Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-01-03
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 03 janvier 1928 03 janvier 1928
Description : 1928/01/03 (A29,N2). 1928/01/03 (A29,N2).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451189z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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LE NUMERO : 00 CENTIMES
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On l'abonne sans frais daIII
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la CBHirB île laiiwe M nioérie
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Dans un précédait qrticle, nom avo- n4 indi-
qué que l'alave était, parmi toutetl. plantes
alcooligènes susceptibles de prospérer sur la
ténre africaJne, celle qui devait principalement
retenir notre attention. L'agave pousse naturel-
lement aussi bien' en Alsérie, qu au Maroc
et qu'en Afrique occidentale française.
Ëa Algérie on trouve partout l'agave amé-
ricana à feuilles longues et molles ; elle croît
en bordure utea et des voies ferrées, sur
la lisière des forêts, dans les endroits les plus
désertiques. Mais elle n'est pas intéressante
car elle ne donne qu'un faible poids de feuilles
et un très faible rendement en fibre aussi bien
qu'en alcool. Il en est de même de beaucoup
d espèces indigènes. -
Aussi a est-on appliqué depuis longtemps à
sélectionner les agaves en vue d'un rendement
important en fibre et en alcool ; par hybrida-
tion on a pu d'autre part créer des variétés
nombreuses et dans cette œuvre le -docteur Tra-
but s'est particulièrement distingué.
Mais ce qui nous interesse, ce ne sont pa.
seulement les résultats que 1 on a pu obtenir
à la Station botanique de Maison-Carrée, au
Jardin du Hamma et au jardin de 1a Faculté
d Alger. Ce sont aussi ceux d'expériences
plus étendues, faites sur une échelle agrandie,
•n pleine terteo. -
- A ce point de vue, il existe en Algérie deux
plantations importantes d'agaves. L'une, la
plantation Callot, est située près de Mostaga-
nent : elle .est constituée par des plants de si-
sal put (agava rigida-sisalana). L'autre est une
plantation de sisal hybrldé (hybride Trabut)
occupant trois longues tranchées forestières de
U région de La Catin dans le département de
Constantine.
L'existence de ces deux plantations est de
Fa plus haute importance, pour l'avenir de la
culture de l'agave dans -1 Afrique du Nord.
On sait, en effet, qu'il y a une impossibilité
presque absolue & se procurer de grandes quan-
tités de plants provenant de plantations étran-
gères, CM l'interdiction d'exportation des bul-
bas d agaves est absolue dans tous les pays
producteurs. Seuls les bulbes provenant de la
plantation Cal lot et de la plantation dé La
Cille peuvent permettre la création 3e nou-
velles sisalenries.
Mais il est nécessaire de souligner que tes
deux plutliions arrivent toutes deux simul-
tanément « leurs Éiîf et l'on peut dire que.
les effqrtf ét les eiiêouragenients de M. rou.
nôtu n'aurions pas
Yiféjtoî rôttjtie presque total de voir anéantir
lel-'ifwrts ^qéiàrfâlts jour introduire Je culture
- £ J!"», ;ufo W* «gavé» ne fleurissent qu'une
iwsi peu aViAt leur moit, poussant iine
t Hampo .de -5 ;V 6 métrés de Haut.' Bans le ces
, du sisalf les fl«urs sont stériles ; mais sur les
t haowe<, il"poùsie une multi-
r«ittifiBeii<^hampes, Mailles, Ce sont «ses btilbilles, qui
ressemblent "àdes agaves minuscules, qui,
mises en pépinières; t reproduisent la plante.
Oisque Hampe porte ju$u'à 2.000 bulbillès.
Lors de la première visite de M. Fouque
à la plantation Cal lot, les blahts poussaient (tè-
pi. ans leurs hampes de reproduction ; ces
bujplles avaient permis de planter environ
Iciom, hectares ; elles ont été perdues faute
d emplot Sans là venue de la iniSsion, le
propriétaire de la plantation. dégoûté de ses
efforts de vingt ans sans résultat, était décidé
de détruire sa plantâtiôn. M* Fouque a pu ob-
tenir pour les dernières bulbilles produites des
mesures de protection et 1.000.000 de ces but-
billes ont été mises en pépinières ,
Dans les tranchées forestières de La Calle,
lés plants, bien que moins agés que les plants
de Mostaganem, touchaient aussi à leur fin,
lonque M. Fouque a pu obtenir du service
des Fprêts Ia mise en pépinières de 1.200.000
bulBllles, avec la promesse d'un effort égal
pour I Innée suivante.
En conscience lés plantatiçns existantes
permettent actuellement la création d'une
pladthtidf) de 1.000 hectares qui pbutra être
doublée et même triplée les années suivantes
., en utilisant les drageons des pieds déjà
plantés;
Oh peut donc être assuré que l'Algérie a
actuellement lés moyens de lancer la culture
en Jrand du sisal.
dé premier point acquis, il reste à détermi-
ner quelssont les terrains, les plus propices à
l'établissânent d'importantes sisaleraies. La
mission Fouque s'est livrée à ce sujet à des
expériences nombreuses, dont plusieurs se
poursuivent encore à l'heure présente. Elle a
étudié en particuHer deUk régions.
1 La région du Tell entre la Calle et
DjidieUi r -..
2 Les alentours de Mostaganem, entre
nette ville et Tenèw.
M. Fouque a remis aux admTnistrateurs et
AUX inspecteurs des forêts des bulbillès de si-
sal pour les plafRer à titré d'essai.
v liés "résultats définitifs seront connus bientôt,
unis cPares et déjà on semble définitivement
fixé tnr les trois points suivants 1
-1. Les terrains propices à la cultute de
l'^five im peuvent être situés aux altitudes su-
frtrieures A 7 ou 800 mètres, en raison de la
mble production ife la plante sous un climat
"1 Ils doivent &M' de peu de valeur egri*
«île, tumbbles, un 1'9 aleaire. graveleux
de préférence, ou même sablonneux, jamais
marécageux ;
f 3° Lasurterçe minimum utïïreable peut que
l'exploitât industrielle soit rémunératrice, est
d'un à rauKjïrtlle hectare* d'un seul tenant ;
«le qui tfa 1.000 lietiafes cuucmond,
Ul
-
le plus difficile,*véslim, fSdhin inuins
« ee 9Ii «enoerne TAlgérie. M NlMc, il
nWB ttfttt pnrtMDlement pas .de même, sur-
l, région de Mogador. M. Fouque
a cependant, dans sa première mission, recensé
un ceataID Dombre de terrains étëWttof ':dii
Îplantations d'agaves pourraient être faites avec
es plus grandes chances de succès.
1° Dans les communaux de la commune
mixte de La Calle ; 10.000 hectares de dis-
ponible ;
2° Dans la commune mixte d'Et-Mitia (dé-
partement de Conltantibe): 5.000 hectares ; «
30 Dans la tribu Senhadja (CoaatiDtine);
40 Dans les dunes côtières ;
5° Dans les terrains forestiers bordant la mer
b de la commune mixte de Cassaigne (départe-
ment d'Oran) : 11.000 hectares actuellement
en broussailles.
En résumé, rien ne s'oppose à la création
de grandes exploitations d agaves en Algérie.
Une nous reste maintenant qu'à montrer que
les résultats obtenus en ce qui concerne le ren-
dement en fibre ct. en alcool des açaves alp.
riennes ont - été en tous points satisfaisants. -----
Georges Nouelltt
tDêpulè de Saônë-ct'Loire, Secrétaire de la
Commission des Colonies, Membre de la
Commission des Mines et de la Force Mo-
trice.
.,.
BROUSSES
* BROUTILLES
Des veinarde
MM. Champion et Karius sont de jeunes
fonctionnaires australiens pleins de" courage.
Ils ont projeté de traverser la Nouvelle-Gui-
née du nord au sud, en passant par des ré-
gions dont les habitants ont un - caractère
excessivement mauvais. -
Mais ce sont leurs porteurs qui ont de la
veine. Si l'expédition réussit, ils seront
exempts d'impôts jusqu'à leur dernier sou-
pir.
Exempt d'impôt 1 Quel mirage t II
m'éblouit, et je demande donc à explorer,
à ce prix, la jungle mercantile de Paris.
Que 1 on ne dise pas que le risque est moin-
dre qu'en Nouvelle-Guinée. Non seulement
les tribus que je visiterais, de la Porte drOr
léans à la Porte de Clichy et de la Porte
Dorée à la Porte Maillot, jugeraient mon in-
décente curiosité digne du chfttiment su-
prême, mais elles seraient fort alléchées par
a perspective de me débiter en chair à sau-
dIte. Et encore, procédant à la vente de
mes restes héroïques, donneraient-elles le
coup de pouee traditionnel à la balance.
N'importe ! j'ai fait par avance le sacri-
fice de ma vie. Servi sur maintes tables,
j'aurai servi.
1 Auéicn
..8.
