Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-04-07
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 07 avril 1928 07 avril 1928
Description : 1928/04/07 (A29,N56). 1928/04/07 (A29,N56).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451239d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-NEUVIEME ANNEE. N* 5G,
n TfTTMlHtO : M RNTlU-
SAMEDI soin, T AVRIL Jt88
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Les Annales Coloniales
(m nncmu. rleld",,, sont r. m
foire»* du tournaI.
Dikicteur*: Marool RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Tou lu uer. publiés dans notre tournai ne peuvent
être rqwottuu, qu'en citant les Aiauucs Goumulcs.
JMMM. QMOTtOtM
Rédaction & Administration :
84.
PARIS an
Tf ÉPII. t LOUVIVB t»47
- RICHKLIBU «7-M
ABONNEMENTS
avec le supplément illustré :
Usas «Mol» .eb
Franc* et
Colonies 120 e M 9 Si a
Étranger 180 > 100 » Ma
nn s'abonae sans rra" dans
tous les bureau de poIte.
POUR L'INTÉRÊT GÉNÉRAL 1
om
S'il est faux de prétendre que nous
considérons nos colonies comme des con-
currentes, si cela est injuste, surtout au
lendemain du jour où le Parlement vient
de voter le nouveau régime douanier co-
lonial, et le nouveau régime douanier
applicable aux vins tunisiens, il est vrai
toutefois, il est juste et raisonnable que
nous ayons le droit de garder nos pro-
ducteurs dés atteintes graves qui pour-
raient être portées à leurs intérêts légi-
times. C'est affaire d'équité et de me-
sure. Je prends mon exemple dans le
texte de la loi sur le régime des vins
« et autres produits » tunisiens.
D'après ce texte, un décret peut ad-
mettre en franchise tous les produits
d'origine et de provenance tunisiennes
à une seule condition : c'est que les pro-
duits similaires français jouissent du
même avantage à leur entrée en Tunisie,
et que les produits similaires étrangers
seront soumis en Tunisie au même tarif
douanier qu'en France.
Il y a eu, de la part de certaines in-
dustries, des craintes, des protestations
exprimées. La Commission sénatoriale
ne les a pas trouvé fondées. Pourtant,
une réclamation a paru justifiée : celle
du Comité des Salines et des représen-
tants des sauniers français : si le sel tu-
nisien nous arrive en franchise, le mar-
ché métropolitain du sel est, d'un seul
coup, bouleversé. et certaines salines de
France, notamment celles de l'Ouest sont
compromises.
Il fallait mettre en parallèle les inté-
rêts en présence :
10 Ceux de la Tunisie. Les sels tuni-
siens sont fournis par des salines que
l'Etat a classées parmi les propriétés do-
maniales, comme toutes les mines. C'est
le monopole. L'exploitation, la vente
sont entre les mains de l'Etat. Quand
l'Etat confie telle ou telle exploitation
à des particu liers, la Direction Générale
des Travaux publics accorde la conces-
sion, après que le Conseil des Ministres
a délibéré et approuvé. Ces concessions
sont accordées pour trente ans, avec cette
condition que tout le se l sera exporté :
le Trésor Tunisien perçoit une rede-
vance de o,io centimes par tonne de
sel exporté.
Dans ces dernières années, la Tunisie
a importé des quantités insignifiantes
de sel (i tonne, sauf en 1925, 3 tonnes)
et exporté les quantités ci-après : 1921,
22.094 tonnes; 1922, 36.064; 1923,
40.808; 1924, 119.135; 1925, 138.760;
1926, 87.101 tonnes.
Il ne semble donc pas que la Tunisie
ait beaucoup à perdre si les sels qu'elle
produit n'entrent pas en franchise dans
notre pays;
-- 2° - Ceux de - la métropole. ------
L industrie française du sel ne peut
se sortir d'affaire que par la maîtrise
du marché intérieur. Le sel tunisien est
un concurrent redoutable, plus que re-
doutable, et voilà pourquoi, depuis de
longues années, les sauniers français
s'opposent énergiquement aux nombreu-
ses tentatives faites pour introduire les
sels tunisiens sans payer les droits de
douane.
C'est que les sels tunisiens, favorisés
par des conditions climatériques incom-
parablement plus favorables que les nô-
tres, peuvent atteindre des quantités
considérables. S'ils entraient en fran-
chise, la baisse des prix serait si brus-
que et si forte que le marché intérieur
serait déséquilibré. Pour lutter tant bien
que mal, il faudrait que les salines du
Midi, placées dans les conditions les
plus avantageuses, travaillent à compen-
ser le manque à gagner « en étendant
leur rayon d'écoulement n, écrivait le
ministre du Commerce (j'ajoute : et la
superficie de leurs exploitations, ce qui,
dans certains cas que je connais assez
bien, ne serait pas très difficile). Mais
alors les salines de l'Ouest seraient at-
teintes les premières parce que leur si-
tuation est la plus difficile; puis, ce se-
rait le tour des salines du Sud-Ouest,
puis de l'Est.
Or, il y a là toute une partie de la
population qui serait privée de ses
moyens d'existence, de très nombreux
travailleurs qu'on ne saurait sacrifier
sans danger, à tous les points de vue.
L'intérêt des travailleurs et employés
et celui des salines s'opposent donc à
l'entrée en franchise des sels tunisiens.
Et, direz-vous, le consommateur, qui
parlera de lui ? Qui songera à protéger
ce bon garçon de payant? Remarque
fort juste. Cette fois, on répond qu'il
n'a guère à se plaindre, car la quantité
de sel consommée par chaque Français
est en réalité fort peu de chose.
Telles sont les raisons qui ont déter-
miné le Parlement à refuser l'entrée en
franchise des sels tunisiens. Peut-être
d'autres exemples seraient-ils mieux
choisis. Je n'ai pris celui-ci qu'à titre
d'« actualité n. Mais il ne saurait rien
enlever à la vérité et à la justesse (Jel
conclusions de la Commission Sénato-
riale des Douanes Elle rappelait les pa-
roles du Président de la Chambre de
Commerce de Tunisie à notre Commis-
sion extraparlementaire.
« Il s'agit de savoir si la bienveil-
lance, la sollicitude de la métropole doit
être acquise pleinement, sans réserve,
aux Français de la Tunisie, qui subor-
donnent tout, eux, à l'intérêt primor-
dial de la mère-patrie. »
Et notre sympathique ami, M. Lu-
cien Hubert, président de la Commis-
sion des Affaires Etrangères, déclarait :
« Le débat actuel soulève une vérita-
ble question nationale. La France a pro-
mis aux pays qu'elle a appelés à elle et
notamment à la Tunisie de sauvegarder
leurs libertés économiques. » --
Oui, toutes leurs libertés économiques;
la bienveillance, la sollicitude de la mé-
tropole est acquise pleinement à tous
ses enfants des provinces lointaines, sans
aucune autre réserve que celle que lui
impose le devoir de ne sacrifier aucun
des intérêts qu'elle a mission de préser-
ver avec une égale attention.
Mmrto Jtouafan,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Colon tes.
La conférence Nord-Africaine
La conférence nord-africainc des gouver-
neurs et résidents généraux dont la date pri-
mitive avait été fixée au 5 mai, et qui devait
se tenir à Alger, aura vraisemblablement lieu
à Rabat, du 7 au 12 juillet prochain.
8..
Le statut de Tanger
»♦«
Le comte Manzoni, ambassadeur d'Italie,
a remis une note aux délégués des trois au-
tres puissances intéressées a l'issue de la ra-
tification de l'accord technique. Mais jus-
qu'ici, cette note n'a pas été communiquée
à la presse.
Elle est, parait-il, tout à fait raisonnable.
L'Italie y expose des questions de principes
qui vont nécessiter un échange de vues entre
les représentants des quatre gouvernements
intéressés, échange de vues qui promet d'être,
comme bien l'on pense, tout à fait amical.
Nous savons que l'Italie demande une par-
ticipation effective dans l'administration mu-
nicipale de Tanger et un représentant au tri-
bunal mixte. Il est à peu près certain, dès à
présent, que l'Angleterre, l'Espagne et la
France accepteront les demandes de M.
Mussolini et qu'ainsi l'accord pourra se faire
d'ici à quelques semaines.
Ce sera, espérons-le, un premier pas vers
de nouvelles relations italo-françaises:
La mission de M. Steeg
«a»
Au cours de la réunion de jeudi dernier au
Conseil des ministres, la mission de M. Stteg,
s énateur, Résident général de France au Ma-
roc. a été renouvelée pour 6 mois.
