Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-02-28
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 28 février 1928 28 février 1928
Description : 1928/02/28 (A29,N34). 1928/02/28 (A29,N34).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451221q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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Le cacao du Cameroun
Le cacao du Cameroun ne se vend-il pas ?
On serait tenté de le croire en lisant dans le
numéro du 7 février courant des A maies Co-
loniales une note sur cette question, signa-
lant la mévente au Havre d'un lot de 30.000
sacs. Le correspondant des Annales Coloniales
va peut-être un peu fort, quand il affirme que
le cacao du Cameroun est d une telle
déplorable qualité que la seule dénomina-
tion fait fuir l'acheteur. J'ai reçu sur ce pro-
blème si intéressant une note bien documentée
qui éclaire singulièrement la question. Dans
les milieux spécialises dans le commerce en
gros du cacao, il y a au moins six mois que
l'on parle de ce lot de cacao invendu : lequel
cacao, du fait qu'il est mité, date lui-même
de 10 ou 12 mois au moins. L affaire n est
donc pas actuelle et il n'est pas juste de s y
reporter pour déclarer que cc le cacao Came-
roun Il est invendable : disons-le invendu,
mais non pas invendable.
D'abord. le chiffre de 30.000 sacs,
30.000 x 60 = 1.950 tonnes, plus du tiers de la
production 1926, est exagéré. Quelle que
soit au reste la quantité, il convient a abord
de préciser, que si le lot invendu est de pro-
venance Cameroun, il n est pas nécessairement
d'origine exclusivement Cameroun frCJnçaq.
Cela d'autant mieux-que la Société productrice
la plus importante, en l'espèce la Compagnie
du Niger n'est pas à ma connaissance repré-
sentée au territoire.
D'autre part, si, en vérité, le cacao du Ca.
meroun éloigne tous les acheteurs, si en réalité
il est invendable, comment s expliquer que les
exportations de ce produit soient passées de
2.400 tonnes en 1919, époque où aucun con-
trôle n'existait à la sortie, à 6.200 tonnes en
1927, 4* année du fonctionnement du service
de virification. A moins hypothèse saugre-
nue que le commerce d'exportation consente
de gros sacrifices pour la simple satisfaction
du maintien du cacao aux statistique douaniè-
- III 'I.8 ,
res, il faut bien admettre qu en définitive le
produit se vend et à des taux rémunérateurs. Il
en est en tout cas actuellement coté 400 à
425 francs. Certes, il y a. aux entrepôts du
Havre, des stocks, mais, et c'est un aspect de
la question de « mévente Il, il faut tenir compte
'de ce que la consommation du cacao a baissé
en France dans une grande proportion, alors
que la productioa, a. dans 1 ensemble, aug-
menté. Il est donc logique que le cacao du
Cameroun qui, sans être mauvais, est moins
coté que d'autres, trouve preneur plus malai-
sément : rien que de iiormal.
Pourquoi donc ce cacao et:.t-il moins coté ?
Parce qu'il présente un pourcentage de défec-
tuosités exclusif et que sa préparation laisse à
désirer. Pourquoi est-il moins bien préparé que
J'aute ? Tout simplement, parce qIIe, quelle
que soit la qualité du produit offert, le pro
Juctear, en définitive, trouve toujours sur place
un achetelll.
Le prochain bulletin de l' « Agence Econo-
mique des Territoires africains sous Mandat » I
consacrera à l'occasion du régime récent du con-
ditionnement des produits du cru au Cameroun
un long exposé de "action administrative en
matière éducative agricole de 1 indigène, du
souci constant des pouvoirs publics, dès leur
installation, d'amener l'indigène à soigner la
présentation de ses récoltes. Tout a été fait,
par les services techniques du Commissariat
français au Cameroun pour que le producteur
de cacao indigène offre à l'acheteur un cacao
digne de ce nom ; pourquoi l'acheteur se con-
tente-t-il d'un cacao indigne ? Et qui est le
plus à blâmer ? On reproche surtout au cacao
du Cameroun un goût de fumée dû à un sé-
chage effectué dans de mauvaises conditions.
Or, d'après mes informateurs, 1 Allemand
aime ce goût de fumée ; c' est l'Allemand qui
a appris à l'indigène et la culture du cacaoyer
lOt 1. otéDaration du cacao. Bien malin serait
ce lui qui, - du jour au lendemain, parviendrait
à modifier radicalement des pratiques ancrées
dans les routines autochtones. Les Britanni.
ques, en Cameroun voisin, ne se sont pu ris-
qués au combat. Au Cameroun britannique
coome au Cameroun ftançais, la saison du ca-
cao celndde avec la saison des ptuieA. Le sé-
chage au soleil est, de ce fait, impossible.
-- -. -
Tiès zélée, quoi qu on en dise, 1 Adminis-
tration française s'est efforcée d'amener le pro-
ducteur à construire des séchoirs pratiques et
bon marché. Elle lui en a donné les plans,
l'a aidé à les édifier. Le producteur, pas tel-
lement livré à lui-même qu'on veut bien le
soutenir, a construit le séchoir, mais au lieu d'y
sécher son cacao, il sèche celui-ci à côté,
selon le mode le plus facile, et à moins de
mettre un gardien européen par séchoir, on ne
voit pas comment on pourra obtenir un chan-
Sement de pratique. En tout cas, si un gar-
dien doit être placé, ce devra être, - on 1 ad-
mettra, par le commerçant et non par l'Admi-
nistration. Et c'est en définitive ce que font
les Anglais. Forts sam doute de notre expé-
rience négative, les commerçants, en territoire
voisin, disent aux producteurs : « Récolte tes
cabosses ; retire les fèves et, humides et frai-
ches, apporte- les nous : nous les ferons sédier
nous-mêmes et fermenter ». Et il en va ainsi
des quelque 200 tonnes de la récolte indigène
annuelle de la subdivision de Victoria (Rap-
port du gouvernement anglais 1926. page 129).
Chez nous donc, le cacao indigène est ré-
colté et préparé par l'indigène. Et ce cacao
offert à la vente sur place, à moin d'être dé-
plorablement mauvais, trouve toujours ache-
teur. Tous les commerçants notables le diront.
Cette pratique, cause quasi unique de tout le
mal, est suivie non pas seulement pour les ca-
caos originaires du territoire placé sous notre
mandat, maia encore pour les cacaos récoltés
dans certains régions du Cameroun britanni-
que. Le rapport présenté par Londres à Ge-
nève, en 1926, pour le Cameroun anglais, dit
ceci, pqm 129:
« Les populations de Bàfmo, près de
Kumba produisent aujourd'hui du cacao en
quantité croissante : le» exportations qui te font
toutes par la voie de Mun damé à Douala,
n'excèdent pas annuellement 500 tonnes. »
Et plus loin :
« La production du cacao s'étend également
dans le Bafossi. la plus grande part en est
exportée par Douala ». Pratiquement, tout le
cacao de la région de Kumba est acheté à
Mundamé par une maison française et exporté
via Douala. De bons prix ont été payés pour
le cacao bien préparé ; c'est ainsi que, à la
dernière saison, une assez grande quantité a été
payée 35 à 40 livres la tonne ; en quantités
moindres mais aussi à qualité inférieure, les
prix d'achat ont varié de 32 à 36 livres la
tonne. « Le cacao de basse qualité générale-
ment humide ou imparfaitement séché, est
acheté aux producteurs par des intermédiaires
Bamenda (GraufielJ,) et vendu à des ache-
teurs indigènes venus du territoire français. »
Ces décl arat ions (officielles m'autorisaient
bien au début de cet article à parler de cacao
de provenance et non d'origine « Cameroun
français n.
Il faut augurer au mieux des résultats du
système renforcé de vérification des produits à
la sortie, système appliqué depuis le 1er jan-
vier fernier et qui impose aux cacaos, pour être
admis à l'exportation, des conditions très
strictes. Si l' acheteur est aussi attentif que le
sera le vérificateur, nul doute que le vendeur,
sur les marchés européens, soit en mesure
d'offrir désormais un produit digne de cote.
Car le remède est là, dans l'attention lors de
l'achat, dans la sévérité lors de la vérifica-
tion. Le jour où un producteur ne trouvera plus
preneur de son cacao, parce que son cacao est
mal préparé, ou bien il se décidera à traiter la
fève selon les bons procédés qui lui ont été
enseignés et qu'il connaît, ou bien il se reti-
rera.
