Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-04-02
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 02 avril 1928 02 avril 1928
Description : 1928/04/02 (A29,N53). 1928/04/02 (A29,N53).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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LES TAPIS AFRICAINS
1.1
Dans tout le Maghreb, l'industrie des
tapis fut de tout temps familiale et ses
artisans rivalisèrent parfois avec les meil-
leurs ouvriers de la Perse et de la Turquie,
sans être même constitués en ateliers. Il est
avéré que les tapis de l'Afrique du Nord
pénétrèrent en France en même temps que
la laine de même origine, aux XIIie, xiv" et
xV- siècles.
Bien avant l'invasion arabe, avant même
l'occupation romaine, lisons-nous dans le
Bulletin de l'Office du Gouvernement
Général de VAlgérie, les artisans berbères
fabriquaient des tissus à destination de
tapis, dont les dessins et les couleurs, ins-
pirés peut-être de l'art asiatique, sont
encore de ceux qui nous ont été trans-
mis par la tradition et se retrouvent dans
les tentures et tissus provenant de nom-
breuses tribus.
L'invasion a r al je a fait connaître le tapis
à points noués. Le tapis s'inspira alors de
la méthode orientale et de la méthode
berbère.
Les tapis arabes proprement dits sont à
courte laine, épais, moëlleux, d'un tissu un
peu analogue à celui des tapis de Smyrne.
.Les tapis berbères, au contraire, sont à
longue laine et, n'étant pas tondus, ils ont
l'aspect d'épaisses toisons. Les tonalités en
sont sombres, leur décor est très simple.
Ce sont surtout nos officiers de retour
des premières aérations cie la conquête de
VAlgérie qui, de nos jours, firent connaître
et apprécier les tapis arabes, tout d'abord
trophées de guerre, puis confortables orne-
ments de nos appartements.
Le grand économiste Paul Leroy-Beaulieu
écrivait, il y a quelque cinquante ans, à
propos de la Tunisie :
a Il convient que la situation de ce pays
cesse de se reposer uniquement sur l'agri-
culture; il esi nécessaire que certaines in-
dustries, tout au moins accessoires et primi-
tives, s'implantent sur ce sol d'Afrique. 8
Par son souk aux tapis, Kairouan était
déjà, à cette époque, renommée pour le
développement de cette industrie locale.
Les margouns aux losanges verts et
rouges, imitant des pierreries; les ktimes,
plus vulgaires avec leurs rayures transver-
sales; les zerbias de haute laine, aux cou-
leurs et aux dessins variés. ces colorations
vives, quoique harmonieuses, n'avaient pas
encore le clon de plaire aux Parisiens, habi.
tués aux tons sombres des tapis dits
d'Orient. Mais le goût des choses exotiques
s'est bien développé depuis, tant chez nos
compatriotes que chez les touristes euro-
péens et américains, et la fabrication et la
rente ne tardèrent pas à prendre de grandes
proportions.
Les Allemands envoyèrent même sur les
souks des imitations, contre lesquelles on
dût lutter par un estampillage.
Le zerbia est le véritable tapis de Kai-
rouan. Comme les tapis d'Asie-Mineure,
il est tissé de laine pure, mais le brin est
beaucoup plus long, ce qui donne un
remarquable moëlleux. Pour faciliter le
comptage des points, les fils de chaîne sont
disposés par bandes parallèles et égales de
deux cou leurs.
La Société des Tapis de Kairouan, dont
les produits formeront le fonds de la foire
qui s'ouvrira à Pâques, montrera le résul-
tat de ses efforts pour remettre en honneur
les saines traditions, trop perdues de vue
depuis quelques années.
Au moment de la conquête de l'Algérie,
tes marchés étaient largement approvision-
nés de tapis par les centres, déjà nom-
breux, de fabrication purement familiale.
Et, sur ces marchés, on trouvait le surplus
des fabrications qui n'avaient pas trouvé
un écoulement local. Il existait, dans un
grand nombre de tribus, un dessinateur, ou
r.eggam, qui établissait des dessins et des
canevas, montait la chaîne et mettait en
marche les métiers ; après quoi, la femme,
sur ses indications, tissait le tapis.
Il suffisait donc de donner quelques
directives rationnelles pour rendre à la
fabrication des tapis sa valeur artistique
primitive.
Aux diverses expositions des Arts déco-
ratifs et de l'Artisanat indigène, on a pu
se rendre compte que, grâce à une propa-
gande active auprès des milieux indigènes,
à la création de nombreuses écolcs-ouvroirs
laïques et religieuses et de cours complé-
mentaires des écoles d'apprentissage des
écoles primaires indigènes, les manufac-
tures (le tapis constituent de véritables in-
dustries.
Elles étaient, en 1925, au nombre de 309,
occupant 2.571 ouvriers, presque tous indi-
gènes, et se répartissant ainsi : 19 pour le
département d'Alger, 166 pour celui
d'Oran, 6 pour celui de Constantine et 118
pour les territoires du Sud (Ghardaïa
Ouargla, Laghouat, El Oued).
La France et la Grande-Bretagne sont tes
principaux pays importateurs des tapis
algériens : en 1924, 1.308 quintaux de
tapis, d'une valeur de 4.839.000 fr., ont été
exnortl.
L'Algérie a donc conquis, en France, une
place importante dans le commerce des
tapis, malgré la concurrence que lui fait la
métropole clle-même, mais que tempèrent
dans une certaine mesure des tarifs doua-
niers que la Commission des Douanes de la
Chambre a sensiblement relevés à la de-
mande des intéressés.
La conquête marocaine nous a fait
connaître et apprécier à leur juste valeur les
tapis de l'empire chérifien, dont ceux de
Rabat constituent les plus beaux modèles,
inspirés qu'ils sont des anciens tapis de
Kairouan. Il y a quelques années, une
exposition au Pavillon de Marsan nous a
permis d'initier les lecteurs des Annales
Coloniales à cette belle manifestation des
arts indigènes marocaina.
Bien avant l'institution du protectorat
français, il se vendait à Tlemcen des tapis
de Rabat très estimés par la clientèle euro-
péenne. Mais la décadence dans la compo-
sition des dessins et dans la qualité du tissu
exigeait une œuvre de rénovation à laquelle
la section spéciale des Arts indigènes du
Service des Beaux-Arts s'est attachée
depuis 1918.
Et, par des efforts persévérants, les ate-
liers sont parvenus à fabriquer selon les
procédés de l'ancienne et bonne époque.
A Rabat, dans une teinturerie centrale où
sont exclusivement employés les colorants
végétaux indigènes, des distributions de
laines teintes sont faites aux femmes de la
ville, qui les utilisent pour tisser, soit à la
tâche chez elles, soit simplement à leur
propre compte, des tapis que l'Office des
Arts indigènes centralise et fait vendre.
Les tapis que nous avons vus aux expo-
sitions nous ont montré l'intelligence des
tisseuses marocaines, leur technique et leur
sens décoratif.
Une estampille officielle de garantie, ap-
posée sur tous les tapis marocains, garantit
l'origine et désormais cet art est protégé et
conservé dans son archaïsme et son carac-
tère local, qui en font toute la valeur.
Outre les tapis de Rabat, nous avons, au
Maroc, les tapis de S'alé, de Casablanca,
des Zemmours et des Ouled bou Sba.
Les tapis berbères à longue laine, comme
ceux d'Algérie, sont fabriquésT?ar les Beni-
M'guild, les Beni-M'Tir.
L'Afrique Occidentale Française possède,
elle aussi, son industrie des tapis. Si ceux
de la Haute-Volta commencent à être
connus et justement appréciés, grâce aux
efforts de M. le Gouverneur Hesling, qui ne
ménagea pas ses encouragements aux reli-
gieuses de Ouagadougou, ceux de Ségou,
au Soudan français, sont moins connus.
