Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-02-27
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 27 février 1928 27 février 1928
Description : 1928/02/27 (A29,N33). 1928/02/27 (A29,N33).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64512209
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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Les Annales - Coloniales
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Les colonies et le droit d'exercice
..1
Gland émoi lonqu'ea novembre dernier un
décret ̃matériel a ( 1 un aaêté du
ûpwcnM Général Afrique oedam-
ule Française en dale du 16 juin» et qui ins-
tituait dei taxes de ro–punition intérieure m
certains produib (abtinéi en Afrique Occi.
dentale, en puticuii8 les huiles d'arachide» et
la tiuuI de coton. rai lu. un peu partout et
pci-même, les critiques adressées à ces taxes de
consommation et a au léfûne de l'exercice ».
A ce moment, un certain nombre de lettres
me priaient de poser les questions suivantes :
1 0 Est-il vrai que le Gouverneur Général
de l'Afrique Occidentale Française ait pris son
aneté. malgré les avis unanimement défavora-
bles des Chambres de Commerce locales ?
2* Est-il vrai que le décret du 25 novem-
bre 1927 ait été pris contrairement à l' avis
défavorable des directions intéressées du mi.
nistère des Colonies ?
Il m eût été difficile dé répondre moi-meme
à la deuxième question. Maia sur la première,
aucune difficulté. L'opinion des Chambres de
Commerce de Dakar, de Rufisque, de Saint-
Louis, de Conakry était nettement opposée.
* De plus, au lendemain de la promulgation du
décret, tous les groupements coloniaux ont fait
entendre des protestations. J'ai reçu les déli-
bérations et les conclusions de groupements
comm l'Union Coloniale de Pans, le Syn-
dicat de Défense des Intérêts Sénégalais de
Bardeaux, i ttMtitut colonial de Marseille. Les
mêmes récriminations reviennent chaque fois
avec des arguments solidement assis. 11 n' y a
qu'une voix pour déclarer que ces mesures
vont à l'encontre de la politique coloniale
suivie jusqu à ce jour, tant par le Parlement
que par 1 administration coloniale.
Ce :i' c 1 p:-c; une raison décisive, dira-t-on.
Les g:oUjJ.: it'-.jh Jont vous parlez peuvent
avoir uial \u l' intérêt général pour ne consi-
dérer qu? des intérêts particuliers. C'est possi-
ble à 1.1 r gueur, mais d'abord cette unanimité
est frap.,I. Et puis, il y a bien quelque
chose c j tiai dans cette remarque faite par
l'ir.àitiut Colonial de Marseille. Des mesures
de cette sorte ne devraient être décidées
qu'après une consultation des organismes re-
présentant les entreprises qui se consacrent à la
mise en valeur des colonies. 11 est naturel
qu'on les interroge sur leur opinion, quitte à
ne pas la suivre si elle paraît défectueuse, et
qu'on les invite à exposer ( leurs arguments,
quitte à mettre en face d'autres raisons qui
I cmportcnt. Cela est conforme à la tendance
qui a lait instituer des Conseils « supérieurs »
qui ont pour rôle d'éclairer le Gouvernement
avant qu'il prenne sa décision. En particulier,
je songe aux Chambres de Commerce qu'on
humilie £ iatuitciiic.u lj agissant d'une autre
façon.
Je viens de mettre sur pied un long travail
relatif à la Constitution des Régions Econo-
miques dans la métropole. La loi du 9 avril
1696. relative aux Chambres de Commerce et
aux Chambres Consultative des Arts et Manu-
factures, comprend dans les attributions de ces
assemblées celles qui consistent à donner au
Gouvernement les avis et les renseignements
qui leur sont demandés sur les questions in-
dustrielles et commerciales, à présenter leurs
vues sur les moyens d'accroltre la prospérité de
l'industrie et du commerce, et encore à émet-
tre des avis de leur propre initiative. Quelle est
l'utilité de ce droit si ceux auxquels on l'a ac-
cordé ne sont pas persuadés qu' on a tenu
compte de ces avis, même si on a résolu de
ne Das les suivre )
Quelles réponses ont-ettet été faites à un
certain nombre des objections qui n'ont pas pu
ne pas arrêter l' attention de cefix qui ont pour
devoir de les examiner ?
Il me serait facile de les prendre à pleines
mains dans les documents que j' ai étudiés. Je
me contenterai de situer la question sur son
véritable plan, et d'en montrer la gravité en
afifrmant à mon tour que des mesures de ce
aenre engagent toute une doctrine coloniale.
- Si elles procèdent de ce principe qu'il est
nécessaire d imposer des limites au développe-
ment industriel de nos provinces lointaines, qui
ne voit à quelles conséquences absurdes ce
principe peut conduire ? Il ne tend à rien de
moins qu à admettre que la métropole est char-
gée de s'opposer à la prospérité de son do-
maine colonial, que fa France a, entre autres
missions, celle d enrayer le commerce et l'in-
dustrie de la plus grande France.
D'ailleurs, nous sommes conduits en plein
arbitraire : à partir de quelle limite la métro-
pole décidera-t-elle que telle ou telle colonie
est ou non capable d'aborder le stade indus-
triel ?
Il est vrai que les gens qui ne doutent de
rien et qui ont le goût des formules absolues
s'empressent de déclarer : la doctrine est sim-
ple ; les colonies ont pour rôle de nom en-
voyer des matières premières ; la métropole
les transforme et les renvoie dans ses colonies
après transformation ; et voilà 1 11 ne reste
plus qu'à définir exactement, pour ne pas être
entraîné plus inconsidérément encore dans l'ar-
bitraire. ce qu'on entend par ce terme com-
mode : matière première. On peut rencontrer
des surprises. -relie matière première d'un
article déterminé est déjà un produit industriel.
« On a vu à travers les aaa combien une
pareille doctrine serait susceptible de réserver
des surprises, car enfin c'est la métropo le qui.
.P o l e qui,
après deux siècles de possession d Etat de
1 industrie sucrière par les colonies, a abordé
la fabrication du sucre ! » Cette remarque de
l'institut Colonial de Marseille nous fera ré-
fléchir.
D'autre part, la mise en valeur des colo-
nies ne se réalisera pu par des articles, des
discours, des manifestations écrites ou parlées.
C'est une idie sur laquelle je reviens volon-
tiers. Il y faut autre choie, et, avant tout, de
I argent. Les capitaux qui, en trop petit nom-
bre. sont investis dans nos provinces lointaines
pour irtiltser, m place, les matières premières,
il serait jnte d'y songer un peu quand on vem
adopter la doUiiae coloniale dont j'essaie de
donner une eaquiue. Entendons-nous bien :
GD ne bous accuse pu de vouloir soustraite
les industries locales au facteur fiscal
qu'elles doivent payer, tout comme les autres
fermes d'activité ; nous allons même plus loin :
nous estimons qu'elles doivent supporter des
taxes particulières pour compensa. dans une
certaine mesure, celles dont leur intervention
fait perdre le bénéfice au budget de la colo.
nie. Mais peut-être aurons-nous le droit
d'ajouter que la rigueur du fisc devrait sans
doute être moins sévère quand il s' agit d'une
industrie coloniale que lorsqu'il est question
d'une industrie métropolitaine. Le Français qui
affronte les risques d'une exploitation colo-
niale sait à l' avance qu'il va courir de grands
aléas ; il ne les connaît jamais tous, quelle
aue soit la conscience avec laquelle il a étu-
dié son affaire, quels que soient le noipbre et la
qualité des renseignements qu'il a recueillis.
Je laisse de côté une foule d' autres criti-
ques, par exemple, celle-ci : quapd vous appli-
quez à une marchandise fabriquée dans une
colonie une taxe de consommation compensa-
trice des droits perçus, à leur entrée, sur les
produits similaires, vous encouragez l'entrée de
marchandises étrangères de qualité inférieure,
etc., etc. Je ne veux que marquer cette idée
à savoir que le principe du libre développe-
ment de nos colonies est mis eg cause par le
régime appliqué en A.O.F.
On m apprend que le Gouverneur Général
de l'A. O. F., ému par les protestations de
toutes sortes, a amendé son arrêté du 16 juin
1927 par un nouvel arrêté du 30 décembre :
les fabricants, installés avant la promulgation
du décret du 25 novembre, peuvent, sur leur
demande, être admis au forf ait pour la taxe
de consommation. Il y a là une intention à
laquelle on doit rendre hommage. Mais, re-
prennent les commerçants, au fond le régime
de l'exercice reste debout, et menace à la fois
d' * d h
les industries d'aujourd'hui et de demain, les
premières parce qu elles sont exposées à se voir
refuser le forfait, puisqu'il n'est pas un droit,
mais une tolérance ; les secondes, parce que
leur constitution est subordonnée à l' autorisa-
tion oréalable.
Ils demandent donc que l'application du
décret du 16 juin 1927 soit retardée. que la
question soit reprise avec le souci de sauve-
garder les intérêts généraux et de donner aux
intérêts particuliers des satisfactions légitimes,
que l'avis des groupements métropolitains, que
l'opinion des Chambres de Commerce de
l'Afrique Occidentale soient sérieusement exa-
mines et discutés. Ils ont la conviction que le
régime de l'exercice ne résistera pas à un
examen nîctSscîirue et consciencieux.
