Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-02-07
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 07 février 1928 07 février 1928
Description : 1928/02/07 (A29,N22). 1928/02/07 (A29,N22).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64512098
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-NEUVIEME ANNEE. N° 22
LE NUMERO : 10 CENTIMES -
MARDI SOin. 7 FEVRIER 195».
JOURIAl QUOTIDIEI
Rédaction & Administration :
V t«, lu II KllHRrtQr
paris an
ttliPH. : LOUVf» 19-97
- RICHELIEU W-14
Les Annales Coloniales
!LM flftftOftce. et réclames sont reçues au
bureau du tournaI.
DIRECTEURS : Marcel RUEDEL et L..Çi. THÉBAUL T
Les Annalm Coloniales ne publient que des arti-
cles inédits, qui sont leur propriété exclusive.
ABONNEMENTS
avec te supplément illustré :
Uu *a 0 Moi» a Moi»
France et
Colonies 120» 65) 35.)
Étranger 180 » 100 » 60 >
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
Le crédit agricole colonial
e .1. l onia l
Pour augmenter dans une large mesure la
production agricole de nos colonies, en parti-
culier de l'Afrique Occidentale. nous avons
indiqué précédemment qu'il convenait tout
abord de procurer aux travailleurs un mini-
mum d'outillage, Ceci ne peut être réalisé
'en leur ouvrant de larges facilités de cré-
dit
Depuis longtemps le crédit est un facteur
essentiel de la prospérité des entreprises indus-
trielles et commerciales ; il n'est pas moins
indispensable en aariculture, Il est même
plus utile pour le rural que pour l'industriel car
le cultivateur. en raison des lentes transfor-
mations qui s'opèrent dans le sol avant la ré-
colte, doit attendre plus longtemps la rému-
nération de son travail.
Or, dans nos Colonies africâines, le crédit
à l'agriculture a toujours été extrêmement rare.
Les banques ne se sont guère préoccupées de
H production du sol ; elles ont eu davantage
le souci de placer en Bourse les titres de quel-
ques entreprises agricoles européennes que ce-
lui de faire réellement du crédit.
On a voulu, en particulier, au Sénégal,
créer une institution de crédit personnel à
l'Agriculture, analogue au Crédit Foncier de
la métropole. L'intention. bonne en soi, n'était
pratiquement susceptible d'aucune réalisation.
N'oublions pas, en effet, que le Crédit Fon-
cier implique une garantie réelle, une affecta,
lion hypothécaire qui, en Afrique Uccldentale
Française ne peuvent, dans la majorité des cas,
être données par suite de l'incertitude des
droits des emprunteurs sur les terres qu'ils ex-
ploitent, par suite aussi de la faible valeur in-
trinsèque de ces terres. Les propriétaires n'hé-
s iteraient d'ailleurs pas bien souvent à aban-
donner leurs biens pour se soustraire à leurs
obligations.
Ce dont a besoin le cultivateur, aussi bien
c i France qu aux colonies, c' est d'un crédit spé-
cial lui permettant d'obtenir, avec le minimum
de formalités et à un taux modéré, les som.
me* .uUi!ante& pour la constitution de son ca-
pital d exotoitation et de son fonds de rou-
lement. La durée des prêts doit dépasser sen-
siblement le crédit commercial de trois mois,
afin de permettre la vente des récoltes au mo-
ment le plus favorable. Enfin le renouvellement
des créances doit se faire à des conditions peu
onéreuses.
Ce crédit spécial, qui repose essentiellement
sur la garantie personnelle de l'exploitant et la
valeur des produits qu'il est susceptible de re-
tirer de son domaine, est ce que l' on appelle
du « Crédit agricole » plutôt que du « Crédit
roncier ».
C'est sous la forme mutuelle que le Crédit
«gricole a été organisé en France après une
longue période ahésitations et de tâtonne-
ments. Les premiers efforts remontent à 1860
(loi du 28 juillet) ; mais ce n' est que depuis
la dernière guerre que le Crédit agricole mu-
tuel semble avoir atteint une forme stable et
définitive et être en mesure de rendre à l' agri-
culture d'immenses services. Il ne peut être
question ici de faire un exposé complet du
fonctionnement du Crédit agricole mutuel
dans la métropole. Disons simplement que par
l'organisation des prêts à court terme, à moyen
terme et à long terme, il a acquis une très
grande -- popmarité,
Grâce à lui 1 agriculture française est do-
tée aujourd'hui de plus de 100 caisses régio-
nales groupant plus de 5.000 caisses locales et
pft de 400.000 adhérents, fonctionnant sous
la haute autorité de l'Office National du Cré-
Clit agricole, établissement public jouissant de
la personnalité civile et de l'autorité financière
qui Fre. au nom de r Elat. Les fonds de la
ation du crédit agricole s'élèvent actuelle-
ment à 700 millions environ et insistons sur ce
fait que cette dotation n'a pu atteindre un tel
chiffre que grâce aux redevances qui depuis
1897 ..:.- date du renouvellement de son pri-
vilèse - la Banque de France doit verser an-
nuenemeht au Trésor au profit des institutions
de crédit agricole mutuel.
En ce qui concerne les Colonies, et plus
particulièrement les vieilles Colonies, elles ont
connu des tentatives de crédit agricole bien
avant la métropole, au moment même de la
(Jéation des banques coloniales.
Le décret du Gouvernement provisoire du
27 avril 1848, qui supprimait l' esclavage,
établissait en même temps le droit pour les
colons possesseurs d'esclaves. à une indemnité.
Cette indemnité fixée par la loi du 30 avril
1849, fut répartie entre la Martinique, la Réu-
nion, la Guyane, le Sénégal, Nossi-Bé et
.Sainte- Marie.
La brusque transformation des conditions du
travail, résultant de l'abolition de l'esclavage,
bouleversa complètement la vie économique de
ces Colonies, Les agriculteurs eurent besoin
d'avances considérables pour payer les salaires
des nouveaux affranchis. Or, à cette époque,
c'était le commerce qui subvenait aux besoins
de la culture. Difficiles à obtenir, les avances
étaient faites à des conditions onéreuses pour
le cultivateur, au taux de 15 à 20 0/0 en
moyenne, en y comprenant les majorations et
les conditions diverses. Pour libérer r agricul-
teur de ce taux usuraire, il n existait nu un
moyen : fonder des établissements de crédit.
A cet effet, une partie de l'indemnité qui
devait être donnée fut transformée en actions
de la Banque locale d'émission. De la sorte,
se trouvèrent associés un grand nombre d'agri.
culteurs au profit desquels les statuts des ban-
ques stipulèrent des facilités particulières de
crédit, et notamment le prêt sur récolte. Ces
banques sont donc, à l'origine, des institutions
de Crédit agricole, Elles n ont pas gardé ce
caractère, et en fait, au moment du renouvelle-
ment de leur privilège, les Banoues coloniales
ne prêtent plus en règle générale qu'au com-
merce, à l'industrie et aux grandes entreprises
agricoles, laissant de côté les moyens et les
petits exploitants indigènes qui seront cepen-
dant dans l'avenir les principaux artisans de
li prospérité des colonies.
Pour - les colonies, la solution du problème
du Crédit agricole est la même que pour la
France. C'est ce qu' ont compris, d'ailleurs,
beaucoup d'entre elles qui ont, lorsque le pri-
vilège de leur banque locale d'émission a été
expiré et a dû être renouvelé, obtenu que l'on
insérât dans la convention une clause stipu-
lant que l'établissement financier mettrait à la
disposition de l'Etat, pendant la durée de son
privilège, une avance sans intérêt à laquelle
s'ajouterait annuellement une redevance dont
le produit global servirait à alimenter une
organisation de crédit agricole. -
En Algerie, le Crédit agricole fut fondé
par la loi du 8 juillet 1901. Afin de per-
mettre une plus grande extension et une meil-
leure adaptation des caisses de crédit aux be-
soins particuliers des colons et des indigènes,
h loi du 20 décembre 1924 a prévu que l'or-
ganisation du crédit agricole s'inspirant de la
législation française, serait régie par décret.
Par le décret beylical du 2 mai 1905. la
Tunisie s'est inspirée de ce qui a été fait en
Algérie, et les œuvres de coopération et de
crédit mutuel n' ont pas tardé à prospérer.
a. -. Il il .1'11.
Au Maroc, le Uahtr au IJ janvier iviy a
prévu la création d'institutions de crédit, de
mutualité et de coopération agricoles, rappe-
lant celles de la métropole.
Pour les vieilles colonies, la loi du 21 mars
1919 portant renouvellement du privilège des
Banques de la Martinique, de la Guadeloupe,
de La Réunion et de la Guyane, a permis,
comme en France, de mettre à la disposition
des Sociétés de crédit agricole les ressources
indispensables à leur complet fonctionnement.
Pour nos colonies de l'Afrique occidentale,
l'heure de faire pour l'organisation du Crédit
agricole un effort au moins égal à celui qui
a été tenté dans nos autres possessions, a sonné.
