Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-12-19
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 19 décembre 1927 19 décembre 1927
Description : 1927/12/19 (A28,N188). 1927/12/19 (A28,N188).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451181n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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LUNDI SOin, 19 DECEMBRE 10#
Les Annales Coloniales
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Avant le Budget
- : -
Je viens deprendre, à la « Distribution »,
le/.Ftapjpoft.sur-le budget, du Ministère des
Co-Je lé parcourt avant de
1 mon colHfbe,
M. Albert Lebrud à toujours, entre autres
t»Mtes.. -celui - de la clarté et de la précisiOl):
L'ancien ministre des Colonies n'est pas de
ceux qui parlent pour ne rien dire. ou qui écri-
vent pour ne pas dire grand'chose. Il y en a
au Patentent comme ailleurs, mais pas plus
qu'ailleurs. M. Albert Lebrun est de la caté-
gorie. des gens qui vont droit au but par les
moyens, les plus courts.
Je distingue, du premier coup d'oeil, chaque
partie, la place de chaque chose : qualité de
premier ordre pour qui veut repfendre un rap-
port, à loisir, s'arrêter où il lui plaît, se diri-
ger où il veut, sans hésitation ni tâtonnement.
Le projet dç budget, corrigé et revu par le
rapporteur du Sénat, se présente ainsi : 452
millions 744.621 francs de crédits étaient de-
mandés pour 1928, tandis que 369.634.374 fr.
étaient accordés pour 1927. Ce n'est pas
grand' chose sur un budget général qui s'élè-
vera à 42 milliards 500 millions (je ne puis
donner que ce chiffre approximatif avant la
discussion au Sénat et la navette).
Je regarde ce chiffre de 452 millions, sans
compter les a centimes » sur lequel, comme
tout rapporteur qui se respecte, M. Albert Le-
brun" a dû rogher avec habileté et parfois à
contre..ùr. Il l'appelle lui-niénie, - après tant
d'autres, le livre publié et le projet de loi
propdsé par M. Albert Sarraut sur la mise en
valeur des colonies françaises. Je les ai là,
sous les yeux. Avec une prudence légitime,
M. Albert Suraut., après avoir tracé le plan
du monument magnifique, déclarait que, pour
les voies et moyens financiers, on venait plus
tard. « Dev dispositions législatives ultérieu-
res » Miraient envisagées par le Gouvernement;
la question restait « entière M. Hélas 1 oui. A
ce mothent, il semblait bien que 4 milliards
tussent, au minimum, indispensables. Depuis,
nous avons cotthu des prix de plus en plus éle-
vés t matériaux, salàires. produits métallurgi-
ques. machines, frets. n'ont manifesté aucune
tendance à la baisse. Ce beau programme,
hélàs ! est encore un projet, dirai-je après M.
Albert Lebrun, en un alexandrin plein de mé-
lancolie.
Et certes, il a raison de redire que ce n'est
la faute de personne, que le moment opportun
n'est pas venu, que 1 oeuvre de redressement
monétaire et financier est le souci le plus poi-
gnant d'hier- et t aujourd'hui. que la métro-
pole doit avant tout panser les blessures1 de la
guerre effroyable. Il a non moins raison de
faire voir que les colonies ellei-mêmes l'ont
remarquablement compris, qu'elles se sont
aidées en attendant que la mère patrie pût
les aider, qu'elles ont entrepris un certain nom-
bre de travaux importants, en tirant des res-
sources de leurs budgets annuels jusqu'au point
où elles sont obligées de reëourir à l'emprunt:
Mais enfin, cette « carence » de la métropole
est si regrettable que les mêmes hommes qui
reconnaissent qu'elle était fatale se demandent
toutefois ii on n'aurait pas pu empêcher qu'elle
fût aussi complète, et que le Ministère des
Colonies, au lieu de devenir peu à peu un
organe de tontrôle, pût rester, en attendant
mieux, un organe de collaboration active et
d'initiative. prévoyante.
Dépenses civiles, dépenses militaires, dé-
penses des services pénitentiaires, dépenser des
exercices clos et périmés, dépenses extraordi-
naires, dépenses de dommages de guerre, voilà
les chapitrés : c'est tout. On en chercherait
vainement un qui portât ce titre : dépenses de
travaux publics. Ce devrait être le premier de
tous. Je ne fais qu'une allusion aux possibilités
financières que d'autres ont indiquées, notam-
ment à l'institution d'un Crédit colonial des-
tiné à former une caisse autonome où l'on pui-
serait. l'argent nécessaire aux travaux que ré-
clament nos colonies. Je passe rapidement sur
le problème de l'utilisation, des prestations
allemandes d'autant plus rapidement que j'en
ai déjà parlé à cette place et que je compte
bien y revenir. Je constate tout simplement que
l'importance dy budget des Colonies n'est pas
en proportion de celle qu'ont prises, grâce à
nous, tous, les questions coloniales, je le re-
grette, j'excuse ceux qui n'ont pas pu faire
mieux, et je souhaite qu'ils puissent faire mieux
dans un avenir prochain.
Je sais bien qu'il y a le Ministère des Fi-
nances ; sa ijfcftche est formidable, et nous de-
vons tout rare pour ne pas la compliquer.
Mais il y a aussi le Parlement qui est là pour
rappeler qù'il y a des dépenses productives,
et le minisire des Colonies qui est là pour rap-
peler que, parmi les dépenses productives,
cèllés qui passent au premier rang sont celles
qui ont pour but de faire vivre, de faire pros-
pérer la plu4 grande Fralite. 11 y a un Parle-
ment et un ministre des Colonies qui se con-
testent de relever un crédit, affecté « aux frais
d impression, publication de documents et
abonnements », d'une somme de 50.000 francs
« en vue d'obtenir une concentration plus effi-
cace de toutes les informations coloniales, de
manière 4 faciliter et à rendre plus intense
l'effort de propagande ». 50.000 francs pour
rendre plus intense la propagande > « Bonne
chère avec peu d'argent ? Par ma foi. Mon..
sieur, vous nous obligerez de -nous faire voir
ce secret. » On son ce à Maître Jacques,
n est-ce pas ? 52.000 francs sont proposés pour
les « secours ». 15.000 pour « la propagande
coloniale, les missions kientifiques et commer-
ciales dans les colonies et d'intérêt colonial à
r .I )), et avec ça, Monsieur ? Je ne
( étranger », difficulté d'ipplndir au criait de
fais ARUM la 1.1 « subvm-
4 mmMfr jplecé wos la JUhrkaw i « Subven-
tkmau WMggrgénéral de l'A.E.F. powjma»
nwtf II ÎSRPtMRR 11 Rillidit dB-MMIRn
Mais qui me feltant si je dis que la lecture
du Mgat det Colonies donne l'impression
de qtHlqoe chose d'étriqué, dThmfffisant, fai
presque envie d'ajouter : un budget de gagne-
petit, qui n'est, digne ni de la ptus grande
F"ranèeMiidë-la Ffajâce 7 - :.: i
W* -, s-, je "rends compte* coin-,
me toiik Ities collègues, de la situation pénible'
où nous nous débattons. Du moins, voudrais-je,
dès que nous en serons sortis, que nous ne
recommencions pas l'erreur des anciens jours,
et que nous ne considérions plus le Ministère
des Colonies comme étant de deuxième ou
même de troisième zone. C'est bien le senti-
ment qu'on a en lisant le budget des Colonies.
On nous réplique par le fameux : faute d'ar-
gent. Soit. Admettons pour aujourd hui que
l'on ait fait tout, absolument tout ce qui était
possible, depuis l'armistice. Hâtons le mo-
ment où les services de la rue Oudinot joue-
roht le véritable rôle qu'ils doivent jouer dans
la vie économique de 'la plus grande France.
L'autre jour, un ancien ministre des Colonies
contait fort spirituellement une anecdote où il
était question d'un de ses insuccès. à l'époque
où il était à la tête de ce ministère :
- Que voulez-vous ? déclarait-il avec une
philosophie ironique. Je n'ai jamais pu rien en
dire. Mon tour de parole au Consei l du Gou-
vernement n'arrivait jamais, le ministre des
Colonies parlant toujours le dernier, ou un
des derniers. »
Il faut que le ipinistrc des Colonies sparte
un des pretnitrs.
Mario Roastan,
Sénateur de l'ilemttit, ancien ministre
Vice-président de la CommtMston
sénatoriale <
Le désastre algérien
Le secours de la Métropole
M. Albet Sarraut, ministre de l'Intérieur.
a communiqué au Conseil des Ministres les
derniers rapports de M. Bordes sur le désastre
de l' Oranie.
Ces rapports évaluent les dégâts à 400 mil-
lions. ,
Il est certain que la majeure partie des frais
de remise en état des régions éprouvées pu
le fléau devra être couverte par un emprunt
émis par la colonie. mais la France doit fai!e.
pense M. Sarraut, un 'effort important pour
aider les populations éprouvées.
M. Roux-Freissinenç, député d'Or an, a
manifesté l'intention d interpeller le Gouver-
nement sur les mesures qu'il compte prendre
« pour faire procéder. aussi-rapidement que
possible aux réparations dans les régions dévas-
tées et pour taire accorder aux sinistrés les
délais indispensables pour le paiement de leurs
dettes ».
Avant même que M. Roux-Freyssineng ait
la possibilité de développer cette interpella-
tion, le Gouvernement lui a répondu en partie
en décidant en Conseil des ministres de dépo-
ser sur le bureau de la Chambre, dès mardi,
un projet de loi accordant aux sinistrés algé-
riens un secours.