L' œuvre accompl ie dans notre protectorat
chérifien par M. Steeg, au cours de ces der-
niers mois, a été suffisamment exposée dans les
Annal es Coloniales pour que nous n'ayons pas
besoin de justifier cette décision du Conseil des
Ministres. Rappelons seulement que le Maroc
presque entièrement pacifié, sa mise en valeur
et son organisation économique en progrès cons-
tant témoignent du succès avec lequel le rési-
dent général a su remplir sa mission.
Ajoutons que l'emprunt du protectorat tout
récemment autorisé par le Parlement sur la de-
mande de M. Steeg permettra de poursuivre
au Maroc une politique si heureusement com-
mencée.
Maroc-Paris en automobile
T 6--
Les automobilistes qui tentent le raid
Saft-Paris sent arrivés hier à Tanger. Ils
sont repartis aujourd'hui pour Ceuta,
Le voyage de M. René Renoult
au Maroc
«♦«
Mme et M. René Renoult, ancien minis-
tre, continuant leur voyage touristique au
Maroc, sont descendu. dimanche dernier à
la Résidence générale et fureut. les hôtes
de M. Steeg pendant toute la durée de leur
séjour à Rabat qu'ils ont quitté pour s'ar-
rêter à Tanger d'oif ils sont partis aujour-
d'hui samedi pour Gibraltar.
(Par dépêche.)
8.8"'-11"
Rentrée du Maroc samedi dernier, avec son
mari, la comtesse de Pt..tti della Rocca a
quitté Madrid avec Mlle Marie-Antoinette
de Pcretti délia Rocca, sa fille.
Elle passe quelques jours à Angers, auprès
de son fils, brigadier au 7" hussards, et,
après un court séjour à Paris, retournera à
Madrid à la fin de la semaine prochaine.
.,.
Èobtue de crtae de Casablanca
11.
Les corps de M. Courcoux, représentant
au Maroc d'une société française ; de sa
femme, née Julian, et de son neveu. M. Tac-
ques Bourouilloux, assassinés à Casablanca
un domestique indigène, ont été ramenés
Pa, Bordeaux par le paquebot Macoris. Les
cercueils ont été dirigés sur Saint-Bricuc, où
ils arriveront lundi prochain.
Après un service à la cathédrale, les trois
victimes seront Inhumées le lendemain matin
au cimetière de la ville.
Mgr Courcoux, évêque d'Orléans, frère de
M. Courcoux, assistera aux fUDErailles.
La mal i-d'œuvre
au Gabon
J *
D'après les estimations les plus
raisonnables, la forêt gabonaise
exploitable, sans compromettre
l'avenir, est au minimum de 40.000 hectares.
La production annuelle d'Okumé qui doit en
résulter est de 300.000 tonnes avec 10 à
12.000 travailleurs et un outillage conve-
nable.
Voyons ce qui se passe actuellement. Nous
étudierons ensuite les moyens d'arriver à
cette exploitation rationnelle de la foret ga-
bonaise que nous préconisons ci-dessus, d'ac-
cord avec le directeur général du Consortium
forestier des Grands Réseaux, M. Léon Ge-
raud.
La raison primordiale de quelques échecs
éprouvés par des sociétés d'exploitation, CI;.
pendant importantes et outillées, est à coup
sûr le manque de main-d'oeuvre.
On n'avait pas songé, qu'au Gabon, la
densité de la population est extrêmement
faible 0,6 (400.000 habitants tout au plus
pour 275.000 kmq de superficie). Et au fur
et à mesure de l'extension des chantiers, il
a fallu aller recruter les travailleurs de plus
en plus loin. Finalement, les besoins de
main-d'œuvre ont dépassé les ressources exis-
tantes.
Les communications avec la côte sont en-
core extrêmement précaires : il l'as de voie
ferrée et on n'est pas près de voir construire
la ligllt: Libreville-Oucsso ; 20 deux pistes
carrossables vont de Libreville à Oivcndo
et de Libreville à la baie de Munda, cha-
cune longue d'une vingtaine de kilomètres ;
30 à Stndara, une route de 25 km. ouvre le
bassiu supérieur de la N'(;otittit- iusqu'à
Moitila; 4" d'Dyem, une route se dirige vers
Iibolmva au Cameroun.
M. Léon Géraud, dans le dentier Bulletin
du Comité de l'Afrique Française, se de-
mande s'il est possible de développer ce
réseau routier. Il ne croit pas la chose aussi
facile qu'elle le fut dans l'Oubangui, mais
quand on a vu les belles routes forestières
automobilables de la Côte d' Ivoire, on est
convaincu de la possibilité d'exécuter de pa-
reris travaux en forêt gabonaise, et on est
convaincu également de leur nécessité.
Un bon système routier, combiné avec les
votes fluviales, donnerait au Gabon des
voies d'évacuation commerciales qui facilite-
raient de beaucoup son exploitation et le re-
crutement de la main-d'œuvre.
Comme le fait justement remarquer M.
Léon Giraud, Vacheminement des travail-
leurs des circonscriptions de l'intérieur vers
les chantiers forestiers n'a pas été fait avec
soin et souvent dans des conditions présen-
tant beaucoup d'inconvénients et même des
dangers. Les l'illagfs, privés de leurs adultes,
ont été désoTgallisés, la vie sociale détruite.
Il faut chercher à fixer l'indigène là où il
est économiquement le plus utile, là où il
peut apporter la contribution la plus effi-
cace au développement dit pays. Il existe
de longue date un déplacement progressif
des Pahouins vers l'Ouest, il n'y aurait
qu'à le laisser reprendre et nous obtiendrons
une nouvelle répartition des populations
dans les zones économiques de la colonie.
Ces déplacements des populations doivent
porter sur des familles entières qui trouve-
ront en leur nouvel emplacement toutes 104
édités d'installation définitive.
Le Gabon peut fournir 120.000 travail-
leurs adultes. Actudlement, la main-d'œu-
vre disponible pour les entreprises en activité
est d'environ 25.000 hommes dont 17.000
proviennent des circonscriptions de l'iltté
rieur : 10.000 engagés par contrat régulier
et 7.000 de population flottante, sur laquelle
on n'a aucun contrôle.
Nous avems vu que la Colonie ne doit ra-
tionnellement sortir annuellement qu'un
maximum de 300.000 tonnes d'Okoumé.
En 1925 et 1926, la moyenne de rende-
ment par tonne et par an était de 12 tonnes,
réorganisation technique des chantiers avec
un outillage doit porter ce rendement à 30
tonnes. D'où il résulte qu'un effectif de
10.000 travailleurs suffirait à tirer de la
forêt les 300.000 tonnes annuelles, limite
de la production.
Il resterait donc 25.000–10.000=15.000
hommes disponibles pour les cultures vi-
vrières nécessaires à Valimentation des tra-
venllcurs et pour les industries de traitement
des grumes. Un contingent important d'adul-
tes resterait aussi pour la culture des pal-
mistes, du café, du cacao, que nous savons
être excellents produits du crû.
Notons que Vaugmentation du rendement
de l'indigène, conséquence immédiate d'une
vie meilleure dans les villages de concentra-
tion aura pour résultat une diminution pro-
gressive du nombre des trcri'ailleurs sur les
chantiers.
Il faut aussi diminuer les surfaces con-
cédées dont le nombre exagéré gaspille les
efforts. On ne devrait accorder de notroeattx
permis de coupe qu'autant que l'exploitant
aurait tiré un parti coitvcnablc des permis
précédemment concédés.
Il est évident que les mesures préconisées
entraîneront des grandes dépenses entre au-
tres celles relatives à l'organisation d'un
service médical collectif. Mais les efforts
combinés de l'Administration et des colons
intéressés et conscients de l'importance de
l'œuvre à accomplir, procureront les crédits
nécessaires à une meilleure utilisation des
ressources de la colonie du Gabon qui ne
doit plus être la déshéritée de notre Afrique
Equatoriale.
Cffe. Deèl«rre,
Sénateur du Norti.
Celle qu'on n'oublfe-pas
»♦«
La colonie enchanteresse
tfréitrm cette de nos coionk* qui vous a
le plus c harmé ?
Quel est cotre plus beau souvenir colonial ?
Un conseU d'ami
C'est sur les instances de M. Jean Ajalbert,
de l'Académie Goncourt, que M. Brieux, de
l'Académie Française, qui projetait un voyage
aux Indes anglaises, décida de pousser jusqu'à
l'Indochine.
Le conseil était bon. M. Brieux revint ravi
de son voyage dans la lointaine France d'Asie.
