Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-04-24
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 24 avril 1928 24 avril 1928
Description : 1928/04/24 (A29,N65). 1928/04/24 (A29,N65).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451248c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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- III
Les problèmes Coloniaux
pendant la période électorale
Je ne crois pas me tromper en affirmant
gue, dans la littérature électorale, les ques-
tions qui intéressent nos colonies ne passent
pas au premier plan, pas même au second.
Le scrutin d'arrondissement, qui oppose les
hommes aux hommes plus que les idées gé-
nérales aux idées générales, favorise des
développements plus particuliers et d'une
portée plus restreinte : d'abord et avant tout
les arguments personnels (jusques et y com-
pris parfois les arguments frappants), puis
tes arguments politiques dont il est d'autant
.plus difficile souvent de distinguer les dif-
férences que les candidats démontrent plus
énergiquement qu'ils ne ressemblent en au-
cune manière à ceux du voisin. Ajoutez à
cela quelques lieux communs sur la situation
financière et monétaire, que l'on connaît
assez mal et dont on parle avec abondance,
et quelques autres sur le communisme, dont
on exagère volontiers les périls imminents
pour avoir plus de mérite en s'engagcant à
les repousser.
Après cela, allez donc rappeler (dois-je
dire : rappeler, ou : apprendre ?) à certains
auditoires que la France est un pays de
11.550.986 kilomètres carrés, peuplés par
101 millions d'habitants ? Qu'elle est au
second rang des grandes puissances colo-
niales du monde, qu'elle occupe 9,3 de
la superficie du globe, qu'elle englobe 5,3
de la population totale de la terre ? Un ar-
rondissement est infiniment plus petit et
moins peupf#. Primttm vivere, et, pour un
candidat, vivre, c'est être élu. Pourquoi s'éga-
rer- en Afrique, en Asie, en Amérique, en
Océanie, alors qu'on a déjà pas mal à faire
pour arriver, en quinze ou vingt jours, à
Visiter toutes les communes, tous les villa-
ges, tous les hameaux ? Et comment intéres-
aerait-on les citoyens de cette bourgade en
leur parlant de la Réunion ou de Tahiti
quand ils attendent avec impatience qu'on
les renseigne sur tel détail de l'existence
politique du candidat ou de son concurrent,
détail au prix duquel toutes les considéra-
tiops générales perdraient complètement leur
Utilité ou leur saveur
Je ne m'étonne donc pas que les candidats
cherchent ailleurs que dans les problèmes
Coloniaux de quoi étonner, émouvoir, ravir
leurt auditeurs. Au reste, ce n'est pas dans
cette période que se font les bonnes propa-
gandes. C'est avant ou après, jamais pen-
dant. L'important, c'est que s'augmente h
ta Chambre des députés le nombre des re-
présentants de la nation ayant toujours vécu
avec cette idée que la France n'est pas un
pays borné au Nord par la Mer du Nord
et la Manche, au Sud par la Méditerranée,
à l'Ouest par l'Atlantique; ayant constam-
ment regardé par delà les mers qui battent
nns côtes, vers ces provinces dont la pros-
périté doit nous tenir à cœur autant que celle
des provinces de la métropole ; sachant
quelles sont les ressources minières, alimen-
taires, forestières, les ressources en oléagi-
ceux, en textiles, en produits animaux que
la mère patrie peut et doit en attendre, 1 irt
et doit développer, comment elle le 1 fut,
comment elle le doit. Que le groupe des co-
loniaux au Parlement, des vrais, de ceux
qui étudient, qui travaillent, qui cherchent et
ttui trouvent, se multiplie : c'est là un cou-
rait que nous formons tous et que nous
espérons bien voir se réaliser, nous qui ju-
geons que ce silence sur les problèmes colo-
niaux, en période d'élection, est non pas le
résultat de l'indifférence ou de l'ignorance,
mals est dû tout simplement au fait que les
combattants courent au plus pressé, tout en
se promettant de revenir le lendemain aux
airaires sérieuses.
Pourtant, il n'aurait pas été inutile, quand
on parlait ici et là du relèvement financier,
quand on montrait qu'il n'était qu'apparent
et incertain aussi longtemps qu'il n'était pas
nnouvé sur le redressement économique, de
préciser que celui-ci comme celui-là étaient
fonctions de la mise en valeur de nos colo-
nies. A des accusations mal étayées qui con-
sistaient à prétendre que la politique colo-
niale de notre pays ne servait qu'à créer
aes débouchés pour nos industriels et nos
commerçants (ce qui serait déjà quelque
chose), combien il eût été plus d'une fois à
propos de répondre que ce que nous atten-
uions avant tout de nos colonies, dans les
dures années d'après-guerre, c'était de four-
nir à la métropole les compléments indis-
pensables de ses productions et de ses appro-
visionnements, soit en vivres, soit en matiè-
res premières. Alors, on aurait pu noter, non
sans un orgueil légitime, que, malgré les
blessures à panser et malgré les ruines à
relever, c'était bien dans cette voie que la
France d'après-guerre s'était engagée. Et,
si les progrès sont lents, trop lents à notre
idée, si la part des importations coloniales
reste, malgré tout, plus faible que nous ne
l'espérions, est-il possible, d'une part, de
méconnaître que les progrès sont réels, est-il
Juste, d'autre part, de ne pas tenir compte
de la situation tourmentée, pénible, doulou-
reuse au milieu de laquelle, depuis igig,
la France de la victoire a dû se débattre ?
Mais n'est-il pas penn\! de garder toutes
nos espérances, et le génie français, souple,
habile, ingénieux, s'il se montre capable de
ténacité, ne doit-il pas faire disparaître les
innombrables obstacles qui arrêtent notre
expansion coloniale, au fur et à mesure que
nous pourrons consacrer à notre plus grande
France des forces qui ne seront plus em-
ployées toutes à notre propre salut ?
Génie souple, génie; libéral et humain
torant tout. Aucun de nous n'a jamais con-
senti à séparer ces deux formules : 1 politi-
que coloniale 8, a politique indigène 8; au-
cun de nous n'a admis le terme : « colonies
d'exploitation », comme le synonyme de
colonies exploitées au seul bénéfice de la
uation colonisatrice. Mission d'humanité, ces
mots reviennent sans cesse; mission éduca-
trice parallèle à la mission économique. Que
dis- je ? La première fonde la seconde, seule
elle la rend possible, seule elle la rend fruc-
tueuse pour l'indigène d'abord, pour nous
ensuite. Aux déclamations bien connues et
toujours les mêmes sur les horreurs du colo-
nialisme, j'aurais voulu qu'on répondit par
le tableau précis des bienfaits de la civili-
sation française, la justice organisée ou ren-
due plus juste, les coutumes respectées, les
races nourries ou mieux nourries, mieux vê-
tues, mieux logées, le médecin et la sage-
femme et l'infirmière disputant ses victimes
à la mort, l'enseignement répandu, la colla-
boration politique et administrative peu à peu
distribuée. Ce sont là les bases de la col-
laboration économique toujours plus étroite,
toujours plus féconde. Notre plus grande
France a besoin d'un outillage agricole et
industriel de plus en plus perfectionné, de
ports maritimes et de voies ferrées, de ca-
naux et de Toutes, etc. Elle a surtout besoin
d'hommes, d'Hommes bien portants, solides
à l'ouvrage, mangeant à leur faim, et sen-
tant s'éveiller leurs besoins au fur et à me-
sure que s'accroît leur bien-être. C'est là ce
que signifie l'expression : « faire du nègre 9;
l'expression a fait fortune, et elle le méri-
tait ; elle veut dire faire une race bien dé-
fendue, là où elle était décimée par la lèpre,
les ulcères, la maladie du sommeil et l'élé-
phantiasis.
Encore une fois, ne récriminons pas trop
si toutes ces considérations n'ont pas fourni
aux candidats les thèmes habituels de leurs
harangues électorales. Nous serons satisfaits
si elles fournissent aux députés des motifs
de leur activité parlementaire et si, à peine
rentrés, ils reprennent en plus grand nombre
l'oeuvre à laquelle les anciens se sont attelés,
persuadés que le salut du franc est dans la
prospérité économique de la plus grande
France.
Itafio RoiMlan.
Sénateur de l'Hérault, ancien m'talltre
L adoiaistraliM de la justice
ea NoweilC'CaMoaie
Un décret du 7 avril 1928 vient de réorga-
niser l'administration de la justice en Nouvelle-
Calédonie. C'est le vingt-huitième décret sur
cette matière. Mais s'il n'est pas le dernier qui
sera promulgué, il sera au moins le premier
d'une nouvelle série. puisque l'article 180 de
ce décret est ainsi conçu :
Sont abrogées toutes les dispositions anté-
rieures concernant les matières faisant l'objet
du présent décret.
