Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-05-26
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 26 mai 1928 26 mai 1928
Description : 1928/05/26 (A29,N82). 1928/05/26 (A29,N82).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451258r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-NEUVIEME ANNEE. N° 82.
CE ITUMRRO : 80 CENTIMES
SAMEDI SOIH. 26 MAI 1928.
JOUllll OUOTlolEI
Rédaction & Administration :
M, IM II HM-TMir
PARIS CM
TtLÉFM. t UOUVRC 1t-17
» MCHM.IBU17-M
Les Annales Coloniales
Les annonce. et réclame t sont reçues au
bureau du iournal.
DIRECTEURS : Marcel RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Tous les articles publie a dans noire journal ne peuvent
iHre «';'«'(<<«/.< 'j'.Ù". citant les ANSAI.ES CÛLOSIAI.ES.
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avec le supplément illustré:
Un se 6 Mol* 8 Mol.
France et
Colonies 120 o 65 9 35.
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tous les bureaux de poste.
Ule 81111110e rtitote le la mue Irllliae
La banane est devenue en France, comme 1
'&an. le monde entier, un aliment de praniire
consommation. Ce fruit, des plus nourrissants
et des plus sains, s'est peu à peu popularisé
pour les enfants, les vieillards, les convales-
cents. Il est même entré dans le régime nor-
mal de beaucoup de gens bien portants qui le
trouvent aussi nutritif que savoureux.
Aussi ne faut-il pas s'étonner que, dans la
seule année 1927, i les importations de ba-
nanes en France d'Europe se soient élevées
au chiffre de 781.000 quintaux métriques cor-
respondant à une valeur de déclaration en
.douane de 188 millions de francs. Nul doute,
d après les premiers mois, que ces chiffres
• aient été encore dépassés en 1928.
* Si ces 781.000 quintaux métriques repré-
sentaient des milliards de bananes importées
.de nos colonies françaises, nous ne pouffions
que nous féliciter des résultats ainsi obtenus
et célébrer le magnifique effort produit par nos
colons, nos commissionnaires, nos Compagnies
'de transports maritimes.
Hélas ! nous sommes encore bien loin de
pouvoir chanter cette victoire.
Sur les 761.000 quintaux métriques de ba-
aanes importées en France, les colonies fran-
çaises figurent à peine pour 3 du total.
.C'est donc l'étranger, à raison de 97 %', qui
profite du bénéfice de ces importations en
France. Et notre change s'en trouve détérioré
d'autant !
- A elle seule, l'Espalne intervient dans le
chiffre total des importations pour 606.000
quintaux métriques, c'est-à-dire pour près de
150 millions de francs à l' avantage de la pe-
seta espagnole contre le franc français !
Et c' est une maison anglaise, la maison
jElders and Fyffes, qui se charge de la @ plus
grosse partie de ces transports, ce qui n'amé-
liore pas, évidemment, la situation de nos
Compagnies maritimes de navigation )
Or, la France possède des colonies tropi-
cales merveilleuses en Afrique, aux Antilles,
en Indochine, où les bananiers poussent natu-
rellement en de telles quantités que non seu-
lement elles nourrissent les indigènes, mais
que ravitailler toute la métropole devrait être
en jeu d'enfants pour une nation mieux orga-
nisée, c'est-à-dire moins préoccupée de mots
que de fait., et plus soucieuse oe réalisations
commerciales que d'efletl CJlatQÏret.
Notre empire colonial des Tropiques est
tel qu'il permettra à la France, quand eUe
Ille voti dra, d'échapper aux importations de
bananes étrangères, que dis-je ? de devenir
exportatrice de ces produits dans toute l'Eu.
aope et dans le monde entier.
C'est ce qu'ont parfaitement compris, au
lendemain de la guerre, un certain nombre de
Jbons Français en Guadeloupe et dans la Gui-
née. française..
Ces vaillants compatriotes qui, d'ailleurs,
avaient fait la guerre sur le front de Verdun
et de Salonique, consacrèrent leurs capitaux
et leurs énergies à organiser et développer des
plantations de bananes avec les moyens de
transport maritime correspondants à la produc-
tion.
C'est ainsi que les planteurs et les négo-
ciants de Basse-T erre (Guadeloupe) se sont
syndiqués et ont obtenu de la Compagnie
Générale Transatlantique des accords qui,
sans être encore ce qu ils devraient être, ont
néanmoins permis un courant d'exportation
vers la métropole dont les statistiques suivantes
démontrent la croissance :
514-900 kilogrammes en 1923
595.946 1924
994.677 1925
1.431.340 1926
1.500 000 - - 1927
D'autre part, les planteurs et négociants de
..la Guinée ont créé une Compagnie de Trans-
ports Maritimes de l'A.O.F., pat une conven-
tion intervenue le 13 novembre 1926 et ap-
prouvée le 4 décembre par le Gouverneur
Général de l'Afrique Occidentale française.
Les exportations de bananes ont commencé
if A.O.F. en France d'une manière apprécia-
ble, quoique encore très insuffisante eu égard
à la consommation générale française.
Du jour où quelques bons Français de nos
Colonies ou de la métropole faisaient preuve
d'initiative privée pour mettre fin à ce para-
doxe humiliant d'une France approvisionnée
in bananes par des colonies espagnoles ou des
Compagnies anglaises, c'était le devoir strict
tëles Représentants Coloniaux au Parlement
français de répondre à l'appel de ces bons
Français pour une collaboration des Pouvoirs
publics.
Aussi, au printemps de 1926, au cours de
ta discussion du budget de la Marine mar-
chande et de la loi sur le régime douanier
colonial, députés et sénateurs de nos colonies
ont-ils enfin pu obtenir certains résultats subs-
tantiels.
,, Deux problèmes différents se posaient,
-!" aggravaient : d'une part, amener les Compa-
niies maritimes subventionnées à améliorer
leurs moyens et leurs capacités de transport ;
d'autre part, obtenir un relèvement substantiel
du droit - de - douane ---- sur les bananes -- étran-
gères.
A là Chambre, nos députés coloniaux ont
obtenu un commencement de gain de cause
sur le premier point. La Compagnie Générale
Transatlantique s' est engagée à prévoir dans
ses nouveaux navires les installations de venti-
lation reconnues nécessaires. Mais, sur le se-
cond point, aucun relèvement douanier n avait
pi être obtenu par eux.
C'est au Sénat que nous avons pu obtenir,
grâce à la bienveillance de > la Commission
des Douanes et à celle de l' Assemblée tout
entière, après deux interventions à la tribune,
on relèvement de U protection douanière de
12 francs à 20 francs au tarif minimum pour
les bananes fraîches, et de 13 fr. 50 à 25 Ir.
pour les bananes desséchées et farine de ba-
nanes. -
Une fois la session close, nous noDI con-
tinué et consolidé les progrès de cette politi-
que.
Dans une Conférence qui a eu lieu le 21
avril dernier au Ministère des Travaux pu-
blics entre son délégué, M. le Commissaire
Gardanes, le directeur général de la Compa-
gnie Transatlantique, M. Tillier et moi-
même. en ma qualité de Sénateur de la Gua-
deloupe, il a été décidé : -
1° - Que, dorénavant, tous les cargos de la
C. G. T., y compris les cargos du service des
sucres, pratiqueraient une escale à Basse- Terre
pour y charger les bananes exportables ;
2° Que pour le chargement des paquebots,
une répartition équitable serait faile entre les
colonies exportatrices de bananes et qu'un
aménagement rationnel du frel permettrait de
charger toutes les caisses de bananes prêtes à
être embarquées.
Nous sommes ainsi allés au plus pressé, en
répondant aux appels de nos producteurs-
exportateurs antillois. Mais la question de
fond est encore loin d'être résolue.
11 s'agit maintenant d'organiser entre les
Antilles françaises et la France d'Europe un
système définitif de transports techniquement
appropriés qui permette à nos bananes fran-
çaises d'arriver sur le marché de la consom-
mation nationale en quantités suffisantes pour
y supplanter les bananes espagnoles, portu-
gaises et anglaises des Canaries, du Cap-Vert
et du Sierra-Leone.
Pour mettre sur pied cette politique de la
banane française qui représente plus de deux
cents millions de francs à gagner par an pour
la France, nous devons nous unir tous, Gou-
vernement, Parlement, Presse, Syndicats de
Producteurs coloniaux, Compagnies Maritimes
françaises. Et ce pourra être 1 une des oeuvres
cc réalistes » (comme on dit aujourd'hui) de la
nouvelle législature.
Henry BAmbassadeur de France,
Sénateur de la Cuadeloupe,
Rapporteur de la Commission des Colonies,
Les bananes de Guinée
Ir
Après une longue attente et des essais
infructueux, voici le problème des bananes
de Guinée enfin résolu et entré dans la voie
des réalisations.