Le privilège de la Banque de l'A,Q,F. va
être renouvelé ; c'est une occasion unique pour
ceux qu'intéresse le développement de notre
agriculture coloniale de faire entendre leur
voix.
Georges Nouelle,
Péintlé de sadne-et-Loire, Secrétaire de ta
Commission des Colonies, Membre de la
Commission des Mines et de la Force Mo-
trice.
-– .11
M. Lucien Saint à Paris
M. Lucien Saint, Résident Général en Tu-
nisie, est arrivé à Paris hier soir à 22 h. 25.
Il était accompagné du colonel Courtot, chef
de cabinet au Ministère des Colonies, et de
M. Catat. Il a été reçu à sa descente du train
par MM. Geoffroy Saint-Hilaire, directeur de
l'Office Tunisien ; Barioulet, directeur-adjoint,
et Crancier, directeur général des Finances de
Tunisie.
Le séjour à "Paris du Résident Général sera
de courte durée. M. Lucien Saint est à Paris
pour régler avec le Gouvernement des affaires
concernant le protectorat, notamment les moda-
lités de la troisième tranche de l' emprunt tuni-
sien, soit 43.500.000 francs, et diverses ques-
tions ressortissant au Ministère de la Justice.
le
III. Bordes présidera le tala
au profil des siiistrés dr Illérie
--GO
M. Hordes, gouverneur général de l'Algé-
rie, entouré des plus hautes personnalités,
notamment des parlementaires de l'Algérie,
présidera le 24 février le gala de hienfal-
sance au profit des sinistrés de l'Orame,
que nous avons annoncé hier.
Cette manifestation promet d'être très
hrillante.
Les élections à la Guadeloupe
Des élections ont eu lieu dimanche dans le
canton de Basse-Terre pour une élection au
Conseil Général.
M. Nemaussat, radical-socialiste, a obtenu
1.144 voix contre 819 à M. Lignières, Il y a
ballottage.
A
Le second tour des élections municipales à
la. Pointe-à-Pitre a eu lieu dimanche. Voici
les résultats:
Nombre des inscrits, 3.375.
Nombre des votants, 1.012.
Ont obtenu :
Liste d'Union républicaine patronnée par M.
Graeve, 755 voix, élue.
Liste socialiste, 238 voix.
Liste communiste, 9 voix.
--el
Auto-cars
en Nouvelle-Calédonie
oa
On annonce que de nombreuses lignes d'auto-
cars se créent en Nouvelle-Calédonie.
En queloues heures, on va maintenant de
Nouméa à Poya.
Les agents qui font le service assurent en
même temps la poste. Ils sont assermentés et
r.nt le droit d'oblitérer, avec un cachet spécial,
les timbres des lettres qui vont d'un endroit à
vi autre sans passer par un bureau.
Beaucoup de villages isolés naguère se trou-
vent désormais en contact les uns avec les au-
tres et avec Nouméa.
Cinéma Colonial
-00
En Allemagne
On a présenté à Berlin, aver succcf, le
film qu'André Gide a rapporté de son voyage
en Afrique Occidentale.
Le Lycée Carnot, de Toiis
i 1
Le Lycée Carnot, de Tunis,
voit sa population scolaire s'aug-
- menter en suivant une progression
qui défasse toutes les prévisions et presque
tous les désirs, car la pléthore est une ma-
ladie aussi bien que Vanémie. Deux collèges
d:enseignement secondaire ont été ouverts, à
Bizerte, il y a trois ans, et à Sousse, Tan-
née dernière, dans le but de décongestionner
le Lycée de Tunis. Bien que ces établisse-
ments aient accueilli une population scolaire
importante, aucun fléchissement ne s'est
fait sentir dans l'afflux des élèves au Lycée
Carnot. -
Il est évident que le Gouvernement du
Protectorat doit aviser sans retard aux me
sures propres pour répondre au désir légi-
time d'instruction qui se manifeste dans tou-
tes les catégories si diverses de la popu-
lation de la Régence.
Le Lycée de TUllis même avec les collèges
de Bizerte et de Sousse n'y peut plus suf-
fire.
C'est au Cardinal Lavigerie que remonte
l'origine du Lycée de Tunis. Ce grand pré-
lat libéral devança le Protectorat dans le
souci de répandre Tinstruction moderne en
Ttmisie,
Alttotir de la chapelle que le Gouverne-
ment français avait fait construire, en 1830,
sur la colline de Byrsa, point culminant de
l'antique Carthagc, à l'endroit que la lé-
gende indique comme témoin de la mort de
Saint louis. le Cardinal fit élever, dès 1880,
de vastes bâtiments où il installa le collège
Saint-Louis de Cartilage.
Lorsque, Vannée suivante, le Protectorat
français s'établit, ce collège contenait cin-
quante pensionnaires. Mais il ne retondait
plus aux besoins du nouvel état de choses et
le cardinal le transporta dans la capitale,
sous le nom de Collège Saint-Charles.
Bientôt, pour élever le niveau des éludes.
le cardinal demanda au Gouvernement fran-
çais des professeurs de VUniversité, et, en
1889. céda définitivement Vétablissement au
Gouvernement itinisicti.
Laïcisé et nationalisé, il prit d'abord le
nom de Lycée Sadiki, pour recevoir après la
mort tragique du président Carnot, celui de
l'illustre victime.
Un décret dit 29 septembre 1893 en adapta
exactement l'organisation sur celle des grands
Lycées de France.
Depuis, le nombre de ses élèves a été con-
tinuellement en augmentant. Pour Vannée en
cours, il dépasse 2.000, dont 1.208 au
Grand Lycée, 793 au Petit Lycéc, Le nom-
bre total se subdivise en 1.677 externes li-
bres, 139 pensionnaires, 71 demi-pension-
naires, 114 externes surveillés.
Plus intéressante que cette statistique est
celle des nationalités de tous ces élèves :
L'élément français reste prépondérant dans
la comparaison des collectivités séparées,
mais il ne domine pas dans l'enscnible di,
la populatioll scolaire qui compte: 824 Fran-
çais, 634 Israélites tunisiens. 394 Musul-
mans, 99 Italiens, 50 lycéens de nationalités
diverses.
Il convient de remarquer qu'il existe à Tu-
tiis uti Tj-cée italien dont le nombre d'élè-
ves. tous de cette nationalité, est considé-
rable.
F.nfin, pour donner à ces chiffres toute
leur signification, notons que ce n'est, que
depuis peu d'années que la bourgeoisie mu-
sulmane dirige de plus en plus volontiers
ses fils vers le Lycée; mais ce mouvement
s'accèntue 'd'après une progression su pé-
rieure à celle des autres Héll/fllls,
Tout le monde reconnaît que l'ilablisse-
ment actuel ne peut plus suffire à une popu-
lation - aussi -- nombreuse ; mais les représen-
-- - -.. -..
tants de la Colonie nommes par des Collèges
électoraux restreints, reculent devant les sa-
crifices nécessaires pour parer à la situation,
et n accordent que des crédits insuffisants
Aussi, la presse siguale-t-elle avec illdiglltl-
tion des classes de quarante élèves installées
dans des salles obscures, ne s'aérant que
par une porte vitrée qui doit, en toute sai-
son, rester ouverte à deux battants.
Une solution s'offre d'elle-même à l'es-
prit : le trans port ailleurs du Petit Lycée
qui, avec près de 800 élèves compte un ef-
fectif plus que suffisant pour justifier son
autonomie.
Cette idée réunit tous les suif ragu en
théorie ; mais quand il s'agit de la réaliser,
on ne veut pas en consentir les moyens ;
on s'attarde à des remaniements, à des rafis-
io que des
tolages qui n'exigent immédiatement que des
dépenses moindres mais qui, au bout de quel-
ques années, auront coûte plus el/er qu un
établissement neuf et idoine.
Des la rentrée prochaine, on peut et doit
prévoir que le Lycée Carnot devra refuser
des élèves.
Est-ce à des familles françaises que Von
objectera le défaut de place pour interdire
il leurs enfants l'rlltrée d'une maison où
des centaines d'étrangers seront t't'(IlS? Et si
l'on doit refuser l'accès à de jeunes indigè-
nes, n est-ce point jaillir a notre mission de
ré pandre l'instruction parmi nos protégh?
"',m 11loill,fj lamentable serait de refouler
vers le Lycée Italien en Ton cultive un na.
tionalisme exacerbé, les jeunes Italiens dont,
les familles viendraient nous demander la
culture frallçaise.
On le voit, la qutsrion ici mérite i/re-
considérée sous plusieurs aspects dont aucun
n'est négligeable. Ils convergent tous vers
l'obligation de faire le nécessaire pour ré-
pondre au désir d'instruction qui se mani-
feste parmi tous les éléments de la popula-
tionen celte 7 umsie cosmopolite sur la-
quelle plane le drapeau prolecteur de la
France.