Nous devons féliciter le ministre des Colonies
de cette nouvelle formule qui évite toute chi-
cane administrative ou judiciaiie en ne per-
mettant pas d'invoquer l'un des 27 décrets pré-
cédents en ce qui ne serait pas contraire aux
dispositions du nouveau décret qui a été jus-
qu'à présent la formule habituelle de ces docu-
ments admiaistratifl,
Le décret du 7 avril 1928 comprend 191 arti-
cles répartis en quatre titres qui sont :
Titre 1. - Dispositions préliminaires.
Titre Il. - De la Cour d'appel et des tri-
bunaux.
Titre 111. - De la procédure devant les tri-
bunaux de la Nouvelle-Calédonie.
Titre IV. - Des membres de l'ordre judi-
ciaire.
Ce dernier titre contient les dispositions con-
cernant les conditions d'âge et de capacité des
magistrats, leur costume, les intérims et diverses
disPJSitions.
Dans la nouvelle alIanisation, la justice de
paix de Nouméa est supprimée (article 3 du
décret). Les attributions de cette juridiction se-
ront exercées par le Tribunal de lre instance.
Il y aura dans la colonie deux tribunaux de
paix à compétence étendue et une justice de
paix (l'article Ier du décret). Dans l'organisa-
tion antérieure, il v avait le même nombre de
tribunaux de paix dont les sièges étaient à Nou-
méa, à Bouraii et à Canala. Ces deux derniers
étaient à compétence étendue. Les limites de
chaque ressort judiciaire étant fixées par le Gou-
verneur, il faut attendre t atreté qu'il prendra
à ce sujet pour connaître les localités où seront
placés les sièges de ces tribunaux.
La procédure et la compétence de chaque
juridiction sont celles de la métropole, modi-
fiées d'après la situation particulière de la colo-
nie.
L'article 160 promulgue en Nouvelle-Calé-
donie les artides 416, 417, 418, 419. 420,
421. 422, 423, 424, 425, 426. 427, 428.
429, 430, 435, 436, 437, 438, 439. 44Q,
441, 442 et 473 du Code d'instruction crimi-
nelle métropolitain avec les modifications indi-
quées dans le décret.
La réunion en un seul document de toutes
les prescriptions concernant l'administration de
la justice en Nouvelle-Calédonie instituera le
Code judiciaire de cette colonie et évitera de
longues recherches et de nombreuses discussions
à tous ceux qui auront à l'utiliser.
E. /,.nr'.
Intérim
''IV
Par décret rendu sur la proposition du
ministre des Colonies, M. Bouge (Joseph-
Louis), chef de bureau hors classe des se-
crétariats généraux des colonies, a été
chargé, par intérim, du Gouvernement des
Etablissements Français de l'Océanie «h
remplacement de M. Solari, rentrant en
congé.
Les méfaits de l'alcool ea i
Afrique Occidentale Française
-d 1
m
M. le sttuUéur Ernest H endos
a donné, dans les Annales Colo-
niales du 10 avril courant, une
excellente analyse du rapport du docteur
Bouffard, chef du service de santé de la
Côte d'Ivoire sur l'état sanitaire de la colo-
nie et fait ressortir combien celui-ci s'était
progressivement amélioré, au point que c'est
actuellement l'un des plus favorables de
toute l'Afrique Occidentale Française.
Un point noir cependant au tableau : il
s'agit des ravages exercés parmi les popu-
lations indigènes des régions côtières par
l'alcool de traite. Sans doute, les quantités
d'alcool importées dans la colonie restent-
elles très inférieures à celles que l'on impor-
tait avant-guerre. Sans doute aussi parais-
sent-elles excessivement faibles eu égard au
chiffre total de la population de la Côte
d'Ivoire (quelques décilitres par tête d'ha-
bitant mâle et adulte). Mais il faut consi-
dérer que les quantités reçues, loin d'être
réparties uniformément, sont au contraire
consommées pour la presque totalité par les
habitants de la région côtière et qu'elles
atteignent, pour ce motif, des chiffres in-
quiétants. Car il s'agit toujours des mêmes
alcools de basse qualité, de gins notamment,
fournis surtout par VAllemagne et la Hol-
lande, qui ont décimé cette superbe race dJ.
Kroomen et qui tendent à abâtardir mainte-
nant d'autres peuplades. Il ri y a pas peut-
être péril immédiat, car, je le répète, les
quantités d'alcool importées dans la colonie
ne sont pas, en somme, très élevées, mais
le danger existe, il est réel pour les popula-
tions de la côte qui s'adonnent trop volon-
tiers et sans mesure à Vivresse.
La guerre, tant par suite de la réduction
de certaines fabrications que des difficultés
éprouvées pour les transports, avait eu ceci
de bon, c'est qu'elle avait enrayé presque
complètement les importations d'alcools de
traite sur la côte d'Afrique. Le traité de
Saint-Germain a fait, d'autre part, presque
une obligation pour les Gouvernements colo-
niaux de mettre un frein à la consommation
de ces alcools par les populations indigènes.
Le Gouvernement général de l'A.O.F. n a
pas manqué de prendre des mesures néces-
saires dans ce but. Les alcools importés doi-
vent être agréés en principe par l'Adminis-
tration. Je dis * en principe », car les stocks
'tlébarqués et mis en consommation ne sont
pas toujours scrupuleusement conformes aux
échantillons fournis pour appréciation. E".;.
suite et. surtout, l'on a relevé considérable
ment les droits d'entrée, droits qui rendeHt
pour certains indigènes la consommation
prohibitive. Ces mesures, pourtant, s'avèrent
insuffisantes. L'indigène de la côte, qui re-
tire de la pêche ainsi que de Vexploitation
des palmeraies des ressources abondantes,
n'est pas suffisamment arrêté par le prix
élevé des alcools offerts à la clientèle par
les maisons de commerce. Peu à peu, les
quantités achetées et consommées par lui
augmentent de nouveau, peu à peu le mal
gagne en étendue.
Et ces constatations ne sont pas spéciales
à la Côte d'Ivoire. Au Dahomey, les mé-
faits de l'alcoolisme, de t intoxication, sont
plus. graves encore; toute la laborieuse popu-
lation de la Basse-Côte, celle qui fournit
huile et palmistes au commerce, est dange-
reusement menacée. Il est temps d'agir et
nous connaissons trop les sentiments qui ani-
ment la politique de M. le Gouverneur géné-
ral Carde pour supposer que ce haut fonc-
tionnaire puisse se dérober à la tâche urgente
qui parait en l'espèce lui incomber : enrayer
définitivement le développement de la con-
sommation des alcools de traite dans ces
deux colonies du Sud et tendre à substituer
à ces alcools des boissons hygiéniques, comité
celles que l'on consomme au Sénégal ou en
Guinée : vins et bières, par exemple.
Alors que nos colonies manquent déjà de
la main-d'auvre nécessaire à leur rapide
mise en valeur, nous ne devons pas laisser
subsister, quand nous pouvons les combattre
efficacement, des fléaux préjudiciables à
Vaccroissement et à la vigueur des popula-
tions. Et, de ces fléaux, l'alcoolisme est pro-
bablement le plus grave qui soit au Daho-
mey et à la Côte d'Ivoire.
Pierre Falaife,
Député du Cher,
Ancien ministre.
"| m
Pllr H sftrtdciitari coltilM
La Chnmbrp de Commerce de Lyon vient
de voter une subvention en vue d'encoura-
ger la production des cocons à Mada-
gascar. Cette subvention sera, au début,
appliquée à l'encouragement de la culture
du mûrier nain. On sait que le développe-
ment de la sériciculture, dans un pays nou-
veau repose essentiellement sur la régula-
rité de la production en qualité et en quan-
tité, sans laquelle il ne peut pas s établir
de véritable Il marché de. ia soie ». En Sy-
rie où la sériciculture existe depuis des
siècles, c'est la « filature "ouc la Chàtrtbfe
de commerce de Lyon sMtToree d'encouto-
ger en allouant des primes aux établisse-
ments qui ont amélioré leurs installations.
1 Des colons bien tranquilles
On vient de découvrir au Transvaal, un vft-
lace de colons qui. 'èPUtll 100 ans, étalent restés
sans aucune relation avec leur mère patrie. Au-
cune route ne les faisait communiquer avec
d'autres villages. Ils vivaient du produit de leur
chasse et de leur jardinage, ne recevaient point
de journaux, ne supçonnaient pai l'existence
de chemins de fer, d'automoMes ou d'avions.
ftoauooup ne savaient ni lire ni écrire. Plu-
sieurs gardaient seulement en souvenir de leurs
aïeux quelques joumamt anglais du XIX* siècle.