Mardi prochain 29 mai partira de Nantes
à destination de Conakry le premier des
deux bateaux destinés à apporter réguliè-
rement dans la métropole les fruits de notre
belle colonie. Ce bateau, qui a été baptisé
La Guinée Française et jauge 3.500 tonnes,
est pourvu des aménagements de ventilation
les plus perfectionnés pour le transport des
fruits. Il filera 10 nœuds à l'heure dans le
sens France-Guinée avec escales à Casa-
blanca, Port-Ktienne, Dakar, Ziguinchor,
Kaolack, Bathurst.
Au retour, il fera 12 nœuds à 1 heure.
A l'aller, il portera de son port d'attache,
métropolitain, Nantes, jusqu'à présent sans
relations régulières avec la côte d'Afrique,
les nombreux produits alimentaires que ce
centre breton peut exporter dans notre helle
colonie.
Au retour, il rapportera à Nantes les
cargaisons de bananes guinéennes qui sau-
ront heureusement concurrencer celles de Té-
nériffe,
Un second paquebot, dont l'armement
sera achevé le mois prochain, doublera le
service.
La durée du trajet Nantes-Conakry-Nan-
tes. avec les escales et les délais de char-
gement, ne dépassera pas un mois.
L'Aviation Coloniale
Du Cap vers l'Europe
Sir M nn Cobbom n n mer ri hier dans lo
port de Casablanca, à 10 h. 30, venant de
I .ns-Pnlmns.
1/aviateur et son équipage, composé du
cnpibiine Warwll, de deux mécaniciens et
d'un opéra Unir de cinéinn, n'ont été nullo-
n:pn< fatigués par cette longue randonnée
autour du continent afrinin, commencée
eu parlant de Londros, le 27 novembre der-
nier.
Alan Cobbani a quitté Casablanca ce ma-
tin pnur Gibraltar. t
Londres-Australie
Los quatre hydravions de la marine bri-
tannique, qui se rendent en Australie par-
tis de Batavia, hier matin pour Kourabaya,
sont, arrivés sans incident. *
- 1
Cinéma Colonial
« Le mensonge de Mary Marlow »
Ce film exalte la vie aventureuse des co-
lons anglais.
L'action se passe en partie au Cap. Elle
est dramatique et émouvante.
La mise en scène de King BaRgot est sim.
ple, exempte de longueurs et de détails inu-
tiles.
Barbara Bedford, dans le rôle de Mary,
est toute sensibilité et toute finesse.
Lewis Stone a dessiné fort virilement la
silhouette énergique de Patrick.
A Toulon
Avant de poursuivre la réalisation de son
film VOccident, au studio de Joinville, Henri
Fescourt tourne une fête marocaine dans
une villa de Toulon. Le décor : une fas.
tueuse salle d'un palais marocain, aux ara-
besques entrelacées; des tçntures soyeuses
aux couleurs vives ; des jets d'eau qui chan-
tent ; des vols d'oiseaux ; des fleurs épa-
nouies ; les riches costumes des caïds étin.
cellcnt de blancheur; et des musiques étran.
ges bercent et fouettent les nerfs.
Prêjet de cktpiire fhistêirt
–o–
La question de Tanger
1 s
A
10 Conférence d'Al gésir at et atfl
général signé le 27 avril 1906 :
Allemagne, Angleterre; Autriche-
Hongrie, Belgique, Espagne, Etals-Unis,
France, Italie, Pays-Bas, Portugal, Russie,
Suède, Maroc, que de monde à la Confé-
rencel Tanger sera confié à une douzaine
de puissances : ainsi personne ne Vaura, là!
20 La Grande Guerre; élimination de la
Russie, de l'Allemagne et de l'Autriche;
restent parmi les intéressés qui s'intéressent
vraiment à la question : les Etats-Unis,
l'Italie, V Angleterre ; V Espagne, puisque la
zone de Tanger est enclavée dans la zone
espagnole dre Ifaroc; la France puisque le
Maroc est sous notre protectorat.
30 Traité de 1924 : VAngleterre, l' Es-
pagne et la France, réunies pour régler à
nouveau le problème du contrôle, éliminait
VItalie, où le fascisme faisait ses premiers
pas, et établissent une convention qui sera
substituée aux autres. Les Etats-Unis et
l'Italie s'en tiennent aux attires; la situation
n'est pas simplifiée, au contraire; les trois
puissances signataires du traité de 1924 se
préoccupent de le remanier, Vexpérience leur
montrant que l'opération n'est pas inutile;
4° La France et l'Espagne se heurtent
fatalement. L'Esfagne se plaint que, feu- I
dant toute V insurrection d'Abd-cl-Krim,
Tallsa, port international, a servi à un ad-
versaire redoutable et de port de refuge et
de fort de ravitaillement ; pour parer à des
dangers aussi gravest elle déclare que le port
international doit être espagnol. A quoi la
France réplique qu'il doit être international
d'après les traités et conventions. A quoi
l'Espagne riposte qu'il n'y a qu'à faire une
convention ou un traité de plus. Finalement,
une entente s'établit : la police de Tanger
sera dirigée par un officier espagnol, as-
sisté comme adjoint par un Français;
5° Restent les autres : les Etats-Unis ne
semblent pas devoir jouer le rôle d'empê-
cheurs de danser en rond; mais encore faut-
il qu'on les fasse entrer dans le traité nou-
veau; VAngleterre est à peu près animée des
btimes intentions, étant bien (tztent/II que le
contrôle des détroits doit, d'après elle, n'ap-
partenir ni à la France W à l'Espagne.
Quant à l'Italie, elle a une occasion trop
belle de poser, dans son ensemble, le pro-
blème wiéditertanéen pour qu'elle la né-
glige. Les choses en étaient là au printemps
de 1928;
6° Il est trop tôt pour écrire le résumé
du sixième chapitre. Il me suffit d'avoir in-
diqué comment il est amené par les cinq au-
tres, comment il est situé dans l'histoire géné-
rale de VEurope et dans l'histoire particu-
lière du Maroc au xxD siècle.
J'ai trop souvenance des difficultés que
j'ai eues à comprendre, étant cle've, certai-
nes parties de l'histoire, pour ne pas sou-
haiter des exposés clairs, bien divisés, oit
chaque chose soit à sa place et en pleine lu-
mière. Je plains aux.qui, sur les bancs des
écoles, auront plus tard à étudier la question
de Tango, si leur manuel n'est pas écrit par
un homme qui ait le goût de la netteté. Espé-
rons même q.,/ il n'y aura pas trop de cha-
pitres avant d'arriver' à la conclusion de cette
histoire, et que la conclusion sera telle qu'il
n'y aura plus à y revenir.
Masrto ltouatan.
Sénateur de VHérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
Le statut de Tanger
Le Quai d'Orsay communique :
!.es experts britanniques, espagnols, français
et italiens ont. nrlieve l'examen des demandes
Italiennes relatives nu statut de Tanger et sont
arrivés, dans l'esprit le plus amical, il un ac-
cord unanime.
Ils poursuivent, avee, la collabora lion des re-
présentants de l'administration de la zone de
Tanger, l'étude de certaines questions intéres-
sant le Ikui fonctionnement du statut, qui se
sont posées nu cours des conversations.
Les négociations qui viennent de prendre
fin par un accord unanime se sont poursui-
vies dans le cadre du statut de 1924, modifié
par le récent arrangement franco-espagnol.
L'accord intervenu hier donne au Gouver.
nement italien les satisfactions que voici t
Dans l'ordre législatif, l'octroi d'un siège
supplémentaire à l'assemblée municipale,
portant ainsi à trois le nombre des repré-
sentants italiens dans cette assemblée; dans
l'ordre administratif, la création au profit
de l'Italie d'un poste d'administrateur ad-
joint; dans l'ordre judiciaire, l'attribution
d'un siège à un magistrat italien dans le
tribunal international.
Quelques points secondaires restent encore
a régler.
Cette négociation est indépendante de
celle qui se poursuit entre Rome et Paris et
qui porte sur le règlement de certaines ques-
tions franco-italiennes, notamment en Tuni-
sie et en Libye.
C'est en invoquant les droits et les inté-
rêts de l'Italie, grande puissance méditer
ranéenne que M. Mussolini a réclamé une
participation plus importante dans l'admi-
nistration de Tanger.
Il convient de se féliciter de la rapide
et heureuse conclusion de ces pourparlers
qui, au début, par suite de l'étendue des
réclamations de la Consulta, paraissaient
hérissés de difficultés, mais que la bonne
volonté des gouvernements et l'esprit con-
ciliant des délégués ont permis de conduire
et d'achever au contentement de tous.
PreQÛI ffjige h Sabaa de Maroc
1'1
C'est à Pau que M. Sidi Mohamed doit
se rendre pour son séjour en France, qui,
ainsi que nous l'avons annoncé, n'aura au-
cun caractère officiel.
