Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-03-03
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 03 mars 1928 03 mars 1928
Description : 1928/03/03 (A29,N36). 1928/03/03 (A29,N36).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451223j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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Les Annales Coloniales
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TAXES DE CONSOMMATION ET RÉGIME
DE L'EXERCICE E3 A. 0. F.
Rien qu'une étude encore, ce sera la der-
nière. La dernière, jusqu'à nouvel ordre.
Mir. jv cro," que çe qui va suivre est néce.
saire pour que nous ayons fait le tour de la
question. -.
J ai montré ce qu il y avait d aventureux
et d'arbitraire dans une doctrine coloniale
qui permettrait, à un moment quelconque et
parfois assez mal choisi, de suspendre le
développement industriel et commercial de
telle ou telle de nos provinces lointaines,
par des arrêtés administratifs; ce qu'il y
avait d'injuste à payer de la sorte des in-
dustries locales dont l'administration avait
encouragé la naissance et les espoirs; ce qu'il
y avait d'imprudent à laisser nos colonies
dans la dépendance de l'étranger, quand il
s'agit de produits aussi indispensables, aussi
élémentaires que l'huile d'arachides et les
tissus de coton.
L Union Coloniale française rappelait, a
ce propos, des exemples qui auraient dû
nous être des enseignements. Pendant la du-
rée de la grande guerre, sur les chemins de
fer de l'Afrique Occidentale, les locomo-
tives étaient arrêtées faute d'huile; en l'an
1917, on n'avait plus de sacs pour expédier
à la métropole les produits qui lui étaient
nécessaires; dans certains endroits, on fut
obligé de tuer les moutons pour taire des
« gherbas P. Que demain survienne une
autre guerre (Di ornai avertant!), ou, ce qui
est dans l'ordre des choses toujours possi-
bles, une crise économique, aurons-nous à
payer aussi cher la faute de n'avoir pas
vu qu'il y ai des industries élémentaires
absolument indispensables à un jJays, ou,
l'ayant vu, d'avoir tout fait pour en arrêter
le développement?
J'ai indique que les mesures dont nous
faisons la critique n'atteindraient pas les
industries familiales indigènes, lesquelles se-
raient vite en état de supériorité par rapport
aux industries françaises; seules atteintes
par les taxes, et déjà grevées de charges que
connaissent tous ceux qui savent à quelles
difficultés doit faire face un industriel fran-
çais en A.O.F.
- Au point de vue des ressources budgétai-
res, sans répéter que les industries locales
sont prêtes à payer leur part, je ferai obser-
ver que le budget d'une colonie s'enrichit
dans la mesure où des établissements indus-
triels se forment sur son territoire; veut-on
quelques uns des impôts qu'ils acquittent?
Droits d'entrée sur le matériel d'installation,
sur les machines, sur les ingrédients impor-
tés chaque année ; patentes ; impôts payés
par le personnel, etc. Ai-je hesoin de rap-
peler que la fiscalité n'est pas tout, qu'elle
n'est rien sans la prospérité économique,
que c'est grand pitié quand celle-ci entrave
celle-là, et que la fable de la poule aux
œufs d'or est une vérité éternelle surtout en
économie politique.
Cela posé, disons à notre tour qu'il ne
saurait être question d'assimiler des taxes
de consommation intérieure et des taxes
d'importation. Celle-ci sont fixées par décret
en Conseil d'Etat, celles-là par arrêté du
Gouverneur soumis au ministre. LA.01
n'est pas un territoire assimilé à la métro-
pole au point de vue douanier. Rien n'indi-
que que si des articles sont fabriqués en
A.O.F. ils seront frappés des mêmes droits
que les articles français similaires importés;
rien ne l'indique, ni la loi de 1922, ni le
décret d'avril 1925, ni même le rapport qui
précède ce décret. Pour procéder à cette assi-
milation fragmentaire, il faut la décision du
Parlement.
Ensuite, le taux de ces taxes intérieures
ne saurait être égal à celui des droits sur
les marchandises importées de la métropole.
Pourquoi? Parce que, si les établissements
locaux trouvent évidemment des avantages
dans le fait qu'il n'y a plus à payer les
frais de transport de la matière première à
l'aller et du produit fabriqué au retour, ces
avantages sont la contre-partie de désavan-
tages sérieux et réels : l'installation du ma-
tériel, le transport de l'outillage sont très
certainement plus cliers que dans la métro-
pole; le personnel directeur, et la main-
d'œuvte qualifiée, quand on parvient à se
la procurer, sont payés par des salaires plus
élevés; les frais d entretien, de remplace-
ment ou de réparation sont plus coûteux ; il
arrive même qu'il est impossible de se pro-
curer certaines pièces de rechange, et que
la fabrication doit pour cela s'arrêter;
l'usure de l'outillage est plus rapide; les
centres normaux de fabrication sont à des
distances ©ynsUMraMes, rte
Enfin, il y a l'impôt et il y a la manière
de s'en servir, je veux dire : de le perce-
voir. L'exercice est le régime le plus cordia-
lement détesté ; la métropole y a renoncé.
sauf pour quelques taxes dont le taux dé-
passe la valeur du produit sur lequel elles
pèsent, ce qui déterminerait le fraudeur à
redoubler d ingéniosité pour soustraire à
l'impôt même de petites quantités du produit.
L'arrêté du 16 juin met à la charge des
assu jettis les frais de surveillance et d'exer-
cice ; or, on prétend que ces frais corres-
pondent à la moitié du montant de l'impôt.
On comprend que les assujettis fassent la
grimace.
Un comprend aussi leurs protestations.
Les industriels de là-bas font confiance à
leur Gouverneur Général, au Ministre des
Colonies pour rechercher « une taxation équi-
table P. Ils demandent à l'un et à l'autre
de tenir compte des opimons des groupe-
ments chargés de les représenter. Ils espè-
rent ou qu on leur fera payer leur part d'im-
pôts autrement que par l'institution de taxes
de consommation intérieure, ou que, pour
ces taxes, on tiendra compte de la situation
exacte de leurs entreprises, et surtout qu'on
leur épargnera les vexations du régime de
l'exercice. Nous sommes tout h fait per-
suadés ici que leuis protestations seront en-
tendues.
.- Mario Rouatan,
Sénateur de L'ilérault, ancien ministre
Vice-Prétident de la Commission
sénatoriale des Colonies.
Cinéma | Colonial
---0-0-
« L Occident H
D'une terrasse bleuie par le clair de lune,
.., Hassina (Claudia Victrix) rentre dans sa
villa. Un immense châle l'enveloppe harmo-
nieusement; elle va s'étendre dans un coi'.
de son boudoir sur des peaux de tigres, et
là, rêver aux rivages du Maroc.
Tel est l'un des beaux tableaux de l'Occi-
biepti, que tourne en ce moment Henri Fes-
court.
La Maison du Maltais n
C'est le mercredi 7 mars, à l'Empire, à
14 h. 30, que Cinéromans-Films de France
présenteront la Maison du lJlalta;s le grand
film tiré du roman de Jean Vignaud, mis
en scène par Henri Fescourt, avec Tina Mel-
ler et Silvio de Pédrelli.
« Sous le Ciel du Sud »
Dans le film Sous U ciel du Sud, que Ro-
bert Flaherty dirige en ce moment aux îles
Tahiti, le metteur en scène fait usage du té-
légraphe indigène. Ce télégraphe est formé
de pièces de bois soigneusement polies et
creusées à l'intérieur. Chaque extrémité est
recouverte d'une peau tannée de sanglier.
C'est au moyen de sons rendus par cette
peau, soit qu'on frappe dessus avec des ba-
guettes, soit qu'on la frotte avec les mains,
que les indigènes communiquent.
En Belgique
Le Royal Club Africain d'Anvers a donné
ces jours derniers une soirée de gala qui fut
l'occasion d'une grande manifestation de
propagande coloniale.
Après la « Brabançonne » écoutée debout
par l'assemblée, fut projeté un film de pro-
pagande coloniale, Le Congo qui s'éveille,
d'un très grand intérêt documentaire, et qui
obtint un vif succès.
M. Moreaux, le sympathique chef d'orches-
tre de l'Empire où avait lieu la fête, avait
préparé une excellente adaptation musicale
pour orchestre et grandes orgues. Surtout,
ses emprunts habiles à la musique nèjyre fu-
rent des plus réussis. -..
TAUX pt; LA PIASTRE
tr. Gouverneur Gt'néral de l'Indochine vient
de faire connaître nu Ministre des Colorias qUj\
la date du 1er mars 1088, le taux officiel ' la piastre était de 13 fr. 05.
