Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-02-02
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 02 février 1928 02 février 1928
Description : 1928/02/02 (A29,N19). 1928/02/02 (A29,N19).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64512061
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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LE NUMERO : ao CENTIMES
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Les Annales Coloniales
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L'Enseignement Secondaire aux Colonies
Un grand tournoi se prépare, qui aura pour
champ cloe la salie des séances publiques du
Sénat. Qu'on se le dise ! C'est pour le 20 fé-
vrier 1928 Les chevaliers des langues an-
ciennes, ceux des langues modernes, armés de
pied en cap, se combattront sur l'arène. De
pareitles rencontres ont déjà eu lieu, au Pa-
a:-. Bourbon comme au Luxembourg Mais,
CelL" lois, la lutte sera particulièrement bril-
lante. Nescio quid majus nascitur lIiaJe. Les
deux Ajax, Léon et Victor Bérard, mesure-
ront leurs lances, et autour d'eux de vaillants
champions d'une illustre querelle rivaliseront
de courage et d'ardeur.
Des deux côtés, comme aux temps homéri-
ques. on s'excite à la bataille. jamais l'ensei.
gnement secondaire n'aura compté de plus
héroïques défenseurs.
L'enseignement secondaire de France, car,
dans cette noble mêlée, le pauvre petit ensei-
gnement secondaire colonial ne peut garder
r espoir d'attirer sur lui quelques parcelles
d'attention. Nous attendons, nous autres, des
jours meilleurs. Paulo minora canamus. L'oc-
casion nous sera offerte de soulever un débat
sur les lycées et les collèges de nos provinces
tointaines. Nous ne la laisserons pas échapper.
La question a son - importance. Pour ne
prendre qu'un exemple, arrêtons-nous à ce
passage du très remarquable et très éloquent
discours prononcé par' Alexandre Varenne, le
21 octobre 1927, où il définit « l'enseignement
secondaire local », tel qu'il est organisé en
Indochine. Autour de chacune de ces lignes,
on peut grouper les souvenirs de longs débats
qui durent depuis des années et qui ne sont pas
près de leur fin.
Transformation, rajeunissement de l'ensei-
gnement secondaire indigène, c' est le but que
poursuivait Alexandre Varenne, et il avait rai-
son. A-t-. l réussi, après tant d'autres qui ont
échoué ? Je ne demanderais pas mieux que de
le croire, après avoir rendu hommage à son
effort intelligent et soutenu, et, si je ne suis
pas prêt à lui accorder que les humanités indo-
chinoises peuvent prendre la place des huma-
nités gréco-latines, je voudrais pouvoir conclure
avec lui que le nouveau baccalauréat indigène
mérite d'être proclamé équivalent au bacca-
lauréat métropolitain.
« Mais comment le baccalauréat local, in-
terroge Nguyen-Van-Lan dans la Tribune In-
JoclrlnoiJe, pourrait-il être l'lquivalent du bac-
calauréat métropolitain lorsque les deux ensei-
gnementt secondaires sont si différents l'un de
autre ? » N'allez pas vous imaginer que celui
qui pote cette interrogation ne condamne pas
cette inégalité, qui fait que les élèm désertait
l'enseignement secondaire indigène parce qu'ils
le considèrent « comme une catégorie inférieure
de l'enseignement secondaire français » (ces
mots sont d'Alexandre Varenne) ; il déplore
qu un étudiant en médecine de l'Université
d'Hanol quand il a son baccalauréat local,
soit condamné à ne pas arriver plus haut qu au
diplôme de médecin auxiliaire, tandis que,
pourvu du baccalauréat métropolitain, il aurait
e droit de préparer son diplôme de docteur en
médecine. Il rappelle le cas d'un étudiant en
médecine de l'Ecole d'Hanoi qui, abandon-
nant les études supérieures momentanément,
retourne au Collège Chasseloup-Laubat, de
Saigon, conquiert son baccalauréat métropoli-
tain et revient à l'enseignement supérieur, sûr
désormais de parvenir au grade de docteur. On
entend bien que le plus souvent, les élèves de
l'enseignement secondaire local n'attendent pas
jusque-là pour bifurquer : ils s'évadent dans
l'enseignement secondaire français dès qu'ils le
peuvent.
Et ce n'est pas seulement en vue des fu-
tures peaux d'âne. Ici, il faut laisser la parole
i Nguyen-Van-Lan :
« Dans l'enseignement secondaire franco-
indigène, c'est le contraire (de ce qui se passe
dans l'enseignement secondaire français où l'on
peut opter pour telle ou telle section). On
apprend tout à la fois, on se gave la cervelle
d une foule de connaissances touffues dont
beaucoup sont superflues. Une telle méthode
ne sert qu'à former une tête bien pleine au lieu
d'une tête bien faite, est vaine et non profi-
table. Car un élève qui n'a pas l'esprit mathé-
matique, aussi loin qu'il pousse ses études,
négligera toujours la matière pour laquelle il
n a pas de goût et n y fait aucun progrès. Et
que serviraient à un futur étudiant en droit les
problèmes trigonométriques, les calculs algé-
briques, les théories scientifiques ? » Il y a un
certain nombre d'affirmations contestables et
même d'erreurs au point de vue pédagogique,
mais est-il vrai qu'il n'y ait rien d'exact dans
,cette critique de l'enseignement secondaire lo-
cal, dont la première imperfection est qu'il ne
fait pas suite à l' enseignement primaire supé-
rieur qui y conduit, qu il ne le continue pas,
et qu'en quittant l'un pour l'autre, l'élève ne
sait plus où il en est.
Les résultats sont faciles à deviner : deux
grandes catégories d'élèves : ceux dont les pa-
rents - ont une - fortune suffisante pour faire - face
aux frais de 1 enseignement secondaire français;
ils vont directement à celui-ci, ou s' empres-
sent de licher le premier pour le second ;
ceux dont les parents ont une situation mé-
diocre ; ils s'en vont après le diplôme d'ensei-
gnement primaire supérieur, ou si, ayant obtenu
une bourse, ils entrent dans l'enseignement
secondaire local, ils se débrouillent pour s'y
préparer au brevet supérieur ou même au bac-
calauréat métropolitain.
il y a donc une réforme à accomplir. Celle
d Alexandre Varenne est insuffisante. Nguyen-
Van-Lan propose l'organisation d'un enseigne-
ment secondaire franco-indigène faisant suite à
l'enseigement primaire, distinct de l'enseigne-
ment primaire supérieur, et la division en sec-
tion littéraire et en section scientifique, au moins
dans les trois dernières années : dans la pre-
mière, aux études gréco-latines, correspondrait
l'enseignement des caractères chinois (pour les
pays d'Annam), celui du sanscrit et du pili
(pour le Cambodge et le Laos), la langue indi-
gène étant considérée comme la oeuxième
langue.
Les techniciens en discuteront. Nguyen- Van-
Lan prétend qu'avec ce système, l' enseigne-
ment secondaire franco-indigène aurait la même
valeur que l'enseignement secondaire français
(ce qui me paraît, encore uhe fois, contesta-
ble), et que le baccalauréat local pourrait être
l'équivalent du baccalauréat métropolitain (et
j: n'y vois, pour ma part, aucun inconvénient).
Que n 'ajoute-t-il que l'enseignement secon-
daire local, mieux adapté au milieu indigène,
au génie de la race, à ses traditions intellec-
tuelles et morales, produirait des résultats "plus
certains et plus précieux ? 11 aurait une valeur
autre, mais si cette valeur était telle que l'équi-
valence dût être accordée, pourquoi pas ?
Toujours est-il qu'il serait injuste de repro-
cher à Alexandre Varenne de n'avoir pas pro-
clamé cette équivalence dans son arrêté du 15
juillet 1927. Il l'aurait fait, s'il en avait eu
le pouvoir. C'est incontestable quand on a lu
ses déclarations. Il a insisté sur l'obligation
de donner du prestige à l'enseignement local,
et d' « opérer dans cette sotte d'impasse où
nous engagions la jeunesse qui nous était
confiée, la trouée qu'elle réclame, qu'elle mé-
rite, vers les sphères les plus élevées de l'en-
seignement ».
Il a fait plus encore. Il a montré le côté
social du problème et les conséquences déplo-
rables de l' exode vers les lycées français de
tant de jeunes gens auxquels renseignement
secondaire indochinois n'ouvre pas toutes les
portes de l'enseignement supérieur. Dans ces
« en f ants de douze ans arrachés à l'influence
de leur famille, bientôt pipés à l'appât de
fausses formules d'émancipation, égarés au ha-
sard des rencontres, exposés à renier leurs tra-
ditions de race pour n' adopter que les réactions
altérées ou contrefaites d'une mentalité étran-
gère x, il voit les futurs agitateurs, grisés de
mots, dangereux pour la cause même qu'ils
défendent et qu'ils compromettent par leun
propos et par leur conduite. Varenne a raison.