Le blé en Tunisie
>♦>
Au cours des années 1922 à 1926, la pro-
duction moyenne de blé dur a été de 1 mil-
lion 952.000 quintaux.
Pour 1925-1926, 671.000 hectares cultivés
6nt donné une moyenne de 2.900.000 quin-
taux de ce même blé dur, production reve.
nue à 1.800.000 quintaux pour une superfi-
cie ensemencée de 508.000 hectares.
Pour le blé tendre, les résultats des an-
nées agricoles 1922-926, se chiffrent par une
moyenne de 452.000 quintaux.
L'année 1925-1926, avec 73.000 hectares
cultivés, a donné une moyenne de P 50.000
quintaux.
Enfin, durant l'année 1926-1927, sur une
superficie de 58.000 hectares, .le chiffre de
production a atteint 450.000 quintaux.
«
L'électrification du Maroc
M. H. Parodi, ingénieur-conseil de la
Compagnie du Chemin de fer d'Orléans et
de la Compagnie des Chemins de fer du Ma-
roc a fait hier soir à la Société des Ingé-
nieurs Civils, une conférence sur l'électrlfi-
cation des chemins de fer du lant.
Actuellement, les voies ferrées sont élec-
trifiées entre Casablanca et Rabat-Salé et de
Casablanca aux gisements de phosphates sur
l'oued Abdoum, à Kourigha et Oued Zem.
L'énergie de la Centrale Thermique de
Casablanca - dont la puissance de 18.000
kilowatts va être incessamment portée à
24.000 kws est transportée, à la tension
de 60.000 volts, sur un réseau qui a déjà
?oo kilomètres et qui va être prolongé, vers
le sud, à Marrakech, vers le nord et l'est,
à Meknès et à Fez.
La ligne des trains « phosphatiers » est
très intéressante au point de vue économi-
que. Ces trains descendent vers la mer « re-
tenus » par des locomotives électriques à
3.000 volts marchant en récupératIon.
« Les trains de 1.200 tonnes descendent une
rampe faible mais continue. En freinant,
l'énergie se perd en chaleur; nous utilisons
cette énergie pour alimenter les locomotives
qui remorquent les trains montants de ma-
tériel vide.
Au Maroc, poursuit M. Parodi, on a
nettement séparé le problème de la" produc-
tion et du transport de l'énergie et celui
de l'utilisation sur la voie fejrrée.
Une centrale hydraulique kle 20.000 kws
en construction sur l'oued Qum cr Rebbia
sera mise en service l'année fcrochaine.
Non seulement on va se Servir de cette
énergie pour les chemins de fer, mais encore
pour tous les besoins du pays, notamment
'irrigation.
En même temps, donc, qu'on donne aux
industriels et aux colons les moyens de
transporter leurs produits, on leur permet
d'intensifier leur production.
La consommation en électricité du tout
jeune Maroc atteint déjà la moitié de celle
de l'Algérie, conquise il y a cent ans.
Un pays splendide, conclut M. Parodi,
où la France a intelligemment et activement
travnillé, »
Prochain voyage de M. Steeg
11 -
Après la conférence nord-africaine qui se
tiendra à Rabat le 5 juillet, M. Steeg se
rendra en France
PHILATÉLIE
Maroc
Pour se procurer les timbres de bienfai-
sance émis par le Gouvernement chérifien, il
suffit d'écrire au directeur de l'Office Ché-
rifien des P. T. T., à Rabat (Maroc).
La, collection de 10 timbres 2(> fr. 70;
1 fr. 50 par collection pour frais d'envoi.
1 à -
Le marché des laines
d'Afrique du Nord
Il.
Les premières ventes aux enchères de la
saison lainière en Afrique du Nord ont eu lieu
à Casablanca le 11 mai. et à Alger le 14 mai.
Les adjudications étaient faites dans chaque
ville à la Bourse du Commerce, après exposi-
tion des lots dans les magasins de la « Société
Nord-Africaine de Ventes publiques ».
Les quantités présentées se sont ressenties du
retard de la tonte causé par le mauvais temps
et des hauts cours pratiqués sur place au début
de la campagne. Les qualités étaient nette-
ment amél iorées sur l'année précédente.
Les Il suint colon », comprenant des lots de
laines croisées des diverses catégories, ont
trouvé preneurs à des cours fermes variant sui-
vant qualités à Casablanca de 10 fr. à 14 fr. 20
le kilo, et à Alger de 11 fr. 75 à 15 francs
le kilo. L -es laines' lavées se sont vendues à
Casablanca de 15 fr. 30 à 22 francs le kilo.
et les débris lavés de 9 fr. 30 à 13 fr. 60 le
kilo.
La prochaine série de ventes de laines aura
lieu à Alger le 19 juin et à Casablanca le
22 juin. Les quantités offertes seront sensible-
ment plus importantes : on annonce dès main-
tenant 300.000 kilos au minimum de toisons en
suint.
L'Exposition Coloniale
Internationale de Paris
"I
Participation de l'Italie
M. Mussolini vient d'annoncer à l'am-
bassadeur de France que le < ïouvernoment
italien a décidé de prendre part ,\ l'Expo-
sition coloniale internationa le de Paris, en
1 9, t.
ARR,,,SB
M. HLtise Diagno, député du Sénégal,
arrive aujourd'hui à 17 h. 40, à Paris,
à la gare d'Orsay.
TAUX DE LA PIASTRE
Le gouverneur génôrnl de l'Indochine vient
de faire eonnnttre nu ministre des Colonies
'lu.Ù la tlnrte du 23 mai 1028. le taux officiel de
la piastre était de 13 fr. 25.
A bord de ma jonque
0
En regardant Costes et Le Brix
̃ < ̃
En remontant le cours du grand fleuve
d'encre qui débordg la riche Indochine, je
n'ai pas été sans mêler ma voix aux accla-
mations triomphales qui saluèrent Costes et
Le Brix.
J'ai donc crié avec l'enthousiasme de tout
le monde ;
- Vivent les dieux de la route aenenne
qui ont rapproché l'Indochine de Paris!
« Vivent Costes et Le Brix! Les Grands,
les Beaux, les Braves gas! »
Au fond de ma jonque, j'ai pensé.
Tout de n ême, grâce à ces deux grands.
là, rien ne m'empêchera d'aller voir à Ha-
noï mon ami Vidi pour la Noël et d'embras-
ser dans sa résidence de 1 hai-Binh mon
vieil oncle Ronchon de Pontoise, au cours
de la semaine du Jour de l'An.
D'ailleurs, ce ne sera peut-être pas en.
core pour cette année. Enfin, malgré tout,
bénissons ces démolisseurs de temps et d es-
pace. Vrais héros de l'air.
Cependant, avez-vous remarqué combien
les exploits des conquérants du ciel tiennent
peu de place dans la littérature?
Les romanciers (je n'en connais que trois
ou quatre) ont surtout vu dans l'aviateur une
espèce d'étalon rêvé. Le thème des romans
est invariablement celui-ci : Une jeune fille
est éprise d'un Il as ». Il l'enlève. Mille mè-
tres de hauteur, trois cents kilomètres de
longueur. Crac. Ça y est. On redescend. La
jeune fille n'est plus jeune fille. Elle est
femme. Un peu plus même, elle est mère.
Ce qui n'est pas précisément fait pour in-
viter votre so'ur au voyage.
Un pilote don Juan, une jeune personne
au faible cicur (et s'il n'y avait que le
cocur!). Le maire et le curé qui sanctifient
chacun leur tour le couple qui a grimpé
trop précipitamment au septième ciel et. la
sage-femme inévitable qui dénonce l'action
l'imprudente action.
Voilà - tout ce que l'héroïsme des jeunes
hommes volants qui tentent la grande aven-
turc du ciel, a inspiré aux romanciers.
Quant aux poètes. exception faite des
faiseurs de poèmes officiels, il n'y en a pas
six dans le monde entier qui aient chanté
la gloire des chevalir de l'air, l'âme liée
au vol frémissant des grandes ailes de toile.
A croire que la vieille rosse de Pégase, im.
puissante a rattraper les oiseaux modernes,
envoie ses cavaliers dans la lune avant de
les laisser choir, à la fois, sur la leur et sur
la terre !
Et la France aérienne attend toujours on
Homère. Elle n'est pas la seule au monde.
Mais est-ce là une consolation?
Pourtant, je m'en voudrais de ne pas ci-
ter ces trois Tankas d'Aïka Toki.
La poésie japonaise m'est revenue à la
mémoire en entendant la grosse musique du
moteur du u Nungesser-et-Coli tt :
Au loin le bruit des hélices.
Voici revenir un matin d'hiver,
Ce matin d'une rie eptédiocre.
Au moment du looping,
Si personne ne regarde.
Quelle désolation f
Oh! quelle multitude !
Mais quelle tristesse de ne pouvoir dis-
tinguer aucun visage!