Ils vivaient heureux et ne désirent pas quon
vienne les tmbw.
Celle qu'on n'oublie pas
La colonie enchanteresse
0
Îluêlle est celle de nos colonies fui vous
a 1 plots charmé t
Quel est votre plus beau sou/vtnit colo-
nialt
LOUIS NEPJM
Pour M. Louis Merlet, il n'est pas de
plus belles colonies que les Antilles et la
Guyane. Ce qui le charma surtout fut la
foret dense.
Une chevauchée en forêt, de Sinnamari
à Iracoubo, par une belle matinée, dans la
nuit verte du grand bois, près de l'Atlan-
tique, est son plus beau souvenir.
Mme LOUISE FAURE-FAVIER
Journaliste, Mme Louise Faure-Favier n'a
pas craint de confier sa vie aux vaillants et
modestes pilotes d'avions pour nous donner
d'éminents reportages.
Dans un récent curriculum vitœ qu'elle
avait rédigé pour nous, elle se présentait
d'elle-même ainsi.
Louise Faure-Favier a usé de tous les
modes de locomotion : ballon, dirigeable,
avion, hydravion.
Louise Faure-Favier a fait le voyage
Paris-Londres retour de nuit, le seul et uni-
que voyage nocturne. - -
Louise Faure-Favier détient le record
féminin de l'altitude conquis le 20 juin 1920
(le nom du pilote qui battît ce record n'est
pas mentionio).
Louise Faure-Favier est auteur, écri-
vain, voyageur, navigateur, cartographe.
Certes, devant une semblable gerbe de
titres, nous ne pouvions hésiter à donner
la préférence à Mme Faure-Favier. Je dis
la préférence, car il nous fallait choisir en-
tre elle et la jeune et intrépide Titayna,
journaliste-aviatrice et de plus ayant fait
ses classes de pilote et aujourd'hui univer-
sellement connue.
Faire d'une pierre deux coups n'était pas
possible. (La légitime susceptibilité des hé-
roïnes aériennes rend des points au ténor
d'opéra.) Force nous fut de choisir. Mme
Titayna était quelque part en Océanie au
moment de notre enquête. Mme L. Faure-
Favier, elle, circulait tout bonnement entre
Paris et Saint-Etienne son pays natal, je
crois. Nous lui donnâmes donc la préfé-
rence.
C'est ainsi que Mme Louise Faure-Favier
a répondu à nos questions avec l'empresse-
ment habituel qu'elle met à répondre à qui
lui fait l'honneur de l'interviewer.
Il Nul ne fit plus rapide voyage que celui
que j'effectuai le iq juin 1025 où Je volai
en sept heures de France à Alger. (Le même
trajet a été couvert depuis en cinq heures.)
(1 Je portais à M. le Gouverneur de l'Al-
gérie (alort M. Viollette) un message de M.
Layrent Eynac, sous-secrétaire d'Etat à
l'Aéronautique. Facteur aérien, j'accomplis
ma mission dans le minimum de temps.
cc Les journaux de France et d'Algérie
ont, à cette date, commenté cette perfor-
mance dont le mérite revient d'ailleurs (oh!
ce d'ailleurs.') à mes deux pilotes (oui, en
grande part. Evidemment, Mingat et Mor-
van y étaient pour quelque chose f)
Mais là n'est pas la question.
Quelle est en fin de compte la colonie qui
a le plus charmé la voyageuse t
Nous y voilà.
« Ce que je veux vous dire, répondant di-
rectement à votre question, c'est que, de
tous mes voyages aériens, c'est ce voyage
en Algérie qui m'a laissé le plus mervell.
leux souvenir.
« Que j'ai aimé cette arrivée sur Alger
toute bleue, d'un bleu ineffable, et ourlée de
sépial II me suffit de fermer les yeux pour
voir par la pensée ces couleurs savoureu-
ses, ces montagnes vertes et l'infini de
l'horizon azur et or.
C'est bien là les attraits de la colonie en-
chanteresse.
« Les jours que je passai en Algérie fu-
rent des jours d'enchantement. M. le Gou-
verneur (M. Viollette), l'Aéro-Club, mes
confrères de la Presse et mes camarades de
l'aviation s'ingénièrent pour me faire tout
visiter. » C'est là le plus beau souvenir co-
lonial de Mme Faure-Favier qui ajoute :
« Ce que je ne pus voir au sol, je le vis
du haut du ciel dans une randonnée par-
dessus la côte et aussi dans le bel envol du
départ où nous nous élevâmes très haut afin
de me permettre d'entrevoir le désert et d'en
garder la nostalgie. n
Oh!!!
IffiraiMe-Jtareeffe Dejfna.
m
L'Aviation CsUniik
llaroc-Toulouae
Après l'atterrissage, sur le terrain de
Moutaudran, à Toulouse, d'un avion postal
venant du Maroc, une équipe de trois ou-
vriers faisait la manœuvre habituelle pour
le rentrer au garage, quand l'un d'eux, M.
Pujol, cinquante-quatre ans, eut la malen-
ccntreuse idéa de passer devant l'hélice qui
tournait encore. Le malheureux, atteint à
la tNe par l'une des paies, fut tué sur le
coup.
Londres-Australie
Le chef d'escadrille H. Manning, qui ap-
partient au H. A. F., a pris les airs de l'aé-
rodrome de Lympne, hier mâtin A la pre-
mière heure, à destination de l'Australie.
Comme Hinkler, le commandant Manilrng
a choisi pour effectuer cette longue ran-
donnée un petit monoplan et n'aura pas de
compagnon de voyage. Il emporte à bord
850 litres d'essence et espère pouvoir voler
à une vitesse moyenne de 130 kilomètres à
l'heure. Délaissant la route Home, Malte,
Egypte, suivie par ses prédécesseurs, le
commandant Manning a choisi un itiné-
raire qui comporte Marseille, survol de la
Méditerranée, la Tunisie, l'Egypte, la Per-
se les Indes, etc.
interrogé avant son départ sur ses inten-
tions de retour, le commandant a déclaré
qu'il ignorait encore s'il rentrerait par le
bateau eu par la voie des airs.
Les élections ,. du 22 avril
»♦«
Voici les dernières informations concernant
les élections aux colonies, et qui confirment,
complètent ou rectifient les résultats que
avons publiés hier.
SENEGAL
Diagne, dép. soit., rép. soc. 5.175 ELU
Galandou Dioup 4.385 vois
Bernard 171
Maupomé 34
M. Diagne a 790 voix de majorité.
LA MARTINIQUE
1 » circonscription
On croit que M. Lagrosillière aurait une lé-
gère avance sur ses concurrents, mais plusieurs
unies ne seront dépouillées que par la Commis-
sion de recensement.
2e circonscription
Frossard, publiciste, S.F.I.O. 7.937 ELU
LA GUADELOUPE
1" circonscription
Votants : 8.713
Candace. déo. sort.. DUbliciste.
rép. soc 3.617 voix
Lara, soc. S.F.I.O. 2.247 -
Lavau, avocat, rad 1.347 -
Jean-François, dép. sort. rad. 1.341 -
- (Ballottage)
Les résultats des Saintes et de Saint-Barthé-
lemy ne sont pas connus, mais ils ne peuvent
changer le résultat.
2e circonscription
Votants : 12.548
Graeve, fabricant de sucre, rad.
socialiste. 7.741 ELU
Valentino, publiciste, soc. S.F,
1.0 2.058 voix
GUYANE (lr" circonscription)
Lautier, dép. sort., rad. soc. 2.263 voix
Georges Anquetil, rép. soc. 1.444
II manque les résultats de cinq communes.
LA REUNION
1rp circonscription
Gasparin, dép. s., rad. soc. 8.107 ELU
2e circonscription
Votants : 14.119
Brunet, dép. s., publiciste, rad.
socialiste 8 • 993 ELU
Lougnon, propriétaire, coïts. 5.112 voix
COCHINCHINE
Inscrits : 4.973. - .Votants : 2.837
Outrey, dép. soit. U.R.D. 1.130 voix
Canceliieri, rép. déni. 604-
Gourdon, U. R. D 438
Ardin, déf. des intér. locaux 350
PhanVanTruang,ind. 175
Giorgi, soc. 140
(BaUottago)
INDE
Inscrits : 58.397. - Votants : 35.427
Coponat, rad. soc 31.471 ELU
Angoulvant, dép. sort., U.R.D. 3.953 voix
LU elle ion
lus lu EtaùlissBmeniî traitais
bas l infle
M. Gabriel Angoulvant ndjus câble de
Pondichéry la dépêche ci-dessous, datée du
23 avril :
Hier, presque tous les collèges électoraux
ont été envahis par des bandes afmÜs, les
présidents désignés par les maires chassés,
les bureaux de vote constitués irrégulière-
ment. La police était numériquement insuf-
fisante pour assurer la sécurité. Des fraudes
éhontées ont été commises, puisque, dans des
communes où j'avais été reçu chaleureuse
ment quelques jours avant, je n'ai obtenu
aucune voix au scrutin. Des bagarres san-
glantes et des incendies ont eu lieu. L'atti-
tude et les agissements hostiles du Parquet
dépassent toute imagination.
