Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-02-09
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 09 février 1928 09 février 1928
Description : 1928/02/09 (A29,N23). 1928/02/09 (A29,N23).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451210x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-NEUV11 £ ME ANNEE. N° 23
LE NUMBRO : 10 CENTlIMS
: 1 JRI f)l SOIR, 9 FE\'IUII\ lft?*
JOURIll QUOTIOIEI
-
Rédaction & Administration :
14, in Il MHt-TBaur
PARIS CI")
TÉLtPH. : LOUVRE 19-37
RICHELIEU 17-54
1 0 - 0
Les Annales Coloniales
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4M< lf supplément illustré :
Un «n 6 Moi» 3 Moi*
France et
Colonies 120 » f.. 3b »
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bureau du journal.
Directeurs 1 Marcel RUEDEL et L.-G. THTBAULT
Les Axsaikr Coloxialks ne publient que des arti-
cles inédits, qui sOflt leur propreté exclusive.
Un discours de H. flntonetti
8..
Mon très distingué collègue, M. Mario
Roustan, a publié dans ces colonnetl. la se-
maine dernière, un remarquable article sur le
discours que M. Antonetti a prononcé en dé-
cembre dernier à l'ouverture de la session du
Conseil de Gouvernement. Qu'il me soit per-
mis de revenir sur cette vue d'ensemble sur
la situation de l'Afrique Equatoriale avec des
indications sur la politique qu'il se propose de
suivre dans les mois et les années qui vont
venir : tableau vivant, intéressant, mais qu'il
faut examiner avec les précautions qui convien.
nent lorsqu'on utilise les documents officiels.
Non pas que M. Antonetti se laisse aller à
un éloge choquant de son administration. Il
faut, au contraire, rendre hommage à sa ré-
serve. Mais cela n'empêche que nous au-
rons, au cours des lignes qui vont suivre, à
formuler quelques critiques sur son exposé.
M. le Gouverneur Général constate avec
satisfaction que la situation financière de la
colonie est en voie d'amélioration. Les années
1920 à 1924 avaient été extrêmement diffi-
ciles. Il avait fallu réduire les dépenses au
point que, sur 260 postes administratifs, chif-
fre bien faible pour un pays quatre fois grand
comme la France, 115 n'étaient pas occupés.
Les fonds des caisses de réserve, à l' excep-
tion de celle du Tchad, avaient été épuisés.
Il avait été nécessaire de recourir aux subven-
tions de la métropole pour des sommes qui
variaient annuellement de 5 millions à 7 mil-
lions. Mais un redressement économique s est
produit, qui a eu immédiatement sa répercus-
sion sur les finances de la colonie. Les re-
cettes budgétaires se sont élevées progressive-
ment et rapidement : de 9.823.730 francs en
1924, elles ont atteint par étapes 24.057.209
en 1926, pour redescendre à 20 millions en
1927, chiffre prévu, mais largement dépassé,
et remonter à 25.538.165 dans le budget de
1928.
Les dettes étaient payées en même temps
que les caisses de réserve étaient reconstituées,
et dont le total s'élève aujourd hui à 21 mil-
lions 602.489 francs se répartissant ainsi :
11.725.564 pour le budget général, 3 millions
701.328 pour le Gabon. 735.028 pour le
Moyen-Congo. 585.805 pour 1 Oubanguî-
Chari et 4.854.962 francs pour le Tchad.
En outre, à titres divers, 6 millions étaient
versés à la métropole dans le courant de
l'exercice 1927.
D'autre part, les comptes définitifs de
l'exercice de 1926 montrent qu'il s'est clos
pour les divers budgets, budget général et
budget des colonies, par un excédent total de
5.755.971, dont 3.19b. 191 pour le budget
général, IJ 10.682 pour le Gabon et 1 mil-
lion 103.892 pour le Ichad. Pour le Moyen-
Congo et l'Oubangui-Chari, l' excédent dé-
pare une centaine de mille francs.
En passant, M. le Gouverneur Général se
plaint de ce que le chiffre au-dessus duquel
la colonie doit appliquer la moitié de ses re-
cettes au service des emprunts, soit trop faible.
11 a été - fixé à 20.000.000 de francs. M.
Antonetti constate que, de ce tait, les som-
mes disponibles pour les travaux ne sont plus
proportionnelles à l'augmentation des recettes,
et il s' efforce de nous persuader au moyen
d'un tableau impressionnant. On ne saurait lui
donner tort. La lésinerie de l'Etat français ne
se comprend guère en pareilles circonstances.
On s'apprête à dépenser des centaines de mil-
lions et même des milliards pour construire une
voie comme le Transsaharien dont le moins
que l'on puisse dire est qu elle n est pour
l'instant d'aucune utilité, alors que l'on refuse
quelques millions à une malheureuse colonie
pour des travaux et des œuvres dont l'urgence
est incontestable aussi bien du point de vue
économique que du point de vue humanitaire.
Les sommes assez modestes, en définitive, dont
le Gouverneur Général demande de conser-
ver la disposition, répondent à des besoins cer-
tains, tandis que celles qu'on s'apprête à jeter
dans les sables ou à travers les plateaux pier-
reux du Sahara ne serviront qu'à réaliser des
rêves insensés. Les ressources de notre pays
sont limitées. Aussi conviendrait-il qu'on les
distribuât entre nos diverses possessions d'une
façon plus rationnelle et en s inspirant unique-
ment de l'intérêt général.
Mais poursuivons la lecture du discours de
M. Antonetti. La situation des budgets locaux
est également devenue meilleure. Us sont, tout
comme le budget général, en progression de-
puis 1924. Leurs recettes pour certains ont
triplé et même quadruplé comme pour l'Ou-
bangui-Chari. Ces accroissements, joints à
celui du budget général, peuvent faire naître
quelques inquiétudes. En 1924, le total des
impôts demandés aux indigènes était de 23
millions 473.730 francs, en 1928 il sera de
76.286.165 francs. On peut se demander si,
même en tenant compte de la dépréciation du
franc survenue entre ces deux dates, l' accrois-
sement n'a pas été excessif, si on n' a pas trop
demandé aux indigènes, si les sacrifices qu'on
exige d'eux sont bien en rapport avec l'amé-
lioration de leur situation.
M. le Gouverneur Général a senti venir
l'objection et s'est empressé d'y répondre
avant même qu'elle n'ait été formulée. Les
impôts, déclare-t-il, « ont été établis avec
beaucoup de prudence, et en taxant la ri-
c hesse, le mouvement commercial plutôt que
les indigènes, dont les impôts n'ont pas été
augmentés, si l'on tient compte de la dépré-
ciation du franc depuis 1914 ». L'argument
est, à notre avis, un peu spécieux, appliaué à
l'économie indigène. Mais passons. M. Anto-
netti déclare que la population augmente, quoi
qu'on en dise. On nous avait cependant com-
muniqué des chiffres tendant à des conclusions
diflirentes. Qui croire ? Pour l'instant, nous
acceptons les données de l'administration.
Celle-ci se déclare, d'ailleurs, préoccupée du
soit de ses ressortissants. M. Antonetti pro-
clame et nous nous associons pleinement a
f* paroles que h convalescence financière
de l'A.E.F.. pour désirable qu elle soit,
ne doit pas se faire en appauvrissant 1 indigène
qui produit et consomme si peu. » C'est l'évi-
dence même, et il faut savoir gré au Gouver-
neur Général de l'avoir proclame d une façon
si nette et si solennelle. Il ajoute : « Il (l'indi-
gène) produit et consomme si peu, par sa faute
d'ailleurs dans une très large mesure, car il
ne travaille guère ; les surfaces qu'il cultive
sont peu étendues, les instruments qu il em-
ploie médiocrement productifs ; par notre
faute aussi, il faut bien le dire, car nous
n'avons pas encore créé dans ce pays les voies
d'évacuation qui permettraient à la production
de s' accroître. Des régions entières, même au
Moyen-Congo, sont dans I impossibilité de
vendre des produits pourtant riches parce que
r acheteur ne pourrait les évacuer. » C'est in-
diquer en quelques mots une partie du pro-
gramme de la colonisation française en ces ré-
gions.
Construire des voies de communication :
routes, chemins de fer, voies navigables, ports,
voilà ce que nous devons nous efforcer de réa-
liser le plus rapidement possible. Dans un
pays comme le Congo cette tâche est d autant
plus urgente qu'elle ne répond pas uniquement
à une nécessité économique, mais qu'elle nous
est imposée par les sentiments d'humanité les
plus élémentaires. La création des moyens de
communication, a pour premier résultat de
réduire sinon de supprimer le portage, vérita-
ble fléau qui décime plus cruellement les po-
pulations que les maladies les plus redouta-
bles. Le portage gaspille en outre une main-
d œuvre dont 1 emploi ailleurs serait des plus
utiles. Chaque année il absorbe des millions
de journées de travail.
Aussi sommes-nous pleinement d'accord
avcc M. le Gouverneur Général quand il jus-
tifie devant le Conseil du Gouvernement sa
politique de travaux publics.