On a écrit ici-mime que c' étai sols une
nouvelle forme la question du « Pacte Colo-
nial » qui reparaissait. Nous sommes loin, très
loin de l'époque où les colonies ne devaient
vendre leurs produits agricoles qu' en France
et n'acheter ou' en France leurs produits indus-
triels ; où, le marché français devant être en
compensation réservé aux denrées de ses colo-
nies, le droit exclusif de fournir le sucre à la
métropole était rendu illusoire par la fabrica.
tion du sucre de betterave et où la douane
française frappait les produits coloniaux de
droits équ ivalents à leur valeur : ces beain
jours ont vécu. Ils ne reviendront pas.
Evitons même tout ce qui pourrait en re-
nouveler le souvenir.
Mario Rouatan,
Sénateur de L'ilérault, ancien ministre
Vice-Président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
L'Aviation Coloniale
--0-0--
France-Amérique du Sud
Le 1* mars sera ouverte la ligne aérienne
qui va relier la France à l'Argentine ; le
premier voyage devant être effectué ce jour-
là, de Buenos-Ayres vers l'Europe, et le len-
demain 2 mare, de Toulouse vers l'Améri-
que du Sud, pour se poursuivre ensuite, ré-
gulièrement chaque semaine.
Cette ligne sera pour l'instant ouverte à
l'exploitation postale et assurée par avions
jusqu'à Saint-Louis du Sénégal par hydra-
vions jusqu'à Porlo-Prala (lles du Cap-
Vert), par aviso jusqu'à San Fernando de
Noronha, par hydravions de ce port jusqu'à
Natal et, enfin, par avions, encore, jusqu'à
Buenos-Ayres.
Plus tard, la liaison s'opérera avec l'Uru-
guay, le Chili, le Paraguay, et peut-être
même s'établira-t-il un service reliant Na-
tal à la Guyane, mais ce dernier projet ne
pourrait être réalisé que dans un avenir
asez lointain (cinq ans au moins).
Pour ce qui est de la liaison France-Ar-
gentine, elle nécessitera, au début, d'après
les modes de transport, neuf jours, peut-
être dix, car ce que l'on recherche avant
tout, c'est d'assurer le maximum de sécu-
rité et, pour l'obtenir, il faut procéder à
une mise au point minutieuse. Mnis quand,
en septembre prochain, entrera en vigueur
J'horaire définitif, il est vraisemblable que
sept Jours suffiront pour assurer le service
que les courriers normaux effectuent au-
jourd'hui en trois semaines.
itrENEt Ir iuncmif
QQ
Arrivées
Le croiseur japonais Ohi, commandé par
le capitaine de vaisseau lIobino. est arrivé
jeudi après-midi à Saigon. Vendredi, à 11
heures, l'état-maior a déposé une palme au
monument aux morts, en présence du re-
prsentanl. du Gouverneur de la CocMn-
chine, du maire, de l'amiral Sloll, du prési-
dent et des délégations des anciens combat-
tants, du consul du Japon et de nombreuses
personnalités des colonies iaponaisr et fran-
çaise. Un détachement japonais défila de-
vant le monument.
Le Porthos est arrivé à Saigon ayant A
bord M. Outrey, député de la Cochlnchine.
(Indopacift.)
L'IT ALIE
et le statut colonial intenational
L'on a commencé à Genève la dis-
cussion du rapport de M. Bénis
tendant à l'établissement d'un traité
général d arbitrage et de sécurité. Le géné-
ral de Marinis, représentant de FItalte, a
combattu les conclusions du rapport. Le té-
légraphe nous a transmis une analyse fort
sommaire de son discours mais la presse ita-
lienne s'est chargée de nous en expliquer
longuement et avec netteté le sens et l'es-
prit.
Le général de Marinis est naturellement
félicité d'avoir combattu le projet du minis-
tre tchécoslovaque. Il a eu raison de prendre
parti contre le principe général d'une garan-
tie universelle, « Les statuts universels pour
la sécurité, écrit M. Coppola dont les opi-
nions font autorité, en matière coloniale, rte
sont et ne peuvent être que des statuts uni-
versels pour la paix forcée, c'est-à-dire pour
l'immobilité forcée d'un équilibre mondial,
soudainement et artificiellement cristallisé
au moment actuel. »
Or cette immobilité universelle est funeste
à l'Italie. « Historiquement funeste, lit- on
dans la Tribuna, parce qu'elle assurerait au-
tomatiquement l'éternelle richesse, en par-
ticulier la richesse territoriale aux nations
qui la possèdent aujourd'hui et non moins
automatiquement elle condamnerait à la
pauvreté éternelle, en particulier à la pau-
vreté territoriale les nations qui comme
l'Italie n'ont pas, même après une grande
victoire, des possessions qui suffisent à leurs
besoins, à leurs droits, à la force croissante
de leur vie. »
Aimi, selon M. Coppola, et sans aucun
doute selon le gouvernement italien, le sys-
tème d'arbitrage général et de sécurité pro-
posé à Genève est condamnable parce qu'il
a, entre autres conséquences, celle de confir-
mer le statu quo territorial, autrement dit
d'empêcher toute revision de la carte poli
tique coloniale. Il enlève à l'Italie tout es-
poir d'obtenir les territoires exotiques dont
clic prétend avoir besoin. Or. M. Mussolini
s'est donné pour tâche d'agrandir le domaine
colonial de son pays.
Que l'Italie ne considère pas comme dé-
finitif le statut politique colonial actuel,
nous le comprenons fort bien. Et nous
n'avions jamais soutenu que le partage fait
au traité de Versailles fut d'une équité par-
faite ni même qu'il fut équitable du tout.
Nous n'avons jamais pense en outre que
la carte coloniale ve fut pas susceptible
d'être revisée, non s avons même exprimé le
sentiment contraire c! fort probablement uit
lot:g iemps ne s 'écouter^ pas avant tjue d im-
portantes transformations politiques ne s'ac-
complissent.
Mais qui ne voit que si elles se font à
la suite d'une guerre comme le désire le
cabinet italien, elles entraîneront des injusti-
ces non moins grandes que celles qu'on pré-
tend corriger 1
Ce n'est pas par la force des armes que
de pareils problèmes, fort délicats et par les
préjugés qu'ils soulèvent et par les intérêts
qui sont en conflit, peuvent recevoir une so-
lution satisfaisante.
L'un des réels bienfaits de la Société des
Nations est d'avoir constitué le régime des
mandats qui, malgré les circonstances qui en
entourèrent la distribution et la façon dont
il est pratiqué par certains pays, n en cons-
titue pas moins un sérieux progrès sur les
méthodes passées.
Ce système généralisé appliqué dans son
esprit véritable pout permettre de donner sa-
tisfaction aux peuples qui se croient lésés.
Il ouvre aux nations qui désirent en tirer
tarii des Possibilités de développement paci-
fique.
Le Gouvernement italien préfère cher-
cher dans une autre voie la solution qui l'in-
téresse. Il en a parfaitement le droit, puisque
sur ce point le droit international est muet.
Mais il prend une lourde responsabilité en
choisissant la guerre pour résoudre une pa-
reille question. Et toute la logomachie fas-
ciste ne parviendra pas à îen décharger.
Henry Fontamer
Député du Cantal.
Vice-président de la Commission
des Colonies.
Secrétaire de la Commision
des Affaires étrangères.
Le départ des Terre-Neuvas
Chaque année, à la fin de février. les ma-
rins de Saint- Malo, de Cancale, de Dinard
partent pour Tene-Neuve avec leurs goélettes
et leurs chalutiers pouf la pêche de la démo-
cratique movue. Lew dépatt est toujours pté-
cédé de fêtes. Elles ont eu lieu hier à SaïDt-
Malo. ,.
La journée a commencé par une tête ren-
Sieuse présidée par le cardinal Oiarost, venu
B Rennes. Après la cérémonie célébrée Amis
l'antique cathédrale, un nombreux cortège s'est
rendu aux bassins de Saint-Malo et de Saint-
Senan, où les goélettes étaient alignées. Celles-
ci avaient arboré le grand pavois. Les femmes
étaient groupées sur le pont, les hommes accro-
chés aux mita. Le cardinal prit place sur une
vedette enrubannée d'oriflammes. Debout, il
bénit en passant la petite flotte de caravelles
en partance pour la pêche à la morue.
- - - - - ,.
Un grand déjeuner avec des discours a réuni
les officiels, tandis que les héros de la fête ont
eu des ripailles peut-être plus humbles, mais
certainement plus joyeuses.
Une fête foraine avec détonations de tirs et
oraues mécaniques s'est déroulée dans Saint-
Malo pendant la journée.
Soixante-quatorze voilfers partent cette an-
née pour Terre-Neuve. Quelques chalutiers
représentant chacun un millier de tonnes com-
plètent cette laite.
Bonne chance et bonne pêche aux laborieux
« Terre-Neuvas ».
