Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-01-19
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 19 janvier 1928 19 janvier 1928
Description : 1928/01/19 (A29,N11). 1928/01/19 (A29,N11).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451198x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-NEUVIEME ANNEE. N° 11
LE NUMERO t ao CENTIMES
JEUDr SOIR, 19 JANVIER 1928
Les Annales Coloniales
Lu mn/tmeet et réeUmst tont reçust au
bureau tu fournol.
"0 binn«bu"'s Ma. RUEDEL et L.G. THÊBAULT
- la or"#
l' pubWê d*u noir* iown*l nt pmwnt
ébn rtproduUs vu vu eiteni U» Amum ^r"-!
JOURMLJUOTIDIEI
Rédaction & Administration :
M, m a MeTww
PARIS ait)
TÉLÉPH. I LOUV". 11*11
- RICHELIEU a."
ABONNEMENTS
avec le supplément almird:
u.
- - -
Franc* et
Colonies MOw M t K 9
Étruimr - 188 9 Ica bu 9
On s'tboaat MM timia Aum
tm lu buram de pootik
9 - P.P - - - - le
Le "Théisme-" en Tunisie
el."
Il ne s'agit point d'une secte religieuse ou
d'une doctrine philosophique, malgré l'impres-
sion étymologique que ce vocable peut pro-
duire.
Le « Théisme » nos lecteurs le savent
par les nombreux articles publiés ici même,
notamment mardi dernier par mon ami Mario
Roustan est le nom donné à l'ensemble des
accidents qui résultent pour certains consomma-
teurs de thé de l'abus qu'ils font du breuvage
dont la feuille de l'arbuste asiatique est l'élé-
ment, et surtout de la façon dont ils préparent
ce breuvage.
Un médecin qui ne déteste pas appeler
l'attention sur son nom adressa à ce sujet à
1 Académie de Médecine une communication
qui fit quelque bruit, il y a quelques mois. Il
signalait comme un danger grave pour la santé
des indigènes en Tunisie leur habitude de boire
chaque jour de multiples tasses non pas d'une
infusion de thé noir, comme en prennent beau-
coup d'Européens, mais d'une décoction con-
centrée de thé vert.
Cette note fut le point de départ d'une
véritable croisade en Tunisie contre le thé en
général.
Les Godefroy d'Infusion ou plutôt de Dé-
coction appellent le monde entier aux armes
contre les producteurs, vendeurs et consomma-
teurs de thé, et leur zèle irait volontiers jus-
qu'à provoquer une coalition mondiale dans le
but d'envahir la Chine, Ceyran, tous les pays
producteurs de thé, et d'y détruire r ar-
buste auquel ils reprochent tous les méfaits et
quelques autres.
Véritablement, tant d'indignation dépasse
l'objet qui les incite à s'agiter.
Tout le monde connaît les effets nocifs de
l' abus du thé, mais quelle , est la boisson, quel
est l'aliment dont l'abus n'est pas nuisible ?
II est vrai que, depuis quelques années,
l'habitude semble- s'être répandue, dans cer-
taines. régions de lrintérieur, parmi les indi-
gènes, de se réunir dans les cafés maures -
qui sont trop fréquemment, d'ailleurs, des
foyers de beaucoup d'autres pestilences et
d'y consommer avec excès une boisson prove-
nant d'une décoction de thé vert bouilli et
rebouilli, et portée ainsi à un degré excessif de
concentration.
Il y a longtemps que l'on connatt le dapger
relatif du « thé vert » qui n'a pas été sou-
mis, comme les feuilles désignées sous le nom
de « thé noir H. à la légère fermentation suf -
fisant a détruire chez ces dernières les principes
acres conservés dans le premier,
Parmi les millions d'hommes qui consom-
ment. lé thé, les uns, plus rares, préfèrent le
thé vert dont le goût est plus prononcé. En
Europe, et surtout là où le thé est employé
en infusion, soit à la suite d'un repas, soit
pour accompagner une collation mondaine, on
n'use guère que du thé noir.
Mais vert ou noir, le thé n'a jamais empoi-
sonné personne lorsqu'il est. consommé avec
modération. N'importe quelle plante à intu-
sion, ta menthe, U lavande, là verveine, même
celtes qui sont employées à titre hygiénique,
produiraient de mauvais résultats si elles étaient
prises dans les conditions du thé que les indi-
gènes tunisiens consomment dans les cafés
maures. Est-ce au thé lui-même ou aux éta-
blissements qui lé transforment en boisson per-
nicieuse qu'il convient de s'en prendre ?
Quoi qu'il en soit, les « antithéistes » qui
prétendent étayer leur phobie des condamna-
tions formulées par la Science, semblent exa-
gérer sensiblement la portée des sentences
rendues par les interprètes autorisés qui ont
parlé en son nom.
C'est ainsi qu'à l'Académie de Médecine,
M. Pouchet disait à propos de l'anathème ful-
miné dans la communication du médecin tuni-
sien :
« On connaît depuis longtemps les acci-
dents légers et passagers que présentent les
dégustateurs de thé, phénomènes qui cèdent
rapidement à la suspension de cette dégusta-
tion professionnelle. S'il se produit des acci-
dents sérieux, ils sont certainement dus à l'ad-
dition au thé d'une autre substance étrangère
active. »
Et il répétait, avec son collègue, M. Hayè-
me ; « La quantité. de thé utilisée comme bois-
son peut être considérable sans qu' on observe
d'accidents. »
Quant au rapporteur, M. Jules Renault, il
concluait en ces termes :
« La Commission, après étude des intéres-
santes communications du Dr X., propose à
l'Académie de Médecine d'émettre le vœu
suivant :
« 1 0 Sur les méfaits toujours croissants du
« théisme en Tunisie : que les accidents obser-
« vës sont dus exclusivement à l'emploi du thé
« absorbé par les indigènes en ébullition et
« non en infusion, ou bien à l'adjonction d'une
« substance étrangère qu'il importerait d'iden-
« tifier.
« Attire l'attention des Pouvoirs publics sur
« ce sujet et leur demande de prendre, de
« concert avec les administrations compétentes
« et les Sociétés Savantes, les dispositions né-
« cessaires pour y remédier. »
C'est sur cette formule que les adversaires
du thé prétendent baser leur campagne effré-
née, voulant y voir Une condamnation formelle,
un cri d'alarme, un appel suprême.
Il faut vraiment qu'ils l'aient mal lue. Cette
rédaction bénigne dissimule à peine le dédain
des savants pour les mémoires du docteur alar-
miste. La courtoisie de ses auteurs à l'égard
d'un collègue étranger leur inspire une sorte
de concession. Mais, en somme, ils lui dé-
clarent que le thé préparé convenablement ne
fait pas de mal quand on n'y mêle pas une
substance étrangère nocive. Cest sur cette
substance étrangère nocive qu'ils attirent l'at-
tention des Pouvoirs publics, ne voulant pas
s'approprj er pour leur compte le ridicule d un
appel aux foudres administratives contre le thé
inoffensif.
C'est ce ridicule que n'a pas su éviter le
Grand Conseil de Tunisie lorsque, dans une
sorte d'affolement, il s' est écrlé que le peuple
arabe était perdu si on lui laissait boire du
thé. Pour le sauver de ce danger de suicide
collectif, il n'a trouvé rien de mieux à propo-
ser qu'un impôt formidable, absolument prohi-
bitif, de 60 francs par kilo d'une marchandise
d'aussi peu de valeur que le thé.
Bien que l'adoption d'un voeu par le Grand
Conseil ne lie en aucune façon le Gouverne-
ment, le vote de cette motion a suffi pour bou-
leverser le commerce en Tunisie. L échéance
de fin décembre a été désastreuse, les négo-
ciants de l'intérieur, menacés de perdre leur
principal article de vente, ayant laissé retour-
ner la plupart de leurs effets impayés.
C'est à peine si l'on commence à être ras-
suré en espérant que le Résident Général,
après examen de la question, ne sera guère
disposé à se conformer aux suggestions du
Grand Conseil et n'entendra nullement ratifier
l'énormité fiscale que cette assemblée n'a pas
hésité à accueillir.
Nous connaissons assez la pondération d'es-
prit de M. le Résident Général Lucien Saint
pour être persuadé qu'il saura apaiser la pa-
nique qui s'est emparée du Parlement tunisien,
ramener la confiance chez les commerçants et
faire comprendre que, s'il y a quelques me-
sures administratives à prendre, elles doivent
se borner à faire surveiller les cafés maures où,
sous forme de thé vçr
sous forme de thé vçt £ ultra concentré et sous
d' autres aussi, se débitent des boissons perni-
cieuses.
Le bon sens aura eu ainsi le dernier mot qui
doit lui revenir.