ANGOULVANT.
Rappelons que le êoncurrent de M. Ga-
briel Angoulvant était M. Coponat, atta-
ché de cabinet.
SI» !
Les minerais de fer en Tunisie
En 1927, l'extraction a atteint 9*5.000 ton-
nes, en augmentation de 333.000 tonnes sur
1926. Les exportations de minerais de fer
se sont élevées, en 1927, à 992.000 tonnes
contre 462.000 tonnes en 1926. Cette torte
augmentation résulte de la grève minière
anglaise de 1926, qui avait entraîné une
longue paralysie de l'industrie métallurgi-
que britannique, grande consommatrice de
minerai nord-africain.
A L'ACADÉMIE DES SCIENCES
M. Mangin, directeur du Muséum, a of-
fert en hommage, au nom de l'auteur, La
pèche dans la préhistoire dans Vantiquité
et ches les feupies primitifs, par M. Gruvel.
A la fin de la séance, M. Lacroix, secré-
taire perpétuel, a présenté sur l'écran et ex-
pliqué des vues comparées des éruptions du
Krakatoa et du Saint-Vincent, et aussi d'ex-
plosions par torpilles dans la mer.
Le pèlerinage de la Mecque
La Société des Habous des Lieux Saints
de l'Islam porte à la connaissance des
Musulmans qu'un grand vapeur embar-
quera a Tunis les pèlerins africains le 5
mai prochain à destination de Djeddah.
Le prix de passngo Tunis-Djeddah, aller
et retour, sans nourriture, est :
En première : 3.000 francs ; en deuxiè-
me : 2.300 francs ; en troiaièine : 1.560 fr.
Cmlsuirt d'm granA uplerateir
Le 9 juin prochain sera célébré le centenaire
de la mort du colonel Dixon Denham, chef de
la mission qui, de 1822 à 1825, se rendit 7)e
Tripoli au lac Tchad et découvrit les grands
états musulmans de la Nigéria septentrionale.
Pendant que Denham explorait les environs
du Tchad, actuellement occupés par la France,
son compagnon Clapperton visitait les Elats
Haoussas et Sokoto.
Dixon Denham naquit à Loodres le Ier jan-
vier 1786.
Après avoir servi au Portugal, et pris part à
la bataille de Waterloo, il fut mis en demi.
solde comme lieutenant.
En 1821 Denham proposa à Lord Bathurst,
le secrétaire d'Etat aux Colonies, d'explorer
la route de Tripoli à Tombouctou, mais appre-
nant les préparatifs d'une expédition vers le tac
Tchad, il s y fit engager comme major en com-
pagnie du docteur Walter Oudney, chirurgien
de marine, nommé consul au Bomou, du lieute-
nant Q appert on et de William Hillman. un
charpentier naval.
La mission quitta Tripoli en mars 1822, à
Mourzouck, elle fut arrêtée malgré les recom-
mandations du pacha de Tripoli que Denham
vint retrouver. Devant les réticences du paéha
Denham se décida à aller se plaindre à son
Gouvernement. Mais à Marseille un message
du Pacha le priait de revenir et il se rendit de
nouveau à Mourzouk.
Partis le 29 novembre 1822 de cette ville,
l'expédition atteignait le Bomou, par le Tchad
en février 1823. Le Cheik Mohammed, arrivé
du Kanem les y retint, inquiet de leurs pro-
jets sur le Soudan. Denham parvint à gagner
sa confiance.
Ses compagnons étant malades par suite de
la saison des pluies, Denham, impatient accom.
pagna une expédition d'esclaves qui fut com-
plètement mise en déroute, et il ne s'échappa
qu'à grand'peine, ayant perdu ses vêtements et
ses bagages.
Libérés en décembre. les explorateurs quit-
tèrent le Bornou-Orddney et Clapperton, se
dirigèrent sur Kano et Sokoto, mais Oudney
mourut à Mourmour, peu après avoir quitté le
Bomou. Denham explora le Sud et l'Est ilc
Tchad, dressant une carte des rives du lac qui
était beaucoup plus large que de nos jours. Il
ne put en explorer la partie Nord-Est.
Clapperton revint de Sokoto en juillet et en
septembre, les trois survivants de T expédition
reprenaient la longue route vers Tripoli pour
arriver enfin en Angleterre le 1" juin 1829
Denham publia en 1826 Voyages et Décou-
vertes dans l'A frique du Nord et en A que
Centrale. Promu lieutenant-colonel, il fut
nommé superintendant du département des Afri-
cains libérés à Sierra-Leone. où il devait re-
venir en 1828 comme Gouverneur et y motttlr
le 9 juin de la même année.
Clapperton mourut à Sokoto.
Henri Barth, vingt-cinq ans plus tard, renou-
vela, mais plus scientifiquement, la mission de
Denham.
Eugfénet OevMÛx.
1 –*––
La case aux livres
Écrivains coloniaux. et d'aiilems
par Marie-Louise SICÁRD
CE QU'IL FAUT CONNAITRE
DES GRANDES JOURNEES
PARLEMENTAIRES
DE LA me REPUBLIQUE
par Louis-Lucien Hubert
Le nouveau !ivre de M. Louis-Lucien liu-
bert est plus qu'une anthologie extrtn.
ment avisée des grandes luttes oratoires,
qui ont passionné le Parlement et le pays
entre 1871 et 1900. Analyste consciencieiw
qui ne veut blesser aucune conviction, lMi,
teur ne nous retrace pas seulement les épi-
sodes marquants des grandes journées po-
litiques, il nous entraine à sa suite au cours
de récits pleins d'intérêt rehaussés de por-
traits finement campés, et nous fait revivre
dans un raccourci d'histoire les épisodes,
dont plusieurs dramatiques, qui ont marqué
la fondation et le développement de la Illo
République. On ne pourra pas relire sans
émotion le débat de la journée du 30 mars
1885 qui a marqué la chute injuste et bru.
tale de Jules Ferry, la personnification
la plus tenace de notre renaissance colo-
niale. Le lecteur peut se rendre compte,
en parcourant le livre de M. Louis-Lucien
Hubert, que les grands républicains dont "il
nous entretient ont ajouté de bellei pages à
l'histoire de la France.
REMARQUES SUR L'ACTION
par Bernard Grasset
Ce petit livre est une œuvre capital»'
pour notre civilisation de vingtième siècle,
à qui l'on reproche tant une sorte de pTo-
saïque écrasement, dans son exaltation rc;
la création matérielle et la recherche flu
bien-être. Ce petit livre donne des aites,
une sensibilité, toute une vie spirituelle
« aux affaires il.
Les remarques de M. Bernard Grasset bnt
sorties de son action même, dans le diiçtm
dre apparent des émotions et de la pensée,
il les a d'abord vécues, et chacune d'elles
s'est imposée longtemps à son esprit avtfnt
qu'il ne se décidât à les fixer. Jaillies 81
la fièvre même des affaires, elles aboutis-
sent à la définition du cœur : besoin fie
créer. besoin de donner! seulement « nous
n'avons qu'un cœur a dépenser tout te
qui est donné à l'artion est pris à l'amour"
M, Of l'activité est fille de la sensibilité, les
grande, actions viennent du co ur Il. Aussi,
il semble que l'on doive réserver le nttre
d'homme d'action à relui qui aime l'acttbn
pour elle-même et non pour ses profits. Ap
pelle-t-on amoureux, ceux qui font mon-
naic de ramnut ? « Dans les affaires, comlnl'
en amour, il est un moment où l'on dbit
s'abandonner. On ne crée qu'avec sa pl:1
pre substance. »
D'après M. Bernard Grasset, l'hombJl'
d'action aime son époque, « si les êtres fai-
bles dénigrent leur temps c'est qu'ils lui
font un grief de leur impuissance n. « Le
propre des créations de l'activité est qu'elles
JOUMALJPOTIDIEI
Jlééëction & Administration :
PARIS o-)
TtUftPH. t (JOUWW fMI
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1- 1 0 le
Les Annales Coloniales
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J .A-I' III
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- ¿,
- III
Les problèmes Coloniaux
pendant la période électorale
Je ne crois pas me tromper en affirmant
gue, dans la littérature électorale, les ques-
tions qui intéressent nos colonies ne passent
pas au premier plan, pas même au second.