LIRE EN 2e PAGE
A l'A CHAMBRE
AV CONSEIL D'ETAT
LOIS ET DECRETS
LE RESEAU ROUTIER DE LA IITE-WLIA
LE STATUT DE TANGER
L'ARMEE COLONIALE
L'Aviation Coloniale
O»e-
France-Amérique du Sud
Le lieutenant de vaisseau aviateur Paris,
dont nous avons annoncé le départ de l'Etang
de Berre, a améri à Sébou après des pre-
mières étapes particulièrement pénibles. Un
vent violent et une pluie continuelle avaient
obligé l'aviateur à faire escale mardi à.
Malaga, où le ravitaillement de l'avion
s'est fait avec de grandes difficultés.
L'aviateur a repris son vol mercredi
mutin et le mercredi soir il atteignait les
côtes africaines, après une lutte extrême-
ment pénible contre un vent violent qui
soufflait par moment en tempête. A la hau-
teur de Larache, un moteur ayant fait en-
tendre quelques ratés, le lieutenant Paris
s'est décidé 4 atterrir à Loukkos. Grâce au
sang-froid de l'aviateur, la manœuvre
d'amérissaee, qui présentait de très gran-
des difficultés en - raison de la crue du !
fleuve, s'est déroulée normalement.
L'hydravion pouvait repartir le lende-
main matin à 9 heures et arriver sans en-
combre à 10 h. 30 à Sébou.
Malgré un temps défavorable, le lieute-
nant de vaisseau Paris est parti hier matin
de Kenitra à destination de Porto-Praïa, aux
Bas du Cap-Vert.
Il a été signalé au-dessus de Rabat, puis,
un peu plus tard, à Casablanca. L'arrivée
aux 11es du Cap-Vert aura lieu, espère-t-on,
ce soir, entre 22 et 23 heures,
D'autre part, hier soir, à 17 h. 30, a dû
partir du Maroc le premier courrier pour
l'Amérique du Sud. L'avion parti de Tou-
louse hier matin avec les correspondances
françaises était attendu q. Casablanca è, 17
heures.
- - -
La levée du courrier a eu lieu a casa..
blanca à 14 heures. Ce courrier était très
important par suite du désir de nonibreux
collectionneurs de posséder les timbres du
premier courrier.
Dans l'autre sens, la ligne est déjà en
plein fonctionnement, et un courrier im-
portant est parti, à bord d'un hydravion, de
Pacheoo (Brésil) à destination do Fernando-
(le-Nonroha, où il sera pris par un aviso,
qui le transportera aux lies du Cap-Vert.
Paris-Le Gap
L'avion-cinéma, piloté par les aviateurs
français Mauler et Baud, est arrivé au
camp de la Martinière (OhAtcauroux) hier
* 18 h. 15. Ils avaient quitté Le Bourget
à 12 h. 33. Leur avion est un Caudron, mo.
teur Salmson 110 CV.
118 emportent un pli du cardinal Dubois
à l'adrelle de Mgr Grimaud, ôvêque de
MMt
LE DÉVELOPPEMENT
DU CONGO BELGE
..1 .f..
Tandis que la France, poursoi.
vaut ses études, hésitait à cons-
truire une voie ferrée du Stanley-
Pool à l'Océan, plus résolus, les Belges se
mettaient à Vœuvre et triomphaient des plus
grandes difficultés. Le chemin de fer à voie
étroite de 400 kilomètres qui supplée le
fleuve dans la partie que les rapides ren-
dent inutilisable, entre le port maritime de
Matadi, sur le Bas-Fleuve, et le port flu-
vial de Kinshasa, sur le Stallley-Pool, était
inauguré en 1900. C'est ce chemin de fer
que la France continue à emprunter pour
l'exploitation de ses concessions et le ravi-
taillement de ses postes sur le Congo it
VOubattgui, malgré les tarifs fort élevés
qu'il pratique et qui grèvent très lourde-
ment nos produits, tant d'importation que
d'exportation.
Encouragés par ce premier résultat, les
Belges ont construit une ligne à travers le
ltlayumhe, entre Borna et la frontière fran-
çaise, et ont décidé d'établir autant de tron-
çons de voies ferrées qu'il est nécessaire pour
éviter les rapides du fleuve et réunir (lItrc
eux les biefs navigables.
Pour utiliser à la navigation ci vapeur le
long bief de 442 kilomètres de Stanley-
ville à llindi, ils ont construit et achevé, le
long des chutes Stanley, en 1906, une ligne
de 127 kilomètres de Stanleyville à Pon-
thierville. Ils en ont édifié une autre, de
100 kilomètres, le long des chutes de Hindi,
entre Kindu et Kongolo. Une attire réunit
le Haut-Congo au lac Tangattyika et corres-
pond avec la ligne de Dar-es-Salam, sur
l'Océan Indien, par un service lacustre de
vapeurs. Les chemin de fer de l'Union Sud-
Africaine aboutissent a lJtlRama, au coeur
du Katanga et, en outre de certaines réalisa-
tions d'ordre secondaire comme les chemins
de fer vicinaux de l'Uélé, de grands projets
sont, qui en voie d'exécution, qui à l'étude
pour faire du Congo belge le carrefour et
la plaque tournante du continent africain.
En effet, non seulement le passage d'un
éventuel transafricain y est obligatoire, mais
il comporte une notable section de parcours
du Cap au Caire ; il doit être, un jour pro-
chain, à Chilongo, entre Bukama et Elisa-
bethville. le terminus de la voie ferrée Portu-
gaise de pénétration de l'Angola, et le Gou-
vernement général a (Iltrepris, sur plusieurs
points, la construction d'une grande artère
qui unira les deux pâles extrêmes de la colo-
nie. Le chemin de fer du Bas-Congo au
Katanga qui, d'abord par la voie fluviale
du Kassaït puis directement de Matadi, dont
le chemin de fer est en voie d'élargissement,
pour lui conférer une plus grande capacité,
unira l'estuaire du Congo au terminus des
chemins de fer sud-africains rendra possible,
avant dix ans, de se rendre en chemin de fer
directement de Matadi à Capetown.
Telle est, parallèlement au développement
considérable des entreprises industrielles et
agricoles, la politique de mise en valeur ra-
tionnelle suivie par la Belgique au Congo
en ces dernières années.
Charles Debierre
Sénateur du Sord
Membre de la Commission
des Affaires étrangères.
A la Ciinssuifcsulonles du Sénat
'0
La Commission sénatoriale des Colonies
s'est réunie jeudi après-midi, sous la pré-
sidence de M. Messimy.
M. Mario Bous ta 11 a été nommé rappor-
teur , pour avis sur le projet de loi portant
modification du tarif douanier colonial.
M. Messimy a été nommé rapporteur pro-
visoire sur le projet de loi approuvant la
création d'un office des études du transsa-
harien.
La Commission a approuvé les rapports :
de M. Mario Roustan, sur le projet relatif à
l'Agence Générale des Colonies ;
De M. Lauraine, sur le projet concernant
l'établissement dit « Camp Central » à l'Ile
Nou.
La Commission a également entendu et
approuvé les avis :
De M. Mario Roustan sur le projet relatif
a la prohibition dans les Colonies de la
sortie dos jetons en bronze d'aluminium ;
De M. Josse, sur le projet de versement
au Trésor par la Banque de la Guadeloupe
de la contre-valeur des billets émis avant
1907 ;
De M. Jules Philip, sur le projet d emprunt
de 21 millions contracté par le Gouverne-
ment général du Congo ;
De M. Martin-Binaclion, sur les droits de
douane dans la Colonie du Gabon.
A la commission de l' Alrérle
des Colonies et des Protectorats
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats, réunie hier à 15 heures,
n'a tenu qu'une séance très courte, consa-
crée à l'audition du rapport de M. Roux-
Freissineng sur la création d'un office des
études du chemin de fer transsaharien.
Malgré l'opposition de MM. Henri Fon-
tanier, Théo Bretin et Ernest Lafont, la
Commission a approuvé le projet du Gouver-
nement qui désire que la discussion en vienne
en séance publique dans le plus bref délai
possible (dès que la Commission des Finan-
- ces -- et -- celle -- des Travaux publics l'auront
elles-mêmes adopté), en tout cas avant la
fin de la législature.
Etaient présents : MM Angoulvant, Fon-
tanier (Henry), Grandtnaison (commandant
de), Lafont (Ernest) (Loire), Le Moigne (Al-
bert) (Manche), Maftre, Malerandt Perreau-
Pradier (Pierre), Poitou-Duplessy, Proust.
Riboisitre (comte de La), Roux-Freissineng,
Saint-Juat (génital), Théo-Bretin.
Son Excellence, le Requin
--0-0--
Semblables à certains hommes dont les pierres
tombales seules savent reconnaître les vertus.
vertus dont nul ne se doutait de leur vivant, les
requins et autres squalidés de' leur famille,
plutôt honnis, et de réputation déplorable tant
qu'ils sillonnent les mers à la recherche de
leur proie, deviennent, sitôt leur mort, créatures
excellentes, d'une incroyable utilité. Ils sont
doués de qualités multiples et presque incalcu-
lables.