Pmett Haatlo.,
Stnntcur de la Marne.,
Viee.-présidenl rie la. Commission des nOl/anss,
BROUSSES
& BROUTILLES
DO---
A votre santé
C'est le cas de nous porter mutuellement
ice souhait, si vraiment le traité d'arbitrage
signé hier à Washington peut quelque chose
contre la guerre. Cette endémie, qui couve
sans cesse et que couvent les hystériques du
patriotisme et les marchands de canons, est
en effet apsez malsaine. Dans sa forme la
plus brutale, elle s'attaque à tous les orga-
nes avec une force capable de les faire voler
en éclats, et lorsqu'elle vous fait grâce, elle
vous laisse tout pâle pour plusieurs lustres.
Mais que les temps sont changés ! Il y a
150 ans, Georges Washington, pour fêter les
accordailles de la France et de l'Amérique,
avait fait distribuer du rhum à ses soldats.
Ça, c'était tonique, c'était mâle, c'était cos-
taud, ç'avait quelque chose de rhumain, oh !
pardon.
Aujourd'hui, on ne trinque plus, et pour
cause. Les Antilles, ruisselantes de liqueur
dorée, sont à l'index, et l'on ne peut, sans
blasphème, trinquer avec le liquide que le
bon Dieu a tout spécialement créé à des fins
de nettoyage.
Tout de même, à votre santé.
Audion
L'Aviation Coloniale
Randonnée africain.
On se souvient que, lors du passage de
la mission Proust-Uama se dirigeant vers
l'Afrique Occidentale, un des trois appareils,
piloté par l'adjudant Cellard. ayant à bord
le mécanicien Boiteux, eut un accident au
départ.
Depuis lors, il était resté aux hangars du
camp d'aviation de lu Llabunère où le fuse-
lage et les ailes subirent d'importantes ré-
parations. L'avion a pu partir hier matin
vers 8 h. 45, vers le Bourget, par un temps
favorable.
..t.
Le cacao du Cameroun
De l'avis unanime de courtiers près la
Bourse du Commerce de Paris. il ressort
que la seule dénomination « Cacao Came-
roun » suffit à éloigner tous les acheteurs
possibles. Cetix-ci prétendent que l'emploi
en chocolaterie de ces cacaos ne leur a
donné que des déboires : ils lui reprochent
notamment une fermentation défectueuse,
une odeur de fumée, et un goùt désagréable
très difficile à faire disparaître à la fabri-
cation ; enfin, ce cacao n'u, parait-il, au-
cunement J'arôpiç demandé par les consom-
mateurs.
De sources sérieuses, il est établi que
plus de 30.000 sacs « Cacao Cameroun »
sont en stock au llavrq sans trouver ache-
teurs. Une Société Coloniale, propriétaire
d'un lot, l'a mis en vente publique et en a
effectué le rachat, devant l'insuffisance des
offres.
C'est là une démonstration manifeste de
ce que donne la production indigène livrée
à elle-mèllle, alors que d'après les articles
officieux du Commissariat de la Hépuoli-
que, c'est dans le développement do la pro-
duction indigène qu'est l'avenir du Came-
roun, la culture européenne n'étant pas à
développer largement.
Sans qu'il soit (Ineslion de travail forcé,
régime contre lequel on s'élève a bon droit
au point de vue humain et social, et non
pas seulement à la Société des Nations, il
est cependant nécessaire que les planta-
tions européennes se développent, car
seules elles pourront rapidement fournir
production, quantité et A qualité qui soit
en rapport avec les richesses naturelles du
pays.
Au surplus, l'illlligèllc est le premier à
en profiler, le travailleur de plantations
logé, nourri convenablement, soigné médi-
eulement. ayant un salaire convenable qui
lui permet de s'acheter des vêtements,
a matériellement plus de bien-être que l'in-
digène de la brousse nu et peu vêtu, chez
qui l'enfant et la femme sont des bôtes
de saninMffl astreintes par les coutumes aux
plus durs travaux.
En contre-partie, le travailleur doit four-
nir une hcsognc régulière. Mais n'est-ce
pas justice ?
-–
Curieuse requête annamite
Le 2f1 ouvrier Nguyên. N° Mie. travail-
lant en Algérie, a adressé cette requête à
a M. le Résident de France de ma province
à. -. ---
« J'ai 1 honneur de vous adresser la faveur
suivante que je sollicite de Constantine. J'ai
reçu une lettre de ma mère qui m'apprend
que ma femme a pris la fuite le 2 janvier
1927. Depuis ce jour, elle est fille clandes-
tine. Je suis certain qu'elle est considérée
comme fille publique. Or, elle touche tou-
jours ma délégation, ce dont je suis honteux
comme république Français. Je vous prie de
payer ma délégation à ma mère. n
Poissons anthropophages
---0-0--
Depuis la frontière de la province de
Thua-Thiên jusqu'il Hué, sur une longueur
de 40 kilomètres, personne plus ne mange du
poisson d'eau douce.
Les poissons péchés dans les lacs de la
localité ne se vendent plus parce qu'on dit
qu'ils ont mangé de la chair humaine. Cela
provient de ce que dernièrement, une barque
qui traversait le lac de Ttiy-Viii coula. Qua-
rante personnes furent noyées, on ne retrouva
que 18 cadavres. Une main ayant été retrou-
vée tout entière dans le ventre d'un énorme
poisson, personne ne veut plus s'en nourrir.
CaodaYsime
--0-0--
Macédoine de religions, le caodaïsme fait
beaucoup parler de lui en Cochinchine. Ses
ndeptcs sont-ils nombreux ? Sans doute, car le
grand prêtre caodaïste Le- V an- T rung n'a pas
l'air mécontent de ses affaires, puisqu'il s'est
décidé à plaquer - ses fidèles pour venir en
rrance. Nous le verrons donc peut-être place
Pigalle caodaïsant les petites femmes qui sont
généralement infidèles de ce côté-là.
HERBORISTERIE
--0-0--
L'Algérie s'adonne peu à la culture des
plantes médicinales. Nolre ami Perrot
nous entendrait, qu'il s'écrierait : a Et la
France métropolitaine, donc ! »
Cependant, dans lu région du Tell, les
« herboristes » récoltent feuilles, Ileurs et
racines que lu nature leur offre en abon-
dance.
La mauve, l'absinthe, l'oranger sont
plus particulièrement en honneur. Mais
combien d'autres plantes sont dllaisséeH,
comme le tym, l'armoise, la chicorée, le
romarin, par exemple !
En général, la guinlUuvf, la bourrache,
le coquelicot. la centaurée, la pensée sau-
vage, sont récoltés en Algérie. Mais ne
pourrait-on tirer un meilleur parti, un
riche varti de cette llore délicate et abon-
dante qui crclt dans notre Afrique du
Nord ?
Certes, les 9 dixième des gens qui tra-
vaillent les pluntes sont des profanes.
Formes, couleur, parfum les guident
seuls dans leur choix, sans nul souci de la
valeur de ces fleurs, eu principe actif, de
leurs uages en pharmacie. Les Herboristes
qui pèsent et achètent les produits des
cueillettes, s'y connaissent mieux. Cepen-
dunt leurs méthodes de séchage laissent
encore bien à désirer et la dessicalion, trup
rupide est souvent incomplète.
Une exploitation rationnelle des plantes
médicinales scruit pour la colonie une
source certaine de sérieux profits, Ne peut-
on la réaliser ? Ce seraient des millions qui
tomberaient dans la caisse aérienne. Et
qui s'en plaindrait ?
Destruction des mauvaises herbes
ou
En Tunisie, quelques essais pour la des-
truction des mauvaises herbes dans les cé-
l'élllcs, a été tentée par la méthode « Ra-
laté », à buse d'acide sulfurique,
Une méthode plus simple est à nouveau
iproposée. Elle consiste à répandre sur le
champ à nettoyer du sel de cuisine en dis-
solution. Le pourcentage de destruction
des herbes est de 90 à ur) 0/0, c'est-à-dire
égal à celui constaté en employant l'ociùe
sulfurique.
De plus. 1 action du chlorure ne so-
dium, étant beaucoup moins brutale que
l'acide sulfurique. on a reinarqé une aug-
mentation du rendement des céréales de
10 ù 12 0/0.
N'cst-cc pus III une expérimentation agri-
cole à la portée de tous et que chacun peut
tenter A peu de frais !
-01
L'horlogerie au Maroc
Les Marocains ne fabriquent pas encore ni
montres, ni pendules, mais ils apprécient beau-
coup les unes et les autres, qu'ils considèrent,
du reste, plutôt comme objets d'ornementation
que comme instruments à indiquer les heures.
Depuis un certain temps, les Européens achè-
tent sur place les articles qu'ils faisaient venir
directement de la métropole.
il faut donc approvisionner le Maroc, et de
bonnes, montres, véritables chronomètres, et de
ce que nous appellerons de montres et de pen-
dules « de traite », cartels et carillons, réveils
à musique, tels sont les articles préférés des in-
digènes.
Notons que, de 1923 à 1925, les importa-
tions d'articles d'horlogerie ont varié de
273.333 francs à 421.266 francs.