Le scrutin d'arrondissement, qui oppose les
hommes aux hommes plus que les idées gé-
nérales aux idées générales, favorise des
développements plus particuliers et d'une
portée plus restreinte : d'abord et avant tout
les arguments personnels (jusques et y com-
pris parfois les arguments frappants), puis
tes arguments politiques dont il est d'autant
.plus difficile souvent de distinguer les dif-
férences que les candidats démontrent plus
énergiquement qu'ils ne ressemblent en au-
cune manière à ceux du voisin. Ajoutez à
cela quelques lieux communs sur la situation
financière et monétaire, que l'on connaît
assez mal et dont on parle avec abondance,
et quelques autres sur le communisme, dont
on exagère volontiers les périls imminents
pour avoir plus de mérite en s'engagcant à
les repousser.
Après cela, allez donc rappeler (dois-je
dire : rappeler, ou : apprendre ?) à certains
auditoires que la France est un pays de
11.550.986 kilomètres carrés, peuplés par
101 millions d'habitants ? Qu'elle est au
second rang des grandes puissances colo-
niales du monde, qu'elle occupe 9,3 de
la superficie du globe, qu'elle englobe 5,3
de la population totale de la terre ? Un ar-
rondissement est infiniment plus petit et
moins peupf#. Primttm vivere, et, pour un
candidat, vivre, c'est être élu. Pourquoi s'éga-
rer- en Afrique, en Asie, en Amérique, en
Océanie, alors qu'on a déjà pas mal à faire
pour arriver, en quinze ou vingt jours, à
Visiter toutes les communes, tous les villa-
ges, tous les hameaux ? Et comment intéres-
aerait-on les citoyens de cette bourgade en
leur parlant de la Réunion ou de Tahiti
quand ils attendent avec impatience qu'on
les renseigne sur tel détail de l'existence
politique du candidat ou de son concurrent,
détail au prix duquel toutes les considéra-
tiops générales perdraient complètement leur
Utilité ou leur saveur
Je ne m'étonne donc pas que les candidats
cherchent ailleurs que dans les problèmes
Coloniaux de quoi étonner, émouvoir, ravir
leurt auditeurs. Au reste, ce n'est pas dans
cette période que se font les bonnes propa-
gandes. C'est avant ou après, jamais pen-
dant. L'important, c'est que s'augmente h
ta Chambre des députés le nombre des re-
présentants de la nation ayant toujours vécu
avec cette idée que la France n'est pas un
pays borné au Nord par la Mer du Nord
et la Manche, au Sud par la Méditerranée,
à l'Ouest par l'Atlantique; ayant constam-
ment regardé par delà les mers qui battent
nns côtes, vers ces provinces dont la pros-
périté doit nous tenir à cœur autant que celle
des provinces de la métropole ; sachant
quelles sont les ressources minières, alimen-
taires, forestières, les ressources en oléagi-
ceux, en textiles, en produits animaux que
la mère patrie peut et doit en attendre, 1 irt
et doit développer, comment elle le 1 fut,
comment elle le doit. Que le groupe des co-
loniaux au Parlement, des vrais, de ceux
qui étudient, qui travaillent, qui cherchent et
ttui trouvent, se multiplie : c'est là un cou-
rait que nous formons tous et que nous
espérons bien voir se réaliser, nous qui ju-
geons que ce silence sur les problèmes colo-
niaux, en période d'élection, est non pas le
résultat de l'indifférence ou de l'ignorance,
mals est dû tout simplement au fait que les
combattants courent au plus pressé, tout en
se promettant de revenir le lendemain aux
airaires sérieuses.
Pourtant, il n'aurait pas été inutile, quand
on parlait ici et là du relèvement financier,
quand on montrait qu'il n'était qu'apparent
et incertain aussi longtemps qu'il n'était pas
nnouvé sur le redressement économique, de
préciser que celui-ci comme celui-là étaient
fonctions de la mise en valeur de nos colo-
nies. A des accusations mal étayées qui con-
sistaient à prétendre que la politique colo-
niale de notre pays ne servait qu'à créer
aes débouchés pour nos industriels et nos
commerçants (ce qui serait déjà quelque
chose), combien il eût été plus d'une fois à
propos de répondre que ce que nous atten-
uions avant tout de nos colonies, dans les
dures années d'après-guerre, c'était de four-
nir à la métropole les compléments indis-
pensables de ses productions et de ses appro-
visionnements, soit en vivres, soit en matiè-
res premières. Alors, on aurait pu noter, non
sans un orgueil légitime, que, malgré les
blessures à panser et malgré les ruines à
relever, c'était bien dans cette voie que la
France d'après-guerre s'était engagée. Et,
si les progrès sont lents, trop lents à notre
idée, si la part des importations coloniales
reste, malgré tout, plus faible que nous ne
l'espérions, est-il possible, d'une part, de
méconnaître que les progrès sont réels, est-il
Juste, d'autre part, de ne pas tenir compte
de la situation tourmentée, pénible, doulou-
reuse au milieu de laquelle, depuis igig,
la France de la victoire a dû se débattre ?
Mais n'est-il pas penn\! de garder toutes
nos espérances, et le génie français, souple,
habile, ingénieux, s'il se montre capable de
ténacité, ne doit-il pas faire disparaître les
innombrables obstacles qui arrêtent notre
expansion coloniale, au fur et à mesure que
nous pourrons consacrer à notre plus grande
France des forces qui ne seront plus em-
ployées toutes à notre propre salut ?
Génie souple, génie; libéral et humain
torant tout. Aucun de nous n'a jamais con-
senti à séparer ces deux formules : 1 politi-
que coloniale 8, a politique indigène 8; au-
cun de nous n'a admis le terme : « colonies
d'exploitation », comme le synonyme de
colonies exploitées au seul bénéfice de la
uation colonisatrice. Mission d'humanité, ces
mots reviennent sans cesse; mission éduca-
trice parallèle à la mission économique. Que
dis- je ? La première fonde la seconde, seule
elle la rend possible, seule elle la rend fruc-
tueuse pour l'indigène d'abord, pour nous
ensuite. Aux déclamations bien connues et
toujours les mêmes sur les horreurs du colo-
nialisme, j'aurais voulu qu'on répondit par
le tableau précis des bienfaits de la civili-
sation française, la justice organisée ou ren-
due plus juste, les coutumes respectées, les
races nourries ou mieux nourries, mieux vê-
tues, mieux logées, le médecin et la sage-
femme et l'infirmière disputant ses victimes
à la mort, l'enseignement répandu, la colla-
boration politique et administrative peu à peu
distribuée. Ce sont là les bases de la col-
laboration économique toujours plus étroite,
toujours plus féconde. Notre plus grande
France a besoin d'un outillage agricole et
industriel de plus en plus perfectionné, de
ports maritimes et de voies ferrées, de ca-
naux et de Toutes, etc. Elle a surtout besoin
d'hommes, d'Hommes bien portants, solides
à l'ouvrage, mangeant à leur faim, et sen-
tant s'éveiller leurs besoins au fur et à me-
sure que s'accroît leur bien-être. C'est là ce
que signifie l'expression : « faire du nègre 9;
l'expression a fait fortune, et elle le méri-
tait ; elle veut dire faire une race bien dé-
fendue, là où elle était décimée par la lèpre,
les ulcères, la maladie du sommeil et l'élé-
phantiasis.
Encore une fois, ne récriminons pas trop
si toutes ces considérations n'ont pas fourni
aux candidats les thèmes habituels de leurs
harangues électorales. Nous serons satisfaits
si elles fournissent aux députés des motifs
de leur activité parlementaire et si, à peine
rentrés, ils reprennent en plus grand nombre
l'oeuvre à laquelle les anciens se sont attelés,
persuadés que le salut du franc est dans la
prospérité économique de la plus grande
France.
Itafio RoiMlan.
Sénateur de l'Hérault, ancien m'talltre
L adoiaistraliM de la justice
ea NoweilC'CaMoaie
Un décret du 7 avril 1928 vient de réorga-
niser l'administration de la justice en Nouvelle-
Calédonie. C'est le vingt-huitième décret sur
cette matière. Mais s'il n'est pas le dernier qui
sera promulgué, il sera au moins le premier
d'une nouvelle série. puisque l'article 180 de
ce décret est ainsi conçu :
Sont abrogées toutes les dispositions anté-
rieures concernant les matières faisant l'objet
du présent décret.
