Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-04-28
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 28 avril 1928 28 avril 1928
Description : 1928/04/28 (A29,N67). 1928/04/28 (A29,N67).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451250f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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0
1 Doctrine coloniale
-
t. *
A juste titre, l'on déplore que l'éducation
colàniale de l'opinion française ne se poursuive
que bien lentement malgré les efforts faits par
nos diverses colonies pour créer, dans la métro-
pole, cet esprit colonial qui a tant facilité la
tâche des coloniaux de nations comme 1 Angle-
terre, la Hollande et l'Allemagne d avant-
Ruerre. Il est trop vrai. hélas ! que les efforts
de propagande coloniale n' atteignent pas leur
vrai but, car ils ne portent que dans un milieu
informé, dans le milieu de ceux qui ont choisi
une carrière ou une occupation outre-mer.
- La grande presse française n'a pas encore
englobé, dans son effort de rayonnement, les
questions coloniales. La raison en est très cer-
tainement qu' elles n' intéressent pas le grand
public ; mais il faudrait forcer son attention en
lui imposant, par une agréable présentation, la
connaissance des choses coloniales.
La récente venue en France des élèves de
l'Ecole coloniale d' Anvers a été présentée
comme une simple information de voyage, arri-
vée et départ de visiteurs. Cette visite a été,
cependant, l'occasion de mani festat ions intéres-
santes qui comportaient un banquet offert par les
anciens élèves de notre école coloniale à leurs
jeunes camarades belges. Au cours de ce ban-
quet, M. le Ministre des Colonies, Léon Per-
rier, a prononcé un intéressant discours qu tt est
bien regrettable de ne pas avoir vu pubjier et
reproduit dans la grande presse métropolitaine,
car il était de nature à contribuer grandement
à l'éducation coloniale de ceux qui demeurent
éloignés et en complète ignorance de ces ques-
tions.
Dans ce discours, M. le Ministre des Colo-
nies a fait la juste classification des Français en
« une majorité de sédentaires qui se sont cram-
ponnés à son sol et qui, tour à tour, laboureurs
ou soldats, ont assuré sa stabilité et une minorité
d'audacieux qui ont permis à la France d essai-
mer sur tous les points du monde et d'y mar-
quer l'empreinte de son âme et de son génie ».
Les questions coloniales n' intéressent malheu-
reusement que cette seconde catégorie de Fran.
çais, et c'est pourtant la moins intéressante à
toucher par une propagande coloniale, puisque
leur carrière et leur passé les ont déjà acquis à la
cause des intérêts trançais outre-mer. La pre-
mière catégorie de - Français, « les sédentaires »,
qui font souvent ceuvre de très bons Français
en France, font malheureusement et très incons-
ciemment œuvre assez mauvaise lorsqu il s agit
de nos colonies. lis ne les connaissent point,
ils vivent sur des idées lausses qui leur font
admettre comme un axiome que les colonies
sont inintéressantes et ne sont peuplées que de
malhonnêtes gens. Aussi seuls, les soi-disant
scandales coloniaux sont retenus par eux comme
présentant un divertissant intérêt et sont accep-
tés avec satisfaction, car ils correspondent à
leur opinion sur les colonies. Dans les milieux
politiques mêmes, la majorité des partis se
désintéresse des questions coloniales dont
l'étude est abandonnée aux ciuelaues spécia-
listes qui, au Parlement, s' attachent à connaître
des colonies et à présenter aux Commissions et
à leurs collègues des Chambres les questions
coloniales. L'on peut dire qu'au point de vue
colonial, l' on retrouve parmi les parlementaires
les deux catégories de Français que nous classi.
fions précédemment : les sédentaires qui ne s in-
téressent qu' aux questions de France, et les
audacieux qui osent s'occuper des questions
outre-mer ; epcore faut-il avouer que, dans cette
catégorie, beaucoup d'entre eux se spécialisent
de préférence ans les questions de politique
étrangère plutôt que dans celles de politique
coloniale.
Par contre, certains partis qui ont intérêt à
critiquer l'oeuvre gouvernementale, n hésitent
pas à se faire un tremplin humanitaire par des
campantes coupables contre 1 oeuvre coloniale
de la France.
Ces campagnes sont d'ailleurs accueillies
dans - bien des milieux d' opinions différentes, car
elles sont reproduites par la presse qui, incons-
ciemment, contribue à leur publicité.
Il faudrait cependant que la grande masse
des Français, à quelque classe qu'ils appar-
tiennent, comprenne la grandeur et la beauté
de l'oeuvre accomplie par la France au point
de vue colonial. Mais il convient de faire son
éducation par la base et non point lui apprendre
par des faits divers, par une histoire scandaleuse
ou par des propos tendancieux que nous avons
des colonies.
Il faudrait que tout Français connût la véri-
table base de notre œuvre coloniale, le dogme
et la doctrine qui dominent notre action outre-
mer. C'est à ce point de vue qu'il eût été très
utile de rendre publiques les paroles que M. le
ministre des Colonies Léon Perrier a prononcées
devant un milieu malheureusement trop restreint,
et qui ne pouvait que se réjouir de voir résumer
de façon aussi claire et aussi heureuse la doc-
trine suivant laquelle est poursuivi notre effort
aux colonies.
M. Léon Perrier n'a point caché aux jeunes
qui travailleront aussi bien dans les colonies
françaises que dans les colonies bel ges, la dif-
ficulté que l'on éprouve à faire reconnaître la
nécessité et la grandeur des entreprises colo-
niales ; il a ensuite exposé le point d'évolution
auquel était parvenue la doctrine coloniale fran-
çaise.
Prenant base sur l'étroite collaboration qui
existe en Afrique Tropicale entre les Français
et les Bel ges, il a su montrer qu'à l'heure où
la colonisation doit se confondre avec la civili-
sation, t œuvre coloniale d'un pays ne doit pas
être un travail isolé, fait en dehors de l'action
coloniale des autres nations. Il a su faire res-
sortir qu'il y avai t une grande collaboration, une
solidarité internationale de toue les pays colo-
nisateurs qui concourent à la même oeuvre de
progrès et d'humanité. « De plus en plus, les
oeuvres coloniales sortent de l'étroit domaine
des particularismes nationaux ; de plus en plus
elles deviennent d'humanité qu'il
faut P-M qm boffl Pm tIait8 la omffl.
Lutte contre les tyrannies de la mtm, contre
le? misères Physiologiques, contre les ennemis
de l'ordre et de la paix ; organisation et pro-
tection du travail, exploitation des ressources,
émancipation progressive de populations écra-
sées sous des siècles d'histoire féroce, tout
cela suppose une entente sur les principes, une
confrontation des programmes. La colonisation
de demain exigera certainement des nations
européennes une solidarité croissante, et il faut
se féliciter que, dès aujourd'hui, pour une im-
mense partie de l'Afrique intertropicale, cette
solidarité se trouve spontanément réalisée entre
deux puissances dont les domaines setouchent. »
Il est intéressant de rapprocher cette saine
théorie de celles qui sont répandues dans le
public par les partis ennemis de l'ordre qui pré-
sentent la colonisation comme une spoliation et
comme I imposition tyrannique à des popula-
tions faibles d'une autorité brutale. Cette doc-
trine, à la réflexion, présente non seulement le
mérite d'être une théorie juste du point de vue
moral et humanitaire, mais, de plus, il faut bien
reconnaître que la moralité et l'utilitarisme se
confondent en la circonstance, car cette doc-
trine seule peut actuellement être pratiquement
appliquée.
Il serait puéril de croire qu' un peuple colo-
nisateur peut s. imposer par la seule force à des
nations colonisées. Ce n est pas quelques rares
milliers de colonisateurs qui pourraient s'imposer
à des millions de colonisés, si leur œuvre ne
comportait pas, pour ceux-ci, des avantages qui
leur fassent accepter une autorité dont ils sen-
tent pour eux l'absolue nécessité. M. le mi-
nistre Perrier a présenté fort heureusement cette
situation lorsqu'il a défini le devoir colonial qui
s impose à tous les colonisateurs : « Le devoir
« colonial, le devoir qui légitimera les droits et
« qui fera de plus en plus apparaître la coloni-
u sation comme une obligation morale des Na-
« tions civilisées. »
« Le temps n'est plus où 1 on occupait des
« territoires coloniaux avec la simple préoccu-
Il pation d' accaparer des réservoirs de matières
« premières ou des marchés, de mettre la main
:Il sur des points stratégiques ou de consolider le
« patrimoine national. Notre sens de l'huma-
« nité s'est développé, et, par ailleurs, notre
<( contact, notre exemple amènent la plupart des
« populations coloniales à prendre connaissance
« de leur personnalité.