Ils méritent cependant d'attirer notre atten-
tion. Les sœurs de ce centre important pour
la culture du coton fabriquent des tapis de
haute laine analogues, si ce n'est plus jolis
en leur décoration et en leur coloris, à ceux
de Ouagadougou. En attendant la création
de filatures, la laine est envoyée en France
pour le filage, puis tissée à l'ouvroir des
Religieuses Blanches, sous la haute direc-
tion des Pères Blancs.
La France petit donc s'alimenter désor-
mais en tort jolis tapis dans les colonies
africaines, et ce ne sera pas un des moin-
dres apports dans la progression constante
du commerce d'importation, qui a tout
avantage à recourir avant tout à nos pro-
duits coloniaux et, par conséquent, natio-
naux.
Stfon«rtf JVérosi,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vice-président de la commission
des VOUA"
8.1
Des fé–Mwt P– le Caer-
Il y a toujours de bonnes volontés pour
aller aux colonies, mais souvent les places
manquent.
Cette fois, on offre des emplois de géo-
mètres au Cameroun. Toutefois, il faut des
spécialistes.
Les candidats qui se croient aptes sont
invités à adresser leur demande et leur
curietdutn vita à l'Agence Economique des
Territoires africains sous mandat, 27, bou-
levard des Italiens, Paris, avant le 20
avril.
L'Aviation Celeaialc
Paria-Alger
Hier matin, à 10 heures, le pilote Des-
troyat a atterri au Bourget à bord de
l'avion métallique Avioneta à moteur
Wright de 230 CV.. avec lequel il se pro-
pose de traverser l'Atlantique. M. Destroyat
procède aujourd'hui à la compensation de
ses compas, dans le but d'effectuer pro-
chainement un voyage d'essai : Paris-Alger
et retour sans escale.
Japon-Hanoi
Les aviateurs Costes et Le Brix, arrivés
au Japon après leurs remarquables randon-
nés aériennes en Amérique du Sud, ont
été reçus, à Yokohama, par le consul de
France, les attachés militaire et navalr les
personnalités françaises et japonaises,
parmi lesquelles le commandant Abé, qui a
effectué le raid Tokio-Paris.
Les deux aviateurs ont l'intention de quit-
ter le Japon le plus tôt possible : ils sur-
voleront la Chine et gagneront Hanoi. Ils
espèrent établir le record de vitesse sur le
trajet de retour à Paris.
Bruxelles-Congo
Le lieutenant belge de Malingrand a
quitté l'aérodrome de Bruxclle-Haarem sa-
medi dernier à Il h. 40 à destination du
Bourget, d'où il comptait prendre le départ
pour son raid aérien vers Léopoldville.
L'aviateur a dû atterrir à 15 h. 20, près de
Landrecies, par suite du mauvais temps
et de grains de neige.
Londres-Le Gap
L'aviatrice anglaise lady Bailey, pour-
suivant son raid vers le Cap, est arrivée
hier à Atbara.
Du Gap en Europe
L'aviateur anglais Alan Cobham, venant
de Knysna, a améri dans le port de Si-
monstown.
5km voyage de retour en Europe, effectué
en suivant la côte ouest africaine, commen-
cera mardi prochain.
Décrets ou CiKuhMM
C'est un médecin colonial, un
de as toubibs dévoués, infatiga-
bles. sans lesquels, il faut le ont
une fois de flus, la France n'aurait pas Pu
poursuivre sa mission dans nos provinces
lointaines; esprit curieux, d'ailleurs, qui a
beaucoup vu et beaucoup retenu, qui sait
regarder et tirer parti de ses observations.
J'ai souvent souhaité qu'il nous donnât,
quand il a des loisirs, quelques livres où sa
verve spirituelle ferait vivre devant nous les
hommes et les choses. Il y viendra, s'il
écoute mes conseils.
Il est présentement assez découragé. La
toi s'affaiblit dans cette âme énergique.
Elle reprendra demain, sa flamme. Mais sa
lettre d'aujourd'hui est attristée. Elle est
sévère Pour ceux qui, faisant profession de
défendre les indigènes contre les maladies
qui les guettent et les assaillent, prennent
des mesures lointaines sur le papier et afin
de soigner, avant tout, leur réclame person-
nelle. Ce sont à peu près les termes dont il
se sert et que 7 adoucis, quitte à enlever au
style toute sa verdeur et toute .sa saveur.
C'est du tam-tam, s'écrie mon toubib, que
de lancer d'admirables circulaires sans don-
ner aux malheureux sous-ordre les moyens
d'exécutiont Les malheureux sous-ordre, ce
sont les gens comme mon médecin, qui vou-
draient agir et se heurtent à des obstacles
insurmontables. Mon médecin me cite des
projets de médecine préventive et sociale,
admirablement conçus et présentés par un
de ces chefs qu'il ne porte pas dans son
tamr, et une très remarquable circulaire où
tout est prévu : conditions de recrutement
et de transport des travailleurs indigènes,
alimentation, rations normales, fourniture
de couvertures et de vêtements, installation
de campements modèles, présence obliga-
toire de médecins sur les chantiers occupant
un certain nombre d'hommes, etc., etc.
Hélas! ajoute mon correspondant, que
j' en ai vu passer de circulaires, tapécs, im-
primées, diffusées, pour la plus grande
gloire non du ministre, mais de celui qui les
avait rédigées. Mais quen sort-il souvent?
Du vent. Il faut ensuite prendre a des ré-
glementations locales » pour porter remède
à des situations lamentables. Car on n'a
oublié qu'une chose : c'est que pour pouvoir
faire appliquer des mesures dont V applica-
tion est parfois presque impossible, bien que
l'intention qui les a dictées soit des plus
louables en apparence, la forme de la cir-
culaire est tout à fait insuffisante : il est
indispensable que les sous-ordres soient ar-
més d'un décret.
Que peuvent les sous-ordres avec une cir-
culaire f « Le chef d'exploitation commence
par vous demander de mettre sous ses yeux
le texte de loi que vous avez à mettre en
vigueur, et il déclare que, faute de ce texte,
il ne vous permet pas de mettre le nez dans
ses affaires. » Alors il n'y a plus qu'à se
retirer sans trop d'infistance : « C'est le
plus sûr moyen de ne pas se faire jeter à la
torte. »
Il y a mieux, ou pis. Quand un toubib,
malgré tout, veut aller de l'avant, il est
ramené à plus de discrétion par les Direc-
tions locales de Santé : * Eh quoil leur dit-
on pour calmer leur zèle, ne vous rendez
vous pas compte des difficultés que rencon-
tre le planteur qui cherche de la main-d'au-
vref Si vous croyez que tout est commode
pour celiii-cit Il ne tiendrait pas une année
si on appliquait les règlements dans toute
leur rigllttlr. Et puis, vous savez, pas d'his-
toirest C'est le commencement de la fin de
la sagesse. » Pas d'histoires, évidemment!
Le sous-ordre auquel on fait entrevoir un
changement possible de poste se le tient four
dit et il se tait, ou bien il fait comme mon
toubib : il ronge son frein et finit par écrire
à un de ceux qui ont sa confiance, toutes
ses désillusions et tous ses regrets.
Mon toubib n'en continuera pas moins, j en
suis sûr, à se dépenser avec la même ardeur
et la même persévérance, et, à son retour
dans la métropole, quand j'opposerai à ses
récriminations la phrase habituelle : « Alors,
pourquoi ne pas rentrer en France ? ib, il me
répondra avec la même conviction : - Ja-
mais de la viel »
Atari* JtosMfan,
Sénafeur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
!
La conférence Nord-Africaine
La Conférence nord-africaine, dont nous
annoncions la remise à une date ultérieure
à celle précédemment indiquée, tiendra
ses assises à Alger, du 4 au 7 juillet pro-
chain.
Contre les fraudes électorales
̃u
La Ligue des Droits de l'Homme a main-
tes fois dénoncé les abus commis à l'occa-
sion des élections coloniales et à sa deman-
de le ministre avait adressé aux chefs de
colonies des instructions détaillées en vue
d'assurer la sincérité du scrutin.