Ernest Haudoa,
Sénateur de la Marne,
Vice président de ta Commission des Douanes.
L'avènement de Sidi Mohamed
Le Sultan Sidi Mohamed, qui avait quitté
Rabat hier matin à 9 heures, a fait sa première
entrée sol ennelle à Fez à 15 heures.
Dans la cour de la gare le souverain est
reçu par les généraux de Chambrun, Pétin et
les autoritéi françaises et indigènes. tandis que
les délégations présentent leurs hommages, un
cortège, pittoresque se forme.
Le Sultan monte à èheval pour faire son
entrée selon la coutume dans ici capitale du
Nord. La route suivie par le cortège est enca-
drée de plus de 6.000 soldats et cavaliers des
tribus commandées par leur, caids. On remar-
que particulièrement les délégations des tribus
encore en lutte avec le maghzen il y a un an.
Le Souverain arrive au Palais au milieu des
acclamations enthousiastes auxquelles il répond
en inclinant la tête et en portant la main à son
cœur ; il est reçu officiellement par M. Steeg
et sa suite à la porte du Dar El Maghzen.
(Par dépêche.)
4.
La foire de Rabat
--0-0-
La grande manifestation commerciale orga-
nisée par la Chambre de Commerce et par la
Chambre d'Agriculture de Rabat, promet
d'obtenir un succès sans précédent, si on tient
compte des nombreuses adhésions qui sont déjà
parvenues au Comité d'organisation.
Outre un effort très important qui sera fait
par le Protectorat et consistera en la construc-
tion de deux pavillons où seront présentées les
richesses du Maroc ; l'Algérie et la Tunisie
comptent également exposer leur mouvement
économique et touristique.
Un véritable Salon de l'Automobile et une
remarquable présentation des Arts décoratifs
marocains, anciens et modernes, compléteront
cet ensemble qui sera certainement très appré-
cié par les visiteurs.
La Foire est placée sur un magnifique ter-
rain d'où se déroule un des plus jolis panora-
mas du Maroc.
Les envois d'agrumes
sur le marché métropolitain
--0-0--
Les Algériens ont repris, sur une échelle
d'ailleurs restreinte, leurs envois tic manda-
rines dunt beaucoup sbti-IL lâchées el bour-
souflées ; c'est la conséquence des pluies
excessives. Les prix, des bonnes qualités
onL su-bi une hausse de 80 à 100 francs par
100 kilos. On cote : mandarines d'Espagne,
270 à 360 les 100 kilos, d'Algérie, 250 à ;:'00,
oranges d'Espagne, 180 à 280, d'Algérie 180
à 300.
Le port de Takoradi
Le 'D 3 avril prochain aura lieu l'inaugura-
tion officielle du port de Takoradi. Commen-
cés il y a cinq ans, les travaux seront en effet
terminés ; à cette date, le port sera. ouvert
au trafic.
Ce sera, à coup sûr, l'événement le plus
important dans l'histoire de la Gold Coast
que les Anglais considèrent comme une des
plus prospères de leurs colonies.
Takoradi aura coûté pas moins de trois
ou quatre millions de livres sterling prises
sur - les recettes - de la -- colonie.
- - - --
Nous avons déjà indiqué les caractéristi-
ques de ce port que protègent deux grandes
digues et les aménagements sont tels qu'au-
cune difficulté ne se présentera s'il devient
nécessaire d'agrandir ce port.
Il faut espérer que ce sera un exemple
précieux pour ceux qui vont entreprendre la
construction du port de la Côte d Ivoire, et
on se demande s'il ne serait pas préférable
(pour éviter les erreurs si coûteuses de jadis)
d'attendre les résultats du port de Takoradi
avant de commencer les travaux des ports de
Vridi, Port-Bonet, Abidjan ou autres.
Moaof.
Vins d'Algérie
et vins de France
.8..
Voici la question réglée: nos tilttï
algériens auront, parmi les vins
français Simtortés en Allemagne,
leur juste p-lace.
Rappelons brièvement les faits : sur le
contingent annuel de 360.000 quintaux attri-
bués aux vins français pour l'importation en
Allemagne, 150.000 quintaux étaient réservés
aux vins non pourvus d'appellations d'ori-
gine. A ce moment, l'Algérie réclamait sa
juste part : les marchés d'Allemagne lui
échappaient depuis longtemps; c'était enfin
l'occasion d'y revenir.
Le même arrêté du Ministre de l'Agricul-
ture qui accordait 150.000 quintaux aux vins
courants (j'emploie cette expression abrégée,
pour aller plus vite) reconnaissait à la viti-
culture algérienne le droit d'être représentée
dans la Commission chargée d'examiner les
demandes de certificats au Ministère. Le re-
présentant de l'Algérie désigné est le prési-
dent du Comité Nord-Africain de Paris, an-
cien président des délégations financières et
ce choix a été approuvé par tous.
Le seul problème qui se posait était donc
le suivant : sur les 150.000 quintaux de vins
courants, quelle serait exactement la part de
VAlgérie ? Prendrait-on, pour la déterminer,
les chiffres 'des exportâtitfrs- de- 1914 "et ceux"
de 1927 ? Cela semblait logique au premier
abord; mais, en fait, ces minées, déclaraient
les viticulteurs et négociants algériens,
avaient été tout à fait défavorables pour
L'Algérie. Il était donc plus équitable de
tenir compte des exportations des années
qui avaient précédé 1914, de façon à éta-
blir une moyenne satisfaisante.
D'autre part, les porte-paroles de l'Algé-
rie faisaient remarquer que, si l'on établis-
sait le chiffre global de la production viti.
cle, en y faisant entrer sans distinction les
vins pourvus ou non a appeiialtons xt ort'
gine, celle de l'Algérie représentait à peu
près la sixième partie de celle de la Métro-
pole. La conséquence qu'on en tirait. c'était
que le Ministère de l'Agriculture devait se
montrer large et laisser aux exportateurs
d'Algérie la marge nécessaire four échelon-
ner leurs expéditions dans le cours de l'an
néti
A la Commission bl/crministérielle, nous
avions envisagé la question avec le désir sin-
cère de tenir compte des observations de nos
amis Algériens. Nous n'avions pas encore
tous les éléments du problème, qui 1aurait
été tout autre si, iiidépendaniniepit- des
360.000 quintaux, un contingent spécial
avait été accordé à l'Algérie. Mais jamais,
quoiqu'on ait pu écrire là-dessus, nous
n'avions fait une opposition quelconque à
l'idée que, s'il fallait. prendre la part de
l'Algérie sur les 150.000 quintaux de 7uns
non classés, elle devait être fixée avec pré-
cision par la Commission réunie au Minis-
tère de VAgriculture. Cette Commission a
décidé que l'Algérie durait droit à 30.000
quintaux, soit le cinquième du chiffre dont
nous avons farlc.
Les viticulteurs et négociants algériens tic
cachent pas leur satisfaction ; j'ajoute qu'ils
n'hésitent pas à témoigner leur gratitude à
leurs collègues de la Métropole. Ce geste de
confiante solidarité est, à notre avis, digne
d'être signalé; nous avons assez souvent dé-
ploré cc qui pouvait, momentanément sans
doute, mais fâcheusement, séparer les viti-
culteurs d'Algérie et ceux 'de France, pour
ne pas nous réjouir chaque fois de ce qui
vient les rapprocher. Nous sommes persua-
dés, d'ailleurs, que cette solidarité s'affir-
mera toujours plus étroite entre eux, an fur
et à mesure qu'ils auront le sentiment plus
profond de la communauté de leurs intérêts
et de leurs espérances.
Mario Roustan,
sénateur de V Hérault, ancien ministre
Vite-président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
OUM n
BROUSSIS
11 BROUTOLLIS
-0-0..-
Née à Nossi-Bé
Alba Bianchi a comparu aujourd'hui de-
vant la Cour d'assises d'Aix-en-Provence.
Etudiante ès lettres, elle avait, le 15 juin
dernier, tué d'un coup de revolver son. ca-
marade et ami René Desvignes.
Née à Nossi-Bé, de parents corses, Alba
Bianchi a 22 ans. René Desvignes en avait
23 quand il expira, souhaitant qu'on pardon-
nât à sa meurtrière.
-. -.
Que dira M0 de Moro-Giatterl, détenseur
d'Alba Bianchi ?
Qu'elle est née sous les tropiques et qu'il
lui en est resté un excès d'ardeur daivs le
ressentiment comme dans l'amour?
Mauvais argument. Les indigènes madé-
casses sont parmi les plus doux de nos pro-
tégés dq couleur. Leur soleil n'est donc pas
en cause.
Que les parents de l'accusée étaient Corses?
L'éminent avocat-député n'invoquera pas
une excuse qui serait injurieuse pour ses
compatriotes. 11 y a bien l'endémique ven-
detta. mais elle ne s'exerce généralement
que sur des « points d'honneur » où seuls des
mâles sont en conflit.
