Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-01-09
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 09 janvier 1928 09 janvier 1928
Description : 1928/01/09 (A29,N5). 1928/01/09 (A29,N5).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451192f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-NEUVIEME ANNEE. - N° 5
LE NUMERO: 80 CENTIMES
LUNDI OIR, 9 JANVIER 1«»
Les Annales Coloniales
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les annonces et réclames sont reçutt m
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Dimotium i Maretl RUIDEL et L-0. THÉBAULT
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Rédaction & Administration :
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avec le supplément ûtmetré :
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L'Office international du vin
et la représentation coloniale
., ,"
La Commission Interministérielle de la
Viticulture s'est réunie récemment. L'ar-
ticle premier de son ordre du jour était :
.Organisation de l'Office International du
Vin. D'une façon plus précise, il s'agissait
de fixer les détails de la composition du
Comité particulier à la France et à ses co-
lonies, protectorats et pays sous mandat.
Un certain nombre de comptes rendus de
nos délibérations ont paru dans plusieurs
journaux. Ce n'est ,donc pas dévoiler les
secrets des discussions qui ont eu lieu au
ministère de l'Agriculture, que d'indiquer
comment la question se posait pour notre
Afrique du Nord, et comment elle a été
résolue.
J'étais moi-même parmi les représentants
de la France à la Conférence Internatio-
nale des pays exportateurs de vins, qui a
tenu ses séances au ministère des Affaires
étrangères. Dans la deuxième session qui
a eu lieu du 30 juin au 5 juillet 1924, nous
nous trouvions en présence d'un texte pro-
visoire arrêté dans la première session, celle
de juin 1923. Le dernier alinéa de l'arti-
cle 7 était ainsi rédigé :
c - Les colonies, sur la demande de l'Etat
dont elles dépendent, pourront être admises
à faire partie de l'Office International aux
mêmes conditions que les Etats indépen-
dants. » Autour de cette phrase de longues
discussions allaient commencer.
Avant même que l'on arrivât à l'article 7,
des le début de la première séance et dans
une sorte d'examen préalable, le représcn-
tant de l'Italie s'élevait contre la partie du
texte qui concernait les colonies. On avait
signalé, disait-il, l'opportunité de permet-
tre aux différents Etats, s'ils le désiraient,
de disposer, au sein de l'Office Interna-
tional, d'un nombre égal de voix : n'était-
ce pas exclure ipso facto la faculté accor-
dée à certains Etats de rompre cette éga-
lité par la collaboration et les votes de
leurs - colonies? Le représentant de l'Espa-
gne adoptait cette thèse, à laquelle nous op-
posions que, par sa définition même, l'Of-
fice aurait pour but de défendre non pas
tel ou tel vin, mais les intérêts généraux de
la viticulture internationale et du commerce
international des vins; que, d'un autre côté,
il pouvait y avoir antagonisme des intérêts
viticoles d'une colonie et de l'Etat auquel
elle était rattachée. Les arguments pour et
contre ayant été échangés sans résultat ap-
préciable, on croit sage de renvoyer l'étude
approfondie de la question à une commis-
sion spéciale.
Trois séances après, la question reparaît,
et M. le directeur français des Accords Com-
merciaux pose ainsi le problème : Y a-t-il
lieu de prévoir que les colonies et pays de
protectorat pourront participer à l'Office en
apportant aux Etats dont ils relèvent un
supplément de voix, si ces derniers sont
adhérents? Quelle sera la situation des Co-
lonies, dominions et pays de protectorat dé-
pendant d'un Etat non viticole et non adhé-
rent? C'était déjà beaucoup que de laisser
au choix de chaque Etat le nombre de voix
qu'il voulait, car il suffisait à un Etat, dont
les intérêts viticoles étaient médiocres, de
payer cinq unités de cotisation pour exercer
au sein de l'Office une influence aussi
grande que l'Etat viticole le plus impor-
tant. Il ne paraissait pas juste d'éliminer
complètement les droits de représentation
des colonies, protectorats, pays à mandat.
A quoi le représentant de l'Italie répli-
quait qu'il s'agissait non pas d'éliminer les
droits de représentation des colonies, mais de
les faire entrer dans ceux de leurs métro-
poles; il ne pouvait pas y avoir, disait-il,
d'antagonisme entre les intérêts viticoles
d'un Etat et ceux de ses colonies; il citait
l'exemple des colonies italiennes, lesquelles,
affirmait-il, exporte presque exclusivement
en Italie, comme aussi les colonies françaises
en France; chaque Etat pouvant obtenir
cinq voix n'avait qu'à faire à ses provinces
lointaines la part qu'il estimait juste et rai-
sonnable.
On discute a nouveau sans avancer d un
.pas : à ce moment, la Sous-Commission en-
tre en besogne; elle comprend deux délé-
gués des grandes nations viticoles (Italie et
France), deux délégués de nations secon-
daires (Grèce et Hongrie), auxquels le re-
présentant de l'Espagne demande à être ad-
joint, ce qui est admis très volontiers. Elle
fe met d'accord, après avoir examiné des
propositions diverses, sur la proposition du
délégué français. Mais de nouvelles modi-
fications sont encore apportées au troisième
alinéa de l'article 5 nouveau, lequel en défi-
nitive est ainsi rédigé au cours de la sixième
séance :
« Toutefois le groupe constitué par une
puissance, ses colonies, possessions, domi-
nions, pays de protectorat et pays à mandat,
ne pourra en aucun cas disposer de plus de
5 voix. Il en sera de même du groupe que
formeraient les colo'ic-, possessions, domi-
nions, pays de protectorat et pays à mandat
d'une puissance non adhérente. »
En somme, deux hypothèses :
a) L'Etat auquel se rattache la: colonie est
adhérent à l'Office (et il peut désormais
adhérer même s'il n'est pas viticole), et alors
les voix de la colonie sont comprises dans les
cinq voix auxquelles chaque Etat peut pré-
tendre;
b) L'Etat auquel se rattachent la colonie
eu le groupe de colonies n'est pas adhérent,
et ce groupe ou cette colonie peut réclamer
cinq voix, à la condition de payer inq uni-
tés de cotisation (soit cinq fois 3.000 francs-
or).
Je demande pardon de ces explications un
peu longues. Elles étaient indispensables à
ceux qui, n'ayant pas suivi comme nous la
constitution progressive de l'Office Interna-
tional du Vin, veulent s'orienter et compren-
dre l'exacte position du problème.
T rance a avec elle, la Tunisie et l'Al-
..::, qui ont donné leur adhésion à l'Office
international. Le Maroc jusqu'ici s'est abs-
tenu.
Sur ces cinq voix, dont elle dispose à l'Of-
fice, elle verra quelle part doit être accor-
dée à nos provinces viticoles de l'Afrique du
Nord. Mais, dans le Comité directeur, dans
cette sorte de Conseil d'administration qui
réglera, après des délibérations sérieuses, le
sens dans lequel devront se prononcer les
cinq voix,. nous avions à arrêter le nombre
des représentants qui seraient réservés à l'Al-
gérie et à la Tunisie.
Le Gouvernement général de l'Algérie ré-
clamait six voix pour les trois départements
algériens. Il a paru à la Commission Inter-
ministérielle qu'il demandait beaucoup pour
avoir moins, et, bien que le délégué de l'Al-
gérie à notre Commission, ait soutenu cette
proposition de son mieux, il a été accordé
trois voix, soit deux pour la viticulture, une
pour le commerce.
La Tunisie aura deux voix, soit une pour
ses viticulteurs, une pour ses commerçants,
Et, sans doute, les proportions ne sont pas
assez bien observées si l'on considère la pro-
duction viticole de l'une et de l'autre, et
si l'on compare les chiffres de leurs expor-
tations. Mais il paraissait difficile de réser-
ver moins à la Tunisie, et davantage à l'Al-
gérie. On réfléchira d'ailleurs à ceci : le
Comité directeur, qu'il faut constituer, s'oc-
cupera non pas des intérêts des vins d'Al-
gérie, de Tunisie, du Bordelais, de la
Bourgogne, mais des intérêts du vin do
France en général, du vin de France et de
son Afrique du Nord, comme l'Office In-
ternational aura en vue la défense du vin
de toutes les nations adhérentes.
Ce sont ces considérations qu'on a fait
yaloir aux yeux de certaines régions de la
métropole qui se plaignaient parfois de ne
pas avoir la part qu'elles avaient espérée ;
elles étaient valables aussi pour les régions
de notre Afrique française. J'ajoute qu'à
côté des représentants des vignerons et des
négociants, le Conseil comptera des parle-
mentaires, des délégués du ministre, char-
gés de parler au nom des intérêts de toute
la viticulture et que, somme toute, aucun
intérêt viticole ou vinicole ne sera négligé.
