Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-03-29
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 29 mars 1928 29 mars 1928
Description : 1928/03/29 (A29,N51). 1928/03/29 (A29,N51).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451234b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-NEUVIEME ANNEE. NO 51.
LE NUMERO : 30 CENTIMES
JEUDI SOIR, 29 MARS liKtf-
JOIRIAL QUOTICIEI
Rédaction & Administration :
14,
PARIS 0*0
TtLÉPH. 1 LOUVRB 1t-tf
ftICHELIKU «7-M
Les Annales Coloniales
Uss annonces et rmiames sont reçues M
bureau du journal.
DIMCTCUM I Marcel RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Tous tes articles publiés dans notre tournai ne peuvent
être reproduits qu'en citant les Aiiaui Goloualcs.
ABONNEMENTS
avec le supplément illustrd :
Ua ta 6 Mol. 8 M..
France et
Colonies 120 e 65 » 35.
Étranger 180 » 100 » Si »
On s'abonne sans frais dam
tom les bureaux de poe-
Pour nos Fonctionnaires Coloniaux
J'ai souvent écrit et je le répète encore :
Ji l'on veut avoir aux Colonies un person-
nel capable de rendre les services qu on at-
tend de lui, il faut le payer. Les fonc-
tionnaires coloniaux ont droit, je ne dis
pas : à des traitements de faveur, mais à
des traitements qui leur permettent de vivre
plus aisément, plus largement que dans la
Métropole. La légende qu'il en est ainsi est
déjà fortement ébranlée. Qu'on prenne
garde. Quand elle aura reçu de plus fortes
atteintes, il sera trop tard. Le recrutement
iera menacé, ou, ce qui est non moins à
craindre, loin de recruter des élites, nous
ae recruterons plus que les laissés pour
compte.
Assurément, notre situation financière est
toujours incertaine. Le vainqueur, neuf an-
nées après la fin de la guerre, a plus de
peine à joindre les deux bouts que le
vaincu. Taillons dans les dépenses impro-
ductives ou dont l'utilité n'est pas incon-
testable, hardiment, résolument. L'équilibre
budgétaire est à ce prix, et, sans cet équi-
libre, l'œuvre de redressement financier est
impossible à concevoir et à réaliser. Plus
que jamais un contrôle strict, rigoureux,
Implacable est nécessaire. Je serais le pre-
mier à hésiter avant de me faire l'avocat
D'UNE réclamation qui peut se traduire par
an relèvement de crédit, si je n'étais pas
intimement convaincu que ce relèvement est
juste et la réclamation légitime. Je ne de-
mande paç mieux, d'autre part, que de
changer de conviction si on m'apporte la
preuve que mes renseignements sont faux
et que mes chiffres sont erronés. Voici mes
renseignements et mes chiffres. Vous pou-
vez, m'écrivent ceux qui me les transmet-
tent, les publier sans crainte d'être démenti;
nous vous demandons, nous vous supplions
de les livrer à la publicité. J'obéis. Si le
démenti arrive, je le communiquerai à nos
lecteurs avec la uiéme franchise.
Les officiers de nos colonies, surtout ceux
du cadre de l'Indochine, sont fort mécon-
tents. - Eh quoi ? au lendemain du jour où
le Parlement, par un nouvel effort, a ac-
cordé l'augmentation de leurs soldes : ces
fonctionnaires sont donc insatiables?
J'avoue que cela a été mon premier senti-
ment. Ils s'attendaient à percevoir le rappel
depuis 1926 : première désillusion, dont ils
ne sauraient toutefois rendre le Parlement
- --.
4t le Oouvernement responsables. Mais que
voulez-vous que pense un médecin colonial
qui, le mois où 4'augmentation (le sa solde
Ofatre en vigueur, touche 30$de moins que
le mois précédent, soit 300 francs de dimi-
aation parce que sa solde a été augmen-
tée? C'est que le montant du versement de
ta retraite sur la solde augmentée a été
retenu en fin de mois; de là ce résultat assez
bizarre auquel on aurait peut-être pu porter
femède en prenant des dispositions transi-
toires.
Ce qui est plus grave, c'est que pour la
ptemière fois, me dit-on, les fonctionnaires
militaires de l'Indochine ont versé des coti-
sations pour aller devant le Conseil d'Etat.
On comprendra cette excitation quand on
tnra jeté les yeux sur ce budget d'un capi-
lame, qui habite Saïgon. Il y vit très nu).
destement, sans aucune dépense somptuaire:
Jamais dç théâtre, jamais de cinéma. Sa
solde mensuelle est de 460 $. Evidemment,
à première vue, la somme est rondelette.
Mais. là-bas, on ne vit pas « en francs 8.
Or, les dépenses du capitaine sont les sui-
vantes :
Location d'un logement médiocre 120 $
Eau, électricité. 20
Un cuisinier de 6° catégorie. 35
Indemnité d'ordonnance 10
Une bonne d'enfants. 20
Marché quotidien (2 $ par jour). 60
Epicerie, vins, pain (3 $ par jour) 90
Frais de transports pour aervice,
pousse-pousse 2 fois par jour. 15
Cotisation au Cercle militaire. 2
Entretien des vêtements du capi-
taine, de sa femme et DE son
enfant.,. 40
Imprévu. 20
Total. 432
Supposons un ménage sans enfant; la
bonne est supprimée, le total des dépenses
n'est plus que de 412 $; dans ce cas, le
ménage peut, sans à-coups, faire 48 $ d'éco-
nomies par mois; dès qu'il y a un enfant,
il ne fait plus que 28 $ d'écofcomies. C'est
le cas de mon capitaine.
Situation peu enviable; parfois difficile,
pénible. Un médecin, dont on me cite
l'exemple, n'a pas pu trouver un logement
convenable à moins de 200 $ par mois;
comme son traitement s'élève à 550 $, il
lui reste, pour vive, 350 $ par mois. Et l'on
ne dira pas qu'il peut faire des folies, et
acheter une cinquante chevaux sur ses éco-
nomies. La plupart de ses collègues s'abs-
tiennent de paraître aux fêtes, aux représen-
tations. Qu'on ne cherche pas à cette abs-
tention d'autres motifs que celui-ci qui est
très simple : faute d'argent.
Ce tableau est-il poussé au noir? Je serais
heureux qu'on me le démontrât, car, par-
dessus le déplaisir d'avoir été trompé, je
ferais passer la satisfaction de savoir que
les serviteurs de la France aux colonies, et
plus particulièrement en Indochine sont
traités par la mère patrie comme ils le mé-
ritent. Si cette démonstration ne m'est pas
apportée, je persiste à penser et à écrire
qn il faut apaiser les méuuuteutemeau - de
cotte nature, qwoa râIiIa. aiUwaâ&éa»
mm ies- tant qu'on peu.. a-, qu'atr besom 0If
restreigne le nombre des fonctionnaires là où
cela parait possible, mais qu'on donne à
ceux qui nous rendent les plus grands ser-
vices de quoi élever leurs enfants, s'ils en
ont, se nourrir eux et leurs femmes, s'ils
sont mariés, et mettre quelques sous de côté
avant de rentrer sur cette terre de France,
qu'ils ont, malgré tout, certain mérite à
avoir quittée.
Et il y a encore plus à dire pour les fonc-
tionnaires civils de notre Afrique.
Marin Jt«M«fan,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Cotantes.
1 t
M. Varenne chez M. Poincaré
M. R. Poincaré, président du Conseil, a
reçu, hier matin, M. Alexandre Varenne, an-
cien Gouverneur Général de l'Indochine.
..,.
L'Election de Cochinchine
.,.
On annonce que le Comité de l'Union des
Cochinchinois, qui avait jusqu'à présent tou-
jours soutenu la candidature de M. Ernest
Outre y, député sortant, a, dans une réunion
tenue le 26 mars, résolu de patronner aux
élections législatives prochaines la candida-
ture de M. de La Chevroticre, ancien prési-
dent du Conseil colonial, M. Outre y ayant
renoncé à se représenter.
On annonce que M. Gourdon, ancien di-
recteur de V Instruction publique en Indo-
chine, inspecteur général honoraire de VIns-
truction fublique, ancien combattant mutilé,
Commandeur de la Légion d1 honneur, sera
candidat aux élections comme républicain
de gauche contre M. de La Chevrotière, qui
se présente aux lieu et place de M. Outre y
renonçant.
(Par dépêche.)
8.8
L'Aviation Coloniale
Paris-Le Cap
Ui première purtio du raid Parie-le-Cap,
entrepris pur l'avion-cinéma Caudron-
Safmson, (\UO montent Mauler et Baud, pi-
lotes. et Lohendy, opérateur de cinéma,
s'est terminée ù Dakar dans les meilleures
conditions.
