Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-01-17
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 17 janvier 1928 17 janvier 1928
Description : 1928/01/17 (A29,N10). 1928/01/17 (A29,N10).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451197h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-NEUVIEME ANNEE. N* 10
L8 NUMERO : 80 CENTIMES
MARDI SOIR, 17 JANVIER 19*8
Les Annales Cctpniales
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La culture du sisal en A. 0. F.
1'1 !–
Au cours de son séjour en A. O. F ., de
novembre 1926 à juin 1927,,la mission Fou-
que a pu largement établir que les possi-
bilités économiques concernant la culture
et l'industrie du sisal en A.O.F. sont consi-
dérables.
En possession d'un matériel de labora-
toire et d'un outillage industriel très com-
plets, elle s'est installée à Dar-Salam, près
de Kayes, sur le terrain d'une des plan-
tations de sisal de la Société des cultures de
Diakandapé.
Son but essentiel était d'établir d'une
façon définitive la technique industrielle de
la fabrication de l'alcool à partir du jus
de sisal. On peut affirmer que ses efforts
ont été, en dépit de difficult nombreuses,
couronnés de succès. Sans vouloir entrer
dans le détail des opérations multiples que
nécessite le traitement des déchets de sisal
pour aboutir à l'obtention du carburant,
nous pouvons cependant signaler les princi-
pales, à titre de documentation :
10 Pressurage des déchets provenant des
défibreuses;
2° Première filtration du jus à travers une
toile métallique pour enlever les particules
solides;
3* Cuisson et stérilisation du jus pour
détruire la chlorophylle, précipiter les ma-
tières albuminoïdes et se débarrasser des
spores de ferment indésirables;
4* Clarification, neutralisation et refroi-
dissement du moût ;
5° Préparation des levains purs et ense-
mencement ;
6° Fermentation dans les cuves ;
70 Distillation.
Ces résultats techniques obtenus, M. Fou-
que s'est préoccupé de savoir si la culture
de l'agave était réellement payante en
A.O. F.
Quels sont tout d'abord les prix de re-
vient à l'usine? On peut les estimer, tou-
jours d'après les chiffres fournis par la mis-
skn à :
30 à 40 fr. la tonne de feuilles rendue à
l'usine ;
1.500 à 1.700 la tonne de fibre;
45 à 80 fr. l'hectolitre d'alcool suivant
l'importance de la distillerie.
Or, la production moyenne par hectare
occupé (les 2/3 étant en production) doit
être de 25 à 30 tonnes de feuilles.
De 700 kg. à 900 kg. de feuilles mar-
chandes.
De 800 à 1.600 litres d'alcool compté
à too*.
A quel prix fibre et alcool peuvent-ils être
vendus en Europe? Actuellement la fibre
de sisal vaut à Liverpool environ 4.600 fr.
la tonne et l'alcool éthylique dénaturé vaut
en France 360 francs l'hectolitre.
Mais, il faut tenir compte que, en ce
qui concerne la fibre, les transports en Eu-
rope représentent une charge considérable
qui peut varier de 700 francs la tonne jus-
qu'à 2.000 francs pour les plantations très
éloignées du chemin de fer et de la côte.
Avec des écarts aussi importants dans le
prix de revient et dans le prix net de vente,
il est assez difficile d'étahlir le revenu net
qTm peut donner par hectare, la culture de
ragave en A.O. F. Mais, si l'on table sur
des chiffres moyens on voit que cette culture
est très rémunératrice.
Ce serait cependant s'exposer à de graves
échecs que de ne pas tenir compte, lors de
la création de sisaleraies, de certaines condi-
tions absolument indispensables. Ces condi-
tions sont les suivantes, pour l'A.O.F. :
i" Chute de pluie comprise à 40 centi-
mètres et 1 m. 30 avec saisons sèches nette-
ment accusées ;
2* Sol préméable, moyennement riche, un
peu calcaire (condition souvent difficile à
remplir en A.O.F.);
30 Disposer autour de l'usine de terrains
ayant au moins 1.500 hectares; ces terrains
seront peu accidentés, mais non inondés;
4° S'assurer le ravitaillement en combus-
tible ;
5" S'assurer la présence d'un point d'eau
abondante ;
6e Etudier les conditions d'évacuation des
produits ;
70 S'assurer enfin pour chaque campagne
la main-d 'œuvre minimum nécessaire à
l'exploitation qui doit être en moyenne de
100 hommes pour 200 hectares. A ce sujet,
M. Fouque suggère un plan d'exploitation
excessivement intéressant (qui est d'ailleurs
pratiqué par les Anglais en Gold-Coast)
ainsi conçu :
L'exploitation comprend une plantation!
de base et une usine centrale de traitement
des feuilles (défibrage, distillerie, etc.).
L'usine centrale est alimentée :
1° Par les feuilles provenant de la plan-
tation de hase de l'entreprise;
20 Par les feuilles fournies par des fermes
indigènes groupées autour de la factorerie,
mais à des distances souvent assez consi-
dérables (15 km.).
L'exploitation centrale fournit aux fermes
les bulbilles à mettre en pépinières. Les
opérations de culture faites par les indigènes
sont conseillées et surveillées par les agro-
nomes de l'entreprise. Les terres sont dé-
frichées, les plantations faites et entretenues
par les indigènes. Aux dates fixées, les feuil-
les sont récoltées par eux et portées aux
Decauville les plus proches. l.a factorerie
garde à sa charge le transport à l'usine et
a, Wte au comptant et au poids la feuille
coupée. -
La simplicité ne la culture du sisal et
de la cueillette des feuilles qui s'effectue
quand on le veut, fait de ces entreprises un
élément fort intéressant pour le développe-
ment des cultures indigènes.
Les études faites par M. Fouque ont déjà
porté des fruits et un mouvement très net
semble se dessiner en faveur de la culture
du sisal. Nous avons indiqué déjà l'existence
de la plantation de Diakandapé. Des plan-
tations nouvelles sont en voie de formation :
au Sénégal, au Sud de Tambacounda (2.000
ha.), au Soudan à Koulenka (sur le Niger),
au Soudan encore à Sama, sur le Niger, en
Haute-Volta près de BoboDioulasso (So-
ciété de Diakandapé), etc.
Les plantations précitées qui existent ou
se préparent représentent une production an-
nuelle qui, dans un proche avenir s'élèvera
à 12.000 tonnes de fibre valant plus de
50 millions de francs et à 140.000 hecto-
litres d'alcool valant plus de 25 millions de
francs.
On peut attendre une production bien plus
élevée ; les colonies de l'A.O.F. peuvent
parfaitement supporter la culture du sisal
sur 75.000 hectares devant produire au
moins 60.000 tonnes de fibre galant 275 mil-
lions de francs et 750.000 hectolitres d'al-
cool valant 150 millions de francs.
Pour conclure, nous pouvons adresser à
M. Fouque et à ses collaborateurs le témoi-
gnage de notre admiration et de notre recon-
naissance pour l'œuvre admirable qu'ils ont
accomplie en trois missions successives, œu-
vre qui contribuera largement à la mise en
valeur de notre domaine colonial.
Georg- Nouelle,
Député de Saône-et-Loire, Secrétaire de la
(ommisston des Colonies, membre de la
Commission des Mines et de la Force Mo-
trice.
8..
L'Aviation Coloniale
Randonnée africaine
Les deux avions de la mission aérienne
nfricuine sont arrivés à Niamey le 15 jan-
vier uprès avoir fait escale à Gao.
Une chaleureuse réception a été faite
aux aviateurs par le Gouverneur p. i.
M. Choteau, et par les chefs indigènes.
Des milliers d'hommes étaient présents
sur le terrain d'atterrissage.
La mission termine ainsi sa randonnée,
dont le point terminus était Niamey.
En raison de la faible capacité des ré-
servoirs des deux avions, il est impossible
de revenir par la voie saharienne. Le re-
tour se fera par la Haute-Volta, le Soudan
et le Sénégal, où existent de nombreux dé-
pôts d'essence.
Partout sur leur passage, les aviateurs
ont eu la forte impression du prestige dont
jouit la France dans ses colonies : ils
croient possible de développer dans ces
pays le service postal aérien.
France-Amérique du Sud
Des voyages d'essais et de mise au point
ont lieu actuellement soit par avions, sur
les secteurs terrestres Toulouse-Casablan-
ca-Dakar et Pcrnambouc-Bio de Juneiro-
Huenos-Aires, soit par avisos, sur le tron-
çon maritime lies du Cap-Vert-Ile de No-
ronha.
La date de la mise en service régulier
de la ligne France-Amérique du Sud est
fixée au Jar mars prochain.