BROUSSES
& BROUTILLES
00
La pudeur boladetuM
Depuis quelques années, il est entendu que
l'on peut licitement montrer, à Deauville,
à la Baule. à Biarrit., comme sur les plages
de la Méditerranée, une nudité qui ne se
voile, par endroits, que pour se mieux met-
tre en valeur dès que les minces tissus ont
pris contact avec 1 eau.
Au sortir du bain, les avantages plasti-
Sues des deux sexes, prenant un caractère
d'évidence qui a quelque chose d'ostenta-
toire, sont longuement exposés sur le sable,
au soleil, afin que nul n'en ignore.
En dehors, d'ailleurs, des stations bal-
néaires, la mode des robes courtes permet
des observations esthétiques jusque dans
l'académie de quelques vieilles dames qui
vous incitent à une extrême vertu par les
horizons excessivement peu séduisants
qu'elles vous ouvrent.
Bref, les esprits chagrins s'en vont pleu-
rant : La France, ta pudeur f. le camp.
Il n'y a peut-être pas de quoi pleurer, car
la pudeur n'est que conventIOn, habitude ou
latitude, mais enfin l'on pouvait se deman-
der ce qu'était devenu, où était passé le
sentiment par quoi les femme*, a la fin du
siècle dernier, rougissaient de laisser voir
seulement trois centimètres de jambe au-
dessus de la cheville.
Nous le savons maintenant, la pudeur a
émigré à Madagascar : à la demande des
habitués des bains de la Pointe-Hastie, l'Ad-
ministration a fait édifier des cabanes de
feuillage où chacun se précipite au sortir de
l'Océan Indien.
Toute une littérature pleine d'horreur pour
l'hypocrisie ce qui rend inadmissible l'hy-
pothèse d'après laquelle ses représentants
chercheraient à gagner de l'argent en cha-
touillant le goret inclus au cœur de l'homme
-- a refoulé la pudeur vers le Sud.
Cette œuvre louable se poursuit avec plus
flYnorgie que jamais. Nous apprendrons
bientôt que la pudeur s'est réfugiée aux îles
Kcrjjuclen.
Audion
AU CONSEIL D'ETAT
e«'co'»
Déchéance de la Compagnie Electrique
de Cayenne.
Cette haute juridiction a statué sur la
requête introduite par M. Bégot, ingénieur,
aux fins d'obtenir l'annulation d'un arrêté en
date du 24 août 1922 par lequel le Conseil
de contentieux administratif de la Guyane
française a rejeté sa demande tendant à obte-
nir des dommages et intérêts, à raison du
préjudice que lui auraient causé les manoeu-
vres opérées par la ville de Cayenne dans le
rachat effectué par le requérant de la conces-
sion de l'éclairage électrique de cette ville.
Dans son pourvoi, M. Bégot affirmait que :
par F-,-, agïssements, I.L ville de Cayenne
avait provoqué la faillite de la Compagnie
d'Electricité et, partant, la perte de son
actif.
Que cette ville l'avait induit en erreur en
l'engageant à acheter l'actif et les droits, de
la faillite en vue de reprendre l'exploitation
de la concession.
- - - - - - - - - - - - -- - -
Que, d'autre part, la ville s'était indû-
ment approprié sans en payer le prix un ma-
tériel qui appartenait au requérant.
Le préjudice à lui causé étant indéniable,
la ville de Cayenne lui devait une indemnité
évaluée à 500.000 francs et les intérêts.
Et la ville de Cayenne de soutenir que la
faillite de la Compagnie ne devait nullement
lui être imputée.
Que M. Bégot n'avait aucune qualité poui
lui demander compte de son attitude a
l'égard de la Compagnie Electrique.
Que si des pourparlers avaient été engagés
entre elle et M. Bégot pourparlers qui
n'avaient jamais abouti ils ne pouvaient
créer au profit du requérant aucun dom-
mage.
Que la ville, étant devenue propriétaire et
de l'usine et du matériel par suite de la
déchéance de la compagnie concessionnaire,
avait pu en prendre régulièrement posses-
Telle est la thèse soutenue par la ville
devant le Conseil d'Etat.
Et cette haute juridiction de prendre l'ar-
rêt suivant :
Le Conseil,
Considérant :
Qu'en admettant que M. Bégot soit rece-
vable à se prévaloir des fautes que la ville
de Cayenne aurait commises au préjudice de
la Compagnie Electrique de la Guyane fran-
çaise, l'existence de telles fautes n'est pas
établie en fait ;
Que, notamment, il ne résulte de l'ins-
truction ni que les retards apportés par la
ville au paiement des redevances prévues
au contrat de concession aient été imputables
à la ville, ni que la mise en faillite de la
Compagnie en ait été le résultat ;
Que si, postérieurement à la déchéance de
la Compagnie, des pourparlers furent enga-
gés entre la ville et M. Bégot en vue de la
reprise de l'exploitation par ce dernier, la
rupture de ces pourparlers ne saurait ouvrir
un droit à indemnité au profit du requérant ;
Qu'enfin M. Bégot ne justifiait ni de l'im-
portance ni même de l'existence du préju-
dice que lui aurait causé la ville par suite
des conditions dans lesquelles elle a pris pos-
session des installations de la Compagnie
déchue :
Qu'ainsi M. Bégot n'est pas fondé à sou-
tenir que c'est à tort que le Conseil de con-
tentieux administratif de la Guyane a rejeté
sa demande d'indemnité.
Décide :
La requête de M. Bégot est Tejetée ; il est
en outre, condamné aux dépens.
IIBrGV.
0/0
M. Bosc, Résident Supérieur au Laos, va
s'embatquer incessamment pour prendre un
congé administratif. Son séjour dans la métro-
pole sera de six mois enviroa.
Sierra Leone
a8
Le gouvernement de Sierra Leone envisago
1«\ possibilité de développer l'exportation des
fruits, et, par analogie avec ce qui se fera in-
cessamment espérons-le, en Guinée Française 04
aux Antilles, a décidé d'aménager spécialement
des navires pour la conservation des fruits pen-
dant le transport.
Les amis de Carthage
et des villes d'or
La Société des .Ami.:; de Carthage et des
Villes d'or organise pour le printemps pro-
chain des représentations de tragédies clas-
siques dans les théAtr antiques de l'Afri-
que romaine. C'est le 20 mars que s'embar-
queront pour Casablanca les artistes et les
personnalités qui composent la troupe. Les
pièces inscrites au programme sont les sui-
vantes : Horace, Androniaquc, Iphiqnie,
Polyeucte, Amphitrion, interprétées par
Mme Jeapne Delvair, sociétaire de la Co-
médie-Française ; M. Romuald-Joubé, etc.
Des 8pectaclee seront donnés en plein air
au Maroc et dans les théâtres antiques de
Cherchell, de Guelma, de Timgad, de Dje-
mila, de Dougga et de Carthage.
Ajoutons que la Société des Amis de Car.
thage et des Villes d'or, qui est placée eous
h haut patronage des trois gouvernements
algérien, tunisien et marocain, a décidé
cette nnn{. d'accord avec le Gouverneur
général do l'Algérie, de donner des repré-
sentations en Algérie au profit des sinistrés
des dernières inondations.
L'ennemi du médecin
aux colonies
Le plus redoutable ennemi du médecin co-
lonial, n'est-ce pas le sorcier ?
Les u thây-phap » qui pullulent en Indo-
chine lui causent la plus sérieuse et la plus
néfaste concurrence.
Les indigènes même des plus fortunés -
préfèrent souvent sinon toujours confier
leurs malades à ces « thây-phap » plutôt que
de les diriger sur les formations sanitaires.
Il n' est pas rare de voir les représentants de
l'autorité indigène avoir recours aux sorciers
pour conjurer les épidémies qui sévissent dans
leurs communes
Les « thây-phap » ont d ailleurs plus d-un
tour dans leur sac pour conjurer les sortilèges
du terrible seigneur « Ma-qui », cause de tous
les maux. Le plus en faveur, nous dit notre
confrère Le Courrier SGillonnais. est celui qui
consiste à pri er poliment le u ma-qui » de.
s'en aller. Cette invitation4 ne va pas sans ca-
deau. On construit tout d'aberd une pirogue
de gala en miniature, fleurie, richement pavoi-
sée, garnie de victuailles. C'est déjà vraiment
tenter le diable.
Pour plus de sécurité, on installe dans la
pirogue-joujou de petites statuettes Egarant les
rameurs, les domestiques, la garde d'honneur,
et au milieu le « ma-qui ». On promène le
tout processionnellement à travers le village,
notables en tête et à grands renforts de tam-
tams, de vociférations et de moulinets à l'aide
des coupe-coupe.
Enfin, la pirogue est mise à l'eau. Bon
voyage ! On tire des pétards en l'honneur de
celui qui s'en va. emportant le fléau avec
loi.
Et quand on a recours au toubib blanc,
c'est que le « thây-phap » vient de mourir et
que la moitié de la population est décimée par
le choléra, la peste ou quelque autre bienfait
du ciel que le a ma-qui » a oublié, pour sûr,
d emporter.
I
SAUVETAGE
M. Robert H. Casey, - du Chicago Daily
News, était parti de Saigon pour monter à
Angkor. Il abandonna bientôt les sentiers
battus pour se lancer dans l'inconnu. Il ne
rata pas son coup.
