Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-05-22
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 22 mai 1928 22 mai 1928
Description : 1928/05/22 (A29,N80). 1928/05/22 (A29,N80).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451256x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-NEUVIEME ANNEE. N° 80. LE NUMERO : » CENTIMES MARDI SOIN, i>2 MAI Hr.
JOVIkRALJVOTIDIER
Rédaction & Administration :
m, im ii wm-tm*
PARIS a"
TtLÉFH. 1 KJOUVMI 1M7
- mCHBUBU 87.
ic l 0
Les Annales Coloniales
Les annonces et réclames sont reçues au
bureau du iournal.
DIRECTEURS : Marcel RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Tous les articles puldiï-s dans notre journal ne peuvent
être reproduit* I/HVM citant les ANNALES COLONIAI.ES.
ABONNEMENTS
avec le supplément itiustré :
Un ln 6 Moi* 8 Moi*
Franoe et
Colonies 120» Mt si 9
ttranger.. 180 > tOO. 60 »
On s abonne sans frais dada
tous les birreaux de poste.
Les Banques de Madagascar
et de r Afrique Occidentale
: ai
Mes excellents coIlèpes. MM. Haudos et
Néron, ont exposé avec talent, dans l-
Annales Coloniales, t'oeuvre accomplie, comme
ministre des Colonies, par M. Léon Perrier.
Ils ont montré, en un raccourci lumineux, ce
que celui-c i a réalisé d'appréciable dans diffé-
rents domaines : travaux d intérêt général, uti-
lisation des prestations en nature, loi douanière
coloniale, propagande coloniale dans la Métro-
-- pole.
- Aujourd'hui. je voudrais évoquer dans
quelles conditions heureuses ! actuel ministre
ces Colonies a résolu, avec la volonté que nous
lui connaissons et sans discussions inutiles, la
question importante de la Banque de Madagas-
car et esquisser l'état de la question pour la
Banque de r Afrique Occidentale.
Une banque d'émission
était nécessaire' Madagascar
Madagascar était, antérieurement à 1925, la
seule de nos colonies qui n' eût pas encore sa
banque d'émission. C'était, pour un pays situé
à trente jours de mer de la Métropole, une la-
cune dont les effets regrettables se faisaient sen-
tir à la fois sur la circulation monétaire et sur
la distribution du crédit.
Au point de vue monétaire. Madagascar
était rattachée au système métropolitain. Le
billet de 1* Hanmie de France constituait r uni -
que moyen d*échange. Il en résultait tantôt
une pénurie, tantôt un excès de monnaie, sui-
vant les variations du mouvement commercial.
Au point de \ue du crédit, les banques pri-
vées qui ! ai !'.,t insta llées dans la colonie
étaicr.' obligées de maintenir à un taux élevé
leurs escomptes et leurs avances en raison d une
part des frais et des immobilisations que néccs-
sitaient les transports de fonds entre Madagas-
car et la Métropole ; d' autre part, de l'impos-
sibilité où elle* se trouvaient de réescompter
sur place leur portefeuille lorsqu'elles en
avaient besoin.
Le d é veloppement continu du mouvement
commercial qui, en 1926. atteignait 1 milliard
-128 millions de francs à l'exportation et à l'im-
portation. rendait également nécessaire la créa-
tion d'une banque d'émission.
C'est dans ces conditions et afin de remé-
dier à cette situation en permettant de propor-
tionner toujours exactement la circulation aux
besoins du commerce et en donnant aux ban-
ques privées la possibilité de réescompter leur
Dortefeuillc au'est intervenue la loi du 22 dé-
cembre 1925 portant création d'une banque
d'émission à Madagascar.
Le nouvel établissement, au capital de 20
millions de francs. réparti entre 40.000 action-
naires, est doté du privilège d'ém ission pour
une durée de vingt nnnée. Il est maintenu par
les dispositions législatives qui l'instituent dans
son rôle de banque d'émission, c'est-à-dire de
régulatrice de la circulation monétaire et du
crédit, et ne peut prendre le caractère d'une
banque d'affaires. Il n'y a pas de change entre
la colonie et la Métropole : la Banque effectue
au pair et sans limitation dans les deux sens les
transferts qui lui sont demard és et un compte
courant est ouvert à cet effet à la Banque par
le Trésor.
Le taux de l'escompte est limité. La Banque
ne peut, en principe, appliquer des taux supé-
rieurs de plus d'une unité au taux d'escompte
de la Banque de France.
Le contrôle permanent de la gestion de la
Banque est assuré, d'une part, par le droit
réservé au Gouvernement de nommer trois des
administrateurs et le directeur général. et. d' au.
tre part, par le contrôle exercé par les com-
missaires et les censeurs administratifs et par la
Commission de Surveillance des Banques Colo-
niales,
La Banque, enfin. est astreinte :
1°) A payer une redevance sur la circula-
tion fiduciaire dont le montant s'est élevé, pour
l'exercice 1927, à la somme de 1.989.898
francs 80 ; un décret du 3 mars 1928 a réparti
les ressources provenant de cette redevance pour
l'année qui vient de s écouler moitié au budget
de l'assistance médicale indigène (lutte contre
la syphilis) et moitié au budget local (partici-
pation à des travaux d'intérêt à la fois social
et économique : Office des habitations à bon
marché) ;
2°) A consentir une avance gratuite de 5
millions de francs aux institutions de crédit agri-
cole ;
3°) A accorder des tarifs de faveur aux
caisses de crédit agricole :
4°) A délivrer à l'Etat 3.000 parts bénéh-
ciaires lui permettant de percevoir jusqu'à
75 des bénéfices éventuels pour la partie de
ses bénéfices dépassant les 16 centièmes du
capital nominal.
Aussit8t instituée, la Banque a immédiate-
ment procédé à l'installation de ses sept suc-
cursales et agences. Dès le mois de mai 1926.
la succursale de Tananarive ouvrait ses portes.
La création des agences de Tamatave, Diégo-
Suarez, Majunga. Nossi-Bé, Fiariarantsoa,
Mananjari s'échelonnait ensuite de mai - à dé-
cembre de la même année. A cette époue.
l'établissement fonctionnait normalement avec
ses sept comptoirs, son personnel au complet
et de larges approvisionnements de billets. Dar.s
le courant de t'annér. 1927, la Banque com-
plétait son organisation par l'ouverture d'un
bureau à Tuléar.
Au point de vue monétaire, l'Institut d*émis-
sion a immédiatement procédé au retrait des
billets de la Panoue de France en circulation
et à leur remplacement par ses propres billets,
très aisément accentés par les populations indi-
gènes. La circulation de ses billets est oassée
de 48 millions de francs au 30 iuin 1976 à
248.765.000 au 31 ianvier 19?8, permettant
le retrait de la circulation et le rangement
d'une somme presque équivalente de billets de
la Banoue de France.
Au point de vue de la distribution du cré-
dit, la Banque a mis d'importantes sommes à
la disposition du commerce de la colonie : son
portefeuille-effets est passé de 24 millions de
francs en janvier 1927 à 87 millions en décem-
bre de la même année. En appliquant des taux
d'escompte et d'avances de 6 et 7 %, elle a
permis de ramener à un montant raisonnable le
taux du loyer de l'argent qui, jusqu'alors, attei-
gnait couramment 12
- Malgré la crise commerciale dont souffre,
depuis I établissement de la Banque, la colonie
de Madagascar, malgré les effets néfastes de
différents cyclones qui ont particulièrement
éprouvé cette possession, la Banque a réalisé.
en 1927, un bénéfice brut de 8.029.000 fr.
et un bénéfice net de 1.001.931 francs, qui lui
a permis de distribuer à ses actionnaires un di-
vi dende de 5 net.
La Banque de Madagascar s' est définitive-
ment - implantée dans la Grande Ile. -- Elle a
rempli son rôle économique et les résultats
qu'elle a obtenus sont satisfaisants. Il n'est pas
douteux qu'elle jouera dans la mise en valeur
de notre grande colonie de l'Océan Indien le
rôle important que le Gouvernement avait
escompté au moment de sa création.
La Banque de l'Afrique Occidentale
Faisant suite à la petite Banque du Séné-
gal, la Banque de l'Afrique Occidentale, dont
le renouvellement du privilège a été voté par
la dernière Chambre, fut créée, en 1901, au
capital modeste de 1.500.000 francs entière-
ment versé, porté en 1910 à 6.000.000 de
francs, dont un quart seulement versé. Elle fut
dotée, sans contre-partie financière, pour une
durée de vingt années, du droit régalien
d émettre des billets dans les colonies de
- l'Afrique Occidentale et de l' Afrique Enua- -
toriale - Françaises. Ses statuts lui acordèrént,
par ailleurs, la faculté de se livrer à un certain
nombre d'opérations bancaires : escompte du
papier de place à 6 mois ; négociation,
escompte de traites sur la métropole ou l'étran-
ger : émission de billets à ordre, traites ou
mandats, avances sur récoltes, warrants, etc. :
ces opérations étant principalement destinées à
favoriser l'essor de r agriculture et de l'indus-
trie et le développement du commerce de la
colonie.