Au moment où s'ouvre la campagne élel.
torale, la Ligue a demandé que ces instruc-
tions soient rappelées et qu'un contrôle
rigoureux de l'administration écarte toute
possibilité de fraude.
A r Académie française
«»«
Au début de la dernière séance de l'Aca-
démie française, sur la proposition de M.
Lépine, l'Académie a déclare vacant le fau-
teuil de M. ïonnart ,ancien Gouverneur Gé-
néral de l'Algérie. Les candidats sont invi-
tés à faire connaître leurs titres par lettre,
avant le 21 avril.
Voyage de M. Bordes
dans FExMaM Sud
.8.
M. le Gouverneur Général Piene Barda.
qui avait entrepris un voyage dans la région du
Ivftak, est centré hier à Algw.
An coura de sa tournée, faite d'abord m
compagnie de M. Cauaeiet, secrétaire général,
puis du général Meynier, directeur des Terri-
toires du Sud, et de M. Taillard, recteur de
l'Académie, M. Bardes a étudié sur place di-
verses questions concernant notamment le forage
des puits pour les oasis, les écoles, les routes
et le touriame. Il a visité toute la région du
Mzab qui constitue aujourd'hui encore en Algé-
rie, aux confins du Sahara, un dot très parti-
culier et très fermé.
Les populations mozabites ont fait un accueil
enthousiaste au Gouverneur. La plupart des
chef. mozabites avaient connu M. Pierre Bordes
quand il était directeur du territoire du Sud.
A Ghardaia, il a visité successivement les
écoles et les ouvroirs des pères blancs et des
sœurs blanches, la mosquée, la synagogue, où
te le chef de la nation juive » l'a remercié de
montrer ainsi le respect du Gouvernement répu-
blicain pour les diverses croyances religieuses.
Dans ses diverses réponses, M. Bardes s' est
attaché à affirmer à tous que la France conti-
nuera à respecter soigneusement, comme elle
le fit jusqu'ici, les traditions millénaires et les
mœurs particulières des Mozabites, et qu'elle
aura pour eux la même sollicitude, à condition
qu'ils montrent toujours la même soumission à
leurs chefs.
Aux fonctionnaires français qu'il vit partout,
notamment aux officiers qui ont la haute admi-
nistration du pays, le Gouverneur a témoigné
chaudement sa satisfaction pour les résultats re-
marquables obtenus par eux, malgré les multi.
ples difficultés de leur tâche, dans les œuvres
de civilisation que la France poursuit dans
l'extrême sud.
M. Bordes a visité dans chaque oasis les infir-
meries indigènes qui sont des plus ftéquentées,
les écoles indigènes et françaises.
C'était la première fois que le Gouverneur
Général de l'Algérie se rendait à Ghardaia et
à Elatteuf.
8.1
lie tfrtoœ eipleraliM de Sabin
L'importante mission géographique et scienti-
fique 1 organisée par la Société de géographie,
avec l'appui des Ministères et Gouvernements
Généraux intéressés, et composée du capitaine
Augiéras, * chef de l'expédition ; M. Draper.
chef adjoint, qui en avait généreusement assumé
les frais ; MM. Monod et Besnard, naturalistes
du Muséum, et le lieutenant Gierzynski, chef
d'escorte, vient de rentrer en France après avoir
accompli entièrement son programme.
En quittant Alger, en octobre dernier, ainsi
que les Annales Coloniales l'avaient annoncé,
la mission s est rendue au Har. où était ins-
tallée sa base de départ. Elle s est ensuite por-
tée dans l'ouest, à travers le Tanezrouft, puis
a gagné le Timétrine et Tombeuctou. En ce
point, la mission s' est scindée en deux groupes:
un groupe nord (M. Draper), qui a traversé 3U0
kilomètres de territoire inconnu d'Araouane à
Oualata, et un groupe sud (capitaine Augiéras),
qui a traversé le Soudan. Les deux groupes se
sont réunis au SéDéaaI.
D'importantes collections ont été rapportées
ainsi que des documents géographiques et astro-
nomiques. Des films documentaires ont été pris.
1.f
L'exposition artistique de Tunis
m * • ̃
L'inauguration solennelle de la première
exposition artistique de l'Afrique du Nord a
eu lieu samedi en présence de M. Lucien
Saint, Résident Général, des autorités du
protectorat, des délégués du Gouvernement
de l'Algérie et du protectorat chérifien.
8.8
Au Club Américain de Paris
Au cours d'un déjeuner qui était offert en
son honneur par le Club américain de Paris,
dans un grand restaurant des Champs-Ely-
sées, M. S. Charléty, recteur de l'Université
de Paris, qui fut, au début de sa carrière,
directeur de l'enseignement public en Tu-
nisie, a fait l'éloge de l'oeuvre du protecto-
rat français dans la Régence.
1
M. Peretti della Rocca
rentre du Maroc
-6
L'ambassadeur de France, Mme et Mlle
de Peretti de la Rocca, sont arrivés À Ma-
drid, venant d'Algésiras. Ils ont été salués
en gare par le général Jordona et le haut
personnel de l'ambassade.
em-
Légionnaires diat ingués
068
L'héritier du trône abyssin est attendu à
Tetouan. Ce prince, qui a servi comme sim-
ple soldat dans la légion étrangère espa-
gnole, a su si bien garder l'incognito que
sa demande de libération par le ministre des
Affaires étrangères abyssin a causé une très
grande surprise.
Depuis cette sensationnelle révélation, la
Légion, où le prince jouissait d'une grande
popularité, a décidé de le fêter publique-
ment et, au camp de Dar Rissain, près de
Tetouan, où auront lieu les réjouissances, on
assistera à ce singulier spectacle d'un simple
soldat recevant les honneurs royaux.
En 1902, alors que je commandais le dé-
pôt des Isolés du fort Saint-Jean, je reçus
l'ordre du ministère des Affaires étrangères
de libérer un sergent-fourrier de la Légion
étrangère, réintégré dans ses fonctions et di-
gnités de colonel de la garde impériale au-
trichienne.
Ces deux incidents prouvent le grand rôle
moralisateur des légions étrangères permet-
tant à des égarés de se réhabiliter tout en
mettant au service des puissances accueillan-
tes leur courage et leur abnégation.
Jtaféne Beiwwjr.
Le budget général et les budgets annexes
de l'Afri.. Occidentale Française pour l'exercice 1928
I. Budget général -.
Le budget général de l'Afrique Occiden-
tale Française, pour l'exercice 1928, a été
arrêté à la somme de 225.761.000 francs,
soit un accroissement de 11.031.000 francs
sur l'exercice précédent.
Ce budget, comme ceux des années 1926
et 1927) est divisé en trois sections : une
section ordinaire, une section extraordinaire
et une section spéciale. Créée en 1926, cette
section spéciale a pour but de centraliser
pour pouvoir en mesurer l'importance, toutes
les dépenses afférentes à la réalisation du
programme de mise en valeur quelles que
soient la nature et l'origine des ressources
affectées à cette réalisation. Elle assure la
pérennité des travaux par le report d'exer-
cice à exercice des fonds non utilisés pen-
dant la période précédente.
Le tableau ci-après fait ressortir la com-
paraison dps crédits inscrits pour les exer-
cices 1928, 1927 et 1926.