« il suit de là que la colonisation prend l'al-
« lure d'une tutelle et qu'elle se propose de
« concilier les intérêts des colonisateurs et des
« colonies. Intérêts antinomiques ? Conciliation
c\ impossible > Très sincèrement, messieurs, je
« ne le pense pas. C'est en améliorant la vie
« matérielle et morale de l'indigène, c'est en
« développant son intelligence et son habileté
<( qu'on augmentera la production des colonies
<( et qu'on abordera décidément leur mise en
« valeur ; c' est en l' appelant à collaborer sage-
« ment, progressivement. sans précipitation ( et
« avec prudence à la gestion de son pays qu on
« obtiendra de lui une discipline volontaire et
CI des efforts suivis ; c' est en lui rendant sensi-
(t hies les bienfaits de la colonisation qu'on
« l'habituera à vivre à nos côtés sans arrière-
« pensée. »
Nous ne sommes point de ceux qui ont l'illu-
sion de croire à la pure lorce du verbe et qui
espèrent encore qu'à lui seul il est capable de
faire fleurir des réalités. Mais il est néanmoins
des paroles qui sont nécessaires et utiles. Les
mots qui condensent toute une doctrine et qui
savent prendre, l' allure de directions: d ordres
doivent être ditsYsgar ils entrainent 1 exécution
facile d' une œuvre judicieusement prescrite.
C'est pourquoi il faudrait que 1 opinion pu-
blique française, que les enfants des écoles non
seulement ceux qui se destinent à une carrière
coloniale, mais aussi ceux qui veulent rester des
sédentaires, connaissent ces directives. Ils com-
prendraient la grandeur de l' œuvre de leur pays
et ceux qui auront le grand devoir de s'en aller
outre-mer sauront dans quel esprit ils devront
travailler et auront la confiante assurandfe que
ceux qui seront restés dans la mère patrie sau-
ront juger et apprécier leurs efforts.
CA. DeMerre,
Sénateur du Nord.
Dépêches de l'Indochine
Elections
La candidature de Cancellieri est retirée
pour le 211 tour. Les trois anciens candidats:
Ardin, Cancellieri et Gourdon demandent
aux électeurs de reporter leurs votes sur
Rouelle.
.,.
Une légende tenace
.81
Et c'est peut-être mieux qu' une légende : il
existerait, en un certain endroit du Mossi, un
individu jouissant d'un grand prestiae, mais
totalement inconnu de ceux qui , 1 entourent. Le
visage complètement voilé, il s'exprime, selon
la légende, en excellent français, et se serait
installé au Mossi après la fameuse affaire Vou-
let-Chanoine. Ce mystérieux personnage ne se-
rait autre que Voulet. Voilà ce que l'on ra-
conte à Tombouctou en l'an de grâce 1928.
Somme toute, on n'a jamais retrouvé le corps
de Voulet, et je me souviens qu'en 1901, à
Saillans, au cours des manœuvres du bataillon
alpin de Gap, je vis les parents de Voutet qui
ne croyaient pas à sa mort. Depuis, il y eut
la quasi certitude de la mort de Voulet tué par
mégarde par une de ses sentinelles en rentrant
de nuit dans son bivouac. Puis, plus rien jus-
QU'À ce jour où un camarade méciariste, retour
d'Araouan, par Tombouctou, rappelle ces
tristes souvenirs et laisse encore le doute dans
mon esprit.
L'on se souvient que le Mossi fut occupé et
organisé jadis par Voulet qui se révéla alors un
remarquable MBÎainmtur.
Propagande coloniale
Sept ans après ,-
l'ai très souvent regretté, it
regrettais encore dernièrement ici
que notre propagande coloniale ne
fÛt pas plus active - et plus méthodiquement
organisée. Raison de plus pour que je signale
chaque effort nouveau, illgéniet/x, fJratiqltf,
pour faire mieux connaître notre France
lointaine. Or, je viens de recevoir une pla-
quette sur le Togo, élégante, agréable à
l'oeil, fort bien présentée, beau papier, ca-
ractères nets et remarquablement distincts,
illustrations de Jean Kerhor encadrant le
texte d'une façon très intelligente et fort
artistique.
Bref, une de ces publications qu'on par-
court avec plaisir, qu'on reprend avec intérêt,
qu'on finit par conserver avec soin. Il y en
a tant d'autres qu'on lit par acquit de cons-
cience et dont on a peu le souci de s'embar-
rasserf Celle qui porte ce titre : « le Togo
Français 9 est des plus sympathiques. On la
garde à la fois parce Qu'elle est utile et plus
encore parce qu'elle plaît. Elle nous vient,
sans doute, de l'Agence Economique des
Territoires Africains sous mandat, encore
que cela ne soit pas indiqué et qu'il faille
aller chercher la référence au verso de la
dernière couverture extérieure. Un bon point
à tous ceux qui ont collaboré à cette jolit
édition. Un sonnet sans défaut vaut seul un
long poème. Une brochure aussi aimablement
rédigée et illustrée vaut, pour la propagande
cololliale, plus qu'un long discours et même
plus qu'un long article.
Elle donnera à nos commerçants, à nos
exportateurs et à nos importateurs des rtlr.
seignements qu'ils avaient déjà sans doute,
mais elle les leur donnera sous une forme at-
trayante et facile. Elle fera naître surtout
dans l'âme des jeunes hommes qui se sentent
la vocation coloniale l'envie plus précise de
mettre letrs projets à exécution; peut-être
contribuer a-t-clle à éveiller des vocations
nouvelles. Mais voilà 1 Comment répandre
des publications de ce genre ? Comment tou-
cher ceux auxquels elles devraient être plus
spécialement destinées ? Comment atteindre
cette clientèle toute prête à collaborer à a'M
vre civilisatrice que la France a entreprise
dans ses colonies ? !'i",a.r:;ne qtie cette dis-
tribution est l'objet d'une attention vigilante
et éclairée, et que cette plaquette pénètre
bien dans les milieux où cile doit rendre le
plus de services.
En tout cas, de cette tewre civilisatrice
de la France, on retrouvera ici un tableau
sobre et rapide, que l'on contemplera avec
quelque fierté. Sept ans à peine se sont
écoulés depuis que la France - a reçu en man-
dat les circonscriptions de Lomé, Arrécho,
Sokodé et la plus grande partie des cercles
de Jfisahblié, Atakpamé et Mango. Les ré-
sultats sont aujourd' hui appréciables : le
budget d'ensemble est passé de 8. ï 23. ooo
francs en 1923 à 56 millions de francs en
1927, et il comprend deux budgets annexes
(chemins de fer, santé publique). Chemins
de - fer, c'est-à-dire trois lignes ferrées avec
un projet d'une quatrième ligne d'A/ok pamé
à Sokodé et à Mango. Santé publique, c'est-
à-dire propagande médicale illtellu, tournées
aussi fréquentes que possible, éducation de
l'indigène, puériculture, maternité et œuvres
de nourrissons.
Médecine du corps, médecine de l'esprit :
de 6.848 en 1922, le nombre des élèves sui-
vant les écoles officielles et privées qui
s'élèvent à 163, passe à ri.000 en 1927.
Réorganisatio" de la justice indigène, dit
régime foncier, octroi des garanties les plus
précieuses pour les personnes et les biens,
collaboration graduelle de l'indigène à la
gestion des intérêts locaux, désignation des
conseils de notables par le suffrage restreint
et association de ces assemblées aux mesures
relatives aux taxes et aux grands travaux
d'utilité publique.
La France a passé par là; je note au pas-
sage cette phrase qui aurait pu servir d'épi-
graphe à la brochure et qui est au bas d'une
page que Jean Kehror a illustrée de pal-
miers, de kapokiers, avec, au centre, un indi-
gène guidant sa machine automobile : « Le
Togo est assurément une des colonies afri-
caines les plus avancées dans la voie de civi-
lisation méthodique et rationnelle dont l'œu-
vre se poursuit progressivement et sans
heurt. »
jwawfe inousiran,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatorbie des Côlomen.
L'opini à la Société des Natiois
.,.
La Commission de l'opium à la Société des
Nations, qui siège à Genève depuis une quin-
zaine de jours, a adopté, mercredi, une réso-
lution proposée par le représentant de la
France, M. Bourgois, approuvant la propo.
sition faite par M. Scialoju (Italie), en décembre
dernier, au Conseil de la Société des Nations
de constituer le secrétariat du Comité Centrai
prévu par la convention de Genève de 1925
nomme faisant partie intégrante de la section
sociale du secrétariat de la Société des Nations.
Au cours de la discussion, M. Cavazzoni
(Italie) avait indiqué que son Gouvernement,
opposé à la création de tout organe autonome
en dehors de la Société des Nations, serait prêt
à ratifier la convention de Genève si la propo-
sition de M. Scinloja était adoptée.
Sir John Campbell (Inde) avait déclaré ne pou-
voir se rallier à la proposition italienne ; MM.
Chao (Chine) et Fotitoh (Yougoslavie) avaient
au contraire, approuvé la proposition de
M. Scialoja. Enfin, sir Malcolm Delevingne
(Grande-Bretagne) avait soutenu que la propo-
- --
sition de M. Cavar.zoni constituait une modi-
flcation à la convention qui échappe à la
compétence de la Commission
Lee travaux de la GommUsion sont actuelle-
meot tenu*».
Paul Reraod a été en Afrique
.8. - ̃
Nous recevons la lettre suivante :
Les Annales Coloniales posaient, il y a
uuioie jours, la question : Paul Morand a-t-il
été «n Afrique? Je puis vous répondre affir-
mativement - oui. Il --- s'est -- embarqué en --- même
temps que moi à Marseille le 28 janvier der-
nier à bord du M adonna, de la Compagnie
Cyprien Fabre. J'étais là et je l'ai aperçu
de loin, car un nabab de la littérature com-
me lui ne se commet avec personne, même
quand il veut découvrir l'Afrique, bes co-
lons et ses noirs.