Mario ROfUfall,
Sénateur de L'ilérautt, ancien mtnieire
Vtee-présldent de la Commtssum
sénatoriale des CeMma"
f aio
Du haut de mon cocotier
0
La Flibuste coloniale
Notre confrère VArgent publie un tableau
schématique d'un certain nombre de valeurs
métropolitaincs, coloniales et étrangères
avec deux cours relevés '),ndant l'année
1927 sous le titre : « Les conseils de place-
ment de VArgent 8. En réalité, ce sont des
conseils de déplacement, car le journal in-
vitait ses lecteurs à ne pas mettre le petit
doigt dans des affaires dont la solidité lui
apparaissait fragile.
Parmi les titres déconseillés et qui, mal-
heureusement, n'ont pas donné toutes les
espérances que les animateurs faisaient mi-
roiter aux yeux des gogos, il y a un trop
grand nombre de valeurs coloniales ; même
ce sont malheureusement elles qui tiennent
le record des chutes. A tout seigneur tout
honneur, voici d'abord les Caoutchoucs de
VEquateur (parts fondateurs) qui, le 22
juillet cotaient 12.000 francs et ne sont
plus négociées aujourd'hui qu'à "tj
soit 1.550 francs de perte, puis y Indochi-
noise de Cultures Tropicales, vieille con-
naissance que nous avons aussi signalée. Les
parts qui avaient atteint, en 1926, hors cote,
les chiffres astronomiques de 18.000 ou
20.000 francs, n'étaient déjà plus le 15
avril qu'à 6.100 et ont dégringolé de 500
francs à 5.600 aujourd'hui. L'action a suivi
la même régression, passant au cours de ces
huit derniers mois de 400 à 275. Même
mouvement sur les Comptoirs Réunis de
VOuest Africain qui, le 10 juin étaient né-
gociés 698 francs et stagnent actuellement
autour de 473 francs, soit 225 francs de
déchet. Faut-il encore citer les deux caté-
gories d'actions de y Agricole Sud-Indochi-
uoise qui, le 18 février dernier valaient :
l'ordinaire 630 francs et la privilégiée
1.140 francs et sont délaissées actuellement
la première à 200 francs (soit 430 francs de
déchet), la seconde à 459 francs (soit 681
francs de déchet).
Faut-il encore citer la Cotonnière de Saï-
gon, dont les actions et les parts cotaient
le 16 septembre respectivement 315 francs
et 4.650 francs et qui, aujourd'hui, trou-
vent difficilement acquéreur à 268 francs et
3.875 francs; encore un déficit de 47 francs
d'une part et de 775 francs de l'autre.
Voilà un bilan de chasse dressé par l' Ar-
tent vraiment impressionnant. Et il laisse
de côté lîeaucoup de sociétés qui n'ont pas
besoin d'être examinées à 1? loupe pour être
jugées et décotées. f
- Heureusement qu'il y a 'autres affaires
coloniales sérieuses, honnêtes, d'un présent
brillant et d'un avenir certain. Mais de
celles-là on ne parle pas et Dieu merci, ce
sont les plus nombreuses.
Baimoo*
L'ASSISTANCE MÉDICALE
à la Côte d'Ivoire .:"
Le docteur Bouffard, dans un
excellent rapport, a fait récem-
ment connaître à quel "degré Pbf-*
sistance médicale en était arrivé à la Côte
d'Ivoire en 1925.
La statistique démontre que la mortalité
est surtout constituée par la dysenterie et la
diarrhée (67 sur 294 décès), la pneumonie
(58), la tuberculose (19), le paludisme (II).
La variole est vaincue et la méningite céré-
bro-spinale a été rare. L'alcoolisme, vérita-
ble fléau avant la guerre, a regressé. Le
dispensaire contre la syphilis a lutté contre
cette infection qui sévit largement dans les
grands centres (Bassam, Ahidjall) et les pos-
tes de la Côte (la/IOII, Sassandra, Tabou),
mais jusqu'ici l'avarie est largement répan-
due. Il y a encore des lépreux, mais en pe-
tit nombre.
La tuberculose est rare dans les milieux
ittdigènes. Les allopltèles exercent encore
leurs ravages, mais le paludisme n'apparaît
pas comme un gros danger social. La dysen-
terie sévit principalement sur la main-d'œu-
vre employée à la construction des voies fer-
rées (terrains neufs), ainsi que sur les clta"-
tiers forestiers. Dans le golfe de Bénin, sur-
tout, l'ankytostomiase est fréquente.
Contre cette morbidité, les services sani-
taires ne sont pas restéj inactifs. L'effort a
été principalement porté sur l'hygiène génî-
rale et la médecine préventive. On exige une
grande propreté des villages et de l'habita-
tion, une bonne ventilation des cases, l'exten-
sion des cultures vivrières, le curage de
puits d'eau potable.
A la Côte d'Ivoire, les ambulances sont
mixtes. D'un côté se trouve Vambulance
européenne, de l'autre le dispensaire indi-
gène et, à proximité, les salles d'hospitali-
sation.
Les formations sanitaires indigènes fonc-
tionnant en 1925, comprenaient les ambu-
lances dirigées par des médecins européens;
un dispensaire à Daloa, 2 postes médicaux
tenus par 'des médecins auxiliaires indigè-
nes, 34 postes médicaux gérés par des in-
firmiers indigènes et il existait 9 maternités.
Comme établissements annexes ou complé-
mentaires, on doit citer le laboratoire de
bactériologie de Vhôpital européen d'Abid-
jan, un centre vaccinogbne à Bouaké et une
léproserie à l'île Désiré, en face de Binger-
ville.
Pour compléter cette défense contre la
maladie, on a tenté, une sérieuse organisa-
tion sanitaire prophylactique. iClle est tll.
core insuffisante. La prophylaxie doit com-
prendre les moyens propres à supprimer la
contagion, principalement la fièvre jaune,
pour laquelle des infirmiers (gardes
d'hygiène) sont entraînés à la recherche des
gites à larves pour les détruire (destruction
des œufs de stegomia).
L'effort sanitaire, en somme, qui a été
fait à la Côte d'Ivoire est très méritoire et
tif demande qu'à être poursuivi.
Charles Debierre
Sénateur du Nord
Membre de la Commission
des Affaires étrangères.
looo-
Prochains aéparts
--()-Q--
L'annonce des élections va. donner le si-
gnal du départ incessant des députés colo-
niaux sortants. et de leurs concurrents.
Parti le premier, M. Alcide Del mont
arrive à la Martinique pour défendre un
siège pour lequel il n'avait pas eu le mal de
se déranger pour le gagner en 1924.
Le mois prochain, MM. Auguste Brunet
et Lucien Gasparin vont rejoindre la Réu-
nion, probablement par le même courrier
partira M. Barquissau, le concurrent éven-
tuel de l'un d'eux,.
M. Gabriel Angoulvant rejoindra égale-
ment dans le courant de mars les Etablis-
sements français de l'Inde, sur le même
paquebot s'embarquera aussj M. Le Moi-
gnic alter ego de M. Painlevé, qui fut can-
didat aux élections sénatoriales dans cette
colonie l'an dernier. On dit que M. Louis
Tissier, l'ancien chef de cabinet de M. Ca-
mille Pelletan à la Marine, sénateur du
Vaucluse et un des membres les plus actifs
du parti radical-socialiste accompagnerait
M. Le Moignic dans sa tournée électorale,
abandonnant la métropole où son talent de
propagandiste aurait été si utile à son parti.
C'est aussi le mois prochain que doivent
partir MM. Eugène Lautier et Gratien
Candace.
Du coup, le ministre des Colonies n'aura
presque plus de députés coloniaux à Paris
pendant les dernières semaines de la légis-
lature.
Mais, il ne sera pas privé de leurs nou-
velles pour cela, car nul doute que les luttes
électorales ci-après, surtout aux Antilles, ne
donnent lieu à de-* incidents plus ou moins
graves, qui se traduiront par de multiples
câbles.
La bataille commence.
.'D
Guignol à l'Institut
–0-0––
Le maître Ralxiud, directeur du Conser-
vatoire, l'illustre auteur de Marouf, savetier
du Caire, a abandonné la présidence de
r Académie des Beaux-Arts. Il a pour suc-
cesseur J.-L. Forain, qui eut tant de ta-
lent, il y a six ou sept lustres et qui (le-
puis. n'a pas plus de talent que de fidé-
lité à ses opinions.
