Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-02-06
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 06 février 1928 06 février 1928
Description : 1928/02/06 (A29,N21). 1928/02/06 (A29,N21).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VlNGT-NEUVIEME ANNEE. - N° 21 LB NUMERO : 10 CENTIMES ---- - LUNDI SOI H, G FEYHlER 1928.
JOUR IlL OUOTIDIEI
Rédaction & Administration :
34, KM fia Eiat-Tlator
PARIS O")
TtLtPH. : LOUV". 1S-S7
- RICHELIEU 87-U
Les Annales Coloniales
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L'n »n Mois M Moi*
France et - 10
Colonies 120» C5 » 35 »
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Les adjoints indigènes en Algérie
La question des adjoints indigènes en Algérie
vient de donner naissance à une proposition de
loi de M. Morinaud qui appelle certains com-
mentaires.
C'est aux dernières élections municipales
qu'à ma connaissance cinq ou six Conseils muni-
cipaux d'Algérie décidèrent de faire place aux
indigènes dans la municipalité et de leur don-
ner, en conséquence, un poste d'adjoint. Une
seule municipalité décida que cet indigène ad-
joint serait nommé en plus du nombre légal.
Pour être complet, il faut dire que cette dési-
gnation d'un indigène comme adjoint résultait
de véritables accords entre les Européens et
les indigènes et sanctionnait ainsi des ententes,
légitimes, du reste, en vue des élections à la
municipalité auxquelles participent Européens
comme indigènes.
En arrivant en Algérie, je trouvai donc des
indigènes installés comme adjoints avec les
attributions ordinaires des adjoints français ; dans
quelques villes cependant, et à Alger notam-
ment, il avait été convenu que pour ménager
toutes les susceptibilités, l'adjoint indigène ne
procéderait pas aux mariages et ne serait jamais
officier de l'état-civil.
Quelques préfets envifagirent aussitôt de
déférer ces élections au Conseil de préfecture,
mais je m' y refusai, estimant qu il était impos-
sible de donner aux indigènes le sentiment qu ils
étaient joués, et qu'on avait obtenu leur concours
pour les élections de la municipalité en leur
faisant des promess qu on se réservait de re-
prendre par l'administration. Donc, partout où
il n'y eut pas de protestation des particuliers,
il n' y eut pas de pourvoi ; mais. bien entendu,
l'administration devait respecter le droit des
tiers, et un pourvoi ayant été introduit par un
particulier, fut apprécié par le Conseil de Pré-
fecture de Constantine qui cassa l'élection. ¡Le
Conseil d'Etat valida la jurisprudence du
Conseil de Préfecture.
La jurisprudence du Conseil d'Etat. s'it fal-
lait la discuter, me parait très contestable. Rien
en réalité n'interdit aux indigènes d'être ad-
joints : un musulman peut même être maire de
Dakar, et en fait, nombreux ont été et sont les
précédents au Sénégal. A ajouter que dans la
liste des fonctions d autorité interdites aux indi-
gènes non naturalisés, par le décret de 1919,
ne figurent point les fonctions - d'adjoint ; il est
vrai que le Conseil d'Etat a jugé que la fonc-
tion d'adjoint n' est pas une fonction d'autorité,
mais c'est là une affirmation contraire à l'évi-
dence et l'argument demeure.
Quoi qu'il en soit, le Conseil d'Etat a jugé,
et il a jugé par un arrêté de principe. Mais
cela ne veut pas dire que toutes les élections
d" adjoints se trouvent cassées. Elles subsistent,
au contraire, intégralement, sauf celle qui est
expressément visée par la décision à laquelle je
fais allusion. Il est, en effet, de doctrine cons-
tante qu'en droit français les tribunaux et même
1j Cour de cassation, et même le Conseil d'Etat
ne rendent pas d'arrêts de règlement, qu'ils ne
peuvent connaître que des espèces et statuer
que sur des etpèces.
L'arrêt du Conseil d'Etat a produit une im-
pression de joie profonde chez tous ceux qui
font profession en Algérie d'arabophobie ; elle
a produit une impression de gêne chez tous ceux
3ui, de bonne foi, avaient compris la nécessité
--- d" associer - nos populations indigènes à l'admi-
nistration des municipalités, et M. Morinaud
qui, justement, avait donné une place aux indi-
gènes dans la municipalité de Constantine, a
annoncé qu'il déposait un projet de loi pour
réparer les conséquences de la jurisprudence du
Conseil d'Etat.
Ce projet allait donc régulariser les élections
d'Alger, de Constantine et des autres com-
munes où les Conseils municipaux avaient choisi
des adjoints parmi les indigènes ? Pas le moins
du monde.
Le projet Morinaud se propose un tout autre
objet. Il se borne à créer un adjoint indigène,
pris parmi les conseillers municipaux indigènes,
mais qui ne sera chargé que de ce qui concerne
l'administration de la population indigène. Qui
ne voit qu'il n'y a là que l'apparence d'une
réforme, que ce n'est pas du tout ce qu'on avait
voulu, en 1924, associer les indigènes à l'ad-
ministration municipale, et que c est continuer
purement et simplement le compartimentage des
indigènes en les parquant dans l'administration
- • J*
inaigene.
Au surplus, pas besoin d'une loi nouvelle
pour arriver à ce résultat, car lç décret de 1919
a déjà donné aux communes de plein exercice
le droit de demander la désignation d'un ad -
joint indigène pour l'administration des intérêts
indigènes. A la vérité, cet adjoint dénommé
caïd est nommé par le Gouverneur et non par
le Conseil municipal, mais le Conseil municipal
soumet une liste de trois noms au Gouverneur.
Le seul effet de la proposition Morinaud est
donc de faire nommer ce caïd non plus par le
Gouverneur, sur la propos ition du Conseil mu-
nicipal, mais par le Conseil municipal. Est-ce
vraiment la peine de faire tant de bruit, d'autant
plus qu'une modification au décret de 1919 suf-
firait.
Cela vaut d'autant moins la peine de modi-
fier la législation, que les attributions du caïd
prévues par le décret de 1919 sont très com-
plexes : toute une partie de ses attributions sont
d'ordre purement municipal, mais toute une
partie d'ordre gouvernemental, comme notam-
ment l' assistance due aux agents du Trésor pour
le recouvrement des impôts. Faudra-t-il donc
partager les attributions et faire ainsi deux agents
au lieu d'un : le caïd" qui continuera à avoir
l'investiture du Gouverneur pour les attributions
qui en font un fonctionnaire d Etat, t advint
indigène élu pour l'admlnistration purement mu-
nicipale. qui ne voit que ce serait instituer
entre l'adjoint et le catd ce conflit qui, déjà, par
endroit, se manifeste entre le président de Djé-
m&a élu et le cald ?
Il y a plus : ipièt avoir entendu M. Mori-
naud, la Commission conclut en remettant toute
l'administration des indigènes à cet adjoint « qui
fait des propositions au maire, et le maire sta-
tue ». De telle sorte, le maire ne devient plus
qu'une sorte de juge d'appel qui ne connait
plus les intérêts indigènes qu'au travers de l' ad-
joint, et si ce dernier ne fait pas de proposi-
tions au maire », le maire sera-t-il empêché
d'agir » ?
Ce sera donc, en outre, le conflit entre le
maire et l'adjoint, et dg même coup entre les
conseillers municipaux européens et indigènes.
Ainsi, sous le prétexte de faire une réforme
qui satisfasse tout le monde, qui donne une
satisfaction d'amour-propre à des indigènes dé.
sireux d'avoir un titre, même s'il ne confère
aucune réalité, qui donne aussi satisfaction à
ceux des éléments européens qui se révoltent à
l'idée de l'égalité de droits entre tous les Fran-
çais, quelle que soit leur race, on aboutit à un
texte qui ne peut qu'opposer Européens et indi-
gènes. C'est donc exactement le contre-pied de
h politique qu'il faut suivre. Il faut, au con-
traire, essayer de fondre, d'amalgamer, et pour
employer le terme consacré, « d'imbriquer » les
intérêts européens et les mtérêts indigènes. Il
faut avec prudence et progressivement travail-
ler à l'union morale qui ne sera obtenue que
par l'union politique. Jusqu'à présent, nous en
sommes encore à l'union économique la plus
facile à réaliser.
Mais surtout il ne faut jamais reprendre ce
qu'on a donné. Les Conseils municipaux les
plus importants d'Algérie ont spontanément
donné en 1924 avec l'assentiment des popula-
tions. Il faut confirmer.
Maurice Viollette,
Dénulr ri' H U l't'-I't-l.oi l' ,
mirii'ii (joiu-i rneùr général de l'Algérie.
-- ---------
AU CONSEIL SUPÉRIEUR
DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
---(H).-
Au murs d'un récente séonco, le Conseil
su j h* i i i'iic <1e rinslrudion Publique a adopté
f'!ltn' autres décida celui réglant l'avance-
ment des instituteurs détachés aux colo-
nies ou à l'étranger, celui fixant les traite-
ments des cadres d'Algérie.
Sur le premier point, nos lecteurs se sou-
viennent des interventions do notre ami et
collaborateur M. Jean Locquin qui viennent
enfui d'ahoutlr.