L'auréole des écrivains coloniaux s' ajouta à sa
gloire.
M. Brieux subit la question
C'est l'inévitable rançon de la gloire. Par
bonheur M. Brieux ne s'y dérobe pas.
La colonie qui m'a le plus charmé ?
Hélas, je n'en n'ai vu qu'une 1. Je la préfère
tout de" même, c'est l' Indochine.
Et le plus beau souvenir que vous gardez
de là-bas ?
Ils sont trop.
Hésitant, mais généreux, M. Brieux m ou-
vre tous ses trésors.
Choisissez.
C'était au Tonkin, chez un administrateur,
Le fils du vice-roi avait fait venir ses comé-
diens, ses musiciens, ses danseuses. Celles-ci
étaient au nombre de seize. Elles dansèrent,
vêtues de robes de toutes les couleurs, portant,
de chaque côté de la tête, deux lanternes sus-
pendues et allumées. C'était très curieux.
Cependant. « l'étoile » du ballet se mou-
cha plusieurs fois tout en dansant et avec ses
doigts.
Non. Ce n est pas là le plus beau souvenir
du mailre. ,
Alors, cette visite sous la pluie au tombeau
du roi Tu-Duc, souverain vaincu de l' Annam ?
Oui, peut-être.
Dans l'enceinte des hauts murs noirs, un pa-
villon s'élevait sur un lac artificiel, Tu-Duc y
canotait et s' y baignait en compagnie de ses
femmes.
Un jardin de poupée, des ponts-joujoux de
porcelaine, des arbustes liliputiens. voilà qui
a bien du charme !
Mais.
Mais, cette promenade dans les ruines
d' Angkor, merveille du Cambodge ! Ici la
forêt a donné l'assaut aux pierres. Des feuit-
lages, des fleurs folles s'enroulent, grimpent et
retombent le long des arcades. Je suis, pas a
pas, le voyageur qui marche sur des colonnes
g isantes, des pierres sculptées, au milieu de
l'exubérance de la nature. Au faite d'une ter-
rasse, un arbre immense croît vers l'azur, Sus-
pendu prodigieusement, sous ses racines on voit
le ciel.
Montons le grand escalier de pierre, aux
marches étroites et hautes, nous arrivons au
Saint des Saints. C'est beau.
Le temple d'Angkor, dont le soubassement
mesure sept mètres de haut et le pourtour, deux
mille cinq cents mètres ! Bas relief où figure
l'épopée du Ramayana. Que faut-il retenir ?
Choisir.
Cela ressemble au supplice de Tantale qui
avait volé un chien d'or en Crête. Mais, moi
je n'ai pas volé de chien, même de poils vul-
gaires comme tous les chiens.
- Et le paysage marin de la baie d Along s'of-
fre encore à moi. la mystérieuse cour royale
de Hué. létrangeté de l'exotisme, la sur-
prenante vision de la flore tropicale.
Mais l'ultime souvenir colonial ? Je le tiens.
Un soir sur le Mékong, la chaloupe va, entre
les rives bordées de bambous et de hautes pal-
mes où passent des vols d'oiseaux blancs et des
hérons.
L'heure est exquise. M. Brieux décide de
dîner à l'air du soir. La table est mise à l'avant
de la chaloupe. C'est délicieux. C'est déli-
cieux. pas longtemps. Les dîneurs sont as-
saillis tout d'un coup par des myriades de mous-
tiques. Ecoutons M. Brieux :
« La nappe blanche, le plancher, les. ban-
quettes, nos vêtements, nos mains, nos visages
sont couverts de ce fourmillement, de cette
foule agressive, chatouillante, pinçante, odieuse!
L'air en est saturé.
Je vous assure que c'était à devenir fou, et
je vous laisse imaginer le dégoût, la défense
impuissante, la répugnance nerveuse, la colère,
la révolte, les nausées qu'on éprouve à sentir
se glisser sous les vêtements, par les manches,
r le cou, cette invasion écœurante de mil-
liers de petits êtres l méchants et sales.
Je sens encore des démangeaisons, rien qu'à
le raconter ! »
Assurément, ce n'est pas là, le plus beau
souvenir de l'auteur de Vopages aux Indes et
en Indochine.
Mais certainement et sans nul doute, c'est le
plus colonial.
Mlrane-Jferceffe Devins.
t .0000
L'escadre de la Méditerranée
a
La première escadre, sous le commande-
ment du vice-amiral Docteur, est revenue
jeudi soir à Toulon des côtes tunisiennes et
algériennes. Elle est rentrée en rade après
une série d'exercices de tir au large du Cap
Cepet.
PHILATÉLIE
- ̃̃ «♦»
Congrès philatélique international
Le congrès philatélique international an.
nuel comportant une exposition de timbres,
aura lieu au Havre cette année.
Un timbre-poste officiel commémorant Le
Havre et s'inspirant surtout de son intérêt
maritime, sera émis à cette occasion. Un
concours avec prix est ouvert entre les ar-
tistes français pour le choix d'un dessin de-
vant servir à l exécutioan de ce timbre.
Dépêches de l'Indochine
.dbe 6
Candidats
M Ernest ouit-ey, député sortant, s'est
ravisé. Malgré son cuisant échec à la délé-
galion du Cambodge, il ne se retire ni res-
pectueusement. devant M. II. Gourdon, ni
fraternellement devant M.de la Chevrolicre.
Il reste le candidat ù l'élection du 22 avril.
Il a contre lui :
MM. Ardin, imprimeur, candidat de dé-
fense des intérêts corhinchinois.
Canceliieri, avocat, candidat d'uuillll des
gauches.
Giorgi, socialiste unifie.
Ilenri Gourdon, sur lequel se grouperont
de nombreux républicains, sans distinction
de uuances.
Un nouveau candidat vient de s'affirmer,
c'est M. Uuclorq, fonctionnaire indigène
des douanes en retraite, naturalisé. Il a
pris 1'étiquellc d'indépendant.
Visite aux grands fauves
Le Gouverneur général p. i. Monguillot a
quitté llanol hier dans la soirée, allant à
Ranmethuot par Ilué, Quangngai, où il vi-
sitera la première foire des fauves. Il sera
de retour à Hanoï le 13 avril.
Sorciers annamites
On sait le rôle que jouent les sorciers dans
la vie des indigènes annamites.
L'attirail du sorcier annamite n'est pas
très compliqué; il comprend: t. des dra-
peaux de cinq couleurs dits drapeaux des
cinq éléments, qui servent à chasser les mau-
vais esprits ; 2. des sabres de bois, ainsi
que des bâtons, des rotins de toutes sortes,
destinés à battre les démons; 3. des créccls,
des timbres de métal qui ont pour but d ef-
frayer et d'écarter les esprits du mal.
Avec un pareil attirail, démons, mauvais
esprits, génies malins, évidemment, n'ont
qu'à bien se tenir. Cependant, cela ne suffit
pas au sorcier pour faire le bonheur des in-
digènes. Il fabrique encore des amulettes spé-
ciales appelées niorceaux de papier
blanc, rouge ou jaune, suivant leur desti-
nation, sur lesquels le magicien trace des
caractères chinois au pinceau. ---
Il y a des règles très précises pour la con-
fection d'un bua. 11 faut, en traçant les ca-
ractères et signes magiques, se tourner du
cOté de l'ouest, les premier, cinquième et
neuvième mois ; du côtfS du sud, les
deuxième, sixième et dixième mois ; du côté
de l'est les troisième, septième rt onzième
mois, du côté du nord les quatrième, huitième
et douzième mois.
Il faut encore compter avec le sinit-kiti
(souffle de la vie) qui importe essentielle-
ment et qui varie selon les saisons.
Mais le hlla n'a autant d'efficacité que le
sorcier qui le confectionne a longuement
jeûné et prié.
Le moment venu de tracer les formules sa-
crées sur le papier, le sorcier ne manque pas
d'exposer son pinceau au-dessus des baguet-
tes fumantes d encens, afin de le débarrasser
de toute mauvaise influence.
Cinéma Colonial
L'Occident à Bordeaux
Henri Fescourt vient d'achever aux studios
des Cinéromans la deuxième partie de ses
scènes d'intérieurs de l'Occident, et se pré-
pare à partir pour le Maroc. La plupart des
interprètes sont actuellement à Bordeaux, où
ils s'embarqueront à destination de Mogador.
Pendant les derniers jours passés au stu-
dio, Claudia Victrix a tourné de nombreuses
et importantes scènes. La grande artiste fait
du personnage d'Hassina une composition
singulièrement émouvante; Jaque Catelain,
Lucien Dalsace et de Bagratide déploient
leur talent très sûr dans les rôles d'Arnaud,
Cadières et de Taïeb.
