Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-03-12
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 12 mars 1928 12 mars 1928
Description : 1928/03/12 (A29,N41). 1928/03/12 (A29,N41).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451224z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-NEUVIEME AJNNEK. N* 41.
r.t: NTTMF.RO t -On CBTIMER
LUNDI SOIR, 12 MARS 1928.
JOUKWtL OMTtBtM
Rédaction &Administratiou :
14, M Il venro
PARIS (181)
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Les Annales Coloniales
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Les bois coloniaux
Les forêts constituent une des grandes ri-
chesses de notre empire colonial ; en particulier
nos possessions africaines possèdent d immenses
réserves de bois constituées par des essences
aussi riches que variées. -
laisie, de grandes forêts équatorialee: de Ma-
Des tro i s
iaisie. de l'Amazone ou du Congo, cette der-
nière, la forêt africaine, est encore bien peu
connue et très imparfaitement délimitée.
Elle ceinture l'Afrique sur lee trois cin-
quièmes de sa taille, du golfe de Guinée aux
grands lacs Albert et Edouard, du 9° au 3C'
lonsitude Est sur près de 2.300 kilomètres de
long, tandis que vers l'Ouest, sur une largeur
** sensiblement égale, elle s'allonge ou plutôt
Rallongeait, car il y a maintenant de grands
vides, en un ruban de 250 kilomètres de largeur
moyenne le long de la côte jusqu'en Guinée.
Sa limite Nord, en dehors de cette bande
maritime, suit sensiblement le parallèle 4° Nord
jusqu'au 26° longitude Est, pour descendre
ensuite insensiblement jusqu'au 2° Nord.
Elle est continue jusqu'à l'équateur dans
cette zone où la somme de l'humidité et de la
chaleur est à son maximum.
Au delà, vers le Sud, sa largeur est très va-
riable.
L'ensemble de ce massif forestier équatorial
s'étend sur plus de 2.500.000 kilomètres car-
iés, dont 1.500.000 dans le bassin du Congo
belge, 400.000 dans l'Afrique équatoriale fran-
çaise (dont 200.000 au Moyen Congo et
200.000 au Gabon), 100.000 au Cameroun,
500.000 en Nigeria, Gold Coast. Côte
- d'Ivoire.
Mais si notre Afrique équatoriale française
est riche de 40 millions d'hectares de forêts 1
d'un seul tenant, sans compter les bois et les
galeries forestières épars sur tout le territoire,
il n'y en a guère plus du dixième actuellement
exploitable et du cinquième qui puisse le de.
venir bientôt, pour assurer les besoins de la
métropole en bois.
La zone côlière. seule, est en effet exploita*
ble. Elle t'ett largement au Gabon, par l'es-
tuaire de la Mondah et du Gabon Como au
Nord (10.000 kilomètres carrés) et surtout au
centre par ( estuaire de l'Ogooué, les lacs de
I'Ogez)ué inférieur, la N'Goumié inférieure, la
lagune de Feman Vaz (45.000 kilomètres car-
rés).
Les rades naturelles de la Mondah, de Li-
breville et de Port-Gentil offrent à ces ré-
3ions les bases d'embarquement idéales. les ra.
aux de bois pouvant être amenés directement
le long des flancs des navires.
Mais au Sud, la barre implacable qui exige
rembarquement à la touline ne permet que
quelques exploitations locales, moins de 5.000
kilomètres carrés dans l'ensemble. Mais la
construction relativement facile d'un canal de
Kouilou à Port-Gentil permettrait de les éten-
dre sur 20.000 kilomètres carrés de plus.
Dans sa partie occidentale, la seule à envi-
sager par suite, la forêt équatoriale africaine
descend des massifs granitiques montagneux
(monts de Cristal, massif du Chaillu,
Mayumbe), s'étale sur la plaine mamelonnée
de grès tendre, tailladée par les ravinements et
surtout sur les plaines alluvionnaires.
Là où l'indigène n'est plus pour la faire re-
culer par ses feux de brousse, elle gagne à la
tête des ravins sur les mamelons gréseux et
installe sur les alluvions après exhaussement
du fond des lacs multiples où les bancs de pa*
ovrus la favorisent.
La caractéristique de la forêt équatoriale est
d'être essentiellement hétérogène. Des milliers
d'espèces arborescentes la composent, la plupart
encore inconnues.
Certains arbres ont une aire très étendue
comme l' Acajou d'Afrique, le Fromager, le
Bahia, l'Iroko qu'on trouve plus ou moins
abondamment ds la Côte d Ivoire au fleuve
Congo.
Certains se rencontrent en Côte d'Ivoire ou
au, Cameroun et au Mayumbe qui sont très ra-
res ou inexistants au Gabon : Fraké, Bossé,
Corynanthe.
D'autres, et le principal, l'Okoumé, sont ex-
clusifs au Gabon.
Certains comme l'Okoumé, le Limbo et les
bois blancs comme le Parasolier, le Fromager
sont des essences de pleine lumière et sociales.
Mais la plupart des essences et les plus in-
téressantes en dehors de l'Okoumé et du Limbo
sont des essences d'ombre qui vivent dissémi-
nes dans le massif ; tels sont l'Acajou, le
Nr-ver. l'Evina. l'Ossoko.
hjx résumé, la richesse en essences diverses
,4p la forêt africaine est prodigieuse. Sur une
fftospection de 20.000 hectares d'un seul te-
aquit, il a pu être dénombré, pour tous les
albres atteignant 40 centimètres de diamètre au
ntoins, 250 espèces botaniques différentes ap-
partenant à plus de 133 genres et 41 familles.
Cette hétérogénéité de la forêt est un grand
obstacle à son exploitation économique, çn
l'état actuel de nos connaissances, bien impar-
faites, des bois qui la composent. Par contre,
une telle variété permet à la métropole d y
puiser des bois pour tous usages et quantités de
matières premières utiles à son économie natio-
nale.
Mais, cel a n est possible et fructueusement
réalisable sur une grande échelle, qu'autant
qu'une grande étude méthodique des essences
forestières aura été entreprise et menée à bien.
Cette étude doit être faite tant du point de vue
botanique et forestier que du point de vue indus-
triel et commercial.
C'est ce qu'ont parfaitement compris F As-
sociation Colonies-Sciences et le Comité Natio-
nal des Bois Coloniaux qui poursuivent de con-
cert une double série de publications sur les
bois des colonies françaÎles.
La première de ces séries est constituée par
'des monographies scietttifitpla consacrées cha-
cune à une essence particulière dont elles com-
portent l'étude complète, tant au point de vue
9ci sentant les feuilles, fleurs et fruits et des cou.
pes de bois y sont insérées ainsi que diverses
autres figures, telles que la denture de scie la
plus appropriée au débitage.
Cette première série de publications débute
par l'exposé d" une méthode pour la qualifica-
tion des bois en vue d'un emploi déterminé et
la comparaison des essences coloniales avec les
bois métropolitains.
Dans cette série viennent d'être publiés : le
Bossé et l'Okoumé. et sont en préparation :
l'Evina, l'Iroko, le Limbo.
La deuxième série de publications est cons-
tituée par des jiches de vulgarisation destinées
aux exploitants forestiers, aux négociants, con-
sommateurs et usagers du bois, à l'enseigne.
ment technique, etc.
Elles comportent en principe une partie bo*
tanique et forestière accompagnée d'un ou plu.
sieurs dessins et une partie industrielle et com-
merciale illustrée du bois étudié. A chaque
fiche sont joints un ou plusieurs placages débi*
tés dans aes sens divers. Le tout est contenu
dans une enveloppe susceptible d'être conservée
debout dans un classeur.
Tout cela constitue une œuvre des plus inté-
ressantes qui, si elle est poussée à fond, faci-
litera beaucoup l'exploitation de nos immenses
richesses forestières de l'Afrique équatoriale.
En tous cas, elle fait honneur à ceux qui l'ont
entreprise et c'est pourquoi nous avons tenu à
la signaler à l' attention des lecteurs des Annales
Coloniales.
Georges No."elle,
M pu té de Saônc-el-Lnire, Secrétaire de ta
Commission des Colonies, Membre. de la
Commission des Mines et de la Force Mo-
trice.
«
Des bois coloniaux lIambt., t
Hier vers 12 il. UU, un violent incendie
s'est déclaré dnns un entrepôt de la Coni-
pugnie îles bois coloniaux, se trouvant sur
les bords dt: la Seine, à ('.hoisy-le-ltoi.
Le feu, probablement causé par un courl-
circuil, n. pris tout du suite de formidables
j-ropot tiuns.
Le concierge de l'usine donna l'alarme.
I.t'R pompiers de <'.hois\-le-lloi, ceux de
iileneuve-Sjiint-Cieorges, de Thiuis et
d'ivry, puis ceux de Paris, vinrent (xmbat.
t rn l'incendie.
Mais trois bAtiments en briques pt en
rilllldlPs, renfermant une très grosse
quantité de bois coloniaux, ne purent être
protégés. Ils s'effondraient bientôt, complè-
tement détruits.
