Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-03-22
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 22 mars 1928 22 mars 1928
Description : 1928/03/22 (A29,N47). 1928/03/22 (A29,N47).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451230p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-NEUVIEME ANNEE. N* 47.
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JEUDI SOIR, 22 MARS lttM.
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Les Annales Coloniales
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1.8..
rû .: péçcnt article
rcNwe poursuivie par II. Alexandre
Varerme au sujet de cette importante
question.
Il y avait tout d'abord un grand dan-
ger politique à craindre. Il était en effet
anomal que la réglementation du tra-
vail qui fait, dans tous les autres pays,
l'objet des préoccupations de tous les
gouvernements, ait été laissée à l'aban-
don dans une colonie française. Les dé-
tracteurs de notre œuvre colonisatrice
avaient beau jeu pour venir dire que, ce
faisant, nous manquions au devoir hu-
manitaire le plus élémentaire d'une na-
tion colonisatrice. Cette critique, outre
qu'eUe devait être sensible à tous ceux
qui «mt à cœur l'oeuvre coloniale de la
France, présentait d'autre part, au point
de vue pratique, le terrible danger d'une
exploitation facile auprès des collertivi-
tés annamites à une époque où, en Ex-
tiéme-Orient, une coupable propagande
cherche à se répandre dans tous les mi-
lieux indigènes. Enfin, pratiquement,
l'absence de réglementation du travail
devait conduire au désordre et à une or-
ganisation imposée par les exigences de
la main-d'œuvre elle-même.
Les travailleurs ré unis en collectivité,
quels qu'ils soient, ont, par instinct, le
sentiment qu'une protection leur est due
et, s'ils se sentent abandonnés, ils cher-
chent à se créer eux-mêmes le moyen de
défense qui leur manque. 11 est facile
de prévoir à quels "excès pouvait con-
duire cette recherche de défense qui
tourne généralement en un esprit agres-
sif de l'employé à l'égard de l'em-
ployeur. Ces dangers sont encore accrus
quaod il s'agit de collectivités composées
d'éléments aussi frustes que le sont gé-
néralement les coolies annamites.
S'il est vrai que l'œuvre de la France
en Indochine doit être une œuvre de pro-
tection à l'égard de tous les éléments de
la population, l'importance de ce rôle
devient enoofe plus grande quand il
s'adresse, non plus à 1 élite de la popu-
lation, mais aux - encore si. sim-
ples et si peu évoluées qui fournissent !
les travaiDeurs. D'ailleurs, il était im*
possible que l'on restât bien longtemps
dans la situation inorganique dans la-
.quelle on se trouvait en Indochine. Les
circonstances, un jour ou l'autre, à la
suite d'un événement fortuit, devaient
amener à réglementer cette question.
Qu'eût alors été une solution prise nous
la pression des circonstances et pour
pater à un danger immédiat, soit par
suite du boycottage de recrutement, soit
par suite d'une indiscipline concertée de
la main-d'œuvre recrutée ?
Sans craindre même des dangers 1
aussi graves que ceux-là, l'on devait rai-
sonnablement s'attendre à ce que, dans
un jour pas très éloigné, une réglemen-
tation prise en dehors même de l'Indo-
chine soit imposée au travail dans notre
colpnie. En effet, la Société des Na-
tions, dont le devoir est de régler la
question du travail au point de vue in-
ternational, ne pouvait laisser de côté
les colonies. Sans vouloir médire de la
réglementation qui aurait pu être élabo-
rée par elle, il est permis néanmoins de
penser que cette réglementation, inspi-
rée très certainement d'idées justes et
nobles au point de vue général, aurait
peut-être manqué de souplesse et encore
plus d'adaptation aux besoins de l'In-
dochw.
En fait, il eùt alors été impossible
d'opposer à une réglementation peu adé-
quate aux besoins de. la colonie une ré-
glementation plus logique et plus con-
forme à ses besoins puisqu'il n'y avait,
en réalité, rien que des usages variés et
variables. Parmi les critiques qu'a pro-
voquées, en France, cette réglementa-
tion, il faut noter, en dehors de la
critique principale et primordiale qui lui
est faite d'avoir élevé le taux des salai-
res, le reproche d'être d'une compré-
hension trop étroite puisqu'elle néglige
tout le travail chez l'indigène. D'appa-
rence, cette critique n'est pas sans va-
leur, car il faut reconnaître que les em-
ployeurs indigènes sont nombreux, puis-
que 56cxoop hectares onjt été demandés
en concession par des indigènes dans
ces dernières années. En réalité, il est
heuteux que cette réglementation se soit
adressée seulement aux planteurs euro-
péens. C'est certainement la meilleure
façon de l'imposer à tous, car, sans
médire des planteurs indigènes, il est à
penser que si cette réglementation leur
avait été imposée dès sa promulgation,
ils n'auraient point manqué de la tour-
ner ou de faire des applications telle-
ment déformées qu'elle eût perdu toute
sa valeur. Appliquée par des planteurs
européens, elle fonctionnera dans sa
vraie forme et elle s'imposera non seu-
lement aux Européens, mais obligatoi-
rement dans un délai relativement bref
aux employeurs indigènes, car les tra-
vailleurs rackerçberofti fes plantation»
européennes où «Ile sera appbqaée.
Enfin, les sociétés qui emploient de
nombreux travailleurs font reproche à
cette réglementation de ne pomt avoir
pris des dispositions suffisantes pour
mettre fin aux débauchages et aux dé-
sertions des travailleurs. C'est là, il faut
bien le dire, une question très délicate
et l'on ne pouvait espérer que la publi-
cation des textes apportât un remède
cauon des textes ae éaumm. s, il faut
radical à ce mal. Néanmoins, il faut
s'attendre à ce que le fonctionnement de
cette réglementation améliore très sensi-
blement les graves inconvénients que
rencontrent les employeurs du fait des
débauchages et de désertion de leurs
travailleurs. Il est excessif de reprocher
à cette réglementation d'avoir prévu que
les différends seraient tranchés par les
tribunaux. L'on ne peut, en effet, ad-
mettre de laisser le règlement à l'une
des parties elle-même, l'employeur.
comme sembleraient le souhaiter certains.
En fait, le débauchage et la désertion
doivent être bien moins fréquents» en
raison du contrôle que les agents de
l'Administration exerceront sur la bonne
exécution des contrats. Ce serait un
soupçon injuste et gratuit à l'égard des
représentants de l'Administration que
de les croire susceptibles d'une par-
tialité coupable et de supposer qu'ils
feront preuve de faiblesse vis-à-vis de
ceux qui rompraient irrégulièrement
leurs contrats de travail. Enfin, les tri-
bunaux peuvent être seuls qualifiés pour
apprécier dans quelle proportion le pé- I
cule pourra compenser le dommage que
la rupture injustifiée d'un contrat cause à
l'employeur. Réclamer des sanctions im-
médiates et simples, comme il a été
prévu dans d'autres colonies, serait, il
faut bien le dire, une mauvaise procé-
dure, car pendant combien de temps
ces sanctions pourront-elles être appli-
quées ? 11 est 1 craindre que ce soit un
régime qui ne puisse être, en effet, bien
longtemps accepté.
Cette réglementaion, si paradoxal
que cela puisse paraître, en augmentant
matériellement les charges des affaires
indochinoises, a augmenté leur propre
valeur. Il ne faut point, en effet, voir
cette question avec la vue bornée du
comptable qui ne considère que les chif-
fres mêmes des postes d'un bilan. Il
faut songer à l'ensemble d'une affaire et
dire que lorsqu'une entreprise trouve des
facilités de recruter et de trouver la
main-d'œuvre nécessaire à ses besoins,
cette affaire prend une valeur d'autant
plus considérable que c'était peut-être le
seul point noir que l'on pouvait relever
dans l'avenir des affaires indochinoises.