Ce ne serait que demi-mal si les déserteurs de
l'enseignement franco-indigène se contentaient
d'émigrer du Collège ChuaelLaubat. Ils
vont plus loin, beaucoup plus foin, et sans
doute Varenne a-t-il dans son oreille l'excla-
mation de cette brave petite paysanne, le poing
tendu vers la grande ville : « Ah 1 ce Paris 1
ce qu'on lui donne. et ce qu'il nous ren-
voie ! » Encore cette paysanne était-elle à
quelques heures de chemin de fer de la Ville
Lumière et aurait-elle pu facilement y trouver
des Parisiens de sa province, de son village.
Mais ces enfants de douze ans, égarés au ha-
sard des rencontres, et dont la famille est si
loin que les lettres mettent des mois entiers
pour leur parvenir 1.
Mario Routtan,
Sénateur de t'iiérault, ancien ministre
Vice-Président de ta Commission
sénatoriale des Colonies.
8..
Tout le monde à son poste
-0-0--
L'heure des élections approche.
Tous les Gouverneurs rejoignent leur poste.
M. Gerbinis, Gouverneur de la Martinique,
est parti hier.
M. de Guise, Gouverneur des Etablisse-
ments français dans l'Inde, rejoindra son poste
par le paquebot du 10.
M. Maillet, le nouveau Gouverneur de la
Guyane, s'est embarqué le 21 janvier.
M. Adrien Juvanon, qui a abandonné
Cayenne pour Saint-Pierre et Miquelon, rejoin-
dra de son côté vers le 10.
M. Pètre, chargé p. i. des fonctions de
Commissaire de la République au Togo pen-
dant le congé du titulaire, M. Paul Bonne-
canère, s'est embarqué le 31 janvier pour
Lomé.
M. Siadous, qui fait l'intérim au Togo, quit-
tera Lomé, aussitôt l'arrivée de M. Pètre pour
rentrer en France et se diriger ensuite sur Pa-
peete, à la suite de sa nomination au Gouver-
nement des Etablissement français d'Océanie.
Voyage de M. Lucien Saint
M. Lucien Saint, résident général de
France en Tunisie, s'embarquera samedi
à destination de Paris. (Par dépêche.)
-060m -- -
Main-d'œuvre italienne
en Afrique
- ()-
Les Compagnies commerciales françaises
aux colonies comptent dans leur personnel
un très grand r ombre d'Italiens. Il n'y a pas
que dans cette branche de l'activité colo-
niale que l'on constate les effets de l'immi-
gration italienne dans nos possessions.
Le nombre des Italiens vivant en Afrique
s'élevait fin 1024 à 188.000, répartis comme
suit : en Tunisie, 91.000; en Egypte, 45.000;
en Algérie 37.000 ; au Maroc, 12.000 ; en
Afrique du Sud, 2.000 et 600 au Congo.
Le nombre s'en est accru depuis ; cepen-
dant en terme général les emplois de-
mandant des aptitudes spéciales étant ré-
servés par les Etats colonisateurs à leurs
nationaux, l'Afrique du Nord attire plus
particulièrement la main-d'œuvre agricole
italienne.
La nécessité de trouver des débouchés
PDUR l'émigration des classes moyennes pose
donc à l'Italie un problème des plus préoc-
cupants.
C'est le Congo belge qui offre le plus de
ressource aux - spécialistes et intellectuels
italiens. En 1925, 78 Italiens sont entrés au
service du Gouvernement du Congo ':!t 40
autres trouvèrent des occupations rémuné-
ratrices auprès des Compagnies.
Mais l'aspiration coloniale italienne et la
question difficile à résoudre des colonies à
mandat seront-elles susceptibles de remé-
dier à cet état de choses ?
Le Gouverneur Général
de Madagascar
et les délégations
Il est à penser que Madagascar
entre véritablement 'dans un nou-
veau stade de son évolution géné-
rale. La vie économique de la Grande lie
peut, en effets être fortement influencée par
la récente réforme aàmillistrativf.
Au sujet de cette réforme, le Gou-
verneur général a rappelé l'exagératio"
d'une centralisation à outrance nécessaire du
temps de Voccupation militaire, mais que le
Gouverneur général G allié ni, avec sa claire
vision de l'avenir, avait dénoncée, dès 1905,
comme devant être abolie au plus tôt. Elle
existe toujours, absorbant pour des tra-
vaux sans utilité le meilleur du temps de
nos fonctionnaires d'autorité.
Les bureaux du Gouvernement général et
des services, ceux des provinces, des dis-
tricts sont contraints, pour la moindre af-
faire, de comparer d'innombrables textes et
de les commenter.
M. Marcel Olivier, par sa réorganisation,
a créé, ainsi que l'a relaté le distingué séna-
teur de la Marne M. Haudos, six régions
dont les titulaires seront de véritables lieu-
tenants-gouverneurs. Ces régions aitront une
autonomie administrative et financière et
seront divisées en provinces ayant le person-
nel subalterne nécessaire pour que le chef
puisse « se consacrer à la tâche si haute de
direction et de tutelle de la population indi-
gène qui lui est impartie. »
Enfin, cette réforme est faite avec le sou-
ci de ne causer aucune dépense supplémen-
taire de personnel, celui existant étant re-
groupe dans de meilleures conditions.
Cette grande réforme a été accueillie avec
faveur par les délégatio/ls, qui ont chaleu-
reusement applaudi le discours du Gouver-
neur général. On verra à l'épreuve si les
espoirs se réalisent et si des retouches seront
nécessaires. On constate toutefois qu'alors
que la région du Nord comprend un petit
territoire grand comme trois ou quatre dé-
partements français, celle du Sud repré-
sente le tiers de la superficie de la France,
ce qui rendra difficile la tâche de contrôle
du futur chef de cette région.
En résumé, le travail des délégations en
accord avec l'Administration a été bon, mais
je ne puis omettre une critique que j'ai déjà
formulée - en pareille circonstance.
Les délégations se plaignent avec raison
de leur impuissance à donner des avis et à
formuler des propositions.
L'Administration locale leur 'demande le
vote en l'espace de dix jours de projets
qu'ils n'ont pas eu le temps d'étudier anté-
rieurement. Ils approuvent, faisant crédit à
VAdministration.
C'est ce que chaque discours 'de clôture
du président des délégations constate avec
mélancolie :
» L'Assemblée, déclare-t-il, n'a pas voulu
créer d'embarras à l'Administration, elle a
accepté, surtout en matière fiscale, tout ce
qui a été demandé. Cependant. »
Et alors s'égrène la série des desiderata.
Vraimeht, il serait possible de mettre les
futurs délégués en état de se faire une opi-
nion sur les problèmes qui vont leur être
-- posés. - Les bureaux de Tananarive pour-
raient, dans ce but, adresser aux Chambres
de Commerce, un ou deux mois avant la
réunion des délégations, les projets princi-
paux, surtout ceux intéressant la fiscalité
de la Grande Ile. Ils seraient étudiés à loi-
sir et les délégués ne manqueraient pas alors
de formuler des. avis précieux. Je souhaite
que M. Marcel Olivier réalise au plus tôt
cette suggestion.
En tout cas, la décentralisation, une utili-
sation économique du personnel europÜn,
des responsabilités bien précisées me parais-
sent constituer une œuvre excellente et de
nature, je le répète, à favoriser le progrès
économique et j'ajoute : le progrès social.
Maurice Bouilloux-Lmfont,
DIpuM au Finistère.
Vict-Prêsident de la Chambre,
: '»*
1 CANDIDATURES
-(H)-
PAS-DE-CALAIS
Arras
M. Georges Barthélémy, ancien adjoint des
Affaires indigènes en A.O.F., président de la
Fédération des anciens coloniaux, sera candidat
dans la 2e circonscription d'Arras aux pro-
chaines élections législatives. On se rappelle
qu'il fut, en 1914, candidat S.F.I.O. dans
cette circonscription. Battu à cette date, il fut
élu sur la liste S.F.I.O. dans la 1re circons-
cription du Pas-de-Calais en 1919. Démission-
naire du parti socialiste, il quitta le Pas-de-
Calais pour aller en 1924 se présenter dam les
établissements français de l'Inde où il fut battu
par M. Gabriel Angoulvant. M. Georges Bar-
thélémy, qui vient d'être fait Chevalier de la
Légion d'hoaneur par M. Léon Perrier. se re-
présente cette fois comme socialiste indépen-
dant.
AISNE
Château-Thierry
On annonce que M. René Hachette, admi-
nistrateur-directeur de la Compagnie de l'Afri..
que Orientale, Commissaire de la Société des
Salines de Djibouti, sera candidat d'Union na-
tionale dans l'arrondissement de Château-
Thierry, près d'où il possède le château de
Gland.
e.8 - -
TAUX DE LA PIASTRE
Le Gouverneur général de l'Indochine vient
de faire connaître au ministre des colonies qu'à
la date du 1er février 1928 le taux officiel de la
piastre était de 13 francs.