L'usine contingue aux bAtiments ne fut
pas atteinte grAco à un pare-feu constitué
par un mur do béton blindé de métal.
Si l'inccndie n'avait épiirgné l'usine, les
dégAts, tilli sont déjA très élevés, puisqu'il*
atteignent trois millions, eussent été fol'
midables.
Une centaine d'ouvriers vont être réduits
au chôinuge pour quelques jours seule-
ment.
I* Aviation Coloniale
---0-0--
France-Amérique du Sud
'hydravion venant (le Por to-Praïu, piloté
par 15 lieutenant de vaisseau Deinougeot,
est arrivé samedi dcmier, à 18 h. #) il
Sa i n t- Lou i s-d u-Séné^a 1.
Le courrier a été retardé de Natal aux
îles du Cap-Vert par diverses pannes sur-
venues à l'aviso J'érunne dont l'équipuge
fait l'apprentissage.
Et l'on voit que par ces essais, une mise
au point est nécessaire pendant quelques
Illnis.
Londres-Le Gap
L'aviatrice anglaise lady Bailey, qui se
rend uu Cap en avion de tourisme, a quitté
hier matin, à U h. 40, le Bourget, où elle
avait fait escale, venant de Londres.
Kilo a - parfaitement atterri le même jour
à 14 h. 5 A l'aérodrome de Bron, près de
Lyon, but de cette nouvelle étape.
Ilepartie à lô h. 34-, olilc est arrivée à
l'aérodrome de Marignane, près de Mar-
seille, A 17 h. 20.
Oit te s ex-onde partie de son voyage s'est,
effectuée A très grande vitesse, car l'avia-
trice fut poussée par le mistral.
DEPECHES BE LlhBBCUIDE
,.,.,
Inauguration
Le Gouverneur général p. i. Monguillot a
inauguré, le 7 courant, l'usine de distribu-
tion de lumière et de force électrique de
TUan-lloa, centre important du nord de
l'Annam, en voie de développement rapide.
Cette usine a été établie par l'ingénieur élec-
tricien annamite Ngoc, qui en assure la di-
rection.
Les algues des rizières
indochinoises
00
Pour détruire les algues dans les rizières,
il est une méthode qui donne toute satisfac-
tion. Elle est préventive. L'algue doit être
atteinte avant qu'elle ait pu nuire. Pour
cela, on emploie une quantité déterminée
de fongicide contre les jeunes organismes.
Des expériences ont montré que l'emploi
hâtif du sulfate de cuivre permet, avec une
même dose de produit, de traiter 50 hecta-
res, alors que si l'emploi est tardif, on ne
peut protéger que 30. Le prix de revient
est d'environ 50 roupies par hectare.
On peut employer le fongicide de deux
façons : en pulvérisations ; en le plaçant
dans des entonnoirs de bois au point d'en-
trée de l'eau d'irrigation; le sulfate est sé-
paré de l'eau par un tamis de plomb.
Les pulvérisations, assez coûteuses, sont
davantage propres à des faibles surfaces à
nettoyer.
L'emploi des entonnoirs est plus écono-
mique. Un entonnoir par trente hectares,
si l'eau ne contient pas trop de sels alca-
lino-terreux, suffit. Le traitement peut être
poursuivi depuis le moment des semailles
pendant 20 ou 30 jours. Il est sans danger
pour la faune aquatique des rizières.
La France et l'Indépendance
de l'Esypte
Un roi~d' Egypte a pu récemment
venir à Paris sans susciter la di>-:,
fiance de VAueletcrrrl
, - - - - -
C'est Bonaparte le premier qui a entrepris
d'arracher Vantique pays des Pharaons à un
sommeil millénaire. Entraîné par le soufflé
de la Révolution française, devançant la pen-
sée géniale de Lesseps, il avait discerné la
position maîtresse qui commande VOrient et
la porte de Vlnde. Il visait plus haut que
la défaite anglaise, il avait conçu le projet
de ressusciter une antique nation. C'est dans
cette pensée qu'il emmena arec lui tout un
état-major. de savants : .1 longe, BalllOlld,
Fourrier. Un de ses premiers actfs, après la
victoire des Pwamicles, est de fonder VIns-
titut français d1 Egypte, inaugurant ainsi la
tradition que les Champollion, les Mariette,
les Maspcro ont si brillamment continuée.
La conquête de Bonaparte n'a été qu'un
météore. Cependant, les Joldats frallfùis
avaient appris aux EgypliolS, au son du
tambour, le refrain de la liberté, l'adminis-
tration de Kléber que les Egyptiens avaient
appelé. le sultan juste » avait éveillé eu
eux le désir et l'espoir d'un gouvernement de
liberté. Le grain a si vite germé, que la Su-
blime-Porte, sous peine de perdre immédia-
tement VEgypte, a dû lui accorder alors une
large autonomie. -
Un jour, une foudroyante offensive con-
duit les phalanges d'Ibrahim aux portes de
Constantinople. C'est la libération de
l'Egypte. Mais l'Angleterre veillait, ICI re-
traite seule arrête une guerre générale.
l'humiliation de 1840 a trahi les espoirs
des Egyptiens, mais elle n'a pas ébranlé leur
sympathie pour la Erance.
Apres les péripéties historiques connues,
après Sedan pour la France, après la ban
que route tour l'Egypte. r'ol te bombarde-
ment d'Alexandrie. Les Anglais s'installent
dans la vallée du Xil. Ils r sont toujours.
Si le Gouvernement de M. de Freycinet
avait accepté à cette époque Vintervention
commune que l'Angleterre lui proposait,
peut-être l'enttnte cordiale eût-elle été avan-
cée de vingt ans. Mais cette entente cordiale
franco-britannique* est venue, la grande
guerre a passé sur V Europe comme un hor-
rible cataclysme, et les Egyptiens ont com-
pris que cette entente ne consacrait pas leur
abandon, mais criait une atmosphère favo-
rable à leur affranchissement. Le mouve-
ment de régénération, favorisé par r Angle-
terre, est commencé, rien ne l'arrêtera. Le
jour où la Turquie s'est prononcée fout
l'Empire germanique contre les Alliés, fut
l'aube de l'indépendance égyptienne.
Que l'Egypte suive les sages conseils que
lui a laissés Zaghloul Pacha, le grand artisan
de son relèvement, et le Destin parachèvera
sans doute l'oeuvre de collaboration et
d'émancipation commencée.
Cil. Deftl#rre,
Sénateur du Nord.
Bataille de géants
--0-0--
C'est à la (iuyane qu'elle va se livrer au-
tour de l'écharpe parlementaire. Deux puhli-
ristes de race : l'un, classique artidier et
fidèle défenseur des gouvernements au cours
de ces quatre années de législature, est notre
brillant confrère Eugène Lauticr, directeur
de l'Homme Libre et député sortant ; l'au-
tre, c'est un fougueux jjolémiste qui s'est
spécialisé dans l'étude de la pornographie
et de la débauche moderne dans la littéra-
ture, dans l'art, dans le monde et en action :
M. Georges Anquetil, lo propriétaire de
la revue le Grand Guignol et du journal
quotidien la Rumfur.
Les deux athlètes s'embarquent par le
prochain p.lqucLot pour la (iuyane. Tous les
deux ont un formidable estomac, le knock-
out sera difficile.
Ajoutons qu'il y a un troisième pugiliste
- je veux dire un troisième candidat M.
Forgues. Sera-t-il arbitre ou soigneur ?
A la Faculté mixte d'Alger
---- 0 - 0
Le titre tic professeur t,ltns chaire est conféré,
a compter du 1er avril l'.>2s, il M. Sévrnet, agre-
tjé près III faculté mixte 1I0 médecine cl de phar-
macie de l'université d'Aller.
Joyeux enterrement
-.0-0--- ,
Il est un vieil usage local en Tunisie, ra-
conte l'Echo d'Alger, qui ne manque peut-
être pas de sagesse, ni de gaîté, bien que
cette dernière soit pour le moins assez inat-
tendue dans la circonstance. C'est la joie
auc l'on manifeste nuand on enterre un
iéfunt qui a dépassé 80 ans. Musique endia-
alée, rires, chants d'allégresse, libations gé-
néreuses ne sont pas épargnés. C'est la
grande nouba. Et cela pour affirmer que
le défunt a joui de la vie et que son départ
ne laisse pas de regrets :
.Comme elle avait plus d' soixante ans,
Nous attendions ça d'puis longtemps.
Cela se chantait voilà quelque trente ans.
Du moins, les parents de Mme Barkana,
Tunisienne centenaire, israélite d'origine
tripolitaine, ont expliqué ainsi leur attitude
joyeuse au récent convoi de leur parente.