L'Aviation Coloniale
--0-0-
- - Maroc-Toulouee
Un radiogramme reçu hier à GIbraltar.
émanant du batoau-citurne anglais Brltish
Kntght, annonçait que l'équipage a sauvé
les deux occupants d'un avion postal fran-
çais qui était tombé à la mer. Aucun dé-
tail n'est donné, sinon que le British.
Knight comptait arriver aujourd'hui il Gi-
braltar.
Randonnée africaine
Le troisième avion de la mission aérienne
africaine, piloté par le sergent Lafanne-
chèro, venant de Lyon, est arrivé à Perpi-
gnan hier au début de l'après-midi.
La mission, composée de trois avions, n
dû partir aujourd'hui pour Alicànte.
L'art nègre tel qu'il est
0
L'on sait que le noir de l'Afrique Centrale
se montre parfois sculpteur ingénieux, adroit,
voire puissant, et qu'il a, assez généralement,
des aptitudes musicales marquées.
Mais voici les curieuses observations d'un
voyageur :
Sur une surface plane, le noir, en général,
ne voit que des ornements plats. Il ne conçoit
pas, sur un plan, la représentation d'un vo-
ume. Il ne sait comment tenir un dessin qui re-
présente un personnage, un paysage.
Pour ce qui est de la musique, les chants
sont à la fois mélodiques et monotones. Là-bas,
l'homme chante généralement en soliste; les
femmes répondent en chœur. Quant aux pa-
roles, il est rare qu'elles soient apprises par
coeur : le plus souvent, le chanteur les invente
à mesure, et c'est pour parler de quelqu'un, et
presque toujours pour se moquer. Les chan-
sons noires sont des cancans de lavoir, pas autre
chose.
Mais ce n'est pas là, certainement, conclut
avec raison le voyageur, tout l'art nègre.
Les Cambodgiens en Cochinchine
'o-
Au cours de l'année 1927, des .désordres
graves que nous avons signalés ont eu lieu
en Coclllncbinc, provoqués par des conflits
pour la possession de la terre entre Cam-
bodgiens et Annamites.
Les statistiques officielles évaluent à
201.000 sur une population totale de 4 mil-
lions 118.019 âmes, le nombre des Cambod-
giens installés en Cochinchine. L'élément
Khmcr représente donc la vingtième partie
de la population cochinchinoise. Après les
Annamites, les Cambodgiens forment l'élé-
ment le plus important de la population et
ils viennent avant les Chinois (251.574):
avant les Moïs et les Chams (51.506). - *
Chose digne de remarque : tandis que ces
anciens maîtres du pays qu'ils ont occupé
du VIT au XVltP siècle voient sur le sol natal
leur nombre diminuer de 6.183 en cinq ans,
les Chinois voient leur effectif augmenter de
60 (156.314 en 1921 et 351.574 en 1926).
M. le Gouverneur Général Varenne a tenu
à donner À cette question une solution con-
forme au bon sens et à l'équité pour mettre
fin aux conflits antérieurs ontre Cambod-
eiehs et Annamites dans certaines provinces
I j ne la Cochinchine,
L'HYGIÈNE MENTALE
aux colonies
-------
V assistance aux psychopathes
dans les colonies françaises d attiré
depuis longtemps Vatientloti 4er
Pouvoirs publics. La guerre, les difficultés
d'une organisation rationnelle, le défaut de
médecins, ésychidtres et les dépenses inhé-
rentes à V organisation des sérvices firent
différer la création de centres psyckiâtri-
ques outre-mer,
ues 1922, a ta suite au congres aes neu-
rologistes et aliénistes de langue française à
Tunis, M. Lebrun, alors ministre des Colo-
nies, demanda aux Gouverneurs des Colo-
nies de mettre à Vétude la question de l'as-
sistance aux aliénés dans leurs Gouverne-
ments respectifs.
Au demeurant, en dehors de quelques
établissements spéciaux à l'asile d Anjana-
tnasia, à Madagascar, d'un projet d'asile à
Sébi Kotone (Sénégal), d'un autre à Fort-
de-France (Martinique) et surtout (Je la créa-
tion de l'asile de Bien-Hoa on n'a fait que
bien peu de choses pour la question de l as-
sistance aux aliénés dans nos possessions co-
loniales.
Cependant, la guerre en faisant des
psychopathes appelait des établissements où
l'on puisse les soigner. Le grand drame qui
dura quatre ans et demi et bouleversa la face
du mondef ne tutpai sans ,etelltif sifr {'équi-
libre mental de ceux qui y prirent parti
L'étai d'éréthisme nerveux chez les combat-
tants et ceux qui furent vivement touchés par
les. faits de guerre réveilla des tares menta-
les latentes ou créa chez des sujets en appa-
rence normaux, des états psychofathiques va-
riés, attestant une atteinte plus ou moins
profonde des facultés cérébrales. On conçoit
aisément que les chocs répétés de la cellule
nerveuse, produits, soit par des éclatements
d'obus à proximité, soit par des explosions
de mines ou de torPilles, aient pu détermi-
ner à la longue cfaez des prédisposést des
troubles de 1 onde nerveuse qui traverse les
neurones et, consécutivement, des désordres
neuropsycMquis,
Il faut savoir que si chez les déséquilibrés
de la tlee on ne consolide pas aussitôt
qu'elle se révèle la fêlure qui atteint la sen-
sibilité, la volonté. l'inte igencee la mora*
ttté] la Personnalité peut s' écrouler. C*est la
raison pour laquelle on s'est, préoccupé au
ministbe des Colonies, sous Vinspiration ât
,là Ligue d'hygiène mentale et, en part/dl",
lier, du doreur Toulouse 1 d'otêrér une sé-
lection sévère du personnel militaire dll civil
qui sert au« colonies et de rapatrier, en '/ri",
ttpe, tous les aliénés européens et délirantsf
qui nlapparaissetft pas comme susceptibles
de guérir aux colonies et, en ce qui foncerftf
les indigènes atteints de maUfdies tozUn/ee.
fteuses, suite de paludisme, de trypemosd-
miase, de méningite cérébro-spinale, etc., at
les isoler et de les traiter dans dès établisse-
ments spJciaux.
Enfin, du point de vue de Vhygiène et de
la prophylaxie mentales, il y a lieu de s'ef-
forcer de prévenir les intoxications et ma
ladies infectieuses génératrices de psychoses
en premier lictt l'alcoolisme et la syphi-
lis et d'écarter tout état mental déterminé
par une sensibilité exagérée ou une émoti-
TJité sltfaigllë, véritable tâche de relèvement
mental dans laquelle Véducation doit mar-
cher de pair avec le traitement médical.
Pour atteindre ce but, il est indispensable
que les médecins coloniaux reçoivent une ins-
truction technique appropriée avant leur dé-
part aux colonies. C'est Venseignement qu'on
leur donne à l'Ecole d'application de Mar-
seille, où viennent également subir l'initia-
ti011 les futurs Administrateurs des colonies
auxquels on apprend les principes essentiels
d-hygiène et 'de pathologie des pays tropi-
caux. L'esprit de l'Administrateur colonial
doit être d'autant plus sain et pondère qu'il
aura à exercer sa profession sur des indigè-
nes dont la sensibilité, l'émotivité et la men-
talité sont différentes de celles des Euro-
péens. Qu'on évoque les fakirs de l'Inde et
Von comprendra de suite que le traitement
monal est le premier traitement à appliquer
aux déséquilibrés de la tête. L'âme indigène
est un complexus de sentiments, de croyan-
ces, de mœurs, de superstitions qui font
d'elle un instrument particulièrement fra-
gile ci que le 'médtein doit s'appliquer à
bien connaître dans le but des redressements
de V activité mentale dcvoycc. Dans cet or-
dre 'd'idée.fi, il reste beaucoup à faire aux
colonies.
Charles Debierre
Sénateur du Nord
Membre de la Commission
des Alfaires étrangères.
DÔPAHT
---0-0-..
M. René Rellier, le distingué Directeur
de la Banque de la Guadeloupe, ancien Ins-
pecteur des Colonies, s'embarquera après-
demain, jeudi, à Bordeaux, à 14. heures, à
bord du paquebot Flandre. courrier de la
Guadeloupe.
Concurrence allemande
--0-0---
Il y a lieu de signaler le projet suivant
conçu par le « Baucrnvercin Noguntia » de
Gonsenhcim-Mayence :
D'après certains renseignements, ce syn-
dicat a décidé de faire construire à Gon-
senheim d'importantes serres (avec voie de
raccordement vers la gare de marchandises
de Maycnce), dans le but d'y pratiquer la
culture intensive des primeurs et des légu-
mes et d'y concurrencer ainsi, dans la ré-
gion, l'importation des produits français et
hollandais. -
Nos fruits et primeurs algériens ne ris-
quent-ils pas de voir par suite se fermer les
marchés allemands?