BROUSSES
* BROUTILLES
La Tunisie menacée ?
Non, je ne le crois pas, malgré ces exci-
tations adressées avant-hier par M. Mus-
solini à cinq cents généraux et consuls de la
milice fasciste :
« Des points extrêmes du désert aux fron-
tières des Alpes, de nos rivages maritimes
jusqu'aux sommets de nos montagnes, par-
tout la milice est la garde armée de la ré-
volution et l'œil vigilant et attentif du ré-
gime.
« Les légions se prépareront dès mainte-
nant à être des bataillons d'assaut qui de-
vront perpétuer les traditions guerrières de
l'arditisme et du squadrisme : le poignard
entre les dents, les bombes dans les mains
et, dans les cœurs, un mépris souverain du
danger. »
je ne dirai pas qu'avec une plaque d'acier
chromé sur le nombril et des chevaux de
frise entre les doigts de pied, les miliciens
fascistes seraient encore plus redoutables.
Ce sont là plaisanteries faciles.
Ayant, au demeurant, en exécration l'es-
prit de parti, et l'ordre en adoration, j'ad-
mire certains côtés de l'œuvre accomplie
par le Duce au profit de sa patrie, une des
plus belles sous le ciel.
Pas davantage ne m'indignerai ou frémi-
rai d'un langage auquel il ne faut attribuer
qu'un caractère méridional.
Mais après l'expérience assidûment pour-
suivie, entre le mois d'août 1914 et le mois
de novembre 1918, il est permis de trouver
ce langage curieusement démodé, tristement
vieillot, étrangement désuet.
On a retrouvé l'Atlantide
Le professeur munichois Paul Borkhardt,
qui n est pas une gloire locale de la Ba-
vière. mais un savant fort estimé dans le
monde entier, affirme sa conviction, assise
sur des montagnes de documents, que l'ile
Atlantide était située où se trouvent actuel-
lement les marais salants de Chott ci Dje-
rid, en Tunisie. -
Troie en était la capitale. L'antique Ilion
d'Homère n'était pas en Asie-Mineure. Elle
n'en fut pas moins conquise par les Grecs,
avant d'être engloutie par le séïsme de 1250
avant J.-C.
Vive le professeur! Vive Tunis! Vive le
grand tourisme!
Ou plutôt : trois fois Evohé 1
Audion
Pour ceux qui quittent Hanoi
08
Lorsqu'une personne quitte Hanoï et
qu'elle le demande, le commissaire-priseur
se rend à domicile faire la prisée des meu-
bles à vendre.
Sur cette estimation, il est fait une avance
de la plue grosse partie de la vente, au mo-
ment de la remise des meubles dans l'hôtel
des ventes.
La vente terminée, déduction faite des
frais ordinaires, le montant est envoyé en
mandat-poste, au vendeur.
Cette manière de procéder permet au
vendeur de rester jusqu'au dernier moment
de son départ, dans ses meubles, de tou-
cher, à ce moment-là, la plus grosse part
de la vente et de recevoir, peu après son
arrivée en Europe, le surplus des ventes.
L'initiative est bonne.
En bon français
Une Annamite disait : « Je n'ai pu trou-
ver pour ma chiminée de tapis en linodé-
rum (liNoléum). Puis mon pauvre enfant,
mon petit chien, a été malade. Il n'y a pas
ici des plumes de sérum Vmlmoshllm).
Chez les Céropéens (Européens) tout est
cher. On ne trouve rien. J'ai eu de l'arti-
caire; je n'ai pu me procurer de poudre.
C'est comme sur le bord, en venant de
France, lorsque j'eus mal à l'otérus. »
Avec un peu de bonne volonté, on com-
prend tout de même.
..1.
D'un tout du monde à l'autre
Saïgon voit passer dans ses murs globe-
trotters sur globe-trotters, qui en avion, en
automobile, à motocyclette, à bicyclette,
voire à pied.
Le dernier en titre eet un jeune Français,
né en Amérique.
Suivant un contrat passé avec un grand
journal des Etats-Unis, il doit faire le tour
du monde en trois ans et en gagnant sa vie.
Une avance de quinze cents dollars doit lui
permettre de vivre pendant les périodes où
il ne travaille pas pour cause de maladie.
Cependant, il avait pour compagne - une
compatriote fort jolie qui le laissa en route.
Il en prit une autre, non moins jolie bien
que Japonaise, il la suivit. et fit même un
détour pour cela. S'il continue ainsi, le
globe-trotter américain n'est pas au bout de
ses peines. Et de fil en fil, Dieu seul sait
où le conduira le chemin des.. aiguilles.
t– 'eeo -
itrttits ut iiMitit
Marins anglais à Hanoï
Une escadrille comprenant 4 destroyers
britanniques, Bruce, Thracian, Somme,
Sterling, attachés à la base de Hong-Kong,
a fait une escale de 4 jours à Haiphong,
après une croisière dans la mer de Chine.
Des réceptions ont été organisées à Uaï-
phonq et HanoI, en l'honneur des états-
majors et des équipages lesquels se sont dé-
clarés enchantés de l'accueil cordial qui
leur fut réservé au Tonkin. L'escadrille a
quitté llaïphàong le M) dans la matinée, ral-
liant Hong-Kong. Jndopacifi.
- e..
Pour les missions dais le Sud Algérien
- --0-0--
M. Gollot, ancien avocat, ancien juge de paix
du canton de Vaubecourt, décédé à Ligny-en-
Barrois ces temps derniers, et son épouse, éga-
lement décédée, ont institué l'Etat leur légataire
universel, à charge par lui d'employer les reve-
nus de leurs biens meubles et immeubles en
dons À des officiers d'infanterie en mission dans
l'extrême sud algérien. C'est en mémoire de
leur fils, officier mort glorieusement dans cette
région, que les défunts ont disposé ainsi de leur
fortune.
Le commerce ne la France
avec ses colonies
Pendant l'année 1927, la France a fait
avec ses colonies et protectorats un trafic
s'élevant à 14 milliards 209 millions de
francs. Ce chiffre représente un peu plus de
13 %, du commerce total de la métropole
pendant la même période (108 milliards).
Les importations de nos possessions colo-
niales en France se sont élevées à 6 Dtl.
liards 45 millions, soit environ 11,5 du
total des importations de la métropole 152
milliards 853 millions).
Les exportations françaises sur nos colo-
nies ont atteint 8 milliards 164 million?,
soit 2 milliards 119 millions en faveur de
la métropole et représentent près de 15
des exportations totales de la France (55
milliards 22C millions).
L'Afrique du Nord, à elle eulc. a fait
avec la France 8 milliards 933 millions
d'échanges. Elle lui a vendu pour 3 mil-
liards 347 millions et lui a acheté pour 5
milliards 586 millions.
Sur l'ensemble de nos possessions, et en
ce qui concerne le trafic avec la métropole,
l'Algérie vient toujours en tête. Elle a reçu
de France 3 milliards 928 millions de mar-
chandises et y a exporté 2 milliards 552 mil-
lions de produits. Au total, 5 milliards 586
millions (soit 79 millions de plus qu'en 1926).
Immédiatement après, vient 1 Indochine,
avec 1 milliard 703 millions, dont 1 milliard
73 millions d'importations de France et 630
millions d'envois à la métropole.
La troisième place est occupée par l'A.O.F.
qui nous a vendu pour 844 millions, et à la-
quelle nous avons livré pour 605 millions.
AU total, 1 milliard 44Q millions.
Le Maroc suit, avec un trafic de 1 milliard
334 millions, où les achats de la France sont
représentés par 389 millions et ses ventes
par 045 millions.-
Puis vient la Tunisie, dont nous avons
reçu 406 millions de produits, et à qui nous
avons vendu des articles divers pour 713
millions. En tout, 1 milliard 119 millions.
Enfin, Madagascar compte pour 312 mil-
lions d'exportations de matières premières en
France et pour 340 millions d'importations
de fabrications françaises. Au total, 652 mil-
lions.
Quant aux « autres colonies Il, leur trafic
avec la métropole s'est élevé, pendant l'an-
née 1927, à 1 milliard 472 millions, dont
560 millions pour les importations en prove-
nance de la métropole et 912 millions pour
les exportations. Sous cette rubrique figu-
rent l'A. E. F., la Réunion, la Côte des So-
malis, les Etablissements de l'Inde, la Nou-
velle-Calédonie, l'Océanie française, la Mar-
tinique, la Guadeloupe, la Guyane, etc.
A noter qu'en 1925 le trafic France-Colo-
nies avait atteint le total de Il milliards
311 millions. L'augmentation en 1927 est
donc de 2 milliards 898 millions.
Par contre, en 1026, le trafic France-Colo-
nies s'était élevé, A 1.6 milliards 61 millions.
La diminution, en 1927, est de 1 milliard
852 millions ; mais il faut tenir le plus grand
compte, dans ces chiffres, de la revalorisa-
tion du franc, de 1926 à 1927.