Sur le Madonna, M. P. Moi and qui con-
naît peut-être ses classiques, bien qu'il en
fasse fi, s'est rappelé que
« L'amitié d'un grand homme est un bien-
fait des dieux. »
Et à défaut du grand homme, il n'a pas
quitté d'une semelle l'ombre de Mme
Edouard Herriot qui, après avoir cxcursionné
en Extrêmc-Orient, est venue faiie un tour
sur la Côte d'Afrique. M. Paul Morand
fit, avec la charmante Mme Paul Mûland,
cour et cortège à la femme de l'actuel mi-
nistre de l'Instruction publique.
Ce fut à Conakry, où il débarqua comme
à Abidjan où il se récmbarqua, 1 hospitalité
dans le palais du Gouverneur de la colonie.
La où il n'y avait pas de gouverneur, l'ad-
ministrateur chef de province avait des ins-
trurtions pour réserver à son illustre hôtesse
et à ses deux compagnons, le gite le meil-
leur.
Faut-il vous dire que M. Paul Morand a
découvert la Guinée, le Soudan, la Haute-
voïta et la Côte d'Ivoire en train spécial et
en automobile de luxe, ,ne s'arrêtant nulle
part, ne frayant avec personne, distant et
lointain comme un Bouddha vivant promené
dans sa châsse sur le sol africain.
A l'avoir vu dans cette Afrique où je suis
parti il y a près de quarante ans, où pen-
dant la lourdeur des heures de sieste, j'ai
beaucoup lu, j'ai mieux saisi la physionomie
et l'œuvre de cet écrivain dont le moder-
nisme tente vainement d'atténuer la précio-
sité.
A propos de Fermé la nuit. Ouvert la nuit,
je me rappelle un mot charmant de. Mau-
rice Donnay, envoyé à Charles Muller et
Paul Reboux, les félicitant d'un de leurs « A
la manière de. » et qui pourrait s'appliquer
à M. Morand.
Paul Adam, un autre explorateur de
l'A. 0. F., avait été pastiché par Reboux et
Muller, et Maurice Donnay félicitant les au-
teurs, avait envoyé ce simple billet :
Toutes mes félicitations pour votre nou-
velle série. Votre Paul Adam surtout est par-
fait. le n'ai Pas pu le lire. »
Et maintenant, je vois volontiers M. Mo-
rand, après ce petit mois en Afrique, faisant
publier son portrait déguisé en boy scout,
pris sur les bords du Niger. Cela, si ce n'est
pas déjà fait, et j'en serais fort surpris, au-
rait vraiment de l'allure danit l'illustration
ou les Lectures pour TOlls.
Excusez-moi de ce long bavardage sur ce
nouvel explorateur en wagon-lit.
Mais pour nous, les broussards, il a droit
à une place de choix parmi nos grands voya-
geurs entre Tartarin et M. Pernchon,
Le paysan du Niger.
,
Le statut de Tanger
,
Réunis avant-hier après-midi au Quai-d'Or-
say, les experts français, anglais, espagnol et
italien ont abordé l'examen des demandes du
Gouvernement de Rome concernant Tanger.
Il serait prématuré d'entrer dans le détail de
la négociation. Bornons-nous donc à rappeler
que, s'il est exact que les demandes italiennes
ne sortent pas « géographiquement » du cadre
de Tanger, elles soulèvent toutefois et cela
indirectement certaines questions considérées
à Paris et à Madrid comme définitivement ré-
glées par les traités antérieurs.
Entre les représentants des quatre puissances
amies, la discussion va se poursuivre.
Un vernissage colonial
Atmosphère fiévreuse des visites officiel les
dans le cadre du Grand Palais envahi par
l'art des Artistes français et le printemps
délicieux des Champs-Elysées. Préparatifs
du dernier moment, un lit monte l'escalier,
une table descend. Enfin, le service d'or-
dre s'élargit, le Président de la République
parait, suivi du ministre des Colonies, et les
chapeaux cérémonieux des membres de l'Ins-
titut, les feutres mous plus « Montparnos »
battent l'air dans un rythme empressé.
Le Salon des Artistes Français de M728
comporte comme tous les ans la section très
Intéressante de la Société Coloniale et des
Colonies françaises. Elle se tient dans la
partie du rez-de-chaussée à gauche de l'en-
trée principale. Il est difficile de se faire
aujourd'hui une idée très exacte de ces salles
coloniales : elles sont encore aux mains des
décorateurs. Les coups des marteaux réson
nent et réveillent le silence, dans l'or des
cadres, de nostalgiques déserts, qui, mal-
heureusement, oscillent au bout de leur
corde. Un tapis roulé, chancelant sur des
bras tendus, me « knock out » au fond d'un
tauteuil. Enfin, je peux reprendre ma con-
templation admirative au pied d'un très beau
lit sculpté Hova, œuvre de l'artiste malga-
che Jean Rajaona. Déjà, les visiteurs offi-
ciels et quelques privilégiés peuvent appré-
cier l'art décoratif de l'Afrique du Nord, de
l'Afrique Equatoriale, de Madagascar, de
l'Indochine, du Togo, du Cameroun : céra-
miques, meubles, tapis, poteries, bois taillés,
scutotures dahoméennes, des bijoux fort ori-
ginaux et des lainages aux riches coloris,
Cette exposition, due à l'initiative du gra-
veur Henry Ruffe, fondateur de la Société
Coloniale des Artistes Français que préside
le sénateur Henry Bérenger, ne manquera
pas d'avoir un retentissement profond dans
toutes nos colonies, en permettant à l'art in-
digène de pouvoir enfin se révéler.
Sapolllle
L'Ethiopie à la Société des
Nations
M. A10 Sodalou, secrétaire aux Affaires étran-
gères d'Ethiopie, arrivé à Marseille par le Por-
Cho., le rendra & Genève, où Il a déjà rempli
une mission de son gouvernement auprès de la
une
SooIMI - miOM,
Voyage aux Antilles
0
LE OUINSOISEUR
Il y a des serpents à la MartÙtÍqtte, on y
tue le trigonocéphale. liais il ne faut rien
exagérer. bien des chasseurs forcenés, bat-
tant du soir au matin les halliers des mor-
nes n'ont pas rencontré autre chose que de
c harmants anolis.
Aurai-it la chance, comme le petit
homme de la Iiiiigie, de découvrir le
« Kaa a martiniquais, étendu, sur une sail-
lie de roc, au soleil de midi, se complaisant
dans l'adnllfatioll de sa nouvelle peau. Aussi
bien que .J/:J'wgli, je sais que sa force réside
dans son étreinte, qu'il n y a pas d'êtres vi-
vants qui piiiiscnt résister à l'enroulement
de ses énormes anneaux. Qu'importe, je
souhaite bonne chance à ma curiosité et je
m en vais trouver Papa niahll' quirnboi-
seur. le pars seule, afin de ne pas effarou-
cher le sorcier, car ce vendeur de charmes,
dompteur de serfents est terriblement ell-
fiant, depuis certaines histoires de sachets
empoisonnés qui coûtèrent la vie à Irène la
mafadofl:, rivale d'Octavie l'amoureuse et
intéressèrent la Justice à son commerce.
A la Martinique, les heures de la lumière
la plus éclatante ont leur éfrangeté. Quel-
que chose apparaît, sous le regard du soleil,
même en plein midi, spectres de l'imagina-
tion qui personnifient aussi bien le serpent
mortel que les êtres fantastiques, les Zombis
et les Mouns-Mô. Il y a aussi, je ne sais
quel clriffoll blanc ou vieil os placé à travers
le chemin, un paquet entouré d'écorcc de
bambou abandonné à l'orée de la route, ma-
léfices capables de blesser cruellement le
pied assez imprudent pour écraser des
« piayes P.
Je suis une route de montagne, seul che-
min praticable pour gagner la case de Papa.
Viable, La chaleur moite est encore étouf-
fante, les palmiers tiennent leur tête immo-
bile comme s'ils écoutaient le concert invi-
sible de Soucouyans cachés dans les hautes
herbes de la savallc, à la façon des Korri-
gans des landes bretonnes. Je ne vois rien, je
n entends rien, je monte, toujours, mes re-
gards fixés sur le soleil, car le jour baisse
et des ombres étranges, projetées des grands
bois, s'assemblent de chaque côté du che-
min. D'immenses masses de feuillage accro-
chent la lumière qui s'éteint et prennent
d'impressionnantes cotdeurs flamboyantes.
