Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-01-28
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 28 janvier 1928 28 janvier 1928
Description : 1928/01/28 (A29,N16). 1928/01/28 (A29,N16).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451203s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-NEUVIEME ANNEE. N° 16
L8 NUlttftO : 10 CENTIMES
SAMEDI SOIR, 28 JANVIER 1928
Les Annales Coloniales
Vu mnoms d rMnui mnM nçtici m
IwwH 4i journal.
DmscTBum. Mer" RUEDEL et L-G. THÉBAULT
Tous las arUcUs publiés ému notre tournai m PMWW
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Rédaction & Administration :
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Le Marocain
La connaissance de l'âme des peuples aux-
quels nous avons affaire dans nos aifléfentes
possessions est une des conditions de notre
politique coloniale. Nous avons une tendance
faite d'ignorance et de paresse à nous imaginer
que les hommes d'un bout de la terre à 1 autre,
sans se ressembler au sens propre du mot, con-
çoivent cependant la vie d'une façon qui est
presque partout la même. Nous faisons la psy-
chologie des autres d' après la nôtre même. Et
si cette erreur n'est pas celle d'un nombre asseç
restreint d'individus, elle est fort répandue, je
ne dis pas seulement dans les milieux popu-
laires, mais même dans les cercles qui préten-
dent à la direction du pays.
Aussi, toutes les fois que nous rencontrons 1
des hommes qui s'attachent à marquer les par-
ticularités locales nationales, éprouvons-nous
un véritable intérêt à noter et à suivre leurs
efforts.
M. G. Hardy a voulu nous faire connaître
les Marocains, non pas simplement pour notre
satisfaction intellectuelle, mais encore pour
instruire ceux de nos compatriotes qui sont
appelés à administrer leur pays. Un ouvrage,
L'A me marocaine d'après la littéralarc fran-
çaise, a été publié par lui voilà tantôt deux
ans. Il a fait depuis à l'Ecole coloniale une
ans.
fort intéressante conférence sur la psychologie
des Marocains.
Cette étude vient à son heure, on pourrait
même dire sans qu'il y ait évidemment la
moindre intention de reproche à l'égard de
l' auteur dans notre remarque qu elle est un
peu tardive et qu' on est quelque peu étonné
que le sujet n' ait pas été abordé plus tôt.
11 y a au Maroc, comme dans tous les pays
où les conditions géographiques sont si diffé-
rentes, l'homme de la montagne et des pla-
teaux et celui de la plaine, l'habitant de la
campagne et celui de la. ville. Cette division
que l'on rencontre partout, et dont I histoire
nous montre l'existence jusque dans les temps
les plus lointains, nous la trouvons évidemment
sur le territoire de la Résidence. Mais ici
comme ailleurs, nous rencontrons un fonds
commun : l'âme marocaine. Deux éléments la
constituent : l'élément berbère et l'élément
islamique. Leur combinaison varie avec les
lieux, elle n'est pas la même dans le bled et
dans les villes, mais elle existe sur tous les
points du Maroc.
L'élément berbère est le fonds principal,
essentiel, et nulle part il n'a disparu sous 1 ap-
port de l'Islam. Il s'est toujours maintenu vi-
vace et ne se laissant que peu entourer par ce
que l'Islam a apporté avec lui d'oriental, de
sorte que le Marocain n'a rien d'un Levantin.
C'est sur les hauts-plateaux, dans le Haut
et le Moyen-Atlas qu'il faut étudier le Maro-
cain. C'est là qu'il faut le voit où laboureur
ou berger, il mène une existence difficile ana-
logue, par certains côtés, à celle de nos popu-
lations montagnardes de la métropole.
Ce qui domine chez lui, c'est 1 énergie des
paysans de nos régions déshéritées. « 11 faut
le voir, dit M. Hardy, labourer. irriguer,
moissonner sous le dur soleil, aménager son
champ en terrasses sur les pentes des monts,
dévorer des kilomètres pour se rendre au mar-
ché : c'est un spectacle de force et de cons-
cience qui vous saisit. Les vieillards, les hom-
mes, les femmes, les enfants, tout le monde
travaille selon ses forces, au delà de ses forces
tantôt silencieusement, tantôt en psalmo-
diant des chants rituels. Transplantez-les, ame-
nez-les du Sous ou de l'Atlas sur les chantiers,
les routes ou les chemins de fer du Maroc
civilisé : c'est le même entrain à la besogne,
la même application vigoureuse. »
Tout en eux les montre taillés pour l'effort
physique. Us sont grands, maigres, bien mus-
clés. Leurs veux sont « lfambants comme ceux
des oiseaux de proie » -
Leur énergie n'est pas moins grande à la
guerre. Guerre d'embuscade ou guerre d'as-
saut, ils apportent dans l'une et dans l'autre
une même violence et un même courage.
« Complètement nus et le couteau entre les
dents, ils rampent la nuit sous les fils de fer
barbelés et viennent poignarder nos sentinelles;
au signal des feux allumés sur les cimes, ils se
rassemblent avec une vitesse incroyable et fon-
dent sur les convois, ils cavalcadent sous les
mitrailleuses, bondissent sur les tanks. Ils sont
plus effrayants encore que redoutables. »
Est-ce du fanatisme ? Non. Ils sont les mêmes
dans la guerre de tribu à tribu.
Les femmes sont également ardentes au
combat, a Au cours des combats, elles trans-
portent les munitions et les vivres, ramassent
les cartouches tombées des sacoches, convoient
les blessés et les morts, et quand, par Hasard,
un homme a manqué de courage, elles l'ac-
cablent d'insultes, jettent sur ses vêtements du
henné, attachent un bouchon de paille à la
queue de son cheval. Elles vocifèrent des
c hansons - de guerre, des chansons de haine -- et
de sang. »
Cet esprit guerrier, cette énergie extraordi-
naire sont tournés vers le profit matériel. Le
sentiment national tient peu de place dans leurs
préoccupations, et leurs guerres sont des guerres
de brigands. « La meilleure preuve, dit M.
Hardy, c'est qu'une fois la supériorité de
l'adversaire dûment démontrée, et l'orgueil
guerrier satisfait, les rebelles de la veille de-
viennent des sujets parfaitement soumis et
même des alliés fidèles. » L'intérêt seul est
en jeu : « la propriété du sol assurée, les cou-
tumes garanties, plus rien ne bouge. »
Leur âpreté n'éclate nulle part d'une façon
plus frappante, et à la fois plus amusante et
plus émouvante que lorsqu'un berbère mar-
chande une pièce d'étoffe dans un souk. « On
se sent en présence d'un drame violent, de
sentiments presque tragiques. Ce sont des si-
lences prolongés, lourds de réflexion ou de
menace, des cris exaspérés avec projection du
buste en avant et bave aux lèvres, des mines
féroces et ce teste final Ii douloureux qui con-
siste à dénouer le pan de burnous où ae ca-
chent les douros. »
Ces sentiments ont leur répercussion dans le
domaine politique. Ils expliquent ou tout au
moins contribuent à expliquer le particularisme
des Berbères.
Ce souci de leurs intérêts a dans la vie W-
ciale un effetqui n'est pas moins curieux. C'est
à lui que la femme doit la situation, particulière
dans un milieu musulman, qu'elle occupe dans
la société. La femme berbère n'est ni cloîtrée.
ni même voilée. Elle va librement, travaille
dans les champs, se rend parfois seule au mar-
ché, suit les hommes à la guerre. « C'est une
fière luronne. » Elle participe à toute la vie
du groupement social, elle parle net et est
écoutée. Ce qui lui vaut ce rôle, ce sont les
services qu'elle rend. C'est un féminisme d'un
genre un peu particulier, mais ce n'en est pas
moins du féminisme.
Est-il fanatique ? Est-il xénophobe ? M.
Hardy ne le croit pas. Le fanatisme ne s'ac-
corde guère avec cette recherche constante de
l'intérêt, car il suppose de la foi et une cer-
taine indifférence à l'égard des choses maté-
ta i ne
rielles.
L'intelligence du Marocain, enfermée dans
ce genre de préoccupations, ne se soucie pas
de vastes conceptions, d'abstractions, de spé-
culation. Elle ne manque pas de vivacité, mais
elle est tournée de préférence vers les ques-
tions pratiques.
Il s' assimile assez bien nos inventions, mais
il ne les accepte pas toutes de confiance et
veut, avant de prendre un parti définitif, se
rendre compte de l'intérêt que présentent le
procédé ou l'instrument nouveau que l'on vient
ui offrir.
Sorç manque d imagination se marque bien
dans la littérature marocaine, où l'on trouve
peu de véritables poèmes, mais des contes, des
légendes sur les mésaventures de certaines tri-
bus, sur la naïveté, la bêtise humaine, sur
les femmes, les faux marabouts. C'est une
littérature qui ne manque pas parfois de sa-
veur, mais qui est « terre à terre, fruste, rude.
emmaillotée de sens pratique, de soucis immé-
diats comme tout ce qui vient de l'âme ber-
bère ».