En regardant Costes et Le Brix - comme
lorsqu'une étoile file à travers le ciel - j'ai
fait ce vœu :
Qu'un poète se lève en Indochine et
(hante la gloire des ailes françaises dé-
ployées dans nos ciels coloniaux. Et s'il se
peut, que ce poète magnifie la prouesse des
prouesses : celle qu'ont accomplie Costes et
Le Brix en mettant la plus lointaine de nos
colonies à quatre jours de la mère-patrie.
31irane-M*mrceHe De/yina.
..8
Mutualité agricole
i
Le Crédit en Cochinchine
Les institutions de crédit mutuel agricole
se développent de jour en jour en Cochin-
chine.
Le Gouvernement de la Cochinchine vient
de centraliser les résultats de leurs opéra-
tions pour l'année écoulée. Ils peuvent s.e!-
vir d'exemple.
Le nombre des caisses de crédit provin-
ciales qui ont effectivement fonctionné en
1927, a été porté de quinze à dix-sept. Il ne
reste plus que trois provinces en Cochitl-
chine qui soient encore dépourvues de cette
organisation de crédit.
Le développement des sociétés indigène..
de crédit mutuel est donc en progrès.
Le montant total des opérations de prêt
agricole effectuées en 11)27 par ces institu-
tions atteint 7.485.000 piastres, en augmen-
tation de ].8o2.cxx> piastres sur le chiffre de
l'année précédente.
C'est principalement par les petits prêts,
n'excédant pas 1.000 piastres, que le mou-
vement mutualiste s'est imposé aux culti-
vateurs indigènes. T.c chiffre de ces prêt
est passé de 361.124 piastres en 1926 h
762.797 piastres en 1927, soit une augmen-
tation du simple au double.
Les.fonds nécessaires aux avances ont été
fournis en totalité par la Banque de l'In.
dochinc par le moyen de l'escompte des bil.
lets de prêts souscrits aux caisses de crédit.
Le nombre des sociétaires s'élève actuelle-
ment à 8.000. Ce chiffre n'est pas encore en
rapport avec relui de la population agricole,
mais il s'accroît régulièrement chaque an-
née.
L'avoir propre des caisses de crédit s'éle-
vait au 31 décembre dernier a 670.512 pias-
tres contre 5^.V.V^5 de disponibilités liquides
ou rapidement réalisables (dépôt en Banque
- portefeuille titres-numéraire*.
Le recouvrement des prêts a été opéré
avec exactitude. Pendant l'année écoulée,
sur 2.000 prêts venus à échéance, dix seule-
ment ont dû être recouvrés par voie d'exé-
cution forcée.
D'autre part, à côté de ces caisses de cré-
dit indigène, les colons français ont orga-
nisé une caisse de crédit agricole française.
Fondée en 1026, elle a fonctionné dans des
conditions extrêmement encourageantes au
cours de l'année 1927,
La Gainée d'aujourd'hui
»♦»
La Guinée française n' a pour ainsi dire pas
été exploitée au point de vue agricole jusqu' a
la 6n de la guerre.
Quelques timides essais antérieurs généra-
lement non couronnés de succès pour des rai-
sons autres que celles purement agricoles
avaient bien eu lieu, mais ils se heurtaient, il
faut bien l' avouer, d'abord au manque de
confiance qu' auraient dû leur accorder les Pou-
voirs publics et aussi à une sorte de défiance
que le commerce, jusque-là and maître des
intérêts économiques de la colonie, ne cessait
de témoigner aux agriculteurs.
Le sol de cette colonie était-il donc jugé
d'avance comme incapable d'une production
quelconque ? Bien au contraire, puisqu'il pro-
duisait déjà spontanément, extensivement nous
le voulons bien, mais était-il donc si difficile
de passer de la prodq^tion spontanée, de la
cueillette à la culture raisonnée et perfection-
née des produits poussant naturellement sur le
sol guinéen ?
Vers 1912, une véritable fièvre d'achat du
caoutchouc sévit sur le commerce. Peu lui im-
portait de connaître la source et la façon d'ob-
tenir cette précieuse matière première, et les
indigènes se mirent à parcourir la brousse, sai-
gnant à blanc tous les arbres et toutes les
lianes. arrachant et décortiquant même les ra-
cines pour en extraire un latex qu'ils savaient
déjà frauder avant même de le travailler conve-
nablement et d'en exploiter les sources ration-
nellement. La baisse des prix du caoutchouc
brut arrêta ce massacre qui eût duré, quelques
mois de plus à peine, jusqu'à la disparition du
dernier végétal à latex.
Il eût été, à cette époque, prudent de régle-
menter cette cueillette. et ç' aurait pu être le
rôle de l'Administration de la colonie. Il eût
été certainement politique de la part du com-
merce de ne pas tuer aussi rapidement et irré-
médiablement la poule aux œufs d'or. 11 de-
vait. à ce moment-là. évincer de ses achats tout
produit défectueux, il devait encourager et
favoriser les efforts des agriculteurs métropo-
litains ou indigènes en vue de la création de
plantations d'arbres convenables, comme de-
puis quelques années cela s' est pratiqué pour
l'Indochine ou pour le Nigéria, pays peu éloi-
gné de notre colonie.
Ce qui s' est passé pour le caoutchouc s'est
passé presque identiquement de la même façon
pour les produits du palmier à huile, avec cette
différence, cependant, qu il était impossible,
dans ce cas, de détruire le producteur, par la
cueillette du produit. Au contraire, cette cueil-
lette avait pour but indirect de favoriser la
nouvelle formation des fruits, mais ici encore
il eût été intéressant de planter du palmier &
huile, de sélectionner les bons sujets, de créer
des plantations avec des variétés à haut rende-
ment. enfin de faire que l'indigène récoltât plus
et mieux les richesses que la nature mettait à
portée de sa main.
Le manque de moyens de communications,
r éloignement où ils se trouvent souvent des
tieux d'achats font que la majeure partie des
oléagineux de ce pays sont perdus sans profit
aucun pour les indigènes comme pour les in-
dustriels de la métropole.
Cependant, il faut reconnaître que la popu-
lation de la Guinée est composée en majeure
partie d'agriculteurs, que les indigènes cultivent
tous plus ou moins la terre, et que leurs besoins
primordiaux en nourriture sont, à peu de chose
près, satisfaits par leurs cultures de plantes vi-
vrières : riz, manioc, patates, fonio. maïs. ba-
nanes, etc.
Pour faire faire un pas en avant à la ques-
tion agricole, il était donc nécessaire d'ini.
tier l'indigène aux méthodes métropolitaines
de culture et de lui faire comprendre qu'au
delà de ses besoins personnels, il aurait un
avantage, un bénéfice commercial, à produire
plus que ne l' exigeaient ses besoins, car l'excès
vendu à ceux qui ne cultivaient pas lui per-
mettait d'acquérir beaucoup d' objets de pro-
duits manufacturés dont ses ancêtres ne con-
naissaient pas l'usage. mais dont. grâce au
contact plus permanent avec les Européens, il
avait pu apprécier l'utilité ou même simple-
ment l'agrément.
Ce programme d'éducation restera la belle
partie de J'œuvre colonisatrice de l' actuel Gou-
verneur de la colonie, M. G. Poiret.
Depuis longtemps persuadé que les noirs
étaient susceptibles de s'habituer par imitation
des Européens à l'usage des instruments agri-
coles. le Gouverneur Poiret a fait évoluer son
service d agriculture vers un programme plus
pratique, plus démonstratif pour 1 indigène que
ne l étaient les anciens services avec leurs sta-
tions d'essais ou leurs champs d'expérience.
Les inspecteurs, les ingénieurs du service d' agri-
culture ont été envoyés sur tout le territoire de
la colonie avec mission d'apprendre aux indi-
gènes à dresser des bœufs au travail pour les
transports comme pour les labours, de familia-
riser ces mêmes indigènes avec l'emploi de la
charrue, de la herse, des rouleaux, etc. D' au-
tre part, la colonie acceptait de fournir directe-
ment aux agriculteurs noirs les instruments en
question à des prix les faisant bénéficier de ses
achats en gros et en leur ouvrant des crédits
sans intérêt à très longue échéance. Les de-
mandes de cession d' instruments agricoles,
d'abord timides et rares, devinrent plus fré-
quentes. ai nsi que les demandes de renseigne-
ments et de leçons pratiques. Puis l'idée fit
des progrès très rapides, et nous pûmes les
constater lors des concours annuels de labou-
tage -- ouverts -- à Kankan.
Alors que la première année il y avait une
vingtaine d'attelages pour participer à ce con.
cours, quatre-vingts se présentaient à la se-
conde, et les demandes d'inscriptions s'éle-
vaient à près de six cents la troisième. Afin de
sélectionner, il fut indiqué aux concurrents quts
seuls ceux qui avaient au moins dix hectares la-
bourés chez eux seraient admis à concourir. Il
resta encore une centaine de candidats.
