Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-05-24
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 24 mai 1928 24 mai 1928
Description : 1928/05/24 (A29,N81). 1928/05/24 (A29,N81).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451257b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-NEUVIEME ANNEE. N° 81.. CB NUMERO : 90 CENTOQB JEUDI SOIR. 24 M AI H"¿.
JMIIUJHIITIMEII
Rédaction & AémfnMration :
M, kRUMMtttar
PARIS
TtUni. t ijouvhb IMV
- .,.
0
Les Annales Ccloniates
Les annonoe, ci réclames sont reçues au
bureau du fournal.
DIRECTEURS : Marcel' RUUDEL et L.-G. THÊBAULT
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France et
Colonies 120 « 65 » 35 »
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LES ANTAGONISMES RACIAUX
1 AUX COLONIES
1.1
M. H.-B. Bjitler, directeur adjoint du
Bureau International du Travail, a iait un
voyage d'étude dans l'Afrique du Sud, en
novembre et décembre 1927. Il en a rap-
porté des c impressions de voyage » fort
suggestives qu'il publie dans le dernier nu-
méro de la Revue Internationale du Tra-
vail.
De l'étude de M. Butler je ne veux retenir
ici que le problème des relations entre la
niain-d'oeuvre blanche et la main-d'œuvre
indigène, dont l'importance grandit chaque
jour par suite du développement industriel
même.
Le nombre des établissements industriels
dans l'Union sud-africaine est passé de
2.473 en 1911 à 7*112 en 192J-14, et le
nombre des employés se répartit ainsi :
Européens, 66.189 en 1923-24 contre 21.049
en 1911 ; autres, 116.688 en 1923-24 con-
tre 44.867 en 1911. Dans l'industrie des
mines, la proportion des indigènes employés,
encore plus forte, est actuellement de 10
à 1, alors qu'elle était seulement de 8 à 1
il y a vingt anr.
Or, ces deux catégories de salariés sont
traitées de façon très différente. Ainsi, le
mineur de race blanche rcçpit un salaire d'nu
moins zo shillings par jour, qui est consi-
déré par les syndicats comme le « salaire
civilisé » minimum. Le mineur indigène ga-
gne de 50 à 60 shillings far mois, somme
que l'on peut majorer peut-être de 50 pOlir
cent, nous dit M. Butler, pour tenir compte
de la nourriture et du logement.
Les causes de cette différence de traite-
ment, nous les connaissons, car nous pou-
vons les constater dans toutes les colonies
européennes : « L'ouvrier blanc suppose,
nous dit M. Butler, que 1 indigène sera dis-
posé à accomplir le même travail pour un
salaire notablement plus bas et qu'il en ré-
sultera un abaissement du niveau de vie de
la population blanche. A cette crainte vient
s'ajouter la profonde répugnance qu'éprou-
ve l'ouvrier moyen de race blanche à recon-
naître à l'indigène des conditions sociales
et économiques égales à ccllcs dont il jouit
et surtout à admettre qu'un indigène occupe
une situation supérieure à la sienne. •
Et toute l'étude de M. Butler lui-même,
qui est cependant d'une objectivité parfaite,
montre bien que c'est la seconde raison qui
est la plus forte, la première n'intervenant
Mén souvent que pour dissimuler la seconde,
surtout aujourd'hui où, de plus en plus, les
travailleurs indigènes abandonnent leur mi-
lieu soclnt primitif, d'une façon définitive,
pour devenir de véritables salariés possé-
dant les mêmes besoins matériels de nour-
ri turc, d'habillement et de logement que
l'ouvrier européen.
Montrons par quelques exemples que cette
interprétation des faits est parfaitement légi-
time.
Il existe, dans 1 Union, deux grandes or-
ganisations syndicales : le Congrès des Syn-
dicats, qui a son siège à Johannesburg, et
la Fédération du Travail du Cap, qui a
son siège au Cap.
Mais, dans ces organisations, au moins
d'une façon très générale, les travailleurs in-
digènes ne sont pas reçus. Ceux-ci ont fondé,
en 1920, une organisation syndicale indépen.
dante, l' m Industrial and Commercial Wor-
kers Union 9, qui groupe (léjà un effectif
de 100.000 membres.
Cette organisation a récemment sollicité
son affiliation au a Congrès des Syndicats P.
Cette demande a donné lieu à un très inté-
ressant mémoire de la Commission de coor-
dination syndicale de l'Afrique du Sud.
Ce mémoire reconnaît que a bien souvent
l'ouvrier indigène se trouve faire; en Afri-
que du Sud, exactement le même travail que
les ouvriers européens, tout en étant rétribué
à un taux considérablement inférieur ib. Il
avoue encore que la loi sur les salaires et
la législation du travail n'ont pas été appli-!
quées, jusqu'ici, à l'ouvrier indigène. Mais
le mémoire invoque ensuite le sentiment de
l'ouvrier européen, « hanté par la crainte
de la concurrence que peut lui faire l'énorme !
masse des ouvriers indigènes, vivant dans de:
médiocres conditions de confort et tout dit-
posés, par conséquent, & accepter des salai-
res qui, pour l'Européen, sont des salaires;
dégradants, sinon de famine. », puis il
objecte que l'affiliation du syndicat indi-
gène au Congrès pourrait empêcher d'im-
portantes sections de la main d'oeuvre blan-
che d'y adhérer à l'avenir ou provoquer le
retrait de certains syndicats actuellement af-
filiés et finalement le mémoire conclut en
déclarant que la Commission de coordina-
tion syndicale ne croit pas pouvoir émettre
un avis favorable à la demande présentée
par le syndicat des ouvriers de l'industrie
et du commerce.
- - -.. - -.
La Commission de coordination a pro-
posé, à titre de compromis, des réunions
périodiques des syndicats ouvriers européens
et indigènes « pour consultation sur les
questions d'intérêt commun », mais le syn-
dicat indigène a rejeté la psopositien en
déclarant que a ce qu'il veut c'est l'égalité
complète ou rien. »
Le conflit racial est particulièrement aigu
dans l'industrie minière. Là, les travaillistes
et les syndicalistes sont allés jusqu'à soute-
nir qüe les mines pouvaient et devraient
n'employer que la main-d'œuvre blanche.
Jusqu'ici, les employeurs se sont opposés à
l'application du piMcipê. Toutefois, en
1925, a été promulguée la loi dite « colour
bat met ib, qui permet d'exclure les indigè-
nes et les Asiatiques de certains emplois
qualifiés dans les iDtnes. tels que cens des
conducteurs de locomotives et de mécani-
dtaa. _,$:'
Mais le problème a un autre aspect au il
ne faut pas négliger. M. Butler note quune
fraction considérable de la population blan-
che, que l'on évalue à 150.000 personnes,
soit 10 pour cent, est dépourvue d'emplois
réguliers. « La plupart en sont là, dit l'au-
teur de l'enquête, à la suite d'un échec dans
l'agriculture, et certains n'ont ni aptitudes
ni goût pour d'autres travaux. Le Gouver-
nement s'efforce très activement de leur pro-
curer des emplois non qualifiés. »
On conçoit qu'une telle situation économi-
que ne soit pas faite pour faciliter la solu-
tion du problème des antagonismes raciaux
qui apparaît aussi complexe dans l'Afrique
du Sud que partout ainpurs.
Il faut pourtant résoudre le problème :
il y va de l'avenir de la colonisation euro-
péenne et peut-être de la civilisation euro-
péenne elle-même.
Blléiuie Amtomellt,
Député de la fiaute-saudie, profet
seur de WpislaHon coloniale et d'éco-
nomic politique à la Faculté dé, Drotl
̃*e Lyon.
M. Ilienri
T
M. Henri Estier, armateur) officier de la
Légion d'honneur, censeur de la Banque de
France de Marseille, est décédé à Paris le
19 mai, dans sa 67* année, après une doulou-
reuse maladie. Les obsèques ont été célébrées
avant-hier dans la plus stricte intimité.
C'est par cette note impersonnelle que
nous avons appris la mort d'un homme qui,
depuis quarante ans, a joué dans l'armement
et dans les sociétés coloniales, un rôle con-
sidérable.
Il était venu à Paris tout jeune, et sa vive
intelligence, sa finesse, son bon sens, une ex-
périence qu'il avait acquise très jeune au
toyer paternel et que ses dons naturels
avaient rapidement poussée au maximum, lui
avait assuré dans l'armement une place con-
sidérable. Ses avis toujours écoutés, souvent
suivis, étaient dans les sociétés qu'il prési-
dait ou qu'il administrait, la sagesse même.
Plus soucieux des résultats que de la façade,
il ne se mettait jamais en cvidencc, et bien
souvent des mesures d'intérêt général en ce
qui concerne la marine marchande et les
finances ont été prises sans qu'on sût jamais
qu'il en avait été l'inspirateur.
J'étais lié avec lui depuis cinq lustres, et
c'était toujours avec plaisir que je le voyais
dans son bureau de la rue Vignon, où il ar-
rivait de très bonne heure, même quand
les chaleurs, de plus en plus rares aujour-
d'hui, le faisaient estiver dans sa belle pro-
priété de la Ferté-sous- J ouarre.