L. art est, lui aussi, un art rural limité à
l'utile : tapis, poteries, armes, bijoux. L'ar-
chitecture, même là où les maisons sont bâties
en pierre, est réduite à sa plus simple expres-
sion : auatre murs et un toit.
rel Quelle a été sur le Berbère l'emprise de la
religion musulmane? Peu profonde en général,
surtout dans les campagnes. Le Berbère a été
successivement juif et chrétien avant d'em-
brasser l'Islam, mais il l'a été à sa façon qui
est d'être schismatique.
Il a pris de r Islam les manifestations exté-
rieures, mais non la loi. Et même souvent, les
pratiques sont-elles réduites au minimum. On
ne fait pas partout la prière régulièrement, et
certaines tribus ont conservé leur droit coutu-
mi er et rejeté celui du Coran.
En vérité, le fond de la religion du Maro.
cain, c'est l' animisme. Il croit à la magie, à
la sorcellerie, aux génies. Le culte des saints
occupe une place considérable.
Dans les villes, l'influence de l'islamisme
est plus profonde. Les mosquées sont constam-
ment fréquentées. Les enfants dans les écoles
coraniques apprennent par cœur les versets du
Livre Sacré. Les fêtes sacrées sont observées.
Les femmes n'ont plus la liberté d'allures de
celles de YAtlas ou des plateaux.
Cependant, quand on connait mieux la vie
des citadins, on remarque que, là aussi, l'em-
prise de la religion mahométane esf moins pro-
fonde qu'un examen rapide ne l'avait laissé
croire. Les traces de survivance de l'animisme
sont nombreuses. En voici un exemple : la
servante indigène évite de balayer rudement.
surtout dans les coins, parce qu elle craint de
heurter, de blesser les génies invisibles qui sont
fort capables de se venger d'une façon cruelle.
Le Berbère, d'ailleurs, n'est pas fait pour la
résignation que recommande l'Islam. Son tem-
pérament ardent y répugne.
Têts sont les traits de cette âme que nous
avons intérêt à connaître et qui sont propres
à favoriser la tâche d'une politique habile et
informée. « Attaché au présent, dit M. Har-
dy, par toutes les fibres de son hérédité ber-
bère. appliqué à tirer de. la vie sociale tout ce
qu'elle peut donner de profits certains et de
jouissances immédiates, le Marocain peut être
passagèrement xénophobe, quand son intérêt
est menacé par l'étranger, et il est alors xéno-
phobe avec l'ardeur magnifique de son tempé-
rament, mais il n'est pas, il ne peut pas être
fanatique. »
Henry Fontanier
, Député dit Cantal.
Vice-président de la Commission
des Colonies.
Secrèlaire de la Commision
des Affaires étrangères.
A TANGER
0-0
M. Dubelluclard, directeur des P. T. T. au
Maroc français, est arrivé à Tanger. Sa
présence est motivée par l'entrevue qu'il
doit avoir avec le directeur du chemin de
fer de Tanger à Fcz et les autorités espa-
gnoles, dans le but d'établir les lignes* télé-
phoniques et télégraphiques directes entre
le protectorat et Tanger.
•i»
Retour de SitIi Mohaned à Rabat
--0-0.-
Le Sultan Sidi-Mohamed, après son entrée
solennelle dans les cilles du Nord, Fez, Mekr
nés, est rentré aoant-hier dans sa capitale,
Rabat. Il a traversé la ville. Son cortège a
été salué sur tout le parcours par une foule
nombreuse, mauée sur son passage dans les
grandi artères de la villa. -..
(Pai dépêche.)
M. Marcel Olivier travaille
«♦»
Il n'est Pas sans intérêt de
revenir sur la réforme que, M. Mar-
cel Olivier réalise en ce' mo-
ment à Madagascar. Elle est officiellement
accomplie, en ce sens qu'elle fait entrer la
vie administrative de la grande Ile dans des
cadres nouveaux et qu'elle a force d'exécu-
tion de par un arrêté pris par l'éminent Gou-
verneur général, conformément aux pouvoirs
que le décret du 25 décembre 1925 lui avait
délégués.
Mais il reste à passer sans heurts de l'état
de choses ancien à l'état nouveau, à mener
à bien dans le plus bref délai possible, un
travail d'adaptation.
Ainsi qu'il a été dit dans ces colonnes, la
grande lie est désormais divisée en six gran-
des régions, elles-mêmes divisées, au total,
en quarante provinces : Diego-Suarez (3 pro-
vinces), Tamatave (5 provinces), Fianarant-
soa (10 provinces), Tuléar (6 provinces), Ma-
junga (8 provinces), Tananarive (8 provin-
ees)..,
Voici maintenant les dispositions euetl/id-
les de cette réforme que M. Marcel Olivier,
s'inspirant uniquement de l'intérêt général
ce qui toujottrs demande une rare éner-
gie base à la 'fois sur une étude minu-
tieuse des projets de ses prédécesseurs et sur
les observations qu'il a personnellement re-
cueillies.
La région constitue une circonscription de
contrôle et de coordination politique admi-
nistrative et économique. Elle est placée
sous l'autorité d'un administrateur supérieur
désigné par le gouverneur général parmi les
administrateurs en chef des colonies. - -- --
L'administrateur supérieur est responsable
vis-à-vis du gouverneur général, du main-
tien de l'ordre public et de la bonne marche
de l'administration à l'intérieur de la région.
Il trace les directives de l'action politique,
administrative, financière et économique des
administrateurs-maires et des administra-
teurs des provinces.
L'administrateur supérieur est assisté d'un
adjoint choisi par le gouverneur général
dans - le - corps des administrateurs. - -
La province, qui constitue la circonscrip-
tion administrative de droit commun, est
placée sous l'autorité d'un fonctionnaire du
corps des administrateurs des colonies.
L'administrateur de la province veille à
l'application des règlements, exerce, par dé-
légation de l'administrateur supérieur, un
contrôle d'ordre général sur le fonctionne-
ment des services techniques dans sa circons-
cription. Il est assisté d'un adjoint.
Dans les parties éloignées des provinces,
où le chef de province peut exercer difficile-
ment une action directe d'une façon cons-
tante, il est institué des ressorts administra-
tifs, appelés « subdivisions », dirigées par
tifs, délégué appelé chef de subdivision.
un
Des « chefs de poste de contrôle » rensei-
gnent le chef de province ou de subdivision
sur la situation politique de leur ressort,
contrôlent la bonne marche de l'administra-
tion indigène et, d'une manière générale,
assurent l'exécution de toutes les mesures
d'ordre administratif ou judiciaire.
Les chefs des postes de contrôle sont dési-
gnés par le chef de province parmi les fonc-
tionnaires d'autorité européens et indigènes,
sous réserve de l'approbation préalable de
l'administrateur supérieur pour ces derniers.
Un bureau d'administration indigène fonc-
tionne au chef-lieu de chaque poste de con-
trôle.
Les communes sont administrées par les
chefs des provinces sur les territoires des-
quelles elles sont situées.
Telles sont les grandes lignes de la réor-
ganisation opérée par le chef de la colonie.
Quel est donc, ce faisant, l'espoir de
M. Marcel Olivier 1
D'esprit réaliste, il veut, dit-il, lui-même,
mieux armer la grande lie pour l'âpre lutte
économique, en multipliant, les. noyaux d'ac-
tivité et en substituant à une centralisation
excessive, un cadre administratif dans lequel
les initiatives personnelles pourront plus ai-
Si ment se développer.
Il veut aussi affecter les fonctionnaires
européens, essentiellement, à une mission de
contrôle de « l'élément indigène plus large-
ment associé à notre action », d'où résultera
une économie d'effectifs européens.
Le Gouverneur général, en mitre, n ayant
devant lui qu'un nombre très limité de chefs
responsables, compte sur une liaison bien
plus intime que par le passé entre ceux-ci
et le pouvoir central. Les six centres de ré-
gion, en effet, ont avec la capitale de l'Ile
des facilités particulières de commullicatiolt.
La constitution des régions, au demeurant,
a été décidée conformément à des considéra-
tions économiques, et il a été prévu des bud-
gets régionaux, de façon à aboutir à « une
discrimination nette entre les dépenses géné-
rales et les dépenses d'intérêt régional.
Enfin, et pour nous borner, le chef 'de
région devra « se consacrer avant tout à son
rôle de liaison, de coordination et de con-
trôle. Son activité sera essentiellement per-
sonnelle et le critère en sera surtout basé sur
le nombre de ses tournées. -
Langage de chef qui, à n'en pas douter,
sera entendu.
Il ne nous reste plus qu'à rendre hom-
mage à la modestie du Gouverneur général
qui prend soin de faire savoir que sa poli-
tique continue celle préconisée, pour l'avenir,
par. Galliéni.
T'illustre militaire, décidément, fut un
grand cerveau, aux vues qnasi prophétiques.