Le montant de l'aide gouvernementale sera
fixé au début de la semaine prochaine par M.
Raymond Poincaré, après que ce dernier aura
établi une répartition des excédents de recou-
vrements des impôts. L'on croit que le secours
de la métropole sera de 80 à 100 millions. II
est certain, d'autre part, que l'Algérie sera
autorisée à émettre un emprunt.
A la suite de la discussion du budget au
Sénat, la date du prochain Conseil n'a pas été
fixée. Mais il a été entendu que, pendant les
vacances du Jour de l'An, les réunions gou-
vernementales seraient fréquentes pour permet-
tre de régler toutes les affaires en suspens.
*
L'avènement de Sidi Mohamed
Effectuant son premier voyage de souve-
J'nin, le sultan Si Mohamed a quitté Rabat
hier à 8 heures dans son train spécial élec-
trique où il avait convié MM. Urbain
BlnÙc, délégué à la résidence, Duvernoy,
secrétaire général du Protectorat, le pre-
mier président, le Procureur général et les
directeurs généraux avec lesquels il causa,
durant le voyage, des questions intéressant
son empire.
Franchie -en moins de deux heures la, dis-
tance qui sépare les deux villles, le train
s'arrêta a là gare maritime, au marabout
de Sidfi Beyliout, c'est-à-dire au bas du bou-
levard du Quatrième-Zouaves, où débar-
guèrent, venant de France, MM. Miller and,
puis Steeg. Le Résident général monte alors
saluer le sultan dans son wagon d'où tous
deux ressortent ensemble. A ce moment,
sous un soleil splendide qui fait rutiler les
uniformes .rouges et les buffleteries blan-
ches de la garde noire, dans les fracas des
musiques jouant les hymnes nationaux et
au milieu des « you you » et des acclama-
tions de la foule européenne et indigène,
le spectacle est inoubliable.
Le cortège, où l'on remarque notamment
M. Urbain Blanc, le général Vidalon, le
grand-vizir et Si Mammcri, chef adjoint du
protocole, traverse toute la ville, où les
honneurs sont rendus par les troupes de
la -^ttirnison, aouaves, sénégalais, tirailleurs,
artillerie, aviation, tandis que les 'cavaliers
do la garde noire galopent aux portières.
Soudain, en arrivant au quartier indigène,
c'est une bruyante, fantasia, exécutée par
les cavaliers des tribus. Manifestations
unanimes d'allégresse, où l'on sent battre
ensemble le cœur de deux populations. Le
june - sultan remercie M. Steeg, qu'il
« vénère n, 1'1 dit-il, *« comme celui qui près
de lui remplace son père n, La cérémonie
se termina au palais par une réception^ où
ferrent présentées à Si Mohamed les notabi.
lités et-hauts fonctionnaires de Casablanca.
En se retirant, M. Steeg assure de nouveau
le jeune sultan de sa volonté île collabora-
tion amicale et confiante pour le développe-
ment de son empire sous la prolrolion de
la France.
--- --
;
Les Colonies klaT.S.fc
f. ',., - ': ,.
Hier soir le poste de Rddi'o
Paris a donné utte -tntéré.ssiiiiie ûti-
dition, dont V ofitffâliti méritei
d'être' citée. n -faut Jélicifèïr'ciljjlfttrc, nôtre.
-- - , -
xahffère V Aaj^raiev^ q#' >
soirée. -
De S A. 30 à ro A. 30, tes amatctltf d'e j
T. S. F. ont fait le toltr, plus ou moitû har-
monieux mais très complet, de nos colo"¡'elf
entendant mélodies, complaintes, danses et
chants guerriers de nos possessions des (jtla-
tre continents, auxquels les organisateurs okt
joint, par sympathie, un fort joli poème
bottdlriqttc en langue siamoise.
Voici im mode de propagande intelligent.
Au lieu de conférences plus où moins docu-
mentées et pour lesquelles les sàns-filistes
coupent régulièrement les communications,
l'Antenne avait préparé un programme de
choix qui fut très fidèlement suivi.
Quoi de plus agréable que d'entendre évo-
quer au coin de son feu les pays du soleil,
lorsqu'il fait 12° dans la rue. Je ne sui-
vrai pas dans le détail les artistes et les au-
leurs. le noterai parmi les œuvres citées les
proverbes soudanais recucilliè- par Ifary
M or in (qui ont fait l'objet d'un très bel
album de luxe récemment édité) ct une très
belle pago de Jean Marquet sur l'Indochine.
A l'avenir la partie documentaire, sans être
beaucoup plus développée, pourrait devenir
plus instructive si, après le tour, 'du monde,
une sot r té était consacrée à chacune de no*
grandes possessions. -
- Le choix des morccçux de ce concert a été
très judicieux. Le lamento et la Prière à
Allah, deux poèmes IHelfoeattll à la fois mé-
lodieux et aigus, bien chantés par Mme
Andrée Cortil et M. Henri Léaud, sont très
dans la note de ce pays et vous en redon-
nent la nostalgie quand on ne les a pas de-
puis longtemps revus.
Tarn tant guerrier dahoméen ou charleston
soudanais ou chants pahouiits ont été exé-
cutés fidèlement sous la directlote de M. l'alll
de Saulnières.
Je citerai aussi, les chansons créoles d'une
naïveté touchante, de la Réunion et des An-
filles, dont la musique primitive n'est pas
sans charme, qui ont dû donner le petit fris-
Id" du pays natal aux compatriotes Ildbilallt
la métropole. Mlle Lêomtec les a dites
avec beaucoup de naturel, surtout ses chan-
sons martiniquaises, le Rosier blanc et.
Endez-moi ma Uadeloupe
où moi suis née.
Sam oublier ni les mélodies malgaches, ni
les chœurs tahitiens à trois voix, d'un moder-
nisme surprenant, ni la Berceuse de Pondi-
chéry, il faut donner une place à part à la
musique titdochinoise, qu'elle soit cambod-
gielllle, laotienne ou annamite. Déjà, il y a
deux ans, j'avais apprécié au cours d'une
xoirèe organisée à l Hôtel Continental, ces
mélopées souvent étranges et dont certaines
évoquent, pour un profane comme moi, les
sonorités parfois 'clécollct'ftalltcs de Maurice
Ravel.
Hier, il jallut mettre hors de pair En quit-
tant Hué, mélodie 'de marins. Ce sont des
iampaniers qui ne chantent, que la nuit pour
ne pas s'endormir. L'homme chante en ra-
mant et, sa femme, au gouvernail, lui ré-
pOlld.' Cc fut d'un très bel effet et, par ins-
tant, rappela les Bateliers de la Volga.
Encore un petit tour sous les tropiques et
ce fut. la fin.
Peut-être quelques dizaines de milliers de
personnes, sous le casjtue ou devant le haut-
parleur, ont entendu ce vivant concert. Tous
les artistes rivalisèrent d'entrain et de talellt.
C'est de la bonne et belle parole coloniale.
Elle portera ses fruits et déterminerse rcnouvelle, 'des vocations.
Les An.nales Coloniales sont prêtes à se-
conder l'Antenne et Radio-Paris dans ces
initiatives si elles doivent tire poursuivies.
Marcel Ruedel
La candidature de M. Varenne.
1
La Fédération socialiste (S.F'.I.O.) du
Puy-de-Dôme a voté hier une motion ten-
dant a soutenir, dans la deuxième circons-
cription de Riorn, la candidature de M.
Alexandre Varenne, député sortant, gou-
verneur général de l'Indochine, exclu du
parti dans les conditions que l'on sait,
après son acceptation des fonctions quU
détient encore. <
Voici le texte de la motion :
« Le Congrès, appelé à examiner une si-
tuation très particulière ; considérant les
services rendus au parti pendant plus de
trente ans par M. Alexandre Varenne ;
considérant la campagne de calomnies me-
née contre M. Varenne par toutes les for-
ces de la réaction ; décide de ne pas pré-1
senior de candidat dans la deuxième cir-
conscription de Riom ; considérant, d'autre
part, que cette candidature est la seule qui
(puisse offrir des garanties à la classe ou-
vrière, engage les sections de la circons-
cription à soutenir la candidature de M.
Varenne. » 1
Iain Gerbault poursuit son voyaté
---0-0.-.
Alain Gerbaul t, à bord du Fire-Crest, qui
avait quitté La Réunion, il y a environ sept
semaines, et sur le sort duquel on était in-
quiet, est arrivé dans le port de Durban
(Natal). L'intrépide navigateur a franchi
1.550 milles, par une période de calme plati
étant donné que sa vitesse horaire a été de
•z kil, 400.
Un prince colonial
oeu-
Le prince KarageorgevitcTi, oncle du roi
Alexandre Ier de Serbie, vient de recevoir
la médaille militaire française pour ses ser-
vices rendus comme engagé volontaire au
Xe* régiment éUWlgbi, Râppèlons qu'avec
ce régiment, te prhtce Arsène a fait la cam-
pagne du TOftktn en 1885*
L'Aviation Coloniale
---0-0--
- En Mêdtterratgée
Les pilotes ont ordre, %iand ils améris-
ee nt pur suite - et quand la tem-
pête r survient infé-
ppète t^to*-qtt#T|$rirîïiF aucune prise:
, ra; aucune p rise.