Mais il fut bientôt impossible aux seuls
fonctionnaires .du service de l' Agriculture de
suffire à toutes les demandes. C'est alors que
CE ITUMRRO : 80 CENTIMES
SAMEDI SOIH. 26 MAI 1928.
JOUllll OUOTlolEI
Rédaction & Administration :
M, IM II HM-TMir
PARIS CM
TtLÉFM. t UOUVRC 1t-17
» MCHM.IBU17-M
Les Annales Coloniales
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DIRECTEURS : Marcel RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Tous les articles publie a dans noire journal ne peuvent
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France et
Colonies 120 o 65 9 35.
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Ule 81111110e rtitote le la mue Irllliae
La banane est devenue en France, comme 1
'&an. le monde entier, un aliment de praniire
consommation. Ce fruit, des plus nourrissants
et des plus sains, s'est peu à peu popularisé
pour les enfants, les vieillards, les convales-
cents. Il est même entré dans le régime nor-
mal de beaucoup de gens bien portants qui le
trouvent aussi nutritif que savoureux.
Aussi ne faut-il pas s'étonner que, dans la
seule année 1927, i les importations de ba-
nanes en France d'Europe se soient élevées
au chiffre de 781.000 quintaux métriques cor-
respondant à une valeur de déclaration en
.douane de 188 millions de francs. Nul doute,
d après les premiers mois, que ces chiffres
• aient été encore dépassés en 1928.
* Si ces 781.000 quintaux métriques repré-
sentaient des milliards de bananes importées
.de nos colonies françaises, nous ne pouffions
que nous féliciter des résultats ainsi obtenus
et célébrer le magnifique effort produit par nos
colons, nos commissionnaires, nos Compagnies
'de transports maritimes.
Hélas ! nous sommes encore bien loin de
pouvoir chanter cette victoire.
Sur les 761.000 quintaux métriques de ba-
aanes importées en France, les colonies fran-
çaises figurent à peine pour 3 du total.
.C'est donc l'étranger, à raison de 97 %', qui
profite du bénéfice de ces importations en
France. Et notre change s'en trouve détérioré
d'autant !
- A elle seule, l'Espalne intervient dans le
chiffre total des importations pour 606.000
quintaux métriques, c'est-à-dire pour près de
150 millions de francs à l' avantage de la pe-
seta espagnole contre le franc français !
Et c' est une maison anglaise, la maison
jElders and Fyffes, qui se charge de la @ plus
grosse partie de ces transports, ce qui n'amé-
liore pas, évidemment, la situation de nos
Compagnies maritimes de navigation )
Or, la France possède des colonies tropi-
cales merveilleuses en Afrique, aux Antilles,
en Indochine, où les bananiers poussent natu-
rellement en de telles quantités que non seu-
lement elles nourrissent les indigènes, mais
que ravitailler toute la métropole devrait être
en jeu d'enfants pour une nation mieux orga-
nisée, c'est-à-dire moins préoccupée de mots
que de fait., et plus soucieuse oe réalisations
commerciales que d'efletl CJlatQÏret.
Notre empire colonial des Tropiques est
tel qu'il permettra à la France, quand eUe
Ille voti dra, d'échapper aux importations de
bananes étrangères, que dis-je ? de devenir
exportatrice de ces produits dans toute l'Eu.
aope et dans le monde entier.
C'est ce qu'ont parfaitement compris, au
lendemain de la guerre, un certain nombre de
Jbons Français en Guadeloupe et dans la Gui-
née. française..
Ces vaillants compatriotes qui, d'ailleurs,
avaient fait la guerre sur le front de Verdun
et de Salonique, consacrèrent leurs capitaux
et leurs énergies à organiser et développer des
plantations de bananes avec les moyens de
transport maritime correspondants à la produc-
tion.
C'est ainsi que les planteurs et les négo-
ciants de Basse-T erre (Guadeloupe) se sont
syndiqués et ont obtenu de la Compagnie
Générale Transatlantique des accords qui,
sans être encore ce qu ils devraient être, ont
néanmoins permis un courant d'exportation
vers la métropole dont les statistiques suivantes
démontrent la croissance :
514-900 kilogrammes en 1923
595.946 1924
994.677 1925
1.431.340 1926
1.500 000 - - 1927
D'autre part, les planteurs et négociants de
..la Guinée ont créé une Compagnie de Trans-
ports Maritimes de l'A.O.F., pat une conven-
tion intervenue le 13 novembre 1926 et ap-
prouvée le 4 décembre par le Gouverneur
Général de l'Afrique Occidentale française.
Les exportations de bananes ont commencé
if A.O.F. en France d'une manière apprécia-
ble, quoique encore très insuffisante eu égard
à la consommation générale française.
Du jour où quelques bons Français de nos
Colonies ou de la métropole faisaient preuve
d'initiative privée pour mettre fin à ce para-
doxe humiliant d'une France approvisionnée
in bananes par des colonies espagnoles ou des
Compagnies anglaises, c'était le devoir strict
tëles Représentants Coloniaux au Parlement
français de répondre à l'appel de ces bons
Français pour une collaboration des Pouvoirs
publics.
Aussi, au printemps de 1926, au cours de
ta discussion du budget de la Marine mar-
chande et de la loi sur le régime douanier
colonial, députés et sénateurs de nos colonies
ont-ils enfin pu obtenir certains résultats subs-
tantiels.
,, Deux problèmes différents se posaient,
-!" aggravaient : d'une part, amener les Compa-
niies maritimes subventionnées à améliorer
leurs moyens et leurs capacités de transport ;
d'autre part, obtenir un relèvement substantiel
du droit - de - douane ---- sur les bananes -- étran-
gères.
A là Chambre, nos députés coloniaux ont
obtenu un commencement de gain de cause
sur le premier point. La Compagnie Générale
Transatlantique s' est engagée à prévoir dans
ses nouveaux navires les installations de venti-
lation reconnues nécessaires. Mais, sur le se-
cond point, aucun relèvement douanier n avait
pi être obtenu par eux.
C'est au Sénat que nous avons pu obtenir,
grâce à la bienveillance de > la Commission
des Douanes et à celle de l' Assemblée tout
entière, après deux interventions à la tribune,
on relèvement de U protection douanière de
12 francs à 20 francs au tarif minimum pour
les bananes fraîches, et de 13 fr. 50 à 25 Ir.
pour les bananes desséchées et farine de ba-
nanes. -
Une fois la session close, nous noDI con-
tinué et consolidé les progrès de cette politi-
que.
Dans une Conférence qui a eu lieu le 21
avril dernier au Ministère des Travaux pu-
blics entre son délégué, M. le Commissaire
Gardanes, le directeur général de la Compa-
gnie Transatlantique, M. Tillier et moi-
même. en ma qualité de Sénateur de la Gua-
deloupe, il a été décidé : -
1° - Que, dorénavant, tous les cargos de la
C. G. T., y compris les cargos du service des
sucres, pratiqueraient une escale à Basse- Terre
pour y charger les bananes exportables ;
2° Que pour le chargement des paquebots,
une répartition équitable serait faile entre les
colonies exportatrices de bananes et qu'un
aménagement rationnel du frel permettrait de
charger toutes les caisses de bananes prêtes à
être embarquées.
Nous sommes ainsi allés au plus pressé, en
répondant aux appels de nos producteurs-
exportateurs antillois. Mais la question de
fond est encore loin d'être résolue.
11 s'agit maintenant d'organiser entre les
Antilles françaises et la France d'Europe un
système définitif de transports techniquement
appropriés qui permette à nos bananes fran-
çaises d'arriver sur le marché de la consom-
mation nationale en quantités suffisantes pour
y supplanter les bananes espagnoles, portu-
gaises et anglaises des Canaries, du Cap-Vert
et du Sierra-Leone.
Pour mettre sur pied cette politique de la
banane française qui représente plus de deux
cents millions de francs à gagner par an pour
la France, nous devons nous unir tous, Gou-
vernement, Parlement, Presse, Syndicats de
Producteurs coloniaux, Compagnies Maritimes
françaises. Et ce pourra être 1 une des oeuvres
cc réalistes » (comme on dit aujourd'hui) de la
nouvelle législature.
Henry B
Sénateur de la Cuadeloupe,
Rapporteur de la Commission des Colonies,
Les bananes de Guinée
Ir
Après une longue attente et des essais
infructueux, voici le problème des bananes
de Guinée enfin résolu et entré dans la voie
des réalisations.
Mardi prochain 29 mai partira de Nantes
à destination de Conakry le premier des
deux bateaux destinés à apporter réguliè-
rement dans la métropole les fruits de notre
belle colonie. Ce bateau, qui a été baptisé
La Guinée Française et jauge 3.500 tonnes,
est pourvu des aménagements de ventilation
les plus perfectionnés pour le transport des
fruits. Il filera 10 nœuds à l'heure dans le
sens France-Guinée avec escales à Casa-
blanca, Port-Ktienne, Dakar, Ziguinchor,
Kaolack, Bathurst.