Des victuailles pour les Iles du Sud
La M. G. M. reçut dernièrement « un
mot » des îles Papeetc, envoyé par le met-
teur en scène de Sous le ciel du Sud, Robert
Flaherty, et demandant d'envoyer d'urgence
dix mille boites de saumon et assez de farine
pour faire du pain destiné à être mangé avec
ce saumon. C est que le pain et le saumon
sont les grandes délicatesses de l'art culi-
naire des habitants des îles du Sud, et leur
en offrir est, parait-il, le seul moyen de se-
couer la torpeur des indigènes.
8.. 1
LE TAUX DE LA PIASTRE
0
Le Gouverneur général de l'Indochine vient
de faire connaître au ministre des Colonies qu'il
la date du 5 avril 1028, lo taux officiel de la
pin sire était de 12 fr. 06.
1 .1.
Gâcheurs italiens en ÎMisie
Les u gâcheurs de plâtre » en Tunisie sont
exigeants. Alors que les maçons de la Creuse,
du Limousin, de bonne renommée, se conten-
tent de 28 francs, par jour de travail (et ce
n'est pas si mal), les gâcheurs de mortier sici-
liens et autres, ont des exigences qui laissent
loin derrière elles, celles de nos meilleurs ma-
cons de France.
En France, nos maçons posent 2.200 bri-
ques par jour. Un maçon tunisien à peu près
1.000. Et celui-là, encore, est regardé comme
un phénix en plâtre 1
Et voilà pourquoi votre maison coûte si cher
à bâtir ! Et qu'on se risque de moins en moins
à passer commande aux entrepreneurs.
--- Au fait, puisque en - France on établit offi-
ciellement les salaires des maçons, pourquoi ne
le ferait-on pas en Tunisie ?
Tout le monde se réjouirait de voir la « co-
terie » italienne dans la Régence, gâcher un
peu moins serré quand il s'agit du prix de leur
travail généralement inférieur.
LES PEINTRES COLONIAUX
•+«
Après l'Aurès le M.Zab
Mme S. F rémont qui se classe maintenant
parmi les explorateurs de l'Afrique Incon-
nue, repart pour le Siiii-Algérieii (l'où elle
rapportera les éléments de nouvelles confé-
rences et d'attra\antes expositions.
Le trafic du port de Dakar
pendant le mois de décembre
et l'année 1927
Pendant le mois de décembre 1927, le poit
de commerce de Dakar a été fréquenté par
233 navires jaugeant 223.074 tonneaux, se ré-
partissant ainsi par pavillon : 184 français,
16 anglais, 14 danois, 5 allemands, 4 hollan-
dais, 4 norvégiens, 3 italiens et 3 américains.
Le trafic du mois a atteint 71.374 tonnes,
dont 37.875 t. à l'entrée et 33.499 à la sortie.
En décembre 1926, le trafic du port avait été
de 84.838 tonnes, dont 55.262 t. au débarque-
ment et 29.576 t. à l'embarquement.
Les chiffres de décembre 1927 portent à
418.626 t. le tonnage des marchandises dé-
barquées et à 313.233 t. celui des marchan-
dises embarquées pendant l'année 1027, con-
tre 481.145 t. entrées et 427.311 t. sorties en
1926. La diminution constatée en 1927 est
due au ralentissement du trafic résultant,
pendant quelques mois, de la situation sani-
taire de la ville.
Parmi les marchandises débarquées en
1927, les charbons s'inscrivent pour 205.912
tonnes contre 234.847 t. en 1926; le mazout
figure pour 14.649 t. contre 12.106 t. l'année
précédente, et les marchandises diverses for-
ment un total de 198.065 tonnes contre
234.492 tonnes.
Les produits embarqués au cours de la
même année comprennent 157,682 t. de char-
bon contre 214.484 t. en 1926; 64.353 t. d'ara-
chides contre 102.410 t.; 11,765 t. de mazout
contre 15.898 1. ; 3.320 t. de gommes contre
5.356 t. ; 1.251 t. de peaux contre 1.181 t. ;
950 t. de coton contre 1.287 1. ; 657 t. de lai-
nes contre 615 t. et 73 255 t. d autres pro-
duits et cabotage contre 86.080 tonnes.
Malgré le fléchissement constaté en 1027,
le trafic du port de Dakar pendant cette der-
nière année est encore supérieur de u.2.'g
tonnes à celui de la période quinquennale
1922-1926.
Le développement de la T. S. F.
en Algérie
I depuis 1923, le développement de la 1.
S. F., s'est accru d'une ((\,UlI importante,
notamment da Ils le département d'Alger.
Alger compte 4.000 amateurs de radiophl)-
nie et possède un poste d'émission dont l'am-
plification sera réalisée cette année.
II y a donc là un débouché intéressant
pour les fabricants d'appareils et d'acces-
soires de T. S. F.
Le public marque une préférence bien
nette pour les postes lampes, les P(Itts à
galène n'étant guère employés en raison do
l'éloignement des postes émetteurs.
Les postes vendus sont généralement à
quatre lampes et plus rarement à cinq et six
lampes.
Le montage le plus en faveur est à réso-
nance et à double résonance.
Le matériel reçu provient presque exclusi-
vement de la métropole.
Cependant, la concurrence locale est assez
active; quant à la concurrence étrangrère, elle
commence à se manifester mais se trouve as-
sez gênée par le change.
Ici, comme dans la métropole, un grand
nombre d'armateurs construisent eux-mêmes
le poste avec des pièces détachées. 1/usager
au contraire, achète son poste tout monté.
Les débollChl:s sont donc des plus intéres-
sants pour les fabricants d'appareils et d'ac-
cessoires. A la condition que très appareils
soient sérieusement fabriqués et sensib les,
cc qui n est pas toujours le cas de ceux qui
sont importés.
Potir l'Oranic. elle marque 1111 retard ;¡';Sl'l
marqué en matière de radiophonie, l.e nom-
bre d'amateurs ne s élève pas à co à Oran
et ne dépasse pas de beaucoup ^.000 pour
tout le département.Ce peu de développement
de la radiophonie en Uranie, vient peut-être
en partie de l'imperfection relative des ré-
cepteurs réalisés à ce jour en particulier
pour ce qui concerne la réception à grande
distance (Paris 1.500 kilomètres, Londres.
1.800 kilomètres) et l'élimination des para-
sites atmosphériques qui revêtent en été un
caractère particulièrement violent. U v a
certainement de ce côté un effort à faire de
la part des constructeurs.
La clientèle de cette région s'orienterait
principalement vers * les postes complets tout
montés, susceptibles de donner le maximum
de sécurité de fonctionnement sera i t-ce même
au prix d'un sacrifice pécuniaire plus vlevé.
Quant" au département de Constantine,
tout est à faire dans cette région an point vue radiophonique.
Pour la production coloniale
de matières premières
Les assemblées générales do l'Union ovino
de l'Afrique du Nord
et de l'Union ovine coloniale
I.t'" ;1,",I'IlJ"!t.,,:-: ^•ii'Tales annuelles tir l Tiii> n
Ovine de l'Afrique du Nord et de ITnion Ovine
Coloniale ont eu lieu à Paris, 2*2, Poulevarl
Saint-Ciennain, le 2S mai^. sou> la pivsidciiee
de M. Kugène Matin.h.
1 es ra|i|*Tts des Conseils d'administration sur
l'aelivite île ees \ssoi ialions ail cours de l'an-
née LI7 ont ele présentes par M. Michel L.)t
1"111', administrateur délégué et approuves il
l'unanimité ainsi que les comptes de cet exer
1 ice.
L L 111011 Ovine de l'Afrique du N«>rd a pour
suivi au cours de celle année sociale son pro-
gramme d'organisation ralionnelle et île déve-
loppement de l'élevage du mouton en Algérie,
au Maroc et en Tunisie, l'.lle compte desonmo-
parmi ses adhérents les principales »'.hamluvs >''<<
C.oiniueive, ions les groupements ""r¡"I',IIII-
lainiers. le^ plus importants industriels, n..-
cianls et. éleveurs de tous les Ktalilissenieiilde
olii Nord aiu-i que
les Compagnie.- de Chemins de fer el de Nav 1-
gation.