Une série de fêtes et de réceptions,comme
il en est rarement donné dans notre grande
colonie africaine, a eu lieu à cette occasion.
Tour à tour, les autorités civiles, militaires
et religieuses se sont empressées auprès
des trois touristes aériens.
C'est au cours d'une de ces réceptions que
Mauler a remis à Mgr Grimaud, évêque de
Dakar, la lettre qui lui avait été confiée par
le cardinal Dubois, archevêque de Paris.
Entre temps, Baud et Mauler ont procédé
à une revision de leur avion, et ce matin, à
la première heure, ils ont dû quitter Dakar
pour poursuivre leur randonnée.
1 Paris-Hanoi
Le colonel Anthoinat, le lieutenant Mion,
les sergents Assolant, Bosson et Lefèvre.
venant de Tripoli, ont pris le train à Ga-
bès pour Tunis et sont repartis pour la
France.
Congo belge
Le baron de Malingreau d'Hembisc, de
Sainte-Croix-lez-Brugeo, qui possède un
Congo de vastes proprIétés. compte se ren-
dre d'ici peu en Afrique en avion, et
«e servir de son appareil pour ses déplace-
ments dans la Colonie.
M. de Malingreau, qui a obtenu à l'école
civile d'Anvers son brevet de pilote, compte
s'adjoindre M. Femand Timmerv. un des
éléments de l'aviation de citasse de Nivel-
les. Celui-ci piloterait l'appareil qui sera
À doubles commandes de fac;oll à permettre
au navigateur de relayer soit compagnon.
L'avion est entièrement de fabrication
belge (du type Renard-Stanipe-et-Verton-
gen, avec moteur belge Renard de 100 che-
vaux). Il aura un rayon d'action de 1.500
à 1.600 kilomètres. Les voyageurs ne fe-
ront que des étapes de 1.000 à 1.200 km.
Si les conditions atmosphériques restent
bonnes, le baron de Malingrenu compte
prendre le départ d'ici une huitaine de
jours à l'aérodrome d'Evere.
Les avions de la Sabena ont effectué au
Congo belge pendant le mois de février
1928, Un total de 147 heures de vol. Ils ont
parcouru 17.640 m. et transporté 229 pas-
sagcrs, 1.280 kgs de courrier et 336 kgs de
marchandises.
Les - services - ont -- fonctionné - avec le - maxi-
mum de régulante.
La visite de l'aviateur anglais Alan Cob-
ham, EN HhocMsie, après son passage au
Cap, serait faite, dit-on, en vue de l'éta-
blissement d'un service aérien de l'Afrique
du Sud. vers le nord du continent.
La Compagnie d'aviation belge, qui, de-
puis trois ans, assure avec succès le ser-
vice Elisahet-hvillc-Boma, pourrait éten-
dre ainsi son service jusqu à la Hhodêsie.
La Compagnie belge d'aviation cherche à
amener la Compagnie d'aviation de Johan-
nesburg à établir un service de la fronUère
sud-afncaine à Bulawayo et relier ce
service avec celui du Congo belge. Le plan
de Cobham serait de relier, par la voie
des airs Kenia à l'Union sud-africaine.
Londres-Le Gap
Lady Bailey, qui a repris hier son voyage
aérien dans la direction du Cap, est arri-
vée à Louqsor dans l'après-midi à 16 heu-
res. Aujourd'hui, elle compte visiter les
tombeaux de la vallée des Rois et repartir
demain jeudi à destination de Karthoum,
où doit la rejoindre le lieutenant Bentley.
gVTHRÉE
.'1
Le prince héritier .d'Italie, venant de la
Sœaalie.' italienne est - arriVA à Masawiah
, font il vttAwlet viltov lé pdrt Ob l'aèropart
des hydravions. Il s'est embarqué ensuite
à bord du croiseur San-Giorgfo à destina-
tion de l'Italie.
ON DEMANDE DES HOMMES
L'Ecole Coloniale - est devettue,
du fait des dernières mesures de
M. Léon Perrier, une étole,.- nor-
male supérieure coloniale - où se formera
l'élite de nos administrateurs coloniaux.
Mais à côté des administrateurs sortis de
l'Ecole Coloniale, le ministère des Colonies
a besoin d'une légion de collaborateurs dont
le recrutement s'est tari au lendemain de la
guerre, et n'a pas repris, depuis, avec une
cadence suffisante ; à l'heure actuelle, mise
à fart V Indochine où le haut cours de la
piastre attire, en foule, les jeunes bonnes
volontés, tant dans les cadres administra-
tifs que dans les sociétés privées, les services
de la rue Oudinot cherchent aussi bien pour
l'A. O. F. que pour l'A. E. F. dts adjoints
des services civils. Des alfiches sont posées
dans les Facultés des Universités pour si-
gnaler aux jeunes gens qu'il y a quelques
centaines de places actuellement disponibles
dans ces cadres sur la Côte d'Afrique.
Voici les conditions requises :
AUCUN CONCOURS N'EST EXIGE
Il faut :
1° Etre Français;
2° Avoir satisfait aux obligations mili-
taires :
3° Etre âgé de vingt et un à trente ans.
Cette limite d'âge peut être prorogée d'une
durée égale à celle des services civils ou
militaires sans toutefois dépasser 35 ans.
L'un des diplômes suivants est exigé : soit
un diplôme de docteur en médecine ; soit un
diplôme de licencié ès lettres, ès sciences ou
en droit ; soit un diplôme de fin d'études
de l'Ecole Coloniale, de l'Ecole des Char-
tes ou de l'Ecole des Sciences Politiques, de
l'Institut National Agronomique, de l'Ecole
des Hautes Etudes Commerciales de Paris,
de l'Ecole des Langues Orientales vivantes
(diplôme de langue arabe seulement), de
l'Ecole Nationale Supérieure d'Agriculture
Coloniale, soit encore un certificat attestant
que l le candidat a satisfait aux examens de
sortie de l'Ecole Polytechnique, de l'Ecole
Normale Supérieure, de l'Ecole Supérieure
des Mines, de l'Ecole Centrale des Arts et
Manufactures, de l'Ecole Nationale des
Ponts et Chaussées, de l'Ecole Forestière, de
l'Ecole navale, de l'Ecole du génie mari-
time, soit enfin un brevet d'officier des ar-
mées actives de terre et de mer.
Les pièces usuelles réclamées à fous ceux
qui veulent être fonctionnaires sont égale-
ment réclamées : il suffit aux intéressés de
le présenter soit à la direction du Personnel
du ministère des Colonies, soit à l'Agence
économique de l'Afrique Occidentale fran-
çaise, 159, boulevard Haussmann, Paris-811
ou à l'Agence économique de l'Afrique 1
Equatoriale française, 211, rue Saint-Ho-
noré , Paris-1*'.
Les soldes sont de 25.400 fr. par an en
A.O.F., de 29.000 fr. en A.E.F. auxquelles
s'ajoutent des indemnités pour charges de
famille, soldes de début qui permettent aux
nouveaux adjoints des services civils d'entrer
afrès un stage d'un an à l'école de l'ave-
nu* de llObservatoire dans le cadre des ad-
ministrateurs dont le traitement maximum
comme administrateur en chef de première
classe est de 79.800 fr. par an en A.O.F.
et de 91.000 francs par an en A.E.F.
Ce n'est pas tout, il n'y a pas que le
pioupiou qui a dans sa giberne le bâton de
maréchal. Le Plus modeste des adjoints de
services civils peut être gouverneur et même
gouverneur général. Les précédents pullu-
lent, c'est M. Martial Merlin, c'est Wil-
liam Ponty, c'est M. Carde, c'est M. R.
Antonetti qui ont débuté dans les services
civils (alias affaires indigènes) avant d'ar-
river au grade suprême, tandis que M. Ga-
briel Angoulvant sort de l'Ecole Colo-
niale et M. Marcel Olivier, des cadres de
l'Administration Centrale.
Possibilité pour les plus doués, pour les
plus qualifiés de devenir un jour les dignes
émules des plus illustres de leurs anciens,
d'attacher leur nom à une œuvre si passion-
nante et si profondément utile pour la
France et pour les colonies quelle initie
à la vie.
MmsrcmM JVaceflfef.
8.. à
Dépêches de l'Indochine
.e.
Chambre de Commerce
L'inauguration de la nouvelle Chambre
de Commerce de Saigon a eu lieu le 24
mrs.
Commandement militaire
Le général de division Aubert, nouvelle-
ment nommé au commandement des trou-
pes du groupe Indochine, a débarqué à
Saïgon le 7 mars, il est jnrrivé à Hanoï dans
l'après-midi du 22 où il a été reçu arec le
cérémonial accoutumé. De Saïgon, il a
gagné le Tonkin par la voie de terre, il a
inspecté sur son passage les ports et gar-
nisont de Cochinchine, d'Annam et notam-
ment les régions du Kontum et du Darlac.