Or, il est strictement vrai que cette ré-
glementation facilitera le recrutement de
la main-d'ecuvre, sa venue et son main-
tien sur les plantations en même temps
qu'elle créera un mouvement favorable
des masses de travailleurs vers cet em-
ploi de leur activité. Si les gens qui s'in-
téressent aux valeurs indochinoises et
qui se montrent si facilement émus
par la moindre nouvelle susceptible
d'affecter défavorablement leur prospé-
rité montraient la même sensibilité à re-
connaître les effets de circonstances fa-
vorables au développement des affaires
indochinoises, la promulgation de cette
réglementation aurait dû donner à ces
valeurs une plus-value certaine. Il vaut
mieux, en effet, avoir une main-d'œuvre
plus chère mais sûre, que de continuer à
compter sur une main-d'œuvre meilleur
marché mais incertaine et sujette à man-
quer ou à se laisser aller, faute de con-
trôle et de protection, à des désordres
préjudiciables à la vje même des affai-
res qui les emploient.
Les Indochinois aussi bien de France
que d'Extrême-Orient devraient témoi-
gner une grande reconnaissance à
M. Alexandre Varenne de n'avoir pas
craint d'aborder une question dans la-
quelle il fallait décider en sachant, par
avance, que l'on serait critiqué et que,
forcément, l'on mécontenterait partie
des intéressés. Ce devoir, pour peu po-
pulaire qu'il pût être, apparaît comme
un devoir primordial pour un Gouver-
neur Général. soucieux des intérêts poli-
tiques et économiques de la colonie qu'il
dirigeait et tous doivent lui savoir gré
de ne point s'y être dérobé.
Cit. OeMfrre,
Sénateur du Nore.
- ̃̃ »
( A la Martinique
«♦«
On nom câble de Fat^-Fiune qu'un
Congrès k ridiÉMl da parti dl M. Alcide
Dclâont, réuni hier, a Mâd6 d'opposer dans
la circoMcripHoa En de l'Ile la candidature de
M. Landa, vice-président du Coniail Général
de la MlltinÏqae, è ceNe de M. L.-O. Frot-
AId.
-
Un débat uNt*
M an excellent collègue M trio
Roustan, ÙIII tan article 4u *5~,
février, félicitait Gratien - -
métré intervetm mupais 4* mimittra 4HJfmm
vaut Publics em faveur de l'amélioration tlt.
conditions de trompent des bananes. Samedi
dernier, les Annales Coloniales donnaient de
tardes extraits du débat sénatorial sur cette
question. Le problème est d'importance ; il
n'a reçu qu'une solution partielle, la seule
compatible, 4'ailleurs, avec Us possibilités
de l'heure présente.
Ce qui ressort de la discussion du projet
de loi sur les services maritimes postaux,
c'est, 4,abor4, que VAfrique Occidentale et
les Antilles ont fait un grand effort, et qui
a réussi, pour développer sur leur sol la pro-
duction des bananes. Maigri ces encou-
rageants progris, nous sommes encore très
loin du but è atteindre. Sous importons, en
effet, pour 200 millions de bananes sur les-
quels la part de nos colonies h est que de
:
Or, M. Henry Béreuger nous a déclaré,
en ce qui concerne la seule Guadeloupe :
« Alors que nous exportons 1.500.000 kilos
de bananes, nous pourrions facilement en ex-
porter dix fois plus si nous avions les moyens
appropriés de tromports. ib
Cela va changer, à la vérité, puisque les
navires à construire par la Compagnie Géné- :
rôle seront spécialement aménagés pour patte
voir charger 1.000 régimes à la fois. »
Cest bien, mais nous souhaitons mieux
encore.
« Ce qui fait la force de VAngleterre, a
dit à ce sujet M. le ministre des Tris-
vaux Publics, c'est quelle a constitué des
compagnies qui se chargent à la fois de la
production et du transport. »
A quoi M. Henry Bérenger (tout en obser-
vant justement que la France a ses habi-
tudes commerciales et VAngleterre les sien-
nes, qui, parfois, se peuvent discuter) a ré-
pondu a qu'un certain nombre de Guade-
loupe ens se sont constitués à Basse-Terre en
syndicats de producteurs-exportateurs de ba-
nanes 8. Nais, si j'ai bien compris l'éminent
sénateur de la Guadeloupe, il ne faut pas,
pour le moment, songer à demander à ces
syndicats d'armer des transports à leurs
frais.
Et M. Brager de la Ville-Moysan a pu
ajouter ; 9
a Il se constitue en ce moment en Guinée
une société ayant pour but de réunir dans
un mime effort les planteurs et les transpor-
teurs. Le Gouvernement de la colonie sub-
veutionne 4m création d'un bateau destiné à
faire spécialement le transport des bananes
en France. 8
« C'est, a déclaré aussitôt M. le ministre
des Travaux Publics, la formule que je me
permettrai de recommander. -
Et c'est aussi, à - mon avis, la conclusion
utile de ce tllbill.
Actuellement, l'on va au plus pressé pour
utiliser em mieux les bateaux construits. Mais
il est bien certain que V exemple donné par
la Guinée française est excellent et que, s il
est suivi, la France, dans quelques années,
verra diminuer ses importations de bananes
étrangères, pour sott plus grand profit et
pour celui des planteurs de bananiers.
On ne voit oas, en effet, quels obstacles
insurmontables pourraient s'opposer, aux
Antilles et en xtrique Occidentale, à la cons-
titution de sociétés possédant en propre et
leurs plantations, et leurs frigorifiques, et
leurs cargos. Le bananier est un arbre rému-
nérateur, et Von ne voit pas non plus quel
grand risque courrait le budget de chaque
colonie intéressée en subventionnant des 0/-
treprises de ce genre.
La séance du Sénat a été décidément pleine
de suc : c'est le mot, puisqu'il s'agissait d'un
fruit délicieux entre tous.
M%4Êmmatrdt Nron
Sénateur de la Haute-Lotres
Vice-prémient de la commission
des vouanel.
Le aa_te d. "Iàe'"
Le vapeur Kildalkey est arrivé hier ma-
fia à Table Bay, ayant à bord l'quipage du
vapeur {tançais Lozère, qui sombra aux
contins de l'océan Antarctique.
Après le naufrage du Lozère, l'équipage
avait débarqué dans nie de la Déirodatiort,
du groupe des Kerguelen. Il fut recueiUi te
5 mars par le navire, anglais, alors qu'il
commençait à soulfrir de la faim.
1.R uapeur iLozère péchait le phoque lors-
qu'il fut assailli par la tempête. Un autre
t'aisscau, VArques, sombra dans la tempête
et l'huile de phoque qu'il portait, d'une va-
leur de 30.006 livres sterling, fut perdue.
Le capitaine A. Fontaine, commandant le
Lozère, exprima sa vive reconnaissance
aux marins du Kildalkcy pour la prompU-
tude avec laquelle celui-ci se porta au se.
cours du Lozère.
Le correspondant spécial du journal Ar-
gus, à bord du Kildaïkey, a relaté les souf-
frances et l'héroïsme de l'équipage du Lo-
zère pendant son isolement, prolongé dâns
l'ile de la Désolation. Pendant une longue
marche entreprise pour chercher de la
viande de phoque, trois hommes de l'équi-
page du Loacère furent surpris par une
tourmente de neige ; l'un d'eup, se sentant
à bout de forces, insista pour que ses deux
compagnons le quittassent et partissent en
avant ; il resta en arrière et périt de froid,
L'équipage du Lozère s'embarquera pour
la France le e mars.
Deur membres de l'équipage, la femme
ef le fils de l'un d'eux, ont décidé de rester
dans l'ile.
(Par dépèche.)
TAUX SB LA PIASTRE
lie Gouverneur Général de Hndochinc vient
! de faire connaître au Ministre des Coloni
qu'à la date du tt mars 19M, le taux officiel
de la piastre 4tait de 19 fr. 10.
1. SAlIr limE
,..
M. Lama Saint, Réèident Général, est
atlîiiiilia^B mUbm à S bm T. Il
17 bord cil
M. Pierre Catat,
son cher de cabinet.
à lit -ont satisfait de son séjour à Paris,
M. lAcieD Saint a réglé d'importantes ques-
tions tunisiennes:
Les Qndbm oat, en effet, avant de se
séparer, et Õ accord avec les ministres inté-
ressés, consenti à < larfwi les eaprants d EMt
tanîsaens des chita et taxes qui se supexpo-
snieat insqu'ici ans mmôts en France.