Suisse-Maroc
L'aviateur suisse Wirth, qui avait dû at-
terrir a Frontignan et dont l'appareil vient
d'être complètement réparé, a effectué hier
après-midi un vol d'essai qui lui a donné
toute satisfaction, \irth a dû reprendre
son raid pour le Maroc ce matin.
Bruxelles-Congo
Le train transpartant l'aviateur Me-
daets convalescent, est arrivé hier à 7 h.25
du soir, à Paris, à la gare de l'Est.
Le général du llois, attaché militaire de
Belgique, a tenu à aller saluer le vaillant
aviateur à son passage dans notre capitale
et s'est longuement entretenu avec lui, lui
témoignant ainsi sa sympathie et son ad-
mimtlOn. Il a fait, avec Medaets, dans son
wagon spécial, le court voyage de la gare
de l'Est à la gare du Nord. La voiture de
Paviateur a été ensuite accrochée à un
train en partance pour Bruxelles.
En Italie
L'effort de l'Italie pour le développement
de son aviation est considérable et les ré-
sultats sont en proportion.
L'établissement de bases aériennes nom-
breuses sur ses frontières et principale-
ment en Méditerranée doit attirer tout
particulièrement notre attention.
Actuellement, disait le sous-secrétaire d'Etat
à l'aéronautique, le réseau des bases aériennes,
constitué par Tarente, Léros, Tobruck, llengasi,
Tripoli, Augusta, nous donne une sécurité suf-
fisante pour notre situation en Méditerranée, où
la liberté de mouvement est indispensable A la
respiration de notre péninsule,
« Cette liberté est assurée dés aujourd'hui
par les caractéristiques des appareils existants.
« Léros est A 9 b. <0 de ftome, Tobnick A
3 h. 26 de Benpasi, Tripoli a 5 h. 20 de Rcngnsi
et à 6 heures de Rome. )
Tout le bassin oriental de la Méditerra-
née peut être surveillé par les escadres
aériennes italiennes.
Dans la seule 'partie occidentale de la
frlpolitaine, d'après une de ses revues aé-
ronautiques, l'ltaliû disposerait de :
in Pour ses hydravions des bases de
Zouagha, Tripoli, Misurata-Marina ;
9° Pour ses avions des aéroports de
Home, Mellaha, Misurata-Marina, Mida,
Zouagha ;
3° Avec, en plus les terrains de secours
de Naimit, Giose, Marset-Zouagha, S.-El-
fitmem, Amia, Zaouïa, S. nilab, Souari-
ben-Adem, tOhourinu, Garaballi, Tahouma,
Tininai, Zllten, Saut-ot-Greon, neni-Olid,
Rou-Tala, Schenoch, lloud-Cheddatica,
Rouerat-el-Sun, Sirta.
Produits coloniaux
00
l'ai déjà indiqué, à cette place
ce qu'était le théisme, et calmé f
inquiétudes de ceux qui femeràient
que, sous ce titre, je veuille les entraîner
dans les broussailles d'une discussion mé-
taphysique. Le théisme, c'est F abus du thé.
On appelle même théiques les fanatiques du
thé. Or, un de mes derniers articles parus
ici m'a valu sur les dangers du théisme
quelques lettres où j'ai retrouvé tout ce que
nous savions, tout ce que nous avons lu et
entendu sur ce sujet.
On me rappelle que les feuilles de thé
desséchées renferment le double de caféine
que les grains de café (on oublie cette ob
vation de bon sens qu'on emploie pour une
infusion beaucoup moins de feuilles de thé
que de grains de café). On' me rappelle
aussi que le buveur de thé se reconnaît à
son hypersensibilité, à son hypertension ar-
térielle, à ses palpitations cardiaques, à son
amaigrissement, etc., etc. le n'ignore riefl
de tout cela, sans être grand clerc dans la
science d'Hippocrate, et je me souviens
avoir montré assez souvent la stupide in-
conscience de ces ennemis des boissons hy-
giéniques et du vin qui s'imaginent que les
8 ou 9 degrés d'alcool qu'absorbe un homme
dans un litre de vin ont pour le système
nerveux plus d'inconvénients que les 3,5 0/0
de caféine que referment les thés - Illpé-
rieurs.
Mais il s'agit, encore une loIS, de Fusage
et non de l'abus. Un autre de mes lecteurs
me communique une étude sur le théisme
dans l'Afrique du Notd et plus particulière-
ment en Tunisie. Au thé, on attribue la res-
ponsabilité d'une décadence physique et
morale, dénoncée chez les ruraux tunisiens :
paresse, état nerveux déplorable, tendance
à la tuberculose par suite de ce breuvage
qui trompe la faim, etc., etc. Le directeur
de l'hygiène publique, il y a deux ans, dé-
clarait :
9 Autrefois, les longs jours des sensons
creuses étaient occupés, par les hommes, le
matin au jeu de la Khesbga (variété de jeu
d'échecs), Vaprès-midi au sport de la Koura
(balle) et la nuit au sport universel, le zna
(1recherche et poursuite des femmes). Or, que
voyons-nous maintenant chez les ruraux tuni-
siens f Du matin au soir, pendant toute la
féumie et une grande partie de la nuit, ils
sont accroupis à boire et à ne rien faire,
autour de la bouilloire de thé. Le désrspdr
est au camp des femmes : les hommes ne
sont plus des hommes! clament-elles, n'y
a-t-il donc pas de beylick à Tunis pour leur
défendre l'abus du thé. »
Cet appel des femmes est certes émou-
vant, et leur haine contre la bouilloire, où
l'amour est noyé dans la boisson chaude,
part d'un bon naturel. Impropres au sport
universel, impropres au tremail des champs,
les ruraux tunisiens doivent être arrachés
aux dangers du théisme. S'il est vrai qu'ils
emploient à leur nourriture dix fois moins
d1 argent qu'à leur thé, des mesures énergi-
ques doivent être prises, d'autant plus que
la 10fon de préparer le thé en Tunisie, par
décoction prolongée et répétée, est plus par-
ticulièrement nocive. Qu'on ait songé à éle-
ver de 10 à 60 francs par kilo les droits
d'entrée qui frappent, le thé à Vimportation
en Tunisie, c'est un des moyens de dtjerHf,
insuffisant à lui seul, mais dont on ne scru
rait nier l'efficacité. La Tunisie consom-
mait, en 1914, 200.000 kilos de thé annuel-
lement; elle en a importe 1.200.000 kilos
en 192. Elle en importera moins si des
droits très lourds pèsent sur cette marchan-
dise.
Mais là n'est pas la question. Si, par une
politique Tésol,,, on parvenait à abaisser à
200.000 kilos le chiffre des importations,
le raisonnement que je tiens ne varierait
pas. Je continuerais à affirmer qu'il vaut
mieux cfue les thés consommés en Tunisie
tomme dans la métropole, comme dans la
plus grande France, soient des thés fran-
fais, puisqu'ils ne le cèdent en rien aux
autres. Ce raisonnement tient pour tous nos
produits coloniaux, et il n'est, affaibli en
rien par le fait que, dépassant de beaucoup
c * qui est juste et raisonnable, des consom-
mateurs de ces produits ruinent leur santé et
celle de leur race. Sans cela, l'argument
tiendrait contre les eaux minérales, purga-
tives ou diurétiques, car un homme qui em-
ploierait dix fois plus d'argent, à ingurgiter
des eaux qu'à se nourrir ne paraitrait pas
très brillant au sport universel et exciterait
en même temps les récriminations de la
femme et les vifs reproches de son patron.
Mario Roaatan,
Sétialetir de Iludmutt, ancien mtniatrt
VIee-prêaident de la Commission
sénatoriale de* (MHtmte*.
-–
An Cliiie ne "ftlrllue Française
Le Comité de l'Afrique française a élu pré-
sident M. Albert Lebrun. vice-président du
Sénat, en remplacement de M. Jonnart. dé-
cédé..
Le Comité, qui a trente-sept années d exis-
tence, n'a eu que deux présidents avant M.
Albert Lebnm : le prince Auguste d'Aren-
berg et M. Jonnart.
Après avoir procédé à cette élection, le Co-
mité a entendu une communication de M. le
Gouverneur Bonnecairère, commissaire de la
République au Togo, sur la situation de ce
pays sous mandat.
- Rappelons aussi que le Comité de l'Afri-
que française n'a eu que deux secrétaires gé,.
néraux depuis sa fondation, le regretté Hany
Alyi tué en duel par M. Le Chatelier au len-
demain même de la fondation du Comité et son
beau-frère, notre excellent ami Auguste Ter-
rier, actuellement encore en fonction.
Candidatures
–Dans liséré
M. Vatin-Pérignon, qui fut pendant de
bagues années chef du cabinet civil du Ré-
sident général de France au Maroc et est
resté le collaborateur dévoué du maréchal
Lyautey, commissaire général de l'Exposi-
tion coloniale internationale de 193 1, a
posé sa candidature, sous les auspices de
l'Union nationale républicaine, dans la 30
circonscription de Grenoble.