Tout porte à croire, cependant, qu'Alba
Bianchi sera acquittée. D'abord, son ami lui
a pardonné. Puis, une certaine tradition, déjà
ancienne en France, par conséquent respec-
table, a presque force de jurisprudence.
Andion
1
Conférence
--0-0-
M. I.éon Archimbiuid, député de la Drôme
rapporteur du budget des colonies, fera le jeudi
26 janvier, à 21 hotires,daiis l'amphithéâtre Louis
Liard, à In Sorbonne. une conférence sur « le
Japon et l'Indochine, »
e Gouvernement Général
de Hndûchine
-0-0---
JLes Annales C;oloniales ont rappelé
l.1ue la-mission de M, Alexandre Varenne
comme Gouverneur général de l'Indo-
chine expirait le 29 janvier prochain.
Contrairement au bruit répandu un
peu partout, nous croyons savoir qu'il se
passera plusieurs semaines, peut-être
plusieurs mois avant qu'un successeur
définitif soit donné à M. A. Varenne.
C'est dire que si beaucoup de noms
ont été prononcés, la question n'a pas en-
core été envisagée, ni par le président
du Conseil et le ministre des Colonies,
encore Inoin abordée par le Conseil des
ministres. 1
Indiquons, par ailleurs, que M. Lavit,
directeur des Finances de l'Indochine,
arrivera en France cri congé de conva-
lescence par le prochain courrier. Sur le
même paquebot s'est embarquée Mme
Monguillot, dont le mari assume pour la
troisième fois par intérim, les fonctions
de Gouverneur général de l'Indochine.
La defensedérindochine
Dans sa. dernière séance qui a eu lieu sous
la présidence de M. le Ministre des Colonies,
le Comité de Défense des Colonies a arrêté le
programme d'ensemble de la mise en état de
défense de l'Indochine.
M. Alexandre Varenne, Gouverneur Géné-
ral, qui assistait à la séance, a marqué l'adhé-
sion complète et la participation de la Colonie
au programme soumis au Comité à la suite de
la mission effectuée par le général Claudel en
Extrême-Orient.
Ce dernier a souligné la sécurité déjà appor-
tée à notre possession du 'Pacifique par les
mesures prises par le Gouvernement au cours
de ces deux dernières années, sur les proposi-
tions du Gouverneur Général.
De l'avis du général Claudel, dont l'opi-
nion fait autorité dans les milieux de l'état-
major général de l'armée, depuis le départ de
M. Paul Doumer, M. Alexandre Varenne est
le premier Gouverneur Général qui ait donné
autant d' attention à la défense de l'Indochine
et ait pris d'urgence les mesures les plus effi-
caces. C'est ce qui explique la reconnaissance
qu'il a trouvée de la part des indigènes, des
colons et des administrateurs, et aura la vio-
lente hostilité des milieux bolchevistes de la
métropole.
41»
MECHES DE L'IHDDCHIUE
'D 0
Au port de Saïgon
Le croiseur J'ulcs-Michclct., ballant pavil-
lon de l'amiral Stotz, est arrivé à Saïyun
samedi matin.
Le croiseur anglais Carlisle, parlant le
commandant de la frase de Singapour, est
ail end a au lourd' Il ui,
Le navire Kckuko Marti, dll. service
sctenlilique des pêches du Gouvernement
japonais, qui se livre à des recherches mé-
thodiques dans la mer de Chine, est arrivé
vendredi soir à Saiaon.
Mission japonaise
Une mission composée de représentants
dit grand commerce 'japonais est arrivée à
Saïgon samedi malin.
Pour le rapprochement Japono-Siàmois
De Tokio, on annonce la création d'une
Association jf/}Jono-S-;rt/llOisr, qui s'occupera
de resserrer les liens moraux, intellectuels
et économiques entre les deux pays. Cette
Association aura 'VOU}' présidents d'hon-
neur le ministre du Japon au Siam et le
ministre du Siam au Japon. Elle sera pla-
cée sous le haut patronage d'un prince de
la [arnille régnante de chacun des deux
pays.
(Par dépêche.)
: «4*1
Les artistes coloniaux
--0-0--
Aquarelles et modelage
du Bas-Dahomey
A l' Agence Générale des Colonies, Gale-
rie d'Orléans, au Palais-Royal, M. Daniel
Marquis-Sébie, de la Société Coloniale des
Artistes Français, expose de fort jolies aqua-
relles qui donnent une idée très exacte de la
lumière et de la végétation luxuriante du Bas-
Dahomey.
Une ruelle à Porto-Novo dans la ville indU
gène est caractéristique de la construction indi-
gène. Une case Nagote avec son patio est cu-
rieusement éclairée. Nous avons remarqué sur-
tout la case fétiche à Adjarra, dont les murs
sont couverts de dessins originaux, gens et
bêtes du pays. Un marabout a grande allure
drapé dans sa gandoura.
Les villages lacustres que nous avons longés
en allant par la lagune de Cotonou à Porto-
Novo ne se rencontrent guère que dans cette
région.
Les bustes de M. Marquis-Sébie sont d'une
ressemblance frappante et sont, au point de
vue ethnographique, une précieuse documenta-
tion : la vieille féticheuse, le chef Zounon
Poton et le chef musulman permettent de dis-
tinguer les races qui peuplent le bas Dahomey
où elles ont fait souche sans se mélanger.
M. Daniel Marquis-Sébie est certainement
un de nos meilleurs et plus sincères artistes
coloniaux.
Eugène Devaux
LIRF, EN SECONDE PAGE :
AU CONSEIL L'ETAT
DANS LA LEGION D'HONNEUR
Vlr A LIE ET NOUS
V ÏKJ)USTTl JE LA IN 1ER E
LES LETTRES QE BORDEAUX ET DR
MARSEILLE
1
L'exploration du Sahara
--0-0--
M. le Gouverneur Général Pierre Bordes a
décidé l'organisation d'une mission chargée de
l'exploration scientifique du Hoggar. Cette
mission sera composée de personnalités et de
membres de l'Université d'Alger, qualifiés par
leur compétence scientifique et leur connais-
sance des milieux sahariens. En raison des dif-
ficultés matérielles d' organisation résultant des
longues distances à franchir, leur nombre ne
pourra pas dépasser sept.
Cette mission se mettra en route dans le
courant de février prochain, à destination du
Hoggar, où elle séjournera pendant deux mois
environ.
Le succès des investigations auxquelles vont
se livrer ces savants ne manquera pas de re-
jaillir sur l'Algérie tout entière qui pourra, à
juste titre, s'en énorgueillir à l'occasion des
fêtes du Centenaire.
–- .,.
Agronomie Tropicale
-----0-0-
La réunion de l'Association scientifique in-
ternationale d'agronomie tropicale, patron-
née par le ministère des Affaires étrangères
de France, et à laquelle étaient représentés
presque tous les pays latino-américains, vient
d'avoir lieu. L'on a traité la question de
l'organisation du Congrès International
d'agronomie tropicale qui doit se tenir l'an-
née prochaine à Séville, et que l'Association
scientifique internationale doit organiser. Le
représentant de la Colombie,'M. R. Pinio
Valderrama, a présenté une proposition pour
demander la convocation à Séville d'un Con-
grès international du café, auquel seraient
invités les principaux pays producteurs et
consommateurs de cette denrée. A cette pro-
position, qui a été approuvée à l'unanimité,
a immédiatement adhéré M. F. Guimaraes,
représentant le Gouvernement du Brésil.
.,.
A L'ACADÉMIE DES SCIENCES
.0-
l'aune lacustre
M. Gravier a présenté, au cours d'une ré-
cente séance, une note de MM. Léger et Mo-
tas sur la faune du Grand-Lautien, lac de
Provence situé au fond d'lltlie excavation cra-
tériforme de plus de 20 mètres de profon-
deur, auquel, on ne connait ni affluent ni
émissaire et dont le niveau subit des oscilla-
tions considéraales. La faune de ce lac est
surtout caractérisée par les hydracaricns (ti-
ques, aoutas aquatiques), dont trois espèces
n'étaient connues jusqu'à présent que dans
le nord de l'Europe et deux dans l'Afrique
équatoriale.
.,.
Le choléra vaincu
---0-0-
Le Gouvernement britannique, inquiet de
l'intensité des épidémies de choléra aux Indes,
avait chargé le docteur d'Hérelle, ancien chef
de laboratoire à l'Institut Pasteur, de conduire
la lutte contre le fléau. On se souvenaii, dans
les cercles scientifiques Ju Royaume-Uni, d,
la découverte du << Lactériophapc ,, L-l-; peu
1 éminent médecin, et qu'il cr.mnM',(i)c,ua en
1917 à l'Académie r]es SfièOCf
Le bactériophage, rappelons-'t-, est un ôlrs
vivant qui se trouve dans l'organisme ou y est
artificiellement introduit, et qui, se nourrissant
de matière vivante, absorbe les bactéries pa-
thogènes. Plus ou moins actif, suivant les indi-
vidus, le bactériophage peut voir son action
développée par des cultures appropriées.