M. Marcel Olivier, qui a su attendre le
moment favorable aux réalisations souhaitées
dès 1908, et enchaîner progressivement l'ef-
fort présent à l'effort passé des Galliéni, des
Merlin et des GUYOtI, est certainement l'lin
des grands administrateurs du jour.
Ernest Handoa,
Sénateur de la Marne,
Vice-président de la Commission des Douanss.
BROUSSES
& BROUTILLES
Le coup est régulier
Au temps déjà lointain où j'allais au café,
j'entendais souvent des joueurs .appliquer à
tel ou tel incident de la vie quotidienne l'ex-
pression : « le coup est régulier », qu'ils
empruntaient au vocabulaire de la manille
ou du pocker. Elle signifiait que l'incident
s'était développé selon la logique des choses.
Voici que John Harvey, le légionnaire dé-
serteur gracié par le Gouvernement français
et qui reconnut cette mesure de clémence en
battant monnaie, dans un journal, de ses
calomnies sur la Légion étrangère, vient
d'être arrêté à Londres pour avoir laissé sa
femme et sa famille à la charge de l'Assis-
tance publique.
Unité remarquable d'un caractère, qu'il
s'agisse de fidélité à la parole donnée, de
gratitude élémentaire ou de devoir familial !
John Harvey, logique avec lui-même, est
condamné à trois mois de prison. Le coup
est régulier.
Mœurs arabes
Oh! je n'en médirai pas. Seulement, il y
a quelques inconvénients à vouloir les im-
planter à Paris.
Un Arabe, dans son pays, peut faire avec
une jeune Arabe de douze ans ce sur quoi
Daphnis s'émerveilla de s'instruire avec
l'aide de Chloé. Au regard d'Allali, c'est nor-
mal et même recommandable.
Il n'en va pas ainsi sous les yeux de M.
Chiappe.
Sadi Bel Mohammed Kaour, chauffeur de
taxi à Aubervilliers, convoitait depuis long-
temps les douze printemps d'une de ses pe-
tites voisines, à laquelle il offrait obstiné-
ment des promenades dans sa voiture. Mais
la mère veillait si bien, que Sadi n'eut plus
d'autre ressource qu'un coup de force. L'au-
tre jour, il se saisit de l'enfant, l'enferma
dans le taxi et prit le large avec l'impétuo-
sité d'un centaure dans la fleur de son âge
et qu'eût encore fortifié (non, mais tu te
rends compte), le docteur Voronoff.
Seul, un encombrement de voitures put
rompre son élan.
Sadi comprend maintenant, au Dépôt,
qu'il y a des latitudes qu'on ne saurait pren-
dre impunément sous celle de Paris.
La « Glozelite » à la Guadeloupe
La Guadeloupe, d'après une dépêche, n'a
plus rien à envier au département de l'Al-
ier : un planteur, M. de Reynal, aurait
découvert, dans le sdus-sol de sa propriété,
de vieux pots et de vieux os qui pourraient
être pré-caraïbes.
Et pourquoi ne seraient-ils pas pré-caraï-
bes? On ne va tout de même pas prétendre
qu'un colon antillais a plus d'intérêt à plan-
ter en terre des pseudo-antiquailles que des
cannes à sucre 1
Cependant, voilà une occasion unique
d'envoyer en mission les plus farouches de
nos savants. Courbant leurs fronts, déjà
lourds de savoir, sous un soleil singulière-
ment échauffant, et plongeant leurs nez dans
des fosses aux relents d'anthropophagie,
glozcliens et antiglozeliens ne seraient pas
longs à se dévorer entre eux, et l'on n'en-
tendrait plus parler de Glozel.
Audion
.1. -----
L'bistoire da Moi à queue
- 0-0-
L'h( mme des bois existe-t-il en Indochine ?
C'est ce que chacun se demande. Un sur-
veillant de la plantation Michelin à Phu-
rieng, l'a rencontre en pleine forêt. Il res-
semble à un moï à queue, mais à un moi
qui aurait barbe, cheveux et, par-dessus le
marché, des poils sur tout le corps.
Les mois, qui ont leurs histoires et leurs
légendes, racontent que ces êtres, fort rares,
seraient d'anciens représentants du sexe
masculin de la race moï et qui, rentrant un
jour chez eux sans y retrouver leur femme,
auraient regagné définitivement la forêt, se
nourrissant de racines et de fruits.
C'est un moyen assez pratique pour pallier
auX ennuis d'un ménage sans ménagère,
mais. on dit encore tant de choses. En
tous les cas, « l'homme des bois » n'a pas
l'air du tout de se soucier de celui des plai-
nes.
Pourquoi, en définitive, serions-nous moins
sage que lui?
Fleur d'eau
----- 0 - 0 -
La floraison des jacinthes d'eau est un vé-
ritable fléau pour l'Indochine.
Quand les fleurs violacées, portant au cœur
un petit soleil, envahissent une rizière, celle-
ci devient bientôt incultivable. Les couis
d'eau et les mares qui en sont couverts voient
leurs poissons asphyxiés. Et pendant des
mois, le va et vient de la petite batellerie
est arrêté par l'abondance des floraisons.
Les Annamites ont appelé la jacinthe
d'eau, lue binh, ou simplement beo. On l'ap-
pelle au Siam, Veed Java. Mais on ne fait
pas que l'appeler ici. Le Gouvernement sia-
mois, inquiet de son invasion de jour en
jour plus rapide, a donné l'ordre de l'extir-
per sur toute la surface du royaume.
Une mesure semblable ne pourrait-elle
être prise en Indochine?
Monstres humains
Deux monstres ont été exhibés ces jours
derniers à Hanoï, venant du Laos.
Ce sont un garçon et une fille. Le garçon
a environ 13 ans, la fille Il ans. Ils ont des
têtes minuscules sur des corps grêles dont
les bras et les jambes sont d'une longueur
démesurée. Ils sont incapables de compren-
dre et de parler, mangent absolument com-
me des singes et se tiennent difficilement
debout.
Et les indigènes, qui vinrent en foule les
contempler, ne se lassent pas de raconter
la légende : Bouddha a ensorcelé une fem-
me laotienne au point de la faire accoucher
de deux singes.
L'ERUPTION DU KRAKATOA
00 ---
A la suite de Véruption du volcan Crakatoa,
une nouvelle fle s'est formée entre lava et Su-
matra.
(Par ftépêche.)
M. Viollette plaide t D Conseil de Guerre
-0-0-
M" Viollette, ancien Gouverneur de l'Al-
gérie, a présenté hier devant le Conseil de
Guerre de Metz la défense de Mohamed El
Kolli, fils du Caïd de Sétif, qui, par jalousie,
frappa le Maréchal des logis Haussard, du 288
dragons, au mois d'août dernier.
Dans une brillante et émouvante plaidoirie,
M" Viollette déclara qu'il avait regardé com-
me un devoir de venir défendre le fils d'un
homme qui fut toujours attaché à la France.
Mohamed el Kolli a été acquitté.
es"
Princesse annamite
Ingénieur agronome
0-0
Ham May, fille aînte du prince llain
Nghi, prince d'Anitam, qui paitage l'exil de
son père dans le Sahel, possède son diplôme
d'ingénieur agronome. Elle compte accom-
plir sa carrière en Algé'ie où elle réside.
Cinéma o Colonial
A Biskra
M. Pierre Durée tourne en ce moment à
Biskra les extérieurs du Dhir, avec Roger
Karl.
L'Histoire à l'écran
MM. Dupuy-Mazuel et jaeger-Scliiiiidt,
procèdent, pour la Société des Romans his-
toriques, aux priss de vues et travaux pré-
paratoires du film qui retracera la conquête
de l'Algérie et qui aura sans doute pour ti-
tre La prise d' S;itis doute P()Ur ti-
tre La prise d'Alger.
A l'Union coloniale de Bruxelles
M. Raoul Griinoin Sanson a présenté à
l'Union coloniale de Bruxelles, sous les aus-
pices de l'lini,'erité cinégraphique belge, le
film qu'il réalisa au Conservatoire des Arts
et Métiers de Paris, en collaboration de M.
Louis Forest.
Itp plus noble conquête..
Le fameux cheval de Tom Mix a mainte-
nant un rival aux studios Fox de Hollywood ;
c'est un admirable étalon arabe d'un blanc
de neige, appelé Sultan, qui rit, qui parle
(il la manière des sourds-muets) à l'aide de
ses pieds, et fait toutes sortes de tours iné-
dits : il figure dans Fleetwing.
- el. 3
Hetman est décoré
-0-0--
Depuis plusieurs années, les Annales Colo-
niales s'étaient fait l'écho des colons du
Haut-Oubangui pour réclamer la croix de la
Légion d'honneur en faveur du sultan de
Rafaï, Hetman.
Ce n'était certes pas à cause des pouvoirs
étendus que l'on prête généralement aux sul-
tans, car depuis l'occupation française, ceg-1
sultans de Zénio, de Rafaï et de Bangassou
ont été fort déchus de leur puissance. Mais
par sa collaboration intelligente et cons-
tante à l'administration française et à la
colonisation, Hetman a largement mérité
cette récompense qui, bien que tardive, n'en
sera pas moins appréciée tant par les colons
du Haut-Oubangui que par le récipiendiaire
lui-même.