1928 1927 1926
I. Section ordinaire 147.550.000 134.820.000 101.864.000
II. Section extraordinaire 66.821.000 57.895.000 40.165.000
III. Section spéciale 116.111.000 112.113.000 69.337.000
« -4
Total 330.482.000 304.828.000 211.366.000
A déduire partie de la section III com-
prise dans les deux premières 104.721.000 90.098.000 66.337.000
,
Montant du budget 225.761.000 214.730.000 145.029.000
t
POUI équilibrer son budget, le Gouverne-
ment général dispose en 1928 des prévisions
de recettes suivantes :
Recettes douanières 140.847.000
Exploitations industrielles 835.000
Etablissements agricoles, d'étu-
des et d'expérimentation. 817.000
Produits divers 5.051.000
Prélèvement sur la Caisse de
réserve 66.721.000
Compte d'amortissement de la
Compagnie d'Electricité du
Sénégal 100.000
Contribution de la Côte
d'Ivoire 2.000.000
Disponible du compte spécial
à la clôture de tosy. 9.390.000
Total 225.761.000
Les dépenses ordinaires comprennent tout
d'abord 39.268.000 francs de dettes exigibles,
dont 18.398.445 francs pour le paiement des
intérêts, de l'amortissement et des frais ac-
cessoires des emprunts contractés par le
Gouvernement général de l'A. O. F. Parmi
les autres dépenses ordinaires du budget gé-
néral, qui s'élèvent à 108.282.000 francs, un
crédit de 2.030.000 francs est affecté au ser-
vice de santé et 959.000 francs sont inscrits
pour l'enseignement spécial de formation
technique. Ces prévisions ne représentent
que les dépenses de fonctionnement de
l'Ecole de Médecine et Vétérinaire, de
l'Ecole Normale William-Ponty, de VEcole
des pupilles mécaniciens de la Marine et
une participation aux dépenses de l'Institut
Pasteur à Dakar et à Kindia.
Les dépenses proprement dites d'assistance
médicale et d'enseignements primaire et se-
condaire dans les différentes colonies n'in-
combent pas au budget général ; elles sont
supportées par les budgets locaux.
Par ailleurs, 3.980.000 francs sont consa-
crés aux établissements agricoles, au déve-
loppement de la production cotonnière, aux
études d'irrigation de la vallée du Niger,
ainsi qu'au fonctionnement des stations ex-
périmentales de l'arachide et du palmier à
huile.
La section spéciale du budget général, qui
est alimentée par les sections ordinaire et
extraordinaire et les fonds disponibles de
l'exercice 1927, pt qui doit faire face aux
dépenses de graiici, travaux, prévisions suivantes :
Ports et rades
Port de Dakar 26.714.000
Port de Conakry •••"4.510.000
Accès maritime du chemin de fer de la Côte d'Ivoire et
Port d'Abidjan.,..,.,.,. 22.848.000
Appontement de Cotonou
Amélioration de l'appontement..,. 2.046.1600
Construction d'un phare.,. 56.400
̃ 56.175.000
Voies terrées
Chemin de fer de Thiès au Niger 13.130.000
- de Conakry au Niger 340.000
- de la Côte d'Ivoire 23.188.000
Chemins de fer du Dahomey (Porto-Novo à Cotonou). 3.350.000
- - (Est-Dahoméen. 1.350.000
- - tCentral-Dahoméen). 9.486.000
̃ » ̃ 50.844.000
Irrigation et aménagement des eaux
Irrigations du Niger : barrage de Sotuba, canal adducteur
de Sotuba et endiguement du Haut-Delta.,. S. 440.000
Aménagement du Sénégal usine hydro-électrique du
Fetou 652.000 9.0<)2.000
–0.002.000
Total général 116.111.000
Il convient de rappeler que le programme
quinquennal des grands travaux élaboré en
fin 1925 était évalué à 720 millions de francs.
Or, les dépenses effectuées à ce titre en 1926
se sont élevées à 31 millions de francs et
les sommes engagées en 1927 atteignent 85
millions. Les prévisions de l'exercice 1928
se chiffrent par 116 millions; c'est dire que,
depuis le 1er janvier 1926, une somme de 232
millions a été affectée à la réalisation du
plan de mise en valeur conçu par le Gouver-
nement général.
n. - Budgets annexes
Chemin de fer de Thiès au Niger. - Le
budget annexe de l'exploitation du chemin
de fer de Thiès au Niger a été préparé en
tenant compte du vote définitif de la loi du
30 décembre 1927, portant fusion financière
des deux sections Thiès-Kayes et Kayes-Ni-
ger. Ce budget ne distingue donc plus, com-
me dans les quatre exercices précédents, les
recettes et les dépenses applicables à cha-
que section.
Arrêtées à 72.578.000 francs, les prévisions
budgétaires du chemin de fer de Thiès au
Niger, pour l'exercice 1928, sont en dimi-
nution de 31.038.665 francs sur celles de
l'année 1927.
Le tableau suivant fait apparaître pour les
exercices 1928, 1927 et 1926 les prévisions
inscrites aux sections ordinaire et extraordi-
naire du budget :
1928 1927 1926
(Francs)
Section or-
dinaire.. 67.218.000 80.770.665 52.126.500
Section ex-
traordin. 5.360.000 22.846.000 14.750 oôo
Total. 72.578.000 103.616.665 66.876.500
Les économies proposées en 1928 sur l'an-
née précédente, section ordinaire, portent,
pour près de to millions, sur les combusti-
bles (charbon, essence, mazout) dont les
cours sont actuellement moins élevés que
ceux pratiqués au moment de la préparation
du budget de 1927.
Quant à la différence qui apparaît entre
les prévisions de la section extraordinaire
1928 et 1927, elle correspond à un pro-
gramme d'achat de matériel moins chargé
en 1928.
Division A (Voies ferrées). Francs
Division B (Réseau routier).
Total. Francs
Il présente, par rapport au budget de 1927,
une augmentation de 4.256.000 francs.
Les recouvrements prévus par la Direc-
tion du Chemin de fer comprennent 65 mil.
lions 918.000 francs de recettes du trafic,
1.300,000 francs de recettes hors trafic et
5.360.000 francs provenant d'un prélève-
ment sur le fonds de renouvellement. Ce
dernier crédit, inscrit à la section extraordi-
naire du budget, est destiné à l'achat du
matériel de premier établissement ou de re-
nouvellement parmi lequel il convient de
citer des voitures à voyageurs, fourgons et
voitures-lits, deux groupes concasseurs avec
moteurs pour le reballastagc, des appareils
de voie standard, des wagons glacières, des
rechanges, etc.
Parmi les dépenses ordinaires, les dépen-
ses de personnel sont prévues pour 25 mil-
lions 300.000 francs, soit 37 du budget or-
dinaire, celles de main-d'œuvre pour 8 mil-
lions 680.000 francs, soit 12 %, celles de
matériel soit 22.530.000 francs, correspon-
dent exactement au tiers de la section ordi-
naire; les dépenses de grosses réparations
telles que assainissement et remise en état
des remblais, travaux de ballastage complé-
mentaire, renforcement des ponts métalli-
ques, etc., figurent pour 4.000.000 enfin, les
dépenses de cessions et fabrications et les
dépenses diverses et imprévues sont inscii-
tes pour 3.413.227 francs. Enfin, une somme
de 3.294.773 francs représentant l'excédent
des prévisions de recettes ordinaires d'ex-
ploitation sur les dépenses de même nature
a été inscrite à un chapitre spécial de dé-
penses pour versement aux fonds de réserve
et de renouvellement et au budget général.
Chemin de fer de Conakry au Niger. -
Le budget annexe de l'exploitation du che-
min de fer de Conakry au Niger comporte
deux divisions concernant : 10 les transports
par voies ferrées ; 20 les transports sur rou-
tes par automobiles qui ont été rattachés
au service de l'exploitation du chemin de
fer. Cette seconde division comprend quatre
lignes : de Conakry à Forécariah, 103 kilo-
mètres; de Mamou à Labé, 148 km. ; de Da-
bola à Faranah, 109 km. et de Kouroussa à
Siguiri, 150 km. ; 10 camionnettes, 2 ca-
mions et 6 voitures de tourisme assurent le
service des transports sur routes en Guinée
française.
Le budget annexe du chemin de fer de
Conakry au Niger, exercice 1028, est arrêté
comme suit, en recettes et en dépenses :
Section Section
ordinaire extraordinaire Total
13.565.000 2.210.000 15,775.000
335.500 100.000 435.000
13.900.500 2.310.000 16.210.500
Le tableau ci-après donne la physionomie
de l'ensemble des prévisions budgétaires
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LUNDI som, 2 AVRIL 1M.