Les résultats obtenus grâce au bactériophage
révélé par d'Hérelle ont, au cours de cette der-
nière mission, dépassé tout ce qu'on pouvait
espérer.
La mortalité par le choléra a été abaissée
de 62 à 8 Les épidémies ont été jugu-
lées avec une rapidité déconcertante.
Le Siècle médical en donne aujourd hui des
exemples saisissants : à Rajiana, pays de
3.000 habitants, il y a eu 56 cas, du 9 au 22
juillet ; le traitement a été commencé le 21 ;
il y a eu 4 cas le 23, et ensuite il n'y en a
plus eu. A Lalpura (1.500 habitants), il y a
eu 39 cas, du 23 au 26 ; le traitement a été
commencé le 26 ; le 28, il y a eu un cas et
l'épidémie a été terminée.
Le rapport officiel sur la mission cite des
dizaines de constatations analogues.
C'est là un des plus beaux résultats qui aient
jamais été enregistrés à l'honneur de la science
française.
Une bonne blague
Il y avait, sur l'estrade du Club du Fau-
bourg, un ancien gouverneur de colonies,
Albert Londres et l'ex-forçat Dieudonné. Kt
aussi, sur la table, la montre en or de Léo
Poldès.
Celui-ci, revenant de la sallo. voulut re-
garder l'heure. La montre n'était plus là.
Elle ne pouvait se trouver que dans la po-
che du journaliste ou du gouverneur, ou de
l'ancien bagnard qui, peut-être, avait con-
tracté de mauvais instincts au contact (le la
chiourme.
Mais, une fois de plus, Dicudonné démon-
tra son innocence.
Albert Londres retourna ses goussets vides
de tout recel.
Et la montre fut retrouvée sur k Gouver-
neur. Un fameux humoriste, ce Chanel ! Ou
un distrait ?
On ne saurait, vraiment, concevoir une
troisième hypothèse.
Cependant (quatrième hypothèse), le direc-
teur du Faubourg est un subtil metteur en
scène.
r qqqb
Cinéma Colonial
- 0 0 -
La récolte des dattes
M. Prouho, artiste photographe bien connu
des Algérois, vient de passer plusieurs semai-
nes à Riskra où il a tourné un intéressant
documentaire sur la récolte des dattes.
Il n'est point douteux que ce film ne serve
utilement la couse de ia propagande touris-
tique algérienne.
A la Commission de r Algérie
des Colonies et des Protectorats
-0-0--
La réunion d'hier de la Commission de
l'Algérie, des Colonies et des Protectorats a
été d'importance par sa durée, les sujets trai-
tés et l'audition de M. Léon Perrier, ministre
des Colonies.
Commencée à 15 heures, elle n'a pris fin
qu'à 18 h. 15. et encore le ministre des Co-
lonies, M. Diagne, M. Antonelli et M. Au-
guste Brunet continuaient-ils dans les couloirs
de la Chambre la discussion longtemps poursui-
vie dans les locaux du 4° bureau.
Sur la question de la main-d'œuvre indi-
gène, M. Léon Perrier n'eut aucune peine à
donner aux membres de la Commission toutes
les assurances qu'ils pouvaient souhaiter tou-
chant les conditions du travail aux Colonies.
l'équité et l'humanité qui les doivent régir, et
les prescriptions qu'il a adressées aux Gouver-
neurs des Colonies dès son arrivée rue Oudinot.
bur les concessions de terres cotonnieres au
Congo, M. le ministre des Colonies fit des
déclarations nettes et précises.
Le ministre, pièces en mains, démontra
l'irréprochable légalité des concessions accor-
dées. D'ailleurs, il avait été au courant des
négociations poursuivies par le Gouverneur Gé-
néral de l'A.E.F. Un hommage unanime fut
rendu à M. Léon Perrier par la Commission.
Certains membres s'étonnèrent toutefois de ce
que la Société concessionnaire, s étant mise, au
préalable, en règle avec la loi, au point de
vue de ses droits d'exploitation sur une région,
aurait ensuite fait répandre dans le public, en
vue du placement des titres, des notices jugées
exagérées dans leur rédaction.
M. Léon Perrier, en quelques phrases ap-
plaudies, remit les choses au point en pré-
cisant que ni lui, ni le Gouverneur Gé-
néral Antonetti ne pouvaient être tenus respon-
sables de l'agio provoqué en Bourse hors cote
à Pari s ou coté à Bruxelles sur les titres de
la Société, et que cette question était unique-
ment du domaine du Ministre des Finances.
A LA CHAMBRE
0-0
DEBATS
Discussion du projet de loi
sur le recrutement de l'armée
Au cours des débats, a été soulevée la
question du transport des soldais incorpo-
rés en Afrique du Nord.
M. lienaudet, - Un m'a dit récemment
quo les soldats incorporés en Afrique du
Nord paient intégralement les Irais en ce
qui concerne les voies maritimes ; est-ce
exact ? -
M. Sénuc. Ai'.-1;-.3SMS d'un.- e»:r»>u'ie
didlaiiuG on dt .1 a! jurotd'ir la fjr.ilu
¡;ir les fuini'si ii 11 uès I/ pu-"
t);t.\cr cts tr:l!\ p;.irt5, 'fll,:!;¡.! !'l!r cr:l,lIib
Sv'i.l in l' ,i:
M, I, 1 it ! 11' d' '<1 f ie-TV". -Nous*
;-'l,!III'!I';, I.,,'! 11 l ̃ '>1 tilt
poii"' ii!̃̃ ̃̃ >:-f11 • 1 • 'l'i'- ilui é a.: i.
li'l'lH' 1 :PI i l'1-i* d'-
M. lienaudcl. Pour les voies mariti-
mes, il faul, nu moins qu'uue réduction
équivalente à celle des chemins de fer soit
accordée. l - I« i
M. le colonel l'ifol. .1 11 j.p 11 i'• l'obser-
vation de notre collègue M. Sénuc, car il
esl inrulniissihlo que des jeunes gCllS, aP"
partenanl à de lointaines garnisons, soient,
privés de jiermissions ou obligés à dus
frais considérables.
M. Cornavin. - Notre amendement dc
mande la gratuité pour tous : puisque
l'iîlfil apjirlUï des jeunes gens, il est de
son devoir de lnir assurer d'abord une
nourriture convenable, puis une solde snf-
fisante, et enfin la jiossibilité d'aller dans
leurs familles sans des dépenses exagé-
rées.
M. Lnuc/wnl'. Jù demande le renvoi
de l'amendement à la Commission.
M. Girody président Je ln Cnmmissioll.
- Ln Commission accepte le renvoi.
Le renvoi est ordonné.
t «
L'Aviation Coloniale
- -0-0--
France-Amérique du Sud
Au cours des essaie d.i service postal
aérien de la ligne Fl'an,'l'-:\Il)l'.l'Iquc du
Sud, vn des avions du futur service
poslal effectuait., le lfi janvier, un voi sur
le parcours de Porto-Alegre (Brésil) à Mon-
tcviLieo. Il avait à bord c l'm inlcnr Santelli
c'L son mécanicien Georges France.
En arrivant près de Minas (Uruguay),
l'appareil tomba et ses deux occupants se
nièrent.
Une enquête très sévère fut immédiate-
ment ordonnée. Le résultat en a été le sui-
vant :
Lue viile de l'avion s'est détachée. Klle
avait été cisaillée. L'appareil avait été en-
dommagé avant le départ de Porto-Alegre
:;,n que les aviateurs s'en fussent aper-
c:us.
(ln ne connaît pas i^s auteurs rie cet acie
criminel. ,
D'après uu autre télégramme de Monlc-
ideo. deux attaches des mftls de cabane
avaient été sectionnées, mais la coupuro
n'avait pas été faite jusqu'au bout pour
quo l'aile pût tenir en l'air quelque temps.
f.c fniL est particulièrement grave et il
coiuient de rechercher activement les au-
teurs De ce. crime qui ne peut s'expliquer
<;ne par l';>pro concurrence qui s'est, pro-
duite ces temps derniers autour de la
concession postale aérienne en Amérique
du Sud.
En loul cas, ce crime a été réprouvé par
leus les honnêtes gens en Uruguay, et les
obsèques des deux aviateurs français, cé-
lébrées avant-hier, ont étà imposantes. Le
président de la République d'Uruguay
s'était fait représenter.