La Banque de 1'.A O. a créé successive-
ment six succursales (Dakar. Conakry, Porto-
Novo, Grand-Bassam, Douala, Brazzaville) et
7 agences (Bamako, Rufisqae, Saint-Louis,
Lomé, Libreville Port-Gentil et Kaolack).
Remplissant son rôle de Banque d'émission, qui
consiste principalement à doter le territoire des-
servi par elle d'un instrument monétaire plus
souple que la monnaie métallique, elle a ré-
pandu largement ses billets au porteur dans les
possessions où s'exerçait son privilège. Leur
circulation est. en effet, passée de 1.400.000
francs en 1902 à 27 millions en 1917, 576 mil-
lions en 1926 et 549 millions au 30 juin 1927,
accusant une courbe ascendante particulière-
ment rapide.
Elle a favorisé le développement de la co-
lonie, mais en s' intéressant principalement aux
affaires d'exportation. Ses escomptes de bil-
lets locaux ne représentent, en effet, que 10
- du - montant total de - ses affaires et ses avances
-- n'- - --. -
que 15 0./0 environ. Elle na jamais consenti,
comme les autres Banques coloniales d'émis-
s ion, de prêts sur récolte. Par contre, ses opé-
rations avec l' Europe atteignent près de 80
du montant de ses opérations totales.
Sous l'empire du décret du 29 juin 1901, la
Banque de l'A. O. a connu une remarquable
prospérité. Entre les années 1921 et 1926, le
volume de ses opérations a augmenté de 700 %,
passant de 318 millions de francs à 2.535 mii-
ions. Les dividendes distribués aux action-
naires ont suivi sensiblement la même progrès
sion, passant de 126 à 706 francs et repré-
sentant ainsi près de 500 du montant du
capital versé.
Expiré depuis 1921, le privilège de la
Banque de l'Afrique Occidentale a été depuis
lors renouvelé par décret. Pour mettre fin à
cette situation provisoire, un projet de loi a
été déposé le 18 mars 1926 par M. Léon Per-
rier, ministre des Colonies.
Les conditions du privilège ont été entière-
ment remaniées en s'inspirant des dispositions
de la loi du 22 décembre 1925 instituant la
- - -- -
Banque d'émission de Madagascar. Le projet
a supprimé la gratuité du privilège. La Ban
que devra payer une redevance sur la circula-
tion productive qui absorbera au profit des co.
lonies une importante part des bénéfices de
l'Institut d'émission. Les colonies participeront,
en outre, dorénavant aux bénéfices de l'établis-
sement, selon une proportion croissant progres-
sivement avec l'importance de ces derniers.
La Banque sera tenue de faire aux colonies
des avances gratuites sans intérêt et des avances
à taux réduit en faveur du crédit agricole.
Le projet impose, en outre, à l'établissement,
deux conditions d'une importance considérable :
la supnression du change ertre la France et
ses colonie?, la limitation du taux de l'es
compte.
Enfin, la direction de J'établissement. en la
personne du président du Conseil d'administra-
tion, est laissée à la. désignation du Gouverne-
ment, qui nommera également trois des admi-
nistrateurs du Conseil.
Le projet du Gouvernement instaure, en
quelque sorte, un régime de régie, intéressée au
profit des institutions locales où s'exerce le pri-
vilège t'e la Banque d' émission.
Obiet d'un rapport favorable de M. Au-
guste Bnroet, député de la Réurion, le projet
eut à triompher d'un contre-mrjet déposé oar
M. Archimbau'l, orévova*! l'institution d' un
Offire National des opérations des banques
coloniales qui exercerait notir le compte de
l'Etat Ir privilège d'émission. Constitué au
capital fV 1 millions f' frarcs. ret OfGr..
organisme d'Etat, aurait une duré mimit.
Il verserait une redevance sur la circulation bèt
supérieure à celle prévue par le projet gouver-
nemental ; ses avances à la colonie ou au cré-
dit agricole seraient, par contre, moina éle-
vées. Ses administrateurs, au nombre de 12,
seraient, naturellement, des ronctionnaitet
appointés. '.) ,
C'était opposer la conception étatiste au
systèmeproposé de la régie intéressée.
La Chambre a eu à se prononcer entre les
deux doctrines en présence dans sa séance du
21 février dernier. -Elle s'est ralliée à la thèse
gouvernementale, brillamment défendue par le
sympathique ministre des Colonies, qui exposa
avec clarté les inconvénients nombreux décou-
lant de l'application d'un système insuffisam-
ment étudié. Le projet du Gouvernement fut
adopté à une importante majorité.
Actuellement, ce projet est soumis à l'étude
des Commissions sénatoriales ; il sera, bientôt
sans doute, l'objet d'un vote définitif du Parle-
ment dotant ainsi nos colonies africaines d'un
système remarquablement amélioré du régime
des Banques d'émission.
Maurice Boaillou.,::-Lal,o.,
Député du Finistère,
Vicr-Président de la Chambre.
Le tabac dans l'union indochinoise
Nous ne parlerons pas de la culture du ta-
bac pratiquée dans presque toute l'Union in-
dochinoise par les uns et les autres, pour les
besoins de la consommation familiale. Ce
qui nous intéresse particulièrement aujour-
d'hui, c'est la grande culture et le commerce
de ce tabac, en Indochine, dont les statisti-
ques permettent à peine d'évaluer l'impor.
tance.
Les 5.000 tonnes de tabacs indigènes frap-
pées annuellement par l'impôt ne représen-
tent même pas un minimum acceptable de la
production locale. Pour évaluer celle-ci, très
approximativement, il faut recourir à la com-
paraison entre la consommation et la balance
en douane des entrées et sorties de tabacs.
En Indochine, la majorité des indigènes
des deux sexes fument ou chiquent. - La con-
sommation moyenne annuelle, par habitant,
peut être estimée à i kilo.
Pour 20 millions d'habitants, elle atteint
donc annuellement 20.000 tonnes.
La balance entre les entrées et sorties an-
nuelles en douane des tabacs de toutes caté-
gories rst approximativement de :::.OO tonnes.
La différence, 18.000 tonnes, représente
l'importance annuelle de la production indi-
gène.
La culture, dépassant les besoins fami-
liaux, est vendue par de nombreux intermé-
diaires, colporteurs et marchands. Cette pro-
duction est répartie, d'ailleursl d'une façon
inégale entre les pays de l'Union.
Le goût de l'indigène seul acheteur di-
rect du planteur prévaut dans le choix des
plants, L'indigène préfère nettement le tabac
fort, fiche en nicotine. -
Or, l'Indochine, par son sol comme par son
climat, est, dans son ensemble, un pays de
tabacs légers.
Pour réaliser des conditions de bonne vente,
le planteur indochinois a été conduit à con-
centrer la culture dans les deltas, qui lui
offrent des alluvions consistantes, humides et
facilement arrosables et où il trouve, à cause
de la densité de la population et de la proxi-
mité des villes, l'engrais humain, engrais par
excellence du tabac, selon lui, avec les tour-
teaux de graines oléagineuses.
C'est pourquoi les trois centres principaux
de culture en Indochine ont été constitués
dans le bas delta du Tonkin (littoral des
provinces de Kiên-An, Haï-Duonjç et Thaï-
Binh), dans le delta cochinchinois (surtout
au voisinage de Saïgon) dans le delta du
Quang-Nam d'Annam (à proximité des villes
de Tourane et Faifro).
Il faut ajouter à ces deltas les berges du
Mékong, dans la région de Kompong-Cham,
au Cambodge, dans celle de Vientiane, au
Laos et divers quartiers de la chaîne anna-
mitique.
De là, proviennent les tabacs les plus re-
nommés dans les milieux indigènes. Et c'est
dans ces pays cités que s'alimente pour une
grosse part le commerce extérieur.
Une mission, envoyée récemment en Indo-
chine, sur la suggestion de la Commission
interministérielle des tabacs coloniaux, a
étudié la possibilité du développement, tant
de la consommation intérieure que de l'ex-
portation. Ces travaux ont parachevé l'œuvre
de prospection méthodique, datant déjà de
1919.
Pour les raisons que nous avons dites plus
haut, il ressort donc que l'orientation géné-
rale à donner à la culture du tabac s'appuie
sur deux points :
io Améliorer et développer la culture dans
les deltas afin d'y concentrer autant que pos-
sible la production des tabacs forts destinés
à la consommation indigène-
20 Recherchc1 en dehors des deltas un dé-
veloppement de la culture dans les régions
les plus favorables à la production des ta-
bacs légers et combustibles à laquelle le cli-
mat et le sol de l'Indochine conviennent
d'une manière générale. Ces régions sont
principalement celles de Tuyen-Quang et de
Hac-Kan au Ttmkin; celle du Quang-Tri, du
Phu-Yen-Kontum, de la plaine de Nha-Trang
et de la vallée de Song-Luy en Annam; celle
de Haria, en Cochinchine, et celle de Kom-
pong-Cham, au Cambodge.
C'est cependant et surtout cette dernière
catégorie qui a retenu l'attention de la Com-
mission des Tabacs. Et, aujourd'hui, l'effort
des planteurs est dirigé vers ces essais, éten-
dus rn vue de l'orientation de la culture sur
la production de tabacs légers et de son dé-
veloppement pour l'exportation.
Et cela mérite hautement d'être encouragé.