M. Luciea Saint 1 lapnile énalessent l'adhé-
sion du Parlement au «fniaie des vins tunisiens
admis en franchise de pu la loi qui
étesd le principe de l'union douanière entre la
France et la Tnsisie.
Enb, le Résident Général s'est mis d'ac-
cord avec le Gouvernement sur le principe de
certaines ré formes à ^porter dans l'organisation
des conseils élus en Tunisie.
Ha Cru* CmmM Se Tasiiie
i
Hier ont été promulguées au « Journal
Officiel » tunisien, les modifications ap-
portées dans la constitution du grand
conseil de la Régence. La section française
de cette assemblée aura désormais la cons-
titution suivante : 28 représentants des
t.grawtL* intérêts économiques de la Ré*
gence désignés par les Chambres de Com-
merce, d'Agriculture et des Mines et
30 représentants de la colonie française
élus au suffrage, universel par les régions
constituant une circonscription étectQrale.
Les élections auront lieu le 15 avril pro-
chain. (Par dépêche.)
Ecbss de b Côte dlvoire
.t,
Candidature au Conseil Supérieur
des Colonies
On a appris avec joie dans toute la colo-
nie la candidature de M. Gabriel Angoul-
vant, député des Etablissements français de
l'Inde, au Conseil supérieur des colonies
pour la C6te d'Ivoire. La Côte d'Ivoire a
eu jusqu'à ce iour et depuis de bien longues
années la malchance de n'être peu ou prou
représentée au Conseil Supérieur des - Co-
lonies. M. René le Hérissé, député de l'Ule-
et-Vilaine, ne fut d'ailleurs pas le plus re-
luisant de ses délégués. M. Gabriel Angoul.
vaut, dont l'activité féconde s'est exercée
dans de multiples domaines, qui a été un
grand fonctionnaire colonial est et demeu-
rera dans notre histoire coloniale le créa-
teur de la Côte d'tyoire; à ce sujet, qu'il
me soit permis de féliciter à près de vingt
ans de distance les Annales Coloniales, leurs
directeurs, leurs collaborateurs parlementai-
res, notamment MM. Edouard Néron et
Henri Cosnier, alors députés, aujourd'hui sé-
nateurs, d'avoir soutenu, contre la Compa-
gnie française de l'Afrique Occidentale,
contre des journalistes et des politiciens qUI
sont devenus des amis de la treizième heure,
l'énergique pacificateur de la Côte d'Ivoire.
Aujourd hui, unanimement, la Côte d'Ivoire
voulant à Paris un défenseur autorisé, ac-
cueille d'enthousiasme la candidature de
M. Gabriel Angoulvant. C'est un juste hom-
mage, qui lui ira droit au cœur à Pondi-
chéry, où ces lignes lui en porteront la nou-
velle.
Le whart de Vridi
Le wharf de Vridi avance, il avance à
pas de géants, grâce à la ténacité de M.
Barthe, agent de la Compagnie française
de l'Afrique occidentale, et président de la
Chambre de commerce d'Abidjan. Est-ce
bien ce qu'il fallait pour la colonie? Je ne
le crois pas. On ne rencontre pas uq com-
merçant, pas un exploitant forestier qui en
soit partisan. Mais c'est la grande idée de
M. Barthe, et flanqué de la C. F. A. O., il
a eu raison des oppositions les plus justi-
fiées. Il faut dire que cette société va voir
à Abidjan ses installations qui sont considé-
rables, doubler, tripler ou quadrupler de va-
leur dès la terminaison des travaux. La pas-
serelle portant le terminus du wharf, se
trouve derrière la concession de la C.F.A. O.
Le wharf fait les affaires de cette firme;
un bon port fera mieux celles de la colonie.
La flibuste coloniale
M. Mizraki, de la Compagnie de Kon.g,
est dans la colonie. Il est de plus en plus
entreprenant. On parle de «ses intentions de
créer un grand hôtel palace, une imprimerie,
un journal, des filiales de tous poils. En-
core du papier en perspective. Il y a en-
core de beaux jours pour les gogos en
France. Il semble que ce groupe financier
semble tout bouffer ; souhaitons qu'il ne
bouffe pas exclusivement l'argent de ses ac-
tionnaires.
Visiteurs de marque
M. Paul Morand a quitté la colonie après
l'avoir suffisamment visitée. Il a pu ramas-
ser des documents pour faire un livre digne
des précédents.
Mme Edouard Herriot aime les gran-
des croisières. Elle fut, il y a deux
ans, en Indochine et au Japon. Elle vient
de visiter la Côte d'Ivoire et la Haute Volta.
Elle a apprécié la richesse du pays et aussi
son charme et son pittoresque, dont préci-
sément les Annales Coloniales d'hier don-
nent un aperçu dans leur numéro illustré
consacré à la Haute-Volta pittoresque et au
Soudan agricole.
–- 1.8 ––-–
LA CONFÉRENCE DE PARIS
En ouvrant la Confèrent0, M. Aristide
Briand, ministre des Affaires étrangères, a
souhaité un prompt succès aux négociateur.
Il a été ensuite décidé qu'on examinerait
aussitôt si l'accord oui vient d'être conclu
entre la France et 1 Espagne s'harmonisait
avec l'ensemble du statut international de
Tanger signé en 1923. Les conversations
porteront ensuite sur les observations pré-
sentées par l'Italie.
Les prochaines discussions se poursui-
vront entra nperts. La prochaine réunion
aura lieu avant la fin de la semaine.
BROUSSKS
* BROUTILLES
Ne va pan qui vent an Gongo belge
Le Rume Zoubkov, beau-frère dg Saigœur
de Doom, s'est découvert, comme chacun
sait, une vocation coloniale. Il voudrait al-
ler faire fortune au Congo belge.
En attendant son passeport, il festoie chez
nos voisins et amis. Ceux-ci, qui aiment -
et c'est à leur éloge les bons vivants
amateurs de franches lippées, ne lui font
pas, semble-t-il, grise mine. Sans doute,
même, lui savent-ils gré d'épousailles au
sujet desquelles l'ex-empereur exhibe un nez
lamentablement déconfit. Pour une blague à
faire à un type qui se prenait pour un demi-
dieu, et sa famille pour une espèce d'Olym-
pe, ça était, ce mariage, une fameuse bla-
gue. Aussi devait-il voir sans déplaisir le
joyeux Zoubkov prendre la direction des
Tropiques.
Mais les Belges ne plaisantent pas, lors-
qu'il s'agit du Congo. Ils en sont justement
fiers et n'entendent y envoyer que des hom-
mes utiles. Le Gouvernement de Bruxelles
refusera son passeport au fêtard qui, jus-
qu'à présent, n'a montré quelque aptitude
à la vie en pays noir que parmi les nègres
de jarz-band. *
Il InlIlMM
̃ mm m on* bum
'*'–
En dépit de la présence officielle des
gardes municipaux, culottes et gants de peau
blanche sur le rouge des tapis, de quelques
femmes en lamés et capes d'hermine des
soirs de gala, la Guadeloupe n'y fut pas
à l'hooneur.
Mon cœur de créole se réjouissait à l'idée
de revoir les savanes, les cascades, les grands
bois vierges, la corniche nx'rvetHeusc qui do-
mine la mer tropicale, la !)cauté édénique de
cette Terre Promise.
Mais, dans la nuit tant désirée, descendue
du ciel de Maurice Denis « je n'ai plus
trouvé. » que des confections palmiers-né-
gresses-café pour tous pays, taille équato-
rialc.
Impossible de reconnaître dans ce film mé-
diocre et essouflé que pressaient encore les
exigences d'une représentation chargée, l'Ile
d'Emeraude, la perle des Antilles.
Une rade qui court après un marché, une
cucade-tobogan précipitée sur une récolte
de café. Des costumes créoles se partageaient
avec le volcan et la vanille, le chaos d'une
fin bousculée.
a Heureux qui comme Ulysse a fait un
beau voyage » et peut substituer la splendeur
de ses souvenirs à quelques kilomètres de
bande sans saveur, dont la vitesse sur l'écran
brfrle les yeux.
