Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-03-31
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 31 mars 1928 31 mars 1928
Description : 1928/03/31 (A29,N52). 1928/03/31 (A29,N52).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451235r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-NEUVIEME ANNEE. N* SB.
ES NUMERO 110 CENTIMES
--. - - SAMEDI SOIR, 31 MAHS 192».,
-1
Les Annales Coloniales
tes mnnoncet et réclames sont reçMM -
bureau du Journal.
DmtcTBURS : Marecl RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Tous les articles publiés dans notre tournai né peuvent
être reproduits qu'en citant les Amhalbs Coloualu.
JOURNAL QUOTIDIEN
Réduction & Administration :
U, «RUM-Mir
PARIS 0"
llltril i LOUVM 1141
- RICHELIEU17-M
ABONNEMENTS
êvec le supplément illustré i
Un I Mois 8 M..
France et
Colonies 120 • 65 » 36 a
Étranger.. 180 > 100. 59 »
On s'abonne sans frala dans
tous les bureau de poste.
L'ENSEIGNEMENT PAR LE CINÉMA
L'éducation coloniale entre détonnai, pour
une part notable dans les préoccupations de
nos conseils de Gouvernement. Lundi dernier,
sous le titre « Faisons le point », Marcel Rue-
del, rendant un hommage mérité à M. Léon
Perrier, notait « le vaste essor donné, par son
passage rue Oudinot, à la propagande colo-
niale ». Il rappelait la création de nombreux
comités régionaux de propagande, l'importance
donnée depuis peu à la géographie coloniale
dans les programmes scolaires, les mesures pri-
ses pour faciliter la préparation à l'Ecole colo-
niale.
Bref, en cet ordre d'idées, le 'Français va
être cultivé dès l'enfance et jusquaux ultimes
examens.
L'on ne saurait trop s'en réjouir, mais il faut
répéter une fois de plus que le cinéma doit
tenir là une grande Place.
Déjà, plusieurs de mes collègues du Parle-
ment ont traité de la question dans les Annales
Coloniales.
En 1926, M. Bouilloux-Lafont, signalant
l'effort accompli à Rome, par l'Institut Na-
tional « Cérès », pour diffuser dans les campa-
gnes italiennes l'enseignement agricole par le
film, demandait que I on usât en France d'une
méthode semblable pour appeler au progrès, sous
toutes ses fOllDel, les indigènes de nos colonies.
La même année, à l'occasion du Congrès
International du Cinématographe, dont il prési-
dait la Commission d' organisation, M. Jean
Locauin écrivait à cette même place :
« C'est au sein de la troisième Commission
(enseignement et éducation par le film) que les
questions coloniales ont trouvé la plus large
place : faire connaître les colonies, leurs carac-
tères physiques, leurs ressources agricoles,
leur activité économique, les mœurs de
leurs indigènes, les moyens de colonisation
qui ont donné les meilleurs résultats, n'est-
ce pas l'une des missions les plus cou-
rantes du cinématographe instructif et édu-
cateur ? Son rôle ne se bornera d'ailleurs point
à faire connaître les colonies à la Métropole :
par une sorte de réciprocité naturelle, le film,
en pénétrant jusqu'au fond de l'Afrique ou de
l' Asie, révélera aux populations indigènes les
traits par où se manifeste la civilisation métro-
oolitaine. »
M. Locquin citait ensuite quelques-uns des
films qui ont pu contribuer à faire connaître au
public métropolitain telle ou telle de nos pos-
sessions lointaines. Il souhaitait, en terminant,
que des cinéromans se déroulassent « dans un
cadre colonial ». U' observe avec plaisir, à ce
propos, que le vœu de M. ( Locquin a été plu-
sieurs fois exaucé, ainsi qu'en ont témoigné de
très vivants comptes rendus de M. de Laromi
guière) -
- Plus récemment, M. Henri Fontanier à pré-
conisé à son tour l'enseignement colonial par
l'image, de préférence animée.
En dernier lieu, enfin, mon éminent collègue
et ami M. Mario Roustan, au lendemain d'une
séance du Sénat où M. Brenier avait interpellé
le ministre de l' Instruction Publique sur l'utili-
sation du cinéma, a consacré à cet important
problème l'un de ses excellents articles, dans
lequel il insistait justement sur l'efficacité quasi
certaine de l'enseignement de l'hygiène par
l'écran lumineux.
Eh 1 bien, « faisons le point » nous aussi 1
Où en sommes-nous ?
Il existe des ntms romanesques se déroulant
« dans un cadre colonial » ns ne sont pas sans
utilité. Ils apprennent à d'innombrables specta-
teurs que le désert nord-africain, avec ses ca-
valiers arabes ou marocains, ses oasis, sa prodi-
gieuse lumière, est probablement d'une beauté
supérieure à celle du Far-West américain avec
ses agiles cow-boys ; que la France a édifié,
sur des terres naguère encore sauvages, des
villes magnifiques et des villages avenants ; que
la majesté de la grande brousse n est pas une
imagination de littérateurs ; que nos compa-
triotes d'outre-mer collaborent avec des races
étrangement diverses à une œuvre grandiose.
et combien d'autres choses apprennent-ils, que
jamais les livres ne pourraient rendre vivantes
comme elles le sont sur l'écran 1
Maintenant, combien de films sont spéciale..
ment. officiellement, destinés à l'éducation co-
- loniale ?
On sait que le Gouvernement Général de
l'Algérie prend souci, depuis quelque dix ans,
de cette forme de propagande. Dès 1918, au
cours même des hostilités, M. Charles Lutaud
créait un service photo-cinématographique. Ses
successeurs n' ont pas manqué de le développer :
l'Office de la rue des Pyramides, à Paris, pos-
sède aujourd'hui plus de cinquante bandes
(contre 22 en 1924). --.
Mais la fastueuse Indochine est allée plus
loin que l'Algérie dans cette voie : son agence
économique dispose de 160 films, tant touris-
tiques que techniques et se rapportant à l indus-
trie et à la culture.
L'agence de l'A. O. F.. en possède 95,
d'une longueur moyenne de 150 mètres ; t Of-
fice du Maroc, 34, d'une longueur moyenne de
200 mètres : l' Agence de Madagascar, 21 ;
l'Office de la Tunisie, 19 ; l'Agence générale
des Colonies, 5 (Martinique, Guadeloupe,
Guyane, Saint-Pierre et Miquelon, Océanie) ;
l'A. E. F., 2 (vue générale et chemin de fer).
Au total, 386 films (les territoires sous man-
dat du Togo et du Cameroun n'ayant pas en-
core été-filmés).
Ce chiffre, foft honorable, est nourtant insuf-
fisant, puisque les demandes de films dépassent
de beaucoup les disponibilités des offices et des
agences. Ces demandes proviennent de l'armée,
des groupements économiques de province, de
diverses associations et de très nombreux institu-
teurs. Et l'on voit des documentaires de Ma-
dagascar, par exemple, passer non seulement
sur les écrans de France et des provinces re-
couvrées (une série a été projetée dans 600
écoles d'Alsace et de Lorraine), mais sur ceux
de Prague et d'Athènes. Les belles collec-
tions de l'agence de l'Indo-Chine et de l'office
de Mqoc ont également le plus grand suc-
cès et les films de F Algérie et la Tunisie ont
passé par tant de mains, parfois coupablement
brutales, que plusieurs d'entre eux sont presque
hors d'usage. Devant cette vogue du film colo-
nial, offices et agences font de leur mieux pour
obtenir des divers gouverneurs de nouveaux do-
cuments pour leurs cinémathèques. 20.000 mè-
tres sur I1 Indochine sont en préparation et 5.000
sur le Maroc (oui envoie des bandes jusqu'aux
Etats-Unis) ; Madagascar s'emploie à filmer ses
rizeries, ses mines de graphites, et l' A. E.F.
aura dans quelque temps son film réalisé par la
mission le Somptier.
Tout cet effort mérite les plus grands éloges.
La métropole est en mesure, en somme, d ac-
quérir par le cinéma des notions coloniales de
réelle valeur.
Mais l'œuvre d'éducation des masses indi-
gènes est d'une autre envergure et d'une autre
difficulté.
Raison de plus pour tenter sans retard d' en
esquisser l'organisation future.
Une distinction parait d'abord devoir être
faite entre les catégories de public des colonies.
Elles sont, asseznettement, au nombre de trois :
le public français ou complètement évolué, les
populations à demi évoluées et les populations
primitives. L'on voit aussitôt que, si la produc-
tion cinématographique actuelle peut être d'un
égal intérêt pour les Français de la métropole
et ceux des colonies, presque rien de cette pro-
duction ne peut servir au public à demi évolué,
et rien à un éventuel public de primitifs. Tout
est à faire pour celui-ci. et à peu près tout Dour
celui-là.