- Les inondations
en Afrique du Nord
00
En Oranie
Comme-ndUs l'avons annoncé hier, les pluies
diluviennes ont cessé, mais les oueds n'en con-
tinuent phi moins à présenter l'aspect de, tor-
rents impétueux. -
Les communications ferroviaires sont inter-
rompues entre Alger et Or an.
A Dublineau, la route est à nouveau cou-
pée par suite de la destruction de la passerelle
qui avait été établie par le génie.
La nouvelle catastrophe a été causée par
les pluies diluviennes de ces derniers jours à la
suite desquelles la rivière Habra, à 1 issue du
barrage de l'oued Fergoug, détruit, après avoir
ronge sa rive gauche sur une largeur de 150
mètres, est venue entamer la route et renverser
te pont qui avait 50 mètres de long.
Il a été décidé qu'un pont de - fortune qui,
espère-t-on, pourra être achevé dans un mois,
sera établi pour le chemin de fet par le génie
militaire : celbi-ci établira simultanément une
passerelle pour les voitures et les piétons.
M. le Gouverneur Général Bordesrfaccom-
pagné du général Naulin, commandant le 198
corps, de MM. Vicaire, inspecteur général des
Travaux publics ; Rouzaud, Jourdain, direc-
teurs des Chemins de fer de l'Etat algérien
duJP.-L.-M., sont arrivés ce matin à Perré-
gaux.
.- Les dégits sont importants, mais on ne si-
gnale heureusement aucun accident de per-
sonne.
Au Maroc
Le soleil continuant à briller, l' on espère
une très rapide amélioration de la situation.
- On estime cependant que les pertes causées
par les 4Dondations dépasseront 50 millions.
Des avions prennent des photographies ues ré.
gions inondées.
Si le beau temps constaté se maintient, ces
nouvelles inondations n'auront fait qu'interrom-
pre la circulation. Plusieurs ponts ont été dé-
truits.
- Au cours une conférence présidée par M.
Steel. des mesures ont été prises pour assurer
le trafic vers le nord, actuellement rendu diffi-
cile par suite de l'accident survenu au pont
du Bou Reareg. Le directeur général des tra-
yaux publics a rendu compta des coupures sut-
venues sur U voie normale de la route et de la
voie de 60. Les communications télégraphiques
et téléphontejUes ont pu être tnaintehues gtace
ï desa équiper mobiles installées dans les ré-
gions inondées. On a examiné les mesures per-
mettant le reprise de la yje économique, 1 puis
on a envisagé un système créances aux colons
sinistrés analogue à celui adapté lors des Ya-
VSges causés par le sirocco en 1924.
–; 41» i
Tanger-Gibraltar à la nage
Hier matin, comme nous l'avions an-
noncé, à 3 heures, miss Mercédès Gleitze
s'est mise à l'eau dans l'intention de tra-
verser à la nage le détroit de Gibraltar. Les
conditions étaient alors favorables.
Au début de l'après-midi, miss Gleitze
pensait pouvoir réussir son exploit. A midi,
elle avait franchi la moitié du parcours.
soit environ 12 kilomètres. A 13 h. 30, on
la signalait à un mille seulement de Tarifa,
à l'extrême pointe de Gibraltar, mais la mer
devint alors houleuse, et à 15 h. 2, au mo-
ment où elle allait atteindre le but, miss
Gleitze, exténuée, dut abandonner.
Sept heures après le départ de miss
Gleitze, sa rivale, miss Hudson, décidait de
tenter st chance et prenait également le dé-
part à Alcazar, à l'est de Tanger. Malgré
le mauvais état de la mer, elle avança ra-
pidement. Mais pour les mêmes raisons que
sa compagne, elle a dû abandonner alors
qu'elle était à quatre milles et demi de la
côte espagnole. Elle avait nagé pendant
huit heures et demie.
.**ab
Les forêts" sahariennes
M. Hickel vient de présenter à l'Acadé-
mie d'agriculture un rapport sur les forêts
sahariennes.
Si elles appartiennent surtout au passé, il
en reste encore des lambeaux nullement né-
gligeables, puisque les automobiles ont eu
parfois de la peine à les traverser. Forêts
de jujubiers dans les cuvettes ; forêts de ta-
maris, de lauriers-roses avec parfois aussi
des myrtes et des oliviers, situées sur le
lit soutenain des oueds et dans les massifs
montagneux du Tassali et du Hoggar.
L'action dévastatrice de l'homme a consi-
dérablement réduit l'importance des forêts
de la zone nord. Et le dessèchement « ré-
cent » du Sahara a fait disparaître au
cours du XIXe siècle des forêts et des ma-
récages mêmes qui se trouvent mentionnés
dans les récits de voyageurs comme Rohlfs
et Duverrier.
IÎCHOC ÂGE
Le terre-neuvier Paul-Magne, parti de Fé-
camp il y a neuf mois et qui avait fait une
excellente pêche, s'est échoué au retour, au
moment de rentrer dans le port.
La tempête faisait rage et la mer était
démontée. Le chalutier manqua les jetées et
fut poussé dans la direction du « Trou-aux-
Chiens n, endroit extrêmement dangereux en
raison des courants qui s'y trouvent.
L'équipage comprenant dix hommes, heu-
reusement, a pu être sauvé.
Raz de marée
"̃̃̃ l>0 I
Un câblogramffle de la Martinique annonce
qu'un raz de marée vient de se produire au
nord de l'île du Prêcheur, produisant d'impur-
tants désats mRtels.
Le commerce des cuirs
et peaux en poils
en Tunisie
--00--
Guirs de bovidés
Pour cette catégorie, -la production an-
nuelle des abats de la Régence peut être
évaluée à 80.000 cuirs environ, dont 3/8
d'un poids variant de 11 à 20 kilos et le
reste de 2 à 10 kilos. -
Les cuirs de 20 à 32 kilos sont très rares,
en Tunisie.
Tous les cuirs tunisiens sont livrés au
commerce sans téte ni queue, pattes cour-
tes, salés, secoués et reposés, sous les dé-
nominations suivantes :
Cuirs extra-lourds comprenant les cuirs
d'un poids de 20 à 32 kilos ;
Cuirs lourds comprenant les cuirs d'un
poids de 11 à 20 kilos ;
Cuirs légers comprenant les cuirs d'un
poids de 2 à 10 kilos ;
, Cette dernière sorte se compose d'une
très faible proportion de veaux de lait et
le reste comprend des broutards, vachettes
et bouvillons.
Les cuirs bovins de Tunisie peuvent être
utilement manufacturés, suivant leur poids
en box veaux et vachettes empeignes,
bourrellerie, lissés battus pour semelles, ou
en corroyés, pour empeignes, bourrellerie,
équipement et lissés battus pour semelles.
Leur rendement moyen en tannerie varie
entre 55 et 50 -
Peaux de moutons
Les peaux de moutons de la Régence sont
à queue large avec une faible proportion de
peaux à queue fine dites cc mérinos- ».
La production annuelle s'élève à environ
300.000 peaux, se répartissant par longueur
de laine et par poids, de la façon suivante :
100.000 peaux lainées ayant des brha de
laine de 6 à 8 centimètres de longueur et
pesant de 30 à 38 kilos la douzaine ;
120.000 peaux mi-lainées ayant des brins
de laine de 3 à 6 centimètres de longueur
et pesant de 24 à 26 kilos la douzaine ;
80.000 peaux rasons ou tondars ayant
des brins de laine de 1 à 3 centimètres de
longueur et pesant de 16 à 20 kilos la
douzaine.
Les peaux de moutons tunisiennes sont
livrées à l'exportation à l'état cru, c'est-
à-dire séchées à l'ombre, et traitées à l'ar-
séniate pendant la période des chaleurs.
Les prix sont rétablis aux 100 kilos pour
un choix loyal et marchand, c'est-à-dire
exempt de peaux échauffées, mitées ou dé.
chirées, qui doivent être rigoureusement
écartées.
Les peaux de moutons de la Régence
donnent en tannerie ou en mégisserie un
bon rendement si les choix sont étaiblis
d'une façon sévère par le négociant expor-
tateur.
Peaux d'agneaux
La production annuelle de la Tunisie en
peaux d'agfleaux^se chiffre par 12.000 dou-
zaines environ. En année de prospérité la
production peut atteindre 26 à 30.000 dou-
zaines. ''t'
Ces peaux sont classées :
1° En peaux dites de « premier choix » ;
2° En peaux dites Il buissonnées Hl dont
la fleur a été détériorée par les buissons
ou par des blessures diverses.
La généralité de la production comprend
des agneaux à queue large ; les agneaux à
queue fine, ou mérinos, en Iront pour une
très faible partie dans le contingent total.
Les peaux d'ugncnux sont livrées au
commerce à l'élût cru, séchées à l'ombre
et traitées à l'nrséniùte à partir de mai
pour assurer leur bonne conservation.
Les poids varient entre 9 et 17 kilos la
douzaine.