De nombreuses personnalités uruguayen-
nes, le chargé n'affaires de France et les
LE NUMERO t ao CENTIMES
JEUDr SOIR, 19 JANVIER 1928
Les Annales Coloniales
Lu mn/tmeet et réeUmst tont reçust au
bureau tu fournol.
"0 binn«bu"'s Ma. RUEDEL et L.G. THÊBAULT
- la or"#
l' pubWê d*u noir* iown*l nt pmwnt
ébn rtproduUs vu vu eiteni U» Amum ^r"-!
JOURMLJUOTIDIEI
Rédaction & Administration :
M, m a MeTww
PARIS ait)
TÉLÉPH. I LOUV". 11*11
- RICHELIEU a."
ABONNEMENTS
avec le supplément almird:
u.
- - -
Franc* et
Colonies MOw M t K 9
Étruimr - 188 9 Ica bu 9
On s'tboaat MM timia Aum
tm lu buram de pootik
9 - P.P - - - - le
Le "Théisme-" en Tunisie
el."
Il ne s'agit point d'une secte religieuse ou
d'une doctrine philosophique, malgré l'impres-
sion étymologique que ce vocable peut pro-
duire.
Le « Théisme » nos lecteurs le savent
par les nombreux articles publiés ici même,
notamment mardi dernier par mon ami Mario
Roustan est le nom donné à l'ensemble des
accidents qui résultent pour certains consomma-
teurs de thé de l'abus qu'ils font du breuvage
dont la feuille de l'arbuste asiatique est l'élé-
ment, et surtout de la façon dont ils préparent
ce breuvage.
Un médecin qui ne déteste pas appeler
l'attention sur son nom adressa à ce sujet à
1 Académie de Médecine une communication
qui fit quelque bruit, il y a quelques mois. Il
signalait comme un danger grave pour la santé
des indigènes en Tunisie leur habitude de boire
chaque jour de multiples tasses non pas d'une
infusion de thé noir, comme en prennent beau-
coup d'Européens, mais d'une décoction con-
centrée de thé vert.
Cette note fut le point de départ d'une
véritable croisade en Tunisie contre le thé en
général.
Les Godefroy d'Infusion ou plutôt de Dé-
coction appellent le monde entier aux armes
contre les producteurs, vendeurs et consomma-
teurs de thé, et leur zèle irait volontiers jus-
qu'à provoquer une coalition mondiale dans le
but d'envahir la Chine, Ceyran, tous les pays
producteurs de thé, et d'y détruire r ar-
buste auquel ils reprochent tous les méfaits et
quelques autres.
Véritablement, tant d'indignation dépasse
l'objet qui les incite à s'agiter.
Tout le monde connaît les effets nocifs de
l' abus du thé, mais quelle , est la boisson, quel
est l'aliment dont l'abus n'est pas nuisible ?
II est vrai que, depuis quelques années,
l'habitude semble- s'être répandue, dans cer-
taines. régions de lrintérieur, parmi les indi-
gènes, de se réunir dans les cafés maures -
qui sont trop fréquemment, d'ailleurs, des
foyers de beaucoup d'autres pestilences et
d'y consommer avec excès une boisson prove-
nant d'une décoction de thé vert bouilli et
rebouilli, et portée ainsi à un degré excessif de
concentration.
Il y a longtemps que l'on connatt le dapger
relatif du « thé vert » qui n'a pas été sou-
mis, comme les feuilles désignées sous le nom
de « thé noir H. à la légère fermentation suf -
fisant a détruire chez ces dernières les principes
acres conservés dans le premier,
Parmi les millions d'hommes qui consom-
ment. lé thé, les uns, plus rares, préfèrent le
thé vert dont le goût est plus prononcé. En
Europe, et surtout là où le thé est employé
en infusion, soit à la suite d'un repas, soit
pour accompagner une collation mondaine, on
n'use guère que du thé noir.
Mais vert ou noir, le thé n'a jamais empoi-
sonné personne lorsqu'il est. consommé avec
modération. N'importe quelle plante à intu-
sion, ta menthe, U lavande, là verveine, même
celtes qui sont employées à titre hygiénique,
produiraient de mauvais résultats si elles étaient
prises dans les conditions du thé que les indi-
gènes tunisiens consomment dans les cafés
maures. Est-ce au thé lui-même ou aux éta-
blissements qui lé transforment en boisson per-
nicieuse qu'il convient de s'en prendre ?
Quoi qu'il en soit, les « antithéistes » qui
prétendent étayer leur phobie des condamna-
tions formulées par la Science, semblent exa-
gérer sensiblement la portée des sentences
rendues par les interprètes autorisés qui ont
parlé en son nom.
C'est ainsi qu'à l'Académie de Médecine,
M. Pouchet disait à propos de l'anathème ful-
miné dans la communication du médecin tuni-
sien :
« On connaît depuis longtemps les acci-
dents légers et passagers que présentent les
dégustateurs de thé, phénomènes qui cèdent
rapidement à la suspension de cette dégusta-
tion professionnelle. S'il se produit des acci-
dents sérieux, ils sont certainement dus à l'ad-
dition au thé d'une autre substance étrangère
active. »
Et il répétait, avec son collègue, M. Hayè-
me ; « La quantité. de thé utilisée comme bois-
son peut être considérable sans qu' on observe
d'accidents. »
Quant au rapporteur, M. Jules Renault, il
concluait en ces termes :
« La Commission, après étude des intéres-
santes communications du Dr X., propose à
l'Académie de Médecine d'émettre le vœu
suivant :
« 1 0 Sur les méfaits toujours croissants du
« théisme en Tunisie : que les accidents obser-
« vës sont dus exclusivement à l'emploi du thé
« absorbé par les indigènes en ébullition et
« non en infusion, ou bien à l'adjonction d'une
« substance étrangère qu'il importerait d'iden-
« tifier.
« Attire l'attention des Pouvoirs publics sur
« ce sujet et leur demande de prendre, de
« concert avec les administrations compétentes
« et les Sociétés Savantes, les dispositions né-
« cessaires pour y remédier. »
C'est sur cette formule que les adversaires
du thé prétendent baser leur campagne effré-
née, voulant y voir Une condamnation formelle,
un cri d'alarme, un appel suprême.
Il faut vraiment qu'ils l'aient mal lue. Cette
rédaction bénigne dissimule à peine le dédain
des savants pour les mémoires du docteur alar-
miste. La courtoisie de ses auteurs à l'égard
d'un collègue étranger leur inspire une sorte
de concession. Mais, en somme, ils lui dé-
clarent que le thé préparé convenablement ne
fait pas de mal quand on n'y mêle pas une
substance étrangère nocive. Cest sur cette
substance étrangère nocive qu'ils attirent l'at-
tention des Pouvoirs publics, ne voulant pas
s'approprj er pour leur compte le ridicule d un
appel aux foudres administratives contre le thé
inoffensif.
C'est ce ridicule que n'a pas su éviter le
Grand Conseil de Tunisie lorsque, dans une
sorte d'affolement, il s' est écrlé que le peuple
arabe était perdu si on lui laissait boire du
thé. Pour le sauver de ce danger de suicide
collectif, il n'a trouvé rien de mieux à propo-
ser qu'un impôt formidable, absolument prohi-
bitif, de 60 francs par kilo d'une marchandise
d'aussi peu de valeur que le thé.
Bien que l'adoption d'un voeu par le Grand
Conseil ne lie en aucune façon le Gouverne-
ment, le vote de cette motion a suffi pour bou-
leverser le commerce en Tunisie. L échéance
de fin décembre a été désastreuse, les négo-
ciants de l'intérieur, menacés de perdre leur
principal article de vente, ayant laissé retour-
ner la plupart de leurs effets impayés.
C'est à peine si l'on commence à être ras-
suré en espérant que le Résident Général,
après examen de la question, ne sera guère
disposé à se conformer aux suggestions du
Grand Conseil et n'entendra nullement ratifier
l'énormité fiscale que cette assemblée n'a pas
hésité à accueillir.
Nous connaissons assez la pondération d'es-
prit de M. le Résident Général Lucien Saint
pour être persuadé qu'il saura apaiser la pa-
nique qui s'est emparée du Parlement tunisien,
ramener la confiance chez les commerçants et
faire comprendre que, s'il y a quelques me-
sures administratives à prendre, elles doivent
se borner à faire surveiller les cafés maures où,
sous forme de thé vçr
sous forme de thé vçt £ ultra concentré et sous
d' autres aussi, se débitent des boissons perni-
cieuses.
Le bon sens aura eu ainsi le dernier mot qui
doit lui revenir.
Ernest Haudoa,
Sénateur de la Marne,
Vice président de ta Commission des Douanes.