Le correspondant des Annales Coloniales
suggérait, il est vrai, un autre remède : exten-
sion de la colonisation européenne au détri-
ment de la colonisation indigène, remède au-
quel. écrit-il, est opposé le Commissariat de
la République française à Yaoundé. Je ne
discute certes pas la valeur des développements
qu'il esquisse sur les bénéfices physiques et
moraux que retire l'indigène de sa présence
sur les exploitations européennes ; ce sont là
constatations depuis longtemps - vérifiées au
territoire même, sur les chantiers publics,
comme aussi sur le plus grand nombre
des exploitations privées. Seulement, de
tels développements sont loin de justifier
la nécessité de roctroi de nouvelles con-
cessions : tout au contraire, car telle qu'elle
est constituée actuellement, la colonisation re-
crute avec la plus grande peine, en dépit de
l'achèvement des grands travaux de chemins
de fer. la main-d œuvre qui lui est indispen-
sable. Mais passons. La culture du cacaoyer
par les Européens empêchera-t-elle la culture
du cacaoyer par les indigènes ? L'empêche-
t-elle actuellement ? Dans la négative et c'est
la réponse qui s'impose, y aurait-il lieu d in-
terdire cette culture à l'autochtone ? N'est-il
pas plus logique et plus simple et plus juste
de mettre le mauvais producteur dam l' im-
possibilité d'écouler ses produits à l' extérieur.
Et puis, où le susdit correspondant a-t-il pris
que Yaoundé ne voulait pas entendre par-
ler de colonisation européenne ? Les rè-
Ries d'attribution des concessions au Came-
roun sont les suivantes la compétence
d'attribution est dévolue au Commissaire
de la République jusqu'à mille hectares ; au-
dessus de mille hectares, le pouvoir d'attribu-
tion est dévolu au Président de la Répu-
blique qui statue par voie de décret après avis
de la Commission des concessions coloniales.
La réglementation remonte à 1921, elle dif-
fère de cette des autres grandes colonies où
le pouvoir du chef de la possession va jusqu'à
10.000 hectares. Ici, la grande concession
commence à partir de 10.000 hectares, là à
partir de 1.000 : et il' y a des raisons à coup
sûr. Ceci connu, que l'on soutienne que le
Gouvernement métropolitain et le Gouverne-
ment local sont opposés en principe à la grande
concession, soit, et cela est inséré non pas
dans les articles officieux inspirés du Commis-
sariat de la République, mais dans le rapport
officiel présenté à Genève par le Gouverne-
ment français. Mais je ne vois pas que
Yaoundé soit hostile à la colonisation euro-
péenne moyenne : cel le au-dessous ou voisine
de mille hectares, tout au contraire, et le
Commissaire de la République, dans les ré-
gions où l'attribution - est possible, sur des ter-
rains vacants, au profit de concessionnaires pré-
sentant les garanties désirables, est disposé à
accorder des terrains en vue notamment de la
culture du caféier, du cacaoyer et même du
théier. Pourquoi vouloir toujours placer Ge-
nève à l'origine de toutes les mesures en op-
position apparente avec les désirs d' Euro-
péens et déduire de là que les chefs des terri-
toires mandat& s'inspirent aveuglément de
tels principes ? L'action des Mandats est à large vue - et le caractère
juridique des territoires sous Mandat se pré-
sente tel que Genève pourrait fort bien sou-
tenir que le mandataire ne fait pas assez dans
le sens du développement de la propriété indi-
gène. Aussi bien, du reste, à cet égard, les
gouvernements locaux s'inspirent-ils unique-
ment des conditions locales spéciales. Et il est
à noter que le Cameroun Britannique en même
temps que le Cameroun Français et pour les
mêmes raisons de main-d' œuvre que lui, en-
treprend de développer la propriété indigène :
le rapport de 1926 le dit expressément.
Pierre Taittinger,
Mpvtk 4» Paris, Vice président
de la Commission de tAtffém,
des Calantes et du Protesterais,
Cacao il ait à la - Côte - d'lvoin
«S»
Nous avons vu dans un précédent
article avec quel optimisme il con-
venait d'examiner les résultats ob-
tenus à la Côte d'Ivoire dans le développe*
ment de la culture du cacao ver.
La culture du caféier n'a pas eu, dans
la colonie, un essor aussi rapide, bien que
le caféier pousse spolltatlémo/t à la Côte
d' Ivoire et qu'on eut pu songer, dis le début
de notre occupation, à montrer aux indigènes
l'avantage qui posait résulter pour eux de
la récolte des graines et surtout de ramena
gement et de l'extension des peuplements.
Le Service de l'Agriculturc a préféré porter
soit ef fort sur l'acclimatement et la vulgari-
sation des variétés exotiques, le « Robusta »,
le « Libéria l, le a Kouilem P, plus pro
ductives certainement et donnant aussi des
grains plus volumineux. Mais avec les grains
on a importé aussi des insectes parasites,
dont le scolytc et, à l'heure aefuel/f, certai
tics plantations souffrent des rengages exer-
cés par eux. Seul, jusqu'ici, avec la variété
indigène, le « Libéria » paraît rffractaire à
Vinvasion de ces ennemis d" caféier et c'est
la culture de cette espèce que généralisent
surtout maintenant les colons européens et
les petits planteurs indigènes. »
Les cafés de la Côte d Ivoire, torréfiés
seuls ou en mélange avec d'autres sortes, ont
un arôme très fin. Ils trouveront un écoule-
ment facile et d'autant plus avantageux pour
les producteurs que les quantités expédiées
seront plus importantes. La colonie ne nous
envoie guère encore que 250 tonnes environ,
une quantité égale devant être consommée sur
place. Si nous avons la possibilité de pou-
voir en déguster, de temps à autre, le moment
est donc encore assez loin où la majeure par-
tie des Français pourront remplacer, par ces
cafés africains, les cafés importés du Brésil,
dont nous recevons, bon an mal an, près de
150.000 tonnes.
La culture du caféier a néanmoins fait
depuis quelques années de grands progrès à
la Côte d'Ivoire, notamment dans les cercles
de VIndénié et d'Aboisso. Nombre de plan-
teurs l'associent à celle du cacaoyer; elle est
du reste moins exigeante que cette dernière
au point de vue richesse et profondeur du
sol, avantage qui compense son moindre ren-
de ment.
Des capitaux qui se chiffrent par une di-
zaine de millions, viennent par ailleurs d'être
investis récemment à la colonie dans ces
deux cultures par des groupements financiers
métropolitains qui, se basant sur des pre-
miers résultats obtenus, escomptent des bé-
néfices sérieux en même temps qu'un fort dé-
veloppement des affaires amorcées. Ces ini-
tiatives seront suivies d'autres et l'on peut
espérer que la colonisation française pren
dra, avant peu, à la Côte d'Ivoire, une place
très importante. Ce mouvement cst à encou-
rager autant que l'extension des cultures in-
digènes, car même si celles-ci peuvent conti-
nuer à fournir la plus grande partie de la
production, il est incontestable par contre,
qu'il s'agisse de préparation du sol, d'en-
tretien des plants, de lutte contre les mala-
dies ou les parasites, de récolte ou de prépa-
ration des graines, qu'elles pourront béné-
ficier des méthodes plus perfectionnées mises
à leur portée dans les plantations européen-
nes éparses au milieu d'elles. les unes et
les autres peuvent du reste prospérer à la
Colonie. Ta place ne manque pas; si la main-
d'auvre n'est pas très abondante, si, au sur-
plus, elle est assez chère, elle n'a jamais fait
défaut aux colons consciencieux et il y a
tout lieu de supposer qu'il en restera ainsi
pendant longtemps encore.
Pierre Valude,
Député du Cher,
Ancien ministre.
L'huile de palme
de la Côte d'Ivoire
- -()-()--
Depuis quelques années, l'administration da]
la Côte d ivoire, avec le concours de la station
expérimentale du palmier à huile de La Mé, a
entrepris des essais en vue d'obtenir une amé-
lioration de la qualité de l'huile de palme
exportée de la colonie. Ces essais, qui consis-
tent dans un perfectionnement des procédés
indigènes d'extraction de l'huile au moyen de
petits pressoirs adaptés à cet usage, donnent
actuellement des résultats intéressants qui sor-
tent du domaine des recherches de laboratoire.
On estime, en effet, que pendant l'année
1928, la Côte d'Ivoire sera en mesure d'expor-
ter de 5 à 600 tonnes d'huile de palme ne con-
tenant que 1 d'acidité, alors que, jusqu'à
présent, la moyenne courante d'acidité au mo-
ment de la préparation est de 12 à 15 Cette
huile neutre provient de la région de Dabou,
où les indigènes ont créé une société de pré-
voyance qui leur a permis l'achat du matériel
de pressage indispensable.
-1
A la commission de l'Algérie,
des Colonies et des Protectorats
DO
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats se réunira demain mer-
credi 29 février à 15 heures, local du Se bu-
reau.
A l'ordre du jour :
Audition de M. le Ministre des Affaires
étrangères sur le projet de loi n° 5550, au-
torisant le Gouvernement chérifien à contrac-
ter un emprunt de 819.822.000 francs.
Désignation d'un rapporteur pour le pro-
Jet de loi 5567 ayant pour objet d'approuver
a création d'un office des études du chemin
de fer transaaharien.
M. Bordes au dispensaire
nord-africain
--0-0-
M. Bordes, Gouverneur Général de l'Algé-
rie, a visité hier, dans le xvir arroadiaemeDt,
le dispensaire de la rue Lecomte, où les tra-
vailleurs nord-africains trouvmt-m accueil. une
protection et des soins cordiaux.