C'est cette circonscription qu'a représentée
pendant huit ans M. Léon Perrier, minis-
tre des Colonies, avant d'entrer au Sénat
en 1920.
En Seine-et-Marne
M. L.-A. Gaboriaud, ancien administra-
teur des colonies, ancien administrateur de
plusieurs sociétés. coloniales, a été désigné
par le parti radical-socialiste dans l'arron-
dissement fie Melun, dont il est conseiller
général.
Il a comme concurrents M. Chaussy, dé-
puté sortant S. F. 1.0., et M. Cravoisier, an-
cien maire de Melun, Union nationale.
Dans le Rhône
M. Edouard Herriot n'ayant pas donné
suite à sa première manifestation et retirant
sa candidature devant celle de M. Victor
Augagneur, nous n'assisterons pas au com-
bat des deux maires.
C'est M. Marius Moutet, député sortant,
socialiste S. F.I.O., qui sera candidat con-
tre l'ancien Gouverneur général de l'Afri-
que Equatoriale Française,
On sait que M. Marius Moutet s'est fait,
depuis dix ans, l'avocat passionné de toutes
les revendications des indigènes roloniaux.
laemi
Cinéma Colonial
La « Croisière Noire » à Londres
Hier soir, à Londres, au bénéfice de l'ins-
titution nationale des canots de sauvetage de
Grande-Bretagne, a été donnée une représen-
tation du beau film la Croisière Noire.
Le prince de Galles, président d'honneur
de l'institution, avait, au préalable, ""donné,
dans ses appartements de Marlborough Hou-
se, un dîner de quinze couverts auquel as-
sistaient le duc et la duchesse d'York, sir
Godefrey Barring, président du Comité de
direction de l'institution, M. et Mme André
Citroën, MM. Haardt et Audouin-Dubreuil.
A la représentation de gala qui eut lieu
au Plaza Théâtre et à laquelle assistait, en
dehors des personnalités citées plus haut,
tout ce que Londres compte de membres de
la haute société anglaise, on remarquait :
J..pI'iDce et la princesse Arthur de Con-
naught, la duchesse de Norfolk, la duchesse
de Portland, la marquise de Londonderry, les
ambassadeurs de France et des Etats-Unis,
le général sir Geore' Milne, sir William
Tyrrell, du Foreign Office, etc.
Le public anglais acclama et applaudit tout
à la fois à la beauté du film au point de vue
colonial et au sentiment philanthropique des
organisateurs de cette soirée, dont les re-
cettes vont entièrement au bénéfice de l'Ins-
titution nationale des canots de sauvetage.
AU CONSEIL D'ETAT
–
M. Bouvard, professeur en Indochine
gagne son procès
A la requête de M. Bouvard, professeur
principal de 3® classe de l'enseignement du
premier degiV- de l'Indochine, le Conseil
d'Etat a annulé un arrêté en date du 18 août
1924 du Gouverneur Général de l'Indochine,
révoquant le requérant, lequel, dans son re-
cours introduit, faisait remarquer :
,0 Que le président du Conseil d'enquête
avait été désigné par le Gouverneur de la
Cochinchine, alors que, d'après l'article 31
d'un arrêté du Gouverneur Général de l'In-
dochine du 20 janvier 1921, cette désignation
doit être faite par le Gouverneur Général ;
2° Contrairement à la circulaire ministé-
rielle du 25 février 1909, deux personnes
étrangères au Conseil avaient eu connais-
sance de l'arrêté déférant le requérant au
Conseil d'enquête ;
30 Le requérant avait été l'objet d'une
sanction pour des faits étrangers au service
et révélés par des enquêtes non contradictoi-
res ;
4° L'article 65 de la loi du 22 avril 1905
avait été violé (communication du dossier
après l'ouverture de l'instruction, dossier
communiqué à des tiers);
50 Dans la direction des débats, le prési-
dent - du - Conseil -- d'enquête avait déféré aux
suggérions de simples témoins ;
60 Il avait été fait état de lettres ano-
nymes, etc.
Statuant sur cette affaire, le Conseil d'Etat,
retenant les griefs invoqués par M. Bouvard,
a décidé que ce dernier était fondé à soute-
nir que l'arrêté attaqué avait été rendu sur
une procédure irréeutiere.
Dès lors ainsi que dit plus haut l'ar-
rêté du Gouverneur Général de l'Indochine
en date du 18 avril 1924, révoquant M. Bou-
vard, a été annulé.
.Ia 1
BErttlES IE l imOCIIIE
0 - 0 -
A la Foire de Saigon
Le roi du Cambodge, a été reçu officiel-
lement à l'Hôtel de Ville de Saigon. D'au-
tre part, le (iouverneur de la colonie a
donné, en l'honneur du Roi, une grande
soirée à laquelle ont participé les danseu-
ses du palais tir pnom..pcnh.
Parmi les mitres visiteurs de marque,
"p,nu. à Saigon pour ta Foire, on cite plu-
sieurs personnalités du Commerce et de
l'Industrie des ilri; de la Sondr, et notam-
ment M. Sedomberg, directeur du Com-
merce au Gouvernement des Indes \fVr-
tandaises, accompagné par M. Rodnrd,
consul général de France A Ratavia.
Navire japonais à Saïgon
Le navire KoknkoMaru, du service scien-
tifique des pèches du gouvernement japo-
nai., qui se livre à des rechert "es méthodi-
ques flans la meY de Chine, est arrivé à
Saigon.
A la commission de l'Algérie,
des Colonies et des Protectorats
La Commission des Colonies se réunira de-
main mercredi 18 janvier à 15 heures.
A l'ordre du jour figurent :
1° L'audition de M. le Ministre des Co-
lonies sur les conditions d'utilisation de la
main-d' œuvre indigène aux colonies ;
2° Questions diverses.
Un bracelet d'Antinéa
dans les fouilles de Glozel!
Ceci paraît fabuleux, et pourtant. à Glo-
zel tout peut être authentique, comme tout peut
être faux.
Et si les fouilles sont authentiques, que
penser de la découverte parmi les bijoux de
Glozel d'un bracelet de pierre semblable à
celui que rapporta du Hoggar (pays d'Anti-
néa) M. Reygasse, l'explorateur de ces con-
fins du désert.
Parmi les caractères relevés sur certains
objets de Glozel, a déclaré M. Reygasse à
l'un de nos confrères, il est indiscuta-
ble, indubitable, que beaucoup sont d'origine
touareg ; ils ont une parenté certaine avec les
signes de l'alphabet tifinar, d'où sont sortis
les dialectes touareg et berbère. Pourquoi ces
caractères sont-ils tifinar ? Ont-ils été copiés ?
Je n'en aaia rien, mais ils sont éYidenta. »
Le bracelet de Glozel intrigua fort l'explo-
rateur qui, dans son prochain voyage au Hog-
gar, trouvera peut-être la solution de Glozel
et peut-être même avec l'aide d'Antinéa, car
il doit la connaître.
E. D.
LE TRANSSAHARIEN
0- 0 -
Tous les budgets pour 1928 étant déjà arrê-
tés, c' est tous ferme de crédits supplémentaires
que les divas uvemements intéreués (Algé-
rie, Tunisie, Maroc, Afrique Occidentale
française) auront à faire adopter les crédits
prévus par le projet de loi, créant un office du
Transsaharien suivant les modalités indiquées
dans les Aimâtes Coloniales du 10 janvier
1928.
En Algérie, une session extraordinaire des
Délégations financières aura lieu le 23 janvier.
Elle sera saisie par le Gouverneur Général de
la question du Transsaharien et du crédit de
1 million 500.000 francs prévu pour l'exercice
actuel.
Pour éclairer cette assemblée sur le projet
de loi qui doit être soumis prochainement aux
Chambres, et sur l'économie générale du pro-
jet, M. ScLwob. directeur général des Che-
mins de Fer au Ministère des Travaux publics,
se rendra h Alger et fournira Jt .•xpMcatïon j
utiles aux Délégations firunciéreî
Notons à ce sujet que it « Délégation* fin<'.!\
cières algériennes auront toaierteiit à <• ̃ pro-
noncer sur un projet d'emprunt pour i a.'e facv
aux réparation» de® dommage- pr("l:;t! pai
les inondation.* st sur Ici; crédir j prévoir pour
les fêtes du C'nc,:<\jrc de L pme d'Alger.