Elle a eu longue vie et la vie est un
bien. Nous devons nous en réjouir de tout
cœur. Et de reprendre avec ensemble :
Rions, ';ONS! Chantons, chanionsf
Tout de même, cette femme qui, pendant
cent ans, vécut dans notre vallée de larmes,
en a vu de vertes et de pas mûres et même
de noires. Et, si la vie, malgré tout, lui
fut un doux bien, faut-il s'en réjouir au mo-
ment précis où la mort y met un terme?
Les descendants de Mme Barkana sont ou
des héros qui dament le pion à ceux de
Corneille ou. des héritiers heureux, heu-
reux à l'excès et qui le laissent voir. A
moins que ce ne soient que des sages.
C'est quand même peu hanal.
BROUSSES
* BROUTILLES
--0-0--
Cachez. caches ce sein.
sa Joséphine Baker agite présentement son
r, orné de bananes, sur la scène du
théâtre Johan Strauss, à Vienne.
Le Bulletin Ecclésiastique, après avoir
vainement protesté contre cette exhibition,
annonce un service religieux expiatoire. C'est
le bon Dieu qui a fabriqué de ses mains Jo-
séphine Baker, son anatomie, ses bananes
et le reste, mais il convient de lui demander
pardon du succès qu'obtiennent les (c sensa-
tions nègres » de la « danseuse venue de
Paris u (sic). De plus, et par mesure pro-
phylactique, le service aura lieu à l'église
Saint-Paul, voisine du théâtre, à l'heure du
spectacle, et les cloches feront entendre
Il l'avertissement de la religion n.
Tout cela est très respectable et part d'un
bon sentiment, mais cette publicité carillon-
née ne profitera-t-elle pas plus aux « sen-
sations nègres » qu'à 1 église?
D'une part, des voix sacrées.
De l'autre, Joséphine et ce sacré sacrum.
Les paris sont ouverts.
Aud'on.
t
Le tourisme à Tanger
0-U
Le Comité de propagande et de tourisme
de Tanger organise une exposition de pein-
ture et d'arts décoratifs qui sera ouverte du
15 mai au 15 juin dans les salons du Casino
deTàftger.
Les artistes sont priés d'adresser au Co-
mité, avant le 1" mai, une notice indiquant
la nature, le titre ou la légende des œuvres
qu'ils enverront, leur valeur, le prix au-
quel ils désirent les vendre, prix qui sera
ensuite indiqué sur le catalogue mis à la
disposition des visiteurs.
Tous tableaux, dessins, gravures, seront
reçus encadrés. Leur dimension sera, au
maximum, de 2 m. x 1, 70, cadre compris
Chaque envoi, devant porter en plus de
l'adresse du Comité l'inscription Il Exposi-
tion de Peinture u, devra parvenir avant le
; mai aux Agences de ht Compagnie Paquet,
i Marseille pour les envois provenant de
Krance et des pays voisins et, à Oran, pour
les envois de Tunisie et d'Algérie; à M.
Kernando Partida l'aima à Algésiras, pour
eux d'Espagne et de Portugal; à la Com-
pagnie du Chemin de fer de Tanger à ecz,
pour ceux du Protectorat français.
L'emballage, l'assurance" contre tous ris-
rlue pendant le transport jusqu'à Tanger
et retour, ainsi que le transport jusqu'aux
villes désignées ci-dessus et jusqu'au che-
min de fer sont à la charge des exposants.
A l'occasion de cette Exposition et en vue
d'obtenir un sujet intéressant d'affiche pour
Tanger, un concours est ouvert entre tous
les artistes. Les œuvres qu'ils enverront à
cette intention devront être une vue de la
ville ou de ses environs, ou un sujet les rap-
pelant. Elles ne porteront aucune signature,
mais au verso une marque oteprodulte sous
enveloppe cachetée, adressée au Jury de
l'Exposition.
Les trois œuvres jugées les meilleures par
le Jury seront dotées : la première, dun
prix de 1.000 francs; la deuxième, d'un prix
de 600 francs ; la troisième, d'un prix de
300 francs.
Elles resteront la propriété de chacun des
auteurs, qui d'avance acceptent que la pre-
mière soit utilisée pour l'affiche de Tanger
projetée et les deux autres pour l'illustra-
tion des tracts, brochures et papiers que le
Comité fera éditer pour la publicité de Tan-
ger.
Le statut de Tanger
La Conférence de Paris
Lord Crewe, ambassadeur d'Angleterre en
France, représentera l'Angleterre avec M.
Campbell du Foreign Office.
.,.
Gibraltar à la nage
-0-0--
Miss MtM"cédés (îleitzo, la nageuse dacty-
lographe IOlldolliellBt., vient de se lancer
dans une quatrième et dernière tentative
pour traverser le détroit de Gibraltar.
Elle s'est mise à l'eau hier a Tarifa,
point extrême sud de rEspaglw, a midi 10.
La mer était très calme, mais le temps
était froid et !e ciel nuageux.
Les autorités civiles, navales et militai-
res, ainsi qu'une grande partie de la po-
pulntioll de la ville ont assisté à ce départ
en un point situé près du phare.
La nageuse est escortée - par un remor-
queur ainsi que par divers petits bâtiments
espagnols, h bord desquels se trouvent un
docteur, plusieurs membres du club local
de navigation et divers omis anglais ou es-
pngnols,
Miss Gleit'e espère aborder en Afrique
entre langer et Ceuta. Un eanot la suit à
quelques mètres avec des soigneurs char-
gés de la ravitailler.
Instituteurs pour le Maroc
---0-0--
La direction générale de l'instruction pu-
blique du Protectorat. doit créer, au Ier oc-
tobre prochain, un certain nombre d'cm-
plois nouveaux d'instituteurs au Maroc.
Lcs demandes d'emplois devront être
adressées il M. le directeur général de
rinstrudion publique, des beaux-arts et
des antiquités, à Rabat, avant le 1er mai, le
mouvement d'octobre 1028 étant arrêté le
1er juin. Les candidats peuvent faire con-
naître leurs préférences pour l'enseigne-
ment des Européens, des indigènes musul-
mans, ou des indigènes israélites, et pour
certaines résidences. Mais ils doivent s'en-
gager à accepter n'importe quel poste ;
oftûlaues nostes comportent l'obligation
d'assurer la gérance d'une recette postale,
moyennant une légère rétribution.
i rtertftRil ORS tyrrtiini et Mlni-Uttre
Au cours d'une récente séance, l'Académie
des Inscriptions et Belles-Lettres a été in-
formée que M. Virolleau a envoyé deux co-
pies d'inscriptions trouvées en Svrie et un
rapport sur la sixième campagne de fouilles
effectuées à Byblos en 1937.
Voyage aux Antilles
0
Paysage
., Il est des sites où, dans la splendeur de
la terre qui est plus qu'ten arrière-plan déco-
ratif et devient l'intérêt du tableau entier,
on peut oublier les visages quotidiens et la
nécessité de la vie de tous les jOllrs. Aux
heures de reconnaissance à travers la nature
équatoriale, la richesse des couleurs, la har-
diesse des formes permettent toute une pos-
sibilité de joie qui se libère soudain. dans la
douceur d'un ciel pénétre d'océan.
Pas de guide, pas de noms, ni carte, ni
boussole, je vais à l'aventure, en suivant
une corniche, couronnée de grands bois, qui
domine la mer. Chaque anse, en se dépliant,
le long des côtes, of fre un paysage : villages
silencieux de pêcheurs, où la mer chante
comme en un coquillage, cases piquées
dans un fouillis de palmes ou de manguiers,
plages molles sous une frange de cocotiers
dressés en ordre de bataille contre les vents
alizés. Sans que rien fasse prévoir l'étrange
plongeon, des forêts vêtues de fleurs, de
feuilles, de lianes pendantes' comme des cor-
des pour évasions romantiques, le long des
mornes à pics, tombent à l'eau. Des bras
qid sont des branches velues, couvertes de
mousses à reflets métalliques, se tendent,
s'accrochent, soutiennent la périlleuse des-
cente des fleurs et des. fruits.
En face d'un flamboyant, ouvert en éven-
tail sur un ciel bleu ceinture de la Vierge,
je pense à la robe excentrique de verdure
équatoriale qui habille le centre d'une Pla-
nète dont les extrémités gèlent aux pôles. Re-
lations astronomiques auxquelles on ne songe
Hu ère dans les climats tempérés, où les sai-
sons obéissent à un code de civilité. Ici,
j'imagine les exubérances neuves d'un monde
en formation, avec des enluminures de Ge-
nèse, des fougères géantes semblables aux si-
gil-laires dentelées qui ombrageaient le monde
tertiaire. Et pour accréditer cette vision, la
solitude, le bruit mouillé des cascades d'eau
I chaude roulant des flancs en activité de la
Soufrière.
Les eaux de Dolé coûtent par trois sources
principales, à la température de 330 .* Ca-
pes, le Bain d'Autour, la DIgue.