L'éminent visiteur a fait le tour des locaux,
(qui comprennent, outre le dispensaire propre-
ment dit, des services administratifs, une section
de police, un bureau de placement, un foyer
et un café maure), guidé par M. Gerolami,
chef du service, et accompagné par les députés
d'Algérie, MM. Gérard et Falck. directeur et
secrétaire général de l'Office de l'Algérie, et
de nombreuses penoIImalités.
Puis il' a parlé aux indigènes, dont la
foule se pressait compacte autour de lui. Ils
étaient tous proprement vêtus quelques bur-
nous, quelques chéchias tranchaient sur les ves-
tons et les casquettes.
Très simplement, sur un ton à Ja fois ferme
et paternel, il dit aux hôtes du dispensaire ce
qui pouvait le mieux et le plus utilement se
graver en leur esprit :
« Toute la bienveillance du Gouvernement
de la République, du Gouvernement de l'Al-
gérie et de la Ville de Paris est acquise à
ceux qui se conduisent bien. Quant aux mau-
vais sujets, ils ont tout à perdre à ne pas imiter
la majorité de braves gens que sont les travail-
leurs nord-africains. »
Ils écoutaient, dans un s ilence respectueux.
Beaucoup comprenaient, témoin leurs hoche-
ments de tête et leurs yeux soudain plus grands
(pour les autres, M. Gerolami traduisait) lorsque
le Gouverneur Général abordait un sujet tel
que le futur hôpital musulman (projet qui, OR
peut en être sûr, leur est allé droit au cœur).
Ils furent particulièrement touchés, aussi, lors-
que M. Bordes les invita à laisser aux mains de
M. Gerolami les adresses de leurs familles,
afin qu'il pût lui-même, aussitôt rentré à Alger,
faire parvenir de leurs nouvelles jusque dans le
bled le plus lointain.
CI Je ferai dire à vos familles, promit le chef
de la colonie, que je vous ai vus en bonne
santé, que j' ai trouvé en vous de braves gens,
résolus à vous bien conduire, comme de bons
Françai, il
Il est à présumer que le sympathique direc-
teur des services de la rue Lecomte a reçu un
grand nombre de ces adresses. Les travailleurs
nord-africains de Paris, en effet, ne sont pas
rares qui envoient de l'argent dans les villages
de Kabylie. de Tunisie. du Maroc, Ils sont.
ceux-là, - venus en France pour y amasser un !
Pécule qui, suffisamment arrondi, servira à
"achat d'une terre. Ils gardent le contact avec
leur pays d'origine. Ils n'oublient ni Jes vieux
parents, ni la fellllne, ni les petits. C'est uni-
quement pour eux que certains travaillent. On
ne fait pas sans en être ému cette constatation,
et l'on aperçoit dès Ion. toute l'importance des
œuvres de protection de ces Français d'adop-
tion perdus dans l'immente capitale et qui peu-
vent. après quelques années d'exil, regagner
l'Afrique, contents d'eux, contents de nous, et
y propager la reconnaissance.
R. B de Laromiguière
_,
La future Légion
--c-o--
En somme, l'étranger n'a qu'une sympa-
thie très relative pour notre légion étrangère.
Il y a beau temps que r Allemagne a élevé
des protestations contre ce corps. Une certaine
presse anglaise, ces jouis derniers, a complai-
samment accueilli les récits calomnieux d'un
légionnaire déserteur. Voici maintenant qu'une
dépêche de Changhaï nous apprend que
soixante anciens combattants français ont em-
pêché au théâtre Carlton, dans la concession
internationale, fa représentation d'un film
américain intitulé Le beau geste, qui n'est
qu'une sotte insulte a la Légion.
Que peut-il y avoir sous cette hostilité de
trois grands pays f
Un seul, l' Allemagne, pourrait légitimement
garder rancune aux bataillons qui surent gagner
- et comment ! de 1915 à 1918, les four-
ragères aux couleurs de la médaille militaire
et de la Légion d'honneur.
Mais l' Angleterre et l'Amérique devraient
attendre encore quelques années avant d'oublier
ce Qu'elles ont dû naguère à cette troupe fa-
rouche.
Ah ! çà, combattants ex-alliés, vous les
avec vus monter en ligne, ces hommes durs, se-
crets, muets, ces bronzes vivants, et vous sa-
vez avec quel dédain leurs visages, marqués
par le profond burin du malheur ou du repentir,
ragardaient la mort ! Vous avez vu, sous l'at-
teinte des balles, des éclats ou des gaz, blêmir
leurs traits et fléchir leurs genoux. Et, à ce
souvenir, vous ne sentiriez pas renaître en vous
la fraternité d'autrefois >
Je n'en crois rien. Je ne saurais vous faire
l'injure de le croire. Seulement, le sentiment et
la Politique (qui n'est plus que de l'économie
politique) sont choses différentes. il n'est plus
question, désormais, des soldats sans nom en-
sevel is avec leur mystère. Il est question d'af-
faires. Or, l'empire colonial, fondé justement
par eux, se trouve être une fameuse affaire,
si nous savons 1 administrer. Sans doute 1
vos dirigeants, préoccupés de prépondérance
économique, sont-ils tardivement irrités à l'idée
de ce que nos colonies doivent à la Légion,
et sournoisement inquiets, lorsqu'ils évoquent
des régiments qui jamais ne furent vaincus.
Voilà, me direz-vous, un langage à l'accent
belliqueux. Nullement. Et, bien au contraire,
je crois qu'avant peu, tout le monde sera
convaincu de la supériorité de l'association, no-
tamment aux colonies, sur la concurrence. Et je
crois même qu' un peu plus tard, la Légion
étrangère, par sa valeur, par la cohésion ex-
traordinaire de ses éléments pourtant venus de
tous les points de la terre, par son admirable
fidélité au serment fait à un drapeau, servira
d'exemple probant à la future armée de la So.
ciété des Nations.
R. B. L.
L'Aviation tolom.
France-Amérique du Sud
Voici quelques renseignements "I).mpl-
mentoirea sur lu ligne aérienne Il Prance-
Ainérique du Sud » dont nous avons an-
noncé hier l'inuugurntion pour le 1er mars :
A Paris les correspondances devront être
portées au plus tard tous les jeudis avant
midi. Il suftiru d'apposer sur l'enwloppe,
avw la mention Il par avion T, en plus des
timbres -jorrespondant à la taxe pour
lY-trunger, des timbres ordinaires reprôsiui-
1lIIt la surtaxe prévue pour ce transport •:
7 Ir. 50 par 5 grammes pour tlo Brésil et
Ir. pour l'L'ruguay, l'Argentine, le Chili
et le Paraguay. Pour ces deux derniers
pays, UNS lettres ainsi surtaxées arriveront,
à Buenos-Airt s par avion avec les lettres
à destination d'Argentine et de là seront di-
rigées par les voies ordinaires les PW8 rapi-
des sur le Gliili et le Paraguay jusqu'à < e
aériennes qui relieront Buenos-Airs à As-
somption d'une part, à Valparaiso et San-
tiago de l'autre, et pour lesquelles les con-
trats postaux signés avec les gouverne-
ments respectifs stipulent des dates d'inau-
guration ultérieures.
Ce qui reste à faire est relativement peu
de chose à côté de ce qui a été fait, nous
fait remarquer la Société Latécoère.
Il fallut tout d'abord soutenir une âpre
lutte c ontre des groupes allemands qui puis-
samment soutenus par le Heich s'efforçaient
de devancer l'entreprise française.
Sous le titre Il La course aérienne pour
la conquête des contrats postaux. La
France et l'Allemagne rivales en Amérique
du Sud », un journal anglais, le Daily Ex-
press, disait le U décembre dernier :
Il La course est engagée entre deux Com-
pagnies aériennes française et allemande
pour la conquête des courriers Sud-Améri-
cains.
« Les Compagnies rivales sont la Laté-
coère et la Zeppelin appuyées par leurs gou-
vernements respectifs et par de fortes orga-
nisations commerciales des deux pays.
« Non seulement elles se combattent l'une
et l'autre, mais encore, en instituant un ser-
vice postal rapide pour l'Amérique du Sud,
elles espèrent donner aux hommes d'affai-
res français et allemands un formidable
avantage sur ceux d'Amérique, d'Angleterre
et autres nations commerciales. »
Depuis tmis mois déjà un service régu-
lier de poste aérienne est assfvré par la Com-
pagnie Générale Aéropostale entre Natal et
Buenos-Aires,à- raison dTun voyage hebdo-
madaire dans chaque sens.
Cette liaison a pu être effectuée dans une
moyenne de 27 houres de vol, avec une r6-
gvïU»ri«é très satisfaisante malgré des condi-
tions cie vol souvent très dures en raison de
la chaleur eouatoriate.
