignées en langue annamite trans-
crite alphabétiquement ; mais, pour rappro-
cher l'intelligence des futurs maîtres de celle
du pays qui a remplacé la Chine comme
pays éducateur, le français sera introduit
comme langue facultative au deuxième degré,
comme langue obligatoire au troisième.
La réforme est réalisée par des ordon-
nances royales. La France, pour la première
fois, intervenait officiellement dans l'ins-
truction et l'éducation, d'accord avec l'An-
nam. Il eut été difficile de contenter tout le
monde; il fallait s'attendre à des critiques,
de part et d'autre ; M. Albert Maybon si-
gnale plus particulièrement celles qui vien-
nent du côté français. La querelle restera
longtemps ouverte. >
Elle aurait dû être close, d'après lui,
quand M. Albert Sarraut eut posé un cer-
tain nombre de principes, nets, arrêtés, tra-
çant des limites distinctes, et indiqué une
méthode d'action qui ne laissait dans l'om-
bre aucune des principales difficultés. De
cet ensemble touffu de textes administratifs,
d'arrêtés, de circulaires se dégageaient de
grandes lignes précises : l'enseignement pri-
maire, complémentaire, professionnel aux
administrations locales ; l'enseignement se-
condaire, supérieur au gouvernement géné-
ral. Aux lettrés de Nam-Dinh, M. Albert
Sarraut promettait en 1917 que l'élite de la
population scolaire aurait en Indochine les
mêmes facilités de pousser les études que
dans les grandes écoles de France. Six mois
après, l'enseignement supérieur était fondé ;
l'Université d'Hanoï était inaugurée le 28
avril 1918 : médecine, pharmacie, art vété-
rinaire, droit et administration, pédagogie,
agriculture et sylviculture, travaux publics,
commerce et application commerciale. navi-
gation et pêche maritime, sciences appliquées,
tel était le groupement des écoles techniques
qui y étaient rattachées.
Malgré tout. les critiques continuent :
« Cette politique scolaire et culturelle (mi-
annamite, mi-française) se trouve sur deux
ou trois points importants sans cesse remise
en discussion.. M. Alhert Mavhon va nous
en donner des exemples. J'ai cru hon. avant
de le suivre, de résumer l'exposé historique
de la question. Cet exposé n'est pas la partie
la moins intéressante d'une étude que je te-
nais à signaler à nos lecteurs et pour la-
quelle il est une sorte de préface, claire, in-
telligente et fort bien présentée.
Mario Houston,
Sénateur de Vtléranit, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
M. Léon Perrier à Brest
Itr
M. Léon Perrier, ministre des Colonies,
est arrivé à Brest, accompagné du lieute-
nant-colonel Fauché, attaché à son cabinet,
de MM. Rischmann, préfet du Finistère,
et Goude, député de Brest.
Le ministre a inauguré l'Exposition colo-
niale maritime et commerciale, ayant à ses
côtés : MM. Rischmann, le contre-amiral
Nielly, préfet maritime par intérim; le gé-
néral Durand; Nardon, maire de Brest, les
autorités civiles maritimes et militaires et les
membres du Comité de l'Exposition.
EN ANNAM
Les progrès de la sériciculture
La sériciculture a fait de grands progrès
en Annam.
Les résultats obtenus par les ateliers de
grainage de Vinh et de Binh-Dinh, dirigés
par des sociétés, sont particulièrement satis-
faisants.
Une Société de textiles de Vinh cède gra-
tuitement les pontes sélectionnées aux sérici-
culteurs des provinces suivantes : Thanhoa.
Nhgé-An, Ha-Tinh, Quang-Binh.
L'atelier de Binb-Dinh dirigé par une au-
tre Société de soieries, s'étend dans les
provinces de Quangngaï, Binh-Dinh, Phu-
Yen, Khan-Hoa, Ninh-Thuan, Binh-Thuan.
L'atelier de grainage de Hué est géré di-
rectement par les services agricoles et a
pour secteur les provinces de Quang-Tri,
Thua-Thien, Quang-Nam, Donghoi et Tché-
none.
- Le - matériel et le personnel de microsco-
pistes sont fournis par l'administration qui
donne à ces sociétés une redevance de
o piastre 50 par 100 pontes distribuées.
Les quantités de pontes distribuées par
province ont été en grande amélioration
pour 1927.
Un gros sacrifice financier est à la base
de cette organisation. L'administration in-
tervenant pour moitié dans l'amortissement
du capital engagé pour la construction des
bâtiments et dans la location des terrains
utiles.
Le sacrifice est cependant fructueux. Il a
permis d'ores et déjà une diminution notable
des maladies et une nette amélioration de
la qualité des cocons.
Par ailleurs les pontes 'provenant d'éleva-
ges particuliers peuvent être évaluées à 5
millions.
8..
Au Nord de l'Indochine.
A propos du sort de la Chine, on dit à Tokio
que si Tschnng Tso Lin reprenait l'avantage, Il
ne pourrait aller nu delà du Yang.Tsé et que,
par conséquent, la Chine resterait plongée dans
le chaos. Iais, d'un autre côté, si les Sudistes
sont victorieux, ils feront sagement de ne pas
poursuivre Tso Lin plus loin que la
Grande muraille.
Le Japon n'a nullement l'intention de se livrer
a un acte d'agression en Chine. Quant il son ac-
tion en Mandrhourie, elle dépendra de ce qui se
passera en dehors de cette provinre. Si les trou-
pes de Tschnng Tso Lin se replient pacifique-
ment, par petits groupes et en grand nombre,
le Japon n'interviendra pas, mais si les Nordls.
tes, poursuivis par leurs adversaires, effectuaient
une retraite désordonnée, les Japonais les désar-
meraient et empêcheraient, d'autre part les Su-
distes d'avancer au delà de la Grande muraille.
8.a ,
TAUX DE LA PIASTRE 1
Le Gouverneur général de l'Indochine vient
de faire connaître au Ministre des Colonies qu'à
la date du 26 mat ifï8, lé taux officiel de la
piastre était de 13 fr. 30.
La défense des noirs
en Justice
̃ ̃
Notre devoir évident est d'ap-
porter aux indigènes de nos colo-
nies Vhygiène et l'instruction :
thème souvent développé. Mais plus encore
leur est due la justice. La leur assurer est
une. obligation qui nous incombe s, selon
l'expression employée par M. Louis Barthou,
garde des Sceaux, et M. Léon Perrier, mi-
nistre des Colonies, dans un rapport qu'ils
viennent d'adresser au Président de la Ré-
publique :
Ce rapport contient, notamment, ceci :"
Si l'obligation qui nous incombe, d'assu-
rer aux indigènes, dans le respect des cou-
tumes, une justice rapide et gratuite fait
présentement obstacle à l'admission des avo-
cats, d'ailleurs peu nombreux, devant les
juridictions indigènes, des considérations de
même nature s'opposent encore plus énergi-
quemènt à l'institution d'un corps de défen-
seurs indigènes.
Par contre, dans certaines affaires d'une
gravité particulière, l'assistance d'un défen-
seur européen servirait utilement les intérêts
de l'accusé.
Suivent cinq projets de décrets réorgani-
sant la défense des indigènes poursuivis pour
faits qualifiés crimes devant les juridictions
indigènes de VA.O.F., de l'A.E.F., de la
côte des Sontalis, du l'ego et du Camaotill.
Ces indigènes, jusqu'à présent, n'étaient
dé/clldus, dans ces possessions sauf (111
Togo que par leurs parents on des nota-
bles de leur rau.
Désormais, en matière criminelle, le PTt:-
sidertl du Tribunal désigne, à moins d'im-
possibilité, un défenseur d'office, choisi par-
mi les fonctionnaires ou agents européens
en résidence dans la localité.
Le prévenu petit d ailleurs refuser ce dé-
fenseur (qlli, ajoutons-le, n'est pas rémunéré)
et réclamer l'assistance d'un Je ses parents
ou d'un notable de son villaee.