1
TAUX DE LA PIASTRE
Le Gouverneur général de l'Indochine vient
(le faire connaître au ministre, des Colonies
qu'à la date du 7 ianvier 1928 le taux offi-
ciel - de - la piastre était de 13 fr.
La vie à Dakar
--0-0--
Par aoion :
Les affaires reprennent à Dakar et la grosse
émotion de la fièvre jaune commence à se
£ ahaQ-( quoique )'on ait encore à sipaler, mal-
gré la saison, ce nouveaux cas.
Le 21 décembre, une Syrienne était atteinte
par le mal, mais son état est actuellement
assez satisfaisant.
Le 26, nous avons eu le regret d'apprendre
la mort de M. Vayssière, secrétaire de la
Chambre de Commerce, atteint par le fléau. Il
n'était âgé que de 49 ans et revenait de France
il y a juste trois semaines.
Le 27, c'est M. Maraval, négociant, rentré
également de France depuis trois semaines, qui
avait les premières atteintes de la fièvre jaune.
On espère bien le tirer de ce mauvais pas. Ce
qui surprend et déconcerte, c'est la récidive de
nouveaux cas à cette époque de l'année.
Cependant, le nettoyage à fond des terrains
vagues, des cours et des immeubles de Dakar
est maintenant poursuivi avec vigueur et mé-
thode par l' administration. Tous les apparte-
ments, douches, water-closets doivent être gril-
lagés.
Par ailleurs, on signale officiellement un
nouveau cas à Diourbel.
Les fêtes de Noël et du Jour de l'An ont
été fatalement moins animées que les autres
années. L'évêque de Dakar avait fait con-
naître qu'il n'y aurait pas dans la nuit du 24
25 décembre de messe de minuit.
Toutefois, le restaurant du « Palais » et le
café « Coulomb » avaient été autorisés par
administration à donner des réveillons.
Une clientèle animée a fréquenté les deux
établissements aussi bien à l'occasion de Noël
que du Jour de l'An.
.t.
M. Lapalud à Paris
M. Lapalud, Gouverneur de la Côte d'Ivoi-
re, qui avait commencé son congé en Algérie,
où la santé de Mme Lapalud et un phlegmon
au brat» droit l'ont retenu plus longtemps qu'il
ne l'envisageait, est attendu incessamment à
Paris.
.t.
Propagande coloniale allemande
par T. S. F.
A la fin de la semaine dernière, les pos-
tes de diffusion allemande de Berlin et de
Koenigswusterhausen, dont la puissance
permet l'audition par les postes écouteurs
français les plus éloignés, au cours d'une
de ses séances a donné une intéressante
conférence sur l'Allemagne et ses colonies.
Si les auditeurs français n'ont pu saisir en-
tièrement l'exposé de l'orateur, ils en ont
tout au moins compris l'essentiel. L'Alle-
magne et ses orateurs officiels n'ont pas
abandonné l'idée de reconstituer un empire
d'outre-mer. Et cette idée concorde, d'ail-
leurs, avec la majeure partie de l'opinion
anglaise. Toute la question qui se pose est
de savoir si on rendra - après vote des in-
digènes bien entendu - les plus beaux
joyaux de l'ancien domaine allemand, l'Est
et l'Ouest africain qu'ils regrettent si
vivement, surtout l'Est, ou si nos voisins
d'outre-Manche abandonneraient au profit
du Reich, la Xouvelle-< >uinée 011 les impor-
tantes fractions qu'ils ont obtenues au
Togo et au Cameroun.
me,
La T. S. F.
l.es services radiotéléjjraphiques fonction-
nent de façon satisfaisante entre la métropole
et les colonies, mais il n'existe pas encore
de postes assez puissants pour que les infor-
mations de presse et les radio-concerts émis
en France puissent être entendus directement
en Afrique et en Asie.
Le problème est difficile, mais le général
Ferrié, le technicien de la radiotéléphonie
le plus compétent, sans doute, de l'heure ac-
tuelle, espère qu'il sera bientôt résolu par
l'emploi des ondes courtes et des relais.
En attendant cet événement, qui sera con-
sidérable à bien des points de vue, la T. S. F.
sauve presque chaque jour des marins en per-
dition, et la radiogoniométrie aide puissam-
ment aux vols de nuit, ou par temps de
brunF" des avions.
R. B. L.
- ww
M. Paul Painlevé
0-0-
M. Paul Painlevé, ministre de la Guerre,
député du 5° arrondissement, confirme aujour-
d'hui l' information que nous avons publiée
dans les Annales Coloniales du 31 octobre
1927.
Il abandonne ses fidèles électeurs républi-
cains socialistes du 5° arrondissement de Paris
et sera candidat d'Union nationale dans la cir-
conscription composée des trois cantons de
Cannes. Antibes et Cagnes, dans les Alpes-
Maritimes. Il aura comme concurrent M. Ca-
pron, maire de Cannes, qui a également une
étiquette d'Union nationale républicaine. M.
Capron est, en outre. Conseiller Général du
canton de Cannes qui a plus de 40.000 habi-
tants sur 70.000 que compte au total la circons-
cription. -
On espère toutefois que, vu son grand âge
- il a plus de 70 ans M. Capron, qui se-
rait nommé incessamment commandeur de la
Légion d'honneur, renoncerait à se présenter.
–-– .,.
'l'Al18tllatll 11111111llli11 Mln-Ultrn
00
Au cours d'une récente séance, le secré-
taire perpétuel, M. Cagnat, a donné lecture
d'une lettre qu'il a reçue du général Bel-
lot, qui transmet des relevés topographiques
Intéressant l'archéologie et effectués en Sy-
rie par des officiers du service géographique.
M. Léon Perrier à Grenoble
––00 '•*
M. Léon Perrier, ministre des Colonies, a
présidé hier, dans la cour d'honneur de l'Ins-
titut de géologie de la Faculté de Grenoble,
à l'inauguration d'un buste élevé à la mé-
moire du géologue Wilfrid Kilian, membre
de l'Institut.
M. Léon Perrier a rendu hommage au sa-
vant professeur qui, pendant 36 ans, de 1889
à 1925, occupa sans interruption la chaire
de géologie de la Faculté des sciences de
Grenoble.
M. Léon Perrier rentrera demain matin à
Paris pour assister au Conseil des Ministres.
,- el. 1
Une fete Antillaise Gayanaise
-o--
Un des tableaux de la prochaine revue du
Palace est situé aux Antilles.
Si MM. Oscar Dufrenne et Henri Varna
avaient assisté, samedi, au rpectacle antil-
lais et guyanais donné au ministère de l'In-
térieur et organisé avec une intelligente ac-
tivité par le docteur William Dufougcré, ils
eussent trouvé les plus séduisants éléments
de scènes pittoresques encore inconnues à Pa-
ris. Ce spectacle remporta un très gros suc-
cès, et les hospitalisés de la Désirade et de
-s de la I)ésira(le et de
la Guyane ne pourront que s'en réjouir puis-
que les benences, certainement importants de
cette soirée, leur sont destinés.
M. Léon Perrier, ministre des Colonies,
s'était fait représenter par le lieutenant-co-
lonel Fauché; parmi les personnalités qui
avaient répondu à l'appel des organisateurs,
nous avons noté : MM. Henry Bérenger et
Lcmery, sénateurs, MM. les députés Candacc
et Diagne.
Des artistes de grand talent, Mme Ma-
cotte Almaby et Mlle Louise Ctavius-Mariux,
se sont fait entendre au cours du spec-
tacle qui se termina par un à-propos
inédit, en vers : << Joséphine. et José-
phine », de Marguerite Schwob et Daniel
Parr.
La soirée se termina par un défilé des dif-
férents costumes de la Martinique, de la
Guadeloupe et de la Guyane, avec distribu-
tion de prix et souvenirs. Jazz européen et
antillais.
Au Conseil Général
de la Guyane
M. Buhot-Launay, secrétaire général, Gou-
verneur intérimaire de la Guyane pendant
l'absence de M. le Gouverneur Juvanon qui
se trouve en France, a ouvert la session or-
dinaire du Conseil général. Il a prononcé à
cette occasion un discours qui est consacré
dans son entier au projet de budget pour
1928 qu'il soumet à l'assemblée et à la situa-
tion financière de la colonie. Nous avons
déjà signalé dans les Annales Coloniales les
difficultés de cette situation qui a motivé le
voyage de M. Juvanon en France pour obte-
nir que la métropole vienne en aide à la
Guyane.
Dès le début de son discours, M. Buhot-.