De renseignements précieux ont pu être
tirés de l'expérience de ces premiers mois
d'exploitation, sur le secteur sud-américain.
Ils ont permis aux pilotes de se familia-
riser avec les régions survolées et les ter-
rains d'escales et de sccours.
D'autre part le matériel a pu être adap',t
aux climats très différents que l'on rencon-
tre sur un parcours dont la latitude corres-
pond h celle sous laquelle est placée en
Afrique le seeteur compris entre Dakar et
la Libéria.
Tout est dune prêt .actuellement P' lUI' la
réalisation d'un projet grandiose qui mar-
que l'aboutissement- de tant, d'années d'ef-
forts.
C'est une grande œuvre de-progrès et de
paix à mettre à l'actif de l'aviation fran-
çaise.
Essais
Le capitaine (le corvette Cuilbaud, héros j
du raid Paris-Madagascar, s'est rendu,
hier, à Caudebec-en-Caux, où il a assisté
aux essais d'un puissant hydravion la-
tham, destiné à assurer le service entre le
Sénégal et les Açorcs, sur la ligne aé-
rienne Fiance-Amérique du Sud.
PHILATÉLIE
Tunisie
Les timbres nouveaux de o lr. 90, ( lr. 50
et 20 francs viennent de paraître.
Madagascar
De 1922 à 1926, les modifications apportées
aux tarifs postaux entraînent des change-
ments de couleur et quelques surcharges.
Dans la série au type « Filanzane », pa-
l missent successivement les valeurs ci-après :
5 c. noir et carmin (val. en". o 05 j
lu c. vert et vert olive.. - 1 50 I
10 c, brun et lilas o 10
25 c. violet et noir - o 30
30 c. rouge et brun - 3
o c. vert et violet - o 35
45 c. rouge et carmin o 50
50 c. bleu et noir 4 n
50 c. noir et jaune - o 55
60 c. violet et rose. 1 50
65 c. noir et bleu.,. - 075
85 c. vert et rouge. - o 95
1 fr. bleu .,. - 110
Les surcharges sont, sur timbres au type
Filanzane » :
25 c. sur 15 c. (val. env.) 3 »
25 c. sur 2 fr. 450
25 c. sur 5 fr. - 4 x
60 c. sur 75 c. - 2 50
65 c. sur 75 c. 3 5°
85 c. sur 45 c. - 4 n
t fr. 25 sur 1 fr. bleu - 3 »
Le 10 c. vert, 30 c. rouge, 50 c. bleu, peu
de temps en service, sont appelés à augmen-
ter de valeur.
.44e
Le statut de Tanger
4-
M. Briand, ministre des Affaires étran-
gères, a reçu, hier, au Quai d'Orsay,
M. Quinones do Léon, ambassadeur d'Es-
pagne à Paris avec qui il s'est entretenu
des négociations franco-espagnoles au sujet
dn statut de Tanger, qui viennent enfin
d'aboutir à un accord.
La signature de cet accord serait immi-
nente ; elle aurait lieu avant le départ de
M. Briand pour Genève, c'est-à-dire avant
la nn de cette semaine. Il se confirme,
d'autre part, que le Gouvernement espa-
gnol a l'intention de se faire représenter h
Genève, à l'assemblée de septembre pro-
chain, et de rentrer ainsi à la Société des
Nations.
Voyage aux Antilles
-0-
Heures créoles
Je secoue la somnolence d une sieste dans
Veau fraîche: qui descend des mornes sau-
vages. Le grand bassin de la « case à batns l,
dans la cour de Vhabitation, à l'ombre des
manguios, est une salle de rédaction impro-
visée qtiéclaire par la porte entr'ouverte une
colonne massive de soleil tropical.
Af large rebord du bassin de pierre ClC-
cueille un bloc de papier bulle et mon stylo ;
*l d'
je rédige sous l'œil d" un anoli, lézard auda
creux, rte apprivoisé.
Les premières heures de l'après-midi
s'écoulent dans une luminosité sUTprcllanlc,
Une sorte de Itantise de la chaleur vide les
rues, endort les habitations dtrrière les Per-
siennes closes; ies forêts et les collines sont
silencieuses, d'un silence solennel que brise
seulement la résonance liquide des ton-ems.
La nuit antillaise est pleine de voix; des
peuplades extraordinaires de grillons se met-
tent à crisser, les grenouilles coassent, les
oiseaux, les ÍflScchs, tout ce qui brame,
hulule, (aqudtf, prend fart au chœur tro
picolo
A mesure que la lime mOlltt, des obscu-
rités fantastiques, venues des hauts bois, des
cendent sur les routes ; alors, les largi v
feuilles des palmiers forment des entrela
amolls noirs d'araignées inconcevables.
Dans la maison cré&le, le service com
mence a¡'Cc: le chant du « pipi'itc D. Avant
cinq heures, Voiseau réveil sonne le rite sacré
du café.
« Tant. tant. fam." » J.( pilon écrase
les grains verts dont je vois pousser les
plants de mon balcon, sous la protection des
arbres acajous et des pois doux, car le ca-
féier est aussi sensible qu'une jeune a,
gresse ; la chaleur l'accable et la froidure
le tue.
e Si vous saviel, Céleste, avec quelle im-
patience, dans le grand lit à colonnes en
bois de courbaril sombre et luisant, j'attends
votre coup discret à la porte :
« Manmzelle mi moin. »
La moustiquaire s'écarte et la belle ftlle
noire, en madras rouge et jaune, me tend
avec un doux « bonjou 9 la tasse de vrai
café, car j'ai l'impression d'avoir ignoré
ce nectar jusqu'à mon arrivée à la Guade-
loupe.
Le ciel du matin, au-dessus des bois vier-
ges, a dt s couleurs d'oranges à peine mûres.
Avec le soleil, les oiseaux des Iles remplis-
sent les exubérantes verdures fleuries du jar
din et ce sont des battements d'ailes préci-
pités de « foufous * huppés brun doré à
ailes floiru, de colibris à fâtes roses tout en
velours grenat.
Les trois bonnes noires. Céleste, ftanne,
Vlorelle, font un ménage nonchalant, coup-
de mélopées improvisées et d'interpellations
qui valent tous les coups de plumeaux agrès
sifs des femmes de journée de la métropole.
< Toutt fois lanmou vini la case à moin
» Pou palé moin, moin ka rôporme
.( Khé moin déjà placé. »
d Chaque fois que l'amour vient à ma case
pour me parler d'amour, je lui réponds :
« Mon cœur est déjà placé. »
Le chant s'interrompt
u Bonjou Maiyotte!. Bonjou Custaline !.
Comment ou allé ché ? »
Ce sont les porteuses qui passent. Sur la
tète, .lies soutiennent de grands plateaux-
chargés de confiseries midticolores : sucres
à cocos blancs et roses, brunes pâtes de goya-
vesehadèques pâles cristallisés.
achète des foulards à carreaux azur et
des écossais jaunes et écarllltt's, rien que des
teintes à faire mourir d'envie les couturiers
pastellistes.
Le vent du large passe, je pense à un ber
renient de hamac.
Des jeunes gens, raquette à la main, Si
rendent sur les courts d'" tennis des environs.
Des travailleurs indiens, pieds nus, minets,
les cheveux plats, Armés de leur grand sabr
d'abatis, remontent vers les propriétés.
Mes trois servantes négresses n'ont pas
encore cessé de parler et de chanter, ella
sont fidèles au proverbe créole :
a Bouche il pas fini dimanche. t (Sa lar-
gue ne connaît pas le repos du dimanche.)
Marie-Louise Sicard
L ŒMWfe du Père de Foucaald
1/Aaaociaticn Charles de Foucauld qui
a pour but de continuer ï(Euvre du Père
de Foucault, en favorisant l'act'on des mis-
sionnaires pour la conversion des infidèles
et des Musulmans des colonies françaises,
a tenu son assemblée générale aujourd'hui
28 février, à 15 heures, à la Salle d'Horti-
culture (bi, rue de Grenelle), sous la prési-
dence de S. Em. le cardinal Dubois, arche-
vêque de Paris.
M. Bené Bazin, de l'Académie française,
l'éminent historien de l'Ermite du Sntlara.,
a pris la parole l" cette réunion, ainsi que
Mgr Boucher, président du Conseil de Pa-
ris de la Propagation de la Foi ; le H. P.
Joyeux, des Pères-Blancs, vice-postulateur
de la Cause du Père de FOUCAUld. et M
Mnssignon, professeur au Collège de Fran-
œ et ami du Père do FonrauJd,
,
Le cyclone de la Réunion
---- -
Le gouverneur de l'île de la Réunion
oftble :
L'information publiée par certaines agen
ces concernant un cyclone qui aurait dévasté
les îles Maurice et Bourbon est inexacte en
ce qui concerne la Réunion ; le cyclone est
passé à too milles au nord-ouest de la Réu-
nion. Quelques dégâts ont été occasionnés
par la pluie dans les cultures.
rw 1Vf'VJP.Rn an CENTIMES
- > 1 i., %/Rlé;lt
\J.HLII i HIC -JS I HVFUKU LLTE*
Les Annales Coloniales
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DnaeravN i RIUMI RUEDEL et L-Q. THÊBAULT
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Le cacao du Cameroun
Le cacao du Cameroun ne se vend-il pas ?