Et encore, ainsi que le fait remarquer la
Journée Industrielle, ces chiffres ne donnent
qu'une idée très inexacte de la quantité d'arti-
cles d'horlogerie importés au Maroc, la plus
grande partie de l'horlogerie de petit volume
transite, en effet, par paquets poste et colis pos-
taux ne figurant pas aux statistiques.
En outre, les articles suisses transitant par la
France figurent sous cette dernière origine.
Les achats du Maroc en Suisse ont diminué
très sensiblement par suite de la hausse du
franc suisse. Cependant, les chronomètres et
montres de précision fabriqués principalement à
Genève, la Chaux-de-Fonds et Tavannes con-
naissent toujours la faveur de la clientèle riche.
L'Angleterre expédie des carillons à son-
nerie et à musique que la France ne construit
pas jusqu'à maintenant.
L'Italie, de son côté, tend à prendre sur le
marché de l'horlogerie une place de plus en
plus importante, surtout pour les réveils-matin
genre « jazz » qui sont de qualité supérieure.
Néanmoins, la France accentue son avance,
et la première place lui revient sans conteste.
Les localités de Besançon, Morteau, dans le
Doubs, de Cluses, d'Araches, dans la Haute-
Savoie, fournissent les bonnes montres courantes
et la grosse horlogerie. Les réveils et les car-
tels, très demandés par la clientèle indiSlène,
proviennent du Doubs, du Jura et de la région
parisienne. Aussi donc, la France, favorisée par
la hausse des devises étrangères, tient de loin
la première place parmi les pays importateurs.
Cette suprématie ne pourra être maintenue que
si les industriels français veulent bien s'adapter
aux besoins, au - goût, aux moindres détails de
h clientèle indigène, comme l'avaient fait les
Allemands.
Il me reste à indiquer quels sont les droits de
douane. 4
Les marchandises étrangères acquittent à l' en-
trée au Maroc un droit de douane de 12,50
ad valorem,
Ce droit est calculé sur la valeur au comptant
et en gros de la marchandise rendue au bureau
de douane (frais de transport et assurance com-
pris).
Les entrées par Uudjda n acquittent qu un
droit de 5 à condition que les articles im-
portés restent dans le Maroc oriental.
Il y a lieu également de noter que les hoi-
tiers de montres sans mouvement, en or, en pla-
tine ou en argent, enrichis ou non de pierreries,
vraies ou fausses, sont soumis à l'entrée par les
ports à un droit réduit de 7 fr. 50 •> ad valo-
rem.
I elles sont donc les conditions favorables
pour la France dans lesquelles se trouve le
commerce de l'horlogerie au Maroc. Il suffit
d'un peu d'à-propos de nos fabricants pour y
conserver la suprématie.
L'instinct maternel
chez les singes
00
Les analogies frappantes entre les singea
et l'homme ont permis de faire sur les ¡ne.
miers des études précieuses quant à la thé-*
rapeutique humaine. Il était donc fort 4ai-
portant de pouvoir étudier les singes danar
toutes leurs manifestations.
Grfu e à sa remarquable collection da sta-
ges, la villa de Polatine de Cuba a pu -
ver à l'accouplement d'un mâle et d'une
femelle et à étudier ainsi les instincts fami-
liaux de la race simiesque.
Jimmy avait de douze à treize ans an 1914,
raconta le docteur Louis Montant*, ù la Société
d'Anthropologie. D'une taille xopre-'ionunnte
(1 m. 45), il était féroce et nul ne le pouvait
approcher dans sa cage.
Conconsi, uni peu plus jeune, était d'humewo
très douce. Sa taille était de 1 m. 30. On la
donna pour femme au terrible Jilllmy.
Jinimv, lorsqu'il était amoureux, s'asseyait sur
son séant, les jambes étendues, et frappuit le sol
avec la paume de ses main. A cet appel say-
vage, mystérieux et sans doute irrésistible, COrr-
oonsa tournait la tête, s'approchait de son épowx
et obéissait à lThstinci de sa race.
11l août 114, on 'apfI'lIl que* Concoaisa alllit
devenir mûre. Triste, taciturne, elle était sou-
vent prise (le vomissements significatifs.
Le 27 nvrd 1915, on trouva dans sa cage un*
rejeton. Sou corps était petit, sans poils. Seule
la tiMe était chevelue.
On lui doruna le nom d'Alouuia.
ColHXJltISa fut séparée de .limniiv dont l'tm-
meur s'était quelque peu adouciu
Quelle mère exquise que Conconsa ! Dix-huil
mois durant elle nourrit son lils avec une tendre
sollkitudo, tJnrno.is elle ne le battait. A trois
mois, Conconsu prit Alourna par la main et
lui apprit a inarcher. A trois mois et demi,
Alouma marchait. A six mois, il avait toutes ses
dents et son corps mesurait 53 centimètres de
haut. Alouma clevint. un supcrBe chimpanzé,
mais son caractère n'était pas meilleur que ce.-
lui de Jimmy. En août 1925, Il arracha deux
doigts de la main droite à son gardien, qui
l'abattit iinrnêdiut..*nient d'un»! balle de revolver
dan» la tète. Sa mère était morte cil 1917, quoi-
que* jours après avoir aecoiM'hèe pour la deuxiè-
me fHis, a CuîfHn, où on lavait menée
Les observations auxquelles ('.oiiconsa, .lininiy
et Alouma doaiuèrent lieu smu exlivnieunjnt cu-
rieuses.
On sait maintenant, qui: le placenta et le cou-
doin du chimpanzé sont du type humain, que
la femelle est plat ontophage et que lu gestation
dure neuf mois. On sait aussi (pie le cerveau
du nouveau-né de cet anthro|vmle pèse 90 gram-
mes et que son encéphale ressemble a celui du
nouveau-né des hommes.
On sait enlin comment les mères élèvent
leurs enfants.
Oue de ressemblances avec la race hu-
maine ! « Il ne manque aux singes que la
parole », dit-on. Mais ils l'ont eue jadis,
si on se rapporte a une légende que contait
un Griot toucouleur de Dagana, au Séné-
gal :
« Un jour, le bon Dieu s'arrêta dans un
village de pêcheurs, près de Dagana et
demanda du poisson aux indigènes. Ceux-ci,
qui étaient très avares, comme certains que
j'ai connus sur l'Agnéby, à ]a Côte d'Ivoire,
refusèrent d'accéder au désir d'Allah. Alors,
le susdit Allah tout puissant leur ôta l'usage
fie la parole, leur mit une queue au der-
rière, les couvrit de poils et les singes furent
créés. »
La parole a donc été retirée aux singes
et nous devons nous contenter de notre su-
périorité sur eux parce que nous savons nous
exprimer entre nous.
Ils ont leur langage propre et savent
fort bien avertir leurs frères de race des
dangers qui les menacent par certains cris,
toujours les mêmes.
E. D.
!
Sensationnelle escapade
---0-0--
Sur rApp'lm, de la t Elder Dempster
Line », arrivé hier en Angletene, venant de
la côte occidentale d'Afrique, quarante jeu-
nes singes se sont échappés de leurs cages
pendant la traversée.
Ce fut une fuite extraordinaire sur le ba-
teau. Les uns grimpèrent sur les mâts ; d'au-
tres allèrent se réfugier dans les cabines de
T. S. F. ; d'autres encore pensèrent qu'ils
n avaient rien de mieux à faire qu à déam-
buler tranquillement sur le pont. 11 fallut
plus d'une semaine pour les capturer tous.
Mais le plus fort, c'est que quand on les eut
tous fait réintégrer leur domicile, on en
trouva 44 au lieu de 40!
-- -460.
AU CONSEIL D'ETAT
- -0-0--
Elections municipales
de Grand-Bourg (Guadeloupe)
Rejet de la requête des protestataires
Le 13 juin 1926, les électeurs de la com-
mune de Grand-Bourg- (Guadeloupe), étaient
convoqués à l'effet de procéder à l'élection
du Conseil municipal.
En son temps, les Annales Coloniales ont
relaté les vifs incidents qui ont mal'llUl cette
journée. Nous n'y reviendrons pas.
Quelques jours après, le Conseil du Con-
tentieux administratif de la Guadeloupe était
saisi d'une protestation émanant de MM.
Haubuck, Triviaux, Frenet et Trubes, à la-
quelle le 12 juillet uj20, ledit Conseil du
Contentieux répondait eu prenant un ar-
rêté aux termes duquel la protestation des
électeurs ci-dessus désignés était rejeter.
t. est alors que ces derniers introduisirent
une requête au Conseil d'Etat aux uns d'an-
nulation de l'arrêté du Conseil du Conten-
tieux administratif en date du 12 juillet 1926
dont s'agit.
Dans leur pourvoi, les soute-
naient notamment
Que les délégués les pl u qualifié-*
n'avaient pas été admis au contrôle des opé-
rations électorales ;
._-. Que de nombreuses caite- avaient été
refusées ;
Que le maire en avait distribué ses
amis et ce, chez lui ;
Que le maire avait empêché des élec-
teurs inscrits de voter;
- Que d'autres avaient voté plusieurs fois;
- Que des incapables avaient voté ;
--- Que la présctve de la gendaimeiie
LE NUMERO : 10 CENTIMES -
MARDI SOin. 7 FEVRIER 195».