Cela admis, qui doit assumer la conception
et la direction des prises de vue ? Bien certai-
nement, l'un ces services des capitales admi-
nistratives coloniales. autour desquelles sont
groupées les différentes créations (élevattes et
cultures modèles, industries, institutions d'hv-
giène, etc.) du génie français, et où l' on sait
quelles images il en faudrait donner pour frap
p*r utilement l'esprit des peuples restés dans
l'enfance.
Par contre, c'est seulement à Paris que peut
être élaboré un plan d'ensemble d'action édu-
cative par le cinéma, puisque, d'une part, cette
action est d'une grande importance politique :
d'autre part, à Paris seulement peut être établi
un budget de dépenses à répartir entre les Gou-
vernements coloniaux.
En tout cas, on ne peut espérer que jamais
initiatives privées s'engagent dans une entre-
brise qui ne « paierait » pas.
- Conclusion : l'éducation des masses indigènes
par le cinéma sera affaire d'Etat, ou ne sera
pas. Il est d'autant moins prématuré d' en parler
que, s'il est bon de « voir grand » pour l'ave-
nir, on peut commencer par de modestes réa-
l i sat ions.
Erneat Haado.,
Sénateur de la Marne,
l ire-présideni de la Commission des Douanes,
'-
Parmi les Gouverneurs
.,.
M. Schoefller KrnpHt-Marie-Hubert, gou-
verneur de 2° dusse des Colonies, en ser-
vice détaché en Syrie, depuis le 1er jan-
vier 10520, a été maintenu dans ladite posi-
tion pour une durée de trois ans à compter
du 1er janvier 1928.
Ce fonctionnaire reste, pendant cette pé-
riode, à la disposition du Ministre des Af-
faires étrangères, en vue de servir en Sy-
rie.
LtAvialioD Coloniale
Alger-Tunis
Invité pur le maréchal Francihcl d'Espe-
rey, inspecteur général des troupes de
l'Afrique du Nord, ii prendre part aux ma-
nœuvres qui Se déroulent actuellement à
Bizerte le colonel aviuteur Vuillemin, ve-
nant d'Aller, est arrivé à Tunis en cinq
heures de vol, malgré le mauvais temps qui
l'a forcé à naviguer continuellement au
compas à 3.000 mètres d'altitude à travers
des nuages qui emtpôcliaient toute visibilité.
Paris-Hanoi et retour
Le colonel Anthoinal et ses compagnons
sont rentrés à Paris hier soir, où ils ont
été accueillis par de nombreux amis. En
quelques mots le colonel Anthoinal a rap-
pelé les circonstances de son raid, que nous
avons relatées en leur temps, et indiqué que
le mauvais temps l'ayant obligé de stopper
à Adalia, il n'en continua pas moins sur
Bcvrouth.
Á cette escale, il reçut l'ordre de rentrer
en France, mais le mauvais temps conti-
nuait ii sévir, et fut cause de l'atterrissage
à Syrlhe où l'avion capota et se brisa.
Amérique du Sud-France
Pour la première fois, le courrier aérien
d'Amérique du Sud est arrivé hier à 17 h. C)0
au port aérien de Mérignae (près Bor-
deaux).
L'avion portait quatre-vingts sacs pos-
taux qui ont Ólét immédiatement déchargés
en présence de M. Letexicr, directeur des
services postaux et qui ont été dirigés en
auto sur la gare du Midi.
Paris-Brazzaville
En raison des conditions atmosphériques
actuelles qui sont défavorables, le départ
du commandant Dagneaux, pour son circuit
aérien Paris-Islres-forazzaville, a été remis
au début de la semaine prochaine.
Bruxelles-Congo
Le lieutenant de Malingrniid va partir
incessamment, pilotant un avion de fabri-
cation belge pour tenter d'effectuer Bruxel-
les-Léopnidvilio sans escale.
Londres-Le Cap
Dans des condition* atmosphériques très
difficiles, l'aviatrice Lady Bailey a entrepris
hier l'étape Assouan-Ouadihalfa. Elle a
atterri dans cette dernière villo au plus fort
d'une tempête de sable accompagnée d'un
terrible ouragan. Elle a accompli son vol
en 2 h. 5.
La question des vins Tunisiens
a.a
J'ai esquissé les grandes lignes
du projet du Gouvernement, adopté
Par la Chambre et le Sénat, et rela-
tif aux vins tunisiens. Le Gouvernement s'est
réjoui qu'il apportât une conciliation entre
les intérêts des viticulteitrs de la Tunisie et
ceux des mêtro-politains. Conciliation diffi-
cile : j'ai montré pourquoi. J'ai ajouté que
tout le monde s'était employé à la réaliser.
Il faut ici rendre hommage aux efforts de
M. le Résident général qui, notamment de-
vant la Commission sénatoriale, a défendu
avec souplesse la cause de la viticulture
tunisienne.
Elle obtient des satisfactions dont elle
sera la première à reconnaître l'importance.
J'ai dit que, jusqu'à concurrence d'un con-
tingent de 12.000 hectolitres d'alcool vinique
pur, seraient admis en franchise les alcools
représentant la distillation de ioo.ooo IlCc-
tolitres de viII.
Le décret annuel aura la faculté de déci-
der qu'une partie de cet alcool pourra être
importée sous forme de vin, jusqu'à COllctlr-
rence de 6.000 hectolitres. Les Tunisiens se
rendent compte certainement de la valeur de
cette clause. Notre marché métropolitain des
alcools est fort encombré, la consommation
diminue, ne serait-ce que par les droits qui
pèsent lourdement sur nos alcools français *
un certain nombre de nos départements qui,
depuis des siècles, ne vivent que de la fabri-
cation de leurs eaux-de-vie, ont fait entendre
des paroles inquiètes : d'autant plus que,
sur les marchés intérieurs, leurs produits
trouvent des concurrents redoutables dans les
rhums, les alcools de piquettes, les alcools
de fommes, sans compter les alcools de ré-
trocession que les fraudeurs ont Vingéniosité
de faire servir à la consommation de bouche.
Ne parlons pas des marchés extérieurs : ils
se ferment peu à peu à nos eaux-de-vie.
C'est donc là une « concession » réelle, sé-
rieuse.
Il y a mieux encore. Le décret du 20 no-
vembre 1927, réglant le statut de l'alcool en
Tunisie, après avoir stipulé que les alcools
d'origine et de provenance étrangère sont
prohibés à Vimportation, accorde toutefois
une exception pour les alcools rétrocédés par
Vofficc frallfais, à la condition de ne pou-
voir être employés qu'à la fabrication des
mistelles et des vins mutés. Le texte est net :
les Tunisiens peuvent fabriquer avec de Val-
cool industriel vins mutés, mistdlfS, vins de
liqueur qu'il exportent- en France, dans la
proportion de 1/128 du contingent total.
Question complexe. Le ministre de l'Agri-
culture déclarait que, seuls, étaient admis en
franchise les alcools de vins les Tunisiens
répliquaient :. à quoi nous sert alors d'être
autorisés à faire des mutés avec de l'alwol
de rétrocession ? Le président du Conseil
estimait impossible de les priver d'une pra-
tique qui existait depuis I90. A quoi la
Commission sénatoriale répondait : Tous les
raisonnements du monde ne prévalent pas
contre ces faits que le chiffre, concédé de
12.000 hectolitres était strictement limitatif,
que les Tunisiens pouvaient continuer à cm-
ployer l'alcool industriel à leurs mutés, mais
que seuls devaient entrer en franchise les
12.000 hectolitres d'alcool vinique prévus
dans le texte de la loi.
hts conversations s'engagent entre les re-
présentants des ministres intéressés, AI. le
Résident général et les membres de la Com-
mission sénatoriale des Douanes. Et Von se
met d'accord sur ces points :
ie l'alcool employé aux mistelles, aux
mutés, aux vins de liqueur pourra être de
l'alcool de rétrocession ;
20 cet alcool viendra en déduction des
12.000 hectolitres concédés ;
3" l'alcool exporté dans la métropole « en
nature et en franchise » ne pourra être que
de l'alcool vinique pur, provenant exclusive-
ment de la distillation des vins tunisiens.
