Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-12-23
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 23 décembre 1927 23 décembre 1927
Description : 1927/12/23 (A28,N191). 1927/12/23 (A28,N191).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451184w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-HUITIEME ANNEE. Ne 1W
LE NUMJEHU : 30 CHNTIMW
VENDREDI SOIR, M DECEMBRE 1927
Les Annales Coloniales
Les annonces et réclames ÓOtIC reçues au
bureau du fcumal.
DIRECTEURS : Marcel RUEDEL et L.-G. THÈBAULT
Tout les articU, publiés dans notre iournal ne peuvent
être reproduits qu'en citant les AIOALB COLOBULES.
JOMNM.JVOTIDIER
Rédaction & Administration :
M, in «a But-mur
PARIS O")
TtitPii. 1 LOUVIMC tt-sr
- RICHELIEU 07ffl
ABONNEiEITS
avec le supplément illustré :
Ua m S M*U 8 MeI.
France et
Colonies 120. 96 » 81.
ttranpr - 180 » 100 > M »
On s'abonna MM traI8 dam
tow les bureMK de porte.
Le carburant colonial
La mue en valeur des Colonies est un pro-
blême à l'ordre du jour. Le traiter d'un
point de vue général peut, peut-être, fournir
matière à de beaux déve loflpements ora-
toires, mais ne conduit pratiquement à aucun
résultat tangible. Mieux vaut mille fois s'at-
tacher à quelque problème particulier, à une
question spéciale, et ne l'abandonner que
lorsqu'une solution satisfaisante sera inter-
venue. Découvrir chaque semaine dans notre
domaine colonial une source ignorée de ri-
chesse, la signaler à l'attention publique dans
un article retentissant, pour bien vite s'en
aller ensuite loin de là recenser d'autres ri-
chesses latentes, est, peut-être, à un point de
vue purement sportif, un exercice plein d' in-
tâtt. Mais pour tout esprit réalisateur, c'est
une œuvre vaine.
Ce qu'il faut, si l'on veut obtenir des ré-
sultats sérieux, c'est établir un programme
de mise en valeur clair et précis en même
temps que soigneusement limité. Savoir avec
précision ce que l'on veut et ne pas trop vou-
loir en même temps; ne se proposer qu'un
nombre restreint de buts à atteindre, se con-
sacrer tout entier à leur réalisation et ne rien
entreprendre d'autre avant qu'ils soient at-
temtt, telle est la méthode que nous devons
employer dans nos colonies, sous peine
d'aboutir, après de vains efforts de pure rhé-
torique, au plus lamentable des échecs.
Mon intention n'est pas de commencer
l'esquisse d'un tel programme. Je n'en veux
traiter qu'un chapitre qui m'apparaît être
d'une importance capitale : c'est celui du
carburant colonial.
J'en ai dit quelques mots dans la discus-
sion générale du budget des colonies. J'ai
exposé que l'activité économique de nos Co-
lonies, celles d'Afrique en particulier, était
fonction des moyens de transport. Il est pres-
que vain de multiplier dans notre hinterland
africain les richesses naturelles, s'il n'est
pas possible de les diriger vite et à bon mar-
ché vers la côte. Nos voies d'eau africaines
ne constituent que des moyens de transport
imparfaits étant donné les obstacles dont
leurs cours est semé. Nous construisons des
chemins de fer à grands frais au milieu de
difficultés énormes, comme celles que nous
rencontrons pour le Brazaville-Océan; il s'en
suit que les transports ferroviaires seront
toujours coûteux, d'autant plus que le char-
bon nécessaire doit être importé de très loin.
C'est par l'établissement de nombreuses pis-
tes accessibles aux automobiles que nous ré-
soudrons avec le moins de frais possible. le
problème des transports coloniaux. En Fran-
ce, déjà les auto-camioos concurrencent vic-
torieusement le chemin de fer. Mais, qui dit
transports automobiles, dit nécessité d'un
carburant liquide. Pouvons-nous compter sur
l'essence de pétrole? La terre africaine ne
renferme aucun gisement pétrolifère connu.
L essence consommée en A.O.F., par exem-
ple, doit être importée d'Amérique et son
prix dans beaucoup de régions du Soudan
atteint le chiffre prohibitif de 7 ou 8 francs
le litre. Dam ces conditions, il est inutile de
parler de transports à bon marché.
La seule solution acceptable est donc celle
qui consiste à trouver sur place un carburant
pouvant être produit à bon compte et en
abondance. Ce carburant existe : c'est l'al-
cool.
Remarquons tout de suite que le fait de
produire en grande quantité un alcool à bas
prix a, pour la Métropole, une importance
m moins aussi grande que pour les Colo-
nies elles-mêmes. On sait, en effet, que la
loi du 28 février 1923 oblige les importa-
teurs d'essence à acquérir au service des al-
cools une quantité d'alcool égale au i/io"
de leurs importations d'essence, cet alcool
étant destiné à la préparation du carburant
national contenant 50 d'alcool et 50
d'essence de pétrole.
Si la loi avait été strictement appliquée,
90 de l'essence importée pouvait être li-
vrée sans mélange aux consommateurs, et le
10 restant était mélangé à une quantité
égale d'alcool national. Cette proportion du
produit national prévue par la loi paraissait
déjà faible. Pourtant elle n'a pas été at-
teinte; la loi du 23 février 1023 est restée
incomplètement mise en application et non
pas par la faute des importateurs ou l'absten-
tion des consommateurs qui se déclarent au
contraire très satisfaits du mélange alcool-
essence, mais uniquement parce que la quan-
tité d'alcool industriel fabriquée en France
est trop faible et le prix de revient trop élevé.
En résumé, le prix actuel du carburant na-
tional ne peut victorieusement concurrencei
le prix de l'essence. - - -
Il n'en sera pas ainsi demain, si par une
mise en valeur rationnelle de nos colonies,
nous nous attachons à y développer au plus
haut point la culture des plants alcooligènes.
Grâce à elle, nous pouvons non seulement
nous procurer tout le carburant colonial qui
nous manque, mais encore être à même de
préparer la totalité du carburant national
prévu par la loi de T923.
Ainsi nos importations en pétrole seront
diminuées demain de plusieurs centaines (le
millions et après-demain de quelques mil-
liards. On voit ainsi quel immense débouché
possède la fabrication de l'alcool colonial.
Les substances qui, en Afrique, sont sus-
ceptibles de fournir de l'alcool sont nom-
breuses. Nous pourrions en citer un grand
nombre. Mais pour le moment, nous n'en
citerons qu'une : l'agave ou sisal. C'est une
plante robuste, peu difficile quant au choix
du terrain et aux soins culturaux. Elle
pousse un peu partout à l'état sauvage. Pour
sa culture, on peut utiliser des terres ahso-
lument impropres à toue autre culture. Enfin,
çoeap» aoos rayons signalé un peu plus haut,
elle donne en même temps que l'alcool un
produit d'un intérêt primordial : sa fibre.
Notre volonté de créer un carburant colo-
nial étant ferme, notre choix sur la nature
de ce carburant étant fait, nous étant défini-
tivement fixé sur le sisal comme source de
ce carburant, il nous reste à faire preuve de
qualités d'hoiries soucieux de réaliser vite
et bien. Nous nous posons alors les questions
suivantes :
1° Quelles sont les régions d'Afrique par-
ticulièrement favorables à la culture du si-
sal ?
2" Quelles sont les espèces à choisir pour
les plantations futures ?
30 Avons-nous la possibilité de nous pro-
curer les bulbes nécessaires?
40 Quel est le rendement probable en fibres
et en alcool des feuilles de nos futures ré-
coltes ?
50 Avons-nous le matériel propre à l'extrac-
tion de la fibre ?
6° Possédons-nous toutes les données
techniques sur la fermentation du jus d'aga-
ve ? Cette fermentation est-elle possible dans
les pays chauds ?
Autant de questions auxquelles il est obli-
gatoire de répondre avant d'entrer hardiment
dans la voie des réalisations, je veux dire
avant d'entreprendre la culture en grand du
sisal et d'y engager des capitaux importants.
A ces questions, il vient d'être répondu
de la façon la plus précise, par une mission
scientifique envoyée en Afrique pM l'Office
National des Combustibles liquides. Cette
mission, qui avait à sa tête un technicien du
plus haut mérite, M. Fouque, a accompli
pendant ces deux dernières années trois
voyages : deux en Algérie, un au Soudan.
Elle s'est livrée là à une étude très com-
plète et très minutieuse de la culture de
l'agave et a fourni, à ce sujet, des rapports
du plus haut intérêt.
Ces rapports, nous les analyserons pro-
chainement, et leur lecture nous montrera
que la production abondante d'un carburant
colonial à bon marché n'est pas une loin-
taine chimère, mais qu'au contraire c'est une
chose parfaitement réalisable. Pour sa réa-
lisation, il ne manque que quelques hommes
à la fois audacieux et tenaces.