Quel usage fera-t-il de cette liberté de
choix qui lui est laissée, par un scrupule où
apparait une fois de plus le véritable esprit
de notre politique indigène1 Peut-être ver-
ra-ton pendant quelque temps les prévenus
marqua de la défiance aux « avocats »
blancs. Mais bientôt, sans doute, sentiront-
ils le prix du secours offert par ces défen-
seurs improvisés.
Car' ceux-ci, en présence de « faits qua-
lifiés crimes » ne manqueront pas d'appor-
ter toute leur conscience à Vaccomplissement
de leur mission. Ils feront effort pour pé-
nétrer le plus loin possible dans l'âme indi-
gène, pour discerner ses mobiles, us im-
pulsions, ses instincts. Puis, s'il faut a plai-
der coupable », ils feront entendre la voix
de la bonté : voix essentiellement française
et sans l'intervention de laquelle il n'est pas
de vraie justice.
Bref, les nouveaux textes paraissent de-
voir faire œuvre humaine devant les tribu-
naux de l'Afrique tropicale. Il reste à sou-
haiter, avec MM. Louis Nart/IOII et Téon
Perrier, que la justice v soit rapide.
Fn France, déjà. Von voudrait que les
sanctions fussent plus promptes, et par là
d'un exemple plus efficace. /I plus forte
raison aux Colonies ou toute sanction trop
longtemps différée n'est plus. pour un (nil-
pable, même altéré, et pour son entourage,
qu'iniquité quasi inexplicable.
EEIFPTTARES Nérepui.
Sénateur d* la Haute-Lotre,
Vice-président de la CommiSSton
aes Douanes.
BROUSSES
& BROUTILLIES
_Grand Guignol ou Ghâtelet ?
Un Français, M. André Naturel, planteur
aux Nouvelles-Hébrides, est arrivé fort ému
à Sydney, ces jours derniers.
Il venait de l'île de Malicolo, où la tribu
des « Bignambus » l'avait invité à déjeuner.
Ces Bignambus sont d'épouvantables an-
thropophages, et il faut naturellement que
M. Naturel soit très populaire parmi ceux
de Malicolo, pour être admis à leur table à
1 un autre titre que celui de produit alimen-
taire.
Au banquet bignambu, infortuné convive,
notre compatriote vit ses hôtes égorger un
lot de captifs, les faire cuire à petit feu et
les savourer parmi les danses et les chants.
On ignore s'il put se dispenser de goûter
au rôti.
Toujours est-il qu'après le festin, les an-
thropophages, de plus en plus épris de M.
Naturel et non pour le manger lui-même
le proclamèrent leur chef et tatouèrent
sur ses bras les insignes de sa souveraineté.
« M. Naturel », dit la dépêche de Sydney
qui fait part à l'Europe de ce thème de - pièce
pour le Grand-Guignol (ou pour le Châte-
let), « M. Naturel est maintenant le seul
homme blanc qui peut vivre en toute sécu-
rité parmi les Bignambus ».
Si, après cela, quelqu'un ose prétendre
que le Français n'est pas colonisateur, vous
nous enverrez, s. v. p., ce lâche calomnia-
teur.
A notion
Il Mêile des sttoras minies
La réception de M. Ftimçoil-Manal
M. François-Marsal a été reçu solennelle-
ment à l'Académie des Sciences morales et
politiques.
M. François-Marsal qui a été, rappelons-
le, élu mefibre en remplacement de M. Jon-
nart, décédé, a été introduit avec le céré-
monial d'usage après lecture du décret pré-
sidentiel approuvant son élection.
Le statut de Tanger
l' 1
Les Italiens sont satisfaits
Les journaux italiens publient une note
d allure officieuse, faisant observer que l'ac-
cord pour Tanger, satisfaisant pour les inté-
rêts italiens, que l'on annonce à l'étranger,
ne regarde encore que les conclusions du
travail technique du comité des experts. Ces
conclusions devront encore être examinées et
approuvées par la conférence des ambassa-
deurs.
Il convient toutefois de relever avec sa-
tisfaction, conclut la note, que les travaux
des experts, conformément aux directions
données par les gouvernements respectifs,
se sont déroulés dans une atmosphère de cor-
dialité remarquable.
Constatons, quant à nous, avec M. S. de
Givet, dans l'Avenir, que les satisfactions
données à l'Italie portent des atteintes fon-
damentales au statut de Tanger et là il a
fallu, non seulement que la France consen-
tit à ce que ces atteintes fussent porté,
mais encore que par son attitude elle encou-
rageât l'Espagne et l'Angleterre à les ad-
mettre.
Ceci posé, ajoute notre confrère, ces sa-
crifices locaux ne doivent pas être regret-
tés. à certaines conditions. L'Italie faisait
de cette question une affaire de prestige, et
nous savons qu'elle estime que dans sa si-
tuation présente les questions de prestige
sont essentielles. Si les sacrifices locaux
dont nous venons de parler peuvent lui être
utiles, la France a eu raison de les faire
cordialement. Mais d'abord, il faut que l'Ita-
lie ne considère pas qu'ils ne sont que les
tout premiers d'une longue série d'abandons
qu'elle pourrait obtenir de nous. Dès main-
tenant, cette srrie est close, et si l'on ne
veut pas. dans la Péninsule, alarmer l'opi-
nion française, on ne doit rien faire ni dire
qui puisse donner l'impression qu'on cher-
che à la rouvrir.
Et puis, il faut que notre cordialité trouve
KI réplique dans les lignes générales de la
politique de Rome.
Le rugby au Maroc
Devant une foule. énorme, aecourue tlll
Stade municipal de llabat, l'un des plus
beaux terrains de sports do SlurtK', (jrdee
à son cintre de verdure, M. Steeq, résilient
qénerat au Maroc cl le sultan ont présidé à
une rencontre entre l'équipe des interna-
tionaux de ruijtnj français et la sélection
du Maroc.
M. Steeq et le sultan ont été salués, à
leur arrivée danc. le stade, par les acclama-
tions de toutes les personnalités sportives
présentes cl tic ta foute empressée. Ils ont
pris place dans la tribune officielle, et le
match a commencé aussitôt.
La partie s'est déroulée dans un style
impressionnant, marquant la qrande classa
des internationaux et la belle émulation
sportive des éqnipiers locaux.
IA> -résultat définitif a été le suivant :
France Maroc Xi.
La veille, à Casablanca, dans un match
de riiqbq, l'équipe de France a battu ta sé-
lection. de t'asablanca par 01 points à J;,.
(Par dépêche.)
PHILA TÉ LIE
MAROC (Tanger)
En lois, paraît une série réservée unique-
ment au bureau de Tanger et classée par
erreur, semble-t-il, au milieu des timbres du
Maroc. Cette série ct composée de timbres
de l'émission uyoz avec le mot TAXGER en
surcharge. Elle comprend :
î c. gris noir, valeur o ir. 50 env. ;
2 c. brun violet, valeur o fr. 50 env. ;
3 c. vcrmillon, valeur o fr. éo env. ;
5 c. vert foncé, valeur 3 fr. 50 env. ;
5 c. orange, valeur 3 fr. env. ;
10 c. rouge, valeur 2 fr. env. ;
10 c. vert, valeur 4 fr. env. ;
15 c. jaune orange valeur 4 fr. cnv.;
20 c. violet brun, valeur 10 fr. env. ;
25 c. bleu, valeur 6 fr. env. ;
30 c. vermi Ion, * valeur 25 fr. env.;
35 c. violet, valeur 7 fr. env. ;
40 c. rouge et bleu, valeur 20 fr. env. ;
50 c. brun et violet, valeur 200 fr. env. ;
50 c. bleu, valeur 50 fr. env. ;
1 fr. lie de vin et jaune, val. 55 fr. env. ;
2 fr. rouge et vert, valeur 150 tr. env. ;
5 fr. bleu et jaune, valeur 300 fr. env.
On connaît le 25 c. sans la surcharge
TANGER, valeur environ soo francs.