I.'hiver p.tîîiV l'.»2T a enlraiiie des perle.-, 1 mi ,i-
dérnMes pour les «icveur.; Nord-Afrieains par
suite de l'insufiisaiire d>* movons 1111- en oeu-
vre pour ln protection du troupeau. 1.'action
générale de propagande et d'éludé de ces grou-
n TfTTMlHtO : M RNTlU-
SAMEDI soin, T AVRIL Jt88
t ( :I 0
Les Annales Coloniales
(m nncmu. rleld",,, sont r. m
foire»* du tournaI.
Dikicteur*: Marool RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Tou lu uer. publiés dans notre tournai ne peuvent
être rqwottuu, qu'en citant les Aiauucs Goumulcs.
JMMM. QMOTtOtM
Rédaction & Administration :
84.
PARIS an
Tf ÉPII. t LOUVIVB t»47
- RICHKLIBU «7-M
ABONNEMENTS
avec le supplément illustré :
Usas «Mol» .eb
Franc* et
Colonies 120 e M 9 Si a
Étranger 180 > 100 » Ma
nn s'abonae sans rra" dans
tous les bureau de poIte.
POUR L'INTÉRÊT GÉNÉRAL 1
om
S'il est faux de prétendre que nous
considérons nos colonies comme des con-
currentes, si cela est injuste, surtout au
lendemain du jour où le Parlement vient
de voter le nouveau régime douanier co-
lonial, et le nouveau régime douanier
applicable aux vins tunisiens, il est vrai
toutefois, il est juste et raisonnable que
nous ayons le droit de garder nos pro-
ducteurs dés atteintes graves qui pour-
raient être portées à leurs intérêts légi-
times. C'est affaire d'équité et de me-
sure. Je prends mon exemple dans le
texte de la loi sur le régime des vins
« et autres produits » tunisiens.
D'après ce texte, un décret peut ad-
mettre en franchise tous les produits
d'origine et de provenance tunisiennes
à une seule condition : c'est que les pro-
duits similaires français jouissent du
même avantage à leur entrée en Tunisie,
et que les produits similaires étrangers
seront soumis en Tunisie au même tarif
douanier qu'en France.
Il y a eu, de la part de certaines in-
dustries, des craintes, des protestations
exprimées. La Commission sénatoriale
ne les a pas trouvé fondées. Pourtant,
une réclamation a paru justifiée : celle
du Comité des Salines et des représen-
tants des sauniers français : si le sel tu-
nisien nous arrive en franchise, le mar-
ché métropolitain du sel est, d'un seul
coup, bouleversé. et certaines salines de
France, notamment celles de l'Ouest sont
compromises.
Il fallait mettre en parallèle les inté-
rêts en présence :
10 Ceux de la Tunisie. Les sels tuni-
siens sont fournis par des salines que
l'Etat a classées parmi les propriétés do-
maniales, comme toutes les mines. C'est
le monopole. L'exploitation, la vente
sont entre les mains de l'Etat. Quand
l'Etat confie telle ou telle exploitation
à des particu liers, la Direction Générale
des Travaux publics accorde la conces-
sion, après que le Conseil des Ministres
a délibéré et approuvé. Ces concessions
sont accordées pour trente ans, avec cette
condition que tout le se l sera exporté :
le Trésor Tunisien perçoit une rede-
vance de o,io centimes par tonne de
sel exporté.
Dans ces dernières années, la Tunisie
a importé des quantités insignifiantes
de sel (i tonne, sauf en 1925, 3 tonnes)
et exporté les quantités ci-après : 1921,
22.094 tonnes; 1922, 36.064; 1923,
40.808; 1924, 119.135; 1925, 138.760;
1926, 87.101 tonnes.
Il ne semble donc pas que la Tunisie
ait beaucoup à perdre si les sels qu'elle
produit n'entrent pas en franchise dans
notre pays;
-- 2° - Ceux de - la métropole. ------
L industrie française du sel ne peut
se sortir d'affaire que par la maîtrise
du marché intérieur. Le sel tunisien est
un concurrent redoutable, plus que re-
doutable, et voilà pourquoi, depuis de
longues années, les sauniers français
s'opposent énergiquement aux nombreu-
ses tentatives faites pour introduire les
sels tunisiens sans payer les droits de
douane.
C'est que les sels tunisiens, favorisés
par des conditions climatériques incom-
parablement plus favorables que les nô-
tres, peuvent atteindre des quantités
considérables. S'ils entraient en fran-
chise, la baisse des prix serait si brus-
que et si forte que le marché intérieur
serait déséquilibré. Pour lutter tant bien
que mal, il faudrait que les salines du
Midi, placées dans les conditions les
plus avantageuses, travaillent à compen-
ser le manque à gagner « en étendant
leur rayon d'écoulement n, écrivait le
ministre du Commerce (j'ajoute : et la
superficie de leurs exploitations, ce qui,
dans certains cas que je connais assez
bien, ne serait pas très difficile). Mais
alors les salines de l'Ouest seraient at-
teintes les premières parce que leur si-
tuation est la plus difficile; puis, ce se-
rait le tour des salines du Sud-Ouest,
puis de l'Est.
Or, il y a là toute une partie de la
population qui serait privée de ses
moyens d'existence, de très nombreux
travailleurs qu'on ne saurait sacrifier
sans danger, à tous les points de vue.
L'intérêt des travailleurs et employés
et celui des salines s'opposent donc à
l'entrée en franchise des sels tunisiens.
Et, direz-vous, le consommateur, qui
parlera de lui ? Qui songera à protéger
ce bon garçon de payant? Remarque
fort juste. Cette fois, on répond qu'il
n'a guère à se plaindre, car la quantité
de sel consommée par chaque Français
est en réalité fort peu de chose.
Telles sont les raisons qui ont déter-
miné le Parlement à refuser l'entrée en
franchise des sels tunisiens. Peut-être
d'autres exemples seraient-ils mieux
choisis. Je n'ai pris celui-ci qu'à titre
d'« actualité n. Mais il ne saurait rien
enlever à la vérité et à la justesse (Jel
conclusions de la Commission Sénato-
riale des Douanes Elle rappelait les pa-
roles du Président de la Chambre de
Commerce de Tunisie à notre Commis-
sion extraparlementaire.
« Il s'agit de savoir si la bienveil-
lance, la sollicitude de la métropole doit
être acquise pleinement, sans réserve,
aux Français de la Tunisie, qui subor-
donnent tout, eux, à l'intérêt primor-
dial de la mère-patrie. »
Et notre sympathique ami, M. Lu-
cien Hubert, président de la Commis-
sion des Affaires Etrangères, déclarait :
« Le débat actuel soulève une vérita-
ble question nationale. La France a pro-
mis aux pays qu'elle a appelés à elle et
notamment à la Tunisie de sauvegarder
leurs libertés économiques. » --
Oui, toutes leurs libertés économiques;
la bienveillance, la sollicitude de la mé-
tropole est acquise pleinement à tous
ses enfants des provinces lointaines, sans
aucune autre réserve que celle que lui
impose le devoir de ne sacrifier aucun
des intérêts qu'elle a mission de préser-
ver avec une égale attention.
Mmrto Jtouafan,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Colon tes.
La conférence Nord-Africaine
La conférence nord-africainc des gouver-
neurs et résidents généraux dont la date pri-
mitive avait été fixée au 5 mai, et qui devait
se tenir à Alger, aura vraisemblablement lieu
à Rabat, du 7 au 12 juillet prochain.
8..
Le statut de Tanger
»♦«
Le comte Manzoni, ambassadeur d'Italie,
a remis une note aux délégués des trois au-
tres puissances intéressées a l'issue de la ra-
tification de l'accord technique. Mais jus-
qu'ici, cette note n'a pas été communiquée
à la presse.
Elle est, parait-il, tout à fait raisonnable.
L'Italie y expose des questions de principes
qui vont nécessiter un échange de vues entre
les représentants des quatre gouvernements
intéressés, échange de vues qui promet d'être,
comme bien l'on pense, tout à fait amical.
Nous savons que l'Italie demande une par-
ticipation effective dans l'administration mu-
nicipale de Tanger et un représentant au tri-
bunal mixte. Il est à peu près certain, dès à
présent, que l'Angleterre, l'Espagne et la
France accepteront les demandes de M.
Mussolini et qu'ainsi l'accord pourra se faire
d'ici à quelques semaines.
Ce sera, espérons-le, un premier pas vers
de nouvelles relations italo-françaises:
La mission de M. Steeg
«a»
Au cours de la réunion de jeudi dernier au
Conseil des ministres, la mission de M. Stteg,
s énateur, Résident général de France au Ma-
roc. a été renouvelée pour 6 mois.