Il visita la ville perdue de Tra-Khan, cou-
rut la jungle. L'odeur du tigre fit palpiter
ses narines. Mais il ne vit pas le seigneur
Tigre. Pas davantage d'êtres humains.
Tigre. Pas davanta et e deu x Cambodgiens,
Mais. il s'endormit. Et deux Cambodgien.,
nus comme des serpents, essayèrent de le
jeter dans le fleuve. Heureusement, deux
Cambodgiennes, aussi nues aue toutes les
vérités, Te repêchèrent à temps.
Les cités perdues autour des temples cam-
bodgiens ont tout l'air de plagier le Paradis
terrestre (le premier). Maintenant. c'est un
Américain qui le raconte. Et, de plus, cet
Américain est journaliste. Alors, n'est-ce pas,
un peu d'incrédulité est de rigueur.
Les grands bateaux sont 1 honneur de
l'Amérique. Et les journalistes sont, en gé-
néral, de fameux éleveurs de canards.
Erreur n'est pas compte
Par arrêté du 25 février 1919, des droits
frappent les charrettes à bœufs et à bras
apportant les marchandises sur les marchés
et halles de Saigon. Ces droits étaient fixés,
aux termes de l'arrêté, à $ 0,60 et $ 0,20 par
charrette et par jour.
Or, les copies de l'arrêté, communiquées
aux régisseur;, par une suprême fantaisie, ne
portaient pas cc par jour ».
La municipalité percevait donc $ 0,60 et
0,20 autant de fois que les charrettes ve-
naient et revenaient aux marchés. L'on peut
juger de l'excédent de revenu que cela rap-
porta à la ville ! D'autant que quatre jours
avant le Têt ces taxes étaient doublées..
La petite erreur a duré huit ans t
Une erreur même vieille de huit ans -
n'est pas compte.
Failles du olel
̃M 08
Le dimanche, près du Guignol des
Champs-Elysées, trois petites indochinoises
gardent un miraculeux équilibre sur de
minuscules pieds serrés de brodequins
triangulaires.
Dans leurs mains s'animent et chatoient
des dragons de papier multicolore couron.
nés d'aigrettes de plumes.
Elles ne savent que deux mots, rien que
deux : te Un franc 1 un franc 1 »
Et leurs petits yeux bridés sourient de
la curiosité qu'excitent chez les gosses
leurs peignes, leurs boucles d'oreilles et
leurs longs pantalons.
L'illusion d'un printemps précoce ajoute
encore à cet orientalisme, à l'abri du Grand
Palais.
Voyage aux Antilles
L'ORME DU MAIL
Remplacez les ormes par les sablier f,
géants noueux de la végétation tropicab,
taillez le mail en savane et ces deux dor-
mantes villes, Pointe-à-Pitrc et Basse-Tern,
deviennent des cadres ajustés à la mesure
de Monsieur Berger et. un Monsieur -
geret, traducteur de l'Enéide, qu'Anatole
France aurait coiffé d'un casque colonial,
A l'ombre des palmistes à colonnes, com-
me sous le plus rabougri des platanes, ors
fait et on défait des réputations. On dit que.
M. le Gouverneur. M. le Procureur. lé
Médecin en chef. Monseigneur V Eve que..,
car Vanneau d'améthyste n'est Pas Plus épar-
gné que l'uniforme brodé ou la toge.
Ainsi, vous débarqiet-z daits l'île avec l'ânté
de Robinson Crusoé et il faut, en robe it
Paris, visiter les monuments comme un sow
verain en visite of ficielle, digérer aussi fait- *'
lement qu'une petite banane sturce une his-
toire d'adultère qui se dénoue en France et
tendre le pavillon de l'oreille au nom mur-
muré d'un maire de couleur qu'un peu d4
racine de barbadine vient d'empoisonner, au
cours d'un fraternel banquet. Le poison vi.
gétal ne laisse pas de tracesl
L'auto mange les kilomètres entre la Poiu-
te-à-Pitre et la Basse-Terre. Affranchie du
code de la route, délivrée du souci des pis-
tons, en prenant un 'l'¡'a trente-six chandelles d'une course de bolides
à Linas-Montlhéry et les beautés d'une ",,-
niche taillée en pleine forêt vierge, je com-
plète Tétat civil des deux eités sœurs.
L'aînée, la Basse-Terre, a vu le jour fil
1643, de père trt's connu..1/. le Gouverneur
Houël fonda autour de sa demeure fortifiée
le primitif petit bourg ci V embouchure du
Galilm.
Elle demeura reine incontestée jusqu'au
mcment où la Pointe-à-Pitte, sa cadette, fa-
vorisée par une rade magnifique, à l'abri des
vents du large et des raz de marée, imposa à
tout le commerce sa suprématie. Alors, la
ville aînée, uniquement adminislrathlc, très
chef-lieu, siège du GOllvrmcmclll, se laissa
engourdir par le fonctionnarisme entre la
mer tiède, métallique, chantante. à petites
vagues pressées et les bouquets d'incroyablrs
verdures trouées Je flamboyants (ilii montant
vers le Camp Jacob et le Slatouba, jusqu'au
panache vésuvien de la Soufrière.
« Chère, nie demande ce ¡'icil ami créole
qui a entrepris de mettre de' l'ordre dans
mon stock de visions, avez-vous visité les
musées de la Pointe-à-Pitre, l'hôtel de villt,
11 cathédrale dix-huitième siècle de la Basss-
Terre 1 »
« Tous les monuments, mon ami, même
le cinéma, où les spectateurs noirs, enthou-
siastes, miment le film avec des a foinque »
et des « Sho, shol. Aiyaie-yahl 9 qui font
oublier que miss Pearl White Douglas Fctir-
bank ou Charlot passent sur l' écran. »
A mesure qu'un soir violet monte de la
mer au volcan, l'ombre de l'orme du mail
s'efface dans le couchant sans crépuscule.
Marie-Louise Sicard
A LA CHAMBRE
iIIIft
PROJETS DE LOI
Budget spécial de l'Algérie
Le président du Conseil, ministre des
Finances, et le ministre de l'Intérieur orik
déposé sur le bureau de la Chambre dÙ
projet de loi tendant à compléter la loi du
30 décembre 1927 autorisant la perception
des droits, produits et revenus applicables
au budget spécial de l'Algérie pour l'exer-
cice 1928.
Le transsaharien
Le projet de loi concernant la création
d'un oftice des études du chemin de fer
transsaharien vient d'être mis en distfi.
bution.
Aux termes de ce projet. il est créé au mi-
nistère des Travaux publics un ofiiee des étu-
des d'un chemin de fer transsaharien destiuô
a relier l'Afrique du Nord fi' cc l'Afrique occi-
dentale françaIse.
Cet oftice, qui est doté de la personnalité ri-
vile et de l'autonomie timuicière, a notamment
pour objet : -
1* D'effectuer les études terlinidues nécessai-
res pour la constitution d'un avant-projet de-
vant servir de base à la décision du Gouverne-
ment en vim do la déclaration éventuelle d'uti-
lité publique d'un chemin de fer tianssaharien;
2* De proréder à des études :
a) Au point de vue technique, sur les moyeOs
pratiques de réalisation du projet et sur Ici
conditions éventuelles d'exploitation du cbe
mm de fer :
b) Au point de vue économique, sur la situa
lion actuelle et sur les possibilités de déveloro
nement des régions desservies, ainsi quo sui
es prévisions de trafic du trninssaharien ;
c) Au jKiint de vue administratif et financier,
sur le rendement du chemin de fer et sur les
modalités a adopter pour le régime de construc-
tion et d'exploitation.
l.es études et opérations précitées devront
être terminées, sauf le cas de force majeurfc,
dans le délai de dix-huit mois, Compter de ta
publication du décret.
Le montant maximum des dépenses que l'ol-
liee est autorisé fi engager au cours de sûji
fonctionnement est fixé à la somme de 11.500.0®
francs.
Viendront en déduction de ces sommes, IlU
prorata de chacune d'elles, les subventions qflt
pourront être acoordées à l'oflice oar des ciJ.
lectivités, ainsi que les dons et legs qui pour-
ront lui être faits par des particuliers.
1.(' ministre des Travaux oublies est autorisé
fi accorder à l'office une subvention maximiîth
(le 4 millions de francs. En vue de rouvrir ta
première tranche de cette subvention, il est
ouvert au minis're des Tavaux publics, au ti-
tre du budget, général de l'exercice 19-28, en ad.
dition aux crédits alloués par la toi des finanefis
du 27 décembre 1" et par des lois spéciales,
un crédit de 2.000 000 de fr qui sera inscrit a
un chapitre 113 bis du budpet du ministère des
Travaux publics '.linsi libellé : a Participation
la constitution de l'office des études du chemth
de fer transsahacien n.
Il sera pourvu à ce crédit au moyen des reg-
sources du budget général de l'exercice 19B.
» r ",,'uP',"n V) r|T\T!Mil"!