- Il est ainsi amené à parler de la voie ferrée 1
Brazzaville-Pointe Noire. Nous ne saurions
relever ici tous les détails qu'il donne concer-
nant l'état des travaux et qui sont fort intéres-
sants. Nous nous contenterons de noter qu'il
l'uge un peu sévèrement ceux qui ont appelé
l'attention du Parlement sur certaius faits gra-
ves qui ont marqué l' exécution des travaux
dans la région du Mayumbe. Les critiques for-
mulées n'étaient pas toutes vaincs. A preuve
qu'on s' est empressé de prendre des précau-
tions auxquelles on ne paraît pas avoir songé
au début. Mais cette querelle est maintenant
sans objet. On peut l'oublicr. Une seule chose
importe, c' est qu'on ne retombe pas dans cer-
tains fâcheux errements qui ont été dénoncés.
M. Antonetti envisage la mise en valeur de
li colonie par l' amélioration de certaines
cultures et en faisant l'éducation économique
des indigènes, Il ,sc préoccupe lIurtout, non pas
d'introduire la culture du coton elle est
déjà pratiquée mais de la prapquer d'une
façon plus rationnelle. La conception est juste.
On nous dit qu' une société s'est déjà fait
octroyer dans la zone du Moyen-Congo le mo-
nopole de l' achat de cette fibre sur des mil-
lions d'hectares. Ne connaissant pas le texte
exact de l'acte de concession, nous ne saurions
porter sur lui un jugement. Nous espérons ce-
pendant que l'administration aura pris des pré-
cautions pour que les intérêts des indigènes
soient respectés et qu' on ne voie pas le retour
de certains abus que M. Antonetti a lui-même
dénoncés.
Nous n'avons pas la prétention d'avoir !
donné une analyse complète de ce discours où
toutes les questions intéressant la colonie
justice, hygiène. lutte contre la maladie du
sommeil, éducation des indigènes sont trai-
tées avec des développements plus ou moins
longs. Nous avons voulu noter seulement les
résultats de la politique financière et les con-
ceptions économiques du Gouverneur Général.
Nous avons du reste récemment traité des pro-
jets relatifs à l'enseignement technique.
En terminant, M. Antonetti déclare qu'il
est des gens plus portés à voir dans la colonisa.
tion les taches sombres que les parties lumi-
neuses. C'est possible. Mais il ne faut pas
trop le déplorer. C'est en signalant les taches
noires qu'on finit par les empêcher de s'éten-
dre en attendant qu' on puisse les faire dispa-
raître. Et certaines critiques honnêtes même
quand elles prenaient un ton un peu acerbe:
ont plus fait pour la cause coloniale que les
éloges prodigués sans mesure et sans discerne-
ment.
Henry Fontanier
Député du Cantal.
Vicc-président de la Commission
des Colonies.
Secrétaire de la Commision
d es Affaires étrangères.
A la commission de l'Algérie,
des Colonies et des Protectorats
-G+-
La Commission se réunira vendredi 10 fé-
vrier, à 15 h. 30, dans le local du 50 bu-
reau.
Ordre dit jour :
Privilège de la Banque do l'Afrique Occi-
dentale F rançaise.
Rapport supplémentaire.
Divers.
-aeeb
DBPART
00
M. Adrien Juvanon, gouverneur des lies de
Saint-Pierre et Miquelon, a, comme nous
l'avions précédemment annoncé, quitté Paris
ce soit par la gare d'Orsay, où de nombreux
amis étaient venus le saluer.
M. Juvanon se rend à Bordeaux, d'où il
s'embaiquera le samedi 1 l à bord du paquebot
La Bourdonnais à destination d'Halifax, d'où
il rejoindra Saint-Pime.
France et Indochine
1..
«
JI..I.-N. Vont aine, dans une bro
churc consacrée d un « Essai de
politique indigène en Indochine s.
a montre que sa pensee n avait d autre but
que de réaliser pratiquement et rapidement
sur le terrain politique une collaboration
franco-annamite réelle et féconde.
Jusqu'alors, les questions politiques n'ont
guère été traitées en Indochine que par une
petite minorité d'indigènes, qu'on peut jus-
tement taxer de bolchevichs ou nationalistes,
dont l'opinion puérile et vaniteuse s'explique
par une instruction dite supérieure qu'ils
11'0111 jamais su digéra, C'est aimi que ces
jeunes gens qui s'intitulent « parti annamite
de Vindépendance » dans un mani feste pain
en aviil dernier exigent de la France lé va
citation immédiate de l'lndochi"e * l.'An
nant aux Annamites P. Qu'en feraient, .fa"d
/)Ieill ces jeunes imprudents.
est venu des réponses à l'enquête de
M. ion faine. Il en résulte que personne ne
demande le retour à l'état ancien, l e mau
darinat est condamné et la culture tradit'n Il
/telle chinoise est. périmée. Xotie eullnre
scientifique occidentale n'a pas été sans re
tenir définitirement l'espiit des indigènes.
Ils eu ont été séduits.
M. Thong, par exemple, estime que le
cor ps mandarinat doit se recruter pai mi la
jeune élite annamite sortie des écoles de
Hanoi ou des facultés de i'ranee (une IIIrJi-
son indochinoise va être construite à Paris
ci la Cité universitaire), mais il demande
qu'il ne soit plus permis aux Annamites
des éludes irrégulières et écourtces aboutis-
sant éi des diplômes sans valeur. « Qu'on
renvoie lariser leurs études, ceux des docteurs, licen
plotnes à la faveur de dispenses illégales. »
M. A'guyen van 17/, ancien doc phu-su
fil Cocht/tchine, a rappelé à M. i'outaine. les
mesures qu'il préconisait à la fin de la
guerre; élargissement des pouvoirs des Phtt
et des flurell, des chefs de canton et des
notables, création dans l'armée d'un ecrps
d'officiers indigènes, éducation des classes
moyennes. Il faut savoir, eu ef fet, tClati.
ventent ci l'enseignement^ que l'an Jernier,
il Il')' fût en Indochine que 15 élèves reçus
il la seconde partie du baccalauréat. Quinze
bacheliers pour un pays de 20 millions
c/¡a!Jitcw!s! Ce résultat démontre la pau
vrcte de Venseignement secondaire. Cela
n'empêche pas qu'il v a joo étudiants c.i
l'r:IlÍï.'asifl.: d Hanoi !
Xotrc prétendu enseignement supérieur
indochi/tois n'est en réalité qu'un mauvais
enseignement primaire stupéfient. De là vient
le mal d'orgueil des jeunes indigènes qui.
après avoir profité d'équivalences fâcheuses,
se croient ensuite en possession des même*
diplômes que les Français et as pirent aux
mêmes prérogatives. Qu'on crée donc un eu
seignement secondaire i/tdochi/iois adapté au
paYJ et il ses races. Cette grande réforme 111
Idlcr/llclle préparera la réforme politique.
M. Pham-Qnynh, dans sa revue Nam
Pliong, en ce qui concerne la réforme poli-
tique et administrative demande qu'on pra
fi tJ lIt a une politique de séparation quant
à la forme et une politique d association
quant au fond », c'est à-dite l application
fidèle du traité tit- iSS-1, la France tutrice et
conseillère de VAnnam, (dili-ci s'adminis-
trant. lui-même.
D'autres, ne croient pas que la fusion des
trois pays d'Annam sous l'autorité de llin
pereur de Hué soit possible. Ils préconisent
l'adoption d'un régime monarchique consti
tutionncl, l'Annam et le Tonkin ayant (lltl
cun une Chambre délibérante de représen-
tants du peuple et tut ministère, le souverain
possédant le pouvoir executif. La Iranee
conserverait le commandement des forces mi-
litaires et la représentation à l'étranger.
Toutes ces suggestions sont ci rcli,iiii-..Iltiis,
actuellement VAnnam et le Tonkin sont ils
aptes à s'administrer eux mêmes, sous un
seul contrôle de la France? On doit en dou-
ter.
La race annamite elle-même doit se rap-
peler qu'en abotdanl en Indochine nous
avons trouve leur pays Cil pleine décadence.
Ce n'est pas nous qui l'avons provoquée cette
décadence, ainsi que des communistes indi-
gènes en ont stupidement accusé la France.
Que la race annamite remonte la pente, la
collaboration entre elle et Ici b ronce. n en de-
viendra que plus facile. Au surplus, si pour
le moment, les Annamites n'occu pent fil poli-
tique que la place que nous leur faisons, du
moins sont-ils libres de se tailler le premier
"1 1 1 ., 1 1
rôle dans la vie économique de leur pays.
l.a Revue économique d Lxtrcmc-Orient
a relevé la port qu'avait le Chinois dans la
vie économique indochinoise, part qui n'a
pas diminué depuis un siècle. Si demain,
par de courageux efforts, VAnnam réagissait
contre cette emprise des Chinois et prenait
pacifiquement. sans violence le commerce et
l'usinage du paddy qu'il produit, quel pré-
cieux indice ne nous donnerait-il pas des pro
grès qu'il réalise!
Ceci ne veut pas dire que nous avons en
Indochine, un plan raisonné de politique in-
digèlte, ct nous n'en avons pas parce que
sans doute nous connaissons mal la menta-
lité et les tua tir s de l'indigène et que nous
ne le comprenons pas. Il faut donc faire
IOltftcr les barrières qui existent entre le
Français et F Annamite. La collaboration ne
s'obtient ptis par des arrêtés; pour l'obte-
nir, il faut la soudure des esprits. des cœurs
et des intérêts. C'est à nous, Français, tur-
que nous avons pris les destinées de 1 Indo-
chine en niains, à faire le premier pas.
Claarla Debierre
Sénateur du Nord
Membre de la Commission
des Affaires étrangères.