L'avènement de Sidi Mohamed
Le Sultan Sidi Mohamed, qui avait quitté
Rabat hier matin à 9 heures, a fait sa première
entrée sol ennelle à Fez à 15 heures.
Dans la cour de la gare le souverain est
reçu par les généraux de Chambrun, Pétin et
les autoritéi françaises et indigènes. tandis que
les délégations présentent leurs hommages, un
cortège, pittoresque se forme.
Le Sultan monte à èheval pour faire son
entrée selon la coutume dans ici capitale du
Nord. La route suivie par le cortège est enca-
drée de plus de 6.000 soldats et cavaliers des
tribus commandées par leur, caids. On remar-
que particulièrement les délégations des tribus
encore en lutte avec le maghzen il y a un an.
Le Souverain arrive au Palais au milieu des
acclamations enthousiastes auxquelles il répond
en inclinant la tête et en portant la main à son
cœur ; il est reçu officiellement par M. Steeg
et sa suite à la porte du Dar El Maghzen.
(Par dépêche.)
4.
La foire de Rabat
--0-0-
La grande manifestation commerciale orga-
nisée par la Chambre de Commerce et par la
Chambre d'Agriculture de Rabat, promet
d'obtenir un succès sans précédent, si on tient
compte des nombreuses adhésions qui sont déjà
parvenues au Comité d'organisation.
Outre un effort très important qui sera fait
par le Protectorat et consistera en la construc-
tion de deux pavillons où seront présentées les
richesses du Maroc ; l'Algérie et la Tunisie
comptent également exposer leur mouvement
économique et touristique.
Un véritable Salon de l'Automobile et une
remarquable présentation des Arts décoratifs
marocains, anciens et modernes, compléteront
cet ensemble qui sera certainement très appré-
cié par les visiteurs.
La Foire est placée sur un magnifique ter-
rain d'où se déroule un des plus jolis panora-
mas du Maroc.
Les envois d'agrumes
sur le marché métropolitain
--0-0--
Les Algériens ont repris, sur une échelle
d'ailleurs restreinte, leurs envois tic manda-
rines dunt beaucoup sbti-IL lâchées el bour-
souflées ; c'est la conséquence des pluies
excessives. Les prix, des bonnes qualités
onL su-bi une hausse de 80 à 100 francs par
100 kilos. On cote : mandarines d'Espagne,
270 à 360 les 100 kilos, d'Algérie, 250 à ;:'00,
oranges d'Espagne, 180 à 280, d'Algérie 180
à 300.
Le port de Takoradi
Le 'D 3 avril prochain aura lieu l'inaugura-
tion officielle du port de Takoradi. Commen-
cés il y a cinq ans, les travaux seront en effet
terminés ; à cette date, le port sera. ouvert
au trafic.
Ce sera, à coup sûr, l'événement le plus
important dans l'histoire de la Gold Coast
que les Anglais considèrent comme une des
plus prospères de leurs colonies.
Takoradi aura coûté pas moins de trois
ou quatre millions de livres sterling prises
sur - les recettes - de la -- colonie.
- - - --
Nous avons déjà indiqué les caractéristi-
ques de ce port que protègent deux grandes
digues et les aménagements sont tels qu'au-
cune difficulté ne se présentera s'il devient
nécessaire d'agrandir ce port.
Il faut espérer que ce sera un exemple
précieux pour ceux qui vont entreprendre la
construction du port de la Côte d Ivoire, et
on se demande s'il ne serait pas préférable
(pour éviter les erreurs si coûteuses de jadis)
d'attendre les résultats du port de Takoradi
avant de commencer les travaux des ports de
Vridi, Port-Bonet, Abidjan ou autres.
Moaof.
Vins d'Algérie
et vins de France
.8..
Voici la question réglée: nos tilttï
algériens auront, parmi les vins
français Simtortés en Allemagne,
leur juste p-lace.
Rappelons brièvement les faits : sur le
contingent annuel de 360.000 quintaux attri-
bués aux vins français pour l'importation en
Allemagne, 150.000 quintaux étaient réservés
aux vins non pourvus d'appellations d'ori-
gine. A ce moment, l'Algérie réclamait sa
juste part : les marchés d'Allemagne lui
échappaient depuis longtemps; c'était enfin
l'occasion d'y revenir.
Le même arrêté du Ministre de l'Agricul-
ture qui accordait 150.000 quintaux aux vins
courants (j'emploie cette expression abrégée,
pour aller plus vite) reconnaissait à la viti-
culture algérienne le droit d'être représentée
dans la Commission chargée d'examiner les
demandes de certificats au Ministère. Le re-
présentant de l'Algérie désigné est le prési-
dent du Comité Nord-Africain de Paris, an-
cien président des délégations financières et
ce choix a été approuvé par tous.
Le seul problème qui se posait était donc
le suivant : sur les 150.000 quintaux de vins
courants, quelle serait exactement la part de
VAlgérie ? Prendrait-on, pour la déterminer,
les chiffres 'des exportâtitfrs- de- 1914 "et ceux"
de 1927 ? Cela semblait logique au premier
abord; mais, en fait, ces minées, déclaraient
les viticulteurs et négociants algériens,
avaient été tout à fait défavorables pour
L'Algérie. Il était donc plus équitable de
tenir compte des exportations des années
qui avaient précédé 1914, de façon à éta-
blir une moyenne satisfaisante.
D'autre part, les porte-paroles de l'Algé-
rie faisaient remarquer que, si l'on établis-
sait le chiffre global de la production viti.
cle, en y faisant entrer sans distinction les
vins pourvus ou non a appeiialtons xt ort'
gine, celle de l'Algérie représentait à peu
près la sixième partie de celle de la Métro-
pole. La conséquence qu'on en tirait. c'était
que le Ministère de l'Agriculture devait se
montrer large et laisser aux exportateurs
d'Algérie la marge nécessaire four échelon-
ner leurs expéditions dans le cours de l'an
néti
A la Commission bl/crministérielle, nous
avions envisagé la question avec le désir sin-
cère de tenir compte des observations de nos
amis Algériens. Nous n'avions pas encore
tous les éléments du problème, qui 1aurait
été tout autre si, iiidépendaniniepit- des
360.000 quintaux, un contingent spécial
avait été accordé à l'Algérie. Mais jamais,
quoiqu'on ait pu écrire là-dessus, nous
n'avions fait une opposition quelconque à
l'idée que, s'il fallait. prendre la part de
l'Algérie sur les 150.000 quintaux de 7uns
non classés, elle devait être fixée avec pré-
cision par la Commission réunie au Minis-
tère de VAgriculture. Cette Commission a
décidé que l'Algérie durait droit à 30.000
quintaux, soit le cinquième du chiffre dont
nous avons farlc.
Les viticulteurs et négociants algériens tic
cachent pas leur satisfaction ; j'ajoute qu'ils
n'hésitent pas à témoigner leur gratitude à
leurs collègues de la Métropole. Ce geste de
confiante solidarité est, à notre avis, digne
d'être signalé; nous avons assez souvent dé-
ploré cc qui pouvait, momentanément sans
doute, mais fâcheusement, séparer les viti-
culteurs d'Algérie et ceux 'de France, pour
ne pas nous réjouir chaque fois de ce qui
vient les rapprocher. Nous sommes persua-
dés, d'ailleurs, que cette solidarité s'affir-
mera toujours plus étroite entre eux, an fur
et à mesure qu'ils auront le sentiment plus
profond de la communauté de leurs intérêts
et de leurs espérances.
Mario Roustan,
sénateur de V Hérault, ancien ministre
Vite-président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
OUM n
BROUSSIS
11 BROUTOLLIS
-0-0..-
Née à Nossi-Bé
Alba Bianchi a comparu aujourd'hui de-
vant la Cour d'assises d'Aix-en-Provence.
Etudiante ès lettres, elle avait, le 15 juin
dernier, tué d'un coup de revolver son. ca-
marade et ami René Desvignes.
Née à Nossi-Bé, de parents corses, Alba
Bianchi a 22 ans. René Desvignes en avait
23 quand il expira, souhaitant qu'on pardon-
nât à sa meurtrière.
-. -.
Que dira M0 de Moro-Giatterl, détenseur
d'Alba Bianchi ?
Qu'elle est née sous les tropiques et qu'il
lui en est resté un excès d'ardeur daivs le
ressentiment comme dans l'amour?
Mauvais argument. Les indigènes madé-
casses sont parmi les plus doux de nos pro-
tégés dq couleur. Leur soleil n'est donc pas
en cause.
Que les parents de l'accusée étaient Corses?
L'éminent avocat-député n'invoquera pas
une excuse qui serait injurieuse pour ses
compatriotes. 11 y a bien l'endémique ven-
detta. mais elle ne s'exerce généralement
que sur des « points d'honneur » où seuls des
mâles sont en conflit.