La diminution des échanges entre la
France et les colonies en 1927 n'est donc
qu'apparente, si on s'en tient aux valeurs
exprimées en francs. En réalité, le mouve-
ment commercial entre la métropole et seq
possessions d'outre-mer a sensiblement aug-
menté, l'année dernière, en tonnage, et par
conséquent en importance générale.
1 ..8
Pour le Cameroun
----(H)--
Une très heureuse propagande
Sur une feuille de carton mince mesurant
40 centimètres sur 20 centimètres, et se pliant
en 4, par conséquent sous un volume minimum.
l'Agence Economique des Territoires africains
sous mandat vient de publier un petit guide
illustré sur le « Cameroun français ».
Au recto 20 photographies très artistiques
des plus curieux sites du Cameroun montrant
en même temps le développement économique
du pàys, voies ferrées, travaux d'art, routes,
automobilables, types du pays, pistes, centres
de prophylaxie.
Au verso, une carte d'ensemble, géographi-
que et économique, et tous les renseignements
indispensables pour le touriste, l' explorateur et
- le colon. --
Avec ses deux voies ferrées, ses 3.500 kilo-
mètres de voies automobilables et ses 1.100
kilomètres de biefs navigables, le Cameroun
est en pleine évolution, et, en attirant l'atten-
tion sur ce territoire dont le mandat nous est
confié. M. Peyrouton, le distingué directeur de
l'Agence Economique du Cameroun, a fait une
œuvre très utile dont on ne saurait trop le
compl imenter.
La récolte d'huile d'olive
En France, on estime la récolte d'huile
d'olive de 1927 à un peu plus de 90.000
quintaux métriques. Les superficies occupées
par les oliveraies sont d'environ 70.000 hec-
tares. En ajoutant les 610.000 quintaux de
notre Afrique du Nord (Algérie, Tunisie et
Maroc), cela fait un total de 700.000, chiffre
assez faible, puisque la moyenne annuelle
oscille entro 750.000 et ()o.ooo quintaux. La
récolte d'Espagne a dépassé 2.300,000 quin-
taux; celle de l'Italie est de I.Roo.ooo.
1
Le dêmtrejrsnais s'accroît
0-0
Une chute abondante de neige est venu*
accroître les ravages des inondations en
Oranie.
Certains points du département sont à
.nouveau isolës, notamment le centre mi-
nier de Beni-Sat.
Les relations par voies ferrées entre Al-
'ICl' et Oran sont encore interrompues. Tous
les travaux effectués depuis la dernière ca-
tastrophe ont l'f(' anéantis. Les nouvelles
pertes se, chiffrent par millions et ont sur-
tout atteint les porta ainsi que les cultures.
(Par dph(\.)
LIRE EN KKCONDB PAGE :
VAVIATION COLONIALE ,
L'UNITE OUVRIERE CHEZ LES NOJRS
LETTRE HE MARSEILLE
M. STEEG EN FRANCE
00 -
M. Th. Steeg, qui avait assisté mardi, à
Toulouse, aux obsèques de son collaborateur,
M. Duclos, directeur des Affaires indicàa,
tué accidentellement à Rabat, est arrivé hier
matin à la gare d Orsay, où il a été reçu par
MM. Painlevé, ministre de la guerre; Bouju,
préfet de la Seine ; Doynel de Saint-Quentin,
représentant le ministre des Affaires étrangères;
Nacivet et Charles Mourey, directeur et sous-
directeur de l'Office du Gouvernement ckéri-
ften à Paris ; les généraux Duclos et Mougin ;
de nombreuses personnalités, des membres de
- sa - famille, - etc. ---
M. Steeg, qui est porteur d une lettre auto-
graphe du sultan du Maroc qu'il doit remettre
à M. Doumergue, en même temps qu'un ca-
deau offert par le souverain chéri, compte
séjourner à Paris durant quelques semaines. 11
prendra part à la discussion du budget du
Maroc et s'occupera de la conclusion de l'em-
prunt de 800 millions de francs destinés aux
travaux publics du protectorat.
A la commission de l'Algérie,
des Colonies et des Protectorats
--0-0--
La séance d'hier, ouverte à 15 heures, a
été encore consacrée à la question aes con-
cession; cotonnières du Moyen-Congo.
Après un échange de vues, la Commis-
sion, présidée par M. Blaise Diagne, a dé-
cidé de demander par lettre à M. Léon
Perrier, ministre des Colonies :
Que les documents concernant l'octroi de
la concession en cause soient publiés au
Journal Officiel de la République Française
et au Journal Officiel. de l'Afrique Equato-
riale Française;
Que soient précisées les opérations finan-
cières effectuées rar la Société bénéficiaire
de la concession, et précisés également les
hauts cours atteints, hors cote, par les ti-
tres émis, avant la production d'un seul
gramme de coton ;
A la demande de M. Henri Fontanier, que
tous les documents ayant trait à la ques-
tion soient communiqués aux membres de
la Commission.
A l'issue de la séance, M. Biaise Diagne
a procédé à la rédaction de la lettre desti-
née au ministre.
Etaient présents t MM. Diagne, Ernest
Lafont, Fontanier, Fougère, Gmowx-Dcfer-
mon, Gouin, Le Moigne, Maitre, Mazerand,
Nouelle, Perreau-Pradier (Pierre), Poitou-
Duplessy, Roux-Freissineng, Saint-Just (gé-
néral de).
A LA CHAMBRE
DEBATS
Les cheminots algériens
Au cours de la récente discussion (sous
la présidence de M. Frédéric Brunet, vice-
président) des propositions de loi tendant à
modifier le régime des retraites des em
ployés et ouvriers des chemins de fer d'In-
térêt général, M. Roux-Freissineng, député
d'Oran, est intervenu dans les termes aui<
vonts :
Dans le paragraphe D du premier texte iL
¡'tait. entendu que. les cheminot* bénéficieraient
de tous 1rs :l\antllgc:' accordés par l'article 9
de la loi du 14 avril 1924. Or, cette loi spkifi
que les services civils effectués hors du terri-
toire de la métropole donneront droit fi cer-
taines bonifications d'ancienneté.
Est-i bien entendu que cette faveur fiera ac-
cordée -- aux cheminots algériens ?
M. Chariot, rapporteur. - Si la loi de 1924
roeonimit des avantages spéciaux aux chemi-
nots algériens, i-eux-ei en bénéficieront automa-
tiquement, dans le nouveau statut.
M. Roux-Freissineng. - Kn est-il do même
pour les avantages qui sont, accordés par les
lois subséquentes et dont il .jst fait mention
dans la !oi de 102-t ?
M. le Rapporteur. - Le paragraphe T. vous
donne satisfaction entière puisqu'il est formel
en ce qui concerne les avantages qui pourraient
être accordes dans l'a\êlllr.
Marchés coloniaux
D'autre part, les importants débats finan-
ciers ont donné lieu à une juste remarquo
de M. Spinasse :
Engagez la bataille des prix sur tous les mar-
chés extérieurs, disent certaines voix. Sur quels
marchés ? Le marché continental ? 30.000 ktlo-
mètres de frontières le déchirent, qui répon-
dent parfois à de légitimes préoccupations na-
tionales.
Les marchés coloniaux ? D'accord, mais il
faudrait commencer par accroître le pouvoir
d'achat des indigènes.
AU SÉNAT
00 -
A LA COMMISSION DES COLONIES
Le nouveau bureau
La commission sénatoriale des Colonies
s'est réunie mardi après midi pour procé-
der à l'élertion de son bureau.
Elle a nommé président M. Messimy,
vite-présidents MM. Mario Roustan et
Buhall ; secrétaires MM. Auber et Josse.
Nomination de rapporteurs
La commission a désigné M. Martin-Pina.
clion, en remplacement de M. Hergeon,
comme rapporteur pour avis du projet con-
cernant les droits de douane au Cameroun
Elle a confié à M. Auber, le rapport sur le
projet tendant à compléter la loi du 15 avril
1S90 concernant l'organisation judiciaire
dans les colonies do la Guadeloupe, de la
Martinique et de la Réunion et prévoyant
l'institution do tribunaux mixtes de com-
merce.
M. Josse a été. désigné comme rapporteur
pour avis du projet concernant la nanque
de la Guadeloupe.
M. Jean Philip a été nommé également
rapporteur pour avis du projet relatif à
l'emprunt du Congo.
1-n.C'11 ,¿ 11111.. !
M. Ginestou, l'éminent directeur du Ser-
vice Météorologique de Tunis, prophétise
quatre bonnes années de pluies, raisonna-*
blés s'entend.
Les colons sont to t à l'espoir. Mais, îk
nul n'est prophète en son pays ?.
LE NUMERO : ao CENTIMES
IKI DI sOlll. 2 I'"KVKlKH l'.M*
Les Annales Coloniales
Lm 88OIIU. d réalemu MW rolma m
TURMM ÉI ,.