Un très aimable savant, M. Ch. Ziegler,
ingénieur chimiste, pour lequel les questions
économiques n ont plus de secrets, et qui a été
regarder dans les quatre parties du monde de
quelle façon l'homme peut utiliser les animaux
et les végétaux, nous apprend, dans une étude
consacrée au tannage des peaux des animaux
marins, que, tel le porc (non pas celui qui som-
meille au fond du cœur de chacun de nous,
mais celui auquel nous devons les délicieux
boudins, les jambons délectables et maintes
exquises délicatesses), le requin, défunt, est
une créature presque parfaite qui peut être uti-
lisée entièrement.
Sa peau. tannée, sert à faire un cuir de qua-
lité remarquable. Les peaux lourdes correspon-
dent, pour chaque unité, à plusieurs peaux de
vache : elles sont de toute première valeur pour
confectionner des courroies de transmission.
Celles plus légères sont excellentes pour la
Fabrication des chaussures, la maroquinerie, les
articles de voyage.
La chair qui r eût cru ! est non seule-
ment COmeStlOle, mais aeieciaDie. rsous ne
parlons pas des ailerons, mets de choix recher-
ché des Chinois, et dont la valeur marchande
est énorme, mais de la viande en général. On
en fait grand cas en Amérique. De ce que
l homme dédaigne, ses frères inférieurs, les
animaux de basse-cour, se régalent.
A I 1 I 1 -
Mvec les aecnetS, on conrecuonne un engrais
parlait. L'ossature, desséchée et pulvérisée, a
une très haute teneur en azote et phosphate.
Avec le foie, on obtient une huile supérieure
que nous achetons chaque jour, parait-il, sans
nous en douter, sous le nom d' huile de foie de
morue.
L. estomac et 1 intestin peuvent être tannes.
Avec les déchets de peau et le restant de
l' ossature, on fait de la colle. Le suc gastrique
sert à la fabrication de l'insuline, La bile peut
être utilisée commercialement : certaines glandes
ont un emploi médicinal : avec les fibres der
miques, on confectionne une matière fibreuse
dont la résistance à la traction est énorme, et
les déchets de cuir servent à obtenir un produit
élastique fort utilisable.
Qui de nous, en se penchant le long du
sparaeck. pour regarder les évolutions dans le
sillage du navire d' une de ces « sales bêtes »,
aurait soupçonné les qualités multiples de cet
animal, plutôt maf vu des marins, et de répu-
tation plus qu'équivoque, un peu dans tous les
mondes tant qu'il est en vie 1 .r
Un en arrive presque à regretter que les dit-
férentes variétés du genre requin ne soient pas
le long des rivages de nos colonièl. aussi nom-
breuses que dans les parages de certaines côtes
américaines, par exemple, où. parait-il, à l'aide
de filets spéciaux, on prend chaque jour de 50
à 200 squalidés dont la taille atteint jusqu'à
4 et 5 mètres et dont il reste toujours autant 1
Cependant, s ils sont en moins grand nombre
chez nous, les membres de cette intéressante
tamille (on en compte dix-sept variétés) se ren-
contrent souvent dans les eaux des différents
océans ou mers qui bordent nos possessions
d'Afrique, d'Asie ou d'Océanie, sans oublier
les autres. On en capture, souvent sans le vou-
loir, dans les pêcheries ; jusqu'ici, on n'a pas
tiré grand parti de leur chair, de leur cuir, de
tout l'anima l enfin. C est un grand tort.
Industriels et pêcheurs, allez faire un tour
en Amérique, où la pêche des squalidés est
organisée d' une façon rationnelle et pour ainsi
dire scientifique, et où elle' rapporte gros à ceux
qui la pratiquent. Ou, plus simplement, lisez la
brochure de M. Ziegler, en vous reportant, au
besoin, aux références qu'il donne. Et n'oubliez
pas à l'avenir que, dans le requin comme dans
tel bar auquel nous ne ferons pas de réclame,
même gratuite, tout est bon ; qu'il y a énor-
mément d'argent à gagner en tirant sagement
parti des innombrables qualités qu'il possède,
aussitôt après sa mort.
Vous vous en trouverez probablement fort
bien.
Loui. Le Barbier.
.1.
Les peintres coloniaux
---0-0--
L'idée coloniale fait réellement des progrès,
car nous la rencontrons maintenant dans les
cercles mondains.
A r Exposition annuelle du Volney, nous
avons pu apprécier d'excellents tabléaux inspi-
rés par la vie coloniale :
Les ratences orientales de Maurice bompard
au coloris si puissant, Une vue de Médenine
(Sud-T unisien) de M. Bertrand de Bonnechose;
Les portes d une ville marocaine de M. Ca-
porto (Ulysse).
Exposition Internationale d'Anvers
Au cours du Conseil des Ministres de ce
matin, M. Bokanowski, ministre du Com-
merce, a soumis à la signature du Président
de la République un décret aux termes du-
quel M. Dal Piaz, Président du - Conseil d'ad-
ministration de la Compagnie Générale
Transatlantique, est désigne pour présider et
organiser la section française de l'Exposition
Internationale, coloniale, maritime et d'Art
flamand qui aura lieu à Anvers en 1930.
Le général Génie remplira auprès du Co-
mité d'Organisation les fonctions de Com-
missaire général.
Elections législatives
Au cours de sa séance de ce matin, le
Conseil des Ministres a fixé définitivement
aux 22 et 29 avril, la date des élections gé-
nérales.
Le commerce de la Métropole
avec l'Algérie
--- eo
L'Algérie offre un débouché important à
certains produits des industries de la métro-
pole. Les dentelles, notamment, donnent
lieu à un commerce intéresant. Les plus de-
mandées sont : les dentelles du Puv, de Ca-
lais, des Vosges, celles au filet de la Haute-
Saône. L'usage en est assez répandu dans la
population européenne et même parmi les iu-
diarènes.
Mais si les dentelles importées vienfient
à peu près toutes de la France continentale,
elles ne sont pas cependant toutes de fabri-
cation française; les grossistes de France
auxquels s'adressent les importateurs algé-
riens approvisionnent en effet ces derniers,
non seulement en dentelles d'origine fran-
çaise, qui sont. en général, les plus offertes,
mais aussi en dentelles étrangères, belges,
entre autres et, depuis quelque temps, en
dentelles d'Indochine.
La « dentelle arabe » concurrence aussi
nos importations, mais dans d'assez faibles
proportions.
La colonie, d'ailleurs, demande également
des dentelles à l'étranger. C'est ainsi que,
en 1924, le port d'Alger a reçu : d'Italie,
4 kilos ; d'Espagne, 5 kilos ; d'autres pays,
6 kilos.
C'est donc nettement de France que 1 Al-
gérie reçoit la plus grande totalité des den-
telles dont elle a besoin. Toutefois, il est dif-
ficile d'en préciser les quantités. Les statis-
tiques douanières ne faisant pas état de ces
importations, le chiffre nous en échappe.
Le commerce des montres, réveille-matin
et pendules trouve également un débouché
important outre-Méditerranée. Les marques
françaises y sont très en faveur. L'Italie et
la Suisse ne font en Algérie que de très pe-
tits envois sans influence sur le commerce
effectué par la métropole.
Ici, du moins, les statistiques douanières
accusent des chiffre. Pour 1924, les fabri-
cations importées en Algérie s'établissent
ainsi :
Montres à boites d'argent, sans compllca-
tion : 201 montres.
Montres à boîtes autres que d'or et d'ar-
gent, sans complication : de France, 860;
des Etats-Unis, 2 ; de Suisse, 5 ; d'Allema-
gne, 4. de r é -
Mouvement de pendules, d'horloges, de re-
veils pesant plus de 500 grammes a 1 unité.
d'Italie, 23 quintaux.
Horloges, pendules et réveils de tous gen-
res pesant à" l'unité plus de 500 grammes, de
France : 203 quintaux.
Horloges, pendules et réveils de tous gen-
res, pesant à l'unité 500 grammes ou moins
(y compris les mouvements) : de France,
205 quintaux; d'Italie, 20 quintaux.
-- -. # .-.A.----- -
Chronomètres de Dora et reguiaieurs ue
précision : de France, 3 quintaux; de Suisse,
10 quintaux.
fourniture d'horlogerie pour la montre :
de France, 5 quintaux.
Fournitures autres : de France, 13 quin-
taux; d'Italie, Il quintaux.
C'est dire que la grande diversité des ar-
ticles d'horlogerie de fabrication française et
leurs qualités différentes, répondent heureu-
sement aux besoins algériens.
L'humble montre au boitier de métal oxydé
comme le riche chronomètre étincelant d'or ;
et les dentelles, péché si charmant et si pré-
cieux de nos aïeules, sont toujours la gloire
de l'industrie de France.