Tout porte à croire, cependant, qu'Alba
Bianchi sera acquittée. D'abord, son ami lui
a pardonné. Puis, une certaine tradition, déjà
ancienne en France, par conséquent respec-
table, a presque force de jurisprudence.
Andion
1
Conférence
--0-0-
M. I.éon Archimbiuid, député de la Drôme
rapporteur du budget des colonies, fera le jeudi
26 janvier, à 21 hotires,daiis l'amphithéâtre Louis
Liard, à In Sorbonne. une conférence sur « le
Japon et l'Indochine, »
e Gouvernement Général
de Hndûchine
-0-0---
JLes Annales C;oloniales ont rappelé
l.1ue la-mission de M, Alexandre Varenne
comme Gouverneur général de l'Indo-
chine expirait le 29 janvier prochain.
Contrairement au bruit répandu un
peu partout, nous croyons savoir qu'il se
passera plusieurs semaines, peut-être
plusieurs mois avant qu'un successeur
définitif soit donné à M. A. Varenne.
C'est dire que si beaucoup de noms
ont été prononcés, la question n'a pas en-
core été envisagée, ni par le président
du Conseil et le ministre des Colonies,
encore Inoin abordée par le Conseil des
ministres. 1
Indiquons, par ailleurs, que M. Lavit,
directeur des Finances de l'Indochine,
arrivera en France cri congé de conva-
lescence par le prochain courrier. Sur le
même paquebot s'est embarquée Mme
Monguillot, dont le mari assume pour la
troisième fois par intérim, les fonctions
de Gouverneur général de l'Indochine.
La defensedérindochine
Dans sa. dernière séance qui a eu lieu sous
la présidence de M. le Ministre des Colonies,
le Comité de Défense des Colonies a arrêté le
programme d'ensemble de la mise en état de
défense de l'Indochine.
M. Alexandre Varenne, Gouverneur Géné-
ral, qui assistait à la séance, a marqué l'adhé-
sion complète et la participation de la Colonie
au programme soumis au Comité à la suite de
la mission effectuée par le général Claudel en
Extrême-Orient.
Ce dernier a souligné la sécurité déjà appor-
tée à notre possession du 'Pacifique par les
mesures prises par le Gouvernement au cours
de ces deux dernières années, sur les proposi-
tions du Gouverneur Général.
De l'avis du général Claudel, dont l'opi-
nion fait autorité dans les milieux de l'état-
major général de l'armée, depuis le départ de
M. Paul Doumer, M. Alexandre Varenne est
le premier Gouverneur Général qui ait donné
autant d' attention à la défense de l'Indochine
et ait pris d'urgence les mesures les plus effi-
caces. C'est ce qui explique la reconnaissance
qu'il a trouvée de la part des indigènes, des
colons et des administrateurs, et aura la vio-
lente hostilité des milieux bolchevistes de la
métropole.
41»
MECHES DE L'IHDDCHIUE
'D 0
Au port de Saïgon
Le croiseur J'ulcs-Michclct., ballant pavil-
lon de l'amiral Stotz, est arrivé à Saïyun
samedi matin.
Le croiseur anglais Carlisle, parlant le
commandant de la frase de Singapour, est
ail end a au lourd' Il ui,
Le navire Kckuko Marti, dll. service
sctenlilique des pêches du Gouvernement
japonais, qui se livre à des recherches mé-
thodiques dans la mer de Chine, est arrivé
vendredi soir à Saiaon.
Mission japonaise
Une mission composée de représentants
dit grand commerce 'japonais est arrivée à
Saïgon samedi malin.
Pour le rapprochement Japono-Siàmois
De Tokio, on annonce la création d'une
Association jf/}Jono-S-;rt/llOisr, qui s'occupera
de resserrer les liens moraux, intellectuels
et économiques entre les deux pays. Cette
Association aura 'VOU}' présidents d'hon-
neur le ministre du Japon au Siam et le
ministre du Siam au Japon. Elle sera pla-
cée sous le haut patronage d'un prince de
la [arnille régnante de chacun des deux
pays.
(Par dépêche.)
: «4*1
Les artistes coloniaux
--0-0--
Aquarelles et modelage
du Bas-Dahomey
A l' Agence Générale des Colonies, Gale-
rie d'Orléans, au Palais-Royal, M. Daniel
Marquis-Sébie, de la Société Coloniale des
Artistes Français, expose de fort jolies aqua-
relles qui donnent une idée très exacte de la
lumière et de la végétation luxuriante du Bas-
Dahomey.
Une ruelle à Porto-Novo dans la ville indU
gène est caractéristique de la construction indi-
gène. Une case Nagote avec son patio est cu-
rieusement éclairée. Nous avons remarqué sur-
tout la case fétiche à Adjarra, dont les murs
sont couverts de dessins originaux, gens et
bêtes du pays. Un marabout a grande allure
drapé dans sa gandoura.
Les villages lacustres que nous avons longés
en allant par la lagune de Cotonou à Porto-
Novo ne se rencontrent guère que dans cette
région.
Les bustes de M. Marquis-Sébie sont d'une
ressemblance frappante et sont, au point de
vue ethnographique, une précieuse documenta-
tion : la vieille féticheuse, le chef Zounon
Poton et le chef musulman permettent de dis-
tinguer les races qui peuplent le bas Dahomey
où elles ont fait souche sans se mélanger.
M. Daniel Marquis-Sébie est certainement
un de nos meilleurs et plus sincères artistes
coloniaux.
Eugène Devaux
LIRF, EN SECONDE PAGE :
AU CONSEIL L'ETAT
DANS LA LEGION D'HONNEUR
Vlr A LIE ET NOUS
V ÏKJ)USTTl JE LA IN 1ER E
LES LETTRES QE BORDEAUX ET DR
MARSEILLE
1
L'exploration du Sahara
--0-0--
M. le Gouverneur Général Pierre Bordes a
décidé l'organisation d'une mission chargée de
l'exploration scientifique du Hoggar. Cette
mission sera composée de personnalités et de
membres de l'Université d'Alger, qualifiés par
leur compétence scientifique et leur connais-
sance des milieux sahariens. En raison des dif-
ficultés matérielles d' organisation résultant des
longues distances à franchir, leur nombre ne
pourra pas dépasser sept.
Cette mission se mettra en route dans le
courant de février prochain, à destination du
Hoggar, où elle séjournera pendant deux mois
environ.
Le succès des investigations auxquelles vont
se livrer ces savants ne manquera pas de re-
jaillir sur l'Algérie tout entière qui pourra, à
juste titre, s'en énorgueillir à l'occasion des
fêtes du Centenaire.
–- .,.
Agronomie Tropicale
-----0-0-
La réunion de l'Association scientifique in-
ternationale d'agronomie tropicale, patron-
née par le ministère des Affaires étrangères
de France, et à laquelle étaient représentés
presque tous les pays latino-américains, vient
d'avoir lieu. L'on a traité la question de
l'organisation du Congrès International
d'agronomie tropicale qui doit se tenir l'an-
née prochaine à Séville, et que l'Association
scientifique internationale doit organiser. Le
représentant de la Colombie,'M. R. Pinio
Valderrama, a présenté une proposition pour
demander la convocation à Séville d'un Con-
grès international du café, auquel seraient
invités les principaux pays producteurs et
consommateurs de cette denrée. A cette pro-
position, qui a été approuvée à l'unanimité,
a immédiatement adhéré M. F. Guimaraes,
représentant le Gouvernement du Brésil.
.,.
A L'ACADÉMIE DES SCIENCES
.0-
l'aune lacustre
M. Gravier a présenté, au cours d'une ré-
cente séance, une note de MM. Léger et Mo-
tas sur la faune du Grand-Lautien, lac de
Provence situé au fond d'lltlie excavation cra-
tériforme de plus de 20 mètres de profon-
deur, auquel, on ne connait ni affluent ni
émissaire et dont le niveau subit des oscilla-
tions considéraales. La faune de ce lac est
surtout caractérisée par les hydracaricns (ti-
ques, aoutas aquatiques), dont trois espèces
n'étaient connues jusqu'à présent que dans
le nord de l'Europe et deux dans l'Afrique
équatoriale.
.,.
Le choléra vaincu
---0-0-
Le Gouvernement britannique, inquiet de
l'intensité des épidémies de choléra aux Indes,
avait chargé le docteur d'Hérelle, ancien chef
de laboratoire à l'Institut Pasteur, de conduire
la lutte contre le fléau. On se souvenaii, dans
les cercles scientifiques Ju Royaume-Uni, d,
la découverte du << Lactériophapc ,, L-l-; peu
1 éminent médecin, et qu'il cr.mnM',(i)c,ua en
1917 à l'Académie r]es SfièOCf
Le bactériophage, rappelons-'t-, est un ôlrs
vivant qui se trouve dans l'organisme ou y est
artificiellement introduit, et qui, se nourrissant
de matière vivante, absorbe les bactéries pa-
thogènes. Plus ou moins actif, suivant les indi-
vidus, le bactériophage peut voir son action
développée par des cultures appropriées.