LUNDI SOI H, 27 FEVRIEK lttft
Les Annales - Coloniales
La mnoncss ti réaimm MW fouffl -
tafia* ém HwaaL
Diibctmimii Marotl RUEDEL et L..Q. THÊBAULT
Lm AmmM Caaamm m puwtmifuêéfs m#
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J$MML QtOTMtEM
Réduction 6-Administration :
M, lu II ̃Nk-TUMT
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UtLau. t kjowm u>w
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AB9IIEIEITS
imt I» supplément illustré :
o* m « M«u t M«u
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tll. 61) H »
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=au --- Il va"
Les colonies et le droit d'exercice
..1
Gland émoi lonqu'ea novembre dernier un
décret ̃matériel a ( 1 un aaêté du
ûpwcnM Général Afrique oedam-
ule Française en dale du 16 juin» et qui ins-
tituait dei taxes de ro–punition intérieure m
certains produib (abtinéi en Afrique Occi.
dentale, en puticuii8 les huiles d'arachide» et
la tiuuI de coton. rai lu. un peu partout et
pci-même, les critiques adressées à ces taxes de
consommation et a au léfûne de l'exercice ».
A ce moment, un certain nombre de lettres
me priaient de poser les questions suivantes :
1 0 Est-il vrai que le Gouverneur Général
de l'Afrique Occidentale Française ait pris son
aneté. malgré les avis unanimement défavora-
bles des Chambres de Commerce locales ?
2* Est-il vrai que le décret du 25 novem-
bre 1927 ait été pris contrairement à l' avis
défavorable des directions intéressées du mi.
nistère des Colonies ?
Il m eût été difficile dé répondre moi-meme
à la deuxième question. Maia sur la première,
aucune difficulté. L'opinion des Chambres de
Commerce de Dakar, de Rufisque, de Saint-
Louis, de Conakry était nettement opposée.
* De plus, au lendemain de la promulgation du
décret, tous les groupements coloniaux ont fait
entendre des protestations. J'ai reçu les déli-
bérations et les conclusions de groupements
comm l'Union Coloniale de Pans, le Syn-
dicat de Défense des Intérêts Sénégalais de
Bardeaux, i ttMtitut colonial de Marseille. Les
mêmes récriminations reviennent chaque fois
avec des arguments solidement assis. 11 n' y a
qu'une voix pour déclarer que ces mesures
vont à l'encontre de la politique coloniale
suivie jusqu à ce jour, tant par le Parlement
que par 1 administration coloniale.
Ce :i' c 1 p:-c; une raison décisive, dira-t-on.
Les g:oUjJ.: it'-.jh Jont vous parlez peuvent
avoir uial \u l' intérêt général pour ne consi-
dérer qu? des intérêts particuliers. C'est possi-
ble à 1.1 r gueur, mais d'abord cette unanimité
est frap.,I. Et puis, il y a bien quelque
chose c j tiai dans cette remarque faite par
l'ir.àitiut Colonial de Marseille. Des mesures
de cette sorte ne devraient être décidées
qu'après une consultation des organismes re-
présentant les entreprises qui se consacrent à la
mise en valeur des colonies. 11 est naturel
qu'on les interroge sur leur opinion, quitte à
ne pas la suivre si elle paraît défectueuse, et
qu'on les invite à exposer ( leurs arguments,
quitte à mettre en face d'autres raisons qui
I cmportcnt. Cela est conforme à la tendance
qui a lait instituer des Conseils « supérieurs »
qui ont pour rôle d'éclairer le Gouvernement
avant qu'il prenne sa décision. En particulier,
je songe aux Chambres de Commerce qu'on
humilie £ iatuitciiic.u lj agissant d'une autre
façon.
Je viens de mettre sur pied un long travail
relatif à la Constitution des Régions Econo-
miques dans la métropole. La loi du 9 avril
1696. relative aux Chambres de Commerce et
aux Chambres Consultative des Arts et Manu-
factures, comprend dans les attributions de ces
assemblées celles qui consistent à donner au
Gouvernement les avis et les renseignements
qui leur sont demandés sur les questions in-
dustrielles et commerciales, à présenter leurs
vues sur les moyens d'accroltre la prospérité de
l'industrie et du commerce, et encore à émet-
tre des avis de leur propre initiative. Quelle est
l'utilité de ce droit si ceux auxquels on l'a ac-
cordé ne sont pas persuadés qu' on a tenu
compte de ces avis, même si on a résolu de
ne Das les suivre )
Quelles réponses ont-ettet été faites à un
certain nombre des objections qui n'ont pas pu
ne pas arrêter l' attention de cefix qui ont pour
devoir de les examiner ?
Il me serait facile de les prendre à pleines
mains dans les documents que j' ai étudiés. Je
me contenterai de situer la question sur son
véritable plan, et d'en montrer la gravité en
afifrmant à mon tour que des mesures de ce
aenre engagent toute une doctrine coloniale.
- Si elles procèdent de ce principe qu'il est
nécessaire d imposer des limites au développe-
ment industriel de nos provinces lointaines, qui
ne voit à quelles conséquences absurdes ce
principe peut conduire ? Il ne tend à rien de
moins qu à admettre que la métropole est char-
gée de s'opposer à la prospérité de son do-
maine colonial, que fa France a, entre autres
missions, celle d enrayer le commerce et l'in-
dustrie de la plus grande France.
D'ailleurs, nous sommes conduits en plein
arbitraire : à partir de quelle limite la métro-
pole décidera-t-elle que telle ou telle colonie
est ou non capable d'aborder le stade indus-
triel ?
Il est vrai que les gens qui ne doutent de
rien et qui ont le goût des formules absolues
s'empressent de déclarer : la doctrine est sim-
ple ; les colonies ont pour rôle de nom en-
voyer des matières premières ; la métropole
les transforme et les renvoie dans ses colonies
après transformation ; et voilà 1 11 ne reste
plus qu'à définir exactement, pour ne pas être
entraîné plus inconsidérément encore dans l'ar-
bitraire. ce qu'on entend par ce terme com-
mode : matière première. On peut rencontrer
des surprises. -relie matière première d'un
article déterminé est déjà un produit industriel.
« On a vu à travers les aaa combien une
pareille doctrine serait susceptible de réserver
des surprises, car enfin c'est la métropo le qui.
.P o l e qui,
après deux siècles de possession d Etat de
1 industrie sucrière par les colonies, a abordé
la fabrication du sucre ! » Cette remarque de
l'institut Colonial de Marseille nous fera ré-
fléchir.
D'autre part, la mise en valeur des colo-
nies ne se réalisera pu par des articles, des
discours, des manifestations écrites ou parlées.
C'est une idie sur laquelle je reviens volon-
tiers. Il y faut autre choie, et, avant tout, de
I argent. Les capitaux qui, en trop petit nom-
bre. sont investis dans nos provinces lointaines
pour irtiltser, m place, les matières premières,
il serait jnte d'y songer un peu quand on vem
adopter la doUiiae coloniale dont j'essaie de
donner une eaquiue. Entendons-nous bien :
GD ne bous accuse pu de vouloir soustraite
les industries locales au facteur fiscal
qu'elles doivent payer, tout comme les autres
fermes d'activité ; nous allons même plus loin :
nous estimons qu'elles doivent supporter des
taxes particulières pour compensa. dans une
certaine mesure, celles dont leur intervention
fait perdre le bénéfice au budget de la colo.
nie. Mais peut-être aurons-nous le droit
d'ajouter que la rigueur du fisc devrait sans
doute être moins sévère quand il s' agit d'une
industrie coloniale que lorsqu'il est question
d'une industrie métropolitaine. Le Français qui
affronte les risques d'une exploitation colo-
niale sait à l' avance qu'il va courir de grands
aléas ; il ne les connaît jamais tous, quelle
aue soit la conscience avec laquelle il a étu-
dié son affaire, quels que soient le noipbre et la
qualité des renseignements qu'il a recueillis.
Je laisse de côté une foule d' autres criti-
ques, par exemple, celle-ci : quapd vous appli-
quez à une marchandise fabriquée dans une
colonie une taxe de consommation compensa-
trice des droits perçus, à leur entrée, sur les
produits similaires, vous encouragez l'entrée de
marchandises étrangères de qualité inférieure,
etc., etc. Je ne veux que marquer cette idée
à savoir que le principe du libre développe-
ment de nos colonies est mis eg cause par le
régime appliqué en A.O.F.
On m apprend que le Gouverneur Général
de l'A. O. F., ému par les protestations de
toutes sortes, a amendé son arrêté du 16 juin
1927 par un nouvel arrêté du 30 décembre :
les fabricants, installés avant la promulgation
du décret du 25 novembre, peuvent, sur leur
demande, être admis au forf ait pour la taxe
de consommation. Il y a là une intention à
laquelle on doit rendre hommage. Mais, re-
prennent les commerçants, au fond le régime
de l'exercice reste debout, et menace à la fois
d' * d h
les industries d'aujourd'hui et de demain, les
premières parce qu elles sont exposées à se voir
refuser le forfait, puisqu'il n'est pas un droit,
mais une tolérance ; les secondes, parce que
leur constitution est subordonnée à l' autorisa-
tion oréalable.