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Les Annales Coloniales
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avec le supplément ilUutré :
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tm la burmu die es"
LES TAPIS AFRICAINS
1.1
Dans tout le Maghreb, l'industrie des
tapis fut de tout temps familiale et ses
artisans rivalisèrent parfois avec les meil-
leurs ouvriers de la Perse et de la Turquie,
sans être même constitués en ateliers. Il est
avéré que les tapis de l'Afrique du Nord
pénétrèrent en France en même temps que
la laine de même origine, aux XIIie, xiv" et
xV- siècles.
Bien avant l'invasion arabe, avant même
l'occupation romaine, lisons-nous dans le
Bulletin de l'Office du Gouvernement
Général de VAlgérie, les artisans berbères
fabriquaient des tissus à destination de
tapis, dont les dessins et les couleurs, ins-
pirés peut-être de l'art asiatique, sont
encore de ceux qui nous ont été trans-
mis par la tradition et se retrouvent dans
les tentures et tissus provenant de nom-
breuses tribus.
L'invasion a r al je a fait connaître le tapis
à points noués. Le tapis s'inspira alors de
la méthode orientale et de la méthode
berbère.
Les tapis arabes proprement dits sont à
courte laine, épais, moëlleux, d'un tissu un
peu analogue à celui des tapis de Smyrne.
.Les tapis berbères, au contraire, sont à
longue laine et, n'étant pas tondus, ils ont
l'aspect d'épaisses toisons. Les tonalités en
sont sombres, leur décor est très simple.
Ce sont surtout nos officiers de retour
des premières aérations cie la conquête de
VAlgérie qui, de nos jours, firent connaître
et apprécier les tapis arabes, tout d'abord
trophées de guerre, puis confortables orne-
ments de nos appartements.
Le grand économiste Paul Leroy-Beaulieu
écrivait, il y a quelque cinquante ans, à
propos de la Tunisie :
a Il convient que la situation de ce pays
cesse de se reposer uniquement sur l'agri-
culture; il esi nécessaire que certaines in-
dustries, tout au moins accessoires et primi-
tives, s'implantent sur ce sol d'Afrique. 8
Par son souk aux tapis, Kairouan était
déjà, à cette époque, renommée pour le
développement de cette industrie locale.
Les margouns aux losanges verts et
rouges, imitant des pierreries; les ktimes,
plus vulgaires avec leurs rayures transver-
sales; les zerbias de haute laine, aux cou-
leurs et aux dessins variés. ces colorations
vives, quoique harmonieuses, n'avaient pas
encore le clon de plaire aux Parisiens, habi.
tués aux tons sombres des tapis dits
d'Orient. Mais le goût des choses exotiques
s'est bien développé depuis, tant chez nos
compatriotes que chez les touristes euro-
péens et américains, et la fabrication et la
rente ne tardèrent pas à prendre de grandes
proportions.
Les Allemands envoyèrent même sur les
souks des imitations, contre lesquelles on
dût lutter par un estampillage.
Le zerbia est le véritable tapis de Kai-
rouan. Comme les tapis d'Asie-Mineure,
il est tissé de laine pure, mais le brin est
beaucoup plus long, ce qui donne un
remarquable moëlleux. Pour faciliter le
comptage des points, les fils de chaîne sont
disposés par bandes parallèles et égales de
deux cou leurs.
La Société des Tapis de Kairouan, dont
les produits formeront le fonds de la foire
qui s'ouvrira à Pâques, montrera le résul-
tat de ses efforts pour remettre en honneur
les saines traditions, trop perdues de vue
depuis quelques années.
Au moment de la conquête de l'Algérie,
tes marchés étaient largement approvision-
nés de tapis par les centres, déjà nom-
breux, de fabrication purement familiale.
Et, sur ces marchés, on trouvait le surplus
des fabrications qui n'avaient pas trouvé
un écoulement local. Il existait, dans un
grand nombre de tribus, un dessinateur, ou
r.eggam, qui établissait des dessins et des
canevas, montait la chaîne et mettait en
marche les métiers ; après quoi, la femme,
sur ses indications, tissait le tapis.
Il suffisait donc de donner quelques
directives rationnelles pour rendre à la
fabrication des tapis sa valeur artistique
primitive.
Aux diverses expositions des Arts déco-
ratifs et de l'Artisanat indigène, on a pu
se rendre compte que, grâce à une propa-
gande active auprès des milieux indigènes,
à la création de nombreuses écolcs-ouvroirs
laïques et religieuses et de cours complé-
mentaires des écoles d'apprentissage des
écoles primaires indigènes, les manufac-
tures (le tapis constituent de véritables in-
dustries.
Elles étaient, en 1925, au nombre de 309,
occupant 2.571 ouvriers, presque tous indi-
gènes, et se répartissant ainsi : 19 pour le
département d'Alger, 166 pour celui
d'Oran, 6 pour celui de Constantine et 118
pour les territoires du Sud (Ghardaïa
Ouargla, Laghouat, El Oued).
La France et la Grande-Bretagne sont tes
principaux pays importateurs des tapis
algériens : en 1924, 1.308 quintaux de
tapis, d'une valeur de 4.839.000 fr., ont été
exnortl.
L'Algérie a donc conquis, en France, une
place importante dans le commerce des
tapis, malgré la concurrence que lui fait la
métropole clle-même, mais que tempèrent
dans une certaine mesure des tarifs doua-
niers que la Commission des Douanes de la
Chambre a sensiblement relevés à la de-
mande des intéressés.
La conquête marocaine nous a fait
connaître et apprécier à leur juste valeur les
tapis de l'empire chérifien, dont ceux de
Rabat constituent les plus beaux modèles,
inspirés qu'ils sont des anciens tapis de
Kairouan. Il y a quelques années, une
exposition au Pavillon de Marsan nous a
permis d'initier les lecteurs des Annales
Coloniales à cette belle manifestation des
arts indigènes marocaina.
Bien avant l'institution du protectorat
français, il se vendait à Tlemcen des tapis
de Rabat très estimés par la clientèle euro-
péenne. Mais la décadence dans la compo-
sition des dessins et dans la qualité du tissu
exigeait une œuvre de rénovation à laquelle
la section spéciale des Arts indigènes du
Service des Beaux-Arts s'est attachée
depuis 1918.
Et, par des efforts persévérants, les ate-
liers sont parvenus à fabriquer selon les
procédés de l'ancienne et bonne époque.
A Rabat, dans une teinturerie centrale où
sont exclusivement employés les colorants
végétaux indigènes, des distributions de
laines teintes sont faites aux femmes de la
ville, qui les utilisent pour tisser, soit à la
tâche chez elles, soit simplement à leur
propre compte, des tapis que l'Office des
Arts indigènes centralise et fait vendre.
Les tapis que nous avons vus aux expo-
sitions nous ont montré l'intelligence des
tisseuses marocaines, leur technique et leur
sens décoratif.
Une estampille officielle de garantie, ap-
posée sur tous les tapis marocains, garantit
l'origine et désormais cet art est protégé et
conservé dans son archaïsme et son carac-
tère local, qui en font toute la valeur.
Outre les tapis de Rabat, nous avons, au
Maroc, les tapis de S'alé, de Casablanca,
des Zemmours et des Ouled bou Sba.
Les tapis berbères à longue laine, comme
ceux d'Algérie, sont fabriquésT?ar les Beni-
M'guild, les Beni-M'Tir.
L'Afrique Occidentale Française possède,
elle aussi, son industrie des tapis. Si ceux
de la Haute-Volta commencent à être
connus et justement appréciés, grâce aux
efforts de M. le Gouverneur Hesling, qui ne
ménagea pas ses encouragements aux reli-
gieuses de Ouagadougou, ceux de Ségou,
au Soudan français, sont moins connus.