Georges Noue fie,
Député de Stldne-ea-LDlre.
Secrétaire de la Commission de l'Algérie,
des Colonies et des Protectorats, secré-
taire de la Commission de l'Enseigne-
ment.
.------
BROUSSES
* BROUTILLES
Indochinois, plantez du thé
Est-ce, de ma part, une contradiction ? Le
31 mars dernier, m'appuyant sur la haute au-
torité du docteur tunisien Dinguizli, je dé-
nonçais le danger de l'abus du thé. Un peu
partial, parce que je n'aime pas cette bois-
son, j'étais trop heureux de pouvoir en mé-
dire sans tomber dans la calomnie. Encore
aujourd'hui, je pourrais « remettre ça » avec
une conviction accrue : le grand Conseil de
Tunisie, mis en branle par la campagne du
docteur Dinguizli, a décidé de relever les
droits d'importation et les taxes de consom-
mation sur le thé, en raison de ses effets per-
nicieux sur la population indigène.
Ces messieurs du Grand Conseil savent
certainement ce qu'ils font. La question a
été étudiée scientifiquement et la preuve sem-
ble faite que le thé, pris sans modération,
énerve, déprime, trouble la vue, encourage
la fllème et décourage les bonnes volontés
tepopulatoires : elles fléchissent par son ma-
léfice.
Bon ! mais il y a l'Indochine, qui a tant
d'intérêt à perfectionner et accroître la cul-
ture du thé. Comment concilier honnêtement
la thèse du thé-poison avec celle du thé-
profit? Attendez! Voici d'abord que les ci-
toyens des Etats-Unis consomment des quan-
tités croissantes de ce produit, dans la me-
sure où ils croient devoir se priver les
pauvres! de nos étincelants champagnes,
de nos bourgognes musclés, de nos bordeaux
élégants et de l'ambre chaleureux et doré de
nos rhums. Ça les regarde et, d'ailleurs,
comme je suis très loin de leur souhaiter
male mort, attendu que beaucoup de leurs
frères se sont bravement fait tuer pour nous,
j'espère bien que le sport éliminera de leurs
solides organismes les toxines que distille le
thé : les Anglais démontrent chaque jour que
la pratique du canot, du football ou du golf
fait s'évanouir en vapeur inoffensive un in-
croyable volume de whisky.
Mais voici, en outre, que les Russes, après
avoir boudé, sans qu'on sache trop pourquoi,
la fade infusion, se passionnent de nouveau
pour elle, avec un amour qui touche à la
frénésie. Le résultat de ce revenez-y est que
tous les stocks de thé sont épuisés et que la
demande de ce dicotylédone dépasse l'offre
largement.
Donc, planteurs d'Indochine, sachez plan-
ter la plante chère au moujick, à l'ouvrier,
au nepmann et à leur maitre le commissaire
du peuple. A ceux-ci non plus, nous ne sou-
haitons pas un destin funèbre. Mais si le thé
les empêche de procréer exagérément, ce sera
tout bénéfice pour l'équilibre mondial et, de
plus, nos compatriotes d'Extrême-Orient trou-
veront dans le débouché russe assez de profits
pour qu'il soit beaucoup pardonné à des sol-
liciteurs tsaristes que les scrupules soviéti-
ques n'étouffent pas.
il Audion
LIRE EN SECONDE PAGE.
A la Chambre
Au Sénat.
Lois, décr", arrêtés.
Au Conseil d*FJat.
Au Conseil général de la Martinique,
la Tunisie transformée par le travail.
A la Chambre de Commerce de Sajnt-LOuis-
du-SénégdU
Lecture franco-indigène
-Mon courrier m'apporte une let-
tre intéressante de M. AdéckalalUr-
din, directeur d'Ecole publique, à
Ariattcoupom (Inde Française, territoire de
Pondichéry). Il m'annonce l'envoi d'une nou-
velle méthode de Lecture Franco-Indigène
dont il est l'auteur; c'est à l'ancien univer-
sitaire qu'il l'adresse, mais un peu aussi,
n'est-ce pas, mon citer Directeur î au vice-
président de la Commission des Colonies du
Sénat.
J'ai examiné le petit livre, fort bien pré-
senté par l'Imprimerie moderne de Pondi-
chéry, livre à la fois destiné aux élèves et
aux maîtres, mais plus encore aux maîtres qui
trouvent, au bas des pages, une série de notes
en langue indigène. L'auteur a bien voulu
les traduire pour moi: je lui en suis fort
reconnaissant.
Sa méthode se distingue des autres par
l'ordre qui a été suivi dans l'étude des sons,
ordre étroitement adapté aux connaissances
acquises par l'élève indigène. On y verra le
résultat d'expériences longues et minutieuses.
Les difficultés de prononciation pour des
élèves indigènes sont telles qu'il faut avoir
été leur maître pour s'en faire une idée.
Les premières leçons sont réservées aux
sons les plus familiers aux enfants de là-
bas, ou à ceux qu'ils prononcent le plus
aisément parce qu'ils en retrouvent les équi-
valents dans leur propre idiome. On passe
ensuite aux mots comprenant des lettres nul-
les, des consonnes doubles, beaucoup plus
difficiles à apprendre à des pctits Indous
qu'à des petits Français, parce que l'alllla-
bet des Indous est phonétique et qu'à chaque
lettre correspond un son. Enfin, on passe
aux sons qui n'ont pas de correspondants
dans le langage écrit du pays; l'auteur s'est
efforcé, fort ingénieuse ment d'ailleurs, d'ex-
pliquer de quelle manière on peut les repro-
duire ou les représenter.
Le maître aura là un guide excellent, l'en-
fant une méthode sûre et pratique ; si l'élève
est livré à lui-même, il aura, pour se dé-
brotliller, « les lettres tamoulcs que Von peut
aisément remplacer par les lettres du ma-
léabam ou du tchinga », placées en regard
des lettres françaises.
L'universitaire a suivi curieusement cette
méthode due à un instructeur qui sait son
métier et qui l'aime, et qui connaît les
moyens d'intéresser en instruisant : « Voici
comment on écrit le nom de vos camarades :
Mangué, Patché, Pattou, Camlammallc,
Radjaram, Radah, Abdoul Aziskan, G ha four;
Dasson, M an gai am. » Vous voyez d'ici la
joie du petit bonhomme qui répète avec piété,
le soir, à ses parents : « le sots écrire le nom
d'Abdoul Aziskan, en français, et même ce-
lui de Cannammalle » (encore qu'il y ait là
bien des lettres doubles).
Quant au parlementaire qui s'occupe, avec
ses collègues les colottiaux, de tout ce qui
concerne la plus grande France, comment ne
féliciterait-il pas un homme qui ne se con-
tente pas d'entendre -dire et de répéter que
l'influence française aux colonies est en rai-
son directe de la diffusion de la langue fran-
çaise parmi les indigènes, et qui travaille à
diminuer l'ignorance des Français dans la
région non seulement en se dévouant à
Vapostolat de Venseignement mais en prolon-
geant son action bienfaisante, crâce à ce
vade mecum qui permettra aux enfants indi-
gènes et aux indigènes adultes de parler et
d'écrire la langue vraiment humaine, celle
qui a traduit dans l'univers, la parole d'af-
franchissement.
Mario Roustan,
Sénateur de l'Hérault, ancien minisire
Viee'pré8ident de la Commission
sénatoriale des Colonies.
AU CONSEIL SWEHEUI DES COLONIES
Le Conseil Supérieur des Colonies a tenu
ce matin sa séance plénière d'ouverture à
l'Ecole Coloniale, sous la présidence de M.
Lucien Hubert, sénateur, président du Conseil
Economique, remplaçant le ministre empêché.
Le Président a rappelé les résultats fort
appréciables acquis pendant la dernière session
et a donné lecture de Tordre du jour de la
session 1927-1928.
Les questions inscrites à cet ordre du jour
sont d'un intérêt primordial pour la mise en
valeur des Colonies.
Rtie Oudinot
Ce matin, s'est réunie à 10 heures, au Mi-
nistère des Colonies, la Commission chargée
d'établir le tableau de classement des adminis-
trateurs des Colonies.
Ses opérations dureront plusieurs jours.
Des Commissions avaient précédemment fixé
le tableau d'avancement :
1° Du personnel de l'Administration péni-
tentiaire ;
20 Du personnel de l'Administration cen-
tral e ; -
30 Du personnel du cadre général des Se-
crétariats Généraux.
Alain Gerbault s'entraîne
Alain Gerbault, qui est arrivé à Durban
samedi dernier, est venu à terre pour pren-
dre part à un match de tennis. Malgré son
peu d'entraînement depuis trois ans, il a re-
marquablement joué. Il espère bien s'entraî-
ner a Durban en vue de participer au cham-
pionnat de tennis du Transvaal.