Ajoutons qu'aux nombreux titres à sa dé-
coration, Hetman peut compter celui de
bienfaiteur de t'humanité, car c'est par ses
soins que tous les métis de la région ont été
groupés, élevés, instruits et sauvés d'un fâ-
cheux et regrettable abandon. Cela seul lui
valait la croix de la Légion d'honneur.
Euginat Devaux.
A la Chambre de Commerce
de Saint-Louis du Sénégal
0
Au cours d'une récente séance, la Chambre
de Commerce de Saint-Louis-du-Sénégal a
insisté de nouveau pour une dénomination
formelle de la qualité loyale et marchande
que doit réaliser la gomme, exclue les « ba-
caques ou marrons » qui obligent les acheteurs
à les trier et souvent à les jeter après avoir subi
un préjudice dans la pesée de ces produits inu-
tilisables. De plus, sur la proposition d'un de
ses membres, l'Assemblée a décidé de sur-
seoir à l'envoi dans les escales du fleuve des
agents recrutés pour le conditionnement des
gommes, tant que la réglementation en cette
matière, prévue pour le Sénégal, n'aura pas
été étendue au Soudan Français. -
;.' Les mesures de contrôle ne trouveront au
Sénégal et en Mauritanie une application pra-
tique, judicieuse et équitable que si elles sont
également étendues à la colonie limitrophe du
Soudan Français. Légiférer uniquement, en la
matière, pour la Mauritanie et le Sénégal, en
laissant libres au Soudan la circulation et la
mise en vente des gommes, c'est détourner iné-
vitablement, au profit de cette dernière colo-
nie, les gommes récoltées au Sénégal, en Mau-
ritanie et traitées par les escales de Kaëdi,
Matam et Bakel, les plus voisines de la colo-
nie du Soudan.
Le Dakar-Saint-Louis ayant supprimé ses
trains de section entre Dakar et Saint-Louis,
l'assemblée a décidé de demander à l'adminis-
tration locale d'inviter la Compagnie du Da-
kar-Saint-Louis à rétablir ses trains de section.
PHILATÉLIE
- 0 -
Le Tripolitain Menascé Nahuni, qui était
recherché pour avoir escroqué des collection-
neurs de timbres-poste, vient d'être arrêté
par la police de Montmorency.
On trouva dans sa chambre du papier à
lettres portant de splendides illustrations
dont il se servait pour écrire à ses client:.,
tojit en se faisant adresser sa correspondance
poste restante à Paris.
Le plaignant, M. Patnral, a été victime
ainsi d'un vol de 6.000 francs, mais Nahum
a fait d'autres victimes en Suisse et dans les
départements du Gard, du Calvados, comme
à Marseille et à Bordeaux, et il est probable
que le juge M. Vallée recevra de nombreuses
plaintes.
Nahum, qui a été interrogé hier par le
magistrat, a été écroué à la prison de Pon-
toise.
An temps des boucaniers
-e>-o-
Houcan est un vieux mot caraïbe, noir
comme le café si les sons, véritablement, évo-
quent des couleurs. Au dix-septième siècle, il
désignait le lieu où les Indiens des Antilles
faisaient griller le produit de leurs chasses.
Et cette viande, juste saisie au feu selon
une recette qui ferait probablement le succès
d'un moderne grill room, les boucaniers la
frottaient de piments, Varrosaient de jus
d'oranges ameres et, au fond du coiti, ils
la saupoudraient de belle farine de mcllliuc,
Les chefs boucaniers étaient des gaillards
blancs « gentilshommes Il Olt CI hommes de
rien », tous aventuriers violents el azides,
qui, communistes avant la lettre, mettaient
en commun chemises, caleçons el instruments
de travail. Ainsi, les boucaniers vivaient en
frères dans les merveilleux décors des sa-
vanes ; le vent de mer berçait les cannes à
sucre et aussi les tailles ployantes des pal-
miers, seul nonchaloir féminin (Olllllf de cette
poignée de flibustiers célibataires.
« Clias frères. leur répétait un saillI evau-
gdfsa/eflr, séduit par tant de chasteté, com.
bien je vous félicite de ne point vous embar-
rasser d'un meuble inutile!. » En cette
occurence, il s'agissait de la femme.
« Corblcul s'écriait de son côté d'Ogcron,
gouverneur du roi des Antilles, je ferai venir
à tous ces coquins des chaînes de Francel »
Les chaînes arrivèrent, à bord de blanches
corvettes, sous forme de jeunes et jolies fcm.
mes. A la Guadeloupe, à la Martinique, à
Saint-Domingue, les premières îles bien
servies par l'aris. les Manon Lescaut curent
vite fait d'apprivoiser leurs turbulents sei-
gneurs et les ex- pirates se muèrent, au fond
des cases de bambous, en « pater familias P.
Poudrées, la mouche au coin de l'œil, tou-
jours à l'affût d'une mode à lanccr, les
femmes de Paris inaugurèrent « dans l'heu-
reuse beauté de ce monde charmant D l'irré-
sistible charme créole. Bonaparte capitula
devant fosephine et tout un siècle se pros
tenta aux pieds de Virginie.
Certes, le temps des grands voiliers s'est
enfui, il lI'Y a plus de boucaniers sur la mer
des Antilles et le boucan n'est plus que-
synonyme de vacarme insupportable ; mais,
sous les tropiques, vers les quatorzième et
quinzième degré. nos deux précieuses îles,
Martinique et Guadeloupe, extraordinairc-
ment, harmonieusement sculptées, brisent
toujours le vert azurc de la mer.
Marie-Louise Sicard
-–-
AU SÉNAT
LA COMMISSION DES COLONIES
Le Sénat, réuni dans ses bureaux, a dé-
signe; ceux de ses membres qui feront par-
tie, un de lu Commission des Colo-
nies, Protectorats et Possessions ressortis-
sant au ministère des Colonies.
Ont été désignés : MM. Auber, Beau-
niont, Henry Bérenger, Clémentel, Gau-
duire, Lnuraine, Machet, Mario Houstan,
:\P:;SiHl\., Mullard, Philip, Uolland et Tour-
nun, des troupes tic la gaucho démocrati-
que, radicale el radicale-socialiste.
MM. Bulum, Cornudet, Dlldouyt, (Juil-
Il lis, Albert Lebrun et Alaurice Ordinaire,
du groupe de r Cnioll Républicaine.
MM. Ailred Brard, Cliagtiaud, Charles
Uelllnde. Albert Mahieu et Martin Bina-
chon, du groupe de l'Union Démocratique
el Hadicale ;
MM. Jenouvrier, Josse et Linyer, du
groupe de la gaucho démocratique.
Cdle importante COllllllission se réunira
incessamment pour procéder à la nomina-
tion de son Bureau.
COMMISSION DU PARI MUTUEL
Cette Commission dans sa dernière séan-
ce vient d'attribuer des subventions aux
œuvres françaises suivantes installées
dans les Colonies françaises, et Pays de
Protectorat.
Vicariat apostolique du Haut-Congo fran-
çais à Brazzaville
Construction et aménagement d'un bâti-
ment annexe aux orphelinats de Brazza-
ville, destiné aux jeunes garçons métis.
La Commission était saisie d'une de-
mande de 100.000 francs pour un projet de
dépense de 130.000 francs. Elle a proposé
au Ministre de l'Agriculture une subven-
tion de 50.000 francs. Une somme de 50.000
francs avait déj;\ été allouée à cette œuvre
le ;>() janvier 1927.
Hôpital français de Tanger
Aménagement et amélioration des servi-
ces de l'hôpital français. Acquisition du
matériel et des instruments de chirurgie
nécessaires.
La Commission était saisie d'un Cahier
de dépenses de 203.000 francs. Elle a pro-
posé au Ministre de l'Agriculture d'accor-
der une subvention de 75.000 francs. Une
somme de 75,000 francs avait déjà été al-
louée à cette œuvre le 6 juillet 1927.
Œuvre du fourneau des pauvres à Tunis
Agrandissement des bâtiments de l'œu-
vre, en vue de l'Installation d'un dispen-
saire médico-chirurgical et d'une crèche-
garderie. Matériel et mobilier.
La Commission était saisie d'une de-
mande de 150.000 francs pour un projet de
dépenses de ;)00.000 francs. Elle a proposé
d'accorder ¡\ l'œuvre :.?O.OOO francs.
------- --- -------' --- -
A LA CHAMBRE
---()-Q--
DEBATS
Adoption d'un projet
de convention maritime postale
Bans sa première séance do jcudi :!\; jan-
vier, présidée par M. Bouilloux-Lafont,
vice-président, la discussion imnhdlatt:
du projet de loi ratifiant la convention re-
lative aux relations maritimes postales en-
tre la France, le Mexique, les Antilles et
l'Amérique centrale a été ordonnée, à la
L8 NUlttftO : 10 CENTIMES
SAMEDI SOIR, 28 JANVIER 1928
Les Annales Coloniales
Vu mnoms d rMnui mnM nçtici m
IwwH 4i journal.