Launay a communiqué au Conseil général
un câblogramme de M. le Ministre des Co-
lonies pour aviser l'Assemblée « qu'en l'état
« actuel des finances publiques, la colonie
« ne pouvait, en aucun cas, escompter une
« subvention de la métropole », ajoutant que
« le Conseil général avait la stricte obliga-
(c tion d'assurer avec les seules ressources
(< locales le paiement des dépenses de la co-
( lonie en les comprimant au minimum in-
( dispensable ».
Après cette communication, le Gouverneur
a dit :
« Une étude attentive de la situation finan-
« cière de la colonie depuis un certain nom-
« bre d'années et un examen serré des ré-
sultats des exercise* précédents attestent
de la valeur de nos ressouccs », et il a
donné sur les budgets de 11)24 et de HpO des
renseignements justifiant son appréciation.
je Notre projet de budget pour 11)28 se pré-
(i sente donc comme suit, a-t-il dit ensuite :
« En recettes 13.000.000
« En dépenses.,. 13,800.000
« Par comparaison avec celui de l'exercice
« en cours qui s'élève en recettes et dépenses
« à 12. 100.000 francs, il accuse une augmen-
« tation de 900.000 francs en recettes et de
« 1.700.000 francs en dépenses.
cc L'agmentation de ces dernières dérive :
« io Du relèvement des soldes des fonction-
(1 naires se décomposant comme suit :
« Personnel des cadres métropolitains et
k généraux, v compris la pendar-
« merie F r. 560.000
« Personnel des cadres locaux
» et auxiliaircs 840.000
« Soit au total Fr. 1.400.000
« 2° D'une indemnité de 225.000 francs que
I( doit payer la colonie aux officiers du na-
«( vire Edith-Cavell, en dédommagement de
« leur incarcération ;
« 30 De l'inscription d'un crédit de 30.000
k francs pour le payement de la 50lde du
(1 vétérinaire ;
« 40 ne l'augmentation de crédits aux di-
« vers chapitres des dépenses et matériel in-
« suffisamment dotés au budget de 1927.
CI Soit au total Fr. 1,700.000
« Cet exposé fait ressortir un déficit de
Il 800.000 francs que l'Administration ne peut
(c combler avec les ressources dont elle dis-
« pose actuellement.
<< L'équilibre du budget reste donc à re-
'< chercher au moyen de nouvelles recettes
« que votre Assemblée a seule qualité pour
f établir. u
M. Huhot-Launay a fait alors l'énuméra-
tion des nouvelles charges qu'il propose en
faisant remarquer que le choix des projets
qu'il soumet aux délibérations du Conseil gé-
néral ménage, autant que possible, la capa-
cité de chacun, et ne paraît devoir amener
aucune répercussion sur le coût de l'existence
des travailleurs qui doivent être protégés
tout particulièrement contre la vie chère.
Il signale ensuite à l'Assemblée la néces-
sité de certaines dépenses indispensables
pour l'exécution et l'amélioration des voies
de communication dont dépend 1 avenir du
pays, et il termine en disant :
I( Je ne vous retiendrai pas davantage, mes-
<< sieurs, persuadé qu'avec votre précieuse
« collaboration, nos efforts auront pour ré-
« sultat de vaincre les difficultés de l'heure
« présente et d'amener notre Guyane dan
« la voie de la plus large prospérité. »
Aux archives de Tunis
0-0
Une curieuse estampe allemande vient
d'enrichir les archives de la municipalité de
Tunis.
C'est la copie germanique des multiples
cartes de Tunis et de son hinterland établies.
au XVJO siècle par des géographes italiens.
La similitude qui existe entre son tracé ca-
valier et celui, plus précis bien qu'encore
désinvolte, de la carte italienne signée A. V.
dont un cliché photographique se trouve dé-
posé à la Direction des Antiquités, en est
une suffisante preuve.
Le plan d'Augustin de Venise revêt une
importance cartographique considérable, car
il est le prototype de toutes les cartes de la
Tunisie du Nord imprimées durant le reste
du XVIe siècle et même plus tard.
L'auteur de ce travail géographique a
peut-être trahi le tracé d'Augustin de Venise,
mais il a respecté dans l'ensemble les lignes
générales du plan initial.
Cette acquisition est tout à l'honneur de
l'Hôtel de Ville de Tunis.
..a
flaia dœnvre chinoise en Algérie
-cM)--
La crise de main-d' œuvre qui sévit dans nos
campagnes pèse lourdement sur la production
agricole algérienne.
Comment y remédier pratiquement ?
En faisant appel aux populations chinoises
vivant avec des moyens lamentablement pré-
caires, en certaines régions. Transplantées, pro-
tégées, éduquées et guidées, ne pourraient-elles
trouver chez nous les moyens de gagner leur
vie en toute quiétude ?
L'idée est réalisable. Mais pour que l'immi-
gration chinoise réussisse pleinement, il faut
la regarder sous l' angle le plus large.
Il ne s'agit pas d appeler cent, deux cents
hommes, un peu comme on le fait, en France
continentale, chez les Belges et les Italiens au
moment des moissons. Il faudrait attirer des
familles entières et les fixer sur le sol algé-
rien. Cela demande assurément beaucoup de
peine, d'argent et d'initiative.
L'on sait qu' une tentative de ce genre fut
faite sans résultat au Congo. Le Cpngo n' est
pas l'Algérie d'abord. Et r expérience malheu-
reuse des uns peut servir utilement aux autres.
Des agglomérations chinoises, comptant des
millions de familles. ne peuvent subsister chez
eux faute de travail. L'Algérie agricole man-
que de bras. En voilà qui ne demanderaient
pas mieux que de servir.
gotow 1
L'Aviation Coloniale
Randonnée africaine
L'avion du commandant Gama, qui avait
atterri à Port-Etienne le 7 janvier à midi,
et en était reparti le lendemain, à 7 heurcs,
est arrivé le même jour à Dakar à 11 heu.
res.
Le commandant Gaina avait fait escale
au Cap Juby.
On n'a toujours aucune nouvelle du ser-
gent Lafannechère et de son passager, l'ad-
ministrateur colonial Ponzio, partis il y a
quelques jours d'Agadir pour le cap Juby.
On éprouve de sérieuses inquiétudes à
leur sujet.
En passant a Villaeisneros, la mission a
nnnris que le gouverneur espagnol Harnos
avait été attaqué par les Maures dissidents,
à un kilomètre du fort, et que son chauffeur
avait, été. tUt.
En survolant la région de Cisneros et de
Port-Etienne, les aviateurs ont vu deux
rezzous.
En Algérie
Hier, ont été célébrées les obsèques du
sergent-major pilote Gaivrm et le sergent-
mécanicien Oillot, tnés dans une chute qu'ils
furent an camp d'aviation de Sétif, en pre-
nant le départ.
Une escadrille d'avions a survolé le cor-
tège. nos discours ont été prononcés par le
général nresch, commandant la place, par
le maire et le sous-préfet.
Voici comment se produisit cet accident :
Leur avion, qui venait iï peine de décol-
ler, commençait A s'élever quand le plan
inférieur de l'appareil, légèrement incliné
accrocha "11 pleine vitesse le sommet d'un
hangar. L'avion lit un bond, prit encore une
quinzaine de mètres de hauteur, mais, per-
dant l'équilibre, retomba sur un autre han-
gar et vint s'écraser sur le sol.
On se précipita aussitôt au secours des
aviateurs, mais ceux-ci avaient été tués sur
le coup, et on ne put retirer que deux t'a.
davres des débris de l'appareil.
..--- -
Le commandant Delingelte
à la Société de Topograghie de France
-0
Ail cours de la fête donnée par la Société
de topographie, de Franre dans le grand
amphilhcAtre de la Sorbonne, le général
Du taille, président, de la Société, lit l'elogc
du commandant Deliugette, qui avait accep-
té de raconter les péripéties de sa mission
d'exploration africaine. M. Ik-nry Paté,
vice-président de la f.luuubre des Députes,
qui présidait la séance, pril ensuite la
parole et remit, à Mme Delingclte une mé-
daille d'honneur de la. Société. 1 .e comman-
dant Delingelle exposa, ensuite les difficul-
tés qu'il rencontra au coins de sa mission
de liaison automobile de l'Algérie au Cap,
qu'il a conduite en eompa,gnie de Mme De-
lingctte et d'un mécanicien.
.-
Séisme
-0-0--
Un violent tiemblomcnt de terre a été res-
senti hier soir, vers 11 heures, dans la colo- ,
nie anglaise de Kenya, à Nairohi et «N Na-
kuru.
- - --
Quelques maisons se sont effondrées, mais
on ignore encore le nombre des victimes.
Les secousses dans la région de Nairobi
ont provoqué une grande panique parmi les
indigènes qui croyaient assister à la fin du
monde.