Les zones franches maritimes
--0-0--
Notre ami M. Gratien Candacc, député, a
remis entre les mains de M. le Ministre des
Travaux publics, le voeu récemment pris par
la Ligue Maritime et Coloniale Française,
relativement à l'établissement des zones
franches maritimes en France et aux colo-
nies.
Le député de la Guadeloupe demande que
le projet de loi dont il est l'auteur, touchant
cet objet si important vienne en discussion
avant la fin de la session parlementaire.
I
AU SENAT
-o-o
COMMISSION DE LA MARINE
MARCHANDE
La Commission d'Eludes de la Marino
Marchande, qui a succédé l\ la Commis-
sion Kxtrajiarleinentaire, vient de désigner
(lrJllllI!' pJ'("i(I"!1!. de la Commission des
Ports Maritimes Métropolitains et Colo-
nia ix, notre distingué collaborateur et ami
Mario Housliin.
Toutes nos félicitations à la Commission
d' Fllld, et à notre ami pour cet heureux
choix.
AU CONSEIL D'ETAT
- -
Requête de l'Association Amicale
des Professeurs de Tananarive
Le 24 octobre 1921, le Gouverneur Géné-
ral de Madagascar signait un arrêté, modi-
fiant la hiérarchie, les traitements du per-
sonnel européen de l'enseignement secon-
daire et des inspecteurs primaires.
Estimant que le Gouverneur avait excédé
les pouvoirs qui lui sont dévolus, l'Associa-
tion Amicale des Professeurs de Tananarive
avait introduit une requête au Conseil d'Etat
aux fins d'annulation de l'arrêté précité.
Les requérants faisaient valoir qu'aucun
article de l'arrêté attaqué ne fixait les prin-
cipes suivant lesquels les agents passent de
l'ancicnne formation à la nouvelle ils
faisaient remarquer, en outre, que certains
professeurs bénéficient d'avantages supé-
rieurs aux autres et que le tableau annexé à
l'arrêté constituait un véritable travail
d'avancement individuel. Que les avance-
ments, aux termes de l'article 24 de l'arrêté
du 1er juillet 1918, sont conférés par le Gou-
verneur Général sur proposition du direc-
teur de l'enseignement.
Sous prétexte de réorganisation du ser-
vice, le Gouverneur ne pouvait user de ses
pouvoirs pour opérer un reclassement du
personnel de l'enseignement secondaire.
Appelé à statuer sur cette importante af-
faire, le Conseil d'Etat a annulé l'arrêté at-
taqué en tant qu'il porte que MM. Trevis
et Chapus et Mlle Reynis seront placés dans
la nouvelle formation en qualité de profes-
seurs de 4° classe. Attendu qu'il résulte de
l'examen du tableau de reclassement, s'il
n'a pas eu pour objet de favoriser les fonc-
tionnaires provenant du cadre métropoli-
tain au détriment des agents du cadre lo-
cal, n'a pas observé la hiérarchie respective
de tous les fonctionnaires intéressés. En
ce qui concerne MM. Trévis et Chapus et
Mlle Reynis, il a le caractère d'un vérita-
ble avancement au choix ; conformément
aux dispositions de l'article 24 de l'arrêté du
ier juillet 1918 alors en vigueur, de telles
promotions ne pouvaient être effectuées sans
intervention de la commission de classe-
ment. il est constant que cette formalité
n'a pas été observée. il y a lieu d'annuler
le tableau annexé à l'arrêté du Gouverneur
Général, en date du 24 octobre 1921, en tant
qu'il porte que MM. Trevis et Chapus et
Mlle Reynis « seront placés dans la nou-
velle formation en qualité de professeurs de
4e classe n:
L'okoumé du Gabon
et l'avenir de sa production
'.,
T. okoumé du (îabon, qui était
recherche par VAllemagne, avant
guerre, tour la fabrication des hoi-
tes à cigares, qui, depuis 1920, a conquis
progressivement la plupart des marchés eu-
ropéens du fait de son emploi dans l'indtls-
trie du contreplaqué, connaît depuis un au
bientôt une vogue, un suc ci s qui s" afjamis-
sent de plus eu plus. VII se dispute littéra-
lement et à prix iF or, pourrcril-on dire, les
lots de ce beis qui sont rcJssollbU vendus
sur place ou expédiés fil Europe par les
exploitants forestiers gabonnais.
A le juger d'après son aspect, l'okoume:
n'a rien pourtant d'un bois de luxe ni même
d'un bon bois commun, comme nos chênes
de France. Les pores sont ouverts et pro-
fonds, le grain est grossier, la couleur talle;
le sciage et le rabotage dit bois sont, ail
surplus, assez difficiles. Et cependant, alors
que nombre d'autres essences coloniales dont
l'apparence est beaucoup plus séduisante trolt-
vent assez difficilement preneurs (Il ce mo-
ment, l'ohoumé se vait chaque jour ouvrir
des portes nouvelles. La production est de
l'ordre de 220.000 tonnes environ et repré-
ullte plus des 9/100 des exportations totales
de bois de notre .4.E.f. E1/t' "a plus que
doublé de 1923 à 1926. Elle ne semble gtÛ-
re, par contre, pouvoir dépasser le chiffre
indiqué ci dessus et ne suffit plus. d'ores
et déjà, aux besoins de la consommation.
C'est Ut ce qui explique la hausse persistante
de cette esstnee, hausse qui atteint (u/lftl-
lemcnt près de 300 francs par tonne sur les
prix de décembre 1926 et a fait monter les
cours de l'okoumé au niveau Je ceux de nos
plus belles variétés d'acajous af ricains.
C'est que l'industrie du contre plaqué
prend, en Europe notamment, une extension
extrêmement rapide et que l'okoumé,, par
ses facilités de déroulage et de collage, par
les fortes dimensions de ses billes, l'absence
de lIfl'uds ou défauts, dans la majeure partie
d'entre elles, est devenu le bois-type de cette
industrie.
Les facilités d'écoulement, à prix très ré-
munérateurs, dont bénéficient les exploitants
gabonnais, devraient, semble-t-il, stimuler
fortement la production. Pourquoi celle-ci
menace-t elle de rester stagnante ? Les peu-
plements seraient-ils déjà épuisés ? Son. Il
existe encore au Gabon des réserves considé-
rables où les exploitants, qui se sont bornes
jusqu'ici à couper en bordure des voies navi-
gables, ou flottables, n'ont jamais pénétré.
D'autre part, l'okoumé, essence de lumièrt,
se régénère automatiquement par semis "atll
rds, envahit même les parties de forêts 0'.
ploitées au détriment des autres essaie; < e!
croit assez rapidement pour assura, ri >'/•'voiles relativement rapprochés, des coupts
intéressantes. Mais il y a une crise 1res si
rieuse de maill-d'œllvré au Gabon, crise ren-
tre laquelle essaie de lutter VAdministration
de la colonie en -- imposant - aux exploitants
l'emploi du rail Decauville et de matérid
perfectionné d'exploitation et qu'on ne pour-
ra conjurer réellement, à notre avis, qu'en
réalisant en A.E.F. ce que nous avons pré-
conisé pour l'A.O.F., c'est-à-dire migration
lente et définitive vers la région côtière, la
plus riche de possibilités de toutes sortes,
de populations qui, dans rarrièrc-pays, re-
présentent. une valeur économique extrême-
ment faible. Sans doute va-t-on, dès mainte-
nant, chercher des travailleurs dans l'Ou-
baiighi, au Baghirmi, voire même au Tchad,
pour les cllallticrs forestiers et pour ceux dit
chemin de fer. Ta durée du voyage rend
cette main-d'œuvre très onéreuse pour les
employeurs; les difficultés de ravitaillement
en cours de rOlllf, puis ensuite à pied d'oeu-
vre, l'isolement complet de leur famille dont
souffrent les travailleurs la rendent, en outre,
excessivement peu productive ; le déchet est
élevé. Il faut repeupler le Gabon, y installer,
à proximité des centres industriels ou de co-
lonisation, des familles entières, l'avenir de
la colonie est à ce prix. Toutes autres mesu-
res qui pourront être prises pour développer
la production ne seront que des palliatifs, et
nous connaissons trop la sagacité du Gouver-
neur général Antonetti pour supposer que le
chef qui préside actuellement aux destinées
de VA.E.F. n'a pas examiné la question sous
son vrai jour. la réalisation demandera
malheureusement pas mal de temps et l'on ne
peut qu'applaudir, en attendant, aux dispo-
sitions arrêtées récemment pour ménager le
plus possible, sur les chantiers d'okoumé, la
main-d'œuvre dont disposent les exploitants
gabollnah.
Pierre Valucle,
Député du Cher,
Ancien mtntstre.
itrttiti k niMciit
Un vapeur explose sur le Mékong
Un câblogramme d'Indochine annonce
qu'un vapeur postal, parti le 4 février de
Nonsen, a coulé sur le Mékong à la suite
d'une explosion d'essence.
Il il aurait malheuresement trois victimes
parmi lesquelles M. Rene Bartholoni. an-
cien député de la Haute-Savoie, qui s*inté~
ressait vivement aux questions d Extrême-
Orient et était président du Comité du Laos.
(Par dépêche.)
TAUX DE LA PIASTRE
• O -
t,e Gouverneur général de l'Indochine vient de
faire oonnaitro au ministre des Colonies qu'à
la date du 3 février 1928 le taux officiel de la
piastre était de li fr. 95.