Autrement, Jes paquets de mer, tombant
sur la toile, feraient» chavirer le bateau vo-
-
C'est dUtle avec un hydravion ayant seu-
lement un plan désentoilé que Pons et Mail-
lard isont arrivés jeudi à Ustica, On n'a
reçu encore d'eux à Paris aucune nouvelle.
Comme ils doivent accompagner l'appareil
jusqu'à te que celui-ci ait regagné la base
d'Arttibesi on suppose qu'ils l'auront dé-
monté à Ustica. avec le concours d'un char-
pentier du pays et qu'ils attendent un ba-
teau qui les transportera, eux et leur maté-
riel ù Païenne. De là, ils se rendront soit
riel, l'unis où ils prendront le paquebot de
Marseille, soit directement à. Marseille.
On n'escompte pas leur retour en France
avant une huitaine de jours.
Randonnée africaine
Le départ de la mission d'études aéronau-
tiques DOiir l'Afrique Occidentale, qui avait
été indiqué pour le 20 CQurunt, est retardé
de vingt-quutre heures et aura lieu, par
conséquent, mercredi prochain, à 8 h. OU
du matin.
D'autre part, contrairement, à ce qui a été
annonce," M. Laurent-Eynae, ancien sous-
secrétaire d'Etat à l'Aéronautique, n'accom-
pagnera pas la mission.
Lob trois X'ctuipagos en seront vraisembla-
iblèmeût-eonstitués' ainsi :.,-' : r. -
Commandant Gama 5
Adjudant Ce lard et M. Louis Proust ;
Sergent Lafauncchère et sergent mécani-
cien Boiteux.
Paris-Saïgon et retour
Le capitaine Challe qui, avec l'ingénieur
mécanicien qui l'accompagne, revient de
SnYuon. a atterri h Alep vendredi à 15 heu-
res. Arrivés à Athènes hier à 18 heures,
les aviateurs seront sans doute de retour
à Paris lundi soir ou rnnrdi matin.
Paris-Hanoï
Les réparations du Gcovgcs-Guyncmev,
avarié ces jours derniers, ont été conduites
très rapidement et, dès hier matin, le gros
avion était en état de reprendre son vol..
L'avion Gcorges-Guymmcr* a quitté co
matin l'aérodrome du Bourgot, à 5 h. 24.
Ce fut un envol presque soJituire. Seuls,
quelques pilotes dont le capitaine Cartier
et cfnq journalistes étaient présents pour
saluer le courageux équipage qui va ten-
ter de porter en Indochine, le plus rapide-
ment possible, les cocardes tricolores.
C'est le lieutonant-cotoniel Antoinat, chef
de l'expédition qui donna l'ordre du départ.
Arrivé u 4 h. 30, sur le terrain, il se rendit
au service de la Météorologie où on lui com-
muniqua le premier bulletin de la journée
donnant d'excellentes prévisions sur le par-
cou'rs français.
A 5 h. 15, l'équipage prenait place à
bord et ce fut le lieutenant Mion qui se mit
aux commandes.
Après lassai des moteurs au sol, les cales
furent enlevées et, à 5 h. 24, l'avion roulait.
Trois cents mètres plus loin, les roues
avaient quitta le sol et l'appareil s'élevait.
facilement dans le ciel clair, sans brume et
avec un vent léger soufflant en direction
nord-est.
Malgré lu. nuit, l'équipage du Georgcs-
Gimncmrv nt; demanda pas l'éclairage du
terrain. Cependant les aviateurs ont trouve
leur parcours balisé jusqu'au jour, les aéro-
dromes ayant reçu l'ordre d'allumer leurs
feux à partir de 4 heures ce malin.
Le voyage aller et retour représente un
(parcours total de -10.000 kilomètres. Pour
l'aller, l'équipage compte mettre cinq jours
en passant par Borne, Athènes, Bagdad,
Hnssoruh, Djask, Karachi, Calcutta, Han-
goon et Hanoï. Au retour, l'itinéraire sui-
vant avait été adopté : Saïgon, Bangkok,
Hnngoon, Calcutta, Allahabad, Yanaon,
Powlichéry, Colombo, Mahé, Bombay, Ka-
rachi, Diask, Bassorah, Téhéran, Bagdad,
Jérusalem, Le Caire, Benghasi, Tunis, Al-
ger, Casablanca, Madrid et Paris.
L'appareil utilisé jpour ce raid est un
avion du type bombardement de nuit. Trois
couchettes ont été installées à l'intérieur
du fuselage. En plus du chauffage, les cinq
aviateurs ont revêtu des combinaisons
chauffées électriquement. Huit jours de vi-
vres ont été emportés, les escales n'étant
prévues que pour faire le plein d'essence
et d'huile. Cet avion gros porteur est muni
de deux moteurs 'Gnome et Bhône-Jupiter
de 420 CV chacun, lesquels actionnent des
hélices métalliques ; 2.000 kilos de combus-
tible lui permettent "de tenir l'air nrsez
longtemps .pour couvrir des étapes de 2.000
kilomètres à urne vitesse moyenne horaire
de 160 kilomètres. Ainsi équipé le Georgcs-
Guynemcr pèse en ordre de marche 5.800
kilos. -
La première étape que compte mener a
bien l'équipage est Le Bourgel-Home. Ton-
tefois ce matin, au dÓparl, le lieutenant
Mion laissait entendre que, peut-être, il se
pourrait qu'elle se terminât à Athènes.
-
La nationalité des italiens
---0-0--
M. Arnaldo Mussdlini vient de (publier
dans la revue » Augusta n, un article dans
lequel, envisageant les niovens de sauve-
garder la nationalité des Italiens résidant
en France et en Tunisie, il préconise no-
tamment leur recensement et leur repré-
sentation (politique au Sénat et Ci la Cham-
bre.
'Tanller-Gibraltar à la nage
o'o
Au cours d'une interview, pendant son
séjour à Tanger, Miss Glcitze a dit qu'elle
a la conviction qu'elle aurait réussi la tra-
versée du détroit si le mauvais temps
n'était venu. Mlle antionce qu'elle fera une
atitré tentative, lorsque les conditions se*
rGYIt favorables. La nouvelle qu'un troisiè.
me concurrent est arrivé cet inexacte.
A L'OFFICIEL
O-O ̃
Le Journal olliriel du 18 décembre a public le
tablercti d'avancement du personnel de l'Admi-
nistration centrale des Colonies.
Les stations agricoles
de la Hauté-Volta
En 1926. la colonie de la Haute-Volta
possédait à Sana (cercle de Koudougou) et à
Bb, (cercle de Bobo-pioulassb)
deux tâides cbtmmjèie#- - étsWfe d'après lés
principes généraux qui ont présidé à la créa-
tion de ces établissements dans l'ensemble de
l'Afrique Qccidentale Française et une station
agricole à Banfora (cercle. de Bobo-'Dioulasso).
Cette dernière station, qui était spécialisée
jusqu'à ces derniers temps dans les études
relatives à la culture de la liane gohine pour
h production du caoutchouc, a dû abandonner
ces travaux en 1926 par suite du peu d'intérêt
que montrent les indigènes de la région pour
la récolte du latex sur des lianes déjà saignées
avec excès et èn raison de la chute des cours
locaux de la matière première. La station de
Banfora a maintenant pour rôle principal la
production et l'acclimatèmeiit des essences
fruitières tropicales, en vue de la distribution
aux indigènes de plants, de graines ou jeunes
sujets greffés. -Quelques cultures intercalaires
d' arachides, sésame et patates ont donné lieu
également à des essais : c' est ainsi qu'en
1926, les arachides « trois graines » ont rendu,
sur un sol travaillé à la charrue, 1.700 kilos
de graines sèches à l'hectare ; la variété à
« deux graines » a donné un rendement de
1.380 kilos à l'hectare. Ces rendements com-
parés à ceux moyens du Sénégal (6 à 700 kgs)
sont très intéressants.
A la ferme de Banankélédasa, les essais de
culture du coton (écartements, façons cultu-
rales, écimage, cultures intercalaires) ont été
continués l'année dernière, mais, en raison de
l'impossibilité d'y élever, par suite du climat,
des animaux de ferme, il a été décidé, au dé-
but de 1927, de lui donner une orientation
nouvelle et de la consacrer aux études sur les
arachides et autres lésumineuses, les céréales,
les tubercules (pommes de terre et ignames) et
le sésame.
Seule, en 1926, la ferme de Saria, malgré
la pénurie générale de pluies, a donné des ré-
sultats 3 la fois satisfaisants et encourageants
au : point de vue deo la culture cotonnière. Cette
station possède en propre 70 bœufs dressés aux
travaux agricoles et reçoit également des chefs
indigènes des animaux qui, soumis au dressage,
sont utilisés pendant ce temps pour l'exploita-
tion. Un triage des meilleures graines de coton
y est effectué, et des distributions sont faites
aux indigènes en commençant par les villages
les plus proches de la station. L' œuvre de
sélection primaire est ainsi amorcée dans les
meilleures conditions.
Pour remplacer la ferme cotonnière de Ba-
nankélédaga, un nouvel emplacement a été
recherché dans le cercle de Dédougou, où les
animaux de ferme vivent très bien - et où le
matériel agricole de Banankélédaga serait
transporté.