Et maintenant, ce qui importe surtout, ne
serait-ce que pour satisfaire aux judicieux
conseils de M. Antoine Borrel en matière
de publicité touristique, c'est d'affirmer à
tous ceux qui ont vu le film, que l'on n'a
offert à leur curiosité qu'une image trahie
de cette a France » d'Amérique.
Marfe-Loafae Sicmret.
ItKClES IE tlllKIIIE
'.1
Conseil Supérieur des Colonies
Samedi, clôture des déclarations de can-
didature pour les élections de la délégation
du TonlÜn. au Conseil supérieur des Colo-
nies. Les candidats sont :
MM. Borel, président de la Chambre
d'Agriculture du Tonkin ; Harel, armateur
colonial ; J'arfin, publiais te, ancien délé-
gué ; Tissot, ancien résident supérieur
d'Annarn ; Orawitz, industriel ; docteur
Forest, délégué sortant.
Départ
A bord du Sphinx, qui rient de quitter
Saigon, se trouvent Mme et Mlle Monguil-
lot, MM. Héraut, président du Conseil co-
lonial ; G. iMrue, fondateur des glacières
La rue ; Fontaine, président du Conseil
d'administration des Distilleries de l'Indo-
chine et le général Roussel.
A la Commission du Mékong
A la suite, de la première session de la
commission permanente franco-siamoise du
Mékong, qui s'est réunie en janvier dernier
à Yientianc, les experts militaires désignés
pn 1rs deux gouvernements, sous la direc-
li",1 du colonel français Bourgeois et du
commandant siamois tuongtam ont corn-
mencé leurs travaux le 19 courant sur le
Mékong.
andQpacifi).
L'Aviation Coloniale
Paris-Le Cap
L'avion-'cinéma qui avait quitté Port-
Etienne mardi, à 8 h. 10, est arrivé hier
à Dakar, sans encombre, à 18 h. 35, aprto
une escale de trois heures A Saint-Louis
ipour le ravitaillement.
Les pilotes Baud et Manier, et le cinégra-
phiste Cohendy, ont ainsi effectué la partie
la plus dangereuse du voyage.
Dans cette difficile tâche, f avion Cau-
dron et son moteur Sadmeon ont été par-
faits.
Les aviateurs vont reprendre leur vol di-
manche en direction de l'Afrique Centrale.
La partie la plus pittoresque, sinon la plus
périlleuse de leur randonnée va commencer.
Pari8-8aSgon et retour
L'avion Georges-Guynemer du colonel
Antoinat dont noue avons annoncé la chute
a Tripoli ne pourra pas être réparé tant
eont grands les dommages. 11 se confirme
que les cinq aviateurs sont indemnes.
LondreaLe Cap
Lady Baiiey se trouve retenue au Caire
par suite du refus des autorités de lui acoor-
aer l'autorisation do poursuivre seule son
voyage.
NOIR SUR BLANC
BAMÀHIATT
Le haut parleur livre à de maigres échos :
« Banania est un aliment parfait à la farine
de bananes. 8
La presse d'information affiche Banania,
à la farine de bananes, fortifiant, reconsti-
tuant.
Pour nous, nous aurions mieux aimé que
la Société Banania nous dise : le laboratoire
de la Faculté de Pharmacie de Paris en a
menti quand il affirme qu'il n'y a pas de
farine de bananes dans notre produit. En
réalité Banania en regorge, voici deux, trois,
dix, cent analyses scientifiquement garanties
qui le prouvent.
Mais nous sommes en présence actuelle-
ment d'un silence lourd d'aveux.
Est-ce que, d'ailleurs, Vaffaire marche-
rait mal et que l'on aurait supprimé la fa-
rine de bananes de Banania uniquement pour
faire des économie s t
Finance Journal du 17 mars 1928 paraît
le prouver quand il publie :
BANANIA
Toujours la même chanson de l'action à
vote plural ; sous couleur de défendre la So-
ciété, le Conseil prend la haute main sur
elle.
Le bilan présenté n'est pas des plus bril-
lants ; il n'y a que 743 francs en caisse, c'est
maigre.
Alors qu'il y a 2.276.218 francs d'immo-
bilisations, il n'est pas question d'amortis-
sement.
Somme toute, le titre ne présente pas un
bien grand attrait ; on clame, à grand ren-
fort de publicité, que Banania est un excel-
lent déjeuner ; cela se peut, mais l'action
est-elle aussi bonne? Il y a toujours, avec
les affaires de ce genre, à compter avec la
mode, et celle-rci est bien changeante.
Ce n'est pas tout, quand il n'y a pas de
bananes dans Banania, c'est tant pis tour le
client, mais quand il n'y a pas de foin au
râtelier, les chevaux se battent entre eux.
la confirmation de ce qu'informe Finance
Journal, nous la trouvons dans le Petit Eco-
nomiste du 18 mars, que reproduisent plu-
sieurs de nos confrères. Ainsi, notamment :
BANANIA
« Mon z'ami, s'écrie Bamboula, y a pâà
bon, car moussié Pierre Lardet ti sais.
H fondateur di Banania li, a dépose
lainte contre administratours de la Société:
Eux, vouloir tout manIer, et, actionnaires,
Pauv'es nigues, ne rester que l'yeux pour
pleurer. Macache bono, li administrateurs
Société Bawanial. »
Bamboula a raison. Il y a, en effet, des
poursuites en cours. (Le Petit Econo-
miste, 18-3-28.)
Devant une caisse vide, les administratrurs
se dévorent.
BOIl appétit, messieurs.
JLMsafftfl*.
C'est la conséquence
d'un vœu
,
Tel M. Vincent de Grenoble qu'il ne
faut pas confondre avec M. Vincent de Paul
voici un groupe qui se met en frais pour moi.
Il m'envoie une circulaire affranchie à
50 centimes pour m'offrir gratuitement les ser-
vices de renseignements de sa section écono-
mique et financière.
Oh ! la belle circulaire sur beau papier
blanc, impression en noir et en rouge pour
que ça ressorte. Société civile régie par la
loi du lor juillet 1901 ! Ça vous inspire con-
fiance, hein ! avec l'adresse, une des plus esti-
mables de Paris, et trois lignes téléphoniques !
Une carte-lettre à l'intérieur, vous n'avez
qu'à signer en mettant votre adresse et à re-
tourner au siège social et vous voilà embri-
gadé parmi les heureux bénéficiaires de tuyaux
de bourse. Toutefois; ajoute prudemment la
circulaire, nous rappelons que nos informa-
tions sont puisées aux sources les plus sérieuses,
mais ne sauraient, en aucun cas, engager notre
responsabilité.
El, comme premier tubard, pour parler
comme à Auteuil, dégustez le poulet :
Paris, le 19 Mars 1928.
Monsieur,
Notre service de renseignements nous signale
les actions de la Société anonyme « F ALE.
ME-GAMBIE ».
Ces titres sont inscrits sous la rubrique « CO-
LONIALES x à la Cote officielle du Syndi-
cat des Banquiers en Valeurs près la Bourse
de Paris (marché en Banque).
Ils seraient susceptibles d'une hausse pro-
chaine.
Veuillez agréez, Monsieur, l'expression de
nos sentiments les plus distingués.
Je fais comme mon cotrespondant : c'est gra-
cieusement que je livre ce renseignement finan-
cier aux vieux coloniaux qui nous lisent. Cer-
tainement, ceux qui vous conseillent d'acheter
11 Falémé-Gambie n'en sont pas vendeurs. Moi
je n'ai connu cette atfaire-Ià que comme une
triste affaire, fondée il y a une vingtaine d'an-
nées par feu le général Famin et qui moisissait
depuis quelques lustres aux pieds humides.
Au reste, il y aura sans doute lieu de reve-
nir sur tout ce système de drainage de l'épar-
gne à domicile, les coloniaux ne se laissent
prenffce que par les crocodi les métropol itainai
mais les métropolitains, eux, tombent toujours
sur les crocodiles coloniaux, et c'est aranel dom-
mage.
m. a.
ls nuhmo i m cmnam
JEUDI SOIR, 22 MARS lttM.