- La politique coloniale de l'Italie
•+•
Au orvurs de la discussion du bu d gel. des
Colonies italiennes, lp ministre. M. Fedor-
7oni, n prononce un «'iscours, dans lequel
il a expliqué l'action engagée par le gou-
vernement en <"îyrAnnïque et en Libye, afin
it'établir la jonction par voie de terre des
deux colonies, et a souligné les résultats
obtenus.
Le ministre a ensuite exposé son pro-
gramme de développement de la colonie.
Pour terminer, M. l'eder'oni n pnrlé fle
f'(n\ colonies : l'Erythrée et. la Somalie, et
il a exposé un prôiîromnie analogue sur
l'action du gouvernement.
Les affaires coloniales
J'ai causé longuement avec un
homme 'd'alltlires intelligent, sé-
b rieux, hardi et sage à la fois ; non
, III -
pas un lanceur a affaires (tm est fné de ne
pas confondre), mais un homme qui emploie
son activité, plus grande assurément que ses
capitaux, et ses capitaux eux-mêmes dans des
entreprises auxquelles il s'attache avec la
ferme volonté de les faire réussir.
a L'emprunt réussira, m'a-t-il dit en subs-
tance, et il faut qu'il réussisse. Il réussira
parce que nous sommes toujours et encore
sous le signe de la confiance ; il faut qu'il
réussise, puisqu'il doit être une des condi-
tions essentielles de la stabilisation. Mais
quelle mélancolie quand on pense que ces
capitaux qui vont se précipiter dans les gui-
chets de l Etat seraient aussi timides s'il fal-
lait aller dans nos colonies françaises que
nos commerçants et nos industriels quand il
faut prendre le paquebot pour courir la plus
grande France.
1
- C'est infiniment moins sûr, ai-je fait
observer timidement.
Oui, cela est moins sûr, mais suppri-
mez l'adverbe « infiniment. tjtli n'est pas
de mise, encore que son emploi fréquent en
ait bien affaibli la portée.
a la part du hasard est sans doute plus
large dans une entreprise coloniale. Mais,
précisément, la tâche de Vhomme d'affaires
consiste avant tout à la réduire au plus strict
millimum. On peut ne rien laisser au hasard,
entendez-moi bien : volontairement. Pour
moi, quand j'étudie une alfaiTe. je ne me
contente pas d'établir quels sont les capitaux
nécessaires pour qu'elle mare lie, si tout est
normal, si tout se passe comme je prévois ou
comme j'espère que tout devra se passer ;
mais je calcule les sommes qui sont indispen-
sables si des événements inattendus, des obs-
tacles imprévus, des difficultés inconnues se
présentent à un tournant. J'aime assez les
ingénieurs Tant-Mieux qui me rassurent el
entretiennent chez m ni ICI confiance ; j'aime
davantage encore les ingénieurs Tant-Pis qui
prévoient le pire et mettent des étetgnoirs
aux espérances IlaJardrllJfs, En tout cas,
texamol technique achevé. je le fais volon-
tiers reprendre au moment de l'examen fi-
nancier jusqu'à ce que j'aie fu dire au ha-
sard : tu n'iras pas plus loin.
Avec ça qu'il se gênall d'aller plus
loinl
En tout cas, il aurait beau dépasser
les bornes, @ mes précautions seraient prises
pour que L'affaire ne croulât pas. Question
de probabilités. Remarquez d'ailleurs que
nous ne parlons que du hasard défavorable.
Il y a l'autre aussi, celui qui préside aux évé-
nements heureux, plus heureux que nous ne
fardons cru, que nous ne l'avion* escompté.
Aux colonies comme partout, l'un comme
l'autre a droit à une place. Me sera-t-il per-
mis de vous faire observer que plus une
affaire est sûre, moins les bénéfices à at-
tendre sont importmlfs, du moins en règle
générale, et que cette incertitude plus grande
des affaires coloniales a pour contre-partie"
l'espérance raisonnal/lc de gains plus fruc-
tueux t
Sans doute, mais je vous répliquerai
à mon tour que votre calcul des Probabilités
exige des capitaux beaucoup plus nombreux
qu'on ne le pense d'ordinaire. Cela coûte
fort cher de réduire la part du hasard e plus
celle-ci est restreinte, plus fort sont les capi-
taux qui ont permis de la restreindre.
-- Apparemment. C'est le vieil adage bien
connu : plus le joueur est riche, plus il est
sûr de gagner. Voilà pourquoi V éparpille -
ment des capitaux aux colonies apporte des
chances toujours plus grandes de perdre ;
pourquoi la concentration des capitaux, au
contraire, multiplie les chances de gagner.
C'est de tout cela qu'il est indispensable de
tenir compte quand on parle de la mise en
valeur des colonies c'est de cela que se
préoccupent les hommes d'aljaires dignes de
ce nom, qui ne sont ni des flibustiers, ni des
casse-cou ; qui sont absolument le contraire. »
Mario aoualan.
Sénateur de l'ilériiult, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
..8
Contre le phylloxéra
Des expériences antiphylloxériques ont été
effectuées par M. Casanova Jules, domicilié
125, boulevard Bru, Alger, dans un vignoble
de la région de Bougie.
Les traitements nécessaires consistent en
applications liquides et solides aux époques
suivantes : 10 Traitement d'hiver en novembre ;
2" traitement de printemps en février-mars,
avant la montée de la sève et la sortie des bour-
geons ; 3° traitement d'été en juin-juillet.
Le remède serait efficace aussi bien sur les
pl ants français qu' américains, et il est à noter
qu'il n'est nul besoin de le renouveler annuel -
lement. On affirme, de plus, qu'il peut
être utilement employé contre les autres mala-
dies de la vigne.
Une commission, composée de personnalités
compétentes et d'un expert de la Défense des
Cultures, délégué du Gouvernement Général,
1 été instituée pour suivre la marche des expé-
riences et contrôler les résultats le moment
venu.
TAUX DE LA PIASTRE
Le gouverneur général de l'Indochine vient do
fnire connaître au ministre des Colonies qu'à la
dnte du ?0 moi 1928. le taux officiel de la pias-
tre était de 13 fr. 10.
Les chênes du Maroc
6.
On rencontre au Maroc trois variétés de chê-
nes. Dans la région Atlantique, et principale-
ment dans la forêt de Mandera, croit le chêne-
liège (137.000 hectares) qui offre cétte parti-
cularité que, à âge égal, un chêoe-ttège maro-
cain, probablement sous l'influence du climat
Atlantique est deux fois plus développé qu' un
chêne-liège algérien.
D -s*- re centre et Pr
- Dans le centre et principalement au su d-est
de Meknès, poussent les chênes verts et Zéens.
Le premier se contente des sols rocheux et
secs, vers sa soixante-dixième année il atteint
12 à 15 mètres de hauteur et a un diamètre de
35 à 40 centimètres : c'est un fort bel arbre.
Le chêne Zéen se rapproche beaucoup de notre
chêne d'Europe, et demande des sols plus ri-
ches, principalement dans te fond des vallées
abritées.
Il existe une quatrième variété de chênes
nains, ils sont à proprement parler des arbustes,
puisqu'ils ne dépassent pas trois à quatre mè-
pwsqu' i ls ne dépassent qes c h ênes Kermès, qui
tres de hauteur : ce sont les chênes Kermès, qui
ne viennent que sur le bord de la Méditerranée,
dans la zone de 1 olivier, et qui se contentent
des sols les plus secs et les plus rocheux. Ils
se rencontrent en fourrés souvent presque impé-
nétrables tant ils sont serrés.
Ces arbres et cet arbuste, fournissent aui
tanneurs marocains le tan dont ils font usage
couramment. Ce tan s' extrait selon les façons
les plus courantes, et les moins compliquées,
par la simple pulvérisation des écorces à l'aide
de moulins primitifs. Rien de particulier à si-
gnaler de ce chef. Notons toutefois que pour le
chêne-liège, le tanin se trouvant entre 1 écorce
tubéreuse et le bois, et étant localisé dans le
tissu du liber. son enlèvement cause forcément
la mort de l' arbre. Aussi le service des forêts
n'autorise-il la prise du tanin que sur les arbres
qui sont destinés, pour un motif ou pour un
autre, à être abattus.
Le tan des chênes-l ièges verts et Zéens
s'obtient par la pulvérisation de l'écorce. 11
contient environ 13 à 18 de matières tan-
nantes. et est vendu à Rabat aux environs de
35 à 38 francs le quintal.
Quant au chêne Kermès, il fournit deux
espèces d'écorce l'une extraite de la racine
est désignée sous le nom de Garouille ou Rus-
oue, et contient de 22 à 26'% de tanin : cette
garouille donne un cuir de couleur rouge brun
assez cassant *., 1" autre variété est obtenue avec
la tige, et ne contient que 11 à 15 de tanin.
Comme nous le disions plus haut, les tanins
provenant de ces différentes espèces de chênes
sont ceux d'un usage courant au Maroc. 11 ne
saurait être question d'en exporter des quantités
appréciables, la consommation locale absorbant
facilement la majeure partie de la production.
£8"'18 K.e JlarWer.
Prochain voyage du sultan du Maroc
C'est vers le S juillet que le sultan Sidi
Mohamed partirait pour la France.