Ils demandent donc que l'application du
décret du 16 juin 1927 soit retardée. que la
question soit reprise avec le souci de sauve-
garder les intérêts généraux et de donner aux
intérêts particuliers des satisfactions légitimes,
que l'avis des groupements métropolitains, que
l'opinion des Chambres de Commerce de
l'Afrique Occidentale soient sérieusement exa-
mines et discutés. Ils ont la conviction que le
régime de l'exercice ne résistera pas à un
examen nîctSscîirue et consciencieux.
On a écrit ici-mime que c' étai sols une
nouvelle forme la question du « Pacte Colo-
nial » qui reparaissait. Nous sommes loin, très
loin de l'époque où les colonies ne devaient
vendre leurs produits agricoles qu' en France
et n'acheter ou' en France leurs produits indus-
triels ; où, le marché français devant être en
compensation réservé aux denrées de ses colo-
nies, le droit exclusif de fournir le sucre à la
métropole était rendu illusoire par la fabrica.
tion du sucre de betterave et où la douane
française frappait les produits coloniaux de
droits équ ivalents à leur valeur : ces beain
jours ont vécu. Ils ne reviendront pas.
Evitons même tout ce qui pourrait en re-
nouveler le souvenir.
Mario Rouatan,
Sénateur de L'ilérault, ancien ministre
Vice-Président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
L'Aviation Coloniale
--0-0--
France-Amérique du Sud
Le 1* mars sera ouverte la ligne aérienne
qui va relier la France à l'Argentine ; le
premier voyage devant être effectué ce jour-
là, de Buenos-Ayres vers l'Europe, et le len-
demain 2 mare, de Toulouse vers l'Améri-
que du Sud, pour se poursuivre ensuite, ré-
gulièrement chaque semaine.
Cette ligne sera pour l'instant ouverte à
l'exploitation postale et assurée par avions
jusqu'à Saint-Louis du Sénégal par hydra-
vions jusqu'à Porlo-Prala (lles du Cap-
Vert), par aviso jusqu'à San Fernando de
Noronha, par hydravions de ce port jusqu'à
Natal et, enfin, par avions, encore, jusqu'à
Buenos-Ayres.
Plus tard, la liaison s'opérera avec l'Uru-
guay, le Chili, le Paraguay, et peut-être
même s'établira-t-il un service reliant Na-
tal à la Guyane, mais ce dernier projet ne
pourrait être réalisé que dans un avenir
asez lointain (cinq ans au moins).
Pour ce qui est de la liaison France-Ar-
gentine, elle nécessitera, au début, d'après
les modes de transport, neuf jours, peut-
être dix, car ce que l'on recherche avant
tout, c'est d'assurer le maximum de sécu-
rité et, pour l'obtenir, il faut procéder à
une mise au point minutieuse. Mnis quand,
en septembre prochain, entrera en vigueur
J'horaire définitif, il est vraisemblable que
sept Jours suffiront pour assurer le service
que les courriers normaux effectuent au-
jourd'hui en trois semaines.
itrENEt Ir iuncmif
Arrivées
Le croiseur japonais Ohi, commandé par
le capitaine de vaisseau lIobino. est arrivé
jeudi après-midi à Saigon. Vendredi, à 11
heures, l'état-maior a déposé une palme au
monument aux morts, en présence du re-
prsentanl. du Gouverneur de la CocMn-
chine, du maire, de l'amiral Sloll, du prési-
dent et des délégations des anciens combat-
tants, du consul du Japon et de nombreuses
personnalités des colonies iaponaisr et fran-
çaise. Un détachement japonais défila de-
vant le monument.
Le Porthos est arrivé à Saigon ayant A
bord M. Outrey, député de la Cochlnchine.
(Indopacift.)
L'IT ALIE
et le statut colonial intenational
L'on a commencé à Genève la dis-
cussion du rapport de M. Bénis
tendant à l'établissement d'un traité
général d arbitrage et de sécurité. Le géné-
ral de Marinis, représentant de FItalte, a
combattu les conclusions du rapport. Le té-
légraphe nous a transmis une analyse fort
sommaire de son discours mais la presse ita-
lienne s'est chargée de nous en expliquer
longuement et avec netteté le sens et l'es-
prit.
Le général de Marinis est naturellement
félicité d'avoir combattu le projet du minis-
tre tchécoslovaque. Il a eu raison de prendre
parti contre le principe général d'une garan-
tie universelle, « Les statuts universels pour
la sécurité, écrit M. Coppola dont les opi-
nions font autorité, en matière coloniale, rte
sont et ne peuvent être que des statuts uni-
versels pour la paix forcée, c'est-à-dire pour
l'immobilité forcée d'un équilibre mondial,
soudainement et artificiellement cristallisé
au moment actuel. »
Or cette immobilité universelle est funeste
à l'Italie. « Historiquement funeste, lit- on
dans la Tribuna, parce qu'elle assurerait au-
tomatiquement l'éternelle richesse, en par-
ticulier la richesse territoriale aux nations
qui la possèdent aujourd'hui et non moins
automatiquement elle condamnerait à la
pauvreté éternelle, en particulier à la pau-
vreté territoriale les nations qui comme
l'Italie n'ont pas, même après une grande
victoire, des possessions qui suffisent à leurs
besoins, à leurs droits, à la force croissante
de leur vie. »
Aimi, selon M. Coppola, et sans aucun
doute selon le gouvernement italien, le sys-
tème d'arbitrage général et de sécurité pro-
posé à Genève est condamnable parce qu'il
a, entre autres conséquences, celle de confir-
mer le statu quo territorial, autrement dit
d'empêcher toute revision de la carte poli
tique coloniale. Il enlève à l'Italie tout es-
poir d'obtenir les territoires exotiques dont
clic prétend avoir besoin. Or. M. Mussolini
s'est donné pour tâche d'agrandir le domaine
colonial de son pays.
Que l'Italie ne considère pas comme dé-
finitif le statut politique colonial actuel,
nous le comprenons fort bien. Et nous
n'avions jamais soutenu que le partage fait
au traité de Versailles fut d'une équité par-
faite ni même qu'il fut équitable du tout.
Nous n'avons jamais pense en outre que
la carte coloniale ve fut pas susceptible
d'être revisée, non s avons même exprimé le
sentiment contraire c! fort probablement uit
lot:g iemps ne s 'écouter^ pas avant tjue d im-
portantes transformations politiques ne s'ac-
complissent.
Mais qui ne voit que si elles se font à
la suite d'une guerre comme le désire le
cabinet italien, elles entraîneront des injusti-
ces non moins grandes que celles qu'on pré-
tend corriger 1
Ce n'est pas par la force des armes que
de pareils problèmes, fort délicats et par les
préjugés qu'ils soulèvent et par les intérêts
qui sont en conflit, peuvent recevoir une so-
lution satisfaisante.
L'un des réels bienfaits de la Société des
Nations est d'avoir constitué le régime des
mandats qui, malgré les circonstances qui en
entourèrent la distribution et la façon dont
il est pratiqué par certains pays, n en cons-
titue pas moins un sérieux progrès sur les
méthodes passées.
Ce système généralisé appliqué dans son
esprit véritable pout permettre de donner sa-
tisfaction aux peuples qui se croient lésés.
Il ouvre aux nations qui désirent en tirer
tarii des Possibilités de développement paci-
fique.
Le Gouvernement italien préfère cher-
cher dans une autre voie la solution qui l'in-
téresse. Il en a parfaitement le droit, puisque
sur ce point le droit international est muet.
Mais il prend une lourde responsabilité en
choisissant la guerre pour résoudre une pa-
reille question. Et toute la logomachie fas-
ciste ne parviendra pas à îen décharger.
Henry Fontamer
Député du Cantal.
Vice-président de la Commission
des Colonies.
Secrétaire de la Commision
des Affaires étrangères.
Le départ des Terre-Neuvas
Chaque année, à la fin de février. les ma-
rins de Saint- Malo, de Cancale, de Dinard
partent pour Tene-Neuve avec leurs goélettes
et leurs chalutiers pouf la pêche de la démo-
cratique movue. Lew dépatt est toujours pté-
cédé de fêtes. Elles ont eu lieu hier à SaïDt-
Malo. ,.
La journée a commencé par une tête ren-
Sieuse présidée par le cardinal Oiarost, venu
B Rennes. Après la cérémonie célébrée Amis
l'antique cathédrale, un nombreux cortège s'est
rendu aux bassins de Saint-Malo et de Saint-
Senan, où les goélettes étaient alignées. Celles-
ci avaient arboré le grand pavois. Les femmes
étaient groupées sur le pont, les hommes accro-
chés aux mita. Le cardinal prit place sur une
vedette enrubannée d'oriflammes. Debout, il
bénit en passant la petite flotte de caravelles
en partance pour la pêche à la morue.
- - - - - ,.
Un grand déjeuner avec des discours a réuni
les officiels, tandis que les héros de la fête ont
eu des ripailles peut-être plus humbles, mais
certainement plus joyeuses.
Une fête foraine avec détonations de tirs et
oraues mécaniques s'est déroulée dans Saint-
Malo pendant la journée.
Soixante-quatorze voilfers partent cette an-
née pour Terre-Neuve. Quelques chalutiers
représentant chacun un millier de tonnes com-
plètent cette laite.