JUMttiJVfTIIIE»
goum
Médaction trAèminittration :
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PAKIS in
"I t 1 .- 1047
VlUNiiMISSSnLNwSl*
0
Les Annales Coloniales
Lot mmmmesé do réuima MW rsfUM -
twwM 4M
OiiBCTBMt tI Mtfètl HUftML et L4 tHllAUtT
Tous lii mrticlet publiée datu notre Journal m Muvml
«M ripraidS) qu'en citant les A-"f Couauias.
IIOMNEHEHTS
avec le supplément illustré s
U* M < Mata t Mwh
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Cotais* IZOa Il » H •
ÈtrMfer.. IN»
on l'tbtBM nu Mi dans
tam - kuwai m pas*
L> rlgliBHUtiH il ftmil M MKM
1.8..
rû .: péçcnt article
rcNwe poursuivie par II. Alexandre
Varerme au sujet de cette importante
question.
Il y avait tout d'abord un grand dan-
ger politique à craindre. Il était en effet
anomal que la réglementation du tra-
vail qui fait, dans tous les autres pays,
l'objet des préoccupations de tous les
gouvernements, ait été laissée à l'aban-
don dans une colonie française. Les dé-
tracteurs de notre œuvre colonisatrice
avaient beau jeu pour venir dire que, ce
faisant, nous manquions au devoir hu-
manitaire le plus élémentaire d'une na-
tion colonisatrice. Cette critique, outre
qu'eUe devait être sensible à tous ceux
qui «mt à cœur l'oeuvre coloniale de la
France, présentait d'autre part, au point
de vue pratique, le terrible danger d'une
exploitation facile auprès des collertivi-
tés annamites à une époque où, en Ex-
tiéme-Orient, une coupable propagande
cherche à se répandre dans tous les mi-
lieux indigènes. Enfin, pratiquement,
l'absence de réglementation du travail
devait conduire au désordre et à une or-
ganisation imposée par les exigences de
la main-d'œuvre elle-même.
Les travailleurs ré unis en collectivité,
quels qu'ils soient, ont, par instinct, le
sentiment qu'une protection leur est due
et, s'ils se sentent abandonnés, ils cher-
chent à se créer eux-mêmes le moyen de
défense qui leur manque. 11 est facile
de prévoir à quels "excès pouvait con-
duire cette recherche de défense qui
tourne généralement en un esprit agres-
sif de l'employé à l'égard de l'em-
ployeur. Ces dangers sont encore accrus
quaod il s'agit de collectivités composées
d'éléments aussi frustes que le sont gé-
néralement les coolies annamites.
S'il est vrai que l'œuvre de la France
en Indochine doit être une œuvre de pro-
tection à l'égard de tous les éléments de
la population, l'importance de ce rôle
devient enoofe plus grande quand il
s'adresse, non plus à 1 élite de la popu-
lation, mais aux - encore si. sim-
ples et si peu évoluées qui fournissent !
les travaiDeurs. D'ailleurs, il était im*
possible que l'on restât bien longtemps
dans la situation inorganique dans la-
.quelle on se trouvait en Indochine. Les
circonstances, un jour ou l'autre, à la
suite d'un événement fortuit, devaient
amener à réglementer cette question.
Qu'eût alors été une solution prise nous
la pression des circonstances et pour
pater à un danger immédiat, soit par
suite du boycottage de recrutement, soit
par suite d'une indiscipline concertée de
la main-d'œuvre recrutée ?
Sans craindre même des dangers 1
aussi graves que ceux-là, l'on devait rai-
sonnablement s'attendre à ce que, dans
un jour pas très éloigné, une réglemen-
tation prise en dehors même de l'Indo-
chine soit imposée au travail dans notre
colpnie. En effet, la Société des Na-
tions, dont le devoir est de régler la
question du travail au point de vue in-
ternational, ne pouvait laisser de côté
les colonies. Sans vouloir médire de la
réglementation qui aurait pu être élabo-
rée par elle, il est permis néanmoins de
penser que cette réglementation, inspi-
rée très certainement d'idées justes et
nobles au point de vue général, aurait
peut-être manqué de souplesse et encore
plus d'adaptation aux besoins de l'In-
dochw.
En fait, il eùt alors été impossible
d'opposer à une réglementation peu adé-
quate aux besoins de. la colonie une ré-
glementation plus logique et plus con-
forme à ses besoins puisqu'il n'y avait,
en réalité, rien que des usages variés et
variables. Parmi les critiques qu'a pro-
voquées, en France, cette réglementa-
tion, il faut noter, en dehors de la
critique principale et primordiale qui lui
est faite d'avoir élevé le taux des salai-
res, le reproche d'être d'une compré-
hension trop étroite puisqu'elle néglige
tout le travail chez l'indigène. D'appa-
rence, cette critique n'est pas sans va-
leur, car il faut reconnaître que les em-
ployeurs indigènes sont nombreux, puis-
que 56cxoop hectares onjt été demandés
en concession par des indigènes dans
ces dernières années. En réalité, il est
heuteux que cette réglementation se soit
adressée seulement aux planteurs euro-
péens. C'est certainement la meilleure
façon de l'imposer à tous, car, sans
médire des planteurs indigènes, il est à
penser que si cette réglementation leur
avait été imposée dès sa promulgation,
ils n'auraient point manqué de la tour-
ner ou de faire des applications telle-
ment déformées qu'elle eût perdu toute
sa valeur. Appliquée par des planteurs
européens, elle fonctionnera dans sa
vraie forme et elle s'imposera non seu-
lement aux Européens, mais obligatoi-
rement dans un délai relativement bref
aux employeurs indigènes, car les tra-
vailleurs rackerçberofti fes plantation»
européennes où «Ile sera appbqaée.
Enfin, les sociétés qui emploient de
nombreux travailleurs font reproche à
cette réglementation de ne pomt avoir
pris des dispositions suffisantes pour
mettre fin aux débauchages et aux dé-
sertions des travailleurs. C'est là, il faut
bien le dire, une question très délicate
et l'on ne pouvait espérer que la publi-
cation des textes apportât un remède
cauon des textes ae éaumm. s, il faut
radical à ce mal. Néanmoins, il faut
s'attendre à ce que le fonctionnement de
cette réglementation améliore très sensi-
blement les graves inconvénients que
rencontrent les employeurs du fait des
débauchages et de désertion de leurs
travailleurs. Il est excessif de reprocher
à cette réglementation d'avoir prévu que
les différends seraient tranchés par les
tribunaux. L'on ne peut, en effet, ad-
mettre de laisser le règlement à l'une
des parties elle-même, l'employeur.
comme sembleraient le souhaiter certains.
En fait, le débauchage et la désertion
doivent être bien moins fréquents» en
raison du contrôle que les agents de
l'Administration exerceront sur la bonne
exécution des contrats. Ce serait un
soupçon injuste et gratuit à l'égard des
représentants de l'Administration que
de les croire susceptibles d'une par-
tialité coupable et de supposer qu'ils
feront preuve de faiblesse vis-à-vis de
ceux qui rompraient irrégulièrement
leurs contrats de travail. Enfin, les tri-
bunaux peuvent être seuls qualifiés pour
apprécier dans quelle proportion le pé- I
cule pourra compenser le dommage que
la rupture injustifiée d'un contrat cause à
l'employeur. Réclamer des sanctions im-
médiates et simples, comme il a été
prévu dans d'autres colonies, serait, il
faut bien le dire, une mauvaise procé-
dure, car pendant combien de temps
ces sanctions pourront-elles être appli-
quées ? 11 est 1 craindre que ce soit un
régime qui ne puisse être, en effet, bien
longtemps accepté.
Cette réglementaion, si paradoxal
que cela puisse paraître, en augmentant
matériellement les charges des affaires
indochinoises, a augmenté leur propre
valeur. Il ne faut point, en effet, voir
cette question avec la vue bornée du
comptable qui ne considère que les chif-
fres mêmes des postes d'un bilan. Il
faut songer à l'ensemble d'une affaire et
dire que lorsqu'une entreprise trouve des
facilités de recruter et de trouver la
main-d'œuvre nécessaire à ses besoins,
cette affaire prend une valeur d'autant
plus considérable que c'était peut-être le
seul point noir que l'on pouvait relever
dans l'avenir des affaires indochinoises.