L'agave-sisal au Maroc
J'ai lu avec d'autant plus d'intérêt les excel-
lents articles de M. le député Georges Nouelle
sur i1 Agave-Sisal en A.O.F., que j'ai assisté
jadis aux premiers essais tentés dans ce pays,
et que, en ce moment même, je m'efforce
d'organiser quelque chose dans cet ordre
d'idées au Maroc du Sud tout au moins
celui où la température ne descend pas au-
dessous de quelques degrés au-dessus de zéro.
Si je porte mes efforts de ce côté, ce n'est
pas inutile de le dire, je pense par ani-
mosité contre l' A. 0. F. J' ai trop aimé ces
pays pour ne pas leur rendre justice. Ce n'est
pas non plus parce que, le poids des ans me
rendant difficile tout voyage en « lointains
pays », tandis que je vais encore facilement
au Maroc, je suis, presque à mon insu, attiré
par le « moindre effort ». Non : mon orienta-
tion économique actuelle a d'autres causes.
avouables, et même, à mon avis, de grosse
importance.
D abord, le climat et le spl. A première
vue, pour qui connaît le succès magnifique rem-
porté par les cultures du sisal en A.O.F., prin-
cipalement dans la région de Kayes, ce que
je dis peut sembler un aimable paradoxe.
Cependant, en y regardant d'un peu près, les
faits sont là. Partout, sauf en A. O. F., le
Sisal vit de 12 à 18 ans ; moyenne, 15 années.
En A.O.F., 8 à 9 ans. Comme la plante ne
commence à rapporter utilement que dans sa
quatrième ou sa cinquième année, il s'en suit
que pour celles qui vivent 15 ans, il y a 10
à 11 récoltes à faire, et que pour celles qui
disparaissent au bout de 6 à 9 ans, il n'est
possible de les exploiter utilement que quatre
ou cinq fois. Pourquoi ?
Probablement, d'une part, parce que le sol
de I A.O.F. n est pas assez calcaire, alors
que, topt le monde le sait, il faut pour le
sisal des terrains calcaires ; puis aussi, je crois,
parce que la précipitation d'eau en saison
d'hivernage est trop forte en A.O.F. L'Agave-
Sisal ressemble à nos grands-parents qui
affirme-t-on usaient de l'élément aquatique
avec une extrême modération, et dit-on
ne s' en portaient pas beaucoup plus mal. Pour
eux, la chose n' est pas prouvée, mais elle est
démontrée pour l'agave. Il ne lui faut pas
trop d eau.
Non pas que la plante dans les terres fortes
et bien arrosées soit moins belle et moins vi-
vace. Au contraire, elle y est trop vigoureuse.
Elle y vit trop bien, trop vite, et meurt de
même. Ce qui est fâcheux pour ceux qui la
cultivent.
Puis il y a encore un autre motif qui milite
en faveur de ma thèse. C'est la question des
transports. On sait ce que coûtent ceux-ci à
l'époque actuelle. Leur prix va-t-il diminuer
très sensiblement quand les prochaines élections
auront procuré à la France l'ère bénie de relè-
vement total, que tous les partis promettent,
mais que le Françai s moyen attend toujours.
en doute beaucoup.
lui tout cas, le plus sage est d'agir comme
si ces temps de béatitude économique ne de-
vaient jamais venir, et, par suite, ce que l'on
peut faire de mieux est d'employer hic et
nunc les moyens dont on dispose, et dont on
disposera toujours pour réduire ce fâcheux fac-
teur, « coût du transport », qui intervient si
lourdement dans l'établissement d'un prix de
revient, supprimer autant que faire se peut les
distances à franchir.
Car la fibre d'une part, l'alcool carburant
de l'autre, c'est-à-dire les deux produits que
l'on tire du Sisal, ne sont pas des objets de
grand luxe susceptibles d'être surchargés de
frais généraux très lourds. La fibre se vend
aux environs de 470 francs les 100 kilos, l'al-
cool 360 francs l'hectolitre. C'est bien, mais,
même parmi les textiles et les produits distil-
lés, il en est beaucoup qui connaissent des
cotations plus élevées. Cependant, on avoue
que, pour la production de l'A. O. F., les
frais de transport, avec embarquement, dépas-
sent souvent 700 francs par tonne. C'est beau-
coup, c'est même trop.
On peut trouver au Maroc des terres cal-
caires, suffisamment arrosées, c'est-à-dire re-
cevant 300 à 350 mm. d'eau, à quelque 15
ou 30 kilomètres de la mer, c'est-à-dire à
l' abri des embruns, et toutefois d'accès rapide
et facile. Sur ces terres, le chiffre « Trans-
ports » va passer de 700 francs à 25 ou 30 ;
c'est appréciable, et ce seul fait suffirait pour
justifier un essai.
Mais, dit-on, on n'a jamais tenté cette cul-
ture au Maroc. Et puis après ? Il y a vingt-
cinq ans non plus on ne l'avait jamais tentée
en A. O. F. Cependant, elle y est en faveur
aujourd'hui. Et on a, de plus, fait de l'Agave
en Algérie,. c'est-à-dire sous un climat sem-
blable à celui du Maroc, et là, cette plante a
vécu 18 ans en moyenne 1 Dès lors, pourquoi
ne viendrait-elle pas au Maroc, pourvu qu'on
se donne la peine de la cultiver, non en ama-
teur, mais avec les soins voulus ?
Je reviendrai sur ce sujet, dont j'ai déjà
parlé il y a quelques mois, mais je désirerais
ajouter quelques précisions.
Louis Le Barbier.
Mission anglaise attaquée ?
---0+--
Une brève dépêche de Londres annonce
que M. et Mme Glover, membres principaux
d'une expédition d'exploration scientifique
en Afrique, auraient été tués.
Une lettre, de Mme Glover, datée du 28
septembre dernier, indique qu'à cette épo-
que, les deux explorateurs se trouvaient il
Faya, dans le Borkou.
D'après une autre dépêche, Mme Glover
seule aurait été tuée mais les faita ne sont
pas encore confirmés.
Cette nouvelle parait d'ailleurs étrange,
étant donné le calme parfait qui règne darje
le norkou depuis que l'administration fran-
co i.«o y est installée*.
La colonisation et l'élevage
en Nouvelle-Calédonie
La Commission des terres instituée par
M. le Gouverneur Guyon dès son arrivée en
Nouvelle-Calédonie- pour rechercher les ter-
res disponibles dans la colonie pour laTo-
Ionisation et en faire en quelque sorte l'in-
ventaire, s'est réunie il y a quelque temps à
Koné, qui pourrait devenir un des centres
importants si les terres propres a l'agricul-
ture dans cette région et qui sont louées à
des éleveurs, pouvaient 0lre rendues librcs.
Dans cette question des teires, deux in-
dustries sont en concurrence : l'agriculture
et l'élevage. Celii-ci qui a en location une
grande partie des terres propres à l'agricu!-
ture, a en ce moment ses pâturages envahis
par un arbuste (lui s'appelle le lcntana, ce
qui oblige la colonie à étendre les superfi-
cies louées sous peine de diminuer le chep-
tel de la colonie indispensable à la fabrica-
tion des conserves de viande. Comme, d'au-
tre part, la Nouvelle-Calédonie est une co-
lonie de peuplement où la colonisation
prend de l'extension, les terres propres à
l'agriculture sont indispensables à l'instal-
lation des colons. Nombreux sont ceux qui
attendent depuis de longues années un coin
de terre auquel ils ont droit, et nombreuses
:-ont les grandes familles qui s'inquiètent de
l'avcnir de leurs enfants.
Les éleveurs, devant 1 envahissement du
Icntana, ont dû agrandir leurs locations et
ces locations, toujours accordées, se sont
étendues comme une toile d'araignée jusqu'à
proximité des centres englobant même des
terrains allotis pour la colonisation.
Cette question irritante a donné lieu à
une discussion très animée à Koné, devant
la Commission des terres qui avait, convo-
que les éleveurs et les colons de la région à
cette réunion. Cette assemblée a recherché
en plein accord une solution qui puisse ser-
vir de base à une réglementation nouvelle
et, après entente, les vœux suivants adoptés
à une grosse majorité, ont été formulés :
10 Aucun terrain ne sera accordé à bail à
longue durée autour des centres de coloni-
sation ;
20 Au moment du renouvellement des
baux, le Domaine pourra récupérer 24 %, de
la surface louée en conformité des nécessi-
tés ;
30 Les parties à récupérer seront détermi-
nées au préalable par la Commission des
Terres et portées sur les plans;
4° Pour permettre une uisite judicieuse
des terrains domaniaux et l'application
stricte de mise .en valeur, la demande d'un
ou deux agents de culture est nécessaire
pour suppléer le chef du service du Do-
maine.
Après cette réunion, la Commission des
Terres a visité tous les terrains domaniaux
de la région.
, J. Laporte.