Ici, je reviens en plein pays civilise avec
un hôtel « bords de la Riviera * et des cabi-
lies de bains.
je déjeune, bercée par la musique des cas
cades et cascatelles, en face d'une pyra-
mide de mangues tfor au léger parfum de
térébenthine, de goyaves, de barbadines, de
pommes cannelles dont la pulpe forme une
crème fraîche et savoureuse. Et ces fruits
jaunes ou rouges et les servantes noires
coiffées de totolles éclatantes se confondent
dans l'ambiance des bambous, des eaux
bouillonnantes.
Tout le temps que dure ce repas, frais
comme un sorbet, je parle de ravines, de
rivières, de cascades, du massif Sans Tou-
cher, voisin de la Soufrière, centre hydro-
graphique, fils aussi d'un foyer volcanique.
C est de là que sourd, dans un lit encaissé,
sous une couverture épaisse de bois inextri-
cables, la grande rivière Goyave. A travers
une forêt de manguiers et de palétuviers,
V Amazone de la Guadeloupe noie dans
l'Océan Atlantique des eaux lourdes de ter-
res suif tireuses. Rivière du baUon, souvenir
de l'Espagne aux voiles écarlates des com-
bats de flibustiers, frangées encore de l'or
du Pérou. La rivière du Bananier provient
des étangs Zombis. « Zombis 9, c'est l'Es-
prit Malin ; le Diable prend toutes les for-
mes sous ces latitudes enfiévrées, depuis les
traits passionnés d'une jeune cabresse, ca-
chant sous les ramages de sa jupe les sabots
d'un cheval, jusqu'au murmure exquis d'une
eau virzinale de baptistère.
La corniche reprend le grand rêve bleu de
la mer :
« Mi lanmê ka gadé njùinf mâché toujou
[déié moin lanmél »
(Voilà la mer qui me regarde ! marche tou-
jours derrière moi, ô mer!)
Au loin, File de Marie-Galante, légère
dans ses atours de brume ourlés sur l'hori-
zon, est prête, semble-t-il, à partir à la dé-
rive pour d'étranges aventures, nouées sous
un ciel où le soir se fond en teintes de
madrQJ.
Marie-KMUiae S'e.rd.
Les Martiniquais aimaient trop la danse
–0-0-–
Hier matin, 15 étudiants martiniquais ont
fait irruption dans une salle de bal, 150,
rue Lecourhe, et ont voulu danser avec les
invités d'une noce réunie dans cet établis-
scnwnt. Une bagarre s'en est suivie ; la
vaisselle, les' verres, les bouteilles ont servi
de projectiles. Trois personnes ont été griè-
vement blessées. Huit arrestations ont été
opérées.
-00-
PHILATÉLIF
.--l'\-
Les vieux timbres
Depuis trente-six ans qu'elle existe, J'Œu..
vre des « Vieux Timbres » du grand sémi-
naire de Liège (Belgique) a fourni aux mis-
sionnaires près de un demi-million de francs
et soutient actuellement en Afrique : 16 vil-
lages, 30 chapelles, un grand hôpital et plu-
sieurs prêtres indigènes.
Nous signalons volontiers que l'Œuvre
met en vente en ce moment plusieurs séries
importantes de timbres.
Le naufrage du "Lozère"
Tout l'équipage du navire français Lozère,
ouï s'était réfé depuis le 12 février sur une
île déserte de l'archipel des Kerguelen, après
le naufrage du Mtiment. a pu être sauvé.
t la ubiu his scudcb
FAUNE MARINE
de la Nouvelle-Calédonie
Samedi Il mars, M. Risbec soutient en
Sorbonne une thèse pour le doctorat ês
science naturelle.
Le sujet choisi : Contribution à l'étude
des nudibranches de la Nouvelle-Calédo-
nie.
Peu d'assistance dans le local étroit qui
sert généralement de salle de travail aux
étudiants. Dix personnes en tout. Cinq chai-
ses restent vides (on attendait peu de
monde). Intimité studieuse et calme. Deux
tableaux noirs et, tout près de nous, la lon-
gue table verdoyante derrière laquelle se
tient le jury ami : M. le professeur Win-
trebert, président; MM. Dereims, géologue,
et Combes, botaniste.
M. Risbec, professeur au lycée La Pé-
rouse à Nouméa, en congé en France, repart
dans quelques jours en Nouvelle-Calédonie.
Détaché en mission pour l'étude des ri-
chesses marines, l'anatomie et les mœurs des
nudibranches dont il a fait l'objet de son
étude, n'ont pas de secret pour lui.
Il a pu noter 104 espèces de mollusques
marins. Les nudibranches, nous dira-t-il,
possèdent un système nerveux composé de
ganglions viscéraux, ce qui les différencie des
mollusques ordinaires. Même chez certains
animaux, ces ganglions se trouvent séparés
des ganglions cérébraux.
Leur classification est difficile. Il n'existe
en fait aucune série évolutive. L'évolution
complète n'a donc pu être suivie. Si la du-
rée de la vie des nudibranches a pu être
estimée à un an, on ne peut scientifiquement
l'affirmer.
Les fonctions respiratoires des nudibran-
ches s'exercent par les téguments, mais sur-
tout par les branchies. Ils abritent de nom-
breux commensaux et parasites. Ils sont
doués de mimétisme. Mais ce mimétisme est
plutôt d'ordre offensif. Leur moyen de pro-
tection réside davantage dans leur faculté
cataleptique. M. Risbec fait remarquer qu'en
effet, le mouvement, seul, trahit les ani-
maux pourvus de moyens propres à s'iden-
tifier aux couleurs qui les entourent. Il cite
maints cas où il dut, à tout hasard, empor-
ter des plaques d'humus marin, voire des
couches légères de roches et les mettre en
bocaux pour arriver à la distinction de l'ani-
mal et de la plante ou de la pierre.
Deux questions : une de botanique, l'au-
tre de géologie, sont posées au candidat.
En réponse à la première, M. Risbec dé-
finit et détaille avec science, la mangrone,
sa résistance à l'assaut des vagues, son ac-
tion sur la vase privée d'air, sur l'eau de
mer et la résistance de ses graines à l'eau
salée.
Pour finir, la géologie de la Nouvelle-
Calédonie est tracée à grands traits. L'ilè
grande est dessinée sur le tableau. Son re-
lief (en deux coupes) est marqué ici par des
hachures, là par une chaine de ronds entre.
coupés par des virgules, qui signalent un
village, une rivière, un village, une rivière.
Plissements avec déversements vers les
côtes, effondrement à l'Est, transgressions et
réformes du trias, manifestations éruptivea
du juiassique nous sont dévoilées verbale-
ment.
M. Risbec a brillamment soutenu sa thèse.
En moins de deux heures, il a enlevé son
titre de docteur ès sciences avec la mention
Il très honorable n et les félicitations du
Jury.
Et nous, nr manquons pas d'aller, à notre
tour, lui offrir nos félicitations au nom des
Annales Coloniales.
Sans lui dire, toutefois, notre regret
qu'une telle ardeur scientifique, qu'une telle
intelligence coloniale n'aient pas été appe-
lées à se dépenser pour le bien des hommes
(ces vertébrés dont quelques-uns vivent sous
les tropiaues) et dont la vie nous importe
plus, tout de même, que celle des mollus-
ques.
iïïis-ctzz v-MarceMlc nefjlsas.
!
L'impiété des caodaïstes
Au 15 du mois annamite, a eu lieu à
Tlyninh (Cochinchine), la grande fête an-
nuelle du Caodaïsme.
Tous les fervents avaient été convoqués
et l'on s'attendait à une nombreuse afnucnce.
Deux cents personnes tout au plus assis-
taient à la cérémonie.
Est-ce que cela signifie que le Caodaïsnpe
a fait son temps. La dernière poire cueillie,
n'est-ce pas, les autres ne tardent pas à
tomber ?
Espérons.
LIRE EN SECONDE PAGE :
AU SENAT.
Au Village nègre
du jardin d'acclimatation
--0-0--
On pourrait croire qu'après avoir vécu
parmi les noirs pendant 25 ans, il est fort
peu intéressant d'aller voir un village nègre
iastallé à la l'orte Maillot. Eh bien! au con-
traire ; en retrouvant une vieille connais-
sance de Daka.r dans le chef du village, Seck
Prosper, le fameux bijoutier, tant de souve-
nirs de mes longs séjours à la Côte d'Afri-
que ont été évoqués, tant de noms de mes
bons amis disparus, Ixmis Huchard, Georges
Crespin, Durand Valantin, Devès, Fara
Biram, Lo, les noms de fidèles sénégalais,
Doudou, l'interprète principal, Manda
Thiam, le bijoutier de N'Dar, et tutti quanti,
au son du tallIt MU, des balafons et des pi-
lons à mil, je me cioyais au milieu des Séné-
galais sur la rive droite du Sénégal. entre
Dagana et Podor.