Or, il est strictement vrai que cette ré-
glementation facilitera le recrutement de
la main-d'ecuvre, sa venue et son main-
tien sur les plantations en même temps
qu'elle créera un mouvement favorable
des masses de travailleurs vers cet em-
ploi de leur activité. Si les gens qui s'in-
téressent aux valeurs indochinoises et
qui se montrent si facilement émus
par la moindre nouvelle susceptible
d'affecter défavorablement leur prospé-
rité montraient la même sensibilité à re-
connaître les effets de circonstances fa-
vorables au développement des affaires
indochinoises, la promulgation de cette
réglementation aurait dû donner à ces
valeurs une plus-value certaine. Il vaut
mieux, en effet, avoir une main-d'œuvre
plus chère mais sûre, que de continuer à
compter sur une main-d'œuvre meilleur
marché mais incertaine et sujette à man-
quer ou à se laisser aller, faute de con-
trôle et de protection, à des désordres
préjudiciables à la vje même des affai-
res qui les emploient.
Les Indochinois aussi bien de France
que d'Extrême-Orient devraient témoi-
gner une grande reconnaissance à
M. Alexandre Varenne de n'avoir pas
craint d'aborder une question dans la-
quelle il fallait décider en sachant, par
avance, que l'on serait critiqué et que,
forcément, l'on mécontenterait partie
des intéressés. Ce devoir, pour peu po-
pulaire qu'il pût être, apparaît comme
un devoir primordial pour un Gouver-
neur Général. soucieux des intérêts poli-
tiques et économiques de la colonie qu'il
dirigeait et tous doivent lui savoir gré
de ne point s'y être dérobé.
Cit. OeMfrre,
Sénateur du Nore.
- ̃̃ »
( A la Martinique
«♦«
On nom câble de Fat^-Fiune qu'un
Congrès k ridiÉMl da parti dl M. Alcide
Dclâont, réuni hier, a Mâd6 d'opposer dans
la circoMcripHoa En de l'Ile la candidature de
M. Landa, vice-président du Coniail Général
de la MlltinÏqae, è ceNe de M. L.-O. Frot-
AId.
-
Un débat uNt*
M an excellent collègue M trio
Roustan, ÙIII tan article 4u *5~,
février, félicitait Gratien - -
métré intervetm mupais 4* mimittra 4HJfmm
vaut Publics em faveur de l'amélioration tlt.
conditions de trompent des bananes. Samedi
dernier, les Annales Coloniales donnaient de
tardes extraits du débat sénatorial sur cette
question. Le problème est d'importance ; il
n'a reçu qu'une solution partielle, la seule
compatible, 4'ailleurs, avec Us possibilités
de l'heure présente.
Ce qui ressort de la discussion du projet
de loi sur les services maritimes postaux,
c'est, 4,abor4, que VAfrique Occidentale et
les Antilles ont fait un grand effort, et qui
a réussi, pour développer sur leur sol la pro-
duction des bananes. Maigri ces encou-
rageants progris, nous sommes encore très
loin du but è atteindre. Sous importons, en
effet, pour 200 millions de bananes sur les-
quels la part de nos colonies h est que de
:
Or, M. Henry Béreuger nous a déclaré,
en ce qui concerne la seule Guadeloupe :
« Alors que nous exportons 1.500.000 kilos
de bananes, nous pourrions facilement en ex-
porter dix fois plus si nous avions les moyens
appropriés de tromports. ib
Cela va changer, à la vérité, puisque les
navires à construire par la Compagnie Géné- :
rôle seront spécialement aménagés pour patte
voir charger 1.000 régimes à la fois. »
Cest bien, mais nous souhaitons mieux
encore.
« Ce qui fait la force de VAngleterre, a
dit à ce sujet M. le ministre des Tris-
vaux Publics, c'est quelle a constitué des
compagnies qui se chargent à la fois de la
production et du transport. »
A quoi M. Henry Bérenger (tout en obser-
vant justement que la France a ses habi-
tudes commerciales et VAngleterre les sien-
nes, qui, parfois, se peuvent discuter) a ré-
pondu a qu'un certain nombre de Guade-
loupe ens se sont constitués à Basse-Terre en
syndicats de producteurs-exportateurs de ba-
nanes 8. Nais, si j'ai bien compris l'éminent
sénateur de la Guadeloupe, il ne faut pas,
pour le moment, songer à demander à ces
syndicats d'armer des transports à leurs
frais.
Et M. Brager de la Ville-Moysan a pu
ajouter ; 9
a Il se constitue en ce moment en Guinée
une société ayant pour but de réunir dans
un mime effort les planteurs et les transpor-
teurs. Le Gouvernement de la colonie sub-
veutionne 4m création d'un bateau destiné à
faire spécialement le transport des bananes
en France. 8
« C'est, a déclaré aussitôt M. le ministre
des Travaux Publics, la formule que je me
permettrai de recommander. -
Et c'est aussi, à - mon avis, la conclusion
utile de ce tllbill.
Actuellement, l'on va au plus pressé pour
utiliser em mieux les bateaux construits. Mais
il est bien certain que V exemple donné par
la Guinée française est excellent et que, s il
est suivi, la France, dans quelques années,
verra diminuer ses importations de bananes
étrangères, pour sott plus grand profit et
pour celui des planteurs de bananiers.
On ne voit oas, en effet, quels obstacles
insurmontables pourraient s'opposer, aux
Antilles et en xtrique Occidentale, à la cons-
titution de sociétés possédant en propre et
leurs plantations, et leurs frigorifiques, et
leurs cargos. Le bananier est un arbre rému-
nérateur, et Von ne voit pas non plus quel
grand risque courrait le budget de chaque
colonie intéressée en subventionnant des 0/-
treprises de ce genre.
La séance du Sénat a été décidément pleine
de suc : c'est le mot, puisqu'il s'agissait d'un
fruit délicieux entre tous.
M%4Êmmatrdt Nron
Sénateur de la Haute-Lotres
Vice-prémient de la commission
des vouanel.
Le aa_te d. "Iàe'"
Le vapeur Kildalkey est arrivé hier ma-
fia à Table Bay, ayant à bord l'quipage du
vapeur {tançais Lozère, qui sombra aux
contins de l'océan Antarctique.
Après le naufrage du Lozère, l'équipage
avait débarqué dans nie de la Déirodatiort,
du groupe des Kerguelen. Il fut recueiUi te
5 mars par le navire, anglais, alors qu'il
commençait à soulfrir de la faim.
1.R uapeur iLozère péchait le phoque lors-
qu'il fut assailli par la tempête. Un autre
t'aisscau, VArques, sombra dans la tempête
et l'huile de phoque qu'il portait, d'une va-
leur de 30.006 livres sterling, fut perdue.
Le capitaine A. Fontaine, commandant le
Lozère, exprima sa vive reconnaissance
aux marins du Kildalkcy pour la prompU-
tude avec laquelle celui-ci se porta au se.
cours du Lozère.
Le correspondant spécial du journal Ar-
gus, à bord du Kildaïkey, a relaté les souf-
frances et l'héroïsme de l'équipage du Lo-
zère pendant son isolement, prolongé dâns
l'ile de la Désolation. Pendant une longue
marche entreprise pour chercher de la
viande de phoque, trois hommes de l'équi-
page du Loacère furent surpris par une
tourmente de neige ; l'un d'eup, se sentant
à bout de forces, insista pour que ses deux
compagnons le quittassent et partissent en
avant ; il resta en arrière et périt de froid,
L'équipage du Lozère s'embarquera pour
la France le e mars.
Deur membres de l'équipage, la femme
ef le fils de l'un d'eux, ont décidé de rester
dans l'ile.
(Par dépèche.)
TAUX SB LA PIASTRE
lie Gouverneur Général de Hndochinc vient
! de faire connaître au Ministre des Coloni
qu'à la date du tt mars 19M, le taux officiel
de la piastre 4tait de 19 fr. 10.
1. SAlIr limE
,..
M. Lama Saint, Réèident Général, est
atlîiiiilia^B mUbm à S bm T. Il
17 bord cil
M. Pierre Catat,
son cher de cabinet.