Soudain, au bord de la route, près du
noir frémissement des fougères géantes, le
charmeur de serpent surgit - vieux nègre
qu'habille une ample redingote noire, démo-
dée, ouverte sur un pantalon de toile jau-
nâtre :
a Bonjou manzetre, ou pa ni peur vini oti
Papa Diable? 9
En vérité, je suis un peu émue à cause de
cette solitude, qu'anime le bruit d'une chute
d'eau au fond d'un ravin. Ma voix sonne --
étrangement : « Montrez-moi comment vous
savez prendre les serpents et les dompter ? 9
Trois minutes de silence, de nouveau je
n'entends plus que l'écroulement liquide de
la cascade. Un grand signe de croix zèbre
l'air à la façon d'un éclair, puis Papa Dia-
ble qui se juge immunisé corPtre les emblÎ-
ches du Malin, d'un pas d'ombre, se dirige
vers un hallicr voisin couvrant de grosses
roches. Il cherche à plat-ventre et rexnent
près de moi, tenant fortement par le cou,
dans sa main droite crispée, un énorme tri-
gonocéphale. La tète seule émerge du poing,
le reste du cot ps s'enroule furieusement au-
tour du bras et des reins du vieux nègre. le
dompteur me fait siene de m'écarta, puis
il saisit le corps du serpent de la main gau-
che, le détache du bras droit et le jette har-
diment sur le sol. C'est alors, dans le cou-
chant dramatique de ce coin sauvage, la lutte
entre les signes cabalistiques de Papa-Diable
et le serpent qui se love et élève au-dessus
de ses spirales une tète meiiaçaitte.
Le jour fuit, doucement cendré, un peu
du charme qui dompte le long reptile opère
sur moi. cette impression sombre dans une
sorte de moelleux néant. Je n'ai pas bu de
philtre, pourtant je respire au même rythme
que les contractions voluptueuses qui courent
dans les souples anneaux.
Brusquement, le charme case d'o Péra, le
serpent se détend, s'élance vers le dompteur
sans l'atteindre. Le nègre, avec une dextérité
surprenante, saisit le reptile par le cou, com-
me la première fois, et me le montre avec
orgueil. Instinctivement je cric : « l'liez-le! 3
Papa-Diable me jette un long regard de
mépris. Puis il déroule le trigonocéphale de
son bras, le projette au loin dans les herbes
et disparaît lui-même derrière les hautes fou-
gères.
Je m'éloigne lentement, comme à l'tgret,
de ce lieu angoissant féé par le quimboiseur,
et je redescends vers les gouffres que rem
plit la nuit.
Marie-Loiiife Sicaret.
.f..
L'élection de la Guyane
.,.
Il résulte des câblogrammes parvenus dans la
matinée au Ministère des Colonies que les ré-
sultats définitifs de l'élection du 22 avril à la
Guyane, tels qu'ils ont été proclamés par la
Commission de Recensement, sont les suivants :
El ecteurs inscrits : 7.589. Votants : 4.792.
Majorité absolue : 2.382.
MM. Lautier 2.875 ELU
Anquetil t .000
G almot 2
Des manifestations se sont produites à Cayen-
ne, après les proclamations de ce résultat. Elles
nont donné lieu à aucun incident grave.
(CocMMmiqué.)
Paris-Hanoï en quatre jours
L'aviateur Coste nsas dk
comment il entend la liaison
France-Indochine
PAR R.-B. DE LAROMIGUIERE.
«4»
r, L'ennui, me dit l'aviateur fameux, c'est
qu'on ne peut pas dormir. n
A grand'peine, car s'il ebt des hommes
etioitemuit accaparés par la gloire, c'est
bien Coste et Le Brix, j'avais pu (t avoir IJ
Coste au téléphone, après l'avoir manqué
plusieurs fois dans cet hôtel des Champs-
Elysées où les larbins, participant par 'eurs
livrées du luxe environnant, sont majestueux
comme l'âne porteur de reliques.
Rendez-vous avait été pris pour neuf heu-
res du matin, chez Coste, cette fois, dans un
des plus jolis coins de Passy, non loin du
domicile du colonel Brocard (décidément, les
aviateurs aiment le 16° arrondissement).
Devant la maison de Coste, un marronnier
magnifique. Au troisième étage, une accorte
soubrette, très stylée et dévouée à son mai-
tre : « Monsieur dort, il faut attendre qu'il
s'éveille. »
Mais à 9 h. 1/4, trois trilles de la sonnette
électrique avaient déjà violenté le silence de
l'appartement, précédant l'apparition de
trois autres visiteurs.
Ainsi s'explique l'observation mélancoli-
que par laquelle l'aviateur m'accueillit dans
sa chambre, encore couché et les cheveux
tout embroussaillés autour du front volon-
taire et presque couleur de café au voi.
sinage de l'oreiller blanc.
Je m'excusai, mais une solide poignée de
main coupa court à tout protocole.
Voyons, voyons, que désirez-vous sa-
voir? Je ne sais plus trop ce que vous m'avez
dit au téléphone. Cet instrument n'arrête
pas, ici.
Voici : dans tout ce qui a été écrit sur
vous ces temps derniers, j'ai été particuliè-
rement frappé par le compte rendu de votre
réception à Rambouillet. Le Président de la
République, à dire de journalistes, porte une
espèce d affection à la future liaison France-
Indochine par avion.
C'est exact. M. Doumergue, qui connait
et aime l'Indochine, parait dispose à encou-
rager l'étude de ce projet.
Qu'en pensez-vous, personnellement?
Qu'il faut le réaliser et qu'il sera réa-
lisé.
Bientôt?
Il pourrait l'être sans trop tarder.
Par une entente avec les Anglais ?
Ah ! cela, c'est de la politique interna-
tionale.
Bon, mais les Anglais, si je ne me
trompe, ont déjà mis en service une ligne
aérienne Bagdad-Karachi, qu'ils vont pous-
ser avant peu sur Calcutta et Rangoon. C'est
un bon bout de chemin préparé. »
- Possible.
- Bien. Alors, techniquement, quelles
sont les difficultés à prévoir?
A mon avis, les obstacles les plus re-
doutables, pour l'établissement d'une ligne
aérienne, sont d'ordre climatique. De France
en Indochine, ils ne me semblent nullement
insurmontables. J'ai traversé l'Inde trois
fois, deux fois pour mon voyage à Calcutta.
et retour, avec Rignot, une fois pour ren-
trer du Tapon avec Le Brix. l'ai toujours eu
du beau temps, surtout de Karachi à Bas-
so-a, au-dessus des rivages qui bordent la
mer d'Oman et le golfe Persique. De Bas-
sora à Alep, nous avons bien eu une tem-
pête de sable : à 4 ou 500 mètres d'altitude,
nous ne voyions que la verticale, juste assez
pour distinguer le cours de l'Euphrate, qui
est sinueux et que l'on perdrait facilement.
Au-dessus de l'Indochine - et de la Birmanie,
nous avions auparavant été gênés par un
temps nuageux, et il faut s'attendre de ce
côté à des difficultés. Mais, dans l'ensemble
du parcours, le ciel est possible et rien n'em-
pêchera de le parcourir avec une suffisante
régularité.
Les étapes seraient de quel ordre?
- 1. suo kilomètres en moyenne, et l'oh
devrait - marcher nuit et jour, sur un trajet
jalonné la nuit par des feux, comme en Amé-
rique.
Il en faudrait beaucoup?
- Avec un feu tous les vingt kilomètres,
on vole commodément. L'organisation amé-
ricaine, à ce point de vue, est excellente,
Par parenthèse, la régularité des vols
de nuit, aux Etats-Unis, est-elle aussi irré-
prochable que l'ont dit certains de mes
confrères ?
- Eii toute franchise, non. Les Améri.
cains sont plus souvent gênés par le mauvais
temps que nous ne le serions, ce me semble,
de France en Indochine. Pour notre part, de
Rock-Springs à San Francisco, après Salt
Lac City, nous avons eu trois grains assez
durs à passer et nous avons laissé derrière
la malle postale (d'ailleurs de faible puis-
sance vis-à-vis de notre appareil), partie en
même temps que nous. Mais l'organisation
de nos amis d Amérique n'en est pas moins
remarquable, je le répète.
Il n'y a aucune raison pour ne point
s'en inspirer. Maintenant, que pensez-vous
du rendement commercial de la future ligne
France-Indochine ?
Je pense qu'il serait considérable.
L'avion-type devrait pouvoir emporter un
fret de - 800 à 1.000 kilogs, essentiellement
postal. Je suis convaincu qu'en très peu de
temps, non seulement les Français d'Indo-
chine, mais ceux de Shangai et du Japon, et
plus généralement les Européens, useraient
en très grand nombre du courrier aérien.
Songez qu'actuellement, entre le départ
d'une lettre du Japon et le retour de la ré-
ponse, il s'écoule plus de 80 jours, alors
que.
- Alors que vous êtes venus de Tokio en
six jours.