La série a été en cours jusqu'en 1924,
mais elle a été retirée brusquement de la
vente. Seules, quelques rares personnes bien
placées, ont été prévenues à temps et ont
pu s'approvisionner. C'est ce qui explique
le haut prix de certaines valeurs. Pour ce
qui est du 50 c. brun et violet grand for-
mat, type L. O. Merson, c'est un timbre
vraiment rare, tiré à un petit nombre
d'exemplaires ; il a disparu subitement, rem-
place par le 50 c. bleu petit format, couleur
de l'Union Postale Universelle.
En 1923, paraît une nouvelle série des mo-
numents, aux types de la précédente, mais
réalisée tout entibre en héliogravure. Les
sujets ont été retouchés pour la plupart, et
les couleurs sont différentes. Cette série
comprend :
1 c. vert gris, valeur environ o fr. 02 ;
2 c. lilas, val. env. o fr. 20:
3 c. brun clair, val. env. 1 fr. ;
5 c. jaune, val. env. o fr. 10;
10 c. vert pâle, val. env. o fr. 15;
15 c. gris noir, val. env. o fr. 50;
20 c. brun lilas, val. env. 1 fr. 50;
25 c. bleu, val. env. o fr. 35;
30 c. rouge, val. env. o fr. 80;
35 c. violet, val. env. 5 fr. ;
40 c. vcrmillon, val. env. o fr. 70;
45 c. vprt, val. env. 5 fr. ;
50 c. bleu, val. env. 8 fr. ;
60 c. violet pfile, val. env. o fr. 75 ;
1 fr. brun noir, val. env. 1 fr. 25;
3 fr. brun clair, val. env. 2 fr. 50;
5 fr. vert gris, val. env. 6 fr. ;
in fr. noir, val. env., 12 fir.
Plusieurs de ces timbres ont été réimpri-
més au début de 1927 dans des teintes quel-
que peu différentes, notamment le 20 c. qui
est presque rouge, et le 35 c. qui est violet,
presque noir.
L'Aviation Coloniale
«♦«
France-Amérique du Nord
L.a presse allemande rend hommag. à
l'organisation des lignes aéropostales Fran-
ce-Amérique du Sud exploitées par la Com-
pagnie générale Aéropostale LatéCoère.
Le lierliner Tageblatt annonce, en effet,
que la dernière mission allemande en Ar-
gentine s'apprête à quitter Buenos-Ayres
par la voie des airs. Ce départ explique
mieux que tout la valeur de l'œuvre ac-
complie là-bas par nos compatriotes. Tau-
dis que les représentants étrangers se li-
vraient à des manœuvres diplomatiques,
nos compatriotes s'établissaient sur le ter-
rain purement commercial, installaient à
pied d'uuvre des bases maritimes et ter-
restres, préparaient l'infrastructure de la
longue ligne aérienne mesurant près de
treize mille ilomètres et faisaient omvre
de réalisation.
Le 1er mnrs 1928 enfin, la liaison continue
entre l'Europe, l'Afrique et l'Amérique du
Sud était établie, et lu poste assurée par
des avions et des hydravions, le long des
cote et au-dessus des terres tandis que
des avisos rapides assuraient la liaion mu-
ritime entre le Cup Vert et l'Ile Fernando
de Noronha. -
Le développement complet atteint actu(l-
lement 1.795 kilomètres qui sont régulière-
ment l'xplnités. Mieux encore, si nous nous
Imsons sur les chiffres officiels nous
voyons que si la moyenne du voyage total
accompli au cours de la première quin-
zaine d'exploitation atteint 37i heures, et
421 heures nu cours de la seconde, ces chif-
fres diminuent de quinzaine en quinzaine
au fur et à mesure que s'améliorent l'in-
frastructure proprement dite et l'assimila-
tion des pilotes aux contrées qu'ils ont à
parcourir et dont le récit tout récent de
Costes et de Le Brix nous a montré tou-
tes les difficultés. Il ne faut plus que 3S0
heures, puis 305 heures seulement : enfin
287 heures suffisent pour accomplir le
voyage d 111s son intégralité avec une r'gu-
lari't' de 100 les arrêts aux escales et
les nuits comptés dans ces chiffres.
En Méditerranée
La station radiotélégrnpbiquc de Mar-
seille a intercepté le message suivant,
transmis j^ir le paquebot Mustapha-ll.
n t'n hydravion militaire espagnol est en
panne, par : latitude H)° 38' nord ; longi-
tude : lr est. Marque M.N.S.A.l. L'équi-
page a refusé de quitter l'hydravion. »
Du Cap vers l'Europe
Alan Oobham qui était .arrivé à Gibral-
tar venant de Casablanca s'est envolé hier
matin pour l'Angleterre.
Londres-Tokio-Le Cap
L'n multimillionnaire hollandais, M. Van
Black Laere, est arrivé avant-hier il Berlin
de Londres via Amsterdam en compagnie
du pilote anglais IInrniltulI, qui tenta l'an
dernier li traversée de l'Atlantique dans
un monoplan hollandais nul par trois mo-
teurs Gnome et IWiùne-Titan. M. Van
Black Laere a l'intention de gagner Tokio
par la Sihéiio et par petites ûtupes, puis
revenant par l'Indochine et les Indes, de
gagner, toujours en touriste, l'Egypte, le
Soudan et Le Gap. ne là, jl reviendrait à
Londres en suivant la côte de l'Atlantique,
ce qui représente un voyage de plus (le
,1ü.ûUU kilomètres.
Un émouvant hommage
à René Caillé
Il.
RENE CAILLE
Français
Nt: le 12 mai 1800 à Mauzé {Dcu::-Sèvrcs\
TOMBOICIOU 20 AVRII.-4 MAI 1828
Quel est le colonial qui ne serait pas ému
en lisant cette inscription que porte à Tom-
bouctou la maison qu'occupa 'l'un des pré-
curseurs de notre établissement au Soudan.
C'est devant cette historique demeure que
les honneurs ont été rendus le 20 avril der-
nier à l'illustre voyageur par le Lieutenant-
Gouverneur du Soudan français, venu de
Bamako en automobile, en présence des au-
torités civiles et militaires et des troupes de
la garnison.
Une allocution tut prononcee, renaçant ic
voyage de René Caillé, magnifiant son cou-
rage et son énergie, faisant ressortir l'inté-
rêt scientifique de son exploration.
On ne saurait trop complimenter M. le
Gouverneur Terrasson de Fougères d'avoir
rendu un si émouvant hommage au premier
Français qui séjourna en la « Mystérieuse
Cité ».
E. D.
L'escadre de la Méditerranée
L'escadre quittera Toulon vers le 30 mai
pour l'Atlantique; elle mouillera au début de
juin à Alger, à Oran, dans les ports marocains,
à Tanger et à Casablanca ; le 17 juin, elle
visitera Royan, Bordeaux, La Pallice, Saint-
Nazaire et Nantes ; le 22 juin, l' escadre fera
sa jonction avec les forces navales du Nord à
Brest.
Au début de juillet, la force navale sera
au Havre, où le Président de la République la
passera en revue et où auront lieu de grandes
fêtes.
«»0.
Les importations de sucre
"1
Au cours de la semaine dernibre, les na-
vires entrés dans le port de Marseille ont
importé un total de 3.265.368 kilos de sucre
provenant en partie de Saint-Denis-de-la-
Réunion.
1 .1.
Au Congrès oto-nesro-ophtalmologiqie
1t1
'PArmi les imminentes personnalités nitVlirales
qui ont pris part aux travaux du Congrus oto-
neuro-ophtalnt<(logique de se trou-
vait. le docteur Palestrini dl' Tunis
Les débouchés
«D Afrique Occidialale Française
pour les articles de ménage élaméi ou emai ln
Les colonies de l'Afrique Occidentale fran-
çaise reçoivent chaque année des quantités im-
portantes d'articles de ménage étamés ou émail-
lés qui trouvent preneur non seulement parmi
la clientèle européenne, mais surtout parmi la
clientèle indigène qui utilise de plus en plus
ces ustensiles dont elle apprécie la solidité et
la propreté par comparaison avec les objets pri-
mitifs qu'elle employait autrefois.