DmscTBum. Mer" RUEDEL et L-G. THÉBAULT
Tous las arUcUs publiés ému notre tournai m PMWW
igro fn'ea etfmi le» Ahiui 0--'--
MMML QMTtMH
Rédaction & Administration :
M, iMii M-ti**
PARIS O-)
Ttlim. l IjOUVIVK imi
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abonneieits
avtt U supplément ûhutré :
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Fram et
COIMIM 120 » « » Kj »
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On ..ûoaM MM tah flUM
Le Marocain
La connaissance de l'âme des peuples aux-
quels nous avons affaire dans nos aifléfentes
possessions est une des conditions de notre
politique coloniale. Nous avons une tendance
faite d'ignorance et de paresse à nous imaginer
que les hommes d'un bout de la terre à 1 autre,
sans se ressembler au sens propre du mot, con-
çoivent cependant la vie d'une façon qui est
presque partout la même. Nous faisons la psy-
chologie des autres d' après la nôtre même. Et
si cette erreur n'est pas celle d'un nombre asseç
restreint d'individus, elle est fort répandue, je
ne dis pas seulement dans les milieux popu-
laires, mais même dans les cercles qui préten-
dent à la direction du pays.
Aussi, toutes les fois que nous rencontrons 1
des hommes qui s'attachent à marquer les par-
ticularités locales nationales, éprouvons-nous
un véritable intérêt à noter et à suivre leurs
efforts.
M. G. Hardy a voulu nous faire connaître
les Marocains, non pas simplement pour notre
satisfaction intellectuelle, mais encore pour
instruire ceux de nos compatriotes qui sont
appelés à administrer leur pays. Un ouvrage,
L'A me marocaine d'après la littéralarc fran-
çaise, a été publié par lui voilà tantôt deux
ans. Il a fait depuis à l'Ecole coloniale une
ans.
fort intéressante conférence sur la psychologie
des Marocains.
Cette étude vient à son heure, on pourrait
même dire sans qu'il y ait évidemment la
moindre intention de reproche à l'égard de
l' auteur dans notre remarque qu elle est un
peu tardive et qu' on est quelque peu étonné
que le sujet n' ait pas été abordé plus tôt.
11 y a au Maroc, comme dans tous les pays
où les conditions géographiques sont si diffé-
rentes, l'homme de la montagne et des pla-
teaux et celui de la plaine, l'habitant de la
campagne et celui de la. ville. Cette division
que l'on rencontre partout, et dont I histoire
nous montre l'existence jusque dans les temps
les plus lointains, nous la trouvons évidemment
sur le territoire de la Résidence. Mais ici
comme ailleurs, nous rencontrons un fonds
commun : l'âme marocaine. Deux éléments la
constituent : l'élément berbère et l'élément
islamique. Leur combinaison varie avec les
lieux, elle n'est pas la même dans le bled et
dans les villes, mais elle existe sur tous les
points du Maroc.
L'élément berbère est le fonds principal,
essentiel, et nulle part il n'a disparu sous 1 ap-
port de l'Islam. Il s'est toujours maintenu vi-
vace et ne se laissant que peu entourer par ce
que l'Islam a apporté avec lui d'oriental, de
sorte que le Marocain n'a rien d'un Levantin.
C'est sur les hauts-plateaux, dans le Haut
et le Moyen-Atlas qu'il faut étudier le Maro-
cain. C'est là qu'il faut le voit où laboureur
ou berger, il mène une existence difficile ana-
logue, par certains côtés, à celle de nos popu-
lations montagnardes de la métropole.
Ce qui domine chez lui, c'est 1 énergie des
paysans de nos régions déshéritées. « 11 faut
le voir, dit M. Hardy, labourer. irriguer,
moissonner sous le dur soleil, aménager son
champ en terrasses sur les pentes des monts,
dévorer des kilomètres pour se rendre au mar-
ché : c'est un spectacle de force et de cons-
cience qui vous saisit. Les vieillards, les hom-
mes, les femmes, les enfants, tout le monde
travaille selon ses forces, au delà de ses forces
tantôt silencieusement, tantôt en psalmo-
diant des chants rituels. Transplantez-les, ame-
nez-les du Sous ou de l'Atlas sur les chantiers,
les routes ou les chemins de fer du Maroc
civilisé : c'est le même entrain à la besogne,
la même application vigoureuse. »
Tout en eux les montre taillés pour l'effort
physique. Us sont grands, maigres, bien mus-
clés. Leurs veux sont « lfambants comme ceux
des oiseaux de proie » -
Leur énergie n'est pas moins grande à la
guerre. Guerre d'embuscade ou guerre d'as-
saut, ils apportent dans l'une et dans l'autre
une même violence et un même courage.
« Complètement nus et le couteau entre les
dents, ils rampent la nuit sous les fils de fer
barbelés et viennent poignarder nos sentinelles;
au signal des feux allumés sur les cimes, ils se
rassemblent avec une vitesse incroyable et fon-
dent sur les convois, ils cavalcadent sous les
mitrailleuses, bondissent sur les tanks. Ils sont
plus effrayants encore que redoutables. »
Est-ce du fanatisme ? Non. Ils sont les mêmes
dans la guerre de tribu à tribu.
Les femmes sont également ardentes au
combat, a Au cours des combats, elles trans-
portent les munitions et les vivres, ramassent
les cartouches tombées des sacoches, convoient
les blessés et les morts, et quand, par Hasard,
un homme a manqué de courage, elles l'ac-
cablent d'insultes, jettent sur ses vêtements du
henné, attachent un bouchon de paille à la
queue de son cheval. Elles vocifèrent des
c hansons - de guerre, des chansons de haine -- et
de sang. »
Cet esprit guerrier, cette énergie extraordi-
naire sont tournés vers le profit matériel. Le
sentiment national tient peu de place dans leurs
préoccupations, et leurs guerres sont des guerres
de brigands. « La meilleure preuve, dit M.
Hardy, c'est qu'une fois la supériorité de
l'adversaire dûment démontrée, et l'orgueil
guerrier satisfait, les rebelles de la veille de-
viennent des sujets parfaitement soumis et
même des alliés fidèles. » L'intérêt seul est
en jeu : « la propriété du sol assurée, les cou-
tumes garanties, plus rien ne bouge. »
Leur âpreté n'éclate nulle part d'une façon
plus frappante, et à la fois plus amusante et
plus émouvante que lorsqu'un berbère mar-
chande une pièce d'étoffe dans un souk. « On
se sent en présence d'un drame violent, de
sentiments presque tragiques. Ce sont des si-
lences prolongés, lourds de réflexion ou de
menace, des cris exaspérés avec projection du
buste en avant et bave aux lèvres, des mines
féroces et ce teste final Ii douloureux qui con-
siste à dénouer le pan de burnous où ae ca-
chent les douros. »
Ces sentiments ont leur répercussion dans le
domaine politique. Ils expliquent ou tout au
moins contribuent à expliquer le particularisme
des Berbères.
Ce souci de leurs intérêts a dans la vie W-
ciale un effetqui n'est pas moins curieux. C'est
à lui que la femme doit la situation, particulière
dans un milieu musulman, qu'elle occupe dans
la société. La femme berbère n'est ni cloîtrée.
ni même voilée. Elle va librement, travaille
dans les champs, se rend parfois seule au mar-
ché, suit les hommes à la guerre. « C'est une
fière luronne. » Elle participe à toute la vie
du groupement social, elle parle net et est
écoutée. Ce qui lui vaut ce rôle, ce sont les
services qu'elle rend. C'est un féminisme d'un
genre un peu particulier, mais ce n'en est pas
moins du féminisme.
Est-il fanatique ? Est-il xénophobe ? M.
Hardy ne le croit pas. Le fanatisme ne s'ac-
corde guère avec cette recherche constante de
l'intérêt, car il suppose de la foi et une cer-
taine indifférence à l'égard des choses maté-
ta i ne
rielles.
L'intelligence du Marocain, enfermée dans
ce genre de préoccupations, ne se soucie pas
de vastes conceptions, d'abstractions, de spé-
culation. Elle ne manque pas de vivacité, mais
elle est tournée de préférence vers les ques-
tions pratiques.
Il s' assimile assez bien nos inventions, mais
il ne les accepte pas toutes de confiance et
veut, avant de prendre un parti définitif, se
rendre compte de l'intérêt que présentent le
procédé ou l'instrument nouveau que l'on vient
ui offrir.
Sorç manque d imagination se marque bien
dans la littérature marocaine, où l'on trouve
peu de véritables poèmes, mais des contes, des
légendes sur les mésaventures de certaines tri-
bus, sur la naïveté, la bêtise humaine, sur
les femmes, les faux marabouts. C'est une
littérature qui ne manque pas parfois de sa-
veur, mais qui est « terre à terre, fruste, rude.
emmaillotée de sens pratique, de soucis immé-
diats comme tout ce qui vient de l'âme ber-
bère ».