Ils méritent cependant d'attirer notre atten-
tion. Les sœurs de ce centre important pour
la culture du coton fabriquent des tapis de
haute laine analogues, si ce n'est plus jolis
en leur décoration et en leur coloris, à ceux
de Ouagadougou. En attendant la création
de filatures, la laine est envoyée en France
pour le filage, puis tissée à l'ouvroir des
Religieuses Blanches, sous la haute direc-
tion des Pères Blancs.
La France petit donc s'alimenter désor-
mais en tort jolis tapis dans les colonies
africaines, et ce ne sera pas un des moin-
dres apports dans la progression constante
du commerce d'importation, qui a tout
avantage à recourir avant tout à nos pro-
duits coloniaux et, par conséquent, natio-
naux.
Stfon«rtf JVérosi,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vice-président de la commission
des VOUA"
8.1
Des fé–Mwt P– le Caer-
Il y a toujours de bonnes volontés pour
aller aux colonies, mais souvent les places
manquent.
Cette fois, on offre des emplois de géo-
mètres au Cameroun. Toutefois, il faut des
spécialistes.
Les candidats qui se croient aptes sont
invités à adresser leur demande et leur
curietdutn vita à l'Agence Economique des
Territoires africains sous mandat, 27, bou-
levard des Italiens, Paris, avant le 20
avril.
L'Aviation Celeaialc
Paria-Alger
Hier matin, à 10 heures, le pilote Des-
troyat a atterri au Bourget à bord de
l'avion métallique Avioneta à moteur
Wright de 230 CV.. avec lequel il se pro-
pose de traverser l'Atlantique. M. Destroyat
procède aujourd'hui à la compensation de
ses compas, dans le but d'effectuer pro-
chainement un voyage d'essai : Paris-Alger
et retour sans escale.
Japon-Hanoi
Les aviateurs Costes et Le Brix, arrivés
au Japon après leurs remarquables randon-
nés aériennes en Amérique du Sud, ont
été reçus, à Yokohama, par le consul de
France, les attachés militaire et navalr les
personnalités françaises et japonaises,
parmi lesquelles le commandant Abé, qui a
effectué le raid Tokio-Paris.
Les deux aviateurs ont l'intention de quit-
ter le Japon le plus tôt possible : ils sur-
voleront la Chine et gagneront Hanoi. Ils
espèrent établir le record de vitesse sur le
trajet de retour à Paris.
Bruxelles-Congo
Le lieutenant belge de Malingrand a
quitté l'aérodrome de Bruxclle-Haarem sa-
medi dernier à Il h. 40 à destination du
Bourget, d'où il comptait prendre le départ
pour son raid aérien vers Léopoldville.
L'aviateur a dû atterrir à 15 h. 20, près de
Landrecies, par suite du mauvais temps
et de grains de neige.
Londres-Le Gap
L'aviatrice anglaise lady Bailey, pour-
suivant son raid vers le Cap, est arrivée
hier à Atbara.
Du Gap en Europe
L'aviateur anglais Alan Cobham, venant
de Knysna, a améri dans le port de Si-
monstown.
5km voyage de retour en Europe, effectué
en suivant la côte ouest africaine, commen-
cera mardi prochain.
Décrets ou CiKuhMM
C'est un médecin colonial, un
de as toubibs dévoués, infatiga-
bles. sans lesquels, il faut le ont
une fois de flus, la France n'aurait pas Pu
poursuivre sa mission dans nos provinces
lointaines; esprit curieux, d'ailleurs, qui a
beaucoup vu et beaucoup retenu, qui sait
regarder et tirer parti de ses observations.
J'ai souvent souhaité qu'il nous donnât,
quand il a des loisirs, quelques livres où sa
verve spirituelle ferait vivre devant nous les
hommes et les choses. Il y viendra, s'il
écoute mes conseils.
Il est présentement assez découragé. La
toi s'affaiblit dans cette âme énergique.
Elle reprendra demain, sa flamme. Mais sa
lettre d'aujourd'hui est attristée. Elle est
sévère Pour ceux qui, faisant profession de
défendre les indigènes contre les maladies
qui les guettent et les assaillent, prennent
des mesures lointaines sur le papier et afin
de soigner, avant tout, leur réclame person-
nelle. Ce sont à peu près les termes dont il
se sert et que 7 adoucis, quitte à enlever au
style toute sa verdeur et toute .sa saveur.
C'est du tam-tam, s'écrie mon toubib, que
de lancer d'admirables circulaires sans don-
ner aux malheureux sous-ordre les moyens
d'exécutiont Les malheureux sous-ordre, ce
sont les gens comme mon médecin, qui vou-
draient agir et se heurtent à des obstacles
insurmontables. Mon médecin me cite des
projets de médecine préventive et sociale,
admirablement conçus et présentés par un
de ces chefs qu'il ne porte pas dans son
tamr, et une très remarquable circulaire où
tout est prévu : conditions de recrutement
et de transport des travailleurs indigènes,
alimentation, rations normales, fourniture
de couvertures et de vêtements, installation
de campements modèles, présence obliga-
toire de médecins sur les chantiers occupant
un certain nombre d'hommes, etc., etc.
Hélas! ajoute mon correspondant, que
j' en ai vu passer de circulaires, tapécs, im-
primées, diffusées, pour la plus grande
gloire non du ministre, mais de celui qui les
avait rédigées. Mais quen sort-il souvent?
Du vent. Il faut ensuite prendre a des ré-
glementations locales » pour porter remède
à des situations lamentables. Car on n'a
oublié qu'une chose : c'est que pour pouvoir
faire appliquer des mesures dont V applica-
tion est parfois presque impossible, bien que
l'intention qui les a dictées soit des plus
louables en apparence, la forme de la cir-
culaire est tout à fait insuffisante : il est
indispensable que les sous-ordres soient ar-
més d'un décret.
Que peuvent les sous-ordres avec une cir-
culaire f « Le chef d'exploitation commence
par vous demander de mettre sous ses yeux
le texte de loi que vous avez à mettre en
vigueur, et il déclare que, faute de ce texte,
il ne vous permet pas de mettre le nez dans
ses affaires. » Alors il n'y a plus qu'à se
retirer sans trop d'infistance : « C'est le
plus sûr moyen de ne pas se faire jeter à la
torte. »
Il y a mieux, ou pis. Quand un toubib,
malgré tout, veut aller de l'avant, il est
ramené à plus de discrétion par les Direc-
tions locales de Santé : * Eh quoil leur dit-
on pour calmer leur zèle, ne vous rendez
vous pas compte des difficultés que rencon-
tre le planteur qui cherche de la main-d'au-
vref Si vous croyez que tout est commode
pour celiii-cit Il ne tiendrait pas une année
si on appliquait les règlements dans toute
leur rigllttlr. Et puis, vous savez, pas d'his-
toirest C'est le commencement de la fin de
la sagesse. » Pas d'histoires, évidemment!
Le sous-ordre auquel on fait entrevoir un
changement possible de poste se le tient four
dit et il se tait, ou bien il fait comme mon
toubib : il ronge son frein et finit par écrire
à un de ceux qui ont sa confiance, toutes
ses désillusions et tous ses regrets.
Mon toubib n'en continuera pas moins, j en
suis sûr, à se dépenser avec la même ardeur
et la même persévérance, et, à son retour
dans la métropole, quand j'opposerai à ses
récriminations la phrase habituelle : « Alors,
pourquoi ne pas rentrer en France ? ib, il me
répondra avec la même conviction : - Ja-
mais de la viel »
Atari* JtosMfan,
Sénafeur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
!
La conférence Nord-Africaine
La Conférence nord-africaine, dont nous
annoncions la remise à une date ultérieure
à celle précédemment indiquée, tiendra
ses assises à Alger, du 4 au 7 juillet pro-
chain.
Contre les fraudes électorales
̃u
La Ligue des Droits de l'Homme a main-
tes fois dénoncé les abus commis à l'occa-
sion des élections coloniales et à sa deman-
de le ministre avait adressé aux chefs de
colonies des instructions détaillées en vue
d'assurer la sincérité du scrutin.