La main-d'œuvre tonkinoise
aux Nouvelles-Hébrides
--o-c>--
A la suite d'accords intervenus entre le
Gouvernement Général de l'Indochine et le
haut-commissaire français dans l'archipel
des Nouvelles-Hébrides, les colons français
de l'archipel avaient été autorisés à recruter
au Tonkin la main-d'œuvre dont ils avaient
besoin C'est, ainsi qu'un nombre important
d'Annamites ont été dirigés en Nouvelle-
Calédonie et aux Nouvelles-Hébrides et qu'un
haut fonctionnaire de l'Indochine a été en-
voyé dans ces colonies et plus particulière-
ment aux Nouvelles-Hébrides aux tins de
contrôle. Cette inspection ayant donne lieu
à des observations qui nécessitaient la créa-
tion d'installations sanitaires pour la main-
d'œuvre tonkinoise, les colons de l'archipel,
pour pouvoir les établir, ont consenti dans
une réunion tenue à Nouméa, a payer une
taxe de 3 %, ad valorem à l'exportation des-
tinée à payer les frais de ces installations.
Malgré le but déterminé de cette taxe qui
constitue un sacrifice de la part des colons,
notre confrère de Nouméa, la France Aus-
trale, publie que Vadministration française
ne peut assurer l'équilibre du budget des
Nouvelles-IIcbrides sans le montant de cette
taxe ou d'une ressource équivalente et qu'elle
affectait les produits de cette taxe à son
budget.
En détournant le montant de ce nouvel
impôt du but spécial pour lequel il avait
été consenti par les colons, ceux-ci ne pou-
vant remplir les obligations que le Gouverne-
ment de l'Indochine leur a imposées, vont
se trouver exposés à de nouvelles ,difficult(s
pour le recrutement de la main-d'œuvre
dont ils ont un besoin absolu. Quelques fonc-
tionnaires de moins dans l'archipel auraient
peut-être évité aux colons les nouveaux sa-
crifices qui vont leur être imposés.
Diablerie tonkinoise
C'est dans un poste de brousse que la.
chose se passait. Après le déjeuner un jeune
boy, qui faisait l'office de marmiton, mit
dans le garde-manger un morceau de glace
qui restait du bloc apporté la veille par un
ami de son maître.
Le maître le regarda faire en souriant :
Tout l'après-midi brûlant passa lente-
ment. Le soir, le maître dit au boy :
Bécon, donne-nous la glace.
Le petit marmiton ne fut pas long à re-
venir, tenant une assiette pleine d'eau dans
ses mains tremblantes.
Ce n'est pas moi qui ai volé la glace,
Monsieur. Le garde-manger était fermé. Je
le jure. C'est certainement le diable qui a
volé la glace. Et tellement effrayé par la
possibilité de rencontrer le démon fourchu,
il s'enfuit chercher un autre patron dans
une maison moins hantée.
Les fillettes Arnaud fêtés
Au cours de son banquet annuel, la Fé-
dération des Anciens Combattants du Ma-
roc a "cçu les fillettes Raymonde et Odette
Arnaud qui ont été l'objet d*un accueil tou-
chant. Deux belles poupées ont été offertes
.li:' pauvre* i-henr-ea qui I.'Pes.m.
mes procédé t 1 tirage d'une tombola.
BROUSSES
& BROUTIILLES
Trop d'économies à l'Economat
Les élèves internes du lycée Gallieni, û,
Tananarivc, ont assez violemment protesté,
ces temps derniers, au sujet de la nourri-
ture (corporelle, s'entend) que leur dispen-
sait un économe trop enclin à prendre au
pied de la lettie l'énoncé de sa fonction.
La manifestation de ces jeunes gens,
d'après la presse de Tananarive, eut le tort
de ne pas emprunter aux usages diplomati-
ques leur forme polie et. peut-être néces-
-airement, un peu '1 cafarde ¡,), mais ne fut
pas tout à fait sans fondement.
L'cril du maitre (en l'espèce celui de M.
Valençot, proviseur titulaire) n'était pas là
pour surveiller l'cril du bouiiion, qui doit
;-tre, en bonne règle culinaire, innombrable
comme le ccrur de Mme de N'oailles, et
c'était un fonctionnaire de la direction de
l'Enseignement qui assurait par intérim
l'Economat du lycée de garçons et à la fois
du lycée de jeunes filles.
Ce fonctionnaire, animé du zèle le plus
louable, voulait sans doute faire regagner
au budget de la Grande lie le traitement
supplémentaire destiné à récompenser le cou-
lage qu'il faut pour se laisser, Damiens bé-
névole, partager ainsi en deux.
Mais les écoliers l'entendirent d'autant
moins de cette oreille qu'ayant le ventre
affamé, ils se trouvaient démunis d'organes
auditifs.
Bref, faisant nôtre le souhait de nos con-
frères de Madagascar, qui se réjouissent d"!
la rentrée prochaine du proviseur et espè-
rent qu'avec lui tout rentrera dans l'ordre,
nous tirerons de cette affaire une conclusion
optimiste, à savoir que dans l'océan Indien
comme ailleurs, les choses vont moins bien
lorsque le chef n'est pas là et, qu'en consé-
quence, c'est bien généralement le meilleur
homme qui est à la meilleure [,1;¡q..
Audion
«ete. ------.
Les débouchés
pour les machines agricoles
EH AFRIQUE OCGIPEftULE FRtltCUSE
Depuis quelques années, le cultivateur indi-
gène de l'Afrique Occidentale française a une
tendance très nette à abandonner les moyens
primitifs auxquels il avait recours pour labourer
ou ensemencer sa parce lle de terre. Si l'on
consulte les statistiques douanières d' avant-
guerre, on voit qu'une centaine de tonnes seu-
lement de machines agricoles sont entrées en
Afrique Occidental e française en 1913. Pen-
dant l'année 1926, le tonnage importé a été
de 621 tonnes, marquant un accroissement sen-
sible sur les entrées de 1925 qui avaient atteint
420 tonnes, et sur celles de 1924 qui étaient
de 286 tonnes.
L administration n' est d'ailleurs pas étrangère
à l'évolution du cultivateur indigène. Elle a
créé, dans les diverses colonies du groupe, des
stations agricoles et des fermes-écoles où, sous
la conduite éclairée d'agents de culture et de
moniteurs compétents, les indigènes se familia-
r isent avec les méthodes de culture européennes.
lui Guinée, notamment, où r usage de la char-
rue est de plus en plus répandu, l' administra-
tion locale a ajouté à son programme un ensei-
gnement élémentaire d' agriculture. Au Heu de
so contenter de labourer leurs terrains une seule
fois, à la fin de l'hivernage, pour les ensemen-
cer ensuite à la herse au début des pluies, cer-
tains cultivateurs font aujourd'hui des labours
do recroisement et même des troisièmes labours
alternés avec des passages fréquents des herses
articulées et des canadiennes.
La charrue préférée des malinkés est le genre
( Africa-Maroc », car l'absence de bétail mo
leur empêche les cultivateurs d' adopter un ins-
trument plus lort. Les charrues légères à versoir
hélicoïdal ou cylindrique sont également appré-
ciées par les indigènes. Quand le cultivateur
examine une charrue, ce n'est pas seulement le
versoir qui attire son attention, c' est d'abord le
prix et ensuite l'épaisseur de l'âge. Contraire-
ment à ce qui se passe au Fouta-Djallon, où
! on pratique la régénération des sols par l'en-
fouissement des engrais verts, et où le versoir
hélicoïdal s'impose en raison des terres fortes,
le versoir cylindrique convient mieux dans les
plaines silico-argileuses de la Haute-Guinée.
Toujours dans la même colonie, on comptait
a.t t septembre 1927 plus de 3.400 charrues
et plus de 2.100 herses en service, alors qu au
Ie septembre 1926 ces chiffres n'étaient res-
pectivement que de 2.100 et 1.400.
L'institution du Crédit agricole mutuel en
Afrique Occidentale française, qui donne aux
indigènes les possibilités de se procurer le ma-
tériel qui leur est nécessaire, ne manquera pas
de favoriser le développement de l'outillage de
culture mécanique dans ce groupe de colonies.
Importations 1926. Sur 621.179 kilos de
machines agricoles entrées en A.O.F., la Gui-
née prend la meilleure part des importations
avec 280.370 kilos, soit plus de 45 0/0 ; la
Cote d'Ivoire vient ensuite avec 194.793 kilos,
ou 31 0/0 ; le quatrième quart des importations
se répartit entre le Soudan français, 73.451 kgs,
le Dahomey 53.362 kilos, et enfin le Sénégal,
19.203 kilos.
Concurrence. L'industrie française rencon-
tre comme principaux concurrents sur te marché
des machines agricoles en Afrique Occidentale
française, l'Allemagne et l' Angleterre.
En 1926, la part de la France a été de
459.772 kilos, soit 74 de l'ensemble des
importations. En 1925, le pourcentage de la
- France avait atteint 87 %, après avoir - été de --
64 en 1924.
Au cours des mêmes année, l'Allemagne a
figuré dans les statistiques douanières pour
24.097 kilos de machines en 1924, soit 8
des importations; pour 11.475 kilos en 1925,
ce qui représente un pourcentage de 2,7 et
pour 84.287 kilos en 1926, soit 13 des en-
trées.