On serait tenté de le croire en lisant dans le
numéro du 7 février courant des A maies Co-
loniales une note sur cette question, signa-
lant la mévente au Havre d'un lot de 30.000
sacs. Le correspondant des Annales Coloniales
va peut-être un peu fort, quand il affirme que
le cacao du Cameroun est d une telle
déplorable qualité que la seule dénomina-
tion fait fuir l'acheteur. J'ai reçu sur ce pro-
blème si intéressant une note bien documentée
qui éclaire singulièrement la question. Dans
les milieux spécialises dans le commerce en
gros du cacao, il y a au moins six mois que
l'on parle de ce lot de cacao invendu : lequel
cacao, du fait qu'il est mité, date lui-même
de 10 ou 12 mois au moins. L affaire n est
donc pas actuelle et il n'est pas juste de s y
reporter pour déclarer que cc le cacao Came-
roun Il est invendable : disons-le invendu,
mais non pas invendable.
D'abord. le chiffre de 30.000 sacs,
30.000 x 60 = 1.950 tonnes, plus du tiers de la
production 1926, est exagéré. Quelle que
soit au reste la quantité, il convient a abord
de préciser, que si le lot invendu est de pro-
venance Cameroun, il n est pas nécessairement
d'origine exclusivement Cameroun frCJnçaq.
Cela d'autant mieux-que la Société productrice
la plus importante, en l'espèce la Compagnie
du Niger n'est pas à ma connaissance repré-
sentée au territoire.
D'autre part, si, en vérité, le cacao du Ca.
meroun éloigne tous les acheteurs, si en réalité
il est invendable, comment s expliquer que les
exportations de ce produit soient passées de
2.400 tonnes en 1919, époque où aucun con-
trôle n'existait à la sortie, à 6.200 tonnes en
1927, 4* année du fonctionnement du service
de virification. A moins hypothèse saugre-
nue que le commerce d'exportation consente
de gros sacrifices pour la simple satisfaction
du maintien du cacao aux statistique douaniè-
- III 'I.8 ,
res, il faut bien admettre qu en définitive le
produit se vend et à des taux rémunérateurs. Il
en est en tout cas actuellement coté 400 à
425 francs. Certes, il y a. aux entrepôts du
Havre, des stocks, mais, et c'est un aspect de
la question de « mévente Il, il faut tenir compte
'de ce que la consommation du cacao a baissé
en France dans une grande proportion, alors
que la productioa, a. dans 1 ensemble, aug-
menté. Il est donc logique que le cacao du
Cameroun qui, sans être mauvais, est moins
coté que d'autres, trouve preneur plus malai-
sément : rien que de iiormal.
Pourquoi donc ce cacao et:.t-il moins coté ?
Parce qu'il présente un pourcentage de défec-
tuosités exclusif et que sa préparation laisse à
désirer. Pourquoi est-il moins bien préparé que
J'aute ? Tout simplement, parce qIIe, quelle
que soit la qualité du produit offert, le pro
Juctear, en définitive, trouve toujours sur place
un achetelll.
Le prochain bulletin de l' « Agence Econo-
mique des Territoires africains sous Mandat » I
consacrera à l'occasion du régime récent du con-
ditionnement des produits du cru au Cameroun
un long exposé de "action administrative en
matière éducative agricole de 1 indigène, du
souci constant des pouvoirs publics, dès leur
installation, d'amener l'indigène à soigner la
présentation de ses récoltes. Tout a été fait,
par les services techniques du Commissariat
français au Cameroun pour que le producteur
de cacao indigène offre à l'acheteur un cacao
digne de ce nom ; pourquoi l'acheteur se con-
tente-t-il d'un cacao indigne ? Et qui est le
plus à blâmer ? On reproche surtout au cacao
du Cameroun un goût de fumée dû à un sé-
chage effectué dans de mauvaises conditions.
Or, d'après mes informateurs, 1 Allemand
aime ce goût de fumée ; c' est l'Allemand qui
a appris à l'indigène et la culture du cacaoyer
lOt 1. otéDaration du cacao. Bien malin serait
ce lui qui, - du jour au lendemain, parviendrait
à modifier radicalement des pratiques ancrées
dans les routines autochtones. Les Britanni.
ques, en Cameroun voisin, ne se sont pu ris-
qués au combat. Au Cameroun britannique
coome au Cameroun ftançais, la saison du ca-
cao celndde avec la saison des ptuieA. Le sé-
chage au soleil est, de ce fait, impossible.
-- -. -
Tiès zélée, quoi qu on en dise, 1 Adminis-
tration française s'est efforcée d'amener le pro-
ducteur à construire des séchoirs pratiques et
bon marché. Elle lui en a donné les plans,
l'a aidé à les édifier. Le producteur, pas tel-
lement livré à lui-même qu'on veut bien le
soutenir, a construit le séchoir, mais au lieu d'y
sécher son cacao, il sèche celui-ci à côté,
selon le mode le plus facile, et à moins de
mettre un gardien européen par séchoir, on ne
voit pas comment on pourra obtenir un chan-
Sement de pratique. En tout cas, si un gar-
dien doit être placé, ce devra être, - on 1 ad-
mettra, par le commerçant et non par l'Admi-
nistration. Et c'est en définitive ce que font
les Anglais. Forts sam doute de notre expé-
rience négative, les commerçants, en territoire
voisin, disent aux producteurs : « Récolte tes
cabosses ; retire les fèves et, humides et frai-
ches, apporte- les nous : nous les ferons sédier
nous-mêmes et fermenter ». Et il en va ainsi
des quelque 200 tonnes de la récolte indigène
annuelle de la subdivision de Victoria (Rap-
port du gouvernement anglais 1926. page 129).
Chez nous donc, le cacao indigène est ré-
colté et préparé par l'indigène. Et ce cacao
offert à la vente sur place, à moin d'être dé-
plorablement mauvais, trouve toujours ache-
teur. Tous les commerçants notables le diront.
Cette pratique, cause quasi unique de tout le
mal, est suivie non pas seulement pour les ca-
caos originaires du territoire placé sous notre
mandat, maia encore pour les cacaos récoltés
dans certains régions du Cameroun britanni-
que. Le rapport présenté par Londres à Ge-
nève, en 1926, pour le Cameroun anglais, dit
ceci, pqm 129:
« Les populations de Bàfmo, près de
Kumba produisent aujourd'hui du cacao en
quantité croissante : le» exportations qui te font
toutes par la voie de Mun damé à Douala,
n'excèdent pas annuellement 500 tonnes. »
Et plus loin :
« La production du cacao s'étend également
dans le Bafossi. la plus grande part en est
exportée par Douala ». Pratiquement, tout le
cacao de la région de Kumba est acheté à
Mundamé par une maison française et exporté
via Douala. De bons prix ont été payés pour
le cacao bien préparé ; c'est ainsi que, à la
dernière saison, une assez grande quantité a été
payée 35 à 40 livres la tonne ; en quantités
moindres mais aussi à qualité inférieure, les
prix d'achat ont varié de 32 à 36 livres la
tonne. « Le cacao de basse qualité générale-
ment humide ou imparfaitement séché, est
acheté aux producteurs par des intermédiaires
Bamenda (GraufielJ,) et vendu à des ache-
teurs indigènes venus du territoire français. »
Ces décl arat ions (officielles m'autorisaient
bien au début de cet article à parler de cacao
de provenance et non d'origine « Cameroun
français n.
Il faut augurer au mieux des résultats du
système renforcé de vérification des produits à
la sortie, système appliqué depuis le 1er jan-
vier fernier et qui impose aux cacaos, pour être
admis à l'exportation, des conditions très
strictes. Si l' acheteur est aussi attentif que le
sera le vérificateur, nul doute que le vendeur,
sur les marchés européens, soit en mesure
d'offrir désormais un produit digne de cote.
Car le remède est là, dans l'attention lors de
l'achat, dans la sévérité lors de la vérifica-
tion. Le jour où un producteur ne trouvera plus
preneur de son cacao, parce que son cacao est
mal préparé, ou bien il se décidera à traiter la
fève selon les bons procédés qui lui ont été
enseignés et qu'il connaît, ou bien il se reti-
rera.