à lit -ont satisfait de son séjour à Paris,
M. lAcieD Saint a réglé d'importantes ques-
tions tunisiennes:
Les Qndbm oat, en effet, avant de se
séparer, et Õ accord avec les ministres inté-
ressés, consenti à < larfwi les eaprants d EMt
tanîsaens des chita et taxes qui se supexpo-
snieat insqu'ici ans mmôts en France.
M. Luciea Saint 1 lapnile énalessent l'adhé-
sion du Parlement au «fniaie des vins tunisiens
admis en franchise de pu la loi qui
étesd le principe de l'union douanière entre la
France et la Tnsisie.
Enb, le Résident Général s'est mis d'ac-
cord avec le Gouvernement sur le principe de
certaines ré formes à ^porter dans l'organisation
des conseils élus en Tunisie.
Ha Cru* CmmM Se Tasiiie
i
Hier ont été promulguées au « Journal
Officiel » tunisien, les modifications ap-
portées dans la constitution du grand
conseil de la Régence. La section française
de cette assemblée aura désormais la cons-
titution suivante : 28 représentants des
t.grawtL* intérêts économiques de la Ré*
gence désignés par les Chambres de Com-
merce, d'Agriculture et des Mines et
30 représentants de la colonie française
élus au suffrage, universel par les régions
constituant une circonscription étectQrale.
Les élections auront lieu le 15 avril pro-
chain. (Par dépêche.)
Ecbss de b Côte dlvoire
.t,
Candidature au Conseil Supérieur
des Colonies
On a appris avec joie dans toute la colo-
nie la candidature de M. Gabriel Angoul-
vant, député des Etablissements français de
l'Inde, au Conseil supérieur des colonies
pour la C6te d'Ivoire. La Côte d'Ivoire a
eu jusqu'à ce iour et depuis de bien longues
années la malchance de n'être peu ou prou
représentée au Conseil Supérieur des - Co-
lonies. M. René le Hérissé, député de l'Ule-
et-Vilaine, ne fut d'ailleurs pas le plus re-
luisant de ses délégués. M. Gabriel Angoul.
vaut, dont l'activité féconde s'est exercée
dans de multiples domaines, qui a été un
grand fonctionnaire colonial est et demeu-
rera dans notre histoire coloniale le créa-
teur de la Côte d'tyoire; à ce sujet, qu'il
me soit permis de féliciter à près de vingt
ans de distance les Annales Coloniales, leurs
directeurs, leurs collaborateurs parlementai-
res, notamment MM. Edouard Néron et
Henri Cosnier, alors députés, aujourd'hui sé-
nateurs, d'avoir soutenu, contre la Compa-
gnie française de l'Afrique Occidentale,
contre des journalistes et des politiciens qUI
sont devenus des amis de la treizième heure,
l'énergique pacificateur de la Côte d'Ivoire.
Aujourd hui, unanimement, la Côte d'Ivoire
voulant à Paris un défenseur autorisé, ac-
cueille d'enthousiasme la candidature de
M. Gabriel Angoulvant. C'est un juste hom-
mage, qui lui ira droit au cœur à Pondi-
chéry, où ces lignes lui en porteront la nou-
velle.
Le whart de Vridi
Le wharf de Vridi avance, il avance à
pas de géants, grâce à la ténacité de M.
Barthe, agent de la Compagnie française
de l'Afrique occidentale, et président de la
Chambre de commerce d'Abidjan. Est-ce
bien ce qu'il fallait pour la colonie? Je ne
le crois pas. On ne rencontre pas uq com-
merçant, pas un exploitant forestier qui en
soit partisan. Mais c'est la grande idée de
M. Barthe, et flanqué de la C. F. A. O., il
a eu raison des oppositions les plus justi-
fiées. Il faut dire que cette société va voir
à Abidjan ses installations qui sont considé-
rables, doubler, tripler ou quadrupler de va-
leur dès la terminaison des travaux. La pas-
serelle portant le terminus du wharf, se
trouve derrière la concession de la C.F.A. O.
Le wharf fait les affaires de cette firme;
un bon port fera mieux celles de la colonie.
La flibuste coloniale
M. Mizraki, de la Compagnie de Kon.g,
est dans la colonie. Il est de plus en plus
entreprenant. On parle de «ses intentions de
créer un grand hôtel palace, une imprimerie,
un journal, des filiales de tous poils. En-
core du papier en perspective. Il y a en-
core de beaux jours pour les gogos en
France. Il semble que ce groupe financier
semble tout bouffer ; souhaitons qu'il ne
bouffe pas exclusivement l'argent de ses ac-
tionnaires.
Visiteurs de marque
M. Paul Morand a quitté la colonie après
l'avoir suffisamment visitée. Il a pu ramas-
ser des documents pour faire un livre digne
des précédents.
Mme Edouard Herriot aime les gran-
des croisières. Elle fut, il y a deux
ans, en Indochine et au Japon. Elle vient
de visiter la Côte d'Ivoire et la Haute Volta.
Elle a apprécié la richesse du pays et aussi
son charme et son pittoresque, dont préci-
sément les Annales Coloniales d'hier don-
nent un aperçu dans leur numéro illustré
consacré à la Haute-Volta pittoresque et au
Soudan agricole.
–- 1.8 ––-–
LA CONFÉRENCE DE PARIS
En ouvrant la Confèrent0, M. Aristide
Briand, ministre des Affaires étrangères, a
souhaité un prompt succès aux négociateur.
Il a été ensuite décidé qu'on examinerait
aussitôt si l'accord oui vient d'être conclu
entre la France et 1 Espagne s'harmonisait
avec l'ensemble du statut international de
Tanger signé en 1923. Les conversations
porteront ensuite sur les observations pré-
sentées par l'Italie.
Les prochaines discussions se poursui-
vront entra nperts. La prochaine réunion
aura lieu avant la fin de la semaine.
BROUSSKS
* BROUTILLES
Ne va pan qui vent an Gongo belge
Le Rume Zoubkov, beau-frère dg Saigœur
de Doom, s'est découvert, comme chacun
sait, une vocation coloniale. Il voudrait al-
ler faire fortune au Congo belge.
En attendant son passeport, il festoie chez
nos voisins et amis. Ceux-ci, qui aiment -
et c'est à leur éloge les bons vivants
amateurs de franches lippées, ne lui font
pas, semble-t-il, grise mine. Sans doute,
même, lui savent-ils gré d'épousailles au
sujet desquelles l'ex-empereur exhibe un nez
lamentablement déconfit. Pour une blague à
faire à un type qui se prenait pour un demi-
dieu, et sa famille pour une espèce d'Olym-
pe, ça était, ce mariage, une fameuse bla-
gue. Aussi devait-il voir sans déplaisir le
joyeux Zoubkov prendre la direction des
Tropiques.
Mais les Belges ne plaisantent pas, lors-
qu'il s'agit du Congo. Ils en sont justement
fiers et n'entendent y envoyer que des hom-
mes utiles. Le Gouvernement de Bruxelles
refusera son passeport au fêtard qui, jus-
qu'à présent, n'a montré quelque aptitude
à la vie en pays noir que parmi les nègres
de jarz-band. *
Il InlIlMM
̃ mm m on* bum
'*'–
En dépit de la présence officielle des
gardes municipaux, culottes et gants de peau
blanche sur le rouge des tapis, de quelques
femmes en lamés et capes d'hermine des
soirs de gala, la Guadeloupe n'y fut pas
à l'hooneur.
Mon cœur de créole se réjouissait à l'idée
de revoir les savanes, les cascades, les grands
bois vierges, la corniche nx'rvetHeusc qui do-
mine la mer tropicale, la !)cauté édénique de
cette Terre Promise.
Mais, dans la nuit tant désirée, descendue
du ciel de Maurice Denis « je n'ai plus
trouvé. » que des confections palmiers-né-
gresses-café pour tous pays, taille équato-
rialc.
Impossible de reconnaître dans ce film mé-
diocre et essouflé que pressaient encore les
exigences d'une représentation chargée, l'Ile
d'Emeraude, la perle des Antilles.
Une rade qui court après un marché, une
cucade-tobogan précipitée sur une récolte
de café. Des costumes créoles se partageaient
avec le volcan et la vanille, le chaos d'une
fin bousculée.
a Heureux qui comme Ulysse a fait un
beau voyage » et peut substituer la splendeur
de ses souvenirs à quelques kilomètres de
bande sans saveur, dont la vitesse sur l'écran
brfrle les yeux.