- Qu'il me soit permis de rappeler aujour.
d'hui un souvenir. C'était en septembre 1914.
M. Henri Estier vint à Bordeaux au lende-
main de la victoire de la Marne, pour pro-
poser une suggestion qui aurait eu sur la si-
tuation financière de la France, si elle avait
été réalisée, une répercussion considérable.
Prévoyant une guerre très longue, il arri-
vait demandant au Gouvernement français
de s'entendre avec les gouvernements alliés
pour créer entre eux, et ensuite avec tous ceux
qui se rangeraient du côté de la Triple-En-
tente, le billet de banque interallié, dont la
valeur aurait été garantie par les gouverne-
ments intéressés et par les réserves des ban-
ques d'Etat.
- Dans la mesure de mes faibles moyens, je
l'aidais à soumettre son idée et l'ingénieux
et simple mécanisme qui en permettait la
mise au point, à certains membres du Gou-
vernement. Des personnalités éminentes,
telles que M. Joseph Thierry, qui fut minis-
tre et ambassadeur, lui permirent d'accéder
à d'autres ministres et même au chef de
l'Etat.
Efforts vains, M. A. Ribot, alors ministre
des Finances, ne voyait que des désavanta-
ges pour le franc qui devait rester victo-
rieux de cette horrible tourmente. Son avis
prévalut.
M. Henri Estier se brisa à un mur. un
mur qui n'était pas d'argent, puisqu'aujour-
d'hui le franc français est la plus dévalo-
risée de toutes les monnaies alliées. - -
Faut-il rappeler ici que M. Henri tstitr
était président du Conseil d'administration
de Y Union Commerciale Indochinoise et Afri-
cainej de la Société des Grands Magasins,
vice-président de la Banque des Pays du
Nord, de la Manutention Marocaine, admi-
nistrateur du Crédit Foncier d'Algérie-Tuni-
sie, de la Compagnie de navigation mixte,
de
sie, l'Entreprise Maritime et Commerciale et
de nombreuses autres sociétés.
Que les siens sachent qu'aux Annales Co-
loniales le souvenir de M. Henri Estier res-
tera vivant 1
Marcel Ituedel.
..8 -
1 IJII Ptrtlir t tCtM ililleri
«»»
M. Léon Penier, ministre des Colonies, a
assisté hier avec M. Gaston Doumergue, pré-
sident, de la République, à la remise par le
maréchal Fétain de la Qoix de guerre aux
écoles vétérinaires de France, dans l'amphi-
théâtre de l'Ecole Vétérinaire dalfoit.
Panni les autres personnalités, on remarquait
MM. Queuille, ministre de 1*Agriculture ;
Jean Chiappe, préfet de police - les généraux
Gouraud, Gouverneur militaire de Paris ; Bu-
cant, directeur de la cavalerie au Ministère de
la Gueire, et Lafon, commandant l'Ecole d'ap-
plication de Saumur; les profeueun Vallée,
Leclanche et Barrier, membres de l'Institut ;
le vétérinaire général Fontaine.
D «Vari potea cMéra I Alger
Le ministère de l'Intérieur oppose le dé-
menti le plus formel à certaines informations
tendancieuses provenant de l'étranger signa-
lant l'existence, à Alger, de nombreux cas
de peste et de choléra. Les derniers rapports
signalent, en effet, que l'état sanitaire des
porto de notre colonie est etcellent.
Les Capitaix III Colonies
l'
&
1 Vous connaissez bien, m'a de-
mandé l'bomme d'affaires dont j'âi
déjà parlé, vous - connaisses bien la
devise jamtuse : lé temps et lUi. EU* est
vraie dans toits les J>ays et sous toutes les
latitudes; elle est plus vraie encore aux co-
lonies. Et c'est pour ne pas en avoir assez
tenu compte, c'est pour avoir trop peu envi-
sagé le premier fadeur du binôme que tant
d'entreprises coloniales ont apporté tant de
désillusions.
Là surtout il ne faut pas être pressé; là
surtoltt, il ne faut pas dire : demain. Ail-
leurs, on ne doit pas confondre vitesse et pré-
cipitation. Aux colonies, on ne doit pas par.
ler de vitesse.
Je souris, plus d'une fois, quand je lis
les appels éloquents, trop éloquents même,
des écrivains que ces mots : mise en valeur
des colonies, jettent dans une sorte d'enthou-
siasme prophétique. Ecoutes les : « N'ache-
tez plus, i Français, à l'extérieur, ni vos
cotons, ni vos bois, ni vos cafés, etc. »; le
matin, c'est un couplet sur la vanille; à midi,
sur le cacao, le soir, sur le thé. C'est par-
fait. Cela crée le mouvement d'opinion, cela
l'entretient, cela le développe. Mais il y a
loin du développement lyrique au dévelop-
pement de la culture coloniale : on n'obtient
de résultats sérieux qu'à 100rec de patience ct
1 de longueur de temps.
Vous vous extasiez sur .des. récoltes qui
dépassent tout cc qu'on pouvait imaginer, sur
le milliard de pteds de caféiers qui, dans
VEtat de Sao-Paulo, produisent 1.500.000
quintaux de café par a". Savez-vous à quelle
date furent importées les premières semen-
ces et les cinq jeunes plants de - caféiers qui
devaient faire la fortune du Brésil f En 1727,
et cette importation venait de la Guyane
FranfaiH! Il y a donc un siècle, un siècle
d'efforts et de quels efforts! Encore en
1850, les exportations s'élevaient-elles à peine
à 82.608 sacs, cc qui était fort peu de chose,
si on songe que le Brésil tout entier a exporté,
l'année dernière, plus de 14 millions de sacs.
Il faut dix, quinze, vingt ails pour que telle
plantation arrive à donner les résultats de-
vant lesquels vous vous émerveillez. On a
donné, l'adis, comme exemple d'un gros re-
venu celui d'un cocotier à partir du montent
où il était adulte, le cocotier rapportait un
franc par (111; c'était ce qu'il avait coûté pour
le planter et le soigner jusqu'à cette période,
si bien qu'en une fois on récupérait tout le
capital mis en æli'lJfC. Oui, mais avant le pre-
mier revenu annuel, il avait fallu attendre
sept all, et risquer pendant sept ans de voir
ses efforts dépensés en pure perte ; il y a les
essais qui ne réussissent pas, les plants qui
crèvent, les orages qui dévastent, les séche-
resses qui désolent, si bien qu'en faisant
une moyennei ce n'est pas sept ails d'at-
tente, c'est huit, neuf! dix, onze ou douze :
que sais-je?
- Ce que je sais, c'est qu'il y a là une autre
raison pour que la concentration des capitaux
s'impose dans les entreprises coloniales. Ce
n'est pas tout de dire : j'attendrai. Savoir
attt@i: d re, z,oilii
attendre, n'est rien; pouvoir attendre, voilà
Vessentiel. Un capital peut d'autant plus fa
cilement attendre qu'il est plus important; les
plus petits sont les plus pressés, les plus in-
quiets, les plus mobiles.
Vous condamnez donc le colon moyen
et le petit t
Non, ma foi, surtout dans les régions
où, en attendant les produits qui doivent
l'enrichir, il lui sera possible de récolter tics
produits qui lui permettront de tenir le coup.
Mais il y a trop de colonies où cela n'est pas
possible, et où les cultures « pauvres » ne
nourrissent pas leur homme. Je ne veux dé-
gager devant vous que des règles générales :
la condition du succès est le volume même
des capitaux engagés - aux colonies; on a ra.i..
son de chercher à diriger sur nos provinces
lointaines les capitaux de l'épargne fran-
çaise ; on a le devoir de parler à ceux qui les
détiennent le langage de la raison et de la
vérité : le facteur temps est ici d'une impor-
tance primordiale, et, comme conséquence,
les capitaux doivent se porter dans nos colo-
nies par masses, non par corps d'armée sé-
parés et disséminés.
Itario JKou*t**n9
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-préiident de la Commission
sénatoriale des Colonies.
-
à Il CIIIIIIIII des Mu
des ciwibs 111er cemuii
t ̃
Par arrêté du Ministre des Colonies sont
maintenus en fonctions pour une nouvelle
période de deux ans à compter du t. jan-
vier 1028, comme membres de la Commis-
sion de Vérification des comptes des che-
mins de fer coloniaux :
MM. Gatine, inspecteur général des Fi-
nances, en retraite ; Fontaneilles, inspec-
teur général des Ponts-et-Chaussées ; Sou-
clier, inspecteur général des Finances ;
Constantin, inspecteur général des Ponts-et-
Chaussées ; Comolet-Tirman, maître des
Requêtes au Conseil d'Etat ; Pougin de la
Maisonneuve, conseiller référendaire à la
Cour des Comptes ; de la Lande de Calan,
conseiller référendaire à la Cour des Comp-
tes ; Lapébie, ingénieur des Ponts-et-Chaus-
sées.
Est nommé membre do la Commission
de Vérification des Comptes pour une pé-
riode de deux ans, à compter du l* jan-
vier 1928 : M. Boud'hors, Inspecteur des
Finances.