De 474 tonnes en 1913, le chiffre des en- •
trées de ces articles est passé à 1.260 tonnes
en 1926, ce qui représente un accroissement
d'importation de plus de 165 Vu depuis la
guerre.
L'article émaillé tient la plus large place
dans ces spécialités ; il comprend généralement
des cuvettes, bols, bouilloires, casseroles, tim-
bales, faitout, marmites, louches. etc. En un
mot, la plupart des ustensiles de ménage de
cette catégorie utilisés en France sont demandés
par la clientèle locale. Parmi ceux-là, il y a
lieu, toutefois, de faire une distinction pour
les cuvettes, les bols avec ou sans couvercle
et les bouil loires qui sont des articles de grande
consommation chez I indigene. Le diamètre des
cuvettes oscille entre 26 et 60 centim., celui
des bols entre 14 et 30 centim. Ces ustensiles
sont émaillés en blanc-blanc, bleu-blanc, mar-
bré vert, marron, ou encore décoxés de motifs
variés. Les bouilloires plus spécialement utili-
sées par les musulmans pour leurs ablutions ont
une contenance d un litre, un litre et demi ou
deux litres.
Dans l' article étamé, on rencontre le seau
léger ordinaire, la bassine, le tub, le plat rond,
cuillers, fourchettes, etc.
Importations. Pendant l'année 1926, le
Sénégal s'est montré le meilleur client des fa-
bricants d'articles étamés ou émaillés. Sur 1
million 259.547 kilos importés en Afrique Oc-
cidentale française, la part de cette colonie a
été de - 463.152 kilos, soit 36 Il faut dire
que la totalité de ces articles n est pas écoulée
au Sénégal, car un certain nombre d'entre eux
ne fait que transiter dans cette colonie pour être
vendu dans les comptoirs de la Mauritanie et
du Soudan français.
Le Dahomey vient au second rang avec
328.863 kilos. soit un peu plus du quart des
importations totales ; cette colonie est suivie par
la Côte d'Ivoire dont les entrées ont atteint
241.339 kilos. Enfin, la Guinée française et le
Soudan français ont importé respectivement
179.076 kilos et 47.117 kilos.
Concurrence. Les fabricants français ren-
contrent sur le marché de ces articles en Afri-
que Occidentale française une sérieuse concur-
rence de la part de l' Allemagne qui, en 1926,
a introduit 333.690 kilos d'ustensiles émaillés
ou étamés.
La France se classe toutefois au premier rang
des fournisseurs avec 374.314 kilos, soit plus
de 29 des importations totales.
L'Angleterre prend la troisième place avec
166.697 kilos, suivie d'assez près par la Bel-
gique qui figure aux statistiques douanières pour
145.909 kilos.
La Hollande vient ensuite au cinquième rang
avec un chiffre de 115.109 kilos, précédant
les Etats-Unis dont les importations ont atteint
106.050 kilos.
Le tonnage des « autres pays Il a été de
17.778 kilos en 1926.
Valeur à l'entrée. Le montant des décla-
rations faites en douane pendant l'année 1926
s'est élevé, pour ces articles, à 11.157.923
francs répartis comme suit entre les divers pays
de orovenance :
Kilos Francs
France 374.314 2.594.578
Allemagne 333.690 4.3/9 829
Angleterre 166.697 1.355-368
Belgique 145.909 1.151-768
Hollande. U.5-109 992.745
Etats-Unis 106.050 363.997
Autres pays 17.778 1 19.638
1.259.547 11.157.923
Les statistiques douanières ne faisant pas la
discrimination des articles étamés et émaillé,
les prix unitaires moyens ci-dessous calculés
pour chaque pays fournisseur d'après le mon-
tant global des déclarations n'ont qu'un carac-
tère très approximatif :
France 6 93 le kilo.
Allemagne. 13 72
Angleterre 8 13
Belgique. 7 89 -
HoUan~c 8 62
Etats-Unis 3 43
is 6 72 -
Autres.pays 6 72
Les prix de vente à la colonie varient selon
les marques, les modèles et les qualités de
fabrication. On peut les déterminer en ajoutant
au prix initial de France les frais de transport,
les droits de douane et le bénéfice du vendeur
qui est apprécié à un pourcentage comprenant
la rémunération des intermédiaires et les frais
généraux.
Maisons locales susceptibles de recevoir des
offres. La plupart des maisons importatrices
de la colonie sont susceptibles de recevoir des
offres. L'Agence F/Conomique de 1 A. O. Y .,
159, boulevard Haussmann. à Paris, tient à la
disposition des industriels et commerçants inté-
ressés les listes des principales firmes installées
en A. O. F.
Xtéthodes commerciales. - Les articles de
- ..,. - , ,
ménage étamés ou email les destines a 1 expor-
tation doivent faire l'objet d'un emballage ro-
buste ; ils sont expédiés sur la colonie dans des
caisses type « Exportation Il ne dépassant pas
100 kilos.
Les méthodes commerciales employées pour
la vente et l' exportation de ces articles sont
celles communes à toutes les marchandises
expédiées des différents ports de la métropol e
(Le Havre, Bordeaux, Marseille) par les mai-
sons de commerce à leurs succursales. La mar-
EX NUMERO : 80 CENTIMES
MARDI SOIR. 29 MAI 1f.
l v; JOMRNILJUOTIOIER
Rédaction & Administration :
S4, IM * MM-TBaMr
pAloRtis a"
YtLDH. 1 LOUVMC Ift-ST
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1- 1 0 1 0
Les Annales Coloniales
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L'ENSEIGNEMENT DANS L'ANNAM
Un article de a La Grande Revue. por-
tant ce titre : a La France éducatrice de
l'Annam », et signé Albert Maybon, pose,
entre autres problèmes de premier ordre,
cellli-ci dont nul ne contestera l'importance :
faut-il maintenir, et dans quelle mesure,
l'enseignement traditionnel de l'Annam ?
Tributaire de la culture chinoise, l'Annam
avait un système d'enseignement mêlé à la
,vie politique et sociale de la nation : écoles
familiales et communales nombreuses ; en-
seignement de la langue du Céleste Empire,
de sa morale, de sa politique, de sa civili-
sation. L'enfant apprenait, dès l'âge le plus
tendre, la langue, l'histoire, la géographie,
la littérature, non pas de son propre pays,
mais du pays où rayonnait la vérité et la
sagesse. Quand l'élève était distingué, on le
formait, par les méthodes chinoises, de fa-
çon à le faire accéder au mandarinat.
Viennent les missionnaires : leur propa-
gande se heurte à une morale d'esprit laïque,
et que Voltaire ne cessait de louer ; ils ob-
servent que l'étude de la morale confucéenne
est étroitement liée à celle des caractères
chinois ; les missionnaires lutteront par les
voies indirectes : ils s'attaquent à la langue
et à l'écriture chinoises et inventent le quoc
ngu, notation en lettres latines de la langue
de l'Annam. Les amiraux, les officiers, les
administrateurs adoptent en Cochinchine
cette méthode ; le lettré, le mandarin, voilà
l'ennemi, et l'ennemi le sent bien, car '.1
émigre à Hué dès que la Cochinchine est
sous notre domination.
On tâche d'organiser des écoles élémen-
taires où des maîtres, qu'on rassemble comme
on peut et d'où on le peut. apprennent à
lire, écrire, compter en annamite ; aux écoles
de chefs-lieux de ranton. on commence
l'étude du français ; aux écoles de chefs-
lieux d'arrondissement, on initie les élèves
aux sciences usuelles et on leur fait faire
des exercices de lecture et d'écriture. La
clientèle est rare. Alors, on impose à chaque
commune une sorte d'impôt nouveau : cha-
cune devra fournir son contingent d'écoliers.
Les amiraux eux-mêmes constatent les
piètres résultats de cette enrégimentation.