JOURIAl QUOTIDIEI
Rédaction & Administration :
V t«, lu II KllHRrtQr
paris an
ttliPH. : LOUVf» 19-97
- RICHELIEU W-14
Les Annales Coloniales
!LM flftftOftce. et réclames sont reçues au
bureau du tournaI.
DIRECTEURS : Marcel RUEDEL et L..Çi. THÉBAUL T
Les Annalm Coloniales ne publient que des arti-
cles inédits, qui sont leur propriété exclusive.
ABONNEMENTS
avec te supplément illustré :
Uu *a 0 Moi» a Moi»
France et
Colonies 120» 65) 35.)
Étranger 180 » 100 » 60 >
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
Le crédit agricole colonial
e .1. l onia l
Pour augmenter dans une large mesure la
production agricole de nos colonies, en parti-
culier de l'Afrique Occidentale. nous avons
indiqué précédemment qu'il convenait tout
abord de procurer aux travailleurs un mini-
mum d'outillage, Ceci ne peut être réalisé
'en leur ouvrant de larges facilités de cré-
dit
Depuis longtemps le crédit est un facteur
essentiel de la prospérité des entreprises indus-
trielles et commerciales ; il n'est pas moins
indispensable en aariculture, Il est même
plus utile pour le rural que pour l'industriel car
le cultivateur. en raison des lentes transfor-
mations qui s'opèrent dans le sol avant la ré-
colte, doit attendre plus longtemps la rému-
nération de son travail.
Or, dans nos Colonies africâines, le crédit
à l'agriculture a toujours été extrêmement rare.
Les banques ne se sont guère préoccupées de
H production du sol ; elles ont eu davantage
le souci de placer en Bourse les titres de quel-
ques entreprises agricoles européennes que ce-
lui de faire réellement du crédit.
On a voulu, en particulier, au Sénégal,
créer une institution de crédit personnel à
l'Agriculture, analogue au Crédit Foncier de
la métropole. L'intention. bonne en soi, n'était
pratiquement susceptible d'aucune réalisation.
N'oublions pas, en effet, que le Crédit Fon-
cier implique une garantie réelle, une affecta,
lion hypothécaire qui, en Afrique Uccldentale
Française ne peuvent, dans la majorité des cas,
être données par suite de l'incertitude des
droits des emprunteurs sur les terres qu'ils ex-
ploitent, par suite aussi de la faible valeur in-
trinsèque de ces terres. Les propriétaires n'hé-
s iteraient d'ailleurs pas bien souvent à aban-
donner leurs biens pour se soustraire à leurs
obligations.
Ce dont a besoin le cultivateur, aussi bien
c i France qu aux colonies, c' est d'un crédit spé-
cial lui permettant d'obtenir, avec le minimum
de formalités et à un taux modéré, les som.
me* .uUi!ante& pour la constitution de son ca-
pital d exotoitation et de son fonds de rou-
lement. La durée des prêts doit dépasser sen-
siblement le crédit commercial de trois mois,
afin de permettre la vente des récoltes au mo-
ment le plus favorable. Enfin le renouvellement
des créances doit se faire à des conditions peu
onéreuses.
Ce crédit spécial, qui repose essentiellement
sur la garantie personnelle de l'exploitant et la
valeur des produits qu'il est susceptible de re-
tirer de son domaine, est ce que l' on appelle
du « Crédit agricole » plutôt que du « Crédit
roncier ».
C'est sous la forme mutuelle que le Crédit
«gricole a été organisé en France après une
longue période ahésitations et de tâtonne-
ments. Les premiers efforts remontent à 1860
(loi du 28 juillet) ; mais ce n' est que depuis
la dernière guerre que le Crédit agricole mu-
tuel semble avoir atteint une forme stable et
définitive et être en mesure de rendre à l' agri-
culture d'immenses services. Il ne peut être
question ici de faire un exposé complet du
fonctionnement du Crédit agricole mutuel
dans la métropole. Disons simplement que par
l'organisation des prêts à court terme, à moyen
terme et à long terme, il a acquis une très
grande -- popmarité,
Grâce à lui 1 agriculture française est do-
tée aujourd'hui de plus de 100 caisses régio-
nales groupant plus de 5.000 caisses locales et
pft de 400.000 adhérents, fonctionnant sous
la haute autorité de l'Office National du Cré-
Clit agricole, établissement public jouissant de
la personnalité civile et de l'autorité financière
qui Fre. au nom de r Elat. Les fonds de la
ation du crédit agricole s'élèvent actuelle-
ment à 700 millions environ et insistons sur ce
fait que cette dotation n'a pu atteindre un tel
chiffre que grâce aux redevances qui depuis
1897 ..:.- date du renouvellement de son pri-
vilèse - la Banque de France doit verser an-
nuenemeht au Trésor au profit des institutions
de crédit agricole mutuel.
En ce qui concerne les Colonies, et plus
particulièrement les vieilles Colonies, elles ont
connu des tentatives de crédit agricole bien
avant la métropole, au moment même de la
(Jéation des banques coloniales.
Le décret du Gouvernement provisoire du
27 avril 1848, qui supprimait l' esclavage,
établissait en même temps le droit pour les
colons possesseurs d'esclaves. à une indemnité.
Cette indemnité fixée par la loi du 30 avril
1849, fut répartie entre la Martinique, la Réu-
nion, la Guyane, le Sénégal, Nossi-Bé et
.Sainte- Marie.
La brusque transformation des conditions du
travail, résultant de l'abolition de l'esclavage,
bouleversa complètement la vie économique de
ces Colonies, Les agriculteurs eurent besoin
d'avances considérables pour payer les salaires
des nouveaux affranchis. Or, à cette époque,
c'était le commerce qui subvenait aux besoins
de la culture. Difficiles à obtenir, les avances
étaient faites à des conditions onéreuses pour
le cultivateur, au taux de 15 à 20 0/0 en
moyenne, en y comprenant les majorations et
les conditions diverses. Pour libérer r agricul-
teur de ce taux usuraire, il n existait nu un
moyen : fonder des établissements de crédit.
A cet effet, une partie de l'indemnité qui
devait être donnée fut transformée en actions
de la Banque locale d'émission. De la sorte,
se trouvèrent associés un grand nombre d'agri.
culteurs au profit desquels les statuts des ban-
ques stipulèrent des facilités particulières de
crédit, et notamment le prêt sur récolte. Ces
banques sont donc, à l'origine, des institutions
de Crédit agricole, Elles n ont pas gardé ce
caractère, et en fait, au moment du renouvelle-
ment de leur privilège, les Banoues coloniales
ne prêtent plus en règle générale qu'au com-
merce, à l'industrie et aux grandes entreprises
agricoles, laissant de côté les moyens et les
petits exploitants indigènes qui seront cepen-
dant dans l'avenir les principaux artisans de
li prospérité des colonies.
Pour - les colonies, la solution du problème
du Crédit agricole est la même que pour la
France. C'est ce qu' ont compris, d'ailleurs,
beaucoup d'entre elles qui ont, lorsque le pri-
vilège de leur banque locale d'émission a été
expiré et a dû être renouvelé, obtenu que l'on
insérât dans la convention une clause stipu-
lant que l'établissement financier mettrait à la
disposition de l'Etat, pendant la durée de son
privilège, une avance sans intérêt à laquelle
s'ajouterait annuellement une redevance dont
le produit global servirait à alimenter une
organisation de crédit agricole. -
En Algerie, le Crédit agricole fut fondé
par la loi du 8 juillet 1901. Afin de per-
mettre une plus grande extension et une meil-
leure adaptation des caisses de crédit aux be-
soins particuliers des colons et des indigènes,
h loi du 20 décembre 1924 a prévu que l'or-
ganisation du crédit agricole s'inspirant de la
législation française, serait régie par décret.
Par le décret beylical du 2 mai 1905. la
Tunisie s'est inspirée de ce qui a été fait en
Algérie, et les œuvres de coopération et de
crédit mutuel n' ont pas tardé à prospérer.
a. -. Il il .1'11.
Au Maroc, le Uahtr au IJ janvier iviy a
prévu la création d'institutions de crédit, de
mutualité et de coopération agricoles, rappe-
lant celles de la métropole.
Pour les vieilles colonies, la loi du 21 mars
1919 portant renouvellement du privilège des
Banques de la Martinique, de la Guadeloupe,
de La Réunion et de la Guyane, a permis,
comme en France, de mettre à la disposition
des Sociétés de crédit agricole les ressources
indispensables à leur complet fonctionnement.
Pour nos colonies de l'Afrique occidentale,
l'heure de faire pour l'organisation du Crédit
agricole un effort au moins égal à celui qui
a été tenté dans nos autres possessions, a sonné.
Le privilège de la Banque de l'A,Q,F. va
être renouvelé ; c'est une occasion unique pour
ceux qu'intéresse le développement de notre
agriculture coloniale de faire entendre leur
voix.