Peaux de chèvres
La prududion de cette catégorie ue
peaux est, en moyenne, de 35 à -1U.OOO dou-
zaines par an, avec tendance à augmenter.
Les peaux de chèvres sont livrées à l'ex-
portation li l'état salé sec, c'est-à-dire sa-
lées et séchées au soleil.
Les peaux qui constituent les meilleurs
choix proviennent du bétail élevé sur les
llauts-Plateaux.
Les prix de vente pour l'exportation sont
établis par douzaine, franco bord Tunis,
suivant puids et choix, par balles compre-
nant 10 douzaines de peaux, ou au kilo.
Les peaux d'un poids supérieur à 18 kilos
la douzaine sont travaillées par les tan-
neurs indigènes et servent à la fabrication
de la balgha ou babouche arabe.
Les deux tiers de la production totale
sont des peaux de 10/11 kilos la douzaine.
Les peaux de chèvres tunisiennes peu-
vcnt souvent soutenir la comparaison avec
certaines provenances du Levant qui, à
cause de la finesse de leur grain, sont
assez recherchées par l'industrie française
tannant au chrome.
Celle-ci donne même, depuis quelques an-
nées, la préférence aux peaux tunisiennes,
en raison des progrès réalisés dans leur
séchage et leur classement.
Renseignements généraux
Les peaux brutes, fraîches ou sèches,
grandes el petites, sont soumises en Tuni-
sie, a un droit de sortie de :
16 fr. le quintal pour les peaux de bœuf,
de vache, de veau, de cheval, de chameau,
de mulet et d'àne ;
20 fr. le quintal pour les peaux de mou-
Ion el d'agneau ;
24 fr. le quintal pour les peaux de chè-
vres et de chevreau.
Quel que soit le pavillon sous lequel eues
sont transportées, les peaux brutes, fraî-
ches ou sèches, grandes et petites, sont
exemptes de droits de douane à leur entrée
en France et peuvent être admises (peaux
fraîches grandes et. petites et peaux sèches
petites) en entrepôt Actif dans les ports où
cet entrepôt est autorisé.
Les affaires se traitent généralement sur
chèque documentaire, agréage avant l'em-
barquement.
Le fret d'avant guerre était, de Tunis à
Marseille (quai à quai), de 40 à 45 francs
la tonne.
Le fret actuel est de 101 francs la tonne
de Tunis à Marseille et de 115 francs la
tonnes de Tunis à Bordeaux-Nantes-Sainti
Nazaire, de quai à quai (fin avril 1927).
Les origines de Conakry
0-0 1
Les origines de la coquette capitale de la
Guinée française sur lesquelles nous
n'avions jusqu'à présent que de Vagues in-
dications viennent de faire l'objet d une in-
téressante, étude de -M.- S. Storie dans l'Et..
der Demps{er Magazine, reproduite par
VAfrtcan World du 31 décembre 1927. par
Conakry tire son nom d'un vHIage de
trente cases situé dans l'Ile. Tumbo de
l'archipel des lies de Los, corruption de
l'appellation' portugaise ! Ilhas de los Ido-
los » ou Iles des Idoles.
L'importance stratégique de ces lies, si-
tuées entre Gorée au Nord et Sierra. Leone
au sud n'avait échappé ni à la France ni
à l'Angleterre et la lutte pour la posses-
sion de cette région commandant le trafic
des Rivières du Sud dura de longues an-
nées.
En 1750, le Gouverneur Plunker de Sierra
Leone attaqué par un pirate du nom de
Roberts, à bord de. Vlnterloper se réfugia
dans l'Ile de Tumba, où se trouve actuelle-
ment Conakry.
Poursuivi par le Swallow, Roberts fut
pris et pendu à Cape Coast Castle.
Les Iles de Los étaient à cette époque en.
t're les mains de la Grande-Bretagne, mais
en murs 1779, le capitaine vicomte de Pon-
tevès-Gien avec 4 petits navires attaqua les
établissements, les incendia et jeta à l'eau
cinq canons et un mortier. Ses ravages
s'étendirent sur la côte de Sierra Leone.
Les Français s'installèrent dans les Iles
de Los d'où ils durent se retirer ultérieu-
rement. mais - le - capitaine de la Jaille s'en
empara de nouveau en 17853. Et pendant
cette période les négriers américains conti-
nuèrent à opérer dans les lies pt péné-
trèrent un peu dans l'intérieur des Rivières.
Au commencement du xixo siècle, le Gou-
vernement britannique étendit son influence
le long des rives des Srarcies, où beaucoup
de Français étaient déjà installés.
En 1861, Pinet Laprade déclara que la
France devait ofccuper définitivement les
Rivières et les Iles.
En 1880, plusieurs entreprises françaises
demandèrent la protection du Gouverneur
du Sénégal contre Sierra Leone qui exer-
çait une pression fâcheuse sur le chef dont
dépendait Conakry.
Le pavillon français fut hissé le 30 juin
1880 et la situation devint alors très déli-
cate : le petit village de Conakry était
français, le village de Tumbo, petit et sans
importance se déclarait favorable aux
Français, le grand village de Boulbiné,
par contre, était dans une tourte autre situa-
tion. Son chef recevait des présents de
l'Allemagne qui était capable de se substi-
tuer à la France à cause du nombre de ses
sujeta établis dans ce village. Il en avait
reçu un uniforme chamarré, une épée, des
marchandises et de l'argent, mais d'après
les Français, le tout ne valait pas plus de
88 fr. 50. - --
Quatre ans plue - tard, l'Allemagne en-
voya aux Iles do Los la Mœwe. l'Elisabeth,
et YAriadne pour étudier sur place l'an-
nexion de Tumbo.
- L'année suivante le docteur Pereton fut
envoyé par la France @ en qualité de Prési-
dent pour surveiller l'activité des Anglais
et des Allemands dans cette partie de la
Côte Occidentale d'Afrique. Plusieurs rési-
dents moururent, d'autres furent rapatriés
pour raison de santé et en 1887, le chef de
Boulbiné alla jusqu'à s'emparer du rési-
dent français.
Trois vaisseaux de guerre -- français - se
rendirent dans les eaux de Conakry et par
ordre du Gouverneur du Sénégal, Tumbo
fut annexée officiellement et on y débar-
qua un petit détachement de troupes.
lin 1889, un décret du Président Carnot
réorganisa les rivières du Sud dont Cona-
kry dvint la capitale. C'était alors un
petit village de 25 à 30 cases disputant à
Boulbiné la prédominance de l'Ile de Tumbo.
En tout il y avait 350 indigènes. On comp-
tait un comptoir français à Conakry, un
comptoir allemand à Boulbiné, tCandis que
Kiûolown, petit village composé de six ca-
ses de Kmunien se trouvait entre les deux.
En 1891, deux nouveaux comptoirs fran-
çais, quelques uuolofs et des indigènes de
Sierra Leone s'installaient près de la fac-
torerie allemande.
Des vieilles femmes indigènes assises à
l'ombre d'un gros manguier sur la place.ae
Conakry vendaient quelques oranges ert
noix de coco. C'étaient les seuls indices
d'activité.
Mais quelques années plus tard, un
grand marché était créé sur cette môme
place, on y faisait 25.000 francs d'affaires
et la population avait quintuplé. La vjille
s'étendait sur trois kilomètres carrés,- le
port montrait une activité considérable, on
y manutentionnait *20.000 tonnes de. mar-
chandises d'une valeur de 20 millions.de
francs. Vinyt-deux comptoirs s'insrtall&eût,
ainsi que des petites boutiques de Syriens,
Espagnols, Ouolofs et Sierra Leonais. -
De nombreuses caravanes arrivaient de
l'intérieur apportant quotidieamement au
moment de la traite 350 charges de caout-
chouc. - :
Plus de mille concessions territoriales
ttaien-t. accordées. Conakry était approvi-
sionnée en eau potable venant de 40 kilo-
mètres, éclairé au gaz et possédait une fa-
brique de glace.
M. le Gouverneur Ballay créa ainsi la.
beauté lA où il n'y avait depuis très long-
temps que désolation. Et depuis quinze ans
M. le Gouverneur Poiret a su faire de la
Guinée française une des l'olonies des plus
tlorissantos de l'A. G. F.
Enfin* Devaux.
Notre grand port colonial
-o--
La statistique du port de Marseille pour
l'année 1927 présente une curieuse particula-
rité. Les nombres des entrées et sorties sont
exactement les mêmes, 7.126 unités arrivées et
7.126 unités parties.
Il est à remarquer que la coïncidence porté
SUT les deux trimestres : au 30 juin, on avait
enregistré 3.530 navires à l'arrivée et 3.530
navires à la sortie, et du 1" juillet au 31 dé-
cembre, il est entré et sorti ,3.596 navires.
Comparativement à l'année 1926, on "note
une augmentation de 339 entrées et 314 sorties.