L'Angleterre, bien que marquant une pro-
gression sur les importations de 1925 où elfe
.:, Irait pour 7 %, est en baisse sut son pour-
1 c.ntage de 1924 qui approchait 16 Pen-
JOUR IlL OUOTIDIEI
Rédaction & Administration :
34, KM fia Eiat-Tlator
PARIS O")
TtLtPH. : LOUV". 1S-S7
- RICHELIEU 87-U
Les Annales Coloniales
Les annonces et réclames sont reçues au
bureau du tournai.
DIRECTEURS : Marcel RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Les ""I.ES Coi.omales ne publient que des m'lt.
cles inédits, qui sont leur propriété exclusive.
ABONNEMENTS
avec le supplément Il/llstré:
L'n »n Mois M Moi*
France et - 10
Colonies 120» C5 » 35 »
Etranger 180 » 100 » 50 »
nu s'abonne sars frais dans
tous les bureaux de poste.
Les adjoints indigènes en Algérie
La question des adjoints indigènes en Algérie
vient de donner naissance à une proposition de
loi de M. Morinaud qui appelle certains com-
mentaires.
C'est aux dernières élections municipales
qu'à ma connaissance cinq ou six Conseils muni-
cipaux d'Algérie décidèrent de faire place aux
indigènes dans la municipalité et de leur don-
ner, en conséquence, un poste d'adjoint. Une
seule municipalité décida que cet indigène ad-
joint serait nommé en plus du nombre légal.
Pour être complet, il faut dire que cette dési-
gnation d'un indigène comme adjoint résultait
de véritables accords entre les Européens et
les indigènes et sanctionnait ainsi des ententes,
légitimes, du reste, en vue des élections à la
municipalité auxquelles participent Européens
comme indigènes.
En arrivant en Algérie, je trouvai donc des
indigènes installés comme adjoints avec les
attributions ordinaires des adjoints français ; dans
quelques villes cependant, et à Alger notam-
ment, il avait été convenu que pour ménager
toutes les susceptibilités, l'adjoint indigène ne
procéderait pas aux mariages et ne serait jamais
officier de l'état-civil.
Quelques préfets envifagirent aussitôt de
déférer ces élections au Conseil de préfecture,
mais je m' y refusai, estimant qu il était impos-
sible de donner aux indigènes le sentiment qu ils
étaient joués, et qu'on avait obtenu leur concours
pour les élections de la municipalité en leur
faisant des promess qu on se réservait de re-
prendre par l'administration. Donc, partout où
il n'y eut pas de protestation des particuliers,
il n' y eut pas de pourvoi ; mais. bien entendu,
l'administration devait respecter le droit des
tiers, et un pourvoi ayant été introduit par un
particulier, fut apprécié par le Conseil de Pré-
fecture de Constantine qui cassa l'élection. ¡Le
Conseil d'Etat valida la jurisprudence du
Conseil de Préfecture.
La jurisprudence du Conseil d'Etat. s'it fal-
lait la discuter, me parait très contestable. Rien
en réalité n'interdit aux indigènes d'être ad-
joints : un musulman peut même être maire de
Dakar, et en fait, nombreux ont été et sont les
précédents au Sénégal. A ajouter que dans la
liste des fonctions d autorité interdites aux indi-
gènes non naturalisés, par le décret de 1919,
ne figurent point les fonctions - d'adjoint ; il est
vrai que le Conseil d'Etat a jugé que la fonc-
tion d'adjoint n' est pas une fonction d'autorité,
mais c'est là une affirmation contraire à l'évi-
dence et l'argument demeure.
Quoi qu'il en soit, le Conseil d'Etat a jugé,
et il a jugé par un arrêté de principe. Mais
cela ne veut pas dire que toutes les élections
d" adjoints se trouvent cassées. Elles subsistent,
au contraire, intégralement, sauf celle qui est
expressément visée par la décision à laquelle je
fais allusion. Il est, en effet, de doctrine cons-
tante qu'en droit français les tribunaux et même
1j Cour de cassation, et même le Conseil d'Etat
ne rendent pas d'arrêts de règlement, qu'ils ne
peuvent connaître que des espèces et statuer
que sur des etpèces.
L'arrêt du Conseil d'Etat a produit une im-
pression de joie profonde chez tous ceux qui
font profession en Algérie d'arabophobie ; elle
a produit une impression de gêne chez tous ceux
3ui, de bonne foi, avaient compris la nécessité
--- d" associer - nos populations indigènes à l'admi-
nistration des municipalités, et M. Morinaud
qui, justement, avait donné une place aux indi-
gènes dans la municipalité de Constantine, a
annoncé qu'il déposait un projet de loi pour
réparer les conséquences de la jurisprudence du
Conseil d'Etat.
Ce projet allait donc régulariser les élections
d'Alger, de Constantine et des autres com-
munes où les Conseils municipaux avaient choisi
des adjoints parmi les indigènes ? Pas le moins
du monde.
Le projet Morinaud se propose un tout autre
objet. Il se borne à créer un adjoint indigène,
pris parmi les conseillers municipaux indigènes,
mais qui ne sera chargé que de ce qui concerne
l'administration de la population indigène. Qui
ne voit qu'il n'y a là que l'apparence d'une
réforme, que ce n'est pas du tout ce qu'on avait
voulu, en 1924, associer les indigènes à l'ad-
ministration municipale, et que c est continuer
purement et simplement le compartimentage des
indigènes en les parquant dans l'administration
- • J*
inaigene.
Au surplus, pas besoin d'une loi nouvelle
pour arriver à ce résultat, car lç décret de 1919
a déjà donné aux communes de plein exercice
le droit de demander la désignation d'un ad -
joint indigène pour l'administration des intérêts
indigènes. A la vérité, cet adjoint dénommé
caïd est nommé par le Gouverneur et non par
le Conseil municipal, mais le Conseil municipal
soumet une liste de trois noms au Gouverneur.
Le seul effet de la proposition Morinaud est
donc de faire nommer ce caïd non plus par le
Gouverneur, sur la propos ition du Conseil mu-
nicipal, mais par le Conseil municipal. Est-ce
vraiment la peine de faire tant de bruit, d'autant
plus qu'une modification au décret de 1919 suf-
firait.
Cela vaut d'autant moins la peine de modi-
fier la législation, que les attributions du caïd
prévues par le décret de 1919 sont très com-
plexes : toute une partie de ses attributions sont
d'ordre purement municipal, mais toute une
partie d'ordre gouvernemental, comme notam-
ment l' assistance due aux agents du Trésor pour
le recouvrement des impôts. Faudra-t-il donc
partager les attributions et faire ainsi deux agents
au lieu d'un : le caïd" qui continuera à avoir
l'investiture du Gouverneur pour les attributions
qui en font un fonctionnaire d Etat, t advint
indigène élu pour l'admlnistration purement mu-
nicipale. qui ne voit que ce serait instituer
entre l'adjoint et le catd ce conflit qui, déjà, par
endroit, se manifeste entre le président de Djé-
m&a élu et le cald ?
Il y a plus : ipièt avoir entendu M. Mori-
naud, la Commission conclut en remettant toute
l'administration des indigènes à cet adjoint « qui
fait des propositions au maire, et le maire sta-
tue ». De telle sorte, le maire ne devient plus
qu'une sorte de juge d'appel qui ne connait
plus les intérêts indigènes qu'au travers de l' ad-
joint, et si ce dernier ne fait pas de proposi-
tions au maire », le maire sera-t-il empêché
d'agir » ?
Ce sera donc, en outre, le conflit entre le
maire et l'adjoint, et dg même coup entre les
conseillers municipaux européens et indigènes.
Ainsi, sous le prétexte de faire une réforme
qui satisfasse tout le monde, qui donne une
satisfaction d'amour-propre à des indigènes dé.
sireux d'avoir un titre, même s'il ne confère
aucune réalité, qui donne aussi satisfaction à
ceux des éléments européens qui se révoltent à
l'idée de l'égalité de droits entre tous les Fran-
çais, quelle que soit leur race, on aboutit à un
texte qui ne peut qu'opposer Européens et indi-
gènes. C'est donc exactement le contre-pied de
h politique qu'il faut suivre. Il faut, au con-
traire, essayer de fondre, d'amalgamer, et pour
employer le terme consacré, « d'imbriquer » les
intérêts européens et les mtérêts indigènes. Il
faut avec prudence et progressivement travail-
ler à l'union morale qui ne sera obtenue que
par l'union politique. Jusqu'à présent, nous en
sommes encore à l'union économique la plus
facile à réaliser.
Mais surtout il ne faut jamais reprendre ce
qu'on a donné. Les Conseils municipaux les
plus importants d'Algérie ont spontanément
donné en 1924 avec l'assentiment des popula-
tions. Il faut confirmer.
Maurice Viollette,
Dénulr ri' H U l't'-I't-l.oi l' ,
mirii'ii (joiu-i rneùr général de l'Algérie.
-- ---------
AU CONSEIL SUPÉRIEUR
DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
---(H).-
Au murs d'un récente séonco, le Conseil
su j h* i i i'iic <1e rinslrudion Publique a adopté
f'!ltn' autres décida celui réglant l'avance-
ment des instituteurs détachés aux colo-
nies ou à l'étranger, celui fixant les traite-
ments des cadres d'Algérie.
Sur le premier point, nos lecteurs se sou-
viennent des interventions do notre ami et
collaborateur M. Jean Locquin qui viennent
enfui d'ahoutlr.