BROUSSES
* BROUTILLES
.:c. ,
Encore deux sombres histoires
La première nous est contée au Théâtre
Edouard-VII, mais avec la force comique
qui fait de M. Sacha Guitry un petit-neveu
de Molièie.
Marguerite Desnoycts, p;" une nuit dp,
•< vague, à I,ittlie » ;Iggy-a%.é île i aucune < un-
jugale, s'oublia entre les bras d'un amant
inconnu; elle met au monde, neuf mois
après, un poupon magnifiquement noir.
Ce jeune Africain ne laisse pas d étonner
profondément le mari qui se prépaiait a
arboier une grande fierté paternelle. Mais
c'est un mari civilisé, plein de bonté et de
commisération pour sa femme. Il lui cache
le rejeton accusateur, auquel il substitue
un bébé classique, c'est-à-dire rose et blanc.
Un maii américain eût sans doute léduit
en chair à pâté l'enfant noir. par haine tra-
ditionnelle plus encore, peut-être, que par
passion jalousc.
L'autré jour (c'eM. ma seconde it)")"it'
un homme fortement coloré ayant, commis
le crime, de s'asseoir, dans un bai de Mont-
martre, à côté d'un citoyen des Etat:--t'lIi..:,
celui-ci en conçut la plus bruyante inùigna-
tion. Il y eut un pugilat et, finalement, (le,
balle, de revolver prirent leur l'sor, tôt al-
rété, ici par la poitrine du provocateur, et
là par le bras d'une jeune femme qui n'était
pour rien dans le conflit.
Ah: pouvoir peindre ru noir, pour rite
un peu, quelques-uns 3e ces for* ei)és qui
votcttt rouge au contact du nègre le plus
inoffensif !
Audion
L'avèfiemtftl de Sidi Mohamed
- -10-(>-
Le Sultan du Maroc, Sidi Mohamed, qui
avait quitté Rabat hier à huit heures, a fait son
entrée solennelle à Marrakech à 16 heurcs,
100.000 hommes, en costumes bariolés, étaient
massés le long du parcours.
Le général Huré, commandant la région, le
pacha de Marrakech, Hadj Thami el Glaoui,
les autres grands caïds ont salué le sultan à son
arrivée. Après les présentations, le souverain,
suivant la tradition, monte sur un cheval blanc
suivi du haut personnel maghzénien. Les trou-
pes forment la haie, les musiques jouent el le
canon tonne, des avions survolent la ville.
On traverse la ville indigène pour arriver au
palais. Ici, la foule est encore plus dense.
Dans l'immense cour, le sultan reçoit l'hom-
mage des corporations au milieu du tintamarre
des trompettes.
Le cortège arriva à l'entrée de la place Dje-
miaa Elfna où se tenaient le pacha et les
grands caïds. Ceux-ci s'inclinèrent devant le
souverain impassible, tandis que, de la foule
dense, partaient des acclamations que domi-
n i rent les 1
nèrent les youyou des fcmmes. entassées sur les
rouges terrasses de la capitale du sud. l.C!f
confréries religieuses et les délégations de Dje-
maa au complet, avec leurs étendards sacrés,
ainsi que les shirats avec d'énormes poupées
luxueusement habillées, étaient massées près de
la Casbah. L'allégresse était à son comble et
le spcctace grandiose dépassa en pittoresque
et en enthousiasme toutes les entrées dans les
autres villes du Maroc.
Enfin, le cortège arriva par Beb-Berrima au
Palais impérial, dont les esclaves eurent beau-
coup de peine à mouvoir les lourdes portes,
finement sculptées. pour isoler le sultan de son
peuple.
M. Urbain Blanc, délégué de la Résidence.
remplaçant M. Stceg, est l'enu officiellement
saluer le Sultan au Palais : il était accompagné
du général Vidalon et des chefs des Cabinets
civil et militaire. Apres quelques instants de
conversation, M. Urbain Blanc se retire, et il
est remplacé par le général Muré et les autori-
tés civiles et militaires.
(Par dépêche.)
I
Glozel et le Maroc
CFO-
Le docteur Russo, chef du Service hydro-
logique au Maroc, vient d'adresser au profes-
seur Depéret, doyen de la Faculté des Scien-
ces de Lyon, une note lui signalant la décou-
verte, aux confins sahariens, au col de Zénaga,
d' inscriptions et de signes préhistoriques très
curieux.
La note du docteur Russo, accompagnée de
photographies de ses trouvailles, a été envoyée
par le professeur Depéret à l'Académie des
Sciences, où elle fera, mardi prochain, l'objet
el' une communication.
Le Dr Russo a déclaré qu'il avait été frappé
par la ressemblance des signes de Glozel avec
certains dessins rupestres des confins du Sahara.
Il fit part de cette constatation au professeur
Depéret, qui s' y intéressa vivement. -
En poursuivant l'étude de ces analogies, ils
furent amenés à noter de nombreux autres points
de ressemblance entre les caractères glozéliens
et ceux du Tifinar du Sahara. Ils trouvèrent
gravés sur des masses néolithiques rupestres de
cette région un nombre assez restreint, d'ail-
leurs, de signes qui, tous. se retrouvent à Glo-
ze l, dans les caractères libyco-berbères et le
Tifinar.
Ils constatèrent également, au point de vue
paléontologique humain, que la forme artifi-
cielle graphique manifestée par les hommes
qui habitaient jadis le nord saharien, se mani-
feste semblable en France centrale.
Ces données étant rapprochées des trou-
vailles faites à Solutré, et relatives à des sujets
présentant des particularités morphologiques et
un mode d'ensevelissement communs avec les
sujets berbères nord-africains, on peut, d'après
le docteur Russe, accorder grande créance à
la probabilité d'une origine ethnique commune
à toutes les races de la Méditerranée occiden-
tale.
Le docteur Russo poursuit ses travaux et ses
recherches dont il espère, a-t-il déclaré, d'heu.
reux résultats.
Du haut de mon cocotier
-10-
ASSASSINAT
Les Anna l es Coloniales ont, les premières
Les A tina/cs Coloniales on'. les premières
vingt-quatre heures avant les agences
annoncé lundi dernier l'épouvantable catas-
trophe qui eut lieu sur les rives du Mékong.
Une chaloupe postale de la Société les Mes-
sageries Fluviales de Cochinchine, De- Trenti-
nian qui porte un nom cher à tous les colo-
niaux a coulé le 4 février sur le Mékong,
à 4 kilomètres en amont de Ihaklick, à la suite
d'une explosion.
Nos lecteurs trouveront, ci-dessous, les ren-
seignements complets relatifs à cette catas-
trophe.
Mais qu'il me soit permis de m élever ici
contre de tels procédés de service postal. Voilà
une Compagnie riche, puissante, qut a un mo-
nopole, Lllc assure la liaison entre Saigon et
h Haut-Mékong, et elle embarque pêle-mêle
les passagers et le fret le plus dangereux :
l'csencc, Une explosion se produit, je ne
veux pas en savoir la cau". que ce soit l'im-
prudence d un homme d'équipage ou une dé-
flagration spontanée produite par des vapeurs
d'essence, le résultat est le même : des morts,
des morts, des morts.
Il y a des responsables d'une pareille incu-
rie, il y a des sanctions à prendre. Il est infini-
ment regrettable qu un pionnier de la cause
coloniale de la valeur de M. R. Bartholoni,
Président du Comité du Laos. soit parmi les
victimes.
Mais la question est plus haute cl va plus
loin. Est-il permis d' assassiner ainsi des voya-
geurs, que ce soit des blancs ou des jaunes ?
Est-il normal de convoyer sur le même bord
de l' essence et des passagers > y a-t-i l un
autre fleuve au monde où ce soit l'usage ?
Les affaires coloniales, même privilégiées et
monopolisées. ne doivent pas être de très heu-
reuses spéculations boursières. De la colonisa-
tion sous les arcades, on en fait trop !
Ce qu il faut, ce sont des gens sérieux. diri-
geant des a ffaires prudemment conduites dans
l'intérêt général. et aussi des particuliers qui
en sont les usagers. Mais nous avons trop d af-
fairistes hâbleurs et d'administrateurs bavards
et incapables. comme ceux qui président à la
Direction des Messageries Fluviales de la Co-
chinchinc.
J' attends les sanctions, car il ne s' agit pas
ici seulement pour la Société concessionnaire,
les Messageries Fluviales, de quelques millions
à donner aux familles des victimes.
La parole est au Gouvernement Général de
l'Indochine.
Ba/aoo-
- e. –-
Naufrage sur le Mékong
–o-o
l'u roiiiplêiiiri.li'i>)atii• 11 nous osl
parvenu sur In th .\I}tl\lrf'USt' l'itlusln'pll''
diliis laquelle M. Ikllf" Hartlioloni, iiiieien
e.épnlé fie la H.'u)''-S)).ic ; M. TnlTurin,
chef (iu service de reiis<-i^ncmenl nu Laos
et M. Yoimel, adjoint technique principal
des travaux publies cl quarante indigènes
jiiinainiles nu la<>liens, perdirent la vie.
L" Trenlinian se trouvait co. amont de
Tlnililu'l; quand l'explosion d'une car turi)iioo ét hnul .s/' inoduisif. l-iit-cllc /»rc-
roi/ucc jnir fini prudence, d'un homme de
rrqnifunje mi par t'inftamation spontanée
des vapeurs d'essence ? C'est, ce ({U'établiiii
sous peu l'enqurte. activement- menée.