Au ("nun de son vovasre. oui aura lieu dans
le plus strict incognito, ainsi que nous
l'avons annoncé, le souverain sera accompa-
gné de MM. Marc, directeur des affaires ché-
rifiennes, et Simareri.
Aucune précision n'a encore été définiti-
vement arrêtée en ce qui concerne sa rési-
dence.
Le statut de 1 anger
-6
Les experts français, anglais, italiens et
espagnols se sont encore réunis hier au Quai
d'Orsay.
L'accord intervenu au sujet des demandes
italiennes est soumis actuellement, par les
ambassadeurs, chefs de délégations, à leurs
gouvernements. Dès que la réponse des qua-
tre cabinets sera connue, de nouvelles réu-
nions auront lieu.
8.8
PHILATÉLIE
à 1
MAROC
Les philatélistes casablancais se sont réu-
nis dernièrement chez M. Bpnatar, directeur
du Maroc Philatèlique et président de la So-
ciété Philatélia pour assister à la remise des
prix aux lauréats de la Journée Philatélique
qui, ainsi que nous en avons rendu compte,
se tint le 5 avril dernier dans le Hall de la
Vigie Marocaine et remporta un si vif suc-
cès.
M. Thienpondt, président du Comité d'or-
ganisation, assisté de Mme Rénatar et de
MM. Mjcheleau, vice-président ; le capitaine
Richard, secrétaire; Argoud, trésorier; Ré-
natar et Boutct, commissaires génétaux, re-
cevaient les invités.
I.e palmaiès fut lu par M. Argoud.
En voici la composition :
Hors concours : M. Jarrit-Lacombc, Mlle
Gisèle Bénattar.
Prix d'honneur : M. Tournan.
Premier prix : M. Bonnafous.
Prix : MM. Van de Putte, Julcour, Thien-
pondt, Labonotte, Mirhcall, Bergasse.
On remit ensuite aux lauréats les prix qui
leur étaient offerts par la Vigie Marocaine,
VA gence Marocaine de Publicité et d' Infor-
mation et par MM. Bénatar et Assaban.
)–
L'Aviation Coloniale
Tunisie
Deux avions militaires espagnols ?oti!
arrivés dans )a «sritve d'avant-liier Turns,
venant d'Alger. Les di u\ appareils, dont
les pil(>l<-s sont le ^apMnine lliano Henero.
les lieutenants .Tua 1 llabra et l.ouisa Ho^a.
vont se rendre ,ï Tripoli, ptii.s .lénis.tU-ni.
-_o. -----. --. - - ------..-
DEPART
- ---. - ---
M. Louis Valent, secrétaire général de la
Fédération Nationale des Association'- et
Syndicats de Fonctionnaires et Agents Colo-
niaux, candidat à la délégation de la Côte
d'Ivoire, a quitté Paris aujourd'hui.
M. Valent s'embarque à Bordeaux le 22
mai sur l'F.urone pour la CAte d'Ivoire.
NOIR SUR BLANC
» ̃
Elections. Contestât ions.
Validations.
Les élections coloniales se renoureMent avec
un rythme accoutumé. Tous les quatre ans,
elle font l'objet de protestations de la part
de ceux qui n ont pas été proclamés, heureux
encore les jours où des bagarres sanglantes
n'endeuillent pas le voisinage des urnes sa-
crées.
Ce n'est pas un privilège des colonies, me
dira-t-on. Evidemment non, mais c'est leur
traditionnel aptDage. Tandis que, dans la mé-
tropole, les mécontents ne se localisent pas
toujours dans les mêmes départements, aux
colonies, il y a toujours des contestations.
sauf à La Réunion, où notre ami Lucien Gas-
parin a eu la plus belle élection de France,
de Navarre et des colonies, et notre ami Au-
guste Brunet, une lutte très âpre au cours de
laquelle la droite lui disputa vigoureusement
son sièae.
Mais ailleurs I
M. Rouelle est probablement trop bon pour
vouloir discuter la réélection de M. ELrnest
Outrey en Cochinchine.
Dans les Etablissements français de l'Inde,
M. Copponat a bénéficié de la légion de bul-
letins qui se déplacent maintenant avec une
régularité automatique et ne laisse jamais au
concurrent malheureux, fût-il député sortant et
ayant les plus grands titres coloniaux, qu'un
indigent dix pour cent des voix.
Aux Ant i, f our cent des vo i x.
Aux Antilles, M. L.-O. Frossard s'élève
en justicier du suffrage universel. D'abord, il
accuse formellement M. Alcide Delmont
d'avoir volé son siège à M. Joseph Lagrosil-
licre qui portait les mêmes couleurs que M.
Frossard dans l'autre circonscription de la
Martinique.
Il y a quatre ans, les candidats libéraux
Paul Merlin, du Temps, et Séjourné, des In-
térêts économiques, élevaient les mêmes griefs
contre MM. Sévère et Uelmont.
Débordant de son île. M. Frossard, tout en
saluant respectueusement M. Grœve, l'élu de
In 2" circonscription de la Guadeloupe, traite
M. Gratien Candace de mal rt-élu, puis fai-
sant un saut jusqu'à Cayennc, fait chorus avec
MM. Georges Anquetil et jean Galmot pour
ex iger l'invalidation de M. Eugène Lautier
qui n'aurait jamais en Guyane, à chacune de
ses deux élections, qu'une cinquantaine de
voix en tout et pour tout. Ce vacarme n'émeut
point le rédacteur en chef de rHomme Libre,
et malgré M. Frossard, M. Eugène Lautier
dort sur ses deux oreilles.
Il n'est pas jusqu'à M. Diagne qui ne soit
visé. Ses deux concurrents. MM. Galandou-
Diouf, président du Conseil colanial, et Mau-
rice Bernard, administrateur des Colonies, ar-
guent de fraudes épouvantables, notamment au
bureau de vote de Bargny et réclament l'inva-
lidation.
Feux follets. visions fugitives. espérances
déçues. Il est probable que le 1 la bureau
de la Chambre, selon la tradition, conclura à
la validation des élections coloniales et que
le Parlement ratifiera ses conclusions. Il y en
aurait trop à dire et trop à faire. Les colonies
n'y gagneraient rien, le Parlement non plus.
et puis qui dit que la prochaine fois, fût-ce
demain, serait la bonne >
L. AngllI.
«Oodb ---
La case aux livres
Écrivains coloniaux. et d'ailleurs
Par MARIE LOUISE SICARD.
LE ROMAN DU SAHARA
par Rober-Raynaud
Nul n'a mieux, ni plus éloquemment tra-
duit l'attrait du désert qu'Ernest Psichari.
Il suffit, pour être convaincu, de se rappe-
ler ce cri magnifique du Centurion voyageur,
en face de l'immense solitude rose des -
bles : « 0 miracle, j'ai la permission formi-
dable d'être un homme ! » Et Maxence le
Centurion, vivifié par l'ambiance désertique
où règnent seulement les teintes de l'aurore,
les couleurs du couchant, où la seule splen-
deur de la lumière peuple l'horizon à perte
de vue, Maxence poursuit, enivré de joie pro-
fonde : Il Malheur à ceux - qui n'ont pas
connu le silence, le silence est un peu de
ciel qui descend sur l'homme. l' Toute lYru-
vre spirituelle d'Ernest Psichari est remplie
de l'attirance des terres bridées de soleil.
Or, M. Rober-Raynaud, dans son roman
du Sahara, drame poignant, de la conquête,
s'attache à nous dépeindre cette nostalgique
Afrique, au charme si < aptivant, qu'à l'image
d'Antinéa, elle retient trop souvent jusqu'à
la mert, ses fervents amoureux. Il faut lire,
dans le livre de M. Rober Raynaud, le long
martyrologe des amants du Sahara.
En 1874, Dournaun-Duperré, avec deux
compagnons, meurent assassinés avant de
pouvoir atteindre le llogga» ; on '7G, t n'1
Pères Blancs tentent la tiaversée du Sahara-
morts assassinés; en ISI), ("('st le massacre
de la mission Flatter- : m 1885, l'assassinat
du lieutenant Palat t;ui voulait gagner Tn.
Salali. Et la mission C'iampel, le lieutenant
Collot, te marquis de Morès, massacrés.,
toujours massacrés.
Le sort effroyable de^ ainés n'a jamais ra-
lenti le zMe des nouveaux pionniers, .111 ron
traire, il semble que leur audace s'aug-
mente de tous ces coin âges fauchés, le* dei-
niers arrivants llltt('nl plus Apreinent afin
qu'un résultat magnifique devienne la te-
vanclie des martyr-, ILen d'autre- noms "'I)ln
à inscrire sur ce monument aux morts alti.
cains, depuis les souffrance*; endurée- par l.i
mission Fnureau-T.amv jusqu'au Père Char-
les de Foucauld et ce vieil- Africain, le gé
néral I.aperrine, proie du désort, qu'il avait
pourtant traversé ptu-de vingt fois
Ce roman du Sahara, écrit semble t il pour
nous communiquer 1a fièvre des sables I rù
lants, est un appel vibrant à tous les Fran-
çais en faveur de leur empire colonial. TV
l'Atlantique jusqu'à la Tripolitaine, la vieille.