L. art est, lui aussi, un art rural limité à
l'utile : tapis, poteries, armes, bijoux. L'ar-
chitecture, même là où les maisons sont bâties
en pierre, est réduite à sa plus simple expres-
sion : auatre murs et un toit.
rel Quelle a été sur le Berbère l'emprise de la
religion musulmane? Peu profonde en général,
surtout dans les campagnes. Le Berbère a été
successivement juif et chrétien avant d'em-
brasser l'Islam, mais il l'a été à sa façon qui
est d'être schismatique.
Il a pris de r Islam les manifestations exté-
rieures, mais non la loi. Et même souvent, les
pratiques sont-elles réduites au minimum. On
ne fait pas partout la prière régulièrement, et
certaines tribus ont conservé leur droit coutu-
mi er et rejeté celui du Coran.
En vérité, le fond de la religion du Maro.
cain, c'est l' animisme. Il croit à la magie, à
la sorcellerie, aux génies. Le culte des saints
occupe une place considérable.
Dans les villes, l'influence de l'islamisme
est plus profonde. Les mosquées sont constam-
ment fréquentées. Les enfants dans les écoles
coraniques apprennent par cœur les versets du
Livre Sacré. Les fêtes sacrées sont observées.
Les femmes n'ont plus la liberté d'allures de
celles de YAtlas ou des plateaux.
Cependant, quand on connait mieux la vie
des citadins, on remarque que, là aussi, l'em-
prise de la religion mahométane esf moins pro-
fonde qu'un examen rapide ne l'avait laissé
croire. Les traces de survivance de l'animisme
sont nombreuses. En voici un exemple : la
servante indigène évite de balayer rudement.
surtout dans les coins, parce qu elle craint de
heurter, de blesser les génies invisibles qui sont
fort capables de se venger d'une façon cruelle.
Le Berbère, d'ailleurs, n'est pas fait pour la
résignation que recommande l'Islam. Son tem-
pérament ardent y répugne.
Têts sont les traits de cette âme que nous
avons intérêt à connaître et qui sont propres
à favoriser la tâche d'une politique habile et
informée. « Attaché au présent, dit M. Har-
dy, par toutes les fibres de son hérédité ber-
bère. appliqué à tirer de. la vie sociale tout ce
qu'elle peut donner de profits certains et de
jouissances immédiates, le Marocain peut être
passagèrement xénophobe, quand son intérêt
est menacé par l'étranger, et il est alors xéno-
phobe avec l'ardeur magnifique de son tempé-
rament, mais il n'est pas, il ne peut pas être
fanatique. »
Henry Fontanier
, Député dit Cantal.
Vice-président de la Commission
des Colonies.
Secrèlaire de la Commision
des Affaires étrangères.
A TANGER
0-0
M. Dubelluclard, directeur des P. T. T. au
Maroc français, est arrivé à Tanger. Sa
présence est motivée par l'entrevue qu'il
doit avoir avec le directeur du chemin de
fer de Tanger à Fcz et les autorités espa-
gnoles, dans le but d'établir les lignes* télé-
phoniques et télégraphiques directes entre
le protectorat et Tanger.
•i»
Retour de SitIi Mohaned à Rabat
--0-0.-
Le Sultan Sidi-Mohamed, après son entrée
solennelle dans les cilles du Nord, Fez, Mekr
nés, est rentré aoant-hier dans sa capitale,
Rabat. Il a traversé la ville. Son cortège a
été salué sur tout le parcours par une foule
nombreuse, mauée sur son passage dans les
grandi artères de la villa. -..
(Pai dépêche.)
M. Marcel Olivier travaille
«♦»
Il n'est Pas sans intérêt de
revenir sur la réforme que, M. Mar-
cel Olivier réalise en ce' mo-
ment à Madagascar. Elle est officiellement
accomplie, en ce sens qu'elle fait entrer la
vie administrative de la grande Ile dans des
cadres nouveaux et qu'elle a force d'exécu-
tion de par un arrêté pris par l'éminent Gou-
verneur général, conformément aux pouvoirs
que le décret du 25 décembre 1925 lui avait
délégués.
Mais il reste à passer sans heurts de l'état
de choses ancien à l'état nouveau, à mener
à bien dans le plus bref délai possible, un
travail d'adaptation.
Ainsi qu'il a été dit dans ces colonnes, la
grande lie est désormais divisée en six gran-
des régions, elles-mêmes divisées, au total,
en quarante provinces : Diego-Suarez (3 pro-
vinces), Tamatave (5 provinces), Fianarant-
soa (10 provinces), Tuléar (6 provinces), Ma-
junga (8 provinces), Tananarive (8 provin-
ees)..,
Voici maintenant les dispositions euetl/id-
les de cette réforme que M. Marcel Olivier,
s'inspirant uniquement de l'intérêt général
ce qui toujottrs demande une rare éner-
gie base à la 'fois sur une étude minu-
tieuse des projets de ses prédécesseurs et sur
les observations qu'il a personnellement re-
cueillies.
La région constitue une circonscription de
contrôle et de coordination politique admi-
nistrative et économique. Elle est placée
sous l'autorité d'un administrateur supérieur
désigné par le gouverneur général parmi les
administrateurs en chef des colonies. - -- --
L'administrateur supérieur est responsable
vis-à-vis du gouverneur général, du main-
tien de l'ordre public et de la bonne marche
de l'administration à l'intérieur de la région.
Il trace les directives de l'action politique,
administrative, financière et économique des
administrateurs-maires et des administra-
teurs des provinces.
L'administrateur supérieur est assisté d'un
adjoint choisi par le gouverneur général
dans - le - corps des administrateurs. - -
La province, qui constitue la circonscrip-
tion administrative de droit commun, est
placée sous l'autorité d'un fonctionnaire du
corps des administrateurs des colonies.
L'administrateur de la province veille à
l'application des règlements, exerce, par dé-
légation de l'administrateur supérieur, un
contrôle d'ordre général sur le fonctionne-
ment des services techniques dans sa circons-
cription. Il est assisté d'un adjoint.
Dans les parties éloignées des provinces,
où le chef de province peut exercer difficile-
ment une action directe d'une façon cons-
tante, il est institué des ressorts administra-
tifs, appelés « subdivisions », dirigées par
tifs, délégué appelé chef de subdivision.
un
Des « chefs de poste de contrôle » rensei-
gnent le chef de province ou de subdivision
sur la situation politique de leur ressort,
contrôlent la bonne marche de l'administra-
tion indigène et, d'une manière générale,
assurent l'exécution de toutes les mesures
d'ordre administratif ou judiciaire.
Les chefs des postes de contrôle sont dési-
gnés par le chef de province parmi les fonc-
tionnaires d'autorité européens et indigènes,
sous réserve de l'approbation préalable de
l'administrateur supérieur pour ces derniers.
Un bureau d'administration indigène fonc-
tionne au chef-lieu de chaque poste de con-
trôle.
Les communes sont administrées par les
chefs des provinces sur les territoires des-
quelles elles sont situées.
Telles sont les grandes lignes de la réor-
ganisation opérée par le chef de la colonie.
Quel est donc, ce faisant, l'espoir de
M. Marcel Olivier 1
D'esprit réaliste, il veut, dit-il, lui-même,
mieux armer la grande lie pour l'âpre lutte
économique, en multipliant, les. noyaux d'ac-
tivité et en substituant à une centralisation
excessive, un cadre administratif dans lequel
les initiatives personnelles pourront plus ai-
Si ment se développer.
Il veut aussi affecter les fonctionnaires
européens, essentiellement, à une mission de
contrôle de « l'élément indigène plus large-
ment associé à notre action », d'où résultera
une économie d'effectifs européens.
Le Gouverneur général, en mitre, n ayant
devant lui qu'un nombre très limité de chefs
responsables, compte sur une liaison bien
plus intime que par le passé entre ceux-ci
et le pouvoir central. Les six centres de ré-
gion, en effet, ont avec la capitale de l'Ile
des facilités particulières de commullicatiolt.
La constitution des régions, au demeurant,
a été décidée conformément à des considéra-
tions économiques, et il a été prévu des bud-
gets régionaux, de façon à aboutir à « une
discrimination nette entre les dépenses géné-
rales et les dépenses d'intérêt régional.
Enfin, et pour nous borner, le chef 'de
région devra « se consacrer avant tout à son
rôle de liaison, de coordination et de con-
trôle. Son activité sera essentiellement per-
sonnelle et le critère en sera surtout basé sur
le nombre de ses tournées. -
Langage de chef qui, à n'en pas douter,
sera entendu.
Il ne nous reste plus qu'à rendre hom-
mage à la modestie du Gouverneur général
qui prend soin de faire savoir que sa poli-
tique continue celle préconisée, pour l'avenir,
par. Galliéni.
T'illustre militaire, décidément, fut un
grand cerveau, aux vues qnasi prophétiques.