Au moment de l'o.rplosioii M. liarthi'iloni
se trouvait dans sa cabine avec M. lluito
i epi /'se N t il ut de IOIII merci', l'mis deu.i {/l'
ient projetés itans le fleuve. Mais taudis
que M. l'u/o se tirait indemne îles [lots, le
corps de .if. liai Uiolmu était entraîné pur
le rapide.
M. llené liai tholoni avait Kl uns. !de l'arrondissement de Tlioiion bre île l!Mt»-Wi tqnmpc de l'entente démo-
cratique), il se. vendait en Irnlo-Chine en re-
IIIIIII/tlllt les rapides du MéUonq pour se
rendre au.v qisements de ^,'aUhin-Houn dan*
le f.aos. ;
Pvésident nu administrateur déléyuè île
diverses Société-s im portantes de l'Indo-
chine, telles que la Société Commerciale du
f.aos. la Société d'Importation et d'Etudes
Minières en Indochine. la. Société Immobi-
lière. et la Société Te.rtile du. Laos, l'activité
tic M. llené litirlholoni é-lait immense, Sii
i disparition cause la plus qranile émotion.
/l,' 1/111111'1"'1/" jiassaqers blessés par l'ex-
plosion ouf été conduits à rhéqiitul d'flanoi
dont le capitaine de la clniloupe M. yuilli-
ehini qui a dû être ampute d'une jambe.
M. /><>>•(• représentera par intérim le <,Y«Î/-
rernciir ip'ucial aux obsèques.
(l'ai" dépêche.'
.- ---
itPECUES DE nnooGHint
Théâtre
Yondrctli soir cul lieu, au ihcdlre muni-
cipal de Saiqon, la première représentation
de La Maltresse Sauvage, due. aux auteurs
Saitjonnais Jacques pontu et Jean Cen-
drieux. (''est la première (ois que pavait sur
une scène de Cochinchine une comédie iné-
dite, représentant un. planteur arrivant aux
colonies, aux prises avec de multiples dif-
fieullt's et trouvant dans son amour pour
la brousse eochinehinoise, qui est réelle-
ment une maîtresse sauvaqe, l'énerqie el la
force de poursuivre l'tvuvve rntrepvise. Le
qouverneur lllanehard tic la 1>rosse a tenu
fil, sa
présence, ainsi t}ue toutes les personnalités
saiqonnaiscs, qui firent un accueil chaleu-
reux à ci'lte tcuvrr intéressante à doubb'
litre, d'abortf connut' tableau île la vie colo-
niale. puis connue marque d<' l'activité lit-
tévaive cl artistique dont elle témoiqne.
Départ
L'inspecteur général des Travaux publies
PouuaIIUt' et le trésorier général rie Vlndo-
china Paris, allant en congé en Francl" se
sont, embarqués A Saigon sur /'Angers, le
7 février, ,. Tn -dop,tritl.)
NOIR SUR BLANC
–0–
André Demaison
« Un journal sans coquilles est un parterre
sans Heurs », me répétait finement un vieil
imprimeur toutes les fois, hélas ! trop nom-
breuses où une faute émaillait un mot, où
un mot de travers dénaturait le sens d'une
phrase, où un papier devenait difficilement
compréhensible par l'absence d'un titre. Ce
sont des choses qui rendent malades les vieux
journal istes, mais qui sont impossibles à éviter,
dans la hâte d'un marbre liquidé en vingt mi-
nutes. Il n'en est pas de même des livres qui,
composés à loisir, peuvent être corrigés à tête
reposée. Aussi reprocherai-je à l'éditeur Ar-
thème Fayard d'avoir gâté à ce point de vue
Andrc Demaison. Son dernier roman, le
Pacha de Tombouclou, compte beaucoup trop
do fleurs de ce genre, et il n' en a pas besoin,
car l'auteur en sème d'autres, et des plus
belles dans ce jardin de l'histoire. comme les
aimaient mes vieux maîtres Emile Gebhardt.
Alfred Hamhaud, Jules Lemaître.
Parmi les jeunes de la génération qui monte,
André Demaison a su se tailler une place de
choix. Il possède une bonne culture générale,
il a su meubler son esprit de mille souvenirs
au cours d'une laborieuse carrière africaine
d abord, d'un périple dans l' océan Indien
ensuite. J' avoue que j'aime moins Un voyage
moderne que les Oiseaux d'ébène, et que le
Pacha de Tombouctou qui a eu les honneurs,
les mois derniers, de la tête de la Revue des
Deux -- Mondes, place qui est presque exclusi-
vement réservée au mérite.
De son séjour sur la côte d Afrique, André
Demaison a rapporté une connaissance pro-
fonde de la vie et des hommes noirs. Ses Oi-
seaux d'ébenc nous initient au mystère de so-
ciétés secrètes a fricaines qui. si elles ne sont
pas vraies, ne paraissent point invraisembla-
bles. Le noir, le blanc, l' a dministrateur, le
mutatre. il les a - vus, croqués, saisis, compris.
Le Pacha de ombouctou, lui. est un épisode
de la vie marocaine et soudanaise à la fin du
xvI" siècle, vie intense qui, à travers les siè-
cles. a moins dù se transformer de 1590 à
1910 que de 1910 à 1928. La conquête de
1 or du Soudan, la tragique aventure d'un
Espagnol renégat, Djouber, devenu pacha,
qui part de Marrakech-la-Rouge sur Gao et
I ombouctou à la conquête du Soudan pour le
compte du Sultan Moulay Ahmed el Man-
sour, et peut-être aussi pour son propre compte
pour la plus grande gloire de la belle dont il
rêve et qui l' aime : la propre femme du Sul-
tan : Zouleïkha : tel est le sujet traité vigou-
reusement par André Demaison.
L'activité de Marrakech-la-Rougc avant le
départ de l'expédition, la mise en route de
lt cohorte, avec ses renégats espagnols, ses
marocains, ses noirs, les privations de la vie
en colonne qui déciment les troupes dans le
désert, I arrivée sur les bords du Niger, le
combat avec les hordes nègres, l'entrée triom-
phale dans Gao et dans Tombouctou. Tout
cela est écrit de première main.
Comme nous sommes loin. avec André De-
maison, des fadaises saugrenues d' un Pierre
Mille et des puérilités prétentieuses d'un
Claude Farrcre.
En lisant ce jeune qui monte et qui fait cha-
que jour preuve des qualités d'un maÎtrc. on ne
dira pas : c'est du Rudyard Kipling, mais
U Angély
s i mp l ement, c est du Dema i son.
--------- ̃
L'emprunt Tunisien
M. I.ueicn Saint. Ilrsidctil de 1 uni:-, est
utuelleiiieiit à Paris. Ainsi que nous l'an-
iiutirinns, son voyage avait pour but de
régler p 1 u s i r u i s questions tunisiennes de
Imite première importance, notamment, la
conclusion d'un emprunt de «i? million; de
l'iânes a\ec un consortium de banques.
Les pluies abondantes qui sont tombées
fous ces temps-ci sur h) Tunisie, sont, si-
gnes de prospérité prochaine, t.el emprunt
pourra doue se réaliser dans des condi-
tions particulièrement ln\ombles.
I .Y*!:il. politique du pays o|(i e, tralill"
pu t, toutes j^aranlies. Uràee ,i la vigilance
active du résident, de Tunisie, l'agitation
momentanément provoquée par jjt» !.)estour
et les menées communistes est calmée.
L'un des chapitres de l'emprunt, préci-
sément, porte sur le plus oratid développe-
ment de ta. 11 e h e s s e tunisienne. La coloni-
sation l'iaiiçaise associée ,i IVTfort des in-
digènes est. actuellement trop à l'étroit,
dans son cadre économique et tiuaneier.
Sur les ti? million* d'emprunt, en effet, 17
millions sont prévus à l'achat de loues
destinées à être réparties en lots de coloni-
sa lion et à des aménagements de centre;--,
assainissements. plantai ions. adduction:»
d'
Les autres chapitres de l'emprunt se
i apportent a la pesé d'un nouveau câble
Marseille-Tunis ;\,).{I.I\I lraucs., à. la
« onsli uctioj), d hôpitaux ;!..jon.o«*i francs;,
a l'acquisition de terres destinées a. lixcr
au sol les populations indigènes criantes
lo millions à des constructions scolaires
millions'), à des travaux de chemins de
fer el à la coiistruclion de roules ,;»0 mil-
lions).
M. Lucien Saint, d'ailleurs, se porto ga-
rant du succès de l'entreprise. Les heu-
reux résultats déjà obtenus par uua coloni-
sation qui s'inspire uniquement, de la poli-
tique d'association franco-indigène, est un
;lgl' pour l'avenir.
Lutin, l'adhésion de la Tunisie ail projet
du Transsaliarien - une contribution fi-
nancière de o0().ut!o francs sera remise par
la Tunisie au <îou\ernement pour la créa-
tion de 1 Milice du Truiissaliurien ̃ ne peut
que favorablement inlluencer les milieux
visités par M. Lucien Saint pour la ijrand"*
cause économique de la Tunisie si enéi'iii-
quenieiit soutenue par le lh sideiit (è neral.
-------:
LU IL EX slXONDr. 1 ',\ld': :
'.lu Sénat.