LE NUMERO : 00 CENTIMES
MARDI SOJR, 3 JANVIER 1j
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ABONHCRERTf
avec U supplément illustré :
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Franc* et
Colonies Iio • 61 » M »
br..,.. 180» Mt M*
On l'abonne sans frais daIII
ton 1M te POAITW
la CBHirB île laiiwe M nioérie
r «|»
Dans un précédait qrticle, nom avo- n4 indi-
qué que l'alave était, parmi toutetl. plantes
alcooligènes susceptibles de prospérer sur la
ténre africaJne, celle qui devait principalement
retenir notre attention. L'agave pousse naturel-
lement aussi bien' en Alsérie, qu au Maroc
et qu'en Afrique occidentale française.
Ëa Algérie on trouve partout l'agave amé-
ricana à feuilles longues et molles ; elle croît
en bordure utea et des voies ferrées, sur
la lisière des forêts, dans les endroits les plus
désertiques. Mais elle n'est pas intéressante
car elle ne donne qu'un faible poids de feuilles
et un très faible rendement en fibre aussi bien
qu'en alcool. Il en est de même de beaucoup
d espèces indigènes. -
Aussi a est-on appliqué depuis longtemps à
sélectionner les agaves en vue d'un rendement
important en fibre et en alcool ; par hybrida-
tion on a pu d'autre part créer des variétés
nombreuses et dans cette œuvre le -docteur Tra-
but s'est particulièrement distingué.
Mais ce qui nous interesse, ce ne sont pa.
seulement les résultats que 1 on a pu obtenir
à la Station botanique de Maison-Carrée, au
Jardin du Hamma et au jardin de 1a Faculté
d Alger. Ce sont aussi ceux d'expériences
plus étendues, faites sur une échelle agrandie,
•n pleine terteo. -
- A ce point de vue, il existe en Algérie deux
plantations importantes d'agaves. L'une, la
plantation Callot, est située près de Mostaga-
nent : elle .est constituée par des plants de si-
sal put (agava rigida-sisalana). L'autre est une
plantation de sisal hybrldé (hybride Trabut)
occupant trois longues tranchées forestières de
U région de La Catin dans le département de
Constantine.
L'existence de ces deux plantations est de
Fa plus haute importance, pour l'avenir de la
culture de l'agave dans -1 Afrique du Nord.
On sait, en effet, qu'il y a une impossibilité
presque absolue & se procurer de grandes quan-
tités de plants provenant de plantations étran-
gères, CM l'interdiction d'exportation des bul-
bas d agaves est absolue dans tous les pays
producteurs. Seuls les bulbes provenant de la
plantation Cal lot et de la plantation dé La
Cille peuvent permettre la création 3e nou-
velles sisalenries.
Mais il est nécessaire de souligner que tes
deux plutliions arrivent toutes deux simul-
tanément « leurs Éiîf et l'on peut dire que.
les effqrtf ét les eiiêouragenients de M. rou.
nôtu n'aurions pas
Yiféjtoî rôttjtie presque total de voir anéantir
lel-'ifwrts ^qéiàrfâlts jour introduire Je culture
- £ J!"», ;ufo W* «gavé» ne fleurissent qu'une
iwsi peu aViAt leur moit, poussant iine
t Hampo .de -5 ;V 6 métrés de Haut.' Bans le ces
, du sisalf les fl«urs sont stériles ; mais sur les
t haowe<, il"poùsie une multi-
r«ittifiBeii<^hampes, Mailles, Ce sont «ses btilbilles, qui
ressemblent "àdes agaves minuscules, qui,
mises en pépinières; t reproduisent la plante.
Oisque Hampe porte ju$u'à 2.000 bulbillès.
Lors de la première visite de M. Fouque
à la plantation Cal lot, les blahts poussaient (tè-
pi. ans leurs hampes de reproduction ; ces
bujplles avaient permis de planter environ
Iciom, hectares ; elles ont été perdues faute
d emplot Sans là venue de la iniSsion, le
propriétaire de la plantation. dégoûté de ses
efforts de vingt ans sans résultat, était décidé
de détruire sa plantâtiôn. M* Fouque a pu ob-
tenir pour les dernières bulbilles produites des
mesures de protection et 1.000.000 de ces but-
billes ont été mises en pépinières ,
Dans les tranchées forestières de La Calle,
lés plants, bien que moins agés que les plants
de Mostaganem, touchaient aussi à leur fin,
lonque M. Fouque a pu obtenir du service
des Fprêts Ia mise en pépinières de 1.200.000
bulBllles, avec la promesse d'un effort égal
pour I Innée suivante.
En conscience lés plantatiçns existantes
permettent actuellement la création d'une
pladthtidf) de 1.000 hectares qui pbutra être
doublée et même triplée les années suivantes
., en utilisant les drageons des pieds déjà
plantés;
Oh peut donc être assuré que l'Algérie a
actuellement lés moyens de lancer la culture
en Jrand du sisal.
dé premier point acquis, il reste à détermi-
ner quelssont les terrains, les plus propices à
l'établissânent d'importantes sisaleraies. La
mission Fouque s'est livrée à ce sujet à des
expériences nombreuses, dont plusieurs se
poursuivent encore à l'heure présente. Elle a
étudié en particuHer deUk régions.
1 La région du Tell entre la Calle et
DjidieUi r -..
2 Les alentours de Mostaganem, entre
nette ville et Tenèw.
M. Fouque a remis aux admTnistrateurs et
AUX inspecteurs des forêts des bulbillès de si-
sal pour les plafRer à titré d'essai.
v liés "résultats définitifs seront connus bientôt,
unis cPares et déjà on semble définitivement
fixé tnr les trois points suivants 1
-1. Les terrains propices à la cultute de
l'^five im peuvent être situés aux altitudes su-
frtrieures A 7 ou 800 mètres, en raison de la
mble production ife la plante sous un climat
"1 Ils doivent &M' de peu de valeur egri*
«île, tumbbles, un 1'9 aleaire. graveleux
de préférence, ou même sablonneux, jamais
marécageux ;
f 3° Lasurterçe minimum utïïreable peut que
l'exploitât industrielle soit rémunératrice, est
d'un à rauKjïrtlle hectare* d'un seul tenant ;
«le qui tfa 1.000 lietiafes cuucmond,
Ul
-
le plus difficile,*véslim, fSdhin inuins
« ee 9Ii «enoerne TAlgérie. M NlMc, il
nWB ttfttt pnrtMDlement pas .de même, sur-
l, région de Mogador. M. Fouque
a cependant, dans sa première mission, recensé
un ceataID Dombre de terrains étëWttof ':dii
Îplantations d'agaves pourraient être faites avec
es plus grandes chances de succès.
1° Dans les communaux de la commune
mixte de La Calle ; 10.000 hectares de dis-
ponible ;
2° Dans la commune mixte d'Et-Mitia (dé-
partement de Conltantibe): 5.000 hectares ; «
30 Dans la tribu Senhadja (CoaatiDtine);
40 Dans les dunes côtières ;
5° Dans les terrains forestiers bordant la mer
b de la commune mixte de Cassaigne (départe-
ment d'Oran) : 11.000 hectares actuellement
en broussailles.
En résumé, rien ne s'oppose à la création
de grandes exploitations d agaves en Algérie.
Une nous reste maintenant qu'à montrer que
les résultats obtenus en ce qui concerne le ren-
dement en fibre ct. en alcool des açaves alp.
riennes ont - été en tous points satisfaisants. -----
Georges Nouelltt
tDêpulè de Saônë-ct'Loire, Secrétaire de la
Commission des Colonies, Membre de la
Commission des Mines et de la Force Mo-
trice.
.,.
BROUSSES
* BROUTILLES
Des veinarde
MM. Champion et Karius sont de jeunes
fonctionnaires australiens pleins de" courage.
Ils ont projeté de traverser la Nouvelle-Gui-
née du nord au sud, en passant par des ré-
gions dont les habitants ont un - caractère
excessivement mauvais. -
Mais ce sont leurs porteurs qui ont de la
veine. Si l'expédition réussit, ils seront
exempts d'impôts jusqu'à leur dernier sou-
pir.
Exempt d'impôt 1 Quel mirage t II
m'éblouit, et je demande donc à explorer,
à ce prix, la jungle mercantile de Paris.
Que 1 on ne dise pas que le risque est moin-
dre qu'en Nouvelle-Guinée. Non seulement
les tribus que je visiterais, de la Porte drOr
léans à la Porte de Clichy et de la Porte
Dorée à la Porte Maillot, jugeraient mon in-
décente curiosité digne du chfttiment su-
prême, mais elles seraient fort alléchées par
a perspective de me débiter en chair à sau-
dIte. Et encore, procédant à la vente de
mes restes héroïques, donneraient-elles le
coup de pouee traditionnel à la balance.
N'importe ! j'ai fait par avance le sacri-
fice de ma vie. Servi sur maintes tables,
j'aurai servi.