--. - -̃ -
Les sauterelle* pélerinea
dans le Sud Algérien
---0-0--
Les postes antiacridiens des Territoires du
Sud signalent depuis quelque temps des vols
de sauterelles pèlerines (Schistocerca pere-
grina)
-- Les acridiens signalés pour la première fois
au début du mois d'octobre, dans la région du
Touat, sont actuellement, d'une part, dans
l' annexe d'Ouantla à Erg Megraoun, au sud
d'inifel, et à rlassi Gnifida, au sud-est
d'Ouarala; quelques individus isolés sont
même parvenus à proximité immédiate d*
l'oasis ; d'autre part, dans l'annexe de Timi-
moun. à Gouguiront, Hassi Joyeux, Aougue-
rout. Oued Amouzine.
Plus à l'est encore, dans la vallée de la
Saoura et jusqu à Fabetbata. les sauterelles
sont également signalées. Les vols sont assez
peu importants, mais ils constituent néanmoins
une menace pour le Nord-Africain au prin-
temps prochau.
Un agent du service de la Défense des Cul-
tures, spécialisé dans l'étude des acridiens,
vient d'être envoyé dans les Territoires du Sud
avec mission d' y recueillir tous les renseigne-
ments possibles sur les vols d' acridiens.
Au surplus, les moyens de lutte contre l'in- 1
vasion sont actuellement bien au point et doi-
vent permettre de limiter les dégâts. La Colo-.
nie dispose également d'un matériel antiacri-
dien important, en bon état de fonctionnement,
que des achats actuellement en cours permet-
tront encore d'augmenter sensiblement à brève
échéance.
etoi
LE RHUM
en Nouvelle-Calédonie
Nous avons annoncé, il y a déjà quelque
temps, que l'usine sucrière de Bourail allait
retrouver son activité.
La fabrication du rhum en Nouvelle-Calé-
donie n' est pas nouvelle. Bourail était, depuis
longtemps, un centre de culture de la canne.
La remise en marche de l'usine, dont le ma-
tériel a été renouvelé, va rendre à la colonie
la réputation dont elle jouissait avec les rhums
de Koé, de Saint-Louis et de Bacouya.
Le rendement de la canne à sucre de la
région de Bourail a été de 130 à 140 tonnes
à l'hectare, alors qu' aux Antilles il est en
moyenne de 80 à 90 tonnes.
En ce moment, on procède à la sélection
des plants qui ont plusieurs provenances. Il y
en a d'abord de Bourail. il en est venu de
Saint-Louis (en NouvelleCatédonic), de Ta-
hiti, de fava.
Tous les essais donnent bon espoir, et déjà
il a été dépensé près de 2 millions pour la
remise en état de t' usine de Bourail.
DJIBOUTI
Il fut un moment question d'étahlit. uu
port Iiune à Djibouti, mais la cession d'un
jKjrt n'est pas un geste anodin. Jiii l'espèce,
clh; eût entraîné l'abandon de nos recettes
¡-UI" conséquent celui de la colonie. lème
si la France, ce qui est bien improbable,
avait consenti a payer les quelques mil-
lions nécessaires ù l'entretien de la colo-
nie, nous aurions été obligés de pari ir. Le
lrwic des .'sclaves et celui des armes n'au-
raient ¡pas lardé à s'installer à Djilxjuti, ce
qui eût ét'j prétexte, pour h-.s puissances
voisines, d'y venir faire la police et d'y
rester.
M. CUapon-Buissac, Gouverneur de lu
Côte française des Somalis, a dr-clarô à
ce sujet à notre confrère M. l'ayniond Les-
tonnut :
« J'ai heureusement réussi à convaincre
le Gouvernement de l'impérieuse nécessité
d'opposer un refus formel à la demande de
l'mnuptc et nous sommes demeurés eJitflt
nous, ici, en Somalie française, plus ferme-
ment que jamais. »
Il fallait ensuite occuper réellement les
territoires que nous avaient reconnus les
traités, car les absents ont toujours tort :
« Sur le détroit de Bab-el-Mandeb, cinq
postes de surveillance ont été eréé-s,- qui
affirment notre droit de propriété. En Un,
en avril et mai derniers, à la suite d'une
longue préparation politique et en prévi-
sion de la mort du sultan, qui, on effet, est
survenue en août, j'ai l'ait occuper le sulta-
nat de Tadjourah, sans qu'il y ait (U de-
part et d'autre ni un mort, ni un blessé. J.
Et voici ce qui reste ù faire :
» Kn attendant la construction d'un nou-
veau port, les travaux se j»oursuivenl acti-
vement pour l'amélioration du vieux port
devenu tout il fait insuffisant, pour le per-
fectionnement du balisage et des phares,
pour l'installation de citernes à nglzout qui
affranchiront, les navires français du tribut
qu'ils paient à Adcn pour se ravitailler de
ce eombustiblc et qui permettront aux navi-
res étrangers de trouver ici tout oe qu'il
leur faut il ne manque (tue le mazout.
« Pourtant, il nous manque aussi un sta-
tionnaire : la marine a retiré celui qui IlOUS
était ai utile pour la police de la cOte. Il
est regrettable que la Hotte de guerre fran-
çaise ne soit pas représentée diins les eaux
de la côte des Somalis. où les Anglais et
les Italiens entretiennent de belles unités.
L'aviation française non plus n'est pas
représentée, alors que les couleurs de noe
voisins sillonnent le ciel. Nous mettons ti-ole
jours pour aller à Addis-Abeba, alors que
ce serait l'affaire de quelques heures en
avion. »
En conclusion, le Gouverneur souhaite
que la métropole connaisse mieux la valeur
e Djibouti, justement appelé « porte de
l'Orient ».
Une "route du pétrole"
à M adagascar
-- -i.t-Cr---
Le 4 :a.n'.dti, lieu à i\'i.l(j1 inauguration de L. loutô qui rolie BenKI;.,:
au pe'.it r-ort cot'.rr ijo [ainbohorano s J-.
,.;.,,1 de Mozarabn-jr". H qui .t:I :oit u , .:'\-
,: '1;'; roiitr ,t.t, )!?.•> -, • pir ::';..
> ̃ e :nlls.l'un d. prr.du'îs f-étroit-
ri ro; lorsque ic. exploitations de la Compagnie
Minière des Pétroles de Madagascar seront en
période de rendement.
Cette route, ou plutôt cette piste, commea-
cée depuis de nombreuses années, a vu son
tracé modifié à plusieurs reprises. Le tracé
actuel date de 1925 et s'étend sur 150 kilo-
mètres entre Tambohorano et Bémotanga. EJte
s'élève en pente douce depuis la mer jusqu'au
km. 80, à 200 m. d'altitude, traverse les mas-
sifs de r Antatika et du Fonjay, en demeurant
sifs de k a et du Fon)ay. en demeurant
à des altitudes inférieures à 400 m. pour
redescendre sur la plaine triasique, dont l'alri-
tude moyenne est de 360 mètres.
Bien que tout le matériel de la Compagnie
Minière des Pétroles de Madagascar ait dû
emprunter une autre piste, beaucoup plus lon-
gue, à partir de Besalampy, pour s' acheminer
jusqu'à Bemolanga, où - il est actuellement
rendu à pied d œuvre, la nouvelle qui vient
d'être reçue ne peut manquer d'intéresser l'in-
dustrie du pétrole. -
Il convient de féliciter le Gouvernement
général de la colonie, qui a compnt l'impor-
tance capitale de la question et le très grand
intérêt que présentent les gisements de Bemo-
langa, puisque la création de cette route est
le résultat de ses efforts et le fruit d'études et
de travaux d'une durée de plusieurs années.
-- --------
A Madagascar
---0-0--
L'essence de levana
Cette essence est extraite de la plante dont
le nom botanique est Hclichrysum-Benthamie.
Ce végétal est très fréquent sur toutes les
montagnes du centre de la Grande lie ; son
port est celui d'une petite bruyère dont les ra-
meaux seraient mous. Son odeur rappelle celle
du Génépi de nos Alpes.
Toutes les quantités exportées jusqu'à pré-
sent (43 kilos d'essence pour le quatrième tri-
mestre de 1925) ont été préparées par un
colon de la province de Fianarantsoa.
M. Aup. Chevalier. l éminent botaniste du
Muséum, écrit à ce sujet au Bulletin Econo-
mique du Gouvernement Général de Madagas-
car :
m Tout récemment, nous avons reçu de M.
Leçonte, colon à Madagascar, des échantil-
lons d'une plante de la famille des Compo-
sées, à odeur très pénétrante, rappelant plus
ou moins celle du thymol ou de la santonine,
pouvant se distiller, et - dont on cherche actuel-
lement I utilisation. L odeur est si forte et si
persistante que le laboratoire où avait été dé-
ballé un petit échantillon est resté imprégné de
ce parfum pendant plusieurs jour,
« Nous avons soumi s des échantillons de
la plante en question à M. Humbert. chef de
travaux à la Faculté des Sc iences d'Alger, et
spécialiste des Composées de Mad.v, - !'