Nous devons féliciter le ministre des Colonies
de cette nouvelle formule qui évite toute chi-
cane administrative ou judiciaiie en ne per-
mettant pas d'invoquer l'un des 27 décrets pré-
cédents en ce qui ne serait pas contraire aux
dispositions du nouveau décret qui a été jus-
qu'à présent la formule habituelle de ces docu-
ments admiaistratifl,
Le décret du 7 avril 1928 comprend 191 arti-
cles répartis en quatre titres qui sont :
Titre 1. - Dispositions préliminaires.
Titre Il. - De la Cour d'appel et des tri-
bunaux.
Titre 111. - De la procédure devant les tri-
bunaux de la Nouvelle-Calédonie.
Titre IV. - Des membres de l'ordre judi-
ciaire.
Ce dernier titre contient les dispositions con-
cernant les conditions d'âge et de capacité des
magistrats, leur costume, les intérims et diverses
disPJSitions.
Dans la nouvelle alIanisation, la justice de
paix de Nouméa est supprimée (article 3 du
décret). Les attributions de cette juridiction se-
ront exercées par le Tribunal de lre instance.
Il y aura dans la colonie deux tribunaux de
paix à compétence étendue et une justice de
paix (l'article Ier du décret). Dans l'organisa-
tion antérieure, il v avait le même nombre de
tribunaux de paix dont les sièges étaient à Nou-
méa, à Bouraii et à Canala. Ces deux derniers
étaient à compétence étendue. Les limites de
chaque ressort judiciaire étant fixées par le Gou-
verneur, il faut attendre t atreté qu'il prendra
à ce sujet pour connaître les localités où seront
placés les sièges de ces tribunaux.
La procédure et la compétence de chaque
juridiction sont celles de la métropole, modi-
fiées d'après la situation particulière de la colo-
nie.
L'article 160 promulgue en Nouvelle-Calé-
donie les artides 416, 417, 418, 419. 420,
421. 422, 423, 424, 425, 426. 427, 428.
429, 430, 435, 436, 437, 438, 439. 44Q,
441, 442 et 473 du Code d'instruction crimi-
nelle métropolitain avec les modifications indi-
quées dans le décret.
La réunion en un seul document de toutes
les prescriptions concernant l'administration de
la justice en Nouvelle-Calédonie instituera le
Code judiciaire de cette colonie et évitera de
longues recherches et de nombreuses discussions
à tous ceux qui auront à l'utiliser.
E. /,.nr'.
Intérim
''IV
Par décret rendu sur la proposition du
ministre des Colonies, M. Bouge (Joseph-
Louis), chef de bureau hors classe des se-
crétariats généraux des colonies, a été
chargé, par intérim, du Gouvernement des
Etablissements Français de l'Océanie «h
remplacement de M. Solari, rentrant en
congé.
Les méfaits de l'alcool ea i
Afrique Occidentale Française
-d 1
m
M. le sttuUéur Ernest H endos
a donné, dans les Annales Colo-
niales du 10 avril courant, une
excellente analyse du rapport du docteur
Bouffard, chef du service de santé de la
Côte d'Ivoire sur l'état sanitaire de la colo-
nie et fait ressortir combien celui-ci s'était
progressivement amélioré, au point que c'est
actuellement l'un des plus favorables de
toute l'Afrique Occidentale Française.
Un point noir cependant au tableau : il
s'agit des ravages exercés parmi les popu-
lations indigènes des régions côtières par
l'alcool de traite. Sans doute, les quantités
d'alcool importées dans la colonie restent-
elles très inférieures à celles que l'on impor-
tait avant-guerre. Sans doute aussi parais-
sent-elles excessivement faibles eu égard au
chiffre total de la population de la Côte
d'Ivoire (quelques décilitres par tête d'ha-
bitant mâle et adulte). Mais il faut consi-
dérer que les quantités reçues, loin d'être
réparties uniformément, sont au contraire
consommées pour la presque totalité par les
habitants de la région côtière et qu'elles
atteignent, pour ce motif, des chiffres in-
quiétants. Car il s'agit toujours des mêmes
alcools de basse qualité, de gins notamment,
fournis surtout par VAllemagne et la Hol-
lande, qui ont décimé cette superbe race dJ.
Kroomen et qui tendent à abâtardir mainte-
nant d'autres peuplades. Il ri y a pas peut-
être péril immédiat, car, je le répète, les
quantités d'alcool importées dans la colonie
ne sont pas, en somme, très élevées, mais
le danger existe, il est réel pour les popula-
tions de la côte qui s'adonnent trop volon-
tiers et sans mesure à Vivresse.
La guerre, tant par suite de la réduction
de certaines fabrications que des difficultés
éprouvées pour les transports, avait eu ceci
de bon, c'est qu'elle avait enrayé presque
complètement les importations d'alcools de
traite sur la côte d'Afrique. Le traité de
Saint-Germain a fait, d'autre part, presque
une obligation pour les Gouvernements colo-
niaux de mettre un frein à la consommation
de ces alcools par les populations indigènes.
Le Gouvernement général de l'A.O.F. n a
pas manqué de prendre des mesures néces-
saires dans ce but. Les alcools importés doi-
vent être agréés en principe par l'Adminis-
tration. Je dis * en principe », car les stocks
'tlébarqués et mis en consommation ne sont
pas toujours scrupuleusement conformes aux
échantillons fournis pour appréciation. E".;.
suite et. surtout, l'on a relevé considérable
ment les droits d'entrée, droits qui rendeHt
pour certains indigènes la consommation
prohibitive. Ces mesures, pourtant, s'avèrent
insuffisantes. L'indigène de la côte, qui re-
tire de la pêche ainsi que de Vexploitation
des palmeraies des ressources abondantes,
n'est pas suffisamment arrêté par le prix
élevé des alcools offerts à la clientèle par
les maisons de commerce. Peu à peu, les
quantités achetées et consommées par lui
augmentent de nouveau, peu à peu le mal
gagne en étendue.
Et ces constatations ne sont pas spéciales
à la Côte d'Ivoire. Au Dahomey, les mé-
faits de l'alcoolisme, de t intoxication, sont
plus. graves encore; toute la laborieuse popu-
lation de la Basse-Côte, celle qui fournit
huile et palmistes au commerce, est dange-
reusement menacée. Il est temps d'agir et
nous connaissons trop les sentiments qui ani-
ment la politique de M. le Gouverneur géné-
ral Carde pour supposer que ce haut fonc-
tionnaire puisse se dérober à la tâche urgente
qui parait en l'espèce lui incomber : enrayer
définitivement le développement de la con-
sommation des alcools de traite dans ces
deux colonies du Sud et tendre à substituer
à ces alcools des boissons hygiéniques, comité
celles que l'on consomme au Sénégal ou en
Guinée : vins et bières, par exemple.
Alors que nos colonies manquent déjà de
la main-d'auvre nécessaire à leur rapide
mise en valeur, nous ne devons pas laisser
subsister, quand nous pouvons les combattre
efficacement, des fléaux préjudiciables à
Vaccroissement et à la vigueur des popula-
tions. Et, de ces fléaux, l'alcoolisme est pro-
bablement le plus grave qui soit au Daho-
mey et à la Côte d'Ivoire.
Pierre Falaife,
Député du Cher,
Ancien ministre.
"| m
Pllr H sftrtdciitari coltilM
La Chnmbrp de Commerce de Lyon vient
de voter une subvention en vue d'encoura-
ger la production des cocons à Mada-
gascar. Cette subvention sera, au début,
appliquée à l'encouragement de la culture
du mûrier nain. On sait que le développe-
ment de la sériciculture, dans un pays nou-
veau repose essentiellement sur la régula-
rité de la production en qualité et en quan-
tité, sans laquelle il ne peut pas s établir
de véritable Il marché de. ia soie ». En Sy-
rie où la sériciculture existe depuis des
siècles, c'est la « filature "ouc la Chàtrtbfe
de commerce de Lyon sMtToree d'encouto-
ger en allouant des primes aux établisse-
ments qui ont amélioré leurs installations.
1 Des colons bien tranquilles
On vient de découvrir au Transvaal, un vft-
lace de colons qui. 'èPUtll 100 ans, étalent restés
sans aucune relation avec leur mère patrie. Au-
cune route ne les faisait communiquer avec
d'autres villages. Ils vivaient du produit de leur
chasse et de leur jardinage, ne recevaient point
de journaux, ne supçonnaient pai l'existence
de chemins de fer, d'automoMes ou d'avions.
ftoauooup ne savaient ni lire ni écrire. Plu-
sieurs gardaient seulement en souvenir de leurs
aïeux quelques joumamt anglais du XIX* siècle.