Remarquons que la 70 décision de la Com-
mission de réforme du régime douanier ap-
plicable en France aux produits tunisiens
et notamment aux vins, était la suivante :
« Interdiction d'exportation en France des
alcools autres que les alcools de viII. » C'est
le principe contraire que la loi nouvelle ad-
met : la métropole exportera de l'alcool in-
dustriel en Tunisie, et la TUllisie, sous la
forme de mutés et de mistelles, l'importera
de nouveau dans la métropole. le ne dis pas
que les objections des viticulteurs français
aient été désarmées d'un seul coup; ne se-
rait-il pas rationnel, logique, répétaient-ils,
de demander à la distillation d'une partie
*lies vins tunisiens l'alcool indispensable à
1 a fabrication des mutés, des mistelles, des
vins de liqueur ?
la Commission Sénatoriale des Douanes
oit ceux-ci avaient plus d'un défenseur ha-
bile et éloquent, a donné, dans le Rapport
de M. Lcwraillc, les raisons pour lesquelles
elle a cru devoir céder aux désirs de la viti-
culture tunisienne :
c Nous avons pensé qu'il ne fallait pas
user vis-à-vis de la Tunisie d'une trop grande
rigueur de principes qui aurait été mal inter-
prétée dans le pays de protectorat.
D'ailleurs, qu'on le veuille ou non, la Tu-
nisie a été antérieurement autorisée à tlll-
ployer de l'alcool de rétrocession et ce serait
la mettre aujourd'hui en grande difficulté
que de l'obliger à vendre des mistelles faites
avec de l'alcool de vins dont le prix de re-
vient est trop élevé.
Les viticulteurs français ont le privilège
d'employer l'alcool de rétrocession : VAlgé-
rie aussi. Ne décourageons pas la Tunisic
dans son désir de se confondre de plus en
plus, au point de vue ÙOllomiqltc, avec la
France nord-africaine. »
Paroles à retenir. Ce n'est pas rwlcmt'III
de la France llord-africainc, c'est de la
France que l'on rapproche la Tunisie, puis-
qu'un « privilège » accordé aux viticulteurs
de Ici métropole et de l'Algérie parait devoir
être étendu justement aux viticulteurs de la
Régence. Quelle réponse à l'article de la
Contemporary Rcvicw sur notre politique
douanière colonialel Est-ce nous, est-ce bien
nous qu'on peut accuser de défendre le mar-
ché de la métropole contre une concurrence
possible de nos colonies, au détriment de cef
dernières et sans calculer le préjudice, eue
nous leur portons ?
Mario ftoumtan,
Sénateur de l'Hérault, ancien minisire
Vice-président (le la Commission
sénatoriale des Colonies.
Pour la plus grande Tunisie
-0
M. Lucien Saint à l'œuvre
Le passage à Paris de M. Lucien Saint,
Gouverneur Général de Tunis, a marqué une
importante étape de la prospérité de la Tunisie.
D'une part, l'emprunt destiné principalement
à l'exécution de travaux publics et d'oeuvres
de colonisation a reçu la sanction d'un vote
parlementaire ; d'autre part, un accord entre
viticulteurs tunisiens et métropolitains a été enfin
conclu.
Déjà, sur l' emprunt de 255 millions, que la
Tunisie avait été autorisée à contracter, deux
tranches de 40 millions avaient été prélevées.
Elles permirent de pourvoir aux plus pressants
travaux utiles.
Aujourd'hui, une troisième tranche de l'em-
prunt peut être réalisée au mieux des intérêts
tunisiens.
Nous avons dit dans notre numéro du 9 fé-
vrier, l'emploi prévu pour cette nouvelle tran-
che s'élevant à 67 millions de francs. Nul doute
que ce facteur financier ne serve remarquable-
ment le développement économique et commer-
cial de la Régence. De plus, la loi d'exonéra-
tion des fonds publics, du droit de timbre et de
l'impôt sur le revenu, votée avant la fin de la
législature, est un sérieux encouragement pour
le pays, un moyen d'action et de développe-
ment certains.
Enfin, le Parlement a consenti à faire à la
viticulture tunisienne une place convenable sur
le marché français. Par l'article 3 de la loi,
le Gouvernement : est réservé la possibilité
d'admettre, par décrets, en franchise, les pro-
duite d'origine ou de provenance tunisienne,
autres que ceux visés à cette loi, c'est-à-dire
vins et alcools.
Désormais, il est possible d'envisager te
large avenir de la Régence où les industries de
transformation ne manqueront pas de prendre un
nouvel essor dont bénéficiera, d'ailleurs, la
France tout entière.
Le liège, les cuirs, la poterie, les menus
objets de ferblanterie pour les huiles et les
conserves alimentaires pourront être travaillés
dans notre protectorat et. entrer librement dans
la métropole.
La Régence le devra à M. Lucien Saint,
travailleur inlassable, ardent défenseur de la
cause tunisienne, et soldat pacifique de la plus
grande France.
1 L6 mission du Hoggar
«»̃
La mission du Hoggar, contrairement à
ses projets antérieurs, bornera son explora-
tion au Hoggar. Elle quittera Tamanrasset
incessamment pour gagner Amguid par Ide-
lès, sa mission se terminant le 30 avril.
-
Motocyclisme en Algérie
«♦»
Au 31 décembre dernier, on comptait 2.992
motos, réparties comme suit : département d'Al-
ger : 1.734; département d'Oran: 802: dé-
partement de Constantine : 456.
̃̃ 1
t l'tulnii dit liuriptiui 8t Icllit-liittm
̃̃ ̃ «♦* 1
L'Académie a désigné pour la représenter,
le 15 avril, au cinquantenaire de la Société de
Géographie et d'Archéologie de la province
d'Oran, M. Gsell.
, --
L'industrie de la pêche
à Madagascar
Sous le patronage de l'éminent professeur A.
Gruvel, du Muséimi National d'Histoire natu-
relle, une importante entreprise de pêche s'or-
ganise sur la côte ouest de Madagascar.
Auprès de Soalala, seront fixées les installa-
tions de la Société qui s'occupera avant toute
chose, de la préparation de poissons salés ; la
pêche se fera par un chalutier qui reconnaîtra
les bancs de poissons, leur importance.
On sait actuellement, et exactement, quelles
espèces habitent les eaux de ce point de la
côte et quel peut être leur emploi en dehors
de la salaison. A bord du chalutier et pendant
il pêche, le travail se faisant comme à bord
des morutiers, les déchets seront traités.
Un point important était celui des débou-
chés ; la Société nouvelle est assurée de dé-
bouchés pour la production que réalisera l'entre-
prise à ses débuts. Elle est envisagée comme
devant être de longue haleine et susceptible
d'extension, mais plus tard, lorsque, après
essais, des contrats pourront être passés avec
des acheteurs de gros sur la fidélité desquels la
Société pourra compter.
M. Gruvel est le conseiller technique de cette
affaire.
NOIR SUR BLANC
> »♦* »
U CIIDIDtTU DE l OCTiVE MM
-
M. Octave Homberg, le financier trop
cité, annonce sa candidature dans la circons-
cription de Cannes-Antibes, d'où M. Paul-
Prudent Painlevé, ministre de la Guerre,
un moment candidat, a émigré vers Gex-
Nantua.
L'animateur de cette foule d'excellentes
valeurs coloniales pour lui sans doute,
mais pas pour les malheureux souscripteurs
qui s'appellent les Minerais de la Grande
Ile, l'Indochinoise de Cultures Tropicales,
les Sucreries d'Indochine (j'en passe et des
meilleures), annonce que, cette fois, contrai-
rement à tous ses précédents, il ne pose pas
une candidature d'argent. Il se présente sur
ce coin de la Côte d'Azur parce qu'il y est
unanimement réclamé par une foule qui,
depuis des mois, veut absolument l'envoyer
au Parlement. Il se présente parce qu'il
connaît les intérêts et les besoins de la popu-
lation laborieuse de la rive droite du V u,
parce que les agriculteurs, fabricants d'es-
sence et hôteliers voient en lui le nabab aux
quelques centaines de millions. Il se présente
peut-être aussi parce que les importants éta-
blissements de jeux qui ont leurs sièges entre
Cannes et Cagnes espèrent prendre des le-
çons auprès de lui, qui fut si chanceux à la
Bourse des valeurs. et peut-être un peu
moins à la Bourse des chevaux de courses.
Signe symbolique, bien que ce ne soit qu'une
élection de principe, c'est le journal YEclai-
reur qui lance, soutient et patronne la can-
didature de M. Octave Homberg.
La fortune politique de M. Octave Hom-
berg commence. Et, prudemment, M. Pierre
Laval se défile, et cela se comprend, à Can-
nes, Antibes, Cagnes, comme à Enghien.
L'illustre Octave compte encore pour édi-
fier son église triomphante sur trois pierres
(Hamp, Dcloncle, Seize). En verrons-nous
le clocher?
M^'Angétly.