.,. –,–
1 TAUX OC LA PIASTRE
Le Gouverneur général do l'Indochine vient
de faite connaître au Ministre des Colonies
1 qu'ïi la date du 22 décembre 1927 le toux offi-
ciel de la piastre était de 12 tr. 75.
L'Aviation Coloniale
France-Amérique du Sud
Uuuud les aviateurs Coste et Le Brix
sont arrivés à la Paz, capitale de la Boli-
vie, ainsi que nous l'annoncions hier,
l'aviatcur Lemaitre, qui se trouve actuelle-
ment en mission en Bolivie, pour y organi-
ser l'aviation, s'était porté en avion à leur
rencontre.
C'est un nouvel exploit que viennent
d'accomplir Costes et Le Brix, en volant
de Suntiago-du-Chili à La Fax. Ils ont cou-
vi rt les 2.100 kilomètres d'un parcours trèn
difficile en 12 heures, malgré les nuages
bas qui les gênèrent pendant plus de la
moitié du trajet.
Lu de nos confrères fait remarquer que
les eonditionsoe vol, en Bolivie, sont tout
il fait spéciales, par suite de l'altitude des
plateaux et des montagnes qui constituent
lu majeure partie de ce pays. C'est ainsi*
que La raI. est à altitude géographique de
plus de 4.000 mètres et que la densité de
l'air, dans cette région, correspond à près
de 5.000 mètres d'altitude standard.
Aussi, certains appareils étrangers,
ayant rencontré de grandes difficultés
jour voler dans ce pays, devront-ils être
complètement modifiés afin de s'adapter à
ces conditions. Le Bréguet-llispano de Cos-
tes et Le Brix u atteint La Paz dans l'état
où il était parti de Paris, sans changement
ni révision, malgré les 2&000 kilomètres de
tarcours. C'est une perlormance dont
l'aviation française peut être légitimement
flère.
Paris-Saigon et retour
Le capitaine Challe, arrêté par la brunie
à Ponthierry à quelques kilomètres du
Uourget où il était attendu, a ramené bon
appareil hier nprès-midi à i:! heures, ii Vi!-
lacoubluy. Ainsi se termine le remarquable
voyage de 24.000 kilomètres au cours du-
quel le capitaine Challe a non seulement
mis l'Indochine à 10 jours de Paris mais,
présenté brillamment notre matériel d'avia-
tion, en purticuliei à Bangkok. Téhéran et
Athènes.
Paris-Hanoï
Jusque présent, la direction de l'aéro-
nautique n a pas appris que le colonel An-
toinut et ses compagnons aient pu quitter
Adalia, où ils sont retardés par des forma-
lités locales.
Notre ambassadeur en Turquie leur prête
tout son concours.
ici
Cinéma Colonial
o -o--
« La Sirène des Tropiques »
La Sirène des Tropiques a été mise en
scène avec soin par MM. Etiévant et M. Nal-
as. Les paysages antillais n'y sont pas au-
thentiques, mais nous ne sommes pas aussi
exigeants que les Polynésiens qui, d'après
Alain Gerbault, se tordaient de rire au spec-
tacle d'une île du groupe des Samoa cinc-
matographiée en Californie.
Le film, d'ailleurs, n'a voulu être qu'une
charmante fantaisie et y a réussi. Et voici
Joséphine Baker promue star comme Gloria
Swanson, Mary Pickford et Lya de Putti !
Au milieu du film, 1 Joséphine est plongée
dans la farine ! Ça, c'est une idée. Et puis
cette femme a le diable au corps. Tout mou-
vement et toute joie, elle est faite pour le
cinéma.
« Chang »
Récemment, des séances de Chang, le film
qui a servi à inaugurer le Paramount, furent
réservées aux élèves des lycées et des collèges
de Paris, et le succès qu'il obtint fut grand.
Voilà donc un film qui, en plus de l'inté-
rêt que lui témoigna le grand public, fait
œuvre instructive, puisqu'il donne aux en-
fants une idée de la jungle siamoise.
Un Tunisie
On annonce de Tunisie que des cincgra-
phistes tournent des films régionaux sur des
sujets indigènes.
-60.
L'admission des indigènes
dans les cadrer français en Indochine
oe ̃
On se souvient que les détracteurs de l'im-
portante réforme par laquelle M. Varenne a
permis aux indigènes de l' Indochine d' accé-
der dans les cadres français sans leur impo-
ser la condition d'être naturalisés, et en - exi-
geant simplement d eux qu'ils aient les mêmes
titres ou passent les mêmes concours que les
candidats français, ont soutenu que cette ré-
forme resterait sans application.
Rien qu'elle ne remonte qu'à février 1926,
et qu elle ne soit effectivement entrée en vi-
gueur qu'au mois de septembre de la même
année, les faits commencent à démontrer l'ina-
nité de ces critiques.
En effet, le dernier « Journal Officiel de
l'Indochine », contient les résultats d'un con-
cours ouvert pour l'attribution d'emplois de
commis greffiers stagiaires. Or, sur 12 candi-
dats reçus, nous relevons les noms de 6 indi-
gènes.
Ainsi, les indigènes de l'Indochine vont
pouvoir progressivement occuper dans les Ad-
ministrations publiques les places auxquelles
ils peuvent légitimement prétendre.
Le budget y trouvera son profit, car natu-
rellement tout en leur réservant une situation
matérielle convenable, il a été possible de ne
pas payer aux indigènes servant dans les ca-
dres français, le supplément colonial attribué
aux fonctionnaires français servant hors de leur
pays d'origine.
Les trilns Mois et la car de Hoé
L'Annam n' a jamais compris les régions
occupées par les tribus Mots, dont il a été si
fréquemment question, dans le Domaine de la
Couronne. La Cour de Hué s'est comportée
envers les Moïs comme envers les population.
Muongs du Nord-Annam.
Les droits héréditaires des chefs de Glus
Muongs du Nord de l'Aooam ont été seule-
ment reconnus par l'arrêté au 26 août 1914
organique du régime forestier en Annam.
Le résine des tabacs algériens
--0-0-
Lu rùginiu des tabacs en Algérie vient
d'être rogie.menie par un important décret
en uaie uu Ils décembre lJournal Ulltctel
du U).
voici les principales dispositions de ce
texio ; il cet ruppcic que nui ne pourra se
u\ rer a la cunuiu uu IUUUC en ^IGENO MU»
en avoir luu îy, ueciuiuuun quinze joui -j
un munis uvuui tout eiuun&sciiiciu ue scuus
4ju ue piuuiuuon. Ccuo ueciaïuuou scia
lune le u uvrn Uc cnuque unuee uu plus
laru. une uuirc uociuiuuoii uevra eue lûllo\:
lu joins au moins avunt tout coiiiiueuju-
ULClH ue reçone. LUL le ou juin au pius luiuj
poui lu tunac u priser.
UJS piumeurs ue uiuuc doivent être pro-
priétaires uu lernners ues terres ueuuiccs.
Rn cônes-ci sont ues terres collective», ics
piumeurs doivent en être iea occupants
légitimés ou leurs locataires. Let; CUllCCll-
vnes lCUOvel'allVC, etc.; ne seront uunnses
a la culture ou taoac qu après auiorisuuun
accoruee pur un arrête uu Uouverncui
générai.
Le uuuveriieincnt général .t)(\ réserve le
droit d nneruire la euiture uu tuuac suui
dérogation dans certaines régions pre-
vues uuun décret.
Les piumeurs uOivllt être propriétaires
ou locataires des sections et magasins
déclares. Les tabacs appartenant à la
variété Il Niootiana rustica », notamment
le bersili, le Baoori et le booiiii, uevront
être obligatoirement déclarés comme tabacs
à priser. Lus plantations de tanac devront
être établies sans mélangé d autres plantes
quelles qu'elles soient (à l'exception des
arores fruitiers, de la vigne, et ues orise-
vents en mais ci autres plantes à hautes
tiges).
Les superlicics plantées 11e pourront être
inférieures pour cliuquo pièce à 1 arc et
pour cliaque culture iL 5 arcs t luJJac a
fumér) ou à a ures (labac il priser). Le
nombre de plants 11e pourra elle intérieur
à 200 par pièce ni ù. 1.000 par culture.
Les piumeurs 11e pourront vendre leurs
tabacs en feuilles qu'à la HÓgie métropoli-
taine (pour l'exportation) ou .u des négo-
ciants et fabricants autorisés pur l'Admi-
nistration à pratiquer le commerce ou l'in-
dustrie des tabacs.
L'e y0 novembre au plus tard pour le ta-
bac à fumer (et à une date llxée chaque an-
née pour le Lubac à priser), chaque plan-
teur devra déclurer l'intégralité de sa ré-
colte. Les récoltes pourront être évaluées,
avant comme après la déclaration, par des
Commissions régionales instituées par le
Gouverneur général.
Les tabacs livrés à la vente ne pourront
posséder une humidité supérieure à 21 0/U,
non plus que ceux conservés en magasin.