JOVIkRALJVOTIDIER
Rédaction & Administration :
m, im ii wm-tm*
PARIS a"
TtLÉFH. 1 KJOUVMI 1M7
- mCHBUBU 87.
ic l 0
Les Annales Coloniales
Les annonces et réclames sont reçues au
bureau du iournal.
DIRECTEURS : Marcel RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Tous les articles puldiï-s dans notre journal ne peuvent
être reproduit* I/HVM citant les ANNALES COLONIAI.ES.
ABONNEMENTS
avec le supplément itiustré :
Un ln 6 Moi* 8 Moi*
Franoe et
Colonies 120» Mt si 9
ttranger.. 180 > tOO. 60 »
On s abonne sans frais dada
tous les birreaux de poste.
Les Banques de Madagascar
et de r Afrique Occidentale
: ai
Mes excellents coIlèpes. MM. Haudos et
Néron, ont exposé avec talent, dans l-
Annales Coloniales, t'oeuvre accomplie, comme
ministre des Colonies, par M. Léon Perrier.
Ils ont montré, en un raccourci lumineux, ce
que celui-c i a réalisé d'appréciable dans diffé-
rents domaines : travaux d intérêt général, uti-
lisation des prestations en nature, loi douanière
coloniale, propagande coloniale dans la Métro-
-- pole.
- Aujourd'hui. je voudrais évoquer dans
quelles conditions heureuses ! actuel ministre
ces Colonies a résolu, avec la volonté que nous
lui connaissons et sans discussions inutiles, la
question importante de la Banque de Madagas-
car et esquisser l'état de la question pour la
Banque de r Afrique Occidentale.
Une banque d'émission
était nécessaire' Madagascar
Madagascar était, antérieurement à 1925, la
seule de nos colonies qui n' eût pas encore sa
banque d'émission. C'était, pour un pays situé
à trente jours de mer de la Métropole, une la-
cune dont les effets regrettables se faisaient sen-
tir à la fois sur la circulation monétaire et sur
la distribution du crédit.
Au point de vue monétaire. Madagascar
était rattachée au système métropolitain. Le
billet de 1* Hanmie de France constituait r uni -
que moyen d*échange. Il en résultait tantôt
une pénurie, tantôt un excès de monnaie, sui-
vant les variations du mouvement commercial.
Au point de \ue du crédit, les banques pri-
vées qui ! ai !'.,t insta llées dans la colonie
étaicr.' obligées de maintenir à un taux élevé
leurs escomptes et leurs avances en raison d une
part des frais et des immobilisations que néccs-
sitaient les transports de fonds entre Madagas-
car et la Métropole ; d' autre part, de l'impos-
sibilité où elle* se trouvaient de réescompter
sur place leur portefeuille lorsqu'elles en
avaient besoin.
Le d é veloppement continu du mouvement
commercial qui, en 1926. atteignait 1 milliard
-128 millions de francs à l'exportation et à l'im-
portation. rendait également nécessaire la créa-
tion d'une banque d'émission.
C'est dans ces conditions et afin de remé-
dier à cette situation en permettant de propor-
tionner toujours exactement la circulation aux
besoins du commerce et en donnant aux ban-
ques privées la possibilité de réescompter leur
Dortefeuillc au'est intervenue la loi du 22 dé-
cembre 1925 portant création d'une banque
d'émission à Madagascar.
Le nouvel établissement, au capital de 20
millions de francs. réparti entre 40.000 action-
naires, est doté du privilège d'ém ission pour
une durée de vingt nnnée. Il est maintenu par
les dispositions législatives qui l'instituent dans
son rôle de banque d'émission, c'est-à-dire de
régulatrice de la circulation monétaire et du
crédit, et ne peut prendre le caractère d'une
banque d'affaires. Il n'y a pas de change entre
la colonie et la Métropole : la Banque effectue
au pair et sans limitation dans les deux sens les
transferts qui lui sont demard és et un compte
courant est ouvert à cet effet à la Banque par
le Trésor.
Le taux de l'escompte est limité. La Banque
ne peut, en principe, appliquer des taux supé-
rieurs de plus d'une unité au taux d'escompte
de la Banque de France.
Le contrôle permanent de la gestion de la
Banque est assuré, d'une part, par le droit
réservé au Gouvernement de nommer trois des
administrateurs et le directeur général. et. d' au.
tre part, par le contrôle exercé par les com-
missaires et les censeurs administratifs et par la
Commission de Surveillance des Banques Colo-
niales,
La Banque, enfin. est astreinte :
1°) A payer une redevance sur la circula-
tion fiduciaire dont le montant s'est élevé, pour
l'exercice 1927, à la somme de 1.989.898
francs 80 ; un décret du 3 mars 1928 a réparti
les ressources provenant de cette redevance pour
l'année qui vient de s écouler moitié au budget
de l'assistance médicale indigène (lutte contre
la syphilis) et moitié au budget local (partici-
pation à des travaux d'intérêt à la fois social
et économique : Office des habitations à bon
marché) ;
2°) A consentir une avance gratuite de 5
millions de francs aux institutions de crédit agri-
cole ;
3°) A accorder des tarifs de faveur aux
caisses de crédit agricole :
4°) A délivrer à l'Etat 3.000 parts bénéh-
ciaires lui permettant de percevoir jusqu'à
75 des bénéfices éventuels pour la partie de
ses bénéfices dépassant les 16 centièmes du
capital nominal.
Aussit8t instituée, la Banque a immédiate-
ment procédé à l'installation de ses sept suc-
cursales et agences. Dès le mois de mai 1926.
la succursale de Tananarive ouvrait ses portes.
La création des agences de Tamatave, Diégo-
Suarez, Majunga. Nossi-Bé, Fiariarantsoa,
Mananjari s'échelonnait ensuite de mai - à dé-
cembre de la même année. A cette époue.
l'établissement fonctionnait normalement avec
ses sept comptoirs, son personnel au complet
et de larges approvisionnements de billets. Dar.s
le courant de t'annér. 1927, la Banque com-
plétait son organisation par l'ouverture d'un
bureau à Tuléar.
Au point de vue monétaire, l'Institut d*émis-
sion a immédiatement procédé au retrait des
billets de la Panoue de France en circulation
et à leur remplacement par ses propres billets,
très aisément accentés par les populations indi-
gènes. La circulation de ses billets est oassée
de 48 millions de francs au 30 iuin 1976 à
248.765.000 au 31 ianvier 19?8, permettant
le retrait de la circulation et le rangement
d'une somme presque équivalente de billets de
la Banoue de France.
Au point de vue de la distribution du cré-
dit, la Banque a mis d'importantes sommes à
la disposition du commerce de la colonie : son
portefeuille-effets est passé de 24 millions de
francs en janvier 1927 à 87 millions en décem-
bre de la même année. En appliquant des taux
d'escompte et d'avances de 6 et 7 %, elle a
permis de ramener à un montant raisonnable le
taux du loyer de l'argent qui, jusqu'alors, attei-
gnait couramment 12
- Malgré la crise commerciale dont souffre,
depuis I établissement de la Banque, la colonie
de Madagascar, malgré les effets néfastes de
différents cyclones qui ont particulièrement
éprouvé cette possession, la Banque a réalisé.
en 1927, un bénéfice brut de 8.029.000 fr.
et un bénéfice net de 1.001.931 francs, qui lui
a permis de distribuer à ses actionnaires un di-
vi dende de 5 net.
La Banque de Madagascar s' est définitive-
ment - implantée dans la Grande Ile. -- Elle a
rempli son rôle économique et les résultats
qu'elle a obtenus sont satisfaisants. Il n'est pas
douteux qu'elle jouera dans la mise en valeur
de notre grande colonie de l'Océan Indien le
rôle important que le Gouvernement avait
escompté au moment de sa création.
La Banque de l'Afrique Occidentale
Faisant suite à la petite Banque du Séné-
gal, la Banque de l'Afrique Occidentale, dont
le renouvellement du privilège a été voté par
la dernière Chambre, fut créée, en 1901, au
capital modeste de 1.500.000 francs entière-
ment versé, porté en 1910 à 6.000.000 de
francs, dont un quart seulement versé. Elle fut
dotée, sans contre-partie financière, pour une
durée de vingt années, du droit régalien
d émettre des billets dans les colonies de
- l'Afrique Occidentale et de l' Afrique Enua- -
toriale - Françaises. Ses statuts lui acordèrént,
par ailleurs, la faculté de se livrer à un certain
nombre d'opérations bancaires : escompte du
papier de place à 6 mois ; négociation,
escompte de traites sur la métropole ou l'étran-
ger : émission de billets à ordre, traites ou
mandats, avances sur récoltes, warrants, etc. :
ces opérations étant principalement destinées à
favoriser l'essor de r agriculture et de l'indus-
trie et le développement du commerce de la
colonie.
La Banque de 1'.A O. a créé successive-
ment six succursales (Dakar. Conakry, Porto-
Novo, Grand-Bassam, Douala, Brazzaville) et
7 agences (Bamako, Rufisqae, Saint-Louis,
Lomé, Libreville Port-Gentil et Kaolack).