M. Marcel Olivier, qui a su attendre le
moment favorable aux réalisations souhaitées
dès 1908, et enchaîner progressivement l'ef-
fort présent à l'effort passé des Galliéni, des
Merlin et des GUYOtI, est certainement l'lin
des grands administrateurs du jour.
Ernest Handoa,
Sénateur de la Marne,
Vice-président de la Commission des Douanss.
BROUSSES
& BROUTILLES
Le coup est régulier
Au temps déjà lointain où j'allais au café,
j'entendais souvent des joueurs .appliquer à
tel ou tel incident de la vie quotidienne l'ex-
pression : « le coup est régulier », qu'ils
empruntaient au vocabulaire de la manille
ou du pocker. Elle signifiait que l'incident
s'était développé selon la logique des choses.
Voici que John Harvey, le légionnaire dé-
serteur gracié par le Gouvernement français
et qui reconnut cette mesure de clémence en
battant monnaie, dans un journal, de ses
calomnies sur la Légion étrangère, vient
d'être arrêté à Londres pour avoir laissé sa
femme et sa famille à la charge de l'Assis-
tance publique.
Unité remarquable d'un caractère, qu'il
s'agisse de fidélité à la parole donnée, de
gratitude élémentaire ou de devoir familial !
John Harvey, logique avec lui-même, est
condamné à trois mois de prison. Le coup
est régulier.
Mœurs arabes
Oh! je n'en médirai pas. Seulement, il y
a quelques inconvénients à vouloir les im-
planter à Paris.
Un Arabe, dans son pays, peut faire avec
une jeune Arabe de douze ans ce sur quoi
Daphnis s'émerveilla de s'instruire avec
l'aide de Chloé. Au regard d'Allali, c'est nor-
mal et même recommandable.
Il n'en va pas ainsi sous les yeux de M.
Chiappe.
Sadi Bel Mohammed Kaour, chauffeur de
taxi à Aubervilliers, convoitait depuis long-
temps les douze printemps d'une de ses pe-
tites voisines, à laquelle il offrait obstiné-
ment des promenades dans sa voiture. Mais
la mère veillait si bien, que Sadi n'eut plus
d'autre ressource qu'un coup de force. L'au-
tre jour, il se saisit de l'enfant, l'enferma
dans le taxi et prit le large avec l'impétuo-
sité d'un centaure dans la fleur de son âge
et qu'eût encore fortifié (non, mais tu te
rends compte), le docteur Voronoff.
Seul, un encombrement de voitures put
rompre son élan.
Sadi comprend maintenant, au Dépôt,
qu'il y a des latitudes qu'on ne saurait pren-
dre impunément sous celle de Paris.
La « Glozelite » à la Guadeloupe
La Guadeloupe, d'après une dépêche, n'a
plus rien à envier au département de l'Al-
ier : un planteur, M. de Reynal, aurait
découvert, dans le sdus-sol de sa propriété,
de vieux pots et de vieux os qui pourraient
être pré-caraïbes.
Et pourquoi ne seraient-ils pas pré-caraï-
bes? On ne va tout de même pas prétendre
qu'un colon antillais a plus d'intérêt à plan-
ter en terre des pseudo-antiquailles que des
cannes à sucre 1
Cependant, voilà une occasion unique
d'envoyer en mission les plus farouches de
nos savants. Courbant leurs fronts, déjà
lourds de savoir, sous un soleil singulière-
ment échauffant, et plongeant leurs nez dans
des fosses aux relents d'anthropophagie,
glozcliens et antiglozeliens ne seraient pas
longs à se dévorer entre eux, et l'on n'en-
tendrait plus parler de Glozel.
Audion
.1. -----
L'bistoire da Moi à queue
- 0-0-
L'h( mme des bois existe-t-il en Indochine ?
C'est ce que chacun se demande. Un sur-
veillant de la plantation Michelin à Phu-
rieng, l'a rencontre en pleine forêt. Il res-
semble à un moï à queue, mais à un moi
qui aurait barbe, cheveux et, par-dessus le
marché, des poils sur tout le corps.
Les mois, qui ont leurs histoires et leurs
légendes, racontent que ces êtres, fort rares,
seraient d'anciens représentants du sexe
masculin de la race moï et qui, rentrant un
jour chez eux sans y retrouver leur femme,
auraient regagné définitivement la forêt, se
nourrissant de racines et de fruits.
C'est un moyen assez pratique pour pallier
auX ennuis d'un ménage sans ménagère,
mais. on dit encore tant de choses. En
tous les cas, « l'homme des bois » n'a pas
l'air du tout de se soucier de celui des plai-
nes.
Pourquoi, en définitive, serions-nous moins
sage que lui?
Fleur d'eau
----- 0 - 0 -
La floraison des jacinthes d'eau est un vé-
ritable fléau pour l'Indochine.
Quand les fleurs violacées, portant au cœur
un petit soleil, envahissent une rizière, celle-
ci devient bientôt incultivable. Les couis
d'eau et les mares qui en sont couverts voient
leurs poissons asphyxiés. Et pendant des
mois, le va et vient de la petite batellerie
est arrêté par l'abondance des floraisons.
Les Annamites ont appelé la jacinthe
d'eau, lue binh, ou simplement beo. On l'ap-
pelle au Siam, Veed Java. Mais on ne fait
pas que l'appeler ici. Le Gouvernement sia-
mois, inquiet de son invasion de jour en
jour plus rapide, a donné l'ordre de l'extir-
per sur toute la surface du royaume.
Une mesure semblable ne pourrait-elle
être prise en Indochine?
Monstres humains
Deux monstres ont été exhibés ces jours
derniers à Hanoï, venant du Laos.
Ce sont un garçon et une fille. Le garçon
a environ 13 ans, la fille Il ans. Ils ont des
têtes minuscules sur des corps grêles dont
les bras et les jambes sont d'une longueur
démesurée. Ils sont incapables de compren-
dre et de parler, mangent absolument com-
me des singes et se tiennent difficilement
debout.
Et les indigènes, qui vinrent en foule les
contempler, ne se lassent pas de raconter
la légende : Bouddha a ensorcelé une fem-
me laotienne au point de la faire accoucher
de deux singes.
L'ERUPTION DU KRAKATOA
00 ---
A la suite de Véruption du volcan Crakatoa,
une nouvelle fle s'est formée entre lava et Su-
matra.
(Par ftépêche.)
M. Viollette plaide t D Conseil de Guerre
-0-0-
M" Viollette, ancien Gouverneur de l'Al-
gérie, a présenté hier devant le Conseil de
Guerre de Metz la défense de Mohamed El
Kolli, fils du Caïd de Sétif, qui, par jalousie,
frappa le Maréchal des logis Haussard, du 288
dragons, au mois d'août dernier.
Dans une brillante et émouvante plaidoirie,
M" Viollette déclara qu'il avait regardé com-
me un devoir de venir défendre le fils d'un
homme qui fut toujours attaché à la France.
Mohamed el Kolli a été acquitté.
es"
Princesse annamite
Ingénieur agronome
0-0
Ham May, fille aînte du prince llain
Nghi, prince d'Anitam, qui paitage l'exil de
son père dans le Sahel, possède son diplôme
d'ingénieur agronome. Elle compte accom-
plir sa carrière en Algé'ie où elle réside.
Cinéma o Colonial
A Biskra
M. Pierre Durée tourne en ce moment à
Biskra les extérieurs du Dhir, avec Roger
Karl.
L'Histoire à l'écran
MM. Dupuy-Mazuel et jaeger-Scliiiiidt,
procèdent, pour la Société des Romans his-
toriques, aux priss de vues et travaux pré-
paratoires du film qui retracera la conquête
de l'Algérie et qui aura sans doute pour ti-
tre La prise d' S;itis doute P()Ur ti-
tre La prise d'Alger.
A l'Union coloniale de Bruxelles
M. Raoul Griinoin Sanson a présenté à
l'Union coloniale de Bruxelles, sous les aus-
pices de l'lini,'erité cinégraphique belge, le
film qu'il réalisa au Conservatoire des Arts
et Métiers de Paris, en collaboration de M.
Louis Forest.
Itp plus noble conquête..
Le fameux cheval de Tom Mix a mainte-
nant un rival aux studios Fox de Hollywood ;
c'est un admirable étalon arabe d'un blanc
de neige, appelé Sultan, qui rit, qui parle
(il la manière des sourds-muets) à l'aide de
ses pieds, et fait toutes sortes de tours iné-
dits : il figure dans Fleetwing.
- el. 3
Hetman est décoré
-0-0--
Depuis plusieurs années, les Annales Colo-
niales s'étaient fait l'écho des colons du
Haut-Oubangui pour réclamer la croix de la
Légion d'honneur en faveur du sultan de
Rafaï, Hetman.
Ce n'était certes pas à cause des pouvoirs
étendus que l'on prête généralement aux sul-
tans, car depuis l'occupation française, ceg-1
sultans de Zénio, de Rafaï et de Bangassou
ont été fort déchus de leur puissance. Mais
par sa collaboration intelligente et cons-
tante à l'administration française et à la
colonisation, Hetman a largement mérité
cette récompense qui, bien que tardive, n'en
sera pas moins appréciée tant par les colons
du Haut-Oubangui que par le récipiendiaire
lui-même.