DHUCTIUM. M. RUCDEL et L.G. THÉBAULT
Tmm Im «Mn puàUét ému màri |iinm n» mmrnrnu
Un i mu Mi f*m olêamt m Am*m rmtmmm
JOURNAL QUOTIDIEN
Mêdëclwn & Administration :
i4, KM «i miai-Tiiatir
PARIS 0-.
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- RICHELIEU 87.
IBONNEIIITS
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CotoaiM 128 9 a » or, a
Êtraagtr 1M » Ht » a »
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ém -
L'Enseignement Secondaire aux Colonies
Un grand tournoi se prépare, qui aura pour
champ cloe la salie des séances publiques du
Sénat. Qu'on se le dise ! C'est pour le 20 fé-
vrier 1928 Les chevaliers des langues an-
ciennes, ceux des langues modernes, armés de
pied en cap, se combattront sur l'arène. De
pareitles rencontres ont déjà eu lieu, au Pa-
a:-. Bourbon comme au Luxembourg Mais,
CelL" lois, la lutte sera particulièrement bril-
lante. Nescio quid majus nascitur lIiaJe. Les
deux Ajax, Léon et Victor Bérard, mesure-
ront leurs lances, et autour d'eux de vaillants
champions d'une illustre querelle rivaliseront
de courage et d'ardeur.
Des deux côtés, comme aux temps homéri-
ques. on s'excite à la bataille. jamais l'ensei.
gnement secondaire n'aura compté de plus
héroïques défenseurs.
L'enseignement secondaire de France, car,
dans cette noble mêlée, le pauvre petit ensei-
gnement secondaire colonial ne peut garder
r espoir d'attirer sur lui quelques parcelles
d'attention. Nous attendons, nous autres, des
jours meilleurs. Paulo minora canamus. L'oc-
casion nous sera offerte de soulever un débat
sur les lycées et les collèges de nos provinces
tointaines. Nous ne la laisserons pas échapper.
La question a son - importance. Pour ne
prendre qu'un exemple, arrêtons-nous à ce
passage du très remarquable et très éloquent
discours prononcé par' Alexandre Varenne, le
21 octobre 1927, où il définit « l'enseignement
secondaire local », tel qu'il est organisé en
Indochine. Autour de chacune de ces lignes,
on peut grouper les souvenirs de longs débats
qui durent depuis des années et qui ne sont pas
près de leur fin.
Transformation, rajeunissement de l'ensei-
gnement secondaire indigène, c' est le but que
poursuivait Alexandre Varenne, et il avait rai-
son. A-t-. l réussi, après tant d'autres qui ont
échoué ? Je ne demanderais pas mieux que de
le croire, après avoir rendu hommage à son
effort intelligent et soutenu, et, si je ne suis
pas prêt à lui accorder que les humanités indo-
chinoises peuvent prendre la place des huma-
nités gréco-latines, je voudrais pouvoir conclure
avec lui que le nouveau baccalauréat indigène
mérite d'être proclamé équivalent au bacca-
lauréat métropolitain.
« Mais comment le baccalauréat local, in-
terroge Nguyen-Van-Lan dans la Tribune In-
JoclrlnoiJe, pourrait-il être l'lquivalent du bac-
calauréat métropolitain lorsque les deux ensei-
gnementt secondaires sont si différents l'un de
autre ? » N'allez pas vous imaginer que celui
qui pote cette interrogation ne condamne pas
cette inégalité, qui fait que les élèm désertait
l'enseignement secondaire indigène parce qu'ils
le considèrent « comme une catégorie inférieure
de l'enseignement secondaire français » (ces
mots sont d'Alexandre Varenne) ; il déplore
qu un étudiant en médecine de l'Université
d'Hanol quand il a son baccalauréat local,
soit condamné à ne pas arriver plus haut qu au
diplôme de médecin auxiliaire, tandis que,
pourvu du baccalauréat métropolitain, il aurait
e droit de préparer son diplôme de docteur en
médecine. Il rappelle le cas d'un étudiant en
médecine de l'Ecole d'Hanoi qui, abandon-
nant les études supérieures momentanément,
retourne au Collège Chasseloup-Laubat, de
Saigon, conquiert son baccalauréat métropoli-
tain et revient à l'enseignement supérieur, sûr
désormais de parvenir au grade de docteur. On
entend bien que le plus souvent, les élèves de
l'enseignement secondaire local n'attendent pas
jusque-là pour bifurquer : ils s'évadent dans
l'enseignement secondaire français dès qu'ils le
peuvent.
Et ce n'est pas seulement en vue des fu-
tures peaux d'âne. Ici, il faut laisser la parole
i Nguyen-Van-Lan :
« Dans l'enseignement secondaire franco-
indigène, c'est le contraire (de ce qui se passe
dans l'enseignement secondaire français où l'on
peut opter pour telle ou telle section). On
apprend tout à la fois, on se gave la cervelle
d une foule de connaissances touffues dont
beaucoup sont superflues. Une telle méthode
ne sert qu'à former une tête bien pleine au lieu
d'une tête bien faite, est vaine et non profi-
table. Car un élève qui n'a pas l'esprit mathé-
matique, aussi loin qu'il pousse ses études,
négligera toujours la matière pour laquelle il
n a pas de goût et n y fait aucun progrès. Et
que serviraient à un futur étudiant en droit les
problèmes trigonométriques, les calculs algé-
briques, les théories scientifiques ? » Il y a un
certain nombre d'affirmations contestables et
même d'erreurs au point de vue pédagogique,
mais est-il vrai qu'il n'y ait rien d'exact dans
,cette critique de l'enseignement secondaire lo-
cal, dont la première imperfection est qu'il ne
fait pas suite à l' enseignement primaire supé-
rieur qui y conduit, qu il ne le continue pas,
et qu'en quittant l'un pour l'autre, l'élève ne
sait plus où il en est.
Les résultats sont faciles à deviner : deux
grandes catégories d'élèves : ceux dont les pa-
rents - ont une - fortune suffisante pour faire - face
aux frais de 1 enseignement secondaire français;
ils vont directement à celui-ci, ou s' empres-
sent de licher le premier pour le second ;
ceux dont les parents ont une situation mé-
diocre ; ils s'en vont après le diplôme d'ensei-
gnement primaire supérieur, ou si, ayant obtenu
une bourse, ils entrent dans l'enseignement
secondaire local, ils se débrouillent pour s'y
préparer au brevet supérieur ou même au bac-
calauréat métropolitain.
il y a donc une réforme à accomplir. Celle
d Alexandre Varenne est insuffisante. Nguyen-
Van-Lan propose l'organisation d'un enseigne-
ment secondaire franco-indigène faisant suite à
l'enseigement primaire, distinct de l'enseigne-
ment primaire supérieur, et la division en sec-
tion littéraire et en section scientifique, au moins
dans les trois dernières années : dans la pre-
mière, aux études gréco-latines, correspondrait
l'enseignement des caractères chinois (pour les
pays d'Annam), celui du sanscrit et du pili
(pour le Cambodge et le Laos), la langue indi-
gène étant considérée comme la oeuxième
langue.
Les techniciens en discuteront. Nguyen- Van-
Lan prétend qu'avec ce système, l' enseigne-
ment secondaire franco-indigène aurait la même
valeur que l'enseignement secondaire français
(ce qui me paraît, encore uhe fois, contesta-
ble), et que le baccalauréat local pourrait être
l'équivalent du baccalauréat métropolitain (et
j: n'y vois, pour ma part, aucun inconvénient).
Que n 'ajoute-t-il que l'enseignement secon-
daire local, mieux adapté au milieu indigène,
au génie de la race, à ses traditions intellec-
tuelles et morales, produirait des résultats "plus
certains et plus précieux ? 11 aurait une valeur
autre, mais si cette valeur était telle que l'équi-
valence dût être accordée, pourquoi pas ?
Toujours est-il qu'il serait injuste de repro-
cher à Alexandre Varenne de n'avoir pas pro-
clamé cette équivalence dans son arrêté du 15
juillet 1927. Il l'aurait fait, s'il en avait eu
le pouvoir. C'est incontestable quand on a lu
ses déclarations. Il a insisté sur l'obligation
de donner du prestige à l'enseignement local,
et d' « opérer dans cette sotte d'impasse où
nous engagions la jeunesse qui nous était
confiée, la trouée qu'elle réclame, qu'elle mé-
rite, vers les sphères les plus élevées de l'en-
seignement ».
Il a fait plus encore. Il a montré le côté
social du problème et les conséquences déplo-
rables de l' exode vers les lycées français de
tant de jeunes gens auxquels renseignement
secondaire indochinois n'ouvre pas toutes les
portes de l'enseignement supérieur. Dans ces
« en f ants de douze ans arrachés à l'influence
de leur famille, bientôt pipés à l'appât de
fausses formules d'émancipation, égarés au ha-
sard des rencontres, exposés à renier leurs tra-
ditions de race pour n' adopter que les réactions
altérées ou contrefaites d'une mentalité étran-
gère x, il voit les futurs agitateurs, grisés de
mots, dangereux pour la cause même qu'ils
défendent et qu'ils compromettent par leun
propos et par leur conduite. Varenne a raison.