Les zones franches maritimes
--0-0--
Notre ami M. Gratien Candacc, député, a
remis entre les mains de M. le Ministre des
Travaux publics, le voeu récemment pris par
la Ligue Maritime et Coloniale Française,
relativement à l'établissement des zones
franches maritimes en France et aux colo-
nies.
Le député de la Guadeloupe demande que
le projet de loi dont il est l'auteur, touchant
cet objet si important vienne en discussion
avant la fin de la session parlementaire.
I
AU SENAT
-o-o
COMMISSION DE LA MARINE
MARCHANDE
La Commission d'Eludes de la Marino
Marchande, qui a succédé l\ la Commis-
sion Kxtrajiarleinentaire, vient de désigner
(lrJllllI!' pJ'("i(I"!1!. de la Commission des
Ports Maritimes Métropolitains et Colo-
nia ix, notre distingué collaborateur et ami
Mario Housliin.
Toutes nos félicitations à la Commission
d' Fllld, et à notre ami pour cet heureux
choix.
AU CONSEIL D'ETAT
- -
Requête de l'Association Amicale
des Professeurs de Tananarive
Le 24 octobre 1921, le Gouverneur Géné-
ral de Madagascar signait un arrêté, modi-
fiant la hiérarchie, les traitements du per-
sonnel européen de l'enseignement secon-
daire et des inspecteurs primaires.
Estimant que le Gouverneur avait excédé
les pouvoirs qui lui sont dévolus, l'Associa-
tion Amicale des Professeurs de Tananarive
avait introduit une requête au Conseil d'Etat
aux fins d'annulation de l'arrêté précité.
Les requérants faisaient valoir qu'aucun
article de l'arrêté attaqué ne fixait les prin-
cipes suivant lesquels les agents passent de
l'ancicnne formation à la nouvelle ils
faisaient remarquer, en outre, que certains
professeurs bénéficient d'avantages supé-
rieurs aux autres et que le tableau annexé à
l'arrêté constituait un véritable travail
d'avancement individuel. Que les avance-
ments, aux termes de l'article 24 de l'arrêté
du 1er juillet 1918, sont conférés par le Gou-
verneur Général sur proposition du direc-
teur de l'enseignement.
Sous prétexte de réorganisation du ser-
vice, le Gouverneur ne pouvait user de ses
pouvoirs pour opérer un reclassement du
personnel de l'enseignement secondaire.
Appelé à statuer sur cette importante af-
faire, le Conseil d'Etat a annulé l'arrêté at-
taqué en tant qu'il porte que MM. Trevis
et Chapus et Mlle Reynis seront placés dans
la nouvelle formation en qualité de profes-
seurs de 4° classe. Attendu qu'il résulte de
l'examen du tableau de reclassement, s'il
n'a pas eu pour objet de favoriser les fonc-
tionnaires provenant du cadre métropoli-
tain au détriment des agents du cadre lo-
cal, n'a pas observé la hiérarchie respective
de tous les fonctionnaires intéressés. En
ce qui concerne MM. Trévis et Chapus et
Mlle Reynis, il a le caractère d'un vérita-
ble avancement au choix ; conformément
aux dispositions de l'article 24 de l'arrêté du
ier juillet 1918 alors en vigueur, de telles
promotions ne pouvaient être effectuées sans
intervention de la commission de classe-
ment. il est constant que cette formalité
n'a pas été observée. il y a lieu d'annuler
le tableau annexé à l'arrêté du Gouverneur
Général, en date du 24 octobre 1921, en tant
qu'il porte que MM. Trevis et Chapus et
Mlle Reynis « seront placés dans la nou-
velle formation en qualité de professeurs de
4e classe n:
L'okoumé du Gabon
et l'avenir de sa production
'.,
T. okoumé du (îabon, qui était
recherche par VAllemagne, avant
guerre, tour la fabrication des hoi-
tes à cigares, qui, depuis 1920, a conquis
progressivement la plupart des marchés eu-
ropéens du fait de son emploi dans l'indtls-
trie du contreplaqué, connaît depuis un au
bientôt une vogue, un suc ci s qui s" afjamis-
sent de plus eu plus. VII se dispute littéra-
lement et à prix iF or, pourrcril-on dire, les
lots de ce beis qui sont rcJssollbU vendus
sur place ou expédiés fil Europe par les
exploitants forestiers gabonnais.
A le juger d'après son aspect, l'okoume:
n'a rien pourtant d'un bois de luxe ni même
d'un bon bois commun, comme nos chênes
de France. Les pores sont ouverts et pro-
fonds, le grain est grossier, la couleur talle;
le sciage et le rabotage dit bois sont, ail
surplus, assez difficiles. Et cependant, alors
que nombre d'autres essences coloniales dont
l'apparence est beaucoup plus séduisante trolt-
vent assez difficilement preneurs (Il ce mo-
ment, l'ohoumé se vait chaque jour ouvrir
des portes nouvelles. La production est de
l'ordre de 220.000 tonnes environ et repré-
ullte plus des 9/100 des exportations totales
de bois de notre .4.E.f. E1/t' "a plus que
doublé de 1923 à 1926. Elle ne semble gtÛ-
re, par contre, pouvoir dépasser le chiffre
indiqué ci dessus et ne suffit plus. d'ores
et déjà, aux besoins de la consommation.
C'est Ut ce qui explique la hausse persistante
de cette esstnee, hausse qui atteint (u/lftl-
lemcnt près de 300 francs par tonne sur les
prix de décembre 1926 et a fait monter les
cours de l'okoumé au niveau Je ceux de nos
plus belles variétés d'acajous af ricains.
C'est que l'industrie du contre plaqué
prend, en Europe notamment, une extension
extrêmement rapide et que l'okoumé,, par
ses facilités de déroulage et de collage, par
les fortes dimensions de ses billes, l'absence
de lIfl'uds ou défauts, dans la majeure partie
d'entre elles, est devenu le bois-type de cette
industrie.
Les facilités d'écoulement, à prix très ré-
munérateurs, dont bénéficient les exploitants
gabonnais, devraient, semble-t-il, stimuler
fortement la production. Pourquoi celle-ci
menace-t elle de rester stagnante ? Les peu-
plements seraient-ils déjà épuisés ? Son. Il
existe encore au Gabon des réserves considé-
rables où les exploitants, qui se sont bornes
jusqu'ici à couper en bordure des voies navi-
gables, ou flottables, n'ont jamais pénétré.
D'autre part, l'okoumé, essence de lumièrt,
se régénère automatiquement par semis "atll
rds, envahit même les parties de forêts 0'.
ploitées au détriment des autres essaie; < e!
croit assez rapidement pour assura, ri >'/•'voiles relativement rapprochés, des coupts
intéressantes. Mais il y a une crise 1res si
rieuse de maill-d'œllvré au Gabon, crise ren-
tre laquelle essaie de lutter VAdministration
de la colonie en -- imposant - aux exploitants
l'emploi du rail Decauville et de matérid
perfectionné d'exploitation et qu'on ne pour-
ra conjurer réellement, à notre avis, qu'en
réalisant en A.E.F. ce que nous avons pré-
conisé pour l'A.O.F., c'est-à-dire migration
lente et définitive vers la région côtière, la
plus riche de possibilités de toutes sortes,
de populations qui, dans rarrièrc-pays, re-
présentent. une valeur économique extrême-
ment faible. Sans doute va-t-on, dès mainte-
nant, chercher des travailleurs dans l'Ou-
baiighi, au Baghirmi, voire même au Tchad,
pour les cllallticrs forestiers et pour ceux dit
chemin de fer. Ta durée du voyage rend
cette main-d'œuvre très onéreuse pour les
employeurs; les difficultés de ravitaillement
en cours de rOlllf, puis ensuite à pied d'oeu-
vre, l'isolement complet de leur famille dont
souffrent les travailleurs la rendent, en outre,
excessivement peu productive ; le déchet est
élevé. Il faut repeupler le Gabon, y installer,
à proximité des centres industriels ou de co-
lonisation, des familles entières, l'avenir de
la colonie est à ce prix. Toutes autres mesu-
res qui pourront être prises pour développer
la production ne seront que des palliatifs, et
nous connaissons trop la sagacité du Gouver-
neur général Antonetti pour supposer que le
chef qui préside actuellement aux destinées
de VA.E.F. n'a pas examiné la question sous
son vrai jour. la réalisation demandera
malheureusement pas mal de temps et l'on ne
peut qu'applaudir, en attendant, aux dispo-
sitions arrêtées récemment pour ménager le
plus possible, sur les chantiers d'okoumé, la
main-d'œuvre dont disposent les exploitants
gabollnah.
Pierre Valucle,
Député du Cher,
Ancien mtntstre.
itrttiti k niMciit
Un vapeur explose sur le Mékong
Un câblogramme d'Indochine annonce
qu'un vapeur postal, parti le 4 février de
Nonsen, a coulé sur le Mékong à la suite
d'une explosion d'essence.
Il il aurait malheuresement trois victimes
parmi lesquelles M. Rene Bartholoni. an-
cien député de la Haute-Savoie, qui s*inté~
ressait vivement aux questions d Extrême-
Orient et était président du Comité du Laos.
(Par dépêche.)