Au moment où s'ouvre la campagne élel.
torale, la Ligue a demandé que ces instruc-
tions soient rappelées et qu'un contrôle
rigoureux de l'administration écarte toute
possibilité de fraude.
A r Académie française
«»«
Au début de la dernière séance de l'Aca-
démie française, sur la proposition de M.
Lépine, l'Académie a déclare vacant le fau-
teuil de M. ïonnart ,ancien Gouverneur Gé-
néral de l'Algérie. Les candidats sont invi-
tés à faire connaître leurs titres par lettre,
avant le 21 avril.
Voyage de M. Bordes
dans FExMaM Sud
.8.
M. le Gouverneur Général Piene Barda.
qui avait entrepris un voyage dans la région du
Ivftak, est centré hier à Algw.
An coura de sa tournée, faite d'abord m
compagnie de M. Cauaeiet, secrétaire général,
puis du général Meynier, directeur des Terri-
toires du Sud, et de M. Taillard, recteur de
l'Académie, M. Bardes a étudié sur place di-
verses questions concernant notamment le forage
des puits pour les oasis, les écoles, les routes
et le touriame. Il a visité toute la région du
Mzab qui constitue aujourd'hui encore en Algé-
rie, aux confins du Sahara, un dot très parti-
culier et très fermé.
Les populations mozabites ont fait un accueil
enthousiaste au Gouverneur. La plupart des
chef. mozabites avaient connu M. Pierre Bordes
quand il était directeur du territoire du Sud.
A Ghardaia, il a visité successivement les
écoles et les ouvroirs des pères blancs et des
sœurs blanches, la mosquée, la synagogue, où
te le chef de la nation juive » l'a remercié de
montrer ainsi le respect du Gouvernement répu-
blicain pour les diverses croyances religieuses.
Dans ses diverses réponses, M. Bardes s' est
attaché à affirmer à tous que la France conti-
nuera à respecter soigneusement, comme elle
le fit jusqu'ici, les traditions millénaires et les
mœurs particulières des Mozabites, et qu'elle
aura pour eux la même sollicitude, à condition
qu'ils montrent toujours la même soumission à
leurs chefs.
Aux fonctionnaires français qu'il vit partout,
notamment aux officiers qui ont la haute admi-
nistration du pays, le Gouverneur a témoigné
chaudement sa satisfaction pour les résultats re-
marquables obtenus par eux, malgré les multi.
ples difficultés de leur tâche, dans les œuvres
de civilisation que la France poursuit dans
l'extrême sud.
M. Bordes a visité dans chaque oasis les infir-
meries indigènes qui sont des plus ftéquentées,
les écoles indigènes et françaises.
C'était la première fois que le Gouverneur
Général de l'Algérie se rendait à Ghardaia et
à Elatteuf.
8.1
lie tfrtoœ eipleraliM de Sabin
L'importante mission géographique et scienti-
fique 1 organisée par la Société de géographie,
avec l'appui des Ministères et Gouvernements
Généraux intéressés, et composée du capitaine
Augiéras, * chef de l'expédition ; M. Draper.
chef adjoint, qui en avait généreusement assumé
les frais ; MM. Monod et Besnard, naturalistes
du Muséum, et le lieutenant Gierzynski, chef
d'escorte, vient de rentrer en France après avoir
accompli entièrement son programme.
En quittant Alger, en octobre dernier, ainsi
que les Annales Coloniales l'avaient annoncé,
la mission s est rendue au Har. où était ins-
tallée sa base de départ. Elle s est ensuite por-
tée dans l'ouest, à travers le Tanezrouft, puis
a gagné le Timétrine et Tombeuctou. En ce
point, la mission s' est scindée en deux groupes:
un groupe nord (M. Draper), qui a traversé 3U0
kilomètres de territoire inconnu d'Araouane à
Oualata, et un groupe sud (capitaine Augiéras),
qui a traversé le Soudan. Les deux groupes se
sont réunis au SéDéaaI.
D'importantes collections ont été rapportées
ainsi que des documents géographiques et astro-
nomiques. Des films documentaires ont été pris.
1.f
L'exposition artistique de Tunis
m * • ̃
L'inauguration solennelle de la première
exposition artistique de l'Afrique du Nord a
eu lieu samedi en présence de M. Lucien
Saint, Résident Général, des autorités du
protectorat, des délégués du Gouvernement
de l'Algérie et du protectorat chérifien.
8.8
Au Club Américain de Paris
Au cours d'un déjeuner qui était offert en
son honneur par le Club américain de Paris,
dans un grand restaurant des Champs-Ely-
sées, M. S. Charléty, recteur de l'Université
de Paris, qui fut, au début de sa carrière,
directeur de l'enseignement public en Tu-
nisie, a fait l'éloge de l'oeuvre du protecto-
rat français dans la Régence.
1
M. Peretti della Rocca
rentre du Maroc
-6
L'ambassadeur de France, Mme et Mlle
de Peretti de la Rocca, sont arrivés À Ma-
drid, venant d'Algésiras. Ils ont été salués
en gare par le général Jordona et le haut
personnel de l'ambassade.
em-
Légionnaires diat ingués
068
L'héritier du trône abyssin est attendu à
Tetouan. Ce prince, qui a servi comme sim-
ple soldat dans la légion étrangère espa-
gnole, a su si bien garder l'incognito que
sa demande de libération par le ministre des
Affaires étrangères abyssin a causé une très
grande surprise.
Depuis cette sensationnelle révélation, la
Légion, où le prince jouissait d'une grande
popularité, a décidé de le fêter publique-
ment et, au camp de Dar Rissain, près de
Tetouan, où auront lieu les réjouissances, on
assistera à ce singulier spectacle d'un simple
soldat recevant les honneurs royaux.
En 1902, alors que je commandais le dé-
pôt des Isolés du fort Saint-Jean, je reçus
l'ordre du ministère des Affaires étrangères
de libérer un sergent-fourrier de la Légion
étrangère, réintégré dans ses fonctions et di-
gnités de colonel de la garde impériale au-
trichienne.
Ces deux incidents prouvent le grand rôle
moralisateur des légions étrangères permet-
tant à des égarés de se réhabiliter tout en
mettant au service des puissances accueillan-
tes leur courage et leur abnégation.
Jtaféne Beiwwjr.
Le budget général et les budgets annexes
de l'Afri.. Occidentale Française pour l'exercice 1928
I. Budget général -.
Le budget général de l'Afrique Occiden-
tale Française, pour l'exercice 1928, a été
arrêté à la somme de 225.761.000 francs,
soit un accroissement de 11.031.000 francs
sur l'exercice précédent.
Ce budget, comme ceux des années 1926
et 1927) est divisé en trois sections : une
section ordinaire, une section extraordinaire
et une section spéciale. Créée en 1926, cette
section spéciale a pour but de centraliser
pour pouvoir en mesurer l'importance, toutes
les dépenses afférentes à la réalisation du
programme de mise en valeur quelles que
soient la nature et l'origine des ressources
affectées à cette réalisation. Elle assure la
pérennité des travaux par le report d'exer-
cice à exercice des fonds non utilisés pen-
dant la période précédente.
Le tableau ci-après fait ressortir la com-
paraison dps crédits inscrits pour les exer-
cices 1928, 1927 et 1926.