Les infortunés disciples de ces maîtres im-
provisés et imposés « font le scandale de
leur famille o. On ne rompt pas aussi brus-
quement avec tout un ensemble de traditions
séculaires. La démoralisation en est la con-
séquence. Alors, on veut revenir à l'ensei-
gnement d'autrefois. Trop tard. L'ennemi,
émigré, n'a pas envie de revenir, et le lettré
qui n'est pas parti a un tel dédain de notre
culture occidentale qu'il se garderait bien de
se fourvoyer dans les cadres d'une organisa-
tion que l'expérience même démontrait com-
me fort défectueuse.
On est donc réduit à appliquer une for-
mule d'instruction mi-nnnamite mi-française;
le quoc ngu voisine avec la langue de Racine.
et l'on voit plus d'une fois des éducateurs
proposer de revenir aux anciens caractères.
Du moins, se garde-ton, au Tonkin, de tout
"bouleverser comme en Cochinchine ; on crée
quelques écoles qui devront fournir des in-
terprètes ; mais les communes ne peuvent en
assurer l'entretien; quelques-unes, confiées à
des lettrés sans emplois officiels, échappent
au contrôle des notaules. l'aul Bert tra-
vaille à l'œuvre de rapprochement intellec-
tuel ; son but est de faire naître la confiance
dans l'esprit des représentants de la culture
indigène ; il eût désiré introduire peu à peu
dans les programmes le français, l'annamite
,vulgaire, les sciences. M. Doumer voulait
continuer ce dessein, mais son arrêté resta
lettre morte.
Ainsi, par suite de la rupture brutale
entre la culture chinoise et la pensée anna-
mite, c'était irrémédiablement la décadence
intellectuelle en Annam. En 1906, le gou-
verneur général, M. Paul Beau, tente de
faire sortir l'intelligence annamite de ce som-
meil en donnant un accès plus large à la
science, aux idées, à la culture occidentales,
'dont le jeune Annam se montrait de jour
en jour plus avide. I.es années avaient passé.
Impatients d'accéder à la civilisation mo-
derne, les jeunes reprochaient maintenant à
la France de ne pas leur dispenser assez
généreusement les bienfaits de l'instruction
qu'elle devait répandre dans le monde. Un
conseil de perfectionnement est institué. On
sauve du passé tout ce qui paraît devoir être
maintenu, mais on entre dans la voie des
initiatives heureuses. Les règles de la mo-
rale sociale et familiale chinoise ne seront
pas ébranlées ; il ne sera pas porté atteinte
aux principes qui, depuis de longs siècles,
sont les clés de vofite de l'organisation de
la famille, de la société, de l'Etat ; les
livres qui les enseignent resteront dans les
classes ; ils ne seront pas traduits en quoe
ngu, car une sagesse aussi ancienne est tra-
vestie quand on l'habille d'oripeaux destinés
à remplacer le vêtement harmonieux que lui
ont donné les sages ; les livres chinois en-
seigneront la morale chinoise. Dans l'étude
de la langue chinoise, on se contentera de
supprimer tout ce qui est exercice purement
-- formel. - Mais les sciences auront leur place
dans les trois ordres d enseignement, et elles
seront enseignées en langue annamite trans-
crite alphabétiquement ; mais, pour rappro-
cher l'intelligence des futurs maîtres de celle
du pays qui a remplacé la Chine comme
pays éducateur, le français sera introduit
comme langue facultative au deuxième degré,
comme langue obligatoire au troisième.
La réforme est réalisée par des ordon-
nances royales. La France, pour la première
fois, intervenait officiellement dans l'ins-
truction et l'éducation, d'accord avec l'An-
nam. Il eut été difficile de contenter tout le
monde; il fallait s'attendre à des critiques,
de part et d'autre ; M. Albert Maybon si-
gnale plus particulièrement celles qui vien-
nent du côté français. La querelle restera
longtemps ouverte. >
Elle aurait dû être close, d'après lui,
quand M. Albert Sarraut eut posé un cer-
tain nombre de principes, nets, arrêtés, tra-
çant des limites distinctes, et indiqué une
méthode d'action qui ne laissait dans l'om-
bre aucune des principales difficultés. De
cet ensemble touffu de textes administratifs,
d'arrêtés, de circulaires se dégageaient de
grandes lignes précises : l'enseignement pri-
maire, complémentaire, professionnel aux
administrations locales ; l'enseignement se-
condaire, supérieur au gouvernement géné-
ral. Aux lettrés de Nam-Dinh, M. Albert
Sarraut promettait en 1917 que l'élite de la
population scolaire aurait en Indochine les
mêmes facilités de pousser les études que
dans les grandes écoles de France. Six mois
après, l'enseignement supérieur était fondé ;
l'Université d'Hanoï était inaugurée le 28
avril 1918 : médecine, pharmacie, art vété-
rinaire, droit et administration, pédagogie,
agriculture et sylviculture, travaux publics,
commerce et application commerciale. navi-
gation et pêche maritime, sciences appliquées,
tel était le groupement des écoles techniques
qui y étaient rattachées.
Malgré tout. les critiques continuent :
« Cette politique scolaire et culturelle (mi-
annamite, mi-française) se trouve sur deux
ou trois points importants sans cesse remise
en discussion.. M. Alhert Mavhon va nous
en donner des exemples. J'ai cru hon. avant
de le suivre, de résumer l'exposé historique
de la question. Cet exposé n'est pas la partie
la moins intéressante d'une étude que je te-
nais à signaler à nos lecteurs et pour la-
quelle il est une sorte de préface, claire, in-
telligente et fort bien présentée.
Mario Houston,
Sénateur de Vtléranit, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
M. Léon Perrier à Brest
Itr
M. Léon Perrier, ministre des Colonies,
est arrivé à Brest, accompagné du lieute-
nant-colonel Fauché, attaché à son cabinet,
de MM. Rischmann, préfet du Finistère,
et Goude, député de Brest.
Le ministre a inauguré l'Exposition colo-
niale maritime et commerciale, ayant à ses
côtés : MM. Rischmann, le contre-amiral
Nielly, préfet maritime par intérim; le gé-
néral Durand; Nardon, maire de Brest, les
autorités civiles maritimes et militaires et les
membres du Comité de l'Exposition.
EN ANNAM
Les progrès de la sériciculture
La sériciculture a fait de grands progrès
en Annam.
Les résultats obtenus par les ateliers de
grainage de Vinh et de Binh-Dinh, dirigés
par des sociétés, sont particulièrement satis-
faisants.
Une Société de textiles de Vinh cède gra-
tuitement les pontes sélectionnées aux sérici-
culteurs des provinces suivantes : Thanhoa.
Nhgé-An, Ha-Tinh, Quang-Binh.
L'atelier de Binb-Dinh dirigé par une au-
tre Société de soieries, s'étend dans les
provinces de Quangngaï, Binh-Dinh, Phu-
Yen, Khan-Hoa, Ninh-Thuan, Binh-Thuan.
L'atelier de grainage de Hué est géré di-
rectement par les services agricoles et a
pour secteur les provinces de Quang-Tri,
Thua-Thien, Quang-Nam, Donghoi et Tché-
none.
- Le - matériel et le personnel de microsco-
pistes sont fournis par l'administration qui
donne à ces sociétés une redevance de
o piastre 50 par 100 pontes distribuées.
Les quantités de pontes distribuées par
province ont été en grande amélioration
pour 1927.
Un gros sacrifice financier est à la base
de cette organisation. L'administration in-
tervenant pour moitié dans l'amortissement
du capital engagé pour la construction des
bâtiments et dans la location des terrains
utiles.
Le sacrifice est cependant fructueux. Il a
permis d'ores et déjà une diminution notable
des maladies et une nette amélioration de
la qualité des cocons.
Par ailleurs les pontes 'provenant d'éleva-
ges particuliers peuvent être évaluées à 5
millions.
8..
Au Nord de l'Indochine.
A propos du sort de la Chine, on dit à Tokio
que si Tschnng Tso Lin reprenait l'avantage, Il
ne pourrait aller nu delà du Yang.Tsé et que,
par conséquent, la Chine resterait plongée dans
le chaos. Iais, d'un autre côté, si les Sudistes
sont victorieux, ils feront sagement de ne pas
poursuivre Tso Lin plus loin que la
Grande muraille.