TAUX DE LA PIASTRE
• O -
t,e Gouverneur général de l'Indochine vient de
faire oonnaitro au ministre des Colonies qu'à
la date du 3 février 1928 le taux officiel de la
piastre était de li fr. 95.
L'agave-sisal au Maroc
J'ai lu avec d'autant plus d'intérêt les excel-
lents articles de M. le député Georges Nouelle
sur i1 Agave-Sisal en A.O.F., que j'ai assisté
jadis aux premiers essais tentés dans ce pays,
et que, en ce moment même, je m'efforce
d'organiser quelque chose dans cet ordre
d'idées au Maroc du Sud tout au moins
celui où la température ne descend pas au-
dessous de quelques degrés au-dessus de zéro.
Si je porte mes efforts de ce côté, ce n'est
pas inutile de le dire, je pense par ani-
mosité contre l' A. 0. F. J' ai trop aimé ces
pays pour ne pas leur rendre justice. Ce n'est
pas non plus parce que, le poids des ans me
rendant difficile tout voyage en « lointains
pays », tandis que je vais encore facilement
au Maroc, je suis, presque à mon insu, attiré
par le « moindre effort ». Non : mon orienta-
tion économique actuelle a d'autres causes.
avouables, et même, à mon avis, de grosse
importance.
D abord, le climat et le spl. A première
vue, pour qui connaît le succès magnifique rem-
porté par les cultures du sisal en A.O.F., prin-
cipalement dans la région de Kayes, ce que
je dis peut sembler un aimable paradoxe.
Cependant, en y regardant d'un peu près, les
faits sont là. Partout, sauf en A. O. F., le
Sisal vit de 12 à 18 ans ; moyenne, 15 années.
En A.O.F., 8 à 9 ans. Comme la plante ne
commence à rapporter utilement que dans sa
quatrième ou sa cinquième année, il s'en suit
que pour celles qui vivent 15 ans, il y a 10
à 11 récoltes à faire, et que pour celles qui
disparaissent au bout de 6 à 9 ans, il n'est
possible de les exploiter utilement que quatre
ou cinq fois. Pourquoi ?
Probablement, d'une part, parce que le sol
de I A.O.F. n est pas assez calcaire, alors
que, topt le monde le sait, il faut pour le
sisal des terrains calcaires ; puis aussi, je crois,
parce que la précipitation d'eau en saison
d'hivernage est trop forte en A.O.F. L'Agave-
Sisal ressemble à nos grands-parents qui
affirme-t-on usaient de l'élément aquatique
avec une extrême modération, et dit-on
ne s' en portaient pas beaucoup plus mal. Pour
eux, la chose n' est pas prouvée, mais elle est
démontrée pour l'agave. Il ne lui faut pas
trop d eau.
Non pas que la plante dans les terres fortes
et bien arrosées soit moins belle et moins vi-
vace. Au contraire, elle y est trop vigoureuse.
Elle y vit trop bien, trop vite, et meurt de
même. Ce qui est fâcheux pour ceux qui la
cultivent.
Puis il y a encore un autre motif qui milite
en faveur de ma thèse. C'est la question des
transports. On sait ce que coûtent ceux-ci à
l'époque actuelle. Leur prix va-t-il diminuer
très sensiblement quand les prochaines élections
auront procuré à la France l'ère bénie de relè-
vement total, que tous les partis promettent,
mais que le Françai s moyen attend toujours.
en doute beaucoup.
lui tout cas, le plus sage est d'agir comme
si ces temps de béatitude économique ne de-
vaient jamais venir, et, par suite, ce que l'on
peut faire de mieux est d'employer hic et
nunc les moyens dont on dispose, et dont on
disposera toujours pour réduire ce fâcheux fac-
teur, « coût du transport », qui intervient si
lourdement dans l'établissement d'un prix de
revient, supprimer autant que faire se peut les
distances à franchir.
Car la fibre d'une part, l'alcool carburant
de l'autre, c'est-à-dire les deux produits que
l'on tire du Sisal, ne sont pas des objets de
grand luxe susceptibles d'être surchargés de
frais généraux très lourds. La fibre se vend
aux environs de 470 francs les 100 kilos, l'al-
cool 360 francs l'hectolitre. C'est bien, mais,
même parmi les textiles et les produits distil-
lés, il en est beaucoup qui connaissent des
cotations plus élevées. Cependant, on avoue
que, pour la production de l'A. O. F., les
frais de transport, avec embarquement, dépas-
sent souvent 700 francs par tonne. C'est beau-
coup, c'est même trop.
On peut trouver au Maroc des terres cal-
caires, suffisamment arrosées, c'est-à-dire re-
cevant 300 à 350 mm. d'eau, à quelque 15
ou 30 kilomètres de la mer, c'est-à-dire à
l' abri des embruns, et toutefois d'accès rapide
et facile. Sur ces terres, le chiffre « Trans-
ports » va passer de 700 francs à 25 ou 30 ;
c'est appréciable, et ce seul fait suffirait pour
justifier un essai.
Mais, dit-on, on n'a jamais tenté cette cul-
ture au Maroc. Et puis après ? Il y a vingt-
cinq ans non plus on ne l'avait jamais tentée
en A. O. F. Cependant, elle y est en faveur
aujourd'hui. Et on a, de plus, fait de l'Agave
en Algérie,. c'est-à-dire sous un climat sem-
blable à celui du Maroc, et là, cette plante a
vécu 18 ans en moyenne 1 Dès lors, pourquoi
ne viendrait-elle pas au Maroc, pourvu qu'on
se donne la peine de la cultiver, non en ama-
teur, mais avec les soins voulus ?
Je reviendrai sur ce sujet, dont j'ai déjà
parlé il y a quelques mois, mais je désirerais
ajouter quelques précisions.
Louis Le Barbier.
Mission anglaise attaquée ?
---0+--
Une brève dépêche de Londres annonce
que M. et Mme Glover, membres principaux
d'une expédition d'exploration scientifique
en Afrique, auraient été tués.
Une lettre, de Mme Glover, datée du 28
septembre dernier, indique qu'à cette épo-
que, les deux explorateurs se trouvaient il
Faya, dans le Borkou.
D'après une autre dépêche, Mme Glover
seule aurait été tuée mais les faita ne sont
pas encore confirmés.
Cette nouvelle parait d'ailleurs étrange,
étant donné le calme parfait qui règne darje
le norkou depuis que l'administration fran-
co i.«o y est installée*.
La colonisation et l'élevage
en Nouvelle-Calédonie
La Commission des terres instituée par
M. le Gouverneur Guyon dès son arrivée en
Nouvelle-Calédonie- pour rechercher les ter-
res disponibles dans la colonie pour laTo-
Ionisation et en faire en quelque sorte l'in-
ventaire, s'est réunie il y a quelque temps à
Koné, qui pourrait devenir un des centres
importants si les terres propres a l'agricul-
ture dans cette région et qui sont louées à
des éleveurs, pouvaient 0lre rendues librcs.
Dans cette question des teires, deux in-
dustries sont en concurrence : l'agriculture
et l'élevage. Celii-ci qui a en location une
grande partie des terres propres à l'agricu!-
ture, a en ce moment ses pâturages envahis
par un arbuste (lui s'appelle le lcntana, ce
qui oblige la colonie à étendre les superfi-
cies louées sous peine de diminuer le chep-
tel de la colonie indispensable à la fabrica-
tion des conserves de viande. Comme, d'au-
tre part, la Nouvelle-Calédonie est une co-
lonie de peuplement où la colonisation
prend de l'extension, les terres propres à
l'agriculture sont indispensables à l'instal-
lation des colons. Nombreux sont ceux qui
attendent depuis de longues années un coin
de terre auquel ils ont droit, et nombreuses
:-ont les grandes familles qui s'inquiètent de
l'avcnir de leurs enfants.
Les éleveurs, devant 1 envahissement du
Icntana, ont dû agrandir leurs locations et
ces locations, toujours accordées, se sont
étendues comme une toile d'araignée jusqu'à
proximité des centres englobant même des
terrains allotis pour la colonisation.
Cette question irritante a donné lieu à
une discussion très animée à Koné, devant
la Commission des terres qui avait, convo-
que les éleveurs et les colons de la région à
cette réunion. Cette assemblée a recherché
en plein accord une solution qui puisse ser-
vir de base à une réglementation nouvelle
et, après entente, les vœux suivants adoptés
à une grosse majorité, ont été formulés :
10 Aucun terrain ne sera accordé à bail à
longue durée autour des centres de coloni-
sation ;
20 Au moment du renouvellement des
baux, le Domaine pourra récupérer 24 %, de
la surface louée en conformité des nécessi-
tés ;
30 Les parties à récupérer seront détermi-
nées au préalable par la Commission des
Terres et portées sur les plans;
4° Pour permettre une uisite judicieuse
des terrains domaniaux et l'application
stricte de mise .en valeur, la demande d'un
ou deux agents de culture est nécessaire
pour suppléer le chef du service du Do-
maine.
Après cette réunion, la Commission des
Terres a visité tous les terrains domaniaux
de la région.
, J. Laporte.