(Indopacifi.)
A L'ACADÉMIE DES SCIENCES
Les lavea de l'Indochine
Au cours d'une récente séance de l'Aca-
démie des Sciences, M. A. Lacroix étudia la
composition minéralogique et chimique des
laves basaltiques qui jouent un rôle si im-
portant dans la constitution géologique du
sud de l'Indochine. L'intérêt de cette étude
provient de cette particularité que c'est aux
dépens des laves que sont formées les ter-
rea rouges, sur lesquelles sont éUtties les
nrandm plantations de caféiers et d'arlll'ea
a caoutcmmc qui constituent une des princi-
pales richesses de notre grande colonie
d'Extrêmg-Orient.. r
BROUSSES
* BROUTILLES
Le chef de poste, le médecin
et les idées toutes laites
C'est une histoire, vieille de deux ans,
mais qui n'est connue que depuis peu, par
une décision de la Cour de Tananarive. Thé-
mis, sous tous les climats, a de lentes par.
turitions. Ce n'est pas toujours une garantie
qu'elle ait des enfants impeccables. Mais
cette fois, elle a accouché d'un arrêt appa-
remment fort bien venu.
Il y a deux ans, donc, un docteur indi-
ne avait expliqué aux femmes d'un vil-
lage traversé d'une rivière, que mieux va.
lait laver son linge en aval qu'en amont des
cases, attendu que cette rivière servait aussi
à désaltérer la population.
Ces conseils étaient conformes aux pré-
ceptes les plus élémentaires de l'hygiène
puérile et honnête. Néanmoins, ils eurent
infortune, on ne sait trop pourquoi, de
provoquer le courroux du chef de poste qui
dit au médecin :
(c Vos instructions, c'est de la m. tt
Le médecin, curieux, questionna :
« Et les vôtres? »
Sur quoi le juge de paix condamna cet
homme noir et de bonne volonté. « pour ou-
trage à magistrat (blanc) dans l'exercice de
ses fonctions ».
Mais en appel, la Cour acquitta le méde-
cin et laissa le chef de poste remâcher son
éloquence spéciale.
Ce qui prouve qu'évoquer Cambronne, ça
ne porte pas toujours bonheur. Beaucoup de
croyances de ce genre sont à réviser. Elles
sont d'ailleurs inexplicables car, enfin, sans
vouloir établir une relation de cause à effet
entre l'exclamation d'un général et la dé-
confiture finale d'un empereur, il faut con-
venir que Waterloo ne fut pas une bonne
affaire.
Une fameuse attraction
Aux dernières nouvelles, l'île de Calypso,
qu'immortalisa le vieil Homère, ne serait
plus Ogygie, dans la mer Ionienne, mais
Péréjil, dans les eaux marocaines. Des vi-
siteuTs riches de souvenirs classiques (ce
n'étaient probablement pas des nouveaux ri-
ches) affirment y avoir reconnu les sources
et la grotte deentes par le poète. Ce n est
déjà pas mal. Mais songez : le décor au-
thentique où le subtil Ulysse trompa Péné-
lope ! Quelle attraction à ajouter à toutes
celtes* que le Maroc offre aux touristes. Il
Y a là une mine merveilleuse à exploiter.
Un impresario avisé, faisant iouer à Péré-
jil les principales scènes de l'Odyssée, fe-
rait des affaires d'or. Et s'il donnait à en-
tendre, par une publicité bien faite, que
Circé vit encore avec son pouvoir de méta-
morphoser les hommes (bien supérieur à
celu1 de Voronoff) il verrait accourir tant de
barbons et de barbonnes qu'il refuserait du
«nonde.
A.
Emigration Italienne
Des statistiques officielles établies à Rome,
concernant l'année 1927, il résulte que 2.435
Italiens ont émigré en Tunisie et 1.020 en
Algérie.
.,.
Les élections législatives
M. Fiori. député d'Alger et candidat dans
la première circonscription. est arrivé à Alger à
bord du Chmzy. De nombreux amis de M.
Fiori l'ont accueilli au débarcad ère et lui ont
fait escorte jusqu'à son domicile.
..8 t
L'escadre de la Méditerranée
40
Une division de la première escadre de
la Méditerranée, placée sous les ordres du
vice-amiral Docteur, commandant en chef,
est arrivée en rade d'Alger.
-– .1.
Création d'un Il Foyer Indigène
à la station d'élevage de Tadmit
.e.
On sait que la station délevage ovin de
Tadmit, située dans l'annexe de Laghouat,
s'occupe de perfectionner les procédés de
l'élevage des moutons en Algérie.
Elle est administrée actuellement par M.
le commandant Cottanceau, ancien officier
des Affaires indigènes, qui a laissé dans la
région de très bons souvenirs et qui a- sous
ses ordres une cinquantaine d'ouvriers.
Dans le but de faciliter le recrutement de
ces ouvriers et aussi pour venir en aide ma*
tériellement et moralement aux indigènes de
la région qui se trouvent placés en dehors
de tout centre de ravitaillement, M. le Gou-
verneur Général Pierre Bordes vient de dé-
cider la création à Tadmit d'un foyer indi-
gène.
Cet organisme qui correspond essentielle-
ment à une œuvre d'assistance, permettra de
fournir aux indigènes dans d'excellentes
conditions, non seulement un abri, mais en-
core des vêtements chauds, une bonne nour-
riture et aussi quelques douceurs.
M. Pierre Bordes, Gouverneur Génlial,
témoigne ainsi une fois de plus de l'intérêt
agissant qu'il porte aux populations indigè-
nes si intéressantes du Sud.
Si c'est vrai.
Une cité grecque aurait été découverte en
Afrique du Nord.
Sur l'emplacement de Cyrène, qui possé-
dait, sept cents ans avant notre ère, un sanc-
tuaire renommé, les restes d'une grande cité
et de nombreux objets d'art, notamment une
fort belle statue de Vénus, viendraient d'être
mis à jour.
Attendons plus amples informations pour
nous réjouir. En la matière: plus que ja-
mais, prudence est mère de sûreté.
Après les inondations Oranaises
Grâce au pont-route provisoire construit sur
l'Oued-Habra, entre Perreoaux et rHabra-
Ban-Heai, le service nui ma des voyaum et
des la|^ri a repns aujoMd'htii 29 mars entra
Alger et 0rM.
Toutes mesures ont été prises pour assura
le transbordement à la traversée du pool.
1 oyage aux Antilles
Hospitalité Créole
»♦«
J'ai quitté les paquebots et les grands pa-
laces modernes, qu'un art cosmopolite uni-
formise sur les deux continents. Abris pour
voyageurs, où malgré les largesses d'une
bourse vidée dès Ventrée entre les mains
d'un chasseur, héraut qui doit proclamer la
renommée de votre richesse, on éprouve l'all-
goisse de t abandon, comme en une nuit qui
se refermerait sur un Ilorizon vide.
l'étais voyageuse, j'arrivais d'un monde
c Metropolis » où l'on passe son temps à
empoigner ses outils et à tenter de transcen-
dantes spéculations, même sur le confort
hôtelier en adions, résignée à mon sort de
pensionnaire anonyme, dans un quelconque
des caravansérails. J'ignorais Vhospitalité
créole. Vers moi, des mains se tendirent,
des yeux sourirent, qui semblaient recon-
naître celle qu'ils n'avaient jamais vue :
a Sovez la bien-venue sur notre habitation.
votre chambre est prête. 9 Un bain froid
m'attend, le repas est serrn « prenez et man-
gez » paroles symboliques de l'évangile de
l'hospitalité où il n'est jamais question
d'intérêt.
Et moi, l'inconnue, rompue depuis tou-
jours aux méfiances d'une société civilisée,
j'avais déjà à la main ma carte d'identité,
renforcée d'une empreinte digitale.
A quoi bon la signature du Commissaire
de Police? A peine avais-je franchi le seuil
que j'étais chez moi dans cette habitation
basse en bois du Canada; les massifs du
jardin avaient des yeux de fleurs qui me sa-
luaient à pleines corolles.
Au dehors la chaleur suffocante plane; la
maison tropicale, chambres nues avec ses
voiles de moustiquaires comme ceux d'une
première communiante, son plancher de bois
vernis, ses murs ajo-urcs, ses jalousies bais-
sées, vous accueille dans l'ombre à peine
tiède, dès la cour où la fontaine d'eau étin-
celle. Les fautellils-hucellses en paille s'of.
frent à la béatitude de la sieste et les ta-
bles basses portent les boissons rafraichis-
satrtes, cocktails des Antilles à jus de fruits
arrosés de rhum blanc. « Prenez et buvez 9
la glace pilée est dans, ce grand pot d'ar-
gent et de porcelaine.