1928 1927 1926
I. Section ordinaire 147.550.000 134.820.000 101.864.000
II. Section extraordinaire 66.821.000 57.895.000 40.165.000
III. Section spéciale 116.111.000 112.113.000 69.337.000
« -4
Total 330.482.000 304.828.000 211.366.000
A déduire partie de la section III com-
prise dans les deux premières 104.721.000 90.098.000 66.337.000
,
Montant du budget 225.761.000 214.730.000 145.029.000
t
POUI équilibrer son budget, le Gouverne-
ment général dispose en 1928 des prévisions
de recettes suivantes :
Recettes douanières 140.847.000
Exploitations industrielles 835.000
Etablissements agricoles, d'étu-
des et d'expérimentation. 817.000
Produits divers 5.051.000
Prélèvement sur la Caisse de
réserve 66.721.000
Compte d'amortissement de la
Compagnie d'Electricité du
Sénégal 100.000
Contribution de la Côte
d'Ivoire 2.000.000
Disponible du compte spécial
à la clôture de tosy. 9.390.000
Total 225.761.000
Les dépenses ordinaires comprennent tout
d'abord 39.268.000 francs de dettes exigibles,
dont 18.398.445 francs pour le paiement des
intérêts, de l'amortissement et des frais ac-
cessoires des emprunts contractés par le
Gouvernement général de l'A. O. F. Parmi
les autres dépenses ordinaires du budget gé-
néral, qui s'élèvent à 108.282.000 francs, un
crédit de 2.030.000 francs est affecté au ser-
vice de santé et 959.000 francs sont inscrits
pour l'enseignement spécial de formation
technique. Ces prévisions ne représentent
que les dépenses de fonctionnement de
l'Ecole de Médecine et Vétérinaire, de
l'Ecole Normale William-Ponty, de VEcole
des pupilles mécaniciens de la Marine et
une participation aux dépenses de l'Institut
Pasteur à Dakar et à Kindia.
Les dépenses proprement dites d'assistance
médicale et d'enseignements primaire et se-
condaire dans les différentes colonies n'in-
combent pas au budget général ; elles sont
supportées par les budgets locaux.
Par ailleurs, 3.980.000 francs sont consa-
crés aux établissements agricoles, au déve-
loppement de la production cotonnière, aux
études d'irrigation de la vallée du Niger,
ainsi qu'au fonctionnement des stations ex-
périmentales de l'arachide et du palmier à
huile.
La section spéciale du budget général, qui
est alimentée par les sections ordinaire et
extraordinaire et les fonds disponibles de
l'exercice 1927, pt qui doit faire face aux
dépenses de graiici, travaux,
Ports et rades
Port de Dakar 26.714.000
Port de Conakry •••"4.510.000
Accès maritime du chemin de fer de la Côte d'Ivoire et
Port d'Abidjan.,..,.,.,. 22.848.000
Appontement de Cotonou
Amélioration de l'appontement..,. 2.046.1600
Construction d'un phare.,. 56.400
̃ 56.175.000
Voies terrées
Chemin de fer de Thiès au Niger 13.130.000
- de Conakry au Niger 340.000
- de la Côte d'Ivoire 23.188.000
Chemins de fer du Dahomey (Porto-Novo à Cotonou). 3.350.000
- - (Est-Dahoméen. 1.350.000
- - tCentral-Dahoméen). 9.486.000
̃ » ̃ 50.844.000
Irrigation et aménagement des eaux
Irrigations du Niger : barrage de Sotuba, canal adducteur
de Sotuba et endiguement du Haut-Delta.,. S. 440.000
Aménagement du Sénégal usine hydro-électrique du
Fetou 652.000 9.0<)2.000
–0.002.000
Total général 116.111.000
Il convient de rappeler que le programme
quinquennal des grands travaux élaboré en
fin 1925 était évalué à 720 millions de francs.
Or, les dépenses effectuées à ce titre en 1926
se sont élevées à 31 millions de francs et
les sommes engagées en 1927 atteignent 85
millions. Les prévisions de l'exercice 1928
se chiffrent par 116 millions; c'est dire que,
depuis le 1er janvier 1926, une somme de 232
millions a été affectée à la réalisation du
plan de mise en valeur conçu par le Gouver-
nement général.
n. - Budgets annexes
Chemin de fer de Thiès au Niger. - Le
budget annexe de l'exploitation du chemin
de fer de Thiès au Niger a été préparé en
tenant compte du vote définitif de la loi du
30 décembre 1927, portant fusion financière
des deux sections Thiès-Kayes et Kayes-Ni-
ger. Ce budget ne distingue donc plus, com-
me dans les quatre exercices précédents, les
recettes et les dépenses applicables à cha-
que section.
Arrêtées à 72.578.000 francs, les prévisions
budgétaires du chemin de fer de Thiès au
Niger, pour l'exercice 1928, sont en dimi-
nution de 31.038.665 francs sur celles de
l'année 1927.
Le tableau suivant fait apparaître pour les
exercices 1928, 1927 et 1926 les prévisions
inscrites aux sections ordinaire et extraordi-
naire du budget :
1928 1927 1926
(Francs)
Section or-
dinaire.. 67.218.000 80.770.665 52.126.500
Section ex-
traordin. 5.360.000 22.846.000 14.750 oôo
Total. 72.578.000 103.616.665 66.876.500
Les économies proposées en 1928 sur l'an-
née précédente, section ordinaire, portent,
pour près de to millions, sur les combusti-
bles (charbon, essence, mazout) dont les
cours sont actuellement moins élevés que
ceux pratiqués au moment de la préparation
du budget de 1927.
Quant à la différence qui apparaît entre
les prévisions de la section extraordinaire
1928 et 1927, elle correspond à un pro-
gramme d'achat de matériel moins chargé
en 1928.
Division A (Voies ferrées). Francs
Division B (Réseau routier).
Total. Francs
Il présente, par rapport au budget de 1927,
une augmentation de 4.256.000 francs.
Les recouvrements prévus par la Direc-
tion du Chemin de fer comprennent 65 mil.
lions 918.000 francs de recettes du trafic,
1.300,000 francs de recettes hors trafic et
5.360.000 francs provenant d'un prélève-
ment sur le fonds de renouvellement. Ce
dernier crédit, inscrit à la section extraordi-
naire du budget, est destiné à l'achat du
matériel de premier établissement ou de re-
nouvellement parmi lequel il convient de
citer des voitures à voyageurs, fourgons et
voitures-lits, deux groupes concasseurs avec
moteurs pour le reballastagc, des appareils
de voie standard, des wagons glacières, des
rechanges, etc.
Parmi les dépenses ordinaires, les dépen-
ses de personnel sont prévues pour 25 mil-
lions 300.000 francs, soit 37 du budget or-
dinaire, celles de main-d'œuvre pour 8 mil-
lions 680.000 francs, soit 12 %, celles de
matériel soit 22.530.000 francs, correspon-
dent exactement au tiers de la section ordi-
naire; les dépenses de grosses réparations
telles que assainissement et remise en état
des remblais, travaux de ballastage complé-
mentaire, renforcement des ponts métalli-
ques, etc., figurent pour 4.000.000 enfin, les
dépenses de cessions et fabrications et les
dépenses diverses et imprévues sont inscii-
tes pour 3.413.227 francs. Enfin, une somme
de 3.294.773 francs représentant l'excédent
des prévisions de recettes ordinaires d'ex-
ploitation sur les dépenses de même nature
a été inscrite à un chapitre spécial de dé-
penses pour versement aux fonds de réserve
et de renouvellement et au budget général.
Chemin de fer de Conakry au Niger. -
Le budget annexe de l'exploitation du che-
min de fer de Conakry au Niger comporte
deux divisions concernant : 10 les transports
par voies ferrées ; 20 les transports sur rou-
tes par automobiles qui ont été rattachés
au service de l'exploitation du chemin de
fer. Cette seconde division comprend quatre
lignes : de Conakry à Forécariah, 103 kilo-
mètres; de Mamou à Labé, 148 km. ; de Da-
bola à Faranah, 109 km. et de Kouroussa à
Siguiri, 150 km. ; 10 camionnettes, 2 ca-
mions et 6 voitures de tourisme assurent le
service des transports sur routes en Guinée
française.
Le budget annexe du chemin de fer de
Conakry au Niger, exercice 1028, est arrêté
comme suit, en recettes et en dépenses :
Section Section
ordinaire extraordinaire Total
13.565.000 2.210.000 15,775.000
335.500 100.000 435.000
13.900.500 2.310.000 16.210.500
Le tableau ci-après donne la physionomie
de l'ensemble des prévisions budgétaires
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