L' œuvre accompl ie dans notre protectorat
chérifien par M. Steeg, au cours de ces der-
niers mois, a été suffisamment exposée dans les
Annal es Coloniales pour que nous n'ayons pas
besoin de justifier cette décision du Conseil des
Ministres. Rappelons seulement que le Maroc
presque entièrement pacifié, sa mise en valeur
et son organisation économique en progrès cons-
tant témoignent du succès avec lequel le rési-
dent général a su remplir sa mission.
Ajoutons que l'emprunt du protectorat tout
récemment autorisé par le Parlement sur la de-
mande de M. Steeg permettra de poursuivre
au Maroc une politique si heureusement com-
mencée.
Maroc-Paris en automobile
T 6--
Les automobilistes qui tentent le raid
Saft-Paris sent arrivés hier à Tanger. Ils
sont repartis aujourd'hui pour Ceuta,
Le voyage de M. René Renoult
au Maroc
«♦«
Mme et M. René Renoult, ancien minis-
tre, continuant leur voyage touristique au
Maroc, sont descendu. dimanche dernier à
la Résidence générale et fureut. les hôtes
de M. Steeg pendant toute la durée de leur
séjour à Rabat qu'ils ont quitté pour s'ar-
rêter à Tanger d'oif ils sont partis aujour-
d'hui samedi pour Gibraltar.
(Par dépêche.)
8.8"'-11"
Rentrée du Maroc samedi dernier, avec son
mari, la comtesse de Pt..tti della Rocca a
quitté Madrid avec Mlle Marie-Antoinette
de Pcretti délia Rocca, sa fille.
Elle passe quelques jours à Angers, auprès
de son fils, brigadier au 7" hussards, et,
après un court séjour à Paris, retournera à
Madrid à la fin de la semaine prochaine.
.,.
Èobtue de crtae de Casablanca
11.
Les corps de M. Courcoux, représentant
au Maroc d'une société française ; de sa
femme, née Julian, et de son neveu. M. Tac-
ques Bourouilloux, assassinés à Casablanca
un domestique indigène, ont été ramenés
Pa, Bordeaux par le paquebot Macoris. Les
cercueils ont été dirigés sur Saint-Bricuc, où
ils arriveront lundi prochain.
Après un service à la cathédrale, les trois
victimes seront Inhumées le lendemain matin
au cimetière de la ville.
Mgr Courcoux, évêque d'Orléans, frère de
M. Courcoux, assistera aux fUDErailles.
La mal i-d'œuvre
au Gabon
J *
D'après les estimations les plus
raisonnables, la forêt gabonaise
exploitable, sans compromettre
l'avenir, est au minimum de 40.000 hectares.
La production annuelle d'Okumé qui doit en
résulter est de 300.000 tonnes avec 10 à
12.000 travailleurs et un outillage conve-
nable.
Voyons ce qui se passe actuellement. Nous
étudierons ensuite les moyens d'arriver à
cette exploitation rationnelle de la foret ga-
bonaise que nous préconisons ci-dessus, d'ac-
cord avec le directeur général du Consortium
forestier des Grands Réseaux, M. Léon Ge-
raud.
La raison primordiale de quelques échecs
éprouvés par des sociétés d'exploitation, CI;.
pendant importantes et outillées, est à coup
sûr le manque de main-d'oeuvre.
On n'avait pas songé, qu'au Gabon, la
densité de la population est extrêmement
faible 0,6 (400.000 habitants tout au plus
pour 275.000 kmq de superficie). Et au fur
et à mesure de l'extension des chantiers, il
a fallu aller recruter les travailleurs de plus
en plus loin. Finalement, les besoins de
main-d'œuvre ont dépassé les ressources exis-
tantes.
Les communications avec la côte sont en-
core extrêmement précaires : il l'as de voie
ferrée et on n'est pas près de voir construire
la ligllt: Libreville-Oucsso ; 20 deux pistes
carrossables vont de Libreville à Oivcndo
et de Libreville à la baie de Munda, cha-
cune longue d'une vingtaine de kilomètres ;
30 à Stndara, une route de 25 km. ouvre le
bassiu supérieur de la N'(;otittit- iusqu'à
Moitila; 4" d'Dyem, une route se dirige vers
Iibolmva au Cameroun.
M. Léon Géraud, dans le dentier Bulletin
du Comité de l'Afrique Française, se de-
mande s'il est possible de développer ce
réseau routier. Il ne croit pas la chose aussi
facile qu'elle le fut dans l'Oubangui, mais
quand on a vu les belles routes forestières
automobilables de la Côte d' Ivoire, on est
convaincu de la possibilité d'exécuter de pa-
reris travaux en forêt gabonaise, et on est
convaincu également de leur nécessité.
Un bon système routier, combiné avec les
votes fluviales, donnerait au Gabon des
voies d'évacuation commerciales qui facilite-
raient de beaucoup son exploitation et le re-
crutement de la main-d'œuvre.
Comme le fait justement remarquer M.
Léon Giraud, Vacheminement des travail-
leurs des circonscriptions de l'intérieur vers
les chantiers forestiers n'a pas été fait avec
soin et souvent dans des conditions présen-
tant beaucoup d'inconvénients et même des
dangers. Les l'illagfs, privés de leurs adultes,
ont été désoTgallisés, la vie sociale détruite.
Il faut chercher à fixer l'indigène là où il
est économiquement le plus utile, là où il
peut apporter la contribution la plus effi-
cace au développement dit pays. Il existe
de longue date un déplacement progressif
des Pahouins vers l'Ouest, il n'y aurait
qu'à le laisser reprendre et nous obtiendrons
une nouvelle répartition des populations
dans les zones économiques de la colonie.
Ces déplacements des populations doivent
porter sur des familles entières qui trouve-
ront en leur nouvel emplacement toutes 104
édités d'installation définitive.
Le Gabon peut fournir 120.000 travail-
leurs adultes. Actudlement, la main-d'œu-
vre disponible pour les entreprises en activité
est d'environ 25.000 hommes dont 17.000
proviennent des circonscriptions de l'iltté
rieur : 10.000 engagés par contrat régulier
et 7.000 de population flottante, sur laquelle
on n'a aucun contrôle.
Nous avems vu que la Colonie ne doit ra-
tionnellement sortir annuellement qu'un
maximum de 300.000 tonnes d'Okoumé.
En 1925 et 1926, la moyenne de rende-
ment par tonne et par an était de 12 tonnes,
réorganisation technique des chantiers avec
un outillage doit porter ce rendement à 30
tonnes. D'où il résulte qu'un effectif de
10.000 travailleurs suffirait à tirer de la
forêt les 300.000 tonnes annuelles, limite
de la production.
Il resterait donc 25.000–10.000=15.000
hommes disponibles pour les cultures vi-
vrières nécessaires à Valimentation des tra-
venllcurs et pour les industries de traitement
des grumes. Un contingent important d'adul-
tes resterait aussi pour la culture des pal-
mistes, du café, du cacao, que nous savons
être excellents produits du crû.
Notons que Vaugmentation du rendement
de l'indigène, conséquence immédiate d'une
vie meilleure dans les villages de concentra-
tion aura pour résultat une diminution pro-
gressive du nombre des trcri'ailleurs sur les
chantiers.
Il faut aussi diminuer les surfaces con-
cédées dont le nombre exagéré gaspille les
efforts. On ne devrait accorder de notroeattx
permis de coupe qu'autant que l'exploitant
aurait tiré un parti coitvcnablc des permis
précédemment concédés.
Il est évident que les mesures préconisées
entraîneront des grandes dépenses entre au-
tres celles relatives à l'organisation d'un
service médical collectif. Mais les efforts
combinés de l'Administration et des colons
intéressés et conscients de l'importance de
l'œuvre à accomplir, procureront les crédits
nécessaires à une meilleure utilisation des
ressources de la colonie du Gabon qui ne
doit plus être la déshéritée de notre Afrique
Equatoriale.
Cffe. Deèl«rre,
Sénateur du Norti.
Celle qu'on n'oublfe-pas
»♦«
La colonie enchanteresse
tfréitrm cette de nos coionk* qui vous a
le plus c harmé ?
Quel est cotre plus beau souvenir colonial ?
Un conseU d'ami
C'est sur les instances de M. Jean Ajalbert,
de l'Académie Goncourt, que M. Brieux, de
l'Académie Française, qui projetait un voyage
aux Indes anglaises, décida de pousser jusqu'à
l'Indochine.
Le conseil était bon. M. Brieux revint ravi
de son voyage dans la lointaine France d'Asie.
L'auréole des écrivains coloniaux s' ajouta à sa
gloire.