Cinéma Colonial
•+•
« L'Occident »
La première partie des extérieurs de l'Oc-
cident est achevée. Les scènes au bord de
la Méditerranée sont, dit-on, particulière-
ment réussies. Toute la troupe, rentrée de
Toulon à Paris, se prépare maintenant à
partir au début de la seconde semaine
d'avril ; elle s'embarquera à Bordeaux, lon-
gera les côtes d'Espagne et du Portugal et
débarquera au Maroc où seront tournés les
grands extérieurs.
Le Maroc à Billancourt
Au studio de Billancourt, dans un grand
décor marocain, M. Mario Nalpas continue
La Symphonie pathétique. On s'apprête à
célébrer les fiançailles d'Alice (Michèle
Verly), avec Roland (Georges Carpentier)
quand, soudainement, une bande de monta-
gnards fanatiques font irruption pour s'op-
poser au mariage d'une Arabe avec un
Roumi.
- -
La T S. F et nos colonies
.t.
A l'issue d'une conférence que M. Adol-
phe Messimy a faite avant-hier soir à l'Asso-
ciation radio-agricole française, l'orateur
téléphona par le réseau, puis par la station
de Sainte-Assise au Gouverneur Général de
l'Algérie à Alger, au Résident de France à
Rabat, à Beyrouth, puis aux stations de Ba-
mako, Brazzaville et Tahoua (Niger), grâce
au système des petites ondes projetées de
l'inventeur Chireix.
C'était la meilleure démonstration sur le
rôle primordial de la T.S.JF. comme organe
de liaison entre la France et les colonies.
Le réseau français de radio-télégraphic sera
ainsi libéré des câbles anglo-saxons allrès
bien des difficultés, et il est certain que la
radio-téléphonie contribuera, pour une large
part, à la prospérité de notre empire colo-
nial.
M. Peretii delta Rocca au Maroc
« ♦»
A son arrivée à Tétouan, M. de Peretti della
Rocca, ambassadeur de France à Madrid, a
dit l'excellente impression qu'il avait recueil-
lie au cours de la visite qu'il vient de faire au
Maroc espagnol, où il a eu l'occasion de cons-
tater aue la pacification est complète, réelle et
cordiafe partout.
.l'at constata contrairement aux opinions ge-
néralemont exprimées jusqu'ici, a déclaré M. do
Peretti délia liocen, que la zone de protectorat
espagnol du Maroc n'est pas un désert impro-
ductif, mais un territoire en grande partie
mngnillquc, prometteur de véritables richesses.
En terminant, l'ambassadeur de France a
fait l'éloge du général Sanjurjo, le haut-com-
missaire espagnol, qui a su gagner l'âme du
peuple et conquérir également la sympathie et
l'affection du Maroc français.
oiel
La conférence de Tanger
Une réunion d'experts au Quai d'Orsay
Une nouvelle réunion d'experts de la
conférence à quatre pour le nouveau statut
de Tanger a eu lieu, dans l'après-midi
d'hier, nu Quai d'Orsay.
Les experts ont étudié les divers aspects
juridiques et techniques de l'organisation
(ldrninistrutin, policière et judiciaire de la
zone internationale du Maroc.
La conférence Nord-Africaine
18.
La réunion de la conférence nord-africaine
entre les gouverneurs généraux de l'Algérie
et de l'A.O.F. et les résidents généraux de
Tunisie et du Maroc, qui devait avoir lieu
au Maroc le 5 mai prochain, a été renvoyée
à une date ultérieure.
BROUSSES
& BROUTILLES
»♦»
L'habile enfantillage
C'est gentil comme tout, cette idée de Jo-
séphine Baker de se promener sur le Ring
de Vienne dans un cabriolet traîné par une
autruche.
La plus parisienne des danseuses de cou-
leur a obtenu, en cet équipage, un gros
succès de curiosité sympathique.
Il y avait dans cette exhibition une char-
mante harmonie exotique. Mais qu'on ne
parle pas d'une harmonie préétablie entre
la cervelle de Joséphine et colle de l'oiseau.
L'autruche valait, au moins, cinq cents
affiches grand modèle et Joséphine com-
prend, au moins, la publicité.
Audi on.
RUE OUDINOT
8*8 -
M. Léon Perrier a quitté Paris hier, se ren-
dant dans sa circonscription, à l'occasion de la
période électorale.
Le ministre des Colonies reprendra mercredi
prochain rue Oudinot la direction de ses ser-
vices.
La situation électorale à Saigon
Un câblogramme de Saïgon nous annonce le
débarquement, hier, de M. Henri Gourdon,
inspecteur général de l'Instruction Publique en
Indochine, candidat aux prochaines élections lé-
gislatives en Cochinchine, qui avait pris pas-
sage à bord du paquebot Moorea, de la Com-
pagnie Péninsulaire Orientale.
M. Henri Gourdon, qui vient d'être nommé
commissaire général adjoint, représentant le mi-
nistre des Colonies à r Exposition Internationale
d'Anvers en 1930, avait déjà, l'an dernier.
représenté avec éclat la France au Congrès
Pan-Pacifique d'Honolulu.
M. Gourdon, dont on connaît la grave mu-
tilation à la guerre, ne compte que des sympa-
thies dans les milieux coloniaux.
Il se présente avec les plus grandes chances
de succès comme républicain de gauche, con-
tre M. de la Chevrotière, remplaçant M. Ernest
Outrey défaillant, dont la récente intervention
à la Chambre, au sujet des pseudo-scandales
de l'Indochine, a porté un si grave préjudice à
nos possessions d Extrême-Orient.
M. Henri Gourdon a été l' objet d'une gran-
diose manifestation de sympathie et 51 candida-
ture a été applaudie au cours d'une réunion qui
s' est tenue peu après.
D'aucuns annoncent que M. Ernest Outrey.
fidèle aux engagements qu'il a pris solennelle-
ment devant témoins à Paris, soutiendrait de
tout ce qui lui reste de forces M. Henri Gour-
don.
Le tourisme en Indochine
«♦«
Une remarquable et très intéressante con-
férence vient d'être faite à l'Ecole des Hau-
tes-Etudes Sociales, sur le tourisme en Indo-
chine.
Le conférencier, M. Georges Philippar,
membre éminent de l'Académie de Marine et
actif président de la Compagnie des Mes-
sageries Maritimes, a mis en évidence tout
le bénéfice que pourrait retirer cette belle
colonie de l'extension du tourisme et l'in-
térêt qu'il y aurait à organiser une intense
propagande dans ce sens.
Cette conférence, illustrée par la pro-
jection d'un lilm représentant « Un voyage
en Indochine D a remporté le plus vif suc-
ces.
<– lie
Retard de courrier
––* <––
A Marseille, le paquebot Général-M etzin-
ger, courrier d'Extrême-Orient, est arrivé avec
plusieurs heures de retard.
Danses Siamoises et Laotiennes
860
A la matinée de gnln. de musique et J"
tlanse, organisée par notre confrère « Le
Journal », la dnns-.uso Yanah Y fLlIli interpré-
tera, demain, des danses siamoises et lao-
tiennes.
M. Paul Dislère victime d'un accident
es
M. Palll Dislère, ancien président de section
an Conseil d'Ktnt, président du Conseil d'admi-
nistration de l'Hoole Coloniale, a été renverse
par une auto, hier après-midi, rue des Pelits-
Cliamps. Ulessê légèrement ;*i la tête M. Taui
Pi.'lèrc a été reconduit à .-on domicile.
Naufrage d'un langoustier français
«♦»
Le langoustier Rip-Rip, patron Sénéchal, de
Camarct, a fait naufrage à Peniche (Portugal).
Il revenait des côtes de Mauritanie. Les six
marins de la chaloupe, sains et saufs, ont été
admis à l'hôpital français de Lisbonne, en atten
dant leur rapatriement.
----"h'
Parties pour la Guadeloupe.
It's a long way to Pointe-à-Pitre.
«♦«
Nous ;i\ions signalé dernièrement, '.a dispari-
t.on «le ,|eu\ Miettes. Simonne f-'évriev, M an-',
et Aliee IV>auehi, l;î ans, qui avaient quitte
le domicile de jours parents, lH.uîovard Yoltuire
et rue du Chemin-Vert, on annonçant qu'elles
poiil,
pour la (îumMoupe.
1 .es deux IPlettes sont rentrées aujourd'hui
cliez N-urs parents ; ell«s avaient fait un» pru
ni. 11a !e de quelques ; ,urs dan* les environ
de N'osent et de \erneuiM'F.tnii:,' où elles avalent
dépensé lout l'arp'-nt qu'elles noss/nlnient
N'avunl plus de ressources, elles décidèrent
alors de rentrer. Elles Mit été admonestées par
le commissaire de police du quartiev.