Ce ne serait que demi-mal si les déserteurs de
l'enseignement franco-indigène se contentaient
d'émigrer du Collège ChuaelLaubat. Ils
vont plus loin, beaucoup plus foin, et sans
doute Varenne a-t-il dans son oreille l'excla-
mation de cette brave petite paysanne, le poing
tendu vers la grande ville : « Ah 1 ce Paris 1
ce qu'on lui donne. et ce qu'il nous ren-
voie ! » Encore cette paysanne était-elle à
quelques heures de chemin de fer de la Ville
Lumière et aurait-elle pu facilement y trouver
des Parisiens de sa province, de son village.
Mais ces enfants de douze ans, égarés au ha-
sard des rencontres, et dont la famille est si
loin que les lettres mettent des mois entiers
pour leur parvenir 1.
Mario Routtan,
Sénateur de t'iiérault, ancien ministre
Vice-Président de ta Commission
sénatoriale des Colonies.
8..
Tout le monde à son poste
-0-0--
L'heure des élections approche.
Tous les Gouverneurs rejoignent leur poste.
M. Gerbinis, Gouverneur de la Martinique,
est parti hier.
M. de Guise, Gouverneur des Etablisse-
ments français dans l'Inde, rejoindra son poste
par le paquebot du 10.
M. Maillet, le nouveau Gouverneur de la
Guyane, s'est embarqué le 21 janvier.
M. Adrien Juvanon, qui a abandonné
Cayenne pour Saint-Pierre et Miquelon, rejoin-
dra de son côté vers le 10.
M. Pètre, chargé p. i. des fonctions de
Commissaire de la République au Togo pen-
dant le congé du titulaire, M. Paul Bonne-
canère, s'est embarqué le 31 janvier pour
Lomé.
M. Siadous, qui fait l'intérim au Togo, quit-
tera Lomé, aussitôt l'arrivée de M. Pètre pour
rentrer en France et se diriger ensuite sur Pa-
peete, à la suite de sa nomination au Gouver-
nement des Etablissement français d'Océanie.
Voyage de M. Lucien Saint
M. Lucien Saint, résident général de
France en Tunisie, s'embarquera samedi
à destination de Paris. (Par dépêche.)
-060m -- -
Main-d'œuvre italienne
en Afrique
- ()-
Les Compagnies commerciales françaises
aux colonies comptent dans leur personnel
un très grand r ombre d'Italiens. Il n'y a pas
que dans cette branche de l'activité colo-
niale que l'on constate les effets de l'immi-
gration italienne dans nos possessions.
Le nombre des Italiens vivant en Afrique
s'élevait fin 1024 à 188.000, répartis comme
suit : en Tunisie, 91.000; en Egypte, 45.000;
en Algérie 37.000 ; au Maroc, 12.000 ; en
Afrique du Sud, 2.000 et 600 au Congo.
Le nombre s'en est accru depuis ; cepen-
dant en terme général les emplois de-
mandant des aptitudes spéciales étant ré-
servés par les Etats colonisateurs à leurs
nationaux, l'Afrique du Nord attire plus
particulièrement la main-d'œuvre agricole
italienne.
La nécessité de trouver des débouchés
PDUR l'émigration des classes moyennes pose
donc à l'Italie un problème des plus préoc-
cupants.
C'est le Congo belge qui offre le plus de
ressource aux - spécialistes et intellectuels
italiens. En 1925, 78 Italiens sont entrés au
service du Gouvernement du Congo ':!t 40
autres trouvèrent des occupations rémuné-
ratrices auprès des Compagnies.
Mais l'aspiration coloniale italienne et la
question difficile à résoudre des colonies à
mandat seront-elles susceptibles de remé-
dier à cet état de choses ?
Le Gouverneur Général
de Madagascar
et les délégations
Il est à penser que Madagascar
entre véritablement 'dans un nou-
veau stade de son évolution géné-
rale. La vie économique de la Grande lie
peut, en effets être fortement influencée par
la récente réforme aàmillistrativf.
Au sujet de cette réforme, le Gou-
verneur général a rappelé l'exagératio"
d'une centralisation à outrance nécessaire du
temps de Voccupation militaire, mais que le
Gouverneur général G allié ni, avec sa claire
vision de l'avenir, avait dénoncée, dès 1905,
comme devant être abolie au plus tôt. Elle
existe toujours, absorbant pour des tra-
vaux sans utilité le meilleur du temps de
nos fonctionnaires d'autorité.
Les bureaux du Gouvernement général et
des services, ceux des provinces, des dis-
tricts sont contraints, pour la moindre af-
faire, de comparer d'innombrables textes et
de les commenter.
M. Marcel Olivier, par sa réorganisation,
a créé, ainsi que l'a relaté le distingué séna-
teur de la Marne M. Haudos, six régions
dont les titulaires seront de véritables lieu-
tenants-gouverneurs. Ces régions aitront une
autonomie administrative et financière et
seront divisées en provinces ayant le person-
nel subalterne nécessaire pour que le chef
puisse « se consacrer à la tâche si haute de
direction et de tutelle de la population indi-
gène qui lui est impartie. »
Enfin, cette réforme est faite avec le sou-
ci de ne causer aucune dépense supplémen-
taire de personnel, celui existant étant re-
groupe dans de meilleures conditions.
Cette grande réforme a été accueillie avec
faveur par les délégatio/ls, qui ont chaleu-
reusement applaudi le discours du Gouver-
neur général. On verra à l'épreuve si les
espoirs se réalisent et si des retouches seront
nécessaires. On constate toutefois qu'alors
que la région du Nord comprend un petit
territoire grand comme trois ou quatre dé-
partements français, celle du Sud repré-
sente le tiers de la superficie de la France,
ce qui rendra difficile la tâche de contrôle
du futur chef de cette région.
En résumé, le travail des délégations en
accord avec l'Administration a été bon, mais
je ne puis omettre une critique que j'ai déjà
formulée - en pareille circonstance.
Les délégations se plaignent avec raison
de leur impuissance à donner des avis et à
formuler des propositions.
L'Administration locale leur 'demande le
vote en l'espace de dix jours de projets
qu'ils n'ont pas eu le temps d'étudier anté-
rieurement. Ils approuvent, faisant crédit à
VAdministration.
C'est ce que chaque discours 'de clôture
du président des délégations constate avec
mélancolie :
» L'Assemblée, déclare-t-il, n'a pas voulu
créer d'embarras à l'Administration, elle a
accepté, surtout en matière fiscale, tout ce
qui a été demandé. Cependant. »
Et alors s'égrène la série des desiderata.
Vraimeht, il serait possible de mettre les
futurs délégués en état de se faire une opi-
nion sur les problèmes qui vont leur être
-- posés. - Les bureaux de Tananarive pour-
raient, dans ce but, adresser aux Chambres
de Commerce, un ou deux mois avant la
réunion des délégations, les projets princi-
paux, surtout ceux intéressant la fiscalité
de la Grande Ile. Ils seraient étudiés à loi-
sir et les délégués ne manqueraient pas alors
de formuler des. avis précieux. Je souhaite
que M. Marcel Olivier réalise au plus tôt
cette suggestion.
En tout cas, la décentralisation, une utili-
sation économique du personnel europÜn,
des responsabilités bien précisées me parais-
sent constituer une œuvre excellente et de
nature, je le répète, à favoriser le progrès
économique et j'ajoute : le progrès social.
Maurice Bouilloux-Lmfont,
DIpuM au Finistère.
Vict-Prêsident de la Chambre,
: '»*
1 CANDIDATURES
-(H)-
PAS-DE-CALAIS
Arras
M. Georges Barthélémy, ancien adjoint des
Affaires indigènes en A.O.F., président de la
Fédération des anciens coloniaux, sera candidat
dans la 2e circonscription d'Arras aux pro-
chaines élections législatives. On se rappelle
qu'il fut, en 1914, candidat S.F.I.O. dans
cette circonscription. Battu à cette date, il fut
élu sur la liste S.F.I.O. dans la 1re circons-
cription du Pas-de-Calais en 1919. Démission-
naire du parti socialiste, il quitta le Pas-de-
Calais pour aller en 1924 se présenter dam les
établissements français de l'Inde où il fut battu
par M. Gabriel Angoulvant. M. Georges Bar-
thélémy, qui vient d'être fait Chevalier de la
Légion d'hoaneur par M. Léon Perrier. se re-
présente cette fois comme socialiste indépen-
dant.
AISNE
Château-Thierry
On annonce que M. René Hachette, admi-
nistrateur-directeur de la Compagnie de l'Afri..
que Orientale, Commissaire de la Société des
Salines de Djibouti, sera candidat d'Union na-
tionale dans l'arrondissement de Château-
Thierry, près d'où il possède le château de
Gland.
e.8 - -
TAUX DE LA PIASTRE
Le Gouverneur général de l'Indochine vient
de faire connaître au ministre des colonies qu'à
la date du 1er février 1928 le taux officiel de la
piastre était de 13 francs.