1 Auéicn
..8.
L'Aviation Coloniale
--0-0-
- - Maroc-Toulouee
Un radiogramme reçu hier à GIbraltar.
émanant du batoau-citurne anglais Brltish
Kntght, annonçait que l'équipage a sauvé
les deux occupants d'un avion postal fran-
çais qui était tombé à la mer. Aucun dé-
tail n'est donné, sinon que le British.
Knight comptait arriver aujourd'hui il Gi-
braltar.
Randonnée africaine
Le troisième avion de la mission aérienne
africaine, piloté par le sergent Lafanne-
chèro, venant de Lyon, est arrivé à Perpi-
gnan hier au début de l'après-midi.
La mission, composée de trois avions, n
dû partir aujourd'hui pour Alicànte.
L'art nègre tel qu'il est
0
L'on sait que le noir de l'Afrique Centrale
se montre parfois sculpteur ingénieux, adroit,
voire puissant, et qu'il a, assez généralement,
des aptitudes musicales marquées.
Mais voici les curieuses observations d'un
voyageur :
Sur une surface plane, le noir, en général,
ne voit que des ornements plats. Il ne conçoit
pas, sur un plan, la représentation d'un vo-
ume. Il ne sait comment tenir un dessin qui re-
présente un personnage, un paysage.
Pour ce qui est de la musique, les chants
sont à la fois mélodiques et monotones. Là-bas,
l'homme chante généralement en soliste; les
femmes répondent en chœur. Quant aux pa-
roles, il est rare qu'elles soient apprises par
coeur : le plus souvent, le chanteur les invente
à mesure, et c'est pour parler de quelqu'un, et
presque toujours pour se moquer. Les chan-
sons noires sont des cancans de lavoir, pas autre
chose.
Mais ce n'est pas là, certainement, conclut
avec raison le voyageur, tout l'art nègre.
Les Cambodgiens en Cochinchine
'o-
Au cours de l'année 1927, des .désordres
graves que nous avons signalés ont eu lieu
en Coclllncbinc, provoqués par des conflits
pour la possession de la terre entre Cam-
bodgiens et Annamites.
Les statistiques officielles évaluent à
201.000 sur une population totale de 4 mil-
lions 118.019 âmes, le nombre des Cambod-
giens installés en Cochinchine. L'élément
Khmcr représente donc la vingtième partie
de la population cochinchinoise. Après les
Annamites, les Cambodgiens forment l'élé-
ment le plus important de la population et
ils viennent avant les Chinois (251.574):
avant les Moïs et les Chams (51.506). - *
Chose digne de remarque : tandis que ces
anciens maîtres du pays qu'ils ont occupé
du VIT au XVltP siècle voient sur le sol natal
leur nombre diminuer de 6.183 en cinq ans,
les Chinois voient leur effectif augmenter de
60 (156.314 en 1921 et 351.574 en 1926).
M. le Gouverneur Général Varenne a tenu
à donner À cette question une solution con-
forme au bon sens et à l'équité pour mettre
fin aux conflits antérieurs ontre Cambod-
eiehs et Annamites dans certaines provinces
I j ne la Cochinchine,
L'HYGIÈNE MENTALE
aux colonies
-------
V assistance aux psychopathes
dans les colonies françaises d attiré
depuis longtemps Vatientloti 4er
Pouvoirs publics. La guerre, les difficultés
d'une organisation rationnelle, le défaut de
médecins, ésychidtres et les dépenses inhé-
rentes à V organisation des sérvices firent
différer la création de centres psyckiâtri-
ques outre-mer,
ues 1922, a ta suite au congres aes neu-
rologistes et aliénistes de langue française à
Tunis, M. Lebrun, alors ministre des Colo-
nies, demanda aux Gouverneurs des Colo-
nies de mettre à Vétude la question de l'as-
sistance aux aliénés dans leurs Gouverne-
ments respectifs.
Au demeurant, en dehors de quelques
établissements spéciaux à l'asile d Anjana-
tnasia, à Madagascar, d'un projet d'asile à
Sébi Kotone (Sénégal), d'un autre à Fort-
de-France (Martinique) et surtout (Je la créa-
tion de l'asile de Bien-Hoa on n'a fait que
bien peu de choses pour la question de l as-
sistance aux aliénés dans nos possessions co-
loniales.
Cependant, la guerre en faisant des
psychopathes appelait des établissements où
l'on puisse les soigner. Le grand drame qui
dura quatre ans et demi et bouleversa la face
du mondef ne tutpai sans ,etelltif sifr {'équi-
libre mental de ceux qui y prirent parti
L'étai d'éréthisme nerveux chez les combat-
tants et ceux qui furent vivement touchés par
les. faits de guerre réveilla des tares menta-
les latentes ou créa chez des sujets en appa-
rence normaux, des états psychofathiques va-
riés, attestant une atteinte plus ou moins
profonde des facultés cérébrales. On conçoit
aisément que les chocs répétés de la cellule
nerveuse, produits, soit par des éclatements
d'obus à proximité, soit par des explosions
de mines ou de torPilles, aient pu détermi-
ner à la longue cfaez des prédisposést des
troubles de 1 onde nerveuse qui traverse les
neurones et, consécutivement, des désordres
neuropsycMquis,
Il faut savoir que si chez les déséquilibrés
de la tlee on ne consolide pas aussitôt
qu'elle se révèle la fêlure qui atteint la sen-
sibilité, la volonté. l'inte igencee la mora*
ttté] la Personnalité peut s' écrouler. C*est la
raison pour laquelle on s'est, préoccupé au
ministbe des Colonies, sous Vinspiration ât
,là Ligue d'hygiène mentale et, en part/dl",
lier, du doreur Toulouse 1 d'otêrér une sé-
lection sévère du personnel militaire dll civil
qui sert au« colonies et de rapatrier, en '/ri",
ttpe, tous les aliénés européens et délirantsf
qui nlapparaissetft pas comme susceptibles
de guérir aux colonies et, en ce qui foncerftf
les indigènes atteints de maUfdies tozUn/ee.
fteuses, suite de paludisme, de trypemosd-
miase, de méningite cérébro-spinale, etc., at
les isoler et de les traiter dans dès établisse-
ments spJciaux.
Enfin, du point de vue de Vhygiène et de
la prophylaxie mentales, il y a lieu de s'ef-
forcer de prévenir les intoxications et ma
ladies infectieuses génératrices de psychoses
en premier lictt l'alcoolisme et la syphi-
lis et d'écarter tout état mental déterminé
par une sensibilité exagérée ou une émoti-
TJité sltfaigllë, véritable tâche de relèvement
mental dans laquelle Véducation doit mar-
cher de pair avec le traitement médical.
Pour atteindre ce but, il est indispensable
que les médecins coloniaux reçoivent une ins-
truction technique appropriée avant leur dé-
part aux colonies. C'est Venseignement qu'on
leur donne à l'Ecole d'application de Mar-
seille, où viennent également subir l'initia-
ti011 les futurs Administrateurs des colonies
auxquels on apprend les principes essentiels
d-hygiène et 'de pathologie des pays tropi-
caux. L'esprit de l'Administrateur colonial
doit être d'autant plus sain et pondère qu'il
aura à exercer sa profession sur des indigè-
nes dont la sensibilité, l'émotivité et la men-
talité sont différentes de celles des Euro-
péens. Qu'on évoque les fakirs de l'Inde et
Von comprendra de suite que le traitement
monal est le premier traitement à appliquer
aux déséquilibrés de la tête. L'âme indigène
est un complexus de sentiments, de croyan-
ces, de mœurs, de superstitions qui font
d'elle un instrument particulièrement fra-
gile ci que le 'médtein doit s'appliquer à
bien connaître dans le but des redressements
de V activité mentale dcvoycc. Dans cet or-
dre 'd'idée.fi, il reste beaucoup à faire aux
colonies.
Charles Debierre
Sénateur du Nord
Membre de la Commission
des Alfaires étrangères.
DÔPAHT
---0-0-..
M. René Rellier, le distingué Directeur
de la Banque de la Guadeloupe, ancien Ins-
pecteur des Colonies, s'embarquera après-
demain, jeudi, à Bordeaux, à 14. heures, à
bord du paquebot Flandre. courrier de la
Guadeloupe.
Concurrence allemande
--0-0---
Il y a lieu de signaler le projet suivant
conçu par le « Baucrnvercin Noguntia » de
Gonsenhcim-Mayence :
D'après certains renseignements, ce syn-
dicat a décidé de faire construire à Gon-
senheim d'importantes serres (avec voie de
raccordement vers la gare de marchandises
de Maycnce), dans le but d'y pratiquer la
culture intensive des primeurs et des légu-
mes et d'y concurrencer ainsi, dans la ré-
gion, l'importation des produits français et
hollandais. -
Nos fruits et primeurs algériens ne ris-
quent-ils pas de voir par suite se fermer les
marchés allemands?