Au retour, il fera 12 nœuds à 1 heure.
A l'aller, il portera de son port d'attache,
métropolitain, Nantes, jusqu'à présent sans
relations régulières avec la côte d'Afrique,
les nombreux produits alimentaires que ce
centre breton peut exporter dans notre helle
colonie.
Au retour, il rapportera à Nantes les
cargaisons de bananes guinéennes qui sau-
ront heureusement concurrencer celles de Té-
nériffe,
Un second paquebot, dont l'armement
sera achevé le mois prochain, doublera le
service.
La durée du trajet Nantes-Conakry-Nan-
tes. avec les escales et les délais de char-
gement, ne dépassera pas un mois.
L'Aviation Coloniale
Du Cap vers l'Europe
Sir M nn Cobbom n n mer ri hier dans lo
port de Casablanca, à 10 h. 30, venant de
I .ns-Pnlmns.
1/aviateur et son équipage, composé du
cnpibiine Warwll, de deux mécaniciens et
d'un opéra Unir de cinéinn, n'ont été nullo-
n:pn< fatigués par cette longue randonnée
autour du continent afrinin, commencée
eu parlant de Londros, le 27 novembre der-
nier.
Alan Cobbani a quitté Casablanca ce ma-
tin pnur Gibraltar. t
Londres-Australie
Los quatre hydravions de la marine bri-
tannique, qui se rendent en Australie par-
tis de Batavia, hier matin pour Kourabaya,
sont, arrivés sans incident. *
- 1
Cinéma Colonial
« Le mensonge de Mary Marlow »
Ce film exalte la vie aventureuse des co-
lons anglais.
L'action se passe en partie au Cap. Elle
est dramatique et émouvante.
La mise en scène de King BaRgot est sim.
ple, exempte de longueurs et de détails inu-
tiles.
Barbara Bedford, dans le rôle de Mary,
est toute sensibilité et toute finesse.
Lewis Stone a dessiné fort virilement la
silhouette énergique de Patrick.
A Toulon
Avant de poursuivre la réalisation de son
film VOccident, au studio de Joinville, Henri
Fescourt tourne une fête marocaine dans
une villa de Toulon. Le décor : une fas.
tueuse salle d'un palais marocain, aux ara-
besques entrelacées; des tçntures soyeuses
aux couleurs vives ; des jets d'eau qui chan-
tent ; des vols d'oiseaux ; des fleurs épa-
nouies ; les riches costumes des caïds étin.
cellcnt de blancheur; et des musiques étran.
ges bercent et fouettent les nerfs.
Prêjet de cktpiire fhistêirt
–o–
La question de Tanger
1 s
A
10 Conférence d'Al gésir at et atfl
général signé le 27 avril 1906 :
Allemagne, Angleterre; Autriche-
Hongrie, Belgique, Espagne, Etals-Unis,
France, Italie, Pays-Bas, Portugal, Russie,
Suède, Maroc, que de monde à la Confé-
rencel Tanger sera confié à une douzaine
de puissances : ainsi personne ne Vaura, là!
20 La Grande Guerre; élimination de la
Russie, de l'Allemagne et de l'Autriche;
restent parmi les intéressés qui s'intéressent
vraiment à la question : les Etats-Unis,
l'Italie, V Angleterre ; V Espagne, puisque la
zone de Tanger est enclavée dans la zone
espagnole dre Ifaroc; la France puisque le
Maroc est sous notre protectorat.
30 Traité de 1924 : VAngleterre, l' Es-
pagne et la France, réunies pour régler à
nouveau le problème du contrôle, éliminait
VItalie, où le fascisme faisait ses premiers
pas, et établissent une convention qui sera
substituée aux autres. Les Etats-Unis et
l'Italie s'en tiennent aux attires; la situation
n'est pas simplifiée, au contraire; les trois
puissances signataires du traité de 1924 se
préoccupent de le remanier, Vexpérience leur
montrant que l'opération n'est pas inutile;
4° La France et l'Espagne se heurtent
fatalement. L'Esfagne se plaint que, feu- I
dant toute V insurrection d'Abd-cl-Krim,
Tallsa, port international, a servi à un ad-
versaire redoutable et de port de refuge et
de fort de ravitaillement ; pour parer à des
dangers aussi gravest elle déclare que le port
international doit être espagnol. A quoi la
France réplique qu'il doit être international
d'après les traités et conventions. A quoi
l'Espagne riposte qu'il n'y a qu'à faire une
convention ou un traité de plus. Finalement,
une entente s'établit : la police de Tanger
sera dirigée par un officier espagnol, as-
sisté comme adjoint par un Français;
5° Restent les autres : les Etats-Unis ne
semblent pas devoir jouer le rôle d'empê-
cheurs de danser en rond; mais encore faut-
il qu'on les fasse entrer dans le traité nou-
veau; VAngleterre est à peu près animée des
btimes intentions, étant bien (tztent/II que le
contrôle des détroits doit, d'après elle, n'ap-
partenir ni à la France W à l'Espagne.
Quant à l'Italie, elle a une occasion trop
belle de poser, dans son ensemble, le pro-
blème wiéditertanéen pour qu'elle la né-
glige. Les choses en étaient là au printemps
de 1928;
6° Il est trop tôt pour écrire le résumé
du sixième chapitre. Il me suffit d'avoir in-
diqué comment il est amené par les cinq au-
tres, comment il est situé dans l'histoire géné-
rale de VEurope et dans l'histoire particu-
lière du Maroc au xxD siècle.
J'ai trop souvenance des difficultés que
j'ai eues à comprendre, étant cle've, certai-
nes parties de l'histoire, pour ne pas sou-
haiter des exposés clairs, bien divisés, oit
chaque chose soit à sa place et en pleine lu-
mière. Je plains aux.qui, sur les bancs des
écoles, auront plus tard à étudier la question
de Tango, si leur manuel n'est pas écrit par
un homme qui ait le goût de la netteté. Espé-
rons même q.,/ il n'y aura pas trop de cha-
pitres avant d'arriver' à la conclusion de cette
histoire, et que la conclusion sera telle qu'il
n'y aura plus à y revenir.
Masrto ltouatan.
Sénateur de VHérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
Le statut de Tanger
Le Quai d'Orsay communique :
!.es experts britanniques, espagnols, français
et italiens ont. nrlieve l'examen des demandes
Italiennes relatives nu statut de Tanger et sont
arrivés, dans l'esprit le plus amical, il un ac-
cord unanime.
Ils poursuivent, avee, la collabora lion des re-
présentants de l'administration de la zone de
Tanger, l'étude de certaines questions intéres-
sant le Ikui fonctionnement du statut, qui se
sont posées nu cours des conversations.
Les négociations qui viennent de prendre
fin par un accord unanime se sont poursui-
vies dans le cadre du statut de 1924, modifié
par le récent arrangement franco-espagnol.
L'accord intervenu hier donne au Gouver.
nement italien les satisfactions que voici t
Dans l'ordre législatif, l'octroi d'un siège
supplémentaire à l'assemblée municipale,
portant ainsi à trois le nombre des repré-
sentants italiens dans cette assemblée; dans
l'ordre administratif, la création au profit
de l'Italie d'un poste d'administrateur ad-
joint; dans l'ordre judiciaire, l'attribution
d'un siège à un magistrat italien dans le
tribunal international.
Quelques points secondaires restent encore
a régler.
Cette négociation est indépendante de
celle qui se poursuit entre Rome et Paris et
qui porte sur le règlement de certaines ques-
tions franco-italiennes, notamment en Tuni-
sie et en Libye.
C'est en invoquant les droits et les inté-
rêts de l'Italie, grande puissance méditer
ranéenne que M. Mussolini a réclamé une
participation plus importante dans l'admi-
nistration de Tanger.
Il convient de se féliciter de la rapide
et heureuse conclusion de ces pourparlers
qui, au début, par suite de l'étendue des
réclamations de la Consulta, paraissaient
hérissés de difficultés, mais que la bonne
volonté des gouvernements et l'esprit con-
ciliant des délégués ont permis de conduire
et d'achever au contentement de tous.
PreQÛI ffjige h Sabaa de Maroc
1'1
C'est à Pau que M. Sidi Mohamed doit
se rendre pour son séjour en France, qui,
ainsi que nous l'avons annoncé, n'aura au-
cun caractère officiel.
Le blé en Tunisie
>♦>
Au cours des années 1922 à 1926, la pro-
duction moyenne de blé dur a été de 1 mil-
lion 952.000 quintaux.