Le correspondant des Annales Coloniales
suggérait, il est vrai, un autre remède : exten-
sion de la colonisation européenne au détri-
ment de la colonisation indigène, remède au-
quel. écrit-il, est opposé le Commissariat de
la République française à Yaoundé. Je ne
discute certes pas la valeur des développements
qu'il esquisse sur les bénéfices physiques et
moraux que retire l'indigène de sa présence
sur les exploitations européennes ; ce sont là
constatations depuis longtemps - vérifiées au
territoire même, sur les chantiers publics,
comme aussi sur le plus grand nombre
des exploitations privées. Seulement, de
tels développements sont loin de justifier
la nécessité de roctroi de nouvelles con-
cessions : tout au contraire, car telle qu'elle
est constituée actuellement, la colonisation re-
crute avec la plus grande peine, en dépit de
l'achèvement des grands travaux de chemins
de fer. la main-d œuvre qui lui est indispen-
sable. Mais passons. La culture du cacaoyer
par les Européens empêchera-t-elle la culture
du cacaoyer par les indigènes ? L'empêche-
t-elle actuellement ? Dans la négative et c'est
la réponse qui s'impose, y aurait-il lieu d in-
terdire cette culture à l'autochtone ? N'est-il
pas plus logique et plus simple et plus juste
de mettre le mauvais producteur dam l' im-
possibilité d'écouler ses produits à l' extérieur.
Et puis, où le susdit correspondant a-t-il pris
que Yaoundé ne voulait pas entendre par-
ler de colonisation européenne ? Les rè-
Ries d'attribution des concessions au Came-
roun sont les suivantes la compétence
d'attribution est dévolue au Commissaire
de la République jusqu'à mille hectares ; au-
dessus de mille hectares, le pouvoir d'attribu-
tion est dévolu au Président de la Répu-
blique qui statue par voie de décret après avis
de la Commission des concessions coloniales.
La réglementation remonte à 1921, elle dif-
fère de cette des autres grandes colonies où
le pouvoir du chef de la possession va jusqu'à
10.000 hectares. Ici, la grande concession
commence à partir de 10.000 hectares, là à
partir de 1.000 : et il' y a des raisons à coup
sûr. Ceci connu, que l'on soutienne que le
Gouvernement métropolitain et le Gouverne-
ment local sont opposés en principe à la grande
concession, soit, et cela est inséré non pas
dans les articles officieux inspirés du Commis-
sariat de la République, mais dans le rapport
officiel présenté à Genève par le Gouverne-
ment français. Mais je ne vois pas que
Yaoundé soit hostile à la colonisation euro-
péenne moyenne : cel le au-dessous ou voisine
de mille hectares, tout au contraire, et le
Commissaire de la République, dans les ré-
gions où l'attribution - est possible, sur des ter-
rains vacants, au profit de concessionnaires pré-
sentant les garanties désirables, est disposé à
accorder des terrains en vue notamment de la
culture du caféier, du cacaoyer et même du
théier. Pourquoi vouloir toujours placer Ge-
nève à l'origine de toutes les mesures en op-
position apparente avec les désirs d' Euro-
péens et déduire de là que les chefs des terri-
toires mandat& s'inspirent aveuglément de
tels principes ? L'action
juridique des territoires sous Mandat se pré-
sente tel que Genève pourrait fort bien sou-
tenir que le mandataire ne fait pas assez dans
le sens du développement de la propriété indi-
gène. Aussi bien, du reste, à cet égard, les
gouvernements locaux s'inspirent-ils unique-
ment des conditions locales spéciales. Et il est
à noter que le Cameroun Britannique en même
temps que le Cameroun Français et pour les
mêmes raisons de main-d' œuvre que lui, en-
treprend de développer la propriété indigène :
le rapport de 1926 le dit expressément.
Pierre Taittinger,
Mpvtk 4» Paris, Vice président
de la Commission de tAtffém,
des Calantes et du Protesterais,
Cacao il ait à la - Côte - d'lvoin
«S»
Nous avons vu dans un précédent
article avec quel optimisme il con-
venait d'examiner les résultats ob-
tenus à la Côte d'Ivoire dans le développe*
ment de la culture du cacao ver.
La culture du caféier n'a pas eu, dans
la colonie, un essor aussi rapide, bien que
le caféier pousse spolltatlémo/t à la Côte
d' Ivoire et qu'on eut pu songer, dis le début
de notre occupation, à montrer aux indigènes
l'avantage qui posait résulter pour eux de
la récolte des graines et surtout de ramena
gement et de l'extension des peuplements.
Le Service de l'Agriculturc a préféré porter
soit ef fort sur l'acclimatement et la vulgari-
sation des variétés exotiques, le « Robusta »,
le « Libéria l, le a Kouilem P, plus pro
ductives certainement et donnant aussi des
grains plus volumineux. Mais avec les grains
on a importé aussi des insectes parasites,
dont le scolytc et, à l'heure aefuel/f, certai
tics plantations souffrent des rengages exer-
cés par eux. Seul, jusqu'ici, avec la variété
indigène, le « Libéria » paraît rffractaire à
Vinvasion de ces ennemis d" caféier et c'est
la culture de cette espèce que généralisent
surtout maintenant les colons européens et
les petits planteurs indigènes. »
Les cafés de la Côte d Ivoire, torréfiés
seuls ou en mélange avec d'autres sortes, ont
un arôme très fin. Ils trouveront un écoule-
ment facile et d'autant plus avantageux pour
les producteurs que les quantités expédiées
seront plus importantes. La colonie ne nous
envoie guère encore que 250 tonnes environ,
une quantité égale devant être consommée sur
place. Si nous avons la possibilité de pou-
voir en déguster, de temps à autre, le moment
est donc encore assez loin où la majeure par-
tie des Français pourront remplacer, par ces
cafés africains, les cafés importés du Brésil,
dont nous recevons, bon an mal an, près de
150.000 tonnes.
La culture du caféier a néanmoins fait
depuis quelques années de grands progrès à
la Côte d'Ivoire, notamment dans les cercles
de VIndénié et d'Aboisso. Nombre de plan-
teurs l'associent à celle du cacaoyer; elle est
du reste moins exigeante que cette dernière
au point de vue richesse et profondeur du
sol, avantage qui compense son moindre ren-
de ment.
Des capitaux qui se chiffrent par une di-
zaine de millions, viennent par ailleurs d'être
investis récemment à la colonie dans ces
deux cultures par des groupements financiers
métropolitains qui, se basant sur des pre-
miers résultats obtenus, escomptent des bé-
néfices sérieux en même temps qu'un fort dé-
veloppement des affaires amorcées. Ces ini-
tiatives seront suivies d'autres et l'on peut
espérer que la colonisation française pren
dra, avant peu, à la Côte d'Ivoire, une place
très importante. Ce mouvement cst à encou-
rager autant que l'extension des cultures in-
digènes, car même si celles-ci peuvent conti-
nuer à fournir la plus grande partie de la
production, il est incontestable par contre,
qu'il s'agisse de préparation du sol, d'en-
tretien des plants, de lutte contre les mala-
dies ou les parasites, de récolte ou de prépa-
ration des graines, qu'elles pourront béné-
ficier des méthodes plus perfectionnées mises
à leur portée dans les plantations européen-
nes éparses au milieu d'elles. les unes et
les autres peuvent du reste prospérer à la
Colonie. Ta place ne manque pas; si la main-
d'auvre n'est pas très abondante, si, au sur-
plus, elle est assez chère, elle n'a jamais fait
défaut aux colons consciencieux et il y a
tout lieu de supposer qu'il en restera ainsi
pendant longtemps encore.
Pierre Valude,
Député du Cher,
Ancien ministre.
L'huile de palme
de la Côte d'Ivoire
- -()-()--
Depuis quelques années, l'administration da]
la Côte d ivoire, avec le concours de la station
expérimentale du palmier à huile de La Mé, a
entrepris des essais en vue d'obtenir une amé-
lioration de la qualité de l'huile de palme
exportée de la colonie. Ces essais, qui consis-
tent dans un perfectionnement des procédés
indigènes d'extraction de l'huile au moyen de
petits pressoirs adaptés à cet usage, donnent
actuellement des résultats intéressants qui sor-
tent du domaine des recherches de laboratoire.
On estime, en effet, que pendant l'année
1928, la Côte d'Ivoire sera en mesure d'expor-
ter de 5 à 600 tonnes d'huile de palme ne con-
tenant que 1 d'acidité, alors que, jusqu'à
présent, la moyenne courante d'acidité au mo-
ment de la préparation est de 12 à 15 Cette
huile neutre provient de la région de Dabou,
où les indigènes ont créé une société de pré-
voyance qui leur a permis l'achat du matériel
de pressage indispensable.
-1
A la commission de l'Algérie,
des Colonies et des Protectorats
DO
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats se réunira demain mer-
credi 29 février à 15 heures, local du Se bu-
reau.
A l'ordre du jour :
Audition de M. le Ministre des Affaires
étrangères sur le projet de loi n° 5550, au-
torisant le Gouvernement chérifien à contrac-
ter un emprunt de 819.822.000 francs.
Désignation d'un rapporteur pour le pro-
Jet de loi 5567 ayant pour objet d'approuver
a création d'un office des études du chemin
de fer transaaharien.