Remplissant son rôle de Banque d'émission, qui
consiste principalement à doter le territoire des-
servi par elle d'un instrument monétaire plus
souple que la monnaie métallique, elle a ré-
pandu largement ses billets au porteur dans les
possessions où s'exerçait son privilège. Leur
circulation est. en effet, passée de 1.400.000
francs en 1902 à 27 millions en 1917, 576 mil-
lions en 1926 et 549 millions au 30 juin 1927,
accusant une courbe ascendante particulière-
ment rapide.
Elle a favorisé le développement de la co-
lonie, mais en s' intéressant principalement aux
affaires d'exportation. Ses escomptes de bil-
lets locaux ne représentent, en effet, que 10
- du - montant total de - ses affaires et ses avances
-- n'- - --. -
que 15 0./0 environ. Elle na jamais consenti,
comme les autres Banques coloniales d'émis-
s ion, de prêts sur récolte. Par contre, ses opé-
rations avec l' Europe atteignent près de 80
du montant de ses opérations totales.
Sous l'empire du décret du 29 juin 1901, la
Banque de l'A. O. a connu une remarquable
prospérité. Entre les années 1921 et 1926, le
volume de ses opérations a augmenté de 700 %,
passant de 318 millions de francs à 2.535 mii-
ions. Les dividendes distribués aux action-
naires ont suivi sensiblement la même progrès
sion, passant de 126 à 706 francs et repré-
sentant ainsi près de 500 du montant du
capital versé.
Expiré depuis 1921, le privilège de la
Banque de l'Afrique Occidentale a été depuis
lors renouvelé par décret. Pour mettre fin à
cette situation provisoire, un projet de loi a
été déposé le 18 mars 1926 par M. Léon Per-
rier, ministre des Colonies.
Les conditions du privilège ont été entière-
ment remaniées en s'inspirant des dispositions
de la loi du 22 décembre 1925 instituant la
- - -- -
Banque d'émission de Madagascar. Le projet
a supprimé la gratuité du privilège. La Ban
que devra payer une redevance sur la circula-
tion productive qui absorbera au profit des co.
lonies une importante part des bénéfices de
l'Institut d'émission. Les colonies participeront,
en outre, dorénavant aux bénéfices de l'établis-
sement, selon une proportion croissant progres-
sivement avec l'importance de ces derniers.
La Banque sera tenue de faire aux colonies
des avances gratuites sans intérêt et des avances
à taux réduit en faveur du crédit agricole.
Le projet impose, en outre, à l'établissement,
deux conditions d'une importance considérable :
la supnression du change ertre la France et
ses colonie?, la limitation du taux de l'es
compte.
Enfin, la direction de J'établissement. en la
personne du président du Conseil d'administra-
tion, est laissée à la. désignation du Gouverne-
ment, qui nommera également trois des admi-
nistrateurs du Conseil.
Le projet du Gouvernement instaure, en
quelque sorte, un régime de régie, intéressée au
profit des institutions locales où s'exerce le pri-
vilège t'e la Banque d' émission.
Obiet d'un rapport favorable de M. Au-
guste Bnroet, député de la Réurion, le projet
eut à triompher d'un contre-mrjet déposé oar
M. Archimbau'l, orévova*! l'institution d' un
Offire National des opérations des banques
coloniales qui exercerait notir le compte de
l'Etat Ir privilège d'émission. Constitué au
capital fV 1 millions f' frarcs. ret OfGr..
organisme d'Etat, aurait une duré mimit.
Il verserait une redevance sur la circulation bèt
supérieure à celle prévue par le projet gouver-
nemental ; ses avances à la colonie ou au cré-
dit agricole seraient, par contre, moina éle-
vées. Ses administrateurs, au nombre de 12,
seraient, naturellement, des ronctionnaitet
appointés. '.) ,
C'était opposer la conception étatiste au
systèmeproposé de la régie intéressée.
La Chambre a eu à se prononcer entre les
deux doctrines en présence dans sa séance du
21 février dernier. -Elle s'est ralliée à la thèse
gouvernementale, brillamment défendue par le
sympathique ministre des Colonies, qui exposa
avec clarté les inconvénients nombreux décou-
lant de l'application d'un système insuffisam-
ment étudié. Le projet du Gouvernement fut
adopté à une importante majorité.
Actuellement, ce projet est soumis à l'étude
des Commissions sénatoriales ; il sera, bientôt
sans doute, l'objet d'un vote définitif du Parle-
ment dotant ainsi nos colonies africaines d'un
système remarquablement amélioré du régime
des Banques d'émission.
Maurice Boaillou.,::-Lal,o.,
Député du Finistère,
Vicr-Président de la Chambre.
Le tabac dans l'union indochinoise
Nous ne parlerons pas de la culture du ta-
bac pratiquée dans presque toute l'Union in-
dochinoise par les uns et les autres, pour les
besoins de la consommation familiale. Ce
qui nous intéresse particulièrement aujour-
d'hui, c'est la grande culture et le commerce
de ce tabac, en Indochine, dont les statisti-
ques permettent à peine d'évaluer l'impor.
tance.
Les 5.000 tonnes de tabacs indigènes frap-
pées annuellement par l'impôt ne représen-
tent même pas un minimum acceptable de la
production locale. Pour évaluer celle-ci, très
approximativement, il faut recourir à la com-
paraison entre la consommation et la balance
en douane des entrées et sorties de tabacs.
En Indochine, la majorité des indigènes
des deux sexes fument ou chiquent. - La con-
sommation moyenne annuelle, par habitant,
peut être estimée à i kilo.
Pour 20 millions d'habitants, elle atteint
donc annuellement 20.000 tonnes.
La balance entre les entrées et sorties an-
nuelles en douane des tabacs de toutes caté-
gories rst approximativement de :::.OO tonnes.
La différence, 18.000 tonnes, représente
l'importance annuelle de la production indi-
gène.
La culture, dépassant les besoins fami-
liaux, est vendue par de nombreux intermé-
diaires, colporteurs et marchands. Cette pro-
duction est répartie, d'ailleursl d'une façon
inégale entre les pays de l'Union.
Le goût de l'indigène seul acheteur di-
rect du planteur prévaut dans le choix des
plants, L'indigène préfère nettement le tabac
fort, fiche en nicotine. -
Or, l'Indochine, par son sol comme par son
climat, est, dans son ensemble, un pays de
tabacs légers.
Pour réaliser des conditions de bonne vente,
le planteur indochinois a été conduit à con-
centrer la culture dans les deltas, qui lui
offrent des alluvions consistantes, humides et
facilement arrosables et où il trouve, à cause
de la densité de la population et de la proxi-
mité des villes, l'engrais humain, engrais par
excellence du tabac, selon lui, avec les tour-
teaux de graines oléagineuses.
C'est pourquoi les trois centres principaux
de culture en Indochine ont été constitués
dans le bas delta du Tonkin (littoral des
provinces de Kiên-An, Haï-Duonjç et Thaï-
Binh), dans le delta cochinchinois (surtout
au voisinage de Saïgon) dans le delta du
Quang-Nam d'Annam (à proximité des villes
de Tourane et Faifro).
Il faut ajouter à ces deltas les berges du
Mékong, dans la région de Kompong-Cham,
au Cambodge, dans celle de Vientiane, au
Laos et divers quartiers de la chaîne anna-
mitique.
De là, proviennent les tabacs les plus re-
nommés dans les milieux indigènes. Et c'est
dans ces pays cités que s'alimente pour une
grosse part le commerce extérieur.
Une mission, envoyée récemment en Indo-
chine, sur la suggestion de la Commission
interministérielle des tabacs coloniaux, a
étudié la possibilité du développement, tant
de la consommation intérieure que de l'ex-
portation. Ces travaux ont parachevé l'œuvre
de prospection méthodique, datant déjà de
1919.
Pour les raisons que nous avons dites plus
haut, il ressort donc que l'orientation géné-
rale à donner à la culture du tabac s'appuie
sur deux points :
io Améliorer et développer la culture dans
les deltas afin d'y concentrer autant que pos-
sible la production des tabacs forts destinés
à la consommation indigène-
20 Recherchc1 en dehors des deltas un dé-
veloppement de la culture dans les régions
les plus favorables à la production des ta-
bacs légers et combustibles à laquelle le cli-
mat et le sol de l'Indochine conviennent
d'une manière générale. Ces régions sont
principalement celles de Tuyen-Quang et de
Hac-Kan au Ttmkin; celle du Quang-Tri, du
Phu-Yen-Kontum, de la plaine de Nha-Trang
et de la vallée de Song-Luy en Annam; celle
de Haria, en Cochinchine, et celle de Kom-
pong-Cham, au Cambodge.
C'est cependant et surtout cette dernière
catégorie qui a retenu l'attention de la Com-
mission des Tabacs. Et, aujourd'hui, l'effort
des planteurs est dirigé vers ces essais, éten-
dus rn vue de l'orientation de la culture sur
la production de tabacs légers et de son dé-
veloppement pour l'exportation.
Et cela mérite hautement d'être encouragé.
- La politique coloniale de l'Italie
•+•
Au orvurs de la discussion du bu d gel. des
Colonies italiennes, lp ministre. M. Fedor-
7oni, n prononce un «'iscours, dans lequel
il a expliqué l'action engagée par le gou-
vernement en <"îyrAnnïque et en Libye, afin
it'établir la jonction par voie de terre des
deux colonies, et a souligné les résultats
obtenus.