Oui, oui. Tenez, à Dakar, la veille
d'un départ d'avion, il n'y a plus personne :
tout le monde éciit à sa famille ou pour ses
affaires, afin de ne pas rater le courrier
aérien. Mais le courrier ne sera pas le seul
avantage de la ligne transasiatique. Avec la
poste, l'avion pourra transporter quelques
marchandises précieuses, telles que les soie-
ries et deux ou trois passagers, pour commen-
cer. Enfin, prévision peut-être plus impoi-
tante encore, il n'est pas douteux que l'em-
ploie de l'avion ouvrira très vite à la civili-
sation des pays d'ung prodigieuse richesse,
JOUBML QUOTtOtEK
Rédaction & Administration :
M, IN II HM-Tlaftir
PARIS Cl">
TtLàFH. : LOUVVVC 1»-37
- RICHELIEU 17-54
Les Anna/es Coloniales
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Franoe et
Colonies 120 » es. 35 a
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0
1 Doctrine coloniale
-
t. *
A juste titre, l'on déplore que l'éducation
colàniale de l'opinion française ne se poursuive
que bien lentement malgré les efforts faits par
nos diverses colonies pour créer, dans la métro-
pole, cet esprit colonial qui a tant facilité la
tâche des coloniaux de nations comme 1 Angle-
terre, la Hollande et l'Allemagne d avant-
Ruerre. Il est trop vrai. hélas ! que les efforts
de propagande coloniale n' atteignent pas leur
vrai but, car ils ne portent que dans un milieu
informé, dans le milieu de ceux qui ont choisi
une carrière ou une occupation outre-mer.
- La grande presse française n'a pas encore
englobé, dans son effort de rayonnement, les
questions coloniales. La raison en est très cer-
tainement qu' elles n' intéressent pas le grand
public ; mais il faudrait forcer son attention en
lui imposant, par une agréable présentation, la
connaissance des choses coloniales.
La récente venue en France des élèves de
l'Ecole coloniale d' Anvers a été présentée
comme une simple information de voyage, arri-
vée et départ de visiteurs. Cette visite a été,
cependant, l'occasion de mani festat ions intéres-
santes qui comportaient un banquet offert par les
anciens élèves de notre école coloniale à leurs
jeunes camarades belges. Au cours de ce ban-
quet, M. le Ministre des Colonies, Léon Per-
rier, a prononcé un intéressant discours qu tt est
bien regrettable de ne pas avoir vu pubjier et
reproduit dans la grande presse métropolitaine,
car il était de nature à contribuer grandement
à l'éducation coloniale de ceux qui demeurent
éloignés et en complète ignorance de ces ques-
tions.
Dans ce discours, M. le Ministre des Colo-
nies a fait la juste classification des Français en
« une majorité de sédentaires qui se sont cram-
ponnés à son sol et qui, tour à tour, laboureurs
ou soldats, ont assuré sa stabilité et une minorité
d'audacieux qui ont permis à la France d essai-
mer sur tous les points du monde et d'y mar-
quer l'empreinte de son âme et de son génie ».
Les questions coloniales n' intéressent malheu-
reusement que cette seconde catégorie de Fran.
çais, et c'est pourtant la moins intéressante à
toucher par une propagande coloniale, puisque
leur carrière et leur passé les ont déjà acquis à la
cause des intérêts trançais outre-mer. La pre-
mière catégorie de - Français, « les sédentaires »,
qui font souvent ceuvre de très bons Français
en France, font malheureusement et très incons-
ciemment œuvre assez mauvaise lorsqu il s agit
de nos colonies. lis ne les connaissent point,
ils vivent sur des idées lausses qui leur font
admettre comme un axiome que les colonies
sont inintéressantes et ne sont peuplées que de
malhonnêtes gens. Aussi seuls, les soi-disant
scandales coloniaux sont retenus par eux comme
présentant un divertissant intérêt et sont accep-
tés avec satisfaction, car ils correspondent à
leur opinion sur les colonies. Dans les milieux
politiques mêmes, la majorité des partis se
désintéresse des questions coloniales dont
l'étude est abandonnée aux ciuelaues spécia-
listes qui, au Parlement, s' attachent à connaître
des colonies et à présenter aux Commissions et
à leurs collègues des Chambres les questions
coloniales. L'on peut dire qu'au point de vue
colonial, l' on retrouve parmi les parlementaires
les deux catégories de Français que nous classi.
fions précédemment : les sédentaires qui ne s in-
téressent qu' aux questions de France, et les
audacieux qui osent s'occuper des questions
outre-mer ; epcore faut-il avouer que, dans cette
catégorie, beaucoup d'entre eux se spécialisent
de préférence ans les questions de politique
étrangère plutôt que dans celles de politique
coloniale.
Par contre, certains partis qui ont intérêt à
critiquer l'oeuvre gouvernementale, n hésitent
pas à se faire un tremplin humanitaire par des
campantes coupables contre 1 oeuvre coloniale
de la France.
Ces campagnes sont d'ailleurs accueillies
dans - bien des milieux d' opinions différentes, car
elles sont reproduites par la presse qui, incons-
ciemment, contribue à leur publicité.
Il faudrait cependant que la grande masse
des Français, à quelque classe qu'ils appar-
tiennent, comprenne la grandeur et la beauté
de l'oeuvre accomplie par la France au point
de vue colonial. Mais il convient de faire son
éducation par la base et non point lui apprendre
par des faits divers, par une histoire scandaleuse
ou par des propos tendancieux que nous avons
des colonies.
Il faudrait que tout Français connût la véri-
table base de notre œuvre coloniale, le dogme
et la doctrine qui dominent notre action outre-
mer. C'est à ce point de vue qu'il eût été très
utile de rendre publiques les paroles que M. le
ministre des Colonies Léon Perrier a prononcées
devant un milieu malheureusement trop restreint,
et qui ne pouvait que se réjouir de voir résumer
de façon aussi claire et aussi heureuse la doc-
trine suivant laquelle est poursuivi notre effort
aux colonies.
M. Léon Perrier n'a point caché aux jeunes
qui travailleront aussi bien dans les colonies
françaises que dans les colonies bel ges, la dif-
ficulté que l'on éprouve à faire reconnaître la
nécessité et la grandeur des entreprises colo-
niales ; il a ensuite exposé le point d'évolution
auquel était parvenue la doctrine coloniale fran-
çaise.
Prenant base sur l'étroite collaboration qui
existe en Afrique Tropicale entre les Français
et les Bel ges, il a su montrer qu'à l'heure où
la colonisation doit se confondre avec la civili-
sation, t œuvre coloniale d'un pays ne doit pas
être un travail isolé, fait en dehors de l'action
coloniale des autres nations. Il a su faire res-
sortir qu'il y avai t une grande collaboration, une
solidarité internationale de toue les pays colo-
nisateurs qui concourent à la même oeuvre de
progrès et d'humanité. « De plus en plus, les
oeuvres coloniales sortent de l'étroit domaine
des particularismes nationaux ; de plus en plus
elles deviennent d'humanité qu'il
faut P-M qm boffl Pm tIait8 la omffl.
Lutte contre les tyrannies de la mtm, contre
le? misères Physiologiques, contre les ennemis
de l'ordre et de la paix ; organisation et pro-
tection du travail, exploitation des ressources,
émancipation progressive de populations écra-
sées sous des siècles d'histoire féroce, tout
cela suppose une entente sur les principes, une
confrontation des programmes. La colonisation
de demain exigera certainement des nations
européennes une solidarité croissante, et il faut
se féliciter que, dès aujourd'hui, pour une im-
mense partie de l'Afrique intertropicale, cette
solidarité se trouve spontanément réalisée entre
deux puissances dont les domaines setouchent. »
Il est intéressant de rapprocher cette saine
théorie de celles qui sont répandues dans le
public par les partis ennemis de l'ordre qui pré-
sentent la colonisation comme une spoliation et
comme I imposition tyrannique à des popula-
tions faibles d'une autorité brutale. Cette doc-
trine, à la réflexion, présente non seulement le
mérite d'être une théorie juste du point de vue
moral et humanitaire, mais, de plus, il faut bien
reconnaître que la moralité et l'utilitarisme se
confondent en la circonstance, car cette doc-
trine seule peut actuellement être pratiquement
appliquée.
Il serait puéril de croire qu' un peuple colo-
nisateur peut s. imposer par la seule force à des
nations colonisées. Ce n est pas quelques rares
milliers de colonisateurs qui pourraient s'imposer
à des millions de colonisés, si leur œuvre ne
comportait pas, pour ceux-ci, des avantages qui
leur fassent accepter une autorité dont ils sen-
tent pour eux l'absolue nécessité. M. le mi-
nistre Perrier a présenté fort heureusement cette
situation lorsqu'il a défini le devoir colonial qui
s impose à tous les colonisateurs : « Le devoir
« colonial, le devoir qui légitimera les droits et
« qui fera de plus en plus apparaître la coloni-
u sation comme une obligation morale des Na-
« tions civilisées. »
« Le temps n'est plus où 1 on occupait des
« territoires coloniaux avec la simple préoccu-
Il pation d' accaparer des réservoirs de matières
« premières ou des marchés, de mettre la main
:Il sur des points stratégiques ou de consolider le
« patrimoine national. Notre sens de l'huma-
« nité s'est développé, et, par ailleurs, notre
<( contact, notre exemple amènent la plupart des
« populations coloniales à prendre connaissance
« de leur personnalité.