Bonne chance et bonne pêche aux laborieux
« Terre-Neuvas ».
BROUSSES
& BROUTILLES
00
La pudeur boladetuM
Depuis quelques années, il est entendu que
l'on peut licitement montrer, à Deauville,
à la Baule. à Biarrit., comme sur les plages
de la Méditerranée, une nudité qui ne se
voile, par endroits, que pour se mieux met-
tre en valeur dès que les minces tissus ont
pris contact avec 1 eau.
Au sortir du bain, les avantages plasti-
Sues des deux sexes, prenant un caractère
d'évidence qui a quelque chose d'ostenta-
toire, sont longuement exposés sur le sable,
au soleil, afin que nul n'en ignore.
En dehors, d'ailleurs, des stations bal-
néaires, la mode des robes courtes permet
des observations esthétiques jusque dans
l'académie de quelques vieilles dames qui
vous incitent à une extrême vertu par les
horizons excessivement peu séduisants
qu'elles vous ouvrent.
Bref, les esprits chagrins s'en vont pleu-
rant : La France, ta pudeur f. le camp.
Il n'y a peut-être pas de quoi pleurer, car
la pudeur n'est que conventIOn, habitude ou
latitude, mais enfin l'on pouvait se deman-
der ce qu'était devenu, où était passé le
sentiment par quoi les femme*, a la fin du
siècle dernier, rougissaient de laisser voir
seulement trois centimètres de jambe au-
dessus de la cheville.
Nous le savons maintenant, la pudeur a
émigré à Madagascar : à la demande des
habitués des bains de la Pointe-Hastie, l'Ad-
ministration a fait édifier des cabanes de
feuillage où chacun se précipite au sortir de
l'Océan Indien.
Toute une littérature pleine d'horreur pour
l'hypocrisie ce qui rend inadmissible l'hy-
pothèse d'après laquelle ses représentants
chercheraient à gagner de l'argent en cha-
touillant le goret inclus au cœur de l'homme
-- a refoulé la pudeur vers le Sud.
Cette œuvre louable se poursuit avec plus
flYnorgie que jamais. Nous apprendrons
bientôt que la pudeur s'est réfugiée aux îles
Kcrjjuclen.
Audion
AU CONSEIL D'ETAT
e«'co'»
Déchéance de la Compagnie Electrique
de Cayenne.
Cette haute juridiction a statué sur la
requête introduite par M. Bégot, ingénieur,
aux fins d'obtenir l'annulation d'un arrêté en
date du 24 août 1922 par lequel le Conseil
de contentieux administratif de la Guyane
française a rejeté sa demande tendant à obte-
nir des dommages et intérêts, à raison du
préjudice que lui auraient causé les manoeu-
vres opérées par la ville de Cayenne dans le
rachat effectué par le requérant de la conces-
sion de l'éclairage électrique de cette ville.
Dans son pourvoi, M. Bégot affirmait que :
par F-,-, agïssements, I.L ville de Cayenne
avait provoqué la faillite de la Compagnie
d'Electricité et, partant, la perte de son
actif.
Que cette ville l'avait induit en erreur en
l'engageant à acheter l'actif et les droits, de
la faillite en vue de reprendre l'exploitation
de la concession.
- - - - - - - - - - - - -- - -
Que, d'autre part, la ville s'était indû-
ment approprié sans en payer le prix un ma-
tériel qui appartenait au requérant.
Le préjudice à lui causé étant indéniable,
la ville de Cayenne lui devait une indemnité
évaluée à 500.000 francs et les intérêts.
Et la ville de Cayenne de soutenir que la
faillite de la Compagnie ne devait nullement
lui être imputée.
Que M. Bégot n'avait aucune qualité poui
lui demander compte de son attitude a
l'égard de la Compagnie Electrique.
Que si des pourparlers avaient été engagés
entre elle et M. Bégot pourparlers qui
n'avaient jamais abouti ils ne pouvaient
créer au profit du requérant aucun dom-
mage.
Que la ville, étant devenue propriétaire et
de l'usine et du matériel par suite de la
déchéance de la compagnie concessionnaire,
avait pu en prendre régulièrement posses-
Telle est la thèse soutenue par la ville
devant le Conseil d'Etat.
Et cette haute juridiction de prendre l'ar-
rêt suivant :
Le Conseil,
Considérant :
Qu'en admettant que M. Bégot soit rece-
vable à se prévaloir des fautes que la ville
de Cayenne aurait commises au préjudice de
la Compagnie Electrique de la Guyane fran-
çaise, l'existence de telles fautes n'est pas
établie en fait ;
Que, notamment, il ne résulte de l'ins-
truction ni que les retards apportés par la
ville au paiement des redevances prévues
au contrat de concession aient été imputables
à la ville, ni que la mise en faillite de la
Compagnie en ait été le résultat ;
Que si, postérieurement à la déchéance de
la Compagnie, des pourparlers furent enga-
gés entre la ville et M. Bégot en vue de la
reprise de l'exploitation par ce dernier, la
rupture de ces pourparlers ne saurait ouvrir
un droit à indemnité au profit du requérant ;
Qu'enfin M. Bégot ne justifiait ni de l'im-
portance ni même de l'existence du préju-
dice que lui aurait causé la ville par suite
des conditions dans lesquelles elle a pris pos-
session des installations de la Compagnie
déchue :
Qu'ainsi M. Bégot n'est pas fondé à sou-
tenir que c'est à tort que le Conseil de con-
tentieux administratif de la Guyane a rejeté
sa demande d'indemnité.
Décide :
La requête de M. Bégot est Tejetée ; il est
en outre, condamné aux dépens.
IIBrGV.
0/0
M. Bosc, Résident Supérieur au Laos, va
s'embatquer incessamment pour prendre un
congé administratif. Son séjour dans la métro-
pole sera de six mois enviroa.
Sierra Leone
a8
Le gouvernement de Sierra Leone envisago
1«\ possibilité de développer l'exportation des
fruits, et, par analogie avec ce qui se fera in-
cessamment espérons-le, en Guinée Française 04
aux Antilles, a décidé d'aménager spécialement
des navires pour la conservation des fruits pen-
dant le transport.
Les amis de Carthage
et des villes d'or
La Société des .Ami.:; de Carthage et des
Villes d'or organise pour le printemps pro-
chain des représentations de tragédies clas-
siques dans les théAtr antiques de l'Afri-
que romaine. C'est le 20 mars que s'embar-
queront pour Casablanca les artistes et les
personnalités qui composent la troupe. Les
pièces inscrites au programme sont les sui-
vantes : Horace, Androniaquc, Iphiqnie,
Polyeucte, Amphitrion, interprétées par
Mme Jeapne Delvair, sociétaire de la Co-
médie-Française ; M. Romuald-Joubé, etc.
Des 8pectaclee seront donnés en plein air
au Maroc et dans les théâtres antiques de
Cherchell, de Guelma, de Timgad, de Dje-
mila, de Dougga et de Carthage.
Ajoutons que la Société des Amis de Car.
thage et des Villes d'or, qui est placée eous
h haut patronage des trois gouvernements
algérien, tunisien et marocain, a décidé
cette nnn{. d'accord avec le Gouverneur
général do l'Algérie, de donner des repré-
sentations en Algérie au profit des sinistrés
des dernières inondations.
L'ennemi du médecin
aux colonies
Le plus redoutable ennemi du médecin co-
lonial, n'est-ce pas le sorcier ?
Les u thây-phap » qui pullulent en Indo-
chine lui causent la plus sérieuse et la plus
néfaste concurrence.
Les indigènes même des plus fortunés -
préfèrent souvent sinon toujours confier
leurs malades à ces « thây-phap » plutôt que
de les diriger sur les formations sanitaires.
Il n' est pas rare de voir les représentants de
l'autorité indigène avoir recours aux sorciers
pour conjurer les épidémies qui sévissent dans
leurs communes
Les « thây-phap » ont d ailleurs plus d-un
tour dans leur sac pour conjurer les sortilèges
du terrible seigneur « Ma-qui », cause de tous
les maux. Le plus en faveur, nous dit notre
confrère Le Courrier SGillonnais. est celui qui
consiste à pri er poliment le u ma-qui » de.
s'en aller. Cette invitation4 ne va pas sans ca-
deau. On construit tout d'aberd une pirogue
de gala en miniature, fleurie, richement pavoi-
sée, garnie de victuailles. C'est déjà vraiment
tenter le diable.
Pour plus de sécurité, on installe dans la
pirogue-joujou de petites statuettes Egarant les
rameurs, les domestiques, la garde d'honneur,
et au milieu le « ma-qui ». On promène le
tout processionnellement à travers le village,
notables en tête et à grands renforts de tam-
tams, de vociférations et de moulinets à l'aide
des coupe-coupe.
Enfin, la pirogue est mise à l'eau. Bon
voyage ! On tire des pétards en l'honneur de
celui qui s'en va. emportant le fléau avec
loi.
Et quand on a recours au toubib blanc,
c'est que le « thây-phap » vient de mourir et
que la moitié de la population est décimée par
le choléra, la peste ou quelque autre bienfait
du ciel que le a ma-qui » a oublié, pour sûr,
d emporter.