Nouvelle préparat on à l'école coloniale
Une circulaire de MM. Edouard Heniot
et Léon Perrier signale aux recteurs que le
concours d'entrée à l'Ecole coloniale a été
- .- l' 1
réorganisé dans des conditions telles que la
préparation de ce concours pourra désormais
être assurée dans les lycées, à partir du 1er oc.
tobre 1928.
Il appartient aux Recteurs de faire, après
avis des Conseils d'administration, les proposi-
tions de création d' un cours de préparation à
l'Ecole coloniale, dès que pourra être envisagé
un nombre d'inscriptions suffisant pour que les
frais du cours soient couverts par une recette
correspondante sur les familles.
Ainsi, le concours d'admission à l'Ecole co-
loniale, jusqu'à présent réservé en fait à des
étudiants pouvant habiter Paris pendant un an
ou deux, va être désormais accessible à tous
les bacheliers désireux de le préparer dans cer-
tains lycées, à Paris ou en province.
Cet effort pour mettre la carrière colonial e à
la portée de tous les jeunes gens, sur tous les
points de la France, correspond à la fois au
progrès de l'idée coloniale dans le pays et aux
besoins même de la mise en valeur de nos pos-
sessions d'outre-mer. La préparation dans les
lycées témoigne que la culture générale secon-
daire a paru devoir être à la base de la forma-
tion d'une élite d'administrateurs coloniaux.
Le commerce de la vanille
à Madagascar
00
Certains organes de la presse métropoli-
taine ont signalé récemment que les stocks
de vanille existant à Madagascar à la lin
de 1927 s'élevaient à 400 tonnes.
Il y a lieu de rectifier des appréciations
manifestement exagérées -- et - qui ne peuvent
avoi r pour effet que de peser sur les cours
du marché de la vanille, alors que celui-ci
est, au contraire, dans les meilleures dispo-
sitions.
Dos informations remues par cable mon-
trcnt, en effet, que (lit i" janvier 1927 jus-
qu'au 12 février 192$, les exportations se
sont élevées à 56j tonnes, alors que les pré-
visions de réeolte pour ia. campagne 19.?7-
1928 atteignaient 464 t>urnes au maximum.
0- ----,.--- ---
La Nouvelle-Calédonie
à la Faculté des Sciences
––̃00 -
M. Risbec soutiendra, le samedi 10 mars, à
14 h. 30, à la Sorbonne, une thèse pour le doc.
torat ès sciences naturelles sur le sujet suivant :
« Contribution à l'étude des nudibranches de
la Nouvelle-Calédonie. »
AU SÉNAT
-0+--
DEBATS
Le régime douanier colonial
Le Sénat a discuté hier, au cours de trois
longues séances, l'important projet sur le
régime des douanes comprenant douze ar-
ticles relatifs au régime douanier colonial.
Notre urni et colluboruteur, M. Mario
Roustan, a pris la parole au cours de cette
discussion. t de pal@Iel. au li(JIII
- Avant de parler au nom de la Com-
mission des Colonies, a-t-il dit, je veux po-
ser à la Commission des douanes, une
question très claire à laquelle, je l'espère,
elle répondra aussi nettement.
A lu deuxième séance de merdredi der-
nier, à la Chambre, MM. Moiinaud et Dia-
gne ont, comme nous l'avons annoncé, dé-
posé un amendement proposant de repren-
dre comme articles additionnels, au présent
projet, les articles au régime douanier co-
ioninl qu'avait votés la Chambre en mai
W2G dans le projet de loi portant revision
du tarif général des douanes, qui, vous le
savez, ne fut jamais définitivement voté.
Ces douze urticle seraient devenus ca-
ducs s'ils n'avaient été votés avec le pro-
jet actuel.
La Commission des douanes, et la Cham-
bre avec elle, acceptant l'amendement, ces
articles additionnels furent votés.
Heureuse solution dont il convient de se
réjouir.
M. Léon Perrier, ministre des Colonies,
qui suit avec une vigilante attention tout
ce qui concerne son département, n'avait
pu, ce jour-là, arriver à temps à la Cham.
bre, retenu au Sénat.
Et voici la question que je poso à nos
collègues de la Commission des douanes :
étes-vous prêts à discuter aujourd'hui ces
douze articles sur le régime douanier co-
loniul, ou proposez-vous de les reporter à
une nouvelle séance ultérieure ? En ce cas,
a quelle séance ? » (Applaudissements.)
M. Chapsal, président de la Commission
des Douanes, dit que cette Commission
n'est pas prête à en soutenir la discussion,
car les articles en question lui ont été aou-
n is tardivement.
Elle propose donc la disjonction.
Mais, dit M. Chllpsnl. le rapport de
M. Tournan sera distribué incessamment
et lu Sénat pourra discuter ces textes avant
la séparation. (Très bien !)
M. Mario Roustan. Nous sommes d'ac.
cord. --.---- ---
M. Henry Dérenger. Je prends acto
des observations qui viennent d'être échan-
gét's. Il doit être entendu que la dis jonc-
tion textes dont on vient de parler et
qui amélioreront la situation actuelle ne
sera pus un enterrement et que le régime
douanier colonial sera discuté .par le Sénat
avant !a séparation. (Très bien !)
Les droite de douane
et les bananes coloniales
Dans la discussion du projet additif doua-
nier, au Sénat, M. braRer de la Ville-
Moysan, a demandé la puioio sur le 110 n
fruits de table ou autres frais : bananes
en régime ou détachées, droit du 2-1 francs
au tarif général ; de 12 francs, au tarif mi-
nimum) pour que les droits fussent portés
à 50 et à 25 francs. --
;– Je parle ici, dit le sénateur d'Ule-et-
Vilaine, en faveur d'une des ressources
agricoles les plus importantes de nos Colo-
nies, ou du moins d'une de leurs ressour-
ces qui devrait être très importante.
Nous pourrions tirer de la Guadeloupe, de
la Guinée, de l'Afrique équatoriala fran-
chise. du Congo, à peu près la totalité des
bananes nécessaires à notre consomma-
tion.
Or, actuellement notre agriculture colo-
niale est si mat protégée que 97 pour 100 des
bananes entrant en France viennent des
possessions anglaises ou espagnoles.
Le principe de mon amendement n'est pas
discutable et notre Commission comme M.
le Ministre sont, sur ce point, du même
avis que moi. M. Léon Perrier disait, dans
un discours prononcé, en H)26, au Conseil
supérieur des Colonies, qu'un effort vigou-
reux s'imposait pour intensifier la culture
de la banane et son exportation vers la
France, il ajoutait que cet effort était déjà
entrepris notamment en Guinée.
Aucune hésitation n'est donc possible sur
le principe.
Mais je me sépare sur un point de M. le
Ministre des Colonies et de votre Commis-
sion quand je demande nue les droits d'en-
trée sur les bananes soient portés de 24 à
50 et de 12 à 25 francs : il me semble que
ces droits sont très justifiés puisque les
droits sur d'autres produits analogues aux
bananes et que produisent nos Colonies,
ont été bien plus majorés que ceux-ci. Je
vois, en effet, les droits suivants au tarif
général et au tarif minimum : bananes, 2t
et 12 francs ; citrons et oranges, 70 et 35
francs ; mandarines et chinois, 100 et 50
francs.
La Commission parait disposée iï accep-
ter de porter le tarif minimum à 18 francs
et elle déclare qu'il lui est impossible
d'aller au delà parce qu'elle ne peut dépas-
ser le coefficient 6.
Or. ce coefficient a été dépassé par elle
nour les oranges et les citrons.
Je lui demande donc de faire un effort
de plus et dans un esprit de transaction,
j'accepte de limiter ma demande aux chif-
fres suivants : 20 francs pour le tarif
minimum et 40 francs pour le tarif général.
Notre ami. M. Henry Hérenger, senateur
do la Gundeloupe, s'associe à la demande
tll M. Ôrager de la Ville-Moysnn et mon-
tre que depuis plusieurs années la produr-
tion des bananes est en progression dans
nos Colonies et est susceptible de prendre
un développement considérable.
T.a croissance rapide du bananier le fait
utiliser comme arbre d'abri dans les jeunes
plantations. Il pcmrrnit, en Guade]oupe.
prendre place sur les terrains abandonnés
par la canne ti sucre. I.e climat, de ta uun-
delonpe est particulièrement favorable au
bananier, car sans irrigation, sans engrais,
sans soins, il v donne de plus beaux régi-
mes qAi'anv Canaries où une surveillance
constante lui est nécessaire.
M. lîenrv flérenger montre comment est
né et s'est accru le mouvement d'exporta-
tion des bananes coloniales vers la métro-
pole. mouvement enregistré par les stntis-
tiques suivantes : en 1. 511.000 kilogr. ;
rw MffMtnn - In rgNTfMR*
bAMBDI BOIR. 8 MAB3 1 m.