ES NUMERO 110 CENTIMES
--. - - SAMEDI SOIR, 31 MAHS 192».,
-1
Les Annales Coloniales
tes mnnoncet et réclames sont reçMM -
bureau du Journal.
DmtcTBURS : Marecl RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Tous les articles publiés dans notre tournai né peuvent
être reproduits qu'en citant les Amhalbs Coloualu.
JOURNAL QUOTIDIEN
Réduction & Administration :
U, «RUM-Mir
PARIS 0"
llltril i LOUVM 1141
- RICHELIEU17-M
ABONNEMENTS
êvec le supplément illustré i
Un I Mois 8 M..
France et
Colonies 120 • 65 » 36 a
Étranger.. 180 > 100. 59 »
On s'abonne sans frala dans
tous les bureau de poste.
L'ENSEIGNEMENT PAR LE CINÉMA
L'éducation coloniale entre détonnai, pour
une part notable dans les préoccupations de
nos conseils de Gouvernement. Lundi dernier,
sous le titre « Faisons le point », Marcel Rue-
del, rendant un hommage mérité à M. Léon
Perrier, notait « le vaste essor donné, par son
passage rue Oudinot, à la propagande colo-
niale ». Il rappelait la création de nombreux
comités régionaux de propagande, l'importance
donnée depuis peu à la géographie coloniale
dans les programmes scolaires, les mesures pri-
ses pour faciliter la préparation à l'Ecole colo-
niale.
Bref, en cet ordre d'idées, le 'Français va
être cultivé dès l'enfance et jusquaux ultimes
examens.
L'on ne saurait trop s'en réjouir, mais il faut
répéter une fois de plus que le cinéma doit
tenir là une grande Place.
Déjà, plusieurs de mes collègues du Parle-
ment ont traité de la question dans les Annales
Coloniales.
En 1926, M. Bouilloux-Lafont, signalant
l'effort accompli à Rome, par l'Institut Na-
tional « Cérès », pour diffuser dans les campa-
gnes italiennes l'enseignement agricole par le
film, demandait que I on usât en France d'une
méthode semblable pour appeler au progrès, sous
toutes ses fOllDel, les indigènes de nos colonies.
La même année, à l'occasion du Congrès
International du Cinématographe, dont il prési-
dait la Commission d' organisation, M. Jean
Locauin écrivait à cette même place :
« C'est au sein de la troisième Commission
(enseignement et éducation par le film) que les
questions coloniales ont trouvé la plus large
place : faire connaître les colonies, leurs carac-
tères physiques, leurs ressources agricoles,
leur activité économique, les mœurs de
leurs indigènes, les moyens de colonisation
qui ont donné les meilleurs résultats, n'est-
ce pas l'une des missions les plus cou-
rantes du cinématographe instructif et édu-
cateur ? Son rôle ne se bornera d'ailleurs point
à faire connaître les colonies à la Métropole :
par une sorte de réciprocité naturelle, le film,
en pénétrant jusqu'au fond de l'Afrique ou de
l' Asie, révélera aux populations indigènes les
traits par où se manifeste la civilisation métro-
oolitaine. »
M. Locquin citait ensuite quelques-uns des
films qui ont pu contribuer à faire connaître au
public métropolitain telle ou telle de nos pos-
sessions lointaines. Il souhaitait, en terminant,
que des cinéromans se déroulassent « dans un
cadre colonial ». U' observe avec plaisir, à ce
propos, que le vœu de M. ( Locquin a été plu-
sieurs fois exaucé, ainsi qu'en ont témoigné de
très vivants comptes rendus de M. de Laromi
guière) -
- Plus récemment, M. Henri Fontanier à pré-
conisé à son tour l'enseignement colonial par
l'image, de préférence animée.
En dernier lieu, enfin, mon éminent collègue
et ami M. Mario Roustan, au lendemain d'une
séance du Sénat où M. Brenier avait interpellé
le ministre de l' Instruction Publique sur l'utili-
sation du cinéma, a consacré à cet important
problème l'un de ses excellents articles, dans
lequel il insistait justement sur l'efficacité quasi
certaine de l'enseignement de l'hygiène par
l'écran lumineux.
Eh 1 bien, « faisons le point » nous aussi 1
Où en sommes-nous ?
Il existe des ntms romanesques se déroulant
« dans un cadre colonial » ns ne sont pas sans
utilité. Ils apprennent à d'innombrables specta-
teurs que le désert nord-africain, avec ses ca-
valiers arabes ou marocains, ses oasis, sa prodi-
gieuse lumière, est probablement d'une beauté
supérieure à celle du Far-West américain avec
ses agiles cow-boys ; que la France a édifié,
sur des terres naguère encore sauvages, des
villes magnifiques et des villages avenants ; que
la majesté de la grande brousse n est pas une
imagination de littérateurs ; que nos compa-
triotes d'outre-mer collaborent avec des races
étrangement diverses à une œuvre grandiose.
et combien d'autres choses apprennent-ils, que
jamais les livres ne pourraient rendre vivantes
comme elles le sont sur l'écran 1
Maintenant, combien de films sont spéciale..
ment. officiellement, destinés à l'éducation co-
- loniale ?
On sait que le Gouvernement Général de
l'Algérie prend souci, depuis quelque dix ans,
de cette forme de propagande. Dès 1918, au
cours même des hostilités, M. Charles Lutaud
créait un service photo-cinématographique. Ses
successeurs n' ont pas manqué de le développer :
l'Office de la rue des Pyramides, à Paris, pos-
sède aujourd'hui plus de cinquante bandes
(contre 22 en 1924). --.
Mais la fastueuse Indochine est allée plus
loin que l'Algérie dans cette voie : son agence
économique dispose de 160 films, tant touris-
tiques que techniques et se rapportant à l indus-
trie et à la culture.
L'agence de l'A. O. F.. en possède 95,
d'une longueur moyenne de 150 mètres ; t Of-
fice du Maroc, 34, d'une longueur moyenne de
200 mètres : l' Agence de Madagascar, 21 ;
l'Office de la Tunisie, 19 ; l'Agence générale
des Colonies, 5 (Martinique, Guadeloupe,
Guyane, Saint-Pierre et Miquelon, Océanie) ;
l'A. E. F., 2 (vue générale et chemin de fer).
Au total, 386 films (les territoires sous man-
dat du Togo et du Cameroun n'ayant pas en-
core été-filmés).
Ce chiffre, foft honorable, est nourtant insuf-
fisant, puisque les demandes de films dépassent
de beaucoup les disponibilités des offices et des
agences. Ces demandes proviennent de l'armée,
des groupements économiques de province, de
diverses associations et de très nombreux institu-
teurs. Et l'on voit des documentaires de Ma-
dagascar, par exemple, passer non seulement
sur les écrans de France et des provinces re-
couvrées (une série a été projetée dans 600
écoles d'Alsace et de Lorraine), mais sur ceux
de Prague et d'Athènes. Les belles collec-
tions de l'agence de l'Indo-Chine et de l'office
de Mqoc ont également le plus grand suc-
cès et les films de F Algérie et la Tunisie ont
passé par tant de mains, parfois coupablement
brutales, que plusieurs d'entre eux sont presque
hors d'usage. Devant cette vogue du film colo-
nial, offices et agences font de leur mieux pour
obtenir des divers gouverneurs de nouveaux do-
cuments pour leurs cinémathèques. 20.000 mè-
tres sur I1 Indochine sont en préparation et 5.000
sur le Maroc (oui envoie des bandes jusqu'aux
Etats-Unis) ; Madagascar s'emploie à filmer ses
rizeries, ses mines de graphites, et l' A. E.F.
aura dans quelque temps son film réalisé par la
mission le Somptier.
Tout cet effort mérite les plus grands éloges.
La métropole est en mesure, en somme, d ac-
quérir par le cinéma des notions coloniales de
réelle valeur.
Mais l'œuvre d'éducation des masses indi-
gènes est d'une autre envergure et d'une autre
difficulté.
Raison de plus pour tenter sans retard d' en
esquisser l'organisation future.
Une distinction parait d'abord devoir être
faite entre les catégories de public des colonies.
Elles sont, asseznettement, au nombre de trois :
le public français ou complètement évolué, les
populations à demi évoluées et les populations
primitives. L'on voit aussitôt que, si la produc-
tion cinématographique actuelle peut être d'un
égal intérêt pour les Français de la métropole
et ceux des colonies, presque rien de cette pro-
duction ne peut servir au public à demi évolué,
et rien à un éventuel public de primitifs. Tout
est à faire pour celui-ci. et à peu près tout Dour
celui-là.