Pour 1925-1926, 671.000 hectares cultivés
6nt donné une moyenne de 2.900.000 quin-
taux de ce même blé dur, production reve.
nue à 1.800.000 quintaux pour une superfi-
cie ensemencée de 508.000 hectares.
Pour le blé tendre, les résultats des an-
nées agricoles 1922-926, se chiffrent par une
moyenne de 452.000 quintaux.
L'année 1925-1926, avec 73.000 hectares
cultivés, a donné une moyenne de P 50.000
quintaux.
Enfin, durant l'année 1926-1927, sur une
superficie de 58.000 hectares, .le chiffre de
production a atteint 450.000 quintaux.
«
L'électrification du Maroc
M. H. Parodi, ingénieur-conseil de la
Compagnie du Chemin de fer d'Orléans et
de la Compagnie des Chemins de fer du Ma-
roc a fait hier soir à la Société des Ingé-
nieurs Civils, une conférence sur l'électrlfi-
cation des chemins de fer du lant.
Actuellement, les voies ferrées sont élec-
trifiées entre Casablanca et Rabat-Salé et de
Casablanca aux gisements de phosphates sur
l'oued Abdoum, à Kourigha et Oued Zem.
L'énergie de la Centrale Thermique de
Casablanca - dont la puissance de 18.000
kilowatts va être incessamment portée à
24.000 kws est transportée, à la tension
de 60.000 volts, sur un réseau qui a déjà
?oo kilomètres et qui va être prolongé, vers
le sud, à Marrakech, vers le nord et l'est,
à Meknès et à Fez.
La ligne des trains « phosphatiers » est
très intéressante au point de vue économi-
que. Ces trains descendent vers la mer « re-
tenus » par des locomotives électriques à
3.000 volts marchant en récupératIon.
« Les trains de 1.200 tonnes descendent une
rampe faible mais continue. En freinant,
l'énergie se perd en chaleur; nous utilisons
cette énergie pour alimenter les locomotives
qui remorquent les trains montants de ma-
tériel vide.
Au Maroc, poursuit M. Parodi, on a
nettement séparé le problème de la" produc-
tion et du transport de l'énergie et celui
de l'utilisation sur la voie fejrrée.
Une centrale hydraulique kle 20.000 kws
en construction sur l'oued Qum cr Rebbia
sera mise en service l'année fcrochaine.
Non seulement on va se Servir de cette
énergie pour les chemins de fer, mais encore
pour tous les besoins du pays, notamment
'irrigation.
En même temps, donc, qu'on donne aux
industriels et aux colons les moyens de
transporter leurs produits, on leur permet
d'intensifier leur production.
La consommation en électricité du tout
jeune Maroc atteint déjà la moitié de celle
de l'Algérie, conquise il y a cent ans.
Un pays splendide, conclut M. Parodi,
où la France a intelligemment et activement
travnillé, »
Prochain voyage de M. Steeg
11 -
Après la conférence nord-africaine qui se
tiendra à Rabat le 5 juillet, M. Steeg se
rendra en France
PHILATÉLIE
Maroc
Pour se procurer les timbres de bienfai-
sance émis par le Gouvernement chérifien, il
suffit d'écrire au directeur de l'Office Ché-
rifien des P. T. T., à Rabat (Maroc).
La, collection de 10 timbres 2(> fr. 70;
1 fr. 50 par collection pour frais d'envoi.
1 à -
Le marché des laines
d'Afrique du Nord
Il.
Les premières ventes aux enchères de la
saison lainière en Afrique du Nord ont eu lieu
à Casablanca le 11 mai. et à Alger le 14 mai.
Les adjudications étaient faites dans chaque
ville à la Bourse du Commerce, après exposi-
tion des lots dans les magasins de la « Société
Nord-Africaine de Ventes publiques ».
Les quantités présentées se sont ressenties du
retard de la tonte causé par le mauvais temps
et des hauts cours pratiqués sur place au début
de la campagne. Les qualités étaient nette-
ment amél iorées sur l'année précédente.
Les Il suint colon », comprenant des lots de
laines croisées des diverses catégories, ont
trouvé preneurs à des cours fermes variant sui-
vant qualités à Casablanca de 10 fr. à 14 fr. 20
le kilo, et à Alger de 11 fr. 75 à 15 francs
le kilo. L -es laines' lavées se sont vendues à
Casablanca de 15 fr. 30 à 22 francs le kilo.
et les débris lavés de 9 fr. 30 à 13 fr. 60 le
kilo.
La prochaine série de ventes de laines aura
lieu à Alger le 19 juin et à Casablanca le
22 juin. Les quantités offertes seront sensible-
ment plus importantes : on annonce dès main-
tenant 300.000 kilos au minimum de toisons en
suint.
L'Exposition Coloniale
Internationale de Paris
"I
Participation de l'Italie
M. Mussolini vient d'annoncer à l'am-
bassadeur de France que le < ïouvernoment
italien a décidé de prendre part ,\ l'Expo-
sition coloniale internationa le de Paris, en
1 9, t.
ARR,,,SB
M. HLtise Diagno, député du Sénégal,
arrive aujourd'hui à 17 h. 40, à Paris,
à la gare d'Orsay.
TAUX DE LA PIASTRE
Le gouverneur génôrnl de l'Indochine vient
de faire eonnnttre nu ministre des Colonies
'lu.Ù la tlnrte du 23 mai 1028. le taux officiel de
la piastre était de 13 fr. 25.
A bord de ma jonque
0
En regardant Costes et Le Brix
̃ < ̃
En remontant le cours du grand fleuve
d'encre qui débordg la riche Indochine, je
n'ai pas été sans mêler ma voix aux accla-
mations triomphales qui saluèrent Costes et
Le Brix.
J'ai donc crié avec l'enthousiasme de tout
le monde ;
- Vivent les dieux de la route aenenne
qui ont rapproché l'Indochine de Paris!
« Vivent Costes et Le Brix! Les Grands,
les Beaux, les Braves gas! »
Au fond de ma jonque, j'ai pensé.
Tout de n ême, grâce à ces deux grands.
là, rien ne m'empêchera d'aller voir à Ha-
noï mon ami Vidi pour la Noël et d'embras-
ser dans sa résidence de 1 hai-Binh mon
vieil oncle Ronchon de Pontoise, au cours
de la semaine du Jour de l'An.
D'ailleurs, ce ne sera peut-être pas en.
core pour cette année. Enfin, malgré tout,
bénissons ces démolisseurs de temps et d es-
pace. Vrais héros de l'air.
Cependant, avez-vous remarqué combien
les exploits des conquérants du ciel tiennent
peu de place dans la littérature?
Les romanciers (je n'en connais que trois
ou quatre) ont surtout vu dans l'aviateur une
espèce d'étalon rêvé. Le thème des romans
est invariablement celui-ci : Une jeune fille
est éprise d'un Il as ». Il l'enlève. Mille mè-
tres de hauteur, trois cents kilomètres de
longueur. Crac. Ça y est. On redescend. La
jeune fille n'est plus jeune fille. Elle est
femme. Un peu plus même, elle est mère.
Ce qui n'est pas précisément fait pour in-
viter votre so'ur au voyage.
Un pilote don Juan, une jeune personne
au faible cicur (et s'il n'y avait que le
cocur!). Le maire et le curé qui sanctifient
chacun leur tour le couple qui a grimpé
trop précipitamment au septième ciel et. la
sage-femme inévitable qui dénonce l'action
l'imprudente action.
Voilà - tout ce que l'héroïsme des jeunes
hommes volants qui tentent la grande aven-
turc du ciel, a inspiré aux romanciers.
Quant aux poètes. exception faite des
faiseurs de poèmes officiels, il n'y en a pas
six dans le monde entier qui aient chanté
la gloire des chevalir de l'air, l'âme liée
au vol frémissant des grandes ailes de toile.
A croire que la vieille rosse de Pégase, im.
puissante a rattraper les oiseaux modernes,
envoie ses cavaliers dans la lune avant de
les laisser choir, à la fois, sur la leur et sur
la terre !
Et la France aérienne attend toujours on
Homère. Elle n'est pas la seule au monde.
Mais est-ce là une consolation?
Pourtant, je m'en voudrais de ne pas ci-
ter ces trois Tankas d'Aïka Toki.
La poésie japonaise m'est revenue à la
mémoire en entendant la grosse musique du
moteur du u Nungesser-et-Coli tt :
Au loin le bruit des hélices.
Voici revenir un matin d'hiver,
Ce matin d'une rie eptédiocre.
Au moment du looping,
Si personne ne regarde.
Quelle désolation f
Oh! quelle multitude !
Mais quelle tristesse de ne pouvoir dis-
tinguer aucun visage!
En regardant Costes et Le Brix - comme
lorsqu'une étoile file à travers le ciel - j'ai
fait ce vœu :
Qu'un poète se lève en Indochine et
(hante la gloire des ailes françaises dé-
ployées dans nos ciels coloniaux. Et s'il se
peut, que ce poète magnifie la prouesse des
prouesses : celle qu'ont accomplie Costes et
Le Brix en mettant la plus lointaine de nos
colonies à quatre jours de la mère-patrie.