Ajoutons qu'aux nombreux titres à sa dé-
coration, Hetman peut compter celui de
bienfaiteur de t'humanité, car c'est par ses
soins que tous les métis de la région ont été
groupés, élevés, instruits et sauvés d'un fâ-
cheux et regrettable abandon. Cela seul lui
valait la croix de la Légion d'honneur.
Euginat Devaux.
A la Chambre de Commerce
de Saint-Louis du Sénégal
0
Au cours d'une récente séance, la Chambre
de Commerce de Saint-Louis-du-Sénégal a
insisté de nouveau pour une dénomination
formelle de la qualité loyale et marchande
que doit réaliser la gomme, exclue les « ba-
caques ou marrons » qui obligent les acheteurs
à les trier et souvent à les jeter après avoir subi
un préjudice dans la pesée de ces produits inu-
tilisables. De plus, sur la proposition d'un de
ses membres, l'Assemblée a décidé de sur-
seoir à l'envoi dans les escales du fleuve des
agents recrutés pour le conditionnement des
gommes, tant que la réglementation en cette
matière, prévue pour le Sénégal, n'aura pas
été étendue au Soudan Français. -
;.' Les mesures de contrôle ne trouveront au
Sénégal et en Mauritanie une application pra-
tique, judicieuse et équitable que si elles sont
également étendues à la colonie limitrophe du
Soudan Français. Légiférer uniquement, en la
matière, pour la Mauritanie et le Sénégal, en
laissant libres au Soudan la circulation et la
mise en vente des gommes, c'est détourner iné-
vitablement, au profit de cette dernière colo-
nie, les gommes récoltées au Sénégal, en Mau-
ritanie et traitées par les escales de Kaëdi,
Matam et Bakel, les plus voisines de la colo-
nie du Soudan.
Le Dakar-Saint-Louis ayant supprimé ses
trains de section entre Dakar et Saint-Louis,
l'assemblée a décidé de demander à l'adminis-
tration locale d'inviter la Compagnie du Da-
kar-Saint-Louis à rétablir ses trains de section.
PHILATÉLIE
- 0 -
Le Tripolitain Menascé Nahuni, qui était
recherché pour avoir escroqué des collection-
neurs de timbres-poste, vient d'être arrêté
par la police de Montmorency.
On trouva dans sa chambre du papier à
lettres portant de splendides illustrations
dont il se servait pour écrire à ses client:.,
tojit en se faisant adresser sa correspondance
poste restante à Paris.
Le plaignant, M. Patnral, a été victime
ainsi d'un vol de 6.000 francs, mais Nahum
a fait d'autres victimes en Suisse et dans les
départements du Gard, du Calvados, comme
à Marseille et à Bordeaux, et il est probable
que le juge M. Vallée recevra de nombreuses
plaintes.
Nahum, qui a été interrogé hier par le
magistrat, a été écroué à la prison de Pon-
toise.
An temps des boucaniers
-e>-o-
Houcan est un vieux mot caraïbe, noir
comme le café si les sons, véritablement, évo-
quent des couleurs. Au dix-septième siècle, il
désignait le lieu où les Indiens des Antilles
faisaient griller le produit de leurs chasses.
Et cette viande, juste saisie au feu selon
une recette qui ferait probablement le succès
d'un moderne grill room, les boucaniers la
frottaient de piments, Varrosaient de jus
d'oranges ameres et, au fond du coiti, ils
la saupoudraient de belle farine de mcllliuc,
Les chefs boucaniers étaient des gaillards
blancs « gentilshommes Il Olt CI hommes de
rien », tous aventuriers violents el azides,
qui, communistes avant la lettre, mettaient
en commun chemises, caleçons el instruments
de travail. Ainsi, les boucaniers vivaient en
frères dans les merveilleux décors des sa-
vanes ; le vent de mer berçait les cannes à
sucre et aussi les tailles ployantes des pal-
miers, seul nonchaloir féminin (Olllllf de cette
poignée de flibustiers célibataires.
« Clias frères. leur répétait un saillI evau-
gdfsa/eflr, séduit par tant de chasteté, com.
bien je vous félicite de ne point vous embar-
rasser d'un meuble inutile!. » En cette
occurence, il s'agissait de la femme.
« Corblcul s'écriait de son côté d'Ogcron,
gouverneur du roi des Antilles, je ferai venir
à tous ces coquins des chaînes de Francel »
Les chaînes arrivèrent, à bord de blanches
corvettes, sous forme de jeunes et jolies fcm.
mes. A la Guadeloupe, à la Martinique, à
Saint-Domingue, les premières îles bien
servies par l'aris. les Manon Lescaut curent
vite fait d'apprivoiser leurs turbulents sei-
gneurs et les ex- pirates se muèrent, au fond
des cases de bambous, en « pater familias P.
Poudrées, la mouche au coin de l'œil, tou-
jours à l'affût d'une mode à lanccr, les
femmes de Paris inaugurèrent « dans l'heu-
reuse beauté de ce monde charmant D l'irré-
sistible charme créole. Bonaparte capitula
devant fosephine et tout un siècle se pros
tenta aux pieds de Virginie.
Certes, le temps des grands voiliers s'est
enfui, il lI'Y a plus de boucaniers sur la mer
des Antilles et le boucan n'est plus que-
synonyme de vacarme insupportable ; mais,
sous les tropiques, vers les quatorzième et
quinzième degré. nos deux précieuses îles,
Martinique et Guadeloupe, extraordinairc-
ment, harmonieusement sculptées, brisent
toujours le vert azurc de la mer.
Marie-Louise Sicard
-–-
AU SÉNAT
LA COMMISSION DES COLONIES
Le Sénat, réuni dans ses bureaux, a dé-
signe; ceux de ses membres qui feront par-
tie, un de lu Commission des Colo-
nies, Protectorats et Possessions ressortis-
sant au ministère des Colonies.
Ont été désignés : MM. Auber, Beau-
niont, Henry Bérenger, Clémentel, Gau-
duire, Lnuraine, Machet, Mario Houstan,
:\P:;SiHl\., Mullard, Philip, Uolland et Tour-
nun, des troupes tic la gaucho démocrati-
que, radicale el radicale-socialiste.
MM. Bulum, Cornudet, Dlldouyt, (Juil-
Il lis, Albert Lebrun et Alaurice Ordinaire,
du groupe de r Cnioll Républicaine.
MM. Ailred Brard, Cliagtiaud, Charles
Uelllnde. Albert Mahieu et Martin Bina-
chon, du groupe de l'Union Démocratique
el Hadicale ;
MM. Jenouvrier, Josse et Linyer, du
groupe de la gaucho démocratique.
Cdle importante COllllllission se réunira
incessamment pour procéder à la nomina-
tion de son Bureau.
COMMISSION DU PARI MUTUEL
Cette Commission dans sa dernière séan-
ce vient d'attribuer des subventions aux
œuvres françaises suivantes installées
dans les Colonies françaises, et Pays de
Protectorat.
Vicariat apostolique du Haut-Congo fran-
çais à Brazzaville
Construction et aménagement d'un bâti-
ment annexe aux orphelinats de Brazza-
ville, destiné aux jeunes garçons métis.
La Commission était saisie d'une de-
mande de 100.000 francs pour un projet de
dépense de 130.000 francs. Elle a proposé
au Ministre de l'Agriculture une subven-
tion de 50.000 francs. Une somme de 50.000
francs avait déj;\ été allouée à cette œuvre
le ;>() janvier 1927.
Hôpital français de Tanger
Aménagement et amélioration des servi-
ces de l'hôpital français. Acquisition du
matériel et des instruments de chirurgie
nécessaires.
La Commission était saisie d'un Cahier
de dépenses de 203.000 francs. Elle a pro-
posé au Ministre de l'Agriculture d'accor-
der une subvention de 75.000 francs. Une
somme de 75,000 francs avait déjà été al-
louée à cette œuvre le 6 juillet 1927.
Œuvre du fourneau des pauvres à Tunis
Agrandissement des bâtiments de l'œu-
vre, en vue de l'Installation d'un dispen-
saire médico-chirurgical et d'une crèche-
garderie. Matériel et mobilier.
La Commission était saisie d'une de-
mande de 150.000 francs pour un projet de
dépenses de ;)00.000 francs. Elle a proposé
d'accorder ¡\ l'œuvre :.?O.OOO francs.
------- --- -------' --- -
A LA CHAMBRE
---()-Q--
DEBATS
Adoption d'un projet
de convention maritime postale
Bans sa première séance do jcudi :!\; jan-
vier, présidée par M. Bouilloux-Lafont,
vice-président, la discussion imnhdlatt:
du projet de loi ratifiant la convention re-
lative aux relations maritimes postales en-
tre la France, le Mexique, les Antilles et
l'Amérique centrale a été ordonnée, à la
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