LE NUMERO: 80 CENTIMES
LUNDI OIR, 9 JANVIER 1«»
Les Annales Coloniales
ftt..c .4
les annonces et réclames sont reçutt m
- hinM éâ tournai.
Dimotium i Maretl RUIDEL et L-0. THÉBAULT
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Tous la arflelfi puftttte journal nf.fruiwM
être nptuâuM» .- citant la Amulm QÙIiItIIL.
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IGU.IIL IUOTIDIEI ,
Rédaction & Administration :
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ABOMEIERTS
avec le supplément ûtmetré :
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On s'abonne hm tmto Hua
tow les buraMB 4» poata.
• f
L'Office international du vin
et la représentation coloniale
., ,"
La Commission Interministérielle de la
Viticulture s'est réunie récemment. L'ar-
ticle premier de son ordre du jour était :
.Organisation de l'Office International du
Vin. D'une façon plus précise, il s'agissait
de fixer les détails de la composition du
Comité particulier à la France et à ses co-
lonies, protectorats et pays sous mandat.
Un certain nombre de comptes rendus de
nos délibérations ont paru dans plusieurs
journaux. Ce n'est ,donc pas dévoiler les
secrets des discussions qui ont eu lieu au
ministère de l'Agriculture, que d'indiquer
comment la question se posait pour notre
Afrique du Nord, et comment elle a été
résolue.
J'étais moi-même parmi les représentants
de la France à la Conférence Internatio-
nale des pays exportateurs de vins, qui a
tenu ses séances au ministère des Affaires
étrangères. Dans la deuxième session qui
a eu lieu du 30 juin au 5 juillet 1924, nous
nous trouvions en présence d'un texte pro-
visoire arrêté dans la première session, celle
de juin 1923. Le dernier alinéa de l'arti-
cle 7 était ainsi rédigé :
c - Les colonies, sur la demande de l'Etat
dont elles dépendent, pourront être admises
à faire partie de l'Office International aux
mêmes conditions que les Etats indépen-
dants. » Autour de cette phrase de longues
discussions allaient commencer.
Avant même que l'on arrivât à l'article 7,
des le début de la première séance et dans
une sorte d'examen préalable, le représcn-
tant de l'Italie s'élevait contre la partie du
texte qui concernait les colonies. On avait
signalé, disait-il, l'opportunité de permet-
tre aux différents Etats, s'ils le désiraient,
de disposer, au sein de l'Office Interna-
tional, d'un nombre égal de voix : n'était-
ce pas exclure ipso facto la faculté accor-
dée à certains Etats de rompre cette éga-
lité par la collaboration et les votes de
leurs - colonies? Le représentant de l'Espa-
gne adoptait cette thèse, à laquelle nous op-
posions que, par sa définition même, l'Of-
fice aurait pour but de défendre non pas
tel ou tel vin, mais les intérêts généraux de
la viticulture internationale et du commerce
international des vins; que, d'un autre côté,
il pouvait y avoir antagonisme des intérêts
viticoles d'une colonie et de l'Etat auquel
elle était rattachée. Les arguments pour et
contre ayant été échangés sans résultat ap-
préciable, on croit sage de renvoyer l'étude
approfondie de la question à une commis-
sion spéciale.
Trois séances après, la question reparaît,
et M. le directeur français des Accords Com-
merciaux pose ainsi le problème : Y a-t-il
lieu de prévoir que les colonies et pays de
protectorat pourront participer à l'Office en
apportant aux Etats dont ils relèvent un
supplément de voix, si ces derniers sont
adhérents? Quelle sera la situation des Co-
lonies, dominions et pays de protectorat dé-
pendant d'un Etat non viticole et non adhé-
rent? C'était déjà beaucoup que de laisser
au choix de chaque Etat le nombre de voix
qu'il voulait, car il suffisait à un Etat, dont
les intérêts viticoles étaient médiocres, de
payer cinq unités de cotisation pour exercer
au sein de l'Office une influence aussi
grande que l'Etat viticole le plus impor-
tant. Il ne paraissait pas juste d'éliminer
complètement les droits de représentation
des colonies, protectorats, pays à mandat.
A quoi le représentant de l'Italie répli-
quait qu'il s'agissait non pas d'éliminer les
droits de représentation des colonies, mais de
les faire entrer dans ceux de leurs métro-
poles; il ne pouvait pas y avoir, disait-il,
d'antagonisme entre les intérêts viticoles
d'un Etat et ceux de ses colonies; il citait
l'exemple des colonies italiennes, lesquelles,
affirmait-il, exporte presque exclusivement
en Italie, comme aussi les colonies françaises
en France; chaque Etat pouvant obtenir
cinq voix n'avait qu'à faire à ses provinces
lointaines la part qu'il estimait juste et rai-
sonnable.
On discute a nouveau sans avancer d un
.pas : à ce moment, la Sous-Commission en-
tre en besogne; elle comprend deux délé-
gués des grandes nations viticoles (Italie et
France), deux délégués de nations secon-
daires (Grèce et Hongrie), auxquels le re-
présentant de l'Espagne demande à être ad-
joint, ce qui est admis très volontiers. Elle
fe met d'accord, après avoir examiné des
propositions diverses, sur la proposition du
délégué français. Mais de nouvelles modi-
fications sont encore apportées au troisième
alinéa de l'article 5 nouveau, lequel en défi-
nitive est ainsi rédigé au cours de la sixième
séance :
« Toutefois le groupe constitué par une
puissance, ses colonies, possessions, domi-
nions, pays de protectorat et pays à mandat,
ne pourra en aucun cas disposer de plus de
5 voix. Il en sera de même du groupe que
formeraient les colo'ic-, possessions, domi-
nions, pays de protectorat et pays à mandat
d'une puissance non adhérente. »
En somme, deux hypothèses :
a) L'Etat auquel se rattache la: colonie est
adhérent à l'Office (et il peut désormais
adhérer même s'il n'est pas viticole), et alors
les voix de la colonie sont comprises dans les
cinq voix auxquelles chaque Etat peut pré-
tendre;
b) L'Etat auquel se rattachent la colonie
eu le groupe de colonies n'est pas adhérent,
et ce groupe ou cette colonie peut réclamer
cinq voix, à la condition de payer inq uni-
tés de cotisation (soit cinq fois 3.000 francs-
or).
Je demande pardon de ces explications un
peu longues. Elles étaient indispensables à
ceux qui, n'ayant pas suivi comme nous la
constitution progressive de l'Office Interna-
tional du Vin, veulent s'orienter et compren-
dre l'exacte position du problème.
T rance a avec elle, la Tunisie et l'Al-
..::, qui ont donné leur adhésion à l'Office
international. Le Maroc jusqu'ici s'est abs-
tenu.
Sur ces cinq voix, dont elle dispose à l'Of-
fice, elle verra quelle part doit être accor-
dée à nos provinces viticoles de l'Afrique du
Nord. Mais, dans le Comité directeur, dans
cette sorte de Conseil d'administration qui
réglera, après des délibérations sérieuses, le
sens dans lequel devront se prononcer les
cinq voix,. nous avions à arrêter le nombre
des représentants qui seraient réservés à l'Al-
gérie et à la Tunisie.
Le Gouvernement général de l'Algérie ré-
clamait six voix pour les trois départements
algériens. Il a paru à la Commission Inter-
ministérielle qu'il demandait beaucoup pour
avoir moins, et, bien que le délégué de l'Al-
gérie à notre Commission, ait soutenu cette
proposition de son mieux, il a été accordé
trois voix, soit deux pour la viticulture, une
pour le commerce.
La Tunisie aura deux voix, soit une pour
ses viticulteurs, une pour ses commerçants,
Et, sans doute, les proportions ne sont pas
assez bien observées si l'on considère la pro-
duction viticole de l'une et de l'autre, et
si l'on compare les chiffres de leurs expor-
tations. Mais il paraissait difficile de réser-
ver moins à la Tunisie, et davantage à l'Al-
gérie. On réfléchira d'ailleurs à ceci : le
Comité directeur, qu'il faut constituer, s'oc-
cupera non pas des intérêts des vins d'Al-
gérie, de Tunisie, du Bordelais, de la
Bourgogne, mais des intérêts du vin do
France en général, du vin de France et de
son Afrique du Nord, comme l'Office In-
ternational aura en vue la défense du vin
de toutes les nations adhérentes.
Ce sont ces considérations qu'on a fait
yaloir aux yeux de certaines régions de la
métropole qui se plaignaient parfois de ne
pas avoir la part qu'elles avaient espérée ;
elles étaient valables aussi pour les régions
de notre Afrique française. J'ajoute qu'à
côté des représentants des vignerons et des
négociants, le Conseil comptera des parle-
mentaires, des délégués du ministre, char-
gés de parler au nom des intérêts de toute
la viticulture et que, somme toute, aucun
intérêt viticole ou vinicole ne sera négligé.