M. Brieux subit la question
C'est l'inévitable rançon de la gloire. Par
bonheur M. Brieux ne s'y dérobe pas.
La colonie qui m'a le plus charmé ?
Hélas, je n'en n'ai vu qu'une 1. Je la préfère
tout de" même, c'est l' Indochine.
Et le plus beau souvenir que vous gardez
de là-bas ?
Ils sont trop.
Hésitant, mais généreux, M. Brieux m ou-
vre tous ses trésors.
Choisissez.
C'était au Tonkin, chez un administrateur,
Le fils du vice-roi avait fait venir ses comé-
diens, ses musiciens, ses danseuses. Celles-ci
étaient au nombre de seize. Elles dansèrent,
vêtues de robes de toutes les couleurs, portant,
de chaque côté de la tête, deux lanternes sus-
pendues et allumées. C'était très curieux.
Cependant. « l'étoile » du ballet se mou-
cha plusieurs fois tout en dansant et avec ses
doigts.
Non. Ce n est pas là le plus beau souvenir
du mailre. ,
Alors, cette visite sous la pluie au tombeau
du roi Tu-Duc, souverain vaincu de l' Annam ?
Oui, peut-être.
Dans l'enceinte des hauts murs noirs, un pa-
villon s'élevait sur un lac artificiel, Tu-Duc y
canotait et s' y baignait en compagnie de ses
femmes.
Un jardin de poupée, des ponts-joujoux de
porcelaine, des arbustes liliputiens. voilà qui
a bien du charme !
Mais.
Mais, cette promenade dans les ruines
d' Angkor, merveille du Cambodge ! Ici la
forêt a donné l'assaut aux pierres. Des feuit-
lages, des fleurs folles s'enroulent, grimpent et
retombent le long des arcades. Je suis, pas a
pas, le voyageur qui marche sur des colonnes
g isantes, des pierres sculptées, au milieu de
l'exubérance de la nature. Au faite d'une ter-
rasse, un arbre immense croît vers l'azur, Sus-
pendu prodigieusement, sous ses racines on voit
le ciel.
Montons le grand escalier de pierre, aux
marches étroites et hautes, nous arrivons au
Saint des Saints. C'est beau.
Le temple d'Angkor, dont le soubassement
mesure sept mètres de haut et le pourtour, deux
mille cinq cents mètres ! Bas relief où figure
l'épopée du Ramayana. Que faut-il retenir ?
Choisir.
Cela ressemble au supplice de Tantale qui
avait volé un chien d'or en Crête. Mais, moi
je n'ai pas volé de chien, même de poils vul-
gaires comme tous les chiens.
- Et le paysage marin de la baie d Along s'of-
fre encore à moi. la mystérieuse cour royale
de Hué. létrangeté de l'exotisme, la sur-
prenante vision de la flore tropicale.
Mais l'ultime souvenir colonial ? Je le tiens.
Un soir sur le Mékong, la chaloupe va, entre
les rives bordées de bambous et de hautes pal-
mes où passent des vols d'oiseaux blancs et des
hérons.
L'heure est exquise. M. Brieux décide de
dîner à l'air du soir. La table est mise à l'avant
de la chaloupe. C'est délicieux. C'est déli-
cieux. pas longtemps. Les dîneurs sont as-
saillis tout d'un coup par des myriades de mous-
tiques. Ecoutons M. Brieux :
« La nappe blanche, le plancher, les. ban-
quettes, nos vêtements, nos mains, nos visages
sont couverts de ce fourmillement, de cette
foule agressive, chatouillante, pinçante, odieuse!
L'air en est saturé.
Je vous assure que c'était à devenir fou, et
je vous laisse imaginer le dégoût, la défense
impuissante, la répugnance nerveuse, la colère,
la révolte, les nausées qu'on éprouve à sentir
se glisser sous les vêtements, par les manches,
r le cou, cette invasion écœurante de mil-
liers de petits êtres l méchants et sales.
Je sens encore des démangeaisons, rien qu'à
le raconter ! »
Assurément, ce n'est pas là, le plus beau
souvenir de l'auteur de Vopages aux Indes et
en Indochine.
Mais certainement et sans nul doute, c'est le
plus colonial.
Mlrane-Jferceffe Devins.
t .0000
L'escadre de la Méditerranée
a
La première escadre, sous le commande-
ment du vice-amiral Docteur, est revenue
jeudi soir à Toulon des côtes tunisiennes et
algériennes. Elle est rentrée en rade après
une série d'exercices de tir au large du Cap
Cepet.
PHILATÉLIE
- ̃̃ «♦»
Congrès philatélique international
Le congrès philatélique international an.
nuel comportant une exposition de timbres,
aura lieu au Havre cette année.
Un timbre-poste officiel commémorant Le
Havre et s'inspirant surtout de son intérêt
maritime, sera émis à cette occasion. Un
concours avec prix est ouvert entre les ar-
tistes français pour le choix d'un dessin de-
vant servir à l exécutioan de ce timbre.
Dépêches de l'Indochine
.dbe 6
Candidats
M Ernest ouit-ey, député sortant, s'est
ravisé. Malgré son cuisant échec à la délé-
galion du Cambodge, il ne se retire ni res-
pectueusement. devant M. II. Gourdon, ni
fraternellement devant M.de la Chevrolicre.
Il reste le candidat ù l'élection du 22 avril.
Il a contre lui :
MM. Ardin, imprimeur, candidat de dé-
fense des intérêts corhinchinois.
Canceliieri, avocat, candidat d'uuillll des
gauches.
Giorgi, socialiste unifie.
Ilenri Gourdon, sur lequel se grouperont
de nombreux républicains, sans distinction
de uuances.
Un nouveau candidat vient de s'affirmer,
c'est M. Uuclorq, fonctionnaire indigène
des douanes en retraite, naturalisé. Il a
pris 1'étiquellc d'indépendant.
Visite aux grands fauves
Le Gouverneur général p. i. Monguillot a
quitté llanol hier dans la soirée, allant à
Ranmethuot par Ilué, Quangngai, où il vi-
sitera la première foire des fauves. Il sera
de retour à Hanoï le 13 avril.
Sorciers annamites
On sait le rôle que jouent les sorciers dans
la vie des indigènes annamites.
L'attirail du sorcier annamite n'est pas
très compliqué; il comprend: t. des dra-
peaux de cinq couleurs dits drapeaux des
cinq éléments, qui servent à chasser les mau-
vais esprits ; 2. des sabres de bois, ainsi
que des bâtons, des rotins de toutes sortes,
destinés à battre les démons; 3. des créccls,
des timbres de métal qui ont pour but d ef-
frayer et d'écarter les esprits du mal.
Avec un pareil attirail, démons, mauvais
esprits, génies malins, évidemment, n'ont
qu'à bien se tenir. Cependant, cela ne suffit
pas au sorcier pour faire le bonheur des in-
digènes. Il fabrique encore des amulettes spé-
ciales appelées niorceaux de papier
blanc, rouge ou jaune, suivant leur desti-
nation, sur lesquels le magicien trace des
caractères chinois au pinceau. ---
Il y a des règles très précises pour la con-
fection d'un bua. 11 faut, en traçant les ca-
ractères et signes magiques, se tourner du
cOté de l'ouest, les premier, cinquième et
neuvième mois ; du côtfS du sud, les
deuxième, sixième et dixième mois ; du côté
de l'est les troisième, septième rt onzième
mois, du côté du nord les quatrième, huitième
et douzième mois.
Il faut encore compter avec le sinit-kiti
(souffle de la vie) qui importe essentielle-
ment et qui varie selon les saisons.
Mais le hlla n'a autant d'efficacité que le
sorcier qui le confectionne a longuement
jeûné et prié.
Le moment venu de tracer les formules sa-
crées sur le papier, le sorcier ne manque pas
d'exposer son pinceau au-dessus des baguet-
tes fumantes d encens, afin de le débarrasser
de toute mauvaise influence.
Cinéma Colonial
L'Occident à Bordeaux
Henri Fescourt vient d'achever aux studios
des Cinéromans la deuxième partie de ses
scènes d'intérieurs de l'Occident, et se pré-
pare à partir pour le Maroc. La plupart des
interprètes sont actuellement à Bordeaux, où
ils s'embarqueront à destination de Mogador.
Pendant les derniers jours passés au stu-
dio, Claudia Victrix a tourné de nombreuses
et importantes scènes. La grande artiste fait
du personnage d'Hassina une composition
singulièrement émouvante; Jaque Catelain,
Lucien Dalsace et de Bagratide déploient
leur talent très sûr dans les rôles d'Arnaud,
Cadières et de Taïeb.