Les Annales Coloniales
Ut «moncci ti réclames mmiI Wfi m
Dimotmirs i Marail RUIDEi « L-8. THÊBAUL T
Lm Awmw Qoroum m putttotU qu du or*
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JOURNILJUOTIOIEH
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Rédaction &Administration
M, III Il MM-TUHT
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TtliPH. t LOUVRE IM7
RICHELIEU1741
IIOIIEIENTS
ma k supplément illustré;
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(ililulii MOt 51. U.
1M > 1M > M »
on l'ûIU8 -- tmie dm
tm - paIIa.
TAXES DE CONSOMMATION ET RÉGIME
DE L'EXERCICE E3 A. 0. F.
Rien qu'une étude encore, ce sera la der-
nière. La dernière, jusqu'à nouvel ordre.
Mir. jv cro," que çe qui va suivre est néce.
saire pour que nous ayons fait le tour de la
question. -.
J ai montré ce qu il y avait d aventureux
et d'arbitraire dans une doctrine coloniale
qui permettrait, à un moment quelconque et
parfois assez mal choisi, de suspendre le
développement industriel et commercial de
telle ou telle de nos provinces lointaines,
par des arrêtés administratifs; ce qu'il y
avait d'injuste à payer de la sorte des in-
dustries locales dont l'administration avait
encouragé la naissance et les espoirs; ce qu'il
y avait d'imprudent à laisser nos colonies
dans la dépendance de l'étranger, quand il
s'agit de produits aussi indispensables, aussi
élémentaires que l'huile d'arachides et les
tissus de coton.
L Union Coloniale française rappelait, a
ce propos, des exemples qui auraient dû
nous être des enseignements. Pendant la du-
rée de la grande guerre, sur les chemins de
fer de l'Afrique Occidentale, les locomo-
tives étaient arrêtées faute d'huile; en l'an
1917, on n'avait plus de sacs pour expédier
à la métropole les produits qui lui étaient
nécessaires; dans certains endroits, on fut
obligé de tuer les moutons pour taire des
« gherbas P. Que demain survienne une
autre guerre (Di ornai avertant!), ou, ce qui
est dans l'ordre des choses toujours possi-
bles, une crise économique, aurons-nous à
payer aussi cher la faute de n'avoir pas
vu qu'il y ai des industries élémentaires
absolument indispensables à un jJays, ou,
l'ayant vu, d'avoir tout fait pour en arrêter
le développement?
J'ai indique que les mesures dont nous
faisons la critique n'atteindraient pas les
industries familiales indigènes, lesquelles se-
raient vite en état de supériorité par rapport
aux industries françaises; seules atteintes
par les taxes, et déjà grevées de charges que
connaissent tous ceux qui savent à quelles
difficultés doit faire face un industriel fran-
çais en A.O.F.
- Au point de vue des ressources budgétai-
res, sans répéter que les industries locales
sont prêtes à payer leur part, je ferai obser-
ver que le budget d'une colonie s'enrichit
dans la mesure où des établissements indus-
triels se forment sur son territoire; veut-on
quelques uns des impôts qu'ils acquittent?
Droits d'entrée sur le matériel d'installation,
sur les machines, sur les ingrédients impor-
tés chaque année ; patentes ; impôts payés
par le personnel, etc. Ai-je hesoin de rap-
peler que la fiscalité n'est pas tout, qu'elle
n'est rien sans la prospérité économique,
que c'est grand pitié quand celle-ci entrave
celle-là, et que la fable de la poule aux
œufs d'or est une vérité éternelle surtout en
économie politique.
Cela posé, disons à notre tour qu'il ne
saurait être question d'assimiler des taxes
de consommation intérieure et des taxes
d'importation. Celle-ci sont fixées par décret
en Conseil d'Etat, celles-là par arrêté du
Gouverneur soumis au ministre. LA.01
n'est pas un territoire assimilé à la métro-
pole au point de vue douanier. Rien n'indi-
que que si des articles sont fabriqués en
A.O.F. ils seront frappés des mêmes droits
que les articles français similaires importés;
rien ne l'indique, ni la loi de 1922, ni le
décret d'avril 1925, ni même le rapport qui
précède ce décret. Pour procéder à cette assi-
milation fragmentaire, il faut la décision du
Parlement.
Ensuite, le taux de ces taxes intérieures
ne saurait être égal à celui des droits sur
les marchandises importées de la métropole.
Pourquoi? Parce que, si les établissements
locaux trouvent évidemment des avantages
dans le fait qu'il n'y a plus à payer les
frais de transport de la matière première à
l'aller et du produit fabriqué au retour, ces
avantages sont la contre-partie de désavan-
tages sérieux et réels : l'installation du ma-
tériel, le transport de l'outillage sont très
certainement plus cliers que dans la métro-
pole; le personnel directeur, et la main-
d'œuvte qualifiée, quand on parvient à se
la procurer, sont payés par des salaires plus
élevés; les frais d entretien, de remplace-
ment ou de réparation sont plus coûteux ; il
arrive même qu'il est impossible de se pro-
curer certaines pièces de rechange, et que
la fabrication doit pour cela s'arrêter;
l'usure de l'outillage est plus rapide; les
centres normaux de fabrication sont à des
distances ©ynsUMraMes, rte
Enfin, il y a l'impôt et il y a la manière
de s'en servir, je veux dire : de le perce-
voir. L'exercice est le régime le plus cordia-
lement détesté ; la métropole y a renoncé.
sauf pour quelques taxes dont le taux dé-
passe la valeur du produit sur lequel elles
pèsent, ce qui déterminerait le fraudeur à
redoubler d ingéniosité pour soustraire à
l'impôt même de petites quantités du produit.
L'arrêté du 16 juin met à la charge des
assu jettis les frais de surveillance et d'exer-
cice ; or, on prétend que ces frais corres-
pondent à la moitié du montant de l'impôt.
On comprend que les assujettis fassent la
grimace.
Un comprend aussi leurs protestations.
Les industriels de là-bas font confiance à
leur Gouverneur Général, au Ministre des
Colonies pour rechercher « une taxation équi-
table P. Ils demandent à l'un et à l'autre
de tenir compte des opimons des groupe-
ments chargés de les représenter. Ils espè-
rent ou qu on leur fera payer leur part d'im-
pôts autrement que par l'institution de taxes
de consommation intérieure, ou que, pour
ces taxes, on tiendra compte de la situation
exacte de leurs entreprises, et surtout qu'on
leur épargnera les vexations du régime de
l'exercice. Nous sommes tout h fait per-
suadés ici que leuis protestations seront en-
tendues.
.- Mario Rouatan,
Sénateur de L'ilérault, ancien ministre
Vice-Prétident de la Commission
sénatoriale des Colonies.
Cinéma | Colonial
---0-0-
« L Occident H
D'une terrasse bleuie par le clair de lune,
.., Hassina (Claudia Victrix) rentre dans sa
villa. Un immense châle l'enveloppe harmo-
nieusement; elle va s'étendre dans un coi'.
de son boudoir sur des peaux de tigres, et
là, rêver aux rivages du Maroc.
Tel est l'un des beaux tableaux de l'Occi-
biepti, que tourne en ce moment Henri Fes-
court.
La Maison du Maltais n
C'est le mercredi 7 mars, à l'Empire, à
14 h. 30, que Cinéromans-Films de France
présenteront la Maison du lJlalta;s le grand
film tiré du roman de Jean Vignaud, mis
en scène par Henri Fescourt, avec Tina Mel-
ler et Silvio de Pédrelli.
« Sous le Ciel du Sud »
Dans le film Sous U ciel du Sud, que Ro-
bert Flaherty dirige en ce moment aux îles
Tahiti, le metteur en scène fait usage du té-
légraphe indigène. Ce télégraphe est formé
de pièces de bois soigneusement polies et
creusées à l'intérieur. Chaque extrémité est
recouverte d'une peau tannée de sanglier.
C'est au moyen de sons rendus par cette
peau, soit qu'on frappe dessus avec des ba-
guettes, soit qu'on la frotte avec les mains,
que les indigènes communiquent.
En Belgique
Le Royal Club Africain d'Anvers a donné
ces jours derniers une soirée de gala qui fut
l'occasion d'une grande manifestation de
propagande coloniale.
Après la « Brabançonne » écoutée debout
par l'assemblée, fut projeté un film de pro-
pagande coloniale, Le Congo qui s'éveille,
d'un très grand intérêt documentaire, et qui
obtint un vif succès.
M. Moreaux, le sympathique chef d'orches-
tre de l'Empire où avait lieu la fête, avait
préparé une excellente adaptation musicale
pour orchestre et grandes orgues. Surtout,
ses emprunts habiles à la musique nèjyre fu-
rent des plus réussis. -..