Tandis que le soleil flambe, dans la pé-
nombre, le temps passe sans heures, dans
un rythme de berceuse et Céleste selon la
foison offre des corbeilles d'oranges, de
mangues, des sorbets aux cocos ou à l'ana-
nas.
Des jours, des semaines, des mois de sé-
jour, mieux que les liens du sang, vous con-
sacrent parents d'élection. Le soir, sous les
effets fantastiques d'un clair de lune (qua-
torial, dans les roeking-c hoirs de la véranda
noyée d'ombre végétale, nous formons des
projets communs. Au loin, les mesures mo-
nocordes d'un bamboula crèvent le silence
qui descend des mornes. Je rêve, miracle
éphémère, d'un bien-étre étrange, moment
d'éternité, dans le parfum non ilhrt"; des
vanilliers et des fleurs doubles d'un jasmin
• d'Arabie.
Souvent le matin, au lever du soleil, des
plantations voisines je reçois des a primeurs
de France 9, fraises, petits pois, soigneuse-
ment cultivés, très des carrés réservés aux
gros piments. Ainsi, je sais que des créoles
en s'éveillant, avant toutes choses, ont pensé
à ma joie. Impression rare pour le voyageur
anonyme.
La terre des Antilles m'apparent comme
le lieu d'élection de l'hopitalité, dont les
lois régissent jusqu'au sol prodiguement
généreux envers le passant affamé et as-
soiffé.
Dans les Krandrs cités des deux mondes,
c'est la loi de l'effort, concurrence vitale
du « struggle for life à qui accueille dès la
descente du paquebot ou du train, l'émi-
grant inquiet, le ballot sur le dos, seul dans
les rues trop peu plées. Si le voyageur in-
connu n'a pas un sou en poche, quel fruit
cueillera-t-il au bord du trottoir pour apaiser
sa faim 1.
Dans la nuit tiède et pleine de langueur,
je pense, moi l'enfant gâtée de l'hospitalité
créole, au pauvre petit noir mourant de mi-
sère et de froid, rencontré un soir de no-
vembre, au coin d'un boulevard, à Paris.
JCftsrie-JLosctee Stcasref.
I 1
Vers la Guadeloupe
Deux jeunes filles, Jeanne-Suzanne Fé-
vrier, quatorze ans, domiciliée 128, boule-
vard Voltaire, et Simone-Alice Pissonchi,
treize ans, habitant 89, rue du Chemin-Vert,
ont quitté brusquement leurs familles.
D'après les témoignages de leurs cama-
rades d'école, elles préparaient cette équi-
pée depuis longtemps et n'avaient point ca-
ché qu'elles comptaient se rendre à Saint-
Nazaire et, de là, gagner la Guadeloupe.
Recensement à la Martinique
Le recensement de la population qui
vient d'avoir lieu à la Martinique accuse
228.066 habitants, contre 244.439 en 1921,
soit une diminution de 16.374 Fort-de-
France possède 43.255 Ames, au lieu de
39.608 en 1921, d'oç une augmentation de
3.647.
Le but de la colonisation italienne
Au cours d'un entretien avec lord Rother-
mer, M. Mussolini a déclaré que l'Italie
poursuivait un plan formidable de coloni-
sation en Tripolitaine et CyrénaSque cons-
tructions de routes, voies ferrées, etc.
Notre but, a-t-il dit, est de redonner à la côte
nord-africaine la fertilité qui avait fait d'elle, au
temps des Romains, un des greniers du monde.
Les expoitaiioas de la Côte d'tveire
en 1927
le 1
Les principales exportations de la colonief
pour l'anoée 1927 ont accusé les chiffres sui-
vants : acajou et bois d'ébéniste rie, 147.396
stères ; bois communs, 35.164 stères ; amandes
de palme, 10.891 tonnes ; cacao, 9.752 ton-
nes ; huile de palme, 6.720 tonnes ; coton.
1.459 tonnes ; beurre de karité, 920 tonnes ;
caoutchouc, 294 tonnes ; café, 250 tonnes ;
kapok, 185 tonnes ; glu, 129 tonnes ; piassava"
41 tonnes ; peaux d'agimaux sauvages, 23 ton-
nes ; or, 32.583 grammes.
Par rapport aux résultats de l'année 1926t
ces derniers chiffres font apparaître que si les
sorties d'oléagineux (amandes et huile de
palme, beurre de karité) sont stationnaires ou
en diminution, des augmentations très sensibles
Peuvent être constatées en 1927 concernant :
acajou et les bois d'ébénisterie (11.914 stères
de p l us), les bois communs (19.759 stères de
plus, le cacao (2.913 tonnes de plus), le co»
ton (80 tonnes de plus), le café (123 tonnes
de plus), le kapok (115 tonnes deptus), le
p iassava (36 tonnes de plus), l'or (27.481 gr.
de plus).
Le développement rapide de la production
du cacao est particulièrement à signaler : alois
que les exportations de ce produit n'étaient -
de 47 tonnes en 1913, elles sont passées i.'
1.486 tonnes en 1921, à 3.600 tonnes -
1923, à 6.278 tonnes en 1925, pour atteindre
près de 10.000 tonnes (9.752 tonnes) en 1927.
La progression des sorties de coton depuis
1923 est également intéressante ; Jes export
tions annuelles de ce produit ont été, oepuis
cette époque, les suivantes : 1923, 198 ton-
nés ; 1924, 263 tonnes ; 1925, 592 tonnes ;
1926. 1.369 tonnes, et 1927. 1.459 tonnes.
Le cacao et le coton constituent maiDtenant.
avec les bois et les produits du palmier à huile,
la base du commerce d'exportation de la CIte
d'Ivoire.
Le Wharf de Cotonou
et la navigation en 1927
.1.
La comparaison du trafic du Wharf de
Cotonou pour les cinq dernières années
s'établit comme suit :
1927 19^6 1925
Voyageurs 6.670 8.730 9.340
Marchandises
importées (ton.) 62.590 57.140 40.159
Marchandises
exportées (ton. ) 59.060 57.690 64.350
1924 1923
Voyageurs 8.670 6.640
Marchandises impor-
tées (tonnes) 32.550 27.710
Marchandises expor-
tées (tonnes) 58.440 42.090
Cas chiffres font apparaître l'augmenta..
tion très sensible du trafic manutentionné
qui est passé de 69.800 tonnes, en 1923, à
121.650 en 1927.
Les recettes totales du wharf se sont
élevées, pour l'année 1927, à 3.710.220 fr.
contre 2.954.880 francs en 1926.
Le mouvement de la navigation dans les
ports du Dahomey, pour l'ensemble de l'an-
née 1927, a été de 535 navires entrés et
sortis, 49.216 tonnes de marchandises dé-
barquées et 73.260 tonnes dé marchandises
embarquées. En 1926, les chiffres Tespeo
tifs avaient été de : 577 navires entrés et
sortis, 42.842 tonnes de marchandises dé-
barquées et 67.193 tonnes de marchandises
embarquées.
, 8..
Le Maroc à la Foire de Bruxelles
0
Une section Marocaine participera à la
9e foivo commerciale de Bruxelles. EUe
viendra confirmer aux nombreux visiteurs
les beautés qu'ils ont admirées précédem-
ment à la Foire et qu'y exposait le Maroc
aux côtés de l'Algérie et de la Tunisie.
1 -.1. -
A TANGER
-– l' 1
Le navire-école f eanne-d' Arc stationne
pour quelques jours à Tanger.
(Par dépêche.)
.n
Gibraltar à la nage
Mlle Hudson, la jeune nageuse anglaise,
accompagnée de son entraîneur, est arrivée
k Tanger pour tenter à nouveau la traver-
sée du détroit de Gibraltar.
Ce serait dans le sens contraire à celui
choisi par Miss Gleitze dont nous avjbns si-
gnalé les échecs successifs.
AU CONSEIL D'ETAT
l' t
Requêtes d'un sous-ingénieur
de Grand-Popo
M. Aggiéri, sous-ingénieur principal des
Travaux publics, demeurant à Grand-PopO
(Dahomey) avait introduit une requête aux
fins d'obtenir l'annulation d'une décision,
par laquelle le Lieutenant-Gouverneur du
Dahomey l'avait investi des fonctions de
caissier comptable du chemin de fer du DA*
homey.
Le Conseil d'Etat a rejeté cette requête.
attendu que M. Aggieri n'a été appelé au*
fonctions de caissier comptable qu'à titre
provisoire en attendant la désignation d'unf
titulaire.
Par contre, le Conseil d'Etat a annulé
à la requête de M. Aggieri une dcision.
en date du 13 janvier 1922 par laquelle LA
lieutenant-gouverneur du Dahomey, D^PLAR
çant le requérant, l'avait nommé chef de lat
division de Grand-Popo.
Le requérant affirmait n'avoir pas de-
mandé ce déplacement.