Les tabacs existant dans les magasins des
planteurs devront être emballés le 1er avril
au plus lard (sauf dérogations autorisées).
Par la suite, aucune modification ne pourra
être apportée aux colis et aux emballages.
Un compte d'entrées et de sorties sera tenu
cnez les plunteurs, distinctement pour le
tabac à priser et le tabac à. fumer.
* Les communes ne pour ront ouvrir sur
leur territoire un marché aux tabacs
qu'après y avoir été autorisées par un ur-
rôté préfectoral. Les tabacs en feuilles se-
ront vendus au poids net. Nul ne pourra se
livrer au commerce du tabac en feuilles s'il
n'a fait, 15 jours au moins auparavant,
une déclaration écrite. Même formalité
pour ceux qui voudront se livrer à la fabri-
cation du tabac. Le fabricant sera en outre
assujetti à un contrôle assez rigoureux de
l'Administration, contrôle dont les moda-
lités sont précisées par ledit décret.
Les débitants de tabacs seront également
soumis à une déclaration et à un contrôle.
Nul 11e pourra détenir du tabac en feuil-
les s'il n'est planteur, négociant en tabac
brut ou fabricant de tabac. L'entrepôt, la
manutention et le transport des tabacs se-
ront assujettis a des formalités assez sé-
vères.
Enfin, le décret prévoit .diverses pénalités
s'appliquunt à la non-observance de cette
réglementation,
- -.-
Passagers clandestins
---O-
A bunl du cargo Martinique, on décou-
vre, à Marseille, six Arabes cmhuvquds
clandestinement à Alger.
Chevaux de courses pour ta Tunisie
M. Xavier Licari a acheté Chrysanthème,
deux ans, par Nestor III et Tavannes ; Ben-
jamine, trois ans, par Master Good et Bache-
or's Idol, qui partiront incessamment pour
Tunis.
Les éléphants savent se soigner
Tous ceux qui ont étudié les nui'urs des
éléphants ne seront pus surpris de cette
nouvelle :
tin éléphant blessé de deux coups de feu
s'était réfugié dans la jungle. Les chas-
seurs suivirent alors sa trace sanglante et
remarquèrent que tout le tonj de su route
il avait arraché des feuilles de palmier-
nain. Puis, sur une place de sol dénudé, lu
terre glaise avait été creusée par sa trom-
pe. Les Malais de l'escorte affirmèrent,
qu'en pareil cas, l'élphllnt blessé, pile les
feuilles de palmier-nain, en fait un tampon
qu'il introduit dans la plaie en recouvrant
l'orificn d'une couche d'argile afin d'arrêter
l'effusion de sang. Kffeotivomont. les traces
de l'éléphont. au delà de la cavité, n'étaient
plus sanglantes et indiquaient une allure
plus rapide du blessé.
Quel instinct indiqua co remède à l'ani-
mal ? Kt qui snit s'il n'a pas découvert
de lui-même une plante médicinale dont
nous pourrions user, nous aussi.
La croisière du * 'Primauguet"
--0-0--.
Le croiseur Primauguet vient de rentrer
à Hrest, a,près une campagne de huit mois.
Tout va bien h bord, mais en raison du
mauvais temps, le bâtiment a mouillé en
face de Roscanvel, en attendant l'accalmie.
La valgarisaliofi
des procédés apicoles earopéeis
M Havte-Voila
L effort que tentent les services locaux
d'agriculture des différentes colonies dtfcfpoupe
de 1 Alnque Occidentale Française pour ré-
pandre chez les cultivateurs indigenes des pro
cedes moins primitits de mise en valeur du soi,
se heurte en premier lieu presque partout à la
penurie de personnel europeen spécialisé qui
pourrait être charge de cette propagande. Pour
y remedier, l.l-\dnuOistration cherche à tonner
des moniteurs agricoles indigenes qui suppiée.
ront dans une certaine mesure pour 1 accom-
plissement de cette tâche, les agents euro-
péens.
Dans la colonie de la Haute- Volta, ces in-
digenes sont choisis parmi les hls de chets, en
raison de 1 îniluence morale qu'ils peuvent
avoir sur les populations de leur canton. Leur
rôle, après une année d instruction dans les
stations agricoles de la colonie, est de donner
dans leur milieu des conseils sur la manière
d entreprendre les travaux de culture, notam-
ment en ce qui concerne le coton et de vérifier
ensuite la mise en application de ces conseils.
Leur nombre sera proportionné à la population
de chaque canton, et ils resteront sous le con-
trôle direct des fonctionnaires du service d' agri-
culture ; la ferme de Saria a ainsi inatruit, en
1926, 22 élèves destinés à ces fonctions, et
celle de Banankélédaga, 15 élèves dont 10
parlaient français.
Le second but poursuivi est la distribution
de semences de choix remplaçant peu à peu
les graines de qualité souvent très ordinaire,
généralement employées par les indigènes : ces
semences choisies sont récoltées dans les sta-
tions agricoles et répandues dans les villages
eu commençant par les agglomérations les plus
voisines de la station où s'opère la sélection ;
cette distribution doit être précédée d'une vi-
site minutieuse permettant de s' assurer qu' au-
cune graine ancienne ne subsiste plus dans la
région envisagée. D' année en année, l'opéra-
tion sera renouvelée et étendue, en fonction
des disponibilités des semences améliorées ob.
tenues, et fera ainsi tache d'huile.
- Dans cette oeuvre de vulgarisation et de - per-
lectionnement des procédés agricoles, le ser-
vice local d'agriculture est puissamment aidé
par certains chefs indigènes qui, comprenant
tout l'intérêt de ces mesures, ont entrepris sur
des terrains délimités un cycle de cultures ra-
tionnelles en faisant emploi d'attelages d'ani-
maux dressés et de chanues qui leur ont été
délivrés gratuitement par l'Administration. De
plus, des primes en espèces ont été promises
à ceux qui obtiendraient les meilleurs résultats,
pour leur permettre l'achat d'animaux et de
matériel nouveaux. il est certain qu'une cer-
taine émulation va ainsi se créer entre les diffé-
rents chefs, émulation qui ne peut avoir que
les meilleurs résultats pour la mise en valeur
de la colonie.
-- 4'.
La vente métropolitaine
des produits coloniaux
--0-0--
A PROPOS D'CEUFS
Nous sommes au milieu de millions d'œuts.
Il faisait froid, ils pouvaient être frais. Des
petits, des gros, des ronds, des longs, les
uns à la coquille bleuâtre, les autres d'un
blanc mat, ou jauni. Il y en a qui viennent
des fermes bretonnes, des poulaillers nor-
mands, des coopératives du Nord et du Midi.
Ceux-là arrivent de l'Algérie et du Maroc,
ceux-ci, de la Russie. C'est la résultante
d'une ponte qu'on pourrait taxer de prodi-
gieuse. La Halle est dessus comme une poule
géante.
Seule, la ponte des poules d'outre-iner
nous intéresse.
On nous dit :
Des œufs d'Algérie et du Maroc i Uui,
il en passe chez nous, mais assez peu.
N'avons-nous pas envisagé, depuis quel-
ques années, la possibilité d'un sérieux ap-
port d'œufs algériens et marocains sur le
marché parisien ?
Cela ne s'est pas réalisé sur l'échelle
prévue.
- ranquc de production ?
Non pas. Plutôt et d'abord, affaire de
change. Il y a quelques années, les œuts ma-
rocains petits et pas très bien conservés ve-
naient en France en grande quantité, plus
encore sur les marchés de certaines villes de
province qu'à Paris. C'était le temps où ils
coûtaient, sur place, un sou pièce. Depuis, il
y a eu hausse et aussi baisse du franc. Nos
éleveurs du Nord africain trouvant leurs bé-
nétices, vu le change, à fournir l'Angleterre
et l'Espagne, ont vendu leurs œufs à nos voi-
sins. En outre, la récolte des œufs et leur
expédition régulière sur la péninsule ibéri-
que et les îles britanniques, est maintenant
méthodiquement organisée.
- Les affaires sont les affa ires,..
- Absolument. D'ailleurs, le maiche ot
largement approvisionné par la métropole.
Mais, si les exportations se détournaient
d'Angleterre au profit de la France?
Eh bien ?
- N'y aurait-il pas pléthore d'œufs?
Il ne pourrait y avoir que baisse de
prix. C'est tout.
- N'est-ce pas quelque chose?
Nous n'en saurons pas davantage. On parle
des œufs comme on marche dessus. Avec pré-
caution.
Les œufs de provenance colonialc. comme
les crustacés et les poissons, n'ont guère de
succès aux Halles Centrales. Du moins, c'est
ce qu'il nous apparaît. Aliments maigres, iip
m'ont tout l'air d'être en pénitence, à défaut
d'aider à la mortification des Paiisiens. Nous
aurons peut-être plus de chance avec les
viandes rouges des bêtes dont la chair nous
est conservée savoureusement fraîche dans la
glace de ces fontaines do jouvence tes fri-
gorifiques.