A gauche, les petits indigènes marmot-
taient les versets du Coran sous la direction
du plus érudit des 63 Sénégalais qui com-
posent le village, placé sous la haute sur-
veillance de Seck Prosper, que le Gouverne-
ment de la République a fait chevalier de la
Légion d'honneur pour son dévouement à la
cause française. Il a déjà organisé plusieurs
r.t: NTTMF.RO t -On CBTIMER
LUNDI SOIR, 12 MARS 1928.
JOUKWtL OMTtBtM
Rédaction &Administratiou :
14, M Il venro
PARIS (181)
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Les Annales Coloniales
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om -
Les bois coloniaux
Les forêts constituent une des grandes ri-
chesses de notre empire colonial ; en particulier
nos possessions africaines possèdent d immenses
réserves de bois constituées par des essences
aussi riches que variées. -
laisie, de grandes forêts équatorialee: de Ma-
Des tro i s
iaisie. de l'Amazone ou du Congo, cette der-
nière, la forêt africaine, est encore bien peu
connue et très imparfaitement délimitée.
Elle ceinture l'Afrique sur lee trois cin-
quièmes de sa taille, du golfe de Guinée aux
grands lacs Albert et Edouard, du 9° au 3C'
lonsitude Est sur près de 2.300 kilomètres de
long, tandis que vers l'Ouest, sur une largeur
** sensiblement égale, elle s'allonge ou plutôt
Rallongeait, car il y a maintenant de grands
vides, en un ruban de 250 kilomètres de largeur
moyenne le long de la côte jusqu'en Guinée.
Sa limite Nord, en dehors de cette bande
maritime, suit sensiblement le parallèle 4° Nord
jusqu'au 26° longitude Est, pour descendre
ensuite insensiblement jusqu'au 2° Nord.
Elle est continue jusqu'à l'équateur dans
cette zone où la somme de l'humidité et de la
chaleur est à son maximum.
Au delà, vers le Sud, sa largeur est très va-
riable.
L'ensemble de ce massif forestier équatorial
s'étend sur plus de 2.500.000 kilomètres car-
iés, dont 1.500.000 dans le bassin du Congo
belge, 400.000 dans l'Afrique équatoriale fran-
çaise (dont 200.000 au Moyen Congo et
200.000 au Gabon), 100.000 au Cameroun,
500.000 en Nigeria, Gold Coast. Côte
- d'Ivoire.
Mais si notre Afrique équatoriale française
est riche de 40 millions d'hectares de forêts 1
d'un seul tenant, sans compter les bois et les
galeries forestières épars sur tout le territoire,
il n'y en a guère plus du dixième actuellement
exploitable et du cinquième qui puisse le de.
venir bientôt, pour assurer les besoins de la
métropole en bois.
La zone côlière. seule, est en effet exploita*
ble. Elle t'ett largement au Gabon, par l'es-
tuaire de la Mondah et du Gabon Como au
Nord (10.000 kilomètres carrés) et surtout au
centre par ( estuaire de l'Ogooué, les lacs de
I'Ogez)ué inférieur, la N'Goumié inférieure, la
lagune de Feman Vaz (45.000 kilomètres car-
rés).
Les rades naturelles de la Mondah, de Li-
breville et de Port-Gentil offrent à ces ré-
3ions les bases d'embarquement idéales. les ra.
aux de bois pouvant être amenés directement
le long des flancs des navires.
Mais au Sud, la barre implacable qui exige
rembarquement à la touline ne permet que
quelques exploitations locales, moins de 5.000
kilomètres carrés dans l'ensemble. Mais la
construction relativement facile d'un canal de
Kouilou à Port-Gentil permettrait de les éten-
dre sur 20.000 kilomètres carrés de plus.
Dans sa partie occidentale, la seule à envi-
sager par suite, la forêt équatoriale africaine
descend des massifs granitiques montagneux
(monts de Cristal, massif du Chaillu,
Mayumbe), s'étale sur la plaine mamelonnée
de grès tendre, tailladée par les ravinements et
surtout sur les plaines alluvionnaires.
Là où l'indigène n'est plus pour la faire re-
culer par ses feux de brousse, elle gagne à la
tête des ravins sur les mamelons gréseux et
installe sur les alluvions après exhaussement
du fond des lacs multiples où les bancs de pa*
ovrus la favorisent.
La caractéristique de la forêt équatoriale est
d'être essentiellement hétérogène. Des milliers
d'espèces arborescentes la composent, la plupart
encore inconnues.
Certains arbres ont une aire très étendue
comme l' Acajou d'Afrique, le Fromager, le
Bahia, l'Iroko qu'on trouve plus ou moins
abondamment ds la Côte d Ivoire au fleuve
Congo.
Certains se rencontrent en Côte d'Ivoire ou
au, Cameroun et au Mayumbe qui sont très ra-
res ou inexistants au Gabon : Fraké, Bossé,
Corynanthe.
D'autres, et le principal, l'Okoumé, sont ex-
clusifs au Gabon.
Certains comme l'Okoumé, le Limbo et les
bois blancs comme le Parasolier, le Fromager
sont des essences de pleine lumière et sociales.
Mais la plupart des essences et les plus in-
téressantes en dehors de l'Okoumé et du Limbo
sont des essences d'ombre qui vivent dissémi-
nes dans le massif ; tels sont l'Acajou, le
Nr-ver. l'Evina. l'Ossoko.
hjx résumé, la richesse en essences diverses
,4p la forêt africaine est prodigieuse. Sur une
fftospection de 20.000 hectares d'un seul te-
aquit, il a pu être dénombré, pour tous les
albres atteignant 40 centimètres de diamètre au
ntoins, 250 espèces botaniques différentes ap-
partenant à plus de 133 genres et 41 familles.
Cette hétérogénéité de la forêt est un grand
obstacle à son exploitation économique, çn
l'état actuel de nos connaissances, bien impar-
faites, des bois qui la composent. Par contre,
une telle variété permet à la métropole d y
puiser des bois pour tous usages et quantités de
matières premières utiles à son économie natio-
nale.
Mais, cel a n est possible et fructueusement
réalisable sur une grande échelle, qu'autant
qu'une grande étude méthodique des essences
forestières aura été entreprise et menée à bien.
Cette étude doit être faite tant du point de vue
botanique et forestier que du point de vue indus-
triel et commercial.
C'est ce qu'ont parfaitement compris F As-
sociation Colonies-Sciences et le Comité Natio-
nal des Bois Coloniaux qui poursuivent de con-
cert une double série de publications sur les
bois des colonies françaÎles.
La première de ces séries est constituée par
'des monographies scietttifitpla consacrées cha-
cune à une essence particulière dont elles com-
portent l'étude complète, tant au point de vue
9ci
pes de bois y sont insérées ainsi que diverses
autres figures, telles que la denture de scie la
plus appropriée au débitage.
Cette première série de publications débute
par l'exposé d" une méthode pour la qualifica-
tion des bois en vue d'un emploi déterminé et
la comparaison des essences coloniales avec les
bois métropolitains.
Dans cette série viennent d'être publiés : le
Bossé et l'Okoumé. et sont en préparation :
l'Evina, l'Iroko, le Limbo.
La deuxième série de publications est cons-
tituée par des jiches de vulgarisation destinées
aux exploitants forestiers, aux négociants, con-
sommateurs et usagers du bois, à l'enseigne.
ment technique, etc.
Elles comportent en principe une partie bo*
tanique et forestière accompagnée d'un ou plu.
sieurs dessins et une partie industrielle et com-
merciale illustrée du bois étudié. A chaque
fiche sont joints un ou plusieurs placages débi*
tés dans aes sens divers. Le tout est contenu
dans une enveloppe susceptible d'être conservée
debout dans un classeur.
Tout cela constitue une œuvre des plus inté-
ressantes qui, si elle est poussée à fond, faci-
litera beaucoup l'exploitation de nos immenses
richesses forestières de l'Afrique équatoriale.
En tous cas, elle fait honneur à ceux qui l'ont
entreprise et c'est pourquoi nous avons tenu à
la signaler à l' attention des lecteurs des Annales
Coloniales.
Georges No."elle,
M pu té de Saônc-el-Lnire, Secrétaire de ta
Commission des Colonies, Membre. de la
Commission des Mines et de la Force Mo-
trice.
«
Des bois coloniaux lIambt., t
Hier vers 12 il. UU, un violent incendie
s'est déclaré dnns un entrepôt de la Coni-
pugnie îles bois coloniaux, se trouvant sur
les bords dt: la Seine, à ('.hoisy-le-ltoi.
Le feu, probablement causé par un courl-
circuil, n. pris tout du suite de formidables
j-ropot tiuns.
Le concierge de l'usine donna l'alarme.
I.t'R pompiers de <'.hois\-le-lloi, ceux de
iileneuve-Sjiint-Cieorges, de Thiuis et
d'ivry, puis ceux de Paris, vinrent (xmbat.
t rn l'incendie.
Mais trois bAtiments en briques pt en
rilllldlPs, renfermant une très grosse
quantité de bois coloniaux, ne purent être
protégés. Ils s'effondraient bientôt, complè-
tement détruits.