« il suit de là que la colonisation prend l'al-
« lure d'une tutelle et qu'elle se propose de
« concilier les intérêts des colonisateurs et des
« colonies. Intérêts antinomiques ? Conciliation
c\ impossible > Très sincèrement, messieurs, je
« ne le pense pas. C'est en améliorant la vie
« matérielle et morale de l'indigène, c'est en
« développant son intelligence et son habileté
<( qu'on augmentera la production des colonies
<( et qu'on abordera décidément leur mise en
« valeur ; c' est en l' appelant à collaborer sage-
« ment, progressivement. sans précipitation ( et
« avec prudence à la gestion de son pays qu on
« obtiendra de lui une discipline volontaire et
CI des efforts suivis ; c' est en lui rendant sensi-
(t hies les bienfaits de la colonisation qu'on
« l'habituera à vivre à nos côtés sans arrière-
« pensée. »
Nous ne sommes point de ceux qui ont l'illu-
sion de croire à la pure lorce du verbe et qui
espèrent encore qu'à lui seul il est capable de
faire fleurir des réalités. Mais il est néanmoins
des paroles qui sont nécessaires et utiles. Les
mots qui condensent toute une doctrine et qui
savent prendre, l' allure de directions: d ordres
doivent être ditsYsgar ils entrainent 1 exécution
facile d' une œuvre judicieusement prescrite.
C'est pourquoi il faudrait que 1 opinion pu-
blique française, que les enfants des écoles non
seulement ceux qui se destinent à une carrière
coloniale, mais aussi ceux qui veulent rester des
sédentaires, connaissent ces directives. Ils com-
prendraient la grandeur de l' œuvre de leur pays
et ceux qui auront le grand devoir de s'en aller
outre-mer sauront dans quel esprit ils devront
travailler et auront la confiante assurandfe que
ceux qui seront restés dans la mère patrie sau-
ront juger et apprécier leurs efforts.
CA. DeMerre,
Sénateur du Nord.
Dépêches de l'Indochine
Elections
La candidature de Cancellieri est retirée
pour le 211 tour. Les trois anciens candidats:
Ardin, Cancellieri et Gourdon demandent
aux électeurs de reporter leurs votes sur
Rouelle.
.,.
Une légende tenace
.81
Et c'est peut-être mieux qu' une légende : il
existerait, en un certain endroit du Mossi, un
individu jouissant d'un grand prestiae, mais
totalement inconnu de ceux qui , 1 entourent. Le
visage complètement voilé, il s'exprime, selon
la légende, en excellent français, et se serait
installé au Mossi après la fameuse affaire Vou-
let-Chanoine. Ce mystérieux personnage ne se-
rait autre que Voulet. Voilà ce que l'on ra-
conte à Tombouctou en l'an de grâce 1928.
Somme toute, on n'a jamais retrouvé le corps
de Voulet, et je me souviens qu'en 1901, à
Saillans, au cours des manœuvres du bataillon
alpin de Gap, je vis les parents de Voutet qui
ne croyaient pas à sa mort. Depuis, il y eut
la quasi certitude de la mort de Voulet tué par
mégarde par une de ses sentinelles en rentrant
de nuit dans son bivouac. Puis, plus rien jus-
QU'À ce jour où un camarade méciariste, retour
d'Araouan, par Tombouctou, rappelle ces
tristes souvenirs et laisse encore le doute dans
mon esprit.
L'on se souvient que le Mossi fut occupé et
organisé jadis par Voulet qui se révéla alors un
remarquable MBÎainmtur.
Propagande coloniale
Sept ans après ,-
l'ai très souvent regretté, it
regrettais encore dernièrement ici
que notre propagande coloniale ne
fÛt pas plus active - et plus méthodiquement
organisée. Raison de plus pour que je signale
chaque effort nouveau, illgéniet/x, fJratiqltf,
pour faire mieux connaître notre France
lointaine. Or, je viens de recevoir une pla-
quette sur le Togo, élégante, agréable à
l'oeil, fort bien présentée, beau papier, ca-
ractères nets et remarquablement distincts,
illustrations de Jean Kerhor encadrant le
texte d'une façon très intelligente et fort
artistique.
Bref, une de ces publications qu'on par-
court avec plaisir, qu'on reprend avec intérêt,
qu'on finit par conserver avec soin. Il y en
a tant d'autres qu'on lit par acquit de cons-
cience et dont on a peu le souci de s'embar-
rasserf Celle qui porte ce titre : « le Togo
Français 9 est des plus sympathiques. On la
garde à la fois parce Qu'elle est utile et plus
encore parce qu'elle plaît. Elle nous vient,
sans doute, de l'Agence Economique des
Territoires Africains sous mandat, encore
que cela ne soit pas indiqué et qu'il faille
aller chercher la référence au verso de la
dernière couverture extérieure. Un bon point
à tous ceux qui ont collaboré à cette jolit
édition. Un sonnet sans défaut vaut seul un
long poème. Une brochure aussi aimablement
rédigée et illustrée vaut, pour la propagande
cololliale, plus qu'un long discours et même
plus qu'un long article.
Elle donnera à nos commerçants, à nos
exportateurs et à nos importateurs des rtlr.
seignements qu'ils avaient déjà sans doute,
mais elle les leur donnera sous une forme at-
trayante et facile. Elle fera naître surtout
dans l'âme des jeunes hommes qui se sentent
la vocation coloniale l'envie plus précise de
mettre letrs projets à exécution; peut-être
contribuer a-t-clle à éveiller des vocations
nouvelles. Mais voilà 1 Comment répandre
des publications de ce genre ? Comment tou-
cher ceux auxquels elles devraient être plus
spécialement destinées ? Comment atteindre
cette clientèle toute prête à collaborer à a'M
vre civilisatrice que la France a entreprise
dans ses colonies ? !'i",a.r:;ne qtie cette dis-
tribution est l'objet d'une attention vigilante
et éclairée, et que cette plaquette pénètre
bien dans les milieux où cile doit rendre le
plus de services.
En tout cas, de cette tewre civilisatrice
de la France, on retrouvera ici un tableau
sobre et rapide, que l'on contemplera avec
quelque fierté. Sept ans à peine se sont
écoulés depuis que la France - a reçu en man-
dat les circonscriptions de Lomé, Arrécho,
Sokodé et la plus grande partie des cercles
de Jfisahblié, Atakpamé et Mango. Les ré-
sultats sont aujourd' hui appréciables : le
budget d'ensemble est passé de 8. ï 23. ooo
francs en 1923 à 56 millions de francs en
1927, et il comprend deux budgets annexes
(chemins de fer, santé publique). Chemins
de - fer, c'est-à-dire trois lignes ferrées avec
un projet d'une quatrième ligne d'A/ok pamé
à Sokodé et à Mango. Santé publique, c'est-
à-dire propagande médicale illtellu, tournées
aussi fréquentes que possible, éducation de
l'indigène, puériculture, maternité et œuvres
de nourrissons.
Médecine du corps, médecine de l'esprit :
de 6.848 en 1922, le nombre des élèves sui-
vant les écoles officielles et privées qui
s'élèvent à 163, passe à ri.000 en 1927.
Réorganisatio" de la justice indigène, dit
régime foncier, octroi des garanties les plus
précieuses pour les personnes et les biens,
collaboration graduelle de l'indigène à la
gestion des intérêts locaux, désignation des
conseils de notables par le suffrage restreint
et association de ces assemblées aux mesures
relatives aux taxes et aux grands travaux
d'utilité publique.
La France a passé par là; je note au pas-
sage cette phrase qui aurait pu servir d'épi-
graphe à la brochure et qui est au bas d'une
page que Jean Kehror a illustrée de pal-
miers, de kapokiers, avec, au centre, un indi-
gène guidant sa machine automobile : « Le
Togo est assurément une des colonies afri-
caines les plus avancées dans la voie de civi-
lisation méthodique et rationnelle dont l'œu-
vre se poursuit progressivement et sans
heurt. »
jwawfe inousiran,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatorbie des Côlomen.
L'opini à la Société des Natiois
.,.
La Commission de l'opium à la Société des
Nations, qui siège à Genève depuis une quin-
zaine de jours, a adopté, mercredi, une réso-
lution proposée par le représentant de la
France, M. Bourgois, approuvant la propo.
sition faite par M. Scialoju (Italie), en décembre
dernier, au Conseil de la Société des Nations
de constituer le secrétariat du Comité Centrai
prévu par la convention de Genève de 1925
nomme faisant partie intégrante de la section
sociale du secrétariat de la Société des Nations.
Au cours de la discussion, M. Cavazzoni
(Italie) avait indiqué que son Gouvernement,
opposé à la création de tout organe autonome
en dehors de la Société des Nations, serait prêt
à ratifier la convention de Genève si la propo-
sition de M. Scinloja était adoptée.
Sir John Campbell (Inde) avait déclaré ne pou-
voir se rallier à la proposition italienne ; MM.
Chao (Chine) et Fotitoh (Yougoslavie) avaient
au contraire, approuvé la proposition de
M. Scialoja. Enfin, sir Malcolm Delevingne
(Grande-Bretagne) avait soutenu que la propo-
- --
sition de M. Cavar.zoni constituait une modi-
flcation à la convention qui échappe à la
compétence de la Commission
Lee travaux de la GommUsion sont actuelle-
meot tenu*».