Le ministre a ensuite exposé son pro-
gramme de développement de la colonie.
Pour terminer, M. l'eder'oni n pnrlé fle
f'(n\ colonies : l'Erythrée et. la Somalie, et
il a exposé un prôiîromnie analogue sur
l'action du gouvernement.
Les affaires coloniales
J'ai causé longuement avec un
homme 'd'alltlires intelligent, sé-
b rieux, hardi et sage à la fois ; non
, III -
pas un lanceur a affaires (tm est fné de ne
pas confondre), mais un homme qui emploie
son activité, plus grande assurément que ses
capitaux, et ses capitaux eux-mêmes dans des
entreprises auxquelles il s'attache avec la
ferme volonté de les faire réussir.
a L'emprunt réussira, m'a-t-il dit en subs-
tance, et il faut qu'il réussisse. Il réussira
parce que nous sommes toujours et encore
sous le signe de la confiance ; il faut qu'il
réussise, puisqu'il doit être une des condi-
tions essentielles de la stabilisation. Mais
quelle mélancolie quand on pense que ces
capitaux qui vont se précipiter dans les gui-
chets de l Etat seraient aussi timides s'il fal-
lait aller dans nos colonies françaises que
nos commerçants et nos industriels quand il
faut prendre le paquebot pour courir la plus
grande France.
1
- C'est infiniment moins sûr, ai-je fait
observer timidement.
Oui, cela est moins sûr, mais suppri-
mez l'adverbe « infiniment. tjtli n'est pas
de mise, encore que son emploi fréquent en
ait bien affaibli la portée.
a la part du hasard est sans doute plus
large dans une entreprise coloniale. Mais,
précisément, la tâche de Vhomme d'affaires
consiste avant tout à la réduire au plus strict
millimum. On peut ne rien laisser au hasard,
entendez-moi bien : volontairement. Pour
moi, quand j'étudie une alfaiTe. je ne me
contente pas d'établir quels sont les capitaux
nécessaires pour qu'elle mare lie, si tout est
normal, si tout se passe comme je prévois ou
comme j'espère que tout devra se passer ;
mais je calcule les sommes qui sont indispen-
sables si des événements inattendus, des obs-
tacles imprévus, des difficultés inconnues se
présentent à un tournant. J'aime assez les
ingénieurs Tant-Mieux qui me rassurent el
entretiennent chez m ni ICI confiance ; j'aime
davantage encore les ingénieurs Tant-Pis qui
prévoient le pire et mettent des étetgnoirs
aux espérances IlaJardrllJfs, En tout cas,
texamol technique achevé. je le fais volon-
tiers reprendre au moment de l'examen fi-
nancier jusqu'à ce que j'aie fu dire au ha-
sard : tu n'iras pas plus loin.
Avec ça qu'il se gênall d'aller plus
loinl
En tout cas, il aurait beau dépasser
les bornes, @ mes précautions seraient prises
pour que L'affaire ne croulât pas. Question
de probabilités. Remarquez d'ailleurs que
nous ne parlons que du hasard défavorable.
Il y a l'autre aussi, celui qui préside aux évé-
nements heureux, plus heureux que nous ne
fardons cru, que nous ne l'avion* escompté.
Aux colonies comme partout, l'un comme
l'autre a droit à une place. Me sera-t-il per-
mis de vous faire observer que plus une
affaire est sûre, moins les bénéfices à at-
tendre sont importmlfs, du moins en règle
générale, et que cette incertitude plus grande
des affaires coloniales a pour contre-partie"
l'espérance raisonnal/lc de gains plus fruc-
tueux t
Sans doute, mais je vous répliquerai
à mon tour que votre calcul des Probabilités
exige des capitaux beaucoup plus nombreux
qu'on ne le pense d'ordinaire. Cela coûte
fort cher de réduire la part du hasard e plus
celle-ci est restreinte, plus fort sont les capi-
taux qui ont permis de la restreindre.
-- Apparemment. C'est le vieil adage bien
connu : plus le joueur est riche, plus il est
sûr de gagner. Voilà pourquoi V éparpille -
ment des capitaux aux colonies apporte des
chances toujours plus grandes de perdre ;
pourquoi la concentration des capitaux, au
contraire, multiplie les chances de gagner.
C'est de tout cela qu'il est indispensable de
tenir compte quand on parle de la mise en
valeur des colonies c'est de cela que se
préoccupent les hommes d'aljaires dignes de
ce nom, qui ne sont ni des flibustiers, ni des
casse-cou ; qui sont absolument le contraire. »
Mario aoualan.
Sénateur de l'ilériiult, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
..8
Contre le phylloxéra
Des expériences antiphylloxériques ont été
effectuées par M. Casanova Jules, domicilié
125, boulevard Bru, Alger, dans un vignoble
de la région de Bougie.
Les traitements nécessaires consistent en
applications liquides et solides aux époques
suivantes : 10 Traitement d'hiver en novembre ;
2" traitement de printemps en février-mars,
avant la montée de la sève et la sortie des bour-
geons ; 3° traitement d'été en juin-juillet.
Le remède serait efficace aussi bien sur les
pl ants français qu' américains, et il est à noter
qu'il n'est nul besoin de le renouveler annuel -
lement. On affirme, de plus, qu'il peut
être utilement employé contre les autres mala-
dies de la vigne.
Une commission, composée de personnalités
compétentes et d'un expert de la Défense des
Cultures, délégué du Gouvernement Général,
1 été instituée pour suivre la marche des expé-
riences et contrôler les résultats le moment
venu.
TAUX DE LA PIASTRE
Le gouverneur général de l'Indochine vient do
fnire connaître au ministre des Colonies qu'à la
dnte du ?0 moi 1928. le taux officiel de la pias-
tre était de 13 fr. 10.
Les chênes du Maroc
6.
On rencontre au Maroc trois variétés de chê-
nes. Dans la région Atlantique, et principale-
ment dans la forêt de Mandera, croit le chêne-
liège (137.000 hectares) qui offre cétte parti-
cularité que, à âge égal, un chêoe-ttège maro-
cain, probablement sous l'influence du climat
Atlantique est deux fois plus développé qu' un
chêne-liège algérien.
D -s*- re centre et Pr
- Dans le centre et principalement au su d-est
de Meknès, poussent les chênes verts et Zéens.
Le premier se contente des sols rocheux et
secs, vers sa soixante-dixième année il atteint
12 à 15 mètres de hauteur et a un diamètre de
35 à 40 centimètres : c'est un fort bel arbre.
Le chêne Zéen se rapproche beaucoup de notre
chêne d'Europe, et demande des sols plus ri-
ches, principalement dans te fond des vallées
abritées.
Il existe une quatrième variété de chênes
nains, ils sont à proprement parler des arbustes,
puisqu'ils ne dépassent pas trois à quatre mè-
pwsqu' i ls ne dépassent qes c h ênes Kermès, qui
tres de hauteur : ce sont les chênes Kermès, qui
ne viennent que sur le bord de la Méditerranée,
dans la zone de 1 olivier, et qui se contentent
des sols les plus secs et les plus rocheux. Ils
se rencontrent en fourrés souvent presque impé-
nétrables tant ils sont serrés.
Ces arbres et cet arbuste, fournissent aui
tanneurs marocains le tan dont ils font usage
couramment. Ce tan s' extrait selon les façons
les plus courantes, et les moins compliquées,
par la simple pulvérisation des écorces à l'aide
de moulins primitifs. Rien de particulier à si-
gnaler de ce chef. Notons toutefois que pour le
chêne-liège, le tanin se trouvant entre 1 écorce
tubéreuse et le bois, et étant localisé dans le
tissu du liber. son enlèvement cause forcément
la mort de l' arbre. Aussi le service des forêts
n'autorise-il la prise du tanin que sur les arbres
qui sont destinés, pour un motif ou pour un
autre, à être abattus.
Le tan des chênes-l ièges verts et Zéens
s'obtient par la pulvérisation de l'écorce. 11
contient environ 13 à 18 de matières tan-
nantes. et est vendu à Rabat aux environs de
35 à 38 francs le quintal.
Quant au chêne Kermès, il fournit deux
espèces d'écorce l'une extraite de la racine
est désignée sous le nom de Garouille ou Rus-
oue, et contient de 22 à 26'% de tanin : cette
garouille donne un cuir de couleur rouge brun
assez cassant *., 1" autre variété est obtenue avec
la tige, et ne contient que 11 à 15 de tanin.
Comme nous le disions plus haut, les tanins
provenant de ces différentes espèces de chênes
sont ceux d'un usage courant au Maroc. 11 ne
saurait être question d'en exporter des quantités
appréciables, la consommation locale absorbant
facilement la majeure partie de la production.
£8"'18 K.e JlarWer.
Prochain voyage du sultan du Maroc
C'est vers le S juillet que le sultan Sidi
Mohamed partirait pour la France.
Au ("nun de son vovasre. oui aura lieu dans
le plus strict incognito, ainsi que nous
l'avons annoncé, le souverain sera accompa-
gné de MM. Marc, directeur des affaires ché-
rifiennes, et Simareri.