Mirane Morcelle De ffin•
LE NUMJEHU : 30 CHNTIMW
VENDREDI SOIR, M DECEMBRE 1927
Les Annales Coloniales
Les annonces et réclames ÓOtIC reçues au
bureau du fcumal.
DIRECTEURS : Marcel RUEDEL et L.-G. THÈBAULT
Tout les articU, publiés dans notre iournal ne peuvent
être reproduits qu'en citant les AIOALB COLOBULES.
JOMNM.JVOTIDIER
Rédaction & Administration :
M, in «a But-mur
PARIS O")
TtitPii. 1 LOUVIMC tt-sr
- RICHELIEU 07ffl
ABONNEiEITS
avec le supplément illustré :
Ua m S M*U 8 MeI.
France et
Colonies 120. 96 » 81.
ttranpr - 180 » 100 > M »
On s'abonna MM traI8 dam
tow les bureMK de porte.
Le carburant colonial
La mue en valeur des Colonies est un pro-
blême à l'ordre du jour. Le traiter d'un
point de vue général peut, peut-être, fournir
matière à de beaux déve loflpements ora-
toires, mais ne conduit pratiquement à aucun
résultat tangible. Mieux vaut mille fois s'at-
tacher à quelque problème particulier, à une
question spéciale, et ne l'abandonner que
lorsqu'une solution satisfaisante sera inter-
venue. Découvrir chaque semaine dans notre
domaine colonial une source ignorée de ri-
chesse, la signaler à l'attention publique dans
un article retentissant, pour bien vite s'en
aller ensuite loin de là recenser d'autres ri-
chesses latentes, est, peut-être, à un point de
vue purement sportif, un exercice plein d' in-
tâtt. Mais pour tout esprit réalisateur, c'est
une œuvre vaine.
Ce qu'il faut, si l'on veut obtenir des ré-
sultats sérieux, c'est établir un programme
de mise en valeur clair et précis en même
temps que soigneusement limité. Savoir avec
précision ce que l'on veut et ne pas trop vou-
loir en même temps; ne se proposer qu'un
nombre restreint de buts à atteindre, se con-
sacrer tout entier à leur réalisation et ne rien
entreprendre d'autre avant qu'ils soient at-
temtt, telle est la méthode que nous devons
employer dans nos colonies, sous peine
d'aboutir, après de vains efforts de pure rhé-
torique, au plus lamentable des échecs.
Mon intention n'est pas de commencer
l'esquisse d'un tel programme. Je n'en veux
traiter qu'un chapitre qui m'apparaît être
d'une importance capitale : c'est celui du
carburant colonial.
J'en ai dit quelques mots dans la discus-
sion générale du budget des colonies. J'ai
exposé que l'activité économique de nos Co-
lonies, celles d'Afrique en particulier, était
fonction des moyens de transport. Il est pres-
que vain de multiplier dans notre hinterland
africain les richesses naturelles, s'il n'est
pas possible de les diriger vite et à bon mar-
ché vers la côte. Nos voies d'eau africaines
ne constituent que des moyens de transport
imparfaits étant donné les obstacles dont
leurs cours est semé. Nous construisons des
chemins de fer à grands frais au milieu de
difficultés énormes, comme celles que nous
rencontrons pour le Brazaville-Océan; il s'en
suit que les transports ferroviaires seront
toujours coûteux, d'autant plus que le char-
bon nécessaire doit être importé de très loin.
C'est par l'établissement de nombreuses pis-
tes accessibles aux automobiles que nous ré-
soudrons avec le moins de frais possible. le
problème des transports coloniaux. En Fran-
ce, déjà les auto-camioos concurrencent vic-
torieusement le chemin de fer. Mais, qui dit
transports automobiles, dit nécessité d'un
carburant liquide. Pouvons-nous compter sur
l'essence de pétrole? La terre africaine ne
renferme aucun gisement pétrolifère connu.
L essence consommée en A.O.F., par exem-
ple, doit être importée d'Amérique et son
prix dans beaucoup de régions du Soudan
atteint le chiffre prohibitif de 7 ou 8 francs
le litre. Dam ces conditions, il est inutile de
parler de transports à bon marché.
La seule solution acceptable est donc celle
qui consiste à trouver sur place un carburant
pouvant être produit à bon compte et en
abondance. Ce carburant existe : c'est l'al-
cool.
Remarquons tout de suite que le fait de
produire en grande quantité un alcool à bas
prix a, pour la Métropole, une importance
m moins aussi grande que pour les Colo-
nies elles-mêmes. On sait, en effet, que la
loi du 28 février 1923 oblige les importa-
teurs d'essence à acquérir au service des al-
cools une quantité d'alcool égale au i/io"
de leurs importations d'essence, cet alcool
étant destiné à la préparation du carburant
national contenant 50 d'alcool et 50
d'essence de pétrole.
Si la loi avait été strictement appliquée,
90 de l'essence importée pouvait être li-
vrée sans mélange aux consommateurs, et le
10 restant était mélangé à une quantité
égale d'alcool national. Cette proportion du
produit national prévue par la loi paraissait
déjà faible. Pourtant elle n'a pas été at-
teinte; la loi du 23 février 1023 est restée
incomplètement mise en application et non
pas par la faute des importateurs ou l'absten-
tion des consommateurs qui se déclarent au
contraire très satisfaits du mélange alcool-
essence, mais uniquement parce que la quan-
tité d'alcool industriel fabriquée en France
est trop faible et le prix de revient trop élevé.
En résumé, le prix actuel du carburant na-
tional ne peut victorieusement concurrencei
le prix de l'essence. - - -
Il n'en sera pas ainsi demain, si par une
mise en valeur rationnelle de nos colonies,
nous nous attachons à y développer au plus
haut point la culture des plants alcooligènes.
Grâce à elle, nous pouvons non seulement
nous procurer tout le carburant colonial qui
nous manque, mais encore être à même de
préparer la totalité du carburant national
prévu par la loi de T923.
Ainsi nos importations en pétrole seront
diminuées demain de plusieurs centaines (le
millions et après-demain de quelques mil-
liards. On voit ainsi quel immense débouché
possède la fabrication de l'alcool colonial.
Les substances qui, en Afrique, sont sus-
ceptibles de fournir de l'alcool sont nom-
breuses. Nous pourrions en citer un grand
nombre. Mais pour le moment, nous n'en
citerons qu'une : l'agave ou sisal. C'est une
plante robuste, peu difficile quant au choix
du terrain et aux soins culturaux. Elle
pousse un peu partout à l'état sauvage. Pour
sa culture, on peut utiliser des terres ahso-
lument impropres à toue autre culture. Enfin,
çoeap» aoos rayons signalé un peu plus haut,
elle donne en même temps que l'alcool un
produit d'un intérêt primordial : sa fibre.
Notre volonté de créer un carburant colo-
nial étant ferme, notre choix sur la nature
de ce carburant étant fait, nous étant défini-
tivement fixé sur le sisal comme source de
ce carburant, il nous reste à faire preuve de
qualités d'hoiries soucieux de réaliser vite
et bien. Nous nous posons alors les questions
suivantes :
1° Quelles sont les régions d'Afrique par-
ticulièrement favorables à la culture du si-
sal ?
2" Quelles sont les espèces à choisir pour
les plantations futures ?
30 Avons-nous la possibilité de nous pro-
curer les bulbes nécessaires?
40 Quel est le rendement probable en fibres
et en alcool des feuilles de nos futures ré-
coltes ?
50 Avons-nous le matériel propre à l'extrac-
tion de la fibre ?
6° Possédons-nous toutes les données
techniques sur la fermentation du jus d'aga-
ve ? Cette fermentation est-elle possible dans
les pays chauds ?
Autant de questions auxquelles il est obli-
gatoire de répondre avant d'entrer hardiment
dans la voie des réalisations, je veux dire
avant d'entreprendre la culture en grand du
sisal et d'y engager des capitaux importants.
A ces questions, il vient d'être répondu
de la façon la plus précise, par une mission
scientifique envoyée en Afrique pM l'Office
National des Combustibles liquides. Cette
mission, qui avait à sa tête un technicien du
plus haut mérite, M. Fouque, a accompli
pendant ces deux dernières années trois
voyages : deux en Algérie, un au Soudan.
Elle s'est livrée là à une étude très com-
plète et très minutieuse de la culture de
l'agave et a fourni, à ce sujet, des rapports
du plus haut intérêt.
Ces rapports, nous les analyserons pro-
chainement, et leur lecture nous montrera
que la production abondante d'un carburant
colonial à bon marché n'est pas une loin-
taine chimère, mais qu'au contraire c'est une
chose parfaitement réalisable. Pour sa réa-
lisation, il ne manque que quelques hommes
à la fois audacieux et tenaces.
Georges Noue fie,
Député de Stldne-ea-LDlre.