Georges Nouelle,
Péintlé de sadne-et-Loire, Secrétaire de ta
Commission des Colonies, Membre de la
Commission des Mines et de la Force Mo-
trice.
-– .11
M. Lucien Saint à Paris
M. Lucien Saint, Résident Général en Tu-
nisie, est arrivé à Paris hier soir à 22 h. 25.
Il était accompagné du colonel Courtot, chef
de cabinet au Ministère des Colonies, et de
M. Catat. Il a été reçu à sa descente du train
par MM. Geoffroy Saint-Hilaire, directeur de
l'Office Tunisien ; Barioulet, directeur-adjoint,
et Crancier, directeur général des Finances de
Tunisie.
Le séjour à "Paris du Résident Général sera
de courte durée. M. Lucien Saint est à Paris
pour régler avec le Gouvernement des affaires
concernant le protectorat, notamment les moda-
lités de la troisième tranche de l' emprunt tuni-
sien, soit 43.500.000 francs, et diverses ques-
tions ressortissant au Ministère de la Justice.
le
III. Bordes présidera le tala
au profil des siiistrés dr Illérie
--GO
M. Hordes, gouverneur général de l'Algé-
rie, entouré des plus hautes personnalités,
notamment des parlementaires de l'Algérie,
présidera le 24 février le gala de hienfal-
sance au profit des sinistrés de l'Orame,
que nous avons annoncé hier.
Cette manifestation promet d'être très
hrillante.
Les élections à la Guadeloupe
Des élections ont eu lieu dimanche dans le
canton de Basse-Terre pour une élection au
Conseil Général.
M. Nemaussat, radical-socialiste, a obtenu
1.144 voix contre 819 à M. Lignières, Il y a
ballottage.
A
Le second tour des élections municipales à
la. Pointe-à-Pitre a eu lieu dimanche. Voici
les résultats:
Nombre des inscrits, 3.375.
Nombre des votants, 1.012.
Ont obtenu :
Liste d'Union républicaine patronnée par M.
Graeve, 755 voix, élue.
Liste socialiste, 238 voix.
Liste communiste, 9 voix.
--el
Auto-cars
en Nouvelle-Calédonie
oa
On annonce que de nombreuses lignes d'auto-
cars se créent en Nouvelle-Calédonie.
En queloues heures, on va maintenant de
Nouméa à Poya.
Les agents qui font le service assurent en
même temps la poste. Ils sont assermentés et
r.nt le droit d'oblitérer, avec un cachet spécial,
les timbres des lettres qui vont d'un endroit à
vi autre sans passer par un bureau.
Beaucoup de villages isolés naguère se trou-
vent désormais en contact les uns avec les au-
tres et avec Nouméa.
Cinéma Colonial
-00
En Allemagne
On a présenté à Berlin, aver succcf, le
film qu'André Gide a rapporté de son voyage
en Afrique Occidentale.
Le Lycée Carnot, de Toiis
i 1
Le Lycée Carnot, de Tunis,
voit sa population scolaire s'aug-
- menter en suivant une progression
qui défasse toutes les prévisions et presque
tous les désirs, car la pléthore est une ma-
ladie aussi bien que Vanémie. Deux collèges
d:enseignement secondaire ont été ouverts, à
Bizerte, il y a trois ans, et à Sousse, Tan-
née dernière, dans le but de décongestionner
le Lycée de Tunis. Bien que ces établisse-
ments aient accueilli une population scolaire
importante, aucun fléchissement ne s'est
fait sentir dans l'afflux des élèves au Lycée
Carnot. -
Il est évident que le Gouvernement du
Protectorat doit aviser sans retard aux me
sures propres pour répondre au désir légi-
time d'instruction qui se manifeste dans tou-
tes les catégories si diverses de la popu-
lation de la Régence.
Le Lycée de TUllis même avec les collèges
de Bizerte et de Sousse n'y peut plus suf-
fire.
C'est au Cardinal Lavigerie que remonte
l'origine du Lycée de Tunis. Ce grand pré-
lat libéral devança le Protectorat dans le
souci de répandre Tinstruction moderne en
Ttmisie,
Alttotir de la chapelle que le Gouverne-
ment français avait fait construire, en 1830,
sur la colline de Byrsa, point culminant de
l'antique Carthagc, à l'endroit que la lé-
gende indique comme témoin de la mort de
Saint louis. le Cardinal fit élever, dès 1880,
de vastes bâtiments où il installa le collège
Saint-Louis de Cartilage.
Lorsque, Vannée suivante, le Protectorat
français s'établit, ce collège contenait cin-
quante pensionnaires. Mais il ne retondait
plus aux besoins du nouvel état de choses et
le cardinal le transporta dans la capitale,
sous le nom de Collège Saint-Charles.
Bientôt, pour élever le niveau des éludes.
le cardinal demanda au Gouvernement fran-
çais des professeurs de VUniversité, et, en
1889. céda définitivement Vétablissement au
Gouvernement itinisicti.
Laïcisé et nationalisé, il prit d'abord le
nom de Lycée Sadiki, pour recevoir après la
mort tragique du président Carnot, celui de
l'illustre victime.
Un décret dit 29 septembre 1893 en adapta
exactement l'organisation sur celle des grands
Lycées de France.
Depuis, le nombre de ses élèves a été con-
tinuellement en augmentant. Pour Vannée en
cours, il dépasse 2.000, dont 1.208 au
Grand Lycée, 793 au Petit Lycéc, Le nom-
bre total se subdivise en 1.677 externes li-
bres, 139 pensionnaires, 71 demi-pension-
naires, 114 externes surveillés.
Plus intéressante que cette statistique est
celle des nationalités de tous ces élèves :
L'élément français reste prépondérant dans
la comparaison des collectivités séparées,
mais il ne domine pas dans l'enscnible di,
la populatioll scolaire qui compte: 824 Fran-
çais, 634 Israélites tunisiens. 394 Musul-
mans, 99 Italiens, 50 lycéens de nationalités
diverses.
Il convient de remarquer qu'il existe à Tu-
tiis uti Tj-cée italien dont le nombre d'élè-
ves. tous de cette nationalité, est considé-
rable.
F.nfin, pour donner à ces chiffres toute
leur signification, notons que ce n'est, que
depuis peu d'années que la bourgeoisie mu-
sulmane dirige de plus en plus volontiers
ses fils vers le Lycée; mais ce mouvement
s'accèntue 'd'après une progression su pé-
rieure à celle des autres Héll/fllls,
Tout le monde reconnaît que l'ilablisse-
ment actuel ne peut plus suffire à une popu-
lation - aussi -- nombreuse ; mais les représen-
-- - -.. -..
tants de la Colonie nommes par des Collèges
électoraux restreints, reculent devant les sa-
crifices nécessaires pour parer à la situation,
et n accordent que des crédits insuffisants
Aussi, la presse siguale-t-elle avec illdiglltl-
tion des classes de quarante élèves installées
dans des salles obscures, ne s'aérant que
par une porte vitrée qui doit, en toute sai-
son, rester ouverte à deux battants.
Une solution s'offre d'elle-même à l'es-
prit : le trans port ailleurs du Petit Lycée
qui, avec près de 800 élèves compte un ef-
fectif plus que suffisant pour justifier son
autonomie.
Cette idée réunit tous les suif ragu en
théorie ; mais quand il s'agit de la réaliser,
on ne veut pas en consentir les moyens ;
on s'attarde à des remaniements, à des rafis-
io que des
tolages qui n'exigent immédiatement que des
dépenses moindres mais qui, au bout de quel-
ques années, auront coûte plus el/er qu un
établissement neuf et idoine.
Des la rentrée prochaine, on peut et doit
prévoir que le Lycée Carnot devra refuser
des élèves.
Est-ce à des familles françaises que Von
objectera le défaut de place pour interdire
il leurs enfants l'rlltrée d'une maison où
des centaines d'étrangers seront t't'(IlS? Et si
l'on doit refuser l'accès à de jeunes indigè-
nes, n est-ce point jaillir a notre mission de
ré pandre l'instruction parmi nos protégh?
"',m 11loill,fj lamentable serait de refouler
vers le Lycée Italien en Ton cultive un na.
tionalisme exacerbé, les jeunes Italiens dont,
les familles viendraient nous demander la
culture frallçaise.
On le voit, la qutsrion ici mérite i/re-
considérée sous plusieurs aspects dont aucun
n'est négligeable. Ils convergent tous vers
l'obligation de faire le nécessaire pour ré-
pondre au désir d'instruction qui se mani-
feste parmi tous les éléments de la popula-
tionen celte 7 umsie cosmopolite sur la-
quelle plane le drapeau prolecteur de la
France.