L8 NUMERO : 80 CENTIMES
MARDI SOIR, 17 JANVIER 19*8
Les Annales Cctpniales
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La culture du sisal en A. 0. F.
1'1 !–
Au cours de son séjour en A. O. F ., de
novembre 1926 à juin 1927,,la mission Fou-
que a pu largement établir que les possi-
bilités économiques concernant la culture
et l'industrie du sisal en A.O.F. sont consi-
dérables.
En possession d'un matériel de labora-
toire et d'un outillage industriel très com-
plets, elle s'est installée à Dar-Salam, près
de Kayes, sur le terrain d'une des plan-
tations de sisal de la Société des cultures de
Diakandapé.
Son but essentiel était d'établir d'une
façon définitive la technique industrielle de
la fabrication de l'alcool à partir du jus
de sisal. On peut affirmer que ses efforts
ont été, en dépit de difficult nombreuses,
couronnés de succès. Sans vouloir entrer
dans le détail des opérations multiples que
nécessite le traitement des déchets de sisal
pour aboutir à l'obtention du carburant,
nous pouvons cependant signaler les princi-
pales, à titre de documentation :
10 Pressurage des déchets provenant des
défibreuses;
2° Première filtration du jus à travers une
toile métallique pour enlever les particules
solides;
3* Cuisson et stérilisation du jus pour
détruire la chlorophylle, précipiter les ma-
tières albuminoïdes et se débarrasser des
spores de ferment indésirables;
4* Clarification, neutralisation et refroi-
dissement du moût ;
5° Préparation des levains purs et ense-
mencement ;
6° Fermentation dans les cuves ;
70 Distillation.
Ces résultats techniques obtenus, M. Fou-
que s'est préoccupé de savoir si la culture
de l'agave était réellement payante en
A.O. F.
Quels sont tout d'abord les prix de re-
vient à l'usine? On peut les estimer, tou-
jours d'après les chiffres fournis par la mis-
skn à :
30 à 40 fr. la tonne de feuilles rendue à
l'usine ;
1.500 à 1.700 la tonne de fibre;
45 à 80 fr. l'hectolitre d'alcool suivant
l'importance de la distillerie.
Or, la production moyenne par hectare
occupé (les 2/3 étant en production) doit
être de 25 à 30 tonnes de feuilles.
De 700 kg. à 900 kg. de feuilles mar-
chandes.
De 800 à 1.600 litres d'alcool compté
à too*.
A quel prix fibre et alcool peuvent-ils être
vendus en Europe? Actuellement la fibre
de sisal vaut à Liverpool environ 4.600 fr.
la tonne et l'alcool éthylique dénaturé vaut
en France 360 francs l'hectolitre.
Mais, il faut tenir compte que, en ce
qui concerne la fibre, les transports en Eu-
rope représentent une charge considérable
qui peut varier de 700 francs la tonne jus-
qu'à 2.000 francs pour les plantations très
éloignées du chemin de fer et de la côte.
Avec des écarts aussi importants dans le
prix de revient et dans le prix net de vente,
il est assez difficile d'étahlir le revenu net
qTm peut donner par hectare, la culture de
ragave en A.O. F. Mais, si l'on table sur
des chiffres moyens on voit que cette culture
est très rémunératrice.
Ce serait cependant s'exposer à de graves
échecs que de ne pas tenir compte, lors de
la création de sisaleraies, de certaines condi-
tions absolument indispensables. Ces condi-
tions sont les suivantes, pour l'A.O.F. :
i" Chute de pluie comprise à 40 centi-
mètres et 1 m. 30 avec saisons sèches nette-
ment accusées ;
2* Sol préméable, moyennement riche, un
peu calcaire (condition souvent difficile à
remplir en A.O.F.);
30 Disposer autour de l'usine de terrains
ayant au moins 1.500 hectares; ces terrains
seront peu accidentés, mais non inondés;
4° S'assurer le ravitaillement en combus-
tible ;
5" S'assurer la présence d'un point d'eau
abondante ;
6e Etudier les conditions d'évacuation des
produits ;
70 S'assurer enfin pour chaque campagne
la main-d 'œuvre minimum nécessaire à
l'exploitation qui doit être en moyenne de
100 hommes pour 200 hectares. A ce sujet,
M. Fouque suggère un plan d'exploitation
excessivement intéressant (qui est d'ailleurs
pratiqué par les Anglais en Gold-Coast)
ainsi conçu :
L'exploitation comprend une plantation!
de base et une usine centrale de traitement
des feuilles (défibrage, distillerie, etc.).
L'usine centrale est alimentée :
1° Par les feuilles provenant de la plan-
tation de hase de l'entreprise;
20 Par les feuilles fournies par des fermes
indigènes groupées autour de la factorerie,
mais à des distances souvent assez consi-
dérables (15 km.).
L'exploitation centrale fournit aux fermes
les bulbilles à mettre en pépinières. Les
opérations de culture faites par les indigènes
sont conseillées et surveillées par les agro-
nomes de l'entreprise. Les terres sont dé-
frichées, les plantations faites et entretenues
par les indigènes. Aux dates fixées, les feuil-
les sont récoltées par eux et portées aux
Decauville les plus proches. l.a factorerie
garde à sa charge le transport à l'usine et
a, Wte au comptant et au poids la feuille
coupée. -
La simplicité ne la culture du sisal et
de la cueillette des feuilles qui s'effectue
quand on le veut, fait de ces entreprises un
élément fort intéressant pour le développe-
ment des cultures indigènes.
Les études faites par M. Fouque ont déjà
porté des fruits et un mouvement très net
semble se dessiner en faveur de la culture
du sisal. Nous avons indiqué déjà l'existence
de la plantation de Diakandapé. Des plan-
tations nouvelles sont en voie de formation :
au Sénégal, au Sud de Tambacounda (2.000
ha.), au Soudan à Koulenka (sur le Niger),
au Soudan encore à Sama, sur le Niger, en
Haute-Volta près de BoboDioulasso (So-
ciété de Diakandapé), etc.
Les plantations précitées qui existent ou
se préparent représentent une production an-
nuelle qui, dans un proche avenir s'élèvera
à 12.000 tonnes de fibre valant plus de
50 millions de francs et à 140.000 hecto-
litres d'alcool valant plus de 25 millions de
francs.
On peut attendre une production bien plus
élevée ; les colonies de l'A.O.F. peuvent
parfaitement supporter la culture du sisal
sur 75.000 hectares devant produire au
moins 60.000 tonnes de fibre galant 275 mil-
lions de francs et 750.000 hectolitres d'al-
cool valant 150 millions de francs.
Pour conclure, nous pouvons adresser à
M. Fouque et à ses collaborateurs le témoi-
gnage de notre admiration et de notre recon-
naissance pour l'œuvre admirable qu'ils ont
accomplie en trois missions successives, œu-
vre qui contribuera largement à la mise en
valeur de notre domaine colonial.
Georg- Nouelle,
Député de Saône-et-Loire, Secrétaire de la
(ommisston des Colonies, membre de la
Commission des Mines et de la Force Mo-
trice.
8..
L'Aviation Coloniale
Randonnée africaine
Les deux avions de la mission aérienne
nfricuine sont arrivés à Niamey le 15 jan-
vier uprès avoir fait escale à Gao.
Une chaleureuse réception a été faite
aux aviateurs par le Gouverneur p. i.
M. Choteau, et par les chefs indigènes.
Des milliers d'hommes étaient présents
sur le terrain d'atterrissage.
La mission termine ainsi sa randonnée,
dont le point terminus était Niamey.
En raison de la faible capacité des ré-
servoirs des deux avions, il est impossible
de revenir par la voie saharienne. Le re-
tour se fera par la Haute-Volta, le Soudan
et le Sénégal, où existent de nombreux dé-
pôts d'essence.
Partout sur leur passage, les aviateurs
ont eu la forte impression du prestige dont
jouit la France dans ses colonies : ils
croient possible de développer dans ces
pays le service postal aérien.
France-Amérique du Sud
Des voyages d'essais et de mise au point
ont lieu actuellement soit par avions, sur
les secteurs terrestres Toulouse-Casablan-
ca-Dakar et Pcrnambouc-Bio de Juneiro-
Huenos-Aires, soit par avisos, sur le tron-
çon maritime lies du Cap-Vert-Ile de No-
ronha.
La date de la mise en service régulier
de la ligne France-Amérique du Sud est
fixée au Jar mars prochain.
Suisse-Maroc
L'aviateur suisse Wirth, qui avait dû at-
terrir a Frontignan et dont l'appareil vient
d'être complètement réparé, a effectué hier
après-midi un vol d'essai qui lui a donné
toute satisfaction, \irth a dû reprendre
son raid pour le Maroc ce matin.