1i «
La campagne
contre M. Alexandre Varenne
---()-o--
Opinion, le grand journal de Saigon, en
date du 9 novembre a publié le filet suivant :
« La Liberté a raconté récemment une ma-
cabre histoire. Il y est question de la mort
d'un M. Noël, en juillet dernier, aux envi-
rons d'Hanoï. La Liberté a ajouté que l'as-
sassin était l'ami et confident de M. Alexan-
dre Varenne, qui oublia de prévenir la jus-
tice. «
Voilà comment on écrit l'histoire.
Tous ceux qui ont suivi cette pénible af-
faire que l'on a appelée « Le crime du Tam-
Dao » et qui doit avoir prochainement son
épilogue aux Assises, savent que l'assassin
a été arrêté et que la justice n'hésita même
pas à délivrer un mandat d'arrêt contre la
femme de la victime. On fait d'ailleurs
qu'elle vient de bénéficier d'un non-lieu.
Alexis n'a pas fait d'aveux, mais les té-
moignages recueillis, les charges qui pèsent
sur lui sont accablantes et la fable ridicule
qu'il inventa se retourne contre lui-même.
La justice a suivi son cours normal. On
peut lui reprocher certaines lenteurs du dé-
but, et on rapporte que tel magistrat parti
pour les constatations judiciaires, prit tout
son temps pour déjeuner, pour ne se décider
à aller voir le cadavre de Noël qu'à la nuit
tombante !.
Mais mêler le Gouverneur Général à cette
sombre histoire ! Supposer une intervention
quelconque, qui serait tellement imprudente
qu'on ne peut supposer M. Varenne assez
impolitiquc ou assez sot pour l'avoir com-
mise! Allons, un peu de bon sens.
Notons, d'ailleurs, que la Liberté qui au-
rait pu raconter cette affaire Noël depuis le
mois d'août, l'a tenue en réserve jusqu'en
novembre, à quinze jours du retour du Gou-
verneur Général en France.
La vérité est que la Liberté veut atteindre
un homme qui est un adversaire politique,
et qui cependant - il faut lui rendre cette
justice - a su, en ce pays, faire abstrac-
tion de ses opinions personnelles.
Il nous suffit de constater. avec quelle
énergie il a, d'accord avec les autorités mi-
litaires, réorganisé la défense de l'Indochine.
Il nous suffit de constater que ce pays est
calme, alors qu'à ses frontières c'est la
guerre civile.
Pour atteindre cet homme, la Liberté a
déjà, il y a quelques mois, mené une campa-
gne qui a abouti à la séance du 18 mars à
la Chambre, et qui a fait à ce pays un mal
dont il ne se relèvera pas d'ici longtemps.
Nous sera-t-il permis d'espérer que l'Indo-
chine ne fera pas encore les frais de celle
qui s'ouvre?.
Nous sera-t-il permis aussi de dire à la
Liberté que ses campagnes, qui sont suivies
avec attention par une partie de l'opinion
annamite, sont particulièrement bien faites
pour nuire au prestige de l'autorité fran-
çaise en ce pays, et, par conséquence, au
prestige de la France. »
JOUETS
oe
C'est l'époque bénie des enfants, des fac-
teurs et des concierges, et si je n'ajoute pas
des confiseurs, c'est qu'ils fônt presque cà-
deau de leurs pâtes de fruits, de leurs mar-
rons et, de leurs chocolats. Ils ont beau- être
philanthropes,. le sacrifice qu'ils font, en
vendant leurs douceurs à des prix effarants
de modération, ne peut aller sans un peu
de douleur.
Versons une larme et, l'ayant séchée, vi-
sitons, si vous le voulez bien, le paradis des
gosses.
Ils sont nombreux, dans Pans, ceg lieux
de délices authentiques, ces paradis vérita-
bles dont la lumière merveilleuse éclate dans
de jeunes yeux agrandis, bien plus encore
qu'aux étalages. Ils donnent à leurs petits
visiteurs (« tiens bien ma main, mon chéri,
dans cette foule », dit la maman), la plus
belle chose du monde, qui est l'espoir. Car
tout déçoit, même les jouets, quand on les
a. Mais avant! Ah! les douces heures!.
Quelques jouets, pour ma part, m'ont en-
chanté : certaines trouvailles mécaniques,
d'abord, et les locomotives ou les bateaux
pour fils de milliardaires - j'ignore l'envie
puis les poupées redevenues jolies après
une étrange période de leur existence mil-
lénaire, où elles eurent des figures aussi
niaises que laides, de vraies têtes à claque ;
et aussi les animaux : petits chiens en pelu-
che, à l'air ahuri, innocents et lourdauds
à les embrasser, ours débonnaires évidem-
ment sortis d'une jungle idyllique, singes co-
*
casses avec vérité.
Mais, sur la foi d'un catalogue dont la
couverture représentait deux poulbots aven-
tureux ptanànt en ballon au-dessus d'une
tribu nègre, j'avais cru que l'heure était vc-
kiue du jouet « colonial », et j'ai été déçu.
Que voit-on de colonial dans les grands
magasins? La liste est courte : des éléphants
(en assez grand nombre, j'en conviens, mais
je voudrais qu'ils eussent l'oeil plus intelli-
gent), des lions et des tigres « edurant »,
« rampant » ou « bondissant », selon le prix,
des autruches à l'expression parfaitement
inepte (là, le fabricant fit vrai), enfin, une
« Croisière noire » - personnages et acces-
soires en plomb décoré :- qui s'ajoute fort
heureusement aux soldats de même métal
pour nous aider à concevoir un temps où
l'Histoire n'inscrira plus sur ses tablettes
que des exploits pacifiques.
C'est tout et c'est peu. Pourtant, quel filon
offrent les colonies aux créateurs - démiur-
ges pour Lilliput - de ce féerique petit
monde qui se dépêche de chatoyer, de bril-
ler et de bruire, de toutes ses forces, dirait-
on, comme s'il savait qu'il n'a guère plus
de trente jours à vivre !
Les poupées? Pourquoi ne s'usineraient-
elles pas Thi-Ba, fille d'Annam, ou Meriem,
dame des sables? Vous voyez d'ici la variété
des types et. des costumes, le saut hors de
la banalité routinière.
Les animaux? Ce seraient Bouzou, singe
des forêts du Tonkin, ou M. La-Bosse, mé-
hari du Sahara. 1
Ce chemin de fer, pourquoi ne serait-il
pas la copte exacte d'un tortillard de brousse
et cette boîte de personnages en plomb, pour-
quoi ne contiendrait-elle pas un marché
arabe? Et telle scierie, ne devrait-elle pas
être sensée débiter du bois du Gabon, quel-
ques petits bonshommes noirs aidant à la
couleur locale?
Il n'est pas un jouet, en somme, qui ne
puisse servir à la plus jolie et la plus effi-
cace leçon coloniale. Et puis, vous pouvez
vous fier aux gosses pour demander à leurs
parents un supplément d'information. Ce
qui fait que les parcnt, recourant discrète-
ment à leur géographie, apprendraient, par
la même occasion, où coule le Congo, et si
Tozeur est en Tunisie ou en Indochine.
Quel mécène, enrichi par une de nos ci-
lonies. dotera le concours Lépine d'un prix
destiné au plus beau jouet colonial ?
R. B de Laromiguière
Géologie de la région
prérifaine du Maroc
--Le rôle important joué par les phospha-
tes dans la vie économique du protectorat
chérifien nous dispense d'exposer les raisons
du développement du service des mines,
ainsi que de la Société des Sciences Natu-
relles du Maroc, fondée le 18 juin 1920, filiale
de l'Institut Scientifique Chérifien, créé sur
l'initiative du regretté professeur Loub
Gentil, le grand explorateur du sol maro-
cain.
C'est en. qualité de géologue du service
des mines du protectorat que M. Daguin,
assistant à la Faculté des Sciences de Mont-
pellier, a fait une étude approfondie de la
région prérifaine du Maroc occidental, su-
jet de la thèse qu'il vient de soutenir eu
Sorbonnc pour le doctorat ès sciences na-
turelles. « Thèse d'Etat, me disait l'appa-
riteur en me communiquant les noms des
membres du jury, MM. Jolland, Duboscq et
Combe, assistés de M. le doyen de Va Fa-
culté des Sciences de Montpellier.
Bordée au sud par le couloir de Taza qui,
jadis, unissait la Méditerranée à l'Atlanti-
que, et au nord par le Rif proprement dit,
la région prérifaine a été divisée par M.
Daguin en 8 ou 9 rides à convexité générale
vers l'ouest, allant de la rive de l'oued Se*
bou, au nord de Fez, puis Moulay Idriss,
avec le Djebel Zerhoun et la vallée perpen-
diculaire de l'oued Beth.
Ce sont, pour ainsi dire, les contreforts
de l'Anti-Atlas qui ont glissé vers le sud, en
se rapprochant du plateau saharien.
La succession des phénomènes orogéniques
de cette région semble avoir été la suivante :
à la fin de 'époque primaire, la pénéplaine
résultant dé l'arasement de la chaîne hercy-
nienne, s'effondre par endroits, offrant un
passage à la mer qui, durant toute la pé-
riode secondaire, dépose des sédiments dans
les régions effondrées. A ce moment, le Ma-
roc est séparé de l'Algérie.
Une grande partie du Maroc occidental
constitue un îlot, qui s'abaisse lui-même à
la. fin de la période secondaire, pour être re-
couvert à son tour.
Ce soubassement primaire, recouvert de
ddpôts crétacés et tertiaires, forme la Mesota
marocaine, par analogie avec la Meseta ibé-
rique.