31irane-M*mrceHe De/yina.
..8
Mutualité agricole
i
Le Crédit en Cochinchine
Les institutions de crédit mutuel agricole
se développent de jour en jour en Cochin-
chine.
Le Gouvernement de la Cochinchine vient
de centraliser les résultats de leurs opéra-
tions pour l'année écoulée. Ils peuvent s.e!-
vir d'exemple.
Le nombre des caisses de crédit provin-
ciales qui ont effectivement fonctionné en
1927, a été porté de quinze à dix-sept. Il ne
reste plus que trois provinces en Cochitl-
chine qui soient encore dépourvues de cette
organisation de crédit.
Le développement des sociétés indigène..
de crédit mutuel est donc en progrès.
Le montant total des opérations de prêt
agricole effectuées en 11)27 par ces institu-
tions atteint 7.485.000 piastres, en augmen-
tation de ].8o2.cxx> piastres sur le chiffre de
l'année précédente.
C'est principalement par les petits prêts,
n'excédant pas 1.000 piastres, que le mou-
vement mutualiste s'est imposé aux culti-
vateurs indigènes. T.c chiffre de ces prêt
est passé de 361.124 piastres en 1926 h
762.797 piastres en 1927, soit une augmen-
tation du simple au double.
Les.fonds nécessaires aux avances ont été
fournis en totalité par la Banque de l'In.
dochinc par le moyen de l'escompte des bil.
lets de prêts souscrits aux caisses de crédit.
Le nombre des sociétaires s'élève actuelle-
ment à 8.000. Ce chiffre n'est pas encore en
rapport avec relui de la population agricole,
mais il s'accroît régulièrement chaque an-
née.
L'avoir propre des caisses de crédit s'éle-
vait au 31 décembre dernier a 670.512 pias-
tres contre 5^.V.V^5 de disponibilités liquides
ou rapidement réalisables (dépôt en Banque
- portefeuille titres-numéraire*.
Le recouvrement des prêts a été opéré
avec exactitude. Pendant l'année écoulée,
sur 2.000 prêts venus à échéance, dix seule-
ment ont dû être recouvrés par voie d'exé-
cution forcée.
D'autre part, à côté de ces caisses de cré-
dit indigène, les colons français ont orga-
nisé une caisse de crédit agricole française.
Fondée en 1026, elle a fonctionné dans des
conditions extrêmement encourageantes au
cours de l'année 1927,
La Gainée d'aujourd'hui
»♦»
La Guinée française n' a pour ainsi dire pas
été exploitée au point de vue agricole jusqu' a
la 6n de la guerre.
Quelques timides essais antérieurs généra-
lement non couronnés de succès pour des rai-
sons autres que celles purement agricoles
avaient bien eu lieu, mais ils se heurtaient, il
faut bien l' avouer, d'abord au manque de
confiance qu' auraient dû leur accorder les Pou-
voirs publics et aussi à une sorte de défiance
que le commerce, jusque-là and maître des
intérêts économiques de la colonie, ne cessait
de témoigner aux agriculteurs.
Le sol de cette colonie était-il donc jugé
d'avance comme incapable d'une production
quelconque ? Bien au contraire, puisqu'il pro-
duisait déjà spontanément, extensivement nous
le voulons bien, mais était-il donc si difficile
de passer de la prodq^tion spontanée, de la
cueillette à la culture raisonnée et perfection-
née des produits poussant naturellement sur le
sol guinéen ?
Vers 1912, une véritable fièvre d'achat du
caoutchouc sévit sur le commerce. Peu lui im-
portait de connaître la source et la façon d'ob-
tenir cette précieuse matière première, et les
indigènes se mirent à parcourir la brousse, sai-
gnant à blanc tous les arbres et toutes les
lianes. arrachant et décortiquant même les ra-
cines pour en extraire un latex qu'ils savaient
déjà frauder avant même de le travailler conve-
nablement et d'en exploiter les sources ration-
nellement. La baisse des prix du caoutchouc
brut arrêta ce massacre qui eût duré, quelques
mois de plus à peine, jusqu'à la disparition du
dernier végétal à latex.
Il eût été, à cette époque, prudent de régle-
menter cette cueillette. et ç' aurait pu être le
rôle de l'Administration de la colonie. Il eût
été certainement politique de la part du com-
merce de ne pas tuer aussi rapidement et irré-
médiablement la poule aux œufs d'or. 11 de-
vait. à ce moment-là. évincer de ses achats tout
produit défectueux, il devait encourager et
favoriser les efforts des agriculteurs métropo-
litains ou indigènes en vue de la création de
plantations d'arbres convenables, comme de-
puis quelques années cela s' est pratiqué pour
l'Indochine ou pour le Nigéria, pays peu éloi-
gné de notre colonie.
Ce qui s' est passé pour le caoutchouc s'est
passé presque identiquement de la même façon
pour les produits du palmier à huile, avec cette
différence, cependant, qu il était impossible,
dans ce cas, de détruire le producteur, par la
cueillette du produit. Au contraire, cette cueil-
lette avait pour but indirect de favoriser la
nouvelle formation des fruits, mais ici encore
il eût été intéressant de planter du palmier &
huile, de sélectionner les bons sujets, de créer
des plantations avec des variétés à haut rende-
ment. enfin de faire que l'indigène récoltât plus
et mieux les richesses que la nature mettait à
portée de sa main.
Le manque de moyens de communications,
r éloignement où ils se trouvent souvent des
tieux d'achats font que la majeure partie des
oléagineux de ce pays sont perdus sans profit
aucun pour les indigènes comme pour les in-
dustriels de la métropole.
Cependant, il faut reconnaître que la popu-
lation de la Guinée est composée en majeure
partie d'agriculteurs, que les indigènes cultivent
tous plus ou moins la terre, et que leurs besoins
primordiaux en nourriture sont, à peu de chose
près, satisfaits par leurs cultures de plantes vi-
vrières : riz, manioc, patates, fonio. maïs. ba-
nanes, etc.
Pour faire faire un pas en avant à la ques-
tion agricole, il était donc nécessaire d'ini.
tier l'indigène aux méthodes métropolitaines
de culture et de lui faire comprendre qu'au
delà de ses besoins personnels, il aurait un
avantage, un bénéfice commercial, à produire
plus que ne l' exigeaient ses besoins, car l'excès
vendu à ceux qui ne cultivaient pas lui per-
mettait d'acquérir beaucoup d' objets de pro-
duits manufacturés dont ses ancêtres ne con-
naissaient pas l'usage. mais dont. grâce au
contact plus permanent avec les Européens, il
avait pu apprécier l'utilité ou même simple-
ment l'agrément.
Ce programme d'éducation restera la belle
partie de J'œuvre colonisatrice de l' actuel Gou-
verneur de la colonie, M. G. Poiret.
Depuis longtemps persuadé que les noirs
étaient susceptibles de s'habituer par imitation
des Européens à l'usage des instruments agri-
coles. le Gouverneur Poiret a fait évoluer son
service d agriculture vers un programme plus
pratique, plus démonstratif pour 1 indigène que
ne l étaient les anciens services avec leurs sta-
tions d'essais ou leurs champs d'expérience.
Les inspecteurs, les ingénieurs du service d' agri-
culture ont été envoyés sur tout le territoire de
la colonie avec mission d'apprendre aux indi-
gènes à dresser des bœufs au travail pour les
transports comme pour les labours, de familia-
riser ces mêmes indigènes avec l'emploi de la
charrue, de la herse, des rouleaux, etc. D' au-
tre part, la colonie acceptait de fournir directe-
ment aux agriculteurs noirs les instruments en
question à des prix les faisant bénéficier de ses
achats en gros et en leur ouvrant des crédits
sans intérêt à très longue échéance. Les de-
mandes de cession d' instruments agricoles,
d'abord timides et rares, devinrent plus fré-
quentes. ai nsi que les demandes de renseigne-
ments et de leçons pratiques. Puis l'idée fit
des progrès très rapides, et nous pûmes les
constater lors des concours annuels de labou-
tage -- ouverts -- à Kankan.
Alors que la première année il y avait une
vingtaine d'attelages pour participer à ce con.
cours, quatre-vingts se présentaient à la se-
conde, et les demandes d'inscriptions s'éle-
vaient à près de six cents la troisième. Afin de
sélectionner, il fut indiqué aux concurrents quts
seuls ceux qui avaient au moins dix hectares la-
bourés chez eux seraient admis à concourir. Il
resta encore une centaine de candidats.
Mais il fut bientôt impossible aux seuls
fonctionnaires .du service de l' Agriculture de
suffire à toutes les demandes. C'est alors que
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