- Les inondations
en Afrique du Nord
00
En Oranie
Comme-ndUs l'avons annoncé hier, les pluies
diluviennes ont cessé, mais les oueds n'en con-
tinuent phi moins à présenter l'aspect de, tor-
rents impétueux. -
Les communications ferroviaires sont inter-
rompues entre Alger et Or an.
A Dublineau, la route est à nouveau cou-
pée par suite de la destruction de la passerelle
qui avait été établie par le génie.
La nouvelle catastrophe a été causée par
les pluies diluviennes de ces derniers jours à la
suite desquelles la rivière Habra, à 1 issue du
barrage de l'oued Fergoug, détruit, après avoir
ronge sa rive gauche sur une largeur de 150
mètres, est venue entamer la route et renverser
te pont qui avait 50 mètres de long.
Il a été décidé qu'un pont de - fortune qui,
espère-t-on, pourra être achevé dans un mois,
sera établi pour le chemin de fet par le génie
militaire : celbi-ci établira simultanément une
passerelle pour les voitures et les piétons.
M. le Gouverneur Général Bordesrfaccom-
pagné du général Naulin, commandant le 198
corps, de MM. Vicaire, inspecteur général des
Travaux publics ; Rouzaud, Jourdain, direc-
teurs des Chemins de fer de l'Etat algérien
duJP.-L.-M., sont arrivés ce matin à Perré-
gaux.
.- Les dégits sont importants, mais on ne si-
gnale heureusement aucun accident de per-
sonne.
Au Maroc
Le soleil continuant à briller, l' on espère
une très rapide amélioration de la situation.
- On estime cependant que les pertes causées
par les 4Dondations dépasseront 50 millions.
Des avions prennent des photographies ues ré.
gions inondées.
Si le beau temps constaté se maintient, ces
nouvelles inondations n'auront fait qu'interrom-
pre la circulation. Plusieurs ponts ont été dé-
truits.
- Au cours une conférence présidée par M.
Steel. des mesures ont été prises pour assurer
le trafic vers le nord, actuellement rendu diffi-
cile par suite de l'accident survenu au pont
du Bou Reareg. Le directeur général des tra-
yaux publics a rendu compta des coupures sut-
venues sur U voie normale de la route et de la
voie de 60. Les communications télégraphiques
et téléphontejUes ont pu être tnaintehues gtace
ï desa équiper mobiles installées dans les ré-
gions inondées. On a examiné les mesures per-
mettant le reprise de la yje économique, 1 puis
on a envisagé un système créances aux colons
sinistrés analogue à celui adapté lors des Ya-
VSges causés par le sirocco en 1924.
–; 41» i
Tanger-Gibraltar à la nage
Hier matin, comme nous l'avions an-
noncé, à 3 heures, miss Mercédès Gleitze
s'est mise à l'eau dans l'intention de tra-
verser à la nage le détroit de Gibraltar. Les
conditions étaient alors favorables.
Au début de l'après-midi, miss Gleitze
pensait pouvoir réussir son exploit. A midi,
elle avait franchi la moitié du parcours.
soit environ 12 kilomètres. A 13 h. 30, on
la signalait à un mille seulement de Tarifa,
à l'extrême pointe de Gibraltar, mais la mer
devint alors houleuse, et à 15 h. 2, au mo-
ment où elle allait atteindre le but, miss
Gleitze, exténuée, dut abandonner.
Sept heures après le départ de miss
Gleitze, sa rivale, miss Hudson, décidait de
tenter st chance et prenait également le dé-
part à Alcazar, à l'est de Tanger. Malgré
le mauvais état de la mer, elle avança ra-
pidement. Mais pour les mêmes raisons que
sa compagne, elle a dû abandonner alors
qu'elle était à quatre milles et demi de la
côte espagnole. Elle avait nagé pendant
huit heures et demie.
.**ab
Les forêts" sahariennes
M. Hickel vient de présenter à l'Acadé-
mie d'agriculture un rapport sur les forêts
sahariennes.
Si elles appartiennent surtout au passé, il
en reste encore des lambeaux nullement né-
gligeables, puisque les automobiles ont eu
parfois de la peine à les traverser. Forêts
de jujubiers dans les cuvettes ; forêts de ta-
maris, de lauriers-roses avec parfois aussi
des myrtes et des oliviers, situées sur le
lit soutenain des oueds et dans les massifs
montagneux du Tassali et du Hoggar.
L'action dévastatrice de l'homme a consi-
dérablement réduit l'importance des forêts
de la zone nord. Et le dessèchement « ré-
cent » du Sahara a fait disparaître au
cours du XIXe siècle des forêts et des ma-
récages mêmes qui se trouvent mentionnés
dans les récits de voyageurs comme Rohlfs
et Duverrier.
IÎCHOC ÂGE
Le terre-neuvier Paul-Magne, parti de Fé-
camp il y a neuf mois et qui avait fait une
excellente pêche, s'est échoué au retour, au
moment de rentrer dans le port.
La tempête faisait rage et la mer était
démontée. Le chalutier manqua les jetées et
fut poussé dans la direction du « Trou-aux-
Chiens n, endroit extrêmement dangereux en
raison des courants qui s'y trouvent.
L'équipage comprenant dix hommes, heu-
reusement, a pu être sauvé.
Raz de marée
"̃̃̃ l>0 I
Un câblogramffle de la Martinique annonce
qu'un raz de marée vient de se produire au
nord de l'île du Prêcheur, produisant d'impur-
tants désats mRtels.
Le commerce des cuirs
et peaux en poils
en Tunisie
--00--
Guirs de bovidés
Pour cette catégorie, -la production an-
nuelle des abats de la Régence peut être
évaluée à 80.000 cuirs environ, dont 3/8
d'un poids variant de 11 à 20 kilos et le
reste de 2 à 10 kilos. -
Les cuirs de 20 à 32 kilos sont très rares,
en Tunisie.
Tous les cuirs tunisiens sont livrés au
commerce sans téte ni queue, pattes cour-
tes, salés, secoués et reposés, sous les dé-
nominations suivantes :
Cuirs extra-lourds comprenant les cuirs
d'un poids de 20 à 32 kilos ;
Cuirs lourds comprenant les cuirs d'un
poids de 11 à 20 kilos ;
Cuirs légers comprenant les cuirs d'un
poids de 2 à 10 kilos ;
, Cette dernière sorte se compose d'une
très faible proportion de veaux de lait et
le reste comprend des broutards, vachettes
et bouvillons.
Les cuirs bovins de Tunisie peuvent être
utilement manufacturés, suivant leur poids
en box veaux et vachettes empeignes,
bourrellerie, lissés battus pour semelles, ou
en corroyés, pour empeignes, bourrellerie,
équipement et lissés battus pour semelles.
Leur rendement moyen en tannerie varie
entre 55 et 50 -
Peaux de moutons
Les peaux de moutons de la Régence sont
à queue large avec une faible proportion de
peaux à queue fine dites cc mérinos- ».
La production annuelle s'élève à environ
300.000 peaux, se répartissant par longueur
de laine et par poids, de la façon suivante :
100.000 peaux lainées ayant des brha de
laine de 6 à 8 centimètres de longueur et
pesant de 30 à 38 kilos la douzaine ;
120.000 peaux mi-lainées ayant des brins
de laine de 3 à 6 centimètres de longueur
et pesant de 24 à 26 kilos la douzaine ;
80.000 peaux rasons ou tondars ayant
des brins de laine de 1 à 3 centimètres de
longueur et pesant de 16 à 20 kilos la
douzaine.
Les peaux de moutons tunisiennes sont
livrées à l'exportation à l'état cru, c'est-
à-dire séchées à l'ombre, et traitées à l'ar-
séniate pendant la période des chaleurs.
Les prix sont rétablis aux 100 kilos pour
un choix loyal et marchand, c'est-à-dire
exempt de peaux échauffées, mitées ou dé.
chirées, qui doivent être rigoureusement
écartées.
Les peaux de moutons de la Régence
donnent en tannerie ou en mégisserie un
bon rendement si les choix sont étaiblis
d'une façon sévère par le négociant expor-
tateur.
Peaux d'agneaux
La production annuelle de la Tunisie en
peaux d'agfleaux^se chiffre par 12.000 dou-
zaines environ. En année de prospérité la
production peut atteindre 26 à 30.000 dou-
zaines. ''t'
Ces peaux sont classées :
1° En peaux dites de « premier choix » ;
2° En peaux dites Il buissonnées Hl dont
la fleur a été détériorée par les buissons
ou par des blessures diverses.
La généralité de la production comprend
des agneaux à queue large ; les agneaux à
queue fine, ou mérinos, en Iront pour une
très faible partie dans le contingent total.
Les peaux d'ugncnux sont livrées au
commerce à l'élût cru, séchées à l'ombre
et traitées à l'nrséniùte à partir de mai
pour assurer leur bonne conservation.