I
SAUVETAGE
M. Robert H. Casey, - du Chicago Daily
News, était parti de Saigon pour monter à
Angkor. Il abandonna bientôt les sentiers
battus pour se lancer dans l'inconnu. Il ne
rata pas son coup.
Il visita la ville perdue de Tra-Khan, cou-
rut la jungle. L'odeur du tigre fit palpiter
ses narines. Mais il ne vit pas le seigneur
Tigre. Pas davantage d'êtres humains.
Tigre. Pas davanta et e deu x Cambodgiens,
Mais. il s'endormit. Et deux Cambodgien.,
nus comme des serpents, essayèrent de le
jeter dans le fleuve. Heureusement, deux
Cambodgiennes, aussi nues aue toutes les
vérités, Te repêchèrent à temps.
Les cités perdues autour des temples cam-
bodgiens ont tout l'air de plagier le Paradis
terrestre (le premier). Maintenant. c'est un
Américain qui le raconte. Et, de plus, cet
Américain est journaliste. Alors, n'est-ce pas,
un peu d'incrédulité est de rigueur.
Les grands bateaux sont 1 honneur de
l'Amérique. Et les journalistes sont, en gé-
néral, de fameux éleveurs de canards.
Erreur n'est pas compte
Par arrêté du 25 février 1919, des droits
frappent les charrettes à bœufs et à bras
apportant les marchandises sur les marchés
et halles de Saigon. Ces droits étaient fixés,
aux termes de l'arrêté, à $ 0,60 et $ 0,20 par
charrette et par jour.
Or, les copies de l'arrêté, communiquées
aux régisseur;, par une suprême fantaisie, ne
portaient pas cc par jour ».
La municipalité percevait donc $ 0,60 et
0,20 autant de fois que les charrettes ve-
naient et revenaient aux marchés. L'on peut
juger de l'excédent de revenu que cela rap-
porta à la ville ! D'autant que quatre jours
avant le Têt ces taxes étaient doublées..
La petite erreur a duré huit ans t
Une erreur même vieille de huit ans -
n'est pas compte.
Failles du olel
̃M 08
Le dimanche, près du Guignol des
Champs-Elysées, trois petites indochinoises
gardent un miraculeux équilibre sur de
minuscules pieds serrés de brodequins
triangulaires.
Dans leurs mains s'animent et chatoient
des dragons de papier multicolore couron.
nés d'aigrettes de plumes.
Elles ne savent que deux mots, rien que
deux : te Un franc 1 un franc 1 »
Et leurs petits yeux bridés sourient de
la curiosité qu'excitent chez les gosses
leurs peignes, leurs boucles d'oreilles et
leurs longs pantalons.
L'illusion d'un printemps précoce ajoute
encore à cet orientalisme, à l'abri du Grand
Palais.
Voyage aux Antilles
L'ORME DU MAIL
Remplacez les ormes par les sablier f,
géants noueux de la végétation tropicab,
taillez le mail en savane et ces deux dor-
mantes villes, Pointe-à-Pitrc et Basse-Tern,
deviennent des cadres ajustés à la mesure
de Monsieur Berger et. un Monsieur -
geret, traducteur de l'Enéide, qu'Anatole
France aurait coiffé d'un casque colonial,
A l'ombre des palmistes à colonnes, com-
me sous le plus rabougri des platanes, ors
fait et on défait des réputations. On dit que.
M. le Gouverneur. M. le Procureur. lé
Médecin en chef. Monseigneur V Eve que..,
car Vanneau d'améthyste n'est Pas Plus épar-
gné que l'uniforme brodé ou la toge.
Ainsi, vous débarqiet-z daits l'île avec l'ânté
de Robinson Crusoé et il faut, en robe it
Paris, visiter les monuments comme un sow
verain en visite of ficielle, digérer aussi fait- *'
lement qu'une petite banane sturce une his-
toire d'adultère qui se dénoue en France et
tendre le pavillon de l'oreille au nom mur-
muré d'un maire de couleur qu'un peu d4
racine de barbadine vient d'empoisonner, au
cours d'un fraternel banquet. Le poison vi.
gétal ne laisse pas de tracesl
L'auto mange les kilomètres entre la Poiu-
te-à-Pitre et la Basse-Terre. Affranchie du
code de la route, délivrée du souci des pis-
tons, en prenant un 'l'¡'a
à Linas-Montlhéry et les beautés d'une ",,-
niche taillée en pleine forêt vierge, je com-
plète Tétat civil des deux eités sœurs.
L'aînée, la Basse-Terre, a vu le jour fil
1643, de père trt's connu..1/. le Gouverneur
Houël fonda autour de sa demeure fortifiée
le primitif petit bourg ci V embouchure du
Galilm.
Elle demeura reine incontestée jusqu'au
mcment où la Pointe-à-Pitte, sa cadette, fa-
vorisée par une rade magnifique, à l'abri des
vents du large et des raz de marée, imposa à
tout le commerce sa suprématie. Alors, la
ville aînée, uniquement adminislrathlc, très
chef-lieu, siège du GOllvrmcmclll, se laissa
engourdir par le fonctionnarisme entre la
mer tiède, métallique, chantante. à petites
vagues pressées et les bouquets d'incroyablrs
verdures trouées Je flamboyants (ilii montant
vers le Camp Jacob et le Slatouba, jusqu'au
panache vésuvien de la Soufrière.
« Chère, nie demande ce ¡'icil ami créole
qui a entrepris de mettre de' l'ordre dans
mon stock de visions, avez-vous visité les
musées de la Pointe-à-Pitre, l'hôtel de villt,
11 cathédrale dix-huitième siècle de la Basss-
Terre 1 »
« Tous les monuments, mon ami, même
le cinéma, où les spectateurs noirs, enthou-
siastes, miment le film avec des a foinque »
et des « Sho, shol. Aiyaie-yahl 9 qui font
oublier que miss Pearl White Douglas Fctir-
bank ou Charlot passent sur l' écran. »
A mesure qu'un soir violet monte de la
mer au volcan, l'ombre de l'orme du mail
s'efface dans le couchant sans crépuscule.
Marie-Louise Sicard
A LA CHAMBRE
iIIIft
PROJETS DE LOI
Budget spécial de l'Algérie
Le président du Conseil, ministre des
Finances, et le ministre de l'Intérieur orik
déposé sur le bureau de la Chambre dÙ
projet de loi tendant à compléter la loi du
30 décembre 1927 autorisant la perception
des droits, produits et revenus applicables
au budget spécial de l'Algérie pour l'exer-
cice 1928.
Le transsaharien
Le projet de loi concernant la création
d'un oftice des études du chemin de fer
transsaharien vient d'être mis en distfi.
bution.
Aux termes de ce projet. il est créé au mi-
nistère des Travaux publics un ofiiee des étu-
des d'un chemin de fer transsaharien destiuô
a relier l'Afrique du Nord fi' cc l'Afrique occi-
dentale françaIse.
Cet oftice, qui est doté de la personnalité ri-
vile et de l'autonomie timuicière, a notamment
pour objet : -
1* D'effectuer les études terlinidues nécessai-
res pour la constitution d'un avant-projet de-
vant servir de base à la décision du Gouverne-
ment en vim do la déclaration éventuelle d'uti-
lité publique d'un chemin de fer tianssaharien;
2* De proréder à des études :
a) Au point de vue technique, sur les moyeOs
pratiques de réalisation du projet et sur Ici
conditions éventuelles d'exploitation du cbe
mm de fer :
b) Au point de vue économique, sur la situa
lion actuelle et sur les possibilités de déveloro
nement des régions desservies, ainsi quo sui
es prévisions de trafic du trninssaharien ;
c) Au jKiint de vue administratif et financier,
sur le rendement du chemin de fer et sur les
modalités a adopter pour le régime de construc-
tion et d'exploitation.
l.es études et opérations précitées devront
être terminées, sauf le cas de force majeurfc,
dans le délai de dix-huit mois, Compter de ta
publication du décret.
Le montant maximum des dépenses que l'ol-
liee est autorisé fi engager au cours de sûji
fonctionnement est fixé à la somme de 11.500.0®
francs.
Viendront en déduction de ces sommes, IlU
prorata de chacune d'elles, les subventions qflt
pourront être acoordées à l'oflice oar des ciJ.
lectivités, ainsi que les dons et legs qui pour-
ront lui être faits par des particuliers.
1.(' ministre des Travaux oublies est autorisé
fi accorder à l'office une subvention maximiîth
(le 4 millions de francs. En vue de rouvrir ta
première tranche de cette subvention, il est
ouvert au minis're des Tavaux publics, au ti-
tre du budget, général de l'exercice 19-28, en ad.
dition aux crédits alloués par la toi des finanefis
du 27 décembre 1" et par des lois spéciales,
un crédit de 2.000 000 de fr qui sera inscrit a
un chapitre 113 bis du budpet du ministère des
Travaux publics '.linsi libellé : a Participation
la constitution de l'office des études du chemth
de fer transsahacien n.
Il sera pourvu à ce crédit au moyen des reg-
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