Sont désignés :
Comme Président de la Commission :
M. Gatine.
Comme Vice-Président de la Commis-
sion : M. Fontnnemee.
Comme Secrétaire de la Commission !
M. Roobln.
BROUSSES
& BROUTILLES
Hiérarchie
M. Ng-van-Su et M. Ng,.dinh-Chi font par.
lie du personnel des « Chauffeurs d'automo-
bUj ae la Résidence supérieure, des Rési.
dences et des Services locaux du l'onkin ».
M. Ng-vàn-Su vient d'être promu au grade
dé chautfeuf principal de 2e classe, M. Ng-
dinh-Chi au grade de chauffeur de 2" classe.
En apparence, cette nouvelle est moins
importante que celles qui nous parviennent
de Chine où tout un énorme peuple est me-
nacé du pire destin. (Vous savez le processus:
on - commet des - massacres, on prend l'habi-
tude de tuer, puis, de là, trop facilement, on
se laisse aller au vol, au mensonge et à la
dissimulation).
Mais si l'on y regarde de plus près, on
peut tirer une profitable leçon de ces modes-
tes promotions de chauffeurs annamites.
Une multitude de petits échelons dans cha-
que métier et, autant que possible, une hié-
rarchie des métiers, ça, c'est de la vie exci-
tante, justement rémunératrice, féconde en
progrès de toute sorte.
Légalité dégénérée en nivellement, l'en-
vie encouragée au point qu'on peut craindre
par moments qu'elle soit élevée à la hauteur
d'une institution d'Etat, ça, c'est de la mort
à échéance plus ou moins lointaine, mais cer-
taine.
Le globe lui-même mourrait de paralysie,
le jour où toutes les montagnes descendraient
au niveau des mers.
En attendant cette redoutable éventualité,
MAL .Ng-yan-Su et Ng-dinh-Chi sont double-
ment heureux : du grade obtenu et du nou-
veau grade espéré. Tandis que tout leur se-
rait égal, en pays d'égalité absolue, telle que
la rêvent quelques dingos.
Auction.
4»
Le retour de Dakar
du docteur Lasnet
A la suite de l'épidémie de fièvre jaune qui
ht malheureusement trop de victimes l'été der-
nier en A. O. F., M. Léon Perrier, ministre
des Colonies, chargea le médecin inspecteur
général Lasnet d'une mission de contrôle et
d'organisation des mesures à prendre pour éviter
le retour d'une pareille menace.
De retour à Paris, le docteur a rendu
compte au ministre que les mesures très sévères
qu'il avait proposées furent strictement appli-
quées, grâce à l'énergie de M. le Gouverneur
Général Carde, Elles ont permis d'enrayer
assez rapidement la redoutable maladie, et en
1 0 ft • - « t -1
décembre tout était termine. Un travail consi-
dérable d'assainissement a été accompli à Da-
kar par le docteur Soie) ; il vient d être suivi
de la désinfection systématique de tous les im-
meubles, sans aucune exception. La protection
grillagée a été, d'autre part, rendue obligatoire
et est réalisée dans toutes les maisons occupées
par les personnes de race blanche. Il est vrai-
semblable que, dans ces conditions, il n' y aura
pas à redouter de réveil épidémique, peut-être
quelques cas isolés d'origine extérieure pour-
ront-ils se produire, mais on est organisé pour
les circonscrire, et il n'y aura certainement pas
Je foyer.
Afin de mettre au point les questions de fièvre
jaune et d'organiser la défense commune, une
conférence s'est réunie à Dakar du 23 au 30
avril, sous la présidence du docteur M. Lasnet,
avec des délégués sanitaires de tous les pays
franco-britanniques de la Côte occidentale
d'Afrique jusqu'à la Nigéria ; le docteur
Brewkes, directeur de la Mission américaine
de la fièvre jaune à Lagos, y assistait.
Des faits très importants ont été apportés,
relatifs à la réceptivité du macacus rhésus de
l'Inde, au typhus amaril et à la conservation du
virus par passages successifs de singe à singe,
ainsi que sur la valeui immunisante du sérum
de convalescent. Le leptospire n'a été retrouvé
dans aucun cas et Noguchi lui-même, que M.
Lasnet a vu à Acora, ne lui prête plus aucune
action pathogène dans la fièvre jaune d'Afri-
que ; les recherches relatives au sérum et au
vaccin sont dès à présent dirigées dans une autre
voie.
Regrettons, avec tous ceux qui ont pu l'ap-
précier, la mort récente du distingué docteur
Noguchi.
Le bulletin de l'Agence
Economique de l'A.O F.
Tant par ses renseignements économi-
ques d'ordre général que par ses études
ocumentaires, telles Que le commerce de
l'A. O. F. avec les puissances étrangères
en 1926 et ses renseignements sur les So-
ciétés commerciales, le Bulletin de L'Agence
Economique de l'A. O. F. du mois de mai
courant présente un très grand intérêt.
Statistiques, gnapliiquea et vues photo-
graphiques font de cette publication une
oeuvre documentaire précieuse pour tous
ceux qui s'intéressent aux questions éco-
nomiques de notre empire ouest africain.
Nous y retrouverons du reste condensés
par, trimestres eu semestres la plupart des
renseignements que les Annales Coloniales
ont publiés au fur et a mesure qu'ils leur
étaient communiqués tant par l'Agence que
par leurs correspondants particuliers.
Le chapitre réservé aux colonies voisines
ost également digne de retenir l'attention,
on ne peut qu'y gagner un esprit d'mu.
ration profitable pour notre A. O. F.
La. collection de ce Bulletin a sa place
dans toute bibliothèque coloniale.
Biifféfte Devaiex.
..e –-
L'espoution coloniale de Pari,
en 1931
Sous les auspices de la Municipalité du
1te arrondissement, et en présence d'une nom-
breuse assistance, le gouverneur Cayla a fnlt
hier une intéressante conférence sur les butq
et l'organisation de l'Exposition coloniale nu
1 | note de Vincennes.
Ui bllllle a M. intiei sain
M. de Kerguezec. sénateur, président de la
Commission sénatoriale de la Marine, retour de
Tunisie, a déclaré que la mission sénatoriale
en Tunisie avait particulièrement admiré
l' œuvre considérable accompl ie là-bas par deux
hommes : M. Loicien Saint, Résident Général,
et l'amiral Grandclément.
« M. Saint, dit M. de Kerguezec, agit en
Tunisie comme un véritable homme d'Etat. et
son oeuvre est immense. »
Ce qu'a fait, d'autre part, l' amiral Grand-
clément au point de vue militaire, est énorme.
La Commission tout entière rend à ces deufc
personnalités l'hommage qu'elles méritent.
L'escadre de la Méditerranée
L'escadre de la Méditerranée. sous le com-
mandement de l'amiral Docteur, dont le pavil-
lon sera hissé sur le cuirassé Provence, est
attendue à Casablanca pour le 5 juin.
La propagande coloniale en Italie
, t,
Une CI Journée coloniale » a été célébrée
aujourd'hui en Italie. Des discours publics
ont été prononcés dans toutes les villes.
Cette journée de propagande coloniale a
coïncidé avec la présence en Italie de M.
Terruzzi, gouverneur de la Cyrénaïque; de
M. de Vecchi, gouverneur de la Somalie,
ainsi que du général de Bone, gouverneur de
la Tripolitaine, qui, lui aussi, est venu à
Rome ces jours derniers.
La politique coloniale de l'Italie
Voici quelques renseignements complé-
mentaires sur le discours prononcé par le
ministre des Colonies du (Jouverneinent
italien à l'occasion de la discussion du bud-
get des Colonies :
M. Federzoni a souligné ics résultais at-
teints A la suite de la collaboration des
deux gouverneurs et grâce à la valeur, il
l'endurance et aux sucrilices des troupes
coloniales indigènes et de l'aviation qui ont
résolu par ces brillantes opérations le pro-
blème troublant de la rébellion libyenne
Qui n'existe plus.
- Le ministre a ujouté que l'aclion militaire
et politique doit être complétée et consoli-
dée par le développement et l'organisation
d'un programme de valorisation économi-
que et d'habitation. M. Federzoni a exposé,
ce programme qui consiste notamment en
concessions agricoles pour les colons, en
constructions de routes, de voies ferrées,
de ports, notamment d'un port en Cyrénai-
que et en un crédit agricole. A ce sujet,
le ministre a rappelé la constitution d'un
consortium llnancier au capital de cin-
quante millions de lire avec la participa-
tion des principales banques italiennes. Il
a annoncé ensuite que de nouvelles me-
sures étaient imminentes en faveur des co-
lonies.
M. Federzoni, parlant de la valorisation
industrielle des colonies, notammen.t de
l'industrie du sel et de ses produits, a dit :
Il faut procéder à l'npplicntion intégrale (les
lois dans les colonies, fi l'institution d'ôcoles,
(tc tribunaux, d'administrations et ti la créa-
tion d'un système de gouvernement basé sur
l'aitturite absolue et paternelle (te l'Etal souve-
raln.