Vers la fin des temps tertiaires, les grands'
mouvements orograpnïques mondiaux for-
LE - NUtyEHO ; 30 CENTIMES
LUNDI SOin, 19 DECEMBRE 10#
Les Annales Coloniales
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Ëtranfér.. inq lep les
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tmm las tounrai * port».
Avant le Budget
- : -
Je viens deprendre, à la « Distribution »,
le/.Ftapjpoft.sur-le budget, du Ministère des
Co-Je lé parcourt avant de
1 mon colHfbe,
M. Albert Lebrud à toujours, entre autres
t»Mtes.. -celui - de la clarté et de la précisiOl):
L'ancien ministre des Colonies n'est pas de
ceux qui parlent pour ne rien dire. ou qui écri-
vent pour ne pas dire grand'chose. Il y en a
au Patentent comme ailleurs, mais pas plus
qu'ailleurs. M. Albert Lebrun est de la caté-
gorie. des gens qui vont droit au but par les
moyens, les plus courts.
Je distingue, du premier coup d'oeil, chaque
partie, la place de chaque chose : qualité de
premier ordre pour qui veut repfendre un rap-
port, à loisir, s'arrêter où il lui plaît, se diri-
ger où il veut, sans hésitation ni tâtonnement.
Le projet dç budget, corrigé et revu par le
rapporteur du Sénat, se présente ainsi : 452
millions 744.621 francs de crédits étaient de-
mandés pour 1928, tandis que 369.634.374 fr.
étaient accordés pour 1927. Ce n'est pas
grand' chose sur un budget général qui s'élè-
vera à 42 milliards 500 millions (je ne puis
donner que ce chiffre approximatif avant la
discussion au Sénat et la navette).
Je regarde ce chiffre de 452 millions, sans
compter les a centimes » sur lequel, comme
tout rapporteur qui se respecte, M. Albert Le-
brun" a dû rogher avec habileté et parfois à
contre..ùr. Il l'appelle lui-niénie, - après tant
d'autres, le livre publié et le projet de loi
propdsé par M. Albert Sarraut sur la mise en
valeur des colonies françaises. Je les ai là,
sous les yeux. Avec une prudence légitime,
M. Albert Suraut., après avoir tracé le plan
du monument magnifique, déclarait que, pour
les voies et moyens financiers, on venait plus
tard. « Dev dispositions législatives ultérieu-
res » Miraient envisagées par le Gouvernement;
la question restait « entière M. Hélas 1 oui. A
ce mothent, il semblait bien que 4 milliards
tussent, au minimum, indispensables. Depuis,
nous avons cotthu des prix de plus en plus éle-
vés t matériaux, salàires. produits métallurgi-
ques. machines, frets. n'ont manifesté aucune
tendance à la baisse. Ce beau programme,
hélàs ! est encore un projet, dirai-je après M.
Albert Lebrun, en un alexandrin plein de mé-
lancolie.
Et certes, il a raison de redire que ce n'est
la faute de personne, que le moment opportun
n'est pas venu, que 1 oeuvre de redressement
monétaire et financier est le souci le plus poi-
gnant d'hier- et t aujourd'hui. que la métro-
pole doit avant tout panser les blessures1 de la
guerre effroyable. Il a non moins raison de
faire voir que les colonies ellei-mêmes l'ont
remarquablement compris, qu'elles se sont
aidées en attendant que la mère patrie pût
les aider, qu'elles ont entrepris un certain nom-
bre de travaux importants, en tirant des res-
sources de leurs budgets annuels jusqu'au point
où elles sont obligées de reëourir à l'emprunt:
Mais enfin, cette « carence » de la métropole
est si regrettable que les mêmes hommes qui
reconnaissent qu'elle était fatale se demandent
toutefois ii on n'aurait pas pu empêcher qu'elle
fût aussi complète, et que le Ministère des
Colonies, au lieu de devenir peu à peu un
organe de tontrôle, pût rester, en attendant
mieux, un organe de collaboration active et
d'initiative. prévoyante.
Dépenses civiles, dépenses militaires, dé-
penses des services pénitentiaires, dépenser des
exercices clos et périmés, dépenses extraordi-
naires, dépenses de dommages de guerre, voilà
les chapitrés : c'est tout. On en chercherait
vainement un qui portât ce titre : dépenses de
travaux publics. Ce devrait être le premier de
tous. Je ne fais qu'une allusion aux possibilités
financières que d'autres ont indiquées, notam-
ment à l'institution d'un Crédit colonial des-
tiné à former une caisse autonome où l'on pui-
serait. l'argent nécessaire aux travaux que ré-
clament nos colonies. Je passe rapidement sur
le problème de l'utilisation, des prestations
allemandes d'autant plus rapidement que j'en
ai déjà parlé à cette place et que je compte
bien y revenir. Je constate tout simplement que
l'importance dy budget des Colonies n'est pas
en proportion de celle qu'ont prises, grâce à
nous, tous, les questions coloniales, je le re-
grette, j'excuse ceux qui n'ont pas pu faire
mieux, et je souhaite qu'ils puissent faire mieux
dans un avenir prochain.
Je sais bien qu'il y a le Ministère des Fi-
nances ; sa ijfcftche est formidable, et nous de-
vons tout rare pour ne pas la compliquer.
Mais il y a aussi le Parlement qui est là pour
rappeler qù'il y a des dépenses productives,
et le minisire des Colonies qui est là pour rap-
peler que, parmi les dépenses productives,
cèllés qui passent au premier rang sont celles
qui ont pour but de faire vivre, de faire pros-
pérer la plu4 grande Fralite. 11 y a un Parle-
ment et un ministre des Colonies qui se con-
testent de relever un crédit, affecté « aux frais
d impression, publication de documents et
abonnements », d'une somme de 50.000 francs
« en vue d'obtenir une concentration plus effi-
cace de toutes les informations coloniales, de
manière 4 faciliter et à rendre plus intense
l'effort de propagande ». 50.000 francs pour
rendre plus intense la propagande > « Bonne
chère avec peu d'argent ? Par ma foi. Mon..
sieur, vous nous obligerez de -nous faire voir
ce secret. » On son ce à Maître Jacques,
n est-ce pas ? 52.000 francs sont proposés pour
les « secours ». 15.000 pour « la propagande
coloniale, les missions kientifiques et commer-
ciales dans les colonies et d'intérêt colonial à
r .I )), et avec ça, Monsieur ? Je ne
( étranger », difficulté d'ipplndir au criait de
fais ARUM la 1.1 « subvm-
4 mmMfr jplecé wos la JUhrkaw i « Subven-
tkmau WMggrgénéral de l'A.E.F. powjma»
nwtf II ÎSRPtMRR 11 Rillidit dB-MMIRn
Mais qui me feltant si je dis que la lecture
du Mgat det Colonies donne l'impression
de qtHlqoe chose d'étriqué, dThmfffisant, fai
presque envie d'ajouter : un budget de gagne-
petit, qui n'est, digne ni de la ptus grande
F"ranèeMiidë-la Ffajâce 7 - :.: i
W* -, s-, je "rends compte* coin-,
me toiik Ities collègues, de la situation pénible'
où nous nous débattons. Du moins, voudrais-je,
dès que nous en serons sortis, que nous ne
recommencions pas l'erreur des anciens jours,
et que nous ne considérions plus le Ministère
des Colonies comme étant de deuxième ou
même de troisième zone. C'est bien le senti-
ment qu'on a en lisant le budget des Colonies.
On nous réplique par le fameux : faute d'ar-
gent. Soit. Admettons pour aujourd hui que
l'on ait fait tout, absolument tout ce qui était
possible, depuis l'armistice. Hâtons le mo-
ment où les services de la rue Oudinot joue-
roht le véritable rôle qu'ils doivent jouer dans
la vie économique de 'la plus grande France.
L'autre jour, un ancien ministre des Colonies
contait fort spirituellement une anecdote où il
était question d'un de ses insuccès. à l'époque
où il était à la tête de ce ministère :
- Que voulez-vous ? déclarait-il avec une
philosophie ironique. Je n'ai jamais pu rien en
dire. Mon tour de parole au Consei l du Gou-
vernement n'arrivait jamais, le ministre des
Colonies parlant toujours le dernier, ou un
des derniers. »
Il faut que le ipinistrc des Colonies sparte
un des pretnitrs.
Mario Roastan,
Sénateur de l'ilemttit, ancien ministre
Vice-président de la CommtMston
sénatoriale <
Le désastre algérien
Le secours de la Métropole
M. Albet Sarraut, ministre de l'Intérieur.
a communiqué au Conseil des Ministres les
derniers rapports de M. Bordes sur le désastre
de l' Oranie.
Ces rapports évaluent les dégâts à 400 mil-
lions. ,
Il est certain que la majeure partie des frais
de remise en état des régions éprouvées pu
le fléau devra être couverte par un emprunt
émis par la colonie. mais la France doit fai!e.
pense M. Sarraut, un 'effort important pour
aider les populations éprouvées.
M. Roux-Freissinenç, député d'Or an, a
manifesté l'intention d interpeller le Gouver-
nement sur les mesures qu'il compte prendre
« pour faire procéder. aussi-rapidement que
possible aux réparations dans les régions dévas-
tées et pour taire accorder aux sinistrés les
délais indispensables pour le paiement de leurs
dettes ».
Avant même que M. Roux-Freyssineng ait
la possibilité de développer cette interpella-
tion, le Gouvernement lui a répondu en partie
en décidant en Conseil des ministres de dépo-
ser sur le bureau de la Chambre, dès mardi,
un projet de loi accordant aux sinistrés algé-
riens un secours.