L'usine contingue aux bAtiments ne fut
pas atteinte grAco à un pare-feu constitué
par un mur do béton blindé de métal.
Si l'inccndie n'avait épiirgné l'usine, les
dégAts, tilli sont déjA très élevés, puisqu'il*
atteignent trois millions, eussent été fol'
midables.
Une centaine d'ouvriers vont être réduits
au chôinuge pour quelques jours seule-
ment.
I* Aviation Coloniale
---0-0--
France-Amérique du Sud
'hydravion venant (le Por to-Praïu, piloté
par 15 lieutenant de vaisseau Deinougeot,
est arrivé samedi dcmier, à 18 h. #) il
Sa i n t- Lou i s-d u-Séné^a 1.
Le courrier a été retardé de Natal aux
îles du Cap-Vert par diverses pannes sur-
venues à l'aviso J'érunne dont l'équipuge
fait l'apprentissage.
Et l'on voit que par ces essais, une mise
au point est nécessaire pendant quelques
Illnis.
Londres-Le Gap
L'aviatrice anglaise lady Bailey, qui se
rend uu Cap en avion de tourisme, a quitté
hier matin, à U h. 40, le Bourget, où elle
avait fait escale, venant de Londres.
Kilo a - parfaitement atterri le même jour
à 14 h. 5 A l'aérodrome de Bron, près de
Lyon, but de cette nouvelle étape.
Ilepartie à lô h. 34-, olilc est arrivée à
l'aérodrome de Marignane, près de Mar-
seille, A 17 h. 20.
Oit te s ex-onde partie de son voyage s'est,
effectuée A très grande vitesse, car l'avia-
trice fut poussée par le mistral.
DEPECHES BE LlhBBCUIDE
,.,.,
Inauguration
Le Gouverneur général p. i. Monguillot a
inauguré, le 7 courant, l'usine de distribu-
tion de lumière et de force électrique de
TUan-lloa, centre important du nord de
l'Annam, en voie de développement rapide.
Cette usine a été établie par l'ingénieur élec-
tricien annamite Ngoc, qui en assure la di-
rection.
Les algues des rizières
indochinoises
00
Pour détruire les algues dans les rizières,
il est une méthode qui donne toute satisfac-
tion. Elle est préventive. L'algue doit être
atteinte avant qu'elle ait pu nuire. Pour
cela, on emploie une quantité déterminée
de fongicide contre les jeunes organismes.
Des expériences ont montré que l'emploi
hâtif du sulfate de cuivre permet, avec une
même dose de produit, de traiter 50 hecta-
res, alors que si l'emploi est tardif, on ne
peut protéger que 30. Le prix de revient
est d'environ 50 roupies par hectare.
On peut employer le fongicide de deux
façons : en pulvérisations ; en le plaçant
dans des entonnoirs de bois au point d'en-
trée de l'eau d'irrigation; le sulfate est sé-
paré de l'eau par un tamis de plomb.
Les pulvérisations, assez coûteuses, sont
davantage propres à des faibles surfaces à
nettoyer.
L'emploi des entonnoirs est plus écono-
mique. Un entonnoir par trente hectares,
si l'eau ne contient pas trop de sels alca-
lino-terreux, suffit. Le traitement peut être
poursuivi depuis le moment des semailles
pendant 20 ou 30 jours. Il est sans danger
pour la faune aquatique des rizières.
La France et l'Indépendance
de l'Esypte
Un roi~d' Egypte a pu récemment
venir à Paris sans susciter la di>-:,
fiance de VAueletcrrrl
, - - - - -
C'est Bonaparte le premier qui a entrepris
d'arracher Vantique pays des Pharaons à un
sommeil millénaire. Entraîné par le soufflé
de la Révolution française, devançant la pen-
sée géniale de Lesseps, il avait discerné la
position maîtresse qui commande VOrient et
la porte de Vlnde. Il visait plus haut que
la défaite anglaise, il avait conçu le projet
de ressusciter une antique nation. C'est dans
cette pensée qu'il emmena arec lui tout un
état-major. de savants : .1 longe, BalllOlld,
Fourrier. Un de ses premiers actfs, après la
victoire des Pwamicles, est de fonder VIns-
titut français d1 Egypte, inaugurant ainsi la
tradition que les Champollion, les Mariette,
les Maspcro ont si brillamment continuée.
La conquête de Bonaparte n'a été qu'un
météore. Cependant, les Joldats frallfùis
avaient appris aux EgypliolS, au son du
tambour, le refrain de la liberté, l'adminis-
tration de Kléber que les Egyptiens avaient
appelé. le sultan juste » avait éveillé eu
eux le désir et l'espoir d'un gouvernement de
liberté. Le grain a si vite germé, que la Su-
blime-Porte, sous peine de perdre immédia-
tement VEgypte, a dû lui accorder alors une
large autonomie. -
Un jour, une foudroyante offensive con-
duit les phalanges d'Ibrahim aux portes de
Constantinople. C'est la libération de
l'Egypte. Mais l'Angleterre veillait, ICI re-
traite seule arrête une guerre générale.
l'humiliation de 1840 a trahi les espoirs
des Egyptiens, mais elle n'a pas ébranlé leur
sympathie pour la Erance.
Apres les péripéties historiques connues,
après Sedan pour la France, après la ban
que route tour l'Egypte. r'ol te bombarde-
ment d'Alexandrie. Les Anglais s'installent
dans la vallée du Xil. Ils r sont toujours.
Si le Gouvernement de M. de Freycinet
avait accepté à cette époque Vintervention
commune que l'Angleterre lui proposait,
peut-être l'enttnte cordiale eût-elle été avan-
cée de vingt ans. Mais cette entente cordiale
franco-britannique* est venue, la grande
guerre a passé sur V Europe comme un hor-
rible cataclysme, et les Egyptiens ont com-
pris que cette entente ne consacrait pas leur
abandon, mais criait une atmosphère favo-
rable à leur affranchissement. Le mouve-
ment de régénération, favorisé par r Angle-
terre, est commencé, rien ne l'arrêtera. Le
jour où la Turquie s'est prononcée fout
l'Empire germanique contre les Alliés, fut
l'aube de l'indépendance égyptienne.
Que l'Egypte suive les sages conseils que
lui a laissés Zaghloul Pacha, le grand artisan
de son relèvement, et le Destin parachèvera
sans doute l'oeuvre de collaboration et
d'émancipation commencée.
Cil. Deftl#rre,
Sénateur du Nord.
Bataille de géants
--0-0--
C'est à la (iuyane qu'elle va se livrer au-
tour de l'écharpe parlementaire. Deux puhli-
ristes de race : l'un, classique artidier et
fidèle défenseur des gouvernements au cours
de ces quatre années de législature, est notre
brillant confrère Eugène Lauticr, directeur
de l'Homme Libre et député sortant ; l'au-
tre, c'est un fougueux jjolémiste qui s'est
spécialisé dans l'étude de la pornographie
et de la débauche moderne dans la littéra-
ture, dans l'art, dans le monde et en action :
M. Georges Anquetil, lo propriétaire de
la revue le Grand Guignol et du journal
quotidien la Rumfur.
Les deux athlètes s'embarquent par le
prochain p.lqucLot pour la (iuyane. Tous les
deux ont un formidable estomac, le knock-
out sera difficile.
Ajoutons qu'il y a un troisième pugiliste
- je veux dire un troisième candidat M.
Forgues. Sera-t-il arbitre ou soigneur ?
A la Faculté mixte d'Alger
---- 0 - 0
Le titre tic professeur t,ltns chaire est conféré,
a compter du 1er avril l'.>2s, il M. Sévrnet, agre-
tjé près III faculté mixte 1I0 médecine cl de phar-
macie de l'université d'Aller.
Joyeux enterrement
-.0-0--- ,
Il est un vieil usage local en Tunisie, ra-
conte l'Echo d'Alger, qui ne manque peut-
être pas de sagesse, ni de gaîté, bien que
cette dernière soit pour le moins assez inat-
tendue dans la circonstance. C'est la joie
auc l'on manifeste nuand on enterre un
iéfunt qui a dépassé 80 ans. Musique endia-
alée, rires, chants d'allégresse, libations gé-
néreuses ne sont pas épargnés. C'est la
grande nouba. Et cela pour affirmer que
le défunt a joui de la vie et que son départ
ne laisse pas de regrets :
.Comme elle avait plus d' soixante ans,
Nous attendions ça d'puis longtemps.
Cela se chantait voilà quelque trente ans.
Du moins, les parents de Mme Barkana,
Tunisienne centenaire, israélite d'origine
tripolitaine, ont expliqué ainsi leur attitude
joyeuse au récent convoi de leur parente.
Elle a eu longue vie et la vie est un
bien. Nous devons nous en réjouir de tout
cœur. Et de reprendre avec ensemble :
Rions, ';ONS! Chantons, chanionsf
Tout de même, cette femme qui, pendant
cent ans, vécut dans notre vallée de larmes,
en a vu de vertes et de pas mûres et même
de noires. Et, si la vie, malgré tout, lui
fut un doux bien, faut-il s'en réjouir au mo-
ment précis où la mort y met un terme?