Une entrevue sensationnelle
**-2-
M. Gaston Doumergue et M. Aristide
Briand rencontreraient prochainement, à la
frontière franco-italienne, le roi d'Italie et M.
Mussolini.
Si l'entrevue a lieu, elle prêtera certaine-
ment à des échanges d'idées de la plus haute
importance sur la Tunisie et sur Tanger, entre
autres sujets de conversation.
Mais c'est un correspondant du Cuoantul qui,
de Rome, télégraphie cette nouvelle à Buca-
rest, d'où elle nous parvient.
C'est un chemin assez long pour justifier la
mention traditionnelle : « Sous toutes réserves. »
4..
Dépêches de l'Indochine
»♦«
Raid d'aviateurs anglais
On télégraphie de Singapoor à Saigon :
Quatre grands hydravions anglais sous les
ordres du capitaine Cave, arrivés à Singa-
poor en lévrier, sont partis lundi matin
pour l'Australie. La première étape sera
lianka.
Au Nord de l'Indochine.
0.60
De source chinoise, le Yunnan se prépare fi
participer a l'nction contre le nord. Le général
Long-Yun, président du Directoire, a signalé
qu'à Nankin pendant les derniers troubles du
pays, on leva jusqu'à 80.000 recrue : depuis,
les hommes devenus inutiles ont été licenciés.
En provincc, on compte encore 30.000 soldais,
20.000 vont être incessamment mis ii la dispo-
sition (Tes forces nationalistes.
Les ineûlents sino-jnponnis préoccupent l'opi-
nion yunnnnaiso. Les journaux s'élfcvent contre
les convoitises du Japon.
Cent piastres indoebinoises valent 315 h
322 dollars japonais.
Une bataille désespérée et peut-être définitive
va se livrer sur la ligne de Mnehong ît Poo-
Tiug-Fou. Le général Tchang Tso Lin, considé-
rant les conditions japonaises comme humi-
linntrs, ne vont pas se retirer en Mandchourio
liantes, d'avoir fait un dernier effort pour arrêter
t'antcs, d'avnit' foit nn domior effort ponr firr<
avant,
ravawco des Susdites.
Huang Fu, ministre des Affaires Etrangères
de NnnUin, n donné sa démission. Ses adver-
saires lui reprochent sa politique conciliante
envers les Américains et surtout envers les
Japonais.
Sa démission est un épisode de la lutte ^iii
est engagée entre Fcng Vu llsiang et C.hinng
KnT Shek.
Ce dernier, qui en est actuellement, réduit fi
un rAle d'apparat, affirme cependant qu'il ne
se retirera pas avant que ks Sudistes n'aient
atteint Pekin.
C'est probablement Ot Wang qui remplacera
Huang Fu.
LTRK EN SECONDE PAGE
A f,'ACADEMIE DES ,C'RNrrf.
VALCOOL DE elSAL -
Voyage aux Antilles
-0-
La lanterne du Père Labat
Par Marie-Louibii SlCARIJ.
We-
Presque tous les promotion c., les mornes,
les villages, les valléest lé leug des ct-tes
martiniquaises, possèdent leur folklore par
ticulier. La beaidc de IcI terre n rehausse
d'un charme infiniment captivait, pour qui
retrouve dam son cadre des traits impie ci s
de physionomies humaines ayant lutte, aimé,
souffert. Crimes, vertus, rires et larmes,
des lambeaux de vie sont demeurés accrochés
au sol et palpitent encore, même défigurés
sous forme de légendes.
Un soir, je revenais en compagnie d'un
vieux eréile de l'île d' une promenade dan<
la montagne. Le long des pentes à pie. la
nuit montait, nuit sans crépuscule qui, biai
tôt, s'emparait des mornes violets et leur don
fiait la tonalité fondante du velours ii"?r
L'obscurité d'une tiédeur l'rilllallièff, com
nte refroidie par iambiance des cascades
croulantes, me ravissait à ce point que je ne
prêtais d'abord aucune attention aux faits
et gestes de mon com pagnon. four tant, à , (Il
troisième signe de croix, je 11l'illtjuiam ,f(.
savoir quelles oraisons sans lill il récitait,
lèvres closes et les yeux fixés sur les four
rés.
Il N<"l,llIdl.' n me dit-il. Jr :/s dans 1(1
haies touf fues une clarté voltigeante s'allu-
mer et s'éteind re, comme sous la pression
d' un invisible bouton électriq ue.
« La lanterne du Père I.abal!." » m,
souf fia le créole. Et nous regagnâmes Vhab>
talion sans parler, allure de conspirateurs,
le pas fcrtfrt:, Le scml franchi, à l'abri
embûches de icI route, mon compagnon rede
vint loquace. Tandis que III nuit glissait sans
heure, sans bruit, j'écoutais, étendue dans un
hamac, sous la véranda, b'enc de l'ombre
des palmes. le récit des aventures de l'étran-
ge icvcnant, dont la légende s 'attarde- dans
ics mémoires martiniquaises.
Le ..,I août 1 (j(),. un roxageur portant
l'habit blanc des Dominicains pénétrait da'is
la l'illc de La l\Oehelle. Mi-prêtre, nu
homme d'armes, grand, robuste, maniant
l'épée beaucoup mieux que le chapelet, figure
du moyen âge égarée sous Louis XIV, digne
de célébrer les saints offices dans les basili-
ques fortifiées du IX" siècle, tel était le Pire
Lab-.. 't. que l'état ecclésiastique étouffait.
Les Dominicains des Autilhs fran^a/sis de
mandant des volontaires, il a
Rt e/telle s'embarquer, décidé, avant de se
reposer en Paradis, êi tenter sa chance sur
la terre.
Dès lors commence pour le religieux une
vie de planteur, d'aventurier et de bienfai-
teur qui devait aussi sûrement que les mira-
cles de la Vie des Saints léguer son nom
à la postérité et lui tresser une couronne
d'immortalité. devint non seulement l'ad-
ministrateur de la propriété sucrière des
Dominicains, mais encore ingénieur, archi-
tecte, mécanicien, inventeur de toutes sortes
d'ouvrages. Il relève les plantations en faif.
lite, il établit dans l'île des canalisations.
construit des inotillits, écrit un traité sur la
fabrication du sucre qui dente 11/a pendant
cent cinquante ails le manuel vénéré des
planteurs. De telles /,r¡'/I,'J.,tS le rendirent
célébré dans toutes les Antilles. Atigcr, gou-
verneur de la Guadeloupe, étant cerné dans
son île par les Anglais, envoie chercher .'
fameux Dominicain. Et tiens trouvons le
missionnaire plus à sort aise it la braille
qu'aux pieds des autels. Il construit des
bastions, des escarpes, des contre-escarpe-
ments et des favelins, il acce pte un enga-
gement, mène tout seul un duel d'artillerie,
charge, vise, fait feu, chasse les Anglais ci
rentre Il la M art inique chargé de tilres de
gloire, nommé Supérieur de l'Ordre cl vi-
caire apostolique. Sur mer, il se bat contre
les galères espagnoles, met en déroute les
officiers de VInquisition. Déjà, la légende
grandit, auréolisc Labat, qui n'a rien du
moine humble et timide; casque ou capu-
chon, il vit ardemment, se dépense sans
com pter. Il a des ennemis i m pi acabit s et
des partisans fidèles jusqu'à la mort. Par
tout, son passage est marqué par la cons-
truction d'églises, de couvents, d'écoles, de
moulins, de forts, de raffineries. Des villes
le réclament pour fondateur, il n'est bruit
que de son génie cf ,'f'U 110111, sur la mer n'es
Àniillcs, vole d'ites en îles, port,, par la
renommée.
Ses écrits nous ont iouservé dis formules
de t pimentades » sanglantes contre les
esclaves révoltés on sorciers et des recettes
non moins barbares pour accemmodcr les
perroquets qui, à ce manu nt, abou
daient aux Iles du Vent. Le Père Labat
ne nous cache pas son goût, qui n'est tli'
celui d'un ascète, pour le perroquet rôti.
Voici les propos qu'il aurait tenus au Pape
pour en obtenir indulgence pfénierc ;
Très Saint Père, ces oiseaux tlamhoyants
vivent tous de grainC' et de fruits. Or, lcur
chair prend la couleur et l'odeur des graines
particulières dont ils se nourrissent, ils de-
viennent gras comme des abbés à la saison
où les goyaves mûrissent et, lorsqu'ils man-
gent les graines du bois d'Inde, ils prennent
une odeur de musrado et de girofle d'un fu-
met réjouissant.
Selon ma longue expérience, voici, Très
Saint Père, la façon excellente de préparer
les perroquets rôtis : vous prenez le patient
en main et lui faites avaler du vinaigre, ;im
l'étranglez en lui tordant le cou, tandis qu'il
a encore le vinaigre dans le gosier, 11 faut
faire cuire la volaille à la hâte et vou? obte-
nez une CI tendreté » admirable.