Le Japon n'a nullement l'intention de se livrer
a un acte d'agression en Chine. Quant il son ac-
tion en Mandrhourie, elle dépendra de ce qui se
passera en dehors de cette provinre. Si les trou-
pes de Tschnng Tso Lin se replient pacifique-
ment, par petits groupes et en grand nombre,
le Japon n'interviendra pas, mais si les Nordls.
tes, poursuivis par leurs adversaires, effectuaient
une retraite désordonnée, les Japonais les désar-
meraient et empêcheraient, d'autre part les Su-
distes d'avancer au delà de la Grande muraille.
8.a ,
TAUX DE LA PIASTRE 1
Le Gouverneur général de l'Indochine vient
de faire connaître au Ministre des Colonies qu'à
la date du 26 mat ifï8, lé taux officiel de la
piastre était de 13 fr. 30.
La défense des noirs
en Justice
̃ ̃
Notre devoir évident est d'ap-
porter aux indigènes de nos colo-
nies Vhygiène et l'instruction :
thème souvent développé. Mais plus encore
leur est due la justice. La leur assurer est
une. obligation qui nous incombe s, selon
l'expression employée par M. Louis Barthou,
garde des Sceaux, et M. Léon Perrier, mi-
nistre des Colonies, dans un rapport qu'ils
viennent d'adresser au Président de la Ré-
publique :
Ce rapport contient, notamment, ceci :"
Si l'obligation qui nous incombe, d'assu-
rer aux indigènes, dans le respect des cou-
tumes, une justice rapide et gratuite fait
présentement obstacle à l'admission des avo-
cats, d'ailleurs peu nombreux, devant les
juridictions indigènes, des considérations de
même nature s'opposent encore plus énergi-
quemènt à l'institution d'un corps de défen-
seurs indigènes.
Par contre, dans certaines affaires d'une
gravité particulière, l'assistance d'un défen-
seur européen servirait utilement les intérêts
de l'accusé.
Suivent cinq projets de décrets réorgani-
sant la défense des indigènes poursuivis pour
faits qualifiés crimes devant les juridictions
indigènes de VA.O.F., de l'A.E.F., de la
côte des Sontalis, du l'ego et du Camaotill.
Ces indigènes, jusqu'à présent, n'étaient
dé/clldus, dans ces possessions sauf (111
Togo que par leurs parents on des nota-
bles de leur rau.
Désormais, en matière criminelle, le PTt:-
sidertl du Tribunal désigne, à moins d'im-
possibilité, un défenseur d'office, choisi par-
mi les fonctionnaires ou agents européens
en résidence dans la localité.
Le prévenu petit d ailleurs refuser ce dé-
fenseur (qlli, ajoutons-le, n'est pas rémunéré)
et réclamer l'assistance d'un Je ses parents
ou d'un notable de son villaee.
Quel usage fera-t-il de cette liberté de
choix qui lui est laissée, par un scrupule où
apparait une fois de plus le véritable esprit
de notre politique indigène1 Peut-être ver-
ra-ton pendant quelque temps les prévenus
marqua de la défiance aux « avocats »
blancs. Mais bientôt, sans doute, sentiront-
ils le prix du secours offert par ces défen-
seurs improvisés.
Car' ceux-ci, en présence de « faits qua-
lifiés crimes » ne manqueront pas d'appor-
ter toute leur conscience à Vaccomplissement
de leur mission. Ils feront effort pour pé-
nétrer le plus loin possible dans l'âme indi-
gène, pour discerner ses mobiles, us im-
pulsions, ses instincts. Puis, s'il faut a plai-
der coupable », ils feront entendre la voix
de la bonté : voix essentiellement française
et sans l'intervention de laquelle il n'est pas
de vraie justice.
Bref, les nouveaux textes paraissent de-
voir faire œuvre humaine devant les tribu-
naux de l'Afrique tropicale. Il reste à sou-
haiter, avec MM. Louis Nart/IOII et Téon
Perrier, que la justice v soit rapide.
Fn France, déjà. Von voudrait que les
sanctions fussent plus promptes, et par là
d'un exemple plus efficace. /I plus forte
raison aux Colonies ou toute sanction trop
longtemps différée n'est plus. pour un (nil-
pable, même altéré, et pour son entourage,
qu'iniquité quasi inexplicable.
EEIFPTTARES Nérepui.
Sénateur d* la Haute-Lotre,
Vice-président de la CommiSSton
aes Douanes.
BROUSSES
& BROUTILLIES
_Grand Guignol ou Ghâtelet ?
Un Français, M. André Naturel, planteur
aux Nouvelles-Hébrides, est arrivé fort ému
à Sydney, ces jours derniers.
Il venait de l'île de Malicolo, où la tribu
des « Bignambus » l'avait invité à déjeuner.
Ces Bignambus sont d'épouvantables an-
thropophages, et il faut naturellement que
M. Naturel soit très populaire parmi ceux
de Malicolo, pour être admis à leur table à
1 un autre titre que celui de produit alimen-
taire.
Au banquet bignambu, infortuné convive,
notre compatriote vit ses hôtes égorger un
lot de captifs, les faire cuire à petit feu et
les savourer parmi les danses et les chants.
On ignore s'il put se dispenser de goûter
au rôti.
Toujours est-il qu'après le festin, les an-
thropophages, de plus en plus épris de M.
Naturel et non pour le manger lui-même
le proclamèrent leur chef et tatouèrent
sur ses bras les insignes de sa souveraineté.
« M. Naturel », dit la dépêche de Sydney
qui fait part à l'Europe de ce thème de - pièce
pour le Grand-Guignol (ou pour le Châte-
let), « M. Naturel est maintenant le seul
homme blanc qui peut vivre en toute sécu-
rité parmi les Bignambus ».
Si, après cela, quelqu'un ose prétendre
que le Français n'est pas colonisateur, vous
nous enverrez, s. v. p., ce lâche calomnia-
teur.
A notion
Il Mêile des sttoras minies
La réception de M. Ftimçoil-Manal
M. François-Marsal a été reçu solennelle-
ment à l'Académie des Sciences morales et
politiques.
M. François-Marsal qui a été, rappelons-
le, élu mefibre en remplacement de M. Jon-
nart, décédé, a été introduit avec le céré-
monial d'usage après lecture du décret pré-
sidentiel approuvant son élection.
Le statut de Tanger
l' 1
Les Italiens sont satisfaits
Les journaux italiens publient une note
d allure officieuse, faisant observer que l'ac-
cord pour Tanger, satisfaisant pour les inté-
rêts italiens, que l'on annonce à l'étranger,
ne regarde encore que les conclusions du
travail technique du comité des experts. Ces
conclusions devront encore être examinées et
approuvées par la conférence des ambassa-
deurs.
Il convient toutefois de relever avec sa-
tisfaction, conclut la note, que les travaux
des experts, conformément aux directions
données par les gouvernements respectifs,
se sont déroulés dans une atmosphère de cor-
dialité remarquable.
Constatons, quant à nous, avec M. S. de
Givet, dans l'Avenir, que les satisfactions
données à l'Italie portent des atteintes fon-
damentales au statut de Tanger et là il a
fallu, non seulement que la France consen-
tit à ce que ces atteintes fussent porté,
mais encore que par son attitude elle encou-
rageât l'Espagne et l'Angleterre à les ad-
mettre.
Ceci posé, ajoute notre confrère, ces sa-
crifices locaux ne doivent pas être regret-
tés. à certaines conditions. L'Italie faisait
de cette question une affaire de prestige, et
nous savons qu'elle estime que dans sa si-
tuation présente les questions de prestige
sont essentielles. Si les sacrifices locaux
dont nous venons de parler peuvent lui être
utiles, la France a eu raison de les faire
cordialement. Mais d'abord, il faut que l'Ita-
lie ne considère pas qu'ils ne sont que les
tout premiers d'une longue série d'abandons
qu'elle pourrait obtenir de nous. Dès main-
tenant, cette srrie est close, et si l'on ne
veut pas. dans la Péninsule, alarmer l'opi-
nion française, on ne doit rien faire ni dire
qui puisse donner l'impression qu'on cher-
che à la rouvrir.