Or, tout déplacement d'office, ajoutait-i),
doit être précédé des formalités institue.
LE NUMERO : 30 CENTIMES
JEUDI SOIR, 29 MARS liKtf-
JOIRIAL QUOTICIEI
Rédaction & Administration :
14,
PARIS 0*0
TtLÉPH. 1 LOUVRB 1t-tf
ftICHELIKU «7-M
Les Annales Coloniales
Uss annonces et rmiames sont reçues M
bureau du journal.
DIMCTCUM I Marcel RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Tous tes articles publiés dans notre tournai ne peuvent
être reproduits qu'en citant les Aiiaui Goloualcs.
ABONNEMENTS
avec le supplément illustrd :
Ua ta 6 Mol. 8 M..
France et
Colonies 120 e 65 » 35.
Étranger 180 » 100 » Si »
On s'abonne sans frais dam
tom les bureaux de poe-
Pour nos Fonctionnaires Coloniaux
J'ai souvent écrit et je le répète encore :
Ji l'on veut avoir aux Colonies un person-
nel capable de rendre les services qu on at-
tend de lui, il faut le payer. Les fonc-
tionnaires coloniaux ont droit, je ne dis
pas : à des traitements de faveur, mais à
des traitements qui leur permettent de vivre
plus aisément, plus largement que dans la
Métropole. La légende qu'il en est ainsi est
déjà fortement ébranlée. Qu'on prenne
garde. Quand elle aura reçu de plus fortes
atteintes, il sera trop tard. Le recrutement
iera menacé, ou, ce qui est non moins à
craindre, loin de recruter des élites, nous
ae recruterons plus que les laissés pour
compte.
Assurément, notre situation financière est
toujours incertaine. Le vainqueur, neuf an-
nées après la fin de la guerre, a plus de
peine à joindre les deux bouts que le
vaincu. Taillons dans les dépenses impro-
ductives ou dont l'utilité n'est pas incon-
testable, hardiment, résolument. L'équilibre
budgétaire est à ce prix, et, sans cet équi-
libre, l'œuvre de redressement financier est
impossible à concevoir et à réaliser. Plus
que jamais un contrôle strict, rigoureux,
Implacable est nécessaire. Je serais le pre-
mier à hésiter avant de me faire l'avocat
D'UNE réclamation qui peut se traduire par
an relèvement de crédit, si je n'étais pas
intimement convaincu que ce relèvement est
juste et la réclamation légitime. Je ne de-
mande paç mieux, d'autre part, que de
changer de conviction si on m'apporte la
preuve que mes renseignements sont faux
et que mes chiffres sont erronés. Voici mes
renseignements et mes chiffres. Vous pou-
vez, m'écrivent ceux qui me les transmet-
tent, les publier sans crainte d'être démenti;
nous vous demandons, nous vous supplions
de les livrer à la publicité. J'obéis. Si le
démenti arrive, je le communiquerai à nos
lecteurs avec la uiéme franchise.
Les officiers de nos colonies, surtout ceux
du cadre de l'Indochine, sont fort mécon-
tents. - Eh quoi ? au lendemain du jour où
le Parlement, par un nouvel effort, a ac-
cordé l'augmentation de leurs soldes : ces
fonctionnaires sont donc insatiables?
J'avoue que cela a été mon premier senti-
ment. Ils s'attendaient à percevoir le rappel
depuis 1926 : première désillusion, dont ils
ne sauraient toutefois rendre le Parlement
- --.
4t le Oouvernement responsables. Mais que
voulez-vous que pense un médecin colonial
qui, le mois où 4'augmentation (le sa solde
Ofatre en vigueur, touche 30$de moins que
le mois précédent, soit 300 francs de dimi-
aation parce que sa solde a été augmen-
tée? C'est que le montant du versement de
ta retraite sur la solde augmentée a été
retenu en fin de mois; de là ce résultat assez
bizarre auquel on aurait peut-être pu porter
femède en prenant des dispositions transi-
toires.
Ce qui est plus grave, c'est que pour la
ptemière fois, me dit-on, les fonctionnaires
militaires de l'Indochine ont versé des coti-
sations pour aller devant le Conseil d'Etat.
On comprendra cette excitation quand on
tnra jeté les yeux sur ce budget d'un capi-
lame, qui habite Saïgon. Il y vit très nu).
destement, sans aucune dépense somptuaire:
Jamais dç théâtre, jamais de cinéma. Sa
solde mensuelle est de 460 $. Evidemment,
à première vue, la somme est rondelette.
Mais. là-bas, on ne vit pas « en francs 8.
Or, les dépenses du capitaine sont les sui-
vantes :
Location d'un logement médiocre 120 $
Eau, électricité. 20
Un cuisinier de 6° catégorie. 35
Indemnité d'ordonnance 10
Une bonne d'enfants. 20
Marché quotidien (2 $ par jour). 60
Epicerie, vins, pain (3 $ par jour) 90
Frais de transports pour aervice,
pousse-pousse 2 fois par jour. 15
Cotisation au Cercle militaire. 2
Entretien des vêtements du capi-
taine, de sa femme et DE son
enfant.,. 40
Imprévu. 20
Total. 432
Supposons un ménage sans enfant; la
bonne est supprimée, le total des dépenses
n'est plus que de 412 $; dans ce cas, le
ménage peut, sans à-coups, faire 48 $ d'éco-
nomies par mois; dès qu'il y a un enfant,
il ne fait plus que 28 $ d'écofcomies. C'est
le cas de mon capitaine.
Situation peu enviable; parfois difficile,
pénible. Un médecin, dont on me cite
l'exemple, n'a pas pu trouver un logement
convenable à moins de 200 $ par mois;
comme son traitement s'élève à 550 $, il
lui reste, pour vive, 350 $ par mois. Et l'on
ne dira pas qu'il peut faire des folies, et
acheter une cinquante chevaux sur ses éco-
nomies. La plupart de ses collègues s'abs-
tiennent de paraître aux fêtes, aux représen-
tations. Qu'on ne cherche pas à cette abs-
tention d'autres motifs que celui-ci qui est
très simple : faute d'argent.
Ce tableau est-il poussé au noir? Je serais
heureux qu'on me le démontrât, car, par-
dessus le déplaisir d'avoir été trompé, je
ferais passer la satisfaction de savoir que
les serviteurs de la France aux colonies, et
plus particulièrement en Indochine sont
traités par la mère patrie comme ils le mé-
ritent. Si cette démonstration ne m'est pas
apportée, je persiste à penser et à écrire
qn il faut apaiser les méuuuteutemeau - de
cotte nature, qwoa râIiIa. aiUwaâ&éa»
mm ies- tant qu'on peu.. a-, qu'atr besom 0If
restreigne le nombre des fonctionnaires là où
cela parait possible, mais qu'on donne à
ceux qui nous rendent les plus grands ser-
vices de quoi élever leurs enfants, s'ils en
ont, se nourrir eux et leurs femmes, s'ils
sont mariés, et mettre quelques sous de côté
avant de rentrer sur cette terre de France,
qu'ils ont, malgré tout, certain mérite à
avoir quittée.
Et il y a encore plus à dire pour les fonc-
tionnaires civils de notre Afrique.
Marin Jt«M«fan,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Cotantes.
1 t
M. Varenne chez M. Poincaré
M. R. Poincaré, président du Conseil, a
reçu, hier matin, M. Alexandre Varenne, an-
cien Gouverneur Général de l'Indochine.
..,.
L'Election de Cochinchine
.,.
On annonce que le Comité de l'Union des
Cochinchinois, qui avait jusqu'à présent tou-
jours soutenu la candidature de M. Ernest
Outre y, député sortant, a, dans une réunion
tenue le 26 mars, résolu de patronner aux
élections législatives prochaines la candida-
ture de M. de La Chevroticre, ancien prési-
dent du Conseil colonial, M. Outre y ayant
renoncé à se représenter.
On annonce que M. Gourdon, ancien di-
recteur de V Instruction publique en Indo-
chine, inspecteur général honoraire de VIns-
truction fublique, ancien combattant mutilé,
Commandeur de la Légion d1 honneur, sera
candidat aux élections comme républicain
de gauche contre M. de La Chevrotière, qui
se présente aux lieu et place de M. Outre y
renonçant.
(Par dépêche.)
8.8
L'Aviation Coloniale
Paris-Le Cap
Ui première purtio du raid Parie-le-Cap,
entrepris pur l'avion-cinéma Caudron-
Safmson, (\UO montent Mauler et Baud, pi-
lotes. et Lohendy, opérateur de cinéma,
s'est terminée ù Dakar dans les meilleures
conditions.
Une série de fêtes et de réceptions,comme
il en est rarement donné dans notre grande
colonie africaine, a eu lieu à cette occasion.