M. Bordes au dispensaire
nord-africain
--0-0-
M. Bordes, Gouverneur Général de l'Algé-
rie, a visité hier, dans le xvir arroadiaemeDt,
le dispensaire de la rue Lecomte, où les tra-
vailleurs nord-africains trouvmt-m accueil. une
protection et des soins cordiaux.
L'éminent visiteur a fait le tour des locaux,
(qui comprennent, outre le dispensaire propre-
ment dit, des services administratifs, une section
de police, un bureau de placement, un foyer
et un café maure), guidé par M. Gerolami,
chef du service, et accompagné par les députés
d'Algérie, MM. Gérard et Falck. directeur et
secrétaire général de l'Office de l'Algérie, et
de nombreuses penoIImalités.
Puis il' a parlé aux indigènes, dont la
foule se pressait compacte autour de lui. Ils
étaient tous proprement vêtus quelques bur-
nous, quelques chéchias tranchaient sur les ves-
tons et les casquettes.
Très simplement, sur un ton à Ja fois ferme
et paternel, il dit aux hôtes du dispensaire ce
qui pouvait le mieux et le plus utilement se
graver en leur esprit :
« Toute la bienveillance du Gouvernement
de la République, du Gouvernement de l'Al-
gérie et de la Ville de Paris est acquise à
ceux qui se conduisent bien. Quant aux mau-
vais sujets, ils ont tout à perdre à ne pas imiter
la majorité de braves gens que sont les travail-
leurs nord-africains. »
Ils écoutaient, dans un s ilence respectueux.
Beaucoup comprenaient, témoin leurs hoche-
ments de tête et leurs yeux soudain plus grands
(pour les autres, M. Gerolami traduisait) lorsque
le Gouverneur Général abordait un sujet tel
que le futur hôpital musulman (projet qui, OR
peut en être sûr, leur est allé droit au cœur).
Ils furent particulièrement touchés, aussi, lors-
que M. Bordes les invita à laisser aux mains de
M. Gerolami les adresses de leurs familles,
afin qu'il pût lui-même, aussitôt rentré à Alger,
faire parvenir de leurs nouvelles jusque dans le
bled le plus lointain.
CI Je ferai dire à vos familles, promit le chef
de la colonie, que je vous ai vus en bonne
santé, que j' ai trouvé en vous de braves gens,
résolus à vous bien conduire, comme de bons
Françai, il
Il est à présumer que le sympathique direc-
teur des services de la rue Lecomte a reçu un
grand nombre de ces adresses. Les travailleurs
nord-africains de Paris, en effet, ne sont pas
rares qui envoient de l'argent dans les villages
de Kabylie. de Tunisie. du Maroc, Ils sont.
ceux-là, - venus en France pour y amasser un !
Pécule qui, suffisamment arrondi, servira à
"achat d'une terre. Ils gardent le contact avec
leur pays d'origine. Ils n'oublient ni Jes vieux
parents, ni la fellllne, ni les petits. C'est uni-
quement pour eux que certains travaillent. On
ne fait pas sans en être ému cette constatation,
et l'on aperçoit dès Ion. toute l'importance des
œuvres de protection de ces Français d'adop-
tion perdus dans l'immente capitale et qui peu-
vent. après quelques années d'exil, regagner
l'Afrique, contents d'eux, contents de nous, et
y propager la reconnaissance.
R. B de Laromiguière
_,
La future Légion
--c-o--
En somme, l'étranger n'a qu'une sympa-
thie très relative pour notre légion étrangère.
Il y a beau temps que r Allemagne a élevé
des protestations contre ce corps. Une certaine
presse anglaise, ces jouis derniers, a complai-
samment accueilli les récits calomnieux d'un
légionnaire déserteur. Voici maintenant qu'une
dépêche de Changhaï nous apprend que
soixante anciens combattants français ont em-
pêché au théâtre Carlton, dans la concession
internationale, fa représentation d'un film
américain intitulé Le beau geste, qui n'est
qu'une sotte insulte a la Légion.
Que peut-il y avoir sous cette hostilité de
trois grands pays f
Un seul, l' Allemagne, pourrait légitimement
garder rancune aux bataillons qui surent gagner
- et comment ! de 1915 à 1918, les four-
ragères aux couleurs de la médaille militaire
et de la Légion d'honneur.
Mais l' Angleterre et l'Amérique devraient
attendre encore quelques années avant d'oublier
ce Qu'elles ont dû naguère à cette troupe fa-
rouche.
Ah ! çà, combattants ex-alliés, vous les
avec vus monter en ligne, ces hommes durs, se-
crets, muets, ces bronzes vivants, et vous sa-
vez avec quel dédain leurs visages, marqués
par le profond burin du malheur ou du repentir,
ragardaient la mort ! Vous avez vu, sous l'at-
teinte des balles, des éclats ou des gaz, blêmir
leurs traits et fléchir leurs genoux. Et, à ce
souvenir, vous ne sentiriez pas renaître en vous
la fraternité d'autrefois >
Je n'en crois rien. Je ne saurais vous faire
l'injure de le croire. Seulement, le sentiment et
la Politique (qui n'est plus que de l'économie
politique) sont choses différentes. il n'est plus
question, désormais, des soldats sans nom en-
sevel is avec leur mystère. Il est question d'af-
faires. Or, l'empire colonial, fondé justement
par eux, se trouve être une fameuse affaire,
si nous savons 1 administrer. Sans doute 1
vos dirigeants, préoccupés de prépondérance
économique, sont-ils tardivement irrités à l'idée
de ce que nos colonies doivent à la Légion,
et sournoisement inquiets, lorsqu'ils évoquent
des régiments qui jamais ne furent vaincus.
Voilà, me direz-vous, un langage à l'accent
belliqueux. Nullement. Et, bien au contraire,
je crois qu'avant peu, tout le monde sera
convaincu de la supériorité de l'association, no-
tamment aux colonies, sur la concurrence. Et je
crois même qu' un peu plus tard, la Légion
étrangère, par sa valeur, par la cohésion ex-
traordinaire de ses éléments pourtant venus de
tous les points de la terre, par son admirable
fidélité au serment fait à un drapeau, servira
d'exemple probant à la future armée de la So.
ciété des Nations.
R. B. L.
L'Aviation tolom.
France-Amérique du Sud
Voici quelques renseignements "I).mpl-
mentoirea sur lu ligne aérienne Il Prance-
Ainérique du Sud » dont nous avons an-
noncé hier l'inuugurntion pour le 1er mars :
A Paris les correspondances devront être
portées au plus tard tous les jeudis avant
midi. Il suftiru d'apposer sur l'enwloppe,
avw la mention Il par avion T, en plus des
timbres -jorrespondant à la taxe pour
lY-trunger, des timbres ordinaires reprôsiui-
1lIIt la surtaxe prévue pour ce transport •:
7 Ir. 50 par 5 grammes pour tlo Brésil et
Ir. pour l'L'ruguay, l'Argentine, le Chili
et le Paraguay. Pour ces deux derniers
pays, UNS lettres ainsi surtaxées arriveront,
à Buenos-Airt s par avion avec les lettres
à destination d'Argentine et de là seront di-
rigées par les voies ordinaires les PW8 rapi-
des sur le Gliili et le Paraguay jusqu'à < e
somption d'une part, à Valparaiso et San-
tiago de l'autre, et pour lesquelles les con-
trats postaux signés avec les gouverne-
ments respectifs stipulent des dates d'inau-
guration ultérieures.
Ce qui reste à faire est relativement peu
de chose à côté de ce qui a été fait, nous
fait remarquer la Société Latécoère.
Il fallut tout d'abord soutenir une âpre
lutte c ontre des groupes allemands qui puis-
samment soutenus par le Heich s'efforçaient
de devancer l'entreprise française.
Sous le titre Il La course aérienne pour
la conquête des contrats postaux. La
France et l'Allemagne rivales en Amérique
du Sud », un journal anglais, le Daily Ex-
press, disait le U décembre dernier :
Il La course est engagée entre deux Com-
pagnies aériennes française et allemande
pour la conquête des courriers Sud-Améri-
cains.
« Les Compagnies rivales sont la Laté-
coère et la Zeppelin appuyées par leurs gou-
vernements respectifs et par de fortes orga-
nisations commerciales des deux pays.
« Non seulement elles se combattent l'une
et l'autre, mais encore, en instituant un ser-
vice postal rapide pour l'Amérique du Sud,
elles espèrent donner aux hommes d'affai-
res français et allemands un formidable
avantage sur ceux d'Amérique, d'Angleterre
et autres nations commerciales. »
Depuis tmis mois déjà un service régu-
lier de poste aérienne est assfvré par la Com-
pagnie Générale Aéropostale entre Natal et
Buenos-Aires,à- raison dTun voyage hebdo-
madaire dans chaque sens.
Cette liaison a pu être effectuée dans une
moyenne de 27 houres de vol, avec une r6-
gvïU»ri«é très satisfaisante malgré des condi-
tions cie vol souvent très dures en raison de
la chaleur eouatoriate.