Ainsi, vieux Père Blanc, à l'ombre >:/
tamarinier, du. corossolicr, dans celte île
encercler du bleu Ttincclant de la mer cor:
*
béenve. j'aperçois "7 f(wtm:ti,¡'(" silhf'Wff1
de moine combattant, la ((dtr de rnaUh ;
JMIIUJHIITIMEII
Rédaction & AémfnMration :
M, kRUMMtttar
PARIS
TtUni. t ijouvhb IMV
- .,.
0
Les Annales Ccloniates
Les annonoe, ci réclames sont reçues au
bureau du fournal.
DIRECTEURS : Marcel' RUUDEL et L.-G. THÊBAULT
Tous les articles publiés dans noire journal ne peuvent
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France et
Colonies 120 « 65 » 35 »
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LES ANTAGONISMES RACIAUX
1 AUX COLONIES
1.1
M. H.-B. Bjitler, directeur adjoint du
Bureau International du Travail, a iait un
voyage d'étude dans l'Afrique du Sud, en
novembre et décembre 1927. Il en a rap-
porté des c impressions de voyage » fort
suggestives qu'il publie dans le dernier nu-
méro de la Revue Internationale du Tra-
vail.
De l'étude de M. Butler je ne veux retenir
ici que le problème des relations entre la
niain-d'oeuvre blanche et la main-d'œuvre
indigène, dont l'importance grandit chaque
jour par suite du développement industriel
même.
Le nombre des établissements industriels
dans l'Union sud-africaine est passé de
2.473 en 1911 à 7*112 en 192J-14, et le
nombre des employés se répartit ainsi :
Européens, 66.189 en 1923-24 contre 21.049
en 1911 ; autres, 116.688 en 1923-24 con-
tre 44.867 en 1911. Dans l'industrie des
mines, la proportion des indigènes employés,
encore plus forte, est actuellement de 10
à 1, alors qu'elle était seulement de 8 à 1
il y a vingt anr.
Or, ces deux catégories de salariés sont
traitées de façon très différente. Ainsi, le
mineur de race blanche rcçpit un salaire d'nu
moins zo shillings par jour, qui est consi-
déré par les syndicats comme le « salaire
civilisé » minimum. Le mineur indigène ga-
gne de 50 à 60 shillings far mois, somme
que l'on peut majorer peut-être de 50 pOlir
cent, nous dit M. Butler, pour tenir compte
de la nourriture et du logement.
Les causes de cette différence de traite-
ment, nous les connaissons, car nous pou-
vons les constater dans toutes les colonies
européennes : « L'ouvrier blanc suppose,
nous dit M. Butler, que 1 indigène sera dis-
posé à accomplir le même travail pour un
salaire notablement plus bas et qu'il en ré-
sultera un abaissement du niveau de vie de
la population blanche. A cette crainte vient
s'ajouter la profonde répugnance qu'éprou-
ve l'ouvrier moyen de race blanche à recon-
naître à l'indigène des conditions sociales
et économiques égales à ccllcs dont il jouit
et surtout à admettre qu'un indigène occupe
une situation supérieure à la sienne. •
Et toute l'étude de M. Butler lui-même,
qui est cependant d'une objectivité parfaite,
montre bien que c'est la seconde raison qui
est la plus forte, la première n'intervenant
Mén souvent que pour dissimuler la seconde,
surtout aujourd'hui où, de plus en plus, les
travailleurs indigènes abandonnent leur mi-
lieu soclnt primitif, d'une façon définitive,
pour devenir de véritables salariés possé-
dant les mêmes besoins matériels de nour-
ri turc, d'habillement et de logement que
l'ouvrier européen.
Montrons par quelques exemples que cette
interprétation des faits est parfaitement légi-
time.
Il existe, dans 1 Union, deux grandes or-
ganisations syndicales : le Congrès des Syn-
dicats, qui a son siège à Johannesburg, et
la Fédération du Travail du Cap, qui a
son siège au Cap.
Mais, dans ces organisations, au moins
d'une façon très générale, les travailleurs in-
digènes ne sont pas reçus. Ceux-ci ont fondé,
en 1920, une organisation syndicale indépen.
dante, l' m Industrial and Commercial Wor-
kers Union 9, qui groupe (léjà un effectif
de 100.000 membres.
Cette organisation a récemment sollicité
son affiliation au a Congrès des Syndicats P.
Cette demande a donné lieu à un très inté-
ressant mémoire de la Commission de coor-
dination syndicale de l'Afrique du Sud.
Ce mémoire reconnaît que a bien souvent
l'ouvrier indigène se trouve faire; en Afri-
que du Sud, exactement le même travail que
les ouvriers européens, tout en étant rétribué
à un taux considérablement inférieur ib. Il
avoue encore que la loi sur les salaires et
la législation du travail n'ont pas été appli-!
quées, jusqu'ici, à l'ouvrier indigène. Mais
le mémoire invoque ensuite le sentiment de
l'ouvrier européen, « hanté par la crainte
de la concurrence que peut lui faire l'énorme !
masse des ouvriers indigènes, vivant dans de:
médiocres conditions de confort et tout dit-
posés, par conséquent, & accepter des salai-
res qui, pour l'Européen, sont des salaires;
dégradants, sinon de famine. », puis il
objecte que l'affiliation du syndicat indi-
gène au Congrès pourrait empêcher d'im-
portantes sections de la main d'oeuvre blan-
che d'y adhérer à l'avenir ou provoquer le
retrait de certains syndicats actuellement af-
filiés et finalement le mémoire conclut en
déclarant que la Commission de coordina-
tion syndicale ne croit pas pouvoir émettre
un avis favorable à la demande présentée
par le syndicat des ouvriers de l'industrie
et du commerce.
- - -.. - -.
La Commission de coordination a pro-
posé, à titre de compromis, des réunions
périodiques des syndicats ouvriers européens
et indigènes « pour consultation sur les
questions d'intérêt commun », mais le syn-
dicat indigène a rejeté la psopositien en
déclarant que a ce qu'il veut c'est l'égalité
complète ou rien. »
Le conflit racial est particulièrement aigu
dans l'industrie minière. Là, les travaillistes
et les syndicalistes sont allés jusqu'à soute-
nir qüe les mines pouvaient et devraient
n'employer que la main-d'œuvre blanche.
Jusqu'ici, les employeurs se sont opposés à
l'application du piMcipê. Toutefois, en
1925, a été promulguée la loi dite « colour
bat met ib, qui permet d'exclure les indigè-
nes et les Asiatiques de certains emplois
qualifiés dans les iDtnes. tels que cens des
conducteurs de locomotives et de mécani-
dtaa. _,$:'
Mais le problème a un autre aspect au il
ne faut pas négliger. M. Butler note quune
fraction considérable de la population blan-
che, que l'on évalue à 150.000 personnes,
soit 10 pour cent, est dépourvue d'emplois
réguliers. « La plupart en sont là, dit l'au-
teur de l'enquête, à la suite d'un échec dans
l'agriculture, et certains n'ont ni aptitudes
ni goût pour d'autres travaux. Le Gouver-
nement s'efforce très activement de leur pro-
curer des emplois non qualifiés. »
On conçoit qu'une telle situation économi-
que ne soit pas faite pour faciliter la solu-
tion du problème des antagonismes raciaux
qui apparaît aussi complexe dans l'Afrique
du Sud que partout ainpurs.
Il faut pourtant résoudre le problème :
il y va de l'avenir de la colonisation euro-
péenne et peut-être de la civilisation euro-
péenne elle-même.
Blléiuie Amtomellt,
Député de la fiaute-saudie, profet
seur de WpislaHon coloniale et d'éco-
nomic politique à la Faculté dé, Drotl
̃*e Lyon.
M. Ilienri
T
M. Henri Estier, armateur) officier de la
Légion d'honneur, censeur de la Banque de
France de Marseille, est décédé à Paris le
19 mai, dans sa 67* année, après une doulou-
reuse maladie. Les obsèques ont été célébrées
avant-hier dans la plus stricte intimité.
C'est par cette note impersonnelle que
nous avons appris la mort d'un homme qui,
depuis quarante ans, a joué dans l'armement
et dans les sociétés coloniales, un rôle con-
sidérable.
Il était venu à Paris tout jeune, et sa vive
intelligence, sa finesse, son bon sens, une ex-
périence qu'il avait acquise très jeune au
toyer paternel et que ses dons naturels
avaient rapidement poussée au maximum, lui
avait assuré dans l'armement une place con-
sidérable. Ses avis toujours écoutés, souvent
suivis, étaient dans les sociétés qu'il prési-
dait ou qu'il administrait, la sagesse même.
Plus soucieux des résultats que de la façade,
il ne se mettait jamais en cvidencc, et bien
souvent des mesures d'intérêt général en ce
qui concerne la marine marchande et les
finances ont été prises sans qu'on sût jamais
qu'il en avait été l'inspirateur.
J'étais lié avec lui depuis cinq lustres, et
c'était toujours avec plaisir que je le voyais
dans son bureau de la rue Vignon, où il ar-
rivait de très bonne heure, même quand
les chaleurs, de plus en plus rares aujour-
d'hui, le faisaient estiver dans sa belle pro-
priété de la Ferté-sous- J ouarre.
- Qu'il me soit permis de rappeler aujour.
d'hui un souvenir. C'était en septembre 1914.