Et puis, il faut que notre cordialité trouve
KI réplique dans les lignes générales de la
politique de Rome.
Le rugby au Maroc
Devant une foule. énorme, aecourue tlll
Stade municipal de llabat, l'un des plus
beaux terrains de sports do SlurtK', (jrdee
à son cintre de verdure, M. Steeq, résilient
qénerat au Maroc cl le sultan ont présidé à
une rencontre entre l'équipe des interna-
tionaux de ruijtnj français et la sélection
du Maroc.
M. Steeq et le sultan ont été salués, à
leur arrivée danc. le stade, par les acclama-
tions de toutes les personnalités sportives
présentes cl tic ta foute empressée. Ils ont
pris place dans la tribune officielle, et le
match a commencé aussitôt.
La partie s'est déroulée dans un style
impressionnant, marquant la qrande classa
des internationaux et la belle émulation
sportive des éqnipiers locaux.
IA> -résultat définitif a été le suivant :
France Maroc Xi.
La veille, à Casablanca, dans un match
de riiqbq, l'équipe de France a battu ta sé-
lection. de t'asablanca par 01 points à J;,.
(Par dépêche.)
PHILA TÉ LIE
MAROC (Tanger)
En lois, paraît une série réservée unique-
ment au bureau de Tanger et classée par
erreur, semble-t-il, au milieu des timbres du
Maroc. Cette série ct composée de timbres
de l'émission uyoz avec le mot TAXGER en
surcharge. Elle comprend :
î c. gris noir, valeur o ir. 50 env. ;
2 c. brun violet, valeur o fr. 50 env. ;
3 c. vcrmillon, valeur o fr. éo env. ;
5 c. vert foncé, valeur 3 fr. 50 env. ;
5 c. orange, valeur 3 fr. env. ;
10 c. rouge, valeur 2 fr. env. ;
10 c. vert, valeur 4 fr. env. ;
15 c. jaune orange valeur 4 fr. cnv.;
20 c. violet brun, valeur 10 fr. env. ;
25 c. bleu, valeur 6 fr. env. ;
30 c. vermi Ion, * valeur 25 fr. env.;
35 c. violet, valeur 7 fr. env. ;
40 c. rouge et bleu, valeur 20 fr. env. ;
50 c. brun et violet, valeur 200 fr. env. ;
50 c. bleu, valeur 50 fr. env. ;
1 fr. lie de vin et jaune, val. 55 fr. env. ;
2 fr. rouge et vert, valeur 150 tr. env. ;
5 fr. bleu et jaune, valeur 300 fr. env.
On connaît le 25 c. sans la surcharge
TANGER, valeur environ soo francs.
La série a été en cours jusqu'en 1924,
mais elle a été retirée brusquement de la
vente. Seules, quelques rares personnes bien
placées, ont été prévenues à temps et ont
pu s'approvisionner. C'est ce qui explique
le haut prix de certaines valeurs. Pour ce
qui est du 50 c. brun et violet grand for-
mat, type L. O. Merson, c'est un timbre
vraiment rare, tiré à un petit nombre
d'exemplaires ; il a disparu subitement, rem-
place par le 50 c. bleu petit format, couleur
de l'Union Postale Universelle.
En 1923, paraît une nouvelle série des mo-
numents, aux types de la précédente, mais
réalisée tout entibre en héliogravure. Les
sujets ont été retouchés pour la plupart, et
les couleurs sont différentes. Cette série
comprend :
1 c. vert gris, valeur environ o fr. 02 ;
2 c. lilas, val. env. o fr. 20:
3 c. brun clair, val. env. 1 fr. ;
5 c. jaune, val. env. o fr. 10;
10 c. vert pâle, val. env. o fr. 15;
15 c. gris noir, val. env. o fr. 50;
20 c. brun lilas, val. env. 1 fr. 50;
25 c. bleu, val. env. o fr. 35;
30 c. rouge, val. env. o fr. 80;
35 c. violet, val. env. 5 fr. ;
40 c. vcrmillon, val. env. o fr. 70;
45 c. vprt, val. env. 5 fr. ;
50 c. bleu, val. env. 8 fr. ;
60 c. violet pfile, val. env. o fr. 75 ;
1 fr. brun noir, val. env. 1 fr. 25;
3 fr. brun clair, val. env. 2 fr. 50;
5 fr. vert gris, val. env. 6 fr. ;
in fr. noir, val. env., 12 fir.
Plusieurs de ces timbres ont été réimpri-
més au début de 1927 dans des teintes quel-
que peu différentes, notamment le 20 c. qui
est presque rouge, et le 35 c. qui est violet,
presque noir.
L'Aviation Coloniale
«♦«
France-Amérique du Nord
L.a presse allemande rend hommag. à
l'organisation des lignes aéropostales Fran-
ce-Amérique du Sud exploitées par la Com-
pagnie générale Aéropostale LatéCoère.
Le lierliner Tageblatt annonce, en effet,
que la dernière mission allemande en Ar-
gentine s'apprête à quitter Buenos-Ayres
par la voie des airs. Ce départ explique
mieux que tout la valeur de l'œuvre ac-
complie là-bas par nos compatriotes. Tau-
dis que les représentants étrangers se li-
vraient à des manœuvres diplomatiques,
nos compatriotes s'établissaient sur le ter-
rain purement commercial, installaient à
pied d'uuvre des bases maritimes et ter-
restres, préparaient l'infrastructure de la
longue ligne aérienne mesurant près de
treize mille ilomètres et faisaient omvre
de réalisation.
Le 1er mnrs 1928 enfin, la liaison continue
entre l'Europe, l'Afrique et l'Amérique du
Sud était établie, et lu poste assurée par
des avions et des hydravions, le long des
cote et au-dessus des terres tandis que
des avisos rapides assuraient la liaion mu-
ritime entre le Cup Vert et l'Ile Fernando
de Noronha. -
Le développement complet atteint actu(l-
lement 1.795 kilomètres qui sont régulière-
ment l'xplnités. Mieux encore, si nous nous
Imsons sur les chiffres officiels nous
voyons que si la moyenne du voyage total
accompli au cours de la première quin-
zaine d'exploitation atteint 37i heures, et
421 heures nu cours de la seconde, ces chif-
fres diminuent de quinzaine en quinzaine
au fur et à mesure que s'améliorent l'in-
frastructure proprement dite et l'assimila-
tion des pilotes aux contrées qu'ils ont à
parcourir et dont le récit tout récent de
Costes et de Le Brix nous a montré tou-
tes les difficultés. Il ne faut plus que 3S0
heures, puis 305 heures seulement : enfin
287 heures suffisent pour accomplir le
voyage d 111s son intégralité avec une r'gu-
lari't' de 100 les arrêts aux escales et
les nuits comptés dans ces chiffres.
En Méditerranée
La station radiotélégrnpbiquc de Mar-
seille a intercepté le message suivant,
transmis j^ir le paquebot Mustapha-ll.
n t'n hydravion militaire espagnol est en
panne, par : latitude H)° 38' nord ; longi-
tude : lr est. Marque M.N.S.A.l. L'équi-
page a refusé de quitter l'hydravion. »
Du Cap vers l'Europe
Alan Oobham qui était .arrivé à Gibral-
tar venant de Casablanca s'est envolé hier
matin pour l'Angleterre.
Londres-Tokio-Le Cap
L'n multimillionnaire hollandais, M. Van
Black Laere, est arrivé avant-hier il Berlin
de Londres via Amsterdam en compagnie
du pilote anglais IInrniltulI, qui tenta l'an
dernier li traversée de l'Atlantique dans
un monoplan hollandais nul par trois mo-
teurs Gnome et IWiùne-Titan. M. Van
Black Laere a l'intention de gagner Tokio
par la Sihéiio et par petites ûtupes, puis
revenant par l'Indochine et les Indes, de
gagner, toujours en touriste, l'Egypte, le
Soudan et Le Gap. ne là, jl reviendrait à
Londres en suivant la côte de l'Atlantique,
ce qui représente un voyage de plus (le
,1ü.ûUU kilomètres.