Mario ROfUfall,
Sénateur de L'ilérautt, ancien mtnieire
Vtee-présldent de la Commtssum
sénatoriale des CeMma"
f aio
Du haut de mon cocotier
0
La Flibuste coloniale
Notre confrère VArgent publie un tableau
schématique d'un certain nombre de valeurs
métropolitaincs, coloniales et étrangères
avec deux cours relevés '),ndant l'année
1927 sous le titre : « Les conseils de place-
ment de VArgent 8. En réalité, ce sont des
conseils de déplacement, car le journal in-
vitait ses lecteurs à ne pas mettre le petit
doigt dans des affaires dont la solidité lui
apparaissait fragile.
Parmi les titres déconseillés et qui, mal-
heureusement, n'ont pas donné toutes les
espérances que les animateurs faisaient mi-
roiter aux yeux des gogos, il y a un trop
grand nombre de valeurs coloniales ; même
ce sont malheureusement elles qui tiennent
le record des chutes. A tout seigneur tout
honneur, voici d'abord les Caoutchoucs de
VEquateur (parts fondateurs) qui, le 22
juillet cotaient 12.000 francs et ne sont
plus négociées aujourd'hui qu'à "tj
soit 1.550 francs de perte, puis y Indochi-
noise de Cultures Tropicales, vieille con-
naissance que nous avons aussi signalée. Les
parts qui avaient atteint, en 1926, hors cote,
les chiffres astronomiques de 18.000 ou
20.000 francs, n'étaient déjà plus le 15
avril qu'à 6.100 et ont dégringolé de 500
francs à 5.600 aujourd'hui. L'action a suivi
la même régression, passant au cours de ces
huit derniers mois de 400 à 275. Même
mouvement sur les Comptoirs Réunis de
VOuest Africain qui, le 10 juin étaient né-
gociés 698 francs et stagnent actuellement
autour de 473 francs, soit 225 francs de
déchet. Faut-il encore citer les deux caté-
gories d'actions de y Agricole Sud-Indochi-
uoise qui, le 18 février dernier valaient :
l'ordinaire 630 francs et la privilégiée
1.140 francs et sont délaissées actuellement
la première à 200 francs (soit 430 francs de
déchet), la seconde à 459 francs (soit 681
francs de déchet).
Faut-il encore citer la Cotonnière de Saï-
gon, dont les actions et les parts cotaient
le 16 septembre respectivement 315 francs
et 4.650 francs et qui, aujourd'hui, trou-
vent difficilement acquéreur à 268 francs et
3.875 francs; encore un déficit de 47 francs
d'une part et de 775 francs de l'autre.
Voilà un bilan de chasse dressé par l' Ar-
tent vraiment impressionnant. Et il laisse
de côté lîeaucoup de sociétés qui n'ont pas
besoin d'être examinées à 1? loupe pour être
jugées et décotées. f
- Heureusement qu'il y a 'autres affaires
coloniales sérieuses, honnêtes, d'un présent
brillant et d'un avenir certain. Mais de
celles-là on ne parle pas et Dieu merci, ce
sont les plus nombreuses.
Baimoo*
L'ASSISTANCE MÉDICALE
à la Côte d'Ivoire .:"
Le docteur Bouffard, dans un
excellent rapport, a fait récem-
ment connaître à quel "degré Pbf-*
sistance médicale en était arrivé à la Côte
d'Ivoire en 1925.
La statistique démontre que la mortalité
est surtout constituée par la dysenterie et la
diarrhée (67 sur 294 décès), la pneumonie
(58), la tuberculose (19), le paludisme (II).
La variole est vaincue et la méningite céré-
bro-spinale a été rare. L'alcoolisme, vérita-
ble fléau avant la guerre, a regressé. Le
dispensaire contre la syphilis a lutté contre
cette infection qui sévit largement dans les
grands centres (Bassam, Ahidjall) et les pos-
tes de la Côte (la/IOII, Sassandra, Tabou),
mais jusqu'ici l'avarie est largement répan-
due. Il y a encore des lépreux, mais en pe-
tit nombre.
La tuberculose est rare dans les milieux
ittdigènes. Les allopltèles exercent encore
leurs ravages, mais le paludisme n'apparaît
pas comme un gros danger social. La dysen-
terie sévit principalement sur la main-d'œu-
vre employée à la construction des voies fer-
rées (terrains neufs), ainsi que sur les clta"-
tiers forestiers. Dans le golfe de Bénin, sur-
tout, l'ankytostomiase est fréquente.
Contre cette morbidité, les services sani-
taires ne sont pas restéj inactifs. L'effort a
été principalement porté sur l'hygiène génî-
rale et la médecine préventive. On exige une
grande propreté des villages et de l'habita-
tion, une bonne ventilation des cases, l'exten-
sion des cultures vivrières, le curage de
puits d'eau potable.
A la Côte d'Ivoire, les ambulances sont
mixtes. D'un côté se trouve Vambulance
européenne, de l'autre le dispensaire indi-
gène et, à proximité, les salles d'hospitali-
sation.
Les formations sanitaires indigènes fonc-
tionnant en 1925, comprenaient les ambu-
lances dirigées par des médecins européens;
un dispensaire à Daloa, 2 postes médicaux
tenus par 'des médecins auxiliaires indigè-
nes, 34 postes médicaux gérés par des in-
firmiers indigènes et il existait 9 maternités.
Comme établissements annexes ou complé-
mentaires, on doit citer le laboratoire de
bactériologie de Vhôpital européen d'Abid-
jan, un centre vaccinogbne à Bouaké et une
léproserie à l'île Désiré, en face de Binger-
ville.
Pour compléter cette défense contre la
maladie, on a tenté, une sérieuse organisa-
tion sanitaire prophylactique. iClle est tll.
core insuffisante. La prophylaxie doit com-
prendre les moyens propres à supprimer la
contagion, principalement la fièvre jaune,
pour laquelle des infirmiers (gardes
d'hygiène) sont entraînés à la recherche des
gites à larves pour les détruire (destruction
des œufs de stegomia).
L'effort sanitaire, en somme, qui a été
fait à la Côte d'Ivoire est très méritoire et
tif demande qu'à être poursuivi.
Charles Debierre
Sénateur du Nord
Membre de la Commission
des Affaires étrangères.
looo-
Prochains aéparts
--()-Q--
L'annonce des élections va. donner le si-
gnal du départ incessant des députés colo-
niaux sortants. et de leurs concurrents.
Parti le premier, M. Alcide Del mont
arrive à la Martinique pour défendre un
siège pour lequel il n'avait pas eu le mal de
se déranger pour le gagner en 1924.
Le mois prochain, MM. Auguste Brunet
et Lucien Gasparin vont rejoindre la Réu-
nion, probablement par le même courrier
partira M. Barquissau, le concurrent éven-
tuel de l'un d'eux,.
M. Gabriel Angoulvant rejoindra égale-
ment dans le courant de mars les Etablis-
sements français de l'Inde, sur le même
paquebot s'embarquera aussj M. Le Moi-
gnic alter ego de M. Painlevé, qui fut can-
didat aux élections sénatoriales dans cette
colonie l'an dernier. On dit que M. Louis
Tissier, l'ancien chef de cabinet de M. Ca-
mille Pelletan à la Marine, sénateur du
Vaucluse et un des membres les plus actifs
du parti radical-socialiste accompagnerait
M. Le Moignic dans sa tournée électorale,
abandonnant la métropole où son talent de
propagandiste aurait été si utile à son parti.
C'est aussi le mois prochain que doivent
partir MM. Eugène Lautier et Gratien
Candace.
Du coup, le ministre des Colonies n'aura
presque plus de députés coloniaux à Paris
pendant les dernières semaines de la légis-
lature.
Mais, il ne sera pas privé de leurs nou-
velles pour cela, car nul doute que les luttes
électorales ci-après, surtout aux Antilles, ne
donnent lieu à de-* incidents plus ou moins
graves, qui se traduiront par de multiples
câbles.
La bataille commence.
.'D
Guignol à l'Institut
–0-0––
Le maître Ralxiud, directeur du Conser-
vatoire, l'illustre auteur de Marouf, savetier
du Caire, a abandonné la présidence de
r Académie des Beaux-Arts. Il a pour suc-
cesseur J.-L. Forain, qui eut tant de ta-
lent, il y a six ou sept lustres et qui (le-
puis. n'a pas plus de talent que de fidé-
lité à ses opinions.