M. Henri Estier vint à Bordeaux au lende-
main de la victoire de la Marne, pour pro-
poser une suggestion qui aurait eu sur la si-
tuation financière de la France, si elle avait
été réalisée, une répercussion considérable.
Prévoyant une guerre très longue, il arri-
vait demandant au Gouvernement français
de s'entendre avec les gouvernements alliés
pour créer entre eux, et ensuite avec tous ceux
qui se rangeraient du côté de la Triple-En-
tente, le billet de banque interallié, dont la
valeur aurait été garantie par les gouverne-
ments intéressés et par les réserves des ban-
ques d'Etat.
- Dans la mesure de mes faibles moyens, je
l'aidais à soumettre son idée et l'ingénieux
et simple mécanisme qui en permettait la
mise au point, à certains membres du Gou-
vernement. Des personnalités éminentes,
telles que M. Joseph Thierry, qui fut minis-
tre et ambassadeur, lui permirent d'accéder
à d'autres ministres et même au chef de
l'Etat.
Efforts vains, M. A. Ribot, alors ministre
des Finances, ne voyait que des désavanta-
ges pour le franc qui devait rester victo-
rieux de cette horrible tourmente. Son avis
prévalut.
M. Henri Estier se brisa à un mur. un
mur qui n'était pas d'argent, puisqu'aujour-
d'hui le franc français est la plus dévalo-
risée de toutes les monnaies alliées. - -
Faut-il rappeler ici que M. Henri tstitr
était président du Conseil d'administration
de Y Union Commerciale Indochinoise et Afri-
cainej de la Société des Grands Magasins,
vice-président de la Banque des Pays du
Nord, de la Manutention Marocaine, admi-
nistrateur du Crédit Foncier d'Algérie-Tuni-
sie, de la Compagnie de navigation mixte,
de
sie, l'Entreprise Maritime et Commerciale et
de nombreuses autres sociétés.
Que les siens sachent qu'aux Annales Co-
loniales le souvenir de M. Henri Estier res-
tera vivant 1
Marcel Ituedel.
..8 -
1 IJII Ptrtlir t tCtM ililleri
«»»
M. Léon Penier, ministre des Colonies, a
assisté hier avec M. Gaston Doumergue, pré-
sident, de la République, à la remise par le
maréchal Fétain de la Qoix de guerre aux
écoles vétérinaires de France, dans l'amphi-
théâtre de l'Ecole Vétérinaire dalfoit.
Panni les autres personnalités, on remarquait
MM. Queuille, ministre de 1*Agriculture ;
Jean Chiappe, préfet de police - les généraux
Gouraud, Gouverneur militaire de Paris ; Bu-
cant, directeur de la cavalerie au Ministère de
la Gueire, et Lafon, commandant l'Ecole d'ap-
plication de Saumur; les profeueun Vallée,
Leclanche et Barrier, membres de l'Institut ;
le vétérinaire général Fontaine.
D «Vari potea cMéra I Alger
Le ministère de l'Intérieur oppose le dé-
menti le plus formel à certaines informations
tendancieuses provenant de l'étranger signa-
lant l'existence, à Alger, de nombreux cas
de peste et de choléra. Les derniers rapports
signalent, en effet, que l'état sanitaire des
porto de notre colonie est etcellent.
Les Capitaix III Colonies
l'
&
1 Vous connaissez bien, m'a de-
mandé l'bomme d'affaires dont j'âi
déjà parlé, vous - connaisses bien la
devise jamtuse : lé temps et lUi. EU* est
vraie dans toits les J>ays et sous toutes les
latitudes; elle est plus vraie encore aux co-
lonies. Et c'est pour ne pas en avoir assez
tenu compte, c'est pour avoir trop peu envi-
sagé le premier fadeur du binôme que tant
d'entreprises coloniales ont apporté tant de
désillusions.
Là surtout il ne faut pas être pressé; là
surtoltt, il ne faut pas dire : demain. Ail-
leurs, on ne doit pas confondre vitesse et pré-
cipitation. Aux colonies, on ne doit pas par.
ler de vitesse.
Je souris, plus d'une fois, quand je lis
les appels éloquents, trop éloquents même,
des écrivains que ces mots : mise en valeur
des colonies, jettent dans une sorte d'enthou-
siasme prophétique. Ecoutes les : « N'ache-
tez plus, i Français, à l'extérieur, ni vos
cotons, ni vos bois, ni vos cafés, etc. »; le
matin, c'est un couplet sur la vanille; à midi,
sur le cacao, le soir, sur le thé. C'est par-
fait. Cela crée le mouvement d'opinion, cela
l'entretient, cela le développe. Mais il y a
loin du développement lyrique au dévelop-
pement de la culture coloniale : on n'obtient
de résultats sérieux qu'à 100rec de patience ct
1 de longueur de temps.
Vous vous extasiez sur .des. récoltes qui
dépassent tout cc qu'on pouvait imaginer, sur
le milliard de pteds de caféiers qui, dans
VEtat de Sao-Paulo, produisent 1.500.000
quintaux de café par a". Savez-vous à quelle
date furent importées les premières semen-
ces et les cinq jeunes plants de - caféiers qui
devaient faire la fortune du Brésil f En 1727,
et cette importation venait de la Guyane
FranfaiH! Il y a donc un siècle, un siècle
d'efforts et de quels efforts! Encore en
1850, les exportations s'élevaient-elles à peine
à 82.608 sacs, cc qui était fort peu de chose,
si on songe que le Brésil tout entier a exporté,
l'année dernière, plus de 14 millions de sacs.
Il faut dix, quinze, vingt ails pour que telle
plantation arrive à donner les résultats de-
vant lesquels vous vous émerveillez. On a
donné, l'adis, comme exemple d'un gros re-
venu celui d'un cocotier à partir du montent
où il était adulte, le cocotier rapportait un
franc par (111; c'était ce qu'il avait coûté pour
le planter et le soigner jusqu'à cette période,
si bien qu'en une fois on récupérait tout le
capital mis en æli'lJfC. Oui, mais avant le pre-
mier revenu annuel, il avait fallu attendre
sept all, et risquer pendant sept ans de voir
ses efforts dépensés en pure perte ; il y a les
essais qui ne réussissent pas, les plants qui
crèvent, les orages qui dévastent, les séche-
resses qui désolent, si bien qu'en faisant
une moyennei ce n'est pas sept ails d'at-
tente, c'est huit, neuf! dix, onze ou douze :
que sais-je?
- Ce que je sais, c'est qu'il y a là une autre
raison pour que la concentration des capitaux
s'impose dans les entreprises coloniales. Ce
n'est pas tout de dire : j'attendrai. Savoir
attt@i: d re, z,oilii
attendre, n'est rien; pouvoir attendre, voilà
Vessentiel. Un capital peut d'autant plus fa
cilement attendre qu'il est plus important; les
plus petits sont les plus pressés, les plus in-
quiets, les plus mobiles.
Vous condamnez donc le colon moyen
et le petit t
Non, ma foi, surtout dans les régions
où, en attendant les produits qui doivent
l'enrichir, il lui sera possible de récolter tics
produits qui lui permettront de tenir le coup.
Mais il y a trop de colonies où cela n'est pas
possible, et où les cultures « pauvres » ne
nourrissent pas leur homme. Je ne veux dé-
gager devant vous que des règles générales :
la condition du succès est le volume même
des capitaux engagés - aux colonies; on a ra.i..
son de chercher à diriger sur nos provinces
lointaines les capitaux de l'épargne fran-
çaise ; on a le devoir de parler à ceux qui les
détiennent le langage de la raison et de la
vérité : le facteur temps est ici d'une impor-
tance primordiale, et, comme conséquence,
les capitaux doivent se porter dans nos colo-
nies par masses, non par corps d'armée sé-
parés et disséminés.
Itario JKou*t**n9
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-préiident de la Commission
sénatoriale des Colonies.
-
à Il CIIIIIIIII des Mu
des ciwibs 111er cemuii
t ̃
Par arrêté du Ministre des Colonies sont
maintenus en fonctions pour une nouvelle
période de deux ans à compter du t. jan-
vier 1028, comme membres de la Commis-
sion de Vérification des comptes des che-
mins de fer coloniaux :
MM. Gatine, inspecteur général des Fi-
nances, en retraite ; Fontaneilles, inspec-
teur général des Ponts-et-Chaussées ; Sou-
clier, inspecteur général des Finances ;
Constantin, inspecteur général des Ponts-et-
Chaussées ; Comolet-Tirman, maître des
Requêtes au Conseil d'Etat ; Pougin de la
Maisonneuve, conseiller référendaire à la
Cour des Comptes ; de la Lande de Calan,
conseiller référendaire à la Cour des Comp-
tes ; Lapébie, ingénieur des Ponts-et-Chaus-
sées.
Est nommé membre do la Commission
de Vérification des Comptes pour une pé-
riode de deux ans, à compter du l* jan-
vier 1928 : M. Boud'hors, Inspecteur des
Finances.