Les descendants de Mme Barkana sont ou
des héros qui dament le pion à ceux de
Corneille ou. des héritiers heureux, heu-
reux à l'excès et qui le laissent voir. A
moins que ce ne soient que des sages.
C'est quand même peu hanal.
BROUSSES
* BROUTILLES
--0-0--
Cachez. caches ce sein.
sa Joséphine Baker agite présentement son
r, orné de bananes, sur la scène du
théâtre Johan Strauss, à Vienne.
Le Bulletin Ecclésiastique, après avoir
vainement protesté contre cette exhibition,
annonce un service religieux expiatoire. C'est
le bon Dieu qui a fabriqué de ses mains Jo-
séphine Baker, son anatomie, ses bananes
et le reste, mais il convient de lui demander
pardon du succès qu'obtiennent les (c sensa-
tions nègres » de la « danseuse venue de
Paris u (sic). De plus, et par mesure pro-
phylactique, le service aura lieu à l'église
Saint-Paul, voisine du théâtre, à l'heure du
spectacle, et les cloches feront entendre
Il l'avertissement de la religion n.
Tout cela est très respectable et part d'un
bon sentiment, mais cette publicité carillon-
née ne profitera-t-elle pas plus aux « sen-
sations nègres » qu'à 1 église?
D'une part, des voix sacrées.
De l'autre, Joséphine et ce sacré sacrum.
Les paris sont ouverts.
Aud'on.
t
Le tourisme à Tanger
0-U
Le Comité de propagande et de tourisme
de Tanger organise une exposition de pein-
ture et d'arts décoratifs qui sera ouverte du
15 mai au 15 juin dans les salons du Casino
deTàftger.
Les artistes sont priés d'adresser au Co-
mité, avant le 1" mai, une notice indiquant
la nature, le titre ou la légende des œuvres
qu'ils enverront, leur valeur, le prix au-
quel ils désirent les vendre, prix qui sera
ensuite indiqué sur le catalogue mis à la
disposition des visiteurs.
Tous tableaux, dessins, gravures, seront
reçus encadrés. Leur dimension sera, au
maximum, de 2 m. x 1, 70, cadre compris
Chaque envoi, devant porter en plus de
l'adresse du Comité l'inscription Il Exposi-
tion de Peinture u, devra parvenir avant le
; mai aux Agences de ht Compagnie Paquet,
i Marseille pour les envois provenant de
Krance et des pays voisins et, à Oran, pour
les envois de Tunisie et d'Algérie; à M.
Kernando Partida l'aima à Algésiras, pour
eux d'Espagne et de Portugal; à la Com-
pagnie du Chemin de fer de Tanger à ecz,
pour ceux du Protectorat français.
L'emballage, l'assurance" contre tous ris-
rlue pendant le transport jusqu'à Tanger
et retour, ainsi que le transport jusqu'aux
villes désignées ci-dessus et jusqu'au che-
min de fer sont à la charge des exposants.
A l'occasion de cette Exposition et en vue
d'obtenir un sujet intéressant d'affiche pour
Tanger, un concours est ouvert entre tous
les artistes. Les œuvres qu'ils enverront à
cette intention devront être une vue de la
ville ou de ses environs, ou un sujet les rap-
pelant. Elles ne porteront aucune signature,
mais au verso une marque oteprodulte sous
enveloppe cachetée, adressée au Jury de
l'Exposition.
Les trois œuvres jugées les meilleures par
le Jury seront dotées : la première, dun
prix de 1.000 francs; la deuxième, d'un prix
de 600 francs ; la troisième, d'un prix de
300 francs.
Elles resteront la propriété de chacun des
auteurs, qui d'avance acceptent que la pre-
mière soit utilisée pour l'affiche de Tanger
projetée et les deux autres pour l'illustra-
tion des tracts, brochures et papiers que le
Comité fera éditer pour la publicité de Tan-
ger.
Le statut de Tanger
La Conférence de Paris
Lord Crewe, ambassadeur d'Angleterre en
France, représentera l'Angleterre avec M.
Campbell du Foreign Office.
.,.
Gibraltar à la nage
-0-0--
Miss MtM"cédés (îleitzo, la nageuse dacty-
lographe IOlldolliellBt., vient de se lancer
dans une quatrième et dernière tentative
pour traverser le détroit de Gibraltar.
Elle s'est mise à l'eau hier a Tarifa,
point extrême sud de rEspaglw, a midi 10.
La mer était très calme, mais le temps
était froid et !e ciel nuageux.
Les autorités civiles, navales et militai-
res, ainsi qu'une grande partie de la po-
pulntioll de la ville ont assisté à ce départ
en un point situé près du phare.
La nageuse est escortée - par un remor-
queur ainsi que par divers petits bâtiments
espagnols, h bord desquels se trouvent un
docteur, plusieurs membres du club local
de navigation et divers omis anglais ou es-
pngnols,
Miss Gleit'e espère aborder en Afrique
entre langer et Ceuta. Un eanot la suit à
quelques mètres avec des soigneurs char-
gés de la ravitailler.
Instituteurs pour le Maroc
---0-0--
La direction générale de l'instruction pu-
blique du Protectorat. doit créer, au Ier oc-
tobre prochain, un certain nombre d'cm-
plois nouveaux d'instituteurs au Maroc.
Lcs demandes d'emplois devront être
adressées il M. le directeur général de
rinstrudion publique, des beaux-arts et
des antiquités, à Rabat, avant le 1er mai, le
mouvement d'octobre 1028 étant arrêté le
1er juin. Les candidats peuvent faire con-
naître leurs préférences pour l'enseigne-
ment des Européens, des indigènes musul-
mans, ou des indigènes israélites, et pour
certaines résidences. Mais ils doivent s'en-
gager à accepter n'importe quel poste ;
oftûlaues nostes comportent l'obligation
d'assurer la gérance d'une recette postale,
moyennant une légère rétribution.
i rtertftRil ORS tyrrtiini et Mlni-Uttre
Au cours d'une récente séance, l'Académie
des Inscriptions et Belles-Lettres a été in-
formée que M. Virolleau a envoyé deux co-
pies d'inscriptions trouvées en Svrie et un
rapport sur la sixième campagne de fouilles
effectuées à Byblos en 1937.
Voyage aux Antilles
0
Paysage
., Il est des sites où, dans la splendeur de
la terre qui est plus qu'ten arrière-plan déco-
ratif et devient l'intérêt du tableau entier,
on peut oublier les visages quotidiens et la
nécessité de la vie de tous les jOllrs. Aux
heures de reconnaissance à travers la nature
équatoriale, la richesse des couleurs, la har-
diesse des formes permettent toute une pos-
sibilité de joie qui se libère soudain. dans la
douceur d'un ciel pénétre d'océan.
Pas de guide, pas de noms, ni carte, ni
boussole, je vais à l'aventure, en suivant
une corniche, couronnée de grands bois, qui
domine la mer. Chaque anse, en se dépliant,
le long des côtes, of fre un paysage : villages
silencieux de pêcheurs, où la mer chante
comme en un coquillage, cases piquées
dans un fouillis de palmes ou de manguiers,
plages molles sous une frange de cocotiers
dressés en ordre de bataille contre les vents
alizés. Sans que rien fasse prévoir l'étrange
plongeon, des forêts vêtues de fleurs, de
feuilles, de lianes pendantes' comme des cor-
des pour évasions romantiques, le long des
mornes à pics, tombent à l'eau. Des bras
qid sont des branches velues, couvertes de
mousses à reflets métalliques, se tendent,
s'accrochent, soutiennent la périlleuse des-
cente des fleurs et des. fruits.
En face d'un flamboyant, ouvert en éven-
tail sur un ciel bleu ceinture de la Vierge,
je pense à la robe excentrique de verdure
équatoriale qui habille le centre d'une Pla-
nète dont les extrémités gèlent aux pôles. Re-
lations astronomiques auxquelles on ne songe
Hu ère dans les climats tempérés, où les sai-
sons obéissent à un code de civilité. Ici,
j'imagine les exubérances neuves d'un monde
en formation, avec des enluminures de Ge-
nèse, des fougères géantes semblables aux si-
gil-laires dentelées qui ombrageaient le monde
tertiaire. Et pour accréditer cette vision, la
solitude, le bruit mouillé des cascades d'eau
I chaude roulant des flancs en activité de la
Soufrière.
Les eaux de Dolé coûtent par trois sources
principales, à la température de 330 .* Ca-
pes, le Bain d'Autour, la DIgue.
Ici, je reviens en plein pays civilise avec
un hôtel « bords de la Riviera * et des cabi-
lies de bains.
je déjeune, bercée par la musique des cas
cades et cascatelles, en face d'une pyra-
mide de mangues tfor au léger parfum de
térébenthine, de goyaves, de barbadines, de
pommes cannelles dont la pulpe forme une
crème fraîche et savoureuse. Et ces fruits
jaunes ou rouges et les servantes noires
coiffées de totolles éclatantes se confondent
dans l'ambiance des bambous, des eaux
bouillonnantes.