Secrétaire de la Commission de l'Algérie,
des Colonies et des Protectorats, secré-
taire de la Commission de l'Enseigne-
ment.
.------
BROUSSES
* BROUTILLES
Indochinois, plantez du thé
Est-ce, de ma part, une contradiction ? Le
31 mars dernier, m'appuyant sur la haute au-
torité du docteur tunisien Dinguizli, je dé-
nonçais le danger de l'abus du thé. Un peu
partial, parce que je n'aime pas cette bois-
son, j'étais trop heureux de pouvoir en mé-
dire sans tomber dans la calomnie. Encore
aujourd'hui, je pourrais « remettre ça » avec
une conviction accrue : le grand Conseil de
Tunisie, mis en branle par la campagne du
docteur Dinguizli, a décidé de relever les
droits d'importation et les taxes de consom-
mation sur le thé, en raison de ses effets per-
nicieux sur la population indigène.
Ces messieurs du Grand Conseil savent
certainement ce qu'ils font. La question a
été étudiée scientifiquement et la preuve sem-
ble faite que le thé, pris sans modération,
énerve, déprime, trouble la vue, encourage
la fllème et décourage les bonnes volontés
tepopulatoires : elles fléchissent par son ma-
léfice.
Bon ! mais il y a l'Indochine, qui a tant
d'intérêt à perfectionner et accroître la cul-
ture du thé. Comment concilier honnêtement
la thèse du thé-poison avec celle du thé-
profit? Attendez! Voici d'abord que les ci-
toyens des Etats-Unis consomment des quan-
tités croissantes de ce produit, dans la me-
sure où ils croient devoir se priver les
pauvres! de nos étincelants champagnes,
de nos bourgognes musclés, de nos bordeaux
élégants et de l'ambre chaleureux et doré de
nos rhums. Ça les regarde et, d'ailleurs,
comme je suis très loin de leur souhaiter
male mort, attendu que beaucoup de leurs
frères se sont bravement fait tuer pour nous,
j'espère bien que le sport éliminera de leurs
solides organismes les toxines que distille le
thé : les Anglais démontrent chaque jour que
la pratique du canot, du football ou du golf
fait s'évanouir en vapeur inoffensive un in-
croyable volume de whisky.
Mais voici, en outre, que les Russes, après
avoir boudé, sans qu'on sache trop pourquoi,
la fade infusion, se passionnent de nouveau
pour elle, avec un amour qui touche à la
frénésie. Le résultat de ce revenez-y est que
tous les stocks de thé sont épuisés et que la
demande de ce dicotylédone dépasse l'offre
largement.
Donc, planteurs d'Indochine, sachez plan-
ter la plante chère au moujick, à l'ouvrier,
au nepmann et à leur maitre le commissaire
du peuple. A ceux-ci non plus, nous ne sou-
haitons pas un destin funèbre. Mais si le thé
les empêche de procréer exagérément, ce sera
tout bénéfice pour l'équilibre mondial et, de
plus, nos compatriotes d'Extrême-Orient trou-
veront dans le débouché russe assez de profits
pour qu'il soit beaucoup pardonné à des sol-
liciteurs tsaristes que les scrupules soviéti-
ques n'étouffent pas.
il Audion
LIRE EN SECONDE PAGE.
A la Chambre
Au Sénat.
Lois, décr", arrêtés.
Au Conseil d*FJat.
Au Conseil général de la Martinique,
la Tunisie transformée par le travail.
A la Chambre de Commerce de Sajnt-LOuis-
du-SénégdU
Lecture franco-indigène
-Mon courrier m'apporte une let-
tre intéressante de M. AdéckalalUr-
din, directeur d'Ecole publique, à
Ariattcoupom (Inde Française, territoire de
Pondichéry). Il m'annonce l'envoi d'une nou-
velle méthode de Lecture Franco-Indigène
dont il est l'auteur; c'est à l'ancien univer-
sitaire qu'il l'adresse, mais un peu aussi,
n'est-ce pas, mon citer Directeur î au vice-
président de la Commission des Colonies du
Sénat.
J'ai examiné le petit livre, fort bien pré-
senté par l'Imprimerie moderne de Pondi-
chéry, livre à la fois destiné aux élèves et
aux maîtres, mais plus encore aux maîtres qui
trouvent, au bas des pages, une série de notes
en langue indigène. L'auteur a bien voulu
les traduire pour moi: je lui en suis fort
reconnaissant.
Sa méthode se distingue des autres par
l'ordre qui a été suivi dans l'étude des sons,
ordre étroitement adapté aux connaissances
acquises par l'élève indigène. On y verra le
résultat d'expériences longues et minutieuses.
Les difficultés de prononciation pour des
élèves indigènes sont telles qu'il faut avoir
été leur maître pour s'en faire une idée.
Les premières leçons sont réservées aux
sons les plus familiers aux enfants de là-
bas, ou à ceux qu'ils prononcent le plus
aisément parce qu'ils en retrouvent les équi-
valents dans leur propre idiome. On passe
ensuite aux mots comprenant des lettres nul-
les, des consonnes doubles, beaucoup plus
difficiles à apprendre à des pctits Indous
qu'à des petits Français, parce que l'alllla-
bet des Indous est phonétique et qu'à chaque
lettre correspond un son. Enfin, on passe
aux sons qui n'ont pas de correspondants
dans le langage écrit du pays; l'auteur s'est
efforcé, fort ingénieuse ment d'ailleurs, d'ex-
pliquer de quelle manière on peut les repro-
duire ou les représenter.
Le maître aura là un guide excellent, l'en-
fant une méthode sûre et pratique ; si l'élève
est livré à lui-même, il aura, pour se dé-
brotliller, « les lettres tamoulcs que Von peut
aisément remplacer par les lettres du ma-
léabam ou du tchinga », placées en regard
des lettres françaises.
L'universitaire a suivi curieusement cette
méthode due à un instructeur qui sait son
métier et qui l'aime, et qui connaît les
moyens d'intéresser en instruisant : « Voici
comment on écrit le nom de vos camarades :
Mangué, Patché, Pattou, Camlammallc,
Radjaram, Radah, Abdoul Aziskan, G ha four;
Dasson, M an gai am. » Vous voyez d'ici la
joie du petit bonhomme qui répète avec piété,
le soir, à ses parents : « le sots écrire le nom
d'Abdoul Aziskan, en français, et même ce-
lui de Cannammalle » (encore qu'il y ait là
bien des lettres doubles).
Quant au parlementaire qui s'occupe, avec
ses collègues les colottiaux, de tout ce qui
concerne la plus grande France, comment ne
féliciterait-il pas un homme qui ne se con-
tente pas d'entendre -dire et de répéter que
l'influence française aux colonies est en rai-
son directe de la diffusion de la langue fran-
çaise parmi les indigènes, et qui travaille à
diminuer l'ignorance des Français dans la
région non seulement en se dévouant à
Vapostolat de Venseignement mais en prolon-
geant son action bienfaisante, crâce à ce
vade mecum qui permettra aux enfants indi-
gènes et aux indigènes adultes de parler et
d'écrire la langue vraiment humaine, celle
qui a traduit dans l'univers, la parole d'af-
franchissement.
Mario Roustan,
Sénateur de l'Hérault, ancien minisire
Viee'pré8ident de la Commission
sénatoriale des Colonies.
AU CONSEIL SWEHEUI DES COLONIES
Le Conseil Supérieur des Colonies a tenu
ce matin sa séance plénière d'ouverture à
l'Ecole Coloniale, sous la présidence de M.
Lucien Hubert, sénateur, président du Conseil
Economique, remplaçant le ministre empêché.
Le Président a rappelé les résultats fort
appréciables acquis pendant la dernière session
et a donné lecture de Tordre du jour de la
session 1927-1928.
Les questions inscrites à cet ordre du jour
sont d'un intérêt primordial pour la mise en
valeur des Colonies.
Rtie Oudinot
Ce matin, s'est réunie à 10 heures, au Mi-
nistère des Colonies, la Commission chargée
d'établir le tableau de classement des adminis-
trateurs des Colonies.
Ses opérations dureront plusieurs jours.
Des Commissions avaient précédemment fixé
le tableau d'avancement :
1° Du personnel de l'Administration péni-
tentiaire ;
20 Du personnel de l'Administration cen-
tral e ; -
30 Du personnel du cadre général des Se-
crétariats Généraux.
Alain Gerbault s'entraîne
Alain Gerbault, qui est arrivé à Durban
samedi dernier, est venu à terre pour pren-
dre part à un match de tennis. Malgré son
peu d'entraînement depuis trois ans, il a re-
marquablement joué. Il espère bien s'entraî-
ner a Durban en vue de participer au cham-
pionnat de tennis du Transvaal.
.,. –,–
1 TAUX OC LA PIASTRE
Le Gouverneur général do l'Indochine vient
de faite connaître au Ministre des Colonies
1 qu'ïi la date du 22 décembre 1927 le toux offi-
ciel de la piastre était de 12 tr. 75.