Les résultats obtenus grâce au bactériophage
révélé par d'Hérelle ont, au cours de cette der-
nière mission, dépassé tout ce qu'on pouvait
espérer.
La mortalité par le choléra a été abaissée
de 62 à 8 Les épidémies ont été jugu-
lées avec une rapidité déconcertante.
Le Siècle médical en donne aujourd hui des
exemples saisissants : à Rajiana, pays de
3.000 habitants, il y a eu 56 cas, du 9 au 22
juillet ; le traitement a été commencé le 21 ;
il y a eu 4 cas le 23, et ensuite il n'y en a
plus eu. A Lalpura (1.500 habitants), il y a
eu 39 cas, du 23 au 26 ; le traitement a été
commencé le 26 ; le 28, il y a eu un cas et
l'épidémie a été terminée.
Le rapport officiel sur la mission cite des
dizaines de constatations analogues.
C'est là un des plus beaux résultats qui aient
jamais été enregistrés à l'honneur de la science
française.
Une bonne blague
Il y avait, sur l'estrade du Club du Fau-
bourg, un ancien gouverneur de colonies,
Albert Londres et l'ex-forçat Dieudonné. Kt
aussi, sur la table, la montre en or de Léo
Poldès.
Celui-ci, revenant de la sallo. voulut re-
garder l'heure. La montre n'était plus là.
Elle ne pouvait se trouver que dans la po-
che du journaliste ou du gouverneur, ou de
l'ancien bagnard qui, peut-être, avait con-
tracté de mauvais instincts au contact (le la
chiourme.
Mais, une fois de plus, Dicudonné démon-
tra son innocence.
Albert Londres retourna ses goussets vides
de tout recel.
Et la montre fut retrouvée sur k Gouver-
neur. Un fameux humoriste, ce Chanel ! Ou
un distrait ?
On ne saurait, vraiment, concevoir une
troisième hypothèse.
Cependant (quatrième hypothèse), le direc-
teur du Faubourg est un subtil metteur en
scène.
r qqqb
Cinéma Colonial
- 0 0 -
La récolte des dattes
M. Prouho, artiste photographe bien connu
des Algérois, vient de passer plusieurs semai-
nes à Riskra où il a tourné un intéressant
documentaire sur la récolte des dattes.
Il n'est point douteux que ce film ne serve
utilement la couse de ia propagande touris-
tique algérienne.
A la Commission de r Algérie
des Colonies et des Protectorats
-0-0--
La réunion d'hier de la Commission de
l'Algérie, des Colonies et des Protectorats a
été d'importance par sa durée, les sujets trai-
tés et l'audition de M. Léon Perrier, ministre
des Colonies.
Commencée à 15 heures, elle n'a pris fin
qu'à 18 h. 15. et encore le ministre des Co-
lonies, M. Diagne, M. Antonelli et M. Au-
guste Brunet continuaient-ils dans les couloirs
de la Chambre la discussion longtemps poursui-
vie dans les locaux du 4° bureau.
Sur la question de la main-d'œuvre indi-
gène, M. Léon Perrier n'eut aucune peine à
donner aux membres de la Commission toutes
les assurances qu'ils pouvaient souhaiter tou-
chant les conditions du travail aux Colonies.
l'équité et l'humanité qui les doivent régir, et
les prescriptions qu'il a adressées aux Gouver-
neurs des Colonies dès son arrivée rue Oudinot.
bur les concessions de terres cotonnieres au
Congo, M. le ministre des Colonies fit des
déclarations nettes et précises.
Le ministre, pièces en mains, démontra
l'irréprochable légalité des concessions accor-
dées. D'ailleurs, il avait été au courant des
négociations poursuivies par le Gouverneur Gé-
néral de l'A.E.F. Un hommage unanime fut
rendu à M. Léon Perrier par la Commission.
Certains membres s'étonnèrent toutefois de ce
que la Société concessionnaire, s étant mise, au
préalable, en règle avec la loi, au point de
vue de ses droits d'exploitation sur une région,
aurait ensuite fait répandre dans le public, en
vue du placement des titres, des notices jugées
exagérées dans leur rédaction.
M. Léon Perrier, en quelques phrases ap-
plaudies, remit les choses au point en pré-
cisant que ni lui, ni le Gouverneur Gé-
néral Antonetti ne pouvaient être tenus respon-
sables de l'agio provoqué en Bourse hors cote
à Pari s ou coté à Bruxelles sur les titres de
la Société, et que cette question était unique-
ment du domaine du Ministre des Finances.
A LA CHAMBRE
0-0
DEBATS
Discussion du projet de loi
sur le recrutement de l'armée
Au cours des débats, a été soulevée la
question du transport des soldais incorpo-
rés en Afrique du Nord.
M. lienaudet, - Un m'a dit récemment
quo les soldats incorporés en Afrique du
Nord paient intégralement les Irais en ce
qui concerne les voies maritimes ; est-ce
exact ? -
M. Sénuc. Ai'.-1;-.3SMS d'un.- e»:r»>u'ie
didlaiiuG on dt .1 a! jurotd'ir la fjr.ilu
¡;ir les fuini'si ii 11 uès I/ pu-"
t);t.\cr cts tr:l!\ p;.irt5, 'fll,:!;¡.! !'l!r cr:l,lIib
Sv'i.l in l' ,i:
M, I, 1 it ! 11' d' '<1 f ie-TV". -Nous*
;-'l,!III'!I';, I.,,'! 11 l ̃ '>1 tilt
poii"' ii!̃̃ ̃̃ >:-f11 • 1 • 'l'i'- ilui é a.: i.
li'l'lH' 1 :PI i l'1-i* d'-
M. lienaudcl. Pour les voies mariti-
mes, il faul, nu moins qu'uue réduction
équivalente à celle des chemins de fer soit
accordée. l - I« i
M. le colonel l'ifol. .1 11 j.p 11 i'• l'obser-
vation de notre collègue M. Sénuc, car il
esl inrulniissihlo que des jeunes gCllS, aP"
partenanl à de lointaines garnisons, soient,
privés de jiermissions ou obligés à dus
frais considérables.
M. Cornavin. - Notre amendement dc
mande la gratuité pour tous : puisque
l'iîlfil apjirlUï des jeunes gens, il est de
son devoir de lnir assurer d'abord une
nourriture convenable, puis une solde snf-
fisante, et enfin la jiossibilité d'aller dans
leurs familles sans des dépenses exagé-
rées.
M. Lnuc/wnl'. Jù demande le renvoi
de l'amendement à la Commission.
M. Girody président Je ln Cnmmissioll.
- Ln Commission accepte le renvoi.
Le renvoi est ordonné.
t «
L'Aviation Coloniale
- -0-0--
France-Amérique du Sud
Au cours des essaie d.i service postal
aérien de la ligne Fl'an,'l'-:\Il)l'.l'Iquc du
Sud, vn des avions du futur service
poslal effectuait., le lfi janvier, un voi sur
le parcours de Porto-Alegre (Brésil) à Mon-
tcviLieo. Il avait à bord c l'm inlcnr Santelli
c'L son mécanicien Georges France.
En arrivant près de Minas (Uruguay),
l'appareil tomba et ses deux occupants se
nièrent.
Une enquête très sévère fut immédiate-
ment ordonnée. Le résultat en a été le sui-
vant :
Lue viile de l'avion s'est détachée. Klle
avait été cisaillée. L'appareil avait été en-
dommagé avant le départ de Porto-Alegre
:;,n que les aviateurs s'en fussent aper-
c:us.
(ln ne connaît pas i^s auteurs rie cet acie
criminel. ,
D'après uu autre télégramme de Monlc-
ideo. deux attaches des mftls de cabane
avaient été sectionnées, mais la coupuro
n'avait pas été faite jusqu'au bout pour
quo l'aile pût tenir en l'air quelque temps.
f.c fniL est particulièrement grave et il
coiuient de rechercher activement les au-
teurs De ce. crime qui ne peut s'expliquer
<;ne par l';>pro concurrence qui s'est, pro-
duite ces temps derniers autour de la
concession postale aérienne en Amérique
du Sud.
En loul cas, ce crime a été réprouvé par
leus les honnêtes gens en Uruguay, et les
obsèques des deux aviateurs français, cé-
lébrées avant-hier, ont étà imposantes. Le
président de la République d'Uruguay
s'était fait représenter.
De nombreuses personnalités uruguayen-
nes, le chargé n'affaires de France et les
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