.1 la Chambre.
li l'onseil
Loi* fît défre-
I.t ehnrbon >ï !\iaa
LE NUMBRO : 10 CENTlIMS
: 1 JRI f)l SOIR, 9 FE\'IUII\ lft?*
JOURIll QUOTIOIEI
-
Rédaction & Administration :
14, in Il MHt-TBaur
PARIS CI")
TÉLtPH. : LOUVRE 19-37
RICHELIEU 17-54
1 0 - 0
Les Annales Coloniales
ABONNEMENTS
4M< lf supplément illustré :
Un «n 6 Moi» 3 Moi*
France et
Colonies 120 » f.. 3b »
(franger 110 » 100. 50 »
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
Lei annoncn et rlclam' sont reçues «m
bureau du journal.
Directeurs 1 Marcel RUEDEL et L.-G. THTBAULT
Les Axsaikr Coloxialks ne publient que des arti-
cles inédits, qui sOflt leur propreté exclusive.
Un discours de H. flntonetti
8..
Mon très distingué collègue, M. Mario
Roustan, a publié dans ces colonnetl. la se-
maine dernière, un remarquable article sur le
discours que M. Antonetti a prononcé en dé-
cembre dernier à l'ouverture de la session du
Conseil de Gouvernement. Qu'il me soit per-
mis de revenir sur cette vue d'ensemble sur
la situation de l'Afrique Equatoriale avec des
indications sur la politique qu'il se propose de
suivre dans les mois et les années qui vont
venir : tableau vivant, intéressant, mais qu'il
faut examiner avec les précautions qui convien.
nent lorsqu'on utilise les documents officiels.
Non pas que M. Antonetti se laisse aller à
un éloge choquant de son administration. Il
faut, au contraire, rendre hommage à sa ré-
serve. Mais cela n'empêche que nous au-
rons, au cours des lignes qui vont suivre, à
formuler quelques critiques sur son exposé.
M. le Gouverneur Général constate avec
satisfaction que la situation financière de la
colonie est en voie d'amélioration. Les années
1920 à 1924 avaient été extrêmement diffi-
ciles. Il avait fallu réduire les dépenses au
point que, sur 260 postes administratifs, chif-
fre bien faible pour un pays quatre fois grand
comme la France, 115 n'étaient pas occupés.
Les fonds des caisses de réserve, à l' excep-
tion de celle du Tchad, avaient été épuisés.
Il avait été nécessaire de recourir aux subven-
tions de la métropole pour des sommes qui
variaient annuellement de 5 millions à 7 mil-
lions. Mais un redressement économique s est
produit, qui a eu immédiatement sa répercus-
sion sur les finances de la colonie. Les re-
cettes budgétaires se sont élevées progressive-
ment et rapidement : de 9.823.730 francs en
1924, elles ont atteint par étapes 24.057.209
en 1926, pour redescendre à 20 millions en
1927, chiffre prévu, mais largement dépassé,
et remonter à 25.538.165 dans le budget de
1928.
Les dettes étaient payées en même temps
que les caisses de réserve étaient reconstituées,
et dont le total s'élève aujourd hui à 21 mil-
lions 602.489 francs se répartissant ainsi :
11.725.564 pour le budget général, 3 millions
701.328 pour le Gabon. 735.028 pour le
Moyen-Congo. 585.805 pour 1 Oubanguî-
Chari et 4.854.962 francs pour le Tchad.
En outre, à titres divers, 6 millions étaient
versés à la métropole dans le courant de
l'exercice 1927.
D'autre part, les comptes définitifs de
l'exercice de 1926 montrent qu'il s'est clos
pour les divers budgets, budget général et
budget des colonies, par un excédent total de
5.755.971, dont 3.19b. 191 pour le budget
général, IJ 10.682 pour le Gabon et 1 mil-
lion 103.892 pour le Ichad. Pour le Moyen-
Congo et l'Oubangui-Chari, l' excédent dé-
pare une centaine de mille francs.
En passant, M. le Gouverneur Général se
plaint de ce que le chiffre au-dessus duquel
la colonie doit appliquer la moitié de ses re-
cettes au service des emprunts, soit trop faible.
11 a été - fixé à 20.000.000 de francs. M.
Antonetti constate que, de ce tait, les som-
mes disponibles pour les travaux ne sont plus
proportionnelles à l'augmentation des recettes,
et il s' efforce de nous persuader au moyen
d'un tableau impressionnant. On ne saurait lui
donner tort. La lésinerie de l'Etat français ne
se comprend guère en pareilles circonstances.
On s'apprête à dépenser des centaines de mil-
lions et même des milliards pour construire une
voie comme le Transsaharien dont le moins
que l'on puisse dire est qu elle n est pour
l'instant d'aucune utilité, alors que l'on refuse
quelques millions à une malheureuse colonie
pour des travaux et des œuvres dont l'urgence
est incontestable aussi bien du point de vue
économique que du point de vue humanitaire.
Les sommes assez modestes, en définitive, dont
le Gouverneur Général demande de conser-
ver la disposition, répondent à des besoins cer-
tains, tandis que celles qu'on s'apprête à jeter
dans les sables ou à travers les plateaux pier-
reux du Sahara ne serviront qu'à réaliser des
rêves insensés. Les ressources de notre pays
sont limitées. Aussi conviendrait-il qu'on les
distribuât entre nos diverses possessions d'une
façon plus rationnelle et en s inspirant unique-
ment de l'intérêt général.
Mais poursuivons la lecture du discours de
M. Antonetti. La situation des budgets locaux
est également devenue meilleure. Us sont, tout
comme le budget général, en progression de-
puis 1924. Leurs recettes pour certains ont
triplé et même quadruplé comme pour l'Ou-
bangui-Chari. Ces accroissements, joints à
celui du budget général, peuvent faire naître
quelques inquiétudes. En 1924, le total des
impôts demandés aux indigènes était de 23
millions 473.730 francs, en 1928 il sera de
76.286.165 francs. On peut se demander si,
même en tenant compte de la dépréciation du
franc survenue entre ces deux dates, l' accrois-
sement n'a pas été excessif, si on n' a pas trop
demandé aux indigènes, si les sacrifices qu'on
exige d'eux sont bien en rapport avec l'amé-
lioration de leur situation.
M. le Gouverneur Général a senti venir
l'objection et s'est empressé d'y répondre
avant même qu'elle n'ait été formulée. Les
impôts, déclare-t-il, « ont été établis avec
beaucoup de prudence, et en taxant la ri-
c hesse, le mouvement commercial plutôt que
les indigènes, dont les impôts n'ont pas été
augmentés, si l'on tient compte de la dépré-
ciation du franc depuis 1914 ». L'argument
est, à notre avis, un peu spécieux, appliaué à
l'économie indigène. Mais passons. M. Anto-
netti déclare que la population augmente, quoi
qu'on en dise. On nous avait cependant com-
muniqué des chiffres tendant à des conclusions
diflirentes. Qui croire ? Pour l'instant, nous
acceptons les données de l'administration.
Celle-ci se déclare, d'ailleurs, préoccupée du
soit de ses ressortissants. M. Antonetti pro-
clame et nous nous associons pleinement a
f* paroles que h convalescence financière
de l'A.E.F.. pour désirable qu elle soit,
ne doit pas se faire en appauvrissant 1 indigène
qui produit et consomme si peu. » C'est l'évi-
dence même, et il faut savoir gré au Gouver-
neur Général de l'avoir proclame d une façon
si nette et si solennelle. Il ajoute : « Il (l'indi-
gène) produit et consomme si peu, par sa faute
d'ailleurs dans une très large mesure, car il
ne travaille guère ; les surfaces qu'il cultive
sont peu étendues, les instruments qu il em-
ploie médiocrement productifs ; par notre
faute aussi, il faut bien le dire, car nous
n'avons pas encore créé dans ce pays les voies
d'évacuation qui permettraient à la production
de s' accroître. Des régions entières, même au
Moyen-Congo, sont dans I impossibilité de
vendre des produits pourtant riches parce que
r acheteur ne pourrait les évacuer. » C'est in-
diquer en quelques mots une partie du pro-
gramme de la colonisation française en ces ré-
gions.
Construire des voies de communication :
routes, chemins de fer, voies navigables, ports,
voilà ce que nous devons nous efforcer de réa-
liser le plus rapidement possible. Dans un
pays comme le Congo cette tâche est d autant
plus urgente qu'elle ne répond pas uniquement
à une nécessité économique, mais qu'elle nous
est imposée par les sentiments d'humanité les
plus élémentaires. La création des moyens de
communication, a pour premier résultat de
réduire sinon de supprimer le portage, vérita-
ble fléau qui décime plus cruellement les po-
pulations que les maladies les plus redouta-
bles. Le portage gaspille en outre une main-
d œuvre dont 1 emploi ailleurs serait des plus
utiles. Chaque année il absorbe des millions
de journées de travail.
Aussi sommes-nous pleinement d'accord
avcc M. le Gouverneur Général quand il jus-
tifie devant le Conseil du Gouvernement sa
politique de travaux publics.