Cela admis, qui doit assumer la conception
et la direction des prises de vue ? Bien certai-
nement, l'un ces services des capitales admi-
nistratives coloniales. autour desquelles sont
groupées les différentes créations (élevattes et
cultures modèles, industries, institutions d'hv-
giène, etc.) du génie français, et où l' on sait
quelles images il en faudrait donner pour frap
p*r utilement l'esprit des peuples restés dans
l'enfance.
Par contre, c'est seulement à Paris que peut
être élaboré un plan d'ensemble d'action édu-
cative par le cinéma, puisque, d'une part, cette
action est d'une grande importance politique :
d'autre part, à Paris seulement peut être établi
un budget de dépenses à répartir entre les Gou-
vernements coloniaux.
En tout cas, on ne peut espérer que jamais
initiatives privées s'engagent dans une entre-
brise qui ne « paierait » pas.
- Conclusion : l'éducation des masses indigènes
par le cinéma sera affaire d'Etat, ou ne sera
pas. Il est d'autant moins prématuré d' en parler
que, s'il est bon de « voir grand » pour l'ave-
nir, on peut commencer par de modestes réa-
l i sat ions.
Erneat Haado.,
Sénateur de la Marne,
l ire-présideni de la Commission des Douanes,
'-
Parmi les Gouverneurs
.,.
M. Schoefller KrnpHt-Marie-Hubert, gou-
verneur de 2° dusse des Colonies, en ser-
vice détaché en Syrie, depuis le 1er jan-
vier 10520, a été maintenu dans ladite posi-
tion pour une durée de trois ans à compter
du 1er janvier 1928.
Ce fonctionnaire reste, pendant cette pé-
riode, à la disposition du Ministre des Af-
faires étrangères, en vue de servir en Sy-
rie.
LtAvialioD Coloniale
Alger-Tunis
Invité pur le maréchal Francihcl d'Espe-
rey, inspecteur général des troupes de
l'Afrique du Nord, ii prendre part aux ma-
nœuvres qui Se déroulent actuellement à
Bizerte le colonel aviuteur Vuillemin, ve-
nant d'Aller, est arrivé à Tunis en cinq
heures de vol, malgré le mauvais temps qui
l'a forcé à naviguer continuellement au
compas à 3.000 mètres d'altitude à travers
des nuages qui emtpôcliaient toute visibilité.
Paris-Hanoi et retour
Le colonel Anthoinal et ses compagnons
sont rentrés à Paris hier soir, où ils ont
été accueillis par de nombreux amis. En
quelques mots le colonel Anthoinal a rap-
pelé les circonstances de son raid, que nous
avons relatées en leur temps, et indiqué que
le mauvais temps l'ayant obligé de stopper
à Adalia, il n'en continua pas moins sur
Bcvrouth.
Á cette escale, il reçut l'ordre de rentrer
en France, mais le mauvais temps conti-
nuait ii sévir, et fut cause de l'atterrissage
à Syrlhe où l'avion capota et se brisa.
Amérique du Sud-France
Pour la première fois, le courrier aérien
d'Amérique du Sud est arrivé hier à 17 h. C)0
au port aérien de Mérignae (près Bor-
deaux).
L'avion portait quatre-vingts sacs pos-
taux qui ont Ólét immédiatement déchargés
en présence de M. Letexicr, directeur des
services postaux et qui ont été dirigés en
auto sur la gare du Midi.
Paris-Brazzaville
En raison des conditions atmosphériques
actuelles qui sont défavorables, le départ
du commandant Dagneaux, pour son circuit
aérien Paris-Islres-forazzaville, a été remis
au début de la semaine prochaine.
Bruxelles-Congo
Le lieutenant de Malingrniid va partir
incessamment, pilotant un avion de fabri-
cation belge pour tenter d'effectuer Bruxel-
les-Léopnidvilio sans escale.
Londres-Le Cap
Dans des condition* atmosphériques très
difficiles, l'aviatrice Lady Bailey a entrepris
hier l'étape Assouan-Ouadihalfa. Elle a
atterri dans cette dernière villo au plus fort
d'une tempête de sable accompagnée d'un
terrible ouragan. Elle a accompli son vol
en 2 h. 5.
La question des vins Tunisiens
a.a
J'ai esquissé les grandes lignes
du projet du Gouvernement, adopté
Par la Chambre et le Sénat, et rela-
tif aux vins tunisiens. Le Gouvernement s'est
réjoui qu'il apportât une conciliation entre
les intérêts des viticulteitrs de la Tunisie et
ceux des mêtro-politains. Conciliation diffi-
cile : j'ai montré pourquoi. J'ai ajouté que
tout le monde s'était employé à la réaliser.
Il faut ici rendre hommage aux efforts de
M. le Résident général qui, notamment de-
vant la Commission sénatoriale, a défendu
avec souplesse la cause de la viticulture
tunisienne.
Elle obtient des satisfactions dont elle
sera la première à reconnaître l'importance.
J'ai dit que, jusqu'à concurrence d'un con-
tingent de 12.000 hectolitres d'alcool vinique
pur, seraient admis en franchise les alcools
représentant la distillation de ioo.ooo IlCc-
tolitres de viII.
Le décret annuel aura la faculté de déci-
der qu'une partie de cet alcool pourra être
importée sous forme de vin, jusqu'à COllctlr-
rence de 6.000 hectolitres. Les Tunisiens se
rendent compte certainement de la valeur de
cette clause. Notre marché métropolitain des
alcools est fort encombré, la consommation
diminue, ne serait-ce que par les droits qui
pèsent lourdement sur nos alcools français *
un certain nombre de nos départements qui,
depuis des siècles, ne vivent que de la fabri-
cation de leurs eaux-de-vie, ont fait entendre
des paroles inquiètes : d'autant plus que,
sur les marchés intérieurs, leurs produits
trouvent des concurrents redoutables dans les
rhums, les alcools de piquettes, les alcools
de fommes, sans compter les alcools de ré-
trocession que les fraudeurs ont Vingéniosité
de faire servir à la consommation de bouche.
Ne parlons pas des marchés extérieurs : ils
se ferment peu à peu à nos eaux-de-vie.
C'est donc là une « concession » réelle, sé-
rieuse.
Il y a mieux encore. Le décret du 20 no-
vembre 1927, réglant le statut de l'alcool en
Tunisie, après avoir stipulé que les alcools
d'origine et de provenance étrangère sont
prohibés à Vimportation, accorde toutefois
une exception pour les alcools rétrocédés par
Vofficc frallfais, à la condition de ne pou-
voir être employés qu'à la fabrication des
mistelles et des vins mutés. Le texte est net :
les Tunisiens peuvent fabriquer avec de Val-
cool industriel vins mutés, mistdlfS, vins de
liqueur qu'il exportent- en France, dans la
proportion de 1/128 du contingent total.
Question complexe. Le ministre de l'Agri-
culture déclarait que, seuls, étaient admis en
franchise les alcools de vins les Tunisiens
répliquaient :. à quoi nous sert alors d'être
autorisés à faire des mutés avec de l'alwol
de rétrocession ? Le président du Conseil
estimait impossible de les priver d'une pra-
tique qui existait depuis I90. A quoi la
Commission sénatoriale répondait : Tous les
raisonnements du monde ne prévalent pas
contre ces faits que le chiffre, concédé de
12.000 hectolitres était strictement limitatif,
que les Tunisiens pouvaient continuer à cm-
ployer l'alcool industriel à leurs mutés, mais
que seuls devaient entrer en franchise les
12.000 hectolitres d'alcool vinique prévus
dans le texte de la loi.
hts conversations s'engagent entre les re-
présentants des ministres intéressés, AI. le
Résident général et les membres de la Com-
mission sénatoriale des Douanes. Et Von se
met d'accord sur ces points :
ie l'alcool employé aux mistelles, aux
mutés, aux vins de liqueur pourra être de
l'alcool de rétrocession ;
20 cet alcool viendra en déduction des
12.000 hectolitres concédés ;
3" l'alcool exporté dans la métropole « en
nature et en franchise » ne pourra être que
de l'alcool vinique pur, provenant exclusive-
ment de la distillation des vins tunisiens.