Bruxelles-Congo
Le train transpartant l'aviateur Me-
daets convalescent, est arrivé hier à 7 h.25
du soir, à Paris, à la gare de l'Est.
Le général du llois, attaché militaire de
Belgique, a tenu à aller saluer le vaillant
aviateur à son passage dans notre capitale
et s'est longuement entretenu avec lui, lui
témoignant ainsi sa sympathie et son ad-
mimtlOn. Il a fait, avec Medaets, dans son
wagon spécial, le court voyage de la gare
de l'Est à la gare du Nord. La voiture de
Paviateur a été ensuite accrochée à un
train en partance pour Bruxelles.
En Italie
L'effort de l'Italie pour le développement
de son aviation est considérable et les ré-
sultats sont en proportion.
L'établissement de bases aériennes nom-
breuses sur ses frontières et principale-
ment en Méditerranée doit attirer tout
particulièrement notre attention.
Actuellement, disait le sous-secrétaire d'Etat
à l'aéronautique, le réseau des bases aériennes,
constitué par Tarente, Léros, Tobruck, llengasi,
Tripoli, Augusta, nous donne une sécurité suf-
fisante pour notre situation en Méditerranée, où
la liberté de mouvement est indispensable A la
respiration de notre péninsule,
« Cette liberté est assurée dés aujourd'hui
par les caractéristiques des appareils existants.
« Léros est A 9 b. <0 de ftome, Tobnick A
3 h. 26 de Benpasi, Tripoli a 5 h. 20 de Rcngnsi
et à 6 heures de Rome. )
Tout le bassin oriental de la Méditerra-
née peut être surveillé par les escadres
aériennes italiennes.
Dans la seule 'partie occidentale de la
frlpolitaine, d'après une de ses revues aé-
ronautiques, l'ltaliû disposerait de :
in Pour ses hydravions des bases de
Zouagha, Tripoli, Misurata-Marina ;
9° Pour ses avions des aéroports de
Home, Mellaha, Misurata-Marina, Mida,
Zouagha ;
3° Avec, en plus les terrains de secours
de Naimit, Giose, Marset-Zouagha, S.-El-
fitmem, Amia, Zaouïa, S. nilab, Souari-
ben-Adem, tOhourinu, Garaballi, Tahouma,
Tininai, Zllten, Saut-ot-Greon, neni-Olid,
Rou-Tala, Schenoch, lloud-Cheddatica,
Rouerat-el-Sun, Sirta.
Produits coloniaux
00
l'ai déjà indiqué, à cette place
ce qu'était le théisme, et calmé f
inquiétudes de ceux qui femeràient
que, sous ce titre, je veuille les entraîner
dans les broussailles d'une discussion mé-
taphysique. Le théisme, c'est F abus du thé.
On appelle même théiques les fanatiques du
thé. Or, un de mes derniers articles parus
ici m'a valu sur les dangers du théisme
quelques lettres où j'ai retrouvé tout ce que
nous savions, tout ce que nous avons lu et
entendu sur ce sujet.
On me rappelle que les feuilles de thé
desséchées renferment le double de caféine
que les grains de café (on oublie cette ob
vation de bon sens qu'on emploie pour une
infusion beaucoup moins de feuilles de thé
que de grains de café). On' me rappelle
aussi que le buveur de thé se reconnaît à
son hypersensibilité, à son hypertension ar-
térielle, à ses palpitations cardiaques, à son
amaigrissement, etc., etc. le n'ignore riefl
de tout cela, sans être grand clerc dans la
science d'Hippocrate, et je me souviens
avoir montré assez souvent la stupide in-
conscience de ces ennemis des boissons hy-
giéniques et du vin qui s'imaginent que les
8 ou 9 degrés d'alcool qu'absorbe un homme
dans un litre de vin ont pour le système
nerveux plus d'inconvénients que les 3,5 0/0
de caféine que referment les thés - Illpé-
rieurs.
Mais il s'agit, encore une loIS, de Fusage
et non de l'abus. Un autre de mes lecteurs
me communique une étude sur le théisme
dans l'Afrique du Notd et plus particulière-
ment en Tunisie. Au thé, on attribue la res-
ponsabilité d'une décadence physique et
morale, dénoncée chez les ruraux tunisiens :
paresse, état nerveux déplorable, tendance
à la tuberculose par suite de ce breuvage
qui trompe la faim, etc., etc. Le directeur
de l'hygiène publique, il y a deux ans, dé-
clarait :
9 Autrefois, les longs jours des sensons
creuses étaient occupés, par les hommes, le
matin au jeu de la Khesbga (variété de jeu
d'échecs), Vaprès-midi au sport de la Koura
(balle) et la nuit au sport universel, le zna
(1recherche et poursuite des femmes). Or, que
voyons-nous maintenant chez les ruraux tuni-
siens f Du matin au soir, pendant toute la
féumie et une grande partie de la nuit, ils
sont accroupis à boire et à ne rien faire,
autour de la bouilloire de thé. Le désrspdr
est au camp des femmes : les hommes ne
sont plus des hommes! clament-elles, n'y
a-t-il donc pas de beylick à Tunis pour leur
défendre l'abus du thé. »
Cet appel des femmes est certes émou-
vant, et leur haine contre la bouilloire, où
l'amour est noyé dans la boisson chaude,
part d'un bon naturel. Impropres au sport
universel, impropres au tremail des champs,
les ruraux tunisiens doivent être arrachés
aux dangers du théisme. S'il est vrai qu'ils
emploient à leur nourriture dix fois moins
d1 argent qu'à leur thé, des mesures énergi-
ques doivent être prises, d'autant plus que
la 10fon de préparer le thé en Tunisie, par
décoction prolongée et répétée, est plus par-
ticulièrement nocive. Qu'on ait songé à éle-
ver de 10 à 60 francs par kilo les droits
d'entrée qui frappent, le thé à Vimportation
en Tunisie, c'est un des moyens de dtjerHf,
insuffisant à lui seul, mais dont on ne scru
rait nier l'efficacité. La Tunisie consom-
mait, en 1914, 200.000 kilos de thé annuel-
lement; elle en a importe 1.200.000 kilos
en 192. Elle en importera moins si des
droits très lourds pèsent sur cette marchan-
dise.
Mais là n'est pas la question. Si, par une
politique Tésol,,, on parvenait à abaisser à
200.000 kilos le chiffre des importations,
le raisonnement que je tiens ne varierait
pas. Je continuerais à affirmer qu'il vaut
mieux cfue les thés consommés en Tunisie
tomme dans la métropole, comme dans la
plus grande France, soient des thés fran-
fais, puisqu'ils ne le cèdent en rien aux
autres. Ce raisonnement tient pour tous nos
produits coloniaux, et il n'est, affaibli en
rien par le fait que, dépassant de beaucoup
c * qui est juste et raisonnable, des consom-
mateurs de ces produits ruinent leur santé et
celle de leur race. Sans cela, l'argument
tiendrait contre les eaux minérales, purga-
tives ou diurétiques, car un homme qui em-
ploierait dix fois plus d'argent, à ingurgiter
des eaux qu'à se nourrir ne paraitrait pas
très brillant au sport universel et exciterait
en même temps les récriminations de la
femme et les vifs reproches de son patron.
Mario Roaatan,
Sétialetir de Iludmutt, ancien mtniatrt
VIee-prêaident de la Commission
sénatoriale de* (MHtmte*.
-–
An Cliiie ne "ftlrllue Française
Le Comité de l'Afrique française a élu pré-
sident M. Albert Lebrun. vice-président du
Sénat, en remplacement de M. Jonnart. dé-
cédé..
Le Comité, qui a trente-sept années d exis-
tence, n'a eu que deux présidents avant M.
Albert Lebnm : le prince Auguste d'Aren-
berg et M. Jonnart.
Après avoir procédé à cette élection, le Co-
mité a entendu une communication de M. le
Gouverneur Bonnecairère, commissaire de la
République au Togo, sur la situation de ce
pays sous mandat.
- Rappelons aussi que le Comité de l'Afri-
que française n'a eu que deux secrétaires gé,.
néraux depuis sa fondation, le regretté Hany
Alyi tué en duel par M. Le Chatelier au len-
demain même de la fondation du Comité et son
beau-frère, notre excellent ami Auguste Ter-
rier, actuellement encore en fonction.
Candidatures
–
M. Vatin-Pérignon, qui fut pendant de
bagues années chef du cabinet civil du Ré-
sident général de France au Maroc et est
resté le collaborateur dévoué du maréchal
Lyautey, commissaire général de l'Exposi-
tion coloniale internationale de 193 1, a
posé sa candidature, sous les auspices de
l'Union nationale républicaine, dans la 30
circonscription de Grenoble.