1
TAUX DE LA PIASTRE
Le Gouverneur général de l'Indochine vient
(le faire connaître au ministre, des Colonies
qu'à la date du 7 ianvier 1928 le taux offi-
ciel - de - la piastre était de 13 fr.
La vie à Dakar
--0-0--
Par aoion :
Les affaires reprennent à Dakar et la grosse
émotion de la fièvre jaune commence à se
£ ahaQ-( quoique )'on ait encore à sipaler, mal-
gré la saison, ce nouveaux cas.
Le 21 décembre, une Syrienne était atteinte
par le mal, mais son état est actuellement
assez satisfaisant.
Le 26, nous avons eu le regret d'apprendre
la mort de M. Vayssière, secrétaire de la
Chambre de Commerce, atteint par le fléau. Il
n'était âgé que de 49 ans et revenait de France
il y a juste trois semaines.
Le 27, c'est M. Maraval, négociant, rentré
également de France depuis trois semaines, qui
avait les premières atteintes de la fièvre jaune.
On espère bien le tirer de ce mauvais pas. Ce
qui surprend et déconcerte, c'est la récidive de
nouveaux cas à cette époque de l'année.
Cependant, le nettoyage à fond des terrains
vagues, des cours et des immeubles de Dakar
est maintenant poursuivi avec vigueur et mé-
thode par l' administration. Tous les apparte-
ments, douches, water-closets doivent être gril-
lagés.
Par ailleurs, on signale officiellement un
nouveau cas à Diourbel.
Les fêtes de Noël et du Jour de l'An ont
été fatalement moins animées que les autres
années. L'évêque de Dakar avait fait con-
naître qu'il n'y aurait pas dans la nuit du 24
25 décembre de messe de minuit.
Toutefois, le restaurant du « Palais » et le
café « Coulomb » avaient été autorisés par
administration à donner des réveillons.
Une clientèle animée a fréquenté les deux
établissements aussi bien à l'occasion de Noël
que du Jour de l'An.
.t.
M. Lapalud à Paris
M. Lapalud, Gouverneur de la Côte d'Ivoi-
re, qui avait commencé son congé en Algérie,
où la santé de Mme Lapalud et un phlegmon
au brat» droit l'ont retenu plus longtemps qu'il
ne l'envisageait, est attendu incessamment à
Paris.
.t.
Propagande coloniale allemande
par T. S. F.
A la fin de la semaine dernière, les pos-
tes de diffusion allemande de Berlin et de
Koenigswusterhausen, dont la puissance
permet l'audition par les postes écouteurs
français les plus éloignés, au cours d'une
de ses séances a donné une intéressante
conférence sur l'Allemagne et ses colonies.
Si les auditeurs français n'ont pu saisir en-
tièrement l'exposé de l'orateur, ils en ont
tout au moins compris l'essentiel. L'Alle-
magne et ses orateurs officiels n'ont pas
abandonné l'idée de reconstituer un empire
d'outre-mer. Et cette idée concorde, d'ail-
leurs, avec la majeure partie de l'opinion
anglaise. Toute la question qui se pose est
de savoir si on rendra - après vote des in-
digènes bien entendu - les plus beaux
joyaux de l'ancien domaine allemand, l'Est
et l'Ouest africain qu'ils regrettent si
vivement, surtout l'Est, ou si nos voisins
d'outre-Manche abandonneraient au profit
du Reich, la Xouvelle-< >uinée 011 les impor-
tantes fractions qu'ils ont obtenues au
Togo et au Cameroun.
me,
La T. S. F.
l.es services radiotéléjjraphiques fonction-
nent de façon satisfaisante entre la métropole
et les colonies, mais il n'existe pas encore
de postes assez puissants pour que les infor-
mations de presse et les radio-concerts émis
en France puissent être entendus directement
en Afrique et en Asie.
Le problème est difficile, mais le général
Ferrié, le technicien de la radiotéléphonie
le plus compétent, sans doute, de l'heure ac-
tuelle, espère qu'il sera bientôt résolu par
l'emploi des ondes courtes et des relais.
En attendant cet événement, qui sera con-
sidérable à bien des points de vue, la T. S. F.
sauve presque chaque jour des marins en per-
dition, et la radiogoniométrie aide puissam-
ment aux vols de nuit, ou par temps de
brunF" des avions.
R. B. L.
- ww
M. Paul Painlevé
0-0-
M. Paul Painlevé, ministre de la Guerre,
député du 5° arrondissement, confirme aujour-
d'hui l' information que nous avons publiée
dans les Annales Coloniales du 31 octobre
1927.
Il abandonne ses fidèles électeurs républi-
cains socialistes du 5° arrondissement de Paris
et sera candidat d'Union nationale dans la cir-
conscription composée des trois cantons de
Cannes. Antibes et Cagnes, dans les Alpes-
Maritimes. Il aura comme concurrent M. Ca-
pron, maire de Cannes, qui a également une
étiquette d'Union nationale républicaine. M.
Capron est, en outre. Conseiller Général du
canton de Cannes qui a plus de 40.000 habi-
tants sur 70.000 que compte au total la circons-
cription. -
On espère toutefois que, vu son grand âge
- il a plus de 70 ans M. Capron, qui se-
rait nommé incessamment commandeur de la
Légion d'honneur, renoncerait à se présenter.
–-– .,.
'l'Al18tllatll 11111111llli11 Mln-Ultrn
00
Au cours d'une récente séance, le secré-
taire perpétuel, M. Cagnat, a donné lecture
d'une lettre qu'il a reçue du général Bel-
lot, qui transmet des relevés topographiques
Intéressant l'archéologie et effectués en Sy-
rie par des officiers du service géographique.
M. Léon Perrier à Grenoble
––00 '•*
M. Léon Perrier, ministre des Colonies, a
présidé hier, dans la cour d'honneur de l'Ins-
titut de géologie de la Faculté de Grenoble,
à l'inauguration d'un buste élevé à la mé-
moire du géologue Wilfrid Kilian, membre
de l'Institut.
M. Léon Perrier a rendu hommage au sa-
vant professeur qui, pendant 36 ans, de 1889
à 1925, occupa sans interruption la chaire
de géologie de la Faculté des sciences de
Grenoble.
M. Léon Perrier rentrera demain matin à
Paris pour assister au Conseil des Ministres.
,- el. 1
Une fete Antillaise Gayanaise
-o--
Un des tableaux de la prochaine revue du
Palace est situé aux Antilles.
Si MM. Oscar Dufrenne et Henri Varna
avaient assisté, samedi, au rpectacle antil-
lais et guyanais donné au ministère de l'In-
térieur et organisé avec une intelligente ac-
tivité par le docteur William Dufougcré, ils
eussent trouvé les plus séduisants éléments
de scènes pittoresques encore inconnues à Pa-
ris. Ce spectacle remporta un très gros suc-
cès, et les hospitalisés de la Désirade et de
-s de la I)ésira(le et de
la Guyane ne pourront que s'en réjouir puis-
que les benences, certainement importants de
cette soirée, leur sont destinés.
M. Léon Perrier, ministre des Colonies,
s'était fait représenter par le lieutenant-co-
lonel Fauché; parmi les personnalités qui
avaient répondu à l'appel des organisateurs,
nous avons noté : MM. Henry Bérenger et
Lcmery, sénateurs, MM. les députés Candacc
et Diagne.
Des artistes de grand talent, Mme Ma-
cotte Almaby et Mlle Louise Ctavius-Mariux,
se sont fait entendre au cours du spec-
tacle qui se termina par un à-propos
inédit, en vers : << Joséphine. et José-
phine », de Marguerite Schwob et Daniel
Parr.
La soirée se termina par un défilé des dif-
férents costumes de la Martinique, de la
Guadeloupe et de la Guyane, avec distribu-
tion de prix et souvenirs. Jazz européen et
antillais.
Au Conseil Général
de la Guyane
M. Buhot-Launay, secrétaire général, Gou-
verneur intérimaire de la Guyane pendant
l'absence de M. le Gouverneur Juvanon qui
se trouve en France, a ouvert la session or-
dinaire du Conseil général. Il a prononcé à
cette occasion un discours qui est consacré
dans son entier au projet de budget pour
1928 qu'il soumet à l'assemblée et à la situa-
tion financière de la colonie. Nous avons
déjà signalé dans les Annales Coloniales les
difficultés de cette situation qui a motivé le
voyage de M. Juvanon en France pour obte-
nir que la métropole vienne en aide à la
Guyane.
Dès le début de son discours, M. Buhot-.