Le montant de l'aide gouvernementale sera
fixé au début de la semaine prochaine par M.
Raymond Poincaré, après que ce dernier aura
établi une répartition des excédents de recou-
vrements des impôts. L'on croit que le secours
de la métropole sera de 80 à 100 millions. II
est certain, d'autre part, que l'Algérie sera
autorisée à émettre un emprunt.
A la suite de la discussion du budget au
Sénat, la date du prochain Conseil n'a pas été
fixée. Mais il a été entendu que, pendant les
vacances du Jour de l'An, les réunions gou-
vernementales seraient fréquentes pour permet-
tre de régler toutes les affaires en suspens.
*
L'avènement de Sidi Mohamed
Effectuant son premier voyage de souve-
J'nin, le sultan Si Mohamed a quitté Rabat
hier à 8 heures dans son train spécial élec-
trique où il avait convié MM. Urbain
BlnÙc, délégué à la résidence, Duvernoy,
secrétaire général du Protectorat, le pre-
mier président, le Procureur général et les
directeurs généraux avec lesquels il causa,
durant le voyage, des questions intéressant
son empire.
Franchie -en moins de deux heures la, dis-
tance qui sépare les deux villles, le train
s'arrêta a là gare maritime, au marabout
de Sidfi Beyliout, c'est-à-dire au bas du bou-
levard du Quatrième-Zouaves, où débar-
guèrent, venant de France, MM. Miller and,
puis Steeg. Le Résident général monte alors
saluer le sultan dans son wagon d'où tous
deux ressortent ensemble. A ce moment,
sous un soleil splendide qui fait rutiler les
uniformes .rouges et les buffleteries blan-
ches de la garde noire, dans les fracas des
musiques jouant les hymnes nationaux et
au milieu des « you you » et des acclama-
tions de la foule européenne et indigène,
le spectacle est inoubliable.
Le cortège, où l'on remarque notamment
M. Urbain Blanc, le général Vidalon, le
grand-vizir et Si Mammcri, chef adjoint du
protocole, traverse toute la ville, où les
honneurs sont rendus par les troupes de
la -^ttirnison, aouaves, sénégalais, tirailleurs,
artillerie, aviation, tandis que les 'cavaliers
do la garde noire galopent aux portières.
Soudain, en arrivant au quartier indigène,
c'est une bruyante, fantasia, exécutée par
les cavaliers des tribus. Manifestations
unanimes d'allégresse, où l'on sent battre
ensemble le cœur de deux populations. Le
june - sultan remercie M. Steeg, qu'il
« vénère n, 1'1 dit-il, *« comme celui qui près
de lui remplace son père n, La cérémonie
se termina au palais par une réception^ où
ferrent présentées à Si Mohamed les notabi.
lités et-hauts fonctionnaires de Casablanca.
En se retirant, M. Steeg assure de nouveau
le jeune sultan de sa volonté île collabora-
tion amicale et confiante pour le développe-
ment de son empire sous la prolrolion de
la France.
--- --
;
Les Colonies klaT.S.fc
f. ',., - ': ,.
Hier soir le poste de Rddi'o
Paris a donné utte -tntéré.ssiiiiie ûti-
dition, dont V ofitffâliti méritei
d'être' citée. n -faut Jélicifèïr'ciljjlfttrc, nôtre.
-- - , -
xahffère V Aaj^raiev^ q#' >
soirée. -
De S A. 30 à ro A. 30, tes amatctltf d'e j
T. S. F. ont fait le toltr, plus ou moitû har-
monieux mais très complet, de nos colo"¡'elf
entendant mélodies, complaintes, danses et
chants guerriers de nos possessions des (jtla-
tre continents, auxquels les organisateurs okt
joint, par sympathie, un fort joli poème
bottdlriqttc en langue siamoise.
Voici im mode de propagande intelligent.
Au lieu de conférences plus où moins docu-
mentées et pour lesquelles les sàns-filistes
coupent régulièrement les communications,
l'Antenne avait préparé un programme de
choix qui fut très fidèlement suivi.
Quoi de plus agréable que d'entendre évo-
quer au coin de son feu les pays du soleil,
lorsqu'il fait 12° dans la rue. Je ne sui-
vrai pas dans le détail les artistes et les au-
leurs. le noterai parmi les œuvres citées les
proverbes soudanais recucilliè- par Ifary
M or in (qui ont fait l'objet d'un très bel
album de luxe récemment édité) ct une très
belle pago de Jean Marquet sur l'Indochine.
A l'avenir la partie documentaire, sans être
beaucoup plus développée, pourrait devenir
plus instructive si, après le tour, 'du monde,
une sot r té était consacrée à chacune de no*
grandes possessions. -
- Le choix des morccçux de ce concert a été
très judicieux. Le lamento et la Prière à
Allah, deux poèmes IHelfoeattll à la fois mé-
lodieux et aigus, bien chantés par Mme
Andrée Cortil et M. Henri Léaud, sont très
dans la note de ce pays et vous en redon-
nent la nostalgie quand on ne les a pas de-
puis longtemps revus.
Tarn tant guerrier dahoméen ou charleston
soudanais ou chants pahouiits ont été exé-
cutés fidèlement sous la directlote de M. l'alll
de Saulnières.
Je citerai aussi, les chansons créoles d'une
naïveté touchante, de la Réunion et des An-
filles, dont la musique primitive n'est pas
sans charme, qui ont dû donner le petit fris-
Id" du pays natal aux compatriotes Ildbilallt
la métropole. Mlle Lêomtec les a dites
avec beaucoup de naturel, surtout ses chan-
sons martiniquaises, le Rosier blanc et.
Endez-moi ma Uadeloupe
où moi suis née.
Sam oublier ni les mélodies malgaches, ni
les chœurs tahitiens à trois voix, d'un moder-
nisme surprenant, ni la Berceuse de Pondi-
chéry, il faut donner une place à part à la
musique titdochinoise, qu'elle soit cambod-
gielllle, laotienne ou annamite. Déjà, il y a
deux ans, j'avais apprécié au cours d'une
xoirèe organisée à l Hôtel Continental, ces
mélopées souvent étranges et dont certaines
évoquent, pour un profane comme moi, les
sonorités parfois 'clécollct'ftalltcs de Maurice
Ravel.
Hier, il jallut mettre hors de pair En quit-
tant Hué, mélodie 'de marins. Ce sont des
iampaniers qui ne chantent, que la nuit pour
ne pas s'endormir. L'homme chante en ra-
mant et, sa femme, au gouvernail, lui ré-
pOlld.' Cc fut d'un très bel effet et, par ins-
tant, rappela les Bateliers de la Volga.
Encore un petit tour sous les tropiques et
ce fut. la fin.
Peut-être quelques dizaines de milliers de
personnes, sous le casjtue ou devant le haut-
parleur, ont entendu ce vivant concert. Tous
les artistes rivalisèrent d'entrain et de talellt.
C'est de la bonne et belle parole coloniale.
Elle portera ses fruits et déterminerse rcnouvelle, 'des vocations.
Les An.nales Coloniales sont prêtes à se-
conder l'Antenne et Radio-Paris dans ces
initiatives si elles doivent tire poursuivies.
Marcel Ruedel
La candidature de M. Varenne.
1
La Fédération socialiste (S.F'.I.O.) du
Puy-de-Dôme a voté hier une motion ten-
dant a soutenir, dans la deuxième circons-
cription de Riorn, la candidature de M.
Alexandre Varenne, député sortant, gou-
verneur général de l'Indochine, exclu du
parti dans les conditions que l'on sait,
après son acceptation des fonctions quU
détient encore. <
Voici le texte de la motion :
« Le Congrès, appelé à examiner une si-
tuation très particulière ; considérant les
services rendus au parti pendant plus de
trente ans par M. Alexandre Varenne ;
considérant la campagne de calomnies me-
née contre M. Varenne par toutes les for-
ces de la réaction ; décide de ne pas pré-1
senior de candidat dans la deuxième cir-
conscription de Riom ; considérant, d'autre
part, que cette candidature est la seule qui
(puisse offrir des garanties à la classe ou-
vrière, engage les sections de la circons-
cription à soutenir la candidature de M.
Varenne. » 1
Iain Gerbault poursuit son voyaté
---0-0.-.
Alain Gerbaul t, à bord du Fire-Crest, qui
avait quitté La Réunion, il y a environ sept
semaines, et sur le sort duquel on était in-
quiet, est arrivé dans le port de Durban
(Natal). L'intrépide navigateur a franchi
1.550 milles, par une période de calme plati
étant donné que sa vitesse horaire a été de
•z kil, 400.
Un prince colonial
oeu-
Le prince KarageorgevitcTi, oncle du roi
Alexandre Ier de Serbie, vient de recevoir
la médaille militaire française pour ses ser-
vices rendus comme engagé volontaire au
Xe* régiment éUWlgbi, Râppèlons qu'avec
ce régiment, te prhtce Arsène a fait la cam-
pagne du TOftktn en 1885*
L'Aviation Coloniale
---0-0--
- En Mêdtterratgée
Les pilotes ont ordre, %iand ils améris-
ee nt pur suite - et quand la tem-
pête r survient infé-
ppète t^to*-qtt#T|$rirîïiF aucune prise:
, ra; aucune p rise.