C'est cette circonscription qu'a représentée
pendant huit ans M. Léon Perrier, minis-
tre des Colonies, avant d'entrer au Sénat
en 1920.
En Seine-et-Marne
M. L.-A. Gaboriaud, ancien administra-
teur des colonies, ancien administrateur de
plusieurs sociétés. coloniales, a été désigné
par le parti radical-socialiste dans l'arron-
dissement fie Melun, dont il est conseiller
général.
Il a comme concurrents M. Chaussy, dé-
puté sortant S. F. 1.0., et M. Cravoisier, an-
cien maire de Melun, Union nationale.
Dans le Rhône
M. Edouard Herriot n'ayant pas donné
suite à sa première manifestation et retirant
sa candidature devant celle de M. Victor
Augagneur, nous n'assisterons pas au com-
bat des deux maires.
C'est M. Marius Moutet, député sortant,
socialiste S. F.I.O., qui sera candidat con-
tre l'ancien Gouverneur général de l'Afri-
que Equatoriale Française,
On sait que M. Marius Moutet s'est fait,
depuis dix ans, l'avocat passionné de toutes
les revendications des indigènes roloniaux.
laemi
Cinéma Colonial
La « Croisière Noire » à Londres
Hier soir, à Londres, au bénéfice de l'ins-
titution nationale des canots de sauvetage de
Grande-Bretagne, a été donnée une représen-
tation du beau film la Croisière Noire.
Le prince de Galles, président d'honneur
de l'institution, avait, au préalable, ""donné,
dans ses appartements de Marlborough Hou-
se, un dîner de quinze couverts auquel as-
sistaient le duc et la duchesse d'York, sir
Godefrey Barring, président du Comité de
direction de l'institution, M. et Mme André
Citroën, MM. Haardt et Audouin-Dubreuil.
A la représentation de gala qui eut lieu
au Plaza Théâtre et à laquelle assistait, en
dehors des personnalités citées plus haut,
tout ce que Londres compte de membres de
la haute société anglaise, on remarquait :
J..pI'iDce et la princesse Arthur de Con-
naught, la duchesse de Norfolk, la duchesse
de Portland, la marquise de Londonderry, les
ambassadeurs de France et des Etats-Unis,
le général sir Geore' Milne, sir William
Tyrrell, du Foreign Office, etc.
Le public anglais acclama et applaudit tout
à la fois à la beauté du film au point de vue
colonial et au sentiment philanthropique des
organisateurs de cette soirée, dont les re-
cettes vont entièrement au bénéfice de l'Ins-
titution nationale des canots de sauvetage.
AU CONSEIL D'ETAT
–
M. Bouvard, professeur en Indochine
gagne son procès
A la requête de M. Bouvard, professeur
principal de 3® classe de l'enseignement du
premier degiV- de l'Indochine, le Conseil
d'Etat a annulé un arrêté en date du 18 août
1924 du Gouverneur Général de l'Indochine,
révoquant le requérant, lequel, dans son re-
cours introduit, faisait remarquer :
,0 Que le président du Conseil d'enquête
avait été désigné par le Gouverneur de la
Cochinchine, alors que, d'après l'article 31
d'un arrêté du Gouverneur Général de l'In-
dochine du 20 janvier 1921, cette désignation
doit être faite par le Gouverneur Général ;
2° Contrairement à la circulaire ministé-
rielle du 25 février 1909, deux personnes
étrangères au Conseil avaient eu connais-
sance de l'arrêté déférant le requérant au
Conseil d'enquête ;
30 Le requérant avait été l'objet d'une
sanction pour des faits étrangers au service
et révélés par des enquêtes non contradictoi-
res ;
4° L'article 65 de la loi du 22 avril 1905
avait été violé (communication du dossier
après l'ouverture de l'instruction, dossier
communiqué à des tiers);
50 Dans la direction des débats, le prési-
dent - du - Conseil -- d'enquête avait déféré aux
suggérions de simples témoins ;
60 Il avait été fait état de lettres ano-
nymes, etc.
Statuant sur cette affaire, le Conseil d'Etat,
retenant les griefs invoqués par M. Bouvard,
a décidé que ce dernier était fondé à soute-
nir que l'arrêté attaqué avait été rendu sur
une procédure irréeutiere.
Dès lors ainsi que dit plus haut l'ar-
rêté du Gouverneur Général de l'Indochine
en date du 18 avril 1924, révoquant M. Bou-
vard, a été annulé.
.Ia 1
BErttlES IE l imOCIIIE
0 - 0 -
A la Foire de Saigon
Le roi du Cambodge, a été reçu officiel-
lement à l'Hôtel de Ville de Saigon. D'au-
tre part, le (iouverneur de la colonie a
donné, en l'honneur du Roi, une grande
soirée à laquelle ont participé les danseu-
ses du palais tir pnom..pcnh.
Parmi les mitres visiteurs de marque,
"p,nu. à Saigon pour ta Foire, on cite plu-
sieurs personnalités du Commerce et de
l'Industrie des ilri; de la Sondr, et notam-
ment M. Sedomberg, directeur du Com-
merce au Gouvernement des Indes \fVr-
tandaises, accompagné par M. Rodnrd,
consul général de France A Ratavia.
Navire japonais à Saïgon
Le navire KoknkoMaru, du service scien-
tifique des pèches du gouvernement japo-
nai., qui se livre à des rechert "es méthodi-
ques flans la meY de Chine, est arrivé à
Saigon.
A la commission de l'Algérie,
des Colonies et des Protectorats
La Commission des Colonies se réunira de-
main mercredi 18 janvier à 15 heures.
A l'ordre du jour figurent :
1° L'audition de M. le Ministre des Co-
lonies sur les conditions d'utilisation de la
main-d' œuvre indigène aux colonies ;
2° Questions diverses.
Un bracelet d'Antinéa
dans les fouilles de Glozel!
Ceci paraît fabuleux, et pourtant. à Glo-
zel tout peut être authentique, comme tout peut
être faux.
Et si les fouilles sont authentiques, que
penser de la découverte parmi les bijoux de
Glozel d'un bracelet de pierre semblable à
celui que rapporta du Hoggar (pays d'Anti-
néa) M. Reygasse, l'explorateur de ces con-
fins du désert.
Parmi les caractères relevés sur certains
objets de Glozel, a déclaré M. Reygasse à
l'un de nos confrères, il est indiscuta-
ble, indubitable, que beaucoup sont d'origine
touareg ; ils ont une parenté certaine avec les
signes de l'alphabet tifinar, d'où sont sortis
les dialectes touareg et berbère. Pourquoi ces
caractères sont-ils tifinar ? Ont-ils été copiés ?
Je n'en aaia rien, mais ils sont éYidenta. »
Le bracelet de Glozel intrigua fort l'explo-
rateur qui, dans son prochain voyage au Hog-
gar, trouvera peut-être la solution de Glozel
et peut-être même avec l'aide d'Antinéa, car
il doit la connaître.
E. D.
LE TRANSSAHARIEN
0- 0 -
Tous les budgets pour 1928 étant déjà arrê-
tés, c' est tous ferme de crédits supplémentaires
que les divas uvemements intéreués (Algé-
rie, Tunisie, Maroc, Afrique Occidentale
française) auront à faire adopter les crédits
prévus par le projet de loi, créant un office du
Transsaharien suivant les modalités indiquées
dans les Aimâtes Coloniales du 10 janvier
1928.
En Algérie, une session extraordinaire des
Délégations financières aura lieu le 23 janvier.
Elle sera saisie par le Gouverneur Général de
la question du Transsaharien et du crédit de
1 million 500.000 francs prévu pour l'exercice
actuel.
Pour éclairer cette assemblée sur le projet
de loi qui doit être soumis prochainement aux
Chambres, et sur l'économie générale du pro-
jet, M. ScLwob. directeur général des Che-
mins de Fer au Ministère des Travaux publics,
se rendra h Alger et fournira Jt .•xpMcatïon j
utiles aux Délégations firunciéreî
Notons à ce sujet que it « Délégation* fin<'.!\
cières algériennes auront toaierteiit à <• ̃ pro-
noncer sur un projet d'emprunt pour i a.'e facv
aux réparation» de® dommage- pr("l:;t! pai
les inondation.* st sur Ici; crédir j prévoir pour
les fêtes du C'nc,:<\jrc de L pme d'Alger.