- Il est ainsi amené à parler de la voie ferrée 1
Brazzaville-Pointe Noire. Nous ne saurions
relever ici tous les détails qu'il donne concer-
nant l'état des travaux et qui sont fort intéres-
sants. Nous nous contenterons de noter qu'il
l'uge un peu sévèrement ceux qui ont appelé
l'attention du Parlement sur certaius faits gra-
ves qui ont marqué l' exécution des travaux
dans la région du Mayumbe. Les critiques for-
mulées n'étaient pas toutes vaincs. A preuve
qu'on s' est empressé de prendre des précau-
tions auxquelles on ne paraît pas avoir songé
au début. Mais cette querelle est maintenant
sans objet. On peut l'oublicr. Une seule chose
importe, c' est qu'on ne retombe pas dans cer-
tains fâcheux errements qui ont été dénoncés.
M. Antonetti envisage la mise en valeur de
li colonie par l' amélioration de certaines
cultures et en faisant l'éducation économique
des indigènes, Il ,sc préoccupe lIurtout, non pas
d'introduire la culture du coton elle est
déjà pratiquée mais de la prapquer d'une
façon plus rationnelle. La conception est juste.
On nous dit qu' une société s'est déjà fait
octroyer dans la zone du Moyen-Congo le mo-
nopole de l' achat de cette fibre sur des mil-
lions d'hectares. Ne connaissant pas le texte
exact de l'acte de concession, nous ne saurions
porter sur lui un jugement. Nous espérons ce-
pendant que l'administration aura pris des pré-
cautions pour que les intérêts des indigènes
soient respectés et qu' on ne voie pas le retour
de certains abus que M. Antonetti a lui-même
dénoncés.
Nous n'avons pas la prétention d'avoir !
donné une analyse complète de ce discours où
toutes les questions intéressant la colonie
justice, hygiène. lutte contre la maladie du
sommeil, éducation des indigènes sont trai-
tées avec des développements plus ou moins
longs. Nous avons voulu noter seulement les
résultats de la politique financière et les con-
ceptions économiques du Gouverneur Général.
Nous avons du reste récemment traité des pro-
jets relatifs à l'enseignement technique.
En terminant, M. Antonetti déclare qu'il
est des gens plus portés à voir dans la colonisa.
tion les taches sombres que les parties lumi-
neuses. C'est possible. Mais il ne faut pas
trop le déplorer. C'est en signalant les taches
noires qu'on finit par les empêcher de s'éten-
dre en attendant qu' on puisse les faire dispa-
raître. Et certaines critiques honnêtes même
quand elles prenaient un ton un peu acerbe:
ont plus fait pour la cause coloniale que les
éloges prodigués sans mesure et sans discerne-
ment.
Henry Fontanier
Député du Cantal.
Vicc-président de la Commission
des Colonies.
Secrétaire de la Commision
d es Affaires étrangères.
A la commission de l'Algérie,
des Colonies et des Protectorats
-G+-
La Commission se réunira vendredi 10 fé-
vrier, à 15 h. 30, dans le local du 50 bu-
reau.
Ordre dit jour :
Privilège de la Banque do l'Afrique Occi-
dentale F rançaise.
Rapport supplémentaire.
Divers.
-aeeb
DBPART
00
M. Adrien Juvanon, gouverneur des lies de
Saint-Pierre et Miquelon, a, comme nous
l'avions précédemment annoncé, quitté Paris
ce soit par la gare d'Orsay, où de nombreux
amis étaient venus le saluer.
M. Juvanon se rend à Bordeaux, d'où il
s'embaiquera le samedi 1 l à bord du paquebot
La Bourdonnais à destination d'Halifax, d'où
il rejoindra Saint-Pime.
France et Indochine
1..
«
JI..I.-N. Vont aine, dans une bro
churc consacrée d un « Essai de
politique indigène en Indochine s.
a montre que sa pensee n avait d autre but
que de réaliser pratiquement et rapidement
sur le terrain politique une collaboration
franco-annamite réelle et féconde.
Jusqu'alors, les questions politiques n'ont
guère été traitées en Indochine que par une
petite minorité d'indigènes, qu'on peut jus-
tement taxer de bolchevichs ou nationalistes,
dont l'opinion puérile et vaniteuse s'explique
par une instruction dite supérieure qu'ils
11'0111 jamais su digéra, C'est aimi que ces
jeunes gens qui s'intitulent « parti annamite
de Vindépendance » dans un mani feste pain
en aviil dernier exigent de la France lé va
citation immédiate de l'lndochi"e * l.'An
nant aux Annamites P. Qu'en feraient, .fa"d
/)Ieill ces jeunes imprudents.
est venu des réponses à l'enquête de
M. ion faine. Il en résulte que personne ne
demande le retour à l'état ancien, l e mau
darinat est condamné et la culture tradit'n Il
/telle chinoise est. périmée. Xotie eullnre
scientifique occidentale n'a pas été sans re
tenir définitirement l'espiit des indigènes.
Ils eu ont été séduits.
M. Thong, par exemple, estime que le
cor ps mandarinat doit se recruter pai mi la
jeune élite annamite sortie des écoles de
Hanoi ou des facultés de i'ranee (une IIIrJi-
son indochinoise va être construite à Paris
ci la Cité universitaire), mais il demande
qu'il ne soit plus permis aux Annamites
des éludes irrégulières et écourtces aboutis-
sant éi des diplômes sans valeur. « Qu'on
renvoie lariser leurs études, ceux des docteurs, licen
M. A'guyen van 17/, ancien doc phu-su
fil Cocht/tchine, a rappelé à M. i'outaine. les
mesures qu'il préconisait à la fin de la
guerre; élargissement des pouvoirs des Phtt
et des flurell, des chefs de canton et des
notables, création dans l'armée d'un ecrps
d'officiers indigènes, éducation des classes
moyennes. Il faut savoir, eu ef fet, tClati.
ventent ci l'enseignement^ que l'an Jernier,
il Il')' fût en Indochine que 15 élèves reçus
il la seconde partie du baccalauréat. Quinze
bacheliers pour un pays de 20 millions
c/¡a!Jitcw!s! Ce résultat démontre la pau
vrcte de Venseignement secondaire. Cela
n'empêche pas qu'il v a joo étudiants c.i
l'r:IlÍï.'asifl.: d Hanoi !
Xotrc prétendu enseignement supérieur
indochi/tois n'est en réalité qu'un mauvais
enseignement primaire stupéfient. De là vient
le mal d'orgueil des jeunes indigènes qui.
après avoir profité d'équivalences fâcheuses,
se croient ensuite en possession des même*
diplômes que les Français et as pirent aux
mêmes prérogatives. Qu'on crée donc un eu
seignement secondaire i/tdochi/iois adapté au
paYJ et il ses races. Cette grande réforme 111
Idlcr/llclle préparera la réforme politique.
M. Pham-Qnynh, dans sa revue Nam
Pliong, en ce qui concerne la réforme poli-
tique et administrative demande qu'on pra
fi tJ lIt a une politique de séparation quant
à la forme et une politique d association
quant au fond », c'est à-dite l application
fidèle du traité tit- iSS-1, la France tutrice et
conseillère de VAnnam, (dili-ci s'adminis-
trant. lui-même.
D'autres, ne croient pas que la fusion des
trois pays d'Annam sous l'autorité de llin
pereur de Hué soit possible. Ils préconisent
l'adoption d'un régime monarchique consti
tutionncl, l'Annam et le Tonkin ayant (lltl
cun une Chambre délibérante de représen-
tants du peuple et tut ministère, le souverain
possédant le pouvoir executif. La Iranee
conserverait le commandement des forces mi-
litaires et la représentation à l'étranger.
Toutes ces suggestions sont ci rcli,iiii-..Iltiis,
actuellement VAnnam et le Tonkin sont ils
aptes à s'administrer eux mêmes, sous un
seul contrôle de la France? On doit en dou-
ter.
La race annamite elle-même doit se rap-
peler qu'en abotdanl en Indochine nous
avons trouve leur pays Cil pleine décadence.
Ce n'est pas nous qui l'avons provoquée cette
décadence, ainsi que des communistes indi-
gènes en ont stupidement accusé la France.
Que la race annamite remonte la pente, la
collaboration entre elle et Ici b ronce. n en de-
viendra que plus facile. Au surplus, si pour
le moment, les Annamites n'occu pent fil poli-
tique que la place que nous leur faisons, du
moins sont-ils libres de se tailler le premier
"1 1 1 ., 1 1
rôle dans la vie économique de leur pays.
l.a Revue économique d Lxtrcmc-Orient
a relevé la port qu'avait le Chinois dans la
vie économique indochinoise, part qui n'a
pas diminué depuis un siècle. Si demain,
par de courageux efforts, VAnnam réagissait
contre cette emprise des Chinois et prenait
pacifiquement. sans violence le commerce et
l'usinage du paddy qu'il produit, quel pré-
cieux indice ne nous donnerait-il pas des pro
grès qu'il réalise!
Ceci ne veut pas dire que nous avons en
Indochine, un plan raisonné de politique in-
digèlte, ct nous n'en avons pas parce que
sans doute nous connaissons mal la menta-
lité et les tua tir s de l'indigène et que nous
ne le comprenons pas. Il faut donc faire
IOltftcr les barrières qui existent entre le
Français et F Annamite. La collaboration ne
s'obtient ptis par des arrêtés; pour l'obte-
nir, il faut la soudure des esprits. des cœurs
et des intérêts. C'est à nous, Français, tur-
que nous avons pris les destinées de 1 Indo-
chine en niains, à faire le premier pas.
Claarla Debierre
Sénateur du Nord
Membre de la Commission
des Affaires étrangères.