Autrement, Jes paquets de mer, tombant
sur la toile, feraient» chavirer le bateau vo-
-
C'est dUtle avec un hydravion ayant seu-
lement un plan désentoilé que Pons et Mail-
lard isont arrivés jeudi à Ustica, On n'a
reçu encore d'eux à Paris aucune nouvelle.
Comme ils doivent accompagner l'appareil
jusqu'à te que celui-ci ait regagné la base
d'Arttibesi on suppose qu'ils l'auront dé-
monté à Ustica. avec le concours d'un char-
pentier du pays et qu'ils attendent un ba-
teau qui les transportera, eux et leur maté-
riel ù Païenne. De là, ils se rendront soit
riel, l'unis où ils prendront le paquebot de
Marseille, soit directement à. Marseille.
On n'escompte pas leur retour en France
avant une huitaine de jours.
Randonnée africaine
Le départ de la mission d'études aéronau-
tiques DOiir l'Afrique Occidentale, qui avait
été indiqué pour le 20 CQurunt, est retardé
de vingt-quutre heures et aura lieu, par
conséquent, mercredi prochain, à 8 h. OU
du matin.
D'autre part, contrairement, à ce qui a été
annonce," M. Laurent-Eynae, ancien sous-
secrétaire d'Etat à l'Aéronautique, n'accom-
pagnera pas la mission.
Lob trois X'ctuipagos en seront vraisembla-
iblèmeût-eonstitués' ainsi :.,-' : r. -
Commandant Gama 5
Adjudant Ce lard et M. Louis Proust ;
Sergent Lafauncchère et sergent mécani-
cien Boiteux.
Paris-Saïgon et retour
Le capitaine Challe qui, avec l'ingénieur
mécanicien qui l'accompagne, revient de
SnYuon. a atterri h Alep vendredi à 15 heu-
res. Arrivés à Athènes hier à 18 heures,
les aviateurs seront sans doute de retour
à Paris lundi soir ou rnnrdi matin.
Paris-Hanoï
Les réparations du Gcovgcs-Guyncmev,
avarié ces jours derniers, ont été conduites
très rapidement et, dès hier matin, le gros
avion était en état de reprendre son vol..
L'avion Gcorges-Guymmcr* a quitté co
matin l'aérodrome du Bourgot, à 5 h. 24.
Ce fut un envol presque soJituire. Seuls,
quelques pilotes dont le capitaine Cartier
et cfnq journalistes étaient présents pour
saluer le courageux équipage qui va ten-
ter de porter en Indochine, le plus rapide-
ment possible, les cocardes tricolores.
C'est le lieutonant-cotoniel Antoinat, chef
de l'expédition qui donna l'ordre du départ.
Arrivé u 4 h. 30, sur le terrain, il se rendit
au service de la Météorologie où on lui com-
muniqua le premier bulletin de la journée
donnant d'excellentes prévisions sur le par-
cou'rs français.
A 5 h. 15, l'équipage prenait place à
bord et ce fut le lieutenant Mion qui se mit
aux commandes.
Après lassai des moteurs au sol, les cales
furent enlevées et, à 5 h. 24, l'avion roulait.
Trois cents mètres plus loin, les roues
avaient quitta le sol et l'appareil s'élevait.
facilement dans le ciel clair, sans brume et
avec un vent léger soufflant en direction
nord-est.
Malgré lu. nuit, l'équipage du Georgcs-
Gimncmrv nt; demanda pas l'éclairage du
terrain. Cependant les aviateurs ont trouve
leur parcours balisé jusqu'au jour, les aéro-
dromes ayant reçu l'ordre d'allumer leurs
feux à partir de 4 heures ce malin.
Le voyage aller et retour représente un
(parcours total de -10.000 kilomètres. Pour
l'aller, l'équipage compte mettre cinq jours
en passant par Borne, Athènes, Bagdad,
Hnssoruh, Djask, Karachi, Calcutta, Han-
goon et Hanoï. Au retour, l'itinéraire sui-
vant avait été adopté : Saïgon, Bangkok,
Hnngoon, Calcutta, Allahabad, Yanaon,
Powlichéry, Colombo, Mahé, Bombay, Ka-
rachi, Diask, Bassorah, Téhéran, Bagdad,
Jérusalem, Le Caire, Benghasi, Tunis, Al-
ger, Casablanca, Madrid et Paris.
L'appareil utilisé jpour ce raid est un
avion du type bombardement de nuit. Trois
couchettes ont été installées à l'intérieur
du fuselage. En plus du chauffage, les cinq
aviateurs ont revêtu des combinaisons
chauffées électriquement. Huit jours de vi-
vres ont été emportés, les escales n'étant
prévues que pour faire le plein d'essence
et d'huile. Cet avion gros porteur est muni
de deux moteurs 'Gnome et Bhône-Jupiter
de 420 CV chacun, lesquels actionnent des
hélices métalliques ; 2.000 kilos de combus-
tible lui permettent "de tenir l'air nrsez
longtemps .pour couvrir des étapes de 2.000
kilomètres à urne vitesse moyenne horaire
de 160 kilomètres. Ainsi équipé le Georgcs-
Guynemcr pèse en ordre de marche 5.800
kilos. -
La première étape que compte mener a
bien l'équipage est Le Bourgel-Home. Ton-
tefois ce matin, au dÓparl, le lieutenant
Mion laissait entendre que, peut-être, il se
pourrait qu'elle se terminât à Athènes.
-
La nationalité des italiens
---0-0--
M. Arnaldo Mussdlini vient de (publier
dans la revue » Augusta n, un article dans
lequel, envisageant les niovens de sauve-
garder la nationalité des Italiens résidant
en France et en Tunisie, il préconise no-
tamment leur recensement et leur repré-
sentation (politique au Sénat et Ci la Cham-
bre.
'Tanller-Gibraltar à la nage
o'o
Au cours d'une interview, pendant son
séjour à Tanger, Miss Glcitze a dit qu'elle
a la conviction qu'elle aurait réussi la tra-
versée du détroit si le mauvais temps
n'était venu. Mlle antionce qu'elle fera une
atitré tentative, lorsque les conditions se*
rGYIt favorables. La nouvelle qu'un troisiè.
me concurrent est arrivé cet inexacte.
A L'OFFICIEL
O-O ̃
Le Journal olliriel du 18 décembre a public le
tablercti d'avancement du personnel de l'Admi-
nistration centrale des Colonies.
Les stations agricoles
de la Hauté-Volta
En 1926. la colonie de la Haute-Volta
possédait à Sana (cercle de Koudougou) et à
Bb, (cercle de Bobo-pioulassb)
deux tâides cbtmmjèie#- - étsWfe d'après lés
principes généraux qui ont présidé à la créa-
tion de ces établissements dans l'ensemble de
l'Afrique Qccidentale Française et une station
agricole à Banfora (cercle. de Bobo-'Dioulasso).
Cette dernière station, qui était spécialisée
jusqu'à ces derniers temps dans les études
relatives à la culture de la liane gohine pour
h production du caoutchouc, a dû abandonner
ces travaux en 1926 par suite du peu d'intérêt
que montrent les indigènes de la région pour
la récolte du latex sur des lianes déjà saignées
avec excès et èn raison de la chute des cours
locaux de la matière première. La station de
Banfora a maintenant pour rôle principal la
production et l'acclimatèmeiit des essences
fruitières tropicales, en vue de la distribution
aux indigènes de plants, de graines ou jeunes
sujets greffés. -Quelques cultures intercalaires
d' arachides, sésame et patates ont donné lieu
également à des essais : c' est ainsi qu'en
1926, les arachides « trois graines » ont rendu,
sur un sol travaillé à la charrue, 1.700 kilos
de graines sèches à l'hectare ; la variété à
« deux graines » a donné un rendement de
1.380 kilos à l'hectare. Ces rendements com-
parés à ceux moyens du Sénégal (6 à 700 kgs)
sont très intéressants.
A la ferme de Banankélédasa, les essais de
culture du coton (écartements, façons cultu-
rales, écimage, cultures intercalaires) ont été
continués l'année dernière, mais, en raison de
l'impossibilité d'y élever, par suite du climat,
des animaux de ferme, il a été décidé, au dé-
but de 1927, de lui donner une orientation
nouvelle et de la consacrer aux études sur les
arachides et autres lésumineuses, les céréales,
les tubercules (pommes de terre et ignames) et
le sésame.
Seule, en 1926, la ferme de Saria, malgré
la pénurie générale de pluies, a donné des ré-
sultats 3 la fois satisfaisants et encourageants
au : point de vue deo la culture cotonnière. Cette
station possède en propre 70 bœufs dressés aux
travaux agricoles et reçoit également des chefs
indigènes des animaux qui, soumis au dressage,
sont utilisés pendant ce temps pour l'exploita-
tion. Un triage des meilleures graines de coton
y est effectué, et des distributions sont faites
aux indigènes en commençant par les villages
les plus proches de la station. L' œuvre de
sélection primaire est ainsi amorcée dans les
meilleures conditions.
Pour remplacer la ferme cotonnière de Ba-
nankélédaga, un nouvel emplacement a été
recherché dans le cercle de Dédougou, où les
animaux de ferme vivent très bien - et où le
matériel agricole de Banankélédaga serait
transporté.