Un émouvant hommage
à René Caillé
Il.
RENE CAILLE
Français
Nt: le 12 mai 1800 à Mauzé {Dcu::-Sèvrcs\
TOMBOICIOU 20 AVRII.-4 MAI 1828
Quel est le colonial qui ne serait pas ému
en lisant cette inscription que porte à Tom-
bouctou la maison qu'occupa 'l'un des pré-
curseurs de notre établissement au Soudan.
C'est devant cette historique demeure que
les honneurs ont été rendus le 20 avril der-
nier à l'illustre voyageur par le Lieutenant-
Gouverneur du Soudan français, venu de
Bamako en automobile, en présence des au-
torités civiles et militaires et des troupes de
la garnison.
Une allocution tut prononcee, renaçant ic
voyage de René Caillé, magnifiant son cou-
rage et son énergie, faisant ressortir l'inté-
rêt scientifique de son exploration.
On ne saurait trop complimenter M. le
Gouverneur Terrasson de Fougères d'avoir
rendu un si émouvant hommage au premier
Français qui séjourna en la « Mystérieuse
Cité ».
E. D.
L'escadre de la Méditerranée
L'escadre quittera Toulon vers le 30 mai
pour l'Atlantique; elle mouillera au début de
juin à Alger, à Oran, dans les ports marocains,
à Tanger et à Casablanca ; le 17 juin, elle
visitera Royan, Bordeaux, La Pallice, Saint-
Nazaire et Nantes ; le 22 juin, l' escadre fera
sa jonction avec les forces navales du Nord à
Brest.
Au début de juillet, la force navale sera
au Havre, où le Président de la République la
passera en revue et où auront lieu de grandes
fêtes.
«»0.
Les importations de sucre
"1
Au cours de la semaine dernibre, les na-
vires entrés dans le port de Marseille ont
importé un total de 3.265.368 kilos de sucre
provenant en partie de Saint-Denis-de-la-
Réunion.
1 .1.
Au Congrès oto-nesro-ophtalmologiqie
1t1
'PArmi les imminentes personnalités nitVlirales
qui ont pris part aux travaux du Congrus oto-
neuro-ophtalnt<(logique de se trou-
vait. le docteur Palestrini dl' Tunis
Les débouchés
«D Afrique Occidialale Française
pour les articles de ménage élaméi ou emai ln
Les colonies de l'Afrique Occidentale fran-
çaise reçoivent chaque année des quantités im-
portantes d'articles de ménage étamés ou émail-
lés qui trouvent preneur non seulement parmi
la clientèle européenne, mais surtout parmi la
clientèle indigène qui utilise de plus en plus
ces ustensiles dont elle apprécie la solidité et
la propreté par comparaison avec les objets pri-
mitifs qu'elle employait autrefois.
De 474 tonnes en 1913, le chiffre des en- •
trées de ces articles est passé à 1.260 tonnes
en 1926, ce qui représente un accroissement
d'importation de plus de 165 Vu depuis la
guerre.
L'article émaillé tient la plus large place
dans ces spécialités ; il comprend généralement
des cuvettes, bols, bouilloires, casseroles, tim-
bales, faitout, marmites, louches. etc. En un
mot, la plupart des ustensiles de ménage de
cette catégorie utilisés en France sont demandés
par la clientèle locale. Parmi ceux-là, il y a
lieu, toutefois, de faire une distinction pour
les cuvettes, les bols avec ou sans couvercle
et les bouil loires qui sont des articles de grande
consommation chez I indigene. Le diamètre des
cuvettes oscille entre 26 et 60 centim., celui
des bols entre 14 et 30 centim. Ces ustensiles
sont émaillés en blanc-blanc, bleu-blanc, mar-
bré vert, marron, ou encore décoxés de motifs
variés. Les bouilloires plus spécialement utili-
sées par les musulmans pour leurs ablutions ont
une contenance d un litre, un litre et demi ou
deux litres.
Dans l' article étamé, on rencontre le seau
léger ordinaire, la bassine, le tub, le plat rond,
cuillers, fourchettes, etc.
Importations. Pendant l'année 1926, le
Sénégal s'est montré le meilleur client des fa-
bricants d'articles étamés ou émaillés. Sur 1
million 259.547 kilos importés en Afrique Oc-
cidentale française, la part de cette colonie a
été de - 463.152 kilos, soit 36 Il faut dire
que la totalité de ces articles n est pas écoulée
au Sénégal, car un certain nombre d'entre eux
ne fait que transiter dans cette colonie pour être
vendu dans les comptoirs de la Mauritanie et
du Soudan français.
Le Dahomey vient au second rang avec
328.863 kilos. soit un peu plus du quart des
importations totales ; cette colonie est suivie par
la Côte d'Ivoire dont les entrées ont atteint
241.339 kilos. Enfin, la Guinée française et le
Soudan français ont importé respectivement
179.076 kilos et 47.117 kilos.
Concurrence. Les fabricants français ren-
contrent sur le marché de ces articles en Afri-
que Occidentale française une sérieuse concur-
rence de la part de l' Allemagne qui, en 1926,
a introduit 333.690 kilos d'ustensiles émaillés
ou étamés.
La France se classe toutefois au premier rang
des fournisseurs avec 374.314 kilos, soit plus
de 29 des importations totales.
L'Angleterre prend la troisième place avec
166.697 kilos, suivie d'assez près par la Bel-
gique qui figure aux statistiques douanières pour
145.909 kilos.
La Hollande vient ensuite au cinquième rang
avec un chiffre de 115.109 kilos, précédant
les Etats-Unis dont les importations ont atteint
106.050 kilos.
Le tonnage des « autres pays Il a été de
17.778 kilos en 1926.
Valeur à l'entrée. Le montant des décla-
rations faites en douane pendant l'année 1926
s'est élevé, pour ces articles, à 11.157.923
francs répartis comme suit entre les divers pays
de orovenance :
Kilos Francs
France 374.314 2.594.578
Allemagne 333.690 4.3/9 829
Angleterre 166.697 1.355-368
Belgique 145.909 1.151-768
Hollande. U.5-109 992.745
Etats-Unis 106.050 363.997
Autres pays 17.778 1 19.638
1.259.547 11.157.923
Les statistiques douanières ne faisant pas la
discrimination des articles étamés et émaillé,
les prix unitaires moyens ci-dessous calculés
pour chaque pays fournisseur d'après le mon-
tant global des déclarations n'ont qu'un carac-
tère très approximatif :
France 6 93 le kilo.
Allemagne. 13 72
Angleterre 8 13
Belgique. 7 89 -
HoUan~c 8 62
Etats-Unis 3 43
is 6 72 -
Autres.pays 6 72
Les prix de vente à la colonie varient selon
les marques, les modèles et les qualités de
fabrication. On peut les déterminer en ajoutant
au prix initial de France les frais de transport,
les droits de douane et le bénéfice du vendeur
qui est apprécié à un pourcentage comprenant
la rémunération des intermédiaires et les frais
généraux.
Maisons locales susceptibles de recevoir des
offres. La plupart des maisons importatrices
de la colonie sont susceptibles de recevoir des
offres. L'Agence F/Conomique de 1 A. O. Y .,
159, boulevard Haussmann. à Paris, tient à la
disposition des industriels et commerçants inté-
ressés les listes des principales firmes installées
en A. O. F.
Xtéthodes commerciales. - Les articles de
- ..,. - , ,
ménage étamés ou email les destines a 1 expor-
tation doivent faire l'objet d'un emballage ro-
buste ; ils sont expédiés sur la colonie dans des
caisses type « Exportation Il ne dépassant pas
100 kilos.
Les méthodes commerciales employées pour
la vente et l' exportation de ces articles sont
celles communes à toutes les marchandises
expédiées des différents ports de la métropol e
(Le Havre, Bordeaux, Marseille) par les mai-
sons de commerce à leurs succursales. La mar-
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