Ils vivaient heureux et ne désirent pas quon
vienne les tmbw.
Celle qu'on n'oublie pas
La colonie enchanteresse
0
Îluêlle est celle de nos colonies fui vous
a 1 plots charmé t
Quel est votre plus beau sou/vtnit colo-
nialt
LOUIS NEPJM
Pour M. Louis Merlet, il n'est pas de
plus belles colonies que les Antilles et la
Guyane. Ce qui le charma surtout fut la
foret dense.
Une chevauchée en forêt, de Sinnamari
à Iracoubo, par une belle matinée, dans la
nuit verte du grand bois, près de l'Atlan-
tique, est son plus beau souvenir.
Mme LOUISE FAURE-FAVIER
Journaliste, Mme Louise Faure-Favier n'a
pas craint de confier sa vie aux vaillants et
modestes pilotes d'avions pour nous donner
d'éminents reportages.
Dans un récent curriculum vitœ qu'elle
avait rédigé pour nous, elle se présentait
d'elle-même ainsi.
Louise Faure-Favier a usé de tous les
modes de locomotion : ballon, dirigeable,
avion, hydravion.
Louise Faure-Favier a fait le voyage
Paris-Londres retour de nuit, le seul et uni-
que voyage nocturne. - -
Louise Faure-Favier détient le record
féminin de l'altitude conquis le 20 juin 1920
(le nom du pilote qui battît ce record n'est
pas mentionio).
Louise Faure-Favier est auteur, écri-
vain, voyageur, navigateur, cartographe.
Certes, devant une semblable gerbe de
titres, nous ne pouvions hésiter à donner
la préférence à Mme Faure-Favier. Je dis
la préférence, car il nous fallait choisir en-
tre elle et la jeune et intrépide Titayna,
journaliste-aviatrice et de plus ayant fait
ses classes de pilote et aujourd'hui univer-
sellement connue.
Faire d'une pierre deux coups n'était pas
possible. (La légitime susceptibilité des hé-
roïnes aériennes rend des points au ténor
d'opéra.) Force nous fut de choisir. Mme
Titayna était quelque part en Océanie au
moment de notre enquête. Mme L. Faure-
Favier, elle, circulait tout bonnement entre
Paris et Saint-Etienne son pays natal, je
crois. Nous lui donnâmes donc la préfé-
rence.
C'est ainsi que Mme Louise Faure-Favier
a répondu à nos questions avec l'empresse-
ment habituel qu'elle met à répondre à qui
lui fait l'honneur de l'interviewer.
Il Nul ne fit plus rapide voyage que celui
que j'effectuai le iq juin 1025 où Je volai
en sept heures de France à Alger. (Le même
trajet a été couvert depuis en cinq heures.)
(1 Je portais à M. le Gouverneur de l'Al-
gérie (alort M. Viollette) un message de M.
Layrent Eynac, sous-secrétaire d'Etat à
l'Aéronautique. Facteur aérien, j'accomplis
ma mission dans le minimum de temps.
cc Les journaux de France et d'Algérie
ont, à cette date, commenté cette perfor-
mance dont le mérite revient d'ailleurs (oh!
ce d'ailleurs.') à mes deux pilotes (oui, en
grande part. Evidemment, Mingat et Mor-
van y étaient pour quelque chose f)
Mais là n'est pas la question.
Quelle est en fin de compte la colonie qui
a le plus charmé la voyageuse t
Nous y voilà.
« Ce que je veux vous dire, répondant di-
rectement à votre question, c'est que, de
tous mes voyages aériens, c'est ce voyage
en Algérie qui m'a laissé le plus mervell.
leux souvenir.
« Que j'ai aimé cette arrivée sur Alger
toute bleue, d'un bleu ineffable, et ourlée de
sépial II me suffit de fermer les yeux pour
voir par la pensée ces couleurs savoureu-
ses, ces montagnes vertes et l'infini de
l'horizon azur et or.
C'est bien là les attraits de la colonie en-
chanteresse.
« Les jours que je passai en Algérie fu-
rent des jours d'enchantement. M. le Gou-
verneur (M. Viollette), l'Aéro-Club, mes
confrères de la Presse et mes camarades de
l'aviation s'ingénièrent pour me faire tout
visiter. » C'est là le plus beau souvenir co-
lonial de Mme Faure-Favier qui ajoute :
« Ce que je ne pus voir au sol, je le vis
du haut du ciel dans une randonnée par-
dessus la côte et aussi dans le bel envol du
départ où nous nous élevâmes très haut afin
de me permettre d'entrevoir le désert et d'en
garder la nostalgie. n
Oh!!!
IffiraiMe-Jtareeffe Dejfna.
m
L'Aviation CsUniik
llaroc-Toulouae
Après l'atterrissage, sur le terrain de
Moutaudran, à Toulouse, d'un avion postal
venant du Maroc, une équipe de trois ou-
vriers faisait la manœuvre habituelle pour
le rentrer au garage, quand l'un d'eux, M.
Pujol, cinquante-quatre ans, eut la malen-
ccntreuse idéa de passer devant l'hélice qui
tournait encore. Le malheureux, atteint à
la tNe par l'une des paies, fut tué sur le
coup.
Londres-Australie
Le chef d'escadrille H. Manning, qui ap-
partient au H. A. F., a pris les airs de l'aé-
rodrome de Lympne, hier mâtin A la pre-
mière heure, à destination de l'Australie.
Comme Hinkler, le commandant Manilrng
a choisi pour effectuer cette longue ran-
donnée un petit monoplan et n'aura pas de
compagnon de voyage. Il emporte à bord
850 litres d'essence et espère pouvoir voler
à une vitesse moyenne de 130 kilomètres à
l'heure. Délaissant la route Home, Malte,
Egypte, suivie par ses prédécesseurs, le
commandant Manning a choisi un itiné-
raire qui comporte Marseille, survol de la
Méditerranée, la Tunisie, l'Egypte, la Per-
se les Indes, etc.
interrogé avant son départ sur ses inten-
tions de retour, le commandant a déclaré
qu'il ignorait encore s'il rentrerait par le
bateau eu par la voie des airs.
Les élections ,. du 22 avril
»♦«
Voici les dernières informations concernant
les élections aux colonies, et qui confirment,
complètent ou rectifient les résultats que
avons publiés hier.
SENEGAL
Diagne, dép. soit., rép. soc. 5.175 ELU
Galandou Dioup 4.385 vois
Bernard 171
Maupomé 34
M. Diagne a 790 voix de majorité.
LA MARTINIQUE
1 » circonscription
On croit que M. Lagrosillière aurait une lé-
gère avance sur ses concurrents, mais plusieurs
unies ne seront dépouillées que par la Commis-
sion de recensement.
2e circonscription
Frossard, publiciste, S.F.I.O. 7.937 ELU
LA GUADELOUPE
1" circonscription
Votants : 8.713
Candace. déo. sort.. DUbliciste.
rép. soc 3.617 voix
Lara, soc. S.F.I.O. 2.247 -
Lavau, avocat, rad 1.347 -
Jean-François, dép. sort. rad. 1.341 -
- (Ballottage)
Les résultats des Saintes et de Saint-Barthé-
lemy ne sont pas connus, mais ils ne peuvent
changer le résultat.
2e circonscription
Votants : 12.548
Graeve, fabricant de sucre, rad.
socialiste. 7.741 ELU
Valentino, publiciste, soc. S.F,
1.0 2.058 voix
GUYANE (lr" circonscription)
Lautier, dép. sort., rad. soc. 2.263 voix
Georges Anquetil, rép. soc. 1.444
II manque les résultats de cinq communes.