Pmett Haatlo.,
Stnntcur de la Marne.,
Viee.-présidenl rie la. Commission des nOl/anss,
BROUSSES
& BROUTILLES
DO---
A votre santé
C'est le cas de nous porter mutuellement
ice souhait, si vraiment le traité d'arbitrage
signé hier à Washington peut quelque chose
contre la guerre. Cette endémie, qui couve
sans cesse et que couvent les hystériques du
patriotisme et les marchands de canons, est
en effet apsez malsaine. Dans sa forme la
plus brutale, elle s'attaque à tous les orga-
nes avec une force capable de les faire voler
en éclats, et lorsqu'elle vous fait grâce, elle
vous laisse tout pâle pour plusieurs lustres.
Mais que les temps sont changés ! Il y a
150 ans, Georges Washington, pour fêter les
accordailles de la France et de l'Amérique,
avait fait distribuer du rhum à ses soldats.
Ça, c'était tonique, c'était mâle, c'était cos-
taud, ç'avait quelque chose de rhumain, oh !
pardon.
Aujourd'hui, on ne trinque plus, et pour
cause. Les Antilles, ruisselantes de liqueur
dorée, sont à l'index, et l'on ne peut, sans
blasphème, trinquer avec le liquide que le
bon Dieu a tout spécialement créé à des fins
de nettoyage.
Tout de même, à votre santé.
Audion
L'Aviation Coloniale
Randonnée africain.
On se souvient que, lors du passage de
la mission Proust-Uama se dirigeant vers
l'Afrique Occidentale, un des trois appareils,
piloté par l'adjudant Cellard. ayant à bord
le mécanicien Boiteux, eut un accident au
départ.
Depuis lors, il était resté aux hangars du
camp d'aviation de lu Llabunère où le fuse-
lage et les ailes subirent d'importantes ré-
parations. L'avion a pu partir hier matin
vers 8 h. 45, vers le Bourget, par un temps
favorable.
..t.
Le cacao du Cameroun
De l'avis unanime de courtiers près la
Bourse du Commerce de Paris. il ressort
que la seule dénomination « Cacao Came-
roun » suffit à éloigner tous les acheteurs
possibles. Cetix-ci prétendent que l'emploi
en chocolaterie de ces cacaos ne leur a
donné que des déboires : ils lui reprochent
notamment une fermentation défectueuse,
une odeur de fumée, et un goùt désagréable
très difficile à faire disparaître à la fabri-
cation ; enfin, ce cacao n'u, parait-il, au-
cunement J'arôpiç demandé par les consom-
mateurs.
De sources sérieuses, il est établi que
plus de 30.000 sacs « Cacao Cameroun »
sont en stock au llavrq sans trouver ache-
teurs. Une Société Coloniale, propriétaire
d'un lot, l'a mis en vente publique et en a
effectué le rachat, devant l'insuffisance des
offres.
C'est là une démonstration manifeste de
ce que donne la production indigène livrée
à elle-mèllle, alors que d'après les articles
officieux du Commissariat de la Hépuoli-
que, c'est dans le développement do la pro-
duction indigène qu'est l'avenir du Came-
roun, la culture européenne n'étant pas à
développer largement.
Sans qu'il soit (Ineslion de travail forcé,
régime contre lequel on s'élève a bon droit
au point de vue humain et social, et non
pas seulement à la Société des Nations, il
est cependant nécessaire que les planta-
tions européennes se développent, car
seules elles pourront rapidement fournir
production, quantité et A qualité qui soit
en rapport avec les richesses naturelles du
pays.
Au surplus, l'illlligèllc est le premier à
en profiler, le travailleur de plantations
logé, nourri convenablement, soigné médi-
eulement. ayant un salaire convenable qui
lui permet de s'acheter des vêtements,
a matériellement plus de bien-être que l'in-
digène de la brousse nu et peu vêtu, chez
qui l'enfant et la femme sont des bôtes
de saninMffl astreintes par les coutumes aux
plus durs travaux.
En contre-partie, le travailleur doit four-
nir une hcsognc régulière. Mais n'est-ce
pas justice ?
-–
Curieuse requête annamite
Le 2f1 ouvrier Nguyên. N° Mie. travail-
lant en Algérie, a adressé cette requête à
a M. le Résident de France de ma province
à. -. ---
« J'ai 1 honneur de vous adresser la faveur
suivante que je sollicite de Constantine. J'ai
reçu une lettre de ma mère qui m'apprend
que ma femme a pris la fuite le 2 janvier
1927. Depuis ce jour, elle est fille clandes-
tine. Je suis certain qu'elle est considérée
comme fille publique. Or, elle touche tou-
jours ma délégation, ce dont je suis honteux
comme république Français. Je vous prie de
payer ma délégation à ma mère. n
Poissons anthropophages
---0-0--
Depuis la frontière de la province de
Thua-Thiên jusqu'il Hué, sur une longueur
de 40 kilomètres, personne plus ne mange du
poisson d'eau douce.
Les poissons péchés dans les lacs de la
localité ne se vendent plus parce qu'on dit
qu'ils ont mangé de la chair humaine. Cela
provient de ce que dernièrement, une barque
qui traversait le lac de Ttiy-Viii coula. Qua-
rante personnes furent noyées, on ne retrouva
que 18 cadavres. Une main ayant été retrou-
vée tout entière dans le ventre d'un énorme
poisson, personne ne veut plus s'en nourrir.
CaodaYsime
--0-0--
Macédoine de religions, le caodaïsme fait
beaucoup parler de lui en Cochinchine. Ses
ndeptcs sont-ils nombreux ? Sans doute, car le
grand prêtre caodaïste Le- V an- T rung n'a pas
l'air mécontent de ses affaires, puisqu'il s'est
décidé à plaquer - ses fidèles pour venir en
rrance. Nous le verrons donc peut-être place
Pigalle caodaïsant les petites femmes qui sont
généralement infidèles de ce côté-là.
HERBORISTERIE
--0-0--
L'Algérie s'adonne peu à la culture des
plantes médicinales. Nolre ami Perrot
nous entendrait, qu'il s'écrierait : a Et la
France métropolitaine, donc ! »
Cependant, dans lu région du Tell, les
« herboristes » récoltent feuilles, Ileurs et
racines que lu nature leur offre en abon-
dance.
La mauve, l'absinthe, l'oranger sont
plus particulièrement en honneur. Mais
combien d'autres plantes sont dllaisséeH,
comme le tym, l'armoise, la chicorée, le
romarin, par exemple !
En général, la guinlUuvf, la bourrache,
le coquelicot. la centaurée, la pensée sau-
vage, sont récoltés en Algérie. Mais ne
pourrait-on tirer un meilleur parti, un
riche varti de cette llore délicate et abon-
dante qui crclt dans notre Afrique du
Nord ?
Certes, les 9 dixième des gens qui tra-
vaillent les pluntes sont des profanes.
Formes, couleur, parfum les guident
seuls dans leur choix, sans nul souci de la
valeur de ces fleurs, eu principe actif, de
leurs uages en pharmacie. Les Herboristes
qui pèsent et achètent les produits des
cueillettes, s'y connaissent mieux. Cepen-
dunt leurs méthodes de séchage laissent
encore bien à désirer et la dessicalion, trup
rupide est souvent incomplète.
Une exploitation rationnelle des plantes
médicinales scruit pour la colonie une
source certaine de sérieux profits, Ne peut-
on la réaliser ? Ce seraient des millions qui
tomberaient dans la caisse aérienne. Et
qui s'en plaindrait ?
Destruction des mauvaises herbes
ou
En Tunisie, quelques essais pour la des-
truction des mauvaises herbes dans les cé-
l'élllcs, a été tentée par la méthode « Ra-
laté », à buse d'acide sulfurique,
Une méthode plus simple est à nouveau
iproposée. Elle consiste à répandre sur le
champ à nettoyer du sel de cuisine en dis-
solution. Le pourcentage de destruction
des herbes est de 90 à ur) 0/0, c'est-à-dire
égal à celui constaté en employant l'ociùe
sulfurique.
De plus. 1 action du chlorure ne so-
dium, étant beaucoup moins brutale que
l'acide sulfurique. on a reinarqé une aug-
mentation du rendement des céréales de
10 ù 12 0/0.
N'cst-cc pus III une expérimentation agri-
cole à la portée de tous et que chacun peut
tenter A peu de frais !
-01
L'horlogerie au Maroc
Les Marocains ne fabriquent pas encore ni
montres, ni pendules, mais ils apprécient beau-
coup les unes et les autres, qu'ils considèrent,
du reste, plutôt comme objets d'ornementation
que comme instruments à indiquer les heures.
Depuis un certain temps, les Européens achè-
tent sur place les articles qu'ils faisaient venir
directement de la métropole.
il faut donc approvisionner le Maroc, et de
bonnes, montres, véritables chronomètres, et de
ce que nous appellerons de montres et de pen-
dules « de traite », cartels et carillons, réveils
à musique, tels sont les articles préférés des in-
digènes.
Notons que, de 1923 à 1925, les importa-
tions d'articles d'horlogerie ont varié de
273.333 francs à 421.266 francs.
Et encore, ainsi que le fait remarquer la
Journée Industrielle, ces chiffres ne donnent
qu'une idée très inexacte de la quantité d'arti-
cles d'horlogerie importés au Maroc, la plus
grande partie de l'horlogerie de petit volume
transite, en effet, par paquets poste et colis pos-
taux ne figurant pas aux statistiques.