TAUX pt; LA PIASTRE
tr. Gouverneur Gt'néral de l'Indochine vient
de faire connaître nu Ministre des Colorias qUj\
la date du 1er mars 1088, le taux officiel '
LIRE EN 2e PAGE
A l'A CHAMBRE
AV CONSEIL D'ETAT
LOIS ET DECRETS
LE RESEAU ROUTIER DE LA IITE-WLIA
LE STATUT DE TANGER
L'ARMEE COLONIALE
L'Aviation Coloniale
O»e-
France-Amérique du Sud
Le lieutenant de vaisseau aviateur Paris,
dont nous avons annoncé le départ de l'Etang
de Berre, a améri à Sébou après des pre-
mières étapes particulièrement pénibles. Un
vent violent et une pluie continuelle avaient
obligé l'aviateur à faire escale mardi à.
Malaga, où le ravitaillement de l'avion
s'est fait avec de grandes difficultés.
L'aviateur a repris son vol mercredi
mutin et le mercredi soir il atteignait les
côtes africaines, après une lutte extrême-
ment pénible contre un vent violent qui
soufflait par moment en tempête. A la hau-
teur de Larache, un moteur ayant fait en-
tendre quelques ratés, le lieutenant Paris
s'est décidé 4 atterrir à Loukkos. Grâce au
sang-froid de l'aviateur, la manœuvre
d'amérissaee, qui présentait de très gran-
des difficultés en - raison de la crue du !
fleuve, s'est déroulée normalement.
L'hydravion pouvait repartir le lende-
main matin à 9 heures et arriver sans en-
combre à 10 h. 30 à Sébou.
Malgré un temps défavorable, le lieute-
nant de vaisseau Paris est parti hier matin
de Kenitra à destination de Porto-Praïa, aux
Bas du Cap-Vert.
Il a été signalé au-dessus de Rabat, puis,
un peu plus tard, à Casablanca. L'arrivée
aux 11es du Cap-Vert aura lieu, espère-t-on,
ce soir, entre 22 et 23 heures,
D'autre part, hier soir, à 17 h. 30, a dû
partir du Maroc le premier courrier pour
l'Amérique du Sud. L'avion parti de Tou-
louse hier matin avec les correspondances
françaises était attendu q. Casablanca è, 17
heures.
- - -
La levée du courrier a eu lieu a casa..
blanca à 14 heures. Ce courrier était très
important par suite du désir de nonibreux
collectionneurs de posséder les timbres du
premier courrier.
Dans l'autre sens, la ligne est déjà en
plein fonctionnement, et un courrier im-
portant est parti, à bord d'un hydravion, de
Pacheoo (Brésil) à destination do Fernando-
(le-Nonroha, où il sera pris par un aviso,
qui le transportera aux lies du Cap-Vert.
Paris-Le Gap
L'avion-cinéma, piloté par les aviateurs
français Mauler et Baud, est arrivé au
camp de la Martinière (OhAtcauroux) hier
* 18 h. 15. Ils avaient quitté Le Bourget
à 12 h. 33. Leur avion est un Caudron, mo.
teur Salmson 110 CV.
118 emportent un pli du cardinal Dubois
à l'adrelle de Mgr Grimaud, ôvêque de
MMt
LE DÉVELOPPEMENT
DU CONGO BELGE
..1 .f..
Tandis que la France, poursoi.
vaut ses études, hésitait à cons-
truire une voie ferrée du Stanley-
Pool à l'Océan, plus résolus, les Belges se
mettaient à Vœuvre et triomphaient des plus
grandes difficultés. Le chemin de fer à voie
étroite de 400 kilomètres qui supplée le
fleuve dans la partie que les rapides ren-
dent inutilisable, entre le port maritime de
Matadi, sur le Bas-Fleuve, et le port flu-
vial de Kinshasa, sur le Stallley-Pool, était
inauguré en 1900. C'est ce chemin de fer
que la France continue à emprunter pour
l'exploitation de ses concessions et le ravi-
taillement de ses postes sur le Congo it
VOubattgui, malgré les tarifs fort élevés
qu'il pratique et qui grèvent très lourde-
ment nos produits, tant d'importation que
d'exportation.
Encouragés par ce premier résultat, les
Belges ont construit une ligne à travers le
ltlayumhe, entre Borna et la frontière fran-
çaise, et ont décidé d'établir autant de tron-
çons de voies ferrées qu'il est nécessaire pour
éviter les rapides du fleuve et réunir (lItrc
eux les biefs navigables.
Pour utiliser à la navigation ci vapeur le
long bief de 442 kilomètres de Stanley-
ville à llindi, ils ont construit et achevé, le
long des chutes Stanley, en 1906, une ligne
de 127 kilomètres de Stanleyville à Pon-
thierville. Ils en ont édifié une autre, de
100 kilomètres, le long des chutes de Hindi,
entre Kindu et Kongolo. Une attire réunit
le Haut-Congo au lac Tangattyika et corres-
pond avec la ligne de Dar-es-Salam, sur
l'Océan Indien, par un service lacustre de
vapeurs. Les chemin de fer de l'Union Sud-
Africaine aboutissent a lJtlRama, au coeur
du Katanga et, en outre de certaines réalisa-
tions d'ordre secondaire comme les chemins
de fer vicinaux de l'Uélé, de grands projets
sont, qui en voie d'exécution, qui à l'étude
pour faire du Congo belge le carrefour et
la plaque tournante du continent africain.
En effet, non seulement le passage d'un
éventuel transafricain y est obligatoire, mais
il comporte une notable section de parcours
du Cap au Caire ; il doit être, un jour pro-
chain, à Chilongo, entre Bukama et Elisa-
bethville. le terminus de la voie ferrée Portu-
gaise de pénétration de l'Angola, et le Gou-
vernement général a (Iltrepris, sur plusieurs
points, la construction d'une grande artère
qui unira les deux pâles extrêmes de la colo-
nie. Le chemin de fer du Bas-Congo au
Katanga qui, d'abord par la voie fluviale
du Kassaït puis directement de Matadi, dont
le chemin de fer est en voie d'élargissement,
pour lui conférer une plus grande capacité,
unira l'estuaire du Congo au terminus des
chemins de fer sud-africains rendra possible,
avant dix ans, de se rendre en chemin de fer
directement de Matadi à Capetown.
Telle est, parallèlement au développement
considérable des entreprises industrielles et
agricoles, la politique de mise en valeur ra-
tionnelle suivie par la Belgique au Congo
en ces dernières années.
Charles Debierre
Sénateur du Sord
Membre de la Commission
des Affaires étrangères.
A la Ciinssuifcsulonles du Sénat
'0
La Commission sénatoriale des Colonies
s'est réunie jeudi après-midi, sous la pré-
sidence de M. Messimy.
M. Mario Bous ta 11 a été nommé rappor-
teur , pour avis sur le projet de loi portant
modification du tarif douanier colonial.
M. Messimy a été nommé rapporteur pro-
visoire sur le projet de loi approuvant la
création d'un office des études du transsa-
harien.
La Commission a approuvé les rapports :
de M. Mario Roustan, sur le projet relatif à
l'Agence Générale des Colonies ;
De M. Lauraine, sur le projet concernant
l'établissement dit « Camp Central » à l'Ile
Nou.
La Commission a également entendu et
approuvé les avis :
De M. Mario Roustan sur le projet relatif
a la prohibition dans les Colonies de la
sortie dos jetons en bronze d'aluminium ;
De M. Josse, sur le projet de versement
au Trésor par la Banque de la Guadeloupe
de la contre-valeur des billets émis avant
1907 ;
De M. Jules Philip, sur le projet d emprunt
de 21 millions contracté par le Gouverne-
ment général du Congo ;
De M. Martin-Binaclion, sur les droits de
douane dans la Colonie du Gabon.
A la commission de l' Alrérle
des Colonies et des Protectorats
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats, réunie hier à 15 heures,
n'a tenu qu'une séance très courte, consa-
crée à l'audition du rapport de M. Roux-
Freissineng sur la création d'un office des
études du chemin de fer transsaharien.
Malgré l'opposition de MM. Henri Fon-
tanier, Théo Bretin et Ernest Lafont, la
Commission a approuvé le projet du Gouver-
nement qui désire que la discussion en vienne
en séance publique dans le plus bref délai
possible (dès que la Commission des Finan-
- ces -- et -- celle -- des Travaux publics l'auront
elles-mêmes adopté), en tout cas avant la
fin de la législature.
Etaient présents : MM Angoulvant, Fon-
tanier (Henry), Grandtnaison (commandant
de), Lafont (Ernest) (Loire), Le Moigne (Al-
bert) (Manche), Maftre, Malerandt Perreau-
Pradier (Pierre), Poitou-Duplessy, Proust.
Riboisitre (comte de La), Roux-Freissineng,
Saint-Juat (génital), Théo-Bretin.
Son Excellence, le Requin
--0-0--
Semblables à certains hommes dont les pierres
tombales seules savent reconnaître les vertus.
vertus dont nul ne se doutait de leur vivant, les
requins et autres squalidés de' leur famille,
plutôt honnis, et de réputation déplorable tant
qu'ils sillonnent les mers à la recherche de
leur proie, deviennent, sitôt leur mort, créatures
excellentes, d'une incroyable utilité. Ils sont
doués de qualités multiples et presque incalcu-
lables.