La main-d'œuvre tonkinoise
aux Nouvelles-Hébrides
--o-c>--
A la suite d'accords intervenus entre le
Gouvernement Général de l'Indochine et le
haut-commissaire français dans l'archipel
des Nouvelles-Hébrides, les colons français
de l'archipel avaient été autorisés à recruter
au Tonkin la main-d'œuvre dont ils avaient
besoin C'est, ainsi qu'un nombre important
d'Annamites ont été dirigés en Nouvelle-
Calédonie et aux Nouvelles-Hébrides et qu'un
haut fonctionnaire de l'Indochine a été en-
voyé dans ces colonies et plus particulière-
ment aux Nouvelles-Hébrides aux tins de
contrôle. Cette inspection ayant donne lieu
à des observations qui nécessitaient la créa-
tion d'installations sanitaires pour la main-
d'œuvre tonkinoise, les colons de l'archipel,
pour pouvoir les établir, ont consenti dans
une réunion tenue à Nouméa, a payer une
taxe de 3 %, ad valorem à l'exportation des-
tinée à payer les frais de ces installations.
Malgré le but déterminé de cette taxe qui
constitue un sacrifice de la part des colons,
notre confrère de Nouméa, la France Aus-
trale, publie que Vadministration française
ne peut assurer l'équilibre du budget des
Nouvelles-IIcbrides sans le montant de cette
taxe ou d'une ressource équivalente et qu'elle
affectait les produits de cette taxe à son
budget.
En détournant le montant de ce nouvel
impôt du but spécial pour lequel il avait
été consenti par les colons, ceux-ci ne pou-
vant remplir les obligations que le Gouverne-
ment de l'Indochine leur a imposées, vont
se trouver exposés à de nouvelles ,difficult(s
pour le recrutement de la main-d'œuvre
dont ils ont un besoin absolu. Quelques fonc-
tionnaires de moins dans l'archipel auraient
peut-être évité aux colons les nouveaux sa-
crifices qui vont leur être imposés.
Diablerie tonkinoise
C'est dans un poste de brousse que la.
chose se passait. Après le déjeuner un jeune
boy, qui faisait l'office de marmiton, mit
dans le garde-manger un morceau de glace
qui restait du bloc apporté la veille par un
ami de son maître.
Le maître le regarda faire en souriant :
Tout l'après-midi brûlant passa lente-
ment. Le soir, le maître dit au boy :
Bécon, donne-nous la glace.
Le petit marmiton ne fut pas long à re-
venir, tenant une assiette pleine d'eau dans
ses mains tremblantes.
Ce n'est pas moi qui ai volé la glace,
Monsieur. Le garde-manger était fermé. Je
le jure. C'est certainement le diable qui a
volé la glace. Et tellement effrayé par la
possibilité de rencontrer le démon fourchu,
il s'enfuit chercher un autre patron dans
une maison moins hantée.
Les fillettes Arnaud fêtés
Au cours de son banquet annuel, la Fé-
dération des Anciens Combattants du Ma-
roc a "cçu les fillettes Raymonde et Odette
Arnaud qui ont été l'objet d*un accueil tou-
chant. Deux belles poupées ont été offertes
.li:' pauvre* i-henr-ea qui I.'Pes.m.
mes procédé t 1 tirage d'une tombola.
BROUSSES
& BROUTIILLES
Trop d'économies à l'Economat
Les élèves internes du lycée Gallieni, û,
Tananarivc, ont assez violemment protesté,
ces temps derniers, au sujet de la nourri-
ture (corporelle, s'entend) que leur dispen-
sait un économe trop enclin à prendre au
pied de la lettie l'énoncé de sa fonction.
La manifestation de ces jeunes gens,
d'après la presse de Tananarive, eut le tort
de ne pas emprunter aux usages diplomati-
ques leur forme polie et. peut-être néces-
-airement, un peu '1 cafarde ¡,), mais ne fut
pas tout à fait sans fondement.
L'cril du maitre (en l'espèce celui de M.
Valençot, proviseur titulaire) n'était pas là
pour surveiller l'cril du bouiiion, qui doit
;-tre, en bonne règle culinaire, innombrable
comme le ccrur de Mme de N'oailles, et
c'était un fonctionnaire de la direction de
l'Enseignement qui assurait par intérim
l'Economat du lycée de garçons et à la fois
du lycée de jeunes filles.
Ce fonctionnaire, animé du zèle le plus
louable, voulait sans doute faire regagner
au budget de la Grande lie le traitement
supplémentaire destiné à récompenser le cou-
lage qu'il faut pour se laisser, Damiens bé-
névole, partager ainsi en deux.
Mais les écoliers l'entendirent d'autant
moins de cette oreille qu'ayant le ventre
affamé, ils se trouvaient démunis d'organes
auditifs.
Bref, faisant nôtre le souhait de nos con-
frères de Madagascar, qui se réjouissent d"!
la rentrée prochaine du proviseur et espè-
rent qu'avec lui tout rentrera dans l'ordre,
nous tirerons de cette affaire une conclusion
optimiste, à savoir que dans l'océan Indien
comme ailleurs, les choses vont moins bien
lorsque le chef n'est pas là et, qu'en consé-
quence, c'est bien généralement le meilleur
homme qui est à la meilleure [,1;¡q..
Audion
«ete. ------.
Les débouchés
pour les machines agricoles
EH AFRIQUE OCGIPEftULE FRtltCUSE
Depuis quelques années, le cultivateur indi-
gène de l'Afrique Occidentale française a une
tendance très nette à abandonner les moyens
primitifs auxquels il avait recours pour labourer
ou ensemencer sa parce lle de terre. Si l'on
consulte les statistiques douanières d' avant-
guerre, on voit qu'une centaine de tonnes seu-
lement de machines agricoles sont entrées en
Afrique Occidental e française en 1913. Pen-
dant l'année 1926, le tonnage importé a été
de 621 tonnes, marquant un accroissement sen-
sible sur les entrées de 1925 qui avaient atteint
420 tonnes, et sur celles de 1924 qui étaient
de 286 tonnes.
L administration n' est d'ailleurs pas étrangère
à l'évolution du cultivateur indigène. Elle a
créé, dans les diverses colonies du groupe, des
stations agricoles et des fermes-écoles où, sous
la conduite éclairée d'agents de culture et de
moniteurs compétents, les indigènes se familia-
r isent avec les méthodes de culture européennes.
lui Guinée, notamment, où r usage de la char-
rue est de plus en plus répandu, l' administra-
tion locale a ajouté à son programme un ensei-
gnement élémentaire d' agriculture. Au Heu de
so contenter de labourer leurs terrains une seule
fois, à la fin de l'hivernage, pour les ensemen-
cer ensuite à la herse au début des pluies, cer-
tains cultivateurs font aujourd'hui des labours
do recroisement et même des troisièmes labours
alternés avec des passages fréquents des herses
articulées et des canadiennes.
La charrue préférée des malinkés est le genre
( Africa-Maroc », car l'absence de bétail mo
leur empêche les cultivateurs d' adopter un ins-
trument plus lort. Les charrues légères à versoir
hélicoïdal ou cylindrique sont également appré-
ciées par les indigènes. Quand le cultivateur
examine une charrue, ce n'est pas seulement le
versoir qui attire son attention, c' est d'abord le
prix et ensuite l'épaisseur de l'âge. Contraire-
ment à ce qui se passe au Fouta-Djallon, où
! on pratique la régénération des sols par l'en-
fouissement des engrais verts, et où le versoir
hélicoïdal s'impose en raison des terres fortes,
le versoir cylindrique convient mieux dans les
plaines silico-argileuses de la Haute-Guinée.
Toujours dans la même colonie, on comptait
a.t t septembre 1927 plus de 3.400 charrues
et plus de 2.100 herses en service, alors qu au
Ie septembre 1926 ces chiffres n'étaient res-
pectivement que de 2.100 et 1.400.
L'institution du Crédit agricole mutuel en
Afrique Occidentale française, qui donne aux
indigènes les possibilités de se procurer le ma-
tériel qui leur est nécessaire, ne manquera pas
de favoriser le développement de l'outillage de
culture mécanique dans ce groupe de colonies.
Importations 1926. Sur 621.179 kilos de
machines agricoles entrées en A.O.F., la Gui-
née prend la meilleure part des importations
avec 280.370 kilos, soit plus de 45 0/0 ; la
Cote d'Ivoire vient ensuite avec 194.793 kilos,
ou 31 0/0 ; le quatrième quart des importations
se répartit entre le Soudan français, 73.451 kgs,
le Dahomey 53.362 kilos, et enfin le Sénégal,
19.203 kilos.
Concurrence. L'industrie française rencon-
tre comme principaux concurrents sur te marché
des machines agricoles en Afrique Occidentale
française, l'Allemagne et l' Angleterre.
En 1926, la part de la France a été de
459.772 kilos, soit 74 de l'ensemble des
importations. En 1925, le pourcentage de la
- France avait atteint 87 %, après avoir - été de --
64 en 1924.
Au cours des mêmes année, l'Allemagne a
figuré dans les statistiques douanières pour
24.097 kilos de machines en 1924, soit 8
des importations; pour 11.475 kilos en 1925,
ce qui représente un pourcentage de 2,7 et
pour 84.287 kilos en 1926, soit 13 des en-
trées.
L'Angleterre, bien que marquant une pro-
gression sur les importations de 1925 où elfe
.:, Irait pour 7 %, est en baisse sut son pour-
1 c.ntage de 1924 qui approchait 16 Pen-
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