Paul Reraod a été en Afrique
.8. - ̃
Nous recevons la lettre suivante :
Les Annales Coloniales posaient, il y a
uuioie jours, la question : Paul Morand a-t-il
été «n Afrique? Je puis vous répondre affir-
mativement - oui. Il --- s'est -- embarqué en --- même
temps que moi à Marseille le 28 janvier der-
nier à bord du M adonna, de la Compagnie
Cyprien Fabre. J'étais là et je l'ai aperçu
de loin, car un nabab de la littérature com-
me lui ne se commet avec personne, même
quand il veut découvrir l'Afrique, bes co-
lons et ses noirs.
Sur le Madonna, M. P. Moi and qui con-
naît peut-être ses classiques, bien qu'il en
fasse fi, s'est rappelé que
« L'amitié d'un grand homme est un bien-
fait des dieux. »
Et à défaut du grand homme, il n'a pas
quitté d'une semelle l'ombre de Mme
Edouard Herriot qui, après avoir cxcursionné
en Extrêmc-Orient, est venue faiie un tour
sur la Côte d'Afrique. M. Paul Morand
fit, avec la charmante Mme Paul Mûland,
cour et cortège à la femme de l'actuel mi-
nistre de l'Instruction publique.
Ce fut à Conakry, où il débarqua comme
à Abidjan où il se récmbarqua, 1 hospitalité
dans le palais du Gouverneur de la colonie.
La où il n'y avait pas de gouverneur, l'ad-
ministrateur chef de province avait des ins-
trurtions pour réserver à son illustre hôtesse
et à ses deux compagnons, le gite le meil-
leur.
Faut-il vous dire que M. Paul Morand a
découvert la Guinée, le Soudan, la Haute-
voïta et la Côte d'Ivoire en train spécial et
en automobile de luxe, ,ne s'arrêtant nulle
part, ne frayant avec personne, distant et
lointain comme un Bouddha vivant promené
dans sa châsse sur le sol africain.
A l'avoir vu dans cette Afrique où je suis
parti il y a près de quarante ans, où pen-
dant la lourdeur des heures de sieste, j'ai
beaucoup lu, j'ai mieux saisi la physionomie
et l'œuvre de cet écrivain dont le moder-
nisme tente vainement d'atténuer la précio-
sité.
A propos de Fermé la nuit. Ouvert la nuit,
je me rappelle un mot charmant de. Mau-
rice Donnay, envoyé à Charles Muller et
Paul Reboux, les félicitant d'un de leurs « A
la manière de. » et qui pourrait s'appliquer
à M. Morand.
Paul Adam, un autre explorateur de
l'A. 0. F., avait été pastiché par Reboux et
Muller, et Maurice Donnay félicitant les au-
teurs, avait envoyé ce simple billet :
Toutes mes félicitations pour votre nou-
velle série. Votre Paul Adam surtout est par-
fait. le n'ai Pas pu le lire. »
Et maintenant, je vois volontiers M. Mo-
rand, après ce petit mois en Afrique, faisant
publier son portrait déguisé en boy scout,
pris sur les bords du Niger. Cela, si ce n'est
pas déjà fait, et j'en serais fort surpris, au-
rait vraiment de l'allure danit l'illustration
ou les Lectures pour TOlls.
Excusez-moi de ce long bavardage sur ce
nouvel explorateur en wagon-lit.
Mais pour nous, les broussards, il a droit
à une place de choix parmi nos grands voya-
geurs entre Tartarin et M. Pernchon,
Le paysan du Niger.
,
Le statut de Tanger
,
Réunis avant-hier après-midi au Quai-d'Or-
say, les experts français, anglais, espagnol et
italien ont abordé l'examen des demandes du
Gouvernement de Rome concernant Tanger.
Il serait prématuré d'entrer dans le détail de
la négociation. Bornons-nous donc à rappeler
que, s'il est exact que les demandes italiennes
ne sortent pas « géographiquement » du cadre
de Tanger, elles soulèvent toutefois et cela
indirectement certaines questions considérées
à Paris et à Madrid comme définitivement ré-
glées par les traités antérieurs.
Entre les représentants des quatre puissances
amies, la discussion va se poursuivre.
Un vernissage colonial
Atmosphère fiévreuse des visites officiel les
dans le cadre du Grand Palais envahi par
l'art des Artistes français et le printemps
délicieux des Champs-Elysées. Préparatifs
du dernier moment, un lit monte l'escalier,
une table descend. Enfin, le service d'or-
dre s'élargit, le Président de la République
parait, suivi du ministre des Colonies, et les
chapeaux cérémonieux des membres de l'Ins-
titut, les feutres mous plus « Montparnos »
battent l'air dans un rythme empressé.
Le Salon des Artistes Français de M728
comporte comme tous les ans la section très
Intéressante de la Société Coloniale et des
Colonies françaises. Elle se tient dans la
partie du rez-de-chaussée à gauche de l'en-
trée principale. Il est difficile de se faire
aujourd'hui une idée très exacte de ces salles
coloniales : elles sont encore aux mains des
décorateurs. Les coups des marteaux réson
nent et réveillent le silence, dans l'or des
cadres, de nostalgiques déserts, qui, mal-
heureusement, oscillent au bout de leur
corde. Un tapis roulé, chancelant sur des
bras tendus, me « knock out » au fond d'un
tauteuil. Enfin, je peux reprendre ma con-
templation admirative au pied d'un très beau
lit sculpté Hova, œuvre de l'artiste malga-
che Jean Rajaona. Déjà, les visiteurs offi-
ciels et quelques privilégiés peuvent appré-
cier l'art décoratif de l'Afrique du Nord, de
l'Afrique Equatoriale, de Madagascar, de
l'Indochine, du Togo, du Cameroun : céra-
miques, meubles, tapis, poteries, bois taillés,
scutotures dahoméennes, des bijoux fort ori-
ginaux et des lainages aux riches coloris,
Cette exposition, due à l'initiative du gra-
veur Henry Ruffe, fondateur de la Société
Coloniale des Artistes Français que préside
le sénateur Henry Bérenger, ne manquera
pas d'avoir un retentissement profond dans
toutes nos colonies, en permettant à l'art in-
digène de pouvoir enfin se révéler.
Sapolllle
L'Ethiopie à la Société des
Nations
M. A10 Sodalou, secrétaire aux Affaires étran-
gères d'Ethiopie, arrivé à Marseille par le Por-
Cho., le rendra & Genève, où Il a déjà rempli
une mission de son gouvernement auprès de la
une
SooIMI - miOM,
Voyage aux Antilles
0
LE OUINSOISEUR
Il y a des serpents à la MartÙtÍqtte, on y
tue le trigonocéphale. liais il ne faut rien
exagérer. bien des chasseurs forcenés, bat-
tant du soir au matin les halliers des mor-
nes n'ont pas rencontré autre chose que de
c harmants anolis.
Aurai-it la chance, comme le petit
homme de la Iiiiigie, de découvrir le
« Kaa a martiniquais, étendu, sur une sail-
lie de roc, au soleil de midi, se complaisant
dans l'adnllfatioll de sa nouvelle peau. Aussi
bien que .J/:J'wgli, je sais que sa force réside
dans son étreinte, qu'il n y a pas d'êtres vi-
vants qui piiiiscnt résister à l'enroulement
de ses énormes anneaux. Qu'importe, je
souhaite bonne chance à ma curiosité et je
m en vais trouver Papa niahll' quirnboi-
seur. le pars seule, afin de ne pas effarou-
cher le sorcier, car ce vendeur de charmes,
dompteur de serfents est terriblement ell-
fiant, depuis certaines histoires de sachets
empoisonnés qui coûtèrent la vie à Irène la
mafadofl:, rivale d'Octavie l'amoureuse et
intéressèrent la Justice à son commerce.
A la Martinique, les heures de la lumière
la plus éclatante ont leur éfrangeté. Quel-
que chose apparaît, sous le regard du soleil,
même en plein midi, spectres de l'imagina-
tion qui personnifient aussi bien le serpent
mortel que les êtres fantastiques, les Zombis
et les Mouns-Mô. Il y a aussi, je ne sais
quel clriffoll blanc ou vieil os placé à travers
le chemin, un paquet entouré d'écorcc de
bambou abandonné à l'orée de la route, ma-
léfices capables de blesser cruellement le
pied assez imprudent pour écraser des
« piayes P.
Je suis une route de montagne, seul che-
min praticable pour gagner la case de Papa.
Viable, La chaleur moite est encore étouf-
fante, les palmiers tiennent leur tête immo-
bile comme s'ils écoutaient le concert invi-
sible de Soucouyans cachés dans les hautes
herbes de la savallc, à la façon des Korri-
gans des landes bretonnes. Je ne vois rien, je
n entends rien, je monte, toujours, mes re-
gards fixés sur le soleil, car le jour baisse
et des ombres étranges, projetées des grands
bois, s'assemblent de chaque côté du che-
min. D'immenses masses de feuillage accro-
chent la lumière qui s'éteint et prennent
d'impressionnantes cotdeurs flamboyantes.