Launay a communiqué au Conseil général
un câblogramme de M. le Ministre des Co-
lonies pour aviser l'Assemblée « qu'en l'état
« actuel des finances publiques, la colonie
« ne pouvait, en aucun cas, escompter une
« subvention de la métropole », ajoutant que
« le Conseil général avait la stricte obliga-
(c tion d'assurer avec les seules ressources
(< locales le paiement des dépenses de la co-
( lonie en les comprimant au minimum in-
( dispensable ».
Après cette communication, le Gouverneur
a dit :
« Une étude attentive de la situation finan-
« cière de la colonie depuis un certain nom-
« bre d'années et un examen serré des ré-
sultats des exercise* précédents attestent
de la valeur de nos ressouccs », et il a
donné sur les budgets de 11)24 et de HpO des
renseignements justifiant son appréciation.
je Notre projet de budget pour 11)28 se pré-
(i sente donc comme suit, a-t-il dit ensuite :
« En recettes 13.000.000
« En dépenses.,. 13,800.000
« Par comparaison avec celui de l'exercice
« en cours qui s'élève en recettes et dépenses
« à 12. 100.000 francs, il accuse une augmen-
« tation de 900.000 francs en recettes et de
« 1.700.000 francs en dépenses.
cc L'agmentation de ces dernières dérive :
« io Du relèvement des soldes des fonction-
(1 naires se décomposant comme suit :
« Personnel des cadres métropolitains et
k généraux, v compris la pendar-
« merie F r. 560.000
« Personnel des cadres locaux
» et auxiliaircs 840.000
« Soit au total Fr. 1.400.000
« 2° D'une indemnité de 225.000 francs que
I( doit payer la colonie aux officiers du na-
«( vire Edith-Cavell, en dédommagement de
« leur incarcération ;
« 30 De l'inscription d'un crédit de 30.000
k francs pour le payement de la 50lde du
(1 vétérinaire ;
« 40 ne l'augmentation de crédits aux di-
« vers chapitres des dépenses et matériel in-
« suffisamment dotés au budget de 1927.
CI Soit au total Fr. 1,700.000
« Cet exposé fait ressortir un déficit de
Il 800.000 francs que l'Administration ne peut
(c combler avec les ressources dont elle dis-
« pose actuellement.
<< L'équilibre du budget reste donc à re-
'< chercher au moyen de nouvelles recettes
« que votre Assemblée a seule qualité pour
f établir. u
M. Huhot-Launay a fait alors l'énuméra-
tion des nouvelles charges qu'il propose en
faisant remarquer que le choix des projets
qu'il soumet aux délibérations du Conseil gé-
néral ménage, autant que possible, la capa-
cité de chacun, et ne paraît devoir amener
aucune répercussion sur le coût de l'existence
des travailleurs qui doivent être protégés
tout particulièrement contre la vie chère.
Il signale ensuite à l'Assemblée la néces-
sité de certaines dépenses indispensables
pour l'exécution et l'amélioration des voies
de communication dont dépend 1 avenir du
pays, et il termine en disant :
I( Je ne vous retiendrai pas davantage, mes-
<< sieurs, persuadé qu'avec votre précieuse
« collaboration, nos efforts auront pour ré-
« sultat de vaincre les difficultés de l'heure
« présente et d'amener notre Guyane dan
« la voie de la plus large prospérité. »
Aux archives de Tunis
0-0
Une curieuse estampe allemande vient
d'enrichir les archives de la municipalité de
Tunis.
C'est la copie germanique des multiples
cartes de Tunis et de son hinterland établies.
au XVJO siècle par des géographes italiens.
La similitude qui existe entre son tracé ca-
valier et celui, plus précis bien qu'encore
désinvolte, de la carte italienne signée A. V.
dont un cliché photographique se trouve dé-
posé à la Direction des Antiquités, en est
une suffisante preuve.
Le plan d'Augustin de Venise revêt une
importance cartographique considérable, car
il est le prototype de toutes les cartes de la
Tunisie du Nord imprimées durant le reste
du XVIe siècle et même plus tard.
L'auteur de ce travail géographique a
peut-être trahi le tracé d'Augustin de Venise,
mais il a respecté dans l'ensemble les lignes
générales du plan initial.
Cette acquisition est tout à l'honneur de
l'Hôtel de Ville de Tunis.
..a
flaia dœnvre chinoise en Algérie
-cM)--
La crise de main-d' œuvre qui sévit dans nos
campagnes pèse lourdement sur la production
agricole algérienne.
Comment y remédier pratiquement ?
En faisant appel aux populations chinoises
vivant avec des moyens lamentablement pré-
caires, en certaines régions. Transplantées, pro-
tégées, éduquées et guidées, ne pourraient-elles
trouver chez nous les moyens de gagner leur
vie en toute quiétude ?
L'idée est réalisable. Mais pour que l'immi-
gration chinoise réussisse pleinement, il faut
la regarder sous l' angle le plus large.
Il ne s'agit pas d appeler cent, deux cents
hommes, un peu comme on le fait, en France
continentale, chez les Belges et les Italiens au
moment des moissons. Il faudrait attirer des
familles entières et les fixer sur le sol algé-
rien. Cela demande assurément beaucoup de
peine, d'argent et d'initiative.
L'on sait qu' une tentative de ce genre fut
faite sans résultat au Congo. Le Cpngo n' est
pas l'Algérie d'abord. Et r expérience malheu-
reuse des uns peut servir utilement aux autres.
Des agglomérations chinoises, comptant des
millions de familles. ne peuvent subsister chez
eux faute de travail. L'Algérie agricole man-
que de bras. En voilà qui ne demanderaient
pas mieux que de servir.
gotow 1
L'Aviation Coloniale
Randonnée africaine
L'avion du commandant Gama, qui avait
atterri à Port-Etienne le 7 janvier à midi,
et en était reparti le lendemain, à 7 heurcs,
est arrivé le même jour à Dakar à 11 heu.
res.
Le commandant Gaina avait fait escale
au Cap Juby.
On n'a toujours aucune nouvelle du ser-
gent Lafannechère et de son passager, l'ad-
ministrateur colonial Ponzio, partis il y a
quelques jours d'Agadir pour le cap Juby.
On éprouve de sérieuses inquiétudes à
leur sujet.
En passant a Villaeisneros, la mission a
nnnris que le gouverneur espagnol Harnos
avait été attaqué par les Maures dissidents,
à un kilomètre du fort, et que son chauffeur
avait, été. tUt.
En survolant la région de Cisneros et de
Port-Etienne, les aviateurs ont vu deux
rezzous.
En Algérie
Hier, ont été célébrées les obsèques du
sergent-major pilote Gaivrm et le sergent-
mécanicien Oillot, tnés dans une chute qu'ils
furent an camp d'aviation de Sétif, en pre-
nant le départ.
Une escadrille d'avions a survolé le cor-
tège. nos discours ont été prononcés par le
général nresch, commandant la place, par
le maire et le sous-préfet.
Voici comment se produisit cet accident :
Leur avion, qui venait iï peine de décol-
ler, commençait A s'élever quand le plan
inférieur de l'appareil, légèrement incliné
accrocha "11 pleine vitesse le sommet d'un
hangar. L'avion lit un bond, prit encore une
quinzaine de mètres de hauteur, mais, per-
dant l'équilibre, retomba sur un autre han-
gar et vint s'écraser sur le sol.
On se précipita aussitôt au secours des
aviateurs, mais ceux-ci avaient été tués sur
le coup, et on ne put retirer que deux t'a.
davres des débris de l'appareil.
..--- -
Le commandant Delingelte
à la Société de Topograghie de France
-0
Ail cours de la fête donnée par la Société
de topographie, de Franre dans le grand
amphilhcAtre de la Sorbonne, le général
Du taille, président, de la Société, lit l'elogc
du commandant Deliugette, qui avait accep-
té de raconter les péripéties de sa mission
d'exploration africaine. M. Ik-nry Paté,
vice-président de la f.luuubre des Députes,
qui présidait la séance, pril ensuite la
parole et remit, à Mme Delingclte une mé-
daille d'honneur de la. Société. 1 .e comman-
dant Delingelle exposa, ensuite les difficul-
tés qu'il rencontra au coins de sa mission
de liaison automobile de l'Algérie au Cap,
qu'il a conduite en eompa,gnie de Mme De-
lingctte et d'un mécanicien.
.-
Séisme
-0-0--
Un violent tiemblomcnt de terre a été res-
senti hier soir, vers 11 heures, dans la colo- ,
nie anglaise de Kenya, à Nairohi et «N Na-
kuru.
- - --
Quelques maisons se sont effondrées, mais
on ignore encore le nombre des victimes.
Les secousses dans la région de Nairobi
ont provoqué une grande panique parmi les
indigènes qui croyaient assister à la fin du
monde.
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