BROUSSES
* BROUTILLES
La Tunisie menacée ?
Non, je ne le crois pas, malgré ces exci-
tations adressées avant-hier par M. Mus-
solini à cinq cents généraux et consuls de la
milice fasciste :
« Des points extrêmes du désert aux fron-
tières des Alpes, de nos rivages maritimes
jusqu'aux sommets de nos montagnes, par-
tout la milice est la garde armée de la ré-
volution et l'œil vigilant et attentif du ré-
gime.
« Les légions se prépareront dès mainte-
nant à être des bataillons d'assaut qui de-
vront perpétuer les traditions guerrières de
l'arditisme et du squadrisme : le poignard
entre les dents, les bombes dans les mains
et, dans les cœurs, un mépris souverain du
danger. »
je ne dirai pas qu'avec une plaque d'acier
chromé sur le nombril et des chevaux de
frise entre les doigts de pied, les miliciens
fascistes seraient encore plus redoutables.
Ce sont là plaisanteries faciles.
Ayant, au demeurant, en exécration l'es-
prit de parti, et l'ordre en adoration, j'ad-
mire certains côtés de l'œuvre accomplie
par le Duce au profit de sa patrie, une des
plus belles sous le ciel.
Pas davantage ne m'indignerai ou frémi-
rai d'un langage auquel il ne faut attribuer
qu'un caractère méridional.
Mais après l'expérience assidûment pour-
suivie, entre le mois d'août 1914 et le mois
de novembre 1918, il est permis de trouver
ce langage curieusement démodé, tristement
vieillot, étrangement désuet.
On a retrouvé l'Atlantide
Le professeur munichois Paul Borkhardt,
qui n est pas une gloire locale de la Ba-
vière. mais un savant fort estimé dans le
monde entier, affirme sa conviction, assise
sur des montagnes de documents, que l'ile
Atlantide était située où se trouvent actuel-
lement les marais salants de Chott ci Dje-
rid, en Tunisie. -
Troie en était la capitale. L'antique Ilion
d'Homère n'était pas en Asie-Mineure. Elle
n'en fut pas moins conquise par les Grecs,
avant d'être engloutie par le séïsme de 1250
avant J.-C.
Vive le professeur! Vive Tunis! Vive le
grand tourisme!
Ou plutôt : trois fois Evohé 1
Audion
Pour ceux qui quittent Hanoi
08
Lorsqu'une personne quitte Hanoï et
qu'elle le demande, le commissaire-priseur
se rend à domicile faire la prisée des meu-
bles à vendre.
Sur cette estimation, il est fait une avance
de la plue grosse partie de la vente, au mo-
ment de la remise des meubles dans l'hôtel
des ventes.
La vente terminée, déduction faite des
frais ordinaires, le montant est envoyé en
mandat-poste, au vendeur.
Cette manière de procéder permet au
vendeur de rester jusqu'au dernier moment
de son départ, dans ses meubles, de tou-
cher, à ce moment-là, la plus grosse part
de la vente et de recevoir, peu après son
arrivée en Europe, le surplus des ventes.
L'initiative est bonne.
En bon français
Une Annamite disait : « Je n'ai pu trou-
ver pour ma chiminée de tapis en linodé-
rum (liNoléum). Puis mon pauvre enfant,
mon petit chien, a été malade. Il n'y a pas
ici des plumes de sérum Vmlmoshllm).
Chez les Céropéens (Européens) tout est
cher. On ne trouve rien. J'ai eu de l'arti-
caire; je n'ai pu me procurer de poudre.
C'est comme sur le bord, en venant de
France, lorsque j'eus mal à l'otérus. »
Avec un peu de bonne volonté, on com-
prend tout de même.
..1.
D'un tout du monde à l'autre
Saïgon voit passer dans ses murs globe-
trotters sur globe-trotters, qui en avion, en
automobile, à motocyclette, à bicyclette,
voire à pied.
Le dernier en titre eet un jeune Français,
né en Amérique.
Suivant un contrat passé avec un grand
journal des Etats-Unis, il doit faire le tour
du monde en trois ans et en gagnant sa vie.
Une avance de quinze cents dollars doit lui
permettre de vivre pendant les périodes où
il ne travaille pas pour cause de maladie.
Cependant, il avait pour compagne - une
compatriote fort jolie qui le laissa en route.
Il en prit une autre, non moins jolie bien
que Japonaise, il la suivit. et fit même un
détour pour cela. S'il continue ainsi, le
globe-trotter américain n'est pas au bout de
ses peines. Et de fil en fil, Dieu seul sait
où le conduira le chemin des.. aiguilles.
t– 'eeo -
itrttits ut iiMitit
Marins anglais à Hanoï
Une escadrille comprenant 4 destroyers
britanniques, Bruce, Thracian, Somme,
Sterling, attachés à la base de Hong-Kong,
a fait une escale de 4 jours à Haiphong,
après une croisière dans la mer de Chine.
Des réceptions ont été organisées à Uaï-
phonq et HanoI, en l'honneur des états-
majors et des équipages lesquels se sont dé-
clarés enchantés de l'accueil cordial qui
leur fut réservé au Tonkin. L'escadrille a
quitté llaïphàong le M) dans la matinée, ral-
liant Hong-Kong. Jndopacifi.
- e..
Pour les missions dais le Sud Algérien
- --0-0--
M. Gollot, ancien avocat, ancien juge de paix
du canton de Vaubecourt, décédé à Ligny-en-
Barrois ces temps derniers, et son épouse, éga-
lement décédée, ont institué l'Etat leur légataire
universel, à charge par lui d'employer les reve-
nus de leurs biens meubles et immeubles en
dons À des officiers d'infanterie en mission dans
l'extrême sud algérien. C'est en mémoire de
leur fils, officier mort glorieusement dans cette
région, que les défunts ont disposé ainsi de leur
fortune.
Le commerce ne la France
avec ses colonies
Pendant l'année 1927, la France a fait
avec ses colonies et protectorats un trafic
s'élevant à 14 milliards 209 millions de
francs. Ce chiffre représente un peu plus de
13 %, du commerce total de la métropole
pendant la même période (108 milliards).
Les importations de nos possessions colo-
niales en France se sont élevées à 6 Dtl.
liards 45 millions, soit environ 11,5 du
total des importations de la métropole 152
milliards 853 millions).
Les exportations françaises sur nos colo-
nies ont atteint 8 milliards 164 million?,
soit 2 milliards 119 millions en faveur de
la métropole et représentent près de 15
des exportations totales de la France (55
milliards 22C millions).
L'Afrique du Nord, à elle eulc. a fait
avec la France 8 milliards 933 millions
d'échanges. Elle lui a vendu pour 3 mil-
liards 347 millions et lui a acheté pour 5
milliards 586 millions.
Sur l'ensemble de nos possessions, et en
ce qui concerne le trafic avec la métropole,
l'Algérie vient toujours en tête. Elle a reçu
de France 3 milliards 928 millions de mar-
chandises et y a exporté 2 milliards 552 mil-
lions de produits. Au total, 5 milliards 586
millions (soit 79 millions de plus qu'en 1926).
Immédiatement après, vient 1 Indochine,
avec 1 milliard 703 millions, dont 1 milliard
73 millions d'importations de France et 630
millions d'envois à la métropole.
La troisième place est occupée par l'A.O.F.
qui nous a vendu pour 844 millions, et à la-
quelle nous avons livré pour 605 millions.
AU total, 1 milliard 44Q millions.
Le Maroc suit, avec un trafic de 1 milliard
334 millions, où les achats de la France sont
représentés par 389 millions et ses ventes
par 045 millions.-
Puis vient la Tunisie, dont nous avons
reçu 406 millions de produits, et à qui nous
avons vendu des articles divers pour 713
millions. En tout, 1 milliard 119 millions.
Enfin, Madagascar compte pour 312 mil-
lions d'exportations de matières premières en
France et pour 340 millions d'importations
de fabrications françaises. Au total, 652 mil-
lions.
Quant aux « autres colonies Il, leur trafic
avec la métropole s'est élevé, pendant l'an-
née 1927, à 1 milliard 472 millions, dont
560 millions pour les importations en prove-
nance de la métropole et 912 millions pour
les exportations. Sous cette rubrique figu-
rent l'A. E. F., la Réunion, la Côte des So-
malis, les Etablissements de l'Inde, la Nou-
velle-Calédonie, l'Océanie française, la Mar-
tinique, la Guadeloupe, la Guyane, etc.
A noter qu'en 1925 le trafic France-Colo-
nies avait atteint le total de Il milliards
311 millions. L'augmentation en 1927 est
donc de 2 milliards 898 millions.