Un très aimable savant, M. Ch. Ziegler,
ingénieur chimiste, pour lequel les questions
économiques n ont plus de secrets, et qui a été
regarder dans les quatre parties du monde de
quelle façon l'homme peut utiliser les animaux
et les végétaux, nous apprend, dans une étude
consacrée au tannage des peaux des animaux
marins, que, tel le porc (non pas celui qui som-
meille au fond du cœur de chacun de nous,
mais celui auquel nous devons les délicieux
boudins, les jambons délectables et maintes
exquises délicatesses), le requin, défunt, est
une créature presque parfaite qui peut être uti-
lisée entièrement.
Sa peau. tannée, sert à faire un cuir de qua-
lité remarquable. Les peaux lourdes correspon-
dent, pour chaque unité, à plusieurs peaux de
vache : elles sont de toute première valeur pour
confectionner des courroies de transmission.
Celles plus légères sont excellentes pour la
Fabrication des chaussures, la maroquinerie, les
articles de voyage.
La chair qui r eût cru ! est non seule-
ment COmeStlOle, mais aeieciaDie. rsous ne
parlons pas des ailerons, mets de choix recher-
ché des Chinois, et dont la valeur marchande
est énorme, mais de la viande en général. On
en fait grand cas en Amérique. De ce que
l homme dédaigne, ses frères inférieurs, les
animaux de basse-cour, se régalent.
A I 1 I 1 -
Mvec les aecnetS, on conrecuonne un engrais
parlait. L'ossature, desséchée et pulvérisée, a
une très haute teneur en azote et phosphate.
Avec le foie, on obtient une huile supérieure
que nous achetons chaque jour, parait-il, sans
nous en douter, sous le nom d' huile de foie de
morue.
L. estomac et 1 intestin peuvent être tannes.
Avec les déchets de peau et le restant de
l' ossature, on fait de la colle. Le suc gastrique
sert à la fabrication de l'insuline, La bile peut
être utilisée commercialement : certaines glandes
ont un emploi médicinal : avec les fibres der
miques, on confectionne une matière fibreuse
dont la résistance à la traction est énorme, et
les déchets de cuir servent à obtenir un produit
élastique fort utilisable.
Qui de nous, en se penchant le long du
sparaeck. pour regarder les évolutions dans le
sillage du navire d' une de ces « sales bêtes »,
aurait soupçonné les qualités multiples de cet
animal, plutôt maf vu des marins, et de répu-
tation plus qu'équivoque, un peu dans tous les
mondes tant qu'il est en vie 1 .r
Un en arrive presque à regretter que les dit-
férentes variétés du genre requin ne soient pas
le long des rivages de nos colonièl. aussi nom-
breuses que dans les parages de certaines côtes
américaines, par exemple, où. parait-il, à l'aide
de filets spéciaux, on prend chaque jour de 50
à 200 squalidés dont la taille atteint jusqu'à
4 et 5 mètres et dont il reste toujours autant 1
Cependant, s ils sont en moins grand nombre
chez nous, les membres de cette intéressante
tamille (on en compte dix-sept variétés) se ren-
contrent souvent dans les eaux des différents
océans ou mers qui bordent nos possessions
d'Afrique, d'Asie ou d'Océanie, sans oublier
les autres. On en capture, souvent sans le vou-
loir, dans les pêcheries ; jusqu'ici, on n'a pas
tiré grand parti de leur chair, de leur cuir, de
tout l'anima l enfin. C est un grand tort.
Industriels et pêcheurs, allez faire un tour
en Amérique, où la pêche des squalidés est
organisée d' une façon rationnelle et pour ainsi
dire scientifique, et où elle' rapporte gros à ceux
qui la pratiquent. Ou, plus simplement, lisez la
brochure de M. Ziegler, en vous reportant, au
besoin, aux références qu'il donne. Et n'oubliez
pas à l'avenir que, dans le requin comme dans
tel bar auquel nous ne ferons pas de réclame,
même gratuite, tout est bon ; qu'il y a énor-
mément d'argent à gagner en tirant sagement
parti des innombrables qualités qu'il possède,
aussitôt après sa mort.
Vous vous en trouverez probablement fort
bien.
Loui. Le Barbier.
.1.
Les peintres coloniaux
---0-0--
L'idée coloniale fait réellement des progrès,
car nous la rencontrons maintenant dans les
cercles mondains.
A r Exposition annuelle du Volney, nous
avons pu apprécier d'excellents tabléaux inspi-
rés par la vie coloniale :
Les ratences orientales de Maurice bompard
au coloris si puissant, Une vue de Médenine
(Sud-T unisien) de M. Bertrand de Bonnechose;
Les portes d une ville marocaine de M. Ca-
porto (Ulysse).
Exposition Internationale d'Anvers
Au cours du Conseil des Ministres de ce
matin, M. Bokanowski, ministre du Com-
merce, a soumis à la signature du Président
de la République un décret aux termes du-
quel M. Dal Piaz, Président du - Conseil d'ad-
ministration de la Compagnie Générale
Transatlantique, est désigne pour présider et
organiser la section française de l'Exposition
Internationale, coloniale, maritime et d'Art
flamand qui aura lieu à Anvers en 1930.
Le général Génie remplira auprès du Co-
mité d'Organisation les fonctions de Com-
missaire général.
Elections législatives
Au cours de sa séance de ce matin, le
Conseil des Ministres a fixé définitivement
aux 22 et 29 avril, la date des élections gé-
nérales.
Le commerce de la Métropole
avec l'Algérie
--- eo
L'Algérie offre un débouché important à
certains produits des industries de la métro-
pole. Les dentelles, notamment, donnent
lieu à un commerce intéresant. Les plus de-
mandées sont : les dentelles du Puv, de Ca-
lais, des Vosges, celles au filet de la Haute-
Saône. L'usage en est assez répandu dans la
population européenne et même parmi les iu-
diarènes.
Mais si les dentelles importées vienfient
à peu près toutes de la France continentale,
elles ne sont pas cependant toutes de fabri-
cation française; les grossistes de France
auxquels s'adressent les importateurs algé-
riens approvisionnent en effet ces derniers,
non seulement en dentelles d'origine fran-
çaise, qui sont. en général, les plus offertes,
mais aussi en dentelles étrangères, belges,
entre autres et, depuis quelque temps, en
dentelles d'Indochine.
La « dentelle arabe » concurrence aussi
nos importations, mais dans d'assez faibles
proportions.
La colonie, d'ailleurs, demande également
des dentelles à l'étranger. C'est ainsi que,
en 1924, le port d'Alger a reçu : d'Italie,
4 kilos ; d'Espagne, 5 kilos ; d'autres pays,
6 kilos.
C'est donc nettement de France que 1 Al-
gérie reçoit la plus grande totalité des den-
telles dont elle a besoin. Toutefois, il est dif-
ficile d'en préciser les quantités. Les statis-
tiques douanières ne faisant pas état de ces
importations, le chiffre nous en échappe.
Le commerce des montres, réveille-matin
et pendules trouve également un débouché
important outre-Méditerranée. Les marques
françaises y sont très en faveur. L'Italie et
la Suisse ne font en Algérie que de très pe-
tits envois sans influence sur le commerce
effectué par la métropole.
Ici, du moins, les statistiques douanières
accusent des chiffre. Pour 1924, les fabri-
cations importées en Algérie s'établissent
ainsi :
Montres à boites d'argent, sans compllca-
tion : 201 montres.
Montres à boîtes autres que d'or et d'ar-
gent, sans complication : de France, 860;
des Etats-Unis, 2 ; de Suisse, 5 ; d'Allema-
gne, 4. de r é -
Mouvement de pendules, d'horloges, de re-
veils pesant plus de 500 grammes a 1 unité.
d'Italie, 23 quintaux.
Horloges, pendules et réveils de tous gen-
res pesant à" l'unité plus de 500 grammes, de
France : 203 quintaux.
Horloges, pendules et réveils de tous gen-
res, pesant à l'unité 500 grammes ou moins
(y compris les mouvements) : de France,
205 quintaux; d'Italie, 20 quintaux.
-- -. # .-.A.----- -
Chronomètres de Dora et reguiaieurs ue
précision : de France, 3 quintaux; de Suisse,
10 quintaux.
fourniture d'horlogerie pour la montre :
de France, 5 quintaux.
Fournitures autres : de France, 13 quin-
taux; d'Italie, Il quintaux.
C'est dire que la grande diversité des ar-
ticles d'horlogerie de fabrication française et
leurs qualités différentes, répondent heureu-
sement aux besoins algériens.