L'Aviation Coloniale
France-Amérique du Sud
Uuuud les aviateurs Coste et Le Brix
sont arrivés à la Paz, capitale de la Boli-
vie, ainsi que nous l'annoncions hier,
l'aviatcur Lemaitre, qui se trouve actuelle-
ment en mission en Bolivie, pour y organi-
ser l'aviation, s'était porté en avion à leur
rencontre.
C'est un nouvel exploit que viennent
d'accomplir Costes et Le Brix, en volant
de Suntiago-du-Chili à La Fax. Ils ont cou-
vi rt les 2.100 kilomètres d'un parcours trèn
difficile en 12 heures, malgré les nuages
bas qui les gênèrent pendant plus de la
moitié du trajet.
Lu de nos confrères fait remarquer que
les eonditionsoe vol, en Bolivie, sont tout
il fait spéciales, par suite de l'altitude des
plateaux et des montagnes qui constituent
lu majeure partie de ce pays. C'est ainsi*
que La raI. est à altitude géographique de
plus de 4.000 mètres et que la densité de
l'air, dans cette région, correspond à près
de 5.000 mètres d'altitude standard.
Aussi, certains appareils étrangers,
ayant rencontré de grandes difficultés
jour voler dans ce pays, devront-ils être
complètement modifiés afin de s'adapter à
ces conditions. Le Bréguet-llispano de Cos-
tes et Le Brix u atteint La Paz dans l'état
où il était parti de Paris, sans changement
ni révision, malgré les 2&000 kilomètres de
tarcours. C'est une perlormance dont
l'aviation française peut être légitimement
flère.
Paris-Saigon et retour
Le capitaine Challe, arrêté par la brunie
à Ponthierry à quelques kilomètres du
Uourget où il était attendu, a ramené bon
appareil hier nprès-midi à i:! heures, ii Vi!-
lacoubluy. Ainsi se termine le remarquable
voyage de 24.000 kilomètres au cours du-
quel le capitaine Challe a non seulement
mis l'Indochine à 10 jours de Paris mais,
présenté brillamment notre matériel d'avia-
tion, en purticuliei à Bangkok. Téhéran et
Athènes.
Paris-Hanoï
Jusque présent, la direction de l'aéro-
nautique n a pas appris que le colonel An-
toinut et ses compagnons aient pu quitter
Adalia, où ils sont retardés par des forma-
lités locales.
Notre ambassadeur en Turquie leur prête
tout son concours.
ici
Cinéma Colonial
o -o--
« La Sirène des Tropiques »
La Sirène des Tropiques a été mise en
scène avec soin par MM. Etiévant et M. Nal-
as. Les paysages antillais n'y sont pas au-
thentiques, mais nous ne sommes pas aussi
exigeants que les Polynésiens qui, d'après
Alain Gerbault, se tordaient de rire au spec-
tacle d'une île du groupe des Samoa cinc-
matographiée en Californie.
Le film, d'ailleurs, n'a voulu être qu'une
charmante fantaisie et y a réussi. Et voici
Joséphine Baker promue star comme Gloria
Swanson, Mary Pickford et Lya de Putti !
Au milieu du film, 1 Joséphine est plongée
dans la farine ! Ça, c'est une idée. Et puis
cette femme a le diable au corps. Tout mou-
vement et toute joie, elle est faite pour le
cinéma.
« Chang »
Récemment, des séances de Chang, le film
qui a servi à inaugurer le Paramount, furent
réservées aux élèves des lycées et des collèges
de Paris, et le succès qu'il obtint fut grand.
Voilà donc un film qui, en plus de l'inté-
rêt que lui témoigna le grand public, fait
œuvre instructive, puisqu'il donne aux en-
fants une idée de la jungle siamoise.
Un Tunisie
On annonce de Tunisie que des cincgra-
phistes tournent des films régionaux sur des
sujets indigènes.
-60.
L'admission des indigènes
dans les cadrer français en Indochine
oe ̃
On se souvient que les détracteurs de l'im-
portante réforme par laquelle M. Varenne a
permis aux indigènes de l' Indochine d' accé-
der dans les cadres français sans leur impo-
ser la condition d'être naturalisés, et en - exi-
geant simplement d eux qu'ils aient les mêmes
titres ou passent les mêmes concours que les
candidats français, ont soutenu que cette ré-
forme resterait sans application.
Rien qu'elle ne remonte qu'à février 1926,
et qu elle ne soit effectivement entrée en vi-
gueur qu'au mois de septembre de la même
année, les faits commencent à démontrer l'ina-
nité de ces critiques.
En effet, le dernier « Journal Officiel de
l'Indochine », contient les résultats d'un con-
cours ouvert pour l'attribution d'emplois de
commis greffiers stagiaires. Or, sur 12 candi-
dats reçus, nous relevons les noms de 6 indi-
gènes.
Ainsi, les indigènes de l'Indochine vont
pouvoir progressivement occuper dans les Ad-
ministrations publiques les places auxquelles
ils peuvent légitimement prétendre.
Le budget y trouvera son profit, car natu-
rellement tout en leur réservant une situation
matérielle convenable, il a été possible de ne
pas payer aux indigènes servant dans les ca-
dres français, le supplément colonial attribué
aux fonctionnaires français servant hors de leur
pays d'origine.
Les trilns Mois et la car de Hoé
L'Annam n' a jamais compris les régions
occupées par les tribus Mots, dont il a été si
fréquemment question, dans le Domaine de la
Couronne. La Cour de Hué s'est comportée
envers les Moïs comme envers les population.
Muongs du Nord-Annam.
Les droits héréditaires des chefs de Glus
Muongs du Nord de l'Aooam ont été seule-
ment reconnus par l'arrêté au 26 août 1914
organique du régime forestier en Annam.
Le résine des tabacs algériens
--0-0-
Lu rùginiu des tabacs en Algérie vient
d'être rogie.menie par un important décret
en uaie uu Ils décembre lJournal Ulltctel
du U).
voici les principales dispositions de ce
texio ; il cet ruppcic que nui ne pourra se
u\ rer a la cunuiu uu IUUUC en ^IGENO MU»
en avoir luu îy, ueciuiuuun quinze joui -j
un munis uvuui tout eiuun&sciiiciu ue scuus
4ju ue piuuiuuon. Ccuo ueciaïuuou scia
lune le u uvrn Uc cnuque unuee uu plus
laru. une uuirc uociuiuuoii uevra eue lûllo\:
lu joins au moins avunt tout coiiiiueuju-
ULClH ue reçone. LUL le ou juin au pius luiuj
poui lu tunac u priser.
UJS piumeurs ue uiuuc doivent être pro-
priétaires uu lernners ues terres ueuuiccs.
Rn cônes-ci sont ues terres collective», ics
piumeurs doivent en être iea occupants
légitimés ou leurs locataires. Let; CUllCCll-
vnes lCUOvel'allVC, etc.; ne seront uunnses
a la culture ou taoac qu après auiorisuuun
accoruee pur un arrête uu Uouverncui
générai.
Le uuuveriieincnt général .t)(\ réserve le
droit d nneruire la euiture uu tuuac suui
dérogation dans certaines régions pre-
vues uuun décret.
Les piumeurs uOivllt être propriétaires
ou locataires des sections et magasins
déclares. Les tabacs appartenant à la
variété Il Niootiana rustica », notamment
le bersili, le Baoori et le booiiii, uevront
être obligatoirement déclarés comme tabacs
à priser. Lus plantations de tanac devront
être établies sans mélangé d autres plantes
quelles qu'elles soient (à l'exception des
arores fruitiers, de la vigne, et ues orise-
vents en mais ci autres plantes à hautes
tiges).
Les superlicics plantées 11e pourront être
inférieures pour cliuquo pièce à 1 arc et
pour cliaque culture iL 5 arcs t luJJac a
fumér) ou à a ures (labac il priser). Le
nombre de plants 11e pourra elle intérieur
à 200 par pièce ni ù. 1.000 par culture.
Les piumeurs 11e pourront vendre leurs
tabacs en feuilles qu'à la HÓgie métropoli-
taine (pour l'exportation) ou .u des négo-
ciants et fabricants autorisés pur l'Admi-
nistration à pratiquer le commerce ou l'in-
dustrie des tabacs.
L'e y0 novembre au plus tard pour le ta-
bac à fumer (et à une date llxée chaque an-
née pour le Lubac à priser), chaque plan-
teur devra déclurer l'intégralité de sa ré-
colte. Les récoltes pourront être évaluées,
avant comme après la déclaration, par des
Commissions régionales instituées par le
Gouverneur général.
Les tabacs livrés à la vente ne pourront
posséder une humidité supérieure à 21 0/U,
non plus que ceux conservés en magasin.
Les tabacs existant dans les magasins des
planteurs devront être emballés le 1er avril
au plus lard (sauf dérogations autorisées).