Tour à tour, les autorités civiles, militaires
et religieuses se sont empressées auprès
des trois touristes aériens.
C'est au cours d'une de ces réceptions que
Mauler a remis à Mgr Grimaud, évêque de
Dakar, la lettre qui lui avait été confiée par
le cardinal Dubois, archevêque de Paris.
Entre temps, Baud et Mauler ont procédé
à une revision de leur avion, et ce matin, à
la première heure, ils ont dû quitter Dakar
pour poursuivre leur randonnée.
1 Paris-Hanoi
Le colonel Anthoinat, le lieutenant Mion,
les sergents Assolant, Bosson et Lefèvre.
venant de Tripoli, ont pris le train à Ga-
bès pour Tunis et sont repartis pour la
France.
Congo belge
Le baron de Malingreau d'Hembisc, de
Sainte-Croix-lez-Brugeo, qui possède un
Congo de vastes proprIétés. compte se ren-
dre d'ici peu en Afrique en avion, et
«e servir de son appareil pour ses déplace-
ments dans la Colonie.
M. de Malingreau, qui a obtenu à l'école
civile d'Anvers son brevet de pilote, compte
s'adjoindre M. Femand Timmerv. un des
éléments de l'aviation de citasse de Nivel-
les. Celui-ci piloterait l'appareil qui sera
À doubles commandes de fac;oll à permettre
au navigateur de relayer soit compagnon.
L'avion est entièrement de fabrication
belge (du type Renard-Stanipe-et-Verton-
gen, avec moteur belge Renard de 100 che-
vaux). Il aura un rayon d'action de 1.500
à 1.600 kilomètres. Les voyageurs ne fe-
ront que des étapes de 1.000 à 1.200 km.
Si les conditions atmosphériques restent
bonnes, le baron de Malingrenu compte
prendre le départ d'ici une huitaine de
jours à l'aérodrome d'Evere.
Les avions de la Sabena ont effectué au
Congo belge pendant le mois de février
1928, Un total de 147 heures de vol. Ils ont
parcouru 17.640 m. et transporté 229 pas-
sagcrs, 1.280 kgs de courrier et 336 kgs de
marchandises.
Les - services - ont -- fonctionné - avec le - maxi-
mum de régulante.
La visite de l'aviateur anglais Alan Cob-
ham, EN HhocMsie, après son passage au
Cap, serait faite, dit-on, en vue de l'éta-
blissement d'un service aérien de l'Afrique
du Sud. vers le nord du continent.
La Compagnie d'aviation belge, qui, de-
puis trois ans, assure avec succès le ser-
vice Elisahet-hvillc-Boma, pourrait éten-
dre ainsi son service jusqu à la Hhodêsie.
La Compagnie belge d'aviation cherche à
amener la Compagnie d'aviation de Johan-
nesburg à établir un service de la fronUère
sud-afncaine à Bulawayo et relier ce
service avec celui du Congo belge. Le plan
de Cobham serait de relier, par la voie
des airs Kenia à l'Union sud-africaine.
Londres-Le Gap
Lady Bailey, qui a repris hier son voyage
aérien dans la direction du Cap, est arri-
vée à Louqsor dans l'après-midi à 16 heu-
res. Aujourd'hui, elle compte visiter les
tombeaux de la vallée des Rois et repartir
demain jeudi à destination de Karthoum,
où doit la rejoindre le lieutenant Bentley.
gVTHRÉE
.'1
Le prince héritier .d'Italie, venant de la
Sœaalie.' italienne est - arriVA à Masawiah
, font il vttAwlet viltov lé pdrt Ob l'aèropart
des hydravions. Il s'est embarqué ensuite
à bord du croiseur San-Giorgfo à destina-
tion de l'Italie.
ON DEMANDE DES HOMMES
L'Ecole Coloniale - est devettue,
du fait des dernières mesures de
M. Léon Perrier, une étole,.- nor-
male supérieure coloniale - où se formera
l'élite de nos administrateurs coloniaux.
Mais à côté des administrateurs sortis de
l'Ecole Coloniale, le ministère des Colonies
a besoin d'une légion de collaborateurs dont
le recrutement s'est tari au lendemain de la
guerre, et n'a pas repris, depuis, avec une
cadence suffisante ; à l'heure actuelle, mise
à fart V Indochine où le haut cours de la
piastre attire, en foule, les jeunes bonnes
volontés, tant dans les cadres administra-
tifs que dans les sociétés privées, les services
de la rue Oudinot cherchent aussi bien pour
l'A. O. F. que pour l'A. E. F. dts adjoints
des services civils. Des alfiches sont posées
dans les Facultés des Universités pour si-
gnaler aux jeunes gens qu'il y a quelques
centaines de places actuellement disponibles
dans ces cadres sur la Côte d'Afrique.
Voici les conditions requises :
AUCUN CONCOURS N'EST EXIGE
Il faut :
1° Etre Français;
2° Avoir satisfait aux obligations mili-
taires :
3° Etre âgé de vingt et un à trente ans.
Cette limite d'âge peut être prorogée d'une
durée égale à celle des services civils ou
militaires sans toutefois dépasser 35 ans.
L'un des diplômes suivants est exigé : soit
un diplôme de docteur en médecine ; soit un
diplôme de licencié ès lettres, ès sciences ou
en droit ; soit un diplôme de fin d'études
de l'Ecole Coloniale, de l'Ecole des Char-
tes ou de l'Ecole des Sciences Politiques, de
l'Institut National Agronomique, de l'Ecole
des Hautes Etudes Commerciales de Paris,
de l'Ecole des Langues Orientales vivantes
(diplôme de langue arabe seulement), de
l'Ecole Nationale Supérieure d'Agriculture
Coloniale, soit encore un certificat attestant
que l le candidat a satisfait aux examens de
sortie de l'Ecole Polytechnique, de l'Ecole
Normale Supérieure, de l'Ecole Supérieure
des Mines, de l'Ecole Centrale des Arts et
Manufactures, de l'Ecole Nationale des
Ponts et Chaussées, de l'Ecole Forestière, de
l'Ecole navale, de l'Ecole du génie mari-
time, soit enfin un brevet d'officier des ar-
mées actives de terre et de mer.
Les pièces usuelles réclamées à fous ceux
qui veulent être fonctionnaires sont égale-
ment réclamées : il suffit aux intéressés de
le présenter soit à la direction du Personnel
du ministère des Colonies, soit à l'Agence
économique de l'Afrique Occidentale fran-
çaise, 159, boulevard Haussmann, Paris-811
ou à l'Agence économique de l'Afrique 1
Equatoriale française, 211, rue Saint-Ho-
noré , Paris-1*'.
Les soldes sont de 25.400 fr. par an en
A.O.F., de 29.000 fr. en A.E.F. auxquelles
s'ajoutent des indemnités pour charges de
famille, soldes de début qui permettent aux
nouveaux adjoints des services civils d'entrer
afrès un stage d'un an à l'école de l'ave-
nu* de llObservatoire dans le cadre des ad-
ministrateurs dont le traitement maximum
comme administrateur en chef de première
classe est de 79.800 fr. par an en A.O.F.
et de 91.000 francs par an en A.E.F.
Ce n'est pas tout, il n'y a pas que le
pioupiou qui a dans sa giberne le bâton de
maréchal. Le Plus modeste des adjoints de
services civils peut être gouverneur et même
gouverneur général. Les précédents pullu-
lent, c'est M. Martial Merlin, c'est Wil-
liam Ponty, c'est M. Carde, c'est M. R.
Antonetti qui ont débuté dans les services
civils (alias affaires indigènes) avant d'ar-
river au grade suprême, tandis que M. Ga-
briel Angoulvant sort de l'Ecole Colo-
niale et M. Marcel Olivier, des cadres de
l'Administration Centrale.
Possibilité pour les plus doués, pour les
plus qualifiés de devenir un jour les dignes
émules des plus illustres de leurs anciens,
d'attacher leur nom à une œuvre si passion-
nante et si profondément utile pour la
France et pour les colonies quelle initie
à la vie.
MmsrcmM JVaceflfef.
8.. à
Dépêches de l'Indochine
.e.
Chambre de Commerce
L'inauguration de la nouvelle Chambre
de Commerce de Saigon a eu lieu le 24
mrs.
Commandement militaire
Le général de division Aubert, nouvelle-
ment nommé au commandement des trou-
pes du groupe Indochine, a débarqué à
Saïgon le 7 mars, il est jnrrivé à Hanoï dans
l'après-midi du 22 où il a été reçu arec le
cérémonial accoutumé. De Saïgon, il a
gagné le Tonkin par la voie de terre, il a
inspecté sur son passage les ports et gar-
nisont de Cochinchine, d'Annam et notam-
ment les régions du Kontum et du Darlac.
(Indopacifi.)