Aucune précision n'a encore été définiti-
vement arrêtée en ce qui concerne sa rési-
dence.
Le statut de 1 anger
-6
Les experts français, anglais, italiens et
espagnols se sont encore réunis hier au Quai
d'Orsay.
L'accord intervenu au sujet des demandes
italiennes est soumis actuellement, par les
ambassadeurs, chefs de délégations, à leurs
gouvernements. Dès que la réponse des qua-
tre cabinets sera connue, de nouvelles réu-
nions auront lieu.
8.8
PHILATÉLIE
à 1
MAROC
Les philatélistes casablancais se sont réu-
nis dernièrement chez M. Bpnatar, directeur
du Maroc Philatèlique et président de la So-
ciété Philatélia pour assister à la remise des
prix aux lauréats de la Journée Philatélique
qui, ainsi que nous en avons rendu compte,
se tint le 5 avril dernier dans le Hall de la
Vigie Marocaine et remporta un si vif suc-
cès.
M. Thienpondt, président du Comité d'or-
ganisation, assisté de Mme Rénatar et de
MM. Mjcheleau, vice-président ; le capitaine
Richard, secrétaire; Argoud, trésorier; Ré-
natar et Boutct, commissaires génétaux, re-
cevaient les invités.
I.e palmaiès fut lu par M. Argoud.
En voici la composition :
Hors concours : M. Jarrit-Lacombc, Mlle
Gisèle Bénattar.
Prix d'honneur : M. Tournan.
Premier prix : M. Bonnafous.
Prix : MM. Van de Putte, Julcour, Thien-
pondt, Labonotte, Mirhcall, Bergasse.
On remit ensuite aux lauréats les prix qui
leur étaient offerts par la Vigie Marocaine,
VA gence Marocaine de Publicité et d' Infor-
mation et par MM. Bénatar et Assaban.
)–
L'Aviation Coloniale
Tunisie
Deux avions militaires espagnols ?oti!
arrivés dans )a «sritve d'avant-liier Turns,
venant d'Alger. Les di u\ appareils, dont
les pil(>l<-s sont le ^apMnine lliano Henero.
les lieutenants .Tua 1 llabra et l.ouisa Ho^a.
vont se rendre ,ï Tripoli, ptii.s .lénis.tU-ni.
-_o. -----. --. - - ------..-
DEPART
- ---. - ---
M. Louis Valent, secrétaire général de la
Fédération Nationale des Association'- et
Syndicats de Fonctionnaires et Agents Colo-
niaux, candidat à la délégation de la Côte
d'Ivoire, a quitté Paris aujourd'hui.
M. Valent s'embarque à Bordeaux le 22
mai sur l'F.urone pour la CAte d'Ivoire.
NOIR SUR BLANC
» ̃
Elections. Contestât ions.
Validations.
Les élections coloniales se renoureMent avec
un rythme accoutumé. Tous les quatre ans,
elle font l'objet de protestations de la part
de ceux qui n ont pas été proclamés, heureux
encore les jours où des bagarres sanglantes
n'endeuillent pas le voisinage des urnes sa-
crées.
Ce n'est pas un privilège des colonies, me
dira-t-on. Evidemment non, mais c'est leur
traditionnel aptDage. Tandis que, dans la mé-
tropole, les mécontents ne se localisent pas
toujours dans les mêmes départements, aux
colonies, il y a toujours des contestations.
sauf à La Réunion, où notre ami Lucien Gas-
parin a eu la plus belle élection de France,
de Navarre et des colonies, et notre ami Au-
guste Brunet, une lutte très âpre au cours de
laquelle la droite lui disputa vigoureusement
son sièae.
Mais ailleurs I
M. Rouelle est probablement trop bon pour
vouloir discuter la réélection de M. ELrnest
Outrey en Cochinchine.
Dans les Etablissements français de l'Inde,
M. Copponat a bénéficié de la légion de bul-
letins qui se déplacent maintenant avec une
régularité automatique et ne laisse jamais au
concurrent malheureux, fût-il député sortant et
ayant les plus grands titres coloniaux, qu'un
indigent dix pour cent des voix.
Aux Ant i, f our cent des vo i x.
Aux Antilles, M. L.-O. Frossard s'élève
en justicier du suffrage universel. D'abord, il
accuse formellement M. Alcide Delmont
d'avoir volé son siège à M. Joseph Lagrosil-
licre qui portait les mêmes couleurs que M.
Frossard dans l'autre circonscription de la
Martinique.
Il y a quatre ans, les candidats libéraux
Paul Merlin, du Temps, et Séjourné, des In-
térêts économiques, élevaient les mêmes griefs
contre MM. Sévère et Uelmont.
Débordant de son île. M. Frossard, tout en
saluant respectueusement M. Grœve, l'élu de
In 2" circonscription de la Guadeloupe, traite
M. Gratien Candace de mal rt-élu, puis fai-
sant un saut jusqu'à Cayennc, fait chorus avec
MM. Georges Anquetil et jean Galmot pour
ex iger l'invalidation de M. Eugène Lautier
qui n'aurait jamais en Guyane, à chacune de
ses deux élections, qu'une cinquantaine de
voix en tout et pour tout. Ce vacarme n'émeut
point le rédacteur en chef de rHomme Libre,
et malgré M. Frossard, M. Eugène Lautier
dort sur ses deux oreilles.
Il n'est pas jusqu'à M. Diagne qui ne soit
visé. Ses deux concurrents. MM. Galandou-
Diouf, président du Conseil colanial, et Mau-
rice Bernard, administrateur des Colonies, ar-
guent de fraudes épouvantables, notamment au
bureau de vote de Bargny et réclament l'inva-
lidation.
Feux follets. visions fugitives. espérances
déçues. Il est probable que le 1 la bureau
de la Chambre, selon la tradition, conclura à
la validation des élections coloniales et que
le Parlement ratifiera ses conclusions. Il y en
aurait trop à dire et trop à faire. Les colonies
n'y gagneraient rien, le Parlement non plus.
et puis qui dit que la prochaine fois, fût-ce
demain, serait la bonne >
L. AngllI.
«Oodb ---
La case aux livres
Écrivains coloniaux. et d'ailleurs
Par MARIE LOUISE SICARD.
LE ROMAN DU SAHARA
par Rober-Raynaud
Nul n'a mieux, ni plus éloquemment tra-
duit l'attrait du désert qu'Ernest Psichari.
Il suffit, pour être convaincu, de se rappe-
ler ce cri magnifique du Centurion voyageur,
en face de l'immense solitude rose des -
bles : « 0 miracle, j'ai la permission formi-
dable d'être un homme ! » Et Maxence le
Centurion, vivifié par l'ambiance désertique
où règnent seulement les teintes de l'aurore,
les couleurs du couchant, où la seule splen-
deur de la lumière peuple l'horizon à perte
de vue, Maxence poursuit, enivré de joie pro-
fonde : Il Malheur à ceux - qui n'ont pas
connu le silence, le silence est un peu de
ciel qui descend sur l'homme. l' Toute lYru-
vre spirituelle d'Ernest Psichari est remplie
de l'attirance des terres bridées de soleil.
Or, M. Rober-Raynaud, dans son roman
du Sahara, drame poignant, de la conquête,
s'attache à nous dépeindre cette nostalgique
Afrique, au charme si < aptivant, qu'à l'image
d'Antinéa, elle retient trop souvent jusqu'à
la mert, ses fervents amoureux. Il faut lire,
dans le livre de M. Rober Raynaud, le long
martyrologe des amants du Sahara.
En 1874, Dournaun-Duperré, avec deux
compagnons, meurent assassinés avant de
pouvoir atteindre le llogga» ; on '7G, t n'1
Pères Blancs tentent la tiaversée du Sahara-
morts assassinés; en ISI), ("('st le massacre
de la mission Flatter- : m 1885, l'assassinat
du lieutenant Palat t;ui voulait gagner Tn.
Salali. Et la mission C'iampel, le lieutenant
Collot, te marquis de Morès, massacrés.,
toujours massacrés.
Le sort effroyable de^ ainés n'a jamais ra-
lenti le zMe des nouveaux pionniers, .111 ron
traire, il semble que leur audace s'aug-
mente de tous ces coin âges fauchés, le* dei-
niers arrivants llltt('nl plus Apreinent afin
qu'un résultat magnifique devienne la te-
vanclie des martyr-, ILen d'autre- noms "'I)ln
à inscrire sur ce monument aux morts alti.
cains, depuis les souffrance*; endurée- par l.i
mission Fnureau-T.amv jusqu'au Père Char-
les de Foucauld et ce vieil- Africain, le gé
néral I.aperrine, proie du désort, qu'il avait
pourtant traversé ptu-de vingt fois
Ce roman du Sahara, écrit semble t il pour
nous communiquer 1a fièvre des sables I rù
lants, est un appel vibrant à tous les Fran-
çais en faveur de leur empire colonial. TV
l'Atlantique jusqu'à la Tripolitaine, la vieille.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 65.78%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 65.78%.
- Auteurs similaires Ruedel Marcel Ruedel Marcel /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Ruedel Marcel" or dc.contributor adj "Ruedel Marcel")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/2
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6451256x/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6451256x/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6451256x/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6451256x
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6451256x