LA REUNION
1rp circonscription
Gasparin, dép. s., rad. soc. 8.107 ELU
2e circonscription
Votants : 14.119
Brunet, dép. s., publiciste, rad.
socialiste 8 • 993 ELU
Lougnon, propriétaire, coïts. 5.112 voix
COCHINCHINE
Inscrits : 4.973. - .Votants : 2.837
Outrey, dép. soit. U.R.D. 1.130 voix
Canceliieri, rép. déni. 604-
Gourdon, U. R. D 438
Ardin, déf. des intér. locaux 350
PhanVanTruang,ind. 175
Giorgi, soc. 140
(BaUottago)
INDE
Inscrits : 58.397. - Votants : 35.427
Coponat, rad. soc 31.471 ELU
Angoulvant, dép. sort., U.R.D. 3.953 voix
LU elle ion
lus lu EtaùlissBmeniî traitais
bas l infle
M. Gabriel Angoulvant ndjus câble de
Pondichéry la dépêche ci-dessous, datée du
23 avril :
Hier, presque tous les collèges électoraux
ont été envahis par des bandes afmÜs, les
présidents désignés par les maires chassés,
les bureaux de vote constitués irrégulière-
ment. La police était numériquement insuf-
fisante pour assurer la sécurité. Des fraudes
éhontées ont été commises, puisque, dans des
communes où j'avais été reçu chaleureuse
ment quelques jours avant, je n'ai obtenu
aucune voix au scrutin. Des bagarres san-
glantes et des incendies ont eu lieu. L'atti-
tude et les agissements hostiles du Parquet
dépassent toute imagination.
ANGOULVANT.
Rappelons que le êoncurrent de M. Ga-
briel Angoulvant était M. Coponat, atta-
ché de cabinet.
SI» !
Les minerais de fer en Tunisie
En 1927, l'extraction a atteint 9*5.000 ton-
nes, en augmentation de 333.000 tonnes sur
1926. Les exportations de minerais de fer
se sont élevées, en 1927, à 992.000 tonnes
contre 462.000 tonnes en 1926. Cette torte
augmentation résulte de la grève minière
anglaise de 1926, qui avait entraîné une
longue paralysie de l'industrie métallurgi-
que britannique, grande consommatrice de
minerai nord-africain.
A L'ACADÉMIE DES SCIENCES
M. Mangin, directeur du Muséum, a of-
fert en hommage, au nom de l'auteur, La
pèche dans la préhistoire dans Vantiquité
et ches les feupies primitifs, par M. Gruvel.
A la fin de la séance, M. Lacroix, secré-
taire perpétuel, a présenté sur l'écran et ex-
pliqué des vues comparées des éruptions du
Krakatoa et du Saint-Vincent, et aussi d'ex-
plosions par torpilles dans la mer.
Le pèlerinage de la Mecque
La Société des Habous des Lieux Saints
de l'Islam porte à la connaissance des
Musulmans qu'un grand vapeur embar-
quera a Tunis les pèlerins africains le 5
mai prochain à destination de Djeddah.
Le prix de passngo Tunis-Djeddah, aller
et retour, sans nourriture, est :
En première : 3.000 francs ; en deuxiè-
me : 2.300 francs ; en troiaièine : 1.560 fr.
Cmlsuirt d'm granA uplerateir
Le 9 juin prochain sera célébré le centenaire
de la mort du colonel Dixon Denham, chef de
la mission qui, de 1822 à 1825, se rendit 7)e
Tripoli au lac Tchad et découvrit les grands
états musulmans de la Nigéria septentrionale.
Pendant que Denham explorait les environs
du Tchad, actuellement occupés par la France,
son compagnon Clapperton visitait les Elats
Haoussas et Sokoto.
Dixon Denham naquit à Loodres le Ier jan-
vier 1786.
Après avoir servi au Portugal, et pris part à
la bataille de Waterloo, il fut mis en demi.
solde comme lieutenant.
En 1821 Denham proposa à Lord Bathurst,
le secrétaire d'Etat aux Colonies, d'explorer
la route de Tripoli à Tombouctou, mais appre-
nant les préparatifs d'une expédition vers le tac
Tchad, il s y fit engager comme major en com-
pagnie du docteur Walter Oudney, chirurgien
de marine, nommé consul au Bomou, du lieute-
nant Q appert on et de William Hillman. un
charpentier naval.
La mission quitta Tripoli en mars 1822, à
Mourzouck, elle fut arrêtée malgré les recom-
mandations du pacha de Tripoli que Denham
vint retrouver. Devant les réticences du paéha
Denham se décida à aller se plaindre à son
Gouvernement. Mais à Marseille un message
du Pacha le priait de revenir et il se rendit de
nouveau à Mourzouk.
Partis le 29 novembre 1822 de cette ville,
l'expédition atteignait le Bomou, par le Tchad
en février 1823. Le Cheik Mohammed, arrivé
du Kanem les y retint, inquiet de leurs pro-
jets sur le Soudan. Denham parvint à gagner
sa confiance.
Ses compagnons étant malades par suite de
la saison des pluies, Denham, impatient accom.
pagna une expédition d'esclaves qui fut com-
plètement mise en déroute, et il ne s'échappa
qu'à grand'peine, ayant perdu ses vêtements et
ses bagages.
Libérés en décembre. les explorateurs quit-
tèrent le Bornou-Orddney et Clapperton, se
dirigèrent sur Kano et Sokoto, mais Oudney
mourut à Mourmour, peu après avoir quitté le
Bomou. Denham explora le Sud et l'Est ilc
Tchad, dressant une carte des rives du lac qui
était beaucoup plus large que de nos jours. Il
ne put en explorer la partie Nord-Est.
Clapperton revint de Sokoto en juillet et en
septembre, les trois survivants de T expédition
reprenaient la longue route vers Tripoli pour
arriver enfin en Angleterre le 1" juin 1829
Denham publia en 1826 Voyages et Décou-
vertes dans l'A frique du Nord et en A que
Centrale. Promu lieutenant-colonel, il fut
nommé superintendant du département des Afri-
cains libérés à Sierra-Leone. où il devait re-
venir en 1828 comme Gouverneur et y motttlr
le 9 juin de la même année.
Clapperton mourut à Sokoto.
Henri Barth, vingt-cinq ans plus tard, renou-
vela, mais plus scientifiquement, la mission de
Denham.
Eugfénet OevMÛx.
1 –*––
La case aux livres
Écrivains coloniaux. et d'aiilems
par Marie-Louise SICÁRD
CE QU'IL FAUT CONNAITRE
DES GRANDES JOURNEES
PARLEMENTAIRES
DE LA me REPUBLIQUE
par Louis-Lucien Hubert
Le nouveau !ivre de M. Louis-Lucien liu-
bert est plus qu'une anthologie extrtn.
ment avisée des grandes luttes oratoires,
qui ont passionné le Parlement et le pays
entre 1871 et 1900. Analyste consciencieiw
qui ne veut blesser aucune conviction, lMi,
teur ne nous retrace pas seulement les épi-
sodes marquants des grandes journées po-
litiques, il nous entraine à sa suite au cours
de récits pleins d'intérêt rehaussés de por-
traits finement campés, et nous fait revivre
dans un raccourci d'histoire les épisodes,
dont plusieurs dramatiques, qui ont marqué
la fondation et le développement de la Illo
République. On ne pourra pas relire sans
émotion le débat de la journée du 30 mars
1885 qui a marqué la chute injuste et bru.
tale de Jules Ferry, la personnification
la plus tenace de notre renaissance colo-
niale. Le lecteur peut se rendre compte,
en parcourant le livre de M. Louis-Lucien
Hubert, que les grands républicains dont "il
nous entretient ont ajouté de bellei pages à
l'histoire de la France.
REMARQUES SUR L'ACTION
par Bernard Grasset
Ce petit livre est une œuvre capital»'
pour notre civilisation de vingtième siècle,
à qui l'on reproche tant une sorte de pTo-
saïque écrasement, dans son exaltation rc;
la création matérielle et la recherche flu
bien-être. Ce petit livre donne des aites,
une sensibilité, toute une vie spirituelle
« aux affaires il.
Les remarques de M. Bernard Grasset bnt
sorties de son action même, dans le diiçtm
dre apparent des émotions et de la pensée,
il les a d'abord vécues, et chacune d'elles
s'est imposée longtemps à son esprit avtfnt
qu'il ne se décidât à les fixer. Jaillies 81
la fièvre même des affaires, elles aboutis-
sent à la définition du cœur : besoin fie
créer. besoin de donner! seulement « nous
n'avons qu'un cœur a dépenser tout te
qui est donné à l'artion est pris à l'amour"
M, Of l'activité est fille de la sensibilité, les
grande, actions viennent du co ur Il. Aussi,
il semble que l'on doive réserver le nttre
d'homme d'action à relui qui aime l'acttbn
pour elle-même et non pour ses profits. Ap
pelle-t-on amoureux, ceux qui font mon-
naic de ramnut ? « Dans les affaires, comlnl'
en amour, il est un moment où l'on dbit
s'abandonner. On ne crée qu'avec sa pl:1
pre substance. »
D'après M. Bernard Grasset, l'hombJl'
d'action aime son époque, « si les êtres fai-
bles dénigrent leur temps c'est qu'ils lui
font un grief de leur impuissance n. « Le
propre des créations de l'activité est qu'elles
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