Par la suite, aucune modification ne pourra
être apportée aux colis et aux emballages.
Un compte d'entrées et de sorties sera tenu
cnez les plunteurs, distinctement pour le
tabac à priser et le tabac à. fumer.
* Les communes ne pour ront ouvrir sur
leur territoire un marché aux tabacs
qu'après y avoir été autorisées par un ur-
rôté préfectoral. Les tabacs en feuilles se-
ront vendus au poids net. Nul ne pourra se
livrer au commerce du tabac en feuilles s'il
n'a fait, 15 jours au moins auparavant,
une déclaration écrite. Même formalité
pour ceux qui voudront se livrer à la fabri-
cation du tabac. Le fabricant sera en outre
assujetti à un contrôle assez rigoureux de
l'Administration, contrôle dont les moda-
lités sont précisées par ledit décret.
Les débitants de tabacs seront également
soumis à une déclaration et à un contrôle.
Nul 11e pourra détenir du tabac en feuil-
les s'il n'est planteur, négociant en tabac
brut ou fabricant de tabac. L'entrepôt, la
manutention et le transport des tabacs se-
ront assujettis a des formalités assez sé-
vères.
Enfin, le décret prévoit .diverses pénalités
s'appliquunt à la non-observance de cette
réglementation,
- -.-
Passagers clandestins
---O-
A bunl du cargo Martinique, on décou-
vre, à Marseille, six Arabes cmhuvquds
clandestinement à Alger.
Chevaux de courses pour ta Tunisie
M. Xavier Licari a acheté Chrysanthème,
deux ans, par Nestor III et Tavannes ; Ben-
jamine, trois ans, par Master Good et Bache-
or's Idol, qui partiront incessamment pour
Tunis.
Les éléphants savent se soigner
Tous ceux qui ont étudié les nui'urs des
éléphants ne seront pus surpris de cette
nouvelle :
tin éléphant blessé de deux coups de feu
s'était réfugié dans la jungle. Les chas-
seurs suivirent alors sa trace sanglante et
remarquèrent que tout le tonj de su route
il avait arraché des feuilles de palmier-
nain. Puis, sur une place de sol dénudé, lu
terre glaise avait été creusée par sa trom-
pe. Les Malais de l'escorte affirmèrent,
qu'en pareil cas, l'élphllnt blessé, pile les
feuilles de palmier-nain, en fait un tampon
qu'il introduit dans la plaie en recouvrant
l'orificn d'une couche d'argile afin d'arrêter
l'effusion de sang. Kffeotivomont. les traces
de l'éléphont. au delà de la cavité, n'étaient
plus sanglantes et indiquaient une allure
plus rapide du blessé.
Quel instinct indiqua co remède à l'ani-
mal ? Kt qui snit s'il n'a pas découvert
de lui-même une plante médicinale dont
nous pourrions user, nous aussi.
La croisière du * 'Primauguet"
--0-0--.
Le croiseur Primauguet vient de rentrer
à Hrest, a,près une campagne de huit mois.
Tout va bien h bord, mais en raison du
mauvais temps, le bâtiment a mouillé en
face de Roscanvel, en attendant l'accalmie.
La valgarisaliofi
des procédés apicoles earopéeis
M Havte-Voila
L effort que tentent les services locaux
d'agriculture des différentes colonies dtfcfpoupe
de 1 Alnque Occidentale Française pour ré-
pandre chez les cultivateurs indigenes des pro
cedes moins primitits de mise en valeur du soi,
se heurte en premier lieu presque partout à la
penurie de personnel europeen spécialisé qui
pourrait être charge de cette propagande. Pour
y remedier, l.l-\dnuOistration cherche à tonner
des moniteurs agricoles indigenes qui suppiée.
ront dans une certaine mesure pour 1 accom-
plissement de cette tâche, les agents euro-
péens.
Dans la colonie de la Haute- Volta, ces in-
digenes sont choisis parmi les hls de chets, en
raison de 1 îniluence morale qu'ils peuvent
avoir sur les populations de leur canton. Leur
rôle, après une année d instruction dans les
stations agricoles de la colonie, est de donner
dans leur milieu des conseils sur la manière
d entreprendre les travaux de culture, notam-
ment en ce qui concerne le coton et de vérifier
ensuite la mise en application de ces conseils.
Leur nombre sera proportionné à la population
de chaque canton, et ils resteront sous le con-
trôle direct des fonctionnaires du service d' agri-
culture ; la ferme de Saria a ainsi inatruit, en
1926, 22 élèves destinés à ces fonctions, et
celle de Banankélédaga, 15 élèves dont 10
parlaient français.
Le second but poursuivi est la distribution
de semences de choix remplaçant peu à peu
les graines de qualité souvent très ordinaire,
généralement employées par les indigènes : ces
semences choisies sont récoltées dans les sta-
tions agricoles et répandues dans les villages
eu commençant par les agglomérations les plus
voisines de la station où s'opère la sélection ;
cette distribution doit être précédée d'une vi-
site minutieuse permettant de s' assurer qu' au-
cune graine ancienne ne subsiste plus dans la
région envisagée. D' année en année, l'opéra-
tion sera renouvelée et étendue, en fonction
des disponibilités des semences améliorées ob.
tenues, et fera ainsi tache d'huile.
- Dans cette oeuvre de vulgarisation et de - per-
lectionnement des procédés agricoles, le ser-
vice local d'agriculture est puissamment aidé
par certains chefs indigènes qui, comprenant
tout l'intérêt de ces mesures, ont entrepris sur
des terrains délimités un cycle de cultures ra-
tionnelles en faisant emploi d'attelages d'ani-
maux dressés et de chanues qui leur ont été
délivrés gratuitement par l'Administration. De
plus, des primes en espèces ont été promises
à ceux qui obtiendraient les meilleurs résultats,
pour leur permettre l'achat d'animaux et de
matériel nouveaux. il est certain qu'une cer-
taine émulation va ainsi se créer entre les diffé-
rents chefs, émulation qui ne peut avoir que
les meilleurs résultats pour la mise en valeur
de la colonie.
-- 4'.
La vente métropolitaine
des produits coloniaux
--0-0--
A PROPOS D'CEUFS
Nous sommes au milieu de millions d'œuts.
Il faisait froid, ils pouvaient être frais. Des
petits, des gros, des ronds, des longs, les
uns à la coquille bleuâtre, les autres d'un
blanc mat, ou jauni. Il y en a qui viennent
des fermes bretonnes, des poulaillers nor-
mands, des coopératives du Nord et du Midi.
Ceux-là arrivent de l'Algérie et du Maroc,
ceux-ci, de la Russie. C'est la résultante
d'une ponte qu'on pourrait taxer de prodi-
gieuse. La Halle est dessus comme une poule
géante.
Seule, la ponte des poules d'outre-iner
nous intéresse.
On nous dit :
Des œufs d'Algérie et du Maroc i Uui,
il en passe chez nous, mais assez peu.
N'avons-nous pas envisagé, depuis quel-
ques années, la possibilité d'un sérieux ap-
port d'œufs algériens et marocains sur le
marché parisien ?
Cela ne s'est pas réalisé sur l'échelle
prévue.
- ranquc de production ?
Non pas. Plutôt et d'abord, affaire de
change. Il y a quelques années, les œuts ma-
rocains petits et pas très bien conservés ve-
naient en France en grande quantité, plus
encore sur les marchés de certaines villes de
province qu'à Paris. C'était le temps où ils
coûtaient, sur place, un sou pièce. Depuis, il
y a eu hausse et aussi baisse du franc. Nos
éleveurs du Nord africain trouvant leurs bé-
nétices, vu le change, à fournir l'Angleterre
et l'Espagne, ont vendu leurs œufs à nos voi-
sins. En outre, la récolte des œufs et leur
expédition régulière sur la péninsule ibéri-
que et les îles britanniques, est maintenant
méthodiquement organisée.
- Les affaires sont les affa ires,..
- Absolument. D'ailleurs, le maiche ot
largement approvisionné par la métropole.
Mais, si les exportations se détournaient
d'Angleterre au profit de la France?
Eh bien ?
- N'y aurait-il pas pléthore d'œufs?
Il ne pourrait y avoir que baisse de
prix. C'est tout.
- N'est-ce pas quelque chose?
Nous n'en saurons pas davantage. On parle
des œufs comme on marche dessus. Avec pré-
caution.
Les œufs de provenance colonialc. comme
les crustacés et les poissons, n'ont guère de
succès aux Halles Centrales. Du moins, c'est
ce qu'il nous apparaît. Aliments maigres, iip
m'ont tout l'air d'être en pénitence, à défaut
d'aider à la mortification des Paiisiens. Nous
aurons peut-être plus de chance avec les
viandes rouges des bêtes dont la chair nous
est conservée savoureusement fraîche dans la
glace de ces fontaines do jouvence tes fri-
gorifiques.
Mirane Morcelle De ffin•
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