L'humble montre au boitier de métal oxydé
comme le riche chronomètre étincelant d'or ;
et les dentelles, péché si charmant et si pré-
cieux de nos aïeules, sont toujours la gloire
de l'industrie de France.
Nouvelle préparat on à l'école coloniale
Une circulaire de MM. Edouard Heniot
et Léon Perrier signale aux recteurs que le
concours d'entrée à l'Ecole coloniale a été
- .- l' 1
réorganisé dans des conditions telles que la
préparation de ce concours pourra désormais
être assurée dans les lycées, à partir du 1er oc.
tobre 1928.
Il appartient aux Recteurs de faire, après
avis des Conseils d'administration, les proposi-
tions de création d' un cours de préparation à
l'Ecole coloniale, dès que pourra être envisagé
un nombre d'inscriptions suffisant pour que les
frais du cours soient couverts par une recette
correspondante sur les familles.
Ainsi, le concours d'admission à l'Ecole co-
loniale, jusqu'à présent réservé en fait à des
étudiants pouvant habiter Paris pendant un an
ou deux, va être désormais accessible à tous
les bacheliers désireux de le préparer dans cer-
tains lycées, à Paris ou en province.
Cet effort pour mettre la carrière colonial e à
la portée de tous les jeunes gens, sur tous les
points de la France, correspond à la fois au
progrès de l'idée coloniale dans le pays et aux
besoins même de la mise en valeur de nos pos-
sessions d'outre-mer. La préparation dans les
lycées témoigne que la culture générale secon-
daire a paru devoir être à la base de la forma-
tion d'une élite d'administrateurs coloniaux.
Le commerce de la vanille
à Madagascar
00
Certains organes de la presse métropoli-
taine ont signalé récemment que les stocks
de vanille existant à Madagascar à la lin
de 1927 s'élevaient à 400 tonnes.
Il y a lieu de rectifier des appréciations
manifestement exagérées -- et - qui ne peuvent
avoi r pour effet que de peser sur les cours
du marché de la vanille, alors que celui-ci
est, au contraire, dans les meilleures dispo-
sitions.
Dos informations remues par cable mon-
trcnt, en effet, que (lit i" janvier 1927 jus-
qu'au 12 février 192$, les exportations se
sont élevées à 56j tonnes, alors que les pré-
visions de réeolte pour ia. campagne 19.?7-
1928 atteignaient 464 t>urnes au maximum.
0- ----,.--- ---
La Nouvelle-Calédonie
à la Faculté des Sciences
––̃00 -
M. Risbec soutiendra, le samedi 10 mars, à
14 h. 30, à la Sorbonne, une thèse pour le doc.
torat ès sciences naturelles sur le sujet suivant :
« Contribution à l'étude des nudibranches de
la Nouvelle-Calédonie. »
AU SÉNAT
-0+--
DEBATS
Le régime douanier colonial
Le Sénat a discuté hier, au cours de trois
longues séances, l'important projet sur le
régime des douanes comprenant douze ar-
ticles relatifs au régime douanier colonial.
Notre urni et colluboruteur, M. Mario
Roustan, a pris la parole au cours de cette
discussion. t de pal@Iel. au li(JIII
- Avant de parler au nom de la Com-
mission des Colonies, a-t-il dit, je veux po-
ser à la Commission des douanes, une
question très claire à laquelle, je l'espère,
elle répondra aussi nettement.
A lu deuxième séance de merdredi der-
nier, à la Chambre, MM. Moiinaud et Dia-
gne ont, comme nous l'avons annoncé, dé-
posé un amendement proposant de repren-
dre comme articles additionnels, au présent
projet, les articles au régime douanier co-
ioninl qu'avait votés la Chambre en mai
W2G dans le projet de loi portant revision
du tarif général des douanes, qui, vous le
savez, ne fut jamais définitivement voté.
Ces douze urticle seraient devenus ca-
ducs s'ils n'avaient été votés avec le pro-
jet actuel.
La Commission des douanes, et la Cham-
bre avec elle, acceptant l'amendement, ces
articles additionnels furent votés.
Heureuse solution dont il convient de se
réjouir.
M. Léon Perrier, ministre des Colonies,
qui suit avec une vigilante attention tout
ce qui concerne son département, n'avait
pu, ce jour-là, arriver à temps à la Cham.
bre, retenu au Sénat.
Et voici la question que je poso à nos
collègues de la Commission des douanes :
étes-vous prêts à discuter aujourd'hui ces
douze articles sur le régime douanier co-
loniul, ou proposez-vous de les reporter à
une nouvelle séance ultérieure ? En ce cas,
a quelle séance ? » (Applaudissements.)
M. Chapsal, président de la Commission
des Douanes, dit que cette Commission
n'est pas prête à en soutenir la discussion,
car les articles en question lui ont été aou-
n is tardivement.
Elle propose donc la disjonction.
Mais, dit M. Chllpsnl. le rapport de
M. Tournan sera distribué incessamment
et lu Sénat pourra discuter ces textes avant
la séparation. (Très bien !)
M. Mario Roustan. Nous sommes d'ac.
cord. --.---- ---
M. Henry Dérenger. Je prends acto
des observations qui viennent d'être échan-
gét's. Il doit être entendu que la dis jonc-
tion textes dont on vient de parler et
qui amélioreront la situation actuelle ne
sera pus un enterrement et que le régime
douanier colonial sera discuté .par le Sénat
avant !a séparation. (Très bien !)
Les droite de douane
et les bananes coloniales
Dans la discussion du projet additif doua-
nier, au Sénat, M. braRer de la Ville-
Moysan, a demandé la puioio sur le 110 n
fruits de table ou autres frais : bananes
en régime ou détachées, droit du 2-1 francs
au tarif général ; de 12 francs, au tarif mi-
nimum) pour que les droits fussent portés
à 50 et à 25 francs. --
;– Je parle ici, dit le sénateur d'Ule-et-
Vilaine, en faveur d'une des ressources
agricoles les plus importantes de nos Colo-
nies, ou du moins d'une de leurs ressour-
ces qui devrait être très importante.
Nous pourrions tirer de la Guadeloupe, de
la Guinée, de l'Afrique équatoriala fran-
chise. du Congo, à peu près la totalité des
bananes nécessaires à notre consomma-
tion.
Or, actuellement notre agriculture colo-
niale est si mat protégée que 97 pour 100 des
bananes entrant en France viennent des
possessions anglaises ou espagnoles.
Le principe de mon amendement n'est pas
discutable et notre Commission comme M.
le Ministre sont, sur ce point, du même
avis que moi. M. Léon Perrier disait, dans
un discours prononcé, en H)26, au Conseil
supérieur des Colonies, qu'un effort vigou-
reux s'imposait pour intensifier la culture
de la banane et son exportation vers la
France, il ajoutait que cet effort était déjà
entrepris notamment en Guinée.
Aucune hésitation n'est donc possible sur
le principe.
Mais je me sépare sur un point de M. le
Ministre des Colonies et de votre Commis-
sion quand je demande nue les droits d'en-
trée sur les bananes soient portés de 24 à
50 et de 12 à 25 francs : il me semble que
ces droits sont très justifiés puisque les
droits sur d'autres produits analogues aux
bananes et que produisent nos Colonies,
ont été bien plus majorés que ceux-ci. Je
vois, en effet, les droits suivants au tarif
général et au tarif minimum : bananes, 2t
et 12 francs ; citrons et oranges, 70 et 35
francs ; mandarines et chinois, 100 et 50
francs.
La Commission parait disposée iï accep-
ter de porter le tarif minimum à 18 francs
et elle déclare qu'il lui est impossible
d'aller au delà parce qu'elle ne peut dépas-
ser le coefficient 6.
Or. ce coefficient a été dépassé par elle
nour les oranges et les citrons.
Je lui demande donc de faire un effort
de plus et dans un esprit de transaction,
j'accepte de limiter ma demande aux chif-
fres suivants : 20 francs pour le tarif
minimum et 40 francs pour le tarif général.
Notre ami. M. Henry Hérenger, senateur
do la Gundeloupe, s'associe à la demande
tll M. Ôrager de la Ville-Moysnn et mon-
tre que depuis plusieurs années la produr-
tion des bananes est en progression dans
nos Colonies et est susceptible de prendre
un développement considérable.
T.a croissance rapide du bananier le fait
utiliser comme arbre d'abri dans les jeunes
plantations. Il pcmrrnit, en Guade]oupe.
prendre place sur les terrains abandonnés
par la canne ti sucre. I.e climat, de ta uun-
delonpe est particulièrement favorable au
bananier, car sans irrigation, sans engrais,
sans soins, il v donne de plus beaux régi-
mes qAi'anv Canaries où une surveillance
constante lui est nécessaire.
M. lîenrv flérenger montre comment est
né et s'est accru le mouvement d'exporta-
tion des bananes coloniales vers la métro-
pole. mouvement enregistré par les stntis-
tiques suivantes : en 1. 511.000 kilogr. ;
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