--. - -̃ -
Les sauterelle* pélerinea
dans le Sud Algérien
---0-0--
Les postes antiacridiens des Territoires du
Sud signalent depuis quelque temps des vols
de sauterelles pèlerines (Schistocerca pere-
grina)
-- Les acridiens signalés pour la première fois
au début du mois d'octobre, dans la région du
Touat, sont actuellement, d'une part, dans
l' annexe d'Ouantla à Erg Megraoun, au sud
d'inifel, et à rlassi Gnifida, au sud-est
d'Ouarala; quelques individus isolés sont
même parvenus à proximité immédiate d*
l'oasis ; d'autre part, dans l'annexe de Timi-
moun. à Gouguiront, Hassi Joyeux, Aougue-
rout. Oued Amouzine.
Plus à l'est encore, dans la vallée de la
Saoura et jusqu à Fabetbata. les sauterelles
sont également signalées. Les vols sont assez
peu importants, mais ils constituent néanmoins
une menace pour le Nord-Africain au prin-
temps prochau.
Un agent du service de la Défense des Cul-
tures, spécialisé dans l'étude des acridiens,
vient d'être envoyé dans les Territoires du Sud
avec mission d' y recueillir tous les renseigne-
ments possibles sur les vols d' acridiens.
Au surplus, les moyens de lutte contre l'in- 1
vasion sont actuellement bien au point et doi-
vent permettre de limiter les dégâts. La Colo-.
nie dispose également d'un matériel antiacri-
dien important, en bon état de fonctionnement,
que des achats actuellement en cours permet-
tront encore d'augmenter sensiblement à brève
échéance.
etoi
LE RHUM
en Nouvelle-Calédonie
Nous avons annoncé, il y a déjà quelque
temps, que l'usine sucrière de Bourail allait
retrouver son activité.
La fabrication du rhum en Nouvelle-Calé-
donie n' est pas nouvelle. Bourail était, depuis
longtemps, un centre de culture de la canne.
La remise en marche de l'usine, dont le ma-
tériel a été renouvelé, va rendre à la colonie
la réputation dont elle jouissait avec les rhums
de Koé, de Saint-Louis et de Bacouya.
Le rendement de la canne à sucre de la
région de Bourail a été de 130 à 140 tonnes
à l'hectare, alors qu' aux Antilles il est en
moyenne de 80 à 90 tonnes.
En ce moment, on procède à la sélection
des plants qui ont plusieurs provenances. Il y
en a d'abord de Bourail. il en est venu de
Saint-Louis (en NouvelleCatédonic), de Ta-
hiti, de fava.
Tous les essais donnent bon espoir, et déjà
il a été dépensé près de 2 millions pour la
remise en état de t' usine de Bourail.
DJIBOUTI
Il fut un moment question d'étahlit. uu
port Iiune à Djibouti, mais la cession d'un
jKjrt n'est pas un geste anodin. Jiii l'espèce,
clh; eût entraîné l'abandon de nos recettes
¡-UI" conséquent celui de la colonie. lème
si la France, ce qui est bien improbable,
avait consenti a payer les quelques mil-
lions nécessaires ù l'entretien de la colo-
nie, nous aurions été obligés de pari ir. Le
lrwic des .'sclaves et celui des armes n'au-
raient ¡pas lardé à s'installer à Djilxjuti, ce
qui eût ét'j prétexte, pour h-.s puissances
voisines, d'y venir faire la police et d'y
rester.
M. CUapon-Buissac, Gouverneur de lu
Côte française des Somalis, a dr-clarô à
ce sujet à notre confrère M. l'ayniond Les-
tonnut :
« J'ai heureusement réussi à convaincre
le Gouvernement de l'impérieuse nécessité
d'opposer un refus formel à la demande de
l'mnuptc et nous sommes demeurés eJitflt
nous, ici, en Somalie française, plus ferme-
ment que jamais. »
Il fallait ensuite occuper réellement les
territoires que nous avaient reconnus les
traités, car les absents ont toujours tort :
« Sur le détroit de Bab-el-Mandeb, cinq
postes de surveillance ont été eréé-s,- qui
affirment notre droit de propriété. En Un,
en avril et mai derniers, à la suite d'une
longue préparation politique et en prévi-
sion de la mort du sultan, qui, on effet, est
survenue en août, j'ai l'ait occuper le sulta-
nat de Tadjourah, sans qu'il y ait (U de-
part et d'autre ni un mort, ni un blessé. J.
Et voici ce qui reste ù faire :
» Kn attendant la construction d'un nou-
veau port, les travaux se j»oursuivenl acti-
vement pour l'amélioration du vieux port
devenu tout il fait insuffisant, pour le per-
fectionnement du balisage et des phares,
pour l'installation de citernes à nglzout qui
affranchiront, les navires français du tribut
qu'ils paient à Adcn pour se ravitailler de
ce eombustiblc et qui permettront aux navi-
res étrangers de trouver ici tout oe qu'il
leur faut il ne manque (tue le mazout.
« Pourtant, il nous manque aussi un sta-
tionnaire : la marine a retiré celui qui IlOUS
était ai utile pour la police de la cOte. Il
est regrettable que la Hotte de guerre fran-
çaise ne soit pas représentée diins les eaux
de la côte des Somalis. où les Anglais et
les Italiens entretiennent de belles unités.
L'aviation française non plus n'est pas
représentée, alors que les couleurs de noe
voisins sillonnent le ciel. Nous mettons ti-ole
jours pour aller à Addis-Abeba, alors que
ce serait l'affaire de quelques heures en
avion. »
En conclusion, le Gouverneur souhaite
que la métropole connaisse mieux la valeur
e Djibouti, justement appelé « porte de
l'Orient ».
Une "route du pétrole"
à M adagascar
-- -i.t-Cr---
Le 4 :a.n'.dti, lieu à i\'i.l(j
au pe'.it r-ort cot'.rr ijo [ainbohorano s J-.
,.;.,,1 de Mozarabn-jr". H qui .t:I :oit u , .:'\-
,: '1;'; roiitr ,t.t, )!?.•> -, • pir ::';..
> ̃ e :nlls.l'un d. prr.du'îs f-étroit-
ri ro; lorsque ic. exploitations de la Compagnie
Minière des Pétroles de Madagascar seront en
période de rendement.
Cette route, ou plutôt cette piste, commea-
cée depuis de nombreuses années, a vu son
tracé modifié à plusieurs reprises. Le tracé
actuel date de 1925 et s'étend sur 150 kilo-
mètres entre Tambohorano et Bémotanga. EJte
s'élève en pente douce depuis la mer jusqu'au
km. 80, à 200 m. d'altitude, traverse les mas-
sifs de r Antatika et du Fonjay, en demeurant
sifs de k a et du Fon)ay. en demeurant
à des altitudes inférieures à 400 m. pour
redescendre sur la plaine triasique, dont l'alri-
tude moyenne est de 360 mètres.
Bien que tout le matériel de la Compagnie
Minière des Pétroles de Madagascar ait dû
emprunter une autre piste, beaucoup plus lon-
gue, à partir de Besalampy, pour s' acheminer
jusqu'à Bemolanga, où - il est actuellement
rendu à pied d œuvre, la nouvelle qui vient
d'être reçue ne peut manquer d'intéresser l'in-
dustrie du pétrole. -
Il convient de féliciter le Gouvernement
général de la colonie, qui a compnt l'impor-
tance capitale de la question et le très grand
intérêt que présentent les gisements de Bemo-
langa, puisque la création de cette route est
le résultat de ses efforts et le fruit d'études et
de travaux d'une durée de plusieurs années.
-- --------
A Madagascar
---0-0--
L'essence de levana
Cette essence est extraite de la plante dont
le nom botanique est Hclichrysum-Benthamie.
Ce végétal est très fréquent sur toutes les
montagnes du centre de la Grande lie ; son
port est celui d'une petite bruyère dont les ra-
meaux seraient mous. Son odeur rappelle celle
du Génépi de nos Alpes.
Toutes les quantités exportées jusqu'à pré-
sent (43 kilos d'essence pour le quatrième tri-
mestre de 1925) ont été préparées par un
colon de la province de Fianarantsoa.
M. Aup. Chevalier. l éminent botaniste du
Muséum, écrit à ce sujet au Bulletin Econo-
mique du Gouvernement Général de Madagas-
car :
m Tout récemment, nous avons reçu de M.
Leçonte, colon à Madagascar, des échantil-
lons d'une plante de la famille des Compo-
sées, à odeur très pénétrante, rappelant plus
ou moins celle du thymol ou de la santonine,
pouvant se distiller, et - dont on cherche actuel-
lement I utilisation. L odeur est si forte et si
persistante que le laboratoire où avait été dé-
ballé un petit échantillon est resté imprégné de
ce parfum pendant plusieurs jour,
« Nous avons soumi s des échantillons de
la plante en question à M. Humbert. chef de
travaux à la Faculté des Sc iences d'Alger, et
spécialiste des Composées de Mad.v, - !'
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