Les poids varient entre 9 et 17 kilos la
douzaine.
Peaux de chèvres
La prududion de cette catégorie ue
peaux est, en moyenne, de 35 à -1U.OOO dou-
zaines par an, avec tendance à augmenter.
Les peaux de chèvres sont livrées à l'ex-
portation li l'état salé sec, c'est-à-dire sa-
lées et séchées au soleil.
Les peaux qui constituent les meilleurs
choix proviennent du bétail élevé sur les
llauts-Plateaux.
Les prix de vente pour l'exportation sont
établis par douzaine, franco bord Tunis,
suivant puids et choix, par balles compre-
nant 10 douzaines de peaux, ou au kilo.
Les peaux d'un poids supérieur à 18 kilos
la douzaine sont travaillées par les tan-
neurs indigènes et servent à la fabrication
de la balgha ou babouche arabe.
Les deux tiers de la production totale
sont des peaux de 10/11 kilos la douzaine.
Les peaux de chèvres tunisiennes peu-
vcnt souvent soutenir la comparaison avec
certaines provenances du Levant qui, à
cause de la finesse de leur grain, sont
assez recherchées par l'industrie française
tannant au chrome.
Celle-ci donne même, depuis quelques an-
nées, la préférence aux peaux tunisiennes,
en raison des progrès réalisés dans leur
séchage et leur classement.
Renseignements généraux
Les peaux brutes, fraîches ou sèches,
grandes el petites, sont soumises en Tuni-
sie, a un droit de sortie de :
16 fr. le quintal pour les peaux de bœuf,
de vache, de veau, de cheval, de chameau,
de mulet et d'àne ;
20 fr. le quintal pour les peaux de mou-
Ion el d'agneau ;
24 fr. le quintal pour les peaux de chè-
vres et de chevreau.
Quel que soit le pavillon sous lequel eues
sont transportées, les peaux brutes, fraî-
ches ou sèches, grandes et petites, sont
exemptes de droits de douane à leur entrée
en France et peuvent être admises (peaux
fraîches grandes et. petites et peaux sèches
petites) en entrepôt Actif dans les ports où
cet entrepôt est autorisé.
Les affaires se traitent généralement sur
chèque documentaire, agréage avant l'em-
barquement.
Le fret d'avant guerre était, de Tunis à
Marseille (quai à quai), de 40 à 45 francs
la tonne.
Le fret actuel est de 101 francs la tonne
de Tunis à Marseille et de 115 francs la
tonnes de Tunis à Bordeaux-Nantes-Sainti
Nazaire, de quai à quai (fin avril 1927).
Les origines de Conakry
0-0 1
Les origines de la coquette capitale de la
Guinée française sur lesquelles nous
n'avions jusqu'à présent que de Vagues in-
dications viennent de faire l'objet d une in-
téressante, étude de -M.- S. Storie dans l'Et..
der Demps{er Magazine, reproduite par
VAfrtcan World du 31 décembre 1927. par
Conakry tire son nom d'un vHIage de
trente cases situé dans l'Ile. Tumbo de
l'archipel des lies de Los, corruption de
l'appellation' portugaise ! Ilhas de los Ido-
los » ou Iles des Idoles.
L'importance stratégique de ces lies, si-
tuées entre Gorée au Nord et Sierra. Leone
au sud n'avait échappé ni à la France ni
à l'Angleterre et la lutte pour la posses-
sion de cette région commandant le trafic
des Rivières du Sud dura de longues an-
nées.
En 1750, le Gouverneur Plunker de Sierra
Leone attaqué par un pirate du nom de
Roberts, à bord de. Vlnterloper se réfugia
dans l'Ile de Tumba, où se trouve actuelle-
ment Conakry.
Poursuivi par le Swallow, Roberts fut
pris et pendu à Cape Coast Castle.
Les Iles de Los étaient à cette époque en.
t're les mains de la Grande-Bretagne, mais
en murs 1779, le capitaine vicomte de Pon-
tevès-Gien avec 4 petits navires attaqua les
établissements, les incendia et jeta à l'eau
cinq canons et un mortier. Ses ravages
s'étendirent sur la côte de Sierra Leone.
Les Français s'installèrent dans les Iles
de Los d'où ils durent se retirer ultérieu-
rement. mais - le - capitaine de la Jaille s'en
empara de nouveau en 17853. Et pendant
cette période les négriers américains conti-
nuèrent à opérer dans les lies pt péné-
trèrent un peu dans l'intérieur des Rivières.
Au commencement du xixo siècle, le Gou-
vernement britannique étendit son influence
le long des rives des Srarcies, où beaucoup
de Français étaient déjà installés.
En 1861, Pinet Laprade déclara que la
France devait ofccuper définitivement les
Rivières et les Iles.
En 1880, plusieurs entreprises françaises
demandèrent la protection du Gouverneur
du Sénégal contre Sierra Leone qui exer-
çait une pression fâcheuse sur le chef dont
dépendait Conakry.
Le pavillon français fut hissé le 30 juin
1880 et la situation devint alors très déli-
cate : le petit village de Conakry était
français, le village de Tumbo, petit et sans
importance se déclarait favorable aux
Français, le grand village de Boulbiné,
par contre, était dans une tourte autre situa-
tion. Son chef recevait des présents de
l'Allemagne qui était capable de se substi-
tuer à la France à cause du nombre de ses
sujeta établis dans ce village. Il en avait
reçu un uniforme chamarré, une épée, des
marchandises et de l'argent, mais d'après
les Français, le tout ne valait pas plus de
88 fr. 50. - --
Quatre ans plue - tard, l'Allemagne en-
voya aux Iles do Los la Mœwe. l'Elisabeth,
et YAriadne pour étudier sur place l'an-
nexion de Tumbo.
- L'année suivante le docteur Pereton fut
envoyé par la France @ en qualité de Prési-
dent pour surveiller l'activité des Anglais
et des Allemands dans cette partie de la
Côte Occidentale d'Afrique. Plusieurs rési-
dents moururent, d'autres furent rapatriés
pour raison de santé et en 1887, le chef de
Boulbiné alla jusqu'à s'emparer du rési-
dent français.
Trois vaisseaux de guerre -- français - se
rendirent dans les eaux de Conakry et par
ordre du Gouverneur du Sénégal, Tumbo
fut annexée officiellement et on y débar-
qua un petit détachement de troupes.
lin 1889, un décret du Président Carnot
réorganisa les rivières du Sud dont Cona-
kry dvint la capitale. C'était alors un
petit village de 25 à 30 cases disputant à
Boulbiné la prédominance de l'Ile de Tumbo.
En tout il y avait 350 indigènes. On comp-
tait un comptoir français à Conakry, un
comptoir allemand à Boulbiné, tCandis que
Kiûolown, petit village composé de six ca-
ses de Kmunien se trouvait entre les deux.
En 1891, deux nouveaux comptoirs fran-
çais, quelques uuolofs et des indigènes de
Sierra Leone s'installaient près de la fac-
torerie allemande.
Des vieilles femmes indigènes assises à
l'ombre d'un gros manguier sur la place.ae
Conakry vendaient quelques oranges ert
noix de coco. C'étaient les seuls indices
d'activité.
Mais quelques années plus tard, un
grand marché était créé sur cette môme
place, on y faisait 25.000 francs d'affaires
et la population avait quintuplé. La vjille
s'étendait sur trois kilomètres carrés,- le
port montrait une activité considérable, on
y manutentionnait *20.000 tonnes de. mar-
chandises d'une valeur de 20 millions.de
francs. Vinyt-deux comptoirs s'insrtall&eût,
ainsi que des petites boutiques de Syriens,
Espagnols, Ouolofs et Sierra Leonais. -
De nombreuses caravanes arrivaient de
l'intérieur apportant quotidieamement au
moment de la traite 350 charges de caout-
chouc. - :
Plus de mille concessions territoriales
ttaien-t. accordées. Conakry était approvi-
sionnée en eau potable venant de 40 kilo-
mètres, éclairé au gaz et possédait une fa-
brique de glace.
M. le Gouverneur Ballay créa ainsi la.
beauté lA où il n'y avait depuis très long-
temps que désolation. Et depuis quinze ans
M. le Gouverneur Poiret a su faire de la
Guinée française une des l'olonies des plus
tlorissantos de l'A. G. F.
Enfin* Devaux.
Notre grand port colonial
-o--
La statistique du port de Marseille pour
l'année 1927 présente une curieuse particula-
rité. Les nombres des entrées et sorties sont
exactement les mêmes, 7.126 unités arrivées et
7.126 unités parties.
Il est à remarquer que la coïncidence porté
SUT les deux trimestres : au 30 juin, on avait
enregistré 3.530 navires à l'arrivée et 3.530
navires à la sortie, et du 1" juillet au 31 dé-
cembre, il est entré et sorti ,3.596 navires.
Comparativement à l'année 1926, on "note
une augmentation de 339 entrées et 314 sorties.
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