Sont désignés :
Comme Président de la Commission :
M. Gatine.
Comme Vice-Président de la Commis-
sion : M. Fontnnemee.
Comme Secrétaire de la Commission !
M. Roobln.
BROUSSES
& BROUTILLES
Hiérarchie
M. Ng-van-Su et M. Ng,.dinh-Chi font par.
lie du personnel des « Chauffeurs d'automo-
bUj ae la Résidence supérieure, des Rési.
dences et des Services locaux du l'onkin ».
M. Ng-vàn-Su vient d'être promu au grade
dé chautfeuf principal de 2e classe, M. Ng-
dinh-Chi au grade de chauffeur de 2" classe.
En apparence, cette nouvelle est moins
importante que celles qui nous parviennent
de Chine où tout un énorme peuple est me-
nacé du pire destin. (Vous savez le processus:
on - commet des - massacres, on prend l'habi-
tude de tuer, puis, de là, trop facilement, on
se laisse aller au vol, au mensonge et à la
dissimulation).
Mais si l'on y regarde de plus près, on
peut tirer une profitable leçon de ces modes-
tes promotions de chauffeurs annamites.
Une multitude de petits échelons dans cha-
que métier et, autant que possible, une hié-
rarchie des métiers, ça, c'est de la vie exci-
tante, justement rémunératrice, féconde en
progrès de toute sorte.
Légalité dégénérée en nivellement, l'en-
vie encouragée au point qu'on peut craindre
par moments qu'elle soit élevée à la hauteur
d'une institution d'Etat, ça, c'est de la mort
à échéance plus ou moins lointaine, mais cer-
taine.
Le globe lui-même mourrait de paralysie,
le jour où toutes les montagnes descendraient
au niveau des mers.
En attendant cette redoutable éventualité,
MAL .Ng-yan-Su et Ng-dinh-Chi sont double-
ment heureux : du grade obtenu et du nou-
veau grade espéré. Tandis que tout leur se-
rait égal, en pays d'égalité absolue, telle que
la rêvent quelques dingos.
Auction.
4»
Le retour de Dakar
du docteur Lasnet
A la suite de l'épidémie de fièvre jaune qui
ht malheureusement trop de victimes l'été der-
nier en A. O. F., M. Léon Perrier, ministre
des Colonies, chargea le médecin inspecteur
général Lasnet d'une mission de contrôle et
d'organisation des mesures à prendre pour éviter
le retour d'une pareille menace.
De retour à Paris, le docteur a rendu
compte au ministre que les mesures très sévères
qu'il avait proposées furent strictement appli-
quées, grâce à l'énergie de M. le Gouverneur
Général Carde, Elles ont permis d'enrayer
assez rapidement la redoutable maladie, et en
1 0 ft • - « t -1
décembre tout était termine. Un travail consi-
dérable d'assainissement a été accompli à Da-
kar par le docteur Soie) ; il vient d être suivi
de la désinfection systématique de tous les im-
meubles, sans aucune exception. La protection
grillagée a été, d'autre part, rendue obligatoire
et est réalisée dans toutes les maisons occupées
par les personnes de race blanche. Il est vrai-
semblable que, dans ces conditions, il n' y aura
pas à redouter de réveil épidémique, peut-être
quelques cas isolés d'origine extérieure pour-
ront-ils se produire, mais on est organisé pour
les circonscrire, et il n'y aura certainement pas
Je foyer.
Afin de mettre au point les questions de fièvre
jaune et d'organiser la défense commune, une
conférence s'est réunie à Dakar du 23 au 30
avril, sous la présidence du docteur M. Lasnet,
avec des délégués sanitaires de tous les pays
franco-britanniques de la Côte occidentale
d'Afrique jusqu'à la Nigéria ; le docteur
Brewkes, directeur de la Mission américaine
de la fièvre jaune à Lagos, y assistait.
Des faits très importants ont été apportés,
relatifs à la réceptivité du macacus rhésus de
l'Inde, au typhus amaril et à la conservation du
virus par passages successifs de singe à singe,
ainsi que sur la valeui immunisante du sérum
de convalescent. Le leptospire n'a été retrouvé
dans aucun cas et Noguchi lui-même, que M.
Lasnet a vu à Acora, ne lui prête plus aucune
action pathogène dans la fièvre jaune d'Afri-
que ; les recherches relatives au sérum et au
vaccin sont dès à présent dirigées dans une autre
voie.
Regrettons, avec tous ceux qui ont pu l'ap-
précier, la mort récente du distingué docteur
Noguchi.
Le bulletin de l'Agence
Economique de l'A.O F.
Tant par ses renseignements économi-
ques d'ordre général que par ses études
ocumentaires, telles Que le commerce de
l'A. O. F. avec les puissances étrangères
en 1926 et ses renseignements sur les So-
ciétés commerciales, le Bulletin de L'Agence
Economique de l'A. O. F. du mois de mai
courant présente un très grand intérêt.
Statistiques, gnapliiquea et vues photo-
graphiques font de cette publication une
oeuvre documentaire précieuse pour tous
ceux qui s'intéressent aux questions éco-
nomiques de notre empire ouest africain.
Nous y retrouverons du reste condensés
par, trimestres eu semestres la plupart des
renseignements que les Annales Coloniales
ont publiés au fur et a mesure qu'ils leur
étaient communiqués tant par l'Agence que
par leurs correspondants particuliers.
Le chapitre réservé aux colonies voisines
ost également digne de retenir l'attention,
on ne peut qu'y gagner un esprit d'mu.
ration profitable pour notre A. O. F.
La. collection de ce Bulletin a sa place
dans toute bibliothèque coloniale.
Biifféfte Devaiex.
..e –-
L'espoution coloniale de Pari,
en 1931
Sous les auspices de la Municipalité du
1te arrondissement, et en présence d'une nom-
breuse assistance, le gouverneur Cayla a fnlt
hier une intéressante conférence sur les butq
et l'organisation de l'Exposition coloniale nu
1 | note de Vincennes.
Ui bllllle a M. intiei sain
M. de Kerguezec. sénateur, président de la
Commission sénatoriale de la Marine, retour de
Tunisie, a déclaré que la mission sénatoriale
en Tunisie avait particulièrement admiré
l' œuvre considérable accompl ie là-bas par deux
hommes : M. Loicien Saint, Résident Général,
et l'amiral Grandclément.
« M. Saint, dit M. de Kerguezec, agit en
Tunisie comme un véritable homme d'Etat. et
son oeuvre est immense. »
Ce qu'a fait, d'autre part, l' amiral Grand-
clément au point de vue militaire, est énorme.
La Commission tout entière rend à ces deufc
personnalités l'hommage qu'elles méritent.
L'escadre de la Méditerranée
L'escadre de la Méditerranée. sous le com-
mandement de l'amiral Docteur, dont le pavil-
lon sera hissé sur le cuirassé Provence, est
attendue à Casablanca pour le 5 juin.
La propagande coloniale en Italie
, t,
Une CI Journée coloniale » a été célébrée
aujourd'hui en Italie. Des discours publics
ont été prononcés dans toutes les villes.
Cette journée de propagande coloniale a
coïncidé avec la présence en Italie de M.
Terruzzi, gouverneur de la Cyrénaïque; de
M. de Vecchi, gouverneur de la Somalie,
ainsi que du général de Bone, gouverneur de
la Tripolitaine, qui, lui aussi, est venu à
Rome ces jours derniers.
La politique coloniale de l'Italie
Voici quelques renseignements complé-
mentaires sur le discours prononcé par le
ministre des Colonies du (Jouverneinent
italien à l'occasion de la discussion du bud-
get des Colonies :
M. Federzoni a souligné ics résultais at-
teints A la suite de la collaboration des
deux gouverneurs et grâce à la valeur, il
l'endurance et aux sucrilices des troupes
coloniales indigènes et de l'aviation qui ont
résolu par ces brillantes opérations le pro-
blème troublant de la rébellion libyenne
Qui n'existe plus.
- Le ministre a ujouté que l'aclion militaire
et politique doit être complétée et consoli-
dée par le développement et l'organisation
d'un programme de valorisation économi-
que et d'habitation. M. Federzoni a exposé,
ce programme qui consiste notamment en
concessions agricoles pour les colons, en
constructions de routes, de voies ferrées,
de ports, notamment d'un port en Cyrénai-
que et en un crédit agricole. A ce sujet,
le ministre a rappelé la constitution d'un
consortium llnancier au capital de cin-
quante millions de lire avec la participa-
tion des principales banques italiennes. Il
a annoncé ensuite que de nouvelles me-
sures étaient imminentes en faveur des co-
lonies.
M. Federzoni, parlant de la valorisation
industrielle des colonies, notammen.t de
l'industrie du sel et de ses produits, a dit :
Il faut procéder à l'npplicntion intégrale (les
lois dans les colonies, fi l'institution d'ôcoles,
(tc tribunaux, d'administrations et ti la créa-
tion d'un système de gouvernement basé sur
l'aitturite absolue et paternelle (te l'Etal souve-
raln.
Une entrevue sensationnelle
**-2-
M. Gaston Doumergue et M. Aristide
Briand rencontreraient prochainement, à la
frontière franco-italienne, le roi d'Italie et M.