BROUSSES
* BROUTILLES
.:c. ,
Encore deux sombres histoires
La première nous est contée au Théâtre
Edouard-VII, mais avec la force comique
qui fait de M. Sacha Guitry un petit-neveu
de Molièie.
Marguerite Desnoycts, p;" une nuit dp,
•< vague, à I,ittlie » ;Iggy-a%.é île i aucune < un-
jugale, s'oublia entre les bras d'un amant
inconnu; elle met au monde, neuf mois
après, un poupon magnifiquement noir.
Ce jeune Africain ne laisse pas d étonner
profondément le mari qui se prépaiait a
arboier une grande fierté paternelle. Mais
c'est un mari civilisé, plein de bonté et de
commisération pour sa femme. Il lui cache
le rejeton accusateur, auquel il substitue
un bébé classique, c'est-à-dire rose et blanc.
Un maii américain eût sans doute léduit
en chair à pâté l'enfant noir. par haine tra-
ditionnelle plus encore, peut-être, que par
passion jalousc.
L'autré jour (c'eM. ma seconde it)")"it'
un homme fortement coloré ayant, commis
le crime, de s'asseoir, dans un bai de Mont-
martre, à côté d'un citoyen des Etat:--t'lIi..:,
celui-ci en conçut la plus bruyante inùigna-
tion. Il y eut un pugilat et, finalement, (le,
balle, de revolver prirent leur l'sor, tôt al-
rété, ici par la poitrine du provocateur, et
là par le bras d'une jeune femme qui n'était
pour rien dans le conflit.
Ah: pouvoir peindre ru noir, pour rite
un peu, quelques-uns 3e ces for* ei)és qui
votcttt rouge au contact du nègre le plus
inoffensif !
Audion
L'avèfiemtftl de Sidi Mohamed
- -10-(>-
Le Sultan du Maroc, Sidi Mohamed, qui
avait quitté Rabat hier à huit heures, a fait son
entrée solennelle à Marrakech à 16 heurcs,
100.000 hommes, en costumes bariolés, étaient
massés le long du parcours.
Le général Huré, commandant la région, le
pacha de Marrakech, Hadj Thami el Glaoui,
les autres grands caïds ont salué le sultan à son
arrivée. Après les présentations, le souverain,
suivant la tradition, monte sur un cheval blanc
suivi du haut personnel maghzénien. Les trou-
pes forment la haie, les musiques jouent el le
canon tonne, des avions survolent la ville.
On traverse la ville indigène pour arriver au
palais. Ici, la foule est encore plus dense.
Dans l'immense cour, le sultan reçoit l'hom-
mage des corporations au milieu du tintamarre
des trompettes.
Le cortège arriva à l'entrée de la place Dje-
miaa Elfna où se tenaient le pacha et les
grands caïds. Ceux-ci s'inclinèrent devant le
souverain impassible, tandis que, de la foule
dense, partaient des acclamations que domi-
n i rent les 1
nèrent les youyou des fcmmes. entassées sur les
rouges terrasses de la capitale du sud. l.C!f
confréries religieuses et les délégations de Dje-
maa au complet, avec leurs étendards sacrés,
ainsi que les shirats avec d'énormes poupées
luxueusement habillées, étaient massées près de
la Casbah. L'allégresse était à son comble et
le spcctace grandiose dépassa en pittoresque
et en enthousiasme toutes les entrées dans les
autres villes du Maroc.
Enfin, le cortège arriva par Beb-Berrima au
Palais impérial, dont les esclaves eurent beau-
coup de peine à mouvoir les lourdes portes,
finement sculptées. pour isoler le sultan de son
peuple.
M. Urbain Blanc, délégué de la Résidence.
remplaçant M. Stceg, est l'enu officiellement
saluer le Sultan au Palais : il était accompagné
du général Vidalon et des chefs des Cabinets
civil et militaire. Apres quelques instants de
conversation, M. Urbain Blanc se retire, et il
est remplacé par le général Muré et les autori-
tés civiles et militaires.
(Par dépêche.)
I
Glozel et le Maroc
CFO-
Le docteur Russo, chef du Service hydro-
logique au Maroc, vient d'adresser au profes-
seur Depéret, doyen de la Faculté des Scien-
ces de Lyon, une note lui signalant la décou-
verte, aux confins sahariens, au col de Zénaga,
d' inscriptions et de signes préhistoriques très
curieux.
La note du docteur Russo, accompagnée de
photographies de ses trouvailles, a été envoyée
par le professeur Depéret à l'Académie des
Sciences, où elle fera, mardi prochain, l'objet
el' une communication.
Le Dr Russo a déclaré qu'il avait été frappé
par la ressemblance des signes de Glozel avec
certains dessins rupestres des confins du Sahara.
Il fit part de cette constatation au professeur
Depéret, qui s' y intéressa vivement. -
En poursuivant l'étude de ces analogies, ils
furent amenés à noter de nombreux autres points
de ressemblance entre les caractères glozéliens
et ceux du Tifinar du Sahara. Ils trouvèrent
gravés sur des masses néolithiques rupestres de
cette région un nombre assez restreint, d'ail-
leurs, de signes qui, tous. se retrouvent à Glo-
ze l, dans les caractères libyco-berbères et le
Tifinar.
Ils constatèrent également, au point de vue
paléontologique humain, que la forme artifi-
cielle graphique manifestée par les hommes
qui habitaient jadis le nord saharien, se mani-
feste semblable en France centrale.
Ces données étant rapprochées des trou-
vailles faites à Solutré, et relatives à des sujets
présentant des particularités morphologiques et
un mode d'ensevelissement communs avec les
sujets berbères nord-africains, on peut, d'après
le docteur Russe, accorder grande créance à
la probabilité d'une origine ethnique commune
à toutes les races de la Méditerranée occiden-
tale.
Le docteur Russo poursuit ses travaux et ses
recherches dont il espère, a-t-il déclaré, d'heu.
reux résultats.
Du haut de mon cocotier
-10-
ASSASSINAT
Les Anna l es Coloniales ont, les premières
Les A tina/cs Coloniales on'. les premières
vingt-quatre heures avant les agences
annoncé lundi dernier l'épouvantable catas-
trophe qui eut lieu sur les rives du Mékong.
Une chaloupe postale de la Société les Mes-
sageries Fluviales de Cochinchine, De- Trenti-
nian qui porte un nom cher à tous les colo-
niaux a coulé le 4 février sur le Mékong,
à 4 kilomètres en amont de Ihaklick, à la suite
d'une explosion.
Nos lecteurs trouveront, ci-dessous, les ren-
seignements complets relatifs à cette catas-
trophe.
Mais qu'il me soit permis de m élever ici
contre de tels procédés de service postal. Voilà
une Compagnie riche, puissante, qut a un mo-
nopole, Lllc assure la liaison entre Saigon et
h Haut-Mékong, et elle embarque pêle-mêle
les passagers et le fret le plus dangereux :
l'csencc, Une explosion se produit, je ne
veux pas en savoir la cau". que ce soit l'im-
prudence d un homme d'équipage ou une dé-
flagration spontanée produite par des vapeurs
d'essence, le résultat est le même : des morts,
des morts, des morts.
Il y a des responsables d'une pareille incu-
rie, il y a des sanctions à prendre. Il est infini-
ment regrettable qu un pionnier de la cause
coloniale de la valeur de M. R. Bartholoni,
Président du Comité du Laos. soit parmi les
victimes.
Mais la question est plus haute cl va plus
loin. Est-il permis d' assassiner ainsi des voya-
geurs, que ce soit des blancs ou des jaunes ?
Est-il normal de convoyer sur le même bord
de l' essence et des passagers > y a-t-i l un
autre fleuve au monde où ce soit l'usage ?
Les affaires coloniales, même privilégiées et
monopolisées. ne doivent pas être de très heu-
reuses spéculations boursières. De la colonisa-
tion sous les arcades, on en fait trop !
Ce qu il faut, ce sont des gens sérieux. diri-
geant des a ffaires prudemment conduites dans
l'intérêt général. et aussi des particuliers qui
en sont les usagers. Mais nous avons trop d af-
fairistes hâbleurs et d'administrateurs bavards
et incapables. comme ceux qui président à la
Direction des Messageries Fluviales de la Co-
chinchinc.
J' attends les sanctions, car il ne s' agit pas
ici seulement pour la Société concessionnaire,
les Messageries Fluviales, de quelques millions
à donner aux familles des victimes.
La parole est au Gouvernement Général de
l'Indochine.
Ba/aoo-
- e. –-
Naufrage sur le Mékong
–o-o
l'u roiiiplêiiiri.l
parvenu sur In th .\I}tl\lrf'USt' l'itlusln'pll''
diliis laquelle M. Ikllf" Hartlioloni, iiiieien
e.épnlé fie la H.'u)''-S)).ic ; M. TnlTurin,
chef (iu service de reiis<-i^ncmenl nu Laos
et M. Yoimel, adjoint technique principal
des travaux publies cl quarante indigènes
jiiinainiles nu la<>liens, perdirent la vie.
L" Trenlinian se trouvait co. amont de
Tlnililu'l; quand l'explosion d'une car
roi/ucc jnir fini prudence, d'un homme de
rrqnifunje mi par t'inftamation spontanée
des vapeurs d'essence ? C'est, ce ({U'établiiii
sous peu l'enqurte. activement- menée.