Tout le temps que dure ce repas, frais
comme un sorbet, je parle de ravines, de
rivières, de cascades, du massif Sans Tou-
cher, voisin de la Soufrière, centre hydro-
graphique, fils aussi d'un foyer volcanique.
C est de là que sourd, dans un lit encaissé,
sous une couverture épaisse de bois inextri-
cables, la grande rivière Goyave. A travers
une forêt de manguiers et de palétuviers,
V Amazone de la Guadeloupe noie dans
l'Océan Atlantique des eaux lourdes de ter-
res suif tireuses. Rivière du baUon, souvenir
de l'Espagne aux voiles écarlates des com-
bats de flibustiers, frangées encore de l'or
du Pérou. La rivière du Bananier provient
des étangs Zombis. « Zombis 9, c'est l'Es-
prit Malin ; le Diable prend toutes les for-
mes sous ces latitudes enfiévrées, depuis les
traits passionnés d'une jeune cabresse, ca-
chant sous les ramages de sa jupe les sabots
d'un cheval, jusqu'au murmure exquis d'une
eau virzinale de baptistère.
La corniche reprend le grand rêve bleu de
la mer :
« Mi lanmê ka gadé njùinf mâché toujou
[déié moin lanmél »
(Voilà la mer qui me regarde ! marche tou-
jours derrière moi, ô mer!)
Au loin, File de Marie-Galante, légère
dans ses atours de brume ourlés sur l'hori-
zon, est prête, semble-t-il, à partir à la dé-
rive pour d'étranges aventures, nouées sous
un ciel où le soir se fond en teintes de
madrQJ.
Marie-KMUiae S'e.rd.
Les Martiniquais aimaient trop la danse
–0-0-–
Hier matin, 15 étudiants martiniquais ont
fait irruption dans une salle de bal, 150,
rue Lecourhe, et ont voulu danser avec les
invités d'une noce réunie dans cet établis-
scnwnt. Une bagarre s'en est suivie ; la
vaisselle, les' verres, les bouteilles ont servi
de projectiles. Trois personnes ont été griè-
vement blessées. Huit arrestations ont été
opérées.
-00-
PHILATÉLIF
.--l'\-
Les vieux timbres
Depuis trente-six ans qu'elle existe, J'Œu..
vre des « Vieux Timbres » du grand sémi-
naire de Liège (Belgique) a fourni aux mis-
sionnaires près de un demi-million de francs
et soutient actuellement en Afrique : 16 vil-
lages, 30 chapelles, un grand hôpital et plu-
sieurs prêtres indigènes.
Nous signalons volontiers que l'Œuvre
met en vente en ce moment plusieurs séries
importantes de timbres.
Le naufrage du "Lozère"
Tout l'équipage du navire français Lozère,
ouï s'était réfé depuis le 12 février sur une
île déserte de l'archipel des Kerguelen, après
le naufrage du Mtiment. a pu être sauvé.
t la ubiu his scudcb
FAUNE MARINE
de la Nouvelle-Calédonie
Samedi Il mars, M. Risbec soutient en
Sorbonne une thèse pour le doctorat ês
science naturelle.
Le sujet choisi : Contribution à l'étude
des nudibranches de la Nouvelle-Calédo-
nie.
Peu d'assistance dans le local étroit qui
sert généralement de salle de travail aux
étudiants. Dix personnes en tout. Cinq chai-
ses restent vides (on attendait peu de
monde). Intimité studieuse et calme. Deux
tableaux noirs et, tout près de nous, la lon-
gue table verdoyante derrière laquelle se
tient le jury ami : M. le professeur Win-
trebert, président; MM. Dereims, géologue,
et Combes, botaniste.
M. Risbec, professeur au lycée La Pé-
rouse à Nouméa, en congé en France, repart
dans quelques jours en Nouvelle-Calédonie.
Détaché en mission pour l'étude des ri-
chesses marines, l'anatomie et les mœurs des
nudibranches dont il a fait l'objet de son
étude, n'ont pas de secret pour lui.
Il a pu noter 104 espèces de mollusques
marins. Les nudibranches, nous dira-t-il,
possèdent un système nerveux composé de
ganglions viscéraux, ce qui les différencie des
mollusques ordinaires. Même chez certains
animaux, ces ganglions se trouvent séparés
des ganglions cérébraux.
Leur classification est difficile. Il n'existe
en fait aucune série évolutive. L'évolution
complète n'a donc pu être suivie. Si la du-
rée de la vie des nudibranches a pu être
estimée à un an, on ne peut scientifiquement
l'affirmer.
Les fonctions respiratoires des nudibran-
ches s'exercent par les téguments, mais sur-
tout par les branchies. Ils abritent de nom-
breux commensaux et parasites. Ils sont
doués de mimétisme. Mais ce mimétisme est
plutôt d'ordre offensif. Leur moyen de pro-
tection réside davantage dans leur faculté
cataleptique. M. Risbec fait remarquer qu'en
effet, le mouvement, seul, trahit les ani-
maux pourvus de moyens propres à s'iden-
tifier aux couleurs qui les entourent. Il cite
maints cas où il dut, à tout hasard, empor-
ter des plaques d'humus marin, voire des
couches légères de roches et les mettre en
bocaux pour arriver à la distinction de l'ani-
mal et de la plante ou de la pierre.
Deux questions : une de botanique, l'au-
tre de géologie, sont posées au candidat.
En réponse à la première, M. Risbec dé-
finit et détaille avec science, la mangrone,
sa résistance à l'assaut des vagues, son ac-
tion sur la vase privée d'air, sur l'eau de
mer et la résistance de ses graines à l'eau
salée.
Pour finir, la géologie de la Nouvelle-
Calédonie est tracée à grands traits. L'ilè
grande est dessinée sur le tableau. Son re-
lief (en deux coupes) est marqué ici par des
hachures, là par une chaine de ronds entre.
coupés par des virgules, qui signalent un
village, une rivière, un village, une rivière.
Plissements avec déversements vers les
côtes, effondrement à l'Est, transgressions et
réformes du trias, manifestations éruptivea
du juiassique nous sont dévoilées verbale-
ment.
M. Risbec a brillamment soutenu sa thèse.
En moins de deux heures, il a enlevé son
titre de docteur ès sciences avec la mention
Il très honorable n et les félicitations du
Jury.
Et nous, nr manquons pas d'aller, à notre
tour, lui offrir nos félicitations au nom des
Annales Coloniales.
Sans lui dire, toutefois, notre regret
qu'une telle ardeur scientifique, qu'une telle
intelligence coloniale n'aient pas été appe-
lées à se dépenser pour le bien des hommes
(ces vertébrés dont quelques-uns vivent sous
les tropiaues) et dont la vie nous importe
plus, tout de même, que celle des mollus-
ques.
iïïis-ctzz v-MarceMlc nefjlsas.
!
L'impiété des caodaïstes
Au 15 du mois annamite, a eu lieu à
Tlyninh (Cochinchine), la grande fête an-
nuelle du Caodaïsme.
Tous les fervents avaient été convoqués
et l'on s'attendait à une nombreuse afnucnce.
Deux cents personnes tout au plus assis-
taient à la cérémonie.
Est-ce que cela signifie que le Caodaïsnpe
a fait son temps. La dernière poire cueillie,
n'est-ce pas, les autres ne tardent pas à
tomber ?
Espérons.
LIRE EN SECONDE PAGE :
AU SENAT.
Au Village nègre
du jardin d'acclimatation
--0-0--
On pourrait croire qu'après avoir vécu
parmi les noirs pendant 25 ans, il est fort
peu intéressant d'aller voir un village nègre
iastallé à la l'orte Maillot. Eh bien! au con-
traire ; en retrouvant une vieille connais-
sance de Daka.r dans le chef du village, Seck
Prosper, le fameux bijoutier, tant de souve-
nirs de mes longs séjours à la Côte d'Afri-
que ont été évoqués, tant de noms de mes
bons amis disparus, Ixmis Huchard, Georges
Crespin, Durand Valantin, Devès, Fara
Biram, Lo, les noms de fidèles sénégalais,
Doudou, l'interprète principal, Manda
Thiam, le bijoutier de N'Dar, et tutti quanti,
au son du tallIt MU, des balafons et des pi-
lons à mil, je me cioyais au milieu des Séné-
galais sur la rive droite du Sénégal. entre
Dagana et Podor.
A gauche, les petits indigènes marmot-
taient les versets du Coran sous la direction
du plus érudit des 63 Sénégalais qui com-
posent le village, placé sous la haute sur-
veillance de Seck Prosper, que le Gouverne-
ment de la République a fait chevalier de la
Légion d'honneur pour son dévouement à la
cause française. Il a déjà organisé plusieurs
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