A L'ACADÉMIE DES SCIENCES
Les lavea de l'Indochine
Au cours d'une récente séance de l'Aca-
démie des Sciences, M. A. Lacroix étudia la
composition minéralogique et chimique des
laves basaltiques qui jouent un rôle si im-
portant dans la constitution géologique du
sud de l'Indochine. L'intérêt de cette étude
provient de cette particularité que c'est aux
dépens des laves que sont formées les ter-
rea rouges, sur lesquelles sont éUtties les
nrandm plantations de caféiers et d'arlll'ea
a caoutcmmc qui constituent une des princi-
pales richesses de notre grande colonie
d'Extrêmg-Orient.. r
BROUSSES
* BROUTILLES
Le chef de poste, le médecin
et les idées toutes laites
C'est une histoire, vieille de deux ans,
mais qui n'est connue que depuis peu, par
une décision de la Cour de Tananarive. Thé-
mis, sous tous les climats, a de lentes par.
turitions. Ce n'est pas toujours une garantie
qu'elle ait des enfants impeccables. Mais
cette fois, elle a accouché d'un arrêt appa-
remment fort bien venu.
Il y a deux ans, donc, un docteur indi-
ne avait expliqué aux femmes d'un vil-
lage traversé d'une rivière, que mieux va.
lait laver son linge en aval qu'en amont des
cases, attendu que cette rivière servait aussi
à désaltérer la population.
Ces conseils étaient conformes aux pré-
ceptes les plus élémentaires de l'hygiène
puérile et honnête. Néanmoins, ils eurent
infortune, on ne sait trop pourquoi, de
provoquer le courroux du chef de poste qui
dit au médecin :
(c Vos instructions, c'est de la m. tt
Le médecin, curieux, questionna :
« Et les vôtres? »
Sur quoi le juge de paix condamna cet
homme noir et de bonne volonté. « pour ou-
trage à magistrat (blanc) dans l'exercice de
ses fonctions ».
Mais en appel, la Cour acquitta le méde-
cin et laissa le chef de poste remâcher son
éloquence spéciale.
Ce qui prouve qu'évoquer Cambronne, ça
ne porte pas toujours bonheur. Beaucoup de
croyances de ce genre sont à réviser. Elles
sont d'ailleurs inexplicables car, enfin, sans
vouloir établir une relation de cause à effet
entre l'exclamation d'un général et la dé-
confiture finale d'un empereur, il faut con-
venir que Waterloo ne fut pas une bonne
affaire.
Une fameuse attraction
Aux dernières nouvelles, l'île de Calypso,
qu'immortalisa le vieil Homère, ne serait
plus Ogygie, dans la mer Ionienne, mais
Péréjil, dans les eaux marocaines. Des vi-
siteuTs riches de souvenirs classiques (ce
n'étaient probablement pas des nouveaux ri-
ches) affirment y avoir reconnu les sources
et la grotte deentes par le poète. Ce n est
déjà pas mal. Mais songez : le décor au-
thentique où le subtil Ulysse trompa Péné-
lope ! Quelle attraction à ajouter à toutes
celtes* que le Maroc offre aux touristes. Il
Y a là une mine merveilleuse à exploiter.
Un impresario avisé, faisant iouer à Péré-
jil les principales scènes de l'Odyssée, fe-
rait des affaires d'or. Et s'il donnait à en-
tendre, par une publicité bien faite, que
Circé vit encore avec son pouvoir de méta-
morphoser les hommes (bien supérieur à
celu1 de Voronoff) il verrait accourir tant de
barbons et de barbonnes qu'il refuserait du
«nonde.
A.
Emigration Italienne
Des statistiques officielles établies à Rome,
concernant l'année 1927, il résulte que 2.435
Italiens ont émigré en Tunisie et 1.020 en
Algérie.
.,.
Les élections législatives
M. Fiori. député d'Alger et candidat dans
la première circonscription. est arrivé à Alger à
bord du Chmzy. De nombreux amis de M.
Fiori l'ont accueilli au débarcad ère et lui ont
fait escorte jusqu'à son domicile.
..8 t
L'escadre de la Méditerranée
40
Une division de la première escadre de
la Méditerranée, placée sous les ordres du
vice-amiral Docteur, commandant en chef,
est arrivée en rade d'Alger.
-– .1.
Création d'un Il Foyer Indigène
à la station d'élevage de Tadmit
.e.
On sait que la station délevage ovin de
Tadmit, située dans l'annexe de Laghouat,
s'occupe de perfectionner les procédés de
l'élevage des moutons en Algérie.
Elle est administrée actuellement par M.
le commandant Cottanceau, ancien officier
des Affaires indigènes, qui a laissé dans la
région de très bons souvenirs et qui a- sous
ses ordres une cinquantaine d'ouvriers.
Dans le but de faciliter le recrutement de
ces ouvriers et aussi pour venir en aide ma*
tériellement et moralement aux indigènes de
la région qui se trouvent placés en dehors
de tout centre de ravitaillement, M. le Gou-
verneur Général Pierre Bordes vient de dé-
cider la création à Tadmit d'un foyer indi-
gène.
Cet organisme qui correspond essentielle-
ment à une œuvre d'assistance, permettra de
fournir aux indigènes dans d'excellentes
conditions, non seulement un abri, mais en-
core des vêtements chauds, une bonne nour-
riture et aussi quelques douceurs.
M. Pierre Bordes, Gouverneur Génlial,
témoigne ainsi une fois de plus de l'intérêt
agissant qu'il porte aux populations indigè-
nes si intéressantes du Sud.
Si c'est vrai.
Une cité grecque aurait été découverte en
Afrique du Nord.
Sur l'emplacement de Cyrène, qui possé-
dait, sept cents ans avant notre ère, un sanc-
tuaire renommé, les restes d'une grande cité
et de nombreux objets d'art, notamment une
fort belle statue de Vénus, viendraient d'être
mis à jour.
Attendons plus amples informations pour
nous réjouir. En la matière: plus que ja-
mais, prudence est mère de sûreté.
Après les inondations Oranaises
Grâce au pont-route provisoire construit sur
l'Oued-Habra, entre Perreoaux et rHabra-
Ban-Heai, le service nui ma des voyaum et
des la|^ri a repns aujoMd'htii 29 mars entra
Alger et 0rM.
Toutes mesures ont été prises pour assura
le transbordement à la traversée du pool.
1 oyage aux Antilles
Hospitalité Créole
»♦«
J'ai quitté les paquebots et les grands pa-
laces modernes, qu'un art cosmopolite uni-
formise sur les deux continents. Abris pour
voyageurs, où malgré les largesses d'une
bourse vidée dès Ventrée entre les mains
d'un chasseur, héraut qui doit proclamer la
renommée de votre richesse, on éprouve l'all-
goisse de t abandon, comme en une nuit qui
se refermerait sur un Ilorizon vide.
l'étais voyageuse, j'arrivais d'un monde
c Metropolis » où l'on passe son temps à
empoigner ses outils et à tenter de transcen-
dantes spéculations, même sur le confort
hôtelier en adions, résignée à mon sort de
pensionnaire anonyme, dans un quelconque
des caravansérails. J'ignorais Vhospitalité
créole. Vers moi, des mains se tendirent,
des yeux sourirent, qui semblaient recon-
naître celle qu'ils n'avaient jamais vue :
a Sovez la bien-venue sur notre habitation.
votre chambre est prête. 9 Un bain froid
m'attend, le repas est serrn « prenez et man-
gez » paroles symboliques de l'évangile de
l'hospitalité où il n'est jamais question
d'intérêt.
Et moi, l'inconnue, rompue depuis tou-
jours aux méfiances d'une société civilisée,
j'avais déjà à la main ma carte d'identité,
renforcée d'une empreinte digitale.
A quoi bon la signature du Commissaire
de Police? A peine avais-je franchi le seuil
que j'étais chez moi dans cette habitation
basse en bois du Canada; les massifs du
jardin avaient des yeux de fleurs qui me sa-
luaient à pleines corolles.
Au dehors la chaleur suffocante plane; la
maison tropicale, chambres nues avec ses
voiles de moustiquaires comme ceux d'une
première communiante, son plancher de bois
vernis, ses murs ajo-urcs, ses jalousies bais-
sées, vous accueille dans l'ombre à peine
tiède, dès la cour où la fontaine d'eau étin-
celle. Les fautellils-hucellses en paille s'of.
frent à la béatitude de la sieste et les ta-
bles basses portent les boissons rafraichis-
satrtes, cocktails des Antilles à jus de fruits
arrosés de rhum blanc. « Prenez et buvez 9
la glace pilée est dans, ce grand pot d'ar-
gent et de porcelaine.
Tandis que le soleil flambe, dans la pé-
nombre, le temps passe sans heures, dans
un rythme de berceuse et Céleste selon la
foison offre des corbeilles d'oranges, de
mangues, des sorbets aux cocos ou à l'ana-
nas.