1i «
La campagne
contre M. Alexandre Varenne
---()-o--
Opinion, le grand journal de Saigon, en
date du 9 novembre a publié le filet suivant :
« La Liberté a raconté récemment une ma-
cabre histoire. Il y est question de la mort
d'un M. Noël, en juillet dernier, aux envi-
rons d'Hanoï. La Liberté a ajouté que l'as-
sassin était l'ami et confident de M. Alexan-
dre Varenne, qui oublia de prévenir la jus-
tice. «
Voilà comment on écrit l'histoire.
Tous ceux qui ont suivi cette pénible af-
faire que l'on a appelée « Le crime du Tam-
Dao » et qui doit avoir prochainement son
épilogue aux Assises, savent que l'assassin
a été arrêté et que la justice n'hésita même
pas à délivrer un mandat d'arrêt contre la
femme de la victime. On fait d'ailleurs
qu'elle vient de bénéficier d'un non-lieu.
Alexis n'a pas fait d'aveux, mais les té-
moignages recueillis, les charges qui pèsent
sur lui sont accablantes et la fable ridicule
qu'il inventa se retourne contre lui-même.
La justice a suivi son cours normal. On
peut lui reprocher certaines lenteurs du dé-
but, et on rapporte que tel magistrat parti
pour les constatations judiciaires, prit tout
son temps pour déjeuner, pour ne se décider
à aller voir le cadavre de Noël qu'à la nuit
tombante !.
Mais mêler le Gouverneur Général à cette
sombre histoire ! Supposer une intervention
quelconque, qui serait tellement imprudente
qu'on ne peut supposer M. Varenne assez
impolitiquc ou assez sot pour l'avoir com-
mise! Allons, un peu de bon sens.
Notons, d'ailleurs, que la Liberté qui au-
rait pu raconter cette affaire Noël depuis le
mois d'août, l'a tenue en réserve jusqu'en
novembre, à quinze jours du retour du Gou-
verneur Général en France.
La vérité est que la Liberté veut atteindre
un homme qui est un adversaire politique,
et qui cependant - il faut lui rendre cette
justice - a su, en ce pays, faire abstrac-
tion de ses opinions personnelles.
Il nous suffit de constater. avec quelle
énergie il a, d'accord avec les autorités mi-
litaires, réorganisé la défense de l'Indochine.
Il nous suffit de constater que ce pays est
calme, alors qu'à ses frontières c'est la
guerre civile.
Pour atteindre cet homme, la Liberté a
déjà, il y a quelques mois, mené une campa-
gne qui a abouti à la séance du 18 mars à
la Chambre, et qui a fait à ce pays un mal
dont il ne se relèvera pas d'ici longtemps.
Nous sera-t-il permis d'espérer que l'Indo-
chine ne fera pas encore les frais de celle
qui s'ouvre?.
Nous sera-t-il permis aussi de dire à la
Liberté que ses campagnes, qui sont suivies
avec attention par une partie de l'opinion
annamite, sont particulièrement bien faites
pour nuire au prestige de l'autorité fran-
çaise en ce pays, et, par conséquence, au
prestige de la France. »
JOUETS
oe
C'est l'époque bénie des enfants, des fac-
teurs et des concierges, et si je n'ajoute pas
des confiseurs, c'est qu'ils fônt presque cà-
deau de leurs pâtes de fruits, de leurs mar-
rons et, de leurs chocolats. Ils ont beau- être
philanthropes,. le sacrifice qu'ils font, en
vendant leurs douceurs à des prix effarants
de modération, ne peut aller sans un peu
de douleur.
Versons une larme et, l'ayant séchée, vi-
sitons, si vous le voulez bien, le paradis des
gosses.
Ils sont nombreux, dans Pans, ceg lieux
de délices authentiques, ces paradis vérita-
bles dont la lumière merveilleuse éclate dans
de jeunes yeux agrandis, bien plus encore
qu'aux étalages. Ils donnent à leurs petits
visiteurs (« tiens bien ma main, mon chéri,
dans cette foule », dit la maman), la plus
belle chose du monde, qui est l'espoir. Car
tout déçoit, même les jouets, quand on les
a. Mais avant! Ah! les douces heures!.
Quelques jouets, pour ma part, m'ont en-
chanté : certaines trouvailles mécaniques,
d'abord, et les locomotives ou les bateaux
pour fils de milliardaires - j'ignore l'envie
puis les poupées redevenues jolies après
une étrange période de leur existence mil-
lénaire, où elles eurent des figures aussi
niaises que laides, de vraies têtes à claque ;
et aussi les animaux : petits chiens en pelu-
che, à l'air ahuri, innocents et lourdauds
à les embrasser, ours débonnaires évidem-
ment sortis d'une jungle idyllique, singes co-
*
casses avec vérité.
Mais, sur la foi d'un catalogue dont la
couverture représentait deux poulbots aven-
tureux ptanànt en ballon au-dessus d'une
tribu nègre, j'avais cru que l'heure était vc-
kiue du jouet « colonial », et j'ai été déçu.
Que voit-on de colonial dans les grands
magasins? La liste est courte : des éléphants
(en assez grand nombre, j'en conviens, mais
je voudrais qu'ils eussent l'oeil plus intelli-
gent), des lions et des tigres « edurant »,
« rampant » ou « bondissant », selon le prix,
des autruches à l'expression parfaitement
inepte (là, le fabricant fit vrai), enfin, une
« Croisière noire » - personnages et acces-
soires en plomb décoré :- qui s'ajoute fort
heureusement aux soldats de même métal
pour nous aider à concevoir un temps où
l'Histoire n'inscrira plus sur ses tablettes
que des exploits pacifiques.
C'est tout et c'est peu. Pourtant, quel filon
offrent les colonies aux créateurs - démiur-
ges pour Lilliput - de ce féerique petit
monde qui se dépêche de chatoyer, de bril-
ler et de bruire, de toutes ses forces, dirait-
on, comme s'il savait qu'il n'a guère plus
de trente jours à vivre !
Les poupées? Pourquoi ne s'usineraient-
elles pas Thi-Ba, fille d'Annam, ou Meriem,
dame des sables? Vous voyez d'ici la variété
des types et. des costumes, le saut hors de
la banalité routinière.
Les animaux? Ce seraient Bouzou, singe
des forêts du Tonkin, ou M. La-Bosse, mé-
hari du Sahara. 1
Ce chemin de fer, pourquoi ne serait-il
pas la copte exacte d'un tortillard de brousse
et cette boîte de personnages en plomb, pour-
quoi ne contiendrait-elle pas un marché
arabe? Et telle scierie, ne devrait-elle pas
être sensée débiter du bois du Gabon, quel-
ques petits bonshommes noirs aidant à la
couleur locale?
Il n'est pas un jouet, en somme, qui ne
puisse servir à la plus jolie et la plus effi-
cace leçon coloniale. Et puis, vous pouvez
vous fier aux gosses pour demander à leurs
parents un supplément d'information. Ce
qui fait que les parcnt, recourant discrète-
ment à leur géographie, apprendraient, par
la même occasion, où coule le Congo, et si
Tozeur est en Tunisie ou en Indochine.
Quel mécène, enrichi par une de nos ci-
lonies. dotera le concours Lépine d'un prix
destiné au plus beau jouet colonial ?
R. B de Laromiguière
Géologie de la région
prérifaine du Maroc
--
tes dans la vie économique du protectorat
chérifien nous dispense d'exposer les raisons
du développement du service des mines,
ainsi que de la Société des Sciences Natu-
relles du Maroc, fondée le 18 juin 1920, filiale
de l'Institut Scientifique Chérifien, créé sur
l'initiative du regretté professeur Loub
Gentil, le grand explorateur du sol maro-
cain.
C'est en. qualité de géologue du service
des mines du protectorat que M. Daguin,
assistant à la Faculté des Sciences de Mont-
pellier, a fait une étude approfondie de la
région prérifaine du Maroc occidental, su-
jet de la thèse qu'il vient de soutenir eu
Sorbonnc pour le doctorat ès sciences na-
turelles. « Thèse d'Etat, me disait l'appa-
riteur en me communiquant les noms des
membres du jury, MM. Jolland, Duboscq et
Combe, assistés de M. le doyen de Va Fa-
culté des Sciences de Montpellier.
Bordée au sud par le couloir de Taza qui,
jadis, unissait la Méditerranée à l'Atlanti-
que, et au nord par le Rif proprement dit,
la région prérifaine a été divisée par M.
Daguin en 8 ou 9 rides à convexité générale
vers l'ouest, allant de la rive de l'oued Se*
bou, au nord de Fez, puis Moulay Idriss,
avec le Djebel Zerhoun et la vallée perpen-
diculaire de l'oued Beth.
Ce sont, pour ainsi dire, les contreforts
de l'Anti-Atlas qui ont glissé vers le sud, en
se rapprochant du plateau saharien.
La succession des phénomènes orogéniques
de cette région semble avoir été la suivante :
à la fin de 'époque primaire, la pénéplaine
résultant dé l'arasement de la chaîne hercy-
nienne, s'effondre par endroits, offrant un
passage à la mer qui, durant toute la pé-
riode secondaire, dépose des sédiments dans
les régions effondrées. A ce moment, le Ma-
roc est séparé de l'Algérie.
Une grande partie du Maroc occidental
constitue un îlot, qui s'abaisse lui-même à
la. fin de la période secondaire, pour être re-
couvert à son tour.
Ce soubassement primaire, recouvert de
ddpôts crétacés et tertiaires, forme la Mesota
marocaine, par analogie avec la Meseta ibé-
rique.
Vers la fin des temps tertiaires, les grands'
mouvements orograpnïques mondiaux for-
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