Remarquons que la 70 décision de la Com-
mission de réforme du régime douanier ap-
plicable en France aux produits tunisiens
et notamment aux vins, était la suivante :
« Interdiction d'exportation en France des
alcools autres que les alcools de viII. » C'est
le principe contraire que la loi nouvelle ad-
met : la métropole exportera de l'alcool in-
dustriel en Tunisie, et la TUllisie, sous la
forme de mutés et de mistelles, l'importera
de nouveau dans la métropole. le ne dis pas
que les objections des viticulteurs français
aient été désarmées d'un seul coup; ne se-
rait-il pas rationnel, logique, répétaient-ils,
de demander à la distillation d'une partie
*lies vins tunisiens l'alcool indispensable à
1 a fabrication des mutés, des mistelles, des
vins de liqueur ?
la Commission Sénatoriale des Douanes
oit ceux-ci avaient plus d'un défenseur ha-
bile et éloquent, a donné, dans le Rapport
de M. Lcwraillc, les raisons pour lesquelles
elle a cru devoir céder aux désirs de la viti-
culture tunisienne :
c Nous avons pensé qu'il ne fallait pas
user vis-à-vis de la Tunisie d'une trop grande
rigueur de principes qui aurait été mal inter-
prétée dans le pays de protectorat.
D'ailleurs, qu'on le veuille ou non, la Tu-
nisie a été antérieurement autorisée à tlll-
ployer de l'alcool de rétrocession et ce serait
la mettre aujourd'hui en grande difficulté
que de l'obliger à vendre des mistelles faites
avec de l'alcool de vins dont le prix de re-
vient est trop élevé.
Les viticulteurs français ont le privilège
d'employer l'alcool de rétrocession : VAlgé-
rie aussi. Ne décourageons pas la Tunisic
dans son désir de se confondre de plus en
plus, au point de vue ÙOllomiqltc, avec la
France nord-africaine. »
Paroles à retenir. Ce n'est pas rwlcmt'III
de la France llord-africainc, c'est de la
France que l'on rapproche la Tunisie, puis-
qu'un « privilège » accordé aux viticulteurs
de Ici métropole et de l'Algérie parait devoir
être étendu justement aux viticulteurs de la
Régence. Quelle réponse à l'article de la
Contemporary Rcvicw sur notre politique
douanière colonialel Est-ce nous, est-ce bien
nous qu'on peut accuser de défendre le mar-
ché de la métropole contre une concurrence
possible de nos colonies, au détriment de cef
dernières et sans calculer le préjudice, eue
nous leur portons ?
Mario ftoumtan,
Sénateur de l'Hérault, ancien minisire
Vice-président (le la Commission
sénatoriale des Colonies.
Pour la plus grande Tunisie
-0
M. Lucien Saint à l'œuvre
Le passage à Paris de M. Lucien Saint,
Gouverneur Général de Tunis, a marqué une
importante étape de la prospérité de la Tunisie.
D'une part, l'emprunt destiné principalement
à l'exécution de travaux publics et d'oeuvres
de colonisation a reçu la sanction d'un vote
parlementaire ; d'autre part, un accord entre
viticulteurs tunisiens et métropolitains a été enfin
conclu.
Déjà, sur l' emprunt de 255 millions, que la
Tunisie avait été autorisée à contracter, deux
tranches de 40 millions avaient été prélevées.
Elles permirent de pourvoir aux plus pressants
travaux utiles.
Aujourd'hui, une troisième tranche de l'em-
prunt peut être réalisée au mieux des intérêts
tunisiens.
Nous avons dit dans notre numéro du 9 fé-
vrier, l'emploi prévu pour cette nouvelle tran-
che s'élevant à 67 millions de francs. Nul doute
que ce facteur financier ne serve remarquable-
ment le développement économique et commer-
cial de la Régence. De plus, la loi d'exonéra-
tion des fonds publics, du droit de timbre et de
l'impôt sur le revenu, votée avant la fin de la
législature, est un sérieux encouragement pour
le pays, un moyen d'action et de développe-
ment certains.
Enfin, le Parlement a consenti à faire à la
viticulture tunisienne une place convenable sur
le marché français. Par l'article 3 de la loi,
le Gouvernement : est réservé la possibilité
d'admettre, par décrets, en franchise, les pro-
duite d'origine ou de provenance tunisienne,
autres que ceux visés à cette loi, c'est-à-dire
vins et alcools.
Désormais, il est possible d'envisager te
large avenir de la Régence où les industries de
transformation ne manqueront pas de prendre un
nouvel essor dont bénéficiera, d'ailleurs, la
France tout entière.
Le liège, les cuirs, la poterie, les menus
objets de ferblanterie pour les huiles et les
conserves alimentaires pourront être travaillés
dans notre protectorat et. entrer librement dans
la métropole.
La Régence le devra à M. Lucien Saint,
travailleur inlassable, ardent défenseur de la
cause tunisienne, et soldat pacifique de la plus
grande France.
1 L6 mission du Hoggar
«»̃
La mission du Hoggar, contrairement à
ses projets antérieurs, bornera son explora-
tion au Hoggar. Elle quittera Tamanrasset
incessamment pour gagner Amguid par Ide-
lès, sa mission se terminant le 30 avril.
-
Motocyclisme en Algérie
«♦»
Au 31 décembre dernier, on comptait 2.992
motos, réparties comme suit : département d'Al-
ger : 1.734; département d'Oran: 802: dé-
partement de Constantine : 456.
̃̃ 1
t l'tulnii dit liuriptiui 8t Icllit-liittm
̃̃ ̃ «♦* 1
L'Académie a désigné pour la représenter,
le 15 avril, au cinquantenaire de la Société de
Géographie et d'Archéologie de la province
d'Oran, M. Gsell.
, --
L'industrie de la pêche
à Madagascar
Sous le patronage de l'éminent professeur A.
Gruvel, du Muséimi National d'Histoire natu-
relle, une importante entreprise de pêche s'or-
ganise sur la côte ouest de Madagascar.
Auprès de Soalala, seront fixées les installa-
tions de la Société qui s'occupera avant toute
chose, de la préparation de poissons salés ; la
pêche se fera par un chalutier qui reconnaîtra
les bancs de poissons, leur importance.
On sait actuellement, et exactement, quelles
espèces habitent les eaux de ce point de la
côte et quel peut être leur emploi en dehors
de la salaison. A bord du chalutier et pendant
il pêche, le travail se faisant comme à bord
des morutiers, les déchets seront traités.
Un point important était celui des débou-
chés ; la Société nouvelle est assurée de dé-
bouchés pour la production que réalisera l'entre-
prise à ses débuts. Elle est envisagée comme
devant être de longue haleine et susceptible
d'extension, mais plus tard, lorsque, après
essais, des contrats pourront être passés avec
des acheteurs de gros sur la fidélité desquels la
Société pourra compter.
M. Gruvel est le conseiller technique de cette
affaire.
NOIR SUR BLANC
> »♦* »
U CIIDIDtTU DE l OCTiVE MM
-
M. Octave Homberg, le financier trop
cité, annonce sa candidature dans la circons-
cription de Cannes-Antibes, d'où M. Paul-
Prudent Painlevé, ministre de la Guerre,
un moment candidat, a émigré vers Gex-
Nantua.
L'animateur de cette foule d'excellentes
valeurs coloniales pour lui sans doute,
mais pas pour les malheureux souscripteurs
qui s'appellent les Minerais de la Grande
Ile, l'Indochinoise de Cultures Tropicales,
les Sucreries d'Indochine (j'en passe et des
meilleures), annonce que, cette fois, contrai-
rement à tous ses précédents, il ne pose pas
une candidature d'argent. Il se présente sur
ce coin de la Côte d'Azur parce qu'il y est
unanimement réclamé par une foule qui,
depuis des mois, veut absolument l'envoyer
au Parlement. Il se présente parce qu'il
connaît les intérêts et les besoins de la popu-
lation laborieuse de la rive droite du V u,
parce que les agriculteurs, fabricants d'es-
sence et hôteliers voient en lui le nabab aux
quelques centaines de millions. Il se présente
peut-être aussi parce que les importants éta-
blissements de jeux qui ont leurs sièges entre
Cannes et Cagnes espèrent prendre des le-
çons auprès de lui, qui fut si chanceux à la
Bourse des valeurs. et peut-être un peu
moins à la Bourse des chevaux de courses.
Signe symbolique, bien que ce ne soit qu'une
élection de principe, c'est le journal YEclai-
reur qui lance, soutient et patronne la can-
didature de M. Octave Homberg.
La fortune politique de M. Octave Hom-
berg commence. Et, prudemment, M. Pierre
Laval se défile, et cela se comprend, à Can-
nes, Antibes, Cagnes, comme à Enghien.
L'illustre Octave compte encore pour édi-
fier son église triomphante sur trois pierres
(Hamp, Dcloncle, Seize). En verrons-nous
le clocher?
M^'Angétly.