Au moment de l'o.rplosioii M. liarthi'iloni
se trouvait dans sa cabine avec M. lluito
i epi /'se N t il ut de IOIII merci', l'mis deu.i {/l'
ient projetés itans le fleuve. Mais taudis
que M. l'u/o se tirait indemne îles [lots, le
corps de .if. liai Uiolmu était entraîné pur
le rapide.
M. llené liai tholoni avait Kl uns. !de l'arrondissement de Tlioiion bre île l!Mt»-Wi tqnmpc de l'entente démo-
cratique), il se. vendait en Irnlo-Chine en re-
IIIIIII/tlllt les rapides du MéUonq pour se
rendre au.v qisements de ^,'aUhin-Houn dan*
le f.aos. ;
Pvésident nu administrateur déléyuè île
diverses Société-s im portantes de l'Indo-
chine, telles que la Société Commerciale du
f.aos. la Société d'Importation et d'Etudes
Minières en Indochine. la. Société Immobi-
lière. et la Société Te.rtile du. Laos, l'activité
tic M. llené litirlholoni é-lait immense, Sii
i disparition cause la plus qranile émotion.
/l,' 1/111111'1"'1/" jiassaqers blessés par l'ex-
plosion ouf été conduits à rhéqiitul d'flanoi
dont le capitaine de la clniloupe M. yuilli-
ehini qui a dû être ampute d'une jambe.
M. /><>>•(• représentera par intérim le <,Y«Î/-
rernciir ip'ucial aux obsèques.
(l'ai" dépêche.'
.- ---
itPECUES DE nnooGHint
Théâtre
Yondrctli soir cul lieu, au ihcdlre muni-
cipal de Saiqon, la première représentation
de La Maltresse Sauvage, due. aux auteurs
Saitjonnais Jacques pontu et Jean Cen-
drieux. (''est la première (ois que pavait sur
une scène de Cochinchine une comédie iné-
dite, représentant un. planteur arrivant aux
colonies, aux prises avec de multiples dif-
fieullt's et trouvant dans son amour pour
la brousse eochinehinoise, qui est réelle-
ment une maîtresse sauvaqe, l'énerqie el la
force de poursuivre l'tvuvve rntrepvise. Le
qouverneur lllanehard tic la 1>rosse a tenu
fil, sa
présence, ainsi t}ue toutes les personnalités
saiqonnaiscs, qui firent un accueil chaleu-
reux à ci'lte tcuvrr intéressante à doubb'
litre, d'abortf connut' tableau île la vie colo-
niale. puis connue marque d<' l'activité lit-
tévaive cl artistique dont elle témoiqne.
Départ
L'inspecteur général des Travaux publies
PouuaIIUt' et le trésorier général rie Vlndo-
china Paris, allant en congé en Francl" se
sont, embarqués A Saigon sur /'Angers, le
7 février, ,. Tn -dop,tritl.)
NOIR SUR BLANC
–0–
André Demaison
« Un journal sans coquilles est un parterre
sans Heurs », me répétait finement un vieil
imprimeur toutes les fois, hélas ! trop nom-
breuses où une faute émaillait un mot, où
un mot de travers dénaturait le sens d'une
phrase, où un papier devenait difficilement
compréhensible par l'absence d'un titre. Ce
sont des choses qui rendent malades les vieux
journal istes, mais qui sont impossibles à éviter,
dans la hâte d'un marbre liquidé en vingt mi-
nutes. Il n'en est pas de même des livres qui,
composés à loisir, peuvent être corrigés à tête
reposée. Aussi reprocherai-je à l'éditeur Ar-
thème Fayard d'avoir gâté à ce point de vue
Andrc Demaison. Son dernier roman, le
Pacha de Tombouclou, compte beaucoup trop
do fleurs de ce genre, et il n' en a pas besoin,
car l'auteur en sème d'autres, et des plus
belles dans ce jardin de l'histoire. comme les
aimaient mes vieux maîtres Emile Gebhardt.
Alfred Hamhaud, Jules Lemaître.
Parmi les jeunes de la génération qui monte,
André Demaison a su se tailler une place de
choix. Il possède une bonne culture générale,
il a su meubler son esprit de mille souvenirs
au cours d'une laborieuse carrière africaine
d abord, d'un périple dans l' océan Indien
ensuite. J' avoue que j'aime moins Un voyage
moderne que les Oiseaux d'ébène, et que le
Pacha de Tombouctou qui a eu les honneurs,
les mois derniers, de la tête de la Revue des
Deux -- Mondes, place qui est presque exclusi-
vement réservée au mérite.
De son séjour sur la côte d Afrique, André
Demaison a rapporté une connaissance pro-
fonde de la vie et des hommes noirs. Ses Oi-
seaux d'ébenc nous initient au mystère de so-
ciétés secrètes a fricaines qui. si elles ne sont
pas vraies, ne paraissent point invraisembla-
bles. Le noir, le blanc, l' a dministrateur, le
mutatre. il les a - vus, croqués, saisis, compris.
Le Pacha de ombouctou, lui. est un épisode
de la vie marocaine et soudanaise à la fin du
xvI" siècle, vie intense qui, à travers les siè-
cles. a moins dù se transformer de 1590 à
1910 que de 1910 à 1928. La conquête de
1 or du Soudan, la tragique aventure d'un
Espagnol renégat, Djouber, devenu pacha,
qui part de Marrakech-la-Rouge sur Gao et
I ombouctou à la conquête du Soudan pour le
compte du Sultan Moulay Ahmed el Man-
sour, et peut-être aussi pour son propre compte
pour la plus grande gloire de la belle dont il
rêve et qui l' aime : la propre femme du Sul-
tan : Zouleïkha : tel est le sujet traité vigou-
reusement par André Demaison.
L'activité de Marrakech-la-Rougc avant le
départ de l'expédition, la mise en route de
lt cohorte, avec ses renégats espagnols, ses
marocains, ses noirs, les privations de la vie
en colonne qui déciment les troupes dans le
désert, I arrivée sur les bords du Niger, le
combat avec les hordes nègres, l'entrée triom-
phale dans Gao et dans Tombouctou. Tout
cela est écrit de première main.
Comme nous sommes loin. avec André De-
maison, des fadaises saugrenues d' un Pierre
Mille et des puérilités prétentieuses d'un
Claude Farrcre.
En lisant ce jeune qui monte et qui fait cha-
que jour preuve des qualités d'un maÎtrc. on ne
dira pas : c'est du Rudyard Kipling, mais
U Angély
s i mp l ement, c est du Dema i son.
--------- ̃
L'emprunt Tunisien
M. I.ueicn Saint. Ilrsidctil de 1 uni:-, est
utuelleiiieiit à Paris. Ainsi que nous l'an-
iiutirinns, son voyage avait pour but de
régler p 1 u s i r u i s questions tunisiennes de
Imite première importance, notamment, la
conclusion d'un emprunt de «i? million; de
l'iânes a\ec un consortium de banques.
Les pluies abondantes qui sont tombées
fous ces temps-ci sur h) Tunisie, sont, si-
gnes de prospérité prochaine, t.el emprunt
pourra doue se réaliser dans des condi-
tions particulièrement ln\ombles.
I .Y*!:il. politique du pays o|(i e, tralill"
pu t, toutes j^aranlies. Uràee ,i la vigilance
active du résident, de Tunisie, l'agitation
momentanément provoquée par jjt» !.)estour
et les menées communistes est calmée.
L'un des chapitres de l'emprunt, préci-
sément, porte sur le plus oratid développe-
ment de ta. 11 e h e s s e tunisienne. La coloni-
sation l'iaiiçaise associée ,i IVTfort des in-
digènes est. actuellement trop à l'étroit,
dans son cadre économique et tiuaneier.
Sur les ti? million* d'emprunt, en effet, 17
millions sont prévus à l'achat de loues
destinées à être réparties en lots de coloni-
sa lion et à des aménagements de centre;--,
assainissements. plantai ions. adduction:»
d'
Les autres chapitres de l'emprunt se
i apportent a la pesé d'un nouveau câble
Marseille-Tunis ;\,).{I.I\I lraucs., à. la
« onsli uctioj), d hôpitaux ;!..jon.o«*i francs;,
a l'acquisition de terres destinées a. lixcr
au sol les populations indigènes criantes
lo millions à des constructions scolaires
millions'), à des travaux de chemins de
fer el à la coiistruclion de roules ,;»0 mil-
lions).
M. Lucien Saint, d'ailleurs, se porto ga-
rant du succès de l'entreprise. Les heu-
reux résultats déjà obtenus par uua coloni-
sation qui s'inspire uniquement, de la poli-
tique d'association franco-indigène, est un
;lgl' pour l'avenir.
Lutin, l'adhésion de la Tunisie ail projet
du Transsaliarien - une contribution fi-
nancière de o0().ut!o francs sera remise par
la Tunisie au <îou\ernement pour la créa-
tion de 1 Milice du Truiissaliurien ̃ ne peut
que favorablement inlluencer les milieux
visités par M. Lucien Saint pour la ijrand"*
cause économique de la Tunisie si enéi'iii-
quenieiit soutenue par le lh sideiit (è neral.
-------:
LU IL EX slXONDr. 1 ',\ld': :
'.lu Sénat.
.1 la Chambre.
li l'onseil
Loi* fît défre-
I.t ehnrbon >ï !\iaa
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