En outre, les articles suisses transitant par la
France figurent sous cette dernière origine.
Les achats du Maroc en Suisse ont diminué
très sensiblement par suite de la hausse du
franc suisse. Cependant, les chronomètres et
montres de précision fabriqués principalement à
Genève, la Chaux-de-Fonds et Tavannes con-
naissent toujours la faveur de la clientèle riche.
L'Angleterre expédie des carillons à son-
nerie et à musique que la France ne construit
pas jusqu'à maintenant.
L'Italie, de son côté, tend à prendre sur le
marché de l'horlogerie une place de plus en
plus importante, surtout pour les réveils-matin
genre « jazz » qui sont de qualité supérieure.
Néanmoins, la France accentue son avance,
et la première place lui revient sans conteste.
Les localités de Besançon, Morteau, dans le
Doubs, de Cluses, d'Araches, dans la Haute-
Savoie, fournissent les bonnes montres courantes
et la grosse horlogerie. Les réveils et les car-
tels, très demandés par la clientèle indiSlène,
proviennent du Doubs, du Jura et de la région
parisienne. Aussi donc, la France, favorisée par
la hausse des devises étrangères, tient de loin
la première place parmi les pays importateurs.
Cette suprématie ne pourra être maintenue que
si les industriels français veulent bien s'adapter
aux besoins, au - goût, aux moindres détails de
h clientèle indigène, comme l'avaient fait les
Allemands.
Il me reste à indiquer quels sont les droits de
douane. 4
Les marchandises étrangères acquittent à l' en-
trée au Maroc un droit de douane de 12,50
ad valorem,
Ce droit est calculé sur la valeur au comptant
et en gros de la marchandise rendue au bureau
de douane (frais de transport et assurance com-
pris).
Les entrées par Uudjda n acquittent qu un
droit de 5 à condition que les articles im-
portés restent dans le Maroc oriental.
Il y a lieu également de noter que les hoi-
tiers de montres sans mouvement, en or, en pla-
tine ou en argent, enrichis ou non de pierreries,
vraies ou fausses, sont soumis à l'entrée par les
ports à un droit réduit de 7 fr. 50 •> ad valo-
rem.
I elles sont donc les conditions favorables
pour la France dans lesquelles se trouve le
commerce de l'horlogerie au Maroc. Il suffit
d'un peu d'à-propos de nos fabricants pour y
conserver la suprématie.
L'instinct maternel
chez les singes
00
Les analogies frappantes entre les singea
et l'homme ont permis de faire sur les ¡ne.
miers des études précieuses quant à la thé-*
rapeutique humaine. Il était donc fort 4ai-
portant de pouvoir étudier les singes danar
toutes leurs manifestations.
Grfu e à sa remarquable collection da sta-
ges, la villa de Polatine de Cuba a pu -
ver à l'accouplement d'un mâle et d'une
femelle et à étudier ainsi les instincts fami-
liaux de la race simiesque.
Jimmy avait de douze à treize ans an 1914,
raconta le docteur Louis Montant*, ù la Société
d'Anthropologie. D'une taille xopre-'ionunnte
(1 m. 45), il était féroce et nul ne le pouvait
approcher dans sa cage.
Conconsi, uni peu plus jeune, était d'humewo
très douce. Sa taille était de 1 m. 30. On la
donna pour femme au terrible Jilllmy.
Jinimv, lorsqu'il était amoureux, s'asseyait sur
son séant, les jambes étendues, et frappuit le sol
avec la paume de ses main. A cet appel say-
vage, mystérieux et sans doute irrésistible, COrr-
oonsa tournait la tête, s'approchait de son épowx
et obéissait à lThstinci de sa race.
11l août 114, on 'apfI'lIl que* Concoaisa alllit
devenir mûre. Triste, taciturne, elle était sou-
vent prise (le vomissements significatifs.
Le 27 nvrd 1915, on trouva dans sa cage un*
rejeton. Sou corps était petit, sans poils. Seule
la tiMe était chevelue.
On lui doruna le nom d'Alouuia.
ColHXJltISa fut séparée de .limniiv dont l'tm-
meur s'était quelque peu adouciu
Quelle mère exquise que Conconsa ! Dix-huil
mois durant elle nourrit son lils avec une tendre
sollkitudo, tJnrno.is elle ne le battait. A trois
mois, Conconsu prit Alourna par la main et
lui apprit a inarcher. A trois mois et demi,
Alouma marchait. A six mois, il avait toutes ses
dents et son corps mesurait 53 centimètres de
haut. Alouma clevint. un supcrBe chimpanzé,
mais son caractère n'était pas meilleur que ce.-
lui de Jimmy. En août 1925, Il arracha deux
doigts de la main droite à son gardien, qui
l'abattit iinrnêdiut..*nient d'un»! balle de revolver
dan» la tète. Sa mère était morte cil 1917, quoi-
que* jours après avoir aecoiM'hèe pour la deuxiè-
me fHis, a CuîfHn, où on lavait menée
Les observations auxquelles ('.oiiconsa, .lininiy
et Alouma doaiuèrent lieu smu exlivnieunjnt cu-
rieuses.
On sait maintenant, qui: le placenta et le cou-
doin du chimpanzé sont du type humain, que
la femelle est plat ontophage et que lu gestation
dure neuf mois. On sait aussi (pie le cerveau
du nouveau-né de cet anthro|vmle pèse 90 gram-
mes et que son encéphale ressemble a celui du
nouveau-né des hommes.
On sait enlin comment les mères élèvent
leurs enfants.
Oue de ressemblances avec la race hu-
maine ! « Il ne manque aux singes que la
parole », dit-on. Mais ils l'ont eue jadis,
si on se rapporte a une légende que contait
un Griot toucouleur de Dagana, au Séné-
gal :
« Un jour, le bon Dieu s'arrêta dans un
village de pêcheurs, près de Dagana et
demanda du poisson aux indigènes. Ceux-ci,
qui étaient très avares, comme certains que
j'ai connus sur l'Agnéby, à ]a Côte d'Ivoire,
refusèrent d'accéder au désir d'Allah. Alors,
le susdit Allah tout puissant leur ôta l'usage
fie la parole, leur mit une queue au der-
rière, les couvrit de poils et les singes furent
créés. »
La parole a donc été retirée aux singes
et nous devons nous contenter de notre su-
périorité sur eux parce que nous savons nous
exprimer entre nous.
Ils ont leur langage propre et savent
fort bien avertir leurs frères de race des
dangers qui les menacent par certains cris,
toujours les mêmes.
E. D.
!
Sensationnelle escapade
---0-0--
Sur rApp'lm, de la t Elder Dempster
Line », arrivé hier en Angletene, venant de
la côte occidentale d'Afrique, quarante jeu-
nes singes se sont échappés de leurs cages
pendant la traversée.
Ce fut une fuite extraordinaire sur le ba-
teau. Les uns grimpèrent sur les mâts ; d'au-
tres allèrent se réfugier dans les cabines de
T. S. F. ; d'autres encore pensèrent qu'ils
n avaient rien de mieux à faire qu à déam-
buler tranquillement sur le pont. 11 fallut
plus d'une semaine pour les capturer tous.
Mais le plus fort, c'est que quand on les eut
tous fait réintégrer leur domicile, on en
trouva 44 au lieu de 40!
-- -460.
AU CONSEIL D'ETAT
- -0-0--
Elections municipales
de Grand-Bourg (Guadeloupe)
Rejet de la requête des protestataires
Le 13 juin 1926, les électeurs de la com-
mune de Grand-Bourg- (Guadeloupe), étaient
convoqués à l'effet de procéder à l'élection
du Conseil municipal.
En son temps, les Annales Coloniales ont
relaté les vifs incidents qui ont mal'llUl cette
journée. Nous n'y reviendrons pas.
Quelques jours après, le Conseil du Con-
tentieux administratif de la Guadeloupe était
saisi d'une protestation émanant de MM.
Haubuck, Triviaux, Frenet et Trubes, à la-
quelle le 12 juillet uj20, ledit Conseil du
Contentieux répondait eu prenant un ar-
rêté aux termes duquel la protestation des
électeurs ci-dessus désignés était rejeter.
t. est alors que ces derniers introduisirent
une requête au Conseil d'Etat aux uns d'an-
nulation de l'arrêté du Conseil du Conten-
tieux administratif en date du 12 juillet 1926
dont s'agit.
Dans leur pourvoi, les soute-
naient notamment
Que les délégués les pl u qualifié-*
n'avaient pas été admis au contrôle des opé-
rations électorales ;
._-. Que de nombreuses caite- avaient été
refusées ;
Que le maire en avait distribué ses
amis et ce, chez lui ;
Que le maire avait empêché des élec-
teurs inscrits de voter;
- Que d'autres avaient voté plusieurs fois;
- Que des incapables avaient voté ;
--- Que la présctve de la gendaimeiie
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