Des jours, des semaines, des mois de sé-
jour, mieux que les liens du sang, vous con-
sacrent parents d'élection. Le soir, sous les
effets fantastiques d'un clair de lune (qua-
torial, dans les roeking-c hoirs de la véranda
noyée d'ombre végétale, nous formons des
projets communs. Au loin, les mesures mo-
nocordes d'un bamboula crèvent le silence
qui descend des mornes. Je rêve, miracle
éphémère, d'un bien-étre étrange, moment
d'éternité, dans le parfum non ilhrt"; des
vanilliers et des fleurs doubles d'un jasmin
• d'Arabie.
Souvent le matin, au lever du soleil, des
plantations voisines je reçois des a primeurs
de France 9, fraises, petits pois, soigneuse-
ment cultivés, très des carrés réservés aux
gros piments. Ainsi, je sais que des créoles
en s'éveillant, avant toutes choses, ont pensé
à ma joie. Impression rare pour le voyageur
anonyme.
La terre des Antilles m'apparent comme
le lieu d'élection de l'hopitalité, dont les
lois régissent jusqu'au sol prodiguement
généreux envers le passant affamé et as-
soiffé.
Dans les Krandrs cités des deux mondes,
c'est la loi de l'effort, concurrence vitale
du « struggle for life à qui accueille dès la
descente du paquebot ou du train, l'émi-
grant inquiet, le ballot sur le dos, seul dans
les rues trop peu plées. Si le voyageur in-
connu n'a pas un sou en poche, quel fruit
cueillera-t-il au bord du trottoir pour apaiser
sa faim 1.
Dans la nuit tiède et pleine de langueur,
je pense, moi l'enfant gâtée de l'hospitalité
créole, au pauvre petit noir mourant de mi-
sère et de froid, rencontré un soir de no-
vembre, au coin d'un boulevard, à Paris.
JCftsrie-JLosctee Stcasref.
I 1
Vers la Guadeloupe
Deux jeunes filles, Jeanne-Suzanne Fé-
vrier, quatorze ans, domiciliée 128, boule-
vard Voltaire, et Simone-Alice Pissonchi,
treize ans, habitant 89, rue du Chemin-Vert,
ont quitté brusquement leurs familles.
D'après les témoignages de leurs cama-
rades d'école, elles préparaient cette équi-
pée depuis longtemps et n'avaient point ca-
ché qu'elles comptaient se rendre à Saint-
Nazaire et, de là, gagner la Guadeloupe.
Recensement à la Martinique
Le recensement de la population qui
vient d'avoir lieu à la Martinique accuse
228.066 habitants, contre 244.439 en 1921,
soit une diminution de 16.374 Fort-de-
France possède 43.255 Ames, au lieu de
39.608 en 1921, d'oç une augmentation de
3.647.
Le but de la colonisation italienne
Au cours d'un entretien avec lord Rother-
mer, M. Mussolini a déclaré que l'Italie
poursuivait un plan formidable de coloni-
sation en Tripolitaine et CyrénaSque cons-
tructions de routes, voies ferrées, etc.
Notre but, a-t-il dit, est de redonner à la côte
nord-africaine la fertilité qui avait fait d'elle, au
temps des Romains, un des greniers du monde.
Les expoitaiioas de la Côte d'tveire
en 1927
le 1
Les principales exportations de la colonief
pour l'anoée 1927 ont accusé les chiffres sui-
vants : acajou et bois d'ébéniste rie, 147.396
stères ; bois communs, 35.164 stères ; amandes
de palme, 10.891 tonnes ; cacao, 9.752 ton-
nes ; huile de palme, 6.720 tonnes ; coton.
1.459 tonnes ; beurre de karité, 920 tonnes ;
caoutchouc, 294 tonnes ; café, 250 tonnes ;
kapok, 185 tonnes ; glu, 129 tonnes ; piassava"
41 tonnes ; peaux d'agimaux sauvages, 23 ton-
nes ; or, 32.583 grammes.
Par rapport aux résultats de l'année 1926t
ces derniers chiffres font apparaître que si les
sorties d'oléagineux (amandes et huile de
palme, beurre de karité) sont stationnaires ou
en diminution, des augmentations très sensibles
Peuvent être constatées en 1927 concernant :
acajou et les bois d'ébénisterie (11.914 stères
de p l us), les bois communs (19.759 stères de
plus, le cacao (2.913 tonnes de plus), le co»
ton (80 tonnes de plus), le café (123 tonnes
de plus), le kapok (115 tonnes deptus), le
p iassava (36 tonnes de plus), l'or (27.481 gr.
de plus).
Le développement rapide de la production
du cacao est particulièrement à signaler : alois
que les exportations de ce produit n'étaient -
de 47 tonnes en 1913, elles sont passées i.'
1.486 tonnes en 1921, à 3.600 tonnes -
1923, à 6.278 tonnes en 1925, pour atteindre
près de 10.000 tonnes (9.752 tonnes) en 1927.
La progression des sorties de coton depuis
1923 est également intéressante ; Jes export
tions annuelles de ce produit ont été, oepuis
cette époque, les suivantes : 1923, 198 ton-
nés ; 1924, 263 tonnes ; 1925, 592 tonnes ;
1926. 1.369 tonnes, et 1927. 1.459 tonnes.
Le cacao et le coton constituent maiDtenant.
avec les bois et les produits du palmier à huile,
la base du commerce d'exportation de la CIte
d'Ivoire.
Le Wharf de Cotonou
et la navigation en 1927
.1.
La comparaison du trafic du Wharf de
Cotonou pour les cinq dernières années
s'établit comme suit :
1927 19^6 1925
Voyageurs 6.670 8.730 9.340
Marchandises
importées (ton.) 62.590 57.140 40.159
Marchandises
exportées (ton. ) 59.060 57.690 64.350
1924 1923
Voyageurs 8.670 6.640
Marchandises impor-
tées (tonnes) 32.550 27.710
Marchandises expor-
tées (tonnes) 58.440 42.090
Cas chiffres font apparaître l'augmenta..
tion très sensible du trafic manutentionné
qui est passé de 69.800 tonnes, en 1923, à
121.650 en 1927.
Les recettes totales du wharf se sont
élevées, pour l'année 1927, à 3.710.220 fr.
contre 2.954.880 francs en 1926.
Le mouvement de la navigation dans les
ports du Dahomey, pour l'ensemble de l'an-
née 1927, a été de 535 navires entrés et
sortis, 49.216 tonnes de marchandises dé-
barquées et 73.260 tonnes dé marchandises
embarquées. En 1926, les chiffres Tespeo
tifs avaient été de : 577 navires entrés et
sortis, 42.842 tonnes de marchandises dé-
barquées et 67.193 tonnes de marchandises
embarquées.
, 8..
Le Maroc à la Foire de Bruxelles
0
Une section Marocaine participera à la
9e foivo commerciale de Bruxelles. EUe
viendra confirmer aux nombreux visiteurs
les beautés qu'ils ont admirées précédem-
ment à la Foire et qu'y exposait le Maroc
aux côtés de l'Algérie et de la Tunisie.
1 -.1. -
A TANGER
-– l' 1
Le navire-école f eanne-d' Arc stationne
pour quelques jours à Tanger.
(Par dépêche.)
.n
Gibraltar à la nage
Mlle Hudson, la jeune nageuse anglaise,
accompagnée de son entraîneur, est arrivée
k Tanger pour tenter à nouveau la traver-
sée du détroit de Gibraltar.
Ce serait dans le sens contraire à celui
choisi par Miss Gleitze dont nous avjbns si-
gnalé les échecs successifs.
AU CONSEIL D'ETAT
l' t
Requêtes d'un sous-ingénieur
de Grand-Popo
M. Aggiéri, sous-ingénieur principal des
Travaux publics, demeurant à Grand-PopO
(Dahomey) avait introduit une requête aux
fins d'obtenir l'annulation d'une décision,
par laquelle le Lieutenant-Gouverneur du
Dahomey l'avait investi des fonctions de
caissier comptable du chemin de fer du DA*
homey.
Le Conseil d'Etat a rejeté cette requête.
attendu que M. Aggieri n'a été appelé au*
fonctions de caissier comptable qu'à titre
provisoire en attendant la désignation d'unf
titulaire.
Par contre, le Conseil d'Etat a annulé
à la requête de M. Aggieri une dcision.
en date du 13 janvier 1922 par laquelle LA
lieutenant-gouverneur du Dahomey, D^PLAR
çant le requérant, l'avait nommé chef de lat
division de Grand-Popo.
Le requérant affirmait n'avoir pas de-
mandé ce déplacement.
Or, tout déplacement d'office, ajoutait-i),
doit être précédé des formalités institue.
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