Par contre, en 1026, le trafic France-Colo-
nies s'était élevé, A 1.6 milliards 61 millions.
La diminution, en 1927, est de 1 milliard
852 millions ; mais il faut tenir le plus grand
compte, dans ces chiffres, de la revalorisa-
tion du franc, de 1926 à 1927.
La diminution des échanges entre la
France et les colonies en 1927 n'est donc
qu'apparente, si on s'en tient aux valeurs
exprimées en francs. En réalité, le mouve-
ment commercial entre la métropole et seq
possessions d'outre-mer a sensiblement aug-
menté, l'année dernière, en tonnage, et par
conséquent en importance générale.
1 ..8
Pour le Cameroun
----(H)--
Une très heureuse propagande
Sur une feuille de carton mince mesurant
40 centimètres sur 20 centimètres, et se pliant
en 4, par conséquent sous un volume minimum.
l'Agence Economique des Territoires africains
sous mandat vient de publier un petit guide
illustré sur le « Cameroun français ».
Au recto 20 photographies très artistiques
des plus curieux sites du Cameroun montrant
en même temps le développement économique
du pàys, voies ferrées, travaux d'art, routes,
automobilables, types du pays, pistes, centres
de prophylaxie.
Au verso, une carte d'ensemble, géographi-
que et économique, et tous les renseignements
indispensables pour le touriste, l' explorateur et
- le colon. --
Avec ses deux voies ferrées, ses 3.500 kilo-
mètres de voies automobilables et ses 1.100
kilomètres de biefs navigables, le Cameroun
est en pleine évolution, et, en attirant l'atten-
tion sur ce territoire dont le mandat nous est
confié. M. Peyrouton, le distingué directeur de
l'Agence Economique du Cameroun, a fait une
œuvre très utile dont on ne saurait trop le
compl imenter.
La récolte d'huile d'olive
En France, on estime la récolte d'huile
d'olive de 1927 à un peu plus de 90.000
quintaux métriques. Les superficies occupées
par les oliveraies sont d'environ 70.000 hec-
tares. En ajoutant les 610.000 quintaux de
notre Afrique du Nord (Algérie, Tunisie et
Maroc), cela fait un total de 700.000, chiffre
assez faible, puisque la moyenne annuelle
oscille entro 750.000 et ()o.ooo quintaux. La
récolte d'Espagne a dépassé 2.300,000 quin-
taux; celle de l'Italie est de I.Roo.ooo.
1
Le dêmtrejrsnais s'accroît
0-0
Une chute abondante de neige est venu*
accroître les ravages des inondations en
Oranie.
Certains points du département sont à
.nouveau isolës, notamment le centre mi-
nier de Beni-Sat.
Les relations par voies ferrées entre Al-
'ICl' et Oran sont encore interrompues. Tous
les travaux effectués depuis la dernière ca-
tastrophe ont l'f(' anéantis. Les nouvelles
pertes se, chiffrent par millions et ont sur-
tout atteint les porta ainsi que les cultures.
(Par dph(\.)
LIRE EN KKCONDB PAGE :
VAVIATION COLONIALE ,
L'UNITE OUVRIERE CHEZ LES NOJRS
LETTRE HE MARSEILLE
M. STEEG EN FRANCE
00 -
M. Th. Steeg, qui avait assisté mardi, à
Toulouse, aux obsèques de son collaborateur,
M. Duclos, directeur des Affaires indicàa,
tué accidentellement à Rabat, est arrivé hier
matin à la gare d Orsay, où il a été reçu par
MM. Painlevé, ministre de la guerre; Bouju,
préfet de la Seine ; Doynel de Saint-Quentin,
représentant le ministre des Affaires étrangères;
Nacivet et Charles Mourey, directeur et sous-
directeur de l'Office du Gouvernement ckéri-
ften à Paris ; les généraux Duclos et Mougin ;
de nombreuses personnalités, des membres de
- sa - famille, - etc. ---
M. Steeg, qui est porteur d une lettre auto-
graphe du sultan du Maroc qu'il doit remettre
à M. Doumergue, en même temps qu'un ca-
deau offert par le souverain chéri, compte
séjourner à Paris durant quelques semaines. 11
prendra part à la discussion du budget du
Maroc et s'occupera de la conclusion de l'em-
prunt de 800 millions de francs destinés aux
travaux publics du protectorat.
A la commission de l'Algérie,
des Colonies et des Protectorats
--0-0--
La séance d'hier, ouverte à 15 heures, a
été encore consacrée à la question aes con-
cession; cotonnières du Moyen-Congo.
Après un échange de vues, la Commis-
sion, présidée par M. Blaise Diagne, a dé-
cidé de demander par lettre à M. Léon
Perrier, ministre des Colonies :
Que les documents concernant l'octroi de
la concession en cause soient publiés au
Journal Officiel de la République Française
et au Journal Officiel. de l'Afrique Equato-
riale Française;
Que soient précisées les opérations finan-
cières effectuées rar la Société bénéficiaire
de la concession, et précisés également les
hauts cours atteints, hors cote, par les ti-
tres émis, avant la production d'un seul
gramme de coton ;
A la demande de M. Henri Fontanier, que
tous les documents ayant trait à la ques-
tion soient communiqués aux membres de
la Commission.
A l'issue de la séance, M. Biaise Diagne
a procédé à la rédaction de la lettre desti-
née au ministre.
Etaient présents t MM. Diagne, Ernest
Lafont, Fontanier, Fougère, Gmowx-Dcfer-
mon, Gouin, Le Moigne, Maitre, Mazerand,
Nouelle, Perreau-Pradier (Pierre), Poitou-
Duplessy, Roux-Freissineng, Saint-Just (gé-
néral de).
A LA CHAMBRE
DEBATS
Les cheminots algériens
Au cours de la récente discussion (sous
la présidence de M. Frédéric Brunet, vice-
président) des propositions de loi tendant à
modifier le régime des retraites des em
ployés et ouvriers des chemins de fer d'In-
térêt général, M. Roux-Freissineng, député
d'Oran, est intervenu dans les termes aui<
vonts :
Dans le paragraphe D du premier texte iL
¡'tait. entendu que. les cheminot* bénéficieraient
de tous 1rs :l\antllgc:' accordés par l'article 9
de la loi du 14 avril 1924. Or, cette loi spkifi
que les services civils effectués hors du terri-
toire de la métropole donneront droit fi cer-
taines bonifications d'ancienneté.
Est-i bien entendu que cette faveur fiera ac-
cordée -- aux cheminots algériens ?
M. Chariot, rapporteur. - Si la loi de 1924
roeonimit des avantages spéciaux aux chemi-
nots algériens, i-eux-ei en bénéficieront automa-
tiquement, dans le nouveau statut.
M. Roux-Freissineng. - Kn est-il do même
pour les avantages qui sont, accordés par les
lois subséquentes et dont il .jst fait mention
dans la !oi de 102-t ?
M. le Rapporteur. - Le paragraphe T. vous
donne satisfaction entière puisqu'il est formel
en ce qui concerne les avantages qui pourraient
être accordes dans l'a\êlllr.
Marchés coloniaux
D'autre part, les importants débats finan-
ciers ont donné lieu à une juste remarquo
de M. Spinasse :
Engagez la bataille des prix sur tous les mar-
chés extérieurs, disent certaines voix. Sur quels
marchés ? Le marché continental ? 30.000 ktlo-
mètres de frontières le déchirent, qui répon-
dent parfois à de légitimes préoccupations na-
tionales.
Les marchés coloniaux ? D'accord, mais il
faudrait commencer par accroître le pouvoir
d'achat des indigènes.
AU SÉNAT
00 -
A LA COMMISSION DES COLONIES
Le nouveau bureau
La commission sénatoriale des Colonies
s'est réunie mardi après midi pour procé-
der à l'élertion de son bureau.
Elle a nommé président M. Messimy,
vite-présidents MM. Mario Roustan et
Buhall ; secrétaires MM. Auber et Josse.
Nomination de rapporteurs
La commission a désigné M. Martin-Pina.
clion, en remplacement de M. Hergeon,
comme rapporteur pour avis du projet con-
cernant les droits de douane au Cameroun
Elle a confié à M. Auber, le rapport sur le
projet tendant à compléter la loi du 15 avril
1S90 concernant l'organisation judiciaire
dans les colonies do la Guadeloupe, de la
Martinique et de la Réunion et prévoyant
l'institution do tribunaux mixtes de com-
merce.
M. Josse a été. désigné comme rapporteur
pour avis du projet concernant la nanque
de la Guadeloupe.
M. Jean Philip a été nommé également
rapporteur pour avis du projet relatif à
l'emprunt du Congo.
1-n.C'11 ,¿ 11111.. !
M. Ginestou, l'éminent directeur du Ser-
vice Météorologique de Tunis, prophétise
quatre bonnes années de pluies, raisonna-*
blés s'entend.
Les colons sont to t à l'espoir. Mais, îk
nul n'est prophète en son pays ?.
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