De renseignements précieux ont pu être
tirés de l'expérience de ces premiers mois
d'exploitation, sur le secteur sud-américain.
Ils ont permis aux pilotes de se familia-
riser avec les régions survolées et les ter-
rains d'escales et de sccours.
D'autre part le matériel a pu être adap',t
aux climats très différents que l'on rencon-
tre sur un parcours dont la latitude corres-
pond h celle sous laquelle est placée en
Afrique le seeteur compris entre Dakar et
la Libéria.
Tout est dune prêt .actuellement P' lUI' la
réalisation d'un projet grandiose qui mar-
que l'aboutissement- de tant, d'années d'ef-
forts.
C'est une grande œuvre de-progrès et de
paix à mettre à l'actif de l'aviation fran-
çaise.
Essais
Le capitaine (le corvette Cuilbaud, héros j
du raid Paris-Madagascar, s'est rendu,
hier, à Caudebec-en-Caux, où il a assisté
aux essais d'un puissant hydravion la-
tham, destiné à assurer le service entre le
Sénégal et les Açorcs, sur la ligne aé-
rienne Fiance-Amérique du Sud.
PHILATÉLIE
Tunisie
Les timbres nouveaux de o lr. 90, ( lr. 50
et 20 francs viennent de paraître.
Madagascar
De 1922 à 1926, les modifications apportées
aux tarifs postaux entraînent des change-
ments de couleur et quelques surcharges.
Dans la série au type « Filanzane », pa-
l missent successivement les valeurs ci-après :
5 c. noir et carmin (val. en". o 05 j
lu c. vert et vert olive.. - 1 50 I
10 c, brun et lilas o 10
25 c. violet et noir - o 30
30 c. rouge et brun - 3
o c. vert et violet - o 35
45 c. rouge et carmin o 50
50 c. bleu et noir 4 n
50 c. noir et jaune - o 55
60 c. violet et rose. 1 50
65 c. noir et bleu.,. - 075
85 c. vert et rouge. - o 95
1 fr. bleu .,. - 110
Les surcharges sont, sur timbres au type
Filanzane » :
25 c. sur 15 c. (val. env.) 3 »
25 c. sur 2 fr. 450
25 c. sur 5 fr. - 4 x
60 c. sur 75 c. - 2 50
65 c. sur 75 c. 3 5°
85 c. sur 45 c. - 4 n
t fr. 25 sur 1 fr. bleu - 3 »
Le 10 c. vert, 30 c. rouge, 50 c. bleu, peu
de temps en service, sont appelés à augmen-
ter de valeur.
.44e
Le statut de Tanger
4-
M. Briand, ministre des Affaires étran-
gères, a reçu, hier, au Quai d'Orsay,
M. Quinones do Léon, ambassadeur d'Es-
pagne à Paris avec qui il s'est entretenu
des négociations franco-espagnoles au sujet
dn statut de Tanger, qui viennent enfin
d'aboutir à un accord.
La signature de cet accord serait immi-
nente ; elle aurait lieu avant le départ de
M. Briand pour Genève, c'est-à-dire avant
la nn de cette semaine. Il se confirme,
d'autre part, que le Gouvernement espa-
gnol a l'intention de se faire représenter h
Genève, à l'assemblée de septembre pro-
chain, et de rentrer ainsi à la Société des
Nations.
Voyage aux Antilles
-0-
Heures créoles
Je secoue la somnolence d une sieste dans
Veau fraîche: qui descend des mornes sau-
vages. Le grand bassin de la « case à batns l,
dans la cour de Vhabitation, à l'ombre des
manguios, est une salle de rédaction impro-
visée qtiéclaire par la porte entr'ouverte une
colonne massive de soleil tropical.
Af large rebord du bassin de pierre ClC-
cueille un bloc de papier bulle et mon stylo ;
*l d'
je rédige sous l'œil d" un anoli, lézard auda
creux, rte apprivoisé.
Les premières heures de l'après-midi
s'écoulent dans une luminosité sUTprcllanlc,
Une sorte de Itantise de la chaleur vide les
rues, endort les habitations dtrrière les Per-
siennes closes; ies forêts et les collines sont
silencieuses, d'un silence solennel que brise
seulement la résonance liquide des ton-ems.
La nuit antillaise est pleine de voix; des
peuplades extraordinaires de grillons se met-
tent à crisser, les grenouilles coassent, les
oiseaux, les ÍflScchs, tout ce qui brame,
hulule, (aqudtf, prend fart au chœur tro
picolo
A mesure que la lime mOlltt, des obscu-
rités fantastiques, venues des hauts bois, des
cendent sur les routes ; alors, les largi v
feuilles des palmiers forment des entrela
amolls noirs d'araignées inconcevables.
Dans la maison cré&le, le service com
mence a¡'Cc: le chant du « pipi'itc D. Avant
cinq heures, Voiseau réveil sonne le rite sacré
du café.
« Tant. tant. fam." » J.( pilon écrase
les grains verts dont je vois pousser les
plants de mon balcon, sous la protection des
arbres acajous et des pois doux, car le ca-
féier est aussi sensible qu'une jeune a,
gresse ; la chaleur l'accable et la froidure
le tue.
e Si vous saviel, Céleste, avec quelle im-
patience, dans le grand lit à colonnes en
bois de courbaril sombre et luisant, j'attends
votre coup discret à la porte :
« Manmzelle mi moin. »
La moustiquaire s'écarte et la belle ftlle
noire, en madras rouge et jaune, me tend
avec un doux « bonjou 9 la tasse de vrai
café, car j'ai l'impression d'avoir ignoré
ce nectar jusqu'à mon arrivée à la Guade-
loupe.
Le ciel du matin, au-dessus des bois vier-
ges, a dt s couleurs d'oranges à peine mûres.
Avec le soleil, les oiseaux des Iles remplis-
sent les exubérantes verdures fleuries du jar
din et ce sont des battements d'ailes préci-
pités de « foufous * huppés brun doré à
ailes floiru, de colibris à fâtes roses tout en
velours grenat.
Les trois bonnes noires. Céleste, ftanne,
Vlorelle, font un ménage nonchalant, coup-
de mélopées improvisées et d'interpellations
qui valent tous les coups de plumeaux agrès
sifs des femmes de journée de la métropole.
< Toutt fois lanmou vini la case à moin
» Pou palé moin, moin ka rôporme
.( Khé moin déjà placé. »
d Chaque fois que l'amour vient à ma case
pour me parler d'amour, je lui réponds :
« Mon cœur est déjà placé. »
Le chant s'interrompt
u Bonjou Maiyotte!. Bonjou Custaline !.
Comment ou allé ché ? »
Ce sont les porteuses qui passent. Sur la
tète, .lies soutiennent de grands plateaux-
chargés de confiseries midticolores : sucres
à cocos blancs et roses, brunes pâtes de goya-
vesehadèques pâles cristallisés.
achète des foulards à carreaux azur et
des écossais jaunes et écarllltt's, rien que des
teintes à faire mourir d'envie les couturiers
pastellistes.
Le vent du large passe, je pense à un ber
renient de hamac.
Des jeunes gens, raquette à la main, Si
rendent sur les courts d'" tennis des environs.
Des travailleurs indiens, pieds nus, minets,
les cheveux plats, Armés de leur grand sabr
d'abatis, remontent vers les propriétés.
Mes trois servantes négresses n'ont pas
encore cessé de parler et de chanter, ella
sont fidèles au proverbe créole :
a Bouche il pas fini dimanche. t (Sa lar-
gue ne connaît pas le repos du dimanche.)
Marie-Louise Sicard
L ŒMWfe du Père de Foucaald
1/Aaaociaticn Charles de Foucauld qui
a pour but de continuer ï(Euvre du Père
de Foucault, en favorisant l'act'on des mis-
sionnaires pour la conversion des infidèles
et des Musulmans des colonies françaises,
a tenu son assemblée générale aujourd'hui
28 février, à 15 heures, à la Salle d'Horti-
culture (bi, rue de Grenelle), sous la prési-
dence de S. Em. le cardinal Dubois, arche-
vêque de Paris.
M. Bené Bazin, de l'Académie française,
l'éminent historien de l'Ermite du Sntlara.,
a pris la parole l" cette réunion, ainsi que
Mgr Boucher, président du Conseil de Pa-
ris de la Propagation de la Foi ; le H. P.
Joyeux, des Pères-Blancs, vice-postulateur
de la Cause du Père de FOUCAUld. et M
Mnssignon, professeur au Collège de Fran-
œ et ami du Père do FonrauJd,
,
Le cyclone de la Réunion
--
Le gouverneur de l'île de la Réunion
oftble :
L'information publiée par certaines agen
ces concernant un cyclone qui aurait dévasté
les îles Maurice et Bourbon est inexacte en
ce qui concerne la Réunion ; le cyclone est
passé à too milles au nord-ouest de la Réu-
nion. Quelques dégâts ont été occasionnés
par la pluie dans les cultures.
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