Soudain, au bord de la route, près du
noir frémissement des fougères géantes, le
charmeur de serpent surgit - vieux nègre
qu'habille une ample redingote noire, démo-
dée, ouverte sur un pantalon de toile jau-
nâtre :
a Bonjou manzetre, ou pa ni peur vini oti
Papa Diable? 9
En vérité, je suis un peu émue à cause de
cette solitude, qu'anime le bruit d'une chute
d'eau au fond d'un ravin. Ma voix sonne --
étrangement : « Montrez-moi comment vous
savez prendre les serpents et les dompter ? 9
Trois minutes de silence, de nouveau je
n'entends plus que l'écroulement liquide de
la cascade. Un grand signe de croix zèbre
l'air à la façon d'un éclair, puis Papa Dia-
ble qui se juge immunisé corPtre les emblÎ-
ches du Malin, d'un pas d'ombre, se dirige
vers un hallicr voisin couvrant de grosses
roches. Il cherche à plat-ventre et rexnent
près de moi, tenant fortement par le cou,
dans sa main droite crispée, un énorme tri-
gonocéphale. La tète seule émerge du poing,
le reste du cot ps s'enroule furieusement au-
tour du bras et des reins du vieux nègre. le
dompteur me fait siene de m'écarta, puis
il saisit le corps du serpent de la main gau-
che, le détache du bras droit et le jette har-
diment sur le sol. C'est alors, dans le cou-
chant dramatique de ce coin sauvage, la lutte
entre les signes cabalistiques de Papa-Diable
et le serpent qui se love et élève au-dessus
de ses spirales une tète meiiaçaitte.
Le jour fuit, doucement cendré, un peu
du charme qui dompte le long reptile opère
sur moi. cette impression sombre dans une
sorte de moelleux néant. Je n'ai pas bu de
philtre, pourtant je respire au même rythme
que les contractions voluptueuses qui courent
dans les souples anneaux.
Brusquement, le charme case d'o Péra, le
serpent se détend, s'élance vers le dompteur
sans l'atteindre. Le nègre, avec une dextérité
surprenante, saisit le reptile par le cou, com-
me la première fois, et me le montre avec
orgueil. Instinctivement je cric : « l'liez-le! 3
Papa-Diable me jette un long regard de
mépris. Puis il déroule le trigonocéphale de
son bras, le projette au loin dans les herbes
et disparaît lui-même derrière les hautes fou-
gères.
Je m'éloigne lentement, comme à l'tgret,
de ce lieu angoissant féé par le quimboiseur,
et je redescends vers les gouffres que rem
plit la nuit.
Marie-Loiiife Sicaret.
.f..
L'élection de la Guyane
.,.
Il résulte des câblogrammes parvenus dans la
matinée au Ministère des Colonies que les ré-
sultats définitifs de l'élection du 22 avril à la
Guyane, tels qu'ils ont été proclamés par la
Commission de Recensement, sont les suivants :
El ecteurs inscrits : 7.589. Votants : 4.792.
Majorité absolue : 2.382.
MM. Lautier 2.875 ELU
Anquetil t .000
G almot 2
Des manifestations se sont produites à Cayen-
ne, après les proclamations de ce résultat. Elles
nont donné lieu à aucun incident grave.
(CocMMmiqué.)
Paris-Hanoï en quatre jours
L'aviateur Coste nsas dk
comment il entend la liaison
France-Indochine
PAR R.-B. DE LAROMIGUIERE.
«4»
r, L'ennui, me dit l'aviateur fameux, c'est
qu'on ne peut pas dormir. n
A grand'peine, car s'il ebt des hommes
etioitemuit accaparés par la gloire, c'est
bien Coste et Le Brix, j'avais pu (t avoir IJ
Coste au téléphone, après l'avoir manqué
plusieurs fois dans cet hôtel des Champs-
Elysées où les larbins, participant par 'eurs
livrées du luxe environnant, sont majestueux
comme l'âne porteur de reliques.
Rendez-vous avait été pris pour neuf heu-
res du matin, chez Coste, cette fois, dans un
des plus jolis coins de Passy, non loin du
domicile du colonel Brocard (décidément, les
aviateurs aiment le 16° arrondissement).
Devant la maison de Coste, un marronnier
magnifique. Au troisième étage, une accorte
soubrette, très stylée et dévouée à son mai-
tre : « Monsieur dort, il faut attendre qu'il
s'éveille. »
Mais à 9 h. 1/4, trois trilles de la sonnette
électrique avaient déjà violenté le silence de
l'appartement, précédant l'apparition de
trois autres visiteurs.
Ainsi s'explique l'observation mélancoli-
que par laquelle l'aviateur m'accueillit dans
sa chambre, encore couché et les cheveux
tout embroussaillés autour du front volon-
taire et presque couleur de café au voi.
sinage de l'oreiller blanc.
Je m'excusai, mais une solide poignée de
main coupa court à tout protocole.
Voyons, voyons, que désirez-vous sa-
voir? Je ne sais plus trop ce que vous m'avez
dit au téléphone. Cet instrument n'arrête
pas, ici.
Voici : dans tout ce qui a été écrit sur
vous ces temps derniers, j'ai été particuliè-
rement frappé par le compte rendu de votre
réception à Rambouillet. Le Président de la
République, à dire de journalistes, porte une
espèce d affection à la future liaison France-
Indochine par avion.
C'est exact. M. Doumergue, qui connait
et aime l'Indochine, parait dispose à encou-
rager l'étude de ce projet.
Qu'en pensez-vous, personnellement?
Qu'il faut le réaliser et qu'il sera réa-
lisé.
Bientôt?
Il pourrait l'être sans trop tarder.
Par une entente avec les Anglais ?
Ah ! cela, c'est de la politique interna-
tionale.
Bon, mais les Anglais, si je ne me
trompe, ont déjà mis en service une ligne
aérienne Bagdad-Karachi, qu'ils vont pous-
ser avant peu sur Calcutta et Rangoon. C'est
un bon bout de chemin préparé. »
- Possible.
- Bien. Alors, techniquement, quelles
sont les difficultés à prévoir?
A mon avis, les obstacles les plus re-
doutables, pour l'établissement d'une ligne
aérienne, sont d'ordre climatique. De France
en Indochine, ils ne me semblent nullement
insurmontables. J'ai traversé l'Inde trois
fois, deux fois pour mon voyage à Calcutta.
et retour, avec Rignot, une fois pour ren-
trer du Tapon avec Le Brix. l'ai toujours eu
du beau temps, surtout de Karachi à Bas-
so-a, au-dessus des rivages qui bordent la
mer d'Oman et le golfe Persique. De Bas-
sora à Alep, nous avons bien eu une tem-
pête de sable : à 4 ou 500 mètres d'altitude,
nous ne voyions que la verticale, juste assez
pour distinguer le cours de l'Euphrate, qui
est sinueux et que l'on perdrait facilement.
Au-dessus de l'Indochine - et de la Birmanie,
nous avions auparavant été gênés par un
temps nuageux, et il faut s'attendre de ce
côté à des difficultés. Mais, dans l'ensemble
du parcours, le ciel est possible et rien n'em-
pêchera de le parcourir avec une suffisante
régularité.
Les étapes seraient de quel ordre?
- 1. suo kilomètres en moyenne, et l'oh
devrait - marcher nuit et jour, sur un trajet
jalonné la nuit par des feux, comme en Amé-
rique.
Il en faudrait beaucoup?
- Avec un feu tous les vingt kilomètres,
on vole commodément. L'organisation amé-
ricaine, à ce point de vue, est excellente,
Par parenthèse, la régularité des vols
de nuit, aux Etats-Unis, est-elle aussi irré-
prochable que l'ont dit certains de mes
confrères ?
- Eii toute franchise, non. Les Améri.
cains sont plus souvent gênés par le mauvais
temps que nous ne le serions, ce me semble,
de France en Indochine. Pour notre part, de
Rock-Springs à San Francisco, après Salt
Lac City, nous avons eu trois grains assez
durs à passer et nous avons laissé derrière
la malle postale (d'ailleurs de faible puis-
sance vis-à-vis de notre appareil), partie en
même temps que nous. Mais l'organisation
de nos amis d Amérique n'en est pas moins
remarquable, je le répète.
Il n'y a aucune raison pour ne point
s'en inspirer. Maintenant, que pensez-vous
du rendement commercial de la future ligne
France-Indochine ?
Je pense qu'il serait considérable.
L'avion-type devrait pouvoir emporter un
fret de - 800 à 1.000 kilogs, essentiellement
postal. Je suis convaincu qu'en très peu de
temps, non seulement les Français d'Indo-
chine, mais ceux de Shangai et du Japon, et
plus généralement les Européens, useraient
en très grand nombre du courrier aérien.
Songez qu'actuellement, entre le départ
d'une lettre du Japon et le retour de la ré-
ponse, il s'écoule plus de 80 jours, alors
que.
- Alors que vous êtes venus de Tokio en
six jours.
Oui, oui. Tenez, à Dakar, la veille
d'un départ d'avion, il n'y a plus personne :
tout le monde éciit à sa famille ou pour ses
affaires, afin de ne pas rater le courrier
aérien. Mais le courrier ne sera pas le seul
avantage de la ligne transasiatique. Avec la
poste, l'avion pourra transporter quelques
marchandises précieuses, telles que les soie-
ries et deux ou trois passagers, pour commen-
cer. Enfin, prévision peut-être plus impoi-
tante encore, il n'est pas douteux que l'em-
ploie de l'avion ouvrira très vite à la civili-
sation des pays d'ung prodigieuse richesse,
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