Mussolini.
Si l'entrevue a lieu, elle prêtera certaine-
ment à des échanges d'idées de la plus haute
importance sur la Tunisie et sur Tanger, entre
autres sujets de conversation.
Mais c'est un correspondant du Cuoantul qui,
de Rome, télégraphie cette nouvelle à Buca-
rest, d'où elle nous parvient.
C'est un chemin assez long pour justifier la
mention traditionnelle : « Sous toutes réserves. »
4..
Dépêches de l'Indochine
»♦«
Raid d'aviateurs anglais
On télégraphie de Singapoor à Saigon :
Quatre grands hydravions anglais sous les
ordres du capitaine Cave, arrivés à Singa-
poor en lévrier, sont partis lundi matin
pour l'Australie. La première étape sera
lianka.
Au Nord de l'Indochine.
0.60
De source chinoise, le Yunnan se prépare fi
participer a l'nction contre le nord. Le général
Long-Yun, président du Directoire, a signalé
qu'à Nankin pendant les derniers troubles du
pays, on leva jusqu'à 80.000 recrue : depuis,
les hommes devenus inutiles ont été licenciés.
En provincc, on compte encore 30.000 soldais,
20.000 vont être incessamment mis ii la dispo-
sition (Tes forces nationalistes.
Les ineûlents sino-jnponnis préoccupent l'opi-
nion yunnnnaiso. Les journaux s'élfcvent contre
les convoitises du Japon.
Cent piastres indoebinoises valent 315 h
322 dollars japonais.
Une bataille désespérée et peut-être définitive
va se livrer sur la ligne de Mnehong ît Poo-
Tiug-Fou. Le général Tchang Tso Lin, considé-
rant les conditions japonaises comme humi-
linntrs, ne vont pas se retirer en Mandchourio
liantes, d'avoir fait un dernier effort pour arrêter
t'antcs, d'avnit' foit nn domior effort ponr firr<
avant,
ravawco des Susdites.
Huang Fu, ministre des Affaires Etrangères
de NnnUin, n donné sa démission. Ses adver-
saires lui reprochent sa politique conciliante
envers les Américains et surtout envers les
Japonais.
Sa démission est un épisode de la lutte ^iii
est engagée entre Fcng Vu llsiang et C.hinng
KnT Shek.
Ce dernier, qui en est actuellement, réduit fi
un rAle d'apparat, affirme cependant qu'il ne
se retirera pas avant que ks Sudistes n'aient
atteint Pekin.
C'est probablement Ot Wang qui remplacera
Huang Fu.
LTRK EN SECONDE PAGE
A f,'ACADEMIE DES ,C'RNrrf.
VALCOOL DE elSAL -
Voyage aux Antilles
-0-
La lanterne du Père Labat
Par Marie-Louibii SlCARIJ.
We-
Presque tous les promotion c., les mornes,
les villages, les valléest lé leug des ct-tes
martiniquaises, possèdent leur folklore par
ticulier. La beaidc de IcI terre n rehausse
d'un charme infiniment captivait, pour qui
retrouve dam son cadre des traits impie ci s
de physionomies humaines ayant lutte, aimé,
souffert. Crimes, vertus, rires et larmes,
des lambeaux de vie sont demeurés accrochés
au sol et palpitent encore, même défigurés
sous forme de légendes.
Un soir, je revenais en compagnie d'un
vieux eréile de l'île d' une promenade dan<
la montagne. Le long des pentes à pie. la
nuit montait, nuit sans crépuscule qui, biai
tôt, s'emparait des mornes violets et leur don
fiait la tonalité fondante du velours ii"?r
L'obscurité d'une tiédeur l'rilllallièff, com
nte refroidie par iambiance des cascades
croulantes, me ravissait à ce point que je ne
prêtais d'abord aucune attention aux faits
et gestes de mon com pagnon. four tant, à , (Il
troisième signe de croix, je 11l'illtjuiam ,f(.
savoir quelles oraisons sans lill il récitait,
lèvres closes et les yeux fixés sur les four
rés.
Il N<"l,llIdl.' n me dit-il. Jr :/s dans 1(1
haies touf fues une clarté voltigeante s'allu-
mer et s'éteind re, comme sous la pression
d' un invisible bouton électriq ue.
« La lanterne du Père I.abal!." » m,
souf fia le créole. Et nous regagnâmes Vhab>
talion sans parler, allure de conspirateurs,
le pas fcrtfrt:, Le scml franchi, à l'abri
embûches de icI route, mon compagnon rede
vint loquace. Tandis que III nuit glissait sans
heure, sans bruit, j'écoutais, étendue dans un
hamac, sous la véranda, b'enc de l'ombre
des palmes. le récit des aventures de l'étran-
ge icvcnant, dont la légende s 'attarde- dans
ics mémoires martiniquaises.
Le ..,I août 1 (j(),. un roxageur portant
l'habit blanc des Dominicains pénétrait da'is
la l'illc de La l\Oehelle. Mi-prêtre, nu
homme d'armes, grand, robuste, maniant
l'épée beaucoup mieux que le chapelet, figure
du moyen âge égarée sous Louis XIV, digne
de célébrer les saints offices dans les basili-
ques fortifiées du IX" siècle, tel était le Pire
Lab-.. 't. que l'état ecclésiastique étouffait.
Les Dominicains des Autilhs fran^a/sis de
mandant des volontaires, il a
Rt e/telle s'embarquer, décidé, avant de se
reposer en Paradis, êi tenter sa chance sur
la terre.
Dès lors commence pour le religieux une
vie de planteur, d'aventurier et de bienfai-
teur qui devait aussi sûrement que les mira-
cles de la Vie des Saints léguer son nom
à la postérité et lui tresser une couronne
d'immortalité. devint non seulement l'ad-
ministrateur de la propriété sucrière des
Dominicains, mais encore ingénieur, archi-
tecte, mécanicien, inventeur de toutes sortes
d'ouvrages. Il relève les plantations en faif.
lite, il établit dans l'île des canalisations.
construit des inotillits, écrit un traité sur la
fabrication du sucre qui dente 11/a pendant
cent cinquante ails le manuel vénéré des
planteurs. De telles /,r¡'/I,'J.,tS le rendirent
célébré dans toutes les Antilles. Atigcr, gou-
verneur de la Guadeloupe, étant cerné dans
son île par les Anglais, envoie chercher .'
fameux Dominicain. Et tiens trouvons le
missionnaire plus à sort aise it la braille
qu'aux pieds des autels. Il construit des
bastions, des escarpes, des contre-escarpe-
ments et des favelins, il acce pte un enga-
gement, mène tout seul un duel d'artillerie,
charge, vise, fait feu, chasse les Anglais ci
rentre Il la M art inique chargé de tilres de
gloire, nommé Supérieur de l'Ordre cl vi-
caire apostolique. Sur mer, il se bat contre
les galères espagnoles, met en déroute les
officiers de VInquisition. Déjà, la légende
grandit, auréolisc Labat, qui n'a rien du
moine humble et timide; casque ou capu-
chon, il vit ardemment, se dépense sans
com pter. Il a des ennemis i m pi acabit s et
des partisans fidèles jusqu'à la mort. Par
tout, son passage est marqué par la cons-
truction d'églises, de couvents, d'écoles, de
moulins, de forts, de raffineries. Des villes
le réclament pour fondateur, il n'est bruit
que de son génie cf ,'f'U 110111, sur la mer n'es
Àniillcs, vole d'ites en îles, port,, par la
renommée.
Ses écrits nous ont iouservé dis formules
de t pimentades » sanglantes contre les
esclaves révoltés on sorciers et des recettes
non moins barbares pour accemmodcr les
perroquets qui, à ce manu nt, abou
daient aux Iles du Vent. Le Père Labat
ne nous cache pas son goût, qui n'est tli'
celui d'un ascète, pour le perroquet rôti.
Voici les propos qu'il aurait tenus au Pape
pour en obtenir indulgence pfénierc ;
Très Saint Père, ces oiseaux tlamhoyants
vivent tous de grainC' et de fruits. Or, lcur
chair prend la couleur et l'odeur des graines
particulières dont ils se nourrissent, ils de-
viennent gras comme des abbés à la saison
où les goyaves mûrissent et, lorsqu'ils man-
gent les graines du bois d'Inde, ils prennent
une odeur de musrado et de girofle d'un fu-
met réjouissant.
Selon ma longue expérience, voici, Très
Saint Père, la façon excellente de préparer
les perroquets rôtis : vous prenez le patient
en main et lui faites avaler du vinaigre, ;im
l'étranglez en lui tordant le cou, tandis qu'il
a encore le vinaigre dans le gosier, 11 faut
faire cuire la volaille à la hâte et vou? obte-
nez une CI tendreté » admirable.
Ainsi, vieux Père Blanc, à l'ombre >:/
tamarinier, du. corossolicr, dans celte île
encercler du bleu Ttincclant de la mer cor:
*
béenve. j'aperçois "7 f(wtm:ti,¡'(" silhf'Wff1
de moine combattant, la ((dtr de rnaUh ;
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