Et maintenant, ce qui importe surtout, ne
serait-ce que pour satisfaire aux judicieux
conseils de M. Antoine Borrel en matière
de publicité touristique, c'est d'affirmer à
tous ceux qui ont vu le film, que l'on n'a
offert à leur curiosité qu'une image trahie
de cette a France » d'Amérique.
Marfe-Loafae Sicmret.
ItKClES IE tlllKIIIE
'.1
Conseil Supérieur des Colonies
Samedi, clôture des déclarations de can-
didature pour les élections de la délégation
du TonlÜn. au Conseil supérieur des Colo-
nies. Les candidats sont :
MM. Borel, président de la Chambre
d'Agriculture du Tonkin ; Harel, armateur
colonial ; J'arfin, publiais te, ancien délé-
gué ; Tissot, ancien résident supérieur
d'Annarn ; Orawitz, industriel ; docteur
Forest, délégué sortant.
Départ
A bord du Sphinx, qui rient de quitter
Saigon, se trouvent Mme et Mlle Monguil-
lot, MM. Héraut, président du Conseil co-
lonial ; G. iMrue, fondateur des glacières
La rue ; Fontaine, président du Conseil
d'administration des Distilleries de l'Indo-
chine et le général Roussel.
A la Commission du Mékong
A la suite, de la première session de la
commission permanente franco-siamoise du
Mékong, qui s'est réunie en janvier dernier
à Yientianc, les experts militaires désignés
pn 1rs deux gouvernements, sous la direc-
li",1 du colonel français Bourgeois et du
commandant siamois tuongtam ont corn-
mencé leurs travaux le 19 courant sur le
Mékong.
andQpacifi).
L'Aviation Coloniale
Paris-Le Cap
L'avion-'cinéma qui avait quitté Port-
Etienne mardi, à 8 h. 10, est arrivé hier
à Dakar, sans encombre, à 18 h. 35, aprto
une escale de trois heures A Saint-Louis
ipour le ravitaillement.
Les pilotes Baud et Manier, et le cinégra-
phiste Cohendy, ont ainsi effectué la partie
la plus dangereuse du voyage.
Dans cette difficile tâche, f avion Cau-
dron et son moteur Sadmeon ont été par-
faits.
Les aviateurs vont reprendre leur vol di-
manche en direction de l'Afrique Centrale.
La partie la plus pittoresque, sinon la plus
périlleuse de leur randonnée va commencer.
Pari8-8aSgon et retour
L'avion Georges-Guynemer du colonel
Antoinat dont noue avons annoncé la chute
a Tripoli ne pourra pas être réparé tant
eont grands les dommages. 11 se confirme
que les cinq aviateurs sont indemnes.
LondreaLe Cap
Lady Baiiey se trouve retenue au Caire
par suite du refus des autorités de lui acoor-
aer l'autorisation do poursuivre seule son
voyage.
NOIR SUR BLANC
BAMÀHIATT
Le haut parleur livre à de maigres échos :
« Banania est un aliment parfait à la farine
de bananes. 8
La presse d'information affiche Banania,
à la farine de bananes, fortifiant, reconsti-
tuant.
Pour nous, nous aurions mieux aimé que
la Société Banania nous dise : le laboratoire
de la Faculté de Pharmacie de Paris en a
menti quand il affirme qu'il n'y a pas de
farine de bananes dans notre produit. En
réalité Banania en regorge, voici deux, trois,
dix, cent analyses scientifiquement garanties
qui le prouvent.
Mais nous sommes en présence actuelle-
ment d'un silence lourd d'aveux.
Est-ce que, d'ailleurs, Vaffaire marche-
rait mal et que l'on aurait supprimé la fa-
rine de bananes de Banania uniquement pour
faire des économie s t
Finance Journal du 17 mars 1928 paraît
le prouver quand il publie :
BANANIA
Toujours la même chanson de l'action à
vote plural ; sous couleur de défendre la So-
ciété, le Conseil prend la haute main sur
elle.
Le bilan présenté n'est pas des plus bril-
lants ; il n'y a que 743 francs en caisse, c'est
maigre.
Alors qu'il y a 2.276.218 francs d'immo-
bilisations, il n'est pas question d'amortis-
sement.
Somme toute, le titre ne présente pas un
bien grand attrait ; on clame, à grand ren-
fort de publicité, que Banania est un excel-
lent déjeuner ; cela se peut, mais l'action
est-elle aussi bonne? Il y a toujours, avec
les affaires de ce genre, à compter avec la
mode, et celle-rci est bien changeante.
Ce n'est pas tout, quand il n'y a pas de
bananes dans Banania, c'est tant pis tour le
client, mais quand il n'y a pas de foin au
râtelier, les chevaux se battent entre eux.
la confirmation de ce qu'informe Finance
Journal, nous la trouvons dans le Petit Eco-
nomiste du 18 mars, que reproduisent plu-
sieurs de nos confrères. Ainsi, notamment :
BANANIA
« Mon z'ami, s'écrie Bamboula, y a pâà
bon, car moussié Pierre Lardet ti sais.
H fondateur di Banania li, a dépose
lainte contre administratours de la Société:
Eux, vouloir tout manIer, et, actionnaires,
Pauv'es nigues, ne rester que l'yeux pour
pleurer. Macache bono, li administrateurs
Société Bawanial. »
Bamboula a raison. Il y a, en effet, des
poursuites en cours. (Le Petit Econo-
miste, 18-3-28.)
Devant une caisse vide, les administratrurs
se dévorent.
BOIl appétit, messieurs.
JLMsafftfl*.
C'est la conséquence
d'un vœu
,
Tel M. Vincent de Grenoble qu'il ne
faut pas confondre avec M. Vincent de Paul
voici un groupe qui se met en frais pour moi.
Il m'envoie une circulaire affranchie à
50 centimes pour m'offrir gratuitement les ser-
vices de renseignements de sa section écono-
mique et financière.
Oh ! la belle circulaire sur beau papier
blanc, impression en noir et en rouge pour
que ça ressorte. Société civile régie par la
loi du lor juillet 1901 ! Ça vous inspire con-
fiance, hein ! avec l'adresse, une des plus esti-
mables de Paris, et trois lignes téléphoniques !
Une carte-lettre à l'intérieur, vous n'avez
qu'à signer en mettant votre adresse et à re-
tourner au siège social et vous voilà embri-
gadé parmi les heureux bénéficiaires de tuyaux
de bourse. Toutefois; ajoute prudemment la
circulaire, nous rappelons que nos informa-
tions sont puisées aux sources les plus sérieuses,
mais ne sauraient, en aucun cas, engager notre
responsabilité.
El, comme premier tubard, pour parler
comme à Auteuil, dégustez le poulet :
Paris, le 19 Mars 1928.
Monsieur,
Notre service de renseignements nous signale
les actions de la Société anonyme « F ALE.
ME-GAMBIE ».
Ces titres sont inscrits sous la rubrique « CO-
LONIALES x à la Cote officielle du Syndi-
cat des Banquiers en Valeurs près la Bourse
de Paris (marché en Banque).
Ils seraient susceptibles d'une hausse pro-
chaine.
Veuillez agréez, Monsieur, l'expression de
nos sentiments les plus distingués.
Je fais comme mon cotrespondant : c'est gra-
cieusement que je livre ce renseignement finan-
cier aux vieux coloniaux qui nous lisent. Cer-
tainement, ceux qui vous conseillent d'acheter
11 Falémé-Gambie n'en sont pas vendeurs. Moi
je n'ai connu cette atfaire-Ià que comme une
triste affaire, fondée il y a une vingtaine d'an-
nées par feu le général Famin et qui moisissait
depuis quelques lustres aux pieds humides.
Au reste, il y aura sans doute lieu de reve-
nir sur tout ce système de drainage de l'épar-
gne à domicile, les coloniaux ne se laissent
prenffce que par les crocodi les métropol itainai
mais les métropolitains, eux, tombent toujours
sur les crocodiles coloniaux, et c'est aranel dom-
mage.
m. a.
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