Des victuailles pour les Iles du Sud
La M. G. M. reçut dernièrement « un
mot » des îles Papeetc, envoyé par le met-
teur en scène de Sous le ciel du Sud, Robert
Flaherty, et demandant d'envoyer d'urgence
dix mille boites de saumon et assez de farine
pour faire du pain destiné à être mangé avec
ce saumon. C est que le pain et le saumon
sont les grandes délicatesses de l'art culi-
naire des habitants des îles du Sud, et leur
en offrir est, parait-il, le seul moyen de se-
couer la torpeur des indigènes.
8.. 1
LE TAUX DE LA PIASTRE
0
Le Gouverneur général de l'Indochine vient
de faire connaître au ministre des Colonies qu'il
la date du 5 avril 1028, lo taux officiel de la
pin sire était de 12 fr. 06.
1 .1.
Gâcheurs italiens en ÎMisie
Les u gâcheurs de plâtre » en Tunisie sont
exigeants. Alors que les maçons de la Creuse,
du Limousin, de bonne renommée, se conten-
tent de 28 francs, par jour de travail (et ce
n'est pas si mal), les gâcheurs de mortier sici-
liens et autres, ont des exigences qui laissent
loin derrière elles, celles de nos meilleurs ma-
cons de France.
En France, nos maçons posent 2.200 bri-
ques par jour. Un maçon tunisien à peu près
1.000. Et celui-là, encore, est regardé comme
un phénix en plâtre 1
Et voilà pourquoi votre maison coûte si cher
à bâtir ! Et qu'on se risque de moins en moins
à passer commande aux entrepreneurs.
--- Au fait, puisque en - France on établit offi-
ciellement les salaires des maçons, pourquoi ne
le ferait-on pas en Tunisie ?
Tout le monde se réjouirait de voir la « co-
terie » italienne dans la Régence, gâcher un
peu moins serré quand il s'agit du prix de leur
travail généralement inférieur.
LES PEINTRES COLONIAUX
•+«
Après l'Aurès le M.Zab
Mme S. F rémont qui se classe maintenant
parmi les explorateurs de l'Afrique Incon-
nue, repart pour le Siiii-Algérieii (l'où elle
rapportera les éléments de nouvelles confé-
rences et d'attra\antes expositions.
Le trafic du port de Dakar
pendant le mois de décembre
et l'année 1927
Pendant le mois de décembre 1927, le poit
de commerce de Dakar a été fréquenté par
233 navires jaugeant 223.074 tonneaux, se ré-
partissant ainsi par pavillon : 184 français,
16 anglais, 14 danois, 5 allemands, 4 hollan-
dais, 4 norvégiens, 3 italiens et 3 américains.
Le trafic du mois a atteint 71.374 tonnes,
dont 37.875 t. à l'entrée et 33.499 à la sortie.
En décembre 1926, le trafic du port avait été
de 84.838 tonnes, dont 55.262 t. au débarque-
ment et 29.576 t. à l'embarquement.
Les chiffres de décembre 1927 portent à
418.626 t. le tonnage des marchandises dé-
barquées et à 313.233 t. celui des marchan-
dises embarquées pendant l'année 1027, con-
tre 481.145 t. entrées et 427.311 t. sorties en
1926. La diminution constatée en 1927 est
due au ralentissement du trafic résultant,
pendant quelques mois, de la situation sani-
taire de la ville.
Parmi les marchandises débarquées en
1927, les charbons s'inscrivent pour 205.912
tonnes contre 234.847 t. en 1926; le mazout
figure pour 14.649 t. contre 12.106 t. l'année
précédente, et les marchandises diverses for-
ment un total de 198.065 tonnes contre
234.492 tonnes.
Les produits embarqués au cours de la
même année comprennent 157,682 t. de char-
bon contre 214.484 t. en 1926; 64.353 t. d'ara-
chides contre 102.410 t.; 11,765 t. de mazout
contre 15.898 1. ; 3.320 t. de gommes contre
5.356 t. ; 1.251 t. de peaux contre 1.181 t. ;
950 t. de coton contre 1.287 1. ; 657 t. de lai-
nes contre 615 t. et 73 255 t. d autres pro-
duits et cabotage contre 86.080 tonnes.
Malgré le fléchissement constaté en 1027,
le trafic du port de Dakar pendant cette der-
nière année est encore supérieur de u.2.'g
tonnes à celui de la période quinquennale
1922-1926.
Le développement de la T. S. F.
en Algérie
I depuis 1923, le développement de la 1.
S. F., s'est accru d'une ((\,UlI importante,
notamment da Ils le département d'Alger.
Alger compte 4.000 amateurs de radiophl)-
nie et possède un poste d'émission dont l'am-
plification sera réalisée cette année.
II y a donc là un débouché intéressant
pour les fabricants d'appareils et d'acces-
soires de T. S. F.
Le public marque une préférence bien
nette pour les postes lampes, les P(Itts à
galène n'étant guère employés en raison do
l'éloignement des postes émetteurs.
Les postes vendus sont généralement à
quatre lampes et plus rarement à cinq et six
lampes.
Le montage le plus en faveur est à réso-
nance et à double résonance.
Le matériel reçu provient presque exclusi-
vement de la métropole.
Cependant, la concurrence locale est assez
active; quant à la concurrence étrangrère, elle
commence à se manifester mais se trouve as-
sez gênée par le change.
Ici, comme dans la métropole, un grand
nombre d'armateurs construisent eux-mêmes
le poste avec des pièces détachées. 1/usager
au contraire, achète son poste tout monté.
Les débollChl:s sont donc des plus intéres-
sants pour les fabricants d'appareils et d'ac-
cessoires. A la condition que très appareils
soient sérieusement fabriqués et sensib les,
cc qui n est pas toujours le cas de ceux qui
sont importés.
Potir l'Oranic. elle marque 1111 retard ;¡';Sl'l
marqué en matière de radiophonie, l.e nom-
bre d'amateurs ne s élève pas à co à Oran
et ne dépasse pas de beaucoup ^.000 pour
tout le département.Ce peu de développement
de la radiophonie en Uranie, vient peut-être
en partie de l'imperfection relative des ré-
cepteurs réalisés à ce jour en particulier
pour ce qui concerne la réception à grande
distance (Paris 1.500 kilomètres, Londres.
1.800 kilomètres) et l'élimination des para-
sites atmosphériques qui revêtent en été un
caractère particulièrement violent. U v a
certainement de ce côté un effort à faire de
la part des constructeurs.
La clientèle de cette région s'orienterait
principalement vers * les postes complets tout
montés, susceptibles de donner le maximum
de sécurité de fonctionnement sera i t-ce même
au prix d'un sacrifice pécuniaire plus vlevé.
Quant" au département de Constantine,
tout est à faire dans cette région an point vue radiophonique.
Pour la production coloniale
de matières premières
Les assemblées générales do l'Union ovino
de l'Afrique du Nord
et de l'Union ovine coloniale
I.t'" ;1,",I'IlJ"!t.,,:-: ^•ii'Tales annuelles tir l Tiii> n
Ovine de l'Afrique du Nord et de ITnion Ovine
Coloniale ont eu lieu à Paris, 2*2, Poulevarl
Saint-Ciennain, le 2S mai^. sou> la pivsidciiee
de M. Kugène Matin.h.
1 es ra|i|*Tts des Conseils d'administration sur
l'aelivite île ees \ssoi ialions ail cours de l'an-
née LI7 ont ele présentes par M. Michel L.)t
1"111', administrateur délégué et approuves il
l'unanimité ainsi que les comptes de cet exer
1 ice.
L L 111011 Ovine de l'Afrique du N«>rd a pour
suivi au cours de celle année sociale son pro-
gramme d'organisation ralionnelle et île déve-
loppement de l'élevage du mouton en Algérie,
au Maroc et en Tunisie, l'.lle compte desonmo-
parmi ses adhérents les principales »'.hamluvs >''<<
C.oiniueive, ions les groupements ""r¡"I',IIII-
lainiers. le^ plus importants industriels, n..-
cianls et. éleveurs de tous les Ktalilissenieiilde
olii Nord aiu-i que
les Compagnie.- de Chemins de fer el de Nav 1-
gation.
I.'hiver p.tîîiV l'.»2T a enlraiiie des perle.-, 1 mi ,i-
dérnMes pour les «icveur.; Nord-Afrieains par
suite de l'insufiisaiire d>* movons 1111- en oeu-
vre pour ln protection du troupeau. 1.'action
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