Cinéma Colonial
•+•
« L'Occident »
La première partie des extérieurs de l'Oc-
cident est achevée. Les scènes au bord de
la Méditerranée sont, dit-on, particulière-
ment réussies. Toute la troupe, rentrée de
Toulon à Paris, se prépare maintenant à
partir au début de la seconde semaine
d'avril ; elle s'embarquera à Bordeaux, lon-
gera les côtes d'Espagne et du Portugal et
débarquera au Maroc où seront tournés les
grands extérieurs.
Le Maroc à Billancourt
Au studio de Billancourt, dans un grand
décor marocain, M. Mario Nalpas continue
La Symphonie pathétique. On s'apprête à
célébrer les fiançailles d'Alice (Michèle
Verly), avec Roland (Georges Carpentier)
quand, soudainement, une bande de monta-
gnards fanatiques font irruption pour s'op-
poser au mariage d'une Arabe avec un
Roumi.
- -
La T S. F et nos colonies
.t.
A l'issue d'une conférence que M. Adol-
phe Messimy a faite avant-hier soir à l'Asso-
ciation radio-agricole française, l'orateur
téléphona par le réseau, puis par la station
de Sainte-Assise au Gouverneur Général de
l'Algérie à Alger, au Résident de France à
Rabat, à Beyrouth, puis aux stations de Ba-
mako, Brazzaville et Tahoua (Niger), grâce
au système des petites ondes projetées de
l'inventeur Chireix.
C'était la meilleure démonstration sur le
rôle primordial de la T.S.JF. comme organe
de liaison entre la France et les colonies.
Le réseau français de radio-télégraphic sera
ainsi libéré des câbles anglo-saxons allrès
bien des difficultés, et il est certain que la
radio-téléphonie contribuera, pour une large
part, à la prospérité de notre empire colo-
nial.
M. Peretii delta Rocca au Maroc
« ♦»
A son arrivée à Tétouan, M. de Peretti della
Rocca, ambassadeur de France à Madrid, a
dit l'excellente impression qu'il avait recueil-
lie au cours de la visite qu'il vient de faire au
Maroc espagnol, où il a eu l'occasion de cons-
tater aue la pacification est complète, réelle et
cordiafe partout.
.l'at constata contrairement aux opinions ge-
néralemont exprimées jusqu'ici, a déclaré M. do
Peretti délia liocen, que la zone de protectorat
espagnol du Maroc n'est pas un désert impro-
ductif, mais un territoire en grande partie
mngnillquc, prometteur de véritables richesses.
En terminant, l'ambassadeur de France a
fait l'éloge du général Sanjurjo, le haut-com-
missaire espagnol, qui a su gagner l'âme du
peuple et conquérir également la sympathie et
l'affection du Maroc français.
oiel
La conférence de Tanger
Une réunion d'experts au Quai d'Orsay
Une nouvelle réunion d'experts de la
conférence à quatre pour le nouveau statut
de Tanger a eu lieu, dans l'après-midi
d'hier, nu Quai d'Orsay.
Les experts ont étudié les divers aspects
juridiques et techniques de l'organisation
(ldrninistrutin, policière et judiciaire de la
zone internationale du Maroc.
La conférence Nord-Africaine
18.
La réunion de la conférence nord-africaine
entre les gouverneurs généraux de l'Algérie
et de l'A.O.F. et les résidents généraux de
Tunisie et du Maroc, qui devait avoir lieu
au Maroc le 5 mai prochain, a été renvoyée
à une date ultérieure.
BROUSSES
& BROUTILLES
»♦»
L'habile enfantillage
C'est gentil comme tout, cette idée de Jo-
séphine Baker de se promener sur le Ring
de Vienne dans un cabriolet traîné par une
autruche.
La plus parisienne des danseuses de cou-
leur a obtenu, en cet équipage, un gros
succès de curiosité sympathique.
Il y avait dans cette exhibition une char-
mante harmonie exotique. Mais qu'on ne
parle pas d'une harmonie préétablie entre
la cervelle de Joséphine et colle de l'oiseau.
L'autruche valait, au moins, cinq cents
affiches grand modèle et Joséphine com-
prend, au moins, la publicité.
Audi on.
RUE OUDINOT
8*8 -
M. Léon Perrier a quitté Paris hier, se ren-
dant dans sa circonscription, à l'occasion de la
période électorale.
Le ministre des Colonies reprendra mercredi
prochain rue Oudinot la direction de ses ser-
vices.
La situation électorale à Saigon
Un câblogramme de Saïgon nous annonce le
débarquement, hier, de M. Henri Gourdon,
inspecteur général de l'Instruction Publique en
Indochine, candidat aux prochaines élections lé-
gislatives en Cochinchine, qui avait pris pas-
sage à bord du paquebot Moorea, de la Com-
pagnie Péninsulaire Orientale.
M. Henri Gourdon, qui vient d'être nommé
commissaire général adjoint, représentant le mi-
nistre des Colonies à r Exposition Internationale
d'Anvers en 1930, avait déjà, l'an dernier.
représenté avec éclat la France au Congrès
Pan-Pacifique d'Honolulu.
M. Gourdon, dont on connaît la grave mu-
tilation à la guerre, ne compte que des sympa-
thies dans les milieux coloniaux.
Il se présente avec les plus grandes chances
de succès comme républicain de gauche, con-
tre M. de la Chevrotière, remplaçant M. Ernest
Outrey défaillant, dont la récente intervention
à la Chambre, au sujet des pseudo-scandales
de l'Indochine, a porté un si grave préjudice à
nos possessions d Extrême-Orient.
M. Henri Gourdon a été l' objet d'une gran-
diose manifestation de sympathie et 51 candida-
ture a été applaudie au cours d'une réunion qui
s' est tenue peu après.
D'aucuns annoncent que M. Ernest Outrey.
fidèle aux engagements qu'il a pris solennelle-
ment devant témoins à Paris, soutiendrait de
tout ce qui lui reste de forces M. Henri Gour-
don.
Le tourisme en Indochine
«♦«
Une remarquable et très intéressante con-
férence vient d'être faite à l'Ecole des Hau-
tes-Etudes Sociales, sur le tourisme en Indo-
chine.
Le conférencier, M. Georges Philippar,
membre éminent de l'Académie de Marine et
actif président de la Compagnie des Mes-
sageries Maritimes, a mis en évidence tout
le bénéfice que pourrait retirer cette belle
colonie de l'extension du tourisme et l'in-
térêt qu'il y aurait à organiser une intense
propagande dans ce sens.
Cette conférence, illustrée par la pro-
jection d'un lilm représentant « Un voyage
en Indochine D a remporté le plus vif suc-
ces.
<– lie
Retard de courrier
––* <––
A Marseille, le paquebot Général-M etzin-
ger, courrier d'Extrême-Orient, est arrivé avec
plusieurs heures de retard.
Danses Siamoises et Laotiennes
860
A la matinée de gnln. de musique et J"
tlanse, organisée par notre confrère « Le
Journal », la dnns-.uso Yanah Y fLlIli interpré-
tera, demain, des danses siamoises et lao-
tiennes.
M. Paul Dislère victime d'un accident
es
M. Palll Dislère, ancien président de section
an Conseil d'Ktnt, président du Conseil d'admi-
nistration de l'Hoole Coloniale, a été renverse
par une auto, hier après-midi, rue des Pelits-
Cliamps. Ulessê légèrement ;*i la tête M. Taui
Pi.'lèrc a été reconduit à .-on domicile.
Naufrage d'un langoustier français
«♦»
Le langoustier Rip-Rip, patron Sénéchal, de
Camarct, a fait naufrage à Peniche (Portugal).
Il revenait des côtes de Mauritanie. Les six
marins de la chaloupe, sains et saufs, ont été
admis à l'hôpital français de Lisbonne, en atten
dant leur rapatriement.
----"h'
Parties pour la Guadeloupe.
It's a long way to Pointe-à-Pitre.
«♦«
Nous ;i\ions signalé dernièrement, '.a dispari-
t.on «le ,|eu\ Miettes. Simonne f-'évriev, M an-',
et Aliee IV>auehi, l;î ans, qui avaient quitte
le domicile de jours parents, lH.uîovard Yoltuire
et rue du Chemin-Vert, on annonçant qu'elles
poiil,
pour la (îumMoupe.
1 .es deux IPlettes sont rentrées aujourd'hui
cliez N-urs parents ; ell«s avaient fait un» pru
ni. 11a !e de quelques ; ,urs dan* les environ
de N'osent et de \erneuiM'F.tnii:,' où elles avalent
dépensé lout l'arp'-nt qu'elles noss/nlnient
N'avunl plus de ressources, elles décidèrent
alors de rentrer. Elles